nièvre magazine numéro 7

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N°7 - Mai 2013

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Le magazine du Conseil Général de la Nièvre.

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N°7 - Mai 2013

Sommaire | Mai 2013

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4 | L’Événementla caMPaGNe est-elle l’aveNir de l’hoMMe ?Nous le croyons. interview sans langue de bois duspécialiste des équilibres ville-campagne, le sociologue Jean viard.

10 | Société | SocialoN est touJours le vieux de quelqu’uN :éloge de la vieillesse pour une vie plus riche.

11 | Société | Éducationla Nièvre est le deuxièMe Pôle uNiversi-taire de bourGoGNe et développe toutes sesfilières de l’enseignement supérieur.

12 | Société | Environnementl’eau coule sous les PoNts de la NièvrecoMMe uN trésor MilléNaire : un patrimoineà protéger.

13 | Politiquel’allier accueille le colloque sur lesNouvelles ruralités organisé avec le cher, la creuse et la Nièvre. rencontre avec son président, Jean-Paul dufrèGNe.

15 | Économieles NiverNais oNt-ils l’esPrit d’eNtrePrise ?le développement économique en question.

18 | Culture | Architecturevisite du Nouveau ceNtre des archives historiques de la Nièvre, vaisseau spatial atterri à Nevers.

20 | Idéesles NiverNais oNt l’âMe résistaNte : retoursur une histoire marquée par un refus de la soumission.

23 | Sport | CyclismePlébiscité Par tous les ProfessioNNels, le tNM s’impose sur la liste des épreuves quicomptent.

Campagnes :

le grandpari...

Votre magazine entame avec ce numéro samétamorphose. Prochain rendez-vous enseptembre avec de nouvelles rubriques, unenouvelle pagination et un nouveau format.Au service de votre information, nousl’imaginons plus riche, plus varié et plusproche des Nivernais. il se décline aussi surun site internet dédié avec des contenusmultimédias exclusifs à découvrir prochai-nement sur le site internet du ConseilGénéral, cg58.fr.En attendant, le Conseil Général éditera cetété en partenariat avec Nièvre Tourisme etle Journal du Centre un numéro spécialconsacré à l’été nivernais. il sera disponiblefin juin dans tous les lieux touristiqueset accueils administratifs et distribuégratuitement avec l’édition du dimanche30 juin 2013 du Journal du Centre. Etil pourra vous être adressé par voie postalesur simple demande à [email protected] sera disponible en version électroniquesur le site du Conseil Général (cg58.fr),celui de Nièvre Tourisme (nievre-tou-risme.com) et sur celui du Journal duCentre (lejdc.fr).

Pour contacter la rédaction :[email protected]

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Nièvre magazine© Conseil Général de la Nièvre

Mai 2013 ISSN 2257-8579

Adresse Conseil Général de la NièvreNièvre Magazine/La Rédaction – Hôtel du

Département – 58039 Nevers cedex Contact [email protected]

Directeur de publication Patrice JOLY Rédacteur en chef Damien TRESCARTES

Ont collaboré à ce numéro Séverine BOURRÉE, Aline DEviLLERS,Caroline GAFFET, Stéphane JEAN-BAP-

TiSTE, Daniel MAGRA Photographies

© Stéphane JEAN-BAPTiSTE pour leConseil Général ; Direction des Archives

Départementales (p. 12, 18 ,21), Didier Boy de la Tour (p. 18, 19),

CreativCommon-©irargerichCréation graphique et mise en page

Studio B Design58660 Coulanges-lès-Nevers – 03 86 36 70 02

Impression LaGaliote-PrenantTirage 115 000 exemplaires

Éditorial | Patrice JOLY

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I HAVE A DREAM (comme on dit dans le Morvan). Oui, je me prends à rêver. D’un bel avenir pour la Nièvre et les Nivernais. Non pas celui d’un grand destin comme peuvent l’avoir d’autres départements français avec leurs millions d’habitants stressés par unquotidien éprouvant, agglutinés dans des habitats trop étroits ; poussant les relations humaines à des situations conflictuelles dans un climat de tensions sociales ; leurs réseaux detransports saturés conduisant les activités culturelles et sportives à des marathons ; leurszones commerciales toujours plus grandes réduisant les paysages à des surfaces suraménagéeset encombrées de bâtiments toujours plus hauts ; détruisant les chances d’un développementharmonieux des enfants par une compétition accrue dans des écoles surchargées.

Non mon rêve pour la Nièvre n’est pas celui-ci. Nous sommes chanceux. De vivre sur un territoire qui accorde un hectare de forêt à chacun de ses habitants, de ne jamais se sentir isolésdans nos petits villages grâce au déploiement des réseaux de communication numériques, depouvoir prendre le temps de s’occuper de chacun quelle que soit sa condition, sa situation sociale et professionnelle ou son handicap, d’accompagner chacune de nos entreprises individuellement dans le cadre d’un projet collectif. Ce projet, ce rêve, est incarné par notre démarche partagée Nièvre 2021. Notre avenir est inscrit dans ce projet territorial et chacune denos actions, politiques et techniques, réussit chaque jour un peu plus à réaliser ce rêve.

Ne lâchons rien, battons-nous, résistons pour que ce cadre de vie reste le nôtre. Travaillons àl’améliorer, à le rendre plus en adéquation avec nos besoins, nos envies, nos rêves. C’est le sensde notre engagement aujourd’hui dans la démarche des Nouvelles Ruralités. Lutter pour unmonde plus juste dans lequel chacun d’entre nous, Nivernais et Français, trouvera les conditionsde son épanouissement.

La Nièvre est belle. Elle se développe. Elle respecte l’homme et la nature. Elle a conscience deses atouts, de ses faiblesses. Elle est plurielle, urbaine et rurale, et travaille à son équilibre.Aujourd’hui, je poursuis la mission qui m’a été confiée de travailler à ce grand projet.PARCE QUE NOUS SOMMES DES CAMPAGNARDS. ET NOUS EN SOMMESFIERS.

Patrice JOLYPrésident du Conseil Général de la Nièvre

L’événement | Campagnes : le grand pari

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Campagnes :

le grandpari...

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elle se murmure derrière un arbre, au creux d'une rivière ou au bordd'un fleuve, au détour d'une route. elle emprunte les autoroutes,monte à bord des tGv, enfle à la terrasse des cafés. on en parle avecses amis, on lit des articles dans les magazines et on regarde desreportages à la télé�. ce serait donc vrai : on vivrait mieux à lacampagne qu'à la ville. une légende à laquelle on aimerait croire.Mais alors pourquoi 80% des français vivent-ils en zone urbaine ?Par quelle folie ou frénésie sont-ils habités de choisir ainsi d'allercontre nature ? la campagne est-elle si loin, si morte, si triste qu'onla déserte ? Non.la preuve : ils sont des milliers chaque année à choisir de quitterla ville pour venir vivre en campagne. et les raisons sont multiples.elles témoignent aujourd'hui que les 80% du territoire français surlesquels ne vivent que 20% de la population française (sic !) sontcompétitifs, connectés, reliés, couverts (ça, c'est pour les nouvellestechnologies, les transports et l'économie). l'activité� est donc possi-ble sur ces territoires : agriculture évidemment mais pas seulement ;industries, énergie, transports... une autre vie est possible pour les habitants de la france.en juillet dernier, les présidents des conseils Généraux de l’allier,du cher, de la creuse et de la Nièvre signaient un manifeste pour de‘Nouvelles ruralités’, le premier pas d’un combat politique pour laconstruction d’une société équilibrée entre ville et campagne, entredes centres et des périphéries. aujourd’hui, 20 départements ontrejoint le mouvement. ils doivent remettre un rapport au gouverne-ment en fin d’année pour permettre de lancer un vrai travail sur laquestion.

UNE RUMEUR MONTE DES CAMPAGNES FRANçAISES

d

InterviewJean Viard

L’événement | Campagnes : le grand pari

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NIèVRe mAgAzINe : les territoires ruraux sont-ils condam-nés à une vocation touristique et agricole ?Jean VIARD : Non, je ne dirais pas les choses comme ça. Il n’y a pasles territoires ruraux d’un côté et les territoires urbains de l’autre.Il y a d’un côté les territoires qui sont entrés dans l’orbite des grandesvilles et ceux qui sont pris dans les régions touristiques hyper dyna-miques. Et puis, il y a les autres, ceux qu’on appelait avant la« France profonde » c’est-à-dire des territoires qui n’ont pas été misen scène par le tourisme et ne sont pas immédiatement dans l’urba-nité moderne. C’est de ces territoires dont il sera question le 6 juinprochain. Quelles chances peut-on donner à ce type de territoireaujourd’hui ? Compte-tenu du développement de la révolutioninformatique ; compte-tenu de l’amour des Français pour la campagne ;compte-tenu des prix de l’immobilier dans les grandes villes. Cesterritoires ont des atouts par comparaison auxtypes de problèmes qu’on trouve chez les autres.Mais ces atouts sont relatifs : on ne fera pas de laNièvre la Côte d’Azur.

Votre premier ouvrage paru en 1978 étudiait ledestin de communes du Vaucluse. Qu’est-ce quia changé en 40 ans dans les campagnes ?Ces communes ont rejoint le nuage dont jeparlais précédemment : elles ont une place dansle bassin touristique et sont dans l’orbite d’Aixet Marseille. Elles sont à présent à 35 minutesd’une gare TGV… Mais les territoires ruraux du6 juin n’auront pas le même destin. Parce qu’ily a 40 ans on n’avait pas la révolution informa-tique ; il y a 40 ans les prix des logements dans les très grandes villesn’étaient pas aussi effrayants ; il y a 40 ans on n’avait pas tous cesproblèmes de tensions urbaines ; il y a 40 ans on n’était pas conscientsque les ressources – ce que j’appelle le « monde vert » c’est-à-dire toutce qui est reproductible biomasse, agriculture, voies, forêts – seraientles atouts essentiels des sociétés du futur.

Des atouts qui attirent la population ?Dans tous les territoires ruraux, il faut se rappeler que nous sommesà présent dans une société extrêmement mobile : des gens de la cam-pagne sont partis vers les villes. Ces diasporas existent pour tous lesdépartements et sont des ressources pour les territoires. Des ressources

parce qu’elles peuvent, d’une part, avoir des résidences secondaires,d’autre part, y prendre leur retraite. De même, tous les jeunes qui fontdes études dans un département doivent être suivis au long de leur vieparce que peut-être que dans 25 ans ils reviendront s’installer dans larégion où ils ont étudié ou dans celle où ils ont grandi. Aujourd’hui lapopulation n’est plus un stock : on ne vit plus toute notre vie où on estné. Elle est à présent un flux : elle s’en va – parfois définitivement –

elle revient – pour les week-ends, pour lesvacances, pour s’installer avec la famille. Il fautdonc construire du lien entre un territoire et sapopulation et le conserver grâce à la révolutioninformatique et l’ère du numérique.

Des salons existent aujourd’hui pour favori-ser l’installation à la campagne. Servent-ilsaussi aux grandes villes à favoriser le départde leur trop-plein de population ?Ce n’est peut être pas aussi net que ça. D’abordparce qu’un élu a toujours l’impression que plusil a d’habitants, plus il est puissant. Comme unpatron va considérer qu’il a des millions de

dollars de chiffre d’affaire ou des milliers de dollars à la tête de sonentreprise. En même temps, les villes sont dans un profil particulier,elles abritent une génération de plus depuis la guerre, soient quatregénérations contigües : ça fait du monde. Donc elles peuvent êtreencombrées d’un certain type de population. Prenez Paris par exemple,chaque année 50 000 personnes quittent la capitale au moment de laprise de retraite. Ça fait beaucoup de monde, qui part avec des revenussur d’autres territoires. Autre exemple, les couples ayant fini leurs études,se formant vers 26/27 ans, vont migrer vers la province pour pouvoirinstaller confortablement leur famille, parce qu’à Paris le prix dufoncier ne permet pas de vivre convenablement avec un niveau desalaire correct.

À l’OCCASION DU COllOQUE NATIONAl SURlES CAMPAGNES qui se tiendra le 6 juin prochain àvichy, Nièvre MaGaziNe a rencontré Jean viard, sociologue, directeur de recherche au cNrs et élu àla ville de Marseille, qui animera la journée. l’auteurd’un étonnant Nouveau Portrait de la France paru en2012 dresse ici sans compromis celui de nos campagnes. INTERVIEw.

L’événement | Campagnes : le grand pari

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L’argent, l’emploi interviennent dans les choix de vie. mais il y aaussi une autre donnée, sur laquelle vous avez beaucoup travaillé etqui a changé la donne, c’est le temps : le temps libre, les vacances,les temps de trajets, les 35 heures…Aujourd’hui, en France, dans une vie, on travaille 12% de son temps.En gros, il faut travailler 70 000 heures pour avoir droit à la retraite.Il y a un siècle, il fallait travailler à peu près 40% de sa vie, ce quireprésentait à peu près 200 000 heures. Ça veutdire que la part du travail dans la vie d’unhomme a complètement changé au 20ème siècle.C’est très important parce que si vous travaillez12% de votre vie, il vous reste 88% pour faireautre chose. Dont dormir d’ailleurs. Du coup, lescritères de votre choix de vie vont être extrême-ment liés à la partie non productive de votre vie :la qualité du sommeil, la qualité du silence, lejardin pour les enfants, l’endroit où on a envied’aller se promener, la possibilité de se baigner,la qualité de la bibliothèque …Cela a complètement changé l’attractivité desterritoires : avant il fallait avoir des mines, desusines, une préfecture et du coup ça attirait des emplois et autour onconstruisait une ville et des spectacles. Aujourd’hui c’est l’inverse. Unterritoire va se développer parce qu’il a un climat perçu comme agréable,une qualité de logement… et les entreprises vont aller là où il y a de lamain d’œuvre. Aujourd’hui, aménager un territoire c’est très largementvaloriser ses atouts en termes de qualité de vie parce que ce sont eux quivont intéresser les jeunes ménages : « chez nous, on peut avoir un200m2 et un jardin pas cher ; chez nous on peut avoir une place à lacrèche parce qu’il y a des places en crèche, chez nous il y a de la placedans les écoles…  ». Une fois qu’on a fait ça évidemment, il fauts’intéresser à l’emploi et là il n’y a pas 36 solutions. D’une part, il faut

bien savoir ce qu’on a toujours su faire à cet endroit et voir commentla révolution informatique va booster ces différents champs d’activitésqu’ils soient agricoles, forestiers, commerciaux ou industriels. On peutêtre au fin fond du plus paumé des départements ançais et être encontact continu avec la Chine, le Japon ou un pays d’Aique Noire.On est alors dans un processus de relocalisation tout à fait intéressant.Il y a d’autre part la manière dont on va accompagner l’installationdes entreprises sur le territoire. On peut créer des chaînes locales quivont attirer des entreprises parce qu’on va leur offrir des terrains plusgrands, parce qu’on va s’occuper de l’installation de la famille, de laplace dans les écoles, de l’emploi du conjoint… C’est à dire qu’on vaoffrir un environnement socio-culturel extrêmement favorable àquelqu’un qui veut développer une entreprise ou qui veut la créer. Etça dans le monde rural on peut souvent le faire parce qu’il y a moinsd’entreprises qui s’installent, parce qu’on a des services techniques dequalité. Le rôle des collectivités va effectivement être de favoriser toutce qui est extérieur au travail productif lui-même.

Vous nous avez parlé de la France profonde et des territoires quisont calés entre les métropoles et les Parcs Naturels. ça fait unpeu réserve, ça fait un peu peur. en même temps, c’est vrai qu’ilfaut imaginer des choses nouvelles. est-ce que le terme « nou-velles ruralités » semble bien choisi pour vous ?Non, je ne l’utilise jamais. Le développement aujourd’hui est portépar les villes et il faut donc se demander comment on peut profiter dela culture urbaine sur nos territoires. La ruralité est souffrante, lanotion de monde rural est périmée. Je pense que nous sommes tous desurbains : nous regardons tous la télé, nous allons tous au supermarché,dans un forum, nos enfants essayent de faire des études, la majorité desjeunes agricultrices ne sont plus agricultrices. Justement, les jeunesfemmes dont les hommes sont agriculteurs ont généralement d’autres

métiers. Au cœur même du monde agricole, lecouple d’agriculteurs est en cours de disparition.Donc je crois qu’il ne faut pas se raconterd’histoires : le monde rural n’existe plus, il y aun monde urbain qui a triomphé. Alors il y a desendroits où il y a des villes denses, des endroitsoù il y a du péri-urbain, des endroits où il y adu rural profond, donc la campagne. Mais alorsparlons plutôt des campagnes, c’est plus juste, etdes villages.C’est bien l’enjeu derrière le titre du colloque -Campagnes : le grand pari – que de faire unpari sur les campagnes parce qu’il y a un désirde nature très forte dans la population et que cela

va renforcer une partie du territoire. De toute façon, l’isolement c’estterminé. Le dépeuplement de la France est massivement fini. Bien sûr,il y a encore des petites zones qui se dépeuplent mais en gros lacampagne se repeuple partout. Sur ces dernières années la populationde la campagne la plus rurale a augmenté de 9,5% et celle des villes de5%. Donc, de fait, on est dans une période non plus de départs des cam-pagnes vers les villes mais dans une période de croissance plus rapidedes campagnes que des villes. Il faut donc profiter de ce mouvement, ilfaut le comprendre, comprendre pourquoi il y a des gens qui vonts’installer à la campagne, ce qu’ils y cherchent… et se rendre compteque c’est là-dessus que l’on peut s’appuyer.

« Il nous reste400 000 heurespourVIVre »...

rats des vill rats des

L’événement | Campagnes : le grand pari

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Il faut donc imaginer de nouvelles politiques, de nouvellesmanières de faire ?La première chose qu’il faudrait faire, c’est simplifier le systèmepolitique pour qu’on n’ait pas 48 communautés de communes/dépar-tements/régions qui s’entretuent toute la journée. Il ne faut pas secacher : le système politique qui a été mis en place sur l’espace, notam-ment là où il y a peu d’habitants, est une sur-organisation qui nuit àla logique de projet. Actuellement, on a le projet de la communauté decommunes, le projet du canton, le projet du département, le projet dela commune et ça, c’est absolument mortel. C’est comme si dans uneentreprise, chaque chef d’atelier était devenu autonome. Il est temps deréunifier tout ça. Il faut faire des départements métropolitains desterritoires qui soient considérés comme un espace de développementéconomique en modifiant le système électoral, en ayant des élus « élus »sur un programme avec une liste à la proportionnelle. On est en trainde tuer le développement économique avec ce système qui a multiplié lespetits gouvernements. Mais ça va être dur. Les élus doivent le comprendre. Chacun d’entre-eux le comprend, quand on le prend à part. La question c’est quand onle met en scène sur la carte de tous les élus. Chacun défend son institu-tion, ce qui est logique. Mais à un moment il faut bien qu’il y aitquelqu’un qui change les règles du jeu.

C’est donc une question de territoire ?Actuellement, plus de 60% des gens ne travaille pas dans la communeoù il vote. Or un citoyen, c’est quelqu’un qui produit et qui habite.Il faut donner comme objectif politique au monde politique de réunifierle territoire du travail et le territoire de l’habitat. Il faut que la cartepolitique à minima soit à peu prés à l’échelle d’un trajet domicile/tra-vail. En moyenne en France, cela représente 7 km soient 15 km aller/retour. Il ne peut donc pas y avoir de territoire politique plus petit parceque sinon on sépare le logement du travail et on crée une république dusommeil : quand on vote sur le territoire où on habite ce qu’on veut c’estdu silence, des bonnes écoles, pas d’immigrés, pas de développementéconomique. Et à ce moment là, rien ne change.

Pour vous, la réforme en cours des modes de scrutin pour lesrégions et les départements est-elle juste ?Honnêtement, le seul territoire dont les Français ne sortent quasimentjamais, c’est le département. Pour 75% des cas, ils y habitent et ytravaillent. Bon évidemment quand ils veulent aller à la mer, ils ensortent. On a donc une carte politique qui correspond à la viequotidienne des gens et je pense qu’il faut se dire qu’avant de la démolir,elle a certain sens. La vraie carte de la citoyenneté moderne, c’est lacommune. Mais c’est beaucoup trop petit et on ne peut forcer ledéveloppement économique au niveau d’une commune. C’est pour çaque je défends beaucoup l’idée d’une transformation du départementen un territoire de démocratie directe, mais qui soit chargé du dévelop-pement économique et effectivement de la transformation des enjeux.Je pense que c’est un territoire qu’on sous-estime énormément.

Le 6 juin prochain se tiendra à Vichy le colloque Campagnes : le grand pari. Organisée par les départements de l'Allier, du Cher, de la

Creuse et de la Nièvre, cette journée doit permettre de dégager les grands axes de travail pour un meilleur équilibre des territoires.

Madame Cécile Duflot, Ministre de l'égalité des territoires et du logement ainsi que Madame Marylise Lebranchu, Ministre de la réformede l’état, de la décentralisation et de la fonction publique participeront

aux débats orchestrés par le sociologue Jean Viard.Plus d'informations sur notre site internet. cg58.fr

lA NIèVRE EST ATTRACTIVE. qu’on décide de tout quitter po s’attache à ce territoire où l’on peut construire sa vie, une vie i COMME UN lIVRE AU…VERT

installée dans la Nièvre depuis 25 ans, Dominique nous raconte son coup defoudre pour notre département. Psychanalyste de métier à Paris, elle découvrela Nièvre lors de vacances d’été dans les années 80. Elle installe son cabinetlibéral à Nevers tout en vivant à Ménétreuil, petit hameau de Crux la ville.Aujourd’hui retraitée, elle occupe passionnément ses journées en écrivant eten lisant. Elle a même créé, il y a 8 mois, une maison d’édition « La Tête àl’envers » qu’elle gère seule, à son rythme, sereinement. Cette histoire d’amouravec la campagne nivernaise s’amplifie chaque jour un peu plus. Dès le début,son entourage parisien craignait que ce changement de vie si radical soit uneerreur… mais pour Dominique c’est certain, c’est ici dans la Nièvre qu’elles’établira. Rien ne la fait changer d’avis. Ni la météo rude des hivers, ni lesconditions de vie dans sa petite maison où, au début de son installation, l’ona une vie un peu d’aventuriers à la Robinson ; pas de chauffage ni d’eau chaude.Mais ce n’est pas grave, « c’est même drôle… » avoue-t-elle. A 43 ans, il étaittemps d’aller vivre là où une terre l’appelait : les champs, le givre en hiver surla fenêtre, les toiles d’araignée dans la maison ancienne… Un sentiment debeauté et de sérénité la gagne à jamais. Chaque matin, c’est la satisfaction dedécouvrir une Nièvre toujours plus calme, toujours plus belle qui lui donnel’énergie de poursuivre sa vie. Elle parle de silence merveilleux. Ce silence desoreilles qui apaise et celui des yeux qui vitalise… « À Paris, tout va beaucouptrop vite ». C’est aussi ici qu’elle fait d’agréables rencontres. Une vraie vie à lacampagne où l’essentiel se vit sur la place du marché ! Les Nivernais, réputésdurs à conquérir, lui ouvrent les portes de leur vie et de belles amitiésnaissent. Dominique ne sent jamais seule…. Elle sait que sa place est là… Samaison d’édition l’occupe. Elle manie très bien internet et du coup, s’offre leloisir de travailler à domicile pour faire vivre un secteur qui lui tient à cœur : lalittérature. Dominique est lucide, elle sait très bien qu’elle n’aurait jamais puse lancer dans une telle entreprise si internet n’avait pas été là dans sacampagne : « Sans Internet, j’aurai pas pu ». « On a l’ADSL depuis 4 ans. Il y amême 5 ans, ça n’aurait pas été possible. » L’évolution de sa maison d’édition ?Elle se surprend à y croire car ça peut être plus facile aujourd’hui mais ellereste patiente…il lui faudrait un commercial pour faire la promotion des livresédités en librairies et puis ça créerait un emploi, « ça serait bien »… Si c’était àrefaire, elle recommencerait, sans hésitation. Elle reste toujours autant étonnée,au bout de tant d’années, devant de tant de beauté.Dominique, dans la Nièvre, est vraiment heureuse.

Colloque

les, s champs...

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L’événement | Campagnes : le grand pari

UN BIllET AllER RETOUR NEVERS-PARIS-NEVERS !

ur s’y installer ou qu’en en soit parti un temps avant d’y revenir, on intéressante et pleine de surprises.

Natifs de Nevers tous les deux, Caroleet Jean-François se sont installés aucœur de Paris après des études dedesign et de communication pour elleet de sociologie de l’emploi pour lui.D’expos en centres d’art, de restos enbars, cette vie trépidante les emmènependant 10 ans à se délecter des joiesde Paris. A l’heure de la retraite de papaGEORGES, le couple s’interroge surun changement de vie professionnelle.Et c’est tout naturellement - et pourperdurer la tradition familiale - qu’ilsquittent Paris et ses galeries pourreprendre la faïencerie familiale aprèsavoir suivi des formations de mode-leurs céramistes. De Paris, ils gardentle souvenir d’une vie animée et riche,remplie de loisirs, de culture, desorties. En arrivant chez nous, chezeux, ils s’installent à la campagne à20 km de Nevers, pour ne pas compa-rer une vie à la ville avec une autre ville.Quitte à tout changer, autant être auvert ! Côté famille, ils se retrouvent…plus proches. Leurs filles profitentpleinement de cette proximité pourpartager davantage de moments aveceux. Le couple, par son activité indé-pendante, a le loisir de se permettreune nouvelle flexibilité d’emploi dutemps dans une ville où tout estréalisable à pied ! Un confort sansnom…Côté amis, leurs relations parisiennesne les ont pas quittés et profitent, euxaussi, de week-ends nivernais bien

reposants. Certains sont mêmes tom-bés amoureux de nos vertes contréeset investissent dans une maison decampagne. Mais leurs amis parisiensleur ressemblent beaucoup… mêmeâge, même activité, même loisir…ici, les liens se tissent plus facilementavec tout le monde et les relationsintergénérationnelles sont plus impor-tantes et plus riches. Côté qualité devie, tout est différent. Jean-Françoisregrette les sorties faciles, animées etsans contraintes horaires. Carole ypense aussi, mais argumente très vite,que les liaisons Nevers-Paris-Neverssont faciles et qu’ils ne se sentent pascoupés des centres d’intérêt culturelparisiens. En revanche, ils s’accordentà dire que leur budget « transport »a augmenté considérablement. Dedeux abonnements, ils sont passés àdeux voitures qu’il faut assurer et fairerouler ! Côté vie quotidienne, leur regard estsurprenant : à Paris, la prise deconscience de la gestion des déchetsest plus forte qu’en province. « On trieplus et de façon plus organisée. À Paris, onvous fournit gratuitement les bacs de tri.À Nevers, on a dû les acheter ! ». Maisnon, ici aussi c’est gratuit et organisé…y aurait-il un manque d’informationdans nos provinces moins peuplées etplus étendues ? Leur consommation« nourriture » est différente également.ils pensaient manger bio et varié àprofusion, du producteur au consom-

mateur et ils ont trouvé des produits dequalité, mais, moins en abondance quedans les rayons des supérettes biosparisiennes qui offrent un choix sanslimite ! Côté vie professionnelle, y’acomme un hic… ils sont venus pourreprendre une activité artisanale d’art.À Paris, ils connaissent le public attirépar ce secteur, très friand d’art ; àNevers, il leur faut redoubler d’idées etde dynamisme pour séduire un publicnouveau bien difficile à motiver. Etéconomiquement, la période ne leurest pas favorable… Alors, ils s’interro-gent. Et envisagent l’avenir sereinementà Nevers ou ailleurs. Tout dépendra dela conjoncture mais toujours dans lacéramique ou la faïence.ils se demandent pourquoi un départe-ment comme la Nièvre, riche d’unpotentiel touristique fort, ne connaît pasd’essor plus significatif. ils veulent ycroire et participer au développementtouristique de leur territoire en lepromouvant lors d’expositions d’arten France ou à l’étranger (Paris, New-York).Et si c’était à refaire ? Oui pour larichesse des relations entre lespersonnes et la qualité de vie… Pourl’animation locale : « il manque encorequelque chose… »

« sansInternet, Je n’auraIspas pu. »

« Il manqueenCore

quelqueChose. »

on est toujoursle vieux de quelqu’un

Société | Social

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NIèVRe mAgAzINe : La Nièvre est-elle un département depersonnes âgées ?Serge GUÉRIN : C’est un département où il fait bon vieillir ! Etc’est capital, parce que bien vieillir est devenu essentiel, c’est désormaisprofiter autrement de la vie. Et la Nièvre dispose de tous les atoutspour cela. La preuve : des personnes d’autres départements viennents’installer dans la Nièvre pour y vivre leur retraite.

La vieillesse n’est donc pas une faiblesse ?Non, au contraire, c’est une richesse ! De faitpuisqu’on vit plus longtemps ! Aujourd’hui le vieil-lissement représente un temps nouveau, permettantaux personnes âgées d’être dans la vie, actives socia-lement et donc actrices de leur propre vie. L’avantagepour les territoires, c’est que cette activité socialegénère une activité économique…

Vous voyagez beaucoup en France, visitez d’au-tres départements. Selon vous, la Nièvre est-elleest un cas particulier ?Ce qui est remarquable dans la Nièvre, c’est ce choix délibéré de lapoésie et de l’humour. Le président du Conseil Général et les équipesautour de lui ont clairement choisi de faire de la vieillesse un pointpositif. Vous ajoutez à cela une pointe d’humour, et ça change déjàun peu les choses. Les départements ruraux, comme la Nièvre, ne sontpas dans la même situation par rapport à la vieillesse que les métro-poles. Les questions de transports, d’accessibilité sont beaucoup plusimportantes là où en ville c’est le foncier qui prime parce qu’il est cher.Les moyens nécessaires sont différents et font appel à l’innovationsociale, une capacité plus forte à coopérer, à échanger, à mélanger. Çacrée plus de lien social, et finalement, certainement plus de plaisir.

Un changement politique est-il nécessaire sur la question ?En effet, un choix politique – au bon sens du terme – s’impose.Il s’agit de faire une société où les hommes sont dans la confiance, oùils construisent avec leurs collectivités des projets pour leurs vies.Ensemble, une solidarité doit se créer entre les jeunes, les personnes

âgées, les malades, les personnes en situation de handicap… pour que toutle monde arrive à se donner la main. In fine, c’est moins de l’argent quede la volonté qui est demandé.

Des exemples d’innovations ?Dans les Côtes d’Armor avec Claudy Lebreton (président du ConseilGénéral), j’ai participé à une journée qui regroupait écoliers, acteurspolitiques et collectivités territoriales, qui conontait le vieillissement àl’ensemble de la population. Il s’agissait de comprendre que derrière laquestion de vieillissement, il y avait une question économique, certes,mais aussi de solidarité entre les générations, de transmission avec cesentiment d’un patrimoine et d’un destin communs.

Il s’agit donc pour les campagnes de se développerà partir de cette richesse en mouvement ?Absolument. On parle de développement durable, on asur place tout ce qui est nécessaire à un vrai développe-ment local. Prenons par exemple les jardins partagés :on profite de la qualité extraordinaire de nos sols, de laprésence de jeunes, de vieux qui vont construire unjardin ensemble, faire pousser des choses et même lesdéguster. Ce sera meilleur pour la santé, meilleur pourl’environnement, meilleur pour l’économie et meilleur

pour le lien social. En réinventant des façons de faire peut-être pluslocales, plus coopératives, on a la chance d’être en France avec une qualitéde sols et de vie extraordinaires : profitons-en plutôt que de pleurer et secomparer aux autres. On a des choses à faire chez nous, on a des chosespossibles à faire entre nous, sur nos territoires.

et les plus jeunes ?Un jour à leur tour ils seront les aînés. À nous de faire que l’allongementde la vie, la vieillesse soit une richesse. Ça deviendra une évidence.

SI « AVANCER EN âGE N’EST PAS VIEIllIR »,comme l’assure Madame Michèle delauNay, Ministredéléguée aux Personnes âgées et de l’autonomie, c’estsurtout qu’il s’agit là d’un temps de vie différent, qu’ilconvient de préparer pour le vivre bien. la réforme dela dépendance devrait voir le jour à la fin de l’année2013 avec une loi sur la perte d’autonomie. le 26 marsdernier, le conseil Général de la Nièvre organisait unejournée de rencontres autour de l’âge à laquelle parti-cipait serge GuériN, professeur et sociologue, spécia-liste des questions liées au vieillissement de la société.RENCONTRE.

BIEN VEILLIR EN SUD-MORVAN, journée de rencontres autour de l’âgeorganisée le 5 juin prochain à la Grande Halle de Luzy.

Plus d’informations sur cg58.fr

PROCHAIN RENDEZ-VOUS

Un guide complet à l’usage des seniors pour bien vivre à tous les âgesdans la Nièvre

À découvrir sur cg58.fr , rubrique bien vieillir en Nièvre

GUIDE BIEN VIEILLIR EN NIÈVRE

Ce quI estremarquable

dans la nIèVre,C’est Ce ChoIxdélIbéré de la

poésIe et del’humour.

Dans la Nièvre, l’offre est variéeavec plusieurs filières d’excel-lence : l’école supérieure d’artsappliqués (l’ESAAB au lycéeAlain Colas), l’institut Universi-taire de Formation des Maîtres,l’institut Supérieur de l’Automo-bile et des Transports (iSAT)mais aussi le CS2i (école supé-rieure d’informatique), l’EGC(École de Gestion et de Com-merce), sans oublier l’institut deFormation en Soins infirmiersou la licence en droit. De nom-breux BTS sont aussi proposés.Une offre importante certesmais qui mérite d’être dévelop-pée. « Nous multiplions lesdémarches pour l’accueil d’unePremière Année Communeaux Etudes de Santé (PACES) »,explique Colette MONGiAT,vice-présidente du Conseil Généralchargée de l’Éducation, de l’En-seignement supérieur et de larecherche, « mais aussi pour lacréation de plusieurs licences pro-fessionnelles qui répondent auxbesoins locaux : en productionanimale, en management desentreprises par la qualité, en com-munication… ». La filière bois est

aujourd’hui porteuse d’avenir etd’emplois dans la Nièvre maisseules quatre formations existentactuellement : un BEP et un Bacpro « menuisier agenceur » àFourchambault, un Bac pro« technicien constructeur bois »à varzy et une filière ébénisterieet arts du bois à Château-Chi-non. « Le BTS le plus proche sesitue à Autun, explique ColetteMongIat. Nous devons doncmener une réflexion à ce sujet etpenser à l’ouverture d’un IUT.N’oublions pas les formations enalternances, comme celles proposéespar l’ISAT».

Pour autant, le travail sur l’ensei-gnement supérieur ne se limitepas au développement dunombre de formations sur leterritoire. il concerne aussi lesbâtiments, la restauration, lesocial  :  « Le Conseil Général adécidé de mettre à disposition desétudiants nivernais une assistantesociale, une journée par semaine, àpartir de la rentrée prochaine. Surce type d’actions, une rencontrephysique est toujours plus efficace. »Actuellement, le Conseil Général

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Société | Éducation

L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR DANS LA NIÈVRE EN CHIFFRES *711 bacheliers des filières générales

et 347 bacheliers des filières technologiques - 2300 étudiants Nevers, 2ème pôle universitaire de Bourgogne, après Dijon

42 formations post-baccalauréat

ET CHEZ NOS VOISINS ? *Dans l’Allier : 1870 bacheliers, 4800 étudiants

Dans le Cher : 2600 élèves de terminale, 4400 étudiantsDans la Creuse : 734 bacheliers, 1000 étudiants

* Chiffres 2012

travaille avec ses partenaires àl’extension de l’iSAT et aussi àl’agrandissement du restaurantuniversitaire.La future loi d’orientation enfaveur de l’enseignement supérieurdevrait permettre de redéfinirl’organisation nationale et territo-riale de l’enseignement supérieur,notamment par le renforcementde la coopération entre lesétablissements d’enseignementsupérieur, les entreprises et lescollectivités. Une réflexion à la-quelle le Conseil Général souhaiteplus que jamais participer : « Pour-quoi pas un pôle universitaire du cen-tre de la France ? On a un potentielde 10 000 étudiants, ce n'est pasrien !", propose Patrice JOLY,président du Conseil Général. Une

idée qui fait son chemin pour lesquatre départements Allier, Cher,Creuse et Nièvre qui éditentdepuis 2012 un guide de l’ensem-ble de leurs filières d’enseignementsupérieur permettant des pontssur leurs quatre régions. Unecollaboration emblématique maté-rialisée dès 2009 par la signatured’une convention entre les troisdépartements frontaliers, rejointsdepuis par la Creuse dans ladémarche autour des NouvellesRuralités.

nièvreacademy

JUIN SONNE l’HEURE DES ExAMENS pour les élèves des terminales. une période intense à laquelle succède l’attente des résultats. dans la Nièvre, ils étaient un millier l’an passé à décrocher le fameux passeport pour les études supérieures et 2 300 à étudier dans les différentes filières du département qui, avec ses 42 formations supérieures, est ledeuxième pôle universitaire de la région bourgogne. RESTE À SUIVRE SA VOIE.

« pourquoI pasun pôleunIVersItaIredu Centrede la FranCe ? on a un potentIelde 10 000 étudIants, Ce n'est pas rIen ! »

lanièvreà boire...

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La Nièvre, la Cure, l'Aron, le Beuvron, le Sauzay, le Chalaux,l'Yonne et la Dragne mais aussi la Loire, l’Allier, les canaux duNivernais et latéral à la Loire, les Grands Lacs du Morvan …l’eau sous toutes ses formes irrigue le territoire via 5 000kilomètres de rivières, 130 km de fleuve, 178 km de canaux,1 500 hectares d’eau, 2 600 étangs… Oui, la Nièvre est belle vuedu ciel, avec ses couleurs verte et bleue.

Des eaux minérales. Située dans les formations géologiques dusud-est du bassin parisien, la Nièvre présente une grande variétéde paysages en lien direct avec sa géologie. Actuellement 327captages (puits, sources, forages) sont exploités pour l’eaupotable, 243 appartiennent à des collectivités et 84 sont géréspar des propriétaires réunis en association syndicale libre. Levolume d'eau potable « vendu » est d’environ 12 millions de m3

par an, chiffre en baisse régulière (17 millions en 2003). Si enFrance, il existe environ 1 200 sources reconnues, hormisquelques cas de petites sources à Saint Parize le Châtel ouFourchambault, aucune n’a été exploitée industriellement dansla Nièvre. C’était sans compter les vertus thérapeutiques decertaines eaux minérales utilisées dans des cures thermales oude thalassothérapie qui permirent à deux stations de sedévelopper. Pougues les Eaux brillera de la Renaissance auxannées 1970 ; Saint-Honoré-les-Bains, toujours en activité,remonte aux Romains qui y construisirent les premiers thermes– la station thermale actuelle fut créée en 1852 avec une aide duConseil Général de 30 000 Francs ! Si ses eaux permettent desoigner des affections ORL, elles voient se développer aussi toutun pan d’activités touristiques de détente liées au spa et à l’artdu massage.

Une ressource. il faut le savoir : contrairement aux autresmatières premières du sous-sol, dont les gisements s'épuisent àplus ou moins longue échéance lorsqu'ils sont exploités, l'eauminérale est une ressource inépuisable, puisqu'elle se renouvellecontinuellement. Mais on doit cependant veiller à ne pas confon-dre « ressource inépuisable » avec « ressource illimitée » !En effet, même si cette eau semble couler en abondance et qu’ilnous est totalement familier de voir un filet d’eau s’échapperd’un robinet à la demande, de nombreuses opérations sont né-cessaires pour garantir sa bonne gestion : production d'eau po-table, irrigation et drainage, assainissement, protection, luttecontre les pollutions, gestion des milieux naturels (zones hu-mides et milieux aquatiques). Elle est aussi utilisée pour la pro-duction d’énergie, comme au lac de Pannecière. La politique del’eau est mise en œuvre par le service de l’eau du Conseil Généralavec l’idée d’une gestion globale. Ses activités d'aide et de conseilcouvrent l’adduction d’eau potable, l’assainissement, la préser-vation des ressources ainsi que l’entretien des cours d’eau.

UNE HISTOIRE EN AFFICHESLa Direction Départementale des Archives

organise une exposition sur les villes d’eaux nivernaises. Elle regroupera l’ensemble des affiches faisant la publicité

d’un séjour thermal dans la Nièvre. Une exposition présentée au Centredes Archives Historiques de la Nièvre et à la médiathèque Jean Jaurès de

Nevers du 6 juillet au 15 septembre.

Environnement | L’eauBONNE NOUVEllE : lE PRINTEMPS EST lÀ ! la saison qui commence offre à nos paysages ce charmesi singulier, si bucolique des campagnes gorgées d’eau. soyons honnêtes : qui n’a jamais apprécié le tumulte d’un torrent, la langueur d’une rivière ou le calmed’un bord d’étang ? cette douceur et cette quiétude, nous la devons certainement à l’eau qui s’écouledans tout le département, lui qui porte le nom d’une de ses rivières et qu’on a un temps appelé le vertpays des eaux vives. lacs, fleuves, canaux, l’eau est partout.PORTRAIT DE CET OR QUI COUlE À FlOT EN TERRE NIVERNAISE.

Jean-paul dufrègne: pour un nouvel ordre rural

Politique | Interview

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NIèVRe mAgAzINe : LesNouvelles ruralités, c’est un com-bat politique qui vous tient àcœur. Comment est-il né ?Jean-Paul DUFRÈGNE : En2008, en constatant que nos dépar-tements continuaient à perdre enpopulation, il a fallu construire unprojet départemental autour durenforcement de l’attractivité ensoulevant les questions liées aux in-astructures, à l’accessibilité, à la jeu-nesse. Les départements ruraux ontconnu des traumatismes : l’exoderural, le déclin industriel, l’abandond’activités. Et cela renvoie une imageplutôt ringarde. Les choses ont évoluéet les territoires sont redevenusattractifs puisque la concentrationurbaine est remise en cause au-jourd’hui. Des études scientifiquesont permis d’ouvrir la réflexion.Nous pouvons accueillir de nouvellespopulations et repenser le projet deterritoire. Depuis 2009, les ConseilsGénéraux du Cher et de la Nièvreont donné corps à ce projet par la si-gnature d’une convention tripartite.En 2011, ces départements se sontretrouvés pour échanger autour desmêmes thématiques et partager lemême espoir. Il était évident d’asso-cier le Conseil Général de la Creuse

car il avait alerté sur le déclin ruralen parlant de bouclier rural pour lesservices publics et cela a eu un reten-tissement national. Le groupe des 4est né avec cette volonté de dévelop-pement au niveau national. L’As-semblée des Départements de Frances’est ouvert à nous grâce à sonPrésident, Claudy LEBRETON,qui nous a suividans cette idée detravailler sur unemission de nou-velles ruralités. 20d é p a r te me ntsnous ont rejointsdans cette volontéde réfléchir en-semble pour por-ter à l’automne prochain un rapportqui proposera des actions impor-tantes pour un vrai changement. Lecolloque national du 6 juin prochainà Vichy bénéficiera de la participa-tion de deux ministres : MesdamesMarylise LEBRANCHU et CécileDUFLOT.Les territoires dits « ruraux »ont-ils des richesses à apporter àla France ?Bien sûr, il suffit d’ouvrir les yeux !Ce qui fait la richesse de la France,c’est sa qualité de vie, ses paysages

variés, et puis surtout ses hommeset femmes, leur capacité à créer etinnover. Soyons fiers d’apporternotre contribution au rayonne-ment de la France et au redresse-ment nécessaire de l’économie.

Avez-vous le sentiment de porter à4, et à 24, ce rassemblement de laFrance rurale ?

Il y a une évolu-tion dans laperception deschoses et commetoute action doitêtre partagée, le« je » doit êtretransformé en «nous ». Dansnotre société ac-

tuelle, il faut construire ensemble,et si on n’arrive pas à faire sentir ceprojet dans sa philosophie à nosconcitoyens, on n’avancera pas. Ona besoin de l’intelligence, de lacréativité, de l’engagement de cha-cun. Les élus ont besoin de porterles projets avec leurs concitoyens.

La démarche rassemble-t-elleuniquement des départementsde gauche ?Pas du tout. Forcément il y a plusde départements de gauche que de

droite parce que dans l’organisa-tion des départements c’est ainsi.Mais, nous avons plusieurs dépar-tements de droite qui nous ontrejoint, attentifs à cette démarche.Elle est politique, au sens noble duterme, c'est-à-dire qu’elle vise àréfléchir pour construire ensemble.

en quelques mots, le colloque,c’est quoi ?Le colloque est un grand momentd’échanges et de communicationavec la nécessité d’une visibiliténationale, par la présence desMinistres. Pour recentrer nosréflexions cette journée sera animéepar la participation d’élus, despécialistes, notamment le socio-logue Jean VIARD. Ce colloquenous permettra de donner un vraicoup de projecteur à notredémarche.

*allier, cher, creuse, Nièvre, fi-nistère, Pas de calais, lot, cantal,Puy de dôme, haute vienne,hautes Pyrénées, vosges, doubs,Pyrénées orientales, drôme, lotet Garonne, aisne, haute saône,côtes d'armor, saône et loire,deux sèvres, somme, Meurthe etMoselle, ille et vilaine.

UN MANIFESTE POUR DE NOUVEllES RURAlITÉS a étésigné par les présidents de l’allier, du cher, de la creuse et dela Nièvre en juillet dernier. Premier acte d’un combat politiquequi allait fédérer 20 départements* autour d’eux, il pose lestermes d’un nouveau grand débat national sur le nécessaireéquilibre entre villes et campagnes. un mariage que l’on souhaite heureux et durable, loin des conflits d’intérêts et pourl’avènement d’une société plus juste. Nièvre MaGaziNe avoulu rencontrer le président du département qui accueillera lecolloque sur les campagnes le 6 juin prochain. INTERVIEw.

« on a besoIn del’IntellIgenCe,

de la CréatIVIté,de l’engagement

de ChaCun »

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Politique | Expressions des groupes

Après 10 années marquées par le méprisdu gouvernement pour les territoiresruraux, un nouvel équilibre est en trainde voir le jour.

Partout en France, les départementsruraux ont entrepris le nécessaire travailde propositions pour penser l’avenir etaccompagner les nouveaux mouvementsde populations. L’exode urbain a en effetsuccédé à l’exode rural.

Cette nouvelle donne concerne la Nièvrequi, depuis plusieurs années, plaide pourune ruralité moderne et durable.

Bouclier rural et nouvelles ruralités sontles marqueurs reconnus nationalementde la capacité de notre département àcontribuer au débat bien sûr, maissurtout à proposer des mesures concrètespour le développement de nos territoires.

Temps d’accès aux services publics,comme pour la médecine d’urgence oules collèges, soutien au commerce età l’artisanat, mobilisation de l’épargnelocale, circuits courts pour l’agriculture,développement de la fibre optique,réussites industrielles comme à Magny-Cours et, souhaitons le, à Sardy les Epiry,invention d’une nouvelle urbanité ouencore développement de la participationcitoyenne illustrent la volonté départe-mentale de prendre son destin en main.

Rien ne sera facile, bien sûr, notre objec-tif est à 10 ans. La mutualisation et letravail collaboratif en sont les outils. Nosterritoires, les acteurs. L’État, un parte-naire avec lequel nous réapprenons àtravailler.

C’est le chemin que le groupe socialisteet apparentés soutient pour faire ensem-ble la Nièvre du 21e siècle.

Fabien BAzINPrésident du groupe socialiste

Je voudrais partager avec nos concitoyenscette colère qui monte face aux différentsscandales liés à l’argent. Mais commentne pas partager cette indignation quanddes milliers de nivernaises et nivernaisvivent de plus en plus mal alors quecertains refusent de payer l’impôt enplaçant leurs millions dans des paradisfiscaux ! Et ce sont les mêmes qui nousexpliquent souvent qu’il faut davantagese serrer la ceinture. On a atteint l’insup-portable !

Nous avons très majoritairement voulu lechangement en mai dernier pour rompreavec ces logiques de l’argent roi, combat-tre le règne de la finance sur la vie sociale,économique et politique. Un an après, dequel changement parlons-nous  ? Lespolitiques menées s’inscrivent toujoursdans une austérité qui fait stagner lessalaires et les retraites, baisser le pouvoird’achat, qui contraint bon nombre degens à ne plus se soigner correctement,sans parler des coupes budgétaires dansles moyens des collectivités, ce quiaffaiblit considérablement l’investisse-ment public et donc, l’emploi.

Ce climat procure une réaction épider-mique de nos concitoyens en directiondes élus, quel que soit leur niveau deresponsabilité. Pourtant, au sein de noscollectivités comme dans les communesou au Conseil Général, ce qui guide nosengagements, c’est l’intérêt de nos popu-lations et de nos territoires. Dire que tousles élus sont les mêmes n’est pas juste.

Face à ces difficultés engendrées par lelibéralisme, nous aspirons à une autreorientation politique à gauche et à uneprofonde démocratisation de nos institu-tions réaffirmant la puissance de la sou-veraineté populaire. Nous ne devons pasrenoncer au changement tant attendu.

Pascal ReUILLARD,Conseiller Général du Canton de GuérignyGroupe Communiste

À ce jour, le groupe d’opposition duConseil Général RAN s’étonne quel’assemblée départementale ne se soit pasencore prononcée sur le projet ERSCiAde Sardy-lès-Epiry.

il est indispensable que la collectivitéémette un avis sur ce projet. Pour cela ilfaut en débattre. Les 32 Conseillers Gé-néraux ont été élus pour développer laNièvre, pas simplement pour gérer lesaffaires courantes ni même arbitrer lesconflits à l’intérieur du PS. Ce débat nousle souhaitons depuis longtemps. Pour lepréparer au mieux nous avons rencontréles opposants, sur la ZAD du bois duTroncay, ainsi que Pascal Jacob directeurd’ERSCiA France.Les raisons pour lesquelles la majorité dé-partementale retarde ce débat sontétranges et obscures. Pourquoi tant deréticences à débattre ?

Maintenant que le PS s’est positionné surce projet, les choses devraient rapidementévoluer. En tous cas, nous le souhaitons.En effet les responsables du PS de la Niè-vre se sont rencontrés et ont adoptéaprès 3h de débat (une unanimité difficileà trouver) une position commune sur leprojet de Sardy-lès-Epiry. Cela signifie-t-il que la majorité départementale atten-dait l’avis du PS avant d’en avoir unelle-même ? Qui dirige ce département ?Les Conseillers Généraux élus par les Ni-vernaises et Nivernais ou le PS, dont lesintérêts sont diamétralement opposés àceux des Nivernais ? Les Nivernais n’ontque faire de l’avis du PS sur ce dossier.

Le RAN soutient ce projet dans la me-sure où celui-ci respecte les règles,normes et lois en vigueur qui s’appliquentpar ailleurs aux autres entreprises. LeGroupe est pour un développement éco-nomique intelligent et partagé qui res-pecte à la fois les territoires et ceux qui yvivent.

Les Élus du groupe RAN

la nièvre aime ses territoires

pour un nouveau pacte démocratique

groupe ran

l’espritd’entreprise

Économie | Entreprises

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capacité des entreprises à saisir des opportunités et relever

des défis malgré la crise.

l’espritd’entreprise

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C’était en 2011. 6 entreprises de la Technopôle de Magny-Cours seréunissaient autour d’un projet collaboratif unique en son genre :mettre au point le premier véhicule « hybride série de compétition ».En 6 mois, le pari fou est tenu et Noao voit le jour. Présentée au Saloninternational de l’Automobile de Paris en 2012 et à Ever Monaco 2013,le salon international des véhicules écologiques et renouvelables, Noaodiffuse déjà le savoir-faire nivernais hors de nos frontières (2).Aujourd’hui ce savoir-faire est aussi industriel ; demain, il pourraitégalement être touristique, par la création d’un parc à thème autour dela mobilité et des transports. Le parc serait ludique et éducatif. LeConseil Général y croit, après des premières études montrant unpotentiel de 400 000 visiteurs par an. En attendant, il organise avec sesvoisins l’Allier et le Cher les Rencontres de la filière automobile qui, letemps d’une journée le 28 juin prochain, permettent à l’ensemble dusecteur de se rassembler à l’institut Supérieur de l’Automobile et desTransports, seule école publique d’ingénieurs spécialisés dans les mé-tiers de l’automobile et des transports en France.

En septembre 2012 se tenait à la ferme du Marault uNiverBois. Cepremier rendez-vous nivernais de la forêt et du bois a rassemblé plus de5 500 personnes qui aiment, fréquentent ou travaillent le bois de laforêt nivernaise : professionnels et amateurs, propriétaires et exploi-tants, touristes et sportifs, pépiniéristes et jardiniers en herbe, chasseurset randonneurs… Le succès de la manifestation est à la hauteur dupotentiel de la filière : une ressource abondante, des emplois nondélocalisables et un savoir-faire millénaire. Depuis le bois flotté, lesmines de Charbon (3) ou encore les forges royales, la Nièvre, qui aparfois malmené son héritage, a depuis tout mis en œuvre pour gérerla forêt durablement, dont notamment la certification de ses bois(PEFC ou FSC, comme en 2012 le mont Préneley). Aujourd’hui, cesont 225 000 hectares de forêt représentant un stock de 40 millions

de m3 - qui augmente chaque année de 1,8 million de m3 - et dessavoir-faire qui se déclinent tant sur l’artisanat, que sur la promotionet l’industrie. Le Conseil Général travaille actuellement à un nouveauPlan Bois Départemental pour permettre à la filière de se développersur ses différentes composantes : sylviculture, bois de construction,bois-énergie, industries de première et deuxième transformations.À noter que quatre formations à ces métiers sont dispensées sur leterritoire (4) et que l’iSAT a engagé dernièrement une réflexion pourmettre en place une formation universitaire en lien avec les entreprisesde la seconde transformation.

Les filières automobile et bois ont une histoire avec la Nièvre. L’uneplus récente que l’autre bien sûr, mais elles démontrent, comme le ditJean viARD (5), qu’on peut développer ce qu’on sait bien faire surnotre territoire. Les entreprises de ces filières l’ont bien compris : ellescapitalisent sur leurs savoir-faire, innovent en imaginant de nouvellesdéclinaisons de produits ou de nouveaux matériaux. C’est le cas parexemple des établissements MARCHAND qui, en trente ans, sontpassés d’une saboterie familiale à une fabrique de pieds de sapin deNoël, devenant au passage l’un des leaders européens du secteur. Autreexemple, avec Danielson Engineering sur la Technopôle, qui a décidéde renforcer son activité de fonderie aluminium et magnésium. Pourcela, Bernard DELAPORTE travaille sur un projet de constructiond’un nouveau bâtiment équipé de moyens modernes et performants.Cette approche permettra d’améliorer le service apporté aux clients del’entreprise et de poursuivre une diversification bien engagée versl’aéronautique. Puisqu’il est question de métal, impossible de passer àcôté d’imphy dont on rappellera que les fonderies fournissent au-jourd’hui des aciers pour l’aérospatiale… Parfois l’innovation peut se traduire par la création d’une nouvelle en-treprise porteuse d’une nouvelle activité. C’est le cas de Cubik Home,

Économie | Entreprises

lA NIèVRE A-T-EllE l’ESPRIT D’ENTREPRISE ? Non seulement l'envie est là mais le succès aussi. en atteste lechemin emprunté par les entreprises nivernaises vers le développement et la création d'activité. Même si la crise est présente et difficile, il y a des raisons d’être optimistes. Notamment parce qu’en capitalisant sur des savoir-faire historiques ou en innovant sur des secteurs de pointe, la Nièvre a su saisir les opportunités au vol. (1)

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Économie | Entreprises

société basée à Magny-Cours, qui a développé leconcept de modules préfabriqués en béton fibrépour le bâtiment. En utilisant un matériau alliantrésistance, étanchéité et isolation, la jeune société asu résoudre une équation ouvrant la porte aux mar-chés du logement individuel, de l’habitat collectif etdu tertiaire. Elle vise maintenant l’Europe entière.C’est le cas aussi de Jacques GUiMARD qui, à 73ans en 2003, s’est lancé dans la culture de Shiitake,ces champignons japonais savoureux, pour complé-ter sa retraite. Aujourd’hui l’entreprise marche bienet résiste même aux pressions pour produire plus.Aux dernières nouvelles, l’exploitant souhaiteraits’associer pour former un repreneur. Parfois, enfin, l’innovation permet de sauvegarderl’entreprise, comme SELNi, spécialisée dans lafabrication de moteurs électriques pour l’électromé-nager. Après un dépôt de bilan en 2009 et le rachatpar ses cadres et salariés en 2010, l’entreprise a misau point un nouveau moteur électrique qui génèrejusqu’à 40% d’économie d’énergie sur le cycle delavage et qui est silencieux. Un développement quiaujourd’hui intéresse d’autres secteurs d’activité.

La reprise ou la poursuite d’activité a mené plusieursentreprises nivernaises sur les chemins de l’économiesociale et solidaire. En 2008, 11 salariés de Nevinoxtransforment l’ancienne chaudronnerie neversoiseen SCOP, c’est-à-dire en coopérative dont ils sontles associés majoritaires (on les appelle d’ailleurs

coopérateurs). Aujourd’hui, l’entreprise emploie 31personnes. En septembre 2013, la Nouvelle impri-merie Laballery fêtera ses 20 ans de SCOP. C’est enoctobre 1993 que les salariés ont décidé de reprendrel’ancienne imprimerie après son dépôt de bilan.Aujourd’hui elle emploie 68 personnes, toutes asso-ciées après une année de présence. Ces deux exem-ples sont représentatifs d’une économie fondée surdes principes humanistes (l’épanouissement del’homme dans son cadre de travail, le respect desvaleurs telles que la dignité, l’équité, la responsabilité)et de propriété et de partage (décisions prises eninterne,une personne a la valeur d’une voix, résultatsrépartis en réserves égales). Aujourd’hui l’économiesociale et solidaire représente 10% des entreprisesbourguignonnes. Et elle touche de nombreuxmétiers, notamment liés à l’action sociale avec lesservices d’aide à domicile. il existe de réels besoinsqui ne sont pas délocalisables : il faut agir sur leterritoire, chez les personnes âgées. Avec 32% de lapopulation qui a plus de 60 ans, c’est un véritablepotentiel qui prend forme, notamment pourl’économie de proximité. Les artisans du bâtimentet de l’alimentation l’ont bien compris en s’étantréparti sur tout le territoire de la Nièvre.

NOTeS(1) Nos territoires ont du talent :retrouvez tous les jours à 12h30sur France inter Carnets deCampagne, l’émission de PhilippeBertrand sur les initiatives, lesinnovations des entreprises, desassociations, des citoyens descampagnes françaises. (2) Le nom Noao est d’ailleurs latranscription de l’anglais « know-how »signifiant savoir-faire.(3) Le Musée de la Mine à LaMachine fête ses 30 ans.

inauguré en juillet 1983 parPierre Bérégovoy, le Muséede la Mine de La Machine,aura 30 ans en 2013. A cetteoccasion, une journée festiveaura lieu le samedi 6 juillet2013. L’exposition « Ici etlà-bas, de la Pologne à LaMachine » – présentée d’avrilà octobre – nous plonge dansl’Histoire de la mine de 1920à 1930. Elle raconte la vie desmineurs polonais en Silésie etleur arrivée à La Machineavec comme seul bagage leursavoir-faire et leur acharne-ment au travail.(4) voir les formations dansnotre article sur l’EnseignementSupérieur (p. 11)(5) voir l’interview du sociologue(p. 6)

timemachine*

Culture | Architecture

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Posé sur une esplanade de pierre en retraitde la rue Charles Roy, le nouveau Centredes Archives Historiques de la Nièvres’élève en majesté dans le quartier Colbert.Trois volumes côte à côte. « Le nouvel équi-pement joue sur la théâtralisation des deuxgrandes fonctions de l’institution, expliquePatrick Mauger, architecte du projet.Au premier plan, l’accueil et les services au pu-blic sont abrités par un bâtiment aux façadesde verre transparentes  ; au second plan laconservation du patrimoine prend la forme debâtiments de stockage opaques, revêtus d’unepeau de béton abritant une double enveloppeisolante.  » Le bâtiment central est unereprise de l’ancien dépôt des archives,enveloppé par un matelas isolant extérieur.Avec le bâtiment arrière, il constitue leslocaux dédiés à la conservation qui cumu-lent une capacité de plus de 30 km linéaires,assurant le fonctionnement des archivespour les 30 prochaines années.

Mais ce sont les espaces dédiés au publicqui sont immédiatement visibles : transpa-rents, plongeants sur la rue et dominants lequartier Colbert, ils font de la partie pu-blique du Centre l’un des endroits les plusétonnant du centre ville.

Encadrée par l’œuvre de Claire Maugeais –un travail pictural intégré aux façades laté-rales de verre –, la salle de lecture peutaccueillir 60 personnes. Au rez de chaussée,un espace d'exposition complété d'une sallede conférence, modulable, s’ouvre au re-gard des passants.

Le projet de l’architecte est en cohérenceavec la fonction des Archives départemen-tales : conserver et protéger d’un côté, pré-senter et partager de l’autre. Né à laRévolution, ce service devait permettre auxnouvelles administrations de rendrecompte, en toute transparence, de leuraction, rompant avec les pratiques del'Ancien régime. La mission perdureaujourd’hui, obligation faite à l'État et auxcollectivités de conserver les documents,notamment liés aux droits de propriété età l’état civil. Mais au delà, les Archivespréservent les documents, d'origine pu-blique ou privée, qui nourrissent l'histoiredu territoire et constituent un patrimoinecommun à ses habitants. C’est ainsi qu’ony découvre la plus ancienne représentationde l’église Saint-Etienne datant de 1609 oubien encore le manuscrit du chef d’œuvrede l’auteur Nivernais Jules Renard Poil deCarotte.

PROCHAINE EXPOSITIONDu 6 juillet au 15 septembre, Villes d’eau niver-naises, exposition des affiches et documents surle thermalisme dans la Nièvre, en partenariatavec la Médiathèque de Nevers et la Conser-vation départementale des Musées de la Nièvre.

lES lONGS RAyONNAGES, lES CARTONS AlIGNÉS,les silences ont forgé malgré eux une réputation poussiéreuse aux archives. la Nièvre a fait place nette en construisant un navire amiral,nouveau bâtiment à l’architecture résolument contemporaine qui vientajouter aux quartiers de Nevers un air d’Odyssée de l’espace.wElCOME TO THE FUTURE**.

18,9 : le volume de documents en km32 : la capacité de stockage en km9000 : la surface du Centre en m2

500 m de documents supplémentaires archivés par an

1131 : la date du document le plus ancien1500 : le nombre de visites par jour

sur le site des archives : archives.cg58.fr

LES 6 CHIFFRES

* La machine à remonter le temps - ** Bienvenue dans le futur

Culture | Architecture

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la têtedure...

Idées | L’esprit de résistance

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Dès 1789, alors que le territoire nivernais est un monde isolé,coincé entre l’axe de la Loire qui écoule les produits de la métal-lurgie et des faïenceries et l’Yonne, sur laquelle flottent les boispour chauffer Paris, deux faits marquants émergent : l’hostilitéà l’égard du droit seigneurial et la volonté de récupérer usageset communautés. Jusqu’en 1792, le passage d’un « régime » àl’autre s’opère sans peine. Pourtant, les premiers troubles sérieuxapparaissent. Entre juillet et novembre 1793, Fouché est nommédans la Nièvre comme représentant du peuple, son œuvre encinq mois est considérable : déchristianisation, contribution ré-volutionnaire pour les riches, mise en place d’une petite armée.La Révolution laisse ainsi une empreinte profonde. Lors desmouvements paysans qui suivront plus tard, vers 1848, droitsd’usages forestiers, baux de métayage à caractère seigneurial sontau cœur des revendications des paysans qui visent les châteauxet crient « Vive Robespierre ! Vive la guillotine ! A bas les chouans ». (1)Un des faits historiques marquant est la résistance au coup d'étatde 1851 à Clamecy, suivie d'une répression féroce qui touchaplusieurs centaines de personnes (déportation, prison, condam-nation à mort...). Cet épisode signe la fin de la Seconde Répu-blique caractérisée principalement par « le succès pédagogique desDémocrates dans les campagnes nivernaises qui explique l'émergence et ladiffusion d'un « socialisme rural ». Celui-ci perdura bien au-delà de1851 et le triomphe électoral des Démocrates auxlégislatives de mai 1849 place d'emblée la Nièvredans la province des « Montagnards », des« Rouges » selon la terminologie de l'époque (2). En 1905, la loi de séparation de l'Église et de l'Étatprovoque des affrontements entre le clergé et lesélus radicaux socialistes les plus déterminés. Au début des années 30, la France est à son tourtouchée par la crise économique mondiale. Lapersistance de la crise, du malaise social et politique favorise leregroupement des partis de gauche dans le Front Populaire quil’emporte largement lors des élections de 1936. Un importantmouvement de grèves ouvrières éclate dans tout le pays avantmême la formation du nouveau ministère. Dans la Nièvre, lesconflits éclatent un peu partout, ils sont brefs et culminent dansla 2ème quinzaine de juin avec occupation des locaux. Les ouvrierssouhaitent surtout que le patronat respecte les « accords Mati-gnon » du 7 juin. (3)L’esprit de Résistance des Nivernais s’incarne sans nul doute lemieux dans l’imaginaire collectif lors de la Seconde Guerremondiale. Pourtant, par rapport aux périodes historiques précé-dentes, il faut noter qu’il est dirigé non seulement contre unepartie des Français mais aussi contre les forces allemandesoccupant l’ensemble du département pendant quatre longuesannées. Dès les premiers mois de l’occupation, cet esprit de

Résistance se matérialise par des coupures sur leslignes téléphoniques, des distributions de tracts ou dejournaux ainsi que des graffitis laissés sur les murs. DesNivernais et des Nivernaises aident des soldats évadésou des personnes pourchassées à passer la ligne de dé-marcation. Le refus de se soumettre prend donc desformes multiples avant que les premiers maquis ne seconstituent en force majeure d’opposition dans les

derniers mois de l’année 1943 et durant le premier semestre 1944.Mais avant d’en arriver là, les sacrifices auront été nombreux dansles rangs des gaullistes, des communistes, des socialistes et de tousceux qui, malgré des opinions politiques différentes avant la guerre,les ont mises de côté pour le salut de la France. Bien sûr, commepour l’ensemble de la France, les Nivernais n’auront été qu’uneinfime minorité à lutter. Mais, quoi qu’ils aient pu faire, actions derenseignement, propagande, agent de liaison ou maquisard, ils ontété dignes de leurs glorieux ancêtres de 1851 : défendre leur pays etleurs convictions en utilisant les armes si nécessaire. (4)Cet esprit de Résistance ne se dissout pas avec la fin de la guerre,on le retrouve au début des années 80. En effet, élu Président de laRépublique, François MiTTERRAND annonce aux représentantsdes collectivités territoriales : « J’ai pris le pouvoir pour vous le rendre ».il tiendra son engagement en promulguant, le 2 mars 1982, la loi

de la révolution française à nos jours, la Nièvre a sans cesse prouvé sa volonté de ne pas répondre au fatalisme national en s’insurgeant parfois, en se mobilisant la plupart du temps et en faisant front. un territoire qui ne se laissepas apprivoiser facilement et qui décide de prendre son destin en main. encore aujourd’hui en prônant un autre modèle de société ou villes et campagnes se développent en harmonie. RETOUR SUR UNE HISTOIRE DECONTESTATIONS.

RÉSISTANCE : ACTION DE RÉSISTER À UNE AUTORITÉ, DE S'OPPOSER À CE QU'ON N'APPROUVE PAS.*

« le motrésIster doIt

touJours seConJuguer au

présent » luCIe aubraC

Deux maquisards dans le Morvan.

Idées | L’esprit de résistance

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«  Droits et Libertés des Communes des Départements et desRégions  » dont le contenu représente le texte fondateur de ladécentralisation. Cette loi supprime les tutelles administratives,financières et techniques pour donner aux collectivités locales unepleine responsabilité dans l’exercice de leurs fonctions. Elle est l’aboutissement d’une longue maturation qui commence en1964, quand François MiTTERRAND devient président duConseil Général de la Nièvre. Le rôle de cette collectivité était alorsde maintenir en état les bâtiments départementaux, entretenir leréseau routier et financer l’action sanitaire et sociale. FrançoisMiTTERRAND souhaite doter l’Assemblée des moyens qui luipermettront d’acquérir une certaine indépendance face à l’hégémo-nie préfectorale et crée le Fonds Départemental d’Equipement desCommunes. Cette innovation préfigure déjà la grande réforme dela décentralisation. (5).

Aujourd’hui, à l’heure du numérique, cet esprit de résistance estencore de mise. Dans un contexte de métropolisation active, laquestion du positionnement des territoires ruraux tels que la Nièvreest posée. Confrontés eux-mêmes à de vrais défis, ils disposentpourtant de sérieux atouts pour attirer de nouvelles populations.La ruralité s’écrit au pluriel, car c’est aussi sa diversité qui fait saforce et qui permet de répondre aux attentes des populations. Cesruralités n’opposent pas l’urbain au rural mais défendent plutôt lanotion d’équilibre et d’interdépendance entre les deux. Elles seposent en alternative aux métropoles et en intermittence desgrandes aires urbaines. valoriser ces « nouvelles ruralités », c’estégalement résister…

* Définition © Larousse.fr 2013(1) Source Bernard STAiNMESSE et Jean-Pierre HARRiS dans « l’Ency-clopédie Régionale : Nivernais Morvan » (2) Source « Archives départementales dela Nièvre, La seconde République dans la Nièvre » par Maurice vALTAT(3) Source « Archives Départementales de la Nièvre n°12 » (4) Source MichaelBOUDARD (service éducatif des Archives Départementales de la Nièvre)(5) Source Michel ROCAGEL

Calendrier des Commémorations26 juin : Dun les Places - Massacre du village 1er juillet : Donzy/Ste Colombe/Cessy-les-Bois - « La bataille de Donzy »4 juillet : Menou - Massacre du Maquis « Peguy » au Moulin de Chappe 8 juillet : St Ouen/Les Essarts - Maquis « Camille Baynac »10 juillet : Massacre de Fours - Montaron31 juillet : Chaumard - Massacre du Maquis de Chaumard15 août : Crux la ville - Commémoration départementale à la mémoiredes Maquis et de la bataille de Crux la ville8 septembre : Ouroux-en-Morvan : commémoration du Maquis Bernard

Cellule du parti communiste en 1934 à Nevers.

Manifestation en 2011 à Nevers.

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Sport | Cyclisme

Pour le décrire, on le compare souvent au Tour de France. Uneépreuve sur plusieurs jours, des étapes en ligne, quelquefois unprologue ou un contre-la-montre. Des élus qui s’investissent, despartenaires publics et privés et des sportifs qui en veulent ! « Lacourse est très prisée », souligne le Président de son comité d’orga-nisation, Jean-François BERNARD, «  surtout parce que dans lecalendrier fédéral, elle précède les championnats de France et qu’elle constituepour les futurs pros un véritable entraînement grandeur nature. » C’est vraique la liste des anciens participants regorge de coureurs qui bril-lent désormais dans les pelotons professionnels, à commencerpar Mark CAvENDiSH. « À l’époque où ils ont participé au TNM,ils sont passés inaperçus », souligne Raphaël DESCHAMPS, trésorierdu comité d’organisation et bras droit du Président, « mais il fautdu temps pour un coureur avant qu’il ne se fasse un nom. » Le tempsd’accumuler les efforts, d’acquérir suffisamment d’expérienceet d’endurance pour, le jour venu, offrir aux spectateurs leséchappées qu’ils attendent…

Pour faire un bon TNM, la recette est assez simple : prenez unebonne dose de sprints, de cols, des paysages à vous couper le souffle, des communes dynamiques etanimées et une caravane publicitaire bien fournie. Sans oublier une équipe de bénévoles rodée et sur-tout très motivée. Enfin, les deux ingrédients principaux : des coureurs en soif de victoires et unpublic populaire !

Chaque année, le peloton compte bien sûr des sportifs nivernais, licenciés dans le département ounon. En 2012, ils étaient 10 au départ ! Chacun d’eux vise à coup sûr une victoire d’étape, sur sesterres. Cette année, même si la liste des nivernais n’est pas encore définitive, ils devraient être quasi-ment autant : « entre 8 et 10 », chuchote Raphaël DESCHAMPS. Pour mémoire, l’édition 2009 avaitvu un podium final entièrement composé de nivernais avec Nicolas BOURDiLLAT du CreusotCyclisme en maillot jaune de leader, Yannick MARTiNEZ – le coureur au patronyme évocateur - endeuxième position et Anthony THÉvENOT – le grimpeur du SCO Dijon - en trois. Un événementinattendu que les afficionados espéraient depuis 1975 !

Du côté des communes étapes, villes de départ ou d’arrivée, la sélection est parfois difficile. « Onessaye de se renouveler dans nos parcours », souligne Raphaël DESCHAMPS « même si nous faisons forcémentdes déçus. » Cette année, Mhère et Montsauche-les-Settons entrent dans la boucle. Au fil des années,les élus profitent du passage des coureurs pour animer leur territoire et faire de cet événement sportifune fête à la fois culturelle et populaire.

Toutes les informations sur les équipes et le détail des étapes sont disponibles sur :cg58.fr & tournivernaismorvan.fr

16 équipes au départ 96 coureurs

5 étapes en ligne150 km parcourus par jour

17 voitures d’officiels20 véhicules dans la caravane

publicitaire

LETNM EN CHIFFRES

... prenez unebonne dose desprInts, de Cols,des paysagesàVous Couperle souFFle ...

l’ÉPREUVE ExISTE DEPUIS 1968. Non disputé de 1978à 1986, le tour Nivernais Morvan fête cette année son37ème anniversaire et se professionnalise de plus en plus.sa renommée dépasse de loin les frontières del’hexagone. RETOUR SUR UN SUCCèS À lA FOISSPORTIF ET HISTORIQUE.

tnm :le tour de ForCe

Pratique | Carnet d’adresses pour joindre le Conseil Général et ses services

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Action médico-sociale (sites)

LA CHARITe SUR LOIReRue Pépinière58400 La Charité sur Loire03 86 69 67 00

5 Rue Bel Air58400 La Charité sur Loire03 86 70 95 01

CHATeAU CHINONMaison de la Solidarité 6 Place Notre Dame 58120 Château-Chinon03 86 79 47 40

CLAmeCY2 Rue Porte Randan 58500 Clamecy03 86 24 01 70

COSNe COURS SUR LOIRe9 Mail Saint Laurent58204 Cosne Cours sur Loire03 86 28 84 50

CORBIgNY3 Route de vézelay58800 Corbigny03 86 93 46 45

Rue au Loup58800 Corbigny03 86 20 46 30

DeCIze10 Boulevard Galvaing58300 Decize03 86 93 18 50

ImPHY41-43 Rue Camille Baynac 58160 imphy03 86 93 57 00

mOULINS-eNgILBeRT4 Rue Sallonyer58290 Moulins-Engilbert03 86 93 46 00

NeVeRS-BORDS De LOIRe24 Rue Bernard Palissy 58000 Nevers03 86 61 88 00

NeVeRS-emILe COmBeS11 Rue Emile Combes58000 Nevers03 86 71 88 60

NeVeRS-VAUBAN16 Rue vauban58000 Nevers03 86 61 97 27

Archives Départementales (Direction des)1 Rue Charles Roy 58000 Nevers03 86 60 68 30

a bBâtiments14 Bis Rue Jeanne d’Arc58000 Nevers03 86 61 88 94

Bibliothèque de la Nièvre20 Rue du 8 Mai 194558640 varennes-vauzelles03 86 71 69 60

CConseil général de la NièvreHôtel du Département 58039 Nevers cedex03 86 60 67 00cg58.fr

Horaires d’ouvertures :Du lundi au Jeudi : de 8 h00 à12h00 et de 13h30 à 17h30vendredi : de 8h00 à 12h00 et de 14h00 à 17h00

dDépistage Anonyme et gratuit (Centre de) 0 800 58 00 00 (appel gratuit d’un poste fixe)

eeau (Service de l’eau)14 Bis Rue Jeanne d’Arc58000 Nevers03 86 71 81 20

education, Jeunesse58000 Nevers03 86 93 00 75

IInfrastructures  14 Bis Rue Jeanne d’Arc58000 Nevers03 86 61 87 03

Ingénierie et Assistance auxCollectivités (SIAC) 14 Bis Rue Jeanne d’Arc58000 Nevers03 86 61 87 47

lLaboratoire Départementald'Analyses et de Conseil  Rue de la Fosse aux Loups58000 Nevers03 86 71 93 60

Lutte Antituberculose (centre de)3 Bis Rue Lamartine58000 Nevers03 86 59 24 14

mmaison Départementale pourles Personnes Handicapées  Rue Emile Combes58000 Nevers 03 86 71 05 50

musées (Conservation Départe-mentale des)Rue de la Chaumière58039 Nevers 03 86 60 67 05

pPlanning familial(Centre de Planification etd’education Familiale)0 800 58 00 00 (appel gratuit d’un poste fixe)

Prévention et Santé (maison Départementale)CHATeAU-CHINONMaison de la Solidarité 6 Place Notre Dame 58120 Château-Chinon0 800 58 00 00 (appel gratuit d’un poste fixe)

CLAmeCY19 Rue Maurice Mignon Appartement 41 La Ferme Blanche58500 Clamecy0 800 58 00 00 (appel gratuit d’un poste fixe)

COSNe COURS SUR LOIRe15 Rue du Berry58200 Cosne Cours sur Loire0 800 58 00 00 (appel gratuit d’un poste fixe)

DeCIze10 Boulevard Galvaing58300 Decize0 800 58 00 00 (appel gratuit d’un poste fixe)

NeVeRS3 Bis Rue Lamartine58000 Nevers0 800 58 00 00 (appel gratuit d’un poste fixe)

t

V

Transports14 Bis Rue Jeanne d’Arc58000 Nevers03 86 61 87 03

Vaccinations (Services des) 3 Bis Rue Lamartine58000 Nevers03 86 61 60 01