neyo en haïti

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Neyo en Haïti

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Page 1: Neyo en Haïti
Page 2: Neyo en Haïti

2 15 décembre 2011No 573

Une publication de Ticket Magazine S.A.

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Frantz DUVAL

REDACTEUR EN CHEFStéphanie ANDRÉ(509) 3155-0331

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Marie-Brunette B. MAINSOURGaëlle C. ALEXIS

RÉDACTIONRosemond LORAMUSJoël FANFANWendy SIMONAceline RENEDimitry Nader ORISMAGilles FRESLET Duckenson LAZARDMyria CHARLESWinnie Hugot GABRIELTeddy Keser MOMBRUNPeguy Flore PIERRE

CRÉATION ARTISTIQUEResponsable graphiqueRéginald GUSTAVEResponsable photoFrédérick C. ALEXISPhotographesFrédérick C. ALEXISJames ALEXISFrançois LOUISJackson SAINT LOTHomère CARDICHONJules Bernard DELVAMoranvil MERCIDIEUFrancis CONCITE

Publicité: 3782-0905 / 3782-0893Rédaction: 3806-3717

C’EST LEUR ANNIVERSAIRE

Pour insertion, envoyez un sms au :

37 98 43 11Ou un courriel à :

[email protected]

Mercredi 14 décembre:Vanessa Hudgens (Chanteuse), Michael

Owen (Footballeur), Paul ‘Beakman’ Zaloom (Acteur), Patty Duke (Actrice), Lee Remick (Actrice), Charlie Rich (Chanteur), Don Hewitt (Producteur exécutif ), Shirley Jackson (Auteure), Morey Amsterdam (Comédien), Spike Jones (Artiste), Alexandra Prevost, Léonard Marckson (Etudiant).

Jeudi 15 décembre :Adam Brody (Artiste), Nick Beggs (Musicien), Don Johnson (Acteur), Dave Clark

(Chanteur), Tim Conway (Comédien), Friedensreich Hundertwasser (Artiste), Jeff Chandler (Acteur), Stan Kenton (Musicien), J.Paul Getty, Frantz Fanor, Dominique Domerçant (Journaliste), Victoria Cantave, Dadie François Gresseau, Souna Antus-Michele,

Vendredi 16 décembre :Hallee Hirsh (Actrice), Flo Rida (Rappeur), Michael McCary (Chanteur), Bertide

Titi, Benjamin Bratt (Acteur), William Perry (Sportif ), Billy Gibbons (Guitariste), Benny Anderson (Chanteur), Lesley Stahl (Présentatrice), Liv Ullmann (Actrice), Arthur C.Clarke (Auteur), Margaret Mead (Anthropologue), Kendy Frederique (Maquilleur),

Samedi 17 décembre :Fabienne Douce (Photography), Handy Tibert (Artiste), Israël Jacky Cantave

(Présentateur), Vanessa Zima (Actrice), Ryan Key (Chanteur/guitariste), Manny Pac-quiao (Sportif ), Chase Utley (Sportif ), Milla Jovovich (Actrice/model), Duff Gold-man (Pâtissier), Mike Mills (Musicien), Bill Pullman (Acteur), Wes Studi (Acteur), Eugene Levy (Acteur), Chris Mat-thews (Commentateur politique).

C’est aussi leur anniversaire :Serginho Lindor (Présenta-

teur), Leah B.Jean, Gray Nouvo Né (Rappeur), Jean David Augustin, alyssa Milano, Kristanna Loken, Amy Locane.

Pour insertion Phone: 3922-3006

E-mail : [email protected]

Agenda de la semaine

Milla Jovovich née le 17 décembre

VENDREDI 16 DECEMBRE 2011-Kreyol La, Djakout # 1, Dj Full blast,

Izolan (Café Trio) -Spectacle Culturel, Danses, Chants,

Défilés, Textes (Collège Evanvélique Maranatha, 4 ème Ave Bolosse) Invités : DreamArt, Dreams, Sébastien Pierre dès : 1 hr pm nfo : 3670-7956 / 3772-9572

-« Golden Night » Strings, Mélissa Dauphin, Béatrice Kébreau, Jimmy Da-niel, G, Jimmy Daniel, Geraldo Pana, Oli-vier Ambroise, comédien Jorj, Dj Power Mix (Ritnam II) 3674--9224

-Mass Konpa Wanito, « les Jounalis Tèt Pa Dwat » (Le Reposoir)

-SAL, Blaze One, Rockfam, Rudy m,an, PSB, Wanito, Slim Zoe, D-sun, Doc Fila, Tony Mix, Rydd’m, Nal, (Parc Midore)

-Dj Nal, Stee-V, Oli-One, Ricky, Vega Mix Dig G, Dejhi (Simone de Beauvoir)

-Jusqu’au 19 décembre « Biennale d’art contemporain » guetto biennale 2011; le salon des refusés du XXI ème siècle (IFH)

-Jusqu’au 29 Nov. Représentation de :Totolomanwèl » au festival : « Haïti Couleur, Haïti Chaleur » au profit des jeunes du Cap haïtien

-Chaque Vendredi ‘Bikini Car Wash’ avec animation Groupes et Dj’s (Maykito,

rue Chrétien) Adm : $ 20 ht ou 100 gdes -Animation DJ’s (Baz La, rue Robin)

Adm : $20 ht ou 100 gdes, Dès : 8 hres pm

-Chaque Vendredi «Soirée Latine» avec Tempo Plus (Montana Hôtel Resto) Dès : 7 hres pm Info et réservation : 3554-9718/ 2940-0577 ou : @tempoplus.net

-‘Friday Night Jam’ Créole Swing (Café de l’Europe, # 17 rue Mangonès, P-ville) Dès: 7 hres pm Info : 3702-5591/3406-8525

-Chaque Vendredi, «Théorie et Prati-que Latino» (Bar de l’Ere, rue Capois)

-Vendredi Acoustique à (Babako Resto Club) Adm : $50 ht ou 250 gdes Dès : 7 hres pm Info : 2813-1912

-Chaque Vendredi K-Dans à (Club 50 / 50, ex-Tayamek, route de Frères, P-ville) Adm : $50 ht ou 250 gdes

-Chaque Vendredi Harry Juste (Tropi-cal Bar & Grill, Bois Verna) Dès: 8 hres pm

SAMEDI 17 DECEMBRE 2011 -Fat Joe, Izolan, J-Perry, Team Lobey,

Tony Mix, Konvict, Nal, (Parc Midore) Dès : 2 hres pm

-Dj Full Blast, Djennil, Gueccina Desmangles (Mango lounge) Info : 3701-9463 / 3701-2149

-Veve Latino, artistes et groupes invités (May Kito) Info : 3743-9363 / 3443-9581/3766-4516/3749-0063

-Chaque Samedi «Ambiance Folle» (Tempo Plus, rue Panaméri-caine # 36, Pétion ville) Info : 3467-1818 / 2940-0577 / 3554-9718 ou : @tempoplus.net

-Chaque Samedi, Animation à (Bato Baz, Le Vicomte, P-Ville) Adm : #30 ht ou 150 gdes Dès : 5 hres pm

-« Reggae Pa’m » avec Dj’s (Baz La, rue Robin) Adm : $20 ht ou 100 gdes Dès : 9 hres pm

-Chaque Samedi, Pratique Latino avec C4 Dance Sport (Bar de l’Ere, rue Capois)

-Chaque Samedi, Show de Mode, Show de Danses, Animation Dj (O Brasileira, Social Club, 103, rue Louverture, Pétion-ville) Adm : $50 ht ou 250 gdes Info : 3610-9125 / 3922-0188

-Chaque Week end, Animation au Bord de la Piscine (Anti Stress, Bourdon)

DIMANCHE 18 DECEMBRE 2011-Concert du groupe CSV et de Les

Rachetés (Eglise St Antoine) Dès : 4

La poule ou l’œufHaïti. Nouvelle destination des grandes stars internationales. Vedettes de

cinéma, icône de télé réalité, chan-teurs, producteurs… tous y passent. Mais à qui profite ce défilé haut de gamme ?

Kim Kardashian, Oprah Winfrey, Sean Penn, Patrica Arquette… Un décembre chargé de rebondissements. A moins d’un mois de la commémora-tion du tremblement de terre rava-geur, la capitale d’Haïti est en pleine réviviscence. De l’espoir flotterait dans l’air ! Certains lâcheront naïvement (ou en en connaissance de cause) « c’est bon pour l’image du pays, Haiti is now open for business ». D’autres, plus perspicaces (ou totalement sceptiques), s’apercevront également qu’Haïti est devenue la « nouvelle terre promise ». Non, pas de cynisme ! Venir en Haïti sert aussi à redorer son blason, ou tout simplement à enjoliver le sapin de ces stars internationales. [Faire une bonne œuvre. Supporter un pays dans le besoin].

Haïti, depuis le tremblement de terre, est devenu un « hit country », un pays à la mode. Le dévouement des stars mondiales au lendemain du trem-blement de terre nous a touchés. Leur support, tant que matériel que moral, a témoigné de leur clémence et de leur compassion. Cependant, certains citoyens y ont vu un moyen de promotion, une bonne publicité pour des vedettes toujours en quête d’une bonne médiatisation. Les avis sont partagés. La réalité est mitigée.

Un élément dérange toutefois. Ce flot de visiteurs diversifiés (de la pou-pée Barbie [au cœur brisé], au beau charmeur grisonnant) se concentre dans la capitale du pays. Ce beau monde ne vient pas pour le soleil chaud et les plages de sable fin, semble-t-il. Une photo de Kim Kardashian plongeant sa sulfureuse plastique dans le bleu de l’océan à l’Ile-à-Vache aurait valu une bonne publicité au pays. Cela exposerait Haïti comme destination pour se dorer au soleil, surtout pendant l’hiver… Mais dommage. Ces images coûtent des millions.

Entre la poule et l’œuf. La poule pond l’œuf puis le couve jusqu’à l’éclosion. L’œuf donne vie à la poule. Qui jouit alors des pleins bénéfices ? Mais peut-être qu’on n’en est pas là… ce serait tout simplement une poule aux œufs d’or. Devrais-je re-titrer ?

Stéphanie André[email protected]

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19 heures 22. Le ciel gorgé de nuages menace. Mais il ne crache pas sur la cour de l’hôtel Karibe. Les arbres, couleur émeraude,

semblent s’incliner devant le charme des jolies dames et l’entregent des gentle-men tirés à quatre épingles, invités au gala où les gagnants des six catégories du concours entrepreneurs Digicel 2011 seront connus.

Suspense léger. Le temps glisse. Lentement. L’arôme des plantes rivalise avec les « parfums lourds » vendus à Paris, à Manhattan, au Complexe Prome-nade, à Pétion-Ville. Les bruissements des conversations se mêlent à un yanva-lou exécuté par dans tambourineurs « chevauchés » par Ogou Feray. Energie. Mysticisme. Terroir. Lakay.

Robe noire courte, lunettes sur le nez, cheveux ras, Sandra Rabrun, maîtresse de cérémonie, entre en scène. Tout l’arsenal de la production audiovisuelle s’active autour de cette gracieuse animatrice aux talents confirmés qui, semaines après semaines, faisait découvrir à la télé des entrepreneurs des 10 départements dont les initiatives changent la vie d’habitants de leur communauté. Comme Le Nouvel-liste le faisait dans ses pages.

« C’est leur jour. Ils peuvent être fiers », glisse un homme d’affaires, les yeux rivés sur le majestueux escalier du Karibe descendu par les 24 finalistes sur fond d’applaudissements. Le président Michel Joseph Martelly, invité d’honneur, sourire enjoué, emprunte, avec son épouse, la première dame Sophia Martelly, et le patron de Digicel, Denis O’Brien un escalier parallèle pour rejoindre sa table. Découverte. Les histoires des finalistes de la catégorie Émergent projetées sur deux écrans géants inspirent. Le public boit. Totalement. Premier suspense, premier frisson. Olivier Barreau, patron de la AIC, partenaire de l’événement, esquisse le portrait du gagnant. On comprend vite qu’il s’agit de Phélicia Dell. L’assistance exulte. L’émotion gagne la designer de « Vèvè Collection ». Elle la communique. Sanglot dans la voix, elle remercie. Situe. « C’est le prix du peuple haïtien », lâche-t-elle, sûre que son rêve de faire la une de Ticket Magazine sera enfin réalisé.

Le Dr Valentin Abe (Caribbean Har-vest), gagnant dans la catégorie Agricul-ture, crâne rasé, lunettes, remercie les 9 juges. Son plaidoyer pour donner une « chance » à Haïti émeut. Le spécialiste en pisciculture se fixe de nouveaux objectifs avec ses associés : qu’Haïti soit le plus grand producteur de poissons dans la région.

L’émotion retombe, le vent souffle et défait quelques coiffures. Et les Petits chanteurs de Sainte-Trinité interprètent une composition racontant la misère des enfants d’Haïti.

La transition. Un passionné de l’éduction, Guy Etienne, de l’école Catts Pressoir, est primé dans sa catégorie. « Le succès, c’est l’autorisation de continuer », confie le professeur Guy Etienne, res-ponsable de cet établissement scolaire modèle dont la pédagogie éveille l’intelli-gence des enfants.

24 ans et de l’intelligence à en reven-dre : transformer les fatras en cash. C’est l’initiative de « Environmental Cleaning solutions S.A. », de Edouard Carrié qui rêve d’un pays plus propre. « C’est juste un début. On a du fatras, beaucoup de fatras », lâche sur une pointe d’humour ce jeune entrepreneur qui encourage les

Valentin AbeEntrepreneur de l’année8 prix. Et, comme l’année dernière, un seul grand gagnant : le Dr Valentin Abe. La Digicel scrute, inspire, sort de l’ombre, force, propose. Récit du gala 2011 pour honorer les entrepreneurs dont les initiatives ont un grand impact dans leur communauté.

jeunes comme lui à ne pas abandonner leurs rêves. Les échos des bambous, des tambours du rara de Jean René Delsoin résonnaient encore dans les tympans, quand Yves François de YCF Group S.A. rend hommage. Son trophée dans la ca-tégorie Industrie, Yves François le dédie aux ouvriers de la construction.

« Il faut vous prendre au sérieux », lance cet Américain d’origine haïtienne, découragé par tout le monde quand il s’apprêtait à retourner en Haïti.

Si Yves François force ses ouvriers à avoir foi dans les petits métiers de la construction, Johnny Cétoute, créatif, offre à Hinche, dans le Plateau Central, des crédits aux petits bourses (Ekonomi Ti Machann et Multiservices) qui n’ont pas de collatéral pour garantir un prêt. Ce prix obtenu dans la catégorie Service signifie, selon Cétoute, qu’il faut briser les barrières de classe. « Tout moun se moun », jette, sans arrogance, ce jeune homme d’affaires, l’un des exemples marquants qui correspond au message préenregis-tré délivré par l’ex-président américain, Bill Clinton, défenseur des PME, grandes fournisseuses d’emplois. « L’histoire de ces entrepreneurs est la preuve que l’on peut créer des entreprises et générer des emplois », soutient Clinton, quelques minutes avant que le Prix spécial pour reconnaître une femme d’affaires de la communauté ne soit décerné à une battante : Marilia Charlestin.

Féministe croyant dans le travail comme outil d’émancipation et d’auto-nomie des femmes haïtiennes, elle remercie avec sincérité. Un sentiment qui sortait des pores et du discours du président Michel Joseph Martelly. Il est important de s’arrêter pour reconnaitre

cès dans le pays », selon Denis O’Brien, qui croit aussi « qu’un groupe d’entre-preneurs qui travaillent ensemble à le pouvoir de changer un pays. »

Suspense. Sandra Rabrun revient. Elle annonce le gagnant des gagnants. L’honneur de le dévoiler revient à Denis O’Brien, qui confie cette tâche au chef de l’Etat, Michel Joseph Martelly. Les indices du profil ne révèlent rien. Pas grand-cho-se tout au moins, avant que le président

ne cite le nom du Dr Valentin Abe, En-trepreneur Digicel 2011. Ce prix est une inspiration pour d’autres entrepreneurs, croit M. Abe. « Haïti a besoin d’une chan-ce », répète-t-il, prenant le contrepied du discours à la mode : Haïti is open now for business. « Haïti a toujours été ouverte pour les affaires », indique Valentin Abe, applaudit debout par l’assistance avant d’être couvert de confettis.

«Il y a de quoi être fier d’être entrepre-neur après une si belle cérémonie», s’est réjouit Frantz Duval, rédacteur en chef du journal Le Nouvelliste, l’un des médias, avec la TNH, partenaires du concours depuis son lancement.

«Le Nouvelliste va continuer à rendre visibles les entrepreneurs pendant un an pour en faire de tous des gagnants», lâche-t-il avant de se fondre dans la foule où montent des propos élogieux envers la Digicel et son concours pour les oubliés que sont, en Haïti, les entrepre-neurs, plus souvent cachés que dans la lumière.

« Ce concours est une grande source d’inspiration », reconnait Emmanuel, 27 ans, ingénieur en informatique, le pas décidé vers le buffet. Reprendre des for-ces après le cocktail, la partie officielle du gala était importante car les tambours de RAM résonnent jusque tard dans la soirée qui couronne ce concours supporté par AIC, Coles Group, Deka Group, Groupe Jean Vorbe, Mercy Corps et la Sogebank...

Roberson Alphonse

Valentin Abe a été désigné Entrepre-neur de l’année par le jury du concours Digicel Entrepreneur de l’année. M. Abe, un Africain établi en Haïti depuis des an-nées, à une entreprise qui s’adonne à la pisciculture.

le travail important réalisé par ceux qui sont honorés ce soir, explique le prési-dent Martelly, reconnaissant à l’égard de la compagnie Digicel (reconstruction du Marché en Fer, entre autres actions) dont le patron, Denis O’Brien, exprime un attachement indéfectible à Haïti.

« A travers Haïti, la force entrepreneu-riale se renforce. Elle ouvre les portes de l’opportunité. Elle entraine le progrès économique et inspire confiance et suc-

: C’est en présence du président de la République Michel Joseph Martelly et du patron de la Digicel, Denis O’Brien que les gagnants des différentes catégories ont reçu leur trophée : Phélicia Delcius ( Vêvê Collection) catégorie Emergent, Valentin Abe (Caribbean Harvest) ca-tégorie Agroalimentaire et champion, Charles Guy Etienne ( Collège Catts Pressoir) catégorie Education, Tourisme et Culture, Edouard Carrié ( Environnemental Cleaning Solution S.A) catégorie Environnement, Yves Francois (YCF Group S.A) catégorie Industrie, Johnny Cétoute (Biwo Entre nous Ekonomi Ti Machann et Multi Services) Catégorie Services. Un prix spécial introduit cette année récompense une femme d’affaires de la communauté; Mme Marilia Charlestin (Atelye Transfomasyon Pwodui Agrikol).

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513 décembre 2011No 572

Romain Hyppolite, plus connu sous le nom de Romhy l’homme sexy, PDG de Sexy Prodz, a pris son temps d’expliquer, afin que

ce soit clair pour tout le monde, que I Love HipHop n’est pas un festival de rap, c’est une conception beaucoup plus grande, une sorte de foire ouverte sur une culture qui englobe les éléments dif-férents de ce qu’on appelle le hiphop. Ce sera alors une pléiade d’artistes du break dance, du rap, des discs jockeys… qui défileront sur le podium du parc Midoré le 18 décembre prochain. Des albums récemment sortis seront signés, et un ensemble d’activités relatives à la culture

hiphop seront réalisées à l’occasion. Sexy Prodz s’est aussi assurée d’intégrer des concours de freestyle, de beat box, des shows de graffitis à cette foire qui débu-tera dès 3 heures de l’après-midi.

Wanito, la nouvelle voix de la mu-sique haïtienne ; Dug-G, qui vient de rejoindre West-I Ent. après son divorce avec Rockfam ; Ded Kra-Z et la princesse Eud, qui ne cessent de s’exposer sur la scène internationale ; MC de West-I, Trouble Boy, qui se retrouve en studio ac-tuellement ; Jimmy Ruff, le mafia ; Steves J. Bryan, qui définitivement n’évolue plus sous le pseudonyme de Sniper ; Blaze One, qui fait un carton avec ses grands

SEXY PRODZ LANCEI LOVE HIP HOP

Le line up a été dévoilé au début de cette semaine une pléiade d’artistes et de groupe du rap kreyòl, du break dance, et une mini foire où les albums les plus récents seront exposés ce di-manche 18 décembre au parc Midoré à Delmas. Sexy Prodz a consenti de grands sacrifices à fin de réaliser cette première édition de I LOVE HIPHOP, une toute première dans le milieu.

dossiers ; Eazy-M et sa voix reggae ; PSB venant directement des Etats-Unis ; K-libr et Ouragan, qui signent ce mois-ci l’album « Knock out » ; Lil Click ; Sarjine ; Bob Cailloux et deux des meilleurs DJs du moment, Klasik et Tony Mix. Cynthia, qui a été dernièrement a Hollywood, et quelques autres danseurs apporteront une autre couleur au spectacle.

L’objectif de I Love HipHop, nous ap-prend le responsable de Sexy Prodz, c’est de donner un espace d’évolution à tous ces jeunes ayant de grands talents, et d’encourager l’achat des albums récem-ment sortis ; supporter le rap kreyòl, et lui donner une autre image à travers le

hiphop. I Love HipHop crée un challenge entre les groupes, il les motive à la pro-duction. Après Musique en Folie, a-t-on constaté, il n’y a aucune autre activité qui permet aux fanatiques de se procurer les albums avec, en même temps, la possi-bilité d’échanger avec ses artistes favoris. Le rap kreyòl, ces derniers temps, est la plus importante source de production musicale haïtienne. Les tests pressings, les démos, les nouveaux albums sortent quasiment tous les mois, mais le manque de structures et de stratégies empêchent l’expansion de ces produits, c’est encore là des lacunes que comptent compenser I Love HipHop. Les danseurs laissés-pour-compte, les magiciens du spray qui égayent les murs des quartiers, les DJs qui créent partout l’animation, sont des acteurs qui ont autant besoin d’espace permanent pour évoluer.

La conception de cet événement qui sera à sa première édition le dimanche 18 décembre s’est faite grâce à des consultations avec divers acteurs du mouvement et le support de certains chorégraphes, anima-teurs, responsables de médias, artistes et le Rasanbleman Animatè Rap (RAR). Des insti-tutions commerciales ont suivi le pas, et près de quinze mille dollars américains, selon des chiffres avancés par Romhy, vont être injectés dans l’ensemble du programme qui aura lieu au parc Midoré, à Delmas 33.

Prévu dans un premier temps pour le 30 juillet dernier, mais gâché par la pluie, I Love HipHop a pris du temps avant de revenir pour ce 18. Sexy Prodz, qui sera à son troisième événement régulier après Bicolore mix (7 éditions) et Mix on the Beach récemment lancé au Club Indigo, attend le support de tout un chacun. Aussi, la production a instauré une nouvelle cellule, qui s’engage à travailler de concert avec des groupes et artistes. Trouble Boy, dont l’album est en pré-paration, Fresh Up compas, qui a signé Anti-Virus, son premier laser, et Open, jouissent du nouveau service.

Plésius Junior LOUIS (JPL 109) [email protected]

Le court-métrage ‘’Goutte d’espoir’’ de Dominique Thélémaque a été sacré champion à la 6e édition du concours Guilbeaud Widmaier

de l’Association haïtienne des Cinéastes tenue cette année sur le thème « L’avenir ». Par ce sacre, il surclasse ‘’Le futur sim-ple’’ du bien connu réalisateur Richard Sénécal (2e) et prix des téléspectateurs, ‘’Question d’espoir’’ de Cassagnol Ruth Shama (3e), s’accaparant du trophée et empochant les 2 des 4000 dollars us offerts par l’ambassade du Brésil. Le sce-nario met en exergue un petit orphelin de père qui, dépouillé, délaissé après le tremblement de terre, raconte ses déboires, ses amertumes, son angoisse existentielle en République dominicaine. Humilié, le gosse renonce à ses études classiques pour courir à la rencontre d’un mieux-être.

Modeste dans ses techniques de réali-sation, le court-métrage, par la pertinen-ce de son sujet, est poignant, interpelle la conscience collective sur un phénomène réel : la précarité des conditions de vie de nos enfants en République dominicaine. Le phénomène est d’autant plus inquié-tant qu’il interpelle le jeune cinéaste à deux niveaux : comme étudiant en cinématographie et comme citoyen haïtien résidant en République domini-caine. « Il y a longtemps que j’analyse la situation de ces laissés-pour-compte qui se démènent comme ils peuvent pour avoir un minimum d’existence. Rabaissés, ils se livrent à la mendicité et, dans le

meilleur des cas, s’adonnent à des petits métiers de rien du tout, comme le cirage de chaussures », explique Dominique Thélémaque, déboussolé par la situation d’indigence qui caractérise le quotidien de ces enfants, mais heureux d’avoir al-lumé les projecteurs sur un phénomène humiliant portant atteinte à notre dignité de peuple.

Le film, par l’actualité de son sujet, n’a pas laissé de marbre les organisateurs. « C’est du cinéma. C’est de l’art. Le jeune réalisateur ne promet pas seulement, il est déjà sur la bonne voie », jubile Jean-Claude Bourjolly, le président de l’As-sociation haïtienne des Cinéastes. Igor Barbosa, le représentant de l’ambassade du Brésil en Haïti, partenaire du concours avec le ministère de la Culture et de la Communication, l’Institut français d’Haïti, etc., ne tarit pas sur ce jeune réalisateur qu’il considère comme un grand espoir du cinéma haïtien. Le jury, par la voix de Corinne Micaelli, directrice de l’Insti-tut français d’Haïti, n’a pas manqué de vanter la qualité du court-métrage de Dominique et des autres sélectionnés qu’il considère bien meilleure par rapport aux éditions précédentes.

Dominique reçoit les honneurs avec humilité, remercie les organisateurs, le jury, son manager, Jean Joseph Labos-sière, qui n’a jamais cessé de croire en son talent et, son sponsor, Unitransfert, qui l’accompagne dans ses initiatives. Modeste comme lui seul, Dominique Thélémaque, 26 ans, célibataire, a débuté

une carrière d’acteur de cinéma avant de passer à la réalisation. Il a gagné cette même année le « Premio Roque Napo-leon » de court-métrage du festival « Minuto anticorrupcion » en République dominicaine comme meilleur jeune réa-lisateur. Il travaille actuellement dans la

Concours Guilbeaud Widmaier de court-métrage

Une goutte d’espoir sur le cinéma haïtien

production d’un long-métrage dirigé par Robert Luxama.

J.N.

Le lauréat de la 6e édition du concours de court-métrage, Dominique Thélémaque (à gauche), et le président de l’AHC, Jean-Claude Bourjolly

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6 15 décembre 2011No 573

Dominique Batraville : Franck Etienne, vous êtes romancier, poète, dramaturge, peintre, chanteur, musicien, comédien… Autrement dit, vous incarnez différents champs artistiques. Est-ce que vous pouvez nous parler de vos rapports avec ces diverses formes de création ?

Franck Etienne : C’est la question traditionnelle à laquelle j’ai répondu déjà plus d’une dizaine de fois au cour de mes différents périples à l’étranger, parce que ça a toujours constitué un sujet d’étonnement dans le milieu étranger, compte tenu aussi de l’image que l’on se fait généralement d’Haïti, une image dévalorisante. Je dirai que je ne suis pas un cas exceptionnel. Il y a plein d’autres exemples. Haïti est un pays où il y a beaucoup de talents pluridimensionnels. Malheureusement, il y a trop de Mozart assassinés, trop d’Einstein sacrifiés. En ce qui me concerne, je dirai que depuis mes études secondaires, j’ai toujours eu cette tendance plurielle à me manifester de différentes manières. Sur les bancs de l’école, bien sûr, après la grande dérive de l’adolescent en perdition. D’ailleurs ceci est rapporté dans mon ouvrage inti-tulé « Miraculeuse ». Il y a eu une sorte de révolte non maîtrisée face à un flou qui a entouré mon enfance et mon adoles-cence. Vraiment, je me suis comporté comme un voyou. Après cette période, jusqu’à l’âge de 15 ans, quand j’ai abordé les études humanitaires, je me suis re-dressé. J’ai été toujours le premier de ma classe en mathématiques, en physique, en littérature ou en sciences sociales. Ce qui faisait déjà beaucoup. Donc, c’était déjà une première manifestation de cette expression plurielle de mes capacités d’humain tout court. Je dis que l’homme est fondamentalement un créateur. Donc, après ça été à l’Ecole des Hautes Etudes où j’ai été au cœur de toutes les activités culturelles. C’est là où j’ai chanté avec Ti Paris.

Avec Frankétienne, poète habité par la drive et la spirale Depuis la parution en 1975 de Dezafi, roman du sel libérateur, Franck Etienne, devenu ortho-graphiquement Franketyèn / Frankétienne, se veut porteur de la spirale et le magicien de la drive romanesque, théâtrale et poétique. Nous vous invitons à lire l’un de ces entretiens que ce poète des nuits ensorcelantes nous a accordés.

D.B. : Est-ce que vous avez écrit pour Ti Paris ? J’ai appris que le trou-badour Ti Paris a côtoyé de grands poètes haïtiens.

F.E. : Je n’ai pas composé de manière systématique pour Ti Paris, mais il y a des chansons composées par Ti Paris lui-même (textes et arrangements) où il m’arrivait d’improviser au Bicentenaire, bien sûr, dans les bars. Nous arpentions tous les cafés de la route de Carrefour. Nous faisions la route à gauche. Sur la gauche nous entrions dans tous les bars. Nous buvions, nous chantions, et arrivés sur le port de Carrefour, nous faisions tous les bars situés sur la droite.

D.B : Est-ce que cela s’était déroulé dans le contexte de la parution de votre premier livre de poèmes titré « Mon côté gauche » ?

F.E : C’était l’époque où je produisais mes premières œuvres poétiques. Çà a été ma période verlainienne et rimbal-dienne. Je buvais. Je fumais beaucoup. Il faut dire que depuis ma tendre enfance, la maison où j’ai vécu au Bel-Air a été un lieu de rassemblement des jeunes intel-lectuels de l’époque et aussi des intellec-tuels en situation.

Propos recueillis parDominique Batraville

Votre Ticket SantéVotre Ticket Santé

L’infection urinaire est une affectation qui touche plus particulièrement les fem-mes. On estime qu’une femme sur deux souffre d’infection urinaire au moins une fois dans sa vie. Et dans 80% des cas, c’est une bactérie nommée Escheria coli qui en est la cause.

L’Escheria coli, assez souvent, se loge dans la vessie ou l’urètre (la partie finale du conduit urinaire par laquelle l’urine est évacuée), de sorte que les infections urinaires se répètent ou deviennent chroniques. Cela exige des traitements longs et répétitifs à l’aide d’antibiotiques qui, trop souvent, se révèlent inefficaces du fait que les bactéries deviennent résistantes à ces médicaments. Cette situation provoque des problèmes très importants chez la femme, au point qu’on estime 10% des consultations en médecine générale et chez le gynéco-logue ont pour causse des infections urinaires.

On a observé que les anthocyanines, un type de flavonoïdes contenu dans des pantes, empêchent l’Escheria coli de s’ac-crocher aux parois du tissu qui recouvre la vessie ou l’urètre. Son expulsion est ainsi favorisée avec l’émission d’urine.

Différentes études montrent que la prise quotidienne de 36 milligrammes

Mieux vaut prévenir…Les canneberges préviennent les infections urinaires chez la femme

de pro anthocyanidine protège de façon durable contre les infections urinaires. Ainsi, une étude de l’Université du Maine, en 2001,a montré que le canneberge est le fruit le plus efficace dans la prévention des urinaires.

Un simple remède comme la prise quotidienne de 300 millilitres de jus de canneberge, ce qui correspond a 50a 100 milligrammes de pro anthocyanidine, répartis en deux prises quotidiennes, ré-duit de 50%le risque d’infection urinaire.

Dr Ramon C. Gelabert. Revue : Priorité (200)

[N.d.l.r.]

Les bienfaits des flavonoïdesConcernant les effets sur la santé, les

flavonoïdes sont principalement connus pour leurs fortes propriétés anti oxydan-tes. Ils concourent ainsi :

à protéger l’organisme contre les méfaits liés à la pollution et à l’ingestion de substances toxiques (comme l’alcool ou le tabac) ;

à lutter contre les radicaux libres qui accélèrent le vieillissement des tissus et cellules.

Les flavonoïdes auraient également des propriétés vasculo-protectrices et veinotoniques, en réduisant la perméa-

bilité des vaisseaux sanguins. Ils seraient ainsi bénéfiques pour le cœur, les artères, le foie, le système immunitaire ou encore pour le tissu musculaire.

Autant de bienfaits qui expliquent leur utilisation dans nombre de complé-ments alimentaires. Les flavonoïdes sont notamment utilisés pour traiter les crises hémorroïdaires, les jambes lourdes et les troubles de la fragilité capillaire.

Malheureusement, nous ne cultivons pas le canneberge chez nous. Toutefois, il est disponible au supermarché ; fruit et jus. Dans le cas où vous n’en trouveriez pas, sachez que la propriété pro antho-cyanidine est présente également dans les fruits rouges, le raisin et dans le vin.

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Ne-Yo en Haïti

Chanteur, acteur, danseur, producteur et parolier amé-ricain de musiques RnB et de pop, Ne-Yo est né de parents afro-américains et chinois le

18 octobre 1979 aux États-Unis. Résolu depuis toujours à devenir célèbre, il a ainsi développé un amour inaltérable pour le chant et la composition de textes musicaux. Au cœur de ses rêves et de ses ambitions, Withney Houston et Michael Jackson ont toujours été ses idoles.

Fils de musiciens avérés, c’est sous la marque de Def Jam - l’un des labels les plus actifs dans le domaine du hip-hop et du R&B - que Ne-Yo, de son vrai nom Shaffer Chimere Smith, fit sa grande apparition sur la scène internationale en 2006 avec la sortie officielle de son pre-mier album « In My Own Words », certifié disque platine par l’association d’in-dustrie d’enregistrement de l’Amérique (RIAA) pour une expédition de plus d’un million d’unités. « So Sick », « Sexy Love » ou « When You’re Mad » sont autant de titres qui lui ont permis de gagner la sympathie du grand public et de faire vibrer la toile du monde. Amplifié par «

So Sick », son opus a été classé numéro un sur le billboard 200, avec une vente de plus de 301.000 exemplaires, une première semaine après sa sortie. « Je m’inspire de mes expériences personnel-les, mes chansons évoquent mon vécu,” révèle Ne-Yo. « Pour moi, une bonne chanson doit susciter réflexion mais aussi des émotions. », poursuit-il lors de l’enregistrement de mon premier album. « J’étais confronté à pas mal de problè-mes personnels, notamment une rupture sentimentale. J’ai exprimé dans mon dis-que une grande partie de ma douleur. En 2006, mon fils est né et la vie était belle. Donc, cet optimisme se reflète forcément dans l’écriture et l’enregistrement de ce nouveau projet », conclut Shaffer.

Au bout d’un an, Ne-Yo avait déjà re-pris les studios pour son second album « Because Of You », sur lequel on retrouve une pléiade d’artistes Beyoncé, Busta Rhymes, Fabolous et plusieurs figures du milieu artistique. Sorti le 1er mai, « Because Of You » a détrôné dans un battement de cils Avril Lavigne – une star du pop-rock – du sommet du Billboard et s’est écoulé à plus d’un million et demi

Après la visite fulgurante d’Oprah, Kim Kardashian, Particia Arquette, Maria Bello, Elephant Man, Ben Stiller… la semaine écoulée, c’est Ne-Yo qui rallonge la liste des stars internationales qui aura marqué cette fin d’année de gaieté et de souvenirs inoubliables. Invité par le président Michel Joseph Martelly, l’interprète du tube à succès « So sick » séjournera à Port-au-Prince ce 20 décembre sous la direction de la présidence, avant de boucler sa tournée internationale. Au cours de son passage, Ne-Yo aura à distribuer des jouets et vêtements dans les orphelinats et aux enfants défavorisés à l’occasion de noël. Puis en profitera pour se faire une idée de la situation critique du pays, soit deux ans environ après le séisme du 12 janvier. Certes, on sait déjà qu’il y a forte chance que plus d’un connaissent par cœur cette vedette d’Hollywood. Mais juste avant son grand show en tandem avec T-Vice et J-Perry ce mercredi 21décembre au Ritz Kitam II, en un tour d’horizon nous vous proposons un extrait sur sa personnalité et sa carrière musicale.

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Parlez-nous de la soirée ?Le but est de promouvoir les soirées

dansantes en Haïti et montrer à la dias-pora haïtienne et les touristes qu’Haïti a aussi ce qu’on appelle un «nightlife». En obtenant un grand artiste comme Ne-Yo et des artistes comme T-Vice, J Perry, K9 et Kako, je peux vous assurer qu’après cette soirée, la porte sera ouverte pour d’autres artistes internationaux.

Pourquoi Ne-Yo et pas un autre artiste ?

Ne-Yo est un artiste très reconnu à travers le monde, avec des méga hits tels «Give me everything» avec Pitbull, «So Sick» et tant d’autres. Donc quand BigO et moi avons approché nos alliés du pro-jet, c’est avec grand plaisir que l’artiste a accepté notre invitation.

Quel feed-back avez-vous du spec-tacle ?

Après Alpha Blondy, Common, Fat Joe, Corneille, Elephant Man, Cali Swag, voici qu’Haïti accueille maintenant le fameux Ne-Yo. Le chanteur sexy de « So Sick », avec sa belle gueule et son chapeau comme signature, performera sur la scène du Ritz Kinam en compagnie de T-Vice et J. Perry, ce mercredi 21 décembre. Guy François Junior, CEO de Kamikaz Entertainement, qui organise la soirée, apporte des précisions pour les lecteurs de Ticket.

Bon, quand on a Ne-Yo pour la pre-mière fois en Haïti plus T-Vice, J Perry, Kako et K9 dans une soirée, c’est sûr que ce sera l’événement le plus intéressant du mois de décembre.

Combien de performances de l’ar-tiste y aura-t-il ?

Durant la journée il compte visiter le projet de « Soccer for change » d’Olivier Martelly, ensuite «Smile Project» de Kako et Dream Promo, mais sa seule perfor-mance sera le 21 au Ritz Kinam.

Parlez nous du line-up ?A Part Ne-Yo, on aura T-Vice pour

représenter le compas, J.Perry ayant une musique avec T-Vice et un album qui marche très bien, surtout avec «Dekole». Kako, maître de cérémonie (the best in town), et DJ K9 qui anime très bien.

Quels sont les autres projets de Kamikaz Ent. ?

Le 23, Bingo for Kids avec Kako à Mango Lounge et le 29 Carimi, Tina, DJ Gilles et K9 et le fameux Dj Chuckie #32 dj mondial (Let the bass Kick), à Tara’s.

Quand et où pourra-t-on acheter les cartes ?

D’ici lundi les cartes seront en vente à Voilà VIP Pétion-Ville (34463982) et Electrocity (29408383)

Un dernier mot ?J’attends tout le monde le mer-

credi 21 décembre. Mes remerciements spéciaux à BigO Soccer for Change, XO Management, le staff de Kamikaz, nos sponsors, les médias et tous ceux qui vont supporter cet événement. «Haiti is open for business».

Propos recueillis parGaëlle C. Alexis

Haïti accueille Ne-Yo

Ne-Yo en Haïtide copies.

Connu comme une tête d’affiche, Ne-Yo, en 2007, avait gagné l’attention des plus mordus du RnB. Sa voix remplie de charme et ses tours de chorégraphie l’ont mis sur un piédestal d’envergure. Des demandes non stop l’ont incité à mettre ses talents au service de grandes stars telles que Whitney Houston, Céline Dion, Enrique Iglesias, Craig David, Chris Brown, Britney Spears, Lindsay Lohan, Anastacia, Ciara… Son apparition récur-rente dans les shows et séries télévisés « Las Vegas », « All My Children »… puis les films « Stomp The Yard » et « Save The Last Dance », a apporté un surcroît également à sa célébrité.

Pour son troisième album, « Year of the Gentleman », sorti en septembre 2008, Ne-Yo a reçu que des critiques positives quant à l’orchestration et à la fluidité de ses textes. Les singles « Closer » et « Miss Independent » ont valu à « Year of the Gentleman », meilleur album R&B et l’album de l’année au Grammy Awards 2009. « Closer » pour l’exécution vocale du meilleur son masculin, et « Miss Independent » pour la meilleure exécution vocale du R&B masculin et la meilleure chanson de R&B. En définitive, « Year Of The Gentleman » a été platine certifiée par RIAA pour une vente de plus d’un million de copies.

De part son talent, Ne-Yo, démocrate endurci, a aussi soutenu activement la candidature de Barack Obama à l’élection présidentielle américaine de 2008. Pen-dant certains meetings, on l’a vu donner le ton aux programmations au niveau culturel et parrainer des commissions de

soutien à Obama.En septembre 2009, Ne-Yo a lancé sur

le marché japonais une édition limitée CD+DVD (vidéos et singles) baptisée « Ne-Yo : The collection ». Peu de temps après, « A Dozen Roses » a fait son entrée lice en France. Une mixtape exclusive avec 19 nouvelles chansons dont la bande originale du film La Princesse et la Grenouille intitulée « Never Knew I Needed ».

En marge de la sortie de son qua-trième « Libra Scale » en novembre 2010, « Beautiful », « Monster », « Champagne Life » et « One In A Million », des extraits de cet opus avaient fait la une.

Toujours à l’affût de succès, Shaffer Chimere Smith est devenu une figure adulée dans la musique du monde. Aujourd’hui il vit en couple avec Monyet-ta Shaw (dite Moe), une actrice américai-ne. Il est père de deux enfants. Un garçon nommé Mason Evan Smith né le 9 octo-bre 2011 héritant du deuxième prénom de Ne-Yo. Et Madilyn Grace Smith, une fille qui a vu le jour le 12 novembre 2010 à Atlanta.

Lors d’un voyage au Royaume-Uni en février dernier, Ne-Yo a annoncé que son cinquième album sortira en fin 2011. Mais pour des raisons non dévoilées, la date de sortie est repoussée pour les premiers mois de l’année 2012. Toutefois, « Lonely Again », « I’m In Love », « Love Victory » et « Not Strong Enough » sont des titres récents qui gardent fraîche-ment sa présence sur les ondes.

Dimitry Nader Orisma

Après la visite fulgurante d’Oprah, Kim Kardashian, Particia Arquette, Maria Bello, Elephant Man, Ben Stiller… la semaine écoulée, c’est Ne-Yo qui rallonge la liste des stars internationales qui aura marqué cette fin d’année de gaieté et de souvenirs inoubliables. Invité par le président Michel Joseph Martelly, l’interprète du tube à succès « So sick » séjournera à Port-au-Prince ce 20 décembre sous la direction de la présidence, avant de boucler sa tournée internationale. Au cours de son passage, Ne-Yo aura à distribuer des jouets et vêtements dans les orphelinats et aux enfants défavorisés à l’occasion de noël. Puis en profitera pour se faire une idée de la situation critique du pays, soit deux ans environ après le séisme du 12 janvier. Certes, on sait déjà qu’il y a forte chance que plus d’un connaissent par cœur cette vedette d’Hollywood. Mais juste avant son grand show en tandem avec T-Vice et J-Perry ce mercredi 21décembre au Ritz Kitam II, en un tour d’horizon nous vous proposons un extrait sur sa personnalité et sa carrière musicale.

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Un décor plus que fabuleuxCe samedi soir-là, la première chose

qu’on remarque une fois la cours du Parc foulée, c’est que le parking est bondé. Ceci augure qu’il y a foule. On a envie de presser le pas afin de voir ce qui nous attend parce que de loin déjà on entend les le murmures du public, on sent que l’air est chargé d’électricité comme en promesse d’une soirée grandiose et inou-bliable. Comme toujours, il y a un guichet à l’entrée de l’espace d’accueil spectacle où on un petit dépliant présentant le déroulement de la soirée est donné aux invité alors que ceux-ci remettent leur ticket. Et c’est là qu’on est accroché.

Dès le premier regard on est attiré par le décor. Le Parc est entièrement trans-formé pour accueillir l’évènement : des estrades joliment décorés sont montées ; des tables drapées dans leurs nappes blanches pour groupes ou pour particu-liers sont installées des deux cotés, et des chaises sont étalées sur deux allées au devant de la scène. Mais le clou de la soi-rée pour ce qui est du décor reste le po-dium. Une merveille de création. Comme plusieurs portes ouvertes sur l’avenir, des poteaux se suivent pour séparer la scène de l’arrière cour et servir comme une sorte de promontoire entouré d’arbres bien distribués dans leur emplacement. Le tout surmonté d’un soleil, brillant de tous ses feux ; un soleil présageant d’un avenir bien meilleur, à travers l’art. Ajouté à tout cela, le cadre naturellement agréa-ble du Parc historique, avec les lumières, les arbres, et le vent pour apporter un peu de magie. Le Parc était tout simple-ment sublime.

Un spectacle de premier choix

Pour un spectacle qui se prépare depuis deux ans et qui a été reporté a cause de circonstances atténuantes, on n’en attendait pas moins des productions YD… Toutefois, la surprise, ô combien grande !, laissa ceux qui étaient la dé-couvrir pantois. On avait bien une idée de ce quoi à s’attendre, mais pas à ce dépassement du meilleur pour l’excel-lence. Ce qui a fait la force de ce specta-cle, c’est qu’on sentait qu’il a été pensé et organisé dans les moindres détails. A aucun moment, on ne pouvait s’ennuyer. Les intermèdes étaient planifiés de sorte qu’une représentation se fasse toutes les 15 mn environ. Non seulement les artis-tes : danseurs, chanteurs, musiciens avait le talent incontestablement, mais leurs représentations émerveillaient au quart

de tour. Du ballet au folklore, en passant par le chant et les montages de textes, on a eu affaire à des talents confirmés. A un moment du show, des filles sem-blables à de belles vahinés dans leurs beaux costumes immaculés ont gratifié le public d’une superbe chorégraphie, avec un morceau bien connu et remixé du groupe Boukman Eksperyans. Un vrai plaisir pour les yeux ; surtout qu’on ne pouvait s’empêcher dans l’assistance de cadencer sous le rythme endiablé. Sans doute, la qualité de la sonorisation ne pouvait laisser à désirer pour permettre une telle chose. Cela fut bien le cas. Pour ce qui est de l’originalité de l’exhibition, le clan Ledan a fait des merveilles.

Emeline, égale à elle-même

Haïti Cœur de femme un spectacle unique

« Voix, costumes, lumières, rythmes, chansons, textes, mouvements, etc. se mélangent pour faire revivre le cœur d’Haïti, sa nature, ses rythmes, ses fleurs et son soleil à travers la femme, symbole de Vie. Un chœur de femmes, symbolisant chacune une fleur de notre terroir, harmonisé en une seule voix autour d’un thème unique, « Haïti ». Ce sont là les termes en lesquels Yole Dé-rose, dans une entrevue donnée à Ticket Magazine (no 570) récemment, décrivait le spectacle qui allait se tenir le samedi 10 dé-cembre écoulé. S’il est vrai qu’on ne pouvait que lire ses propos dans le texte, on sentait néanmoins toute la vigueur, l’assurance du succès, et le ton de défi qui transpiraient entre les lignes. Avec son équipe, Yole a fait le pari d’offrir à son public un spectacle d’envergure et de toute beauté… et elle l’a tenu.

La diva était l’invitée d’honneur de la soirée. Et comme ses shows en Haïti sont toujours trop rares au goût de ses fans, nombreux sont ceux qui ne souhaitaient pas rater l’occasion. Comme toujours, ses entrées sur scène sont toujours fracas-santes. Femme très remarquable, quand elle monte un podium, elle emplit l’es-pace. On a souvent l’impression de voir l’énergie vibrée autour d’elle quand elle chante ; elle dégage une telle force, un tel dynamisme… sa voix aux inflexions tantôt guttural, tantôt aigüe ou plaintive, se fait porteur de l’émotion qu’elle veut partager avec son public. Accompagnée d’une pianiste venue directement de Japon pour la soirée, qui se révèlera d’ailleurs être une virtuose du piano, et qui jouera pratiquement à toutes les représentations musicales de la soirée, Emeline chante son âme, sa douleur, sa peine quand elle entonne ce morceau dédié spécialement à Yole, et qui fait vibrer toute l’assistance. En femme de scène qu’elle est, elle joue avec son pu-blic, le fait rire, va au-devant de ses désirs en interprétant des morceaux qui ont fait sa notoriété et ravissent toujours ses fans. C’est ainsi qu’elle fini son show avec L’odeur de ma terre et Pè Letènel. La joie des gens ! Et sans attendre qu’elle le leur demande, ils chantent avec elle.

Haïti cœur de femme, Haïti chœur de fleur

Si bon nombre de gens avait fait le déplacement pour venir entendre Eme-line, et aussi parce que le spectacle était quand même annoncé par les Produc-tions Yole Dérose, par ailleurs, d’autres voulaient vraiment découvrir ces autres talents que Yole avait pris sous son aile,

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questions de se faire une idée. Quand celle-ci déclare dans son entrevue à Ticket à propos du show : « Un chœur de femmes, symbolisant chacune une fleur de notre terroir, harmonisé en une seule voix autour d’un thème unique, « Haïti ». », on ne pouvait imaginer entendre 11 femmes chanter comme une seule per-sonne, tellement les notes étaient justes, l’harmonisation parfaite, le jeu d’ensem-ble aussi bien intronisé. Qu’il s’agisse de Nadège Dugravil, de Renette Désir, de Tamara Suffren, d’Alexandra Cédoine et de Marodie Pierre que l’on connaît déjà ; de Ruthshelle Guillaume, Stéphanie Bigord, Exeline Belcombe, Annie Alerte, Bendgina Michaud et Donaldzie Théo-dore qui sont en train de se tailler une place, le choix était assez difficile de dire laquelle serait la prochaine diva. Le plus grand exploit réalisé à cette soirée a été d’entendre ces filles chanter comme une personne, alors qu’elles ont chacune un style propre pour conquérir le public, une présence scénique toute particulière, des timbres de voix différentes l’une de l’autre. Elles ont réussi se démarquer cha-cune en chantant Nou vle, ce morceau à succès du couple Derose. En chœur, elles n’étaient qu’une, mais séparément, elles étaient uniques. Et c’est avec plaisir qu’on voit Emeline joindre sa voix, comme des artistes habituées à chanter ensemble depuis des lustres, à la leur pour finir le tableau avec « Ban nou jwa ». Ce fut extraordinaire. Un vrai exploit.

Le clan Ledan, un clan d’artistesChanteuse, designer, maquilleuse,

peintre, l’art est vraiment une tradition chez les Ledan. De la magnifique décora-tion ; du maquillage qui rendait chacune des filles si singulière ; des costumes aux couleurs chatoyantes, rappelant les plus belles fleurs de chez nous, très originaux et superbement dessinés ; des peintures qui enrobaient le corps des danseurs comme autant d’arabesques, l’art n’a pratiquement pas de secret pour eux. Ils

la modèlent, chacun dans leur domaine, suivant leur créativité et leurs goûts. Un goût sûr puisqu’à chaque fois, il plaît au public toujours plus.

Et pour finir en beauté…Clarens Renois monte le podium.

Sourire aux lèvres, l’air entièrement sa-tisfait. Il appelle la personne grâce à qui cette soirée a eu lieu : Yole Dérose, sous les ovations du public. Très décontractée et très sûre d’elle, elle vient recueillir le fruit se son travail. Avec son équipe, ses danseurs, ses chanteuses, Emeline, ses musiciens, dont la pianiste japonaise. Les remerciements sont faits par le biais du Maître de cérémonie. Ils saluent tous le public, et laissent le stage… pendant que les filles reviennent pour une der-nier, chant, une dernière danse alors que les gens s’en vont.

Le pari a été tenu. L’équipe des productions Yole Dérose l’ont emporté haut la main. Monter une superproduc-tion avec des talents qui se confirment, quand d’autres sont en devenir, a sans doute été une rude tâche. Bien sûr que le son a failli quelques fois, et que certaines des chanteuses ont montré moins de présence sur scène que d’autres. Mais pour une première, car la série Haïti Cœur de femme continuera, on a été satisfait. L’équipe et les filles ont travaillé fort, elles nous ont offert un tres beau spectacle. En les regardant évoluer, l’idée qu’Haïti est un vrai cœur (chœur) de femme fut l’évidence même. Si bien que Clarens n’a pu s’empêcher de « se sentir un cœur de femme ». Que dire du public ! Il est parti sur sa faim. Parce que jusqu’à la fin, il a espéré que le spectacle se prolongerait un petit peu plus pour rattraper les 30 mn de retard. On aurait été bien heureux tout de même.

Péguy F. C. [email protected]

Photos: Patrice Dougé

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12 15 décembre 2011No 573

Car après environ 14 ans passés au sein de Zenglen comme batteur, maestro, compositeur, arran-geur et producteur, Jean Hérard

Richard, plus connu sous le sobriquet de Richie, ne fait plus partie de la formation musicale dite « 5 etwal ». La décision a été prise ce jeudi 15 décembre 2011 par le staff managérial de Zenglen à travers une note de presse. Ce que le proprié-taire, guitariste, maestro et manager de Zenglen, Jean Brutus Derissaint, a confir-mé pour Ticket Magazine. « Oui, c’est moi qui ai signé la note de presse mettant fin aux services de Richie à Zenglen, mais ce qui est important, c’est que Zenglen restera Zenglen. Nous continuerons de donner notre apport positif dans l’Indus-trie Musicale Haïtienne (HMI). Zenglen’s forever », a déclaré Brutus.

A la question de savoir si c’est une bonne position d’exclure Richie de Zenglen, Brutus précise que ce ne sont pas eux à Zenglen qui ont choisi de destituer le maestro du groupe. « Nous

n’avons pris aucune décision, nous avons seulement répété ce que Richie a dit qu’il fera au commencement de janvier 2012. Nous pensons qu’il est important pour nous de partager cela aux médias, et surtout les fanatiques de la musique haïtienne cherchent à savoir la vérité dans ce dossier », a lâché Jean Brutus Dérissaint.

Rappelons que dans une interview qu’il nous a accordée le mardi 25 octobre dernier, Brutus, suite aux rumeurs selon lesquelles Richie aurait l’intention de fonder un nouveau groupe avec Gazz-man Couleur, avait déclaré ceci : « Après 14 ans de collaboration, on souhaite que Richie reste à jamais dans Zenglen, mais s’il veut quitter le groupe, je n’ai qu’à lui souhaiter bonne chance… Comme il ne m’a pas encore rien dit à ce sujet, j’évite d’en parler. »

Plus loin, Brutus reconnaissait que si Richie quittait Zenglen, cela allait beaucoup affecter le groupe. « J’ai beaucoup lutté pour que Garry Didier

Richiene fait plus partiede ZenglenRichiene fait plus partiede Zenglen

Décidément, Richie ne pourra plus dire « my name is Zenglen ». Qu’est-ce qu’il fera de son corps tatoué Zenglen ?

Perez ne quitte pas Zenglen. Toutefois, il l’a fait, mais le groupe a existé. Dans le cas de Richie, avec lequel j’ai accepté de fonctionner pendant 14 ans avec son tempérament et vice versa, je n’aimerais pas qu’il quitte le groupe. S’il le fait, il va beaucoup nous manquer car il est un grand musicien ; mais, s’il veut partir, il peut le faire. Zenglen ne va pas disparaî-tre de la scène musicale haïtienne pour autant », avait fait savoir Brutus.

Réaction à chaud de Richie après son expulsion de Zenglen…

Après la décision du staff managérial de Zenglen d’annoncer dans un commu-niqué de presse paru ce 15 décembre 2011 que Richie ne fait plus partie du groupe, nous avons contacté la superstar maker. Dans une conversation télépho-nique en direct de Miami, Richie nous dit qu’il est au courant de la décision prise par les responsables de Zenglen d’an-noncer qu’il n’est plus au groupe. « Je suis

en train de conduire, je ne la vois pas en-core, mais on me dit que la note est dis-ponible sur Internet », a déclaré maestro Richie. Cependant, l’artiste précise qu’il n’y aurait pas une déclaration de la part des deux parties, car ils s’étaient enten-dus depuis septembre qu’en janvier 2012 ils allaient se séparer après avoir honoré tous les contrats. « Oui, je devais partir en janvier 2012. Mais nous nous étions mis d’accord pour honorer tous les contrats avant de nous séparer. Même si nous n’avons pas encore joué tous les bals et que l’autre partie (Zenglen) a choisi de faire des déclarations dans la presse à ce sujet annonçant que je ne fais plus partie de Zenglen, pas de problème. Je n’ai pas de commentaires.

Interrogé sur ce qu’il fera après cette décision, Richie dit qu’il continuera de faire de la musique. Et comment ? « Je ne sais pas », a répondu le batteur.

Concernant le dossier de Gazzman ayant alimenté les débats ces derniers mois, Richie précise que cela n’a rien à voir avec le chanteur de Disip, car c’est un album conjoint qu’il fera avec Gazzman Couleur.

Il faut rappeler qu’avant d’en arriver là, partout en Haïti et dans la diaspora, dans les médias, entre amis, fanatiques et mélomanes, on ne parlait que des informations faisant croire que Richie était sur le point de quitter Zenglen pour aller fonder un nouveau groupe musical avec Gazzman. Toutefois, le maestro avait toujours démenti ces informations. Bru-tus et Kenny Desmangles avaient réagi à ce sujet, ce que Richie a su.

Et oui, c’est la fin de cette belle et longue aventure entre Richie et Zenglen. Cela a duré plus d’une décennie.

Richie chez Disip : en solo ? avec un autre groupe ?

Il l’a dit plus haut : il continuera à faire de la musique. Est-ce qu’il va former un autre groupe avec Gazzman Couleur ajouté à l’album conjoint avec ce dernier qu’il compte réaliser ? Est-ce qu’il va former son propre groupe musical avec d’autres membres de Zenglen quand on sait que certains musiciens auraient aussi l’intention de quitter le groupe ? Est-ce qu’il va rejoindre Gazzman Couleur à Disip ? Est-ce qu’il va produire d’autres groupes ou artistes ? Seul l’avenir dira le reste. Mais, récemment, Gazzman Couleur, réagissant aux rumeurs selon lesquelles Richie aurait l’intention de le rejoindre à Disip ou de former un nouveau groupe avec lui, déclarait que ce serait une bonne chose d’avoir un mu-sicien comme Richie dans son groupe. Gazzman disait qu’au lieu de mettre sur pied un nouveau groupe avec Richie, il préférait plutôt que Richie le retrouve à Disip.

« Tout le monde aimerait avoir Richie avec eux. Il est un grand musicien et un ami à moi. Je serais très content de sa présence au sein de Disip. Il aurait tous les avantages comme moi et il aurait éga-lement le droit de prendre des décisions. Pour ce qu’il représente dans la musique haïtienne, il ne serait pas seulement dans le groupe comme simple musicien », a lâché Gazzman Couleur.

Pour sa part, concernant les décla-rations favorables de Gazzman Couleur quant à sa quelconque intégration dans le groupe, Richie avait remercié Gazzman pour l’offre, mais, disait-il, ces choses-là ne m’intéressent pas pour le moment ».

Depuis 1989, date de la fondation de Zenglen, ce groupe a connu toutes sor-tes de moments. Mais les mauvais mo-ments ont été toujours très difficiles pour Zenglen : les départs en cascade des musiciens importants, comme notam-ment ceux de Garry Didier Pérez, Gracia Delva (à cause de sa déportation vers Haïti), Nickenson Prud’homme (Nicky), Réginald Cangé, Frérot Jean-Baptiste, Gabriel Laporte, Da-Benz Chéry et main-tenant Jean Hérard Richard dit Richie. Depuis 1989, seul Brutus Jean Dérissaint n’a jamais trompé le groupe Zenglen. Il lui est encore fidèle en 2011.

Gilles Freslet ([email protected])

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1315 décembre 2011No 573

Après la catastrophe du 12 janvier où ils ont perdu Young Cliff et leur studio, touchés psy-chologiquement, il fallait se reprendre, avoir des idées claires pour relancer Barikad Crew, qui met actuellement des bouchées dou-

bles afin de présenter son troisième opus ce mois-ci. En attendant, un teaser d’une vidéo titrée « Street Fight » se promène sur le net et sur BBM à la vitesse de la lumière. Cet extrait promotionnel de la vidéo prévue pour cette semaine confirme les rumeurs autour de la collabora-tion de Bricks et Brital de réaliser 2BB, leur propre projet en dehors de Barikad Crew.

Personne ne voulait croire à la rumeur faisant croire que Fred Hype, le producteur de Barikad, avait pris sous ses ailes Bricks et Brital en tournant le dos au crew. La complicité des deux rappeurs et la longue période d’inactivité du groupe ont stimulé cette rumeur jusqu’à ce qu’on ait cru à la dissolution du leader des mouchoirs rouges. Si le groupe existe encore, et bosse sur son troi-sième album, la plupart de ses rappeurs s’investissent dans des projets personnels. Après Izolan qui compte un mixtape et un album, Fantom deux albums, Marco qui est en studio, Bricks et Brital se mettent ensemble pour camper 2BB, avec Fred Hype à la production exé-cutive.

2BB est un projet longuement planifié, qui sera, se-lon les deux complices, une pièce importante dans l’in-dustrie du rap en Haïti. Ce sera un mixtape dans le vrai sens du terme, mais non pas un espèce de compact disc avec une quantité infime de tracks auquel on attribue le nom de ‘’mixtape’’ a déclaré Bricks, qui ajoute : « Le produit comportera des musiques standard, des sé-quences de courte durée, des beats originaux, d’autres très connus qui seront remixés et des touches très visibles de DJs. » Une œuvre que Brital décrit comme un coup de pouce pour l’émancipation du mouvement rap kreyòl, du ‘’Bout rap rèd’’ comme l’indique leur slogan, un produit commercial avec de flows hardcore, des sujets divers, du house, du club et du street style.

LES PROMESSES AUTOUR DU PROJETPlus de dix titres seront gravés sur ce mixtape, aucun

featuring n’est envisagé dans la mesure où l’objectif est de présenter Bricks et Brital (2BB), leurs talents, leur mentalité, leur conception des choses, leur appréhen-sion… On aura un Bricks des grands jours, celui qui avec son langage sans demi-mesure ni demi-mot, et un Brital aux flows fluides, un mixtape qui promet beaucoup de surprises, et sur lequel Fred Hype fait autre chose que cet outil fait d’habitude avec BC. Les rappeurs présentent le projet comme étant une arme pour la survie dans les rues, un outil contre l’injustice, la faim, les arrestations illégales, les abus et pour la promotion des droits de l’homme, notamment la liberté d’expres-sion. ‘’Street Fight’’, la première vidéo du projet, est le symbole de leur volonté de lutter pour un changement des choses.

BC FOR LIFELes rappeurs affirment que tous les projets indivi-

duels qui émanent des membres de Barikad Crew ne sauraient handicaper la bonne marche du groupe, qui a récemment inauguré un studio à la rue Chavannes. Aucun des artistes du groupe n’a, a aucun moment don-né, pensé à abandonner. Ils sont soudés à BC de même que le public l’est à eux. « Nous sommes des artistes de Barikad Crew qui travaillent sur son troisième album. Nous entreprenons certes des activités en dehors du groupe, mais nous veillons à ce que cela n’affecte ni le côté économique, ni la production, ni l’esprit d’équipe qui a toujours été le nôtre. Barikad Crew est dans notre cœur, BC for life. Rèd ! », dixit Brital.

BRITAL OPINE SUR BRICKSDe façon très naturelle, Bricks et moi, nous nous

entendons à merveille, c’est un frère pour moi. Nous sommes tous des frères à Barikad, mais le courant passe plus vite et mieux entre Bricks et moi. Et sur ce mixtape, le public va voir de quoi je parle.

BRICKS OPINE SUR BRITALA part la musique, Brital est le meilleur ami que j’ai.

Hors de Barikad Crew, on partage beaucoup de choses. Pour le projet, cela pouvait être Bricks et n’importe qui, mais le feeling passe si bien entre nous qu’on a décidé de mettre nos conceptions sur un même projet. En plus, à BC, Bricks et moi étions les seuls à n’avoir jamais encore eu de projet solo.

Outre que ce projet musical, les deux rappeurs travaillent aussi sur la commercialisation prochaine d’un autre produit, ce sera un whisky du nom de Mountain Gwòg.

Plésius Junior LOUIS (JPL 109) [email protected]

BRICKS ET BRITAL SE METTENT EN DUO

Concert de Noël à Le Villatele samedi 10 décembre 2011

Les principaux musiciens de la soirée qui ont présenté le concert de Noël

Natasa Stojanovska, pianiste et Victoria Joseph,

Micheline Laudun Denis honorée par les amis de l’éducation musicale pour Haïti

Romel Joseph, Victoria Joseph et Andres Vera jouent pour la maigre assistance du concert

Dr. Roland Léonard en com-pagnie de deux invitées

Page 14: Neyo en Haïti

14 15 décembre 2011No 573

Cela fait un moment déjà, depuis qu’on n’a pas eu les nouvelles de T-Fane. Comment te portes-tu ?

En effet, on n’a pas vraiment de mes nou-velles. Je vais très bien, merci. Beaucoup de choses ont changé, mais je suis là, toujours en train de travailler en silence. M ap sere koze m avan m mete l deyò. Mais entre-temps, j’ai toujours les nouvelles du pays.

Qu’est- ce que tu prépares de particu-

lier à tes fans ? Cela fait un bon bout de temps que je

prépare quelque chose de spécial. Avec le succès que j’ai eu en Haïti et ailleurs avec « Anprent », je suis obligée de donner dix fois plus. J’ai été inspirée par d’autres situa-tions, d’autres personnes. Mes nouvelles compositions feront plaisir à différents groupes d’âges, aux femmes autant qu’aux hommes. J’ai eu la chance de collaborer avec de grands musiciens haïtiens et étrangers sur cet album ; je n’ai donc pas pu me limiter à un seul rythme comme on me l’a conseillé. Par contre, j’ai maintenu

une certaine cohérence pour éviter que les musiques soient trop détachées l’une de l’autre. Mon expérience avec mon premier album m’a appris qu’avoir des chansons de styles un peu différents ouvre de nom-breuses portes à la fois. C’est pourquoi je participe à un tas de festivals. Cette fois-ci, j’avertis déjà mes fans qu’ils vont danser un peu plus.

Vis-tu définitivement aux États-Unis ?Affirmatif. J’ai laissé Haïti sans faire de

bruit. Je pense que c’est mieux ainsi, puis-que je serai au pays assez souvent. Je ne suis pas trop loin. C’est pour la deuxième fois que je suis partie vivre à l’étranger. Et je dois vous dire franchement qu’Haïti, ma famille, mes amies et l’ambiance de mon pays me manquent énormément.

A quand une affiche de T-Fane en Haïti ?

Je ne sais pas encore. Je crois que je serai en tournée à partir du mois de Janvier mais je n’ai pas encore de date fixe pour Haïti. J’ai hâte de retourner sur scène, d’aller chanter pour mes fans en province. Cependant je dois d’abord m’occuper de cet album méticuleusement parce que j’ai beaucoup sacrifié. Mes fans sont très fidèles, ils méritent le meilleur.

La sortie de l’album est prévue pour quand, et qu’y aura-t-il de spécial ?

J’aurais bien aimé que l’album sorte le jour de mon anniversaire, mais mon staff/le jury, n’a pas encore décidé. Faute de spon-sorat, nous avons dû changer de date au moins trois fois cette année. Jusqu’à main-tenant, l’album est à 80 % auto financé. Nous avons tellement confronté des pro-blèmes pour le terminer que je ne voudrais pas qu’il soit présenté de n’importe quelle manière. Je pense que ce qui est spécial (et un peu osé) est la présentation de l’album. Les photos et les paroles diront tout. Pour moi, c’est très important qu’un bon produit soit bien présenté. J’y ai exprimé un peu plus ma sensualité, mon côté fantaisiste, mon côté rebelle et optimiste. Mon public se sentira davantage connecté à l’artiste et la femme que je suis devenue.

Jusqu’ici, comment se déroule ta vie de couple ? Pas encore de bébé ?

Je suis malade de ma nouvelle vie. Elle est cool et elle n’est pas simple. Ceux qui connaissent mon mari savent qu’il est un phénomène, le genre qu’on voit dans un film (rires). Il y a beaucoup de spontanéité, beaucoup de rire et beaucoup d’amour, grâce à Dieu. Nous sommes très actifs. Moi en musique lui en arts martiaux. Il a pris en charge la gestion de ma carrière et il a travaillé dur pour la réalisation de mon deuxième album. Céline Dion a René, moi j’ai Garret. Woy ! Pas encore de bébé. J’ai appris que la rumeur courait les rues, «T-Fane et son gros ventre». Avec l’album qui arrive, je suis obligée d’être en pleine forme et de rester sexy pour quelques mois encore, puisque je dois voyager en avion souvent. J’anticipe quand même et ma fa-mille s’impatiente. On ne prendra pas trop de temps. On vous fera savoir (clin d’œil)

Un mot pour tes fans.Enfin, mes fans chéris, je compte sur vous

pour le support et la chaleur que j’ai l’habitu-de de recevoir. Parce qu’à chaque fois que j’ai voulu laisser tomber, à chaque fois que des gens ont refusé de m’aider à avancer ou de prendre ce que je fais au sérieux, rien qu’en pensant à tous ceux et celles qui aiment ma musique et qui rêvent de faire pareil un jour, je respire et je continue avec les moyens du bord. La leçon : «Pèsonn p ap regle zafè w pi byen pase w». Toutefois, je suis très recon-naissante envers tous ceux qui à la fin ont supporté cet album parce qu’ils croient que je fais honneur au pays. Merci de garder mon Haïti propre et verte en mon absence !!! A bientôt.

Propos recueillis parAceline René

« Ti Nouvel » de T Fane T-Fane se fait rare. Sa dernière chanson hit date de quelques années. Sur nos petits écrans et sur les affiches, il nous faut du nouveau, surtout dans l’industrie de la musique haïtienne, où les femmes sont très peu productives. Alors que certains croient que l’interprète de « Se Komsi » a laissé la musique pour se consacrer à sa nouvelle vie de famille, elle fait subite-ment signe à Ticket et donne de ses nouvelles à ses fans.

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1515 décembre 2011No 573

Que savez-vous d’Haïti ? Haïti est un grand pays. Quand je pense à la Perle des Antilles, je pense à 1804, je pense au 1er peuple noir à s’être libéré du joug colonial occidental, et cela sans aide extérieure, par son courage et sa détermination. Je pense également à la diaspora noire la plus importante au Québec où j’habite et qui y constitue une grande partie de mon public. Je pense à un des personnages les plus importants de la littérature francophone de mon époque, Danny Laferrière.

Quels sont vos attentes pour le spectacle du 18 ?

Je pense que ce sera un grand moment pour moi, ce sera mon 1er concert en Haïti en 10 ans de carrière, et je compte profiter de chaque instant sur cette scène.

Avez-vous déjà vu des artistes haï-tiens sur scène ?

J’ai déjà fait plusieurs scènes avec Luck Mervil.

Corneillece frère qui vient de loinCe dimanche 18 décembre, au Parc Historique de la Canne-à-Sucre, Corneille sera sur scène pour un spectacle qu’il promet d’être inou-bliable. Sur le réseau social Twitter, le chanteur canado-rwandais écrit sa hâte d’être en Haïti à chaque tweet. « Haïti jour j-3 », écrivait-il encore hier matin. Il répond avec enthousiasme aux questions de Ticket.

A quand un duo avec un artiste haïtien ?

C’est déjà fait, entre autres avec Luck Mervil, le groupe Muzion. Je viens d’enre-gistrer un morceau avec Imposs, et il y en aura sûrement d’autres.

Sur Twitter, on voit que vous faites beaucoup de publicité, avez-vous hâte d’arriver en Haïti ?

J’ai très hâte, c’est une invitation très touchante pour moi. Haïti vit une période de deuil avec un caractère post apocalyptique à laquelle je m’identifie. Et il y aura inévitablement des moments très chargés en émotion pour moi.

A quoi on doit-on s’attendre pour le spectacle de dimanche ?

Je vais tout donner !

Quelles sont les actualités de Cor-neille ces jours-ci ?

Mon album «Les inséparables» vient de sortir en France et sortira au Canada début 2012. Je prépare une tournée française également pour 2012. Il y aura

également quelques duos qui vont surprendre !

Dites- nous quelque chose qu’on ne sait pas encore sur vous.

J’ai hâte d’avoir 60 ans ! Il y a une liberté qui doit accompagner le fait de n’avoir plus grand-chose à prouver parce qu’on a tant vécu.

Combien de temps resterez-vous

ici ?Je ne viens que pour le temps du

concert, car j’ai des engagements ici. Mais il me fera plaisir de revenir.

Avez-vous un message particulier pour vos fans en Haïti ?

Pardonnez-moi de ne pas être venu plus tôt et venez passer un bon moment avec moi.

C.

Favoris au terme du second tour, ils sont pour l’heure quinze (15) ! Quinze finalistes qui auront à disputer la phase finale du Konkou Chante Nwèl le jeudi 22 décembre 2011 au Palais Municipale de Delmas. Après la période difficile des éliminatoires qui ont décelé beaucoup de talents, souhaiter que le meilleur gagne à présent n’est pas un vœu pieu. Mais une réelle espérance pour les initia-

Les quinze finalistes du “konkou Chante Nwèl”

teurs du concours qui remettront au jury, le jour-j, le droit de trancher en bonne et due forme la grande finale de cette quatorzième édition.

Jonas Attis - #120 Davidson Etienne - #160 Dominique Messeroux - #018

Kéttia Vilsaint - #131

Faisceaux - #119

Loutchina Décius #086 Kéttia Vilsaint #131 Junior Jean Robert #116 Junjazz and Sad #114

Sander Steeve Saindrin - #158Marc Enro Etienne #025BKC Group #099

Gregory Luc - #139 Arnel François - #143 Beauvoir Jeudy - #137

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16 15 décembre 2011No 573

RodyoumeDieujuste « Être singulier dans un mondepluriel »

A 23 ans, il a tout ce qu’il faut pour repré-senter Haïti au niveau artistique. Chanteur-compositeur couronné par le prestigieux concours de talents Di-gicel Stars le 10 décem-bre 2011, l’homme à la voix aux mille saveurs, qui a en moins de deux mois conquis tant de cœurs, nous raconte son parcours et se dé-voile, simple et rempli de rêves.

A 23 ans, il a tout ce qu’il faut pour repré-senter Haïti au niveau artistique. Chanteur-compositeur couronné par le prestigieux concours de talents Di-gicel Stars le 10 décem-bre 2011, l’homme à la voix aux mille saveurs, qui a en moins de deux mois conquis tant de cœurs, nous raconte son parcours et se dé-voile, simple et rempli de rêves.

Je le trouve assis sur le divan d’un plateau de tournage, il a l’air an-xieux. Il m’accueille avec son calme contagieux qui ne cesse de fasciner plus d’un et acquiesce presqu’avec désinvolture quand je lui annonce

le but de ma visite. Les techniciens s’acti-vent à préparer le show, le dernier qui le mettra au sommet de la gloire. Mais bref, Rodyoume m’attend. Je vais interviewer l’artiste en herbe qui apporte la fièvre au peuple haïtien à chaque parution sur scène. C’est le concurrent qui est jusqu’à présent immaculé, irréprochable depuis sa première audition aux Gonaïves, et qui, bien sûr, est pressenti comme le gagnant incontestable de cette quatrième édition : Rodyoume Dieujuste.

« Je suis là avec un sentiment de fierté, de gagnant, car je crois en Dieu, mon travail d’artiste et mes fans », me dit d’entrée de jeu le concurrent. Et il se lance dans la narration de ce qui a été une véritable « campagne électorale, un périple dans chaque ville, chaque zone pour sensibili-ser le peuple au vote ». Parvenir jusqu’à la finale n’a pas été un jeu d’enfant, et cela

lui a coûté plus de sacrifices qu’on aurait pensé. Oh oui ! Il en a eu, des détracteurs. Si ce n’était pas celui-ci qui le calomniait sur Internet, c’était celui-là qui l’avilissait dans plusieurs régions du pays ou qui l’avait tout bonnement trahi. Mais l’impassibilité dans les yeux, sa foi en renfort, le natif des Go-naïves reste convaincu de sa victoire, car il a assez lutté pour cela. Et ses fans, le peuple haïtien qu’il aime tant, lui donnent raison.

L’heure de la finale approche, et Maika-dou m’arrache mon passionnant sujet. Le suspense grandit au fil des minutes, aussi vite que se remplit la salle de spectacle. Je suis à l’arrière-scène et j’observe les préparatifs. Je revois le chouchou du grand public sur le podium. Spectacle époustou-flant, la magie tout simplement. Rodyoume commence avec un morceau local bien ap-précié, qui enflamme ses fans. Sa deuxième interprétation, puisée dans le répertoire de la feue superstar Michael Jackson, émeut jusqu’aux larmes l’assistance entière… et l’artiste laisse lui aussi couler ses émotions. Son concurrent n’est pas à la hauteur et le verdict ne surprend personne, sinon qu’il matérialise un fort pressentiment :

Rodyoume Dieujuste est Digicel Star 2011 ! Euphorie ! Photos ! Félicitations ! Le ga-gnant reste sobre. En sage, il accepte tout avec son demi-sourire habituel. Sa petite famille également reste zen. Pourquoi ? « On avait travaillé pour qu’il gagne ! », nous lance sa mère.

Plusieurs centaines de photos plus tard, la jeune star va rentrer chez lui, ou du moins à l’hôtel où il est hébergé. Pas de fête de réjouissances prévue dans l’immédiat. Rien. Mais, moi, j’ai rendez-vous avec lui dans trois-quarts d’heure. Le temps qu’il arrive chez lui et se change, une petite pause me requinque et je grimpe sur une moto, filant sur la route de Frères. Il est 9 h, et un ciel serein s’étale dans le décor de mon samedi soir.

Dans le hall d’entrée je croise deux ex-concurrents fort appréciés du public, qui m’indiquent la chambre de la Digicel Star 2011. A l’étage, je trouve un pasteur de la Première Église Baptiste des Gonaï-ves, le père et le meilleur ami de l’artiste. Rodyoume apparaît, un peu rafraîchi, mais visiblement exténué. Pourtant il me rassure qu’il veut continuer avec l’entrevue. Je vais

connaître l’Homme…Sur une petite galerie offrant une belle

vue sur la cour de l’hôtel, Rodyoume me confie qu’il est le deuxième d’une famille de cinq enfants, et est né le 7 juillet 1988. Très jeune, il commence à chanter avec ses parents, sa grand-mère, qui sont eux aussi des artistes. D’année en année son talent se confirme et il devient maestro de chorale. Il est actuellement étudiant en deuxième année en sciences comptables et veut maintenant s’orienter vers la gestion et les relations internationales. Les activités culturelles l’ont toujours passionné. Avec des amis, en juin 2010, il met sur pied la Compagnie culturelle Jacques Stephen Alexis, qui a pour crédo l’encadrement des jeunes Gonaïviens dans tout ce qu’ils entreprennent de positif. C’est avec cet élan que l’homme d’église décide de partici-per au grand concours de talents Digicel Stars. Comme compagnons de route : sa foi inébranlable, son talent incontestable et ses amis remarquables. Des attributs qui le guideront, entre embûches et péripéties, au prestige et au mérite d’une véritable star.

Longiligne, le chanteur-guitariste porte un t-shirt qu’on a remarqué sur ses fans pendant tout le concours. Le « Ume » qui y est inscrit attire mon attention, et en observant de plus près, je lis la devise « Ou se mwen, mwen se ou ». Il explique : « Sans mes fans, je ne suis rien. » Son tempéra-ment est plus que fascinant. Qui ne se ré-jouirait pas à ce moment ? Qui ne serait pas euphorique face à ce titre qui couronne ses talents ? Mais non, Ume est zen. Et ce n’est pas un faux-semblant, on l’a remarqué il y a longtemps. Souvent, à tort, on pense que ce natif du Cancer est méprisant. Mais c’est tout le contraire. Sur un ton duquel suinte une humble sincérité, Ume nous avoue sa philanthropie et son amour de la nature, spécialement de l’aurore, où le passage de la nuit et ses mystères au jour et ses splen-deurs le captive intensément.

Nous sommes maintenant au restau-rant de l’hôtel. Le père du champion, assis avec ses amis, de sa table, nous lance des regards furtifs, comme pour nous dire de libérer son fils. En effet, il est 11 h 30, et la journée a été longue. La fiancée de Ume, Samantia, est là aussi. Entre deux câlins, elle se résigne et m’en veut peut-être de la priver de son étalon en une si belle soirée. Mais bon, il faut qu’elle commence à s’habi-tuer à la nouvelle vie de star de son jules.

Les mélomanes qui ont suivi Digicel Stars l’adorent ; les professionnels de la scène voient en lui une révélation ; les femmes l’assaillent pour ses yeux mourants et ses tenues chic… Mais rien ne lui monte à la tête. Il prend tout avec mesure et utilise toute cette positivité pour construire d’am-bitieux projets et dessiner son avenir dans le monde artistique. Plus optimiste que lui, il n’y en a pas ! C’est la clé de sa victoire. La reconnaissance y est aussi : pasteur Briol Dorcé, Xavier Ecclésiaste, Wisly Pierre, les jeunes de la Compagnie culturelle Jacques Stephen Alexis, ses parents, ses sponsors… tous ceux qui ont trimé pour l’aider à mon-ter sur ce piédestal demeureront à jamais dans son cœur.

Voilà un champion. Un vrai. Aux grandes ambitions, d’une sagesse de moine, qui attend d’être encadré par les meilleurs pour briller dans le monde entier. D’un calme subjugant et d’une foi inébranla-ble, Rodyoume Dieujuste, perfectionniste, applique à la lettre l’adage de son pasteur admiré, Briol Dorcé : « Être singulier dans un monde pluriel. » Il veut se démarquer de la foule tout en y faisant partie. Partisan de l’effort continue, clair dans son objectif, il arrive à voler de ses propres ailes. Gagner le trophée Digicel Star de cette année est pour Rodyoume le juste prix d’un travail ardu et d’une persévérante préparation. Le chanteur-compositeur est fier de son titre et projette une utilisation avisée de son statut et de ses nouveaux moyens. « Il y a beaucoup de choses que je veux faire, surtout avec les jeunes de Gonaïves, chez qui résident de très nombreux talents. Cette victoire, pour moi, est la première réalisa-tion d’un tas de projets que j’ai en vue », nous confie Ume, le regard ailleurs, pensif, comme fixant le miroir du destin.

Il est exactement minuit. Je libère enfin la Digicel Star de cette année. N’étaient-ce la fatigue et son voyage pour sa ville natale le lendemain, et l’insistance de son meilleur ami pour qu’il se repose, j’aurais pu rester (égoïstement, malgré moi !) à parler avec ce modèle d’humilité fascinante, de talent confirmé et d’intense positivité durant des heures.

Jean-Philippe [email protected]