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Psittacidés - Expérience d’élevage Pascal éleveur de Cacatoès : 40 ans de passion 10 La Revue des Oiseaux Exotiques Pascal BOYER et un Cacatoès à huppe jaune (Cacatua galerita triton) AGUSTIN ESMORIS La Revue des Oiseaux Exotiques 11 REPORTAGE STEPHAN BONNEAU

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Psittacidés - Expérience d’élevage

Pascaléleveur de Cacatoès:

40 ans de passion

10 La Revue des Oiseaux Exotiques

Pascal BOYER et unCacatoès à huppe jaune(Cacatua galerita triton)

AG

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ES

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La Revue des Oiseaux Exotiques 11

REPORTAGE STEPHAN BONNEAU

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Volières standards(au printemps ci-contre).

Volièrecommunautaire.

Verrou triple pour Cacatoès de Goffin

Verrou simple

Volière des Cacatoès à huppe jaune(Cacatua galerita triton)

CChezPascal, éleveur depuis une quarantaine d'an-nées, le mot passion prend tout son sens, car il n'apas encore dix ans quand son père lui offre unchardonneret, qui sera son premier oiseau et luidonnera définitivement le goût de l'élevage.Suivront diverses espèces de perruches (ondu-

lées, australiennes…), avec lesquelles grandirason attrait pour l'ornithologie, jusqu'à ce qu'il

acquière ses premiers perroquets au début desannées 80. Ils resteront, dès lors, ses oiseaux deprédilection. Adhérent de la première heure auCDE et lecteur assidu de la Revue «Oiseaux Exo-tiques », son enthousiasme d'éleveur n'a pas faiblidepuis ses débuts, comme vous allez bientôt pour-voir le constater. Ainsi héberge-t-il encore au-jourd’hui quelque 80 couples de psittacidés, aussivariés que des Aras (bleus, rouges, chloroptères),des Amazones (à joues vertes, à ailes oranges, àfront bleu…), des Conures (mitrée ou à têtebleue), des Perruches (Alexandre ou de Patago-nie), des Éclectus, des Youyou et des Gris du Ga-bon et surtout plusieurs espèces de cacatoès, dontil se propose de partager avec nous les protocolesde reproduction qu'il a adoptés.Ces pensionnaires, dont nous allons découvrir

les habitudes de vie et les soins qu'ils requièrentont pour noms :Cacatua galerita eleonora, à l'élé-gante huppe jaune,Cacatua galerita triton, huppélui aussi mais beaucoup plus robuste et à l'œilcerné de bleu, Cacatua sulphurea citrinocristatadont la huppe est d'un bel orange lumineux,Ca-catua ducorpsii qui arbore une curieuse huppetriangulaire, Cacatua alba connu pour être undes meilleurs oiseaux parleurs,Cacatua sanguineadit « à œil nu », Cacatua goffini, une des plus pe-tites espèces et Eolophus roseicapilla qui diffèrede tous les autres par un plumage où se mêlentdifférents roses.

ÉLEVAGE DE LA LAUZEPascal BOYER (éleveur professionnel)04 66 83 09 17 ou 06 78 52 75 52

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• Soit des modules hors-sol, suspendus, plusfaciles à entretenir, de 4 m × 1 m × 1 m, accolésle long d'un couloir couvert qui permet d'accé-der, par l'arrière, aux nichoirs et auxmangeoires.Des intervalles végétalisés, de 50 cm de large, sontaménagés entre chaque paire de volières, autantpour l'esthétique que pour la quiétude des cou-ples voisins.

• Regroupées entre deux couloirs. L'un, enavant, permet de les visiter et d'y déposer eau etnourriture, l'autre, en arrière, pour l'inspectiondes nichoirs, chacun constituant un sas efficace.Les parois de grillage des volières contiguës sontdoublées afin d’éviter les agressions entre voisins.Plus généralement, quand il n’y a pas de fonda-tions en ciment, toutes les grilles sont enterréessur 20 cm pour prévenir la pénétration de petitsprédateurs, comme des mustélidés.

Deux perchoirs en bois de grosse section sontdisposés dans chaque volière, l'un devant le ni-choir et le second à l'extrémité opposée de la cage,près de la porte d'accès.Les cacatoès plus arboricoles s’accommode-

ront bien des modèles hors-sol, tandis que des es-pèces qui vont plus naturellement sur la terre,comme le Cacatoès nasique, préféreront les mo-dèles construits directement sur le sol.Il est, à ce propos important d'avoir conscience

que les souris qui viendraient faire irruptionpourraient bien finir dans l'estomac des oiseaux.Il est donc déconseillé de trop dératiser pour évi-ter que les cacatoès ne consomment des proies em-poisonnées! Par ailleurs, Pascal a aussi constaté queles granulés de dératisation pouvaient être recra-chés par les rongeurs dans les mangeoires ou lesnichoirs qu'ils visitent à l'occasion. Cela crée po-tentiellement une nouvelle menace d'intoxicationet plaide, selon lui, en faveur d'une lutte anti-sou-ris à un seuil minimum.L’élevage de Pascal comprend aussi une volière

communautaire, de 10 × 5 m, équipée d’un bâti-ment fermé, lieu de transit pour ses jeunesadultes mâles ou femelles, afin que s’y formentles futurs couples.Les nouveaux arrivants ne sont pas relâchés di-

rectement dans l’espace de cette unité déjà oc-cupé par des oiseaux. Ils y sont d’abord placés àl’abri dans de petites cages, afin qu’ anciens etnouveaux occupants apprennent à se connaîtresans développer d’agressivité réciproque.

Enfin, en ce qui concerne les cages abritant lesGoffins, Pascal préconise un système de fermetureparticulier. En effet, si toutes les volières sont équi-pées de loquets classiques, celles de cette espèce doi-vent être munies d’une triple sécurité : 2 loquets,complétés par une goupille de fil de fer. C’est seu-lement à cette condition que l’on peut espérer queces petits cacatoès, astucieux et terriblement obs-tinés, ne parviennent à ouvrir leur porte, eux quid’ordinaire, dussent-ils y passer la journée entière,finissent toujours par s’évader et parfois même àlibérer les oiseaux des volières contiguës !Une fois résolu le problème d’un hébergement

bien adapté, il ne reste plus qu’à établir lemenu desrepas de tous ces pensionnaires.À ce propos, Pascal a coutume de dire que

“moins un oiseau est nourri, mieux il est nourri”.Ce qui doit se comprendre, non pas comme un en-couragement à affamer les oiseaux, mais commela nécessité de ne donner que les portions justes né-cessaires.

Cette règle évite donc le gâchis denourriture, les pertes sous les vo-lières hors-sol, voire même l’obésité,pour le cas ou des individus seraientmaintenus dans de trop petites cages(en particulier dans le cas d’Amazonesou de Gris du Gabon). Il leur proposedonc le matin, c’est dire au momentoù ils ont le plus faim, les aliments quiles tentent le moins, comme les fruits,les légumes et les graines. Les granu-lés, aliments généralement plus ap-préciés, sont alors réservés au dîner !Ainsi, le premier service quotidiensera-t-il composé de : mélange pourpigeons, trempé entre 12 et 24 heures+ 15 % de tournesol + 15 % d’orge+ fruits et légumes.Notons au passage que le choix de

ces derniers ingrédients est impor-tant, car il doit pouvoir assurer aux

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Volières suspendues en modules hors-sol, de 4 m ×1 m × 1 m, accolés le long d'un couloir couvert…

Cacatoès de Ducorps(Cacatua ducorpsii)

Grillage doublé

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cacatoès la même composition de repas en toutesaison. En effet, l’introduction d’un nouveau fruitou légume risque, bien souvent, de provoquer unrejet et demande une période d’adaptation plusou moins longue, avant que l’oiseau n’accepte dele consommer. C’est pourquoi Pascal proposetoujours une base composée de pommes,oranges, carottes, endives et bananes, à laquelle ilsera toujours possible d’ajouter une friandise sai-sonnière.Par ailleurs il est aussi possible que des oiseaux

fraîchement arrivés demandent un certain tempspour s’habituer à la nourriture offerte. L’eaufraîche est, quant à elle, renouvelée chaque jour.Enfin, ainsi nourris et logés, peut-on espérer

qu’ils songent à se reproduire…Moins protecteur de son nid que ne le sont les

aras ou les amazones, le mâle cacatoès ne déve-loppe aucune agressivité envers son soigneur à lapériode de reproduction. Il peut, en revanche,agresser sa femelle ! Il convient donc d’être at-tentif à leurs comportements plusieurs fois par

jour, de façon à pouvoir séparer une femelle quisemblerait apeurée ou resterait anormalement àterre, avant qu’elle ne soit blessée ou tuée.Si tout va bien, les reproducteurs choisis de

couleurs et de tailles standards finissent par in-vestir leur nichoir. Ce sont des nichoirs métal-liques, car ces oiseaux sont de grands destruc-teurs. Ils mesurent 50 × 50 × 70 cm et sontéquipés d’une petite échelle intérieure ou de gril-lage, pour permettre aux oiseaux de descendre de-dans et éviter ainsi qu’ils ne sautent sur les œufs.Dans le cas plus particulier du Rosalbin, qui

présente plus nettement cette tendance, il estmême conseillé de concevoir un nid plus pro-fond que pour les autres espèces.C’est avec l’augmentation de la durée du jour,

c’est-à-dire courant janvier, que débutent lespontes. À cemoment-là, Pascal dépose au fond deses nichoirs, des planchettes de bois non traité(type sapin de coffrage), que les couples de caca-toès vont s’empresser de réduire progressivement,mais assurément, en copeaux !

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Un nouveau fruit ou légume risque de provoquer unrejet et demande une période d’adaptation !

Litière de copeaux et échellede descente dans le nichoir

Nichoirs métalliques

Cacatua sulphurea citrinocristata

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B.B

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Cette activité, dont va résulter une belle litièreen fond de nid, a pour intérêt majeur de stimulerla reproduction de ces oiseaux. Deux œufs sontpondus, la plupart du temps en mai, bien quecette phase comportementale puisse s’étirerjusqu’aux premières grosses chaleurs de juillet,qui correspondent aussi à la période de mue.À cette époque la nourriture des adultes est com-plétée par des vitamines mélangées à l’eau deboisson.L’incubation, toujours en couveuse artificielle

chez Pascal, va ensuite durer environ 28 jours.Les poussins seront bagués, en fonction de leurcroissance, aux environs de trois semaines (taille11 pour les petites variétés, 12 pour les grandes,voire jusqu’à 14 pour des spécimens comme lesCacatoès des Moluques).

Ici, l’élevage des jeunes est toujours réalisé à lamain, à la seringue et sans gavage. C’est une en-treprise que Pascal considère plutôt facile à menerà bien.Dès la première fiente il leur donne de l’eauadditionnée de probiotiques, puis, à partir dudeuxième jour jusqu’au huitième ou dixième jour,du lait de jabot très liquide toutes les heures. En-suite la nourriture consistera en aliments clas-siques pour élevage à la main, de nuit comme dejour, c’est-à-dire à 23h00, 2h00 et 6h00 pour leshoraires nocturnes.Le sevrage des petits cacatoès, placés dans des

cages dédiées à cette fonction, peut parfois s’avé-rer très long (jusqu’à 6 mois) en comparaison decelui des aras ou des éclectus, qui se montrentbien plus précoces.Ainsi, pendant cette période, n’est-il pas rare

que des jeunes continuent de quémander la se-ringue, alors même que leur mangeoire est ap-provisionnée en nourriture ! Il est alors conseilléde placer de tels retardataires en compagnie dejeunes déjà sevrés, afin qu’ils les stimulent dansleur apprentissage à se nourrir seuls.

Deux œufs sontpondus, surtout enmai, bien que despontes aient encorelieu en juillet…

Mirage d’un œuf Nursery

Nursery Nursery

Nursery

Cacatoès rosalbin Volière communautaire

Cacatoès de Goffin

Cacatoès blanc

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Tout ce petit monde de novices transite en-suite par la volière communautaire où chacun vaapprendre à se connaître. Les futurs couples vontpouvoir se former, tandis que la mue va renou-veler leurs plumages entre juillet et août.Outre les soins déjà préconisés, une vermifu-

gation est recommandée deux fois par an ; en fé-vrier, avant l’acmé de la reproduction et en oc-tobre, quand celle-ci est achevée.Au vu de l’expérience de Pascal, l’élevage des

cacatoès ne semble pas comporter de réelles dif-ficultés, pour peu qu’“un bon couple soit formé”,comme il a coutume de le dire. Pourtant, biendes événements peuvent remettre en question cetéquilibre conjugal, aussi harmonieux que fragile.C’est pourquoi il ne préconise pas le choix de cesespèces aux débutants, préférant leur conseillerd’affiner leur pratique d’éleveur avec différentesvariétés de perruches disponibles sur le marchédes oiseaux. En revanche, il n’a de cesse d’en-courager à découvrir le monde, si varié, des ca-catoès, oiseaux qui lui semblent captivants àbien des égards. Grâce à leur esthétique bien sûr,mais aussi en raison de leurs comportementsrelationnels avec leur éleveur et entre parte-naires. Ne se manifestent-ils pas des marquesd’affection,même en dehors de la période de re-production, à la différence de bien d’autres per-roquets ? Élevés à la main, ils se montrent d’uneextrême gentillesse envers leur soigneur ; com-portement qu’il est malgré tout préférable de nepas laisser trop se développer, de telle façon queles attentions dumâle soient plutôt dirigées verssa femelle !Enfin, dans la mesure où la plupart sont d’ori-

gine sauvage ou tout au plus issus d’unedeuxième génération de captivité, les risques deconsanguinité s’avèrent extrêmement faibles.Toutes les conditions sont donc réunies pour

le plaisir de reproductions fructueuses…�

Avant de se lancerdans l’élevage descacatoès il est

préférable d’affinersa technique…Pascal n’élève pas

que des cacatoès

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Perruche Grand Alexandre

Perruches mitrée et à tête bleue

B.B

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