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  • DOSSIER DE DIFFUSION / Carabistouilles & Cie/09 53 20 66 33

  • BRÈVES de TCHÉKHOV

    Cinq nouvelles d'Anton Tchékhov Les Huîtres, La Dernière des Mohicanes, Un Evènement, Polinka, Les Groseillers Adaptation : Philippe Ferran et Paulina Enriquez Mise en scène : Philippe Ferran Avec : Paulina Enriquez Décors et Costumes : Joanna Bartholomew

    Une production Carabistouilles et Cie 11 rue de Reims 75013 PARIS - Tél. : 09 53 20 66 33 / 06 71 60 68 91 -

    @ : [email protected]

    http://carabistouillesetcie.com

    La bande-annonce est en ligne sur www.caspevi.com.

    Vous pouvez y accéder directement sur votre téléphone

    grâce à ce flash code :

  • Brèves de Tchékhov ou

    les fragments éclatés d’une vie, d’une femme, d’un pays

    « [Mon père] m’a parlé quelquefois du Chili d’avant la tragédie, du Chili de son

    enfance. C’était de petites histoires provinciales qui le faisaient beaucoup rire. Le

    temps s’arrêtait, le coup d’Etat n’avait pas lieu, il évoquait cette époque où sa famille

    était encore entière. Le passé d’avant le passé. […] Alors, en lisant les nouvelles

    d’Anton Tchékhov, ce sont ces récits que j’ai retrouvés, ces sonorités d’une terre à la

    fois étrangère et familière. J’entends ces mêmes histoires provinciales, vestiges d’un

    Chili à jamais disparu. C’est ce même contexte, ce même humour, cette même

    tendresse. Et le Chili de la fin du 20ème

    siècle, avec ses grandes familles patriarcales, ses

    femmes désœuvrées, ses inégalités sociales héritées du latifundisme, ressemble à la

    Russie de la fin du 19ème

    .” Paulina Enriquez

    Une femme range et nettoie la grande pièce d'une maison de campagne. Au gré des objets

    qu'elle déplace, les fantômes de ses souvenirs prennent possession d'elle. Elle revit, en

    direct et sous nos yeux : épopées d’enfance, entre berceau, rue et cuisine (Les Huîtres, Un Evènement), premier amour dans un grand magasin (Polinka), scène de famille (La dernière des Mohicanes), et enfin, de nouveau au présent, elle évoque son frère et, parlant enfin à la première personne, dresse une somme philosophique de sa vie passée (Les Groseilliers).

    Une comédienne, seule en scène, joue toutes les situations et incarne successivement tous

    les personnages : une paire d’enfants fascinés par la naissance de chatons, une jeune fille

    éprise, un homme d’âge mûr jaloux, une matrone revêche et son petit mari soumis, et bien

    d’autres encore…

    « Interpréter maintenant ces « Brèves » de Tchékhov, c’est tenter de communiquer au

    spectateur tout ce théâtre profus, sensuel, suprêmement intelligent, de rendre les

    dialogues, les personnages, les décors, les digressions humanistes, sans perdre le fil du

    récit. [….] Et mettre en scène un tel spectacle, c’est aider le comédien à trouver ces

    priorités, c’est donner le mouvement, le tempo de chaque nouvelle, proposer des

    signes de reconnaissance, établir une situation pas trop envahissante qui recouvre les

    situations décrites à travers chaque récit ». Philippe Ferran

  • Note de mise en scène

    Tchekhov, en chacune de ses nouvelles, a planté son théâtre : Lucidité,

    tendresse, humour, truculence, situations immédiatement identifiables, décors colorés

    définis en didascalies, évolution dramatique qui maintient le lecteur-spectateur en haleine,

    chute paradoxale en guise de coup de théâtre, le tout sur fond de profondeur, d'espoir, de

    réflexion sur l'avenir de l'homme du début d'un siècle qui ressemble tant au début du

    nôtre.

    Interpréter maintenant ces "brèves" de Tchekhov, c'est tenter de communiquer au

    spectateur tout ce théâtre profus, sensuel, suprêmement intelligent, de rendre les

    dialogues, les personnages, les décors, les digressions humanistes, sans perdre le fil du

    récit. C'est oser se placer, un peu comme Caubère, au centre de l'action, au centre du lieu,

    au centre du monde, et choisir suivant chaque moment, chaque histoire, l'élément qui

    communiquera le plus de sens, le plus de "Tchekhov".

    Et mettre en scène un tel spectacle, c'est aider le comédien à trouver ces

    priorités, c'est donner le mouvement, le tempo de chaque nouvelle, proposer des signes de

    reconnaissance, établir une situation pas trop envahissante qui recouvre les situations

    décrites à travers chaque récit : une femme est là , au milieu de la scène ; une photo

    oubliée, un vieux jouet, une robe écarlate l'amène à se souvenir, à reconstituer, à revivre, à

    incarner des fragments de son passé… Et puis l'agitation fera place à la confidence.

    L'actrice serait là, à quelques mètres du spectateur et livrerait la pensée de Tchekhov,

    comme Tchekhov se livre à travers une histoire, un souvenir, une méditation.

    Philippe FERRAN

  • Note d’intention

    "Tchékhov, c'est Pouchkine en prose. De même que dans les vers de Pouchkine,

    chacun peut trouver un écho à ses expériences personnelles, un écho semblable peut-

    être trouvé par chacun dans les nouvelles de Tchékhov". Léon Tolstoï.

    Parce que ce spectacle est un roman à lui tout seul :

    J’ai suivi en 2007 au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, un atelier dirigé par le metteur en scène Pierre Hoden, sur des nouvelles d’Anton Tchékhov. Forte de ce travail accompli, j’ai commencé à monter ces nouvelles dans plusieurs bars parisiens de Ménilmontant : le Saint-Sauveur, le Lou Pascalou et enfin Le Café de Paris.

    Les jouer n’importe où, à tout prix. Ce travail avait eu lieu, il devait exister.

    Les récits de Tchékhov sont des récits vivants et leur axe est si solide qu’ils tiennent debout tout seuls. Un comptoir, des clients, des serveurs, des verres de bières et même les cris de match de foot- je jouais dans l’arrière-salle du Café de Paris qui est aussi un bar à foot- constituaient un décor naturel qui en exhaussaient la matière. Et puis j’ai rencontré Philippe Ferran, et suivi tous ses ateliers-laboratoires. Je lui ai soumis mon travail sur Les Huîtres, Les Groseilliers et Polinka, et peu à peu, au fur et à mesure d’un échange nourri, nous avons revisité ensemble les cinq nouvelles et effectué un travail d’adaptation.

    Philippe Ferran est à la croisée des chemins entre d’une part le théâtre

    classique dont il fait travailler la technique (phrasé, diction) avec la précision et l’exigence d’un musicien (il est compositeur), et d’autre part la science scénique du one-man-show. Et ce double ancrage, classique et moderne, en fait un directeur d’acteur exceptionnel. C’est une « sage-femme » : il pousse le comédien à voyager dans ses propres motivations, il l’engage à réfléchir et à trouver ce qui, dans le texte, le dialogue, la situation, le personnage, le touche profondément- ce que le comédien croit savoir, ce qu’il croit avoir compris- et il l’amène à établir ses connexions intimes avec le texte, sans jamais imposer sa vision, juste en énonçant les bonnes questions au bon moment. Une fois la connexion trouvée, le comédien n’a plus qu’à approfondir, prolonger la recherche par le travail. C’est une sorte de direction dans la liberté.

    Parce que Tchékhov me parle du Chili.

    J’ai découvert qu’au théâtre, par le biais de textes écrits par d’autres, on peut

    dire ce que l’on veut, ce que l’on a à dire. Les imaginaires se croisent. Les mots s’approprient. On peut faire ressurgir les absents. Imaginer les absents. Emplir un personnage d’un absent qui renaît. Le théâtre est le lieu extraordinaire de la nostalgie vivante qui se nourrit en se créant. Alors ces récits s’enchainent comme des parcelles d’autobiographie, des souvenirs et des êtres reprennent vie.

  • Je suis née en France d’une mère française et d’un père chilien. Tout juste après ma naissance, mes parents sont partis vivre au Chili et j’ai passé les trois premières années de ma vie au sein de ma famille chilienne, à Concepción dans la région du Biobio y Arauco, la région des indiens mapuches. En juin 1973, ma mère nous a emmenées ma sœur et moi en vacances en France. Le coup d’Etat a eu lieu le 11 septembre 1973, nous ne sommes jamais revenues au Chili.

    Mon père a été arrêté, détenu et déporté au camp de concentration de Chacabuco dans l’extrême nord du pays. Mon grand-père a été déporté au camp de concentration de l’île de Dawson, dans l’extrême sud du Chili, puis assigné à résidence pendant deux ans à Santiago. Mon oncle Bautista a disparu en novembre 1973, mon oncle Miguel a été assassiné le 5 octobre 1974, et mon oncle Edgardo a disparu à Buenos Aires en avril 1976. Après une année de détention, mon père a pu sortir du pays et venir nous retrouver en France. Ce qui restait de ma famille a été exilé en Angleterre, à Cuba, et au Mexique. Nous avons vécu séparés.

    Réfugié et apatride jusqu’à sa naturalisation en 1998, mon père est mort en

    France en 2005 sans avoir jamais remis les pieds au Chili. Il m’a parlé quelquefois du Chili d’avant la tragédie, du Chili de son enfance. C’était de petites histoires provinciales qui le faisaient beaucoup rire. Le temps s’arrêtait, le coup d’Etat n’avait pas lieu, il évoquait cette époque où sa famille était encore entière. Le passé d’avant le passé. Une parcelle de terre s’appelait « La Florida », une terre pauvre qui ne donnait rien, dans la campagne de Concepción. Don Marco, son grand-père, irascible avocat pénaliste, buvait comme un cosaque, trompait sa femme, et terrorisait les magistrats : quand il perdait un procès, il n’hésitait pas à empoigner le juge fautif en pleine place d’armes à la sortie d’audience. A «La Florida », les réunions de famille tournaient à la prise d’otage : on dételait les chevaux des voitures pour empêcher les invités de partir, on les gavait et on les faisait boire pendant trois jours. Une arrière grand-tante, Eurydice, attendait son mari fouet en main quand celui-ci rentrait trop saoul. Des bonnes élevaient les enfants, elles s’appelaient Olga, Berta, Elva, elles étaient indigènes et analphabètes.

    Alors, en lisant les nouvelles d’Anton Tchékhov, ce sont ces récits que j’ai

    retrouvés, ces sonorités d’une terre à la fois étrangère et familière. J’entends ces mêmes histoires provinciales, vestiges d’un Chili à jamais disparu. C’est ce même contexte, ce même humour, cette même tendresse. Et le Chili de la fin du 20ème siècle, avec ses grandes familles patriarcales, ses femmes désœuvrées, ses inégalités sociales héritées du latifundisme, ressemble à la Russie de la fin du 19ème.

    J’entends bientôt créer un spectacle-miroir de Brèves de Tchékhov, en

    espagnol, en me réappropriant cette langue que j’ai ré- apprise en étudiant à Séville, et en travaillant à Barcelone. Mon rêve est de retourner au Chili un jour avec ce spectacle et de jouer pour des chiliens, d’être réintégrée parmi eux par le vaisseau du spectacle. Que ces souvenirs russes du Chili deviennent un présent chilien.

    Et aussi parce que… ces cinq nouvelles sont des coups de cœur, des

    évidences, des flashes, nés des correspondances avec l’univers incomparable d’Anton Tchekhov.

    Et leur ordre dans le spectacle est celui dans lequel Anton Tchékhov les a

    écrites. Nous vieillissons avec lui de nouvelle en nouvelle. C’est un cycle de vie. La sienne et celle de ses personnages.

  • Une femme est là en train de ranger des affaires, au gré des objets qu’elle

    ordonne, une photo, une robe, un petit cheval de bois, ses souvenirs surgissent. Elle a huit ans dans Les Huîtres elle mendie dans la rue aux côtés de son père, quatre ans dans Un Evènement et découvre avec son frère une portée de petits chats. Elle se rappelle aussi des colères homériques de la tante Olympe qui terrorisait son mari dans La dernière des Mohicanes. Dans Polinka, elle a 18 ans et est très amoureuse. Enfin, le tour de ses réminiscences achevé, elle revient au présent, et livre en parlant de son frère, comme une somme de sa vie finissante et de sa réflexion sur l’Homme qui boucle le cycle entier (Les Groseilliers).

    Paulina Enriquez

  • La Presse :

  • Article de Anne Cholet paru le 13/07/2011 sur le site www.citylocalnews.com :

    LE PITCH

    C’est la présentation originale de 5 nouvelles de Tchékhov (Les Huitres, La Dernière des Mohicanes, un Evènement, Polinka, les Groseilliers) par une comédienne de talent digne d’un caméléon si l’on en juge par sa vivacité dans les changements de rôle.

    L’AVIS DU FESTIVALIER

    Une femme range des affaires, au grès des photos qu’elle rencontre, ses souvenirs

    surgissent. A 8 ans dans Les Huitres, elle mendie dans la rue aux côtés de son père. Elle se

    souvient aussi des colères de sa tante Olympe qui terrorisait son mari dans La Dernière des

    Mohicanes. Puis elle revient au présent en parlant de son frère, pour livrer sa réflexion sur

    l’Homme avec Les Groseilliers. Seule en scène, Paulina Enriquez est fabuleuse dans ces 5 nouvelles de Tchékhov. Vive et pétillante, elle a cette capacité surprenant digne d’un caméléon à passer le plus naturellement du monde d’un rôle à l’autre. La diversité quasi illimitée des intonations et des expressions qu’elle sait prendre lui permettent d’incarner plusieurs personnages dans une même nouvelle avec une spontanéité étonnante. Ces textes de Tchékhov un peu moins connus que d’autres s’avèrent absolument

  • sublimes, débordants d’un réalisme saisissant, de tendresse, d’émotion, de douleur. Le décor est simple, les objets de la vie courante sont judicieusement choisis comme toile de fonds de ces scènes tirés d’un vari quotidien. Cette réincarnation du passé

    à partir d’un simple objet, d’une photo, d’une robe nous entraine de nouvelle en nouvelle

    dans l’ordre où son auteur les a écrites comme un cycle de vie.

    (http://www.citylocalnews.com/festival-avignon/2011/07/13/breves-de-tchekhov)

    Article de Samantha ROUCHARD paru le 28/07/2011 sur le site La revue marseillaise du théâtre/les news Brèves de Tchékhov est né de l’esprit même de la comédienne, Paulina Enriquez, qui en lisant l’œuvre de l’auteur décrivant la Russie de la fin du 19ème siècle a vu un lien avec le

    Chili de la fin du 20ème conté par son père: « Ce sont ces récits que j’ai retrouvés, ces

    sonorités d’une terre à la fois étrangère et familière »précise-t-elle. De ces histoires de rien,

    de ces moments de vie que l’auteur décrit sans superflu, elle a extrait cinq nouvelles : Les Huîtres, Un évènement, La dernière des Mohicanes, Polinka, Les Groseillers. (Pour des questions de créneaux horaires imposés par le Festival OFF D’Avignon, la pièce a été

    amputée de la nouvelle Un évènement). Les récits se font suite dans un ordre chronologique d’écriture toute en respectant une évolution fictive du personnage incarné

    par la comédienne.

    La lumière éclaire Paulina Enriquez, seule en scène. Le décor est celui d’un espace

    intérieur chichement meublé. Elle est assise sur le sol, vêtue d’un tablier et semble ranger

    de vieux objets et trier des photos jaunies. Tout est prétexte aux souvenirs : dans Les Huîtres, elle a huit ans, elle mendie dans la rue avec son père, dans La Dernière de Mohicanes elle évoque avec humour sa tante Olympe qui terrorisait son oncle et dans Polinka, elle a 18 ans et connaît les balbutiements de l’amour. La brève, Les Groseillers arrive comme un point d’honneur et clôture la pièce. Paulina s’assoit face au public et

    conte l’histoire de son frère heureux de son lopin de terre, c’est alors une femme

    vieillissante qui tire des conclusion sur l’humain : « Il faut qu’à la porte de chaque homme

    content, heureux, s’en tienne un, armé d’un petit marteau, qui frappe constamment pour

    lui rappeler qu’il existe des malheureux ».

    Les nouvelles se suivent et s’emboitent parfaitement, on glisse de l’une à l’autre avec délectation. Le public rit parfois, en gardant en tête qu’il s’agit de Tchékhov et que derrière chaque sourire quelque chose se joue, de bien plus tragique. Paulina est seule en scène, mais ce spectacle lui est si personnel, qu’il n’aurait pu être autrement. Elle ne fait rien de trop, elle reste dans la justesse du texte et dans l’univers de Tchékhov tout en se l’appropriant. Elle est tout simplement brillante car sincère, tout simplement sincère car brillante…

    (http://rmtnews.wordpress.com/2011/07/28/breves-de-tchekhov/)

  • Article de Kathel paru sur le site Lettresexpres.over-blog.com en juillet 2011

    […]

    Brèves de Tchekhov tous les jours du 8 au 31 juillet à 13h35 au Théâtre de l’Ange, 15-17

    rue des Teinturiers à Avignon

    Une femme range et nettoie sa maison et y retrouve des vieilles photos. Elle se remémore différents épisodes de sa vie. Dans Les huîtres, elle a huit ans et découvre au côté de son père qui hésite à mendier dans la rue, ce qu’est la faim, en même temps que ce

    drôle d’animal vivant dans une coquille et qui se mange cru ! Puis elle se souvient du

    caractère bien trempé de sa tante Olympe, la dernière des Mohicanes. Elle a été amoureuse à dix-huit ans dans Polinka, au grand dam d’un de ses admirateurs. Enfin, dans Les groseilliers, elle observe la transformation de son frère à la fin de sa vie, quand il finit par réaliser le rêve d’acheter un domaine avec une maison, des terres et des groseilliers.

    Adaptation de quatre nouvelles de Tchekhov qui en a écrit des centaines, cette pièce est jouée par une seule comédienne qui incarne successivement tous les personnages : une

    petite fille, son père, une femme autoritaire, son mari malingre et craintif, une jeune fille

    timide, un vendeur de passementerie et bien d’autres encore. Paulina Enriquez passe d’un personnage à un autre avec une assurance stupéfiante, transformant son attitude, son ton, sa voix... Les nouvelles sont plus drôles que je ne m’y attendais, et décrivent des scènes avec un grand souci du détail et de la véracité, tout en regardant avec tendresse les faiblesses et défauts des personnages. Elles sont montrées dans l’ordre où elles ont été écrites par Tchekhov. Grâce à une actrice épatante, cette adaptation est vraiment une très belle réussite, à laquelle un triomphe devrait être réservé !

    (http://lettres-expres.over-blog.com/article-avignon-festival-off-le-retour-1-

    80087823.html)

    Article de Amélie Bichon-Fortin paru sur le site avignonetudiants.fr

    le 16 juillet 2011

    Dans la rue des Teinturiers, le cafouillis bat son plein entre touristes, compagnies, festivaliers, file d'attente

    à l'entrée des théâtres, serveurs qui font ce qu'ils peuvent pour se faufiler entre la foule. Tandis que l'on

    quitte cette rue surpeuplée pour s'engouffrer dans la salle, surprise. C'est la scène que l'on foule quelques

    instants pour accéder aux fauteuils confortables. Cette scène qui n'attendait plus que nous, déjà habillée

    d'une ambiance marron et blanche. Puis la lumière de la salle s'éteint doucement, l'agitation de la rue des

    Teinturiers n'est plus qu'un lointain souvenir, et la comédienne Paulina Enriquez entre sur scène, dans une

  • lumière qui rappelle le sépia des photographies jaunies, pour partager avec nous ses souvenirs enfouis

    sous les poussières.

    Au milieu de son appartement qu'elle entreprend de ranger, une boîte de clichés lui fait remonter le

    temps. La petite fille que la faim conduit au délire nous souhaite la bienvenue dans la nouvelle Les Huîtres

    (1884). Aussi convaincante dans le rôle de cette petite fille que dans celui du père de celle-ci, homme

    miséreux qui n'ose pas mendier, la jeune femme se glisse progressivement dans la peau de La Dernière des

    Mohicanes (1885), une abominable mégère qui tient son mari pour souffre-douleur, l'accusant de

    fréquenter le bas peuple. Vision pessimiste du couple encore, lorsque, grâce à une table à repasser, l'on se

    retrouve au comptoir d'une boutique de passementerie où le personnage éponyme de la nouvelle Polinka

    (1887) vient, tout en passant commande, discuter avec le beau vendeur Nicolaï, qui lui annonce qu'aucune

    histoire n'est possible entre eux tant qu'un étudiant qu'il s'emploie à dénigrer ne la laissera pas

    indifférente. Enfin, au terme de ce voyage dans le temps, le présent réclame ses droits et la jeune femme

    s'installe, grosses lunettes vissées sur son nez et paperasse sur les genoux, pour nous parler de son frère

    qui adore Les Groseilliers (1898).

    Dernière nouvelle évoquée : Les Groseilliers, une nouvelle de 1898 dont le discours sur le bonheur est

    encore d'actualité. Cette nouvelle, point final du spectacle et derrière ses apparences d'anecdote rigolote,

    constitue un discours éloquent sur le bonheur. C'est une confidence que nous fait la jeune femme, face à

    nous, en avant-scène, ponctuée par l'émotion. Cet homme, qui économise toute sa vie avec l'idée de faire

    l'acquisition de la demeure de ses rêves – groseilliers et mare aux canards en prime, finit par acheter une

    maison qui ne correspond en rien à son idéal. D'où la tristement célèbre formule : « Un leurre qui nous

    exalte nous est plus cher que milles vérités ».

    La comédienne Pauline Enriquez, dans une simplicité touchante, aussi touchante que les personnages de

    Tchékhov, parvient cependant à investir la complexité de chacun d'entre eux, créant et recréant à chaque

    fois leur voix, leurs attitudes, leurs expressions du visage, leurs tics et leurs rictus. Avec très peu

    d'accessoires, la mise en scène de Philippe Ferran témoigne d'une passion pour les auteurs russes, pour la

    richesse de leurs univers. Fidèle aux descriptions élaborées, aux portraits fouillés des personnages et la

    sensibilité du ton employé par Tchékhov, l'adaptation réalisée à deux mains par la comédienne et son

    metteur en scène paraît naturelle, sans accroc, comme si l'écrivain lui-même avait conçu ces quatre

    nouvelles pour qu'elles soient assemblées entre elles.

    http://www.avignonetudiants.fr/

    Article de Laure Dasinière rédactrice en chef de notfortourists-paris.com paru le 18 février 2010.

    [...] On se délecte assurément des mots, du sens affûté de la description et du détail qui fait

    mouche, de l’humour finaud, de la générosité pas dupe du nouvelliste et dramaturge russe.

    Mais la véritable bonne surprise est la prestation époustouflante de Paulina Enriquez qui seule en scène incarne tous les personnages. Et le terme « incarner » est à prendre en son sens le plus pur car elle en adopte la prosodie, le registre vocal, les

    caractéristiques paraverbales et non verbales, les gestes, les attitudes. Sans modification

  • d’accessoire, seulement par sa posture et ses modifications vocales, elle devient une

    gamine délirante de malnutrition et son père mendiant malgré lui, une effroyable et

    revêche dondon et son conjoint minuscule et obéissant, deux petits bouts de chou fascinés

    par des chatons et confrontés à l’incompréhension des adultes, un homme d’âge mur ou

    encore une jeune femme timide et amoureuse. Elle fait de ces nouvelles un véritable one woman show et leur insuffle une très grande contemporanéité […] De surcroit, ce qui est pour le moins un tour de force, elle ne verse jamais dans la grotesque

    caricature et fait ainsi honneur aux facultés d’observation toujours mêlées d’empathie de

    Tchekhov.

    Les nouvelles s’enchaînent avec fluidité grâce à l’intelligence et la finesse du jeu mais aussi celles de la mise en scène. On rit beaucoup dans cette pièce, mais d’un rire variable, jaune, attendri, conquis par le burlesque ou encore frappé par les vicissitudes de l’âme humaine. On est souvent touchés, aussi, par les faiblesses et petitesses des protagonistes qui font échos aux nôtres. Pas de jugement de

    valeur dans ce qui deviendra sur la fin une très forte réflexion sur le bonheur et

    l’engagement, bien plus l’expression d’une sympathie et d’une compréhension presque

    altruiste de l’humain.

    Paulina Enriquez s’impose comme une actrice remarquable, pleine de charisme, de personnalité et de sagacité et porte à bout de bras cette pièce […]. On en ressort ébahi et conquis »

    2/ Le Hoquet Parisien du 4 février 2010-lehoquet.wordpress.com

    «Si j’avais su que ‘Brèves de Tchekhov’ était un one-woman show, je serais probablement

    restée chez moi. Donc c’est tant mieux que je ne l’ai pas su car Paulina Enriquez vaut

    plusieurs acteurs. […] Elle à une voix unique, légèrement zézayante, qu’elle utilise avec brio

    dans tous ses rôles, qu’elle joue des enfants, une femme dominante ou un homme dont la

    flamme est rejetée. Enriquez est particulièrement habile lorsqu’elle endosse ce dernier rôle

    dans ‘Polinka’, il faut la voir martelant de ses poings la table à repasser tel King Kong alors

    que l’objet de sa fougue se rappelle de ce qu’elle a besoin d’acheter.[…] La nouvelle la plus

    difficile à réaliser peut être est la dernière, ou Enriquez s’assoie avec d’énormes lunettes et

    des paperasses pour seule compagnie et nous parle, tout simplement. C’est là peut être la marque d’un grand acteur, de pouvoir ne rien faire et rester tout de même captivant ».

  • 3/ Radio Aligre FM 93.1 Emission « Silence en Coulisse » dirigée par Sophie Demichel, le 11 février 2010.

    « C’est un Tchékhov qu’on n’attend pas ! »

    « Très beau spectacle ! » « Belle performance ! » « On sent que vous avez sorti de chaque

    nouvelle un caractère, un personnage avec quelque chose qui m’a frappée, c’est que c’est

    un Tchékhov qu’on n’attend pas ! L’opinion peut avoir une idée de Tchékhov qui est

    quelque chose de mélancolique, tragique, de la nostalgie pure […] il y a ça en arrière fond,

    mais vous avez sorti de Tchékhov quelque chose de moins tragique que d’habitude. […]

    On voit surgir des personnages qui peuvent être chacun de nous, à des moments donnés et

    [….] le caractère tragique de leur vie, qui est le caractère tragique de toute vie, se révèle à la

    fin […] il y a une forme de lien, de familiarité, de continuité entre tous […] une espèce de

    communauté d’humanité entre tous ces personnages […] vous ne les jouez pas d’une

    manière extérieure, ils vous habitent ! […]

    On sent que vous avez avalé une écriture, et c’est cette écriture qui parle et […] en

    l’occurrence pour l’écriture et pour ces personnages de Tchékhov, c’est magnifique parce

    que ce n’est pas la caricature du théâtre russe ! Ce texte, vous vous l’êtes réapproprié ! […]

    C’est drôle […]. Il y a des situations qui sont peut-être, à des moments, douloureuses où l’on sent le souffle tragique de la vie, de tout être, des gens, mais c’est un spectacle très drôle ! […] »

    Avignon Critique Off

    http://twitter.com/#!/AvignonCritique

    @AvignonCritique AVIGNON

    Critiques et bons plans en direct du Festival Off d'Avignon d'un groupe d'amoureux du

    théatre. Pour VOS coups de coeur : [email protected]

    @AvignonCritique Avignon Critique Off

    Festival Off 2011 Prix Interprétation Féminine Avignon Critique : Paulina Enriquez dans "Brèves de Tchékhov" - Philippe FERRAN

  • L’Équipe

    PAULINA ENRIQUEZ, adaptation et jeu

    Comédienne et metteur en scène franco-chilienne, Paulina Enriquez s'est d'abord formée avec

    l'auteur comédien et metteur en scène Clément Labail, puis avec le comédien et metteur Pierre

    Hoden, et enfin depuis trois ans avec le metteur en scène Philippe Ferran. Elle a également

    effectué des stages avec les metteurs en scène Ariane Mnouchkine (Commedia), et Philippe Awat

    (Shakespeare). De 2005 à 2010, Elle a joué dans Simply the Best de et m.e.s Clément Labail au

    théâtre du Club Dunois (Paris) ; 33 évanouissements (le Jubilé, L'ours, La demande en mariage,

    d'Anton Tchékhov)/ m.e.s Pierre Hoden au Théâtre Gérard Philipe ; L'Exilé Mateluna-La

    République- Pablo Neruda/3 pièces de et m.e.s Oscar Castro ; Le 11 septembre de Salvador

    Allende d'Oscar Castro/ m.e.s Adel Hakim au théâtre Aleph (Yvry Sur Seine) ; Les sorcières en

    Uniforme d'Armando Uribe Arce qu'elle a mis en scène à Gare au Théâtre (Vitry Sur Seine) et au

    Dansoir-Karine Saporta (Paris) ; Brèves de Tchékhov, seule en scène/ m.e.s Philippe Ferran au

    théâtre Darius Milhaud et à l'Aktéon Théâtre (Paris) ; Le Saint de Feu de Mario Monteforte

    Toledo qu'elle a mis en scène à l'Université de Nanterre Paris-Ouest.

    Elle jouera dans son seule en scène "Brèves de Tchékhov" mis en scène par Philippe Ferran, que la

    compagnie produit cette saison au Festival d'Avignon au Théâtre de l'Ange, tous les jours à 13h35

    du 8 au 31 juillet 2011.

  • PHILIPPE FERRAN, adaptation et mise en scène

    Auteur, compositeur et metteur en scène, Philippe Ferran a mis en scène une soixantaine de

    spectacles, écrit et adapté une vingtaine de pièces qui se sont jouées à Paris, et un peu partout

    dans le monde. Il a appris a faire du théâtre en dirigeant de jeunes comédiens débutants, qui

    s’appelaient alors Huster, Balmer, Catherine Ferran, Weber, Mesguisch, Villeret. Il a accompagné

    ce dernier près de vingt ans, et a réalisé avec lui tous ses one man shows, jusqu’à "la Contrebasse",

    de Patrice Süskind. Il a également appris la rigueur de son métier de metteur en scène et de

    producteur, en faisant tous les métiers du cinéma entre 1968 et 1984, dans plus de vingt-cinq

    long-métrages (cinéma et télévision). Stagiaire, deuxième et premier assistant de René Lucot,

    Josée Dayan, Yves Boisset, Claude Pinoteau, Elie Chouraquie, Jean-François Stévenin,… Adjoint

    de régie, régisseur général, directeur de production de Daniel Colas, Jean Saghols, Balhoul

    Balhoul, Juliet Berto, Claire Devers… Il a écrit des scénarii, composé de la musique de scène et de

    films pour les premiers court-métrages de sa sœur Pascale.

    De 1996 à 2008, il dirige la compagnie Pleins Feux qu'il a créée, et avec laquelle il a déjà monté 14

    spectacles, dont "le Jeu de l’amour et du hasard" à l’Atelier, "Phèdre" au Théâtre 14, et "Flûte ! …

    Champagne !!" d’après Courteline au Lucernaire ; les "3 Molière" au Vingtième Théâtre… Il a

    monté l'adaptation théâtrale du film de Jaoui-Bacri "Le Goût des autres" joué au Festival

    d'Avignon (édition 2007) et La Vieille Dame du Libraire (Festival 2008 et Paris). Collaborateur

    de Carabistouilles et Cie depuis 2008, il a coécrit et mis en scène « La Baba Yaga », qui s’est jouée

    à Avignon en 2009 et 2011 et au Lucernaire en 2010, et est repris tout l’automne 2011 à Paris. Il a

    également co-écrit et mis en scène « L’Odyssée de Monsieur Personne » qui s’est joué également

    au Lucernaire en 2010, et sera repris au Clavel-Paris à partir d’octobre 2011. Ces dernières années,

    il s’est consacré essentiellement à de jeunes comédiens, et à leurs one-man-shows : Aurélia

    Decker, Cédrick Spinassou, Laurence Ruatti, et Denis Barré. Leurs spectacles étaient également à

    l’affiche lors du festival Off d’Avignon 2011.

  • Infos pratiques :

    Fiche technique et dossier pédagogique en annexe sur demande.

    REPRISE AU FESTIVAL OFF D’AVIGNON 2011 Du 8 au 31 juillet

    à 13h35 Théâtre de l’Ange 15-17 rue des Teinturiers 84000 AVIGNON

    Les BRÈVES DE TCHEKHOV se sont déjà jouées à Paris :

    En 2010 à L’AKTÉON THEATRE, et en 2009 au THÉÂTRE DARIUS MILHAUD

    Contacts Production : CHARGÉE DE PRODUCTION ET ADMINISTRATION : Héloïse MARTIN [email protected]

    06 71 60 68 91 / 09 53 20 66 33

    CHARGÉE DE DIFFUSION : Pauline KLEIN [email protected]

    06 70 89 18 87

    Toutes les infos ici : http://www.carabistouillesetcie.com

  • Créée en 2008, par Héloïse Martin, Carabistouilles et Cie est une compagnie

    professionnelle protéïforme dont l'objectif est de promouvoir le spectacle vivant sous

    toutes ses formes par le biais de la création, de la production, de la diffusion et de la

    formation.

    Produisant et diffusant des créations dédiées au jeune public ("La Baba Yaga" en

    2009, "L'Odyssée de Monsieur Personne" en 2010), des spectacles classiques tout

    public ("Tartuffe" de Molière en 2010, "Brèves de Tchékhov" en 2011), et un one-

    man show subversif (Denis Barré dans "Vendredi Ravioli" en 2011), la compagnie se

    consacre également à la formation et à l'action sociale : ateliers hebdomadaires pour

    adultes et pour enfants, ateliers contes en zones sensibles, stages, école du

    spectateur... Son action est en constante réflexion et en développement.

    LES AUTRES SPECTACLES DE LA COMPAGNIE :

    La Baba Yaga, d’après les contes russes

    pour rire et frémir en famille à partir de 4 ans

    Création 2009

    Reprise à Paris à partir du 10 septembre. Dossier sur demande.

    L’Odyssée de Monsieur Personne, d’après Homère,

    Une plongée fantastique dans l’Odyssée à partir de 5 ans

    Création 2010

    Reprise à Paris au Théâtre Clavel à partir du 1er octobre. Dossier sur

    demande.

    Denis Barré dans Vendredi Ravioli, un one man show féroce, mis en

    scène par Philippe Ferran.

    Création au Festival Off d’Avignon 2011. Dossier sur demande.