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Mardi 3 Février 2015 3 ANALYSE • Nœud routier, trémies, pont … • Le tout pour un montant de 657 millions de DH LA connectivité est un axe majeur pour le rayonnement d’un centre finan- cier international. Pour capitaliser sur le hub CFC, un investissement global de 657 millions de DH sera débloqué, dans le cadre du plan de développement 2015- 2020, pour l’amélioration de l’accès à la ville nouvelle de Casa-Anfa. Un appel d’offres a d’ailleurs été lancé le 12 janvier dernier pour sélectionner l’entreprise qui va réaliser les études d’avant-projet pour trois chantiers d’envergure. Il s’agit du réaménagement du nœud (A), échangeur à l’intersection de l’autoroute urbaine et de la RN11 (devant le siège de l’OCP). Celui-ci facilitera le trafic sur la route d’El Jadida, les facultés, Sidi Maârouf et le pôle Ca- sa-Anfa. Le deuxième axe de ce chantier concerne le réaménagement du carrefour des préfectures, intersection de la RN1 et du boulevard des Préfectures (Technopark, route d’El Jadida). Quant au troisième, il prévoit la réalisation d’une trémie et d’un pont au niveau du carrefour Al Qods (plus connu sous le nom Azbane). «Le réaménagement de ces infrastruc- tures permettra d’améliorer l’accessibilité au pôle Casa-Anfa et plus spécialement à la place financière de Casablanca (CFC) à partir des axes me- nant respectivement de Rabat, El Jadida et l’aéroport Mo- hammed V», précise- t-on auprès de Casa Transports, maître d’ouvrage délégué en charge de la réalisa- tion des études et des travaux. D’ailleurs, l’ou- verture des plis pour désigner l’entreprise qui réalisera l’étude d’avant-projet est pré- vue le 26 février. «A l’issue des études, la prochaine étape consistera à désigner les entreprises qui vont réaliser les travaux», poursuit la même source. Plusieurs entreprises de construction seront sélectionnées à l’issue d’un appel d’offres pour la réalisation des 3 projets. Si CFC façonne sa connectivité le calendrier initial est respecté, la livraison des trois projets doit intervenir dans trois ans, soit en 2018. A signaler que sur le budget de 657 mil- lions de DH consacré à la réalisation de ces projets, 69 millions de DH seront déblo- qués par le budget général de l’Etat, 100 millions par la DGCL (direction générale des collectivités locales), 269 millions par la CUC et 219 millions par l’AUDA. Ces projets rentrent dans le cadre du volet «voiries et infrastructures routières» du plan de développement de Casablanca 2015-2020. Une enveloppe globale de 10 milliards de DH est consacrée à des pro- jets visant à fluidifier la liaison routière entre Casa Finance City et l’aéroport Mo- hammed V (dont le pont à haubans de Sidi Maârouf), des caméras de vidéosur- veillance sur les principales artères de la ville, une autoroute Tit Mellil-Berrechid... o Aziza EL AFFAS Maquette de ce que sera le pont à haubans de Sidi Maârouf, dont le coût global s’élève à 316 millions de DH. C’est l’un des ouvrages d’art qui vont fluidifier la circulation au niveau du carrefour de Sidi Maârouf et améliorer l’accès à l’aéroport de Mohammed V Source: CUC

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Mardi 3 Février 2015

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AnAlyse

• Nœud routier, trémies, pont …

• Le tout pour un montant de 657 millions de DH

La connectivité est un axe majeur pour le rayonnement d’un centre finan-cier international. Pour capitaliser sur le hub CFC, un investissement global de 657 millions de DH sera débloqué, dans le cadre du plan de développement 2015-2020, pour l’amélioration de l’accès à la ville nouvelle de Casa-anfa. Un appel d’offres a d’ailleurs été lancé le 12 janvier dernier pour sélectionner l’entreprise qui va réaliser les études d’avant-projet pour trois chantiers d’envergure. Il s’agit du réaménagement du nœud (a), échangeur à l’intersection de l’autoroute urbaine et de la RN11 (devant le siège de l’OCP). Celui-ci facilitera le trafic sur la route d’El Jadida, les facultés, Sidi Maârouf et le pôle Ca-sa-anfa. Le deuxième axe de ce chantier concerne le réaménagement du carrefour

des préfectures, intersection de la RN1 et du boulevard des Préfectures (Technopark, route d’El Jadida). Quant au troisième, il prévoit la réalisation d’une trémie et d’un pont au niveau du carrefour al Qods (plus connu sous le nom azbane).

«Le réaménagement de ces infrastruc-tures permettra d’améliorer l’accessibilité

au pôle Casa-anfa et plus spécialement à la place financière de Casablanca (CFC) à partir des axes me-nant respectivement de Rabat, El Jadida et l’aéroport Mo-hammed V», précise-t-on auprès de Casa Transports, maître d’ouvrage délégué en charge de la réalisa-tion des études et des travaux.

D’ailleurs, l’ou-verture des plis pour désigner l’entreprise

qui réalisera l’étude d’avant-projet est pré-vue le 26 février. «a l’issue des études, la prochaine étape consistera à désigner les entreprises qui vont réaliser les travaux», poursuit la même source.

Plusieurs entreprises de construction seront sélectionnées à l’issue d’un appel d’offres pour la réalisation des 3 projets. Si

CFC façonne sa connectivitéle calendrier initial est respecté, la livraison des trois projets doit intervenir dans trois ans, soit en 2018.

a signaler que sur le budget de 657 mil-lions de DH consacré à la réalisation de ces projets, 69 millions de DH seront déblo-qués par le budget général de l’Etat, 100 millions par la DGCL (direction générale des collectivités locales), 269 millions par la CUC et 219 millions par l’aUDa.

Ces projets rentrent dans le cadre du volet «voiries et infrastructures routières» du plan de développement de Casablanca 2015-2020. Une enveloppe globale de 10 milliards de DH est consacrée à des pro-jets visant à fluidifier la liaison routière entre Casa Finance City et l’aéroport Mo-hammed V (dont le pont à haubans de Sidi Maârouf), des caméras de vidéosur-veillance sur les principales artères de la ville, une autoroute Tit Mellil-Berrechid...o

Aziza EL AFFAS

Maquette de ce que sera le pont à haubans de Sidi Maârouf, dont le coût global s’élève à 316 millions de DH. C’est l’un des ouvrages d’art qui vont fluidifier la circulation au niveau du carrefour de Sidi Maârouf et améliorer l’accès à l’aéroport de Mohammed V

Source: CUC

Casablanca

Réseau diversifié de partenariats internationaux• La place s’allie avec 6 centres financiers dans le monde

• Marché de capitaux, assu-rance, formation… des axes de collaboration divers et variés • D’autres partenariats sont en négociation

CASABLANCA Finance City (CFC) a parcouru du chemin depuis sa création. En l’espace de 4 ans et demi, le centre financier de la capitale écono-mique est aujourd’hui opérationnel. Il a même outrepassé ses objectifs en parti-culier pour attirer les sociétés. Fort de ses nombreux road-shows à l’internatio-nal et de ses partenariats avec d’autres places financières dans le monde, Casa-blanca Finance City Authority (CFCA), l’organe de promotion, est parvenu à séduire pas moins de 62 sociétés, une véritable prouesse pour une place qui n’a pas encore d’existence physique (les pre-mières livraisons immobilières ne sont prévues que pour 2017).

A titre d’exemple, le centre financier du Qatar a, à peine, attiré 130 entre-prises, 10 ans après sa constitution. Ce nombre pour le cas de CFC paraît, tout à fait, réalisable dans les deux prochaines années à la fois en raison de son posi-tionnement orienté vers l’Afrique et des atouts du pays.

D’ailleurs, l’autorité de la place pré-voit de porter le nombre de ses pension-naires à 100 d’ici fin 2015. Elle pourra, pour ce faire, compter sur la modifica-tion du cadre légal régissant CFC qui a élargi les sociétés cibles aux prestataires de services d’investissement (PSI), aux sociétés exerçant des métiers et services liés à la gestion de portefeuille et aux holdings. Les conditions d’éligibilité au statut CFC ont même été étendues aux bureaux de représentation et aux succur-sales. En attendant, les entreprises qui ont opté pour CFC ont déjà démarré, pour certaines, leurs activités. Pas moins de 13 sont déjà actives dans les métiers de la banque et l’assurance. Si 13 sont dans le conseil juridique et stratégique, 18 sont des sociétés de gestion, dont le prestigieux fonds Africa 50, et 16 sont des entreprises non financières.

Au-delà de ses statuts, l’autorité du hub financier de Casablanca s’est alliée avec pas moins de 6 autres promoteurs des plus grandes places financières dans

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ANALYSE

le monde. A commencer par Singapour, le 4e centre au monde. A travers cette alliance, CFC s’est véritablement fait connaître aux yeux du monde. La colla-boration entre les deux places est ainsi effective sur les aspects de marché de capitaux et d’arbitrage.

Après l’Asie, CFC s’est tourné vers l’Europe en se liant à Luxembourg pour bénéficier de son expertise dans les do-maines des fonds d’investissement et de la banque privée, mais aussi sur les vo-lets de la gestion de patrimoine et d’ac-tifs, de l’assurance et la réassurance ainsi que le corporate finance et la finance structurée. CFC s’est ensuite orienté vers la City de Londres pour développer les aspects du marché des dérivés et de la

formation, notamment. Après Londres, CFC s’est associé à Paris pour son inno-vation financière et pour sa promotion à l’international. Les deux derniers parte-nariats ont été conclus avec l’Ile Maurice sur la coopération dans les domaines de capital-investissement ainsi que sur les

aspects transverses du doing business et avec Montréal pour son expérience des produits dérivés, de la gestion des retraites, des financements de projets d’infrastructures et la gestion des risques financiers.

La conclusion de ces alliances straté-giques dans le monde a été plus que bé-néfique pour CFC. Justement, le promo-teur de la place compte nouer d’autres collaborations avec une place finan-

cière d’Amérique latine et une autre d’Asie.

En plus des aspects du doing bu-siness, ces partenariats lui ont permis de faire un bond de 11 places au classement des meilleurs centres financiers dans le monde pour se hisser à la 53e position pour sa seconde apparition dans le pal-marès dépassant l’Ile Maurice. Cela a été également rendu possible grâce au cadre institutionnel et réglementaire adéquat puis un régime fiscal avantageux. A cela s’ajoutent la formation, la disponibilité à Casablanca des principales certifica-tions internationales dans les services financiers (CFA, CISI, CII). Idem pour le volet justice pour lequel un cycle de formation pour les juges du tribunal de commerce de Casablanca a été mis en place.

S’en est suivi le lancement officiel du Centre international marocain d’arbi-trage. CFCA est parvenu, en parallèle, à obtenir la facilitation à la création d’en-treprises en 48 h pour les sociétés CFC, à la délivrance de permis de travail et de séjour, mise en place de fast tracks dédiés pour les différentes démarches administratives… Tout est mis en place ou presque pour faire aboutir le projet. ❏

Moulay Ahmed BELGHITI

CFC relié à tous les continents➨➨➨

Pour réagir à cet article:[email protected]

Réseau diversifié de partenariats internationaux

Suite à la conclusion de 6 partenariats avec 6 places financières internationales, Casablanca Finance City rayonne déjà sur le monde. Désormais, la légitimité de l’offre Maroc n’est plus à prouver

Source: CFC

SI l’offre immobilière, qui fait partie des points de compétitivité d’une place,

n’est toujours pas prête (sa livraison est prévue pour 2017), il y a un aspect émi-nemment plus important qui avance peu ou pas du tout. Il s’agit du cadre légal du marché des capitaux qui est quasiment au statu quo. Plusieurs textes d’application sont toujours attendus. Celui sur l’indépendance du CDVM ou encore sur l’ouver-ture du capital de la Bourse de Casablanca. Il est, en effet, primordial d’arriver à démutualiser la gouvernance au sein de la Bourse en introduisant des administra-teurs indépendants dans ses organes de décision. L’application des textes relatifs au marché à terme et aux ventes à découvert est aussi importante compte tenu de l’illiquidité de la Bourse. Il est de plus important d’enrichir l’offre des produits que peut proposer la Bourse. Cela permettra ainsi une augmentation substantielle du nombre d’introductions particulièrement des entreprises étrangères. ❏

Quelques bémols tout de même

➨➨➨

• Les certifications profession-nelles avec Londres

• Les textes sur les marchés de capitaux avec Singapour

• Etudes sur la désintermé-diation et le financement en Afrique avec Paris

- L’Economiste: Quels sont concrè-tement vos objectifs pour 2015?

- Saïd Ibrahimi: Nous avons à la fois des objectifs quantitatifs et qualitatifs. Pour ce qui est du quantitatif, nous envi-sageons d’atteindre 100 entreprises CFC d’ici la fin d’année. Cela représente 40 sociétés de plus qu’en 2014. Sur le volet qualitatif, en particulier dans le doing bu-siness, nous voulons aller plus loin dans ce que nous avons réalisé jusque-là. Nous avons aujourd’hui une idée claire pour

sommes en train de préparer un travail conjoint sur tout ce qui est désintermé-diation et financement de l’économie en Afrique. Nous ferons un événement ensemble cette année pour ce volet qui est bien avancé. Avec Luxembourg, une convention a été signée entre les deux régulateurs pour mettre en liaison les brokers des deux places. Notre objectif est que les structures de droit marocain supervisées par le CDVM puissent com-mercialiser des produits Usits qui vont donner de la profondeur considérable à notre industrie de fonds d’investissement.

- Que dire de l’état de la Bourse? - La Bourse est toujours bancale. Ça

n’avance toujours pas. Nous sommes for-cés de constater que les textes sont encore dans le circuit d’adoption. o

Propos recueillis parMoulay Ahmed BELGHITI

aller davantage dans la facilitation de pro-cédure. Nous allons démarrer les process. Ceci étant dit, sur le volet doing business, nous avons des choses qui fonctionnent extrêmement bien. En effet, tout ce qui est délivrance de visas, de permis de séjour, de permis de travail, création de société… tout cela fonctionne très bien. Il s’agit là

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AnAlyse

d’un de nos points forts. S’il y avait un classement du doing business spécifique à CFC, nous n’aurions pas le classement global du Maroc.

Au niveau de connectivité dans le sens de partenariat à l’international, nous avons obtenu une première alliance dans le continent américain et nous comptons en conclure une seconde en Amérique du Sud avant d’aller en Asie. L’objectif est toujours d’améliorer la connectivité à l’in-ternational, de faire connaître Casablanca donc le Maroc comme la porte d’entrée vers l’Afrique du Nord et subsaharienne. Il faut que les gens nous connaissent.

- Où en êtes-vous des retombées des différents partenariats avec les autres centres financiers?

- Sur chacun des partenariats que nous avons conclus, il y a eu des retombées concrètes. Avec Singapour, nous avons réalisé tous les nouveaux textes sur les marchés de capitaux. Avec Londres, nous avons concrétisé tout le volet des certifi-cations professionnelles. Avec Paris, nous

CFC: «Des retombées pour chaque partenaire»➨➨➨

Pour réagir à cet article:[email protected]

Saïd Ibrahimi, DG de CFC Authority: «Sur le volet doing business, nous avons des choses qui fonctionnent extrêmement bien. Tout ce qui est délivrance de visas, de permis de séjour, de permis de travail, création de société…» (Ph. L’Economiste)