naïar draka

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300 ans avant La guerre des élus, l'histoire était en marche. Partez à l'aventure avec le prince Avelon dans cette courte nouvelle et poursuivez les Naïar Draka.

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NAÏAR DRAKA

Romain Godest

Cette nouvelle se situe trois cents années avant La guerre des élus, premier tome de la

pentalogie Le sort de Gaia, en vente sur la librairie Saisons d’écriture et sur Amazon.

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Environ trois cent ans avant le règne du roi Peladen, son aïeul le roi Pranar gouvernait le

royaume de Valom avec fermeté et enseignait à son héritier le prince Perion les rouages de la

politique. Les journées étaient mornes pour le futur monarque et il enviait parfois son frère

cadet, le prince Avelon. Ce dernier était un homme élancé à la longue chevelure aussi noire

que la nuit. Sec et musclé, il était un parfait combattant aimant les combats et l’aventure et ne

se souciant guère des affaires du royaume.

Son père lui avait souvent rappelé qu’il n’était pas l’héritier et il agissait en conséquence.

Doté de pouvoirs magiques mineurs, il était néanmoins le seul de sa lignée à en détenir et le

maître magicien se félicitait d’avoir un élève de sang royal, car un tel apprenti était rare.

Pourtant, Avelon manquait de concentration. Dès qu’une information lui parvenait concernant

un problème dans un village, il intervenait. Il vivait pour son peuple. Et justement, son ami

accourait vers lui avec une nouvelle des moins réjouissantes pour les concernés, mais des plus

pétillantes pour le prince.

— Avelon, dit l’homme, un groupe de mercenaires attaque les villages entre Dresden et le

mont d’Erban.

— Qu’attendons-nous alors ? s’enquit Avelon.

— Attends ! J’ai encore mieux. Ils sont menés par un mage noir et cherchent des reliques

très précieuses.

Le prince mit une grande claque dans le dos de son ami et sourit franchement.

— Mon vieux Pok, voilà une aventure qui s’annonce bien. Va chercher Alia et Mokror et

dit leur que nous partons dans l’après-midi.

Avelon, le regard déjà chargé d’aventures, observa son ami s’en aller à toute allure. Pok

était le diminutif de Pokarson, nom nordique donné à la moitié du peuple des Alctars. Ces

gens-là manquaient cruellement d’originalité, mais personne ne leur disait. Leurs noms se

ressemblaient et leur morphologie également : grand et fort avec un visage carré et des nattes

blondes. Les deux hommes se connaissaient depuis l’adolescence et étaient comme des frères.

Avelon avisa son père et son frère de son départ. Les deux hommes étaient habitués aux

frasques guerrières et farfelues du jeune prince et ne s’en étonnèrent donc pas. L’après-midi

arriva rapidement et il rejoignit ses amis à la sortie de la cité royale de Salum. Alia arborait

son habituelle et néanmoins superbe queue de cheval rousse qui contrastait parfaitement avec

son teint laiteux alors que Mokror faisait office de chien de garde à ses côtés. Mi-homme mi-

orque, il mesurait près de deux mètres et sa peau sombre était gonflée sous ses muscles. Fort

heureusement son visage avait majoritairement hérité des traits humains.

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Des armes tout autour du corps, les quatre compagnons prirent la route avec les chevaux

amenés par Pok. Le soleil brillait dans le ciel et une légère brise de mer les encourageait dans

leur aventure.

— Qu’en est-il des reliques ? demanda Alia.

— J’en sais très peu, répondit Pok, comprenant ce que son amie désirait connaître. Il

s’agirait d’une coupe d’après ce que j’ai compris.

Alia s’intéressait à l’or et uniquement à l’or. Elle aimait l’aventure quand la tâche était

récompensée et ne se souciait guère du sort des villageois. Pok, quant à lui, suivait

systématiquement Avelon et Mokror aimait simplement tuer en toute légalité. Les quatre amis

avaient des aspirations très simples et cela facilitait grandement leurs échanges.

Ils chevauchèrent pendant deux jours, dormant à l’orée d’un bois et mangeant quelques

morceaux de viande séchée emportés pour la route.

Au matin du troisième jour, ils arrivèrent dans un village où plusieurs chaumières étaient

noircies par le feu. Les villageois se cachèrent immédiatement, craignant ces visages inconnus

et la présence du semi-orque. Le prince lui-même ne fut pas reconnu, mais c’était souvent le

cas en-dehors des grandes cités.

Bientôt un homme de haute stature osa venir à leur rencontre.

— Que voulez-vous ? demanda-t-il sans détour.

— Punir ceux qui vous ont causé du tort, répondit simplement Avelon.

— Votre tête ne m’est pas inconnue, reprit le villageois. Ne seriez-vous pas de la famille du

vieux Marton, celui qui vit à la sortie de la forêt ?

— Pas vraiment, non…

— C’est le prince Avelon, coupa Pok. Témoigne ton respect et dis-nous ce que tu sais sur

ceux qui ont brûlé vos maisons.

— Le prince…excusez-moi, répondit confusément le villageois. Je ne vous avais pas

reconnu.

— Qu’importe. Dis-nous tout !

Le villageois allait s’agenouiller, mais Avelon lui fit signe de rester debout. Il commença

alors son récit.

— Ils sont arrivés pendant la nuit, vêtus de noir, dit-il d’une voix qui trahissait le chagrin.

Les cris des femmes résonnent encore dans mon esprit, puis ceux des enfants…les hommes

prirent les armes, mais les villageois ne sont pas des soldats. Ceux qui ont brûlés nos maisons

l’étaient en revanche.

— Que dis-tu ? demanda Avelon. En es-tu certain ?

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— J’ai servi sur les remparts de Kongsdal lors de la bataille d’Och. Cela ne fait aucun

doute. Ils suivaient une tactique militaire très ordonnée, fouillant uniquement certaines

maisons, celle où vivaient les fillettes. C’est du moins le constat auquel je suis arrivé. Ces

hommes suivaient les ordres d’une hiérarchie et agissaient avec patience. Lors de l’assaut, j’ai

aperçu un homme vêtu d’une longue toge noire semblable à celle des magiciens des grandes

cités.

— Des soldats, répétait Avelon le regard devenu aussi noir que la nuit. Et pour les fillettes,

tu es sûr de toi ?

— Pas le moindre doute monseigneur. Seules les maisons où vivaient les fillettes ont été

attaquées et brûlées. Les hommes et femmes tombés ce soir-là sont ceux qui se sont opposés

aux corbeaux de nuit pour protéger leurs filles. Ils cherchent quelqu’un, mon prince. Ils

cherchent une enfant.

Alia et Mokror restèrent de marbre devant le récit de l’ancien soldat. Leur compassion

n’allait pas au monde des hommes. La jeune femme avait connu la nature avilissante de sa

race et avait subi des hommes les pires châtiments. Elle avait connu la douleur et la

souffrance et son cœur était désormais de pierre. Avelon le savait et l’appréciait aussi pour cet

aspect de sa personnalité. Cela la rendait plus fiable que n’importe quel soldat. Mokror, pour

sa part, vivait parmi les hommes depuis sa naissance, mais le sang orque qui coulait dans ses

veines avait fait de lui une bête de foire qu’on raillait autant qu’on redoutait. Il s’était donc

forgé une carapace indestructible qui faisait désormais parti de lui.

Le prince et son ami Pok se figèrent devant le villageois et les fâcheuses nouvelles qu’il leur

apprenait. Ces mercenaires, car les corbeaux de nuit tels qu’ils les nommaient n’étaient plus

des soldats, suivaient un autre dessein que le pillage ou le meurtre. Ce mage noir intriguait

plus sérieusement Avelon. En bon fils de monarque, il aurait dû en informer son père, mais il

n’en fit rien.

— Sais-tu vers où ils se sont rendus ?

— Un de nos forestiers les a suivis à distance. Ils sont remontés vers le mont d’Erban.

Prenez garde monseigneur, ce mage noir semble savoir ce qu’il fait.

Les paroles bienveillantes de l’homme ne firent que résonner aux oreilles du prince dont le

regard se tournait déjà vers la montagne. Pok sortit quelques pièces d’or de la bourse qui

pendait sur le flanc de son cheval et les tendit au villageois.

— Cela ne ramènera pas vos morts, mais ça aidera les familles.

Les quatre compagnons quittèrent le village sans perdre de temps et firent route au nord-est.

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— Qu’en penses-tu ? demanda Alia au prince.

— Il faudra être méfiant. Si ces hommes sont des anciens soldats, notre mission sera plus

difficile. De plus, il nous faut connaître au plus vite les desseins de ce mage noir, quelle est

cette fillette qu’il cherche et pourquoi ? De toute évidence ils ne cherchent pas uniquement

des reliques.

— Je ne vois pas la couleur de l’or dans cette histoire.

— Peu importe, coupa sèchement Avelon. Ton indifférence pour les morts n’a d’égal que ta

soif d’or. Je t’en donnerai à notre retour si tel est ton souhait. Pour l’instant, retrouvons la

piste de ces corbeaux de nuit sans plus tarder.

Le prince connaissait les faiblesses de ses amis, mais l’aventure prenait une étrange

tournure et il avait besoin de leur soutien total.

— Il n’y a que deux routes pour gravir le mont d’Erban : le chemin du sel et la voie des

pages.

Avelon se tourna vers Mokror.

— La voie des pages, répondit le semi-orque.

Les orques étaient connus pour leur instinct animal très développé et le prince se fiait

souvent à l’intuition de son ami.

— Allons-y !

Ils chevauchèrent pendant plusieurs heures jusqu’au soleil couchant avant d’arriver au pied

du mont. Voilà une heure qu’ils avaient emprunté la voie des pages et l’instinct de Mokror

s’était avéré une fois de plus judicieux. Les corbeaux de nuit avaient laissé des traces

évidentes qui rassurèrent Avelon. Si ces hommes étaient des combattants, ils n’étaient pas des

soldats d’élite.

Alia était une excellente pisteuse et ouvrait la marche. Dès qu’elle doutait, elle posait pied à

terre et restait aussi immobile que silencieuse. Alors qu’elle examinait le feuillage au sol, elle

s’arrêta net et sortit les deux épées sanglées dans son dos. Alertés, ses compagnons

descendirent de cheval et firent de même, le semi-orque brandissant une hache terriblement

grande. Avelon ne pouvait s’empêcher de sourire dès que son ami élevait ainsi son arme. La

force de Mokror était telle qu’il pouvait trancher un homme en deux des épaules à l’entre-

jambe.

Pok patientait, son épée de combat à la main, avec un sang-froid toujours égal dans ces

circonstances. Seul le prince peinait à se tempérer. Son caractère impétueux et audacieux le

poussait systématiquement à faire le premier pas.

— Qu’as-tu repéré ?

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— On nous observe, sur la gauche.

Soudain, une bête monstrueuse bondit sur eux et abattit sa patte sur Avelon. Par chance, le

prince pivota et les griffes lacérèrent le bois du bouclier maintenu sur son dos. Alors qu’il

roulait au sol, la tête de l’animal se posa à quelques centimètres de son visage. Il crut sa

dernière heure arrivée, mais Avelon comprit rapidement qu’il n’en était rien. La hache de

Mokror avait fauché la bête dans son élan prouvant qu’il pouvait également trancher un

animal en deux.

Le jeune prince se releva avec l’aide du bras musclé de Pok et sourit.

— Toujours dans la finesse mon vieil orque.

Mokror émit un léger grognement, car il détestait que le prince l’appelle ainsi. Il était

malgré tout le seul à pouvoir le faire sans perdre la tête. Le semi-orque essuya le métal de son

arme sur le pelage noir charbonneux de l’animal alors qu’Alia l’examinait déjà de près.

— C’est un pharamine, annonça-t-elle. Cela ne fait aucun doute.

— Les pharamines sont habituellement blanc, rétorqua Pok.

— Ce sont des démons mineurs qui ressurgissent parfois à cause de la magie noire. Celui-ci

est un pharamine d’une classe supérieure. Le mage noir doit user d’une force plus grande que

nous ne le soupçonnions, reprit-elle en regardant Avelon.

— Peu importe, conclut le prince. Ce démon est mort et son maître suivra bientôt. Le

repère doit être proche. Laissons les chevaux ici.

Les quatre amis reprirent leur route sur la voie des pages en restant sur leurs gardes. C’est

alors qu’Alia stoppa l’avancée et fit signe à ses compagnons de la suivre sans bruit. Ils

sortirent du sentier et s’engouffrèrent entre les arbres. La végétation se faisait de moins en

moins présente et les ifs et autres conifères présents se mourraient. La magie noire était à

l’œuvre en ces lieux.

Subitement, La jeune femme se figea et amena sa main droite sur la garde d’une de ses

épées.

— L’entrée est là, dans la montagne.

Avelon s’approcha furtivement et découvrit à son tour l’ouverture dans la pierre et quatre

hommes qui la gardaient.

— Il nous faut un plan, précisa-t-elle.

Mais le prince était déjà engagé et chargeait les mercenaires épée en main. Il fendit la

poitrine du premier qui n’eut pas le temps de dégainer alors que le deuxième voyait déjà sa

tête tomber au sol. Avelon était un formidable combattant. Agile et précis, peu d’hommes

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pouvaient rivaliser avec lui en combat rapproché. Ainsi, ses amis n’eurent pas le temps

d’intervenir, les quatre mercenaires gisant sur le sol rocailleux du mont d’Erban.

Alia s’agenouilla et dévoila une marque sur la clavicule d’un des hommes.

— Je n’ai jamais vu ce symbole, soupira-t-elle.

— Moi si, vociféra Pok.

Ses amis le dévisagèrent. Le guerrier nordique était grave et un flot de colère semblait

s’emparer de lui. Le prince l’avait déjà vu s’embraser de la sorte et il ne pouvait le laisser

succomber une fois de plus à cette fureur. Pas maintenant.

— C’est le symbole des Naïar Draka, une caste nécromancienne fondée au sein de mon

peuple les Alctars. Quand j’ai quitté mon pays, nous pensions avoir éradiqué cette secte noire.

De toute évidence, nous avions tort.

La lune faisait briller les yeux bleus acier de Pok et il serrait si fort la poignée de son épée

que ses phalanges blanchissaient.

— Calme-toi, intervint Avelon en posant une main sur l’épaule de son ami pour le rassurer.

Nous allons trouver ces Naïar et les tuer pour de bon.

Le regard bienveillant du prince parvint à apaiser l’Alctar et les quatre compagnons

s’engouffrèrent dans la montagne. L’air était chaud et humide et l’équipe avançait en silence.

Une faible lueur leur permettait de progresser sans peine. Après avoir parcouru une

cinquantaine de mètres, ils débouchèrent sur une grotte éclairée par des torches. Deux

mercenaires s’entretenaient autour d’un feu sans prendre garde aux quatre compagnons qui

s’approchaient à pas de loup.

Alia et Avelon les égorgèrent sans qu’ils aient le temps de donner l’alerte.

— C’est tout de même étonnant qu’il n’y ait que deux gardes, chuchota la jeune femme.

— Continuons, ordonna le prince.

Ils suivirent un passage éclairé sur une autre cinquantaine de mètres, s’enfonçant un peu

plus dans la montagne. Une atmosphère maléfique semblait remonter des profondeurs de la

terre, de ses entrailles. La magie noire est à l’œuvre en ce moment même, songea Avelon.

Le mal était proche. Il usa de sa magie et la main qui empoignait son épée s’enveloppa

d’une flamme verte qui semblait vouloir jaillir à tout instant. Ses amis comprirent. Le prince

avait senti la présence du mage noir.

La sortie du tunnel se dévoila et ils constatèrent l’affreuse vérité. La secte des Naïar Draka

accomplissait en ce moment-même un sacrifice. Ils avaient débuté un rite nécromancien. Le

mage noir tenait dans sa main une dague ensanglantée. Il était trop tard. Le corps d’une fillette

gisait à ses pieds, la gorge teintée de sang.

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La scène défila dans l’esprit du prince aussi vite qu’un cheval au galop. Puis, dans un

hurlement de terreur, Pok l’Alctar abattit son épée sur le premier mercenaire présent. Ils

étaient une trentaine et n’avaient aucune chance. La rage qui habitait le guerrier nordique était

incontrôlable et celle de ses compagnons ne l’était pas moins. Même Alia fut touchée par la

vue du corps inanimé de l’enfant.

Le combat dura quelques minutes seulement. Mokror fauchait tous les hommes qui se

présentaient devant lui tandis qu’Avelon se frayait un passage jusqu’au mage noir. Ce dernier

tenta de lui jeter un sortilège, mais il le repoussa de sa main enflammée. Les nécromanciens

étaient de puissants sorciers, mais leurs pouvoirs étaient presque inutiles en combat. Le prince

fit bientôt face au mage. Son air cadavérique le dégouta, mais son regard se tourna très

rapidement vers la fillette. La peine et la rage l’envahissait.

Il enfonça simplement son épée dans le corps du nécromancien qui n’opposa aucune

résistance. Il sourit même.

— Pourquoi souris-tu démon ? vociféra le prince.

— Parce qu’il viendra bientôt dans notre monde, le rite est achevé.

— Qui ? De qui parles-tu ? hurla-t-il.

Le mage noir cracha du sang alors qu’Avelon l’agrippait fermement.

— Réponds-moi ! Qui ?

— Le guetteur, souffla-t-il, et quand il sera là, le monde tel que tu l’as connu disparaîtra.

Le sorcier mourut sur ces derniers mots.

Alia, Pok et Mokror avaient tué tous les mercenaires et un charnier humain emplissait

désormais la salle de sacrifice des Naïar Draka.

— Partons, dis simplement le prince. Nous n’avons plus rien à faire ici.

Leur mission accomplie, les quatre compagnons quittèrent le mont d’Erban sans remarquer

le vieil homme qui observait leur départ à l’abri des arbres.

Les prophéties se réalisent une fois de plus, songeait-il. Le moment est venu pour moi de

reprendre ma place.