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L'Appel (Paris. 1855) Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

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  • L'Appel (Paris. 1855)

    Source gallica.bnf.fr / Bibliothque nationale de France

  • L'Appel (Paris. 1855). 1855/05/13.

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  • :' SOMMAIRE. :' ,! jA noslecteurs: A. Morand.L'Exil de l'me:

    llermance Lesguillon.-De la rgnrationmorale par l'tude: P. Benreld.

    De la plagede Livourne, Posie:E,fdulier.- Det l'En-seignement anatomique:DrDupr. La FeUline:Barrillot" Bibliographie : ClaudeGenoux.

    Quatrains: d'Orhandale.- L'lveCriquet. E. de St-Point.-Feuilleton ? Ma-monville: E. Menault. Mac-Yvor: A. Guyard.'TA1P 1P 11 .,-'d";,':Nous entreprenons unetche dim-

    cHe. "- ! ,',' ;': :',; ;NousVoulons donner, autant qu'il

    sera en notre pouvoir, lagloire et I3publicitceuxquiont un talent relet qui sont dshrits. de **gloire etdepublicit

    Nous ouvrons donc journal otoutcrivainlaborieux,ayant lafoi artistique, aimant lebeau etle vrai;puisse,prwluire.sesuvres,-prendreplaccet combattredansJa nouvellealie '::';"',: J' ,1..",l"

    Nous n'excluons personne, mais*nousappelons nous les jeunes gens

    surtout: notre gnration n'a plusrien attendre des vieillards, nouscrivait, il y a quelques jours, unhomme bien respectable et> profondphilosophe.

    -Il a peut-tre raison.

    Voyons donc ce que pourront lesjeunes gens; ,',.,:: ;', ';

    Voyonssi la gnration qui surgitrelveranotre vielle socitcorrom-pue et gangrene. :' r:'h, Voyons si leslettres ont dit leurdernier mot, et sitout ce qui manedu cur et del'imagination est mort.

    Voyons si cettelittraturemercan-tile etsansides,quia tout envahidepuis;quelques annes,doit dfiniti-vementremporter,et silemarchandde lignesaurapour lui gloire ethon-neurtandisjque( le puvre poteetle penseurdemeurerontinconnus etiftourroiiidemisre.;!cL[ 'd' '"," l',' 'I)' ,',' (-,

    Maisnoussentons que nousne pou-vons rienpamos propresforces; voilpourquoinoiis,cherchonsgrouperautour de nous un faisceaud'holnmesintelligents; voil pourquoi,tout en

    .-", .,..

    'iayant pour but de mettre tajeunesseen

    lumire,nous nous appuyons sur

    les sages conseils d'hommes qui ontfait leurs preuves et quine ddaignentpas de se mettre dans nos rangs: s'ilssont vieux parl'ge, ilssont jeunespar le cur. t vv;Quand une nouvelle cole parat,elleveut toujoursrenverser les au-tres ; c'est l unsystmequi n'est pasle ntre;nousprenons le beau par-tout o il se trouve, chez les classiquescommechez lesromntiques; nousadmironsceux-ciet celane nousem-pche pas de regarder. Phdre commeun chef-d'uvre: Corneille et Hugo,Racine et Lamartine sont nos yeuxde puissantsgnies, lesuns.aussi bienqueles autres. - : > a ','Nous neconcevonspas lefondSansla forme,la formesanstefondetnousviseronstoujours; autant qtienost'fr-ees; nous le permettront,, epn!r.-ffldeux quallittsqui nous semblentessert-tiplieiieS.iiAsi

    ,.;UAppd sera surtout un journal mi-

    @

  • litant, une protestation incessantecontre la littrature mercantile et d-moralisatrice. Nous voulons faire uneguerre sans trve l'immoralit,qu'elle se cache sous un beau styleou sous des dehors piquants ; l'hommede lettres n'a pas, que nous sachions,l droit de flatter ls passions pour sefaire lire: il doit se faire lire en mora-lisant et en instruisant.

    Si nous arrivons mettre en reliefquelques hommes de talent, si nousparvenons dmasquer certaines gloi-res mal acquises, certains hommesbien nuls malgr leur grande rputa-tion, alors nous aurons rempli notrebut.

    Puissions-nous l'atteindre, Ce but;puissions-noustre les prcurreurs oules promoteurs d'une rvolution litt->raire et morale. Si nous n'avons pas la'gloire de la russite, au moins aurons-nous la satisfaction d'avoir rempli undevoir, d'avoir entrepris une nobletche avec foi et courage.

    ALTKVB MORAND.

    --j~r~~-!L'UlIlIa IDiB lbM'Za,

    Du ciel nouvelle venue,Pauvre me ignorauleet nue,Que cherclies-lu?. Je ne sais!Un corps malgr moi m'entralne,M'attache ses pas presssEt m'enferme dans sa chane.

    Par sentiersbonsou mauvais,Jepars.J'obis. jevais ,;De la montagneao rivage,Etdurivageaivallon;Salle m'arrter Je voyage,Faisantmontristesillon; :,DanacettecoursemortelleChaque souffle est la douleur;En vain j'implore et j'appelle;Toutmedit: Reste au malheur!ton voyage est un mystre;Va,continue gmir1Cecorps,prison phmre,Temporte ici pour souffrir!Va toujours !. mais prends courage tTonexilestlimit;Tusortirasd'esclavage,Fortedetalibert!Ce corps deviendra poussire;La mort l'auravieux et las;QnandteI*dposeras,Toi.savie et sa lumire,Brisantd'indignesliens*-'Kentrer au ciel d'o tu viens!

    HEMANCB LDGUILLOK.

    Cette pice de yen est extraite d'un volume ac-tuellement sous presse

    De la Rgaralotamorale par l'tude.

    Sommes-nous laveille d'une rgnra-tion morale, ou bien ce qui se passe autourde nous n'est -il que le signe trop certaind'une dcadence sans remde? Le matria-lisme de l'industrie est-il sur le pointd'en-vahir tout fait le domaine de l'me,ou bienles vendeurs sont-ils menacs d'tre chasss

    du temple? La question mrite d'tre pose.Qu'il nous soit permis d'y rpondre.

    Prtez l'oreille aux bruits de la rue, auxentretiens des satons, aux murmures de lamansarde!Que ditlagrandevoixdumonde?n'est-il pas vrai qu'un malaise gnral s'estempar des mes, et que le vide s'est faitdans les curs? La science pratique a eubeau multiplier ses prodiges, l'industrie d-roulersesmerveilles, le commercetaler sestrsors: l'espritde l'bomme, aprs avoir en-tass ces belles choses et s'tre entour decesmiracles humains, s'est trouv seul dans ledsert!

    Ce n'est pas que nous ayons la criminellepensede fairela guerre lascience pratique,dont les ressorts mettent les lmentsau ser-vice de l'humanit; l'industrie, qui fondela richessedet htions; au commerce,enfin,quiest un instrumentde concordeentre lespeuples. IlaSiil faut l'hommeautre choseque d la puissance pour jouir, autre choseque du confortable pour aimer la vie, autrechose que de la richesse pour tre heureux.

    Ce vague, cet inconnu, cet idal, le potel'appellera l'amonr; l'homme blaslenom-mera l'illusion; le philosophe religieux luidonnera le nom de croyance; le politique, deconviction; l'hommed'action, d'enthousiasme.Si tel est le cri de l'poque, qui donc nousdonnera l'enthousiasme, la conviction, lacroyance, l'illusion etl'amour? Suivantnousil n'y a que l'tude srieuse, lerecueillementet la mditation, qui puissent purifier nosmes, et les ouvrir ces anges des nobles pen-.ll!!1

    Mais, censeur morose, direz-vousqu'est-ce que l'tude srieuse, et qu'entendez-vous

    FEUILLEtON DE L'APPEL.

    Mamonvillela-Jolic.(1)LGENDE.

    AmonamiL.GOUJON.Au milieu des vastesplaines de la Beauce,

    se trouve comme perdue une humble ferme,au souvenirde laquelle se rattache une puis-sante leon de morale.C'est MamonVo-la-Mie, nom gracieux fltri autrefois par u*enfant ingrat.Malgr sa modesteapparence,Mainonville avait un grand entourage dieterre, et d'une terre bien fertile. Le preFranois, matre de tous ces biens, tait unhomme simple, laborieux, conomecommetous les Beaucerons.

    (l) Commuhe d'Oison (Loiret).

    Jeanne sa femme n'tait pas moinsclive.Tous deux menaientune vie modesteet heu-reuse,si bien que nos bonnes gens, selonl'expression d'alors, boutaient en mvlon(entassaient) chaqueanne beaucoupd'cug.

    Pendant cetemps, Jacques, leur enfantunique, tait en pension; son pre dsiraiten faire un homme science. Il ne voulait pasvoir aux frles mains de son petit Jacques lemanche pniblede la charrue.

    Son ambition tait de le marier un jour la riche filled'un notaire voisin, dont il pren.drait l'tude. tre le pre d'un notaire,c'tait dans ce temps un grand honneur;c'tait le rve quotidien du pre Franois.Aussitt que l'enfant fut sorti de pension, lebonhommedcida d l'envoyer Paris.

    La mre Jeanne se dsola cette idede le voir seul dans cette grande ville;les yeux mouills de larmes, elllui prit lesmains en disant: Tu ferais bh mieux,mon Jacques, de rester avec nous,j'culti-verions ensemble nostarres,ensemblej'se-rionsheureux Un brin moins de science, un

    brin pus de bonheur, comme dit nout cur, vaut ben mieux. Reste avec nous, monJacques; mais l'enfant dont l'ambitionil grandi comme cellede son pre, n'coutepoint sa vielle mre, il veut partir. Le lende-main, toute la ferme en deuil reconduit Jac-ques et son pre la grande route pour yprendreau passage la diligencede Paris.

    Ce fut une scne bien touchante que devoir tous ces braves garons, toutes ces lion*ntes fillesde son ge, serviteursde son pre,au moment du dpart, embrasser en pleu-rantleur petit matre.

    Vous ne serez pas longtemps sans reve-nir, monsieur lacques, lui criaient-ils en-core en s'loignant*

    A ces paroles pleines d'auecuon, le preFranois sentait son ambition flchir, tousces regrets lui semblaient d'unmauvaisaugure. Aussi, pendant tout le voyage, tesparoles de la mre Jeanne occuprent sonesprit. Oui, rptait-il,j'sommeslesmatreschez nous,j'pourrions pas tre malheureux cultiverensemble nos tarres.Maiscomme

  • par le recueillementet la mditationAvez-vousdoncdesyeux pourne pointvoiriesta-lagesde noslibraires, cdant sous le faix demilleouvrages nouveaux, et les amphith-tresdenoscoles croulant souslepoidsd'unejeunesseriched'avenir? Avez-vousdesoroil*tes pour ne point-entendrelavoix logieuseou satiriquede la critique,s'exerantcontredesmilliers de tragdies, de drames, de co-mdies,de romansde murs,de vaudevilleset de feuilletons? Ave-vous, enfin, le senscommun,pournepas comprendre qu'auxixesicle, le tourbillon des intrts matriels etdes plaisirsest trop imprieux pour laisserlemoindre temps un recueillement inutile et

    l~

    une mditationsans profit.Si par tude, si par travail intellectuel, 1

    vous entendez cet esclavagepniblequien-chane pendant de longues heures un cer-veau d'auteur sur un sujetderoman tant laligne, ou bien une tte insouciante d'tu-diant sur un manuel, je reconnaisqu'il n'y apas d'poque o l'tude soit plus rpanduequ'au xixe sicle, et je vous dispensede fairedfiler devant moi l'interminablecortgedesromanciers inpuisables, des dramaturgesfconds, et des tudiants fruits secs, cettebelle esprance du pays!

    Mais l'tude, cette fontainerparatrice quidoit rgnrernos mes, fortifier nosespritsetpurifiernoscurs, n'est point l'application.vulgaire d'une intelligence paresseuse qui sepaie d'peu prs, et qui considrele travailcomme unflau, ou, toutau plus, comme unmoyen d'arriver moissonnerde l'argent.

    L'tude, la vraie tude qui donne des ar-mes pour la lutte, une philosophie solidepour la pratique de la vie, l'intrpidit dans

    l'action, lasagessedansleconseil, et qui, l'heuredesrevers, rpandencore surl'exis-tence dcolorele prestigesouriantde l'illu-sion, celletude,c'estl'amourdel'art pourl'art, leulte dubeaupour lebeau, la recher-che duvrai pour levrai, lasatisfaction intel-lectuelle donnecette curiosit native quifait de l'homme le roi de la cration, en l'in-tressantau pass, au prsentet l'avenir!

    Combien peude jeuneshommes, combienpeu d'hommes mrs la connaissent ;et ce-pendant ce n'est point une chimre, elleaexist, elleexiste sans doute encore dansquelque rduit ignor. C'est elle que laFrance doit ses chefs-d'uvre.Ilappartientla jeunessefranaise derelever ses autels.

    Si nos pressentiments ne noustrompentpas, un grand mouvement intellectuel estproche. Des voix puissantesse fontentendredans leschaires de nos facults, et prparentpar le charme de l'intrt les voies de l'mu-lation. Des entreprises heureuses seconde-ront cette tendance favorable,et nous con-sidrons la Revue des Cour, public, qui sefonde, comme un efficace auxiliaire de l'en-seignementoral.

    Si les hommes minents que l'Etat, tu-tes les poques, a mis la tte de renseigne-ment, donnent l'exemple, il est ncessaireque nous tous, qui sommes jeunes, suivionsla banniredutravail.En,avant, tous ceuxqui aiment l'humanit et qui aiment lagloire, tous ceuxquiveulent se mnagerpourles instants du repos une retraiteintelligente,et pour les momentsde la lutte une armuresans dfaut!! L'tude sera le nouveau Mes-sie qui combattra le matrialisme, et sauveral'humanit!!

    PAUL BENFELD.

    De laPlage de Livourne.Fvrier1851;

    Fur lerocher dsert qu'en battant viennentmordreLei floTS qu'on voit an Mil tumultueuxh tordre

    Gommede*monstresirrit#,Je raig venu m'asseoir, eusuivant, la falaise,Arheareo l'occident est comme une fournaise

    O les noirs Ilotssont jets (1).Les Apennins blanchissecachent dansla brummeEt pendant que le phare, en tournoyant s'allume,

    L'airainpleureauvieuxlaxareth.Du hasardeuspcheurqui revient au rivageAu mouvant horizon, comme un goland qui nage,

    Leftragileesquifapparat.;

    rIi. :,

    Qui cracette mer, et le ciel et-les nues?.Les montsaudacieuxqui de leurs cimes nues

    Semblentinsulter nos yeux?Qui fait jouer In brise et mugir la tempte ?Qui dirigeensoncourt:ladocile plante?

    Qui fait bondir l'oiseau joyeux?.Qui fit l'air et le feu,

    les voix et l'harmonie;Anima la pense,

    alluma le gnie?Qui fit la naissance et la mort?

    Qui cra l'amiti, cedoux parfum des mes,Lessouvenirs, l'amour, sacrs, puissantsdictmes,

    Etl'espranceetleremords?.Qui cache les chos,

    trace le lit du fleuve,Donne la mousse au nid , les larmes la veuve,

    Qui cra la mrea l'enfant?Cloua la blemnite auxroches du vieux monde?Fit nalire le laurier,

    que trop desang inonde,Hochet de l'Homme triomphant?

    (I) Tourjustiifercette image, rappelonsau lecteurquede la plage de Livourne on aperoit au loin plu-sieurs lies: la Corse, la Gorgone, l'Ile d'Elbe, la Cn-praia, Monte-Christo. qui, dans le magique embrase-ment d'un coucher de soleil sur la mer, semblent, eneffet,desblocsdematireeufusion.

    le pre Franois avait bon cur, il se per-suada facilement que son Jacques lui revien-drait bientt plus instruit et meilleur en-core.

    11 lelaissa donc seul Paris. Une annese passa, puis un soir on vit un beau mon-sieur frapper lagrande porte dela fermede Mamonville.C'taitl'enfantde la maisonqui arrivait.En un instant toute la fermeprit un air de fte.

    On entendait par toute la cour: Eh! Piarre,Jean, Antoine, Marianne, accourez donc,accourez! valM. Jacques! v'l nout, petitmatre. Les chiens, pendant cetemps,jap-paient, sautaient, lchaient les piedet lesmains du jeune homme, et toutes ces bonnesgens, le visage panoui, taient venus seranger en cercle autour de la grande che-mtine.

    ,Ils taient pendus aux lvres du jeunehomme; chacun attendant un mot de lui,oummecherchant le provoquer. Ah! maismonsieur Jacques

    ,disait l'un, savez-vous

    que vous tes ben kertonc't heure. Vous

    testout ferluquet, disait l'autre. Jacquesnerpondaitque parmonosyllabes la ten-dresseexpansive de leurs curs. Sa mreavait beau lui rpter: Mais tu ne causespoint, monenfant, t'esdonc malade? Lejeune homme desserrait peine les lvres, etquand tous ces dvous serviteurs lui direntbonsoir, on put voir la plusancienne desservantes,

    cellequi l'avait lev, s'en aller

    en pleurant. ,"La mre Jeanne eut aussi le cur bien

    serrquand elle vit son enfantaller prendrele repos sansavoir fait, comme par le pass,sa prire et sans l'avoir embrasse.

    Bensur, disait-elle,c't enfant-lest ma-lade. Maisnon, rpondait le pre Franois,tu ne vois pas quilest fatigu; demain ilsera plus gai. Le lendemain matin, la mreJeanne fut la premireau lit de son enfant.

    Depuis longtemps dj elle tait leve,elle brlait d'entrer dans sa chambre, maislacraintede troubler son sommeill'en em-pchait. Aprsavoir regard plusieurs foispar le trou de la serrure,elle futcertaine

    enfinqu'il tait veill; alors elle entraavec une bonne tasse de lait en lui disant :Eh ben! mon Jacques, as-tu ben dormi?Oui, oui, rpondit le jeune homme, seu-lement les draps sont un peu gros. an'est rien,va, monenfant,ils sont bien pro-pres, c'est pas a qui empche de dormir.Moi je n'ai pas clos l'il de la nuit, je tecroyais malade, car il faut tre ben malmalade,Jacques, pour oublier d'embrassersa mre. Et se jetant de suite soncou, t3pauvrefemmeessaya de faire parlerle curdeson enfant; mais Jacques nerappor-tait deParisqu'unpeu de science, beau-coupdevanit, plus du tout,decur; c'est peine s'il daigna porter ses lvres sur latte vnrabledesamre, etil n'essaya pasd'arrter ses pleurs, l'ingrat!

    Aussitt lev, il voulut visiter foute laferme,il alla avec son predans lestables,les bergeries. Partout il s'inquitaitdunom-bre,de la qualit des animaux. Puis ilpassale reste de sontemps parcourirlesterresde MamonviMe; ilencalculait la valeur et

  • Qui jaunit les moissons dcoupelebrin d'herbe;Nourritle passereau,

    soutient l'ligie superbe;Verse la roff aux filions?

    Donne l'ombreaux forts,auicoteauxlesvendanges,Le velours la fleur,- nos rves les anges,

    L'or et la nacre aux papillons?..

    Dieu! Dieu! diraisje plus?-N'est-ce pasl tout dire?.

    Mais quel est-il ce roi de cet Immense empire?.

    Atomes brillants du savoir,Prtres, sages, do teurs, pha'nes de notre ombre,Qui sans cesse fouillez dans cette nigme sombre,

    Usant vos yeux ne rien voir,

    Quoi vous ne pouvez pas m'indiquer sa nature,M'apprcier son corps,

    me faire sa peinture,Me dire quel est son vrai lieut

    Vous parlez cependant,

    Taisez voire chimre;Un fils pote a dit: Ma mre tait ma mre,

    Et je vous dis. moi: - Dieu, c'estDieu!.EUG. MunR.

    QV;)COlltlD

  • son mode de procder; elle n'oblige point desanalyses subtiles; ellene nousengagepasdans l'examendes infiniment petits; elle d-crit ce qui est, et ne nous fait point passerd'un tat un autre, travers des transitionsdifficiles saisir. Les faits qu'elle constatesont simpleset ne se prtent pasen gnral ces interprtations diverses, qui entrainentavec elles des discussions interminables,comme on le voit dans les autres branchesde l'Anatomie auxquelles,du reste, elle sertde base, d'appui et de point de dpart. Elle at, elle est encore ma science de prdilec-tion, le foyer de convergence de toutes mestudes, de tous mes travaux. C'est d'elle queje procde pour m'lever des recherchesnouvelles. C'est vers elle que je reviens, lors-queje veux reconstituerles rsultatsobtenus.Je n'ai point ici m'occuper de son utilitdans la pratique de la mdecine et de la chi-rurgie. Ce n'est point ceux qui nient cette

    utilit que j'adresse mes paroles. Le pre dela mdecine, en faisant l'hygine, disait: Jen'cris point pour les Sarmates et pour lespeuples plus barbares encore. J'entre, sansautre prambule, en matire, et j'expose desuite mesvuessur l'enseignementde l'Anato-miedescriptivede l'homme.

    Dr DUPR, proresseur.La suite au prochain numro.

    030Dans notresatire, les Trafiquants de Lit-

    trature, nous avons mis dans la bouche deGustave Mathieu, deux mots qui ne sontpas de lui: cuistre et bonhomme; ces motsmaladroitement tombs de notre plume onttprononcs par une autre personne; notremmoire nous a fait dfaut. Ayant eu lecourage de l'attaque, nous avons celui deconfesser notre tort et nos erreurs.

    BABBILLOT.

    1 lIA' IFil Wim..1,1AMadameD***. ,,').x :~i. ,, 1

    .< , > -''M*!, ; Uline est une jeune fe

    Qui possde plus d'au trsor,A sa ceinture est agrafeUne mignonnette cl d'or., ,

    ,.'

    Son char est fait d'un noyau de cerise ;Un fil d'argent lui sert d'essieu;Ses coursiers, qui fendent la brise,Sont quatre btes du bon Dieu.Elle a pour baguettel'antenneD'un beau papillon de saphir,Sa course rapide et lointaine

    Essouffle le zphir !.Elle a, dit-on, dans l'aile d'un phalne

    Taill sa robe et son mouchoir;Pour peigner ses cheveuxd'bneL'il d'une moucheest son miroir;Jamais elle ne se repose;Sans bruit elle rase le solEt la moindre feuille de rose

    Luisertdeparasol.

    O s'en va donc ainsi la fe UlineA travers les champs, les cits?-Elle va bercer l'orphelineEt calmer les dshrits.La fe Uline est l'espranceQui met des rayons sur le deuil,Et sa cl d'or ouvre en silence

    Les huis du pauvre seuil.

    Souvent pied, souventelle chemineEt va visiter les greniers,Les bcherons de la chaumine,Surtout les pauvres prisonniers;

    Mais devant certaine demeuretSon char nes'arrtejamais;Uline souritquand on pleure ",\ ',', .,"

    , Danslesrichespalais.Sur l'escabelle o s'assied l'indigence

    Samainparpilledesfleur: l ,', !".;Toujoursellefaitdiligence

    , > :'! Lorsqu'il faut essuyer des pleurs;

    Ces pleurs, en tombant sur son voile,

    Se changenten gouttes de miel,Etsur les rayons d'une toile

    Ils s'envolent au ciel!Uline est une jeune feQui possde plus d'un trsor,A sa ceinture est agrafeUne mignonnette cl d'or.

    BABBILLOT.

    GQL'LVE CRIQUET.

    En 18. j'avais Paris un ami du nom deHenri, qui vient de faire un brillant mariage.A cette poque, il tait tudiantendroit ethabitait, rue des Grs, avec un de ses cou-sins, un petit logement garni. C'tait unjeune homme francet honnte et d'une gaitcharmante. Il travaillait assez, s'amusaitbeaucoup, et a pass tous ses examensavecsuccs. Son cousin, qui a 25 ans aujour-d'hui, n'est jamais parvenu sortir dudeuximeexamen!

    Il y avait alors au Collge de Franceunbraveet excellent professeur, qui, deux foispar semaine, faisait un cours de littraturecompare, suivi par un trs-grand nombre

    MAC-YYOR.

    Un pote cossais dont le nom n'a pas eu,que nous sachions, un grand retentissement,mme dans sa patrie, M. Mac-Yvor, vientdemourir Bordeaux, encore la fleurde l'ge,au momento il allait, au retourd'un voyageen Amrique, s'embarquerpour revoir sa fa-milleet ses chres montagnes d'Ecosse.

    Mac-Yvor avait fait ses tudes Paris. Il yrevenait tous les deux ou trois ans pour se te-nir au courant des ides providentielles quis'laborent en silence dans la capitale de laFrance, ce cerveaudu globe, et qui jetterontun jour sur la terre, qu'elles doivent trans-

    former,une lumired'autantplusvive qu'elleaura t plus latenteet plus contenue.

    L'ami que nous pleurons tait une de cesmes d'lite qui vivent d sympathies, d'a-mour, de posie, d'illusions et d'enthou-siasmes sans cesse renaissants,sansse proc-cuper en aucune faon du monde rel, de larputation et de la gloire. Je ne veux pastre un homme clbre, disait-il souvent, jen'ai pas envie de mourir deux fois.

    Un jour prochain, nous esquisserons la viede ce poteoriginal presqu'inconnu, qui ex-primait seulement pour lui-mme et pourses amis, dans un idiome rude et froid,comme tes montagnes de sa patrie, desides tout orientalesetdessentiments pleinsde soleil. Mac-Yvorest un Indien, ou pluttun Abencrage transplant sur lesbords de

    la Clyde. On en jugeracomme nous, quandon aura lu cette traduction imparfaite de laCorbeille d'Ada, l'un des derniers chants dutendre barde cossais, qui vcut pour aimeret mourut en aimant.

    LA CORBEILLE D'IDA

    etL'HYMNE DES FLEURS.

    Oh ! quelles sont longues et tristes et lour-des, loin de ma bien-aime, les heures sanssommeil, les heures noires et solitairesdela nuit!

    Ah! chacune d'elles pse sur mon curtout le poids d'un sicle! Hlas! commentdesallanguir, comment dchagriner moncur?

    -

    ;,"-

    ,'.

  • d'tudiants. Ce professeuravait nom De-lille ; il tait d'unebontnave et simple, de-venue proverbiale. C'tait, je me le rappelle,un homme gros etcourt,portantde largesconserves bleues, un habit marron, un pan-talon gris et une canne pommeargente ;je lui ai toujours vu ; la mmetenue et lamme mise. 11 avait beaucoup de manies, deridicules, criait, temptait, s'emportait sou-vent outre mesure; mais sa colre s'apaisaitsi vite, il riait de si bon curquand il riait,qu'on oubliait aussitt ses petits travers etses petites manies.

    Iltait l'objet defrquentesmystifications,etjeciteunedesmeilleures laquelle monami Henri, qui suivaitce coursavecson cou-sin, prit la part la plus grande et la plus ac-tive.

    Le pre Delille demandait ses lves desrsumscrits, des compositions franaises,desapprciations littraires. Le travail critportait un nom et une date, et, .chaquecours, il en tait corrig un certain nombre.

    Il me vient uneide, dit un jour Henri son cousin,; si nous inventions quelquechose?..

    Quoi?. un livre? une comdie?

    Non! mieux que cela, quelque chosedetrs-nouveau. un lve au pre Delille!

    Un lve au pre Delille!-Dontnousjouerions le rle nousdeux;

    nous ferions sesdevoirsecrits, et rpondrions l'appel de son nom. et, cet lve d'unnouveau genre, ce mythe d'lve, nous lenommerons l'lveCriquet.

    Va pour l'lve Criquet!

    Au cours suivant,undevoir crit de l'lveCriquet tait remisau pre Delille.

    Alors il arriva une chose trs-singulire.Le pre Delille corrigea le travail du pr-tendu lve, l'interpella et un beau jour finitpar s'emporter trs-fort aprs lui, et lui d-clarer tout bonnementqu'il tait un gros im-pertinent. L'lve Criquet n'eut garde de sefcher et prit la chose le plus paisiblementdu monde. Biais se faisait-il un bruit, unscandale quelconque dans le cours, l'lveCriquettait le seul coupable. Il availbon dosl'lveCriquet!. Puis le pre Delille trou-vaitdans le travail de cet lve une incoh-rence inexplicable; un jour le devoir taitproprementcrit et srieusement travaill,une autre fois ce n'tait plus ni la mme cri-ture, ni le mme style, et ce changement in-croyable avait lieu priodiquement, despoques fixes!. Enfin l'lve Criquet, parson insubordination et son peu de zle, taitla plaie du cours et le cauchemar du profes-seur!

    Cetlvemerveilleuxduradeux mois, pen-dant lesquels le pre Delille vieillit de deuxans, tant ce malheureux Criquetlui causad'ennuis et de tourments! Il lui arrivait biende vouloir le chasser de son cours, mais chaque tentative de ce genre, on n'taitja-mais parvenu trouver l'lve Criquet dansla salle.

    Sais-tu que j'aiassez de l'lve Criquet?dit un jour Henri son cousin.

    Moi aussi, je t'assure.-Toi, vu ton extrme paresse, je conois

    cela. Nous allons donc terminer l'lveCri-quet ; nous feronsson devoir demain pour ladernire fois.

    -Ce sera toi qui le feras, parexemple!.

    Sans aucun doute! ,Le lendemain le devoir fut remiscomme

    d'habitude. Le pre Delille, qui avait cejourl ses ides noires, prit une copieau hasarddans la masse des devoirs dposs sur satable; c'tait le travail de l'lveCriquet.

    Que M. Criquet selve! s'cria le preDelille.

    Fais l'lve Criquet, je dors, moi, dit Henri son cousin tendusur un banc.

    Oh! cela m'ennuie.

    M. Criquet: rpta le professeur.Hlas!monsieur, dit Henri en se soule-

    vant moiti, le pauvre Criquetest mort!-Mort!.-Hier! oui, monsieur, d'une maladiede 1

    langueur.-

    Hier. mais j'ai son devoir crit,datd'hier!-

    .Accompagne d'une apoplexie fou-droyante.

    Le pre Delille dclara qu'il ne ferait pointde cours ce jour-l, et il se relira en essuyantune larme, qu'il trouva sous le verre de seslunettes.

    Et le pauvre homme se demanda long-temps commentl'lveCriquet, mort le mer-credi, avait pu lui envoyer un devoir crit,faille mercredi.

    Mon ami Henri lui a depuis racont l'his-toire, en lui apprenant le mariagequ'il vientde faire, et dont je vous parlerai dimancheprochain.

    B. D8 SAINT-POINT.

    Mon pauvre cur! je sens qu'il claterabientt sous la pression des larmes int-rieures, si mes yeux neleur donnent uneprompte issue.

    Comment rsistera-l-il cettedouble con-gestion du sang et des larmes? hlas! je nepuis pleurer!

    Eh bien! je vais essayer de chanter, dechanter en mode mineur.

    De chanter sous son globe de cristal lacorbeille mignonne et jolie, la corbeille demonAda.

    Salut, ma douce corbeille! ma corbeillede mon Ada!

    Cbe.f-d'uwede ses blanchesmains, filledeses caresses et de ses baisers,dontroisfois cher de son me gnreuse, salut!

    Oh! d'o te vient, dis-moi, chre petitecorbeille,cet air de sombre tristesse, contras-tant si pniblement avec la noblesse de tonport et la grce mlodique de tes contours ?

    La mlancolique enfant qui t'a donnl'existcnce,aurait-elle instinctivementcrit,dans tes lgers cylindres de papiers nuancs,lepomeemblmatiquede sa destine?

    Ta forme, d'abord, est tout la fois laforme d'un berceau et celle d'une tombe.

    Or, n'es-tu point, en mme temps, cor-beille fatidique!le tombeau d'un amour tr-pass,le berceau d'un amour naissant?

    Puis, les couleurs lesplus dissonantes:le rouge, le jaune se heurtent en pleurantsur tes flancsattrists!L'amaranthe auviolet enlac festonne tesbordsd'un ourletde dsolation et de deuil,!,

    ','

    Pauvre Ada! ne sont-ce point l encore lesimages fidles de tes discordes intestines, detes larmes amresetdela fatale prdestina-tion de celui qui les fait couler?

    Mais, ma chre corbeille! ces couleurss'entrechoquent sur un large fond de ver-dure, c'est--dire d'esprance; et dans ceciel vert brillent et l des fleurettes desaphir, astres d'amour, commedestoiles,pendant la nuit, travers des nues d'orage!Mais le blanc joyeux, le blanc royal, leblanc, fusion de toutesles couleurs discor-dantes, vient poindre aussi dans cecield'mraude, y poindre vainqueur des om-bres, des tristesseset des haine!

    Bleu, vert et blanc dema douce cor-beille, vousavez,emblmesconsolateurs,

  • BIBLIOGRAPHIE.

    ; .-

    LA PLUME ET L'EPEE,

    PAR

    Madame CLAUDIA BACHI.

    L'encre sied mal auxdoigts de roses, disait-on il y a vingtans, propos de quelquesre-cueils de posies, publis par des femmes.Depuis 1835, et nonobstant ce reproche pleind'affterie, les doigts de roses ont continu

    41d'crire, de beaucoup crire mme. Eh bien!pense-t-on que notre littrature et l'tudeducur humain aient perdu une seule mailledeleurdignitceconcours?Nousnecroyonspas; et, certes, si les femmes d'lite quinos modernes Zoles ont donnl'pithtedebas-bleus, n'ont pas toutes acquitune gloiredurable, le public, lui, a du moins gagn, cette participation, une infinit d'enseigne-ments. En effet, qui oseraitaffirmerque lessentiments de la femme sont absolumentidentiques ceux de l'homme? quel crivainosera soutenir qu'il connait mieux les pen-ses, les sentiments de la femme que lafemmeelle-mme?

    L'auteurde la Plume etCEpe a fait de no-

    tables progrs depuis la publication de sesPhalnes; sa forme a pris de l'ampleur,c'estincontestable, mais sonvers, lime ClaudiaBachi, elle nesait pasencore le fondre, l'as-seoircarrment: c'est unequestion detemps.

    Ceci pos comme Critiquegnrale, nousn'avons plus quedes loges faire l'auteur.

    La Plume et CEpe renferme ple-mle,avec de tragiques ballades, des tudesdelavie contemplative,des contes aussi spirituelsqu'ilssont amusants. En gnral, les picesde ce recueil ne manquent pointd'origina-lit, mais les sentimentssuaves y dominent;il s'en exhale un parfum del'me fminine,que l'homme ne saurait ddaigner. Danscettecollectionde tableauxcrits, nous avonsparticulirement t mu par les deux pi-ces intitules: le Doigt piqu, Quand je seraigrand; les nuancesde notre existence socialesont peintes sous leurs couleurs les plusvraies, dans ces potiques miniatures.

    Ce recueilse termine par une longue sriede penses en prose, de rflexions toutesplus svres, plus incisives les unes que lesautres. Ecoutez Mme Claudia Bachi :

    rv~

    Unedemi-confidenceest une marque de

    dfiance. Qp) Ceux qui n'ont pas pour deux jours de

    pain assur, affectent parfois un libralismequi navreceuxqui les devipent.

    (\!j)c Dfica-vous des gens qut vantent sans

    cesse la raison et le bon sens, ilsjalousentl'espritet le gnie en secret; n'est-ce qu'avecle simplebon sens et la froideraison queGa-lile, GuttembergetSalomon de Caus ontdot le monde de leursmerveilleuxdcou-vertes? l, l,"i ,.'Q~

    Une femme n'estjamais juge si svre-ment que par un homme sans principes.

    ce-

    L'affection ne survitpasau mpris chez

    lesmes dignes.-

    Qf7>

    Une intelligenceborne ne peut avoir

    qu'une mdiocre dose de bont. Il faut com-prendre beaucoup de choses pour rester bonquand mme. C'est pourquoila plupart desfemmes ne sontque douces.

    (\!j) Le vague des expressions est la posie de

    ceux qui n'en ont pasd'autres. c~' '-' -

    La philosophiequi se rangsous un dra-

    peau quelconque, descend des cimesdans la'; ' L * iplaine.

    CTj)Ne pouvant tout citer nous nous arrtons.

    Ainsi, des milliers d'crivainsnaissent poteset meurentprosateurs.-', ,. - CLAUDE GENOtX.

    vous avez tenu vos promesses, vos pro-messesmonAda!

    Car elle a trouv enfin la moiti compl-mentaire de ion me, cette moiti qu'ellecherchait et qui la cherchait depuis si long-temps travers les caprices et les incons-tances; car elle a rencontr le cur dignede son cur, le cur qu'elle aime et quil'aime et qui l'aimera toujours!

    Or celui qu'elleaime et qui l'aime et quil'aimera toujours,

    trop heureux d'un tel amour, essayavai-nementd'exprimerson bonheurdans le lan-gage bruyant des sons articuls.

    Car, 6 misrable faiblessehumaine! notreme ne saurait supporter ni l'excs de laflicit, ni l'excs de la douleur!

    le succombais donc sousle poids de mes

    joies, si ces joies ne se fussent panchesenstrophes ardentes et embaumes dans lalangue symbolique clsilencieuse des fleurs,suaveetcharmante languedusentiment!

    Etc'est toi, prcieuseetsainte corbeillee, toi que j'ai confi le sacr dpt de cetteode decouleurs, de ce psaume de senteursetde formes, de cette symphonie du silence,impuissants eux-mmes peindre l'enthou-siasme, les transpors, le dlire que tu faisbouillonner dans mon coeur, monAda !

    Garde, ah! gard avecsoin, chre petitecorbeille,mon inestimable trsor; garde cecantiqued'amoureuse allgressequiclbreen termes brlantset mystrieuxl'hymenternel de nos mes; ce chant symboliquedes fleurs dont voici la traduction fidle t

    AUG.GUYARDLa auprochainnumro.,

    :l'esprit est un clair et la raison un

    flaigibuaM.

    .,

    L'avarice est un rchaud dont l'argentest la braise.

    L'honneur et l'argent sont desamisquise brouillent souvent. j]

    s

    L'homme et la femme sans murs sontdes colinaons sans coquille-

    *L'ambition est unechelledont les che-

    lons craquent souvenu ;';',:';,;.::\',,:. HENRI PARRA

  • 8CHRONIQUE DE LA SEMAINE.

    FAITS DIVERS.La statue de Jeanne d'Arc,due au ciseau de M. Foyatier, at solennelle-ment inaugure, mardi, Orlans. Les ftes don-nes cette occasion parla ville, ont commencle 6 et ont dur jusqu'au 10.

    Madame Jaquotot, la plus clbre de nosartistes peintres, est morte le 27 avril dernier Toulouse, ge de 83 ans. Elle a fait faire desprogrs immenses cet art, et a travaill leperfectionner jusqu'aux derniers temps de savie: En 1826, elle avait t nomme premierpeintre sur porcelaine du cabinetdu roi.

    La Socit des gens de lettres a tenu sonassemble gnrale dimauche dernier. Le rap-port a l fait parM- L. Luriue.Quinze membressontmorts dans l'anne: MM. Fr. Arago, E. Sou-vestre,Tissot, Alb. Clerc,C- Delanoue, Laroque,

    Van-Tenac,H. Raisson, P. Rochepdre,L. Pail-let, Eug.Briffault, Esquiron de Saint-Aignan,Jacques Arago, Grard de Nerval.

    Les comptes approuvs, on procd au ti-rage au sort desnoms des huits membres sor-tante.

    Ensuite ont eu lieu les divers scrutins pourl'lection des huit membres nouveaux et destrois membres destins remplacer MM. de Sal-vandy et Francis Wey, dmissionnaires, etM. E. Soovestre, dcd. L'Assemblea nommMM. X. Saintine, A. de Belloy, Louis Vron,J. Sandeau, J. Lecomte, Ch. Monselet, Ch. As-selineau, Paul Lacroix, P. Juillerat, E. Enault,de Varennes.

    L'Odon reprendra, mardi prochain, l'Hon-neuretl'Argent' La remise la scne de la co-mdie de Ponsard est suppose devoir fournirune longue carrire. Pour y suppler au be-soin, on s'apprte aussi reprendre Grandeuret dcadence de M. Joteph Prudhomme.

    PICE NOUVELLE.-Porte Saint-Martin:

    Les Carrires de Montmartre, drame en 5 acteset8 tableaux, parMM.DupeutyetBourget.

    LIVRES NOUVEAUX.

    Rle de l'oxygnedans la respiration et la vie des vgtaux, parM. EdouardRobin.L'Amourdanslemariage,parM. Guizot. ,,'

    ESPOIR BBLLBT.

    SOUSCRIPTIONpour le tombeau Dt Gravir bt nerval

    Onzime Liste.Report. 118f.20c.Dupuy1Bellemare. 50Rocher.1 50

    ,4 Total.120 20On reoit les Souscriptions chez M. Charles

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    Pour paratre la fin du mois:FOLLE DU L O GISILAFOLLBDULOGIS 1.) l' .:. Chants et Posies ,',,; ,,~"

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    PAR e",' :,.':- .: ;.

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    F.BARRILLOT ,,',,';,',

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    Cet ouvrage, qui formera un beau volume Charpentier, avec portrait de l'auteur, grav sur acier,par .-M.MONIN, sera complet en trois sries qui paratront de quinze jours en quinzejours.-

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