n°6 - construction, rénovation : du neuf pour les lycées

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LE JOURNAL DU CONSEIL RÉGIONAL MACALOU (PAGE 2) MONIQUE (PAGE 2) PASCAL (PAGE 3) M.-CHRISTINE (PAGE 3) SONIA (PAGE 6) FRÉDÉRIC (PAGE 6) MARIE-LINE (PAGE 6) ALINE (PAGE 20) MIWA (PAGE 20) Mai-Juin 2008 – N°16 www.iledefrance.fr Logement Des RER plus silencieux Les nuisances sonores ferroviaires diminuent grâce à des freins d'avant-garde. P. 4 Rendez-vous loisirs Expositions, festivals, concerts... Notre sélection de spectacles. P. 14-15 Stagiaire au Meurice L'ancien magasinier Issam Ayari s'initie à la grande cuisine dans le palace parisien. P. 2 Comment la Région aide les Franciliens

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Page 1: N°6 - Construction, rénovation : du neuf pour les lycées

L E J O U R N A L D U C O N S E I L R É G I O N A L

MACALOU (PAGE 2) MONIQUE (PAGE 2) PASCAL (PAGE 3) M.-CHRISTINE (PAGE 3) SONIA (PAGE 6) FRÉDÉRIC (PAGE 6) MARIE-LINE (PAGE 6) ALINE (PAGE 20) MIWA (PAGE 20)

Mai-Juin 2008 – N° 16

www.iledefrance.fr

LogementDes RER plus silencieuxLes nuisances sonores ferroviaires diminuent grâce à des freins d'avant-garde. P. 4

Rendez-vous loisirsExpositions, festivals, concerts... Notre sélection de spectacles. P. 14-15

Stagiaire au Meurice L'ancien magasinier Issam Ayari s'initie à la grande cuisine dans le palace parisien. P. 2

Comment la Région aide les Franciliens

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SOMMAIRE |

La magasinier Issam Ayari avait un rêve : deve-nir cuisinier. Le Plaza Athénée et le Meurice l’ont exaucé. Ils forment 20 jeunes sans qua-lification de Seine-Saint-Denis et de Paris aux métiers de l’hôtellerie.

MÉTAMORPHOSE h Le décor est très Grand Siècle – du marbre, d’aériens lustres de cristal – avec une touche de modernité instillée par le designer Philippe Starck. « Quand j’ai passé la porte du palace pour la première fois, je me suis mis à marcher tout doucement, comme sur des œufs », se souvient Issam Ayari. Depuis le début de l’année, il suit une formation dans les cuisines du Meurice, le plus ancien

palace parisien, situé en face du jardin des Tuileries. Un changement de vie radical car, il y a peu, Issam était encore magasinier chez Darty, à Paris. « Depuis que je suis lycéen, je rêve d’apprendre la cuisine. Il était temps que je fasse enfin ce qui me plaît. »

Une lueur dans les yeux

L’an dernier, il s’adresse à sa mission locale, qui l’oriente vers un dispositif inédit : une formation passerelle vers des emplois dans deux grands hôtels parisiens, le Plaza Athénée et le Meurice. L’initiative est entièrement financée par la Région. Les deux palaces, confrontés à des difficultés de recrutement, s’enga-

gent à former les jeunes sur le tas. Issam, avec son élégance naturelle et ses quali-tés d’expression orale, a passé sans dif-ficultés tous les tests de sélection. Et il a surtout su convaincre de sa motivation : « Quand il nous a parlé de sa passion pour la cuisine, il n’a pas fait de blabla. Mais on a vu une lueur dans ses yeux », se souvient Philippe Mille, chef adjoint du restaurant du Meurice, gratifié de trois étoiles au guide Michelin.Depuis début janvier, Issam apprend la cuisine dans l’un des temples de la gastronomie française. À sa maman marocaine, grande spécialiste du tajine, il a promis de ne pas laisser passer sa chance. � CAROLINE COQ-CHODORGE

PORTRAIT Issam Ayari, 25 ans, a bénéficié d'un dispositif Passerelle

Stagiaire au Meurice

BALISES | À L’AFFICHE |

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ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16

Mai-juin 2008

EN VUE“ J’ai un bon travail et un bon salaire. Mais, avec 1 700 euros par mois, je n’arrive pas à trouver de logement. Est-ce normal ? ’’ MACALOU DIAKITÉ, SAINT-DENIS (93)

“ J’adore ma région, si variée : je marche beaucoup dans Paris, en forêt de Fontainebleau ou le long de l’Orge, ma rivière. ’’ MONIQUE POUILLE, ÉPINAY-SUR-ORGE (91)

LIBRESPAROLES DE FRANCILIENS

Parallèlement à son stage, Issam enrichit ses compétences théoriques à l’agence de formation et de conseil en insertion, à Paris.

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281 lycées

franciliens

sur 469 sont équipés

de caméras de

sécurité, selon l’Institut

d’aménagement et

d’urbanisme de la

région (Iaurif).

200 000 euros par an pendant

cinq ans seront versés par

l’Agence de l’eau Seine-

Normandie pour former

les agriculteurs bio à la

protection de l’eau.

11,6 millions de

personnes

vivaient en Île-de-

France au 1er janvier

2007, soit 624 000 de

plus qu’en 1999, selon la

dernière estimation de

l’Insee.

Les investissements étrangers donnent du travail aux

Franciliens. En 2007, ce sont près de 10 400 emplois qui ont

ainsi été créés grâce aux capitaux étrangers, soit 15 % de

plus qu’en 2006. Ces emplois concernent principalement

le secteur tertiaire, les nouvelles technologies, la création,

les écofilières, l’automobile et les télécoms. Les États-

Unis, l’Allemagne et le Royaume-Uni sont les pays qui

investissent le plus dans la région.

02 | EN VUEIssam Ayari apprendla cuisine dansun palace parisien.Marie Garnier, designer. P. 3

04 | FAITS ET GESTESFace-à-face : Jean-Paul Huchon dialogue avec deux Franciliens.Baromètre des Franciliens, sondage OpinionWay. P. 5

07 | À LA UNELOGEMENTAider les Franciliens à se loger.

REPORTAGE Dans une cité rénovée

d’Orly (94). P. 9

TROIS QUESTIONS À Jean-Luc Laurent, vice-

président chargé du logement

et de l’action foncière. P. 10

11 | BIEN VIVRELa chèvre francilienne a fort tempérament. Chronique de François Taillandier. P. 13

14 | RENDEZ-VOUSLes bons plans loisirs en Île-de-France.

16 | HISTOIRESaint-Denis, dernièredemeure des rois.

17 | TENDANCESLe vélo fait son tour d’Île-de-France.Un nouveau pôle pour l’aéronautique. P. 18

19 | PLANÈTELe savoir-faire francilien aide l’Afrique du Sud.

21 | ENTRETIENAvec Patrick Doutreligne, le délégué général de la Fondation Abbé-Pierre.

22 | TRIBUNEExpression des groupes politiques.

Directeur de la publication : Jean-Paul Huchon. Directeur de la publication délégué : Hervé Marchal. Comité édito-rial : Catherine Barbaroux, Jean-Michel Thornary, Patricia Blanchard-Bouvelot, Hervé Marchal. Secrétaire générale de rédaction : Isabelle Chouffet. Rédac-trice-reporter : Julie Védie. Ont colla-boré à ce numéro : Jean-Luc Ancey, Caroline Coq-Chodorge, Pascale Eliabel, Dorothée Le Vot, Stephan Muller, Claude-Marie Vadrot. Photo de couverture : Franck Ferville/Agence Vu. Conception : Rampazzo et Asso-ciés. Réalisation : /Franck Widling. Impression : Île-de-France est édité à 4 880 000 exemplai-res sur papier recyclé 57 g par Lenglet Imprimeurs. ISSN en cours. Dépôt légal à parution.

Île-de-France, journal bimestriel du

conseil régional, 35, bd des Invalides,

75007 Paris. Tél. : 01 53 85 53 85.

[email protected]

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SAINTE-GENEVIÈVE-DES-BOIS

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CHENOISE

EPINAY-SUR-ORGE77

91

95 BRUYÈRES-SUR-OISE

Créatrice de sens

PORTRAIT Marie Garnier, 39 ans, est designer

HPARIS 11E

Les jeunes travailleurs prennent la Bastille ! Un foyer pour 91 d’entre eux est en construction rue Sedaine. Fin des travaux : avril 2009.

CHENOISE (77)À table ! Le bar-restaurant du village a été entièrement rénové, avec une partie réservée au commerce et une autre à quatre appartements sociaux.

SAINTE-GENEVIÈVE-DES-BOIS (91)Les Génovéfains nagent dans le bonheur, avec le nouveau centre nautique de 3 300 m2 ! De plus, il respecte l’environnement grâce à des panneaux solaires, à un toit végétalisé...

BRUYÈRES-SUR-OISE (95)La Croix dorée va retrouver son éclat ! Cette résidence de 118 logements sera réhabilitée : rénovation des parties communes, réfection de l’électricité, ravalement des façades...

TEMPS FORTS | |

7 millions

de personnes

ont visité la tour

Eiffel au cours de

l’année 2007,

soit 80 000 visiteurs

de plus qu’en 2006.

4 108 boulangeries

artisanales

sont en activité

en Île-de-France,

selon le Cervia.

81 % des Franciliens

ont voté aux deux

tours des élections

présidentielles de

2007, selon l’Insee.

EN CHIFFRES | FOCUS |

EN VUE 3

ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16

“ Je n’utilise ma voiture que si j’y suis contraint. Pourquoi polluer quand on peut se déplacer plus vite à vélo ou en métro ? ’’ PASCAL CANZA, NANTERRE (92)

“ Je vis à Paris depuis peu. Ici, il y a toujours quelque chose à découvrir, du monde dans les rues, du bruit. C’est excitant mais fatigant. ’’ MARIE-CHRISTINE VASLIN, PARIS (75)

Une salière, une robe de mariée, une urne funéraire : Marie Garnier repense la forme, la matière et la signification des objets. L’une de ses ambitions : inscrire ses créations dans le temps.

MATIÈRES h En apparence, c’est une simple boîte qui pourrait contenir, par exemple, une crème de beauté. Elle est faite d’un carton blanc et soyeux, mais, sur le revers, de belles frises révèlent, au toucher, des reliefs insoupçonnés. Car là où le carton est coloré pour flatter l’œil, il est aussi gaufré pour surprendre et ravir celui qui le touche.Sa designer, Marie Garnier, a été pri-mée par la Région au titre de l’Obser-veur du design, un prix international. Elle a baptisé son œuvre « Transver-sal », car elle s’adresse aussi bien au voyant qu’au non-voyant. Sa démar-che : « J’ai décidé de percevoir le handi-cap comme une ouverture et de penser des objets esthétiques à la vue comme au toucher. »

Marie Garnier, 39 ans, est née à Ver-sailles (78). Diplômée des arts appli-qués, elle a été architecte avant de se tourner vers le design il y a seulement quatre ans. « J’ai voulu créer des objets du quotidien, qui sont à mes yeux des marqueurs du temps et des évolutions sociales », explique-t-elle.

Une robe de mariée à planter

Sa première création commerciali-sée est un ensemble très sobre com-posé d’une salière, d’un poivrier et d’un sucrier coulés dans de la fonte d’aluminium polie. La plus récente est une robe de mariée un peu spé-ciale. Une robe très simple en tissu est recouverte d’un voile de tulle et d’un autre en papier biodégradable, incrusté de graines de lin blanc, de romarin et de thym. Si on la plante dans son jardin, la robe de mariée renaît sous la forme de petits végé-taux odorants. « Je cherche à donner du sens à mes créations, conclut-elle. Car un objet qui n’a pas de sens devient très vite obsolète. » � C.C.-C.

Je veux créer des objets du quotidien car ce sont des marqueurs du temps. »

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En 2007, 2 161 accidents

sont survenus sur le

périphérique. Avec

1,2 million de véhicules

chaque jour, le périph’

est la rocade la plus

fréquentée d’Europe.

La Région aide les éditeurs indépendantsLe conseil régional a,

pour la seconde année,

accueilli 150 éditeurs

indépendants sur son

stand du Salon du livre

(du 14 au 19 mars à la

porte de Versailles), leur

offrant ainsi un espace

pour faciliter les rencon-

tres avec leurs lecteurs.

Cette aide s’inscrit dans

une démarche générale

de soutien à l’édition et

à la librairie indépen-

dantes, auxquelles la

Région consacre plus

de 4 millions d’euros en

2008. �©

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L’école du spectacle déménage

Des espaces plus fonc-

tionnels et mieux amé-

nagés, et surtout plus de

place ! En déménageant

rue Lauriston, à Paris,

le CFA danse-chant-

comédie a désormais

des locaux adaptés à

ses ambitions. En pas-

sant de 800 à 1 500 m2,

cet établissement, uni-

que en son genre en

France, pourra accueillir

davantage d’élèves, de

46 apprentis actuelle-

ment à 60 d’ici à fin 2008.

La Région a apporté près

de 2 millions d’euros de

subventions pour l’amé-

nagement de ces nou-

veaux locaux. �

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Huit ruches dans les jardins de la RégionLa Région se mobilise

pour lutter contre la

disparition des abeilles.

Huit ruches ont ainsi

été installées dans les

jardins du conseil régio-

nal à Paris (7e arrondis-

sement). La Région

signera prochainement

la charte nationale

« L’abeille sentinelle de

l’environnement », par

laquelle elle s’engage à

alerter et à sensibiliser

aux périls qui menacent

les abeilles, notamment

les insecticides. �

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Page 4: N°6 - Construction, rénovation : du neuf pour les lycées

FOCUS |

Jean-Jacques Dray, ingénieur commercial dans le BTP, domicilié à Paris, choisi par l’Institut CSA, et Georges Savi de Tové, gérant d’une TPE, domicilié à Issy-les-Moulineaux (92), ont rencontré Jean-Paul Huchon, président du conseil régional. Extrait.

JEAN-JACQUES DRAY : Que peut faire la Région pour qu’il y ait plus de constructions nouvelles ?JEAN-PAUL HUCHON : Le logement n’est pas une com-pétence de la Région, mais, face à l’urgence du pro-blème, elle a décidé d’agir. Nous disposons de trois leviers pour cela. D’abord, nous avons créé fin 2006 l’Établissement public foncier d’Île-de-France (EPF) qui regroupe cinq et bientôt, j’espère, six départe-ments. Cet EPF achète des friches industrielles, des terrains à l’abandon... et les met à la disposition des constructeurs à des prix bloqués pour éviter la spéculation. Ainsi, près de 10 000 logements vont pouvoir sortir de terre dans les deux ans. Deuxième levier : nous modulons nos aides aux communes en fonction du type de logement. Objectif : aider les maires à devenir bâtisseurs et favoriser la mixité sociale. Troisième levier : la Région finance la réno-vation et la réhabilitation de logements. Nous avons ainsi réhabilité 165 000 logements locatifs sociaux entre 2004 et 2007 ! Enfin, entre 1998 et 2004, nous avons construit 7 000 chambres d’étudiant. D’ici à 2010 15 000 places seront ainsi disponibles.GEORGES SAVI DE TOVÉ : Que sera l’état du logement en Île-de-France dans dix ou quinze ans ?JEAN-PAUL HUCHON : Nous vivons une crise aussi grave que celle combattue par l’abbé Pierre dans les années 1950 : il faudrait construire 1 500 000 logements d’ici à vingt ans. Nous visons 60 000 logements par an, mais reste à savoir où construire. Dans le cadre du Sdrif, le schéma d’aménagement de la région, les élus ont voté un programme qui localise au plus près les loge-ments à réaliser. L’idée est de construire dans des zones denses plutôt que d’envoyer les Franciliens habiter de plus en plus loin.GEORGES SAVI DE TOVÉ : Pourquoi y a-t-il tant d’im-meubles vides et de bureaux inoccupés ?JEAN-PAUL HUCHON : La loi autorise la réquisition de ces immeubles par les préfets, qui l’utilisent rarement. Cela changera peut-être avec la loi Dalo, qui garantit le droit à un logement à toute personne ne disposant pas d’un hébergement décent, mais la Région n’a pas de pouvoir là-dessus. Elle ne peut pas non plus se substituer au maire pour délivrer les permis de construire. C’est pourquoi certaines communes francilien-nes possèdent 60 % de logements sociaux et d’autres 3 % ! Les maires qui ne respectent pas la loi SRU préfèrent payer l’amende plutôt que de construire. Aujourd’hui, les responsabilités sont trop éparpillées : il faudrait que tout le monde s’y mette, communes, État et Région. �

« Construire dans des zones denses »

“ Nous modulons nos aides pour favoriser la mixité sociale. ”

h Jean-Jacques Dray, ingénieur commercial dans le BTP

FACE-À-FACE | JEAN-PAUL HUCHON | |

h Georges Savi de Tové, gérant d’une TPE

Lutte contre le sida ici et ailleurs

La Région dédie chaque année plus de 900 000 euros à la lutte contre le sida. Engagée avec Solidarité sida et Solidays, elle soutient en outre le Fonds solidarité sida Afrique qui œuvre dans 15 pays de ce conti-nent. Infos et dons : www.fonds-afrique.org �

EN DIRECT DU CONSEIL RÉGIONAL

4

ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16

FAITS ET GESTES

L’Île-de-France se place au 6e rang des

régions les plus riches des 27 pays de

l’Union européenne, avec 38 666 euros

par Francilien, selon un classement

Eurostat établi en fonction du produit

intérieur brut (PIB). C’est le centre-

ville de Londres qui arrive en tête, avec

67 798 euros par habitant. Suivent

le Grand-Duché du Luxembourg,

Bruxelles, Hambourg, Vienne...

puis notre région. Quant à la queue

du peloton, elle est occupée par

la région du nord-est de la Roumanie,

avec 5 430 euros par habitant.

HLES MUREAUX (78)Il va y avoir du sport près du lycée François-Villon ! Un terrain multisports et une piste d’athlétisme vont être construits d’ici à août 2008.

LE RAINCY (93)Une nouvelle vie pour la patinoire désaffectée : un gymnase et des équipements sportifs et associatifs seront édifiés pour les élèves de la ville d’ici au premier trimestre 2009.

ALFORTVILLE (94)Elle est née ! La onzième crèche de la ville ouvre ses portes à 60 enfants, qui disposeront de 570 m2 et de deux jardins pour s’éveiller.

SAINT-GRATIEN (95)« Hadjime ! » (« Combattez ! ») Le dojo des Cressonnières, victime de son succès, va être reconstruit pour accueillir davantage d’amateurs de judo. Début des travaux : octobre 2008.

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Une avancée de taille pour lutter contre les nuisances sonores ferro-viaires : dès le mois de juin, tous les RER et 85 % des Transiliens seront équipés de freins en matériau composite.

QUIÉTUDE h Le réveil du petit matin au son du roulis mécanique des RER ne sera-t-il bientôt qu’un souvenir ? Les 130 000 rive-rains du RER C ont d’ores et déjà pu constater une nette dimi-nution du bruit ferroviaire. La seule modification est pourtant presque invisible : les semelles de frein du train, en fonte jus-que-là, sont dorénavant en matériau composite. Et cela change tout. Car le bruit produit par un RER provient essentiellement du roulement, ainsi que du crissement des freins métalliques. Or les freins en matériau composite amortissent bien les vibrations. En outre, ils lissent la surface des roues.Depuis plusieurs années, les rames de RER à un seul niveau sont pourvues de ces semelles de frein de nouvelle génération. Mais, longtemps, les trains à deux niveaux, trop lourds, n’ont pu en être équipés. Depuis 2003, grâce aux avancées technologiques, c’est chose faite : les RER C à deux étages freinent désormais plus silencieusement. Et, en juin prochain, les RER D ainsi que les Transiliens P, H, R et L (est, nord-ouest, sud-est et rive gauche) seront tous équipés de freins en matériau composite.Ce programme d’un coût de 1 115 000 euros, financé à 50 % par la Région, à 34 % par la SNCF et à 16 % par l’État, aura permis de modifier 220 rames de RER. Selon une étude réalisée par le laboratoire AVLS, Bruitparif et la SNCF, le taux de réduction des nuisances sonores aux abords d’une ligne de RER peut atteindre 50 %. Près d’un demi-million de Franciliens auront ainsi profité d’une amélioration sensible de leur cadre de vie. �

LUTTE CONTRE LE BRUIT

Les RER chaussentde nouveaux patins

Mesure du bruit au passage d’une rame de RER à deux étages.

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Page 5: N°6 - Construction, rénovation : du neuf pour les lycées

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SAINT-GRATIEN95

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78ALFORTVILLE

AGENDA | |

Les vieilles bobines vivent leurs derniers instants, et les cinémas ne projetteront bientôt plus que des fichiers informati-sés. Une aide régionale de 750 000 euros permettra aux salles indépendantes de s’adapter à cette révolution.

DU CLAP AU CLIC h Qu’ont en commun Azur et Aznar, le film français d’ani-mation de Michel Ocelot, et le dernier Star Wars de George Lucas ? Tous deux ont été proposés à la diffusion dans les salles de cinéma françaises sous la forme d’un simple fichier informati-que. La révolution numérique du sep-tième art est en route. À l’instar de la photographie, qui voit disparaître pro-gressivement la pellicule, la bobine de 35 millimètres pourrait bientôt laisser la place à de petits disques durs, des disques optiques, voire à une projec-tion totalement dématérialisée par satellite. Aux États-Unis, près de 20 % des cinémas ont déjà opté pour la pro-jection numérique. En Île-de-France, quelques salles indépendantes ont franchi le pas, comme le Max Linder, à Paris. Projecteurs classiques et numé-riques y cohabitent encore, mais le

projectionniste du Max Linder appré-cie « les couleurs et la stabilité de l’image numérique, mais surtout la qualité de conservation des films : ils ne se rayent pas, ne prennent pas la poussière. » L’équipement d’une salle de projec-tion numérique coûte entre 100 000 et 150 000 euros. Sans aide publique, les salles indépendantes risquent de ne pouvoir s’adapter assez rapidement à ce nouveau mode de diffusion des œuvres. Au nom de la défense de la diversité culturelle, la Région a décidé de prendre les devants pour aider 15 à 25 cinémas indépendants dans leur passage à l’ère numérique. �

ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16

DU 14 AU 25 MAIFESTIVAL DE CANNES.

LE 22 MAIJOURNÉE MONDIALE DE LA BIODIVERSITÉ.

LES 24 ET 25 MAIFÊTE DE LA NATURE. Île-Saint-Germain, à Issy-les-Moulineaux.

DU 3 AU 5 JUINSALON DE LA NOUVELLE VILLE. Parc floral de Paris,Paris 12e.RER A station Vincennes ou métro Château-de-Vincennes, ligne 1.

DU 6 AU 8 JUINSALON DES SOLIDARITÉS. Parc floral de Paris,Paris 12e.

DU 10 AU 12 JUINSALON DES TRANSPORTS PUBLICS. Parc des expositions, porte de Versailles, Paris 15e. Métro Porte-de-Versailles, ligne 12.

DU 11 AU 13 JUINAUTONOMIC. Le Salon de la vie autonome (handicap, dépendance, soutien à domicile).Parc des expositions, hall n° 4,porte de Versailles, Paris 15e.

LA RÉGION FINANCE LA NUMÉRISATION DES ÉQUIPEMENTS

Une aide aux cinémas indépendants

FAITS ET GESTES 5

TRANSPORT FERROVIAIRE

Le Francilien à l’usine

Huit habitants de la région ont découvert le train,

en cours de montage sur les chaînes de Bombardier.

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Le nouveau matériel de projection

au cinéma Max Linder (Paris 9e).

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AVANT-PREMIÈRE h Huit Franciliens ont pu décou-vrir en exclusivité la chaîne de montage de leur futur train de banlieue... le Francilien ! En visite à Crespin (Nord-Pas-de-Calais) sur le site du constructeur Bombardier avec des élus régionaux et Jean-Paul Huchon, les futurs usagers ont visité les aménagements spéciaux nécessaires à cette fabrication sur mesure : un hangar qu’il a fallu transformer, une ligne de production spéciale pour construire les wagons… Les premiers Fran-ciliens devraient rouler sur les réseaux Paris-Nord et Paris-Est dès fin 2009. �

Actuellement, êtes-vous heureux ou pas de vivre en Île-de-France ?

Diriez-vous qu’en ce moment, l’activité économique en Île-de-France est…

Là où vous vivez en Île-de-France, est-ce que les relations entre les gens sont…

Actuellement, là où vous vivez en Ile-de-France, diriez-vous que les inégalités sociales sont…

En Ile-de-France, pensez-vous qu’un jeune puisse trouver un premier emploi…

Les Franciliens aiment leur région. Mais le climat économique et la dif-ficulté à trouver un logement les préocuppent.

Les Franciliens n’ont jamais été aussi nombreux à se déclarer atta-chés à l’ Île-de-France et heureux d’y vivre (87 %). Les aficionados de la région sont particulièrement nombreux parmi les habitants de la capitale (42 %) ou les personnes les plus âgées. Pourtant, c’est une répercussion du contexte national et international, la perception du climat économique dans la région se dégrade. Mais 2 Franciliens sur 3 jugent encore dynamique l’activité économique dans la région. Cette baisse de confiance ne reflète pas les bons chiffres du chômage : 6,9 % pour l’Île-de-France, dont 5,2 % en Essonne. Parallèlement, la principale inquiétude concerne

sans aucun doute la capacité à trouver un logement : 85 % des Franciliens considèrent que l’on trouve difficilement un logement dans la région. Les Parisiens (90 %) et les ouvriers (92 %) se déclarent particulièrement inquiets dans ce domaine.

Un peu de morosité à Paris

La qualité de l’environnement reste notée positivement (59 %, en recul toutefois de 4 points par rapport à décembre 2006), mais les perceptions varient selon le lieu d’habitation : si les Parisiens ne sont que 55 % à juger cette qua-lité satisfaisante et les habitants de la petite couronne que 57 %, les Franciliens de la grande cou-ronne affichent sur cette question un large sourire (62 %). �BRUNO JEANBART,

DIRECTEUR DES ÉTUDES POLITIQUES, OPINIONWAY

Le bonheur de vivre

L’activité économique

La qualité de l’environnement

Le logement

Les transports en commun

L’inquiétude économique n’entame

pas le bonheur de vivre des habitantsActuellement, êtes-vous heureux ou pas de vivre en Île-de-France ?

Diriez-vous qu’en ce moment l’activité économique en Île-de-France est…

Dans votre vie quotidienne, que pensez-vous de la qualité de l’environnement en Île-de-France ?

À votre avis, trouve-t-on un logement en Île-de-France…

Dans votre vie quotidienne, êtes-vous satisfait ou non des transports en commun en Île-de-France ?

SONDAGE RÉALISÉ PAR TÉLÉPHONE POUR « ÎLE-DE-FRANCE » DU 11 AU 13 MARS 2008 PAR L’INSTITUT OPINIONWAY SUR UN ÉCHANTILLON DE 906 PERSONNES, REPRÉSENTATIF DE LA POPULATION FRANCILIENNE ÂGÉE DE 18 ANS ET PLUS, SELON LA MÉTHODE DES QUOTAS.

BAROMÈTRE CE QUE PENSENT LES FRANCILIENS

Très heureux

Assez heureux

Pas vraiment heureux

Pas du tout heureux

(Ne se prononce pas)

Très dynamique

Assez dynamique

Pas vraiment dynamique

Pas du tout dynamique

(Ne se prononce pas)

Très satisfait

Assez satisfait

Pas vraiment satisfait

Pas du tout satisfait

(Ne se prononce pas)

Très facilement

Assez facilement

Plutôt difficilement

Très difficilement

(Ne se prononce pas)

36 %

51 %

8 %

4 %

1 %

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55 %

24 %

7 %

6 %

10 %

49 %

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9 %

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7 %

36 %

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4 %

Très satisfait

Assez satisfait

Pas vraiment satisfait

Pas du tout satisfait

(Ne se prononce pas)

14 %

46 %

19 %

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9 %

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Page 6: N°6 - Construction, rénovation : du neuf pour les lycées

C’EST LANCÉ | |

8 % c’est la

hausse

de la pollution aux

particules en Île-de-

France entre 2006

et 2007, une

augmentation due

notamment aux

conditions météo.

Ces particules

fines, nocives

pour l’appareil

respiratoire,

sont émises

principalement par

les moteurs Diesel.

5 écoles de la

deuxième chance

(E2c) seront en

activité en Île-de-

France à la rentrée

2008 : après la

Seine-Saint-Denis,

l’Essonne, Paris et

les Yvelines, le Val-

d’Oise va aussi

proposer cette

formation en

alternance école-

entreprise pour

les 18-30 ans sans

qualification.

BALISES |

Réussite pour tous

La Région intensifie sa lutte contre le décrochage scolaire. Cette année, 95 lycées sont financés pour proposer aux élèves en difficulté des solutions d’ensei-gnement innovantes. Le programme « Réussite pour tous » compte 130 projets et concerne 4 000 élèves. �

EN DIRECT DU CONSEIL RÉGIONAL

Une première en France : la Région, l’État et les partenaires sociaux compétents ont collaboré pour la requalification d’un millier de salariés licenciés après la liquidation de deux entrepri-ses franciliennes. La Région n’exclut pas de réé-diter cette initiative qu’elle juge exemplaire.

REBOND h En mars 2007, deux liquida-tions judiciaires de taille ont frappé l’Île-de-France. JDC Imprimerie, installée à Torcy (77), a fermé ses portes à ses 140 sala-riés ; LSG Gate Gourmet, spécialisée dans la confection de plateaux-repas pour les compagnies aériennes et qui employait, à Roissy (95), 820 salariés, les a envoyés pointer au chômage du jour au lendemain. Face à ce drame social, pouvoirs publics et partenaires sociaux ont opposé une même réponse combative, et inédite en France : requalifier au plus vite les salariés licenciés pour « sécuriser leurs parcours professionnels et faire d’un moment de rupture une opportu-nité pour rebondir », explique Daniel Brunel, vice-président du conseil régional en charge de l’emploi. Car la Région a su mobiliser les compétences de tous, et notamment de deux OPCA, ces organismes paritaires chargés de collecter les fonds pour la formation pro-fessionnelle. Ces fonds sont généralement destinés aux salariés, mais l’OPCA CGM et OPCALIA Île-de-France ont accepté d’in-tervenir auprès des demandeurs d’emploi licenciés par JDC Imprimerie et LSG Gate Gourmet. À l’heure actuelle, 30 licenciés de l’imprimerie bénéficient de formations cofinancées par la Région et l’OPCA CGM à hauteur de 378 000 euros. Et près de 320 per-sonnes ex-salariées chez LSG Gate Gourmet se requalifient dans leur secteur d’origine, ou dans celui de leur choix, pour un montant de 1,97 million d’euros payé par le liquidateur, l’État, OPCALIA IDF et la Région. � C. C.-C.

EMPLOI Des formations sont cofinancées

La Région aide des salariés licenciés à se requalifier

6

ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16

FAITS ET GESTES

HTRILPORT (77)Une nouvelle vie pour la friche industrielle ! Un écoquartier va y être construit avec des logements HQE, un centre médical, un foyer résidence pour personnes âgées...

GRIGNY (91)Ah ces jeunes... Ils ont maintenant leur espace rue Rol-Tanguy : 500 m2 avec un cybercafé, un théâtre, une salle de musique informatisée, un lieu d’information...

BAGNOLET (93)L’Échangeur s’agrandit ! Le théâtre de Bagnolet vient d’ouvrir une nouvelle salle de 600 m2, qui permettra d’accueillir plus de spectacles et d’ateliers artistiques.

VITRY-SUR-SEINE (94)Le ballet des engins de chantier commencera début 2009 pour transformer l’ancienne briqueterie de Gournay en Centre de développement chorégraphique d’Île-de-France.

PUTEAUX (92)Toujours plus haut... La Tour Axa sera la plus haute de la Défense après sa restructuration dont la fin est prévue pour 2010 : 218 m pour 87 000 m2.

Signature du protocole pour l’avenir de Seine AvalAugmentation de 20 % du taux d’emploi, construction

de 2 500 logements neufs d’ici à 2010, amélioration

du réseau de transports et mise en valeur de

l’environnement. En lançant une opération d’intérêt

national, l’État, la Région, le département

des Yvelines et 51 communes s’engagent sur des

objectifs précis pour l’avenir de Seine Aval.

Les 370 000 habitants de ce territoire de 398

kilomètres carrés sont concernés. �Pour en savoir plus : www.epamsa.fr

Recherche : neuf nouveaux PicriEn 2007, neuf projets de Picri (partenariats

institutions-citoyens pour la recherche et l’innovation)

ont été retenus pour un financement régional de

1,2 million d’euros. Ces dispositifs, créés par la Région

en 2005, visent à promouvoir des recherches

collectives entre associations et chercheurs sur des

thèmes très divers : environnement, santé, société,

politique de la ville... L’appel à projets pour 2008

est ouvert jusqu’au 16 mai 2008 : www.iledefrance.fr,

rubrique Appels à projets. �

Tramway Saint-Denis-Sarcelles : les travaux commencentLe chantier du tramway reliant Saint-Denis (93) au

pôle gare (photo) de Garges-Sarcelles (95) vient

de démarrer. Il s’agit pour l’instant des travaux

préparatoires liés aux déplacements des réseaux

(électricité, gaz, éclairage…). Les aménagements

du système de transport suivront en 2009, pour une

mise en service vers 2011. Le futur tramway traverse

la Seine-Saint-Denis et le Val-d’Oise, et dessert

cinq communes : Saint-Denis, Pierrefitte-sur-Seine,

Montmagny, Sarcelles et Garges-lès-Gonesse. �

Sonia Saidi, 42 ans, Nogent-sur-Marne (94)« Je rêvais de suivre une formation en architecture d’intérieur. Mais aurais-je abandonné mon emploi à LSG ? La liquidation m’a poussée à franchir le pas. »

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Contre l’homophobie et le sexisme

Pour lutter contre l’homophobie en milieu scolaire, le Mouvement d’affirmation des jeunes gays et lesbiennes (MAG) organise des débats sur ces questions dans les lycées franciliens, avec le soutien de la Région. Plus d’infos : www.mag-paris.fr �©

DR

Marie-Line Bonnardel, 37 ans, Bailly-Romainvilliers (77)« Esthéticienne de formation, je rêvais de créer mon institut. Après la fermeture de LSG, j’ai été accompagnée dans mes démarches et j’ai pu ouvrir ma boutique. »

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h Frédéric Gaboyard, 39 ans, Thorigny-sur-Marne (77)« Après la fermeture de l’imprimerie JDC, où j’étais bobinier, j’ai suivi une formation de conducteur offset. J’ai élargi mes compétences, et j’ai bien l’intention de continuer à me perfectionner. »

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Page 7: N°6 - Construction, rénovation : du neuf pour les lycées

7

ÎLE-DE-FRANCE | M A I -J U I N 2 0 0 8 | Nº 16

AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE h « Mon premier dos-sier de demande de logement social, je l’ai déposé en 1990 ! », raconte Amina, garde d’enfants et mère divorcée. Sa famille, logée à quatre dans 43 mètres carrés, est expulsée en 2006, car le pro-priétaire veut récupérer son logement. Après de nombreuses démarches, Amina obtient un trois-

pièces à Paris. Des milliers de Franciliens subis-sent ainsi, de façon plus ou moins dramatique, la crise du logement. La Fondation Abbé-Pierre a publié cette année un rapport alarmant sur l’état du logement en France, pointant ce chiffre de 3,3 millions de personnes mal logées. En Île-de-France, on recense 374 000 demandeurs d’un loge-

ment social, dont 104 800 à Paris, selon l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Île-de-France (IAU Île-de-France). Et seulement 25 % d’entre eux en sont bénéficiaires chaque année. C’est le cas de Caroline et Raphaël et de leurs trois enfants. Ils vivaient dans 50 mètres carrés, à Paris. « Nous avons déposé une demande en 2004 et, en août 2006, on nous a proposé 85 mètres carrés dans le 10e. On tombait des nues ! Avec 1 000 euros de loyer mensuel, nous n’avons pas l’impression de prendre la place de quelqu’un qui serait plus en diffi-culté que nous. » Plus des trois quarts des ménages d’Île-de-France sont ainsi éligibles au logement social. La flambée des prix de l’immobilier et la

374 000 demandes de logement social en attente

Trouver une habitation demeure la principale préoccupation de 85 % des Franciliens (lire notre sondage en page 5). Les listes d’attente pour un logement social s’allongent, la construction est en panne. Face à l’ampleur de la crise, le conseil régional a décidé d’intervenir.

Pour lutter

contre la crise

du logement,

le conseil régional

privilégie l’habitat

social. Ci-contre :

quartier réhabilité

à Orly (94).

À LA UNE

Aider les Franciliensà se loger

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Page 8: N°6 - Construction, rénovation : du neuf pour les lycées

ÎLE-DE-FRANCE | M A I -J U I N 2 0 0 8 | Nº 16

baisse du pouvoir d’achat ont fait grimper à une vitesse impressionnante la part du budget consa-crée au logement dans les charges des ménages, laquelle atteint près de 50 % en Île-de-France, et même 75 % chez les plus modestes.Comment en est-on arrivé là ? « Nous payons très cher la pénurie du logement des années 1980 et 1990, durant lesquelles on n’a construit que 30 000 à 35 000 logements par an alors qu’il en fallait 60 000 », analyse Patrick Doutreligne, le délégué général de la Fondation Abbé-Pierre (lire entretien p. 21). Depuis 2003, une timide reprise s’amorce, avec 36 800 logements mis en chantier en 2006, note Christine Corbillé, directrice du départe-ment démographie-habitat à l’IAU Île-de-France. Mais la réponse des pouvoirs publics n’a pas été à la hauteur des attentes : depuis 2000, la réalisa-tion de logements sociaux locatifs ne représente que 0,26 % du PIB. De plus, l’État a privilégié la construction de logements intermédiaires de type prêt locatif social (PLS), dont les loyers dépassent de 50 % ceux des HLM ordinaires (PLUS ; lire encadré). Le gouvernement veut une France de propriétaires, mais l’accession à la propriété reste difficile, malgré les dispositifs d’aides, comme le prêt à taux zéro pour le logement ancien : les accédants doivent s’endetter sur une période qui s’allonge, avec des taux d’intérêt de plus en plus

élevés. Le conseil régional, lui, préfère le principe « un logement pour chacun ». Marquant une rup-ture avec l’État, il a lancé en décembre 2005 un plan en faveur d’une politique sociale du loge-ment. Avec des objectifs précis : créer ou réha-biliter 240 000 logements sociaux d’ici à 2010, en construire 5 000 pour les jeunes travailleurs, apprentis et lycéens, et 15 000 chambres pour les étudiants. Déjà 165 000 logements sociaux ont été réhabilités entre 2004 et 2007.Outre l’égalité entre citoyens, le conseil régional vise aussi l’égalité territoriale en conditionnant ses aides à une juste répartition des logements

LOGEMENT SOCIAL | Critères d’attribution |

8 À LA UNE LOGEMENT

sociaux : la moitié du parc social étant localisée dans 8,5 % des villes, les financements sont modu-lés en fonction du type de logement construit. Pour favoriser la mixité sociale dans les munici-palités qui ont construit moins que les 20 % de logements sociaux imposés par la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU), la Région finance la construction d’un logement PLS si la commune réalise trois logements sociaux (PLUS et PLAI).Enfin, le conseil régional souhaite améliorer la qualité des logements, en s’engageant contre l’ha-bitat indigne et le saturnisme, et dans l’aide aux copropriétés en difficulté. Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2008, les nouvelles constructions doi-vent répondre à des normes de qualité certifiées Habitat et environnement. Le développement des énergies renouvelables (solaire, géothermie...), l’utilisation du bois, le recyclage des eaux de pluie... tous ces facteurs qui font baisser les char-ges des locataires sont encouragés par des aides spécifiques. Enfin, les appartements doivent être adaptés aux personnes handicapées.

Relancer la constructionDernier levier : pour bloquer la spéculation immo-bilière, le conseil régional a obtenu la création, en 2006, d’un établissement public foncier d’Île-de-France (EPFIF). Cet établissement, présidé par Jean-Luc Laurent, également vice-président du conseil régional, rachète des terrains inoccupés pour les revendre à prix coûtant aux collectivités. À une condition toutefois : il faut les consacrer pour 65 % à la construction de logements et pour les 35 % restants au développement économique (lire en p. 10). Car la problématique du logement ne se réduit pas à quatre murs et à un toit. Elle est étroitement liée à celles de l’emploi et du réseau de transport. Le schéma directeur d’aménagement du territoire d’Île-de-France (Sdrif) préconise de densifier les zones d’habitation, plutôt que d’en-voyer les Franciliens vivre toujours plus loin de leur travail et des transports. Le Sdrif fixe ainsi l’objectif de 60 000 logements construits par an, dont 20 000 logements sociaux. Le plan régional en faveur du logement implique une relance globale de la construction. Tous les acteurs, y compris l’État, ont pris conscience que le logement reste l’un des principaux défis que doit relever la métropole francilienne, pour répondre aux attentes des habitants, mais aussi pour assu-rer son développement économique. La clé du bien vivre en Île-de-France. � ISABELLE CHOUFFET

À Chelles (77), sept maisons de ville

ont été construites par leurs futurs locataires.

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En réhabilitant 165 000 logements sociaux en quatre ans,

le conseil régional a dépassé ses objectifs.

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La Région cible ses aides de façon à favoriser la mixité sociale, mais les déséquilibres en la matière restent particulièrement criants.

Vers un abaissement des plafonds de ressourcesPour accéder au

logement social, les

ressources imposables

du demandeur ne

doivent pas dépasser

certains plafonds,

en fonction de la

composition de la

famille. Ces plafonds

sont indexés sur le

Smic. Le gouvernement

a annoncé que ces

plafonds allaient être

abaissés de 10 %.

Objectif : ramener de

70 à 60 % la proportion

des ménages éligibles

au logement social d’ici

à 2011.

On distingue trois

principaux types de

logements sociaux :

le PLAI (prêt locatif

aidé d’intégration) est

destiné aux personnes

à faibles revenus, le

PLUS (prêt locatif à

usage social) est plus

abordable pour ceux

qui ne perçoivent pas

d’aide au logement, le

PLS (prêt locatif social)

concerne un logement

plus haut de gamme.

Exemples pour un foyer

de deux personnes :

PLAI = 21 120 euros

PLUS = 35 200 euros

PLS = 45 760 euros �www.logement.gouv.fr

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Page 9: N°6 - Construction, rénovation : du neuf pour les lycées

h Dès septembre, par la publication

d’un livre blanc, l’Union sociale pour

l’habitat d’Île-de-France (Aorif) a

interpellé les pouvoirs publics sur la

nécessité d’instituer en Île-de-France

un dispositif de gouvernance des

politiques d’urbanisme et du logement

à l’échelle de l’agglomération

francilienne pour répondre à la grave

crise du logement que connaît notre

région. Cette pénurie concerne

d’abord l’offre, conséquence d’une

insuffisance chronique de la

construction de logements ces vingt

dernières années. Il est indispensable

de créer un dispositif de pilotage qui

devra veiller à la réalisation des

objectifs de construction de

logements définis par le schéma

directeur d’aménagement du territoire

de la région. La marche à franchir est

considérable : il faut passer de

40 000 logements par an à 60 000. Cela

nécessitera un effort de chaque

commune, et une mise en cohérence

des documents d’urbanisme et de

planification des communes avec les

objectifs du schéma directeur.

h Comme en témoignent les

excellents résultats en matière de

construction du logement locatif

social ces trois dernières années, les

organismes HLM sont prêts à

poursuivre leur effort de construction

de logements sociaux afin de produire

plus et mieux. Pour ce faire, ils

souhaitent une plus grande cohérence

des interventions financières des

collectivités publiques, et notamment

de l’État et de la région Île-de-France,

qui apportent à eux deux plus de la

moitié des aides à la pierre. Notre

mouvement sera très attentif aux

solutions qui résulteront des travaux

des États généraux du logement

auxquels il a contribué.

EXPERTISE | Urbanisme | VAL-DE-MARNE | Orly |

La réhabilitation de logements sociaux consti-tue l'une des priorités du conseil régional qui a ainsi rénové 165 000 logements en quatre ans. Reportage à la résidence des Tilleuls à Orly (94).

RÉFECTION h « Ici, c’était une cité d’urgence en 1960… Puis ils ont construit les bâti-ments, mais ça s’est vite dégradé ! C’était minable, il y avait vraiment besoin de tra-vaux... Aujourd’hui, on revit ! » Lucienne Emée a toujours habité aux Tilleuls, à Orly. Comme elle, la majorité des locataires de cette petite résidence de huit immeubles voit avec plaisir les travaux de réhabilita-tion s’achever.« Ça fait plaisir d’habiter enfin dans une cité propre ! », estime Zina Aggar, penchée à sa fenêtre du 1er étage. Pour cette habitante qui vit aux Tilleuls depuis quarante ans, cette rénovation change tout : « Je reçois beaucoup d’amis étrangers, avant j’avais honte de les faire venir ici », raconte cette maman de cinq enfants, dont trois habi-tent encore dans son F4. « On m’a proposé d’autres logements, mais je n’ai jamais voulu partir : j’ai été à l’école dans le quartier et mes enfants sont nés ici. »Des sanitaires et l’électricité refaits à neuf, une cuisine recarrelée, une nouvelle porte palière, des volets roulants, mais « un lavabo un peu trop petit »… Zina est glo-balement ravie des travaux effectués chez elle, « même s’il reste quelques problèmes à régler », explique-t-elle avant de conclure :

« Il faut espérer maintenant que les gens soient un peu plus soigneux. »À l’extérieur, les ouvriers finissent de recou-vrir l’ancienne peinture gris marronnasse par un matériau qui lisse les imperfections des murs. Les halls, les cages d’escalier, les espaces verts et les parkings sont également refaits. Le résultat : un ensemble coquet de bâtiments de quatre étages, dans les tons beige et marron clair, traversé de ruelles sur lesquelles donnent quelques jardinets privatifs. Les 209 appartements, construits en 1975 et en 1980, ont été réhabilités en dix-huit mois.

Des locataires contents

Certains locataires regrettent le désordre occasionné par ces travaux, ou un man-que de concertation avec les locataires, qui ont pourtant approuvé les aménagements à plus de 87 %. « Ils ont posé ma porte de travers, je leur ai dit mais ils ne font rien ! », raconte Éliane Price. Annie Bourgeois, la chef de chantier, tente de la rassurer, en affirmant que tous les problèmes seront réglés au cas par cas avant la fin du chan-tier. « C’est beau, mais il est temps que cela finisse », commente Angelina Garcia, résu-mant le sentiment général.Plus loin, la cité des Aviateurs est elle aussi en pleine renaissance avec ses 823 appar-tements à refaire. En tout, ce sont plus de 2 000 logements que l’Opac du Val-de-Marne, l’État, la Région et le département auront réhabilités à Orly en 2008. � JULIE VÉDIE

REPORTAGE 209 logements sont concernés

Rénovée, la cité des Tilleuls refleurit au printemps

LOGEMENT À LA UNE 9

ÎLE-DE-FRANCE | M A I -J U I N 2 0 0 8 | Nº 16

Dix-huit mois de travaux ont permis la réhabilitation intérieure et extérieure de la cité des Tilleuls,

pour la plus grande satisfaction des habitants... contents aussi que ce soit enfin terminé !

HABITAT

Une gouvernance du logement

REPÈRES | |

5,166 millions de

logements

sont recensés en Île-de-

France. On compte 46 %

de propriétaires, près

de 23 % de locataires

HLM, 25 % de locataires

hors HLM et près de 5 %

de personnes logées

gratuitement.

1,178 million de

logements

sociaux en Île-de-France

hébergent 3 millions

de personnes, soit un

quart de la population.

La moitié des HLM se

trouvent sur 8,5 % des

communes franciliennes.

374 000 demandeurs de

logements sociaux.

104 000 demandeurs de

logements sociaux

à Paris, dont 40 %

de personnes seules

et 21 % de familles

monoparentales.

181 communes

d’Île-de-

France sont soumises à

l’article 55 de la loi SRU.

21 % de ces communes

ont atteint 0 % de leur

objectif. 102 communes

ont commencé à

construire (un tiers

d’entre elles ont atteint

plus de la moitié de leur

objectif).

70 000 places

d’hébergement

temporaire, dont 49 %

sont situées à Paris.

5 ans, c’est le nombre

d’années de revenu

mobilisées pour acquérir

un bien, contre 3,6 en

1996.

48 % des

logements

ont été achetés par les

cadres en 2005, contre

43 % en 2001. Acheteurs

ouvriers et employés

sont passés de 25 % en

2001 à 24 % en 2005.

165 millions d’euros

sont consacrés

au logement par le

conseil régional (parc

social, construction,

réhabilitation, aide au

parc privé, etc.).

NOM | STÉPHANE DAMBRINE |PROFESSION | PRÉSIDENT DE L’UNION

SOCIALE POUR L’HABITAT D’ ÎLE-DE-FR ANCE,

DIRECTEUR GÉNÉR AL DE L’OPAC 94 |

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Page 10: N°6 - Construction, rénovation : du neuf pour les lycées

CHERCHER UN LOGEMENTh Pour accroître ses chances de trouver un logement social, il est recommandé de déposer sa candidature à la fois auprès des organismes HLM du département où l’on souhaite résider, à la mairie de la commune où l’on souhaite résider et à la mairie de sa commune.

h Pour une plus grande efficacité des demandes de logement social auprès d’un organisme HLM, l’Union sociale pour l’habitat les recense par département : www.union-hlm.org

h Pour aider à se loger quand on est étudiant, le site national des Crous donne toutes les solutions logement, les aides, les adresses des cités universitaires : www.cnous.fr, rubrique La vie étudiante puis Logement.

h Pour les jeunes travailleurs, l’Association pour le logement des jeunes travailleurs propose des petits meublés en logement temporaire : www.aljt.com. L’Union des foyers des jeunes travailleurs recense tous les foyers région par région : www.ufjt.org ou 01 41 74 81 00.

h Pour les personnes en grande difficulté et mal logées, la Fondation Abbé-Pierre tient une permanence : Espace Solidarité Habitat, 78/80, rue de la Réunion, 75020 Paris. Renseignements au 01 44 64 04 40 et sur www.fondation-abbe-pierre.fr

S’INFORMERh Pour en savoir plus sur l’action de la Région en matière de logement : www.iledefrance.fr/logement-ville-sante-social

h Pour connaître les conditions d’accès au logement social, les démarches à suivre... : - à Paris : www.paris.fr, thème Solidarités- dans les départements : les agences départementales pour l’information sur le logement (Adil) : www.adil75.org ou 01 42 79 50 50, et hors de Paris 0820 16 suivi de deux fois le numéro du département : 77 77, 78 78, etc. (0,12 euro/min depuis un téléphone fixe).

h Le site de l’Union sociale pour l’habitat d’Île-de-France : www.aorif.org

SAVOIR + | |

INTERVIEW | |

10

ÎLE-DE-FRANCE | M A I -J U I N 2 0 0 8 | Nº 16

À LA UNE LOGEMENT

IDF : 87 % des Franciliens se déclarent pré-occupés par le logement...J.-L. LAURENT : Ce chiffre témoigne de la difficulté à se loger pour les familles modestes. Désormais pre-mier poste du budget des ménages, le logement pèse lourd sur le pou-voir d’achat des familles en diffi-culté. Le constat est cruel. Le conseil régional d’Île-de-France a pris à bras-le-corps cette question pour apporter des réponses alors même que la loi ne nous donne aucune compétence dans ce domaine. En 2005, nous avons mis en œuvre un plan d’action pour la période 2005-2011 qui fixe l’objectif de 240 000 logements nouveaux ou réhabilités. À mi-parcours, nous sommes en avance sur la réhabilitation et en retard dans l’effort de construction de nouveaux logements locatifs sociaux. Car, dans ce domaine, l’aide de la Région est complémentaire à celle de l’État. Or celui-ci ne remplit pas son rôle d’impulsion.

TROIS QUESTIONS À Jean-Luc Laurent

« Bâtir une Île-de-France des locataires »

Toute activité avait disparu sur ce site d'Athis-Mons

avec la fermeture de l'usine LU en 2003.

L’Établissement public foncier d’Île-de-France (EPFIF) a signé 34 conventions depuis sa création en 2006. Zoom sur Athis-Mons (91).

RENAISSANCE h C’est une friche industrielle de 2,8 hectares, un grand vide dans la ville : nichée dans la vallée, près de la voie ferrée et de la Seine, on l’aperçoit du centre-ville situé sur les coteaux.Le groupe Danone cherchait à vendre cette usine LU, désertée en 2003. La commune d’Athis-Mons ne voulait pas voir s'installer là n'importe quelle activité et souhaitait garder la maîtrise de ce site. En 2007, elle fait appel à l’Établissement public foncier d’Île-de-France (EPFIF) qui rachète le site à Danone pour 2,7 millions d’euros. Dans cette zone résidentielle, plus de 150 logements ver-ront le jour à l’horizon 2012, ainsi que des locaux municipaux et techniques pour la communauté de communes des Portes de l’Essonne. Pour cer-tains immeubles de bureaux, les estimations sont en cours afin de déterminer s’il vaut mieux détruire et reconstruire, ou réhabiliter l’existant. D’ici à 2011, le projet doit être défini par la com-mune, puis le terrain sera revendu à un groupe-ment promoteur-bailleur social, qui réalisera un projet de haute qualité environnementale (HQE) et construira des logements à des prix compati-bles avec les revenus des ménages. Le projet sera présenté aux habitants avant sa réalisation.

Associer logement et activité économique

Athis-Mons a été la première des 34 conven-tions signées par l’EPFIF depuis sa création en 2006. L’établissement regroupe cinq départe-ments – Paris, l’Essonne, la Seine-et-Marne, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne – et bientôt six avec le Val-d’Oise. À terme, ce sont près de 10 000 logements, dont 30 % d’habitat social, qui seront construits sur les terrains rachetés, ainsi que quelque 350 000 mètres carrés consacrés à des activités économiques. Un bilan positif donc pour l’EPFIF, avec plus de 270 millions d’euros engagés sur plusieurs années. Toutes les collecti-vités, communes ou intercommunalités peuvent solliciter l’établissement public, en particulier cel-les où il manque du logement social. � JULIE VÉDIE

ACHATS DE TERRAINS

La Région lutte contre la spéculation foncière

IDF : Quelles solutions proposez-vous ?J.-L. LAURENT : D’abord que l’État réinvestisse le logement locatif, et prioritairement le logement locatif social, car l’objectif pour la Région, c’est de soutenir l'Île-de-France des locataires. Bien sûr, il est souhaita-ble que des Franciliens accèdent à la propriété. Mais en construisant plus de logements locatifs sociaux, non seulement nous apporterons une réponse adaptée aux 370 000 deman-deurs de logements sociaux en attente, mais nous contribuerons à favoriser la détente des prix sur le marché du logement locatif privé. Car la crise que nous connaissons est une crise de l’offre. Ensuite, il faut que l’État exerce les pou-voirs que lui confère la loi face aux communes qui n’appliquent par la loi solidarité et renouvellement urbain (SRU), fixant à 20 % le taux de loge-ments sociaux par commune. Enfin, la Région propose de créer un syn-dicat du logement en Île-de-France, qu’elle pourrait présider comme le Syndicat des transports d’Île-de-France (Stif) dans une instance qui comprendrait les conseils généraux, les représentants des intercommu-nalités et des communes, la Région devant être minoritaire. Ce syndicat du logement aurait la charge d’assu-rer leur juste répartition territoriale pour la construction de logements locatifs sociaux.IDF : L’État est responsable du logement, que pensez-vous des récentes annonces du gouvernement ?J.-L. LAURENT : Le président de la République a été élu sur un slogan idéologique : « la France des proprié-taires ». Depuis, les mauvais coups pleuvent sur le logement social. La baisse des plafonds, la vente du parc social et la réforme du livret A qui finance le logement social sont autant de mesures de sabotage. En même temps, le gouvernement refuse d’investir dans la relance du logement locatif social et préfère financer des programmes d’ac-cession à la propriété pleins d’in-certitudes pour les familles qui en bénéficient. �

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PFIFNOM | JE AN-LUC L AURENT |

FONCTION | V I C E - P R É S I D E N T C H A R G É

D U L O G E M E N T E T D E L’A C T I O N F O N C I È R E ,

M A I R E D U K R E M L I N - B I C Ê T R E ( 9 4 ) |

« La Région propose de créer un syndicat du logement qui aurait la charge d'assurer une juste répartition territoriale des logements sociaux. »

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AUVERS-SUR-OISEARGENTEUIL

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ATHIS-MONSAUFFARGIS

AGRICULTURE | Élevage |

La chèvre se plaît en Île-de-France. Dans la région, on en dénombre 1 424, qui pro-duisent jusqu’à 1 million de litres de lait par an, dans une vingtaine d’élevages. Du lait à boire, frais, caillé, ou à manger affiné sous forme de fromages. Reportage chez Marc Lesty à Auffargis (78).

BIQUETTES h La chèvre apprécie la compagnie de l’homme. Elle s’en approche avec curiosité, remercie ses caresses de quelques petits coups de cornes amicaux. « La chèvre est blagueuse, explique l’éleveur Marc Lesty, 52 ans. Lâchée dans un jardin, elle dévaste tout sur son passage. » Lui les tient en respect dans un grand pré fermé, en pleine forêt de Ram-bouillet, à Auffargis. Son élevage

EN CHIFFRESChaque année, l’Île-de-France produit 1 million de litres de lait de chèvre et quelque 150 tonnes de fromage.

CONTACTLa Ferme des trois ponts, chez Marc et Thileke Lesty.Renseignements au 01 30 59 85 80 ou sur www.3ponts.com.

Marc Lesty élève ses bêtes à Auffargis depuis vingt-cinq ans, et affine un fromage doté d'autant de caractère que ses chèvres.

La blanche d’Argenteuil

Blanches et tendres :

c’est ainsi que les

Franciliens apprécient

l’asperge. Et c’est une

longue histoire : en 1830,

un certain Louis Lhérault,

maraîcher à Argenteuil,

a mis au point la culture

de l’asperge blanche.

Sa technique : recouvrir

de terre les pousses,

afin de les protéger du

soleil, qui fait verdir

l’asperge. Louis Lhérault

a ainsi créé une nouvelle

variété, l’asperge

d’Argenteuil, qui

supplante l’asperge verte

à la fin du XIXe siècle.

Aujourd’hui, elle a

disparu d’Argenteuil.

Mais il en reste quelques

producteurs en Île-

de-France, comme

Christophe Brard, 41 ans,

maraîcher à Auvers-sur-

Oise. Il la cultive sur un

demi-hectare seulement,

« car c’est une culture

très pénible, qui se fait

à la main, raconte-t-il.

Les asperges blanches

doivent être ramassées

tous les jours, dès

qu’elles sortent de terre,

en avril et en mai. C’est

un légume assez cher et

élitiste. Mais il a de vrais

amateurs. » �h Contact : Ferme des

tournelles, rue des Tournelles,

95430 Auvers-sur-Oise.

Tél. : 01 30 36 10 61.

fermedestournelles.com

compte 95 bêtes, de couleur blanche ou fauve. Toutes portent au cou un petit collier où est inscrit leur pré-nom : Versailles, Utopie, Caphar-naüm ou Casbah...

Dix-sept hectares de prairies

Marc Lesty est un éleveur sensible, qui n’aime pas voir ses vieilles chè-vres partir à l’abattoir. Mais à l’at-tention du naïf citadin, il précise : « Elles ne sont pas là pour brouter les pâquerettes ! » Ses bêtes produisent jusqu’à 100 000 litres de lait par an. Il faut traire leurs pis gonflés de lait matin et soir. Il faut aussi cultiver leur fourrage : sur 17 hectares de prairie poussent luzerne, trèfle ou ray-grass. Il faut enfin transformer le lait en fromages, affinés de mille

11

ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16

BIEN VIVRE

TERROIR L’Île-de-France compte une vingtaine d’élevages caprins

La chèvre franciliennea fort tempérament

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manières. « C’est là qu’intervient le terroir : bactéries ou levures donnent leur typicité à nos fromages », souligne Marc Lesty.Les producteurs de chèvres fran-ciliens sont à peine une vingtaine. Mais ils s’organisent : à cinq, dont Marc Lesty, ils ont lancé il y a deux ans le petit chèvre d’Île-de-France. La peau du fromage est tendre, sa chair crémeuse, moelleuse à cœur. Marc Lesty le vend à de bons res-taurants, en grandes surfaces et surtout chez lui, à la ferme. Et il aimerait voir les Franciliens y venir plus nombreux. « Ils pensent bien trop souvent que leur région est terne, triste. Ils oublient qu’ici aussi il y a des paysans, des paysages et des produits fameux. » � CAROLINE COQ-CHODORGE

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Le kilo d’asperges coûte

de 8 à 10 euros.

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FLICOURT

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92CHAVILLE

BARBIZON

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ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16

BIEN VIVRE

ENVIRONNEMENT | Biodiversité |

ACTION | - |

Observer les oiseaux

des étangs du domaine

régional de Flicourt (78)

le 18 mai, découvrir les

plantes comestibles et

leurs vertus au domaine

du Grand Voyeux

(77) ou admirer les

orchidées dans la forêt

régionale d’Étréchy (91)

le 25 mai, s’initier au

monde fascinant des

insectes en forêt de

Bondy (93) le 8 juin…

Ce sont quelques-unes

des animations nature

proposées par l’Agence

des espaces verts (AEV)

pour ce printemps.

Programme complet

et contacts :

www.aev-iledefrance.fr

ou au 01 72 69 51 00.

Faut-il agrandir le

parc naturel régional

(PNR) du Gâtinais ?

Un an avant de fêter

son 10e anniversaire,

le PNR du Gâtinais

révise sa charte, le

projet de territoire qui

engage l’ensemble des

collectivités concernées

par la gestion du parc.

La Région a notamment

préconisé d’élargir le

périmètre du PNR de 57

à 84 communes. Cette

extension permettrait au

Gâtinais de retrouver ses

contours géographiques

naturels tout en

préservant son identité.

Après des réunions

publiques début 2008,

les habitants du secteur

seront consultés sur la

nouvelle charte, et les

communes choisiront

de la ratifier ou non

courant 2010. �

Découvrir la nature francilienne

L’extension du PNR du Gâtinais à l’étude

Les promeneurs qui partent à sa recherche au plus profond des bois ont un amour de la nature bien mal inspiré : le sympathique muguet de mai est de plus en plus rare.

SYLVESTRE h Il n’y a plus, il n’y a peut-être jamais eu de muguet dans le bois de Chaville (92) chanté dans les années 1950 par Pierre Destaille (« Ce jour-là au bois d’Chaville y avait du muguet, si ma mémoire est docile c’était au mois d’mai [...] »). Si par hasard il en restait quelques brins dans les endroits les plus frais et les plus ombragés, laissez-les en paix, à Chaville comme ailleurs. Les peti-tes fleurs blanches du Convallaria majalis, largement plus parfumées que celles du muguet de serre, et qui se transformeront quelques semaines plus tard en fruits rouges très toxi-ques, ne devraient jamais se trouver dans un vase ni sur une boutonnière. Hélas, sauf dans quelques régions du sud de la France, le muguet n’est pas encore protégé. Impitoyablement cueilli, le muguet sauvage ne repré-sente plus qu’à peine 10 % de ce qui se vend en Île-de-France – par tolérance spéciale –, ce qui montre à quel point ce commerce lui a nui au cours des quinze dernières années.

Le muguet du 1er Mai, le sauvage, le seul qui embaume vraiment, est victime d’une tradition qui remonte dans notre région à 1907, quand les manifestants-travailleurs ont décidé pour la première fois de le glisser à leur boutonnière, souvent avec une fleur rouge, pour célébrer la fête du Travail. Cela dit, quelques historiens font remonter l’usage à Charles IX qui, dit-on, en offrit en mai à toutes les dames de sa cour.

Surtout ne pas le déraciner

La vente du muguet sylvestre est certes réglementée, mais c'est surtout dans le but de protéger... les fleuristes pro-fessionnels. La fleur sauvage doit être vendue sans présentation, sans pot et surtout sans racine. Car ce qui cause sa perte, ce sont les revendeurs et les promeneurs qui, au lieu de couper délicatement le muguet, le déracinent pour qu’il dure plus longtemps. Cela a souvent pour effet de l’empêcher de repousser l’année suivante, car la plante se propage surtout au moyen de son très fin rhizome (une tige sou-terraine et horizontale).Alors, en attendant que le muguet soit protégé, contentons-nous de le regarder et de le humer tout au long du joli mois de mai. � CLAUDE-MARIE VADROT

FLORE Le muguet sauvage ne doit pas disparaître

Respirez-le,ne le cueillez pas

L’éléphant de pierre, point de départ de la promenade.

Pas encore protégée, la jolie plante de mai est très menacée en Île-de-France.

Au XIXe siècle, alors que les artistes s’émeuvent des beautés de la nature, la profonde forêt de Fontainebleau (77), aux arbres centenaires et aux rochers fabuleux, séduit les pein-tres. Une promenade balisée invite à suivre leurs pas.

Le petit train qui, au xixe siècle, reliait Melun à Bar-bizon n’existant plus, il faut aujourd’hui prendre sa voiture pour rejoindre cette localité mythique. Si les peintres ont accouru à Barbizon, c’est en partie pour les charmes de cette petite bourgade, mais surtout pour la grande forêt de Fontainebleau tout autour. Dès le début du xixe siècle, sous l’influence du romantisme, les artistes sont allés y puiser leur inspiration. Une promenade balisée au départ de Barbizon invite à suivre leurs traces.

À PIED h Il faut d’abord rejoindre un sentier forestier indiqué au départ de la rue Jean-Baptiste-Gassies, qui mène jusqu’à l’éléphant de Barbizon. Un élé-phant de pierre, car, ici, la géologie fait des pro-diges : la forêt est assise sur une plaque de grès disloquée et travaillée par l’érosion. En laissant l’éléphant derrière soi, prendre le sentier sur sa gau-che jusqu’à une stèle frappée d’un sceau à l’image des peintres Théodore Rousseau et Jean-Fran-çois Millet, membres de l’école dite de Barbizon. Camille Corot est aussi l’un d’eux. En suivant l’allée des Vaches sur la droite, on découvre le paysage original de son tableau Vue de la forêt de Fontaine-bleau. On pénètre ensuite dans une zone jonchée d’un magnifique chaos gréseux. Après avoir viré au nord, continuez sur la route de Marie-Thérèse jusqu'à la route des Mazettes qu’il faut suivre à gauche, jusqu'à une futaie de chênes centenaires, peints par Millet du temps de leur jeunesse.Il est temps de rentrer à Barbizon, en passant par la Grande-Rue. Au 27 se trouvent la maison-atelier de Jean-François Millet ; au 55, celle de Théodore Rousseau. Arrêtez-vous au 92, au musée Ganne, qui possède une belle collection de peintures.Durée : 2 heures, 6,5 km �h Renseignements auprès de l’office du tourisme de Barbizon

au 01 60 66 41 87 ou sur www.barbizon-tourisme.com

BALADE

Sur les traces des impressionnistes

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Le parc pourrait être

élargi à 84 communes.

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Page 13: N°6 - Construction, rénovation : du neuf pour les lycées

BIEN VIVRE 13

ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16

CHRONIQUE

Une région mondeFRANÇOIS TAILLANDIER

Au Tibet, les récents affronte-ments mêlent de façon complexe les questions ethniques à une appar tenance religieuse per-sécutée depuis des décennies. En Irak, des chrétiens sont enlevés ou tués ; des milliers d’entre eux ont déjà choisi l’exil. Partout, le moindre mot de trop, ou le mot manquant, d’un responsable politi-que ou religieux – quand ce n’est pas un simple dessin dans un journal – suscite d’infinies polémiques. L’inégalité éco-nomique, les blessures historiques, la revendication d’identité rendent les enjeux brûlants. Rien ne semble plus sensible, chez l’être humain, que ce qui relève de la foi, de son absence ou

de son refus.On trouvera que ces consi-dérations nous emmènent loin de notre Île-de-France. C’est vrai géographique-ment, mais pas plus. La mondia-lisation n’est pas

qu’un fait économique. Nous sommes devenus une région-monde où toutes les cultures, toutes les langues se rencon-trent. À la vitesse de l’information et des réseaux, ce qui se passe à l’autre bout du monde se passe potentiellement au coin de notre rue. La solidarité de l’espèce humaine, dans la civilisation urbaine connectée au planétaire, n’est pas seulement un idéal : elle est d’abord un fait. Que surgisse un conflit, il nous concerne. Que se noue un dialogue, il nous sauve. Nous vivons dans un de ces espaces hyperpeuplés et irréver-siblement multiples où se joue l’avenir de l’humanité et de la civilisation. Nous pouvons être le laboratoire de la future coexistence des convictions et des croyances de toute nature.C’est un défi. C’est peut-être une chance. C’est assurément un devoir. Et pas seu-lement celui des associations, des élus ou du législateur, mais celui de chacun. Il faut de la concertation, des décisions, des lois. Mais cela ne suffira pas s’il n’y a pas d’abord, de la part de tous, le respect et la main tendue. Oserai-je ajouter : un peu d’humour (celui qui permet de sou-rire de soi-même) ? �

« La solidarité de l’espèce humaine n’est pas seulement un idéal : elle est d’abord un fait. »

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ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16

14 RENDEZ-VOUS

Val-d’Oise

Essonne

PARIS

Yvelines

Hauts-de-Seine

Seine-St-Denis

Val-de-Marne

Seine-et-Marne

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04 | CONCERT

Jazz à Maisons-Laffitte

Pour sa 2e édition, Jazz à

Maisons-Laffitte reçoit

notamment Tania Maria et

le Rosenberg Trio, pour

offrir un jazz de qualité,

classique ou innovant.

h Du 24 au 29 juin 2008

Salle Malesherbes et parc du

Château, 78600 Maisons-Laffitte

Renseignements : 09 50 55 07 37 ou

sur www.jazzamaisonslaffitte.com

03 | FESTIVAL

Festival des pratiques artistiques -Éclats d’artsSpectacles, expositions,

conférences, festival du

court métrage, rencontres

avec les artistes rythment

ce long mois dédié aux

arts plastiques, au théâtre,

à la danse et à la musique.

Les activités, gratuites, se

déroulent dans différents

lieux de la ville de Meaux.

h Du 6 mai au 15 juin 2008

Office du tourisme, 1, place Paul-

Doumer, 77100 Meaux

Renseignements : 01 64 33 02 26

ou sur www.ville-meaux.fr

02 | JAZZ

Festival Django Reinhardt

Le jazz décliné sous toutes

ses formes en hommage

au célèbre musicien de

jazz manouche, avec de

grands noms, mais aussi

de jeunes talents, le tout

dans le cadre idéal des

bords de Seine.

h Du 26 au 29 juin 2008

Île du Berceau,

77920 Samois-sur-Seine

Renseignements : 01 60 74 48 41 ou

sur http://django.samois.free.fr

venus de France et

d’Europe.

h Du 16 au 18 mai 2008

Domaine de Courson,

91680 Courson-Monteloup

Renseignements : 01 64 58 90 12 ou

sur www.domaine-de-courson.fr

07 | SPECTACLES

Ah ! les beaux jours

Du théâtre, du cirque...

En tout une vingtaine de

spectacles préparés par

de jeunes compagnies.

Tous publics et gratuit.

h Du 31 mai au 29 juin 2008

Dans plusieurs villes de la

communauté de communes du

plateau de Saclay

Renseignements : 01 69 40 65 08 ou

sur http://la-constellation.com

08 | CIRQUE

Festival Solstice

Des créations

clownesques,

acrobatiques, burlesques

et poétiques, des numéros

drôles, imaginatifs et

brillants pour la 8e édition

de ce festival des arts du

cirque en Île-de-France,

avec à l’honneur l’Afrique,

le Brésil et la Catalogne.

h Du 20 au 29 juin 2008

Dans différents lieux d’Antony

et de Châtenay-Malabry

Renseignements : 01 46 66 02 74

ou sur www.theatrefirmingemier-

lapiscine.fr

09 | DANSE

Seine de danse

Ce festival consacré

à la danse sous toutes

ses formes fait la part belle

aux compagnies

reconnues comme

aux artistes en devenir.

Il s’ouvre à l’international

avec des danseurs suisses

et israéliens.

h Du 20 au 24 mai 2008

Parvis et esplanade de la Défense

Renseignements : 01 41 91 29 31

ou sur www.hauts-de-seine.net

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Fêtez la nature !

Rallye pédestre autour de la carrière de Vigny (95), observation ornithologique à Saint-Quentin-en-Yvelines (78), escapade printanière en vallée Javot (77)... La fête de la Nature est l’occasion pour les Franciliens de partir à la découverte des sites naturels de la région. Les 24 et 25 mai, dans toute la région. Renseignements sur www.fetedelanature.com �

01 | CLASSIQUE

9es Rencontres musicales de ProQuartet

Devenu le grand rendez-

vous des amateurs de

quatuor à cordes, des

professionnels et des

jeunes musiciens,

ProQuartet permet

également de découvrir

les églises des petits

villages du sud de la

Seine-et-Marne.

h Du 16 mai au 14 juin 2008

Dans différents lieux et communes

autour de Fontainebleau

Renseignements : 01 44 61 83 50 ou

sur www.proquartet.fr

Festival de Saint-Denis

Ce festival réunit musiques classique et métisse autour de grands chefs d’orchestre et de jeunes artistes. Au programme : requiems, symphonies, et, en invités, l’Inde et la Chine. Du 29 mai au 27 juin, à la basilique, 1, rue de la Légion-d’Honneur, 93200 Saint-Denis. Rens. : 01 48 13 06 07 ou sur www.festival-saint-denis.fr �

01

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05 | CLASSIQUE

Musique à BougivalC’est à Bougival que Bizet

écrivit Carmen. En

hommage, l’Association

des amis de Georges Bizet

organise ce festival de

musique classique.

h Du 18 au 31 mai 2008

Dans plusieurs lieux de Bougival

Renseignements : 01 39 69 55 12,

01 30 82 79 29 ou sur

www.lesamisdebizet.com

06 | JARDIN

Journées des plantesVenir à Courson, c’est

« parler jardin » avec les

meilleurs spécialistes,

s’informer au cours des

conférences, trouver des

livres anciens et récents...

avec les 250 exposants

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À VOIR ET À FAIRE EN PLUS

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Page 15: N°6 - Construction, rénovation : du neuf pour les lycées

ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16

NICOLAS ALQUIN |Sculpteur, 49 ans. Il travaille le bois, l’acier et la cire d’abeille. Quatre de ses sculptures sont installées à Paris, une autre à Bagneux (92), où il travaille depuis dix ans.

� LIEU PRÉFÉRÉ ? « Mon bonheur :

aller à vélo de mon domicile, à

Paris, jusqu’à mon atelier. Dans

la côte de Châtillon, je croise

des buissons à moineaux,

en arrivant sur Bagneux, un

arbre aux pommes rouges.

Ces points de nature me sont

indispensables. »

� COUP DE CŒUR ? « Pour ma mairie de Bagneux, qui

m’a commandé une sculpture consacrée, non

pas à l’abolition de l’esclavage, mais aux esclaves

résistants, à tous ceux qui se sont battus pour leurs

droits. Et c’est la seule de ce type au monde ! »

JULIE DEPARDIEU |Comédienne, 31 ans. Elle a reçu en 2008 son troisième César pour son rôle dans Un secret de Claude Miller. Cet été, elle met en scène les Contes d’Hoffmann d’Offenbach, avec Stéphan Druet, au domaine de Sceaux et au château de Vaux-le-Vicomte.

� LIEU PRÉFÉRÉ ? « Le château de

Versailles me fait rêver ! J’y vais

très souvent, surtout dans le

parc ainsi qu’au hameau de la

Reine. Je marche, je regarde...

Cette démesure m’impressionne,

Louis XIV était vraiment dingue ! »

� COUP DE CŒUR ? « J’en ai beaucoup car je vais au

concert ou écouter de l’opéra presque tous les soirs !

Récemment, j’ai trouvé extraordinaire la mise en

scène de The Rake’s Progress d’Igor Stravinsky par

Olivier Py à l’Opéra Garnier. »

OMAR ET FRED |Comédiens et humoristes. La saison 2 du Service après-vente des émissions, leurs sketchs quotidiens sur Canal+, vient de sortir en DVD.

� LIEU PRÉFÉRÉ ? Fred : « Le

Luxembourg, la tour Eiffel, le

bateau-mouche : à Paris, je reste

un touriste, un immigré. »

Omar : « J’ai découvert le

quartier des studios à la Plaine-

Saint-Denis. C’est Hollywood en

Île-de-France !

� COUP DE CŒUR ? « Pour Cékedubonheur, une

association qui aide les enfants malades. Elle nous

a invités à l’hôpital Robert-Debré, à Paris, pour

divertir les enfants. Mais c’est eux qui nous ont

beaucoup apporté. »

JARDINS SECRETS

Trois personnalités révèlent leur lieu de prédi-lection en Île-de-France, et leur coup de cœur ou l’événement récent qui les a le plus marquées.

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RENDEZ-VOUS 15Provins à l’époque médiévale

Un spectacle de nuit, présenté par 250 Provinois bénévoles, évoque Provins à l’époque médiévale : la vie du comte de Champagne Thibaud IV, les Croisades, des scènes de la vie quotidienne chez les paysans et les seigneurs, la chasse au faucon, le jeu de soule... Les 6, 7, 13 et 14 juin 2008, de 22 h 30 à minuit. Cité médiévale de Provins, jardin du couvent des Cordelières, route de Nanteuil (centre-ville), 77160 Provins. Renseignements : 01 64 00 57 00 ou sur http://mjc.provins.free.fr �

10 | CINÉMA

Festival Côté court

Au programme de cette

17e édition du festival

du film court : une

rétrospective sur André

S. Labarthe, le travail de la

vidéaste et plasticienne

Véronique Hubert, l’écran

des enfants, des lectures

de scénarios, des débats...

h Du 10 au 21 juin 2008

Ciné 104, 104, avenue Jean-Lolive,

93500 Pantin

Renseignements : 01 48 91 24 91

ou sur www.cotecourt.org

11 | SLAM

Grand Slam de poésie

Les slams de poésie

prennent la forme

d’une compétition amicale

et bon enfant, avec une

participation du public,

un jury populaire étant

désigné dans l’audience.

Cette année, 15 équipes

françaises et 16 équipes

internationales

s’affronteront

dans la bonne humeur.

h Du 27 au 31 mai 2008

Dans différents lieux de Bobigny

Renseignements : 01 42 06 92 08

ou sur www.ffdsp.com

12 | MUSIQUE

FestivalJazz musette des pucesCe festival connaît depuis

quatre ans un succès

foudroyant : reprenant la

tradition des musiciens

manouches, les vedettes

invitées font la « tournée

des bars » du marché aux

puces. Cette année :

Sanseverino, Tété, Thomas

Dutronc, Didier Lockwood...

h Les 14 et 15 juin 2008

Puces de Saint-Ouen,

93400 Saint-Ouen

Renseignements

sur www.festivaldespuces.com

de maternelle et de

primaire assistent à

des spectacles,

et y puisent l’inspiration

pour créer ensuite

leurs projets en théâtre

et en danse.

h Du 19 mai au 7 juin 2008

Centres Gérard-Philipe, Olivier-

Messiaen et Jean-Vilar de

Champigny-sur-Marne

Renseignements : 01 41 77 10 30

ou sur www.champigny94.fr

16 | CONCERTS

Furia Sound Festival

C’est la 12e édition

de ce festival devenu

incontournable ! Deux jours

de concerts en plein air,

trois scènes dont

un chapiteau, et

une programmation

qui mêle têtes d’affiche

et découvertes dans tous

les styles musicaux :

Aaron, Cali, Kaolin,

Le Peuple de l’herbe...

h Les 28 et 29 juin 2008

Base de loisirs de Cergy-Pontoise,

rue des Étangs, 95000 Cergy

Renseignements : 01 34 20 02 02

ou sur www.furia.tm.fr

17 | MUSIQUE

Auvers Opus 28

Classique, romantique,

lyrique ou contemporaine,

la musique envahit

différents sites d’Auvers-

sur-Oise. Son festival,

l’un des plus prestigieux

d’Europe, accueille cette

année en invités d’honneur

le compositeur polonais

Karol Beffa et le peintre

belge Guillaume Corneille.

h Du 16 mai au 28 juin 2008

Dans différents lieux

d’Auvers-sur-Oise

Renseignements : 01 30 36 77 77

ou sur www.festival-auvers.com

13 | DANSE

Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis

Ce festival propose chaque

année de découvrir une

scène artistique, originale

et engagée, et de partager

des expériences

multiculturelles. Pour cette

édition, des compagnies

viennent du Maghreb,

d’Argentine, d’Italie,

de Russie...

h Du 15 mai au 8 juin 2008

Dans de nombreux lieux

de Seine-Saint-Denis

Renseignements : 01 55 82 08 01

ou sur www.rencontres-

choregraphiques.com

14 | SPECTACLES

8e Festival de l’Oh !Danse, concerts, débats,

balades en bateau... Une

trentaine d’escales

accueillent cette

manifestation atypique

devenue culte qui célèbre

l’eau, la Marne et la Seine.

Invité d’honneur cette

année : l’Èbre, puissant

fleuve espagnol.

h Les 24 et 25 mai 2008

Sur l’ensemble du Val-de-Marne

Renseignements : 01 49 56 86 24

ou sur www.festival-oh.org

15 | JEUNE PUBLIC

Festival de l’enfant créateur

Ce festival est le résultat

d’un partenariat entre

enseignants et artistes :

durant l’année, des élèves

18 | DESIGN

18es Puces du design

Plus de 70 professionnels

de la mode et du design

des années cinquante à

quatre-vingt se retrouvent

le long du bassin de la

Villette pour proposer de

bonnes affaires : chaises

Panton, fauteuil Eames...

h Du 30 mai au 1er juin 2008

Quai de Loire, 75019 Paris

Renseignements : 01 53 40 78 77

ou sur www.pucesdudesign.info

19 | JAZZ

Festival Jazz à Saint-Germain-des-Prés

Au cœur du quartier

mythique de Saint-

Germain-des-Prés,

ce festival accueille les

meilleurs artistes du

moment : Patricia Barber,

Bojan Z, Manu Katché...

h Du 6 au 23 mai 2008

Dans différents lieux de Paris 6e

Renseignements : 01 56 24 35 50

ou sur www.

festivaljazzsaintgermainparis.com

20 | ART MODERNE

Monumenta 2008

Monumenta invite chaque

année un artiste

contemporain à

s'approprier les 13 500 m2

de la nef du Grand Palais

avec des œuvres conçues

pour l’occasion. Cette

année, c'est le sculpteur

américain Richard Serra

qui relève le défi.

h Du 7 mai au 15 juin 2008

Nef du Grand Palais, avenue

Winston-Churchill, 75008 Paris

Renseignements : 01 45 26 18 12

ou sur www.monumenta.com

Plus d’informations sur le site

www.pidf.com

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Page 16: N°6 - Construction, rénovation : du neuf pour les lycées

HISTOIRE16

ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16

SEINE-SAINT-DENIS | Patrimoine architectural |

Le destin de la basilique de Saint-Denis, fondée en 475, est étroitement lié à celui de la royauté : 42 rois, 32 reines, 63 princes et princesses y furent enterrés.

DYNASTIES h Vers 280, le chrétien Denis est déca-pité sur la butte Montmartre. Selon la légende, il aurait lui-même porté sa tête jusqu’à l’emplacement actuel de la basilique, où on l’enterra. Au Moyen Âge, saint Denis est l’objet d’une grande vénéra-tion. Une église lui est consacrée dès 475. Très vite, des liens étroits se tissent entre les rois francs et la basilique. Dagobert est le premier souverain à s’y faire enterrer en 639. Pépin le Bref y est sacré par le pape. Mais c’est la dynastie des Capétiens qui fait de Saint-Denis sa nécropole officielle. Aux xiie et xiiie siècles, son abbé est gardien de l’oriflamme levée sur les champs de bataille par le roi de France, dont le cri de guerre est « Montjoie Saint-Denis. »À partir de 1122, l’abbé Suger prend la tête de l’ab-baye, qu’il rénove entièrement. Il y pose les bases

de l’architecture gothique. Cinq superbes vitraux de Suger sont encore visibles de nos jours.Un autre saint marque durablement l’histoire de la basilique : saint Louis (1214-1270). Ce roi à la foi ardente a commandé 16 gisants à la mémoire de ses prédécesseurs. Ce sont les premières sculptures représentant le mort allongé. À la Renaissance, les gisants royaux se transforment en monuments, comme celui de Catherine de Médicis et d’Henri II, construit sur deux niveaux.

Les souverains jetés à la fosse commune

Tous les monarques de France seront enterrés à Saint-Denis jusqu’à la Révolution. La basilique est alors durement touchée. En 1793, les dépouilles royales sont exhumées et jetées dans des fosses communes. En 1814, Louis XVIII les fait recueillir dans un ossuaire placé dans la crypte. L’épopée des restes royaux s’achève avec l’authentification du cœur de Louis XVII, fils de Louis XVI mort à l’âge de 10 ans, qui rejoint la basilique en 2004. � C. C.-C.

MONARCHIE La basilique fut sépulture royale 12 siècles durant

Saint-Denis, dernière demeure des rois

Fondée en hommage à saint Denis (1), la basilique est le lieu où les rois prennent l'oriflamme (2) avant de partir en guerre et où

tous se font enterrer (3) jusqu'à la profanation de 1793 (4). L'édifice actuel (5) doit beaucoup aux restaurations de Viollet-le-Duc.

Sa silhouette haute de 38 mètres

et longue de près d’un kilomètre

ne peut échapper aux Franciliens

du nord du Val-de-Marne : le pont-

aqueduc d’Arcueil-Cachan (94)

domine en effet toute la vallée.

Ce qu’on ne sait pas toujours, c’est

qu’il n’y a pas là un, mais trois

aqueducs superposés, témoins de

l’histoire de Lutèce puis de Paris.

Le premier ouvrage remonte

vraisemblablement au IIe siècle.

Construit par les Romains, il capte

l’eau du plateau de Rungis pour

alimenter Lutèce, principalement pour

les thermes de Cluny. Au passage le

plus étroit de la vallée de la Bièvre, au

bout d’un éperon, un pont-aqueduc

est édifié pour canaliser l’eau qui

alimentera les bains publics. Arcueil,

appelée autrefois Arcaleï, « lieu des

arches », doit son nom à cet ouvrage.

Au début du XVIIe siècle, Henri IV lance

le projet d’un nouvel aqueduc pour

Paris et son palais du Luxembourg,

mais c’est sa femme Marie de Médicis

qui le concrétisera après sa mort,

durant sa régence. L’idée de restaurer

l’ancien aqueduc romain est vite

abandonnée, et un deuxième édifice

est construit entre 1613 et 1623,

en partie sur les vestiges de l’ancien.

Son parcours est jalonné de regards

en élévation, dont on voit encore la

trace à Rungis, à Fresnes, à L’Haÿ-

les-Roses, à Arcueil-Cachan et

à Gentilly (94).

Au XIXe siècle, face à l’accroissement

urbain du Second Empire, de grands

travaux sont entrepris autour de Paris.

L’ingénieur Eugène Belgrand capte

l’eau de la Vanne et bâtit un

pont-aqueduc qui surmonte

le Médicis, donnant à l’ouvrage

la hauteur qu’il a aujourd’hui. �

ARCUEIL-CACHAN

La très longue vie des arches de l’aqueduc

LE QUARTD’HEUREHISTORIQUE

VERS 280Saint Denis est enterré à l’emplacement de la basilique après sa décapitation.

639Dagobert est le premier roi enseveli à Saint-Denis.

775Charlemagne fait édifier une nouvelle basilique.

987À l’avènement des Capétiens, Saint-Denis devient la nécropole royale officielle.

1122-1144Sous l’autorité de Suger, la basilique est entièrement rénovée dans le style gothique.

1793La profanation de la basilique est décidée par la Convention.

1814Louis XVIII fait exhumer les restes royaux et les place dans un ossuaire.

1815Les cendres de Louis XVI et celles de Marie-Antoinette

rejoignent elles aussi Saint-Denis.

2004Le cœur authentifié de Louis XVII, fils de Louis XVI, rejoint la chapelle des Bourbons de la basilique.

EN SAVOIR PLUSPhilippe Plagnieux, La Basilique cathédrale de Saint-Denis, Éditions du patrimoine, collection Itinéraires du patrimoine, Paris, 2004.

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Au château de Provigny, à Cachan,

les trois aqueducs se superposent.

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Page 17: N°6 - Construction, rénovation : du neuf pour les lycées

RUEIL-MALMAISON

LES ALLUETS-LE-ROI

94ARCUEIL-CACHAN9278

PLEIN AIR | Activités sportives |

Après avoir reconquis la capitale, le vélo continue de séduire des Franciliens déci-dés à concilier aspect sportif et plaisir de la balade.

AMATEURS h « Le cyclotourisme me permet de retrouver une liberté et un contact avec la nature. J’aime redécou-vrir le vent et la pluie, des sensations agréables que les environnements urbains nous font oublier. » À 52 ans, Michel fait partie de ces nouveaux convertis au cyclotourisme. Beau-coup possèdent un passé de sportif amateur, comme Didier, qui a rejoint voici trois ans le club de l’Abeille, l’association sportive de Rueil-Malmaison (92) : « Après 20 années passées à faire du VTT avec mes enfants, j’avais besoin d’un sport plus doux, et ma femme et moi avons ainsi découvert les balades en tandem. » Pour Henri Courmont, le président du club, « le cyclotourisme permet à de nombreuses personnes de revenir au vélo. Il s’agit de créer une ambiance sportive, sans pour autant se retrouver le nez dans le guidon. Le plus impor-tant, ce sont l’esprit de groupe, la soli-darité et l’entraide. » Tous s’accordent à dire que le club parvient à créer une alchimie entre des cyclistes venant d’horizons très différents.

Un peloton sans dopage

Pour démarrer la saison, les cyclo-touristes de l’Abeille se sont retrouvés début mars à l’occasion du trophée Truffy, démontrant goût de l’ef-fort... et sens de la formule. Diman-che matin, à l’heure où les derniers Vélib’ titubent jusqu’à leur station, les défenseurs du véritable vélo en liberté sillonnent déjà les pistes arro-sées de pluie de la forêt des Alluets, dans les Yvelines. Le peloton pourrait

organisons plusieurs opérations, comme les Franciliennes en septembre prochain » (voir ci-contre). Le Vélo-Découverte doit également permet-tre aux cyclistes de se familiariser à nouveau avec la petite reine, grâce à de courtes balades de deux heures seulement, organisées par les clubs.La Ligue Île-de-France travaille, enfin, sur la sécurité, notamment avec les écoles cyclo et le concours européen de la sécurité routière. Des-tiné aux 10-12 ans, celui-ci entend sensibiliser les jeunes aux dangers du vélo, entre tests d’aisance, de réflexes et de reconnaissance des panneaux du Code de la route. Une réponse à l’engouement nouveau des citadins pour le deux-roues. � STEPHAN MULLER

CALENDRIER• 7 et 8 juin, fête du Vélo, www.feteduvelo.fr• 21 septembre, Les Franci-liennes, fête du Cyclotourisme en Île-de-France.

INFOS PRATIQUESClub de l’Abeille Rueil-Malmaison, tél. 01 47 24 56 28.http://abeille-cyclotourisme.chez-alice.fr

Ligue Île-de-France de cyclotourisme, 12, rue Louis-Bertrand, 94200 Ivry-sur-Seine. Tél. : 01 46 58 90 12.http://www.lif-ffct.net/

PARIS-PÉKIN À VÉLOPartis le 16 mars, 104 cyclistes avaleront 12 000 km à travers 12 pays en 120 jours. Arrivée prévue pour le coup d’envoi des jeux Olympiques. www.parispekinavelo.com

H

Alain Vignot, moniteur du club Saint-Denis Union Sports, entraîne quelques

passionnés pour une balade vers les portes de la Plaine de France.

ressembler à celui d’une course sans dopage : une succession irrégulière de visages rougis par le froid, facilement repérables au jaune fluorescent de leurs combinaisons imperméables. Les clubs se répartissent en groupes de niveau, entre ceux qui parcourent une petite quarantaine de kilomè-tres et ceux qui enfourchent leur vélo dès 7 heures du matin pour avaler 200 kilomètres.Avec 360 clubs et 13 500 membres, la Ligue Île-de-France de cyclotourisme est la plus importante du monde. Pour le président Jean-Louis Faucher, « l’objectif est d’augmenter le nombre d’adhérents en séduisant une partie des 400 000 Franciliens qui déclarent pratiquer le vélo. Pour ce faire, nous

17

ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16

TENDANCES

CYCLOTOURISME La Ligue régionale compte 13 500 membres

Le vélo fait son tourd’Île-de-France

L’esprit de groupe, la solidarité et l’entraide comptent plus que la performance.

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LIBRES PAROLES

« Nature et dépassement de soi »

“ Le cyclotourisme

m’évoque la nature et

le dépassement de soi,

mais aussi le bonheur

de rouler avec mes fils.

Je l’ai découvert après

une blessure au genou

qui m’avait contraint

à délaisser les sports

de balle. Il m’a offert de

sublimes randonnées,

notamment une que

j’ai réalisée en souvenir

de mes parents.

J’ai parcouru le chemin

que nous empruntions

lors des vacances.

Mon père me posait

sur son porte-bagages

et pédalait de Paris

à Villerville, près

de Deauville,

pour camper. ”GÉRARD HOLTZ PRÉSENTE STADE 2

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Page 18: N°6 - Construction, rénovation : du neuf pour les lycées

IDÉES | |

FINANCEMENT DE PROJETS DU PÔLE SYSTEM@TICTreize nouveaux projets de recherche et développement proposés par le pôle de compétitivité mondial System@tic vont être financés, dont quatre pour le nouveau groupe thématique Logiciel libre. Une preuve du dynamisme de ce secteur qui concentre de nombreuses PME en Île-de-France. Pour en savoir plus : www.systematic-paris-region.org

UNE NOUVELLE AIDE POUR LES THÉSARDS COSMOPOLITESLa Région subventionne désormais les professeurs et chercheurs qui supervisent des thèses réalisées à la fois en Île-de-France et dans une université étrangère. Le Setci (soutien à l’encadrement des thèses en cotutelle internationale) concerne 120 thèses pour l’année 2007-2008, impliquant en tout 40 pays, dans des domaines très divers, notamment les sciences humaines, les sciences de la société, la biologie, la médecine et la santé.

H

18

ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16

TENDANCES

INDUSTRIE | Initiative |

POUR LES 3-12 ANS

Filapi, une deuxième

maison pour les enfants

Aller chercher les enfants à la sortie de

l’école, les occuper jusqu’à 20 heures

et les aider à faire leurs devoirs, leur

proposer des activités le mercredi et

pendant les vacances, leur organiser

des anniversaires... Voici quelques-

unes des missions de Filapi, une jeune

entreprise francilienne qui a ouvert

deux centres ludo-éducatifs privés à

Courbevoie et à Boulogne (92). Ces

derniers accueillent une quarantaine

d’enfants âgés de 3 à 12 ans autour

d’activités artistiques et ludiques.

Conçues pour toute la famille, ces

« deuxièmes maisons » proposent

également des préparations à la

naissance pour les femmes enceintes,

des activités parents-enfants

comme l’éveil musical des bébés ou

la Baby gym. Un service unique et

particulièrement innovant qui a reçu

une aide du conseil régional. �www.filapi.com

TRAVAIL COLLABORATIF

Une « cantine » pour

les start-up franciliennes

La Cantine numérique, nouvel espace

de travail et d’échanges pour les

start-up, a ouvert ses portes à Paris (2e)

en début d’année. L’association

Silicon Sentier, qui regroupe une

centaine d’entreprises high-tech en

Île-de-France, est à l’origine de ce

lieu de 200 m2. Dans un milieu où

les échanges ont tendance à être

dématérialisés, la Cantine veut faciliter

les rencontres entre entrepreneurs,

développeurs, chercheurs, étudiants ou

usagers, afin de favoriser la réflexion

et l’innovation numériques. Bureaux,

salles de réunion et connexion en wi-

fi en sont les équipements de base.

Il s’agit du premier espace de travail

collaboratif de ce type en Île-de-

France. �http://lacantine.org

L’Île-de-France, berceau de l’aérospatiale française, est le siège de plusieurs acteurs majeurs de l’industrie aéronau-tique et spatiale. Ils ont donné naissance en juillet 2007 au nouveau pôle ASTech, soutenu par la Région.

AMBITIONS h Le producteur de pales d’hélicop-tère Eurocopter à La Courneuve (93) ; la Snecma, le fabricant des lanceurs de la fusée Ariane aux Mureaux (78) ; Dassault ou Safran à Saint-Cloud ou Colombes (92)... Tous ces industriels lancés à l’assaut du ciel sont installés en Île-de-France. Pour faire jouer à plein les synergies, aussi bien entre eux qu’avec des centres de recherche et de formation, le pôle de compétitivité ASTech, soutenu par la Région, a été créé en juillet 2007. Il compte déjà 159 membres, qui pourront profiter d’une enve-loppe de 200 millions d’euros pour financer durant les six prochaines années 34 projets technologi-ques. Objectifs : rendre cette industrie plus compé-titive et plus respectueuse de l’environnement.

Détenteur d’une technologie unique

Les PME franciliennes sont parties prenantes d’ASTech : « Nous voulons nous rapprocher des grands groupes, pour leur faire connaître nos compétences, et mieux répondre à leurs atten-tes », explique Pierre Munch, directeur général

de l’entreprise Cefival et représentant des PME au sein du bureau d’ASTech. Cefival est une société métallurgique de 80 salariés. Depuis l’arrivée de Pierre Munch à sa tête, l’entreprise s’est recentrée sur l’aéronautique : elle produit des anneaux et des mâts de réacteur, des rails de sièges ou de battants d’aile pour Boeing, Airbus...Cefival est détenteur d’une technologie unique : le profilage par filage des métaux. Pierre Munch fait visiter son usine. Dans des fours sont chauffés à 1 200 °C des sortes de rondins d’acier, qui sont ensuite introduits incandescents dans une presse. L’acier y est étiré en longues barres aux formes variées. Redressées, ces barres sont ensuite tra-vaillées par des forgerons et deviennent, par exem-ple, des cercles d’acier pour les réacteurs d’avion. « Ce procédé évite toute perte de matière, explique Pierre Munch. Ce n’est pas anodin quand on tra-vaille par exemple le titane, qui coûte très cher. » Cefival est en permanence en recherche d’inno-vations technologiques : « Nous avons conçu nous-mêmes une nouvelle presse, la plus compétitive du monde. Nous travaillons aussi sur de nouvelles nuances de titane. Et nous comptons être partie prenante d’un projet technologique d’ASTech visant à améliorer la qualité et le poids des aciers. C’est la seule manière pour nous de rester compétitifs au niveau mondial. » � CAROLINE COQ-CHODORGE

SYNERGIES 200 millions d’euros seront investis en six ans

Nouveau pôle de compétitivitépour l’aéronautique et le spatial

Cefival a mis au point une technologie unique de profilage par filage des métaux, utilisée pour les réacteurs d’avion.

VU ET APPROUVÉPAR VOUS

“ Cela se sait peu, mais l’Île-de-France est la première région française pour l’aéronautique et le spatial, avec 100 000 emplois et 43 % des dépenses de recherche. ASTech, le nouveau pôle de compétitivité francilien, va soutenir ces activités et combler ce déficit d’image. ” GÉRARD LARUELLE, DIRECTEUR GÉNÉRAL DU PÔLE ASTECH.

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Page 19: N°6 - Construction, rénovation : du neuf pour les lycées

COULOMMIERS

LA COURNEUVECOLOMBES 9392

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LES MUREAUX

AFRIQUE DU SUD | Province du Gauteng |

Pour faire face à la pénurie d’enseignants et à la vétusté des lycées professionnels des townships, l’Île-de-France engage un par-tenariat financier et pédagogique avec la province du Gauteng, en Afrique du Sud.

ÉCHANGES h La pédagogie française s’exporte en Afrique du Sud. C’est ce que prouve l’accord passé en 2006 par la Région avec l’Ekurhuleni West Col-lege (EWC), en Afrique du Sud, dont l’objectif est de partager son savoir-faire concernant l’enseignement des métiers de l’automobile. L’EWC, fédération de six lycées profession-nels de la province du Gauteng, ras-semble 14 000 élèves, aussi bien dans les townships (bidonvilles) que dans des banlieues blanches.Les lycées de la province, dont les équipements sont souvent vétustes, font face à une pénurie d’enseignants. Pour David Mabusela, le proviseur de l’EWC, « les précédents gouvernements

ADRESSESEkurhuleni West Collegehttp://www.ewc.edu.za/

Lycée des métiers de l’automobile et des engins motorisés Georges-Cormier, à Coulommiers. Téléphone : 01 64 75 30 00http://www.lycee-cormier.com/

n’ont pas montré beaucoup d’enthou-siasme à former des professeurs noirs dans les métiers techniques et n’ont pas su allouer les ressources nécessai-res dans les townships. » Ce problème est d’autant plus grave que le secteur de l’automobile est en expansion dans le Gauteng, cette province indus-trialisée et urbanisée où se trouvent Pretoria, la capitale administrative, et Johannesburg, la capitale écono-mique.

Centre de ressources

Symbole de cette coopération et de ces échanges éducatifs, une déléga-tion de dix enseignants, proviseurs et conseillers sud-africains a visité en février dernier le lycée Georges-Cormier de Coulommiers (77), afin de découvrir les ateliers et de s’im-prégner de l’enseignement dispensé. « La délégation s’est intéressée à notre capacité à nous adresser aussi bien aux apprentis qu’aux adultes en for-

Hmation continue », précise la provi-seure du lycée. La Région a décidé de concentrer ses efforts sur le site pilote de Tembisa, situé dans un township. Ainsi, 18 000 euros ont été alloués en 2007 pour créer un centre de ressources afin de familiariser les élèves avec le monde profession-nel, qu’il s’agisse d’informatique, de gestion ou de comptabilité. Le lycée de Tembisa accueille de nouveaux bureaux permettant de renforcer les liens entre l’école et le tissu éco-nomique du township dans l’idée de permettre aux jeunes de déve-lopper, à terme, leur fibre entrepre-neuriale. Les Franciliens ont également des leçons à tirer de l’expérience sud-africaine. David Mabusela souligne ainsi : « L’une des caractéristiques les plus frappantes des Sud-Africains est leur capacité à travailler main dans la main, malgré leurs différences culturelles. » � STEPHAN MULLER

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ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16

PLANÈTE

COOPÉRATION Autour de Pretoria et de Johannesburg

Le savoir-faire francilienau profit des townships EURO START

Former des apprentis à l’étrangerLes apprentis franciliens

pourront bientôt,

comme les étudiants

avec le programme

Erasmus, partir un an

en formation dans un

pays étranger. Cette

expérimentation, unique

en Europe, concernera

100 apprentis de niveau

bac professionnel et

BTS dès la rentrée

2008. Baptisé Euro

Start, le dispositif est

financé par la Région

et l’Union européenne,

pour former, loger et

rémunérer ces jeunes

qui alterneront dans le

pays d’accueil formation

et travail en entreprise.

Cette expérience devrait

permettre aux apprentis

d’acquérir de nouvelles

techniques, d’améliorer

leurs connaissances

linguistiques et,

tout simplement,

d’enrichir leur parcours

professionnel d’une

expérience à l’étranger.

L’Île-de-France va

s’appuyer sur ses liens

privilégiés avec la

Rhénanie (Allemagne),

le Grand Londres

(Royaume-Uni),

Bruxelles (Belgique) et la

Catalogne (Espagne). �

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Un atelier du lycée professionnel de Tembisa. En 2007, la Région a engagé 100 000 euros pour réhabiliter les équipements de l’établissement.

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Une centaine de jeunes

sont concernés.

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Page 20: N°6 - Construction, rénovation : du neuf pour les lycées

91

92 BOBIGNY

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ISSY-LES-MOULINEAUX IVRY-SUR-SEINELES ULIS

UNE ÉTRANGÈRE EN ÎLE-DE-FRANCE | |

20

ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16

PLANÈTE

DÉVELOPPEMENT RURAL | Projets |

Pour la première fois, l’Île-

de-France va bénéficier du

Fonds européen agricole de

développement rural (Feader),

doté de 13 millions d’euros.

Une partie de ce fonds sera

affectée au programme Leader

(Liaisons entre actions de

développement de l’économie

rurale). Objectif : soutenir les

zones rurales qui élaborent

des projets de développement

associant partenaires publics

et privés. Un appel à projets

a donc été lancé auprès

des territoires organisés,

comme les parcs naturels

régionaux ou les communautés

d’agglomérations comprenant

entre 10 000 et 15 000 habitants.

Les projets doivent notamment

prendre en compte la

protection des espèces

naturelles, des milieux et des

paysages, surtout

au niveau de la ressource en

eau et de la biodiversité.

On saura début 2009 lesquels

ont été retenus. �h www.europeidf.fr

La Région bénéficiaire du fonds européen Feader

UNE FRANCILIENNE À L'ÉTRANGER | |

TRANSMISSION DE LA MÉMOIRE DE L’ESCLAVAGE AU SÉNÉGALTout comme en 2007, la Région apporte une aide au Festival international du conte et de la parole, qui se déroule du 10 au 12 mai 2008 à Gorée (Sénégal), et dont le thème est cette année « Esclavages et liberté ». Cet événement sera suivi d’un festival « jumeau » à Bobigny (93) du 23 au 25 mai 2008, pour que se poursuive ici et là-bas le travail de mémoire et de transmission.

UN INSTITUT DES MÉTIERS DE LA VILLE POUR MADAGASCARAntananarivo (Madagascar) a lancé en 2005 son Plan vert, un programme de développement durable et solidaire de la ville à travers l’aménagement du territoire, l’aide à l’économie locale et à la santé publique. Pour coopérer à l’application de ce programme, un Institut des métiers de la ville va être créé avec le soutien de l’Île-de-France. Objectif : former les personnels des collectivités territoriales dans les secteurs des transports, de l’aménagement du territoire, de la fiscalité...

Aline Luna Less, 33 ans, a quitté Les Ulis (91) après ses études pour s’installer dans cette île des Caraï-bes en 1999. Elle y a créé sa propre école de langues.

IDF : Comment passe-t-on des Ulis à la Jamaïque ?A. LUNA LESS : En 1999, dans le cadre de mon master de fran-çais langue étrangère, j’ai postulé pour un stage dans les pays dont je rêvais. C’est l’Alliance française de Kings-ton qui m’a répondu. Après le stage, ils m’ont proposé un contrat. En 2003, j’ai créé ma propre école : le Center for Language and Culture, où l’on donne des cours de français, d’espagnol et d’anglais pour enfants et adultes.

IDF : Un choc ?A. LUNA LESS : Énorme ! Mais positif : un environnement superbe, la musique omni-présente, des gens très accueillants... Évidemment, il y a aussi des aspects diffici-les, le pire étant de s’adapter à la ponctualité très relative des Jamaïcains. Je ne pen-

sais pas pouvoir m’y faire, et, finalement, j’ai adopté aussi le rythme jamaïcain !

IDF : Pensez-vous à revenir ?A. LUNA LESS : De France, beau-coup me manque : mes amis, ma famille, la nourriture... Mais monter mon école aurait été beaucoup plus complexe à Paris. Ici, les démarches ont été plus simples, même si nous cherchons toujours des fonds ou du matériel. Aujourd’hui, j’ai une superbe famille et une foule de projets. Ma vie a un sens ici : j’aime encore plus ma culture en la transmettant aux Jamaïcains. �h http://clc.blogspirit.com

JAMAÏQUE

« J’ai adopté le rythme ! »

H

Miwa Nishimura, 44 ans, artiste-peintre japonaise, travaille depuis dix ans en Île-de-France. Elle a troqué sa palette et ses pinceaux contre un écran et une souris d’ordinateur, avec lesquels elle se met elle-même en scène dans des composi-tions fantaisistes ou oniriques.

IDF : Pourquoi avoir quitté votre pays, le Japon, et votre ville natale, Tokyo ?M. NISHIMURA : Dans ma démarche artistique, j’étais un peu enfermée dans une discipline très codifiée : la peinture traditionnelle japonaise. J’avais besoin d’un choc. Et quel choc quand j’ai débarqué en Europe, en 1988 ! Je ne pouvais pas imaginer à quel point ce serait différent du Japon. Chez moi, il ne faut pas se faire remar-quer, tandis qu’ici il faut savoir affir-mer ce que l’on est et ce que l’on veut. J’étais complètement dépaysée. J’ai eu besoin de me fondre dans une grande ville, pour retrouver un certain ano-

« Ici, le public a des yeux pour l’art »

nymat. J’ai choisi Paris, qui était pour moi la capitale de la culture.

IDF : Vivre en Île-de-France a-t-il modifié votre approche artistique ?M. NISHIMURA : Je suis revenue m’ins-taller définitivement en région pari-sienne en 1997. Quand on sort de ses frontières, on comprend mieux son pays, et on se comprend mieux soi-même. À mon avis, un artiste a besoin d’avoir ce regard distancié, plus objectif, sur le monde qui l’en-toure. Dans ce sens, vivre en région parisienne m’a beaucoup apporté. J’y ai trouvé une effervescence qui m’aide aussi à me concentrer sur moi-même. Aujourd’hui, je suis une artiste installée en Île-de-France, et c’est ici que je veux continuer à créer.

IDF : Votre travail est-il bien reçu en Île-de-France ?M. NISHIMURA : J’ai senti qu’ici il y avait de la place pour des artistes étrangers qui produisent un travail de qualité. J’ai reçu plusieurs prix, et cela m’en-courage à continuer. En France, il y a beaucoup de manifestations artisti-ques. Le public a des yeux pour l’art, une compréhension naturelle.

IDF : Comment vivez-vous en Île-de-France ?M. NISHIMURA : Pour mon travail, qui m’occupe à plein temps, je sillonne l’Île-de-France dans tous les sens. Je vis à Paris, mon atelier est à Issy-les-Moulineaux et je me rends souvent à Ivry-sur-Seine. Pour mes photos, je prends souvent la voiture à la recher-che de nature. Et il suffit de rouler quelques minutes pour trouver un champ de coquelicots dans les bou-cles de la Seine. Ici, il ne me manque que la mer, si présente au Japon. �

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Un bureau d’accueil pour artistes étrangers

La Cité internationale universitaire ouvre un bureau d’informa-tion pour les artistes et professionnels de la culture : le BAAPE. Il propose aux créateurs qui s’installent en Île-de-France une aide à la recherche d’un logement, des conseils pour effectuer des démarches, des contacts avec des professionnels... Rens. : 01 43 13 65 42 ou sur www.ciup.fr/baape.htm �

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« J’ai senti qu’il y avait de la place pour des artistes étrangers qui produisent un travail de qualité. »Pas facile pour une artiste

japonaise de devoir s’affirmer...

Alice Luna Less est restée à

Kingston au terme d’un stage.

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La Fondation, dédiée au logement des défa-vorisés, vient de publier un rapport très critique sur la situation actuelle dans notre pays. Son délégué général s’en explique.

IDF : Comment décririez-vous la situation ?P. DOUTRELIGNE : En France, environ 3,3 millions de personnes sont mal logées : 1 million vivent sans domicile permanent, dont 100 000 sans-abri. Plus de 2 millions de personnes vivent dans des appartements très incon-fortables ou surpeuplés. En outre, 6 millions de personnes se trouvent dans des logements dégradés ou sont menacées d’expulsion. La situation se dégrade depuis sept ans. Le nombre de sans-abri devient inacceptable au xxie siècle dans le cinquième pays le plus riche du monde.

IDF : Pourquoi cette dégradation ?P. DOUTRELIGNE : Depuis sept ans, l’évo-lution des prix est déraisonnable. La hausse des coûts a dépassé 100 % pour les logements anciens et 88 % pour le neuf. Il faut tenir compte de l’infla-tion, mais, dans le même temps, les ressources des gens n’ont augmenté que de 24 %. Nous payons aussi très cher l’insuffisance de la construction pendant un quart de siècle. On avait besoin de 800 000 logements par an et on n’en a construit que 300 000 environ. L’Île-de-France est la région où l’on a construit le moins ces cinq dernières années. En Bretagne, qui est quatre fois moins peuplée, on construit pourtant autant de loge-ments sociaux. C’est aberrant !

IDF : Comment font les gens pour se loger ?P. DOUTRELIGNE : Environ 1 million de personnes vivent dans leur famille ou chez des amis. Et 30 % de la popu-lation vit en hébergement d’urgence, en principe réservé aux sans-abri ou aux personnes en grande difficulté. Ce sont des travailleurs pauvres. Une caissière qui touche 750 euros par mois, quel logement peut-elle trouver ? Beaucoup de jeunes se sont aussi rabattus sur des solutions d’hébergement collectif. Fait nou-veau, la crise touche également les classes moyennes, surtout à Paris et en région parisienne. Plus inquiétant, des filières parallèles s’installent. Certains vont occuper des squats, puis les sous-louent avec des faux

DATES

1953Naissance à Mérignac (33).

1972Éducateur spécialisé.

1979Directeur adjoint d’un foyer de jeunes travailleurs, à Arras (62).

1997Conseiller technique au cabinet du secrétaire d’État au logement Louis Besson.

1999Secrétaire général du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées.

DEPUIS 2003Délégué général de la Fondation Abbé-Pierre.

baux à des personnes en difficulté. Des marchands de sommeil achètent des bâtiments pourris pour les louer à des gens sans ressources.

IDF : Existe-t-il une spécificité francilienne du mal-logement ?P. DOUTRELIGNE : Oui. La région pari-sienne est une caricature du mauvais modèle de mixité sociale. Ainsi, 8,5 % des communes accueillent 50 % du logement social en Île-de-France et seulement 40 % respectent la loi sur la solidarité et le renouvellement urbain (SRU). Dans un même département, Neuilly compte 2 % de logements sociaux et Bagneux 51 % !

IDF : Et à Paris ?P. DOUTRELIGNE : Paris a pris des ini-tiatives pour ne plus exclure les plus modestes, réhabiliter son parc insa-lubre ou construire des logements sociaux, c’est bien mais insuffisant. On ne peut pas déconnecter la problé-matique du logement d’une concep-tion intégrée avec des connexions rapides à des bassins d’emploi et des commerces. Le vrai développement durable consiste à instaurer de la mixité, à faire cohabiter les différen-tes générations et classes sociales.

21

ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16

ENTRETIENLOGEMENT Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre

« Faire cohabiter les classes sociales et les générations »

IDF : Quelles solutions la Fondation Abbé-Pierre préconise-t-elle ?P. DOUTRELIGNE : La première consiste à faire respecter les lois et à prendre des mesures plus coercitives. Il faut tout d’abord augmenter les taxes, mais aussi aller plus loin : l’État devrait reprendre la main sur les permis de construire des maires qui ne bâtis-sent pas de logements sociaux. Il faut particulièrement se soucier de la mise sur le marché de logements avec des loyers accessibles. Ensuite, avec une forte mobilisation de l’État, les critères que se fixe le conseil régio-nal dans la modulation de ses aides, un partenariat public-privé avec les promoteurs pour les mettre à contri-bution, on pourrait sortir d’une partie de la crise.Enfin, nous sommes un des rares pays d’Europe à ne pas avoir de politique foncière publique. Le conseil régional vient juste de créer un établissement public foncier, mais les Hauts-de-Seine et les Yvelines veulent le leur par protectionnisme, sans doute.Est-ce que cela sera favorable au loge-ment social ? C’est comme cela que des ghettos de riches et de pauvres se constituent en Île-de-France. �

ENTRETIEN RÉALISÉ PAR ISABELLE CHOUFFET

« Fait nouveau,

la crise touche

également

les classes

moyennes,

surtout à Paris

et en région

parisienne. »

CHIFFRESCLÉS

� 57 % des Français

sont propriétaires, mais

63 % des Parisiens sont

locataires.

� 1 230 000 demandeurs

de logement social (hors

dossiers de mutation)

pour 433 000 attributions

en 2006.

� 43 % des Français sont

locataires ou hébergés,

dont 17 % dans l’habitat

social, 21 % dans le privé, le

reste correspondant à des

situations d’hébergement

ou de location liées à

l’emploi (comme les

concierges).

� 4 millions de logements

sociaux.

� 5 millions de logements

locatifs privés.

� 14 000 demandes ont été

enregistrées au titre de la

loi sur le droit au logement

opposable (Dalo) dont

les deux tiers en Île-de-

France.

� 13 000 logements ont été

construits grâce à l’aide de

la Fondation Abbé-Pierre

au cours de ses quinze ans

d’existence.

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ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16

Les réflexions sur l’aménagement ins-titutionnel du cœur de l’aggloméra-tion francilienne ne datent pas d’aujourd’hui. Ainsi peut-on remonter au siècle dernier durant l’entre-deux-guer-res. Puis la question a été relancée lors

des grands débats décentralisateurs, au début des années quatre-vingt. Enfin, le débat contemporain initié par les élus de Paris et de la première couronne a été fortement médiatisé depuis l’intervention du président Nicolas Sarkozy à Roissy en juin 2007. Dans une Europe élargie au sein de laquelle s’est affirmé le poids des métro-poles capitales et à l’aune d’une compétition mon-diale toujours plus rude, la crainte grandit que Paris ne serait plus à même de riva-liser avec ses homologues, à l’avenir. Londres, Berlin et même Madrid, chacune avec ses difficultés et ses spécificités de développement, pour-raient être en mesure de mieux tirer leur épingle du jeu.Il ne s’agit pas, dans cette perspec-tive, de s’inscrire dans un processus incontrôlé de compétition exacerbée, mais bien d’assurer dans le centre de l’agglomération un développement certes technologiquement fort, tout autant durable, une attractivité plus rayonnante encore, mais s’inscrivant de façon équilibrée en solidarité avec l’ensemble du territoire régional. Cette nouvelle dynamique coopérative de

la métropole centrale pourrait alors nécessiter un étayage institutionnel.Il était, dans ce cadre, évident que le conseil régional devait prendre toute sa part dans le débat engagé. Une com-mission reflétant la diversité des sen-sibilités politiques a été mise en place le 15 novembre 2007 : de nombreuses auditions d’élus, d’acteurs économi-ques et sociaux, d’experts, ont été effec-tuées, avec cette question de bon sens en toile de fond des travaux : « Un réa-ménagement institutionnel du cadre de l’agglomération, pour quoi faire ? »Cette démarche, sans a priori, ouverte, sera, à n’en pas douter, utile au débat

qui va s’amplifier durant l’année 2008. Elle a, notam-ment, mis en lumière qu’en regard des problèmes posés – transports, logement, etc. – le périmètre de la métropole variait géogra-phiquement et que ces problèmes ne trouvaient, en fait, de réelle solution que dans le cadre régional, seul à même par ailleurs d’assurer une péréquation efficace.Les scenarii, tels qu’ils ont été présentés au conseil

régional au mois d’avril, doivent donc à la fois permettre ce nouvel élan de la métropole et conforter le cadre soli-daire de la Région. Les propositions, en conséquence, sont fonctionnelles, souples et respectueuses des institu-tions en place.Dans ce débat difficile, la Région joue pleinement son rôle en vue d’une défi-nition inédite et efficiente de son terri-toire central. �Groupe socialiste Île-de-FranceTél. : 01 53 85 68 95.www.ps-idf.com

22 TRIBUNE

SOCIALISTES ET APPARENTÉS | JEAN-PAUL PLANCHOU

La Région, partie prenante au débat sur la Métropole francilienne

VERTS | JEAN-VINCENT PLACÉ

La France, pilote de l’Europe

MRC | GUILLAUME VUILLETET

Logement : urgencePour des millions de Franciliens, le logement est une pré-occupation quotidienne en raison de la flambée des prix dans le privé et de l’insuffisance de l’offre dans le parc HLM. La Région mène une action volonta-riste pour financer la construction et la rénovation de logements sociaux de qua-lité. Beaucoup d’institutions interviennent et le système est complexe, mais un fait mérite d’être retenu : sans les finance-ments régionaux (1 milliard de francs) la plupart des projets de

construction ne verraient pas le jour.Rappeler ces vérités élémentaires n’est pas inutile à l’heure où M. Sarkozy méprise le travail des collec-tivités et croit résoudre les problèmes sans mettre un euro et en nommant un « super préfet ». Aujourd’hui, il faut construire plus, la Région est prête à le faire, mais toute tutelle de l’État serait inacceptable. �

Jean-Paul Planchou

PS | 65 MEMBRES

Une question

de bon sens

en toile

de fond

des discussions :

« Un réaménagement

institutionnel

du cadre de

l’agglomération,

pour quoi faire ? »

« Sans les

financements

régionaux, la

plupart des

projets de

construction

ne verraient pas

le jour. »

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Le moment ne devrait plus se présenter avant 2020 : en prenant la présidence de l’Union euro-péenne, la France tient une opportu-nité historique de pousser un

certain nombre de dossiers, de donner des inflexions qui s’inscri-ront dans le temps. Pour les Verts, dont l’engagement européen n’est plus à démontrer, la présidence française doit être le moment de porter leur idée de l’Eu-rope, car celle des Verts n’est pas celle de l’UMP. D’un point de vue ins-titutionnel, d’abord. Les Verts parient sur le triptyque Europe-Régions-inter-communalités, échelons modernes et plus opérationnels que le tradi-tionnel tiercé État-départements-communes. L’Europe des Régions n’est pas un mythe ; elle existe, mais aspire à prendre davantage de réa-lité administrative dans certains pays – à commencer par la France –

encore trop jacobins. Nos voisins allemands, par exemple, présentent un modèle fédéral avec de véritables Parlements régionaux, gouvernant des territoires dynamiques. Suivons l’exemple ! D’autre part, le gouver-nement a défini des priorités, qui nous tiennent également à cœur... mais pour ce qui est des proposi-tions, c’est le jour et la nuit. Quand le gouvernement évoque la baisse des émissions de gaz à effet de serre, ce n’est que pour mieux vendre du nucléaire, tandis que nous faisons la promotion du renouvelable. Lors-qu’il défend le dossier agricole, c’est

pour mieux nourrir l’agriculture produc-tiviste, quand nous prenons le parti des petits exploitants. Ou lorsqu’il parle immi-gration, c’est pour priver le continent de cette richesse tant

vantée par le rapport Attali ! Dans les mois à venir, deux visions vont s’affronter. Et si les Verts ne gagnent pas toujours la guerre de la commu-nication, ils emportent souvent celle des idées ! �Pour vous abonner gratuitement à l’Écorégion : [email protected]

Jean-Vincent Placé

VERTS | 29 MEMBRES

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Guillaume Vuilletet

MRC | 7 MEMBRES

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« L’Europe des

Régions aspire à

prendre davantage

de réalité dans

certains pays

– à commencer

par la France. »

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Page 23: N°6 - Construction, rénovation : du neuf pour les lycées

ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16

L’Île-de-France n’a jamais été trai-tée par l’État sur un pied d’égalité avec les autres régions françai-ses. Il aura fallu plus de trente années de combat politique pour que la gouvernance de l’Île-de-France entre progressivement dans le droit commun des lois de décentralisa-tion, le dernier épisode

étant la prise de contrôle de l’autorité orga-nisatrice des transports, le Stif, par la Région. Au-delà des vicissitudes de la vie électorale, il n’est pas admis-sible de tenter de remettre en question ce renforce-ment des pouvoirs des élus locaux. L’organisation d’un niveau d’intercommunalité associant Paris et les collectivités de la proche couronne est une idée que

nous soutenons. Mais la création d’un secrétariat d’État en charge de la région capitale, autrement dit du « Grand Paris », constitue une tentative

de mise sous tutelle politique de la première région de France.Elle s’analyse surtout comme un désaveu des élus du suffrage universel et illustre une suspicion regrettable à leur égard.Au moment où la France s’apprête à prendre la présidence de l’Union européenne, cet encadrement de la gouvernance de la première région

française va à l’encontre du mouvement domi-nant en Europe pour le renforcement des pou-voirs locaux, ce qu’on appelle la subsidiarité. Nous y sommes philosophiquement particu-lièrement attachés. � [email protected] - Tél. : 01 53 85 68 84.

Sans logement, mal logés, loge-ments insalubres : 1,3 million de personnes inscrites sur les listes d’attente des HLM. Sur Paris, il faut en moyenne dix ans pour obtenir un loge-ment social. Les expulsions locatives sont en constante augmentation et les jeunes Franciliens ont le plus grand mal à accéder aux logements sociaux.

Depuis plusieurs années, la Région mobilise des crédits de plus en plus importants pour la construction et la rénovation de logements sociaux : près de 150 millions d'euros en 2008. En 2007, en partenariat avec cinq départements de gauche, la Région s’est engagée dans la créa-tion d’un établissement public foncier. Elle a racheté en un an des centaines d’hectares pour

construire massivement de nouveaux logements, dont plus de 30 % d’habitat social. Malheureusement, l’État ne s’inscrit pas dans la même logique, ainsi que nombre de collectivités de droite qui se refusent toujours à appliquer la règle des 20 % de logements sociaux. Madame Boutin, ministre du Logement, affirme vouloir mettre en œuvre rapidement le droit au logement opposable. Pour cela, l’État doit s’engager dans la création de logements sociaux, la mobilisation des terrains lui appartenant, le déblocage des financements nécessaires et la contrainte des nombreuses communes qui ne respectent pas la loi SRU. � www.eluscacridf.org

TRIBUNE 23

DÉMOCRATE ET CENTRISTE | BERNARD LEHIDEUX

Grand Paris : non au secrétariat d’État

COMMUNISTE, ALTERNATIVE CITOYENNE ET RÉPUBLICAIN | GABRIEL MASSOU

Droit au logement : toujours un combatMAJORITÉ PRÉSIDENTIELLE | ROGER KAROUTCHI

Pour une autre politique régionale du logement

Le logement fait partie des principaux sujets de préoccupation des Franci-liens, avec l’emploi et les transports. C’est aujourd’hui le premier poste de dépenses des ménages en Île-de-France. En effet, peut-on encore se loger aujourd’hui ? Pour 110 000 euros, vous pouvez acquérir un appartement de 105 mètres carrés à Roanne (Loire), de 63 mètres carrés à Rouen (Seine-Maritime) et de seulement 12 mètres carrés à Paris.

Nous sommes face à un paradoxe. Depuis 2002, la mobili-sation du gouvernement a permis de financer 120 000 loge-ments sociaux chaque année contre 40 000 sous le gouvernement Jospin. Pourtant, la situation du logement dans notre région demeure problématique, il manque clairement 350 000 logements. L’évolution de l’immobilier conduit à exclure les classes les moins aisées du cœur de l’agglomération. Le logement social est saturé. La rotation du parc social demeure particulièrement faible (5 %), alors que, dans le secteur libre, elle avoisine les 30 %. Le locatif social ne devrait être qu’une étape dans le parcours résidentiel menant à la propriété, et non un mode figé de l’habitat. La région capitale a besoin d’une politique du logement beaucoup plus dynamique. Parallèlement, les crédits d’État dégagés pour Paris et l’Île-de-France en matière de loge-ment n’ont jamais été aussi importants grâce à la mise en application de la loi sur la cohésion sociale et à l’Engagement national pour le logement. Nous proposons de mettre en application une autre poli-tique reposant sur cinq propositions : • Relancer la construction de logements en mobilisant tou-tes les surfaces constructibles, et notamment en bâtissant deux Ecopolis et des écoquartiers à proximité des grands axes de transport existants.• Reconstruire la chaîne du logement pour éviter le blocage du parcours résidentiel à l’échelon social. On doit pouvoir passer du logement locatif (social ou intermédiaire) à l’ac-cession (sociale ou libre) à la propriété. • Favoriser l’accession sociale à la propriété en aidant les communes à créer des programmes de logements en accession sociale, en simplifiant le crédit hypothécaire, en instaurant le prêt foncier à taux zéro...• Accélérer les mesures de lutte contre l’habitat indigne et insalubre avec l’utilisation d’une nouvelle méthode d’ac-quisition : la déclaration d’urgence publique. • Faire un effort massif et immédiat en faveur du logement étudiant en créant des incitations fortes pour les propriétai-res qui louent aux étudiants ; en rénovant les cités universi-taires, en créant de nouvelles résidences pour les étudiants et des campus dignes de la première région française. �Groupe Majorité présidentielle Île-de-FranceTél. : 01 53 85 68 05 ; fax : 01 53 85 68 09.www.ile2france.info, www.jump-idf.org

FN | MARINE LE PEN

Le mensonge des chiffres officiels

« Une inter-

communalité

associant Paris

et les collectivités

de proche

couronne est une

idée que nous

soutenons. »

« Le locatif social

ne devrait être

qu’une étape

dans le parcours

résidentiel

menant à

la propriété, et

non un mode figé

de l’habitat. »

« 1,3 million

de personnes

inscrites

sur les listes

d’attente

des HLM. »

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Bernard Lehideux

D C | 21 MEMBRES

Marine Le Pen

FN | 15 MEMBRES

Gabriel Massou

CACR | 25 MEMBRES

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Roger Karoutchi

MP | 43 MEMBRES

En faisant ses courses, chacun peut constater que l’indice des prix de l’Insee sous-estime amplement leur augmentation effective. Mais il n’y a pas que l’inflation dont la réa-lité est masquée par les chiffres « officiels » : c’est aussi le cas pour le chômage, l’insécurité ou les flux d’immigration. Dans la vie quoti-dienne, chacun constate l’accroissement de ces maux ; mais le gouvernement annonce pério-diquement leur recul ou leur maîtrise, et ce avec l’assentiment tacite de l’opposition. Les chiffres officiels devraient alimenter le débat démocratique, au lieu de cela ils sont manipulés par le pouvoir en place. Face à cela, une réplique : faites confiance à votre bon sens ! � www.fnidf.com

« Faites

confiance

à votre

bon sens ! »

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