n°5 juillet/août 14

20
Edito : Tous IA... Plus d’IA ! CAPN du 10 juillet 2014 Mouvement 2014 Article L111-1 : une révolution pédagogique Petit abécédaire à l’usage du nouvel IA IPR La Revue du Syndicat des Inspecteurs d’Académie http://www.syndicat-ia.fr N ° 5 juillet/août 14 Bonne rentrée à toutes et à tous Couv 1 SIA 5 2014_Mise en page 1 01/09/14 14:04 Page1

Upload: buicong

Post on 05-Jan-2017

242 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: N°5 juillet/août 14

Edito : Tous IA... Plus d’IA !

CAPN du 10 juillet 2014

Mouvement 2014

Article L111-1 : une révolution pédagogique

Petit abécédaire à l’usage du nouvel IA IPR

La Revue du Syndicat des Inspecteurs d’Académiehttp://www.syndicat-ia.fr

N°5 juillet/août 14

Bonne rentrée à

toutes et à tous

Couv 1 SIA 5 2014_Mise en page 1 01/09/14 14:04 Page1

Page 2: N°5 juillet/août 14

Paris, le 28 août 2014

Claude DESFRAY, Robert PROSPERINI, Michèle VINEL Co-secrétaires généraux

à Madame la Ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche A l’attention personnelle de Mme Najat Vallaud-Belkacem

Secrétariat particulier

Objet : Demande urgente d’audience

Madame la Ministre, Au nom du syndicat des Inspecteurs d’académie, nous nous permettons de vous adresser toutes nos félicitations pour votre nomination au poste de ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche. Connaissant votre attachement à l’égalité républicaine que vous avez défendue en présentant la loi sur l’égalité entre les femmes et les hommes, votre prise de fonction suscite chez les inspecteurs d’académie – inspecteurs pédagogiques régionaux l’espoir que soit enfin pris en compte le principe fort d’égalité, jusqu’alors absent du code de l’éducation, selon lequel « tous les enfants partagent la capacité d’apprendre et de progresser ». Ce principe inscrit dans la loi de refondation de l'école de la République est susceptible d'engendrer les changements pédagogiques profonds dont notre école a besoin pour répondre aux défis de notre temps et aux espoirs des professeurs, des élèves et de leurs parents. La confiance de la Nation dans les "possibilités" qu'a chaque élève de réussir donne à l'égalité des chances son véritable sens et à la refondation pédagogique toute sa dimension. Dès lors, ce principe refondateur impose qu'une attention toute particulière soit portée à l'action pédagogique des enseignants dont le corps des IA-IPR - experts pédagogiques recrutés au plus haut niveau du système éducatif - est le garant. A ce jour, les travaux ministériels sur les missions et les carrières des inspecteurs et tout particulièrement des inspecteurs d’académie ne prennent pas suffisamment en compte cette dimension législative nouvelle et prometteuse. C’est pourquoi, au moment de votre arrivée à la tête de notre ministère, nous avons le plaisir de vous demander de bien vouloir recevoir très prochainement en audience une délégation de notre syndicat qui vous exposera les propositions que nous développons pour promouvoir l'école du « Tous capables ! », l'école de l'égalité réelle. Dans cette attente nous vous assurons, madame la Ministre, de notre haute et respectueuse considération.

Claude DESFRAY Robert PROSPERINI Michèle VINEL

Syndicat des Inspecteurs d’Académie

46, avenue d’Ivry 75013 Paris

Tél : 06 07 03 71 25

Adresse électronique : [email protected]

Page 3: N°5 juillet/août 14

SIA

n°5 - juillet/août 2014 1

avec la loi de refondation de l’école - continue de susciter un profond malaise identifié par l’inspection générale dans son rapport du 8 octobre 2013. Alors que les DASEN ont retrouvé leur titre d’IA-DASEN comme le SIA l’avait dès le changement d’appella-tion, exigé, les IA-IPR disciplinaires sont toujours considérés « comme des exécutants plus que des experts ». Situation qui affecte nécessairement notre positionnement et notre autorité vis-à-vis de l’admi-nistration rectorale alors qu’elle est encore et c’est heureux, pleinement reconnue par le corps professo-ral. Mais jusqu’à quand ? Niant notre expertise qui crée des « impératifs caté-goriques » en matière de recrutement et refusant notre reconnaissance, les évolutions proposées par nos ministres successifs pour les parcours profes-sionnels recouvrent sans nuances celles de l’en-semble des personnels des corps d’encadrement. Elles répondent ainsi à la demande démagogique du « Tous IA » de certains syndicats d’IEN et de Chefs d’établissements - demande portée par une fédéra-tion syndicale implantée dans l’encadrement mais très minoritaire au sein de l’Education Natio-nale. Mais que les apprentis sorciers de la démago-gie fassent très attention car la « roche tarpéienne est près du capitole » et qu’ils prennent garde à la dégradation de la légitimité d’un corps devenu une auberge espagnole. Face à cette dégradation de nos fonctions que nous n’avons eu de cesse de dénoncer, le SIA a construit un corps de propositions cohérent qui vise l’efficacité de notre système éducatif par la création – enfin - d’une voie pédagogique parallèle à la voie adminis-trative qui monopolise depuis trente ans le pouvoir au sein de notre ministère avec les échecs que l’on sait. En son cœur figure la revendication d’un grand corps de l’inspection pédagogique comprenant trois grades : celui des IEN, celui des IA-IPR et celui de l’IGEN. Car, nous l’affirmons au SIA, la réussite du grand dessein, du « tous capables », porté par la loi repose pour une large part sur l’excellence et la reconnais-sance des enseignants et de leur corps d’inspection dans notre école où tout se joue au sein de la classe. Les élections professionnelles qui se dérouleront du 27 novembre au 4 décembre prochain seront l’occa-sion de manifester la ferme opposition du corps des IA-IPR à la dérive administrative qui, contre toute at-tente se poursuit aujourd’hui ! Si cette fuite en avant n’était pas freinée c’est bien du « tous IA » au « plus du tout d’IA » que nous passerions au détriment de l’excellence de l’expertise pédagogique dont notre système éducatif a le plus ardent besoin.

Le bureau national

Répétons-le, car c’est en cela que le texte du 8 juillet 2013 refonde l’école, c’est la valorisation de l’axe pédagogique qui est l’ambition première de la loi ! Or en rupture avec la lettre et l’esprit du texte, l’année scolaire qui vient de s’écouler a été marquée par la mise en œuvre dans nombre d’académies d’une orga-nisation des structures qui rend plus difficile et moins reconnue l’action des cadres supérieurs, experts péda-gogiques du système éducatif que nous sommes ! Les projets ministériels continuent, comme sous le mi-nistère Châtel, de nier le cœur pédagogique de notre système éducatif lui privilégiant une approche adminis-trative verticale qui fait la part belle aux approches tech-nicistes de l’action pédagogique flattant comme par le passé les quelques réussites au mérite de ceux que leur naissance et leur milieu social avaient éloignés de l’école. Et si nous n’y prenons garde notre école restera en dernière analyse, à quelques exceptions – certes médiatisées – près, celle faite pour les «bons élèves» issus des couches sociales plus favorisées par leur culture ou par leur argent. Niant notre expertise à l’échelle nationale, comme l’ont fait avant eux leurs prédécesseurs libéraux, nos ministres aujourd’hui abordent nos missions non par le télescope de l’ambition d’une école de la réussite pour tous mais par la lorgnette d’une responsabilité territoriale étriquée marquée par une forme de servilité qui ne sied pas à nos fonctions. Ainsi sont définies dans le groupe de travail sur les métiers d’inspection, nos missions « a minima ». Niant notre expertise, à l’échelle académique, comme l’ont fait avant eux leurs prédécesseurs libéraux, le décret du 5 janvier 2012 relatif à la nouvelle gouver-nance relevant du décret du 5 janvier 2012 - non en-core abrogé alors qu’il est en contradiction flagrante

Tous IA… Plus d’IA !

éd

ito

ria

l Sommaire

Compte-rendu : CAPN du 10 juillet....................................................... p 2 Déclaration liminaire ................................................... p 3 Conseil national du SIA .............................................. p 4

Image du corps : Mouvement 2014 ....................................................... p 5 Liste d’aptitude et intégration directe .......................... p 6 Affectations des lauréats 2014 ................................... p 7 Recrutement par détachement .................................. p 9

Questions en débat(1): Petit abécédaire à l’usage du nouvel IA IPR ............... p 10 La mise en place des conseils école-collège ............. p 13 Article L111-1 : une révolution pédagogique ............. p 14

Bulletin d’adhésion .................................................. p 16

(1) libres propos pour alimenter la réflexion du syndicat

Page 4: N°5 juillet/août 14

n°5 - juillet/août 2014

SIA

2

Les membres de la CAPN : Pour la DGRH : Fabienne Brouillonnet (présidente de la CAPN,) Gilles Bal, Philippe Etienne, William Marois (recteur), Philippe Wuillamier, Agnès Varnat Pour le SNIAIPR-UNSA : Laurence Cousin Picheau, Roger Keime, Alain Marie, Corinne Robino, Christian Champendal Pour le SIA : Michèle Vinel, Claude Desfray Il est à noter que l’IG n’est institutionnellement pas repré-sentée dans la CAPN, or les avis des IG sont fréquemment évoqués lors de cette instance car ils constituent un filtre dont les effets sont pourtant conséquents sur la recevabilité des candidatures. Le SIA commence par lire sa déclaration liminaire dans laquelle il rappelle les valeurs essentielles qu'il a tou-jours défendues en CAPN : équité et transparence. Il exprime ses inquiétudes concernant certaines situations qui seront traitées ce jour et revient sur quelques situa-tions passées envoyant un message clair à la DGRH : elle devrait se montrer davantage à l'écoute du SIA, cela pourrait éviter des recours où elle se trouve mise en difficulté. Le SIA propose un complément au procès-verbal de la précédente CAPN afin que figurent les propos d’un com-missaire paritaire du SNIAIPR-UNSA, comme ce dernier en avait accepté le principe. Notre demande fait l’objet d’un vote qui conclue à son rejet. A chacun son éthique, celle du SIA restera guidée par le respect intangible des personnes. La commission examine ensuite les différentes phases du mouvement et le SIA s'inquiète de voir se reproduire des situations rencontrées l'an passé. On semble sur certains cas personnels ignorer les règles, les intérêts locaux l'em-portant sur une logique équitable et évidente de priorité que nous défendons : les titulaires doivent être affectés sur les postes vacants qu’ils demandent avant les lauréats du con-cours, et les lauréats avant les inscrits sur liste d’aptitude qui doivent être nommés avant les détachés. Ainsi, de nou-veau un titulaire se voit refuser une mutation dans un dé-partement d’Outre-Mer, l’administration y affectant un lau-réat qui ne sera stagiaire qu’au 1er septembre 2014 et titu-larisable qu’au 1er septembre 2015. Mais à la différence de l’an dernier, le SIA n’est plus le seul syndicat à voter contre ce choix de l’administration. Une autre situation entraine une suspension de séance : deux collègues convoitent le même poste, l'un plus an-cien que l'autre dans le poste a également plus d'an-cienneté dans le corps. Il apparait que des situations personnelles déclarées mais non mesurables objective-ment permettraient au candidat le moins ancien d'obte-nir ce poste au détriment de son collègue. Les deux bé-néficient cependant d'avis très favorables des IG et des recteurs. Que faut-il comprendre ? Face à l'opposition commune des deux organisations, la DGRH propose de surseoir à la décision et étudiera la proposition des com-missaires paritaires d’une affectation provisoire pour l’un des deux collègues permettant de régler ainsi positi-vement les deux situations.

CAPN du 10 juillet 2014

co

mp

te-r

en

du

Concernant les inspecteurs stagiaires, il est regrettable que deux d'entre eux n'aient pas été informés suffisam-ment en amont de l'éventualité d'un renouvellement et surtout qu'ils n'aient pas eu accès au rapport de leur IGEN. Lorsque des constats sont opérés et qu'ils sont suivis de préconisations écrites, il serait normal que les premiers intéressés aient accès à ces documents. Les commissaires paritaires notent avec satisfaction que ces deux renouvellements ne s’accompagnent pas, comme cela avait été le cas antérieurement, d’une double peine avec une mutation d’office. 29 postes sont offerts au détachement ; la majorité des candidatures concernent la spécialité EVS. Pour cer-taines disciplines, cela tend à devenir LE mode de re-crutement du fait du peu de candidatures au concours (ex : anglais) et de la garantie presque totale d’une af-fectation dans son académie d’origine. Ce qui confirme l’impérative nécessité de rendre plus attractive la fonc-tion et la carrière d’IA IPR et surtout d’accompagner, par une indemnité spécifique, la mobilité géographique des sortants du concours. Par ailleurs, le SIA pointe certains avis de l’inspection générale pour le moins surprenants : ainsi, un même candidat obtient un avis favorable à l’intégration directe mais défavorable au détachement alors que ce mode de recrutement offre au moins des « garanties » en cas « d’erreur de casting » (3 années de détachement avant intégration sur avis de l’IG et du recteur). L'ouverture généreusement calibrée des postes en AVS qu'il s'agisse du mode de recrutement par détachement, par liste d'aptitude ou par intégration directe n'est pas sans effet secondaire. Un champ de recrutement élar-gi dans une discipline ou une spécialité comme c'est le cas cette année pour l'EVS ne peut se justifier que si des besoins avérés existent. Aussi le SIA interroge-t-il la CAPN sur l'opportunité de nommer des candidats sur leurs postes, faisant de ces nominations des régularisa-tions par promotions et sans obligation de mobilité. Les choix de la DGRH dans la spécialité EVS sont d'autant plus contestables cette année que sur cinq candidatures retenues par détachement, on ne compte aucune femme. Si l'on ajoute une intégration directe dans la même spécialité à laquelle l’ensemble des commis-saires paritaires s'est vivement opposé, cela fait six hommes. Certains des arguments du SIA sont entendus et permettent, dans l'intérêt des collègues concernés et du corps, quelques modifications aux propositions de l’administration. Si les opérations de mouvement cette année semblent globalement s’être un peu mieux inscrites dans les prin-cipes de respect des règles d'équité qui sont celles en vigueur dans la Fonction Publique que nous défendons, certaines situations laissent cependant un goût amer et montrent qu’il y a encore à se battre avec détermination et pugnacité pour que l’équité, la justice, la transparence gagnent encore du terrain.

Claude Desfray et Michèle Vinel,

Commissaires paritaires

Page 5: N°5 juillet/août 14

SIA

n°5 - juillet/août 2014 3

Déclaration liminaire

Madame la présidente, mesdames messieurs les membres de la CAPN Le SIA remercie l’administration de l’envoi des documents dans les délais réglementaires. Cela nous a permis de si-gnaler quelques erreurs qui ont pu être rapidement corri-gées Nous pouvons nous satisfaire en grande partie du projet de la DGRH qui nous est soumis. Ainsi, certaines situations que nous avions évoquées lors de la première phase du mouvement ont été résolues positivement. Il reste cepen-dant des points d’achoppement qui par ailleurs créent beaucoup d’émoi dans la profession : en particulier le refus d’une mobilité à un titulaire au profit d’un lauréat. Le cas s’était déjà présenté l’an passé et nous avions vivement dénoncé ce qui apparaît aux yeux de nos collègues comme une profonde injustice. Vous nous aviez dit l’an dernier qu’il fallait avoir une attention toute particulière sur les person-nels d’outremer, nous vous demandons la même attention envers les métropolitains qui souhaitent un poste dans les académies ultramarines. Il ne faudrait pas que l’administra-tion encourage une forme de consanguinité pédagogique tant on sait que des souffles nouveaux, d’autres regards peuvent être davantage moteurs dans l’évolution attendue de notre système éducatif.

Un autre point d’inquiétude est la spécialité AVS/EVS. Cette spécialité continue à recueillir le plus de candidatures dans les voies de recrutement hors concours. Cet afflux préfigure ce qui existerait en cas d’un accès facilité au corps des IA IPR comme le propose la fiche d’entrée en discussion du Ministère pour les GT 9 et 10. Outre la fragili-sation évidente de cette spécialité devenue « fourre-tout » au regard des différents acteurs du système éducatif, c’est bien le corps des IA IPR qui en sera profondément affecté. Aussi nous demandons un niveau de recrutement au moins équivalent à celui du recrutement des enseignants aujour-d’hui, à savoir le MASTER. Par ailleurs, les propositions de recrutement par liste d’aptitude nous semblent toutes en AVS relever d’une régularisation par promotion sur poste sans obligation de mobilité, ce qui interpelle vivement les collègues, qui prennent le risque d’une mobilité subie en passant le concours. Encore plus incompréhensible est le recrutement par détachement dans une discipline pour laquelle aucun poste n’est vacant. Contribue-t-on ainsi à éponger notre dette publique sachant que le salaire d’un IA IPR est supérieur à celui d’un professeur agrégé ? Vous connaissez l’attachement du SIA à la transparence qui est une des valeurs que nous défendons. Cette trans-parence doit tout particulièrement être de mise lors de si-tuations délicates comme par exemple : le renouvellement de stage ou la démission. Ainsi, dans le cas des collègues stagiaires qui ne seraient pas titularisés et pour lesquels un renouvellement de stage est envisagé, il serait de bon aloi que ceux-ci soient desti-nataires des avis et rapports émis par les évaluateurs. Pour avoir lu les rapports de l’inspection générale par exemple, nous constatons qu’ils comportent des éléments qui nous semblent nécessaires de transmettre à l’inspecteur sta-giaire pour qu’il opère les transformations attendues en toute connaissance de cause. Une communication claire et transparente doit aussi s’opé-rer pour éviter autant que possible des démissions à l’issue du concours. Pour finir, s’agissant des titularisations, je souhaite vous lire quelques passages de la conclusion d’un avis de titularisa-tion d’un stagiaire : « Tous ces éléments des plus positifs m’amènent à valider sans réserve le stage de Monsieur M., avec s’il est possible de l’exprimer ainsi, une mention d’ex-cellence. […] Je demande donc la titularisation de Mon-sieur M. comme IA IPR vie scolaire et serais heureux de pouvoir garder au Vice Rectorat un collaborateur de cette qualité, indispensable en Polynésie Française ». Pour rap-pel, Monsieur M. n’avait pas été titularisé sur la base d’un additif rédigé par le précédent vice-recteur alors qu’il était déjà démis de ses fonctions, celui-là même qui, alors en poste dans un autre territoire avait modifié, à leur insu, les avis émis par des inspecteurs sur les dossiers d’ensei-gnants pour modifier l’ordre des proposés à une promotion de grade, ce qu’avaient dénoncé les inspecteurs de la dis-cipline concernée. La DGRH gagnerait à être plus à l’écoute du SIA qui dans la défense des personnes a toujours aussi le souci de l’image et la crédibilité de notre institution. Je vous remercie de votre attention.

Paris, le 10 juillet 2014 Michèle VINEL, commissaire paritaire

co

mp

te-r

en

du

Nomination DASEN Seine-Maritime : Catherine Benoît-Mervant, DASEN de Loire-Atlantique, en remplacement de Philippe Carrière. Loire-Atlantique : Philippe Carrière, DASEN de la Seine-Maritime, en remplacement de Catherine Benoît-Mervant. Ariège : Jacques Briand, IA-IPR, en remplacement de Nathalie Costantini Saône-et-Loire : Fabien Ben, DAA du Bas-Rhin, en rem-placement de François-Marie Perrin Lot-et-Garonne : Dominique Poggioli, DAA du Val-d'Oise, en remplacement de Laurence Adeline Haute-Garonne : Jacques Caillaut, DASEN de l'Indre, en remplacement de Michel-Jean Floc'h Alpes-Maritimes : Michel-Jean Floc'h, DASEN de la Haute-Garonne, en remplacement de Philippe Jourdan (retraite) Isère : Dominique Fis, DASEN de l'Yonne, en remplace-ment de Monique Lesko (retraite) Var : Olivier Millangue, DASEN de l'Aude, en remplace-ment de Jean Verlucco (retraite) Cher : Olivier Cottet, DAA des Yvelines, en remplace-ment de Michel Moreau (retraite) Indre : Pierre-François Gachet, DAA de la Seine-Maritime, en remplacement de Jacques Caillaut Nomination DAA Var : Xavier Papillon, IA-IPR (Clermont-Ferrand) Mayotte : Thierry Claverie, IEN (vice-rectorat de Mayotte) Bouches-du-Rhône : Thierry Dalmasso, personnel de direction (Toulouse) Guyane : Christian Mendivé, IA-IPR (Guyane), en rem-placement de Mme Annick Baillou

Page 6: N°5 juillet/août 14

n°5 - juillet/août 2014

SIA

4

Le Conseil national « Spécial élections profession-nelles » qui s’est tenu le 9 juillet dernier a été l’occasion de jeter les bases de la préparation aux élections qui se tiendront du 27 novembre au 4 décembre prochain. La discussion a porté sur les revendications profession-nelles établies en cohérence avec une analyse du sys-tème éducatif portée par une véritable ambition démo-cratique pour l’école. Pour le SIA, la loi d’orientation de juillet 2013 dont l’objectif premier est une refondation pédagogique fondée sur l’affir-mation que « tous les enfants sont capables d’apprendre et de progresser », impose plus que jamais que le corps des IA-IPR constitué de cadres experts pédagogiques de notre système éducatif soit, de la part du ministère et des recto-rats, l’objet de toutes les attentions. Cette analyse légitime alors, sans doute aujourd’hui plus qu’hier, des revendications de carrière et de conditions de travail des IA que le SIA porte de longue date : avancées de carrière permettant d’accéder à une hors-classe à l’échelle lettre C. ICA portée à 1500€/mois, recrutement par concours et liste d’aptitude, moyens matériels et humains indispensables pour mener nos missions… Autant de de-mandes en totale opposition avec les propositions ministé-rielles avancées en juin dernier, négligeant toute valorisa-tion et ventant une plus grande mobilité au sein d’un grand corps de l’encadrement, progressivement indifférencié, au détriment des Inspecteurs d’académie que nous sommes. Cette analyse aboutit également à s’opposer à la nou-velle gouvernance académique instaurée par le décret du 5 janvier 2012. De nature administrative celle-ci oc-culte intégralement la spécificité pédagogique du sys-tème éducatif dont les IA-IPR sont les experts. Afin de retrouver le cœur de l’Ecole en cohérence avec la loi d’orientation et de programmation de juillet 2013, le SIA revendique la création d’une voie pédagogique passant par la création d’un grand corps de l’inspection asso-ciant IEN, IA-IPR et IGEN et la définition d’emplois fonc-tionnels pédagogiques liés aux missions d’IA-IPR. Cette analyse conduit enfin à s’interroger sur nos mé-tiers et nos missions. C’est bien souvent leur évolution erratique qui conduit aujourd’hui à une souffrance pro-fessionnelle grandissante. Cette souffrance au travail est pour le SIA une nouvelle préoccupation syndicale. C’est dans ce contexte que le Conseil national a invité Danièle LINHART, sociologue du travail et directrice de recherche émérite au CNRS et Alice CARDOSO, enseignante membre du SNES-FSU animatrice d’un groupe de travail sur le métier d’ensei-gnant, afin d’éclairer de leurs analyses et de leurs expé-riences les pistes syndicales que nous pourrions ouvrir. Danièle LINHART, spécialiste de la souffrance au travail a ainsi exposé comment la disparition des « collectifs » professionnels dans les entreprises contribue à cette souffrance. Avant les années 70, ces collectifs sont l’oc-casion de construire des explications sociales et poli-tiques aux difficultés rencontrées. Les politiques d’indivi-

Conseil national du SIA dualisation mises en place à cette époque sous couvert d’une vie professionnelle adaptée à ses besoins person-nels marquent la fin de ces collectifs par la disparition des temps partagés (repas, pauses aux mêmes ho-raires…). Outre la disparition des collectifs, pour Danièle LINHART, le renoncement, imposé aux salariés, à leurs propres valeurs afin de viser une productivité plus im-portante est un autre volet explicatif de la souffrance au travail. Ce renoncement auquel se substitue la dictature des « bonnes pratiques » et qu’amplifie la politique du changement perpétuel est source de déstabilisation personnelle en rendant impossible la construction d’ex-périence et l’expression de valeurs. Pour sa part, Alice CARDOSO a exprimé, lors de ce conseil national, comment le SNES-FSU enrichissant le domaine exclusif de la défense des conditions de travail s’oriente également vers une réflexion sur le métier d’enseignant de plus en plus source de souffrances, en particulier dans la mise en débat des prescriptions insti-tutionnelles et des réalités de la classe. A la base la différence entre le prescrit et le réalisé est une cons-tante particulièrement anxiogène pour les enseignants. A partir de travaux réalisés par le CNAM, le SNES-FSU propose aux enseignants, dans plusieurs académies, la participation à des groupes de réflexion travaillant à partir du réel de l’activité professionnelle afin d’en identi-fier les dilemmes et ainsi pouvoir agir sur cette activité. Ces dispositifs recréent ainsi du collectif professionnel en se fondant sur un cadre d’analyse, préalablement défini, de moments de classes relatés par un des membres du groupe. Ce cadre de travail, d'analyse et d'échange parfaitement sécurisé parvient à libérer la parole des enseignants participants et permet l'émer-gence de constats édifiants sur les antagonismes que le métier amène à gérer au quotidien. Ces apports théoriques et d’expérience invitent le SIA à renforcer les modalités syndicales permettant de favori-ser à l’échelle académique et nationale les dimensions collectives et la référence aux valeurs, dont celle essen-tielle de démocratisation scolaire, afin de donner un sens à nos métiers de plus en plus happés par les di-mensions technicistes et administratives. Les élections professionnelles seront l’occasion de rap-peler la loyauté critique défendue par le SIA car créa-trice de réelles innovations efficaces pour la réussite des élèves. La présentation d’une liste SIA aux élections à la Com-mission administrative paritaire nationale (CAPN) per-mettra de porter ces revendications tout comme celle d’une liste aux élections au Comité technique ministériel (CTM) fédérant le corps des IA-IPR autour de son iden-tité professionnelle aujourd’hui ignorée.

Le bureau national Si vous souhaitez écouter l’intégralité des interventions de Danièle Linhart et Alice Cardoso, contacter Yves Peuziat : [email protected]

co

mp

te-r

en

du

Page 7: N°5 juillet/août 14

SIA

n°5 - juillet/août 2014 5

Mouvement 2014 DISCIPLINE NOM D'USAGE PRENOM Affectation initiale Mouvement

ALLEMAND

JACQUEMIN Yvan MAE Autriche REIMS

REY Patrice DIJON STRASBOURG

THIEULIN David AMIENS ROUEN

ANGLAIS

NOUASRIA Valérie TOULOUSE BORDEAUX (poste provisoire)

OCTOR Viviane NICE MAYOTTE

REYNAL Monique POITIERS LIMOGES

ARTS PLASTIQUES JOUXTEL Christophe GRENOBLE VERSAILLES

ECONOMIE-GESTION

DOUSSY Madeleine AIX-MARSEILLE MAYOTTE

LAHAYE Didier DAET MONTPELLIER (réintégration) AIX-MARSEILLE

SOULE Isabelle DISPONIBILITE CAEN

DUPOUX François CLERMONT-FERRAND LIMOGES

EDUCATION MUSICALE

LECLERC Arnaud LILLE CLERMONT-FERRAND

ROLANDO Thierry REIMS VERSAILLES

SEINCE Michel CAEN NANTES

EDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE

DUGAL Joël AMIENS MONTPELLIER

GARNIER Sophie VERSAILLES CAEN

MORTH Serge RENNES GUYANE

MOURIER Jean-Luc VERSAILLES BORDEAUX

RAMON Pascal PENA, auparavant NICE en attente

REIBEL Bruno ROUEN CRETEIL

ESPAGNOL

LARRIEU Gérald LIMOGES BORDEAUX

MANESSE-IGLESIAS Catherine DIJON PARIS

EVS

ADELINE Laurence IA-DASEN du Lot-et-Garonne AIX MARSEILLE

CLEMENT Jérôme AIX-MARSEILLE NOUVELLE CALEDONIE

GAUDIO Nathalie IA-DAASEN du NORD VERSAILLES

KRIEF Philippe LIMOGES CRETEIL

PERRIN François-Marie

IA-DASEN de SAONE et LOIRE VERSAILLES

TEMPLIER-THOMAS Christine RENNES NANTES

HISTOIRE-GEOGRAPHIE

DELASPRE Françoise NANTES DIJON

MARCHITTO Fernand NICE REUNION

RIVIERE Marie-Ange REUNION MONTPELLIER

LETTRES

DAUMAS Catherine LYON AIX-MARSEILLE

DEBRAS Elsa GRENOBLE GRENOBLE

DESORMONTS Nicolas BESNCON LYON (poste provisoire)

FRYDMAN Valérie CRETEIL PARIS (poste provisoire)

GAILLIARD Michel TOULOUSE CLERMONT-FERRAND

MORTELLARO Sylvie GRENOBLE LYON

MOUTTAPA François NANTES PARIS

MUSSET Marie LILLE LYON

ima

ge

du

co

rps

Page 8: N°5 juillet/août 14

n°5 - juillet/août 2014

SIA

6

DISCIPLINE NOM D'USAGE PRENOM Affectation initiale Mouvement

LETTRES

NAIM Charles AMIENS CRETEIL

PENCALET Pascale NICE AIX-MARSEILLE

ROSSINI Anne NANCY-METZ NICE

SAINT-MICHEL Marie MONTPELLIER TOULOUSE

VALMALETTE Claudie RENNES NANTES

MATHEMATIQUES

BELTRAMONE Jean-Paul CRETEIL AIX-MARSEILLE

BOUSSARIE Véronique CRETEIL PARIS

BRUCKER Christian LIMOGES STRASBOURG

COURTIN Patrick REUNION (poste provisoire d'enseignant) MAYOTTE

DUBOULOZ Georges REIMS GRENOBLE

DUPRAZ Geneviève LILLE MONTPELLIER

HUNAULT Ollivier CRETEIL Nommé IG

JACQUES Isabelle STRASBOURG NANCY-METZ

PATRY Gilles MAYOTTE RENNES

SIGWARD Eric STRASBOURG POLYNESIE FRANCAISE

SOROSINA Eric VERSAILLES RENNES

TOURNEUX Christophe CRETEIL BESANCON

PHYSIQUE-CHIMIE

CHALNOT Claire CRETEIL (poste provisoire) VERSAILLES

JURY Nicolas VERSAILLES PARIS

LE MOROUX Gilles CAEN RENNES

MARTIN Philippe DIJON STRASBOURG

MORANT Pierre-Emmanuel VERSAILLES CAEN

RIGOLET Emmanuel REIMS DIJON

ROY-LEDOUX Gaby LILLE GUYANE

STI

GIRAUD Louis AIX-MARSEILLE NICE

LAMACQ Alain VERSAILLES PARIS

MASSEY Jean-Luc VERSAILLES PARIS

VAN POUCKE François PARIS ROUEN

STI ARTS APPLIQUES

DELOR Thierry BORDEAUX AIX-MARSEILLE

TORTOCHOT Eric AIX-MARSEILLE Recruté Maître de confé-

rences

Spécialité NOM Prénom Académie

(ou organisme) d'origine Académie

(ou organisme) d'accueil

LEVEL Pierre AMIENS Académie d’origine

AUMAGE Thierry GRENOBLE ORLEANS-TOURS

COURBET-MANET Brigitte NANCY-METZ CANOPE CNDP Reste sur son poste

BRYON Isabelle MINISTERE DE LA JUSTICE Reste sur son poste

EDUCATION MUSICALE HAUTECOEUR Pierre LILLE Académie d’origine

AVS

Recrutement par liste d’aptitude

Intégration directe

Spécialité NOM Prénom Académie

(ou organisme) d'origine Académie

(ou organisme) d'accueil

AVS TENEZE Patrick AEFE secteur étranger Reste sur son poste

ima

ge

du

co

rps

Page 9: N°5 juillet/août 14

SIA

n°5 - juillet/août 2014 7

Affectation des lauréats 2014 Rang Nom Prénom Académie d’origine Académie d’affectation

Administration et Vie Scolaire

1 GROS PATRICE Grenoble IA-DAASEN BOUCHES-DU-RHONE

2 BETRANCOURT SANDRINE Lille RENNES 3 CLAVAL BRUNO Paris IA DAASEN DU NORD 4 LE COROLLER SYLVIE Rennes Démission 5 GUGGIARI VERONIQUE Orléans-Tours LIMOGES 6 DUCASSOU CATHERINE Bordeaux RENNES

7 DURET JEAN-LUC Lyon IA DAASEN DE LA GIRONDE

8 ERARD SYLVIE Versailles ORLEANS-TOURS Allemand

1 STECK PETER Clermont-Ferrand Académie d’origine 2 BELIEN SABINE Créteil Académie d’origine 3 PARAIN NATHALIE Amiens Académie d’origine

Anglais 1 LANQUETIN CATHERINE Besançon STRASBOURG 2 CIALONE-FROT STEPHANIE Montpellier Académie d’origine 3 ESTRADE FLORENCE Bordeaux ORLEANS-TOURS 4 GLENAT VINCENT Toulouse TOULOUSE

Arts plastiques 1 MARQUET JEAN-PIERRE Nantes NANTES 2 ZINETTI PHILIPPE Amiens Académie d’origine

Bio technologies Génie biologique 1 SCHUSTER CLAUDINE Créteil Académie d’origine

Eco-Gestion 1 GOUILL DIDIER Nantes RENNES 2 LONGEAT CARINE Créteil VERSAILLES LC IBANEZ CATHERINE Mayotte ROUEN

Education musicale 1 GANDIN MARIE Clermont-Ferrand REIMS 2 MARZELLE FRANÇOIS Versailles CAEN

Education Physique et Sportive 1 GAGNEBIEN JULIEN Rennes Académie d’origine 2 MICHELETTI FRANÇOIS Nancy-Metz Académie d’origine 3 LOUVET JEROME Grenoble Académie d’origine 4 BATTOIS-LOCATELLI REGINE Grenoble DIJON 5 VALLEE GUY Versailles Académie d’origine 6 THIERY BENOIT Martinique Académie d’origine 7 LOSFELD SOPHIE Toulouse LILLE 8 ESTEVENY MARC Lyon CLERMONT-FERRAND 9 CHARPENTIER JEAN-LUC Orléans-Tours Pas d’affectation 10 GOSSE CEDRIC Versailles Académie d’origine

Espagnol 1 BAUDEQUIN SYLVIE Bordeaux Académie d’origine 2 SOURICE ELISABETH Nouvelle Calédonie GUADELOUPE 3 MENARD SARAH Nouvelle Calédonie BORDEAUX

Histoire-Géographie 1 BRIOULT RAPHAELE Versailles Académie d’origine 2 VERGEZ FABIEN Toulouse NANTES 3 LE GUENNEC ROZENN Nice NICE 4 JACONO GUILLAUME Rouen Académie d’origine 5 PUIGVENTOS THIERRY Rouen AMIENS

ima

ge

du

co

rps

Page 10: N°5 juillet/août 14

n°5 - juillet/août 2014

SIA

8

Rang Nom Prénom Académie d’origine Académie d’affectation

Lettres 1 COZE CAROLINE Créteil Académie d’origine

2 SARPOULET JEAN-MARIE Bordeaux Académie d’origine (langue régionale)

3 SAVAGE SOPHIE Créteil Académie d’origine 4 GUERPILLON ALAIN Aix-Marseille NICE 5 CICLAIRE LAURENCE Limoges TOULOUSE 6 LE LU GAETAN Polynésie française ROUEN 7 IZQUIERDO PATRICIA Nancy-Metz Académie d’origine 8 MOKHTARI SOPHIE Nantes RENNES 9 WILLIAME OLIVIER Paris AMIENS 10 EUDIER CAROLINE Nantes REIMS 11 PESLHERBE-LIGNEAU ANNE-MARIE Orléans-Tours VERSAILLES

Mathématiques 1 BOUQUET MARIE-ODILE Amiens Académie d’origine 2 FIOL CLARISSE Nice PARIS 3 GERBERT-GAILLARD EVELYNE Grenoble Démission 4 FAUCHON MAGALI Nice CRETEIL 5 CAILHOL BRUNO Nice ORLEANS-TOURS 6 BOUCHARD GERALD Amiens Académie d’origine 7 GUFFLET CATHERINE Paris VERSAILLES 8 ODOR FLORIAN Lille Académie d’origine

Philosophie 1 FABBRI VERONIQUE Montpellier Académie d’origine 2 JARDRY JEROME Lille AIX-MARSEILLE

Sciences physiques et chimiques 1 GELY FABRICE Versailles Académie d’origine 2 NOISETTE DOMINIQUE Clermont-Ferrand VERSAILLES 3 QUERRE BRUNO Rouen REIMS 4 MAIGRET ANTOINE Strasbourg REIMS

Sciences Economiques et Sociales 1 MARTIN DENIS Nantes Académie d’origine 2 BRUET CATHERINE Bordeaux CAEN

Sciences Médico-Sociales 1 LEMOINE MARTINE Créteil Académie d’origine

STI Sciences industrielles 1 DZIUBANOWSKI CEDRIC Nancy-Metz NANTES 2 LAULAN LUC Nice AIX-MARSEILLE 3 FRICOU JEAN-CLAUDE Clermont Ferrand CLERMONT-FERRAND 4 BAEY VINCENT Nantes VERSAILLES

Sciences de la Vie et de la Terre 1 PONS SOPHIE Paris CRETEIL 2 MORIN CAROLINE Orléans-Tours NANTES 3 SALLETTE FABIENNE Bordeaux NANTES 4 RODES JEAN-FRANCOIS Versailles ORLEANS-TOURS 5 BELLAMY JEAN-MARC Rouen LILLE

Retraite IG : Xavier Darcos, François Perret, Rémy Sueur

Nomination IGEN : Laurence ADELINE, IA-IPR (3e tour) Jérôme GRONDEUX, maître de conférences (4e tour). Nomination à l’administration centrale : Xavier Turion, chef de service, adjoint au DGESCO, char-gé de l'instruction publique et de l'action pédagogique Marie-Hélène Granier-Fauquert, IGAENR, chef de service, adjointe à la directrice générale de l'enseignement supé-rieur et de l'insertion professionnelle

Ouverture du concours IA IPR 2015 AVS ; anglais ; arts plastiques ; - économie et gestion ; éducation musicale ; EPS ; espagnol ; histoire-géographie ; lettres ; mathématiques ; SVT ; STI (arts ap-pliqués ; sciences industrielles) ; SMS ; sciences phy-siques et chimiques

Inscriptions du jeudi 11 septembre 2014 au mardi 21 octobre 2014

ima

ge

du

co

rps

Page 11: N°5 juillet/août 14

SIA

n°5 - juillet/août 2014 9

DISCIPLINE NOM D'USAGE PRENOM CORPS D'ORIGINE ACADEMIE D'ORIGINE AFFECTATION

ALLEMAND

LE MARTELOT -ESPAZE Gwenola PRAG RENNES Académie d’origine

SALAMITO Marie-Hélène PRAG CRETEIL Académie d’origine

ANGLAIS

BOURDONNAIS Sylvain PRAG NANTES RENNES

JEANJEAN Laurence PRAG AMIENS Académie d’origine

LAFRAGETTE Sylvie PRAG CLERMONT-FERRAND CLERMONT-FERRAND

MULLER Catherine PRAG LYON Académie d’origine

ARTS PLAS-TIQUES BOULON-FAHMY Annie PRAG ROUEN Académie d’origine

ECONOMIE-GESTION BLANC Véronique PRAG CERPEP IGEN CERPEP IGEN

EPS GADUEL Pascal PRAG CRETEIL VERSAILLES

WINCKELS Martine PRAG AMIENS Académie d’origine

ESPAGNOL MECQINION Bétrice PRAG LILLE Académie d’origine

SERRA Georges PRAG NICE Académie d’origine

HISTOIRE-GEOGRAPHIE BERTIN Yvan PRAG MARTINIQUE Académie d’origine

ITALIEN CARLUCCI Cinzia PRAG AIX-MARSEILLE Académie d’origine

LETTRES

BERTAGNA Chantal PRAG VERSAILLES Académie d’origine

BERTOLIN Jean-Luc PRAG REIMS BESANCON

GOHIN Virginie PRAG MENESR DGESCO VERSAILLES

JACH Stéphane PRAG LILLE MONTPELLIER

MATHEMA-TIQUES

LAURENT Hélène MAITRE DE CON-FERENCES

INSA centre Val de Loire STRASBOURG

MENANT Anne PRAG VERSAILLES Académie d’origine

PERRUCHAUD François PRAG LIMOGES Académie d’origine

PERY Anne PRAG PARIS CRETEIL

RUSSE AGUIBETOV Christina PRAG NICE VERSAILLES

STI DUSSOL Francis PRAG LIMOGES Académie d’origine

VAYLET Christian CHEF DE TRA-VAUX, PRAG CRETEIL Académie d’origine

SVT CHARLOSSE Myriam PRAG MARTINIQUE Académie d’origine

AVS

BLEUZE Frédéric PERSDIR REIMS Académie d’origine

BROSSE Michel PERSDIR GRENOBLE DAFCO reste sur son poste

COPPEY Odile PRAG CRETEIL LIMOGES

CHAPU Jean-Claude IEN ESEN En attente

JEANNERET Lionel PERSDIR DIJON Académie d’origine

Recrutement par détachement

Arrêté du 3 juillet 2014 modifiant l’arrêté du 23 décembre 2006 fixant les taux annuels de référence de l’indemnité de charges administratives (ICA)

8000 euros pour les IA IPR et IEN ET/EG et IO 9000 euros pour les conseillers auprès du recteur : délégué académique au numérique, délégué académique aux enseignements techniques, délégué académique à la formation continue, délégué académique à la forma-tion professionnelle initiale et continue, chef des services académiques d’information et d’orientation.

ima

ge

du

co

rps

Page 12: N°5 juillet/août 14

n°5 - juillet/août 2014

SIA

10

Petit abécédaire à l’usage du nouvel IA- IPR

pour ses premiers pas dans le métier

la spontanéité des élèves, de leur adhésion au cours. On répondra à ce propos, jugé par d’au-cuns peut-être trop optimiste, que l’ennui frappe aussi les élèves (voir ce mot) et que son spec-tacle est déprimant, mais tendre au professeur inspecté un miroir réflexif et envisager avec lui les moyens de donner du sens au cours est aus-si une grande source de satisfaction pour l’ins-pecteur, dès lors qu’il inscrit son propos dans une démarche bienveillante plutôt que dans celle d’un contrôleur tatillon des poids et des mesures. (cf. Programme)

C hef d’établissement. C’est l’allié, par excellence. L’IA-IPR est amené à tra-vailler avec lui : d’une part parce que c’est lui qui pourra relayer la parole de

l’IA-IPR, une fois qu’il aura quitté l’établisse-ment. Aussi est-il important qu’il assiste à la réu-nion de l’équipe pédagogique. D’autre part car l’IA-IPR peut être référent de l’établissement qu’il dirige et ainsi l’aider à mettre en œuvre une politique. Il peut aussi l’aider à réaliser son con-trat d’objectifs. L’inspecteur sort en cela de sa discipline pour aborder des thèmes transver-saux. Ce n’est pas la part la moins intéressante de son métier. Cela dit, le nouvel IPR devra se garder d’être instrumentalisé. Souvent appelé pour éteindre des feux, il doit réfléchir à deux fois aux ré-ponses à apporter à ces demandes. Répondre trop vite à une demande d’inspection formulée par le chef d’établissement, c’est prendre le risque de briser la relation de confiance entre lui et l’équipe pédagogique et se priver définiti-vement de l’espoir d’agir sur elle. Corps. On ne s’étonnera pas de trouver ici ce terme dans ce glossaire. On distinguera deux corps, le corps physique et « le corps sacré » pour reprendre la distinction d’Ernst Kantorowicz dans Les deux corps du roi paru en 1957, non que devenir IA-IPR signifiât devenir roi ! Le corps physique de l’IA-IPR est souvent contraint quand celui du professeur, en prise sur sa classe, est en mouvement. Etre assis durant de longues heures nécessite un entrainement au-quel l’ESEN prépare heureusement le lauréat. Mais le nouvel IA-IPR réalisera vite qu’il est un autre corps qu’il incarne, en ce qu’il représente

A cronymes. Il est un langage étranger propre aux administrations et consis-tant à ne rien nommer autrement que par acronymes et autres sigles. Le

monde de l’Education Nationale n’y échappe pas et le nouvel IA-IPR se voit plongé d’emblée dans une langue qu’il doit apprendre à maîtriser et qui varie selon les académies. On n’en dressera pas ici l’inventaire, chacun de ces acronymes, tel DAFPE, DAFPIC, DAASEN, DAAC etc. devant être employé au moins sept fois en situation pour être acquis définitivement. Agenda. C’est l’outil par excellence de l’IA-IPR. Il constitue le premier investissement de la ren-trée. Le prendre de grand format est conseillé ; il peut être papier ou numérique. Quasiment vide en début d’année, il va, peu à peu, se remplir au point qu’il sera de plus en plus difficile de placer des rendez-vous. Le nouvel IA-IPR se rendra vite compte qu’il lui faudra faire des choix parfois douloureux car il lui arrivera d’être convoqué à deux réunions d’égal intérêt en même temps. Il en tirera une première leçon : être IPR, c’est certes décider, mais aussi savoir dire non, ce à quoi il n’a pas toujours été préparé.

B ienveillance. C’est le maître mot de la Refondation de l’Ecole et ce n’est pas un vain mot ou un mot creux. La bien-veillance oblige le professeur à l’égard

de l’élève… et l’inspecteur à l’égard du profes-seur qu’il inspecte. Il ne s’agit ni pour l’un ni pour l’autre de vaincre mais de convaincre. A l’heure où la devise républicaine s’affiche dans les éta-blissements scolaires, la bienveillance donne sur le terrain tout son sens à la fraternité qui doit ani-mer les acteurs d’une école visant à former le citoyen et à le rendre libre. Bonheur. Si l’on parle souvent du bonheur du professeur à enseigner pour celui qui aime son métier, il paraitra sans doute incongru d’évoquer le bonheur qu’il peut y avoir à inspecter. Or c’est un véritable bonheur - et un honneur- de pouvoir entrer dans les classes et d’observer ce qui s’y joue dans la relation du maître à l’élève, de l’élève au savoir. La classe en est ainsi le théâtre. En être spectateur, c’est être témoin de l’inventivité dont font preuve les professeurs, de

ima

ge

du

co

rps

Page 13: N°5 juillet/août 14

SIA

n°5 - juillet/août 2014 11

grand vaisseau blanc planté dans le désert du Futuroscope est véritablement initiatique.

I A-IPR. Elevé à la qualité d’inspecteur d’aca-démie, l’inspecteur pédagogique régional est conseiller du recteur et ne dépend hié-rarchiquement que de lui. Il est certes ex-

pert de sa discipline, mais il se rendra vite compte que rien de ce qui concerne l’éducation nationale ne doit lui être étranger et que les ob-servables sont les mêmes d’un cours à l’autre, d’un cycle à l’autre, d’un degré à l’autre.

Inspection générale. Le lien avec l’inspection générale de sa discipline est pour le nouvel IA-IPR consubstantiel et le nourrit. Ce n’est pas un rapport hiérarchique qu’il a avec elle, mais un rapport intellectuel enthousiasmant et fécond.

K ilo...mètres ou grammes. S'il ne peut échapper aux premiers liés aux charges de sa fonction, il veillera à échapper aux seconds et à compen-

ser les nombreuses stations assises par une activité physique régulière, ou à défaut, à mar-cher le plus souvent possible.

M ontaigne. Le nouvel IA-IPR trouvera dans le chapitre des Essais intitulé « De l’institution des enfants », et ce, quelle que soit sa discipline, de quoi

illustrer son propos et le fonder sur des argu-ments toujours actuels. Nihil novi sub sole.

P rogramme. C’est la première mission de l’inspecteur que de vérifier la teneur des enseignements et leur adéquation avec le programme. Mais il faut dire

que maîtriser l’esprit des programmes est bien plus important que les suivre à la lettre ; donc, l’esprit plutôt que la lettre.

Q ualité... du travail, de l'expertise, de l'enseignant. L'IPR doit apprendre à les discerner chez l'ensemble de ses interlocuteurs...(attention à ne pas se

focaliser sur le contraire...)

R apports. Le nouvel IA-IPR aura grand soin de veiller à leur rédaction, à pe-ser chacun des mots qu’il emploie, à ne pas les donner avant de les avoir

laissés reposer - telle la pâte du boulanger - quelques jours avant de les relire. Mais il faut savoir finir un rapport. Ils pourraient être travail-lés en effet à l’infini.

REP plus. Etre référent d’un collège REP plus, c’est pour le nouvel IPR être le témoin direct de

l’institution. Il ne manquera pas de mesurer, dès son entrée en fonction, dès qu’il pénétrera dans un établissement scolaire, l’impact de son pro-pos. D’où la nécessaire bienveillance dont il doit user (voir ce terme).

D euil (faire son). Devenir IA-IPR, c’est faire le deuil des élèves et gérer un paradoxe : on devient inspecteur car on aime son métier et si, d’une cer-

taine façon, on le quitte, c’est pour mieux aider les professeurs à l’exercer. On quitte certes ses classes et ses élèves, mais ce faisant, on en en rencontre mille autres.

Discipline. Le nouvel IA –IPR est expert de sa discipline, mais doit apprendre à ne pas tout voir au travers de son prisme.

E lèves. On peut penser les perdre en devenant IPR, en fait, c’est pour eux qu’on le devient.

Ennui. Un élève qui est acteur de ses apprentis-sages ne s’ennuie pas. Ce n’est pas dogma-tisme de le constater. Et si certains professeurs peuvent susciter l’intérêt des élèves par le seul pouvoir de leur verbe, dans certaines situations, force est de constater que dès que l’élève est mis en situation de créativité ou de réflexion, face à des tâches dites complexes qui font sens pour lui et qui partent des questions qu’il se pose, il s’étonne de la fin de l’heure quand la sonnerie retentit. S’il est un rôle de l’inspecteur, c’est bien celui de proposer des pistes, d’aider à la mutualisation de tout ce qui contribue à la ré-ussite de l’élève car il est le seul, sur le terrain, à pouvoir l’observer et le décrire.

ESENESR. On n’en dira pas ici de mal, non par esprit de contradiction envers ceux qui eurent du mal à supporter les semaines à Chasseneuil, mais parce que les voyages à l’ESEN plongent le nouvel IA-IPR dans un formidable creuset où se forge l’amitié : la rencontre de ses camarades de promotion venus de toutes les académies de France est pour lui l’occasion de rencontres riches sur tous les plans et si certaines confé-rences permettent d’éprouver l’ennui et appa-raissent répétitives au fil des présentiels, (l’auteur de ces lignes garde le souvenir d’une conférence sur le décrochage où tout le monde a très vite décroché à la lecture d’un diaporama par un conférencier à la voix monocorde), com-bien d’autres sont stimulantes pour l’esprit et constituent un utile sésame pour entrer dans les arcanes du système éducatif. Pour conclure, le lecteur aura compris que le passage par le

ima

ge

du

co

rps

Page 14: N°5 juillet/août 14

n°5 - juillet/août 2014

SIA

12

l’immense engagement des professeurs au ser-vice des élèves. C’est aussi les encourager et les accompagner en leur montrant que leurs cadres sont à leurs côtés. C’est enfin être au cœur d’une République non oublieuse de ses enfants les plus démunis.

S ens. La question du sens ou non que revêt le cours pour l’élève est essen-tielle. L’ennui qui règne souvent dans les classes est bien ce « mortel enne-

mi » évoqué par Baudelaire. Rabelais le décrit fort bien à travers son personnage Gargantua : « Puis étudiait quelque méchante demi-heure, les yeux assis dessus son livre ; mais (comme dit le comique) son âme était en la cuisine ».

SIA. Ce peut être votre syndicat : http://www.syndicat-ia.fr/

Syndicats enseignants. Il est de bon ton de les critiquer. Et pourtant, ils sont essentiels au dia-logue social et sont dans leur rôle dans les Capa lorsqu’ils défendent les professeurs, quelles que soient leurs fautes. Les représentants élus du personnel sont dévoués à leur tâche et sacrifient leurs temps de loisir à l’intérêt de leurs col-lègues. Au sein des collèges et des lycées, ce sont souvent des professeurs engagés qui ont à cœur de défendre leur métier et en ont une haute idée.

T enue vestimentaire. Qu’il soit homme ou femme l’IA-IPR doit veiller à sa tenue vestimentaire. C’est par là qu’il est re-connu, à l’égal des autres cadres du

rectorat ou des chefs d’établissement, comme un cadre supérieur. En ce qu’il représente l’Insti-tution, s’il est un homme, il n’omettra pas de por-ter une cravate et de garder sa veste, même s’il fait chaud. L’homme est en cela désavantagé par rapport à ses collègues féminines dont le dress-code est beaucoup plus souple.

Train. Les départs en train pour l’ESEN ne sont pas sans rappeler ceux d’un certain roman anglais pour la jeunesse. Dans chaque train de France au départ de province ou de Paris, une joyeuse pro-motion académique rassemblant IEN et IPR se retrouve. A l’arrivée en gare de Poitiers, tout le monde monte avec joie dans une navette brinque-balante qui conduit à l’ESEN et à laquelle les meil-leurs estomacs ne résistent guère après une nuit blanche ou un lever matinal.

Tuteur. Le bon tuteur du nouvel IA-IPR est celui qui lui apprend à être prudent, à ne pas parler trop vite, à garder le sens de la mesure, à relati-viser, à ne pas se laisser instrumentaliser, à ne pas cliquer aussitôt sur « envoi » lorsqu’il envoie

un mail. Vous aurez ici reconnu tous les défauts du nouvel IA-IPR trop enclin à se précipiter pour répondre aux questions qu’on lui pose.

V oiture. C'est le complice essentiel de l'IA-IPR et parfois lieu de ressource-ment. En effet, après une réunion par-fois tendue, se retrouver dans son ha-

bitacle personnel à écouter de la musique re-laxante, c'est appréciable. Avec le Bluetooth, la voiture peut devenir très vite une annexe de l’iti-nérant…. Restez vigilant… et gare aux radars !

X yloglossie. Parasite qui s'immisce insi-dieusement dans le langage de l'IA-IPR et, si celui-ci n'y prend pas garde, finit par dévaloriser sa parole.

Y aka. Autre parasite du langage mais il semble avoir été éradiqué depuis long-temps.

Z èle. Parasite de l'action. L'obsession de vouloir tout bien faire finit par produire des effets secondaires indésirables.

(A suivre…) Nous invitons tous les collègues qui le souhaitent à enrichir cet abécédaire qui sera mis en ligne

La rédaction

ima

ge

du

co

rps

Envoyez vos productions à la rédaction :

[email protected]

S olidarité

I nformation

A ction Surfez sur le site du SIA :

www.syndicat-ia.fr

Tout est consultable. Il n’y a pas de période d’essai !

Page 15: N°5 juillet/août 14

SIA

n°5 - juillet/août 2014 13

tion des formations communes. Si des réponses ne sont pas rapidement données et des solutions trou-vées à ces difficultés, le conseil école-collège s’inscri-ra dans la suite de toutes les mesures et incitations réitérées régulièrement, depuis la mise en place du collège unique, pour construire la continuité pédago-gique de l’école au collège, sans parvenir à franchir une étape décisive. Car les différences de culture restent fortes entre premier et second degré, faute notamment d’une véritable formation commune. Il faudrait éviter que les discussions des conseils soient consacrées à résoudre des problèmes matériels ou tournent à la confrontation sur des questions statu-taires au lieu de travailler sur ces différences pour les surmonter. La mise en place du conseil école-collège devrait permettre de dépasser les cultures profes-sionnelles différentes, mais qui peuvent être complé-mentaires, pour favoriser l’acquisition des compé-tences du socle par tous les élèves en fin de scolarité obligatoire. Un autre élément est aussi susceptible de faire fran-chir une étape nouvelle dans la construction d’une continuité entre l’école et le collège : le nouveau cycle CM1-CM2-6ème, qui contraint premier et se-cond degrés au rapprochement pédagogique. D’une manière plus générale, le socle et les programmes à venir permettront de penser dans la continuité la sco-larité du socle commun. Mais le conseil école-collège va devoir fonctionner pendant au moins deux ans encore sans pouvoir prendre appui sur de nouveaux programmes. En s’inscrivant dans un temps plus long, on peut souhaiter que ces deux années soient mises à profit pour développer la connaissance mu-tuelle et installer des modalités de travail en commun qui faciliteront la mise en place des nouveaux pro-grammes et permettront de donner une réelle consis-tance au nouveau cycle 3. Les IA-IPR interviennent aussi dans l’accompa-gnement du dispositif

Bien que les IA-IPR ne fassent pas partie des per-sonnels directement concernés par les textes insti-tuant les conseils école-collège, la mission a pu cons-tater l’importance de leur engagement pour accompa-gner les réflexions pédagogiques qui sont au coeur des objectifs assignés à cette nouvelle instance. Nombreux sont ceux qui regrettent d’avoir été oubliés dans les textes, car ils ont pu être moteurs dans les actions conduites entre les deux niveaux, en particu-lier les référents des réseaux ECLAIR. Ils reconnais-sent cependant qu’ils sont en nombre insuffisant pour assister de manière systématique aux réunions des CEC, compte tenu des autres missions qui leur sont confiées, mais ils estiment qu’ils pourraient contribuer à mobiliser les enseignants dans l’évolution de leurs pratiques pédagogiques. La nomination d’IA-IPR ré-férents de collège tend à se développer dans les aca-

qu

es

tio

ns

en

ba

t

Les IGEN (Anne VIBERT, Jean-Pierre DELAU-BIER, Christophe KERRERO, Fabienne PAULIN-MOULARD, Yves PONCELET, Anne SZYMCZAK) et les IGAENR (Frédérique CAZAJOUS, Michel ROIGNOT) ont remis au Ministre un rapport sur la mise en place des conseils école-collège. En voi-ci le résumé et un passage relatif aux IA IPR. Ce premier état des lieux de la mise en place des conseils école-collège (CEC) témoigne d’une installa-tion globalement satisfaisante de la nouvelle instance du fait d’une implication généralement importante des DASEN : les marges de manœuvre laissées par le décret dans la composition du conseil ont permis son adaptation à la diversité des situations locales et même si la situation n’est pas toujours simple pour les IEN, selon que leur circonscription recoupe un ou, le plus souvent, plusieurs secteurs de collège, ces inspecteurs et les principaux de collège ont pu travail-ler en bonne intelligence à la mise en place du con-seil école-collège. Ce conseil est dans l’ensemble bien accepté, notamment parce qu’il laisse aux ac-teurs l’initiative des programmes d’action et, en ce qui concerne le premier degré, parce qu’il assure une représentation paritaire des professeurs des écoles et de collège. Il apparaît parfois difficile, cependant, de respecter la parité dans la composition des CEC, et il faudra être attentif à ce que cette composition favorise les réflexions à caractère pédagogique. Les premières tendances qui se dessinent dans les programmes d’action élaborés par les conseils qui s’étaient déjà tenus avant la fin du mois de mars montrent que cette finalité pédagogique du conseil a bien été comprise, mais ces actions gagneraient à découler d’un diagnostic plus explicite et à prévoir l’évaluation de leurs effets. Le travail mené par tous les corps d’inspection devrait permettre de disposer d’un corpus de ressources qui, mis à disposition d’un plus grand nombre, d’acteurs pourrait utilement gui-der les conseils école-collège afin d’éviter de repro-duire partout les mêmes réflexions. De même les for-mations interdegrés ont eu un effet très positif dans la mise en place des continuités pédagogiques. Les expériences acquises par les réseaux de l’éducation prioritaire pourraient également accompagner les évolutions attendues. Ce bilan globalement positif ne doit pas cependant faire oublier les difficultés potentielles que ne man-quera pas de soulever le fonctionnement du conseil école-collège lorsqu’il devra mettre en place des groupes de travail et réaliser les actions qu’il a proje-tées : difficultés pour trouver des moments de travail commun entre premier et second degrés, différence de prise en compte de l’investissement de travail pour le conseil école-collège dans les obligations de service, absence de budgets spécifiques, notamment pour indemniser les déplacements, complexité admi-nistrative dans les échanges de service et l’organisa-

La mise en place des conseils école-collège

Page 16: N°5 juillet/août 14

n°5 - juillet/août 2014

SIA

14

té des enjeux éducatifs aujourd’hui en débat et sur une recherche des modalités concrètes d’évolution des pratiques professionnelles ouvrant sur des voies pédagogiques nouvelles. Un éclairage des enjeux éducatifs à la lumière des débats et des avancées scientifiques Ainsi, dans le cadre de la formation des enseignants, le principe fondateur d’une école au service de la formation de l’homme et du citoyen selon lequel « tous les enfants partagent la capacité d’apprendre et de progresser » doit être confronté, philosophique-ment et politiquement aux principes plus élitaires - dont l’un des avatars n’est autre que « l’égalité des chances » devenue référence majeure des politiques éducatives à partir de 2005 - mais également aux visées plus utilitaristes exigées par le système écono-mique mondialisé aujourd’hui dominant. De même, en opposition à la théorie des dons, natu-rels ou socio-culturels, ce « tous capables », « d’abord parti-pris éthique porté avec audace par le GFEN (mouvement pédagogique héritier de Langevin et de Wallon) » [2] dans les années 70, doit être éclairé par les arguments scientifiques qui, aujour-d’hui, l’étayent au-delà des quelques exemples de réussite d’enfants difficiles qui l’ont initialement porté. Les apports scientifiques de la génétique, des neu-rosciences - dont la découverte majeure de la plasti-cité cérébrale [3] - de la psychologie sociale et de la sociologie sont autant de champs à explorer afin de comprendre comment un principe éducatif émancipa-teur, qui était jusqu’alors considéré comme du do-maine de l’utopie, s’impose aujourd’hui institutionnel-

La loi de refondation de l’Ecole de juillet 2013 marque une avancée progressiste majeure : l’af-firmation du principe du « tous capables » selon lequel « tous les enfants partagent la capacité d’apprendre et de progresser » [1]. Adossée, dans la loi, au principe de « l’égalité des chances » dont on sait qu’il ne vise finalement qu’à révéler des talents assurant la perpétuation et l’élargissement contrôlé d’une élite au détri-ment d’une véritable démocratisation scolaire, cette avancée législative change radicalement la donne éducative. Au service, enfin effectif, de la réussite de tous les élèves, le principe fondateur « du tous capables » impose de concevoir et de mettre en œuvre un nou-veau projet culturel des apprentissages occulté jus-qu’alors par un enseignement fondé institutionnelle-ment sur une philosophie ségrégative. Dès lors, une formation adaptée des enseignants est un enjeu ma-jeur de la réussite de cette révolution pédagogique. Loin de la tradition prescriptive des techniques didac-tiques et pédagogiques dont on mesure l’incapacité à réduire l’écart de réussite entre les élèves des caté-gories socio-professionnelles favorisées et défavori-sées, cette formation doit privilégier, avant tout, une réflexion anthropologique questionnant les modalités d’apprentissage favorables à l’acquisition par tous les élèves d’une culture commune. Afin de viser la pers-pective émancipatrice voulue par la représentation nationale et l’élévation nécessaire du niveau des con-naissances, cette réflexion doit être fondée, à la fois, sur un éclairage politique et scientifique de la diversi-

qu

es

tio

ns

en

ba

t

Article L111-1 : une révolution pédagogique

démies au-delà des réseaux ECLAIR. Dans ces ré-seaux, les IA-IPR référents occupent désormais une place importante dans les réflexions qui peuvent être conduites sur les problèmes de liaison interdegrés. Il est apparu également, au cours de la mission, qu’ils étaient à même d’apporter aux principaux, dans la conduite pédagogique de leur établissement, un ren-fort que ceux-ci apprécient car ils ne se sentent pas tous légitimes en la matière. À titre d’exemple, dans une académie, la possibilité de les inviter aux réu-nions des conseils école-collège a été rappelée aux chefs d’établissement, et ceux-ci n’ont pas manqué de l’exploiter. Leur implication dans les formations interdegrés est généralement importante et ils sont souvent, dans ces formations, les porteurs des chan-gements de pratique pédagogique. Leurs messages, non seulement sur le plan disciplinaire mais aussi en termes de pratiques, sont considérés comme légi-times, reconnus et suivis par les enseignants des premier et second degrés. Ils interviennent parfois conjointement avec les IEN ou des conseillers péda-gogiques, ce qui renforce la légitimité de leur inter-vention pour le premier degré. À titre d’exemple de

l’efficacité du travail conjoint des IA-IPR et des IEN, on peut également évoquer leur rôle clef dans le dé-ploiement et l’accompagnement des innovations (voir l’encart sur l’expérience du réseau de la Marquisanne à Toulon en 4.1.3.). Dans de nombreuses acadé-mies, les IA-IPR ont été associés à la réflexion con-duite soit au niveau académique, soit dans les bas-sins avec les IEN et les chefs d’établissement sur la continuité des parcours d’apprentissage. Le travail en commun avec les IA-IPR a également été favorisé par leur participation à l’évaluation des contrats d’ob-jectifs des collèges. Enfin, des travaux spécifiques ont été conduits par des IA-IPR dans certaines disci-plines, afin de bâtir une progression commune dans le cycle de consolidation. D’autres ont contribué à élaborer des guides portant sur les axes de travail qui pourraient être déclinés par les CEC ou des pistes de réflexion concernant des thématiques autour de la continuité des parcours.

Retrouver l’intégralité du rapport sur le site du SIA à la ru-brique « questions en débat » : http://www.syndicat-ia.fr/questiondebat/2014/2014-026_conseil_ecole_college_341723.pdf

Page 17: N°5 juillet/août 14

SIA

n°5 - juillet/août 2014 15

qu

es

tio

ns

en

ba

t lement. Ces débats et ces éclairages sont la condi-tion d’une créativité professionnelle politiquement libérée, bien loin de la dictature actuelle des discours incantateurs sur l’innovation dont le numérique, pris dans son acception seulement utilitaire, serait l’alpha et l’oméga. La mise en jeu de voies pédagogiques émancipa-trices nouvelles Fondé politiquement et scientifiquement cet enjeu éducatif doit, par ailleurs, être opérationnalisé par des pratiques didactiques et pédagogiques favorisant des apprentissages efficaces pour tous. Là encore, leur identification, loin de toute démarche restrictive et aliénante de formation fondée sur la diffusion de « bonnes pratiques », doit relever d’une réflexion an-thropologique étayée par les apports des sciences de l’éducation tout en prenant en compte la tradition cul-turelle de l’Ecole française héritée des Lumières. Les recherches sur le rapport au savoir des élèves des classes populaires [4], éloignés de la culture sco-laire, identifient, à partir des années 90, leurs pos-tures différentes à l’égard de l’école et de ses atten-dus de celles des élèves en réussite, proches de cette culture. En substance, pour les premiers, à l’école il s’agit de faire pour satisfaire les attentes du maître ou réussir un cursus scolaire alors que pour les seconds l’école est davantage un moyen d’appro-fondir une compréhension du monde souvent déjà explorée dans le cercle familial. Affirmant le « tous capables », la loi impose de dépasser cette inégalité des rapports à la culture et aux savoirs scolaires. Concrètement, en classe, il s’agit de permettre aux élèves d’apprendre, de progresser et de réussir en fondant leurs apprentissages sur des situations réel-lement inscrites dans la compréhension du monde et la nécessité de partage de savoirs alors réellement liés au pouvoir libérateur qu’il procure. A cet effet, la formation des enseignants doit intégrer un apprentis-sage à la pédagogie du questionnement des objets, des réalités et des enjeux socio-culturellement appré-hendés différemment par chacun afin de dégager, pour tous, de façon coopérative et apodictique les nécessités de savoir, les possibles à explorer et les modalités de les partager. Dans le second degré, les champs disciplinaires, dont nous savons combien ils sont structurants pour appréhender la complexité du monde, peuvent servir de cadre à cette problématisa-tion mais, convenons-en, l’exploration du réel, dans sa première approche plus globalisante que liée à des connaissances disciplinaires s’en accommode mal. La formation doit prendre en compte cet obs-tacle. Les enseignants doivent être formés à conduire des questionnements pluridisciplinaires par une maî-trise suffisante des démarches épistémologiques et des enjeux historiques qui définissent, en amont de tout corpus de savoir, l’espace des disciplines. Ces problématisations établies et progressivement maîtri-sées par les élèves, chaque discipline experte en son domaine conduira les apprentissages qui lui sont spécifiques dans une approche systémique qui ainsi

donnera corps à leur coopération indispensable à l’acquisition d’une culture partagée. Imposant l’édification de situations d’apprentissage selon des nécessités de savoirs établis de façon dif-férenciée, le « tous capable » doit interroger égale-ment les modalités de leur conduite pédagogique. Dans la lignée de Piaget, de Vigotsky et de Wallon, les théories de l’activité fondent aujourd’hui la majori-té des pratiques pédagogiques. Pour autant, trop souvent happées par des démarches de transmission « bancaire » des savoirs, celles-ci en oublient la di-mension anthropologique de l’apprentissage en se limitant, sous la pression institutionnelle, à des ap-proches essentiellement technicistes de mise en œuvre de méthodes et de procédures. Or l’avancée émancipatrice imposée par la loi exige non pas de « faire l’activité » mais bien de com-prendre qu’en la menant en pleine intelligence de nouvelles perspectives de savoirs et de pou-voir accessibles aux milieux sociaux-culturels les plus éloignés de l’école sont susceptibles d’être ap-prochées. Pour cela, la pensée, spécificité fondamen-talement humaine, doit être mobilisée. Comment le faire ? Voilà une question incontournable à laquelle la formation des enseignants doit également apporter des réponses : travailler des situations d’apprentis-sages globales en évitant d’emblée des consignes technicistes, mettre en jeu des interactions langa-gières tâtonnantes, permettre la prise de recul réflexif sur les constructions en cours en interrogeant, sans contrainte autre qu’épistémologique et culturelle, les normes indispensables à la réussite des tâches en-gagées et, enfin, garantir une structuration coopéra-tive des savoirs, sont là des invariants structurant de l’édification d’une pensée. Invariants qui permettent d’envisager les différenciations pédagogiques néces-saires dont le concept du « tous capable » impose qu’elles visent la réussite de tous et non la seule prise en compte de différences essentialisées dont se suffit le principe de « l’égalité des chances ». Au terme de la loi de la refondation de l’école, c’est donc bien une révolution pédagogique que nous impose l’ar-ticle L111-1 du code de l’éducation. La formation profes-sionnelle des enseignants doit y contribuer pleinement, le nouveau socle commun de connaissances, de com-pétences et de culture également.

Yves Peuziat [1] Article L111-1 du code de l’éducation modifié par la loi n°2013-595 du 8 juillet 2013 d’orientation et de pro-grammation pour la refondation de l’école de la Répu-blique [2] Jacques Bernardin (2014), « Tous capables ! Du pari éthique à la loi d’orientation », Séminaire de formation des professeurs stagiaires du second degré. Académie de Rennes. http://www.gfen.asso.fr [3] J. Paillard, Réflexion sur l'usage du concept de plastici-té en neurobiologie, Journal de Psychologie Normale et Pathologique, n° 1, 33-47. (1976) [4] B. Charlot, Du rapport au savoir. Eléments pour une théorie, Anthropos. (1997)

Page 18: N°5 juillet/août 14

n°5 - juillet/août 2014

SIA

16

BULLETIN D’ADHÉSION SIA, 46 avenue d’Ivry 75013 PARIS

Télécopie : 01 40 63 29 68 Messagerie électronique : [email protected]

Nom : Prénom :

Spécialité : Échelon :

Fonction : Académie : Adresse : ……………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

Adresse électronique : ……………………………………………………Téléphone : ………………………

Adhère au SIA pour l’année scolaire 201...- 201... à compléter et à envoyer à votre correspondant académique (ou directement au SIA) accompagné d’un chèque à l’ordre du SIA. NB : pour un paiement différé ou fractionné, indiquez à part les dates souhaitées pour l’encaissement.

I.A Imprimeur : Centr’Imprim rue Denis Papin - ZI "La Molière" - BP 16 - 36101 ISSOUDUN Cedex N° CPPAP : 0516S07886

Directeur de Publication : Robert PROSPERINI Rédactrice en chef : Michèle VINEL Périodicité : 8 numéros par an Abonnement 12 euros – LE NUMERO : 2.30 euros

Montant des cotisations somme versée Coût réel après réduction

d’impôt *

Cotisation d'accueil pour une première adhésion

60 € 20 €

Stagiaires et retraités (sans distinction d’indice)

60 €

(30 € pour les stagiaires 1ère an-née ayant déjà versé 30 €)

20 €

Jusqu’au 4° échelon inclus

100 € 33 €

5° et 6° échelon 120 € 40 €

Au-delà 145 € 48 €

*66 % de la cotisation syndicale sont déductibles du revenu imposable de l’année du règlement sur présentation d’un reçu dressé par le trésorier à la date de réception du chèque. Cette disposition minore considérablement le coût réel à la charge des collègues (voir tableau ci-dessus). Les cotisations versées avant le 31 décembre 2014 permettront une déduction fiscale sur les revenus 2014. Dès réception de votre chèque, l'attestation fiscale de paiement de votre cotisation vous sera adressée à la date de réception du chèque. Si vous relevez une quelconque erreur, n'hésitez pas à contacter le trésorier du SIA :

Michel Pinçon, 66 allée du Lac inférieur, 78110 Le Vésinet, 06 73 27 26 71

Actifs

Page 19: N°5 juillet/août 14

Un texte qui prétend parler du genre, contient des articles qui traitent la notion comme un concept et ne serait pas porteur de la fameuse théorie du genre ?! Qu’on nous amène immédiatement le Magritte responsable de cette forfanterie et qu’on le soumette à la question : Est-il question du genre ? Oui mais il serait plus juste de dire des genres c'est-à-dire des constructions théoriques élaborées à partir de ce concept. C’est ce que le/ la lecteur/trice découvrira en cheminant à travers les entrées par auteurs, comme à partir des entrées scientifiques. N’est-il pas pertinent de penser alors qu’il y a bien une théo-rie du genre ? Non, on ne peut nommer ainsi la multiplicité des pratiques théo-riques comme des études qui font usage de ce concept, car ce serait vouloir réduire à une seule élaboration/ orientation intellec-tuelle un fourmillement culturel qui ne cesse d’engendrer de nou-velles questions. Les mobilisations politiques consécutives aux questions de genre, en particulier dans le cadre du mariage pour tous en France semblent avoir quasiment effacé le fait que le genre n’est pas le produit d’une génération spontanée mais bien le résultat d’un travail universitaire et de terrain porté par les études de genre. Or, c’est un domaine exploré depuis de nom-breuses années aux Etats-Unis, et en plein essor en France. Et ici comme ailleurs ce qui peut nous interpeller et doit nous inter-roger c’est que ce n’est pas sans rejaillir sur la société en son entier, qui à son tour renvoie sa lecture et contraint les cher-cheurs à s’expliquer. Bon nombre d’entrées vont permettre de s’en convaincre ; de la question : « le genre est-il une théorie ou une idéologie ? », aux entrées thématiques, en passant par les définitions. N’est-on pas confronté cependant à une forme de mode dont on reconnaîtra bientôt qu’elle n’a fait que soulever la poussière devant une réalité intangible : celle d’un monde normé par la binarité des genres ? Mode, engouement et enthousiasme sont sans aucun doute les termes qui conviennent pour parler de la façon dont les re-cherches se sont répandues autour des questions du genre. Mais quel historien, à quel anthropologue, à quel philosophe fera-t-on croire qu’un tel phénomène conduisant inévitablement à des exagérations de tous ordres ne serait pas l’indice d’un foyer fécond dans une culture donnée ? Ici le/la lecteur /trice pourra se laisser interpeller par l’entrée sur J. Scott, ou Michel Foucault, ou encore …et, nous l’espérons conduire à aller lire plus avant ses textes. Nous nous proposons ici d’éclairer un champ large de notions et de concepts pour mieux appréhender les questions liées au genre et ainsi fournir une boîte à outils à qui s’interrogerait sur les « études de genre ». Entre les encyclopédies universitaires obscures et les livres de vulgarisation lacunaires, nous avons choisi une forme hybride qui vise à rendre accessible au plus grand nombre des travaux d’universitaires. Il s’agit pour nous, aux côtés de Jérémy Patinier, notre éditeur, d’être vigilants afin

PARUTION DU LIVRE « GENRE ! »

Sous la direction de

Brigitte Esteve-Bellebeau et Arnaud Alessandrin

(215p, ed. Des ailes sur un tracteur)

de maintenir les discussions avec les chercheurs/ euses en études en genre et de ne pas rompre avec tous ceux et toutes celles qui actuellement souffrent de ne pas pouvoir être ne se-rait-ce qu’entendu(e)s. C’est pourquoi ce livre renvoie également à une méthode. En effet, il ne se présente pas comme une somme de connaissance acquises et diffusées « par le haut » (par les chercheurs, les universitaires), mais il prend acte des avancées considérables effectuées aux côtés des mouvements sociaux, féministes, ho-mosexuels, intersexes, trans ou queer. En ce sens, ce livre ne rejoue pas la partition hiérarchique des savoirs et invite à travail-ler avec les militant.e.s, avec les penseurs (universitaires ou non), en faveur de l’élaboration d’une sociologie-sociale, utilisée par, et inventée avec, les acteurs sociaux. Dans ces pages, nous prenons donc le temps. Nous examinons les grands domaines ainsi que les mots clés du genre dans un souci de clarification pour tous et, nous l’espérons, de dissipation de cer-tains malentendus. En effet, que n’avons-nous pas entendu sur le genre ? Des énoncés problématiques aux accusations discrimi-nantes, tout, ou presque, a pu être prononcé. Toutefois, nous fai-sons l’hypothèse qu’un autre discours est possible. Un discours plus serein et surtout plus inclusif, aidant à rendre visibles tous les corps, toutes les minorités, dans un mouvement qui signe une hu-manité, de laquelle personne n’est exclus. Certes, nous n’avons pas la naïveté de croire en une conversion de tout lecteur à l’impor-tance de travailler à partir du genre comme concept opératoire pour mieux appréhender la vie humaine, mais nous caressons l’espoir, qu’avec le temps, le travail des chercheurs et chercheuses dans de nombreux champs d’études, l’action des militant.e.s, et l’éducation à la lutte contre les discriminations, l’obscurantisme finisse par cé-der du terrain à l’accueil de l’autre.

Brigitte Esteve-Bellebeau et Arnaud Alessandrin

Page 20: N°5 juillet/août 14

Quand les enseignants se mobilisent pour réaliser leurs projets, ils créent leur propre banque. En permettant à l’épargnede tous ses Sociétaires de financer les projets de chacun, la CASDEN démontre depuis 60 ans la performance d’un système bancaire coopératif.

Rejoignez-nous sur casden.fr ou contactez-nous au 0826 824  400

L’offre CASDEN est disponible enDélégations Départementales et égalementdans le Réseau Banque Populaire.

( 0,15 € TTC/min en France métropolitaine )

- I

llus

trat

ion

: Kill

offe

rCA

SDEN

Ban

que

Popu

lair

e -

Soci

été

Anon

yme

Coop

érat

ive

de B

anqu

e Po

pula

ire

à ca

pita

l var

iabl

e –

Sièg

e so

cial

: 91

Cou

rs d

es R

oche

s –

7718

6 N

OIS

IEL.

Sire

t n°

784

275

778

0084

2 . R

CS M

eaux

. Im

mat

ricu

latio

n O

RIA

S n°

07

027

138.

BPC

E –

50 r

ue P

ierr

e M

endè

s Fr

ance

– 7

5013

Par

is –

RCS

493

455

042

.