n°31 - juillet-août-septembre 2013

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toujours à Jodoigne, la restauration de la chapelle Notre-Dame du Marché, menée de 2008 à 2011 conjointement par la Fabrique d’église et la Commune avec l’aide déterminante de la Province et de l’Institut du Patrimoine wallon. Le jury a salué ici des projets « avec une contribution exceptionnelle à la conservation et à la valorisation du patrimoine, qui ont été reconnus et particulièrement appréciés par le jury, mais non inclus dans la sélection finale. » Ces dernières années, trois projets wallons ont eu l’honneur d’un prix Europa Nostra : la restauration des Moulins de Beez à Namur en 2001, les classes d’éveil de la Paix-Dieu à Amay en 2008 (les deux fois à l’initiative de l’Institut du Patrimoine wallon) et la Maison du patrimoine médiéval mosan en 2009. L’Appel à can- didature pour l’édition 2014 du Prix du patri- moine culturel de l’Union euro- péenne/Concours Europa Nostra est disponible sur les sites Internet de la Commission européenne et d’Europa Nostra (www.europanostra.org) et la date limite pour les candidatures est le 9 septembre 2013, le lundi suivant le week-end des Journées du Patrimoine en Wallonie. La cérémonie de remise des prix aura lieu à Vienne le 5 mai 2014. Avis aux candidats, qui peuvent aussi s’informer auprès de Europa Nostra Belgium (www. europanostrabelgium.be). TrimesTriel   •   juilleT - aoûT - sepTembre 2013   •   N° 31   •   bureau de dépôT : liège X La Lettre du Patrimoine Institut du Patrimoine wallon • Rue du Lombard, 79 • 5000 Namur BELGIë - BELGIQUE P.B./P.P. B - 018 Bureau de dépôt 4099 Liège X P501407 1 Le Prix du patrimoine culturel de l’Union européenne/Concours Europa Nostra honore chaque année jusqu’à 30 initiatives exemplaires en faveur de la conservation et de la mise en valeur du patrimoine européen, provenant de toutes les régions d’Europe. Les Prix comprennent quatre catégories : 1) la conservation, 2) la recherche, 3) la contribution exemplaire, 4) l’éducation, la formation et la sensibilisation. Ces prix promeuvent l’excellence, inspirent à travers le « pouvoir de l’exemple » et favorisent l’échange de meilleures pratiques dans le domaine du patrimoine à travers l’Europe. Ils visent également à communiquer à un large public la beauté et la valeur économique et sociale de notre patrimoine culturel. Le Prix est soutenu par le Programme culturel de l’UE et est organisé par Europa Nostra depuis son lancement en 2002. Les Prix de l’édition 2013 du Concours ont été décernés lors de la Cérémonie européenne de remise des Prix du patrimoine culturel, dans l’odéon d’Hérode Atticus à Athènes, le 16 juin 2013, au cours d’une soirée-événement qui a marqué le 50 e anniversaire de Europa Nostra. Un seul projet belge figurait cette année dans les 30 lauréats sélectionnés parmi 197 candidatures : dans la catégorie « recherche », le travail du Bruxellois Guido Vanderhulst (et de son asbl Bruxelles Fabriques • www.bruxellesfabriques.be) en vue de la préservation et de la restauration des machines exceptionnelles de l’ancienne brasserie Wielemans-Ceuppens. Comme l’a souligné le jury, « ce qui a été réalisé ici est une enquête sérieuse et remarquable sur le détail des procédés de production datant d’il y a plus d’un siècle. L’étude a nécessité des recherches minutieuses sur les rouages et la mécanique de machines et techniques méconnues, malheureusement longtemps négligées, engagées dans le choix et le mélange des ingrédients et le processus ultérieur de fermentation. Ce projet de recherche exceptionnel souligne l’importance de l’approche scientifique de sujets qui semblent à première vue banals. C’est un pas en avant dans la compréhension croissante de notre patrimoine industriel. » Accompagné de sa fille Émilie, Guido Vanderhulst a d’abord reçu le prix des mains du président du jury avant d’apprendre qu’il s’était vu aussi décerner un des six Grands prix (d’un montant de 10.000 euros), que lui remirent dans la foulée la Commissaire européenne à la Culture Androulla Vassiliou et le Président d’Europa Nostra, le maestro Plácido Domingo. Dans une brève allocution, Guido Vanderhulst, qui est par ailleurs un des vice-présidents de l’association Patrimoine Industriel Wallonie-Bruxelles (soutenue, depuis cette année, par l’Institut du Patrimoine wallon) a souligné l’importance de la préservation du patrimoine industriel et social eu égard à son importance cruciale dans l’histoire et la construction même des régions de vieille industrialisation. Par ailleurs, deux dossiers wallons, s’ils n’ont pas bénéficié d’un prix, ont néanmoins été épinglés par le jury qui leur a attribué une mention : pour sa contribution personnelle exemplaire au sauvetage du patrimoine, Jacques W. Mortelmans (abbaye de la Ramée à Jodoigne) ; d’autre part, et Europa Nostra : deux mentions wallonnes, un Grand prix bruxellois Guido Vanderhulst entouré par Plácido Domingo et Androulla Vassiliou © Europa Nostra Vue intérieure de la Chapelle Notre-Dame du Marché à Jodoigne. Photo G. Focant © SPW

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Page 1: N°31 - Juillet-août-septembre 2013

toujours à Jodoigne, la restauration de la chapelle Notre-Dame du Marché, menée de 2008 à 2011 conjointement par la Fabrique d’église et la Commune avec l’aide déterminante de la Province et de l’Institut du Patrimoine wallon. Le jury a salué ici des projets « avec une contribution exceptionnelle à la conservation et à la valorisation du patrimoine, qui ont été reconnus et particulièrement appréciés par le jury, mais non inclus dans la sélection finale. »

Ces dernières années, trois projets wallons ont eu l’honneur d’un prix Europa Nostra : la restauration des Moulins de Beez à Namur en 2001, les classes d’éveil de la Paix-Dieu à Amay en 2008 (les deux fois à l’initiative de l’Institut du Patrimoine wallon) et la Maison du patrimoine médiéval mosan en 2009.

L’Appel à can-didature pour l ’édition 2014 du Prix du patri-moine culturel de l’Union euro-péenne/Concours Europa Nostra est disponible sur les sites Internet de la Commission européenne et d’Europa Nostra (www.europanostra.org) et la date limite pour les candidatures est le 9 septembre 2013, le lundi suivant le week-end des Journées du Patrimoine en Wallonie. La cérémonie de remise des prix aura lieu à Vienne le 5 mai 2014. Avis aux candidats, qui peuvent aussi s’informer auprès de Europa Nostra Belgium (www.europanostrabelgium.be).

TrimesTriel   •   juilleT - aoûT - sepTembre 2013   •   N° 31   •   bureau de dépôT : liège X

La Lettredu Patrimoine

Institut du Patrimoine wallon • Rue du Lombard, 79 • 5000 Namur

BELGIë - BELGIQUEP.B./P.P.B - 018

Bureau de dépôt4099 Liège X

P501407

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Le Prix du patrimoine culturel de l’Union européenne/Concours Europa Nostra honore chaque année jusqu’à 30 initiatives exemplaires en faveur de la conservation et de la mise en valeur du patrimoine européen, provenant de toutes les régions d’Europe. Les Prix comprennent quatre catégories : 1) la conservation, 2) la recherche, 3) la contribution exemplaire, 4) l’éducation, la formation et la sensibilisation.

Ces prix promeuvent l’excellence, inspirent à travers le «  pouvoir de l’exemple  » et favorisent l’échange de meilleures pratiques dans le domaine du patrimoine à travers l’Europe. Ils visent également à communiquer à un large public la beauté et la valeur économique et sociale de notre patrimoine culturel. Le Prix est soutenu par le Programme culturel de l’UE et est organisé par Europa Nostra depuis son lancement en 2002.

Les Prix de l’édition 2013 du Concours ont été décernés lors de la Cérémonie européenne de remise des Prix du patrimoine culturel, dans l’odéon d’Hérode Atticus à Athènes, le 16 juin 2013, au cours d’une soirée-événement qui a marqué le 50e anniversaire de Europa Nostra.

Un seul projet belge figurait cette année dans les 30 lauréats sélectionnés parmi 197 candidatures  : dans la catégorie « recherche », le travail du Bruxellois Guido Vanderhulst (et de son asbl Bruxelles Fabriques • www.bruxellesfabriques.be) en vue de la préservation et de la restauration des machines exceptionnelles de l’ancienne brasserie Wielemans-Ceuppens. Comme l’a souligné le jury, « ce qui a été réalisé ici est une enquête sérieuse et remarquable sur le détail des procédés de production datant d’il y a plus d’un siècle. L’étude a nécessité des recherches minutieuses sur les rouages et la mécanique de machines et techniques méconnues, malheureusement longtemps négligées, engagées dans le choix et le mélange des ingrédients et le processus ultérieur de fermentation. Ce projet de recherche exceptionnel souligne l’importance de l’approche scientifique de sujets qui semblent à première vue banals. C’est un pas en avant dans la compréhension croissante de notre patrimoine industriel. »

Accompagné de sa fille Émilie, Guido Vanderhulst a d’abord reçu le prix des mains du président du jury avant d’apprendre qu’il s’était vu aussi décerner un des six

Grands prix (d’un montant de 10.000 euros), que lui remirent dans la foulée la Commissaire européenne à la Culture Androulla Vassiliou et le Président d’Europa Nostra, le maestro Plácido Domingo. Dans une brève allocution, Guido Vanderhulst, qui est par ailleurs un des vice-présidents de l’association Patrimoine Industriel Wallonie-Bruxelles (soutenue, depuis cette année, par l’Institut du Patrimoine wallon) a souligné l’importance de la préservation du patrimoine industriel et social eu égard à son importance cruciale dans l’histoire et la construction même des régions de vieille industrialisation.

Par ailleurs, deux dossiers wallons, s’ils n’ont pas bénéficié d’un prix, ont néanmoins été épinglés par le jury qui leur a attribué une mention : pour sa contribution personnelle exemplaire au sauvetage du patrimoine, Jacques W. Mortelmans (abbaye de la Ramée à Jodoigne)  ; d’autre part, et

Europa Nostra : deux mentions wallonnes, un Grand prix bruxellois

Guido Vanderhulst entouré par Plácido Domingo et Androulla Vassiliou © Europa Nostra

Vue intérieure de la Chapelle Notre-Dame du Marché à Jodoigne. Photo G. Focant © SPW

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Ces 7 et 8 septembre, la 25e édition des Journées du Patrimoine entraînera les visiteurs dans une découverte inscrite sous l’angle de l’inédit, de l’inattendu, de l’exceptionnel, en deux mots, de l’extraordinaire. Ce fil rouge imprègne entièrement l’organisation de l’événement puisque la brochure bien connue du public adopte une présentation qui se veut au plus près du thème.

Les amateurs pourront en effet débuter leur périple par des visites d’exception des sites wallons inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’Humanité. Des visites guidées permettront aux visiteurs de redécouvrir le canal du Centre et ses ascenseurs hydrauliques, les beffrois de Binche, Charleroi, Gembloux, Mons, Namur, Thuin et Tournai, la cathédrale de Tournai, les minières néolithiques de silex de Spiennes et, derniers inscrits, les quatre sites miniers majeurs que sont le Grand-Hornu, Bois-du-Luc, le Bois du Cazier et Blegny-Mine. Certains de ces sites seront le cadre d’animations spécifiques pour les enfants qui pourront s’essayer, à Spiennes, à la taille du silex, aux techniques de fouilles et à la réalisation de parures néolithiques ou partir à la découverte du site du Grand-Hornu depuis les toits, à la chasse aux empreintes voire participer à un atelier photographique. Le patrimoine exceptionnel de Wallonie est également particulièrement mis à l’honneur cette année. Les biens dotés de ce label, intégralement listés dans la seconde partie de la brochure, seront accessibles, parfois de manière tout à fait exceptionnelle comme, pour ne citer qu’un seul exemple, le château de Seneffe où des guides en costumes d’époque feront revivre la gastronomie et l’atmosphère d’un repas du XVIIIe siècle.

Au programme également, les ouvertures de biens n’ayant jamais participé aux Journées ou la mise en valeur d’éléments parfois exclus des parcours habituels de visite (bâtiments abritant les témoins de procédés techniques peu connus, grottes, oubliettes, caves et souterrains, clochers et combles, décors de cinéma, trésors des réserves de musées, visites en nocturne, villages abandonnés, etc.). Il est difficile de mentionner ici toutes ces nouveautés, aussi celles qui suivent ne constituent que quelques éléments pointés parmi bien d’autres, tout aussi intéressants.

Ainsi en est-il en Brabant wallon pour le château Ghobert à Jodoigne, hôtel particulier du XVIIIe siècle qui est également le point de départ d’un rallye reliant les sites de l’entité accessibles durant le week-end ou d’autres présentant un intérêt patrimonial ou naturel. À Ramillies, ce sera au tumulus d’Hottomont de livrer ses secrets tandis qu’à Rebecq, les visiteurs sillonneront la commune et son patrimoine extraordinaire au gré d’un circuit en car. Les passionnés de sports insolites découvriront la tour du tir à l’arc à la verticale de Genval (Rixensart) tandis que les amateurs de vins sont conviés à la visite du vignoble, et pour sa première ouverture au public, du chai qui occupe les anciennes écuries de l’abbaye de Villers-la-Ville.

La province de Hainaut n’est pas en reste de belles découvertes. Au programme pour la première fois cette année, la crypte privée des princes de Ligne de l’église Saint-Pierre de Beloeil ou un ensemble architectural Art nouveau exceptionnel à Châtelineau (Châtelet) se dévoileront aux visiteurs. Ces derniers pourront également apprécier les particularités uniques du chevalement en béton armé du charbonnage de Sauwartan à Dour. À noter également, l’ouverture de la tour et de la grange très bien conservées du château de la Pasture à Marbais-la-Tour, une ancienne maison forte à Ham-sur-Heure ou celle de la brasserie de la Thiérache à Momignies et ses installations brassicoles des XIXe et XXe siècles.

En province de Liège, les « Belles Fontaines » de Chaudfontaine livreront pour la première fois leur histoire lors de ces Journées qui permettront également aux visiteurs d’accéder au château de Vervoz (Clavier), à sa chapelle et à la crypte qu’elle abrite. À Vieuxville (Ferrières), c’est un circuit de découverte du patrimoine classé local qui est organisé tandis que les enfants pourront notamment tester les jeux anciens. Détour par le transport d’antan le long de la Heid des Chênes à Fléron où se visite également de manière tout à fait exceptionnelle l’Aventine, une demeure du XVIIe siècle. À Huy, le château de la Sauvenière invite, entre autres choses, à la découverte de son parc et d’une vue magnifique sur la ville où les visiteurs pourront remonter jusqu’à la source du Bassinia, la plus

ancienne fontaine en activité d’Europe. À noter également, la découverte d’une habitation Art déco à Chênée (Liège) ou, en centre-ville, celle de la saveur de vivre au XVIIIe siècle dans deux hôtels de maître en Hors-Château. Dans une thématique proche, le circuit « Mémoires, imaginaires et sensations autour des châteaux et manoirs de nos villages » traverse les communes de Lierneux, Stoumont, Trois-Ponts et Vielsalm. Parmi les nouveautés figurent également la visite de l’église Sainte-Catherine de Forêt (Trooz), remarquable par ses peintures murales du XVIe siècle ou celle de la chapelle Sainte-Anne et de l’église Sainte-Julienne, nouvellement classée, toutes deux à Verviers.

Pour la province de Luxembourg et ses inédits, citons, à Durbuy, la visite de la ferme-château et de la tour d’Izier entièrement restaurée. Les lavoirs d’autrefois seront également mis à l’honneur à Habay ou Tintigny, de même que la piété populaire au travers du chemin de croix, de la chapelle et de l’ermitage de Wachet à Saint-Léger.

En province de Namur, enfin, signalons la visite avant restauration d’une maison mosane à pans-de-bois du XVIe siècle à Bouvignes (Dinant) ou la balade-découverte des rochers de Goyet qui emmène le promeneur au fil du temps, des occupations préhistoriques jusqu’à une œuvre contemporaine (Gesves). À Namur, les visiteurs seront accueillis au palais épiscopal ou flâneront dans le quartier l’Ilon, jadis occupé par les tanneurs et les potiers. Les beautés paysagères ne sont pas oubliées puisqu’elles se trouvent au cœur d’une promenade à Nismes (Viroinval) tandis qu’à Viroinval également, le sanctuaire gallo-romain du Bois des Noël à Treignes se livrera aux curieux des cultes antiques. Au-delà de ces nouveautés, n’hésitez pas à repasser la porte de lieux que vous connaissez, vous risqueriez d’être surpris…

Cette année, le week-end de septembre sera suivi, le 9 septembre, d’une nouvelle opération, le Lundi du Patrimoine. Destinée aux élèves de la 5e primaire à la 6e secondaire, cette action a pour objectif de faire découvrir aux plus jeunes les métiers de la construction liés au patrimoine. Durant cette journée, 43 sites seront accessibles gratuitement et 15 métiers de la construction liés au patrimoine y seront présentés sous la forme de démonstrations ou de visites libres ou guidées.

Vous pouvez vous inscrire avant le 3 septembre via le site Internet des Journées du Patrimoine (www.journeesdupatrimoine.be), commander la brochure gratuite du Lundi du Patrimoine auprès du Secrétariat des Journées du Patrimoine (+32 (0)85  /  27  88  80 • [email protected]) ou la télécharger sur le site Internet.

Avec le soutien du Conseil de l’Europe et de l’Union européenne.

Vendredi 6 septembre 2013 à 21hSoirée inaugurale deS JournéeS du Patrimoine

le temps d’une soirée, aux abords du Parlement wallon à namur, différents spectacles retraceront les 25 ans d’une formidable histoire d’amour, qui unit le patrimoine avec son public.

Ce spectacle plaira à tous les âges et à tous les publics.

ACCÈS GRATUITDébut du spectacle : 21h

Plus d’informations sur le déroulement de la soirée :

www.journeesdupatrimoine.be

INFOS :+32(0)85/27 88 80 ou par courriel à [email protected]

Secrétariat des Journées du Patrimoine

rue Paix-dieu, 1b - B-4540 amayt + 32(0)85/27 88 80F + 32(0)85/27 88 89

[email protected]

Une permanence téléphonique est assurée pendant tout le week-end des Journées du Patrimoine de 10h à 12h et de 13h30 à 17h au 085/27 88 80.

Scannez ce code avec votre smartphone et retrouvez plus d’informations sur

www.journeesdupatrimoine.be

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Vous êtes invités à venir célébrer les noces d’argent des Journées du Patrimoine,

une fête pleine de surprises et d’enchantements.

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Le patrimoine « extra »ordinaire comme fil rouge des Journées du Patrimoine

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- NF EN 335, Durabilité du bois et des matériaux dérivés du bois, parties 1, 2, 3 ;

- Bois – Fiches techniques, Centre interfédéral d’information sur le bois, 2e éd., février 1995 ;

- NBN B 03-002-1, Actions du vent sur les constructions  – Généralités  – Pression sur une paroi et effets d’ensemble du vent sur une construction (avec 2 errata), 1988 ;

- STS 32 – Charpenterie / Menuiserie pour toiture, 1967 et addendum 1, 1973 ;

- M. Sangué, J. Beaulieu, La couverture en ardoise, 4e éd., Angers, Chambre syndicale des ardoisières de l’Ouest, 1983 ;

- N.I.T. 195, Toitures en ardoises, conception et mise en œuvre, CSTC ;

- Classeur info-bois, Hout info bois.

• Brefaperçudel’étatdesconnaissancesactuelles :

L’évaluation de la durabilité des différentes essences de bois est basée sur un processus particulièrement agressif. Par définition, tous les aubiers sont considérés comme périssables. Seul le duramen est concerné par l’indice de durabilité. Celui-ci varie de I à V : I = très durable ( ≥ 50 ans), II = durable (de 30 à 50 ans), III = moyennement durable (de 20 à 30 ans), IV = non durable (de 10 à 20 ans), V = périssable (≤ 10 ans). Ces valeurs doivent être considérées comme indicatives. En effet, les conditions de mise en œuvre des voliges et leur environnement sont nettement plus favorables que les paramètres des essais normatifs. À noter que le traitement des bois améliore considérablement la durabilité de ceux-ci.

NB :Cette fiche conseil est une approche synthétique de la thématique. Elle ne peut donc, en aucun cas, être considérée comme exhaustive et doit être lue avec la prudence qui s’impose. Dans tous les cas, celle-ci doit être confrontée à la réalité de l’intervention in situ et à la philosophie de la restauration. Le SPW ne peut être considéré comme responsable des interprétations liées à cette fiche.

• Mots-clés :Voligeage, ardoises, couverture, charpente, rectifié, ventilation, étanchéité, essence, fixation, plancher, support

• FARCCassociées :01.0412.02.00  – Ardoises naturelles  – Spécifications produit01.0712.03.00 – Ardoises naturelles – Règles de pose plan carré01.0412.01.00  – Ardoises naturelles  – Crochets de pose inox

• Historique :Jusqu’à la fin du XIXe  siècle, lors de l’apparition des crochets d’ardoise, le support pour les couvertures en ardoises naturelles était du voligeage. Les épaisseurs, sections et natures variaient d’une région à l’autre. Les liteaux ont été utilisés dès qu’une ardoise était posée au crochet. Le système lattes/contre-lattes est apparu avec l’avènement de la sous-toiture dans la deuxième moitié du XXe siècle.

• Documentstechniquesassociés : - L’Encyclopédie des Métiers, L’Art

du couvreur, La Librairie du compagnonnage, 1987 ;

- Mécanique et Ingénierie des Matériaux, Durabilité des bois, Hermes Science, 2001 ;

TrimesTriel   •   juilleT - aoûT - sepTembre 2013   •   N° 31   •   bureau de dépôT : liège X

LeJournaldelaRestauration

MasseVol.Moyenne

Moduled’élasticité

Classedurabilité

Épaisseurminimumdemiseenœuvre

Chêned’Europe

750 kg/m³ 11 x 10³ MPa II - III 12 mm

Épicéa 450 kg/m³ 10 x 10³ MPa IV 26 mm

Peuplier 400 kg/m³ 9 x 10³ MPa V 8 à 10 mm en deux ou trois couches pour toitures courbes

PinduNord(S.R.N.)

500 kg/m³ 11 x 10³ MPa III - IV 26 mm

La pose d’une ardoise au crochet à piquer sur voligeage neuf n’est pas forcément incompatible. Toutefois dans le cas où la conservation du voligeage ancien est prévue, la pose au crochet est à éviter au profit d’une pose au clou. En effet, les déformations et/ou carences sont telles sur un voligeage ancien que seule la pose au clou permet de poser l’ardoise selon les règles de l’art. Toutefois, en fonction de l’état de dureté du voligeage en place, il est parfois impossible de fixer de nouvelles ardoises car les pointes de fixation font éclater le bois.

Lors du séchage naturel des voliges, les cernes extérieurs subissent un retrait plus important que les cernes proches du cœur. La face côté cœur va donc se bomber selon une courbe concave pouvant provoquer des désaffleurements (voir l’exemple à ne pas suivre et la solution préconisée).

De plus en plus souvent, les voliges sont remplacées au profit du système de « lattes/contre-lattes ». Ce choix est essentiellement dicté par la pose d’une sous-toiture. Dans ce cas, il faudra être attentif à la légère modification de la volumétrie de la couverture, notamment aux raccords avec les lucarnes et autres éléments saillants de la toiture mais également sur les rives dont la surépaisseur est parfois loin d’être négligeable. À noter qu’il est également possible de concevoir une couverture avec un voligeage neuf et une sous-toiture pour autant qu’un espace de ventilation soit créé à l’aide d’une latte entre les deux éléments.

Dans le cas d’un clocher, certaines études auraient tendance à mettre en évidence le fait que le voligeage ne remplit pas seulement le rôle de support de la couverture mais également celui, non négligeable, de participer à la stabilité de l’ensemble via « l’effet coque », surtout lors de l’altération d’un élément sous-jacent. Il est donc vivement conseillé de toujours utiliser un voligeage sur un clocher. Toutefois, il faut insister sur le fait que la charpente du clocher doit être capable de reprendre seule l’ensemble des efforts auxquels elle est soumise sans prendre en compte le rôle éventuel du voligeage.

Plusieurs observations, partagées par de nombreux professionnels, ont mis en évidence que certains types d’ardoises seraient plus sensibles à une desquamation, en sous-face, quand elles sont posées sur un voligeage. Ceci pourrait s’expliquer par une ventilation insuffisante quand on la compare à une pose sur lattes/contre-lattes.

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Bureau de dépôt4099 Liège X

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Voligeagespécificationsproduitetmiseenœuvrepourlesardoisesnaturelles(FARCCn° 01.0513.05.00)*

* Fiche coordonnée par Jean-Christophe Scaillet, SPW / DGO4 / Patrimoine / Direction de la restauration

du patrimoine / Cellule d’Appui et Contrôle technique

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• Aideàlaprescriptiondanslecahierdescharges :

L’opération de pose du voligeage sera faite exclusivement par le couvreur en charge de la couverture.

Préalablement à la pose du voligeage, la direction de chantier organise une réception de la charpente en présence du couvreur afin d’évaluer si les déformations présentes sont acceptables ou non. Les travaux de couverture ne débuteront que lorsque la direction de chantier aura donné son accord.

Une vérification de la stabilité de la charpente devra être faite afin de s’assurer que celle-ci est capable de reprendre toutes les charges auxquelles elle sera soumise : poids propre de la couverture, efforts aux vents, neige, etc.

L’aspect général du voligeage doit être lisse, homogène et s’adapter aux déformations longitudinales (sens des rangs d’ardoises) de la charpente, quand les écarts ne sont pas trop importants. Par contre, sur la hauteur de la couverture (sens des ournes) la surface doit être parfaitement plane afin d’éviter que les ardoises ne baillent lors de leur pose.

Le projet INTERREG IV « Trans-formation du patrimoine  », poursuit ses objectifs liés à la préservation du bâti ancien et au développement de partenariats entre les acteurs sur son territoire transfrontalier, regroupant l’Avesnois, la Botte du Hainaut et l’arrondissement de Philippeville, et continue ses chantiers de formation. Ces derniers ont pour objectif de mettre en valeur les pratiques et de former les acteurs, notamment les agents techniques communaux, aux techniques de restaurations du patrimoine.

Le sixième chantier wallon s’est déroulé sur l’entité de Froidchapelle. La commune de Vergnies a été sélectionnée pour accueillir un chantier de formation aux techniques de restauration du pied des maçonneries de la chapelle Notre-Dame de la Salette et de la restauration des enduits extérieurs.

Ce chantier fait suite à la volonté de la Commune de restaurer cet élément issu de son petit patrimoine populaire. L’édifice

Seules quelques faibles courbes concaves peuvent être tolérées car elles favorisent le « plaquement » des ardoises.

Définir l’essence du bois à mettre en œuvre : le peuplier, essentiellement réservé pour les ouvrages courbes, et l’épicéa ou, plus habituellement, le pin du Nord (S.R.N.), dans les cas les plus courants, dont l’épaisseur sera de 26 mm.

Les voliges seront posées le «  cœur au soleil » afin d’éviter des désaffleurements. Les défauts suivants entraîneront le rebus systématique des pièces concernées  : attaques d’insectes xylophages, pourriture du bois, flaches, poches de résine, nœuds non adhérents, présence d’aubier. La densité de nœuds au mètre linéaire ne peut être supérieure à 1/ml.

Le bois sera traité à cœur, en autoclave, fongicide et insecticide. Un certificat de traitement devra être fourni par l’entreprise. Le produit de traitement sera incolore et couvert par un Atg ou équivalent. Le stock présent sur chantier sera protégé des pluies tout en assurant la ventilation de celui-ci. Les voliges mises en œuvre seront également protégées des pluies battantes afin d’éviter des coulées de colorants en sous-œuvre.

présentait un réel intérêt de restauration et de formation par sa richesse historique et architecturale. À proximité de la ferme du Mousset, la chapelle date du XIXe siècle. Édifice en brique et calcaire, la chapelle est composée d’une petite nef et d’un chevet à trois pans sur un soubassement en pierre de taille. La grande porte néoclassique en anse de panier sur pilastres en façade, est surmontée de l’invocation « Notre Dame/de la Salette/priez pour nous ».

Ce chantier de formation a permis de retrouver le caractère originel de l’édifice. La chapelle avait été restaurée il y a une quinzaine d’année mais les techniques et le savoir-faire n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui. L’édifice présentait des désordres dans les matériaux employés : la peinture utilisée à l’époque avait rendu le bâtiment imperméable empêchant l’humidité de circuler et détériorant de la sorte les maçonneries et les boiseries. Ainsi, au cours des stages, encadrés par Jacques de Pierpont et Eddy Pierret, formateurs

Le traitement par trempage est proscrit. Toutefois, si les voliges sont traitées selon ce processus, l’ensemble des découpes faites sur chantier, seront traitées in situ à l’aide d’un produit coloré.

Le bois sera rectifié. La tolérance sur les écarts de planéité sera d’approximativement 1,5 mm.

Pour des largeurs de volige jusqu’à 130 mm, la fixation sur chaque chevron se fera à l’aide de 2 pointes en acier ordinaire. Au-delà, les voliges seront fixées à l’aide de trois pointes. Leur longueur sera égale à minimum 2,5 fois l’épaisseur de la volige et la section de minimum 3 mm.

Dans la majorité des cas, l’interstice entre chaque volige sera de 2 mm maximum. Dans le cas où les voliges sont sèches, H % ≤ 18 %, après contrôle du taux d’humidité, elles pourront être posées de manière jointive. Les joints « bout à bout » seront alternés tous les 4 rangs de volige.

Dans le cas où l’on conserve le voligeage ancien, souvent très cassant, la pose au crochet se fera sur un lattage lui-même fixé au voligeage afin d’éviter l’éclatement des voliges à conserver.

au Centre des métiers du patrimoine de l’Institut du Patrimoine wallon (IPW), les ouvriers communaux ont pu prendre conscience de ces problématiques et remédier à ces problèmes. La chapelle a donc reçu un soin de beauté ! Un drain périphérique a été posé afin de faciliter l’écoulement des eaux, les joints du soubassement ont été restaurés au mortier de chaux. Ensuite, après un gommage, un badigeon à la chaux fut posé par les ouvriers. Ces derniers ont aussi été rejoints par des collègues français, œuvrant pour la restauration du lavoir « Belle Fontaine » de Orsinval (F). La chapelle «  respire  » de nouveau et les ouvriers communaux sont maintenant formés pour restaurer d’autres édifices de l’entité et transmettre les techniques apprises au reste de leur équipe !

Aurélie Sivery,Maison de l’Urbanisme

de l’Arrondissement de Philippeville

Pourobtenirplusd’informations :www.trans-formationdupatrimoine.eu

Aurélie Sivery : +32 (0)491 / 36 25 82 ou [email protected]

Ingrid Boxus : +32 (0)479 / 789 799 ou [email protected]

Pauline Paquet : +32 (0)471 / 54 76 66 ou [email protected]

ChantierdeformationàlachapelleNotre-DamedelaSaletteàVergnies(Froidchapelle)

Voligeagespécificationsproduitetmiseenœuvrepourlesardoisesnaturelles(FARCCn° 01.0513.05.00)(suite)

© MUAP/IPW/GAL BH © MUAP/IPW/GAL BH

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Les Nouvelles de l’Archéologie

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La vallée de la Meuse fait l’objet d’importants travaux d’épuration des eaux usées. Vortex, stations d’épurations et autres ouvrages d’art reliés par des kilomètres de canalisations sont autant d’atteintes au sous-sol archéologique.

À Dinant, les travaux encore en cours affectent surtout le bord de Meuse mais aussi certaines voiries secondaires. Le suivi archéologique du creusement d’une tranchée d’égouttage rue Saint-Martin, à côté de la maison communale, a été effectué du 28/11 au 14/12/2012. Ce suivi était justifié par la présence toute proche d’une église disparue, l’église Saint-Martin, et d’un cimetière gallo-romain partiellement fouillé en 1922.

La plupart des vestiges ont été découverts dans un rectangle de 3,8 x 3,2  m correspondant à une chambre de visite située à l’amont de la rue. La structure la plus profonde, 2 m sous la surface actuelle du sol, est une tombe à incinération contenant cinq céramiques encore en place, bien que partiellement détruites par un mur et une tombe postérieurs. Deux de ces récipients renfermaient les cendres d’une femme et d’un enfant. Une monnaie, des perles en verre et les tessons brûlés d’autres récipients en terre cuite complètent ce mobilier daté d’entre 90 et 120 apr. J.-C.

Cette année, les Journées d’archéologie wallonne se dérouleront les 21 et 22 novembre au Centre de formation de la CSC, chaussée de Louvain, 510 à 5004 Bouge. 

Cette tombe gallo-romaine est perturbée par un bâtiment en pierre construit au cours

Ces deux journées seront consacrées aux chantiers de fouille récents  en Wallonie, menés par la Direction et les Services de l’archéologie du SPW / DGO4 / Patrimoine ou par les organisations habilitées. 

du troisième quart du Ve siècle et renforcé au début de l’époque mérovingienne. La partie observée de l’édifice comporte une abside semi-circulaire et un mur rectiligne perpendiculaire à elle.

Au moins quatre tombes mérovingiennes se trouvaient le long de la façade externe de l’édifice. Parmi elles, deux enfants étaient inhumés dans des cercueils, l’un avec un bracelet en bronze, le second avec un gobelet en verre du VIe siècle. Chevauchant ces sépultures, un troisième enfant était enterré dans un caveau avec un mobilier plus riche daté du VIIe siècle : une bouteille et une coupelle en céramique, une fusaïole et un peigne en os, des forces et un petit couteau en fer. Ces tombes sont surmontées par d’autres plus récentes, non datées car exemptes de mobilier, associées à une couche de cimetière noire, riche en os humains.

Il est tentant d’identifier ce bâtiment comme une église paléochrétienne à l’origine de l’église médiévale Saint-Martin.  Plusieurs arguments appuient cette hypothèse : son emplacement bien sûr, en partie sous l’église médiévale ; la titulature de cette dernière (saint Martin) qui renvoie aux débuts de la christianisation dans nos régions ; enfin, la présence d’une abside et de tombes volontairement accolées à elle dès l’époque mérovingienne. Notons par ailleurs que les couches d’occupation primitive du bâtiment ont livré de la céramique ornée de motifs chrétiens.

Olivier VrielyNck, spW / dgo4 / Département du patrimoine,

Direction de l’archéologie, Marie Verbeek,

SPW / DGO4 / Direction extérieure de Namur / Patrimoine / Service de l’archéologie

Programme et possibilité d’inscription bientôt accessibles sur

www.wallonie.be/patrimoine

Suivi des travaux d’assainissement des eaux à Dinant : aux origines de l’ancienne église Saint-Martin

Journées d’archéologie wallonne 2013

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Mobilier de la tombe à incinération gallo-romaine. Photo. R. Gilles © SPW / DGO4

Tombe mérovingienne du VIe siècle. En arrière-plan et à gauche, les murs du Ve siècle © SPW / DGO4

Plans d’occupations successives de l’espace correspondant à la chambre de visite. A. Mur tardo-antique et tombes du VIe siècle recoupant la tombe à incinération du Haut-Empire. B. Renforcement du mur tardo-antique et tombe du VIIe siècle C. Tombes postérieures © SPW / DGO4

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Suite de l’article en page 19

Durant le chantier de restauration des anciens hôtels de Sélys et de Méan, rue du Mont Saint-Martin, à Liège, une épée de type médiéval a été mise au jour, par un terrassier, dans une couche d’incendie qui s’étend sous une grande partie de la zone concernée par les travaux.

Des datations dendrochronologiques réalisées sur des bâtiments proches nous apprennent que cette couche est antérieure à la fin du XVe siècle (terminus ante quem). Les dimensions de l’épée, fortement oxydée, sont approximativement les suivantes  : la longueur de la poignée (pommeau compris) est de 31,5 cm ; le pommeau est piriforme, facetté, à pans concaves à la base et convexes à l’extrémité, son diamètre maximal est de 5 cm ; la largeur maximale de la soie près de la garde est de 3 cm ; la largeur maximale de la garde, cruciforme et symétrique est estimée à 22 cm ; l’épaisseur d’un quillon de la garde, de section hexagonale et terminé en « bouton » est de 1,25 cm ; au talon (près de la garde) la largeur maximale de la lame est de 7,5 cm ; celle-ci est brisée, à peu près à la moitié de sa longueur (50 cm).

En l’absence de la partie manquante, nous ne pouvons que deviner sa forme et sa taille par comparaison avec des modèles proches conservés intacts par ailleurs. Sa longueur devait osciller entre un peu plus d’1 m (si la pointe était de forme lancéolée) et 1,25 m environ voire un peu plus, dans le cas où elle aurait été rigoureusement triangulaire avec des tranchants à profil rectiligne. Les deux hypothèses sont plausibles. Aucune marque de poinçon ou inscription quelconque n’est visible sur l’arme dans son état actuel. Les matériaux qui constituaient la poignée proprement dite (sans doute en bois recouvert de cuir) ont disparu. Il n’y a pas non plus de trace de fil métallique.

Avant d’aller plus loin, attardons-nous un instant sur quelques notions. L’épée est une arme blanche équipée d’une lame droite, à un ou deux tranchants, ce qui la distingue en principe du sabre, muni quant à lui d’une lame courbe à un seul tranchant. Même en se limitant à l’Europe, tout au long de leur évolution, la forme, les dimensions et la qualité des épées varient considérablement, en fonction de multiples paramètres techniques et culturels

(utilisation, statut social, moyens et goûts de l’utilisateur, évolution des techniques et des styles de combat, des modes, etc.). Sans entrer dans des détails typologiques qui nous mèneraient trop loin, rappelons que les terminologies actuelles, française, anglaise, allemande ou autres ne coïncident pas nécessairement avec celles du Moyen Âge ou de la Renaissance. Les appellations varient aussi d’un maître d’escrime et d’un spécialiste à l’autre. De plus, sous la plume des auteurs anciens, le même terme pouvait désigner autant un style d’escrime que l’arme en elle-même, sans préjuger de la forme ou de la taille de cette dernière.

Dans nos régions, au début du Moyen Âge (fin du Ve siècle de notre ère), l’épée est principalement une arme de taille proche de la spatha (épée longue de cavalerie) romaine du Bas-Empire, elle-même inspirée de modèles germaniques plus anciens. Elle est utilisée d’une seule main, l’autre tenant le bouclier, tandis que le corps est plus ou moins protégé (pour ceux qui en ont les moyens) de mailles métalliques ou d’une combinaison d’éléments métalliques et/ou de cuir et/ou de tissus rembourrés (haubert, haubergeon, broigne, jaseran, etc.). Casques puis heaumes, de plus en plus sophistiqués et enveloppants, protègent la tête, la face, les joues et la nuque. Ces protections se perfectionnent au cours du temps, notamment grâce à l’apparition de l’armure de plates (le « harnois blanc », constitué de plaques de métal) au cours des XIVe et XVe siècles. Si la hache et des armes d’hast (armes blanches équipées d’un long manche) telles que le vouge ou la hallebarde n’éprouvent aucune difficulté (ou presque) à mettre à mal ce genre de « blindage », tel n’est pas le cas de l’épée. Les coups de taille (assénés avec le tranchant) sont remplacés peu à peu par les coups d’estoc (donnés avec la pointe de l’arme) d’autant plus meurtriers qu’ils permettent de cibler précisément les défauts de la cuirasse. Les lames des épées deviennent forcément plus acérées et adoptent des profils plus efficaces (forme triangulaire, section en diamant, losangique à pans creux, avec arête centrale de renfort, etc.) qui permettent des mouvements d’escrime plus rapides et des coups d’estoc plus appuyés. Vu le perfectionnement des armures, le bouclier est abandonné, ce qui permet aux combattants de gagner en

souplesse et de saisir leur épée (ou tout autre arme offensive) à deux mains le cas échéant.

Entre 1350 et 1550 apparaît une épée appelée conventionnellement de nos jours « bâtarde » ou « à une main et demie » (pour la distinguer d’autres modèles, encore plus imposants et en général postérieurs appelés actuellement quant à eux « à deux mains »). La poignée et la lame des épées bâtardes sont nettement plus longues que celles des épées à une seule main (un mètre et plus pour la lame). Cette dernière autorise du fait de son poids et de ses dimensions des coups de taille et d’estoc très efficaces. Le pommeau est massif et sert autant à équilibrer l’arme qu’à assurer sa préhension et sa position. La garde est cruciforme, formée de deux quillons droits ou courbes, parfois torsadés et/ou renflés à leur extrémité ; chaque exemplaire est plus ou moins sobre ou richement décoré en fonction de sa destination (arme civile, de guerre, etc.). Les auteurs anciens quant à eux qualifiaient de « bâtardes », soit des épées dont ils ignoraient l’origine, différentes de modèles facilement identifiables pour eux, soit d’une taille intermédiaire entre les épées à une et deux mains ou encore « hybrides » entre deux types. Encore de nos jours, les petits couteaux logés dans l’étui ou le fourreau d’un plus grand (voire d’un coutelas, d’un sabre ou d’une épée) sont appelés « bâtardeaux ».

Malgré son état, il est facile de voir, dans ses proportions, sa taille et sa forme que notre épée est soit une bâtarde, soit une épée à deux mains, de la seconde moitié ou de la fin du XVe siècle (Oakeshott type XV a exceptionnellement grand ou plutôt type XVIII b ou c). La longue poignée permet une franche et solide prise à deux mains (celles-ci étant de plus protégées par des gantelets de plates de métal, plus massifs que les gants de mailles). Le pommeau piriforme à pans, facetté est particulièrement caractéristique de cette époque. Au XVIe siècle, ce type de pommeau est plutôt lisse tandis que les gardes et autres protections de la main deviennent plus sophistiquées. La lame devait être particulièrement imposante.

Découverte d’une épée sur le site des anciens hôtels de Sélys et de Méan (Liège)

Épée mise au jour sur le site des anciens hôtels de Sélys et de Méan (rue du Mont Saint-Martin, Liège) © SPW

Fig. 2  – Hans Talhoffer (vers 1420-† vers 1490), « Fechtbuch », 1459, détail d’une miniature

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Publications et Manifestations

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Décrire en quelques pages le patrimoine de Liège est à la fois un plaisir et un défi. Face à l’importance du patrimoine de la Cité ardente, fils de la richesse de son histoire, l’auteur doit faire preuve d’un art de la synthèse et surtout d’une grande humilité. Quelques chiffres suffiront à s’en convaincre. En Wallonie, on dénombre actuellement 3.945 biens classés au titre de monument, de site, de site archéologique ou d’ensemble architectural. Parmi ceux-ci, on en recense 443 sur le territoire de la seule ville de Liège ! Cela signifie que 11,2 % du patrimoine wallon est liégeois, mais aussi que ce petit ouvrage ne pourrait accueillir la simple énumération de tous les édifices classés. Parions néanmoins qu’il mettra l’eau à la bouche du lecteur, désireux de goûter aux saveurs du vaste patrimoine de Liège !

Sébastien dubois, Le patrimoine de Liège (Carnet du Patrimoine, n° 103), Namur, IPW, 2013, 48 p., 6 €.

Thynes (Dinant) compte, sans nul doute, parmi les plus beaux villages de l’entité dinantaise. Sur un promontoire, surplombant le ru du Barbion, des tours-logis du Moyen Âge transformées en ferme-château, une crypte et un chœur du XIe siècle, vestiges de l’église Saint-Nicolas constituent ses principaux attraits patrimoniaux. Blottie sur les versants d’une dépression du plateau condruzien, la localité, proche de la vallée de la Leffe, compte aussi un habitat homogène réparti le long d’une voirie pentue lui conférant par l’emploi de la pierre calcaire un cachet d’authenticité. En dépit de profondes mutations démographiques et économiques, ce site pittoresque, peu dénaturé par des constructions modernes, a réussi à préserver des traces d’activités agricoles et industrielles multiséculaires, comme en témoignent plusieurs censes et carrières exploitées jadis à ciel ouvert.

Pascal saiNT-amaNd, avec la collaboration de Christine HuarT, Michel Coleau et Benoît ToNgleT, Le patrimoine de Thynes (Dinant) (Carnet du Patrimoine, n° 104), Namur, IPW, 2013, 64 p., 6 €.

La confrontation des découvertes archéologiques avec les publications à caractère strictement historique a bientôt montré ses limites  ; contradictions parfois, absences de données de l’un ou l’autre type, affirmations parfois trop péremptoires, nouveaux questionnements nécessitant de retourner aux sources premières, toutes ces raisons ont mené à la mise sur pied de l’étude dont les résultats sont présentés ici.

L’objectif fixé était de relire les sources écrites de manière systématique et d’en refaire la critique dans l’optique d’une réinterprétation axée sur l’étude des

Godefroid de Bouillon, Vauban, Charles-Godefroid de la Tour d’Auvergne, Pierre Rousseau, Napoléon III, Charles Van Lerberghe, Georges Hobé, Édouard André, Albert Raty. Quelques patronymes pour saisir l’histoire millénaire de Bouillon. Certains sont connus, d’autres sont oubliés. Mais tous ont contribué à construire, siècle après siècle, la notoriété de la ville. Mentionné, pour la première fois en 988, jouissant depuis le Moyen Âge, jusqu’au XVIIIe

  siècle encore d’une situation stratégique des plus enviables, l’ancien duché de Bouillon subit bien des fois la convoitise et tomba dans l’escarcelle de bien des stratèges. La ville est aujourd’hui notoirement reconnue comme la cité-phare de la Semois belge. Son cadre naturel majestueux, son patrimoine architectural civil et militaire attaché au siècle des Lumières, sa forteresse, repère identitaire par excellence, ainsi que son folklore lié au culte de saint Éloi sont devenus les attraits majeurs d’un haut lieu du tourisme en Luxembourg, et en Belgique.

Sibylle legraNd et Roger NiColas, Le patrimoine de Bouillon (Carnet du Patrimoine, n° 101), Namur, IPW, 2013, 52 p., 6 €.

La publication exhaustive des résultats des fouilles archéologiques réalisées sur le site abbatial de Stavelot pendant des dizaines d’années se déclinera, vu l’importance des découvertes, en plusieurs volumes. Dans un premier temps initiées par le cercle archéologique local, les fouilles d’ampleur réduite seront, au milieu des années 1980, relayées par une série de sondages de l’Université de Liège. Le programme de dégagement complet des vestiges de

Entre les coteaux verdoyants de la citadelle et le ruban miroitant de la Meuse, les rues Féronstrée – la rue des ferronniers – et Hors-Château  – hors de l’enceinte érigée par Notger  –, bordées d’hôtels aristocratiques, de maisons modestes, d’impasses et de monuments, mènent de la place Saint-Lambert, cœur historique de Liège, à la place Saint-Barthélemy. Celle-ci, harmonieusement réaménagée, est devenue aujourd’hui un carrefour culturel. Le regard y est d’emblée attiré par un surprenant surgissement qui contraste violemment avec les façades de briques aux fenêtres raidies de pierres grises qui l’entourent : c’est la collégiale Saint-Barthélemy, presque millénaire, écrin d’un des plus grands chefs-d’œuvre de l’art médiéval de l’Occident, les fonts baptismaux du baptistère de la cathédrale Saint-Lambert détruite pendant la Révolution liégeoise. L’imposante bâtisse romane, qui s’est parée d’une « robe lumineuse », abrite encore bien d’autres joyaux à découvrir…

Emmanuel VaNderHeydeN, Isabelle Zumkir, Jean-Marie kiNeT, Anne loNgrée et Jacqueline baiwir, La collégiale Saint-Barthélemy de Liège (Carnet du Patrimoine, n° 102), Namur, IPW, 2013,64 p., 6 €.

l’abbatiale ottonienne et de son sous-sol est alors mis en place, porté par une asbl que viendront financer la Ville de Stavelot, le Ministère de la Communauté française puis le Ministère de la Région wallonne. La prise en charge de la quasi-totalité du site par la Région wallonne par bail emphytéotique en 1999 sera l’occasion d’importants travaux qui vont élargir le champ de l’étude archéologique à de nombreux secteurs en dehors de la limite de la seule église « ottonienne ».

Quatre nouveaux titres pour les « Carnets du Patrimoine »

L’abbaye de Stavelot se livre dans un volume des « Études et Documents », le premier d’une série

Le patrimoinede Thynes (Dinant)

Pascal SAINT-AMAND, avec la collaboration de Christine HUART, Michel COLEAU

et Benoît TONGLET

Prix : 6 eurosISBN : 978-2-87522-105-6D/2013/10.015/9

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Thynes (Dinant) compte, sans nul doute, parmi les plus beaux villages de l’entitédinantaise. Sur un promontoire, surplombant le ru du Barbion, des tours-logis duMoyen Âge transformées en ferme-château, une crypte et un chœur du XIe siècle, vestiges de l’église Saint-Nicolas constituent ses principaux attraits patrimoniaux.Blottie sur les versants d’une dépression du plateau condruzien, la localité, proche dela vallée de la Leffe, compte aussi un habitat homogène réparti le long d’une voiriepentue lui conférant par l’emploi de la pierre calcaire un cachet d’authenticité.En dépit de profondes mutations démographiques et économiques, ce site pitto-resque, peu dénaturé par des constructions modernes, a réussi à préserver des tracesd’activités agricoles et industrielles multiséculaires, comme en témoignent plusieurscenses et carrières exploitées jadis à ciel ouvert.

Institut du Patrimoine wallon

La collégialeSaint-Barthélemyde Liège

Emmanuel VANDERHEYDEN, Isabelle ZUMKIR, Jean-Marie KINET,Anne LONGRÉE et Jacqueline BAIWIR

Prix : 6 eurosISBN : 978-2-87522-102-5D/2013/10.015/6

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Entre les coteaux verdoyants de la citadelle et le ruban miroitant de la Meuse, les ruesFéronstrée – la rue des ferronniers – et Hors-Château – hors de l'enceinte érigée parNotger – bordées d'hôtels aristocratiques, de maisons modestes, d'impasses et demonuments, mènent de la place Saint-Lambert, cœur historique de Liège, à la placeSaint-Barthélemy. Celle-ci, harmonieusement réaménagée, est devenue aujourd'huiun carrefour culturel. Le regard y est d'emblée attiré par un surprenant surgissementqui contraste violemment avec les façades de briques aux fenêtres raidies de pierresgrises qui l'entourent : c'est la collégiale Saint-Barthélemy, presque millénaire, écrind'un des plus grands chefs-d'œuvre de l'art médiéval de l'Occident, les fonts baptis-maux du baptistère de la cathédrale Saint-Lambert détruite pendant la Révolution liégeoise. L'imposante bâtisse romane, qui s'est parée d'une « robe lumineuse », abrite encore bien d'autres joyaux à découvrir.

Institut du Patrimoine wallon

Le patrimoinede Liège

Sébastien DUBOIS

Prix : 6 eurosISBN : 978-2-87522-103-2D/2013/10.015/7

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Décrire en quelques pages le patrimoine de Liège est à la fois un plaisir et un défi. Faceà l'importance du patrimoine de la Cité ardente, fils de la richesse de son histoire, l’auteur doit faire preuve d’un art de la synthèse et surtout d’une grande humilité.Quelques chiffres suffiront à s'en convaincre. En Wallonie, on dénombre actuellement3.945 biens classés au titre de monument, de site, de site archéologique ou d’ensemble architectural. Parmi ceux-ci, on en recense 443 sur le territoire de la seuleville de Liège ! Cela signifie que 11,2% du patrimoine wallon est liégeois, mais aussique ce petit ouvrage ne pourrait accueillir la simple énumération de tous les édifices classés. Parions néanmoins qu’il mettra l’eau à la bouche du lecteur, désireux de goûter aux saveurs du vaste patrimoine de Liège !

Institut du Patrimoine wallon

Le patrimoine de Bouillon

Sibylle LEGRAND et Roger NICOLAS

Prix : 6 eurosISBN : 978-2-87522-093-6D/2013/10.015/5

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Godefroid de Bouillon, Vauban, Charles-Godefroid de La Tour d’Auvergne, PierreRousseau, Napoléon III, Charles Van Lerberghe, Georges Hobé, Édouard André, AlbertRaty. Quelques patronymes pour saisir l’histoire millénaire de Bouillon. Certains sontconnus, d’autres sont oubliés. Mais tous ont contribué à construire, siècle après siècle,la notoriété de la ville. Mentionné pour la première fois en 988, jouissant depuis le Moyen Âge, jusqu’au XVIIIe siècle encore, d’une situation stratégique des plusenviables, l’ancien duché de Bouillon subit bien des fois la convoitise et tomba dans l’escarcelle de bien des stratèges. La ville est aujourd’hui notoirement reconnuecomme la cité-phare de la Semois belge. Son cadre naturel majestueux, son patrimoine architectural civil et militaire attaché au siècle des Lumières, sa forteresse,repère identitaire par excellence, ainsi que son folklore lié au culte de saint Éloi, sontdevenus les attraits majeurs d’un haut lieu du tourisme en Luxembourg, et en Belgique.

Institut du Patrimoine wallon

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bâtiments et de leur évolution. À ce travail colossal mené de main de maître par Claire Pascaud, vient s’adjoindre un catalogue de documents iconographiques qui complète et rehausse l’étude archivistique. Le résultat des recherches archéologiques proprement dites fera l’objet des volumes suivants.

Claire pasCaud, L’abbaye de Stavelot. Vol. 1. Histoire et représentations des édifices (Études et Documents. Archéologie, n° 25), Namur, SPW, 2013, 160 p., 25 €.

B U L L E T I N D E L A C O M M I S S I O N R O Y A L E

D E S M O N U M E N T S , S I T E S E T F O U I L L E S

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Le « Bulletin » de la Commission royale existe depuis 1862, ce qui en fait une des plus anciennes publications scientifiques de Belgique en matière de patrimoine artistique, monumental, naturel et archéologique. Depuis 1949, la publication a pris la forme systématique de recueils d’articles, rédigés par des membres de la Commission royale ou des spécialistes extérieurs. Ce tome est le vingt-quatrième de la présente formule éditoriale, initiée en 1970.

La variété et l’éclectisme sont plutôt de mise dans cette livraison du « Bulletin ». En effet, ce sont cette fois des monuments religieux de l’ancienne principauté de Liège, la collégiale de Dinant et l’église de l’ancienne abbaye de Saint-Jacques à Liège, qui y sont abordés, à côté de l’évocation d’un architecte-restaurateur du XIXe siècle, ancien membre de la Commission royale, et d’une cité-jardin située en Flandre, mais due au talent d’un architecte francophone du début du XXe siècle :

• La reconstruction de la collégiale Notre-Dame de Dinant après le désastre de 1227  : analyse architecturale des parties orientales (1230-1250) par Antoine baudry (Titulaire d’une Maîtrise en Histoire de l’Art et Archéologie, Université de Liège  - Archéologue du Bâtiment,

Tout le monde connaît les trésors architecturaux de la ville aux cinq clochers, d’ailleurs inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’Humanité. Il en est bien d’autres, de ceux dont on parle peut-être un peu moins dans ces pages. Au nombre de ces trésors mobiliers se trouvent la tapisserie de l’histoire des saints Piat et Éleuthère, la châsse de Notre-Dame et celle de saint Éleuthère, Les Sept joies de Marie de Pierre Pourbus et/ou L. Blondeel, Argenteuil et Chez le Père Lathuille d’Édouard Manet ou enfin, la Bible de Lobbes.

Ces sept chefs-d’œuvre répartis entre le Trésor de la cathédrale, le musée des Beaux-Arts et celui du Grand Séminaire ne constituent qu’une facette d’une

Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles).

• Nouvelle approche des vitraux du XVIe siècle de l’église Saint-Jacques à Liège par Yves jaCques (Ingénieur architecte, Administrateur de la S.A. Architectes associés, Société civile d’architectes), Isabelle leCoCq (Chef de Travaux, Institut royal du Patrimoine artistique, Bruxelles), Xavier ToNoN (Architecte, Collaborateur de la S.A. Architectes associés, Société civile d’architectes) et Yvette VaNdeN bemdeN (Professeur émérite, Université de Namur).

production artistique rassemblée au sein d’un ouvrage bilingue (français,

• J. J. Van Ysendyck, élève-architecte à la Commission royale des Monuments et bâtisseur par Gérard baVay (Docteur en Histoire, Membre effectif de la section des Monuments de la CRMSF) et Monique merlaNd (Documentaliste, Centre d’Archives et de Documentation de la CRMSF).

• De l’Angleterre à la Belgique  : la cité-jardin de Georges Hobé à Furnes (1921) par Soo Yang geuZaiNe (Licenciée et Doctorante en Histoire de l’Art et Archéologie, Université de Liège - Responsable du Département des Arts décoratifs du Grand Curtius).

Un volume in-quarto, 124 pages  •121 illustrations couleurs et 15 noir et blanc •Prix :25 €(horsfraisdeport).

En vente via la boutique en ligne du site Internet de la CRMSF : www.crmsf.be/fr/boutique-en-ligne

Pour tout renseignement complémentaire, contacter le Secrétariat de la CRMSFrue du Vertbois 13c à 4000 LiègeTél. +32 (0)4 / 232 98 51/52 Fax : +32 (0)4 / 232 98 89 [email protected]

néerlandais) très largement illustré et consacré au Tournai artistique raconté par les œuvres d’art, des origines à 1801. De l’époque romaine ou mérovingienne à l’âge d’or de la tapisserie, des fastes de la cathédrale aux trésors conservés dans ses archives et bibliothèque, le lecteur parcourt avec plaisir les siècles au fil de ces pages, accompagné dans sa découverte par tant de trésors. Un très bel ouvrage.

Alain boNNeT, Hélène delCoigNe, Bernard desmaele, Catherine guisseT-lemoiNe, Michel-Amand jaCques, Jacky legge et al., Le Tournai artistique. Les œuvres d’art nous racontent l’histoire de Tournai, des origines à 1801, Tournai, Éditions Wapica asbl, 2012, 204 p., 49 € •www.wapica.be.

Le tome 24 du « Bulletin » de la CRMSF vient de paraître

L’abbaye de Stavelot se livre... (suite)

Les trésors de Tournai

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La Vie des Associations

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Autre patrimoine, mais patrimoine exceptionnel également  : les grottes de Goyet servent de lieux d’hivernage pour les chauves-souris ! Pas moins de neuf espèces, toutes protégées, y ont été recensées l’hiver dernier. Parmi elles : le grand rhinolophe ou le vespertilion à oreilles échancrées.

En septembre, les grottes de Goyet participeront aux Journées du Patrimoine  : des visites guidées y seront proposées, mettant en valeur la musique environnementale et une galerie peu visitée. Des balades paysagères emmèneront les curieux à la découverte des hameaux de Goyet et de Strouvia, dominés par les rochers. À vos chaussures !

Anne-Catherine poTTier,Coordinatrice ADL Gesves,

Lydia grassere,Échevine de la Culture et du Tourisme

Les grottes de GoyetRue de Strouvia, 3 à 5340 Gesves

+32 (0)83 / 670 344 • +32 (0)81 / 58 85 45www.grottesgoyet.be

Classés depuis 1976, les rochers de Goyet sont situés dans la commune de Gesves, en province de Namur. Ces rochers abritent un site préhistorique qui fut exceptionnel, malheureusement fouillé bien trop tôt.

«  Découverte  » et fouillée par Édouard Dupont en 1867, la caverne principale fut vidée en l’espace d’une année : les fouilles firent l’objet d’une publication lacunaire et imprécise, et les artefacts furent conservés à Bruxelles. S’ensuivit une longue série de fouilles, plus ou moins scientifiques, qui se sont parfois apparentées au pillage dans sa plus simple expression. À la fin des années 1990, des recherches archéologiques ont été menées par le SPW et l’Association wallonne de Paléoanthropologie. Aujourd’hui, le matériel découvert à Goyet bénéficie à nouveau de l’attention des scientifiques : de récentes études paléontologiques ont ainsi révélé les plus anciennes traces de domestication canine, remontant à 31.700 ans !

Les grottes de Goyet ont été occupées successivement par les hommes de Neandertal et Cro-Magnon : si le contexte archéologique est perdu, il subsiste des fouilles de Dupont quelques merveilles, tels un bâton perforé en bois de renne, orné de motifs pisciformes, une plaquette de psammite gravée d’un bouquetin, ou encore un bâton percé, apparenté à une flûte.

Exploité touristiquement dès les années 1930, le site est actuellement propriété communale et géré par l’Administration communale de Gesves. Depuis un peu plus d’un an, le site est revalorisé et bénéficie de belles opportunités. Ainsi, la charte de partenariat « Commune-Province » a permis l’étude d’une nouvelle scénographie de la cavité, réalisée par le bureau liégeois « Radiance 35 », spécialisé dans l’éclairage.

Les activités proposées aux grottes de Goyet se diversifient, pour répondre aux demandes de publics plus exigeants, avec comme objectif la mise en valeur du site archéologique, mais également du site naturel. La visite guidée a été refondue. Des partenariats ont été noués avec différents organismes ou institutions, tels la Province de Namur, MSW, le Centre de Recherche en Éducation et Environnement (CREE), ou encore le Préhistosite de Ramioul.

Le site accueille l’exposition « Aux racines de la musique », fruit d’une collaboration entre la Province de Namur, la Commune de Gesves et le CREE. Cette exposition fait la part belle à la nature, puisque tous les instruments qui y sont présentés sont fabriqués à partir de matières naturelles. La musique environnementale s’offre aux visiteurs  : différents instruments sont disponibles. Pour les groupes, des ateliers thématiques complètent l’exposition : après avoir testé ses talents de musiciens en grattant, frottant et percutant, ce laboratoire musical propose la confection d’un instrument !

Côté Préhistoire, un nouveau programme d’animation a été élaboré, autour de thématiques liées aux découvertes archéologiques et alliant transmission de savoir, expérimentations et découverte sensorielle du site : étonnement garanti ! Tant le programme « Préhistoire » que les ateliers de musique environnementale sont accessibles pour les écoles depuis la maternelle jusqu’au secondaire, mais également pour les plaines de vacances et les groupes « adultes ».

Patrimoine naturel, patrimoine insolite… Les rochers de Goyet accueillent depuis peu une œuvre d’art contemporain, Le Veilleur de Xavier Rijs, intégrée dans une balade qui mêle intimement nature et art (www.lafetedemai.org).

Les grottes et les rochers de Goyet : de l’ombre à la lumière. Un site exceptionnel

© A.-C. Pottier Fac-similé de la flûte de Goyet © Province de Namur

Évocation du chien de Goyet et reconstitution de lampe à graisse © Grottes de Goyet - Préhistosite de Ramioul

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Comme le prouvent de nombreuses traces archéologiques, le site du château de Boussu a été occupé dès l’époque gallo-romaine (proximité d’une chaussée Brunehaut longeant le domaine sur toute sa longueur ainsi que d’un gué sur la Haine toute proche, découverte – tant en 1842 lors de l’installation de la ligne de chemin de fer Saint-Ghislain-Quiévrain sur la partie sud du site qu’au cours des fouilles archéologiques menées de 1991 à 2001 – de pièces de monnaie romaines, de fragments de tuiles et de sigillées).

À l’emplacement d’une imposante forteresse médiévale, en grande partie ruinée par un siège de l’armée française mené par le roi Louis XI, en 1478, le grand architecte montois Jacques Du Broeucq, construit, dès 1540, une somptueuse résidence Renaissance répondant aux exigences nouvelles de ce siècle, le langage à l’antique, et éclipsant, par son faste et sa décoration, les plus belles demeures de son temps. Il s’agit de « la plus belle demeure que l’on puisse voir en tous les Pays-Bas, une demeure digne d’un roi… » (Guichardin) destinée à marquer l’ascension sociale, le bon goût et le désir de prestige de son commanditaire, le comte de Boussu, Jean de Hennin-Liétard, grand écuyer de l’empereur Charles Quint.

Entièrement entouré d’eau, précédé d’un châtelet d’entrée encadré de puissantes tours et muni d’un pont-levis, ce vaste complexe castral se présente sous la forme d’un quadrilatère de près de cent mètres de côté, flanqué de quatre tours d’angle et entourant une cour centrale sur laquelle s’ouvre une galerie. Il est la parfaite synthèse des influences italiennes – le classicisme romain en particulier – et bellifontaines – le maniérisme de la cour de François Ier – d’autre part. Il s’agit sans conteste d’un monument exceptionnel, le plus important de la Haute Renaissance dans les Pays-Bas, un jalon dans l’histoire de l’architecture européenne.

Visité par de nombreux hôtes illustres (Charles Quint, Philippe II, Louis XIV, Guillaume III, etc.), ravagé par les guerres qui se succèdent, dans nos régions, jusqu’à la fin du XVIIe siècle, cet édifice novateur et remarquable, entièrement ruiné, est arasé en 1810, sur ordre du comte Maurice de Caraman, héritier du domaine. Le châtelet d’entrée, restauré à cette époque, est habité jusqu’en 1940. Il est alors réquisitionné par l’armée allemande, qui installe, dans le parc, un dépôt de munitions, et le dynamite le 2 septembre 1944.

Au début des années 80, un projet de lotissement, de plus de quatre-vingts villas de standing, voit le jour. Inacceptable, car il induit la disparition des ruines et du site archéologique qui les entoure. Aussi, en

1985, l’asbl Gy Seray Boussu, récemment créée, réalise-t-elle une campagne de sondages destinée à sensibiliser les autorités à la grande valeur historique et archéologique de cet ensemble et, de cette manière, mettre un frein au projet immobilier.

Les découvertes très prometteuses réalisées durant cette campagne de sensibilisation valent, en 1986, à l’asbl le prix « Entreprendre pour sauvegarder » de la Fondation Roi Baudouin et permettent le classement, comme monument, des ruines du château et comme site, de l’ensemble du parc, par arrêté de l’Exécutif de la Communauté française du 20 juin 1988.

Étant frappé d’une mesure d’expropriation pour cause d’utilité publique, le propriétaire renonce, alors, à son projet de lotissement et accepte, en 1990, de vendre le domaine à la Commune de Boussu.

Celle-ci en confie la gestion à l’asbl Gy Seray Boussu, laquelle débute un long travail de recherche et de mise en valeur en juillet 1991. Grâce à l’aide de la Région wallonne, une archéologue est désignée pour diriger les fouilles (1992), trois (1991) puis cinq (1994) ouvriers de statut PRIME sont engagés pour l’y aider et débuter la mise en valeur du domaine. Dès 1995 s’y ajoute une subvention permettant l’adjonction d’un directeur de projet chargé des recherches historiques, des contacts et du suivi administratif de l’ensemble des activités. Par arrêté du Gouvernement wallon du 25 juillet 1996,   les ruines du château reçoivent le statut de patrimoine exceptionnel de Wallonie. Enfin, en 1997, l’asbl Gy Seray Boussu se voit décerner le Prix des Journées européennes du Patrimoine par le Conseil de l’Europe. En 1997, également, six ouvriers, sous statut ACS, viennent renforcer l’équipe travaillant quotidiennement sur le site.

Suite à la réforme mise sur pied par le Ministère de la Région wallonne et le FOREM, tous ces travailleurs, issus de cellules de reconversion, deviennent des APE en décembre 2004 et sont rejoints par deux gardiens de parc, de statut équivalent, à partir de mai 2005. Le parc est alors ouvert, gratuitement, au public, durant toute l’année.

Depuis 2009, une archéologue, recrutée par l’asbl, gère les fouilles archéologiques organisées sur le site ainsi que le suivi des travaux. En effet, depuis novembre 2010, des travaux de restauration ont été entrepris sur le châtelet d’entrée du XVIe siècle afin de rendre une fonction patrimoniale à celui-ci.

Il est prévu d’utiliser cet élément architectural restauré pour y installer un centre d’interprétation des lieux, présentant les riches collections archéologiques mises au jour ainsi qu’une bibliothèque et un centre de documentation sur la Renaissance en Europe du Nord, le tout, en collaboration étroite avec le Service public de Wallonie  – Département du Patrimoine et le Commissariat général au Tourisme. Les premiers espaces muséaux seront accessibles au public début 2015 et seront intégrés dans l’organisation de Mons, Capitale européenne de la Culture 2015.

L’asbl Gy Seray Boussu gère également la chapelle funéraire des seigneurs de Boussu, classée, elle aussi, patrimoine exceptionnel de Wallonie, depuis 2005, pour son ensemble unique, dans notre pays, de mausolées de la Renaissance dont certains sont attribués à Jacques Du Broeucq. Ceux-ci sont en cours de restauration par l’IRPA et cette chapelle sera, elle aussi, rouverte en 2015.

Marcel Capouillez

Le château de Boussu : un passé prestigieux, des projets d’avenir

Bossages rustiques et corniche à modillons du porche d’entrée © M. Capouillez

Tour est du châtelet d’entrée © M. Capouillez

Façade sud de la tour est du châtelet d’entrée © M. Capouillez

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Durant la même mission, la concertation entre le CCHP, Riwaq et l’IPW relative au projet de restauration de Morcos Nassar, a permis de préciser les travaux de dégagement et de consolidation à effectuer ainsi que le programme de réaffectation en fonction des besoins exprimés par les futurs utilisateurs de l’immeuble, Ma’an  lil-Hayat (L’Arche), association en charge de personnes physiquement et mentalement perturbées par la situation en Palestine.

Dominique Bossiroy a effectué des prélèvements d’enduit peint pour analyses en laboratoire destinées à documenter la mission de la restauratrice des peintures en décor.

À la demande de Riwaq, Serge Paeme a relevé par métrophotographie et prises de vues en 3D, les vestiges de l’élévation ouest (extérieure et intérieure) de l’église Saint-Georges à al Taybeh afin d’établir un relevé pierre à pierre destiné à la restitution virtuelle de la façade de l’église.

La mission menée du 12 au 18 mai 2013 par Wallonie-Bruxelles International et l’Institut du Patrimoine wallon a permis de concrétiser leur collaboration avec le Centre pour la préservation du patrimoine culturel (CCHP) installé à Bethléem et Riwaq, implanté à Ramallah.

La coopération porte à la fois sur la restauration et la réhabilitation d’un immeuble emblématique de l’architecture fin XIXe siècle à Bethléem, la maison Morcos Nassar et sur la formation de formateurs et d’artisans palestiniens.

Cette première session de formation, assurée par des formateurs du Centre des métiers du patrimoine « la Paix-Dieu », a consisté en workshops consacrés aux méthodes de relevés métrophotographiques, d’exploitation topométrique des

L’Institut du Patrimoine wallon ouvre les portes du Centre des métiers du patrimoine situé sur le site de l’ancienne abbaye de la Paix-Dieu, à Amay le dimanche 13 octobre de 10h à 18h. Une rencontre avec des artisans du patrimoine, l’occasion de découvrir leurs savoirs et savoir-faire. Un rendez-vous à ne pas manquer !

Venez observer des démonstrations de métiers, participer aux ateliers et profiter des visites guidées du site tout en découvrant l’offre de formations spécialisées, théoriques

perspectives, laser infrarouge et au système de documentation en 3D, dispensés par Serge Paeme.

Dans le même temps, en alternance, Dominique Bossiroy (ISSeP), a exposé les méthodes d’analyse des sels (sulfates, nitrates, chlorures) ainsi que la mesure des pourcentages d’humidité présente dans les murs par la méthode de la bombe à carbure.

Ces exposés théoriques, suivis par dix architectes et ingénieurs du CCHP et de Riwaq, ont directement fait l’objet d’applications pratiques dans l’immeuble Morcos Nassar afin de documenter le projet de restauration.

Chacun des stagiaires palestiniens a ainsi pu se familiariser sur le terrain avec l’utilisation du matériel et la mise en œuvre pratique des méthodes exposées.

Journée « portes ouvertes » le dimanche 13 octobre 2013 au Centre des métiers du patrimoine « la Paix-Dieu » à Amay

Le partenariat de l’Institut du Patrimoine wallon en Palestine. Un deuxième projet à Bethléem

© D. Bossiroy

© IPW

© IPW

et pratiques destinées aux professionnels des secteurs de la construction et du patrimoine.

Au cours de cette journée, vous pourrez également découvrir les différentes activités pédagogiques de sensibilisation au patrimoine et à ses métiers, le Master complémentaire en conservation et restauration du patrimoine culturel immobilier, le centre d’information et de documentation et la matériauthèque. Toute l’équipe du Centre de la Paix-Dieu sera présente pour vous accueillir. Venez nombreux ! L’entrée est gratuite !

En collaboration avec l’Union des Artisans du Patrimoine

portes ouvertes

Centre des métiers du Patrimoine

de l’iPW « la Paix-dieu »

CENTRE DES MÉTIERSDU PATRIMOINE« LA PAIX-DIEU»

Rue Paix-Dieu 1B ● 4540 amay ● Tél. 085 410 350 ● Fax 085 410 380 ●

[email protected] ● www.PaixDieu.Be ●

AMAY ●

13 octobre 2013 ●

10h-18h ●

entrée grAtuite ●

● aTelieRs PRaTiques eT DémonsTRaTions

● VisiTes guiDées

● RenconTRe aVec les aRTisans Du PaTRimoine

Centre des métiers du patrimoine « la Paix-Dieu » • rue Paix-Dieu, 1B à 4540 AmayRenseignements : +32 (0)85 410 350 • [email protected] • www.paixdieu.be

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Du 8 au 13 mai, Carlo Di Antonio, Ministre en charge du Patrimoine, a effectué une visite officielle en Haïti. Accompagné de deux membres de son cabinet, de Véronique Doyen, Chef de pupitre pour l’Amérique latine à Wallonie-Bruxelles International et d’Anne-Françoise Cannella, Directrice du Centre des métiers du patrimoine (IPW), le Ministre a visité le chantier-école de la maison Dufort, que mène FOKAL avec le soutien de l’IPW et de Wallonie-Bruxelles International.

Au cours de cette visite, le Ministre a pu rencontrer les stagiaires haïtiens et les formateurs de l’IPW, Patrick Lacroix,

Dans le cadre du nouvel accord de coopération entre Wallonie-Bruxelles International et le Sénégal, une première mission de formation et d’expertise s’est déroulée du 25 au 29 mars 2013 à la Maison de l’Amiral à Gorée, île emblématique face à Dakar, inscrite depuis 1978 sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Le projet est coordonné côté belge par l’Institut du Patrimoine wallon conjointement avec la Direction du Patrimoine culturel à Dakar et fait l’objet d’un projet de développement qui actionne les leviers de la « Formation » et du «  Patrimoine  » pour générer des emplois nouveaux et former une main-d’œuvre locale qualifiée aux techniques de restauration.

Cette première mission a été l’occasion de partager le savoir et le savoir-faire de Wallonie-Bruxelles au Sénégal en matière de patrimoine et, pour les enseignants de la Faculté d’Architecture de l’ULB-La Cambre, de dispenser une première formation dédiée au relevé photogrammétrique à une douzaine d’étudiants, professionnels et agents de la fonction publique. La formation a débuté par un séminaire inaugural où une soixantaine de participants étaient présents

Suite de l’article paru dans La Lettre du Patrimoine, n° 30, p. 12-13.

Confrontés au « petit granit »

« Je trace mon caillou et j’appelle Christophe pour qu’il me fasse voir, et là, c’est trop beau de le voir tailler » (Joris Dugay, apprenti tailleur de pierre) ; « Franchement, je suis content de moi, jamais je n’aurais pensé arriver à faire ça » (Cyril Lorca, apprenti tailleur de pierre)  ; « C’est vrai que c’est un peu perdu, mais on « s’éclate » avec la taille, trop bien cette pierre » (Pierre Most, apprenti tailleur de pierre).

Que dire d’autre ! J’avais prévenu Émilie notre accompagnatrice : « tu sais, les tailleurs

maçon et Marcel Oswald, charpentier, qui depuis huit mois, s’attèlent, avec courage et enthousiasme, à la restauration de cette

et s’est clôturée par la remise des certificats aux étudiants formés en présence des autorités sénégalaises. Ces étudiants ont pu réaliser les premières images qui serviront de base au relevé photogrammatrique de la Maison de l’Amiral, document indispensable à sa bonne restauration.

La seconde mission est prévue en novembre 2013. Cinq formations seront dispensées par les experts-formateurs du Centre de la Paix-Dieu à une cinquantaine d’étudiants, entrepreneurs et professionnels sénégalais dans des groupes pluridisciplinaires à l’image de ce qui se fait à Amay et qui porte déjà ses fruits. L’ULB, qui intervient

de pierre ont une relation fusionnelle avec le caillou, et peut-être encore plus à leur âge, c’est un besoin presque vital pour eux que de tailler la pierre ». Ils n’ont pas démenti… « Mais c’est de la pierre dure, Richard, et on va tailler sans meuleuse, sans marteau pneumatique ? On ne sait pas si on va y arriver ! » Eh bien, chapeau bas Messieurs.

Christophe Mahy a su les convaincre et leur a transmis le virus de la pierre bleue (mais c’est une bonne maladie !). Tous ont été enthousiastes face au « petit granit » et la peur de l’outillage manuel s’est vite dissipée devant le premier bloc. Il faut dire que beaucoup d’entre eux ne taillent pas de la pierre de cette dureté et encore moins à la main. Toute leur première année, au CFA,

maison, surmontant toutes les épreuves et faisant de ce projet une expérience pilote unique en son genre à Port-au-Prince. Ravi par le travail déjà accompli mais soucieux de la pérennité d’une telle opération, Carlo Di Antonio a exprimé sa volonté de continuer à supporter la formation de artisans haïtiens. C’est pourquoi le Centre des métiers du patrimoine, en collaboration avec FOKAL et le WMF, continuera à élaborer un cursus de formation permettant aux architectes et aux artisans haïtiens d’être capables de restaurer et d’entretenir ce patrimoine précieux pour la capitale haïtienne qu’est l’architecture Gingerbread.

aussi dans le cadre du renforcement d’un partenariat entre le Master complémentaire en conservation et restauration du patrimoine culturel immobilier de Wallonie-Bruxelles et les académies universitaires sénégalaises, formera également un groupe de professionnels au cahier des charges et à l’avant-projet d’un édifice classé avec comme cas d’école, la Maison de l’Amiral.

ils ont essentiellement taillé de la pierre tendre. Ce n’est qu’en fin de première année qu’ils commencent à tailler de la pierre ferme en utilisant le marteau pneumatique. C’est donc avec un peu d’appréhension qu’ils attendaient cette mobilité et la confrontation à la pierre dure.

Avec une pierre tendre, l’approche est différente, on peut se permettre quelques «  fantaisies  » quant à la méthode, la discipline ou la règle qu’impose le matériau travaillé. Il est quasiment toujours possible de rattraper les erreurs de taille lors de la mise en œuvre. Parfois même, on laisse volontairement de la matière, ou bien les profils ne sont que grossièrement équarris et le reste de la taille est prévu en place,

Le Ministre en charge du Patrimoine en visite officielle en Haïti

Coopération au Sénégal : Maison de l’Amiral à Gorée

Les Compagnons du Devoir et les actions de mobilité des apprentis

Façade Nord de la cour intérieure

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Zones d’ombres - d’occlusions

Zones détourées

Zones d’ombres - d’occlusions

© Mélanie Pistidda

Remise des attestations aux étudiants © IPW

Orthophotographie réalisée par les étudiants © ULB-La Cambre-Horta

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harmonieusement à l’ensemble, tout en se distinguant des parties originales, afin que la restauration ne falsifie pas le document d’art et d’histoire. »

Tout était écrit, tout s’est réalisé et se réalisera, c’est ce que nous vous souhaitons.

Et demain ?…

Arrivés dimanche 10 février, nous sommes repartis samedi 2 mars ; trois semaines, trois semaines ailleurs. Trois semaines parsemées de découvertes et de rencontres. Chacun est rentré ou resté puis le quotidien a sûrement repris le dessus. Mais pour tous ces jeunes tailleurs de pierre, il restera toujours quelque chose au fond de leur mémoire : quelques marches en pierre bleue taillées dans l’hiver wallon. Alors demain ? « C’est quand vous voulez ! »

Remerciements

Un grand merci à Ingrid, Nadine, Anne-Françoise, Claudine pour leur accueil. Merci tout plein à Marie, Sandrine, Christophe pour leur plaisir à nous avoir fait partager leur amour de la pierre bleue. Merci au Chef pour ses plats. Merci à Olivier pour son accueil et sa gentillesse malgré notre retard à Soignies. Merci à David et Francis pour leurs explications techniques et scientifiques sur la carrière de Gore. Merci à tous ceux que nous avons croisés pour leur gentillesse et leur patience. Merci à la Région wallonne, Languedoc-Roussillon, à l’Europe et au programme LEONARDO sans qui nous n’aurions jamais vécu cet échange ! Non, on ne vous a pas oubliées… Merci Isabelle, Claire et toute l’équipe de l’AOCDTF.

PS : Merci aussi aux abbayes belges pour leurs produits « maison ».

Richard simoNNeT

Formateur tailleur de pierre au CFA des Compagnons du Devoir de Nîmes

Toutes nos actions pédagogiques sont encadrées par des historiennes de l’art et des artisans, professionnels du secteur. Les participants découvrent et expérimentent des gestes de métiers de la restauration du patrimoine architectural tels que ceux du menuisier, du couvreur ardoisier, du maçon, du tailleur de pierre, du peintre en décor, du cimentier-rocailleur, ou encore du dinandier.

Pour l’année scolaire 2013-2014, 107 élèves pour l’animation « Compagnons en herbe », 586 élèves pour les Classes d’éveil, 353 bacheliers sont déjà inscrits et 10 formations IFC sont prévues. Il ne reste pas beaucoup de place… pour vivre ce voyage incroyable à travers les notions de patrimoine, restauration et réaffectation tout en stimulant aussi l’esprit et la créativité des enfants, des jeunes et des adultes.

Intéressés ? Contactez la cellule pédagogique du Centre au + 32 (0)85 / 410 350 ou par mail :

[email protected], [email protected] ou encore [email protected].

une fois les pierres posées. Avec de la pierre dure, on apprend d’abord l’humilité devant le matériau, c’est lui qui impose la règle. Il n’y a d’autre choix que faire « avec », pas question de « butiner » sur la pierre. Tailler de la pierre dure, c’est aller à l’école de la patience, de la discipline et de l’économie. C’est apprendre l’économie du geste, l’économie de l’outil. C’est apprendre la précision, la justesse du trait, anticiper le matériau et suivre la méthode. C’est jongler en permanence entre la force et la délicatesse. Être ferme dans la justesse. La force, parce que la pierre est dure, la délicatesse, parce que l’arête du filet est fragile. De l’humilité bien sûr, mais quelle fierté au final devant le travail réalisé, en taillant le « petit granit », ce sont eux aussi qu’ils ont « taillés », qu’ils ont transformés. Merci Christophe de ta patience, de ton engouement, de ta passion à transmettre, tu as très largement contribué à leur fierté.

Rencontre avec un lieu

Si tous ces jeunes tailleurs de pierre ont pu vivre tout cela, c’est d’abord parce qu’il est un lieu, un lieu avec une équipe qui le fait vivre. Si de prime abord la Paix-Dieu peut sembler austère, ce qui est somme toute normal pour une ancienne abbaye cistercienne, il se dégage néanmoins une sensation de beau, de paisible, de calme et de sérénité mais aussi plein de vie, probablement parce qu’elle reste toujours un lieu de rencontre, d’échange, de passion.

Je crois avoir trouvé la réponse dans cette phrase écrite sur les murs de l’abbaye par ce poète dont j’ai omis le nom : « Ne figeons pas le passé dans ses pas. Que la nostalgie – cette névralgie qui lancine – ne guide aucun de nos choix ». C’est cela la réaffectation de la Paix-Dieu. Cette

Cette année encore, les actions pédagogiques du Centre des métiers du patrimoine ont rencontré un vif succès. L’année scolaire 2012-2013 est une très bonne cuvée qui a vu 89 classes et quelque 1.422 élèves pousser les portes de l’ancienne abbaye pour venir s’y former.

Avec les années, nos actions se sont diversifiées. Les activités « Compagnons en herbe », animations destinées aux classes de 4e, 5e et 6e primaires de l’enseignement fondamental, connaissent un succès grandissant avec la participation de 344 élèves. Les Classes d’éveil, fer de lance des actions pédagogiques, ont accueilli 626 élèves, 54 classes dont 41 en internat et 13 en externat. En effet, pour vivre l’expérience en immersion sur le site d’une ancienne abbaye cistercienne, les jeunes et leurs enseignants optent le plus souvent pour le logement sur place, dans l’ancienne aile de l’Abbesse aujourd’hui réaffectée en espace

rencontre permanente entre ce qui a été, ce qui est et ce qui sera ; la fusion d’un patrimoine et d’une contemporanéité, une lecture aisée et spontanée de ce qui a été allié à un modernisme non ostentatoire.

Si parfois l’interprétation de la Charte de Venise peut s’avérer délicate et pourrait amener à figer le passé, à ne plus nous faire vivre et évoluer que dans un gigantesque musée niant ainsi toute création architecturale, je ne peux m’empêcher de relire ces quelques articles de la charte et revoir la Paix-Dieu :

« Article 5. La conservation des monuments est toujours favorisée par l’affectation de ceux-ci à une fonction utile à la société ; une telle affectation est donc souhaitable mais elle ne peut altérer l’ordonnance ou le décor des édifices. C’est dans ces limites qu’il faut concevoir et que l’on peut autoriser les aménagements exigés par l’évolution des usages et des coutumes. (…)

Article 9. La restauration est une opération qui doit garder un caractère exceptionnel. Elle a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques. Elle s’arrête là où commence l’hypothèse, sur le plan des reconstitutions conjecturales, tout travail de complément reconnu indispensable pour raisons esthétiques ou techniques relève de la composition architecturale et portera la marque de notre temps. La restauration sera toujours précédée et accompagnée d’une étude archéologique et historique du monument. (…)

Article 12. Les éléments destinés à remplacer les parties manquantes doivent s’intégrer

d’hébergement. Enfin 386 bacheliers ont reçu une formation à la carte, conçue conjointement avec l’équipe pédagogique des établissements concernés et celle du Centre. Les enseignants n’étaient pas en reste ! Ils ont pu suivre 6 formations au cours desquelles 66 professeurs étaient au rendez-vous dans le cadre du programme de l’Institut de Formation en cours de Carrière (IFC).

Les Compagnons du Devoir et les actions de mobilité des apprentis (suite)

Actions pédagogiques : bilan de l’année écoulée et perspectives en quelques chiffres

Compagnons en herbe © IPW

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Pour ceux qui en doutent encore, le pavage est un témoin d’un savoir-faire précis, d’un métier du patrimoine : le métier de paveur. La diversité des techniques de pavage découle du matériau à mettre en œuvre, souvent disponible à proximité de l’ouvrage pavé et donc d’une adaptation du métier face au matériau et à son environnement.

La mise en œuvre des galets de la Vesdre n’est donc pas la même que la mise en œuvre des pavés de grès. C’est pour cela qu’il convient de maîtriser correctement ces techniques ainsi que les matériaux utilisés afin d’éviter des remplacements malencontreux illustrant parfaitement le manque de connaissance des auteurs et des gestionnaires.

Élément présent tant en milieu rural que dans les centres urbains, habillant les espaces de circulation et d’articulation entre le bâti ancien, le pavage témoigne d’une région et de son patrimoine local. Jeu de relief et de lumière, il s’adapte au sol et rend la surface de circulation étanche en respectant le ruissellement et l’évacuation des eaux.

Le Centre des métiers du patrimoine a conscience de l’importance de la

Pour tous vos événements (mariages, ban-quets, cocktails, séminaires, anniversaires, salons, soirées, etc.), de 20 à 500 personnes, quatre salles aux multiples possibilités sont à votre disposition :

L’écurie• 60 personnes assises avec tables rondes• 100 personnes assises en séminaire• 120 personnes pour une réceptionLes salons du rez-de-chaussée• 10 à 40 personnes assises pour des

dîners, séminaires et formations

Ces stages sont accessibles à toute personne ayant le désir d’améliorer ses connaissances dans le domaine de la conservation et de la restauration du patrimoine architectural : artisans, ouvriers, entreprises, architectes, historiens de l’art, gens de métiers, enseignants du secteur et gestionnaires du patrimoine.

Le programme complet, les dates des stages et tout renseignement complé-mentaire peuvent être obtenus au Centre des métiers du patrimoine et sont éga-lement disponibles sur le site internet  : www.paixdieu.be.

Centre des métiers du patrimoineRue Paix-Dieu, 1b à 4540 Amay

Tél : +32 (0) 85 / 410 [email protected]

transmission de ce savoir-faire. C’est pour cette raison que chaque année, le programme des stages pour professionnels comprend un stage pratique de cinq journées à destination des paveurs, maçons, tailleurs de pierre, architectes, ingénieurs mais également à destination des entreprises et des agents communaux. Le stage allie des notions historiques et techniques à une mise en pratique sur chantier extérieur.

L’exemple ici représenté illustre le stage réalisé en avril sur l’allée du cimetière du village de Jeneffe, commune de Donceel en Hesbaye. Le chemin avait subi quelques remplacements malheureux mais surtout les déboires du temps, creusant par le passage des charrois et camions, de belles ornières reprenant le rôle des filets d’eau devenus alors inutiles ! L’application des stagiaires encadrés par le formateur Jacques de Pierpont a permis de cibler les parties les plus fragilisées et de retrouver la fonction et l’aspect originel de ce chemin. Les pentes ont été respectées permettant aux filets

• 200 personnes pour une réception dans les 3 pièces communicantes

• jusqu’à 500 personnes pour une réception (avec l’extérieur)

Le premier étage• 170 personnes assises avec tables

rondes, une seule pièceLe deuxième étage• 170 personnes assises avec tables

rondes, une seule pièce• 200 à 220  personnes assises en

séminaire• 300 personnes pour une réception

d’eau de se rendre à nouveau fonctionnels. Le joli motif en patte d’oie a retrouvé sa ligne et ses courbes.

Un beau résultat, reflet d’une belle collaboration entre stagiaires, formateur, pouvoirs communaux et équipe du Centre des métiers du patrimoine.

L’extérieur• 2 très grandes cours polyvalentes

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Le pavage…

Des salles de réception sur le site classé de l’ancienne abbaye de la Paix-Dieu !

Nouveau programme des stages 2013-2014 – 1er trimestre

Avant le stage © IPW Pavage malencontreux © Claude Courtecuisse

Pendant le stage © IPW 

Nos Stages Dates

1 Théorie générale 1er octobre et 12 novembre 2013

2 La chaux – un matériau et ses diverses utilisations (1er cycle) 2 au 4 et 9 au 11 octobre 2013

3 Fer et fonte – entretien et maintenance 7 au 9 octobre 2013

4 Dessin – ornementations et styles (1er cycle) 14 au 18 octobre 2013

5 Stabilité – reprise en sous-œuvre 14 au 16 octobre 2013

6 Badigeons et enduits extérieurs (2e cycle) 21 au 25 octobre 2013

7 Restauration des bétons 21 au 24 octobre 2013

8 Tracés d’escaliers en bois et en pierre 21 au 23 octobre 2013

9 Châssis et portes en bois – conservation, restauration, adaptation 4 au 8 novembre 2013

10 La chaux – un matériau et ses diverses utilisations (1er cycle) 6 au 8 et 12 au 14 novembre 2013

11 Sgraffites (2e cycle) 18 au 21 novembre 2013

12 Stuc marbre 25 au 29 novembre 2013

13 La pierre – théorie 26 au 28 novembre 2013

14 Tailles et finitions des pierres 29 novembre au 6 décembre 2013

15 L’art du trait – charpentes en bois 9 au 13 décembre 2013

16 Dorure – métallisation à la feuille (1er cycle) 9 au 13 décembre 2013

Afin de vous permettre de mieux vous rendre compte des possibilités, il est possible de visiter les lieux, sur rendez-vous au +32 (0) 474 / 85 97 10.

Les salles sont équipées de Wi-Fi, d’un câblage audio, de matériel audio-visuel.

Le parking peut accueillir jusqu’à 250 voitures.

Visitez le site : www.paix-dieu.be

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Bientôt la ferme est en fête

Nous vous invitons déjà cordialement à découvrir la ferme du Monceau et ses activités à l’occasion de la fête champêtre organisée à l’occasion des Journées du Patrimoine, le dimanche 8 septembre 2013. À l’occasion de cette fête, vous plongerez dans l’ambiance d’autrefois et dans l’odeur des feux de bois. Dès midi, la soupe sera servie en bonne compagnie  : jongleurs, échassiers et bonimenteurs, etc. Du haut de ses trois siècles, la tourelle vous invitera à gravir ses marches et à remuer les souvenirs « du bon vi tin ». Vous découvrirez les activités de la ferme d’animation… Au programme : fabrication de pains, de beurre, travail de la laine, découverte du rucher, visite des animaux et nourrissage, contes, marionnettes et sorcières, promenades à dos d’âne et en calèche, parcours à poney, danses et musique folk, restauration de chez nous, marché fermier, animations adaptées pour tous, valides et en situation de handicap.

Claire bleroT

Depuis trois siècles, le château-ferme du Monceau se tient solidement planté en bordure du village de Juseret, au cœur de la Haute Ardenne. Le château-ferme, classé en 1989, comprend, sous bâtières d’ardoises à coyau, quatre ailes en quadrilatère dont l’une, l’aile sud, est incomplète. À l’extérieur, les robustes murs de schiste sont pratiquement aveugles. Autour de la cour intérieure, l’aile ouest est percée du porche et laisse deviner un logis et une écurie. De l’aile sud, il reste la chapelle surmontée d’un niveau d’habitation et un réseau de caves voutées en berceau, vestiges du corps de logis originel qui remonte au XVIe siècle. L’aile orientale comprend quatre étables sous fenil tandis que la dernière aile, au nord, abritait les granges et la bergerie, flanquées à l’extérieur de deux tours défensives carrées, à toiture pyramidale. La restauration des bâtiments s’est achevée en 2008 avec le soutien de l’Union européenne et la Région wallonne dans le cadre du programme Objectif 2 rural.

Exploitation agricole dès le XVIIIe siècle, cette vaste ferme fortifiée chargée d’histoire accueille depuis 1990 les activités d’une ferme d’animation. Lieu de rencontres, la ferme du Monceau accueille tout au long de l’année enfants, jeunes et adultes, valides ou en situation de handicap dans le cadre de classes de ferme, de vacances ou d’activités hebdomadaires. Une équipe professionnelle propose un accueil adapté et un programme d’animation pour mettre le patrimoine rural à portée de tous. L’hébergement et le site sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. Cette réaffectation fait revivre cet ensemble tout en conservant son authenticité.

Tout un programme… au rythme de chacun Traire les vaches, nourrir les animaux, pétrir le pain, battre le beurre, s’initier au travail de la laine, récolter les pommes de terre, humer l’odeur du feu de bois, monter à cheval, etc. Renouer avec les gestes du paysan d’autrefois. Explorer la forêt, s’imprégner de la nature. S’amuser, lier amitié, apprendre la solidarité. Tisser des liens et apprivoiser l’autre avec ses différences, etc. Derrière ces actions se profilent des contenus, une diversité de visages, une convivialité. C’est tout cela qui fait le succès de la ferme.

Le projet d’intégration

En toutes saisons des groupes d’enfants, jeunes ou adultes en situation de handicap ou valides fréquentent la ferme. Répartis en petits groupes encadrés d’un animateur, les participants vivent au rythme de la nature et participent concrètement à la vie de la ferme. Lieu de rencontre et de découverte, notre ferme s’inscrit dans le

cadre de l’éducation à l’environnement, au développement durable et à la santé mais elle est également un terrain fertile pour créer des liens, apprendre la solidarité et le sens des responsabilités. Le public valide et handicapé se côtoie régulièrement à la ferme, nous profitons de toutes les occasions pour encourager l’intégration de la personne handicapée et l’éveil à la différence. Les groupes de personnes handicapées trouvent une formule d’accueil à leur mesure. Dans un projet d’éducation à la citoyenneté, plusieurs séjours et plaines de vacances privilégient l’accueil simultané d’enfants handicapés et valides qui partagent ensemble les activités et apprennent à mieux se connaître.

Concrètement

La ferme organise des classes de campagne, des séjours de vacances, des journées et des activités hebdomadaires pour des groupes. Elle est ouverte aux inscriptions individuelles dans le cadre de stages de vacances, du poney-club et le l’hippothérapie. L’hébergement (50 lits), ses dépendances et le site sont équipés et accessibles pour les personnes à mobilité réduite.

La ferme du Monceau à Juseret… Une ferme d’animation pour mettre le patrimoine rural à portée de tous, en situation de handicap ou valides…

Pour nous contacter : asbl La Ferme du Monceau Boîte à Couleurs à 6642 Juseret

+31 (0)61 / 25 57 [email protected]

Vues anciennes et contemporaines © KIK-IRPA, Bruxelles et © Ferme du Monceau

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Situé dans la vallée de la Lesse, non loin de Dinant, le parc de Furfooz vous invite à la découverte d’un patrimoine archéologique, naturel, géologique à travers une balade familiale d’environ 4 km.

Le parc de Furfooz convient particulièrement bien aux promenades en famille. Très diversifiée de par les milieux traversés (forêt, pelouses, rives de la Lesse, etc.), la balade serpente au gré des quinze éléments remarquables du parc d’une contenance de 50 hectares qui satisferont petits et grands.

Si l’on s’attarde du côté nature, les coteaux calcaires et bien ensoleillés accueillent aussi une flore et une faune caractéristiques de ces milieux. Le parc est d’ailleurs une réserve naturelle agréée reconnue par la Région wallonne. Du coté historique, le massif de Furfooz a été occupé sans interruption depuis l’époque préhistorique (grottes) jusqu’à l’époque médiévale (plateau).

Grosse interrogation ou coup de gueule de l’Union des Artisans du Patrimoine en ce début du mois de mai 2013. Suite au courrier d’une firme polonaise proposant de la main-d’œuvre à des prix défiant toute concurrence, l’UAP a réagi en envoyant le courrier ci-dessous au monde politique belge et européen ainsi qu’à la presse :

Depuis le 8 mai, date de l’envoi de ce courrier, les réactions, réponses et propositions de rencontres continuent d’arriver : Luc Gochel, journaliste pour un quotidien du groupe Sud Presse, a relayé notre courrier dans un article paru le 17 mai, Anne-Marie Delvaux et Marc Tarabella, Députés européens ainsi que Martin Schultz, Président du Parlement européen, nous ont envoyé des courriers, des rencontres ont eu lieu avec des collaborateurs des Ministres Laruelle et Reynders et des rendez-vous ont été pris dans le courant du mois de juin avec Marc Tarabella, Député européen, et Jean-François Dondelet, Secrétaire

En effet, au fil du temps, la Lesse a creusé tout le massif rocheux en laissant multitude de grottes, cavernes, trous, etc. Ceux-ci ont été occupés par l’homme depuis des millénaires (14.000 ans environ av. J.-C.). On peut aussi voir le départ du bras souterrain de la Lesse. Patrimoine archéologique très riche puisqu’on y a retrouvé de nombreux objets permettant de retracer l’occupation des lieux au cours du temps.

Sur le versant du plateau de Furfooz jadis occupé par une forteresse se trouvent des thermes romains (construction au cours du IIIe siècle apr. J.-C.). Le bâtiment (entièrement reconstruit en 1958) comprend les éléments traditionnels des thermes romains à savoir : une salle au bain chaud (caldarium), au bain tiède (tepidarium) et une salle au bain froid (frigidarium).

La pièce principale est chauffée par hypocauste, soit l’ancêtre du chauffage

Monsieur le Président du Parlement européen,Madame la Députée européenne,Monsieur le Député européen,Madame la Ministre,Monsieur le Ministre,Mesdames, Messieurs les journalistes,

Suite au courrier d’une entreprise polonaise proposant de la main-d’œuvre à un prix défiant toute concurrence, courrier reçu par un grand nombre de nos membres, l’Union des Artisans du Patrimoine réagit vivement et sollicite votre attention et votre soutien.

De nombreuses petites entreprises de votre pays, de votre région, sont menacées par l’arrivée massive d’une main-d’œuvre peu qualifiée (ouvriers polonais, par exemple) ou très qualifiée (charpentiers hongrois, autre exemple). Comment les artisans belges (ne parlons pas des grosses entreprises générales qui, elles, ont déjà bien compris le système) peuvent-ils encore vivre, participer à des marchés publics pour lesquels le prix reste encore souvent le seul critère de sélection ou, au mieux, l’un des critères de sélection les plus importants, et transmettre leur savoir à des jeunes ? Comment comptez-vous défendre les artisans belges contre cette concurrence déloyale ?

Quel avenir voulons-nous en acceptant un système européen, « le détachement », qui permet d’engager des ouvriers pour un salaire de moins de 20 € de l’heure (16,50 € + 2,50 € de frais de logement), toutes charges comprises ? Alors que l’on connaît le prix d’une heure de travail d’un salarié payé en Belgique. Sachant qu’ils ne cotisent pas chez nous et que le salaire gagné est dépensé dans leur pays…

Et ne nous trompons pas de sujet, nous n’avons rien contre les travailleurs étrangers. N’oublions pas que ces personnes qui viennent travailler chez nous doivent, tout comme nous, se loger, se nourrir et élever leurs enfants.

Les artisans sont des entrepreneurs socialement responsables qui ont à cœur de transmettre leurs savoirs à la génération suivante, qui sont passionnés par leurs métiers, qui veulent exercer leurs professions dans les meilleures conditions possibles.

La défense des artisans belges, la promotion de leur savoir-faire ainsi que le développement des activités de leurs TPE doit faire partie intégrante de la politique de développement durable de nos régions, et de notre pays.

En espérant vous rencontrer très prochainement pour discuter ensemble et de vive voix de cette problématique et des solutions que nous pourrions tous ensemble y apporter, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président du Parlement européen, Madame la Députée européenne, Monsieur le Député européen, Madame la Ministre, Monsieur le Ministre, Mesdames, Messieurs les journalistes, l’expression de toute ma considération.

Pour l’UAP,Paul Mordan,

Président

central. Ce chauffage était assuré par un système de foyer, chambre voûtée avec une ouverture extérieure pour l’allumage et l’entretien du feu de bois. L’air chaud obtenu circulait dans l’espace sous le sol des pièces chauffées. Les fumées et l’air chaud s’échappaient par un réseau de canalisations installé sous les enduits des murs. Les thermes sont remis en fonctionnement très régulièrement et notamment aux traditionnelles portes ouvertes qui se déroulent le deuxième dimanche de mai. Le parc de Furfooz est ouvert d’avril à octobre tous les jours sans interruption  : www.parcdefurfooz.be.

L’équipe du parc archéologique

politique du Syndicat des Indépendants et des PME. Toutes ces réponses et réactions, sont disponibles sur notre site Internet (www.uniondesartisansdupatrimoine.be/nouvelles/) et sur notre page facebook (www.facebook.com/pages/Union-des-Artisans-du-Patrimoine/511341982241577).

Outre cette problématique, l’UAP travaille également sur d’autres dossiers comme la définition légale du statut de l’artisan, la simplification des démarches administratives (TVA, etc.) et l’accès aux marchés publics.

Plus que jamais l’UAP se bat pour que les artisans puissent continuer à exercer leur métier et à transmettre leur savoir. L’asbl occupe à présent une place à part entière en tant qu’organisation professionnelle de défense et de soutien des artisans. Elle est de plus en plus régulièrement conviée à des réunions de concertation. Ces réunions permettent aux artisans de faire entendre leur voix.

L’Union des Artisans du Patrimoine existe depuis 6 ans et compte actuellement une bonne cinquantaine de membres et une vingtaine de membres sympathisants. Si vous voulez vous faire entendre et que votre travail rencontre notre philosophie, rejoignez-nous  ! Plus nous serons nombreux, plus nous aurons de poids pour défendre notre statut, la transmission de notre savoir et la qualité du travail que nous pouvons apporter tant pour la restauration de notre patrimoine que pour la création du patrimoine de demain.

Paul mordaN, Président

ContactClaire Meyer

+32 (0)479 / 93 46 [email protected]

Balade en terre de Nature et d’Histoire

Quelle Europe les TPE et les artisans vont-ils subir ?

© Parc archéologique de Furfooz

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culturel de Fontaine-l’Évêque, en collaboration avec Espace Environnement, une dynamique citoyenne a été lancée en 2009 autour de la réhabilitation de l’image de la Grand-rue, artère historique et véritable épine dorsale traversant le centre-ville de part en part. Ainsi, la conception de la brochure est le fruit d’un travail participatif de citoyens et d’écoliers fontainois qui ont élu « leur » patrimoine et l’ont photographié.

Réalisée par l’asbl Espace Environnement, avec l’appui du Centre culturel fontainois et grâce au soutien de la Wallonie et de la Ville de Fontaine-l’Évêque, la brochure se veut donc aussi un outil pour favoriser des rénovations de qualité, grâce, par exemple, à l’octroi de primes pour l’embellissement des façades situées dans le périmètre protégé du vieux Fontaine.

L’Équipe d’Espace-Environnement

La brochure est disponible au prix de 3 € auprès du Centre culturel de Fontaine-l’Évêque, rue du Château,  1 à 6140 Fontaine-l’Évêque (Château Bivort) •Tél. +32(0)71/548158(auprèsdeClément

Lalot).

Cet ouvrage de 112 pages, avec de nombreuses illustrations relatives au patrimoine régional, peut être acquis en versant 20 € (plus 5 € de frais de port pour la Belgique et 8 € pour l’étranger) au compte BE41 0680 5481 3010 (BIC GKCCBEBB) du Cercle royal d’Histoire et d’Archéologie d’Ath et de la région (16, rue de Bouchain, 7800 Ath). L’ouvrage peut être retiré aux Archives de la Ville ou à l’Office de Tourisme d’Ath.

Chaque balade s’articule autour d’un thème que le promeneur peut découvrir en suivant une carte IGN mais également une liste de points de repères naturels (en vert) ou patrimoniaux (en rouge), détaillés en autant de courtes notices illustrées. S’y ajoutent toutes les informations pratiques susceptibles d’aider les promeneurs à organiser au mieux leur balade. Les fiches actuellement disponibles trouvent leurs points de départ à Upigny pour la « Balade des vergers » (8 km), à Mehaigne pour la « Balade des trois eaux » (8 km) et à Dhuy-Les Boscailles pour la « Balade des fermes » (15 km) pour les circuits de découverte à vocation plutôt naturelle ainsi qu’à Branchon pour la « Balade des trois provinces » (5 km) ou à Leuze pour la « Balade des chapelles » (5 km) pour ceux davantage axés sur le patrimoine.

Les fiches de balade sont disponibles au prix de 2 € pièce et le classeur qui les contient au prix de 5 € à la billetterie d’Écrin, Centre culturel d’Éghezée. Pour être tenu au courant de la publication de nouvelles fiches : [email protected]•www.centreculturel-deghezee.be

Une petite cité d’origine médiévale, au pied d’un majestueux château aux allures de demeure de plaisance. Ses maisons serrées en lacet, aux physionomies diverses, tantôt blanchies et sobres, tantôt plus colorées par des jeux de briques ou des ornements, façonnés dans le bois ou le métal. Certaines témoignent d’un florissant développement économique déjà attesté dès avant le XVIe  siècle, d’autres nous parlent de l’efflorescence des industries locales, les mines et surtout les clouteries. Une petite cité, au charme bien « wallon »,

Les actes du colloque intitulé L’Histoire locale et régionale au XXIe siècle, organisé, à l’occasion du 100e anniversaire du Cercle royal d’Histoire et d’Archéologie d’Ath et de la région, le 10 décembre 2011, viennent de paraître. Ils regroupent une introduction par Jean-Pierre duCasTelle et une série d’articles centrés sur Les sociétés savantes en Wallonie et à Bruxelles de 1830 à 1980 par Jacques ToussaiNT ; Un état des lieux des cercles d’histoire et d’archéologie en Wallonie et à Bruxelles par Patrice darTeVelle ; Les associations du patrimoine culturel et d’histoire de proximité. Leurs publications en

que rehaussent divers espaces verts, le parc classé du château et sa drève arborée ou le parc communal, autrefois propriété du couvent des Récollets, autant de lieux propices à la balade.

C’est à la découverte de ce beau petit coin de chez nous, un peu méconnu, que convie cette brochure parue il y a peu. Elle propose un itinéraire de promenade au fil d’une vingtaine d’édifices parmi les plus remarquables, reflets de différentes ambiances urbaines. De quoi en apprendre un peu plus sur la grande et la petite histoire de cette cité seigneuriale et cloutière.

C’est aussi une « carte de visite » pour la valorisation de l’image de marque du cœur urbain fontainois. En effet, cette brochure est une concrétisation d’un projet « Quartier de vie » soutenu par la Fondation Roi Baudouin visant à aider les citoyens désireux de s’engager dans une action concrète en faveur de leur quartier. C’est dans ce cadre, qu’à l’initiative du Centre

Flandre au XXI e siècle. Évolutions et stratégies par Marc jaCob  ; L’Institut du Patrimoine wallon. Un acteur incontournable au service du patrimoine wallon par Nicole plumier ; Hannonia. Origine, évolution et projets d’une association des sociétés d’histoire en Hainaut par Laurent HoNNoré  ; Les apports d’une réflexion sur la longue durée : l’historiographie de la France du Nord au miroir de la Revue du Nord et de la recherche universitaire lilloise (1910-2010) par Philippe guigNeT  ; Réflexions à propos des sociétés d’histoire locale aujourd’hui par Jacques gélis ainsi qu’une conclusion de Jacques ToussaiNT.

Ce nom général recouvre un projet de la Commission Nature et Loisir d’Écrin, le Centre culturel d’Éghezée, mené en partenariat avec d’autres associations actives dans la commune. Cette Commission regroupe des citoyens bénévoles impliqués dans la connaissance, la valorisation et la sauvegarde du patrimoine naturel, historique ou socio-économique. Cette démarche s’est concrétisée au fil des ans sous la forme de balades guidées par des passionnés de leur terroir. Ce sont ces itinéraires que la Commission Nature et Loisir tente à présent de pérenniser sous la forme de l’édition d’une série de fiches dont les cinq premières sont parues en février de cette année. Celles-ci, ainsi que d’autres à venir, constitueront un recueil de fiches rassemblées dans un classeur à anneaux facile d’utilisation.

Dans les rues de Fontaine-l’Évêque

L’histoire locale et régionale au XXIe siècle

Nature et Patrimoine à Éghezée

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À l’occasion de la réouverture programmée du beffroi de Mons, des minières néolithiques de silex de Spiennes ou encore de la création d’un futur centre d’interprétation dédié à saint Georges et au Dragon, personnages incontournables de la Ducasse de Mons, le parc du château comtal se transforme tout l’été en musée en plein air. Ce lieu offrant un panorama unique sur la ville accueille en effet une exposition photographique alliant témoignages anciens ou œuvres contemporaines en autant de clichés, parfois inédits, de ces patrimoines d’exception.

Il y a quelques années, les historiens Freddy Joris et Frédéric Marchesani publiaient dans la collection des monographies de l’Institut du Patrimoine wallon un ouvrage consacré aux traces physiques laissées par le Mouvement wallon ainsi qu’aux lieux qui le commémorent. De cet ouvrage est née une exposition qui a déjà connu deux passages, l’un à Namur lors des Fêtes de Wallonie de 2010 et l’autre en septembre 2011 à Liège. Augmentée de nouveaux panneaux, l’exposition sera visible du 12 au 26 septembre 2013 au Centre touristique de la Laine et de la Mode pour le centenaire des Fêtes de Wallonie à Verviers.

L’exposition contribue à lever le voile sur un mouvement qui remonte à la fin du XIXe  siècle et s’est forgé autour de la défense de la langue et de la culture wallonnes, leur ajoutant au fil du temps un contenu économique et social ainsi que des

L’exposition peut être complétée par les manifestations de l’Été au beffroi (activités ludiques et familiales dans le parc, visites guidées, concerts de carillon, etc.), par la visite de la chapelle Saint-Calixte et de son exposition « Un beffroi en chantier », qui retrace l’histoire du beffroi et de sa restauration, ou celle de l’exposition, également en plein air, consacrée à « L’Artothèque : collections, conservation et restauration ! ». Située square Roosevelt, face à la collégiale Sainte-Waudru, l’ancienne chapelle du couvent des Ursulines va devenir, dans les prochaines années, le

revendications politiques. De la « Lettre au Roi » de Jules Destrée prônant la séparation de la Wallonie et de la Flandre (1912) à la « Question royale » (1950), suivie par le « divorce belge » des années 1960, c’est aussi sous son impulsion que la Belgique s’est peu à peu transformée en État fédéral lors des réformes de 1970, 1980, 1988, 1993 et bientôt 2014.

Les grandes figures de ce Mouvement et les étapes décisives qui ont progressivement contribué à la création de la Wallonie ont souvent fait l’objet d’attentions multiples mais pas les lieux où ces éléments fondateurs se déroulèrent. Ces derniers sont pourtant foison et n’attendaient qu’un coup de projecteur sur quelques morceaux choisis, à découvrir au fil d’une exposition didactique mettant à présent l’accent sur près de quarante lieux porteurs.

Créé il y a un peu plus de dix ans sous la forme d’une asbl, le Cercle géohistorique de la Hesbaye liégeoise (C.G.H.L.) s’est donné pour objectif de recenser toutes les publications de géographie et d’histoire relatives à cette région particulière, d’en acquérir les plus difficiles à se procurer en librairies ou bibliothèques ou encore d’encourager les publications de qualité, dont les dossiers pédagogiques. C’est dans cette optique que sont nés le trimestriel In pago hesbanio, une série de brochures ou des ouvrages thématiques.

Le Cercle s’est également attelé à créer un réseau entre géographes, historiens, etc. ou simples sympathisants, à faire davantage connaître les associations et institutions existantes, à conseiller et orienter les étudiants et jeunes enseignants dans leurs recherches, à organiser des réunions et colloques ou des visites et excursions, en et

hors de la Hesbaye liégeoise, à sensibiliser, alerter, stimuler autorités politiques, administratives, etc. et enfin, à élaborer une synthèse des connaissances sur le Pays de l’Entre-Geer-et-Meuse. Cette dernière a pris la forme d’un Essai d’étude géohistorique du Pays de l’Entre-Geer-et-Meuse qui évoque la situation et le paysage de cette région, en dresse, dans la plus grande partie de l’ouvrage, l’histoire, de la Préhistoire à la Seconde Guerre mondiale, et se termine sur un bref aperçu du patrimoine architectural.

Marcel driesmaNs (coord.), Hesbaye liégeoise. Essai d’étude géohistorique du Pays de l’Entre-Geer-et-Meuse, Liège, C.G.H.L., 2012, 133 p.

Pour toute information  : Cercle géohistorique de la Hesbaye liégeoise (C.G.H.L.)•ClosReineAstrid,59à4000Rocourt (Liège) • [email protected]

www.cghl.org

lieu de conservation de l’ensemble du patrimoine communal montois. Une occasion de découvrir l’histoire du quartier et du couvent qui accueillera ce nouvel espace muséal (voir page 21).

Exposition accessible gratuitement dans le parc du château du mardi au dimanche de 10h à 18h jusqu’au 29 septembre, chapelle Saint-Calixte ouvertedumardiaudimanchedès12h •

www.mons.be

Exposition accessible du 11 au 26 septembre de 10h à 17h, du mardi au dimanche •Centre touristiquede laLaineetdelaMode •RuedelaChapelle,30à4800Verviers •www.aqualaine.be

Expositions photographiques en plein air à Mons

« Traces choisies du Mouvement wallon. 30 ans de Wallonie, 120 années de formation d’une identité wallonne » : à Verviers en septembre

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Un essai d’étude géohistorique de l’Entre-Geer-et-Meuse

Traces choisies du Mouvement wallon

30 ans de wallonie,

120 années de formation d’une identité wallonne

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Les circonstances de sa découverte ne nous permettent pas de déterminer précisément le moment où notre épée a été perdue ou abandonnée. Toutefois, sachant qu’il s’agit d’une arme de guerre remontant clairement à la seconde moitié du XVe siècle, qui plus est mise au jour dans une couche d’incendie antérieure à la fin du XVe siècle, il est fort tentant de l’associer aux combats liés à la prise de Liège par les troupes bourguignonnes de Charles le Téméraire en 1468. Difficile en tout cas « d’égarer » un tel objet ailleurs que sur un champ de bataille !

Jean-Luc charlier, spW / dgo4 / Direction extérieure de Liège 1 /

Patrimoine / Services de l’archéologie

Bibliographie• R. Ewart oakeshoTT, The Sword in the Age of Chivalry,

Londres, 1964.• R. Ewart oakeshoTT, Records of the Medieval Sword,

réédition, Woodbridge, 2007.• Tilman WaNke, Anderthalbhänder - Zweihänder -

Langes Schwert. Zu Klassifikation, Nutzung und Bezeichnung der großen Schwerter des Spätmittelalters und der frühen Neuzeit dans Waffen- und Kostümkunde (Zeitschrift der Gesellschaft für Historische Waffen- und Kostümkunde), vol. 51, 2e partie, 2009.

L’évocation illustrée de la porte de la ferme, présentée à la page suivante, repose principalement sur deux gravures datées de 1726 : sur l’une, représentant l’abbaye à vol d’oiseau depuis l’ouest, on reconnaît les façades nord et ouest de la porte ; sur l’autre, en vignette de la première, l’abbaye est vue du sud et la porte est représentée, de manière très distincte, au premier plan, dans son environnement paysager. Cette évocation s’inspire aussi de deux autres portes de l’abbaye, celles de Namur et de Nivelles, construites sur un plan similaire par le même abbé Jacques Hache et beaucoup mieux conservées que la porte de la ferme. Elle s’appuie d’autre part sur l’étude archéologique du sous-sol, notamment pour le plan de la tour orientale disparue.

Ses dimensions suggèrent, comme la sobriété de l’ensemble, que nous avons affaire à une arme de guerre plutôt que civile. L’épaisseur de la lame est difficile à estimer précisément mais la présence d’une arête centrale et la section losangique qui favorisent sa rigidité confirment la datation (seconde moitié du XVe siècle). Les types plus anciens et postérieurs avaient une lame plate et en général dotée d’une ou plusieurs gouttière(s) centrale(s). Des modèles d’épées quasiment similaires à notre exemplaire sont visibles dans les illustrations de divers traités d’escrime de la fin du Moyen Âge : ceux de Hans Talhoffer (vers 1420 – † vers 1490) composés entre 1443 et 1467 (fig. 2, page 6) et abondamment copiés par la suite, ceux également de Paulus Kal (vers 1420 – † après 1485) dont les enseignements sont conservés dans au moins six manuscrits, rédigés quant à eux entre 1440 et 1514. Les équipements portés par certains guerriers peuplant les miniatures des chroniques de Diebold Schilling l’Ancien (vers 1445 – † vers 1486) nous donnent la même indication quant à l’âge de notre arme (fig. 3).

Les travaux de consolidation de la porte de la ferme du XVIIIe siècle de l’ancienne abbaye de Villers (1146-1796), conduits par l’IPW en 2010-2011, ont fait l’objet d’un accompagnement archéologique (La Lettre du Patrimoine, n° 23, p. 19-20 et Éric de Waele et Frédéric heller, Villers-la-Ville/Villers-la-Ville : l’ancienne abbaye, découvertes aux abords de la porte de la ferme dans Chronique de l’Archéologie wallonne, 20, 2013, p. 43-51). Remontant aux débuts de l’abbaye, cette porte fut reconstruite par l’abbé Jacques Hache (1716-1734). Constituée de deux tours encadrant un porche, il n’en subsiste que la façade sud et la partie inférieure de la tour occidentale. Perçant la muraille d’enceinte intérieure qui séparait l’enclos de l’abbaye au nord et l’enclos de la ferme au sud, coincée en outre entre le bief et la colline, elle occupait une position privilégiée et stratégique.

Sitôt après la vente de l’abbaye comme «  bien national  » le 25 juillet 1797, la grande arcade cintrée du porche (haut. 5,70 m ; larg. 3,55 m) en façade sud avait été murée parce que cette façade s’élevait sur la limite mitoyenne de deux des trois lots créés en vue de la vente. La façade sud formait ainsi un grand mur aveugle barrant le passage entre le grand moulin, futur centre du visiteur dans le schéma de développement touristique du site, et l’ancienne ferme abbatiale située sur le plateau et actuellement en cours de restauration.

L’IPW et le SPW (DGO4 / Patrimoine) firent donc le choix de consolider les ruines de la porte, de rouvrir la façade et de rendre ainsi à la circulation la drève de la ferme (long. env. 300 m), soit l’axe de circulation nord-sud de l’abbaye.

Au XVIIIe siècle, l’abbaye de Villers connut un second âge d’or, après celui du XIIIe siècle, au cours duquel elle participa ostensiblement au pouvoir temporel. Sur les plans de l’architecture et de l’urbanisme, la configuration générale de l’abbaye fut à ce point métamorphosée que ses composantes médiévales en furent occultées. L’embellissement et le faste furent les vecteurs de ce complet remodelage, le goût du jour étant au néoclassique. Le nouveau palais de l’abbé, construit précisément par Jacques Hache, n’avait d’égal que les plus somptueuses résidences des puissants de l’époque ; précédé d’une cour d’honneur, il était prolongé par un jardin à la française, agrémenté entre autres de deux fontaines et d’une orangerie, et plus loin par des terrasses végétalisées s’élevant sur la colline. L’axe de circulation ouest-est, partant de l’ancienne porterie ou porte de Bruxelles, fut transformé en une voie d’accès prestigieuse vers le nouveau palais ; une perspective rectiligne, longue de plus de 350 m, culminait à la chapelle Notre-Dame de Montaigu située à l’est sur le haut des terrasses des jardins et des vignes. Cette perspective axiale, créée pour impressionner, était magnifiée par un arc de triomphe, celui des arcades de la pharmacie.

Découverte d’une épée sur le site des anciens hôtels de Sélys et de Méan (Liège) (suite)

Ancienne abbaye de Villers-la-Ville. La porte de la ferme au XVIIIe siècle

Les ruines de la porte de la ferme avant les travaux de consolidation. À gauche, le bief. À l’arrière-plan, la drève disparue se marque encore par une trouée à travers la végétation. Vue vers le sud © SPW / DGO4

Fig. 3 – Diebold Schilling l’Ancien (vers 1445-† vers 1486), « Spiezer Chronik », 1484-1485, détail d’une miniature

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Toutefois, c’est à l’archéologie de l’élévation que l’on doit une découverte cruciale permettant la restitution de l’aspect extérieur de la porte. En effet, des traces d’un badigeon de chaux, très restreintes mais très nettes, ont été relevées sur le parement extérieur de la façade sud de la porte, non seulement sur des briques et des joints de mortier, mais aussi dans les gorges séparant les blocs de pierre de schiste des deux piédroits de l’arcade. En outre, des traces beaucoup plus étendues de ce même badigeon blanc ont été mises au jour sur la face intérieure et sur la batée des blocs de pierre de l’arcade ainsi que sur l’intrados de l’arc en briques doublant l’arc en pierres ; ces traces étaient particulièrement bien conservées car elles étaient masquées et protégées par le bouchage en briques de l’arcade effectué suite à la vente de l’abbaye. Le badigeon était appliqué tantôt sur un enduit de mortier, tantôt directement sur la brique ou la pierre.

La porte de la ferme étant chaulée, les matériaux utilisés en parement n’étaient pas visibles. Ces matériaux sont au nombre de trois : la brique tout d’abord, de qualité très variable, peu cuite à trop cuite et donc de teinte orange cru à rouge violacé, couvrait de grandes surfaces ; le schiste ensuite, extrait sur place, stratifié et gélif, souvent médiocre, était utilisé soit sous la forme de blocs taillés, parfois très grands, pour les deux portails à fronton, les corniches, les chaînes d’angle et les encadrements de baies, soit en moellons pour les soubassements mais aussi pour l’ensemble de la façade latérale ouest traversée cependant, de bas en haut, par un conduit de cheminée en briques ; un mortier de chaux et de sable enfin, servait à rejointoyer les briques et à combler les creux des maçonneries de moellons, mais était également employé comme enduit pour réduire les inégalités du parement avant la pose du badigeon.

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Les matériaux présents dans la maçonnerie du parement, quoique différents par leur aspect, leur nature, leurs dimensions et leurs couleurs, se trouvaient ainsi unifiés par le chaulage. Si celui-ci permet tout d’abord de réaliser des économies de temps et d’argent (il masque souvent une mise en œuvre peu soignée et des matériaux de second choix ou disparates), sur le plan esthétique, il apparaît de surcroît comme un facteur déterminant de la composition architecturale à laquelle il confère cohésion, élégance et harmonie. Le blanc architectural revêt par ailleurs des valeurs iconologiques, par exemple celles du paraître et du prestige dès lors qu’il ne s’intègre pas au paysage naturel mais s’impose à lui. Enfin, la finition chaulée et l’enduit de mortier sous-jacent protègent efficacement la construction et assurent un certain confort de vie à ses occupants. Le badigeon de chaux, en effet, tout en étant étanche à l’eau de ruissellement, reste perméable à la vapeur d’eau et prévient ainsi les risques de dégâts dus au gel ; il possède en outre des propriétés antimycosiques, bactéricides et désinfectantes. Quant à l’enduit de mortier, il régule les variations thermiques et hygrométriques.

On remarquera, pour terminer, que les pierres de taille, celles des tours de baies par exemple, étaient également chaulées. À propos de ces «  belles  » pierres, il importe de rappeler d’une part, qu’elles remplacent la brique pour des raisons de résistance mécanique et de structure, tandis que leurs palettes latérales ont été ciselées avec précision pour des raisons de

technique de taille et de mise en œuvre d’un appareil à joints les plus étroits possible ; c’est pourquoi tant la position agencée que la qualité de taille d’une pierre ne peuvent être invoquées pour prétendre que celle-ci était apparente. Deux autres couleurs, le noir et le gris, étaient associées au blanc dans l’habillage du bâtiment, la première soulignant le pied des façades, la seconde coiffant le haut des maçonneries. Les soubassements en moellons, en effet, étaient goudronnés de manière à les protéger de l’humidité et des salissures, tandis que les toitures étaient revêtues d’ardoises, le faible poids de celles-ci autorisant des charpentes légères et des pentes de plus de 25°.

Les façades blanches de la porte de la ferme du XVIIIe siècle invitent bien évidemment à restituer un badigeon de chaux sur l’ensemble des bâtiments de l’abbaye. De fait, de nos jours encore, l’œil attentif décèlera à coup sûr des restes d’enduits clairs sur la plupart des murs extérieurs, qu’ils appartiennent à des bâtiments du Moyen Âge ou des Temps Modernes. Ces reliquats, souvent minimes, sont en passe

de disparaître comme l’attestent de manière édifiante les plus anciennes photographies de l’église, de l’hôtellerie/brasserie et du réfectoire notamment, sur lesquelles les enduits extérieurs sont conservés dans des proportions bien plus considérables qu’aujourd’hui. Il ne semblerait donc pas illusoire d’imaginer que l’abbaye de Villers, au XVIIIe siècle, fût toute de blanc vêtue.

Éric de Waele, Frédéric heller et Aude VaN driessche,

SPW / DGO4 / Direction extérieure du Brabant wallon /Patrimoine /

Service de l’archéologie

Évocation de la porte de la ferme du XVIIIe siècle. À gauche, un pavillon disparu sur la digue ouest du grand étang en amont de l’abbaye et plus loin la ferme sur les hauteurs. Vue vers le sud © SPW / DGO4

Deux extraits cadrés de documents iconographiques anciens. En haut, gravure de 1726 avec la porte de la ferme à l’extrémité droite ; vue vers l’est. En bas, plan dressé en 1797 en vue de la vente de l’abbaye ; le nord est à gauche.

Ancienne abbaye de Villers-la-Ville. La porte de la ferme au XVIIIe siècle (suite)

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Dès l’accueil, la réserve visible et la scénographie exploreront cet univers souvent inconnu d’accumulation, de nomenclature, de stockage, d’emballage, de restauration, etc. de l’œuvre. L’aspect physique de celle-ci et toutes les techniques (matérielle et numérique) de sa conservation seront mis en avant.

La réserve « virtuelle », fruit de la numérisation des œuvres d’art répondant à des fins scientifiques mais aussi à l’élargissement de l’accès des œuvres au public, servira de base pour la création de dispositifs multimédias qui entraîneront le visiteur au cœur même du patrimoine.

Manipulation, participation, immersion et exploration seront les maîtres-mots du parcours de visite proposé par le biais de nouvelles technologies spécialement conçues à partir des collections montoises.

L’Artothèque virtuelle sera sans conteste un endroit d’expériences singulières pour les curieux.

Uncentrededocumentation, lieude référenceincontournablepourtoutquis’intéresseàMonsetàsonpatrimoine

Le Centre de documentation des musées de la Ville de Mons va, lui aussi, être installé au sein même de l’Artothèque, où il occupera une surface de quelque 150 m².

Les axes développés sont évidemment en lien direct avec les collections communales et le patrimoine montois : l’histoire de l’art en général, l’art en Belgique, l’art contemporain, l’art à Mons et dans le Hainaut, les artistes et les courants artistiques présents dans les collections des musées, la muséologie, la Préhistoire, l’archéologie, l’architecture en Belgique et à Mons, l’histoire militaire, l’histoire de Mons, le folklore, etc.

À ce fonds viendront s’ajouter une vingtaine de périodiques dépouillés. Enfin, une section de documents éphémères complètera cette collection (cartons d’invitation, dépliants, affiches, coupures de presse, etc.).

Seront également conservés et consultables au Centre de documentation les ouvrages et archives qui accompagnent les mises en dépôt à Mons, par la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Fondation Roi Baudouin, des collections Duvivier et Neirynck, ainsi que les documents et dossiers d’œuvres se rapportant aux collections communales, dont, bien sûr, les inventaires.

En étroite collaboration avec les bibliothèques publiques du réseau communal de la Ville de Mons, ainsi qu’avec le réseau des bibliothèques publiques provinciales, le Centre de documentation sera un outil au service du public.

Son accès – comme celui de l’Artothèque – sera gratuit et son catalogue, de même que l’inventaire des collections communales, sera mis en ligne.

Pour l’Artothèque,Michel de reymaeker, Conservateur en chef,

Sophie simoN, Conservateur adjoint,Isabelle brooTcorNe, Documentaliste

L’ancienne chapelle du couvent des Ursulines de Mons – située en face de la collégiale Sainte-Waudru, en plein centre-ville – fait actuellement l’objet d’un vaste chantier en vue de son aménagement en « Artothèque ».

Tel est en effet l’appellation choisie pour cette structure innovante qui, dès 2015, deviendra le seul lieu de conservation et d’étude du pôle muséal montois. Elle en sera à la fois le centre de réserve, de recherche, de restauration, d’étude et de documentation et rassemblera en son sein toutes les collections communales qui ne seront pas exposées de façon permanente dans les autres sites muséaux.

Outre ces missions de conservation et d’étude, l’Artothèque jouera également un rôle de promotion de ce patrimoine en le rendant, pour tous, accessible virtuellement ; elle lèvera aussi une partie du voile sur les métiers « cachés » des musées en accueillant également un atelier de restauration et de « maintenance » des œuvres, un studio de numérisation, les bureaux de gestion de ces collections, etc.

L’Artothèque sera donc le lieu unique de découverte du patrimoine montois, tant pour le « grand » public (artothèque virtuelle) que pour les curieux, les étudiants et les chercheurs (centre de documentation – réserves accessibles sur demande). Un lieu, quatre missions :• conserver, • restaurer, • étudier/documenter,• communiquer/diffuser/promouvoir.

Les réserves constituent certainement un lieu indispensable au fonctionnement des institutions muséales et paradoxalement, elles ne sont pas ce dont on parle le plus…

En tant que centre névralgique du réseau muséal de la Ville de Mons, l’Artothèque remplira les missions constitutives de tout musée en assumant intégralement pour les autres institutions muséales montoises, la conservation, la restauration et l’étude scientifique des collections dont elle aura la gestion. Elle sera ainsi le pivot du fonctionnement en réseau du pôle muséal.

Dans cette optique, les choix architecturaux et techniques qui ont été faits répondent à des normes strictes, car l’enjeu n’est pas tant de stocker les collections que d’en assurer la pérennisation. Balayant des millénaires – du matériel lithique préhistorique aux œuvres d’art contemporain – la richesse des collections communales réside dans leur quantité, leur qualité mais aussi leur hétérogénéité. Cette merveilleuse diversité est pourtant un élément de complexité majeur lorsqu’il s’agit d’organiser physiquement les espaces en respectant scrupuleusement les conditions optimales particulières à la bonne conservation de chacune des pièces des collections.

Un double numérique à visiter pourexpérimenter et s’approprier lepatrimoine

L’Artothèque jouera aussi un rôle majeur dans la médiation des collections communales et des métiers de la conservation. Activités pédagogiques, actions d’éducation permanente, publications, etc. y seront certes développées, directement sur place ou en lien avec les autres institutions muséales montoises, mais c’est surtout via l’artothèquevirtuelle qu’elle lèvera une partie du voile sur l’énorme machinerie que sont les réserves, cette face cachée, mais indispensable, du bon fonctionnement du musée.

En2015,l’anciennechapelledesUrsulinesàMonsaccueilleral’Artothèque…

Suite de la page 4© Gigogne – L’Escaut a. m.

© Gigogne – L’Escaut a. m. 

© Gigogne – L’Escaut a. m.

Couvent des Ursulines de Mons, façade principale, vers 1880. Reproduction d’une gravure de Louis van Pethegem © Archives des Ursulines de Mons

© Zoé Van der Haegen

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les plus importantes restent le Grand Théâtre de Verviers (1890-1892), élégante construction de style néoclassique teinté d’éclectisme (classé au titre de monument le 28/03/2003), ainsi que le Grand Manège (classé au titre de monument le 28/03/2003).

L’église n’a pas été modifiée depuis sa construction. Les détails architecturaux extérieurs plus délicats ont survécu au temps et sont toujours présents en nombre, ce qui permet au lieu de garder sa spécificité néogothique, avec ses croix, contreforts, pinacles, etc.

Le décor intérieur très homogène est d’une grande qualité d’exécution  : peintures murales, vitraux, dallage et mobilier. L’unité de style est constante dans la totalité de la nef centrale, sur les arcs brisés, sous la corniche, ainsi que dans les écoinçons de l’arc triomphal du chœur. La décoration murale (peintures marouflées) de grande envergure et de grande qualité est due à l’artiste Léon Pringels (Schaerbeek, 1901 – Auderghem, 1992). Le maître-verrier Osterrath décline ses verrières dans un néogothique tendant vers l’Art déco.

Ce lieu de culte est inséparable de son presbytère, situé à gauche, qui fut construit à la même époque et dans le même style. Il forme avec l’église un ensemble architectural de grande qualité.

Il est rare de rencontrer en Wallonie un bâtiment de cette importance avec une telle insertion urbanistique : au sommet d’une colline, dominant la ville, c’est un véritable repère urbain.

Florence Branquart, Attachée, historienne de l’art,

Emmanuel VaNderheydeN, Attaché, historien de l’art

Ce type d’église faisant allusion au gothique primaire est plus rare que la plupart des autres églises néogothiques qui font la part belle aux gothiques plus tardifs. Ainsi, ce gothique « primaire » a eu les honneurs de quelques architectes qui en firent leur style de prédilection, en particulier Clément Léonard, qui réalisa par exemple les églises de Pepinster, La Roche-en-Ardenne, Ittre, Liège (église Saint-Louis), Herbeumont, Magnée (Fléron).

À l’instar de l’église de Pepinster, et malgré la configuration difficile des lieux, Sainte-Julienne a été orientée (chœur tourné vers l’est), comme cela avait cours au Moyen Âge. Cette tradition s’était progressivement perdue, principalement au siècle des Lumières et jusqu’à nos jours. Les impondérables liés à l’urbanisme du quartier et à la configuration des lieux (disposition sur une butte) se sont donc alliés à un souci de respect liturgique de cette tradition médiévale.

Les projets de construction de l’église ont été soumis dès 1896 par l’architecte verviétois Charles Thirion (Verviers, 1838-1920) mais n’ont été réalisés qu’en 1901. Ce dernier a marqué Verviers de son empreinte par son abondante production. Outre Sainte-Julienne, qui est une belle illustration de son goût prononcé pour les compositions monumentales, ses œuvres

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LeCarnetdelaProtection

Le corpus des églises néogothiques bénéficiant d’une protection patrimoniale en Wallonie vient de s’étoffer par le classement de l’église Sainte-Julienne de Verviers (4 avril 2013). La pose de la première pierre a eu lieu le 18 juin 1900 et la bénédiction le 30 août 1901. Les projets concernant le mobilier complet ont été approuvés en 1906 et la cérémonie de la consécration a eu lieu le 26 août 1907.

L’église se situe sur un promontoire arboré, dominant de sa masse imposante la place Général Jacques, de forme elliptique et en pente. Elle participe d’une scénographie et d’une réflexion urbanistique globale menée au début du XXe siècle par le commissaire voyer, Victor Besme, urbaniste de Léopold II, qui fit les plans des boulevards centraux de Bruxelles et réalisa à la même époque autour de l’église ce quartier dit « des Boulevards » de Verviers.

Ce vaste édifice néogothique en moellons de grès équarris et petit granit (pierre calcaire taillée) est composé d’un long vaisseau de six travées avec collatéraux et chevet polygonal, coupé en son milieu par un large transept dont le bras nord est flanqué de deux tours rappelant celles de la façade de l’abbaye bénédictine de Maredsous (début des travaux en 1879, fin vers 1900) ; le bras sud se termine par une abside à trois pans.

Cette façade harmonique (à deux tours) impressionnante et rare en Wallonie, est de style néogothique dit « primaire », par référence au style gothique de la fin du XIIe et début du XIIIe siècles. Une des caractéristiques est la présence de fenêtres dites « à triplet » (trois lancettes accolées, la centrale étant plus haute que les deux lancettes latérales).

Classementdel’égliseSainte-JuliennedeVerviers

TrimesTriel   •   juilleT - aoûT - sepTembre 2013   •   N° 31   •   bureau de dépôT : liège X

Photo G. Focant © SPW

Photo G. Focant © SPW

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patrimoine mondial depuis juillet 2012. Les deux autres biens concernés par la reconnaissance de l’UNESCO bénéficient d’une extension de leur inscription pour englober dorénavant la cité ouvrière et ses environs en tant qu’ensemble architectural ou site, pour le Grand-Hornu, ou les terrils Saint-Emmanuel et Saint-Patrice en tant que site, pour Bois-du-Luc.

La révision de la liste a également permis de modifier le statut de certains biens pour que leur reconnaissance en tant que patrimoine exceptionnel de Wallonie corresponde à leur arrêté de classement. Ainsi, les grottes Schmerling, à Flémalle, sont dorénavant inscrites en tant que site et non plus site archéologique et l’abbaye d’Aulne à Thuin est désormais reconnue comme site mais également

effectuées entre 2004 et 2010, portant alors sur la restauration des lucarnes et vitraux.

Ce 7 mai ont débuté les travaux de restauration sur la porte de Médiane de la citadelle de Namur, par ailleurs patrimoine exceptionnel de Wallonie. Financés en grande partie par une subvention d’un peu plus de 942.000 € octroyée en novembre 2012 à la Ville de Namur, les travaux portent plus spécifiquement sur la restauration complète de l’enceinte bastionnée dont fait partie cette porte et le réaménagement des terrasses à canons afin de mettre en valeur le site ainsi que le point de vue sur la Sambre et le Vieux-Namur (voir La Lettre du Patrimoine, n° 29, p. 2).

Une subvention complémentaire d’un peu plus de 67.000 € vient d’être allouée pour prendre en compte les dépassements

comme monument, pour les vestiges conservés. Certaines appellations ont également été modifiées pour souligner d’autant mieux les éléments réellement exceptionnels du bien, ce qui est notamment le cas pour le château de Warfusée à Saint-Georges-sur-Meuse ou l’abbaye de Floreffe. Enfin, une sélection a été faite pour ne plus conserver sur cette liste, parmi les tumuli gallo-romains, que les exemples les plus remarquables.

Quelques modifications touchent également les biens dont seuls certains éléments sont reconnus comme exceptionnels. Il en va ainsi d’une partie des décors de la maison Losseau à Mons, du château d’Aigremont à Flémalle, du château de Belle-Maison à Marchin ou du château de La Bossière à Mettet qui rejoignent cette liste spécifique tandis que deux biens en sortent, à savoir l’immeuble dit « Les Caves » à Arlon ou la chapelle Saint-Pierre de Goesnes (Ohey).

de quantité des postes prévus ainsi que les travaux indispensables et imprévisibles occasionnés par la restauration et l’aménagement de la chapelle Notre-Dame du Marché à Jodoigne (selon un taux de 80 % pour les parties collectives et le taux de 60 % appliqué généralement pour les autres). Celle-ci s’ajoute à la subvention initiale d’un peu plus de 1.031.000  € octroyée en 2007.

Une subvention d’environ 1.169.000 € vient d’être dévolue à la restauration des façades, corniches et cordons du Conservatoire de musique de Tournai, classé en 1977. Ce bâtiment semi-circulaire construit au XIXe siècle qui abritait jadis un marché couvert au rez-de-chaussée et une salle de spectacle à l’étage a connu une campagne de rénovation en 1978 et 1980. Malheureusement, celle-ci a entraîné des dommages au niveau des moulures, stucs, enduits et menuiseries. Les travaux actuels visent donc à restaurer les façades dans leurs composantes originales ainsi que les toitures. À ces éléments s’ajoute la création d’un nouveau sas d’entrée.

Informations pratiquesIPW - Centre des métiers du patrimoine

« la Paix-Dieu »+ 32 (0)85 / 410 365

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Ce 4 octobre aura lieu la séance académique de rentrée

À l’occasion de la 6e rentrée académique du Master complémentaire en conservation et restauration du patrimoine culturel immobilier, Didier Repellin, Architecte en chef des Monuments historiques, prononcera à nouveau un exposé magistral, le 4 octobre 2013. Cette manifestation amorcera la 6e année d’une formation affinée par l’expérience des cinq premières années probatoires.

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Dressée pour la première fois en 1993 et révisée tous les trois ans environ par le Gouvernement wallon sur la base d’une proposition de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles, cette liste du patrimoine exceptionnel a été revue en ce début d’année pour rassembler 194 monuments – ceux-ci pouvant prétendre à un taux de subventionnement de 95 % –, sites, sites archéologiques ou ensembles architecturaux. Cette périodicité permet d’affiner la liste au fil du temps et de la faire coïncider avec l’évolution de la notion de patrimoine.

Parmi les nouveaux biens inscrits se trouvent l’église Saint-Antoine-l’Ermite-et-Apolline de Pepinster, le Bois du Cazier à Marcinelle et Blegny-Mine à Blegny, tous deux inscrits sur la Liste du

Une subvention de près de 437.000 € vient d’être octroyée en vue de la restauration globale de la chapelle de l’ancien couvent des Capucins de Stavelot, classée comme monument en 1981. Faisant suite à des travaux entamés en 2009, la restauration actuelle se concentre sur l’intérieur de la chapelle ainsi que sur les vitraux. Ces travaux porteront également sur l’aménagement d’une salle polyvalente et d’une cour intérieure, ceci afin de dynamiser la vie associative de la commune. Ces aspects expliquent le taux d’intervention de 80 % appliqué aux travaux subsidiables.

Classé depuis 1949, le château des comtes de Hornes à Braine-le-Château fait également l’objet d’une subvention de près de 263.000  € consacrée à la restauration de ses menuiseries extérieures et de ses éléments de façade. Ces travaux complètent d’autres interventions

Amener les trois académies universitaires francophones ainsi que la Haute École Charlemagne à rassembler leurs compétences pour concocter un programme de spécialisation en conservation et restauration du patrimoine culturel immobilier était un défi de taille.

Vous êtes architectes, ingénieurs architectes, ingénieurs en construction, historiens de l’art, architecte du paysage désireux de vous perfectionner  ? Vous souhaitez poursuivre votre carrière dans le domaine du patrimoine bâti, n’attendez plus pour vous inscrire via le service des inscriptions de toutes les universités partenaires.

Révision périodique de la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie

Subsides récents

Intéressés par la conservation du patrimoine, n’attendez plus !

L’e n s e ig n e m e n t

C e ma ster complémenta ire conjoint est orga nisé pa r les t rois ac adémies u n i ver s i t a i r e s Wa l lon ie -Eu r op e , Wa l lon ie -Br u xe l le s e t L ou v a i n ( le s c i nq u n iver s i té s UC L , U L B, U L g , U Mon s , U Na mu r e t l a Haute É c ole C h a r le m a g ne) . C e t t e f or m at ion a é t é c r é é e v o i c i c i nq a n s g r â c e à l ’ i mpu l s ion de l ’ In st i t ut du Pat r i moi ne wa l lon (C ent re de s mét ier s du pat r i moi ne « la Pa i x-Dieu »).

L’enseignement est assumé par des spécia l istes issus des t rois ac adémies u niver sit a i re s au xquels sont adjoint s de s ex per t s ex tér ieu r s , prat ic iens de h aut n i ve au , qu i fer ont é ga lement pr of i ter le s é t ud i a nt s de le u r savoir-fa ire en inter venant comme conférenciers dans cer ta ins modules.

Académie universitaire Wallonie-EuropeAcadémie universitaire Wallonie-BruxellesAcadémie universitaire LouvainHaute École Charlemagne

avec la col laboration administrative de l ’Institut du Patrimoine wallon (« la Paix-Dieu »)

Master complémentaireen Conservationet Restaurationdu Patrimoine

culturel immobilier

O rg a n i s at iOn pr at iqu e

L es modu les sont orga nisés de mi-septembre à f in av r i l , et les séances ont généra lement l ieu les mercredis après-midi, jeudis, vend red is et sa med is (8h30 -12h30 et 13h30 -17h30). L e s c ou r s s ont d i s p e n s é s s u r le s s i te s de s t r oi s ac adé m ie s u niversita ires et su r le site de l ’ Inst it ut du Pat r imoine wa l lon à A may (Cent re des mét iers du pat r imoine « la Pa i x-Dieu »). I ls sont d ispensés en f ra nç a is.

a dm i s s iOn e t i n s c r i p t iOn D i p l ô m e s r e q u i s : g r a d e a c a d é m i q u e d e m a s t e r e n a r c h ite c t u r e , i ng é n ie u r c i v i l a r c h ite c te , i ng é n ie u r civ i l des const r uc t ions, histoire de l ’a r t et a rchéolog ie (toutes or ientat ions), a rch itec te du paysage. Possibi l ité d’ad m ission su r dossier.

O ù s’ i n for mer ?Inst it ut du Pat r imoine wa l lon Cent re des mét iers du pat r imoine « la Pa i x-Dieu »[email protected] - +32 (0)85/410 365w w w.master pat r i moi ne.org

O ù s ’ i nscr i re?● UCL - Secrétariat des étudiants - Halles universitaires Place de l ’Université, 1 - 1348 L ouva in-la-Neuve w w w.uclouva i n.be● U LB - Ha l l d’accuei l et inscr ipt ions - Ca mpus du Solbosch - av. Buyl 87 a - 1050 Bx l - w w w.u lb.ac.be● U Lg - A EE - Ser v ice des inscr ipt ions

Place du 20 Août, 7 - 4000 L iège - w w w.u lg.ac.be● UMONS, faculté poly technique - Ser v ice des inscriptions Rue de Houda in, 9 - 7000 Mons - w w w.u mons.ac.be

Q ua nd s ’ i nscr i re ? Du 1 au 16 ju i l let et du 16 août au 30 septembreD u lu nd i au vend r e d i de 9h à 12 h e t de 1 3h 30 à 16h

Droit s d’ inscr ipt ion : tau x complet : 835€ tau x i nter méd ia i re : 485€ tau x bou rsier : 111€

Éd. resp. : F. Jor is • IPW • r ue du L ombard, 79 • 5000 Namur • Mars 2013

 

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Qui fait quoi ?

Éditeur responsableFreddy Joris

Administrateur général de l’IPW

CoordinationStéphanie Bonato

Avec la collaboration du Département du Patrimoine (DGATLPE/SPW) et de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles de la Région wallonne.

Les articles non signés émanent des collaborateurs de l’IPW.

Mise en pageSandrine Gobbe

ImpressionImprimerie IPM printing

Rue Nestor Martin1083 Ganshoren

+32 (0)2 / 218 68 00

S’abonner ?

La Lettre du Patrimoine est intégralement téléchargeable sur le site

www.idpw.be

L’abonnement à La Lettre est entièrement gratuit, si vous en faites la demande par écrit, par fax ou par mail (en aucun cas par téléphone, s’il vous plaît) auprès de

l’IPW à l’adresse ci-dessous :

Institut du Patrimoine wallonCellule CommunicationLa Lettre du Patrimoine

Rue du Lombard, 79 B - 5000 Namur

Fax : +32 (0)81 / 65 48 44 ou 50Courrier électronique :

[email protected]

Vous pouvez également choisir de recevoir chaque trimestre la version électronique de cette Lettre en en faisant

la demande à l’adresse : [email protected]

Ce numéro a été tiré à 13.500 exemplaires.

Les informations contenues dans ce numéro ont été arrêtées

à la date du 12 juillet 2013.

Ce trimestriel est gratuit et ne peut être vendu.

L’objectif de cette rencontre est de partager les résultats du projet ERFIN « Éco-rénovation patrimoniale : formation et innovation ». Ce projet interrégional est centré sur le dialogue entre préservation des qualités patrimoniales et amélioration des performances énergétiques, dans ses dimensions « formation » et « innovation ».

Une publication illustrant des projets novateurs et proposant des recommandations opérationnelles et politiques sera remise à l’occasion du colloque. Le site Internet dédié à la thématique, et tout particulièrement au répertoire des formations « patrimoine et énergie », sera également dévoilé à cette occasion.

La Wallonie se donne 10 ans pour réussir sa reconversion et sa relance économique. Or, on constate que la population wallonne continue de se désintéresser des filières techniques et scientifiques alors qu’elles constituent une des meilleures garanties d’accès à l’emploi !

Par ailleurs, les opérateurs de l’enseignement et de la formation ont de plus en plus de difficultés à trouver des professeurs et formateurs compétents mais également des élèves ou stagiaires candidats à la formation dans ces filières. Par conséquent, les opérateurs de la formation et de l’enseignement en Wallonie et à Bruxelles ont décidé de s’unir dans un projet commun et novateur : « 2013, Année des Compétences ».

Les compétences sont au cœur des problématiques emploi-formation et de développement socio-économique. Malgré la dynamique de promotion des filières techniques et scientifiques mise en place, l’image de certains métiers est encore trop peu attractive. De plus, la fluidité et les synergies entre les filières de formation et d’enseignement, dans une logique de complémentarité et de bassins de vie, doivent encore être optimisées.

Toutes ces raisons ont poussé les Gouvernements wallon, de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de la Région de Bruxelles-Capitale à soutenir la dynamique, portée par les opérateurs francophones de l’enseignement, de la formation professionnelle et de la validation des compétences, visant à renforcer l’attractivité des filières de formation et d’enseignement dans une perspective d’apprentissage tout au long de la vie, à augmenter le niveau de compétence et de certification de la population active et à assurer une meilleure adéquation entre offre et demande de compétences, par la mise en place d’un plan d’action ambitieux.

Tout au long de l’année 2013, des actions sont menées afin d’aborder, à tous les niveaux, et de manière positive, les compétences et les moyens de les acquérir, de les développer ou de les faire reconnaître. Chaque mois, une thématique spécifique est mise à l’honneur et se traduit par l’organisation de conférences, ateliers, campagnes de sensibilisation, portes ouvertes, reportages, colloques, événements, articles de fond, nouvelles formations, nouveaux outils, etc. Développé de manière concertée entre tous les intervenants concernés, le projet se veut fédérateur et pourra certainement constituer le prélude à un mode de fonctionnement plus permanent, au-delà du projet « 2013 ».

Douze thématiques ont été identifiées : la formation des formateurs et des enseignants, les métiers verts et le développement durable, les connaissances de base et les attitudes, les compétences et la qualité, l’esprit d’entreprendre, la validation et valorisation des compétences, la formation en alternance, le transfert des savoirs issus de la recherche, des compétences aux acquis d’apprentissage, les nouvelles technologies et la formation à distance, l’orientation et la gestion des compétences tout au long de la vie.

À la demande de Carlo Di Antonio, Ministre en charge du Patrimoine, un focus a été fait sur les métiers du patrimoine et l’IPW, via son Centre des métiers du patrimoine, est impliqué dans plusieurs des thématiques.

L’équipe de coordination

Plus d’infos :www.anneedescompetences.be

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Soutenue par des partenaires wallons, lorrains et grand-ducaux, cette initiative est conduite par l’association internationale Ruralité-Environnement-Développement.L’accès au colloque, qui se tiendra au Centre des métiers du patrimoine « la Paix-Dieu » à Amay, est gratuit mais l’inscription est obligatoire.

L’équipe R.E.D.

Contacts et inscriptions :Ruralité-Environnement-Développement

Rue des Potiers, 3046717 Attert

+32 (0)63 / 23 04 [email protected]

« 2013, Année des Compétences »

Éco-rénovation patrimoniale : formation et innovation – Colloque de clôture (24 septembre 2013)