L’ASSEMBLÉE NATIONALE

Un peu plus d’un mois après avoir élu le président de la République, les électeurs français sont appelés à voter, les dimanches 11 et 18 juin, pour choisir les députés. A quoi servent-ils au juste ? Comment crée-t-on une loi ? Que se passe-t-il exactement à l’Assemblée nationale ? Et le Sénat, dans tout ça, à quoi sert-il ? Le P’tit Libé vous explique tout.

N°22 – juin 2017

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ELSA, 18 ANS, VEUT DEVENIR DÉPUTÉE

Elsa a le droit de vote depuis cette année seulement et elle est déjà candidate aux élections législatives. Elle souhaite en effet devenir députée, c’est-à-dire représenter les citoyens à l’Assemblée nationale et voter les lois, autrement dit les règles de la vie en société. Cette étudiante à l’université de Grenoble est la plus jeune candidate de La France insoumise, le mouvement politique de gauche de Jean-

Luc Mélenchon. Elsa veut être députée pour que les jeunes aient leur mot à dire à l’Assemblée nationale. «Les 18-25 ans constituent 10% de la population mais ils ne sont pas représentés parmi les députés. La moyenne d’âge des députés est de 59 ans, remarque-t-elle. Je pense que ma jeunesse est une force. Les jeunes sont capables de faire de la politique. J’en suis la preuve.» Quand on est candidat aux législatives, on se présente sur un petit territoire de la France qui s’appelle une circonscription. Elsa se présente dans la première circonscription de l’Isère, où il y a presque 90 000 électeurs. Ça fait beaucoup de gens à convaincre. «J’ai été désignée candidate le 19 mai après un vote des militants de mon parti dans ma circonscription. Depuis,

je suis suivie de près pour tout préparer», explique Elsa.

Elle vient heureusement de terminer sa première année à l’université et peut se consacrer aux élections à temps plein. Pour convaincre les gens de vo-ter pour elle, elle travaille avec une équipe d’une dizaine de personnes et de très nombreux bénévoles. Il faut aller à la ren-contre des électeurs, distribuer des tracts sur les marchés et coller des affiches. Elsa doit aussi répondre aux interviews des journalistes, intervenir dans des débats, réviser ses notes. La jeune femme a commencé à militer pour La France insoumise en février. Avant, elle s’intéressait à la politique parce que ses parents en parlaient à la maison, mais elle n’était pas militante. «Si je suis élue, j’en serais très fière», conclut Elsa.

L’Isère, le département où Elsa se présenteMilitantsDes personnes qui défendent un mouvement politique, en collant des affiches dans la rue, par exemple.

BénévolesDes personnes qui ne sont pas payées.

TractsUne petite feuille de papier sur laquelle on met le nom, la photo du candidat et les principales idées de son programme.

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Pour l’occasion, la France est découpée en circonscriptions, c’est-à-dire en zones à l’intérieur des départements. La Charente est par exemple divisée en trois circonscriptions. Les citoyens de la ville de Rouillac n’ont ainsi pas les mêmes candidats que ceux de Jarnac. Dans toute la France, 7 877 personnes se présentent aux élections législatives. A la fin, 577 d’entre elles seront élues pour travailler à l’Assemblée nationale, à Paris.

C’EST QUOI LES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES ?

On vient à peine d’élire un nouveau président qu’on est déjà repartis pour d’autres élections ! Une nouvelle campagne électorale a démarré le 22 mai : celle des élections législatives. Les dimanches 11 et 18 juin, les Français devront élire leurs députés, c’est-à-dire les personnes qui votent les lois. Lors de l’élection présidentielle, les candidats étaient les mêmes pour tous les électeurs, qu’ils habitent dans le département de la Charente ou dans celui du Vaucluse, par exemple. Mais pour les législatives, les habitants de Charente ne voteront pas pour les mêmes personnes que ceux du Vaucluse.

A la télévision, on voit surtout les députés dans l’hémicycle, une grande salle de l’Assemblée nationale où se retrouvent les députés pour débattre et voter. Photo Albert Facelly pour Libération

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Ces élections sont importantes parce qu’elles ont un lien avec l’élection présidentielle. Avant d’être élu, le président de la République, Emmanuel Macron, a proposé de changer des choses en France. Mais les changements n’auront lieu que si les députés sont d’accord avec lui, puisque ce sont eux qui votent les lois (avec les sénateurs).

Voilà pourquoi les différents partis se mobilisent pour que leurs candidats soient élus aux élections législatives. Des militants distribuent des tracts dans la rue, les candidats organisent des réunions pour rencontrer les électeurs, etc.

Un candidat aux élections législatives distribue lui-même des tracts pour que les gens votent pour lui, dans les Yvelines.le 20 mai. Photo Marc Chaumeil pour Libération

Si Emmanuel Macron veut gouverner sans être trop embêté, il faut qu’il y ait un maximum de députés d’accord avec lui. Si la majorité des députés vient d’un camp qui ne l’aime pas beaucoup, par exemple le mouvement La France insoumise, Emmanuel Macron sera obligé de changer de Premier ministre et de choisir quelqu’un de La France insoumise. Et ce Premier ministre choisira des ministres d’accord avec lui. C’est ce qu’on appelle la cohabitation : un président doit «cohabiter» (travailler) avec un gouvernement qui ne partage pas ses idées. En revanche, si la majorité des députés est du même camp qu’Emmanuel Macron, il pourra conserver son gouvernement s’il le souhaite.

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Les députés sont des hommes et des femmes élus pour cinq ans par les citoyens français pour les représenter. Ils appartiennent en grande majorité à un mouvement politique.

Pour devenir député, il faut avoir la nationalité française, être âgé d’au moins 18 ans et être candidat aux élections législatives là où on le souhaite, même à un endroit où on n’habite pas. Chaque candidat se présente ainsi sur une circonscription. Pour bien comprendre, la France est découpée en 101 départements. Chaque département est divisé, en fonction de son nombre d’habitants, en plusieurs circonscriptions. Il y a 577 circonscriptions, avec un député élu dans chacune d’elle. Il y a donc 577 députés.

QUI SONT LES DÉPUTÉS ?

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Les députés sont élus sur un territoire, mais ils représentent tout le pays. Ils font partie d’une assemblée, l’Assemblée nationale, qui est située au Palais-Bourbon, à Paris.

L’Assemblée nationale est située à Paris, dans le Palais-Bourbon, qui a été construit au XVIIIe (18e) siècle. Photo Joel Saget. AFP

Les députés ont deux grandes missions :

Voter des lois, c’est-à-dire des règles de la vie en société. Chaque année, les députés valident une centaine de lois qui sont préparées par eux-mêmes ou, le plus souvent, par le gouvernement (le Premier ministre et ses ministres).

Contrôler ce que fait le gouvernement. Ils le font notamment en posant directement des questions aux ministres qui viennent à l’Assemblée les mardis et mercredis après-midi. Ça s’appelle la séance de questions au gouvernement et c’est diffusé en direct à la télévision. Chaque député qui le souhaite a deux minutes pour poser une question et le ministre concerné a deux minutes pour y répondre. Sauf le Premier ministre qui peut prendre tout son temps !

L’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve répond aux questions des députés, en 2016. Photo Eric Feferberg. AFP

Mais un député ne travaille pas qu’à l’Assemblée nationale. Il va aussi dans sa circonscription pour rencontrer les habitants et les différents élus, comme les maires, qui lui font part de leurs préoccupations. On dit souvent que les députés ne représentent pas bien les Français. Ce sont surtout des hommes blancs qui ont déjà fait de la politique avant et ont en moyenne 60 ans. Il y a donc très peu de femmes, de Noirs, d’ouvriers et de jeunes, par exemple. Pour ces législatives, certains mouvements politiques veulent que ça change. Ils proposent donc des personnes qui ont un parcours un peu différent et qui n’ont pas fait de politique avant.

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1. Savoir quoi proposerAvant de proposer une nouvelle loi, il faut parler avec des gens qui connaissent bien le sujet. Par exemple, si on veut obliger les enseignants à distribuer des bonbons aux élèves chaque matin, on discute avec des professeurs, des directeurs d’école, des médecins, pour savoir si c’est vraiment une bonne idée et

comment on pourrait mettre ça en place.

2. Ecrire le texteIl faut ensuite écrire un vrai texte de loi, officiel, qui respecte bien les règles du pays. Pour faire ça correctement, on se fait aider par des gens dont le métier est de connaître le droit fran-çais. Un texte de loi peut faire une seule page, des dizaines,

voire des centaines. C’est très variable.

3. Modifier le texte en petit groupeParmi tous les textes de loi qui sont écrits, il faut faire un peu de tri et choisir ceux qui sont plus importants que d’autres. Ouf, notre texte sur les bonbons a été retenu ! Les députés commencent donc par en discuter dans un petit groupe, qu’on

appelle une commission Chaque commission est spécialisée dans un sujet (l’éducation, l’environnement, l’armée…). «On est assis dans une pièce avec le texte. On explique ce qu’on voudrait changer et les autres disent pourquoi ils sont d’accord ou pas. Ça peut durer des dizaines d’heures», précise la députée Barbara Romagnan.

Tout le monde n’a pas le droit de proposer une nouvelle loi. Il faut que ça vienne soit des parlementaires (les députés et les sénateurs), soit du gouvernement. «C’est très rare qu’on propose un texte de loi, les lois viennent très majoritairement du gouvernement, explique la députée Barbara Romagnan. Notre travail, la plupart du temps, consiste à recevoir un texte, le comprendre, le travailler, voir si on est d’accord et ce qu’on veut changer.» Voici les six principales étapes avant qu’une loi voie le jour.

COMMENT CRÉE-T-ON UNE LOI ?

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4. En discuter tous ensembleÇa y est, la commission «éducation» a fini de modifier notre texte sur les bonbons, il peut donc aller dans l’hémicycle.

Là, tous les députés peuvent donner leur avis. «Les bonbons c’est mauvais, ça crée des caries» dira l’une, «on s’en fiche, ça peut donner envie aux enfants de venir à l’école», répondra l’autre. Une fois qu’ils ont discuté de tous les morceaux du texte, les députés votent pour ou contre.

A l’Assemblée nationale, les députés votent à main levée ou en appuyant sur un bouton. Photo Jacques Demarthon. AFP

5. Passer le texte aux sénateursChouette, les députés ont validé notre texte sur les bonbons ! Maintenant, ils le transmettent à leurs collègues sénateurs, qui peuvent à leur tour le modifier. C’est le début de ce qu’on appelle

la navette parlementaire. Une fois que les sénateurs ont fini, ils redonnent le texte aux députés. Si l’Assemblée nationale et le Sénat ne sont pas d’accord sur le texte, c’est l’Assemblée qui a le dernier mot. Bonne nouvelle pour nous : les députés et les sénateurs ont décidé que la distribution de bonbons, c’était une super idée !

6. Le faire signer par le président de la RépubliqueMaintenant que la «loi bonbons» est votée, le président doit la signer. Il peut alors se passer trois choses :

il accepte : la loi est totalement validée il refuse : les parlementaires doivent tout recommencer il ne fait rien : la loi reste dans un tiroir et on l’oublie.

Malheureusement, c’est ce qui arrive à notre «loi bonbons» : le président la trouve complètement farfelue !

FarfelueBizarre, un peu folle.

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A l’Assemblée nationale, les députés se réunissent dans l’hémicycle. C’est une grande salle qui ressemble à un demi-cercle et où s’assoient les députés : à gauche quand ils sont de gauche, à droite quand ils sont de droite. Chacun doit d’ailleurs entrer et sortir du bon côté. Au premier rang, il y a le banc du gouvernement, qui est occupé par le Premier ministre et les ministres. Face aux députés et au gouvernement, se trouve le président de l’Assemblée nationale.

Chacun a sa place à l ’Assemblée

L’ASSEMBLÉE, UNE COUR D’ÉCOLE ?

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C’est sur ce fauteuil, au perchoir, que le président de l’Assemblée nationale s’assoit.Photo Patrick Hertzog. AFP

Le président de l’Assemblée nationale est le quatrième personnage le plus important de l’Etat, après le président de la République, le Premier ministre et le président du Sénat. Dans l’hémicycle, le président est assis sur le perchoir, sur un siège ancien placé en hauteur qui lui permet de voir l’ensemble des députés. Mais il paraît qu’il n’est pas du tout confortable…

Le rôle du président de l’Assemblée nationale est notamment de répartir le temps de parole des députés. Il peut même leur couper le micro s’ils sont trop bavards. Les débats sont parfois très, très longs. En 2010, le débat sur la réforme des retraites avait commencé à 21h30 et s’était terminé le lendemain matin à 9h40, soit plus de douze heures de discussions ! Dans l’hémicycle, il faut s’habiller selon certaines règles : les femmes ne doivent pas avoir les bras découverts et les hommes doivent porter une cravate.

Comme à l’école, il y a des règles : on n’a pas le droit de boire ou de manger, la cloche retentit après une pause et tout le monde se lève quand le président de l’Assemblée nationale entre. Ce dernier joue le rôle d’un professeur face à une classe parfois très indisciplinée. Il arrive que les députés se fassent passer des petits mots (c’est autorisé) ou parlent fort pendant que quelqu’un s’exprime. Certains arrivent en retard ou partent en plein débat. Quand ils ne sont pas d’accord avec quelqu’un, il leur arrive de crier ou de siffler. Des hommes ont aussi eu plusieurs fois de mauvais comportements avec des femmes.

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A QUOI SERT LE SÉNAT ?

On parle beaucoup des députés parce que les élections législatives approchent, mais les sénateurs aussi votent les lois et peuvent en proposer. Les députés sont élus sur un territoire particulier, mais ils représentent tous les Français. Les sénateurs, eux, sont censés représenter le territoire où ils sont élus. Si je suis sénateur de Haute-Corse, je dois penser en particulier à ce qui est le mieux pour les gens qui habitent en Haute-Corse. C’est une façon de s’assurer que tous les territoires de France soient pris en compte pour créer des lois, et pas seulement les grandes villes. D’ailleurs, c’est pour cette raison que les sénateurs ne sont pas élus de la même façon que les députés.

Au moment de faire des lois, les sénateurs sont censés apporter un regard différent de celui des députés.

Pour voter, ce sénateur dépose un bulletin dans l’urne «abstention». Les sénateurs votent parfois à main levée. Photo Matthieu Alexandre. AFP

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RurauxA la campagne.

Quand ils ne sont pas au Sénat pour discuter et voter des lois, les 348 sénateurs sont dans leur département. Ils rencontrent des élus locaux (des maires, des conseillers départementaux…) pour savoir quels problèmes ils ont et comment les résoudre. On l’a vu, les sénateurs ne sont pas élus directement par les Français. Mais en plus, ils ne sont pas tous élus en même temps ! La moitié d’entre eux sera élue lors des prochaines élections sénatoriales, au mois de septembre, et l’autre moitié dans trois ans. Ça évite un trop gros changement d’un coup. Les sénateurs sont ainsi élus pour six ans. Et le vote est obligatoire : les grands électeurs (les élus) qui ne votent pas doivent payer une amende de 100 euros !

Si le président de la République meurt ou est trop malade pour diriger le pays, c’est le président du Sénat qui le remplace. Depuis de nombreuses années, des gens proposent qu’on supprime le Sénat. Ils trouvent que ça coûte trop cher à la France d’avoir à la fois une Assemblée nationale et un Sénat, ils reprochent aux sénateurs de ne jamais vouloir de changements dans le pays et ils estiment que les départements ruraux sont privilégiés alors qu’ils ont moins d’habitants que les autres. Mais le Sénat est toujours bien là.

Ce numéro a été réalisé avec l’aide de Pascal Perrineau, professeur à Sciences-Po spécialiste de la vie politique.

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Réponses 1 B | 2 A | 3 A | 4 C | 5 C | 6 A | 7 B | 8 A | 9 C | 10 B

QUIZ

Concept Cécile Bourgneuf, Emilie Coquard, Sophie Gindensperger et Elsa MaudetRédaction Cécile Bourgneuf et Elsa MaudetGraphisme et illustrations Coline Bouvet et Emilie CoquardEdition Noémie DestelleIconographie Isabelle Grattard et Laure Troussière

1. Qu’est-ce qu’une circonscription ?a. Un départementb. Un petit territoire de France dans lequel

on élit un député3. Un programme politique 2. Combien y a-t- i l de députés

à l ’Assemblée nationale ?a. 577b. 5 077c. 177 3. Qu’est-ce qu’une cohabitation ?a. Quand un président doit travailler avec un

gouvernement qui ne partage pas ses idéesb. Quand les députés doivent vivre

tous ensemble à l’Assemblée nationalec. Quand les députés doivent travailler

avec les sénateurs 4. Quel est le rôle principal

d’un député ?a. Faire le guignol à l’Assembléeb. Voter des lois et contrôler ce que font

les sénateursc. Voter des lois et contrôler ce que fait

le gouvernement 5. La plupart du temps, qui propose

une nouvelle loi ?a. Les députésb. Les sénateurs c. Le gouvernement

6. Qu’est-ce qu’une commission ?a. Une réunion de plusieurs députés

pour modifier un texte de loib. Une personne qui défend un mouvement

politiquec. Un groupe d’enseignants qui distribuent

des bonbons 7. Qu’est-ce qu’un hémicycle ?a. L’autre nom du Sénatb. Une salle en demi-cercle où travaillent

les députésc. Le stylo que le président utilise pour signer

une loi 8. Comment s’appelle l ’endroit

où se place le président de l ’Assemblée nationale ?

a. Le perchoirb. Le plongeoirc. La mangeoire 9. Par qui les sénateurs

sont-i ls élus ?a. Par les citoyens françaisb. Par les députésc. Par des «grands électeurs», qui sont surtout

des maires et des conseillers municipaux 10. Qui remplace le président

de la République s’i l meurt ?a. Le président de l’Assemblée nationaleb. Le président du Sénatc. Le ministre de la Culture

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LE COIN LECTURE

Abécédaire de l’Assemblée de Cécile Dutheil de la Rochère, illustrations de Sandrine Martin (Gallimard Jeunesse, 2010, 9,50 €). «Artichauts», «amendement», «ordonnance», «scrutin public» : on emploie des mots bizarres à l’Assemblée nationale ! Heureusement, ce petit livre très joliment illustré nous explique clairement toutes les définitions des expressions, personnages et lieux du Palais-Bourbon, où travaillent les députés pour nous représenter.

Liberté, égalité, fraternité dès l’âge de raisonde Pierre Gay (Chemins de traverse jeunesse, 2016, 9,95 €). Dès 6 ans. Puisque la liberté est un grand principe de la République française, je peux faire tout ce que je veux quand je le veux, non ? Par exemple jouer de la musique toute la nuit ! Ah oui mais non… Si ma liberté de jouer de la musique enlève à ma voisine sa liberté de dormir, ça ne va pas du tout. Comment on fait alors ? Grâce à des textes clairs et des saynètes dessinées rigolotes, ce livre répond à cette ques-tion et à beaucoup d’autres, expliquant ce que veut concrè-tement dire «Liberté, égalité, fraternité», la devise de la République française.

Liberté, égalité… Mathilde ! de Sophie Chérer, illustré par Véronique Deiss (Mouche de l’Ecole des loisirs, 2011, 7,70 €). Dès 7 ans. Quand la maîtresse annonce qu’un élève de CM2 participera au Parlement des enfants, Mathilde saute sur l’occasion ! Elle est élue par ses camarades, sa proposition de loi acceptée et la voilà qui découvre l’Assemblée nationale et ses plafonds de dix mètres de haut. Mathilde déchante vite quand elle se rend compte que certains adultes ne prennent vraiment les enfants au sérieux. Mais un épisode dans les toilettes va tout changer pour elle. Avec ses jolis dessins en noir et blanc, ce livre sorti il y a quelques années déjà dresse le portrait d’une politique plutôt figée, que les enfants doivent secouer !

La politique est un vaste sujet… Le P’tit Libé a fouillé dans sa bibliothèque et a trouvé plusieurs livres qui en parlent et qui méritent d’être lus. Voici notre sélection.

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La démocratie en BDde Nathalie Loiseau, illustré par Aki (Casterman, 2017, 12,50 €). Dès 8 ans. Max et Nadia voudraient participer à leur première élection, celle des délégués de classe. L’occasion pour eux de s’interroger : c’est quoi, en fait, la politique ? Pour bien comprendre, ils vont farfouiller au CDI, interrogent la maire de la ville, un pompier, une juge… Un bon moyen de comprendre comment s’organise une élection, à quoi servent les impôts, pourquoi la séparation des pouvoirs est importante ou encore ce qu’est le clientélisme. Une mise en scène dynamique qui permet de mieux comprendre comment fonctionne notre pays.

C’est quoi la politique ?de Jacques Azam (Milan, 2017, 7,90 €). Dès 8 ans. La politique expliquée sous forme de BD avec des petits textes et des dessins très sympas : voilà ce que propose ce joli bouquin qui éclaire de très nombreux sujets. Ça commence avec les symboles de la République : le drapeau bleu-blanc-rouge ou la liberté d’expression. Puis ça parle du droit de vote, du Premier ministre, de l’argent des partis politiques ou encore des dépar-tements et des communes. Et ça se termine avec l’Europe et un super lexique de la politique à la fin.

La politique à petits pasde Sophie Lamoureux, illustré par Claire Perret (Actes Sud Junior, 12,70 €). Dès 9 ans. Pas facile de trouver la meilleure façon de vivre en société. La France a choisi la démocratie, qui donne plus de pouvoirs au peuple. Comment s’applique-t-elle dans notre pays ? Qu’est-ce qu’une République ? Quels sont les différents partis politiques et comment s’organisent-ils ? Ce livre répond à toutes ces questions et bien plus encore, en comparant par exemple notre système à celui des Etats-Unis. Et, comme dans le P’tit Libé, il y a un quiz à la fin pour voir si on a bien tout compris !

Tous citoyens, tous politiques !de Sandra Laboucarie, illustré par Vincent Bergier (Nathan, 15,90 €). Dès 13 ans.

Peut-on faire confiance aux politiques ? Qu’est-ce qu’une démocratie ? Qui fait la loi ? Et toi dans tout ça, tu fais quoi ? Ce joli livre très illustré et coloré permet de mieux comprendre à quoi sert la politique, ce qu’est une démocratie et comment faire pour la préserver en devenant des citoyens actifs. On apprend ainsi que ce n’est pas parce qu’on ne peut pas voter avant

18 ans qu’on ne peut pas agir, que la politique ne s’arrête pas en bas de chez nous et qu’on peut changer certaines choses en se mobilisant ! Un bouquin que tous les ados devraient lire.

Pour les grandes sœurs et les grands frères

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Les présidents de la Républiquede Vincent Cuvellier. Illustrations Jean-Christophe Mazurie (Actes Sud Junior. 10,80 €). Dès 9 ans. Louis-Napoléon Bonaparte qui s’ennuie ferme comme président et devient donc empereur parce que «ça a plus de gueule», Sadi Carnot et «son air de ne jamais aller aux cabinets», De Gaulle qui ne comprend pas «quand les jeunes veulent foutre les vieux dehors», la «cata» quand Chirac dissout l’Assemblée : il y en a des choses à raconter sur les 24 présidents que la France a élus ! Et ce livre le fait très bien : rempli d’anecdotes, il revient sur l’histoire de France à travers ceux qui l’ont dirigée. Chacun en prend pour son grade et on rigole bien, tout en apprenant beaucoup de choses sur l’histoire du pays depuis 1848.

La politique d’Alexia Delrieu et Sophie de Menthon, illustrations Clothilde Perrin (Gallimard Jeunesse). 8,65 €. Dès 5 ans. Le président de la République n’est pas le chef du monde mais de la France; il existe encore des rois et des reines dans le monde; une loi est une règle précise à laquelle on doit obéir : ce joli livre explique très bien ce qu’est la politique avec de jolis dessins et des petites informations très intéressantes en plus. On apprend par exemple qu’il existe 100 villes en France amies des enfants : elles s’engagent à écouter leurs idées. A la fin, il y a des questions pour les enfants et même pour les parents

Maxime fait de la politiquede Brigitte Smadja (L’école des loisirs. 6,40 €) Dès 9 ans. A 10 ans, Maxime va se battre pour sauver deux classes d’adaptation (pour les élèves qui n’arrivent pas à apprendre aussi vite que les autres) de son école. Admiratif de sa maman et de ses nombreux combats politiques qui déses-pèrent son papa, Maxime prend son exemple et crée son propre syndicat pour défendre les classes les plus faibles. Mais les difficultés arrivent vite : des désaccords, une grosse fatigue et la directrice qui s’en mêle… pas facile de se mobiliser pour les autres ! A travers ce petit garçon drôle et très décidé, ce livre explique aux enfants qu’on peut se mobiliser à n’importe quel âge.

Le président de Stéphanie Ledu, illustrations Pascal Baltzer (Milan. 7,40 €). Dès 3 ans. En librairie le 8 mars.

A quoi sert un président ? A-t-il tous les pouvoirs ? En moins de 30 pages très illustrées, ce petit livre répond simplement à ces questions. Ce n’est pas un livre très rigolo mais il permet de tout comprendre et c’est le principal !

Pour les petites sœurs et les petits frères