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L’AGRESSION PAR IRRITABILITÉ

M É T H O D E S P O U R É V I T E R L A P R E M I È R E C A U S E D E M O R S U R E D A N S L E M O N D E

Article de Sara Garcia Galan, comportementaliste et éducatrice canine diplômée en Cynologie, formée à l’école du Dr Vétérinaire Joël Dehasse. Elle exerce

depuis plusieurs années en éducation bienveillante, et a permis à des centaines

de personnes d’éduquer leur chien avec respect et complicité.

Selon l’enquête FACCO/KANTAR-TNS (2016) ce sont plus de 7 millions de chiens qui vivent dans nos foyers en France. Le meilleur ami de l’homme est d’ailleurs considéré, par une majorité des propriétaires, comme un membre à part entière de la famille. Il est très souvent présent dans les foyers avec enfants. L’agressivité est l’une des premières raisons de consultation. Lorsque celle-ci apparaît dans un foyer avec enfant, c’est également la première cause d’abandon. Dans cet article, nous nous focaliserons sur l’agression par irritation qui est l’agression la plus commune au sein du foyer.

n°11 - Janvier 2020La Revue

Chien Vie et Santé

S o m m a i r e

L’agression par irritabilité :Méthodes pour éviter la première cause de morsure dans le monde (p.1)

Troubles du comportement :Quand la nature offre ses remèdes (p.7)

Les yeux de votre chien :Oui, vous pouvez en prendre soin naturellement ! (p.13)

La promenade silencieuse :Une pratique peu répandue mais infiniment bienfaitrice (p.18)

Quelques chiffres sur les morsures par irritationIl existe peu d’études concernant les morsures de chiens en France. D’abord, car il est difficile de relever toutes les données concernant les morsures de tous les hôpitaux, mais aussi, car de nombreuses morsures ne sont jamais présentées à un médecin.Cependant, les estimations montrent que ça serait des milliers de recours pour morsure présentés

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aux urgences chaque année. En 2009 et 2010, l’Institut de Veille Sanitaire (InVs) et Zoopsy ont mené une enquête sur les morsures présentées aux urgences de 8 hôpitaux en France. Selon l’enquête, 33 décès par morsure de chien ont eu lieu les 20 dernières années précédant l’enquête. Sur ces 33 décès, 21 étaient des enfants de moins de 15 ans (soit les deux tiers), et 16 avaient moins de 5ans !

Les enfants présentent des morsures en général plus nombreuses et plus graves que les adultes. Cela s’explique notamment par leur petite taille : les morsures se trouvent principalement au cou et à la tête tandis que les adultes présentent principalement des morsures aux membres inférieurs et supérieurs.Ces chiffres font froid dans le dos et il est primordial lorsqu’on accueille un chien de faire en sorte que ces comportements agressifs ne se développent pas. Mais savez-vous comment éviter cela ? L’agressivité est encore souvent mal comprise dans notre société et la majorité des morsures pourraient être évitées avec une meilleure connaissance des comportements canins. Pour l’ensemble des huit hôpitaux participants, 485 recours aux urgences pour morsures de chien, entre le 1er mai et le 30 juin 2010, ont été signalés à l’InVS, et 46% de ces recours étaient dû à une agression par irritation.

Reconnaître un cas d’agression par irritationL’agression par irritation est une forme d’agression qui survient suite à un énervement répété du chien. Cela peut être dû à une douleur. Le chien peut alors mordre la personne qui le soigne ou lui fait mal. Cela peut être également dû à un comportement répétitif agaçant pour le chien. Ces agressions se passent principalement au sein du foyer et peuvent apparaître à n’importe quel moment de la vie du chien. Elles sont en général précédées d’une phase de menace qui peut disparaître ou fortement diminuer au fil du temps.

Prévenir l’irritation – et le risque de morsureLa première chose à faire pour prévenir l’agression par irritation est de

comprendre son chien. Si vous ne comprenez pas ses signaux et ses postures, vous ne pourrez pas déterminer ce qui lui plaît et ne lui plaît pas. Vous ne pourrez donc pas ajuster votre comportement.

Beaucoup de comportements affectifs pour l’humain sont en réalité totalement aversifs pour les chiens. Notamment les calins où le chien est bloqué, mais également certaines caresses. Bien que pour nous ces comportements soient bienveillants, la plupart des chiens ne les apprécient pas du tout.

Les signaux de communication/d’apaisement

Turid Rugaas, éducatrice canine norvégienne connue un peu partout dans le monde, sort son livre sur les signaux d’apaisement en 1996. Dans ce livre, elle explique la majorité des signaux et postures utilisés par les chiens pour communiquer et apaiser les tensions lors d’interactions aussi bien avec leurs congénères qu’avec les humains. Connaître et reconnaître ces signaux nous permet de mieux communiquer avec notre chien et d’adopter le comportement adéquat dans chaque interaction. Je vous propose de voir ensemble les principaux signaux à travers quelques images :

Le chien qui se lèche les babines

Vous l’aurez peut-être déjà remarqué, parfois le chien se lèche les babines alors qu’il n’y a aucune nourriture à l’horizon. Ce comportement est souvent un signe d’inconfort mal interprété

33 DÉCÈS PAR MORSURE de chien ont eu lieu les 20 dernières années précédant l’enquête de l’institut de Veille Sanitaire

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par les humains. Le chien peut l’utiliser aussi bien avec ses congénères qu’avec d’autres espèces. Ce signal étant subtil, il n’est presque jamais relevé par les propriétaires. Pour les autres espèces comme le chat, ce signal est également incompris, les deux animaux ayant une communication totalement différente. Le bâillement

Bien que le chien bâille lorsqu’il se réveille, comme nous, le bâillement est également un signe d’agacement chez le chien.

Les oreilles en arrière

Le chien peut mettre ses oreilles vers l’arrière pour diverses raisons, mais selon sa posture globale il sera signe d’un inconfort plus ou moins important.

Le détournement de tête

Ce signal est très fréquent dans les interactions entre congénères. Il apparaît notamment quand le chien sent une tension de la part du congénère en face, il va alors détourner la tête pour tenter d’apaiser la situation et montrer sa passivité.

Regard de côté avec blanc de l’œil apparent

Un signal fort qui va souvent précéder le grognement. Si votre chien montre ce comportement, arrêtez tout de suite l’interaction.

Le grognement / crocs apparents

C’est en général le premier signal réellement compris par les humains. Quand le chien en vient à grogner, c’est que tous les autres signaux envoyés avant n’ont pas été efficaces. On monte alors déjà d’un cran dans l’échelle de l’agressivité. C’est également un signal provoquant une réaction vive chez l’humain qui prend peur. Entre chiens, montrer les dents et grogner sont des signaux de communication tout à fait normaux. Dans le jeu, ils permettent même de temporiser un chien ou un chiot un peu trop insistant qui aurait ignoré tous les autres

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signaux. Si le grognement n’est pas respecté ou que malgré cela, le congénère ou l’humain insiste dans son interaction, le chien passera alors à la morsure, qui peut aller de la simple pincette à une morsure plus grave.Ces signaux ne sont évidemment pas les seuls existants, la communication canine est vaste et complexe. Il est important de prendre en compte le contexte et la posture générale de votre chien afin de comprendre les signaux qu’il vous envoie. Si nous prenons l’exemple des oreilles en arrière : votre chien vient vers vous oreilles baissées, mais avec le corps souple qui dandine. Cela signifiera probablement qu’il est content et non stressé, contrairement à un chien qui aura une posture plus « figée » ou carrément en retrait.

Éviter les situations conflictuelles

Maintenant que vous comprenez votre chien, vous savez quelles sont les situations qui le mettent mal à l’aise. Vous pouvez dès lors éviter de mettre votre chien en inconfort. Comme je l’ai dit plus haut, l’agression par irritation survient lorsque le chien subit de manière répétitive une situation ou une interaction qui ne lui plaît pas. Selon mes observations, les situations provoquant le plus souvent ce type d’agression sont : Déranger un chien qui dort ou qui mange

Nous ne le répèterons jamais assez : un chien qui dort et qui mange a besoin d’être tranquille. Déranger un chien dans son sommeil peut non seulement créer de la fatigue, qui à répétition le rendra plus irritable, mais également

Comment apprendre à mon chien à tolérer une situation qui l’irrite ?

Afin de vous l’expliquer, nous vous partageons l’extrait d’une interview avec le Dr vétérinaire Comportementaliste Stephan Gronostay. Ici, il nous explique comment, grâce à un exercice de renforcement positif, il a appris à un petit chien à tolérer, voire apprécier le toilettage – alors qu’auparavant, il mordait systématiquement :

Je vais vous parler d’Izzy, un épagneul papillon. Izzy m’a été présenté parce qu’il mordait sa propriétaire. C’était une dame qui aimait bien faire des expositions. Izzy devait donc toujours être bien coiffé, il était brossé tous les jours, depuis son plus jeune âge. Mais Izzy n’était pas à l’aise avec tout ça. Il a donc grogné. Puis il a aussi mordu — le vétérinaire, le toiletteur, l’éleveur… Tous ont dit : « Izzy est dominant, il faut être ferme, le forcer, il doit le subir… ».

Madame, qui vit seule avec Izzy, n’a jamais pris de contacts agréables avec son chien — câlins, jeux.... Quand elle le prend dans ses bras, il grogne. En exposition, pour le mettre sur la table du juge, il lui est aussi arrivé de grogner. C’était un peu gênant, elle n’a pas gagné de prix… Avec Izzy, nous avons donc travaillé les manipulations. Izzy a d’abord a eu le droit d’aller sur le canapé, une grande première ! C’était plus agréable de sauter sur un canapé pour manger une friandise, que d’être posé sur une table pour une exposition. Puis, sur le canapé, Izzy a appris à toucher une cible — un petit pot de confiture vide. À chaque fois qu’il touche la cible, il est récompensé. Izzy apprend vite que mettre son museau sur la cible en vaut la peine.

Prochaine étape : à chaque fois qu’Izzy touche la cible, il est récompensé, mais on le touche aussi avec la main. Izzy apprend ensuite à toucher la cible à chaque fois qu’on le caresse — plutôt que de mordre. Petit à petit, on a ajouté des manipulations. Izzy apprend qu’on peut le toucher avec une brosse, par exemple. Il trouve cette nouvelle activité très rigolote ! Peu à peu, il vient de lui-même sur les genoux ; on peut mettre son bras autour de lui, en le récompensant à chaque fois qu’il reste calme.

Maintenant la propriétaire peut le soulever, il vient chercher des câlins, il peut aller dans son box de transport pour les voyages en train… La propriétaire a fait plusieurs fois le premier prix sur les expositions — elle a aussi stoppé les expositions pour faire d’autres activités avec lui, moins stressantes. Aujourd’hui, si elle lui fait un peu mal en brossant, il grogne. Elle arrête, il passe à autre chose, mais il ne mord plus. Izzy et sa maîtresse ont maintenant une excellente relation, ils forment une belle équipe. Izzy prend plaisir à interagir avec elle, ce qui n’était pas le cas avant. Tout cela grâce au renforcement positif.

le surprendre s’il dormait d’un sommeil profond. Pour la nourriture, manger dans un environnement agité ou à côté de quelqu’un qui vous sollicite tout le temps peut devenir très anxiogène.

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Caresser et faire des câlins

Bien que pour certains chiens, les caresses soient réellement un plaisir, pour d’autres elles peuvent vite devenir un véritable cauchemar. La plupart des chiens n’apprécient pas les caresses sur la tête. Pour savoir si le vôtre est dans ce cas, faites le test. Caressez-le quelques secondes puis retirez votre main. Vous montre-t-il des signaux d’apaisement ? Vous redemande-t-il explicitement des caresses ? Avec cette technique, vous pourrez rapidement déterminer les zones où votre chien aime être caressé. Quant au câlin, il bloque le chien, ce qui l’empêche d’utiliser la fuite et peut très vite le stresser. Manipulations vétérinaires ou de toilettage

Ces manipulations sont souvent désagréables pour nos amis à quatre pattes qui ne comprennent pas toujours pourquoi on les tripote dans tous les sens.

Forcer physiquement ou par intimidation son chien à faire quelque chose

Le chien est un animal avec des émotions et des besoins. Lorsque le chien refuse de faire quelque chose, il est important d’en connaître la raison plutôt que de s’énerver pour qu’il exécute à tout prix ce qu’on lui a demandé. Punir et gronder peuvent au fil du temps amener

le chien à se défendre ou à répliquer. Éduquer son chien dans la bienveillance permet d’éviter de rentrer dans un rapport de force qui pourra le mener à agresser lorsque la coupe sera pleine.

Préparer son chien

Bien que dans un monde idéal le chien serait un animal libre, respecté et jamais contraint, la réalité est toute autre. Parfois nous n’avons pas d’autres choix que de le forcer et il est important de lui apprendre à réagir de manière pacifiste dans ces situations. Les manipulations vétérinaires ou le toilettage, par exemple, sont parfois indispensables et avoir un chien qui n’accepte aucune de ces manipulations peut très vite devenir un problème majeur. Chiots, habituez-les à ces manipulations, mais surtout faites en sorte que ces moments soient plaisants pour eux. « Tu me laisses regarder tes oreilles et je joue avec toi. Le vétérinaire t’ausculte, tu as droit à une récompense ». Ne prenez jamais une non-réaction pour acquis. Profitez plutôt de ces non-réactions pour montrer à votre chien que c’est le comportement à adopter, en les récompensant le plus souvent possible.

Les facteurs aggravantsL’âge

Il est important pour moi de souligner que dans les agressions par irritation, les enfants sont souvent les premières victimes. La première raison est simple : les enfants sont très spontanés et ne se rendent pas toujours compte de leurs gestes et comportements. C’est aux adultes de les surveiller et les sensibiliser à l’éducation du chien. Tout comme les adultes, ils ne comprennent pas les signaux de communication du chien et même lorsqu’ils les comprennent, ils ont parfois du mal à résister et à se canaliser pour ne pas le déranger. N’oubliez pas également que les enfants répètent ce qu’ils voient des adultes. Montrez donc à vos enfants au quotidien comment se comporter avec le chien et comment interagir avec lui. Si vous éduquez votre chien en le grondant, vos enfants risquent fortement de reproduire ce comportement, mais votre chien se laissera-t-il intimider par celui-ci ? Souhaitez-vous réellement instaurer un rapport de force entre votre enfant et votre chien ?

Le stress général

Un chien stressé et anxieux rentrera plus facilement dans l’agression qu’un chien zen. Son seuil de tolérance sera beaucoup plus bas dans toutes les situations si son état émotionnel est instable. Prenez

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soin des émotions de votre chien, veillez à ce qu’il dorme correctement, que ses besoins d’activités soient comblés quotidiennement et surtout créez un environnement où il se sentira en sécurité et en confiance à vos côtés.

La santé du chien

Une maladie ou une douleur peut provoquer une réaction plus vive de la part de votre animal. S’il est en souffrance, des manipulations qu’il acceptait parfaitement peuvent le mener très rapidement à la morsure. Les chiens n’étant pas dotés de la parole, ils n’expriment pas la douleur de la même façon que nous. Si vous remarquez un changement de comportement chez votre chien du jour au lendemain, sans changement apparent de l’environnement, consultez en premier lieu un vétérinaire afin d’écarter toute cause pathologique.

Questions courantesMon chien grogne, dois-je le laisser faire ?

Lorsqu’on parle d’éducation bienveillante ou positive, il y a souvent une confusion concernant l’attitude à avoir. Ne pas répondre à un grognement par une punition ne veut pas dire qu’on va laisser la situation se reproduire. Comme pour tout comportement, nous allons essayer dans un premier temps de comprendre la raison de ce grognement et travailler directement sur la cause et non sur le comportement qui n’est qu’un symptôme.Par exemple si votre chien grogne parce qu’il n’aime pas que vous le caressiez sur la tête, mais qu’être caressé sur la tête est malheureusement quelque chose que vous ne pouvez pas toujours éviter, vous pouvez apprendre à votre chien à réagir différemment. Par exemple, en lui apprenant que lorsqu’une main s’approche pour lui toucher la tête il peut s’éloigner. Il sera alors récompensé pour s’éloigner plutôt que de grogner et entrer en conflit. Tout est une question d’entrainement.

Mon chien a déjà mordu, peut-on faire quelque chose ?

Il y a toujours des solutions, même si le chien a déjà mordu. Dans tous les cas de morsures, il est impératif de faire appel à un professionnel afin d’évaluer la situation et vous épauler dans ce travail. Ce qui est important de comprendre c’est que la morsure est souvent très efficace pour repousser un humain ou un congénère insistant, contrairement aux autres signaux. Le

chien comprend alors que le moyen le plus efficace et rapide pour sortir de la situation qui lui déplait est la morsure. Le travail de rééducation consistera à lui réapprendre à communiquer sans passer par la morsure.

Les petits chiens sont-ils plus hargneux ?

Je trouvais cette question particulièrement pertinente dans le cadre de l’agression par irritation. Qui n’a jamais entendu dire que les petits chiens sont souvent plus agressifs que les grands ? Je me suis donc penchée sur la question et j’ai essayé de comprendre pourquoi les chiens de petit gabarit pourraient montrer plus d’agressivité que les autres. J’en suis venue à constater que les chiens plus petits sont très souvent bien moins respectés que les grands chiens. Leur petite taille les rend plus faciles à contraindre, et ce aussi bien par les humains que par leurs congénères. Lorsqu’ils ne veulent pas faire quelque chose, on les porte. Lorsqu’ils grognent ou aboient ils ne sont pas souvent pris au sérieux par leur congénère qui fait cinq fois leur poids. Les chiens de grand gabarit quant à eux sont beaucoup moins embêtés et n’ont souvent pas besoin de réagir pour qu’on les laisse tranquilles.

Les chiens catégorisés sont-ils dangereux ?

Certaines races « font peur » et sont souvent médiatisées dans ce sens. Mais la question que l’on se pose est : est-ce que ces chiens mordent plus souvent que les autres ? Les études sont claires sur le sujet, un chien catégorisé ne mord pas plus fréquemment qu’un chien non catégorisé. Les chiens provoquant le plus de morsures sont les chiens du Groupe 1 (chiens de berger et bouviers), ils sont également les chiens les plus présents dans nos foyers ce qui expliquerait qu’ils soient plus fréquemment impliqués dans les agressions. Cependant, il y a un facteur poids/gravité des morsures qu’on ne peut pas ignorer. Un chien de moins de 15kg fera moins de dégât qu’un chien de 30 ou 40 kg indépendamment de sa race. C’est pourquoi il est important d’éduquer chaque chien et de ne pas les mettre dans des cases « chien méchant » et « chien gentil » à cause de leur faciès.

L’agression par irritation est une agression apparaissant le plus souvent avec des personnes connues au sein du foyer. C’est une agression souvent incomprise de la part des propriétaires qui ont l’impression que leur chien a mordu « sans raison ». Un manque de compréhension de la communication canine est à l’origine de ces agressions et un accompagnement par un professionnel au début de l’acquisition pourrait réduire fortement le risque de morsure par irritation. Les chiens nous parlent, mais nous avons du mal à les écouter. Donnons-leur une chance d’être entendus en apprenant à les comprendre.

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TROUBLES DU COMPORTEMENT

QUAND LA NATURE OFFRE SES REMÈDES

Article d’Audrey Dulieux, comportementaliste et naturopathe canin. Audrey a suivi diverses formations en naturopathie et

phytothérapie, notamment à l’Ecole des Plantes de Bailleul. Elle conseille

aujourd’hui les propriétaires de chiens sur les soins naturels qu’ils peuvent apporter à leur animal au quotidien.

Certains remèdes naturels peuvent contribuer à réduire les comportements inadéquats du chien en visant l’amélioration de son bien-être, de sa santé et de son équilibre général. Les médecines douces ramènent l’animal à la nature et peuvent l’aider à la fois sur le plan physique et psychique. N’étant pas dénuées d’effets secondaires, elles doivent toutefois être utilisées avec précaution et discernement.

Les troubles du comportement les plus fréquemment observés chez le chienAfin de garantir une bonne prise en charge, il est indispensable d’identifier de quel trouble du comportement souffre le chien, et s’il souffre réellement d’un trouble du comportement. Il ne faut pas confondre un comportement normal inhérent à la race et au tempérament du chien et un comportement pathologique qui va se traduire par des comportements excessifs et inappropriés. Un berger malinois qui reste enfermé 10 heures par jour et détruit dans la maison n’est pas forcément signe d’un problème de comportement, mais avant tout d’un manque de dépense physique et mentaleLe comportement déséquilibré d’un chien vient principalement d’une carence de socialisation et/ou d’erreurs répétées en matière d’éducation. Cela peut entraîner des troubles du comportement gênants au quotidien et nuire à la relation maître-chien.

L’hyperactivité, l’agressivité, la malpropreté, les destructions, les vocalises (aboiements), les fugues, la dépression sont des problèmes de comportement récurrents qu’il convient de traiter par le biais de remèdes naturels associés à une thérapie comportementale.

La nécessité d’une mise en place d’une thérapie comportementaleEn cas de troubles du comportement avérés ou soupçonnés de la part du maître, celui-ci peut faire appel à un spécialiste (vétérinaire comportementaliste, comportementaliste, éducateur canin) pour l’aider à corriger d’éventuelles erreurs et mettre en place un cadre à la fois cohérent et rassurant pour le chien. Une thérapie comportementale permet aux propriétaires d’exposer leur(s) problème(s) afin que le spécialiste puisse identifier les troubles du comportement du chien, en expliquer la cause et proposer des solutions (règles de vie à adopter, changement d’habitudes, travail sur la communication, traitement médicamenteux, etc.) Ce n’est qu’à partir de la mise en place d’une thérapie comportementale qu’un traitement naturel peut être envisagé. Si les comportements du maître restent inchangés, les remèdes naturels aideront le chien partiellement, mais ne résoudront pas les problèmes de fond. En outre, si le chien suit un traitement médicamenteux, il est indispensable de demander à son vétérinaire de vérifier la compatibilité avec d’éventuels remèdes

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naturels.

Une bonne hygiène de vie

Pour réduire les problèmes de comportement de son animal, il faut veiller à lui garantir une bonne hygiène de vie. Cela passe par une alimentation correcte, un confort matériel, une sécurité affective avec des repères stables, des interactions positives, ainsi que de l’exercice régulier. Si ces règles hygiéno-diététiques sont respectées, cela diminuera en partie les troubles du comportement.

Les méthodes naturelles Il existe différentes méthodes pour traiter les troubles du comportement du chien. Chacune sera choisie en fonction d’une problématique précise tout en sachant que la plupart d’entre

elles s’avèrent complémentaires.

L’aromathérapie

L’aromathérapie consiste à soigner le chien avec des huiles essentielles. Elle peut être utilisée dans le cas de nombreux problèmes chez le chien : présence de parasites, traumatismes physiques, mais aussi en cas de stress et de troubles du comportement.

Quelles huiles essentielles pour le chien stressé ?

La lavande est la plus connue des huiles essentielles. Elle possède des vertus calmantes et équilibrantes, tout comme la marjolaine à coquilles, le petit grain bigarade, la camomille romaine qui calme le système nerveux du chien, la sauge sclarée, et l’ylang-ylang. Ces huiles peuvent être diffusées dans l’atmosphère ou appliquées directement sur l’animal sous forme de massage en étant diluées dans une huile végétale. Toutefois, des mesures de précaution sont à respecter d’autant que le chien bénéficie d’un odorat très puissant : les huiles essentielles peuvent donc l’irriter ou l’incommoder davantage que l’humain. NB : il existe des sticks d’huiles essentielles à appliquer directement sur l’animal, de préférence derrière les oreilles et dans les zones non accessibles au léchage, qui aident à réduire le stress et l’anxiété. Ils sont pratiques à utiliser lors des déplacements en cas de situation stressante (visite chez le vétérinaire, feu d’artifice, rencontres congénères, etc.)

BON À SAVOIR

Les produits utilisés en médecine douce contiennent des principes actifs et peuvent s’avérer dangereux. Il est déconseillé de pratiquer l’automédication sur son chien, mieux vaut s’adresser à un spécialiste (vétérinaire, naturopathe animalier, etc.) avant d’utiliser ce type de remèdes.

La phytothérapie

La phytothérapie utilise des préparations à base de plantes. Cette médecine douce est utile pour prévenir les infections et soulager les maux psychiques, notamment grâce au pouvoir sédatif de certaines plantes. Celles-ci peuvent être utilisées seules ou compléter un traitement classique afin d’en renforcer ses bienfaits. Les plantes sont d’un grand secours pour nos animaux qui savent d’ailleurs les utiliser spontanément, c’est ce qu’on appelle la zoopharmacognosie. Ce terme désigne un comportement d’automédication propre à certains animaux qui se montrent capables en certaines circonstances de rechercher, trouver et sélectionner des molécules naturelles médicamenteuses ou psychotropes. Certaines plantes contribuent à calmer les chiens nerveux

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et anxieux. La lavande, la valériane, l’aubépine, la passiflore, l’eschscholtzia et le millepertuis sont connus pour leurs propriétés apaisantes et leur action positive sur le stress et/ou la déprime (millepertuis). Ces plantes doivent être associées à une thérapie comportementale pour plus d’efficacité. Elles doivent être rigoureusement choisies et sélectionnées, car certaines plantes peuvent être toxiques. Un vétérinaire spécialisé en médecines douces, un herboriste ou un naturopathe animalier sauront vous aiguiller.

L’homéopathie

Les remèdes homéopathiques peuvent également être destinés à nos animaux. Certains visent à calmer l’anxiété, l’hyperactivité ou encore l’agressivité chez le chien. L’homéopathie n’étant pas considérée comme complément alimentaire, mais comme médicament, devra nécessairement être prescrite par un vétérinaire homéopathe, le seul habilité à délivrer une ordonnance.

Voici quelques remèdes génériques et leur champ d’intervention associés : • Gelsemium : ce remède homéopathique est utilisé chez les chiens peureux, souffrant de phobies ou d’anxiété de séparation. Il va soigner les symptômes qui y sont généralement associés (tremblements, vocalises, troubles digestifs, etc.) • Ignatia : il est prescrit en cas de stress ponctuel

et intense (vétérinaire, d é m é n a g e m e n t , changement de rythme, etc.) chez les chiens qui souffrent d’hyperémotivité et qui ont du mal à s’adapter aux nouvelles situations. • Phosphorus

: il est conseillé aux animaux émotifs et

nerveux facilement sujets à l’anxiété, en

particulier en cas de peurs qu’ils n’arrivent pas à surmonter. • Nux vomica : ce remède est particulièrement indiqué chez les chiens souffrants d’hyperactivité ou d’agressivité et ayant tendance à la somatisation (troubles digestifs, hyposomnie, etc.). Il est également prescrit chez les chiens hypersensibles à leur environnement (sensibilité aux bruits et/ou à la lumière, peur de l’obscurité, réactivité forte dans un environnement nouveau, etc.) • Hepar sulfur : il est recommandé pour le chien émotif et impulsif, souffrant de douleurs liées au stress. • Silicea : il s’adresse aux chiens âgés, en particulier à ceux souffrant de démence sénile. Il traite à la fois les

problèmes du vieillissement physique (douleurs articulaires, inflammation) et les troubles liés à l’anxiété (perte de repères, inversion du rythme jour/nuit, etc.)

Les fleurs de Bach

Les fleurs de Bach sont des plantes sauvages conditionnées sous forme d’élixirs qu’on obtient par un procédé de macération. Les élixirs floraux agissent sur la sphère émotionnelle : ils permettent une meilleure régulation des émotions, y compris chez nos animaux, et apportent en cela un soutien non négligeable en cas de troubles du comportement. Donner des Fleurs de Bach à son chien peut l’aider à surmonter ses peurs, ses angoisses, sa colère ou sa frustration et/ou l’aider à mieux supporter la solitude, la tristesse (en cas de deuil d’un congénère ou du maître) et de manière générale, tout sentiment négatif générant des comportements gênants. Il existe 38 élixirs floraux de Bach au total, regroupés en 7 groupes : peurs, incertitude, manque d’intérêt pour le présent, solitude, hypersensibilité aux influences et aux idées des autres, souci excessif du bien-être d’autrui et découragement. Si chaque fleur a un effet précis et peut être utilisée seule, elle est plus efficace en synergie (6 à 7 fleurs en général dans une synergie, au-delà, les informations contenues dans l’élixir sont trop nombreuses). Toutefois, certaines fleurs correspondent à des problématiques précises à elles toutes seules. C’est le cas de la Star of Bethleem (Étoile de Béthleem) par exemple qui pourra être donnée en première intention à un animal abandonné ou ayant subi un choc, ou de la Mimulus

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(Mimule) qui sera indiquée dans le cadre d’une phobie précise.

Une parfaite connaissance des élixirs floraux est indispensable pour administrer le bon remède. Par exemple, la Vine (Vigne rouge) est préconisée en cas de chien au tempérament affirmé, voire agressif, rencontrant des difficultés avec les humains et/ou les congénères. Cependant, c’est un remède qui ne convient pas forcément à tous les chiens présentant des signaux d’agressivité, car l’agressivité peut avoir plusieurs causes. Il faut donc d’abord identifier l’origine du comportement (peur, protection de ressources, défense du territoire, etc.) pour donner le bon remède floral. Si un chien montre les dents par peur, les élixirs floraux Aspen, Rock Rose ou encore Gentian seront ainsi plus indiqués que l’élixir Vine. Pour éviter les erreurs, il est recommandé de faire appel à un thérapeute spécialiste du comportement animal ou à un florithérapeute (conseiller en fleurs de Bach). Comme pour les autres méthodes naturelles, espérer un changement positif de la part de son animal sans changer son propre comportement ni ses habitudes, mais simplement en lui administrant des fleurs de Bach est utopique : une thérapie comportementale doit y être associée pour une prise en charge globale, ce qui favorise les chances de réussite.

Les massages

Le massage canin regroupe un ensemble de techniques qui aident le chien sur le plan physique, notamment en favorisant une bonne oxygénation des tissus et en diminuant les douleurs musculaires et/ou articulaires, mais aussi le plan comportemental en apaisant et en réduisant le stress grâce au toucher. Les différents touchers qui composent le massage

canin ne sont pas de simples caresses, mais consistent en des pressions en des points précis, des compressions, de l’effleurage, des vibrations, du pétrissage, des tapotements, etc. On peut y associer des huiles essentielles pour agir également sur le côté olfactif de l’animal.Le massage canin permet notamment de désensibiliser un chien peureux ou agressif face à l’humain. Cette technique née aux États-Unis se démocratise de plus en plus en France. Il est désormais possible de trouver un masseur canin à proximité de chez soi en consultant l’annuaire de la Fédération Française et Francophone de Massage Canin.

L’acupuncture

L’acupuncture existe aussi pour le chien. Elle peut être utilisée pour soigner des maux physiques tels que les douleurs, les troubles digestifs, les déséquilibres hormonaux, les allergies, les problèmes musculo-squelettiques, mais aussi les problèmes de comportement. Certains points (LI 4, Ht 7, Pe 6) permettent d’agir directement sur le stress de l’animal. Les chiens qui sont agressifs et trop stressés à la manipulation peuvent dans un premier temps ne pas être réceptifs : l’approche doit alors être progressive et associée éventuellement à un

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traitement médicamenteux.

La boîte à outils indispensable en cas de problèmes de comportementCertains produits sont destinés spécifiquement à réduire les problèmes de comportement chez le chien. Phéromones, vêtement d’acupression, protéines de lait, etc., ils sont aussi nombreux que variés.

• Les produits à base de phéromones : il existe des colliers, des diffuseurs ou des sprays à base de phéromones apaisantes, conçus pour relaxer le chien et limiter son anxiété. La phéromone active est l’apaisine, une hormone produite dans les sillons intermammaires de la femelle allaitante qui est destinée à calmer le chiot.

• Le Thundershirt : il s’agit d’un vêtement confectionné de façon à exercer mécaniquement des pressions légères, douces et localisées en des points précis afin d’aider le chien à se détendre. Cette technique est similaire à

Dans quel cas avoir recours aux médicaments ?Dans les cas les plus sévères, et/ou si les remèdes naturels utilisés en première intention ne sont pas parvenus à réduire les problèmes de comportement de l’animal, le recours aux médicaments chimiques est parfois indispensable. Seul le vétérinaire est habilité à prescrire des anxiolytiques ou des anti-dépresseurs. Les molécules les plus souvent utilisées sont la fluoxétine (même molécule que le Prozac), la clomipramine et la séléginine. Avant prescription, il faut toutefois s’assurer que la cause des comportements indésirables du chien est bien comportementale. Un chien ayant des comportements agressifs peut en réalité souffrir d’une douleur physique tandis qu’un chien destructeur le sera par manque de dépense physique et mentale. La durée du traitement de ces médicaments est de 6 semaines au minimum et nécessite un suivi régulier par le vétérinaire traitant.

celle de l’emmaillotage pour les bébés, qui, se sentant contenus, s’apaisent immédiatement. Une étude menée par des chercheurs en médecine vétérinaire (Tufts Cummings School of Veterinary Medicine) a prouvé que le port du Thundershirt réduisait les symptômes de la peur liée à l’orage dans 89% des cas.

• Les probiotiques : les probiotiques renforcent les défenses naturelles de l’organisme, notamment la barrière intestinale, mais ils constituent également une aide efficace pour apaiser le chien stressé. On les trouve sous forme de comprimés ou de gélules chez le vétérinaire. Ils sont à administrer en cas de situation potentiellement stressante pour l’animal : lors d’un séjour en chenil, lors d’un déménagement, d’un voyage ou encore d’une rencontre avec d’autres animaux.

• Les protéines de lait : il s’agit d’un complément alimentaire naturel à base de protéines de lait (alphaS1-caséine) qui va agir sur le stress de l’animal et l’aider à s’adapter à des situations anxiogènes. Elles sont sans risque d’accoutumance et offrent une bonne alternative aux traitements plus lourds lorsque cela est possible.

Quelques cas pratiquesMon chien est stressé

L’anxiété est un état émotionnel qui se caractérise par une appréhension ou une inquiétude excessive, elle existe chez l’humain comme chez le chien. Un chien anxieux aura beaucoup de mal à s’adapter et son anxiété se traduira de différentes manières (malpropreté, vocalises, destructions, etc.).

Le passé du chien joue un rôle majeur dans son anxiété : un animal ayant subi un t raumat isme dans les p r e m i e r s mois de sa vie comme par exemple un sevrage trop précoce aura une

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probabilité plus grande de développer des troubles anxieux, notamment de l’anxiété de séparation.

Des séances régulières (1 fois par mois) de massages canins associées à un traitement d’EPS à base d’aubépine, de valériane et de passiflore peuvent être un soutien efficace. Les fleurs de Bach de prédilection pour les chiens souffrant d’anxiété et/ou d’hyperattachement sont la Chicory et la Heather : elles vont favoriser l’autonomie. Un remède homéopathique comme le Gelsemium peut également être indiqué. Si des manifestations physiques ont lieu (granulome de léchage, automutilation, etc.), un blocage énergétique est à rechercher et à débloquer par le biais de l’acupuncture.

Mon chien est craintif

Le chien peut avoir peur des bruits (orages, feux d’artifice), des gens ou de ses congénères. Cela peut être lié à un traumatisme ou à son début de vie : un chiot qui a grandi dans un box, en chenil, avec peu de contacts humains, sera beaucoup plus craintif à l’âge adulte qu’un chiot ayant été correctement socialisé. En cas de tempérament craintif, la fleur de Bach Aspen est tout indiquée. Elle est à associer à Mimulus, la fleur des phobies (peurs précises). La posologie est de 4 gouttes, 4 fois / jour pendant 1 mois en complémentarité d’une thérapie comportementale.

Mon chien est hyperactif

Un chien hyperactif se définit par une activité continue et excessive, qui révèle dans les cas les plus graves, un syndrome HS-HA (hypersensibilité - hyperactivité). Les EPS à base de plantes sédatives comme la Valériane et l’Eschscholtzia peuvent être administrés en complément d’une dépense physique et mentale augmentée. Du macérât glycériné

de tilleul administré le soir donne de bons résultats. Les élixirs floraux comme Vervaine ou Impatiens constituent également un traitement de fond visant à diminuer l’activité motrice du chien.

Mon chien n’aime pas la voiture

En cas d’animal stressé ou agité en voiture, l’aromathérapie peut constituer un bon remède. Il suffit de verser une goutte de menthe poivrée et une goutte d’essence de citron sur un comprimé neutre ou sur une croquette. Des phéromones sous forme de spray peuvent également être pulvérisées à l’endroit du couchage (caisse de transport par exemple). La fleur de Bach Scleranthus est particulièrement indiquée en cas de troubles liés aux transports.

Mon vieux chien ‘perd la boule’

En vieillissant, le chien peut souffrir d’une perte de repères et devenir malpropre, destructeur, voire agressif. Pour soutenir sa fonction cognitive, la plante remède est le ginkgo biloba à administrer sous forme d’EPS. Il optimise l’oxygénation du cerveau et ralentit le vieillissement cellulaire permettant ainsi le maintien des capacités cognitives plus longtemps. Il peut être associé au remède homéopathique Silicea.

Les problèmes de comportement du chien ne sont pas une fatalité et doivent être pris en charge le plus tôt possible et dans une approche globale, afin de favoriser les chances de guérison.

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LES YEUX DE VOTRE CHIEN

OUI, VOUS POUVEZ EN PRENDRE SOIN NATURELLEMENT !

Article du Dr Dee Blanco, biologiste et docteur vétérinaire diplômée de l’Université d’État du Colorado en 1981. Dr Blanco a également suivi des formations en homéopathie ainsi qu’en acupuncture, qu’elle met en pratique quotidiennement sans sa clinique au New Mexico où elle consulte, soigne, et enseigne les médecines naturelles.

Saviez-vous qu’il est finalement très simple de soigner les problèmes oculaires les plus communs naturellement  ? L’astuce est bête… Il suffit d’en connaître la cause. Mais d’abord, vous devez connaître l’anatomie de l’œil de votre chien, alors commençons par là.

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Anatomie des yeux de chienIl y a plusieurs parties qui composent l’œil. Elles ont toutes des fonctions différentes et jouent toutes un rôle dans la capacité de votre chien à voir. Les paupières

Les chiens (et les autres animaux) ont trois paupières. Les paupières supérieures et inférieures sont les mêmes que les humains – celles que vous voyez lorsque votre chien cligne des yeux. Ils ont aussi une troisième paupière. Elle n’est pas évidente à voir chez la plupart des races.

La cornée

La partie transparente qui recouvre l’œil. Elle doit être propre et transparente, sinon l’œil ne peut pas capter la lumière correctement. C’est dans la cornée que les ulcères peuvent apparaître. La cornée est très sensible. Elle ne guérit pas rapidement puisque peu de vaisseaux sanguins la traversent.

L’iris

C’est la partie colorée de l’œil.

La pupille

Le centre noir de l’œil. Il s’agit d’une ouverture de l’iris, où la lumière pénètre l’œil à travers la lentille. Quand il fait noir, la pupille devient plus grande pour laisser entrer plus de lumière. Si

au contraire, il y a trop de lumière, la pupille rétrécit pour l’atténuer.

La lentille

Elle concentre la lumière vers la rétine. Elle se trouve derrière l’iris.

La conjonctive

Membrane mince qui protège la sclérose. Elle se trouve à l’avant de l’œil et court jusqu’au bord de la cornée. Elle couvre l’intérieur de la paupière.

Les glandes

Les liquides oculaires ne sont pas seulement des larmes et de l’eau. Il y a aussi un liquide huileux qui lubrifie les paupières lorsqu’elles se ferment pour qu’elles ne se collent pas. Ce liquide provient des glandes situées le long du couvercle.

La sclérose – le blanc de l’œil

C’est la couche externe relativement dure de l’œil. Elle change de couleur lorsqu’elle est irritée ou lorsqu’il y a d’autres problèmes.

Problèmes oculaires courants chez le chienVoici les problèmes oculaires canins les plus communs que je rencontre. Beaucoup d’entre eux peuvent sembler sérieux, mais quelques connaissances peuvent permettre de les

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soulager. Ces connaissances vous aideront également à trouver un traitement adapté.

Le prolapsus de la glande nictitante (ou « Cherry Eye »)

Ce prolapsus est une sorte de bulle, généralement une inflammation de la troisième paupière. Il peut apparaître d’un côté, puis de l’autre. Bien que cela soit souvent impressionnant, c’est généralement assez facile à traiter.

La sclérose lenticulaire

La sclérose lenticulaire est généralement confondue avec les cataractes, car elle donne l’impression que le chien a une sorte de voile sur les yeux. En réalité, il s’agit d’une oxydation du centre de la lentille. C’est souvent le résultat d’un stress oxydatif dans le corps. Vous remarquerez un cercle opaque, généralement avec de l’obscurité autour de l’extérieur, mais la lentille ne sera pas entièrement blanche. Les chiens peuvent généralement voir à travers la sclérose lenticulaire.

La cataracte

Les vraies cataractes sont souvent héréditaires et peuvent survenir avec l’âge ou suite à un traumatisme. C’est un obscurcissement de la lentille.

Il est très difficile de voir à travers une cataracte.

L’ectropion

Les chiens avec les paupières tombantes sont souvent sujets aux ectropions. Un ectropion c’est une paupière qui se relâche. Une conjonctive se manifeste alors, parce que la paupière inférieure ne peut plus remonter assez pour protéger l’œil. Les bactéries et d’autres corps étrangers peuvent s’y introduire et causer une irritation.

L’entropion

L’entropion est un retournement de la paupière vers l’intérieur. Il est très dangereux et douloureux. Les paupières et les cils se tournent et frottent contre la cornée. C’est bien souvent le résultat de pratiques d’élevage honteuses, et on retrouve l’entropion en particulier chez les hypertypes. L’œil produit des reflux, car les bactéries entrent, mais ne peuvent pas sortir. L’entropion peut causer des ulcères. Il est courant chez les chiens au museau court. La chirurgie

est généralement la seule solution pour y remédier.

La conjonctivite

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La conjonctivite est une inflammation des tissus entourant les paupières intérieures et la sclérose. Elle peut apparaître suite à une infection des voies respiratoires supérieures, à cause d’une sécheresse de l’œil, ou d’autres irritants.

Parfois, les chiens avec une troisième paupière non pigmentée auront l’air d’avoir une conjonctivite.

C’est parce que la conjonctive est toujours un peu rose, mais habituellement il n’y a rien de grave.

Les yeux secs

C’est comme le nom l’indique : les yeux sont secs. Votre vétérinaire l’a peut-être déjà testé sur votre chien, en plaçant un petit papier vert entre ses paupières. Ce papier permet de vérifier si l’œil est sec, ou humide. Si votre chien ne produit pas assez de larmes, il peut être douloureux et difficile pour lui d’ouvrir l’œil. Votre chien peut ensuite frotter son

œil et l’irriter davantage. Les paupières vont coller parce qu’il n’y a pas assez d’humidité.

Le pannus

Le pannus, c’est lorsque les vaisseaux sanguins provenant de la sclérose commencent à croître sur la cornée. Ces vaisseaux ne sont pas censés s’y développer, si vous reconnaissez ces symptômes, il faut s’inquiéter. Ces vaisseaux obscurcissent la vision. C’est très inconfortable. Le pannus peut arriver lentement ou rapidement. C’est une maladie

chronique et souvent une maladie auto-immune (comme beaucoup des maladies oculaires).

Les irritations

Les irritations générales se produisent habituellement lorsque les poils sont constamment en contact avec les yeux. Cela peut irriter l’œil et l’empêcher de s’humidifier, causant une sécheresse du globe oculaire. Souvent, la solution est aussi

simple que de couper les poils autour des yeux pour les libérer. Les problèmes liés au canal lacrymal

Les petits conduits qui vont du coin de l’œil jusqu’au nez sont appelés canaux lacrymaux. Certains chiens ont les canaux lacrymaux fermés ; d’autres ont des yeux qui font beaucoup de rejets. Dans les deux cas, les bactéries peuvent s’y accumuler. C’est commun avec les petits chiens.

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Prévenir et traiter les problèmes oculaires naturellementIl y a plusieurs façons de maintenir les yeux de votre chien protégés et de garder ses problèmes oculaires à distance. Nombre d’entre elles vont également vous aider à gérer ses yeux au quotidien.

Le nettoyage

• Utilisez un chiffon en coton propre avec de l’eau chaude.• Vous pouvez également utiliser une compresse de gaze. • Toujours commencer au centre (au plus près du nez) puis

nettoyer vers l’extérieur.• Soyez le plus délicat possible.• Vous pouvez également utiliser une solution saline chaude –

avec juste un tout petit peu de sel – environ ¼ de tasse d’eau pour une toute petite pincée de sel. Trempez-y le chiffon ou la compresse, et utilisez-le pour nettoyer l’œil.

Si votre animal éprouve des difficultés et semble souffrir lorsque vous nettoyez, il est peut-être temps de vous rendre chez votre vétérinaire.

Les aliments qui nourrissent les yeux

Une alimentation fraîche et variée favorise la santé de l’œil. Passer à une alimentation fraîche peut réellement améliorer la vision, et favoriser la guérison des problèmes oculaires.Je vous partage ici quelques-uns de mes aliments préférés :• Les aliments riches en carotène – en bref : tous les légumes

orange comme la carotte ou la citrouille.• Les myrtilles – elles sont chargées d’antioxydants• Le brocoli et le chou frisé – pleins de phytonutriments sains• Les sardines – bourrées d’huiles d’oméga

Herbes médicinales

• L’astaxanthine est une sorte d’algue. Elle est chargée d’antioxydants et de phytonutriments.

• Le souci (calendula officinalis) est une source puissante de zéaxanthine, un caroténoïde important pour la santé oculaire.

• L’euphraise fournit des nutriments et a des vertus cicatrisantes et apaisantes. Pour en faire une teinture, il suffit d’ajouter 30 g de cette herbe dans de l’eau bouillante, et laisser reposer pendant au moins une heure (pour ma part, je laisse reposer pendant

une nuit entière). Puis, utilisez les gouttes pour rincer l’œil. C’est une solution très douce, donc vous pouvez l’utiliser aussi souvent que nécessaire ; 2, 3, 4 fois par jour.

• Vous pouvez aussi utiliser l’euphrasie sous sa forme homéopathique - Euphrasia officinalis 30C. Donnez 1 à 2 granules à votre chien 2 ou 3 fois par jour.

Quand voir votre vétérinaire ?Les yeux sont sensibles. Ils ne se régénèrent pas rapidement, surtout lorsqu’il y a un problème avec la cornée. C’est pourquoi je conseille toujours de parler à votre vétérinaire le plus tôt possible.

Il devient important de prendre rendez-vous s’il y a eu :• fièvre ou maladie avant le

problème oculaire• frottements, grattages de

l’œil, larmes• difficultés à garder les yeux

ouverts• risque de perforation ou

d’irritationun changement soudain

Lorsque les chiens commencent à montrer des problèmes dans la région oculaire, de nombreux propriétaires de chiens s’inquiètent – à juste titre. Cependant, si vous connaissez l’anatomie de l’œil et la cause de certains de ces problèmes les plus communs, vous pourrez y remédier plus sereinement. Vous pourrez également déterminer quand (et comment) vous pouvez traiter ces questions à la maison, naturellement.

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LA PROMENADE SILENCIEUSE

UNE PRATIQUE PEU RÉPANDUE MAIS INFINIMENT BIENFAITRICE

Ce mois-ci, nous avons eu le plaisir d’interviewer Sonia Kischkewitz – comportementaliste et auxiliaire vétérinaire spécialisée dans la clinique

du Dr vétérinaire Thierry Bedossa. Sonia est également une bénévole très

active du refuge AVA, où elle a notamment mis en place les promenades en groupe. Ses promenades sont d’ailleurs sa spécialité, puisque depuis 2006, elle propose des promenades canines éducatives. En parallèle, Sonia Kischkewitz est également formatrice au sein d’Animal University – où elle accompagne les vétérinaires et ASV pour mieux prendre en charge le bien-être des animaux en clinique vétérinaire.

Bonjour Sonia, et merci d’avoir accepté cet interview pour Chien Vie et Santé. Première question : quelles sont les erreurs les plus fréquentes que vous observez chez les personnes qui promènent leur chien ?L’erreur la plus commune est de parler trop fréquemment à son chien, et de le rappeler trop souvent. En faisant cela, la voix de l’humain devient un bruit de fond, une sorte de pollution sonore. Résultat : le chien est moins à l’écoute. À force d’avoir un humain qui lui parle tout le temps, il lui donne moins d’attention ; il a moins de rappel…

Autre erreur commune : ne pas laisser son chien renifler – parce que, par exemple, le pipi d’un autre chien c’est ‘sale’ ; on ne veut pas qu’il touche aux miettes de pain par terre… Bref, on ne laisse

pas son chien utiliser son flair pendant la balade.

Et dernière erreur qu’on aperçoit parfois : ne pas laisser son chien interagir avec les autres animaux – du moins quand tout est susceptible de bien se passer.

Donc pour résumer : on laisse son chien renifler, on ne lui parle pas sans arrêt, et du moment qu’il ne se met pas en danger, on le laisse libre. C’est donc cela le secret d’une promenade réussie ?Pour moi, une promenade réussie est une promenade qui répond aux besoins du chien en tant qu’espèce. Déjà, il faut que le chien ait suffisamment de dépense physique. Mais il doit également avoir une dépense cognitive – et c’est notamment pour ça qu’il faut le laisser renifler.

Si votre chien rentre à la maison fatigué, calme, c’est déjà un bon signe – la promenade a été efficace. Bien sûr, il faut adapter la longueur et l’intensité des exercices physiques et cognitifs à l’âge, la santé, et aux préférences de votre chien.

Il est bon d’adapter la promenade en fonction des goûts individuels de votre chien. Qu’est-ce qui lui fait le plus plaisir ? Certains chiens, très sportifs, vont aimer faire du vélo. Pour d’autres, ce sera creuser des trous. Certains chiens, très excitables, vont plutôt avoir besoin d’une promenade où il faut utiliser leur flair – ils pourront par exemple canaliser leur énergie en faisant du pistage. Ce sera plus bienfaiteur que des jeux comme le lancer de bâton, qui procurent plus d’excitation.

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J’ai une clientèle majoritairement parisienne. Mes clients ne veulent pas, par exemple, que leurs chiens se roulent dans la boue, parce qu’après, ils sont sales. C’est dommage, car il faut laisser un chien être un chien – cela inclue faire des ‘trucs de chiens’, comme se rouler dans la boue !

Mais admettons que je ne puisse pas lâcher mon chien – parce qu’il n’a pas de rappel, ou bien il n’est pas correctement sociabilisé. Il doit rester en laisse. Comment faire pour qu’il puisse quand même se dépenser suffisamment en promenade ?Premièrement, favoriser la longe plutôt que la laisse courte – ce qui laissera plus de liberté à votre chien.

N’hésitez pas à changer de lieu de promenade régulièrement, ou même de faire la même promenade, mais dans un autre sens. Parfois, plutôt que demander à votre chien de vous suivre, faites l’inverse : laissez votre chien aller où il veut, flairer ce qu’il veut, et suivez-le. Vous cassez ainsi la routine.

Allez dans des lieux olfactivement intéressants pour lui. Par exemple pour mes chiens, qui vivent à la campagne, aller en ville est une aubaine ! Ils adorent renifler un pipi de chien pendant des heures. Pour eux c’est super intéressant par rapport à la campagne.

Ensuite, pour rendre la promenade plus qualitative, il faut faire du cognitif. À défaut de pouvoir courir librement, votre chien peut se dépenser en flairant au maximum les odeurs qu’il rencontre ; variez les exercices de rappel ; lancez des jeux de piste…

Un jeu de piste ? Comment est-ce que je peux apprendre le pistage à mon chien ?Vous pouvez commencer l’apprentissage du pistage à la maison. Par exemple, vous pouvez faire chercher un objet qu’on aura au préalable associé à son jouet préféré, à une friandise… Ou même faire chercher une personne – comme

pour un cache-cache. Une fois que l’exercice est compris à l’intérieur, vous pouvez le pratiquer dehors. Cachez un objet ou un complice au préalable. Cet objet, ou personne, doit être associé à quelque chose que votre chien aime particulièrement. Des knackis, un frisbee… Au début, pour l’aider à trouver, vous pouvez mettre une friandise à chaque pas, tout au long de la piste jusque l’objet ou la personne qu’il doit trouver. Quand il le trouve, votre chien peut recevoir sa ‘super-récompense’. Au fur et à mesure, vous pouvez agrandir l’espace entre chaque friandise le long de la piste, jusqu’à ne plus en mettre du tout. Le chien aura alors pris l’habitude de suivre la trace des pas, ou l’odeur de l’objet recherché. Puis, quand votre chien aura associé l’objet ou la personne à chercher avec une récompense, vous pourrez le récompenser une fois qu’il l’a trouvé.

A contrario, il y a-t-il des jeux, ou des activités à ne pas faire lors de promenades  ? Par exemple, les jeux de balle à n’en plus finir ?Je n’aime pas imposer un cadre général de ce qu’il faut et ne faut pas faire – tout simplement parce que cela dépend de chaque chien. Certains chiens gèrent très bien les jeux de lancer, alors que d’autres vont devenir complètement addicts, n’auront aucune interaction sociale, pourront même devenir agressifs en faisant de la protection de ressource avec l’objet qu’on lance…

Néanmoins, il y a quelques écueils à éviter. Par exemple, la laisse courte en forêt – il n’y a rien de plus frustrant pour un chien que de se promener ainsi. Il faut au minimum mettre une longe à la place de la laisse, et si possible, laisser du mou

« Une promenade réussie est une promenade qui répond aux besoins du chien

en tant qu’espèce.

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lors d’une rencontre avec un congénère.

Parlez-nous de la «  promenade silencieuse ». Comment la pratique-t-on ? Quel est son intérêt ?Je vous parlais plus tôt des personnes qui parlent trop à leur chien. Lorsque j’organise des promenades collectives, je laisse un maximum de libertés aux chiens. Cela leur apporte énormément de calme et de bien-être. On ne les harcèle pas toutes les 30 secondes avec des « viens ici » ; « ne fais pas ça ».

Alors bien sûr, ce type de promenade est à adapter selon le chien. Si votre chien n’a pas de rappel, ou un bon suivi naturel, vous pouvez le faire en longe.

Avec les promenades silencieuses, on travaille le lien à l’humain ; on favorise l’attention. Ce n’est pas parce qu’on ne parle pas qu’on ne communique pas avec son chien, au contraire ! Vous pouvez lui donner de l’attention dès qu’il vous regarde ; faire des changements de direction pour travailler le suivi naturel…

Ces promenades permettent de vous reconnecter avec votre chien sans parler. De passer un moment agréable, ou vous, comme lui, allez vous ressourcer.

Vous nous avez parlé du suivi naturel – comment être sûr que mon chien me suit naturellement, et ne va pas se sauver dès que je le détache ?Tous les chiens ont un suivi naturel pendant les tous premiers mois de leur vie, car ils vont naturellement suivrent leur maman ou leur fratrie.

Dans un environnement avec peu de stimulation, il va également vous suivre à chaque changement de direction – particulièrement quand il est chiot. C’est à ce moment-là qu’il faut le travailler – après l’âge de 4 mois, cela devient plus compliqué.

Vous verrez qu’à 4 ou 5 mois, à l’adolescence, le chiot aura plutôt tendance à explorer, et s’éloignera plus. C’est notamment pour cela qu’il ne faut pas toujours attacher son chiot en se disant « je lui apprendrai le rappel quand il sera plus grand ». Au contraire, il faut profiter du

moment où le suivi naturel est fort chez le chiot pour le laisser détaché au maximum ! Profitez de cette période pour lui apprendre le rappel et le suivi naturel.

Chez le chien adulte, le suivi naturel dépend des tendances comportementales et des différents apprentissages que le chien a suivis. Souvent, le rappel et le suivi naturel demandent plus de travail chez le chien de chasse que chez le chien de compagnie.

Vous nous avez parlé des besoins d’interactions sociales chez le chien. Comment faire pour qu’une rencontre avec un autre chien lors d’une promenade se passe au mieux ?Déjà, demandez au propriétaire si le chien d’en face est bien socialisé. Si c’est un chien qui n’apprécie pas ses congénères, alors on évite.

S’il veut bien, alors vous pouvez y aller. Si vous appréhendez les rencontres, éloignez-vous lors de l’interaction, afin d’éviter une contagion émotionnelle. Faites la rencontre en liberté – ou si vous ne pouvez pas détacher votre chien, laissez du mou sur la longe. Une laisse courte peut provoquer de l’agressivité à cause de cette tension sur la laisse. En liberté, un chien qui ne souhaite pas interagir a le choix de s’éloigner – chose qu’il ne peut pas faire en laisse courte.

Si vous n’êtes pas à l’aise, vous pouvez bien sûr vous faire aider d’un professionnel pour repérer les signaux de communication.

Le plus important est que la promenade réponde aux besoins de son chien au maximum  : en dépenses physiques, cognitives, en interactions sociales… En bref : la promenade est un moment qui doit être agréable, sympa, pour créer du lien avec l’humain.

Je pense particulièrement aux citadins qui ont une vie stressante  : c’est le moment d’éteindre son téléphone : c’est ça aussi la balade silencieuse, ce n’est pas parce qu’on ne parle pas avec son chien qu’on n’est pas connecté. On passe un moment de communion avec son animal – je vous garantis que les effets sont vertueux, pour vous comme pour lui !