n° 364 le magazine des - aglouvain.be · si tu as 2 minutes, nous t’invitons à épond e à note...

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N° 364 Novembre 2013 Le Magazine des étudiants de l’UCL N° 365 Décembre 2013 Entretien : Paul Ariès de passage à LLN Actualité : retour sur le décret Marcourt Spécial Blocus …………………………… La Savate est publiée par l’AGL : Editeur Responsable : Kevin Pirotte Carte Blanche : Un hiver sans abri

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N° 364

Novembre 2013

Le Magazine des

étudiants de l’UCL

N° 365

Décembre 2013

Entretien : Paul Ariès

de passage à LLN

Actualité : retour sur le

décret Marcourt

Spécial

Blocus

……………………………

La Savate est publiée

par l’AGL :

Editeur Responsable :

Kevin Pirotte

Carte Blanche :

Un hiver sans abri

2

a

Edito

Sommaire

Le coup de cœur des présidents

Le vif du sujet

L’entretien

Dossier : le blocus

Décret Marcourt

Carte Blanche

Pour ou contre ?

A l’étranger

Micro trottoir

p. 3

p. 4

p. 6

p. 8

p. 11

p. 12

p. 13

p. 15

p. 16

Rédactrice en chef : Hélène Jane-Aluja

Equipe de rédaction : Benjamin Peltier, Merlin Gevers, Sébastien Filori Gago, Céline Lamourette, Alison Hachez, Charlotte Dudant, Daniel Magotteaux, Virginie Mouligneaux

Mise en page : Benjamin Peltier

Photos : Céline Lamourette

Remerciements : Ysaline Geels, Tanguy Massin, Paul Ariès, Olivier Malay, Louise Lambert, Charlotte de Callataÿ, Ioana Petcu, Manon Mogenet, Anaïs Zaouk, KapQuart, Gérald Renier, Justine Bleeckx, Violaine Alonso.

Tirage : 1000 exemplaires sur papier recyclé à l’imprimerie Van Ruys.

Contact : [email protected], www.aglouvain.be/savate

Que dire sinon « bonne m*** » en

cette dernière semaine de cours ou,

pour certains, cette première

semaine de blocus ? C’est parti pour

deux, trois semaines d’étude

intensive. La communauté

estudiantine se met en veille. C’est

l’heure de mettre toutes les chances

de notre côté : programme d’étude

mûrement réfléchi, alimentation

équilibrée, sommeil, sport, etc., mais

restons toujours éveillés et critiques

face aux techniques d’évaluation

ainsi qu’aux enjeux financiers,

pédagogiques et sociaux qui se

cachent derrière les examens. C’est

le dossier de ce numéro de La

Savate.

N’oublions pas non plus que Noël

approche ! N’est-ce pas là l’occasion

de se poser des questions de sens,

tout en décorant le sapin. Pourquoi

ne pas agrémenter le repas familial

d’un bon petit débat sur notre

société actuelle et sur les bonnes

résolutions à prendre pour faire de

celle-ci le reflet de nos espérances ?

L’entretien avec Paul Ariès et la carte

blanche que KAP Quart ne

manqueront pas de vous inspirer.

Alors, entre études, préparation de

Noël, famille et débats, prenons le

temps de souffler un peu en prenant

l’air, au marché de Noël, par

exemple. La Grand-Place est

particulièrement boisée, ces temps-

ci ! Cette balade concrétisera

certainement le pour ou contre de

ce numéro.

Joyeux Noël et rendez-vous en

février !

Hélène Jane-aluja Rédactrice

en chef

d’un bon petit débat sur notre

société actuelle et sur les bonnes

résolutions à prendre pour faire de

celle-ci le reflet de nos espérances ?

L’entretien avec Paul Ariès et la carte

blanche que KAP Quart ne

manqueront pas de vous inspirer.

Alors, entre études, préparation de

Noël, famille et débats, prenons le

temps de souffler un peu en prenant

l’air, au marché de Noël, par

exemple. La Grand-Place est

particulièrement boisée, ces temps-

ci ! Cette balade concrétisera

certainement le pour ou contre de

ce numéro.

Joyeux Noël et rendez-vous en

février !

Des questions ? Des réactions ? Envie

de faire partie de l’équipe ? Ecris-

nous : [email protected] !

Enquête : avis de recherche

Tu souffres d’un handicap ou d’un trouble spécifique de l’apprentissage, de

l’attention ou du comportement ? Ton avis sur l’accueil qui t’es réservé à l’UCL nous

intéresse. Si tu as 2 minutes, nous t’invitons à répondre à notre enquête qui se

trouve sur www.aglouvain.be (ou plus simple, scan le QR Code ci-contre !). Merci

Joyeux blocus et bons examens !

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Deuxièmement, le concept de Repair Café permet de voir l’objet autrement, et de reconsidérer sa valeur. Quelque chose de cassé ne perd pas tout intérêt, et peut, après réparation, durer encore longtemps. On oublie l’obsolescence programmée, le règne de l’éphémère, du nouveau perpétuel, et on se met à la réparation ! Par ailleurs, dans nos sociétés consuméristes, un tel concept est presque révolutionnaire. Réparer plutôt que jeter/racheter, c’est réduire la consommation de matières premières et d’énergie, nécessaires à la fabrication de nouveaux objets et au traitement des déchets. Tes grands-parents risquent par contre de rigoler un peu, eux ils ont fait ça toute leur vie ! Enfin, on aime l’ambiance bon enfant qui règne aux Repair café, où l’on peut discuter, rencontrer des gens, manger un petit bout ou boire un café ! Tu veux plus d’infos ? N’hésite pas à aller sur http://depakot.be ou à checker leur page Facebook ! Et parce qu’il n’y en a pas que pour les louvanistes, tu peux trouver sur ce site (www.repaircafe.be) tous les lieux et dates en Belgique.

Pantalons de guindaille déchirés ? Lampe de chevet atomisée ? Vélo crevé ? Oui, et alors? J’en rachète un(e), c’est facile ! Non ! Tu vas au Repair Café !

Organisé par le Dépakot, cet événement a lieu tous les deuxièmes mercredis du mois, au Hall Agora. L’idée ? Réparer ce qui est cassé plutôt que de le jeter, et ce, avec l’aide de pros. Tu pourras y trouver des couturiers, électriciens, des mécanos, … en somme toute l’aide dont tu as besoin pour transformer un objet inutilisable en truc qui servira encore plusieurs années! On aime bien cette idée pour plusieurs raisons. D’abord parce qu’elle fait la part belle aux compétences de tout un chacun. Dans la mouvance du « skill’s sharing », on apprend à refaire soi-même des choses sur les conseils d’autres personnes, comme coudre par exemple. Ainsi, des savoir-faire (presque) oubliés sont partagés et transmis ! Deuxièmement, le concept de Repair Café permet de voir l’objet autrement, et de reconsidérer sa valeur. Quelque chose de cassé ne perd pas tout intérêt, et peut, après réparation, durer encore longtemps. On oublie l’obsolescence programmée, le règne de l’éphémère, du nouveau perpétuel, et on se met à la réparation !

Le coup de cœur des présidents

risquent par contre de rigoler un peu, eux qui ont fait ça toute leur vie ! Enfin, on aime l’ambiance bon enfant qui règne aux Repair café, où l’on peut discuter, rencontrer des gens, manger un petit bout ou boire un café ! Tu veux plus d’infos ? N’hésite pas à aller sur http://depakot.be ou à checker leur page Facebook ! Et parce qu’il n’y en a pas que pour les louvanistes, tu peux trouver sur ce site (www.repaircafe.be) tous les lieux et dates en Belgique.

Ysaline Geels co-présidente

Le coup de crayon

Ton kot ne se prête pas trop à l’étude ? Tu cherches un endroit pour étudier ? Voici les locaux d’études mis à ta disposition :

A Louvain-la-Neuve : - du 7 au 20 décembre 2013, du lundi au vendredi de 18h15 à minuit, les week-ends et jours fériés de 8h00 à minuit, - du 21 décembre 2013 au 1er janvier 2014, tous les jours de 08h00 à minuit, - du 2 au 14 janvier 2014, du lundi au vendredi de 18h15 à minuit, les week-ends et jours fériés de 8h00 à minuit.

Les auditoires COUB 03, 04, 05, 06, 14, 15, 16, 17, Les auditoires SUD 02, 04, 05, 06, 07 et 12 à 17.

Mais comme, souvent, ce n’est pas suffisant, l’AGL ouvre les portes de la ratatouille du 19 décembre au 17 janvier (sauf le 24‐25 décembre et le 1er janvier) de 9h30 à 22h. C’est une étude gérée par des étudiants pour des étudiants, elle a donc une certaine souplesse : il ne sera pas rare que la fermeture se fasse à 1h du matin si le responsable étudiant de la tranche horaire se sent de le faire.

A Louvain-en-Woluwé : Des salles d’études seront normalement ouvertes mais les modalités exactes ne sont pas encore définies. Vérifiez le site de l’UCL pour plus d’informations.

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Le vif du sujet : décret Marcourt ? Intéressez vous à l’environnement, pas au paysage !

Que les moins youkous d’entre vous, chers lecteurs, se rassurent tout de suite, il ne s’agit nullement d’un article prétendant défendre une quelconque pulsion écologiste ou se posant en argumentaire du développement durable. Encore que… Non, il s’agit ici d’un sujet qui vous concerne directement en tant qu’étudiant et citoyen, à savoir l’avenir de notre enseignement supérieur, en Belgique francophone. Tout d’abord, commençons par une petite remise en contexte.

Un vent de panique souffle parmi les étudiants de la Communauté Française. Quelques jours plus tôt, Jean-Claude Marcourt, ministre socialiste de l’enseignement supérieur en communauté française, peut afficher son contentement : le décret paysage, « son » décret paysage (que certains nomment même décret Marcourt), a été voté après un long cheminement rempli de discussions cabinetardes, de négociations âpres et de levées de bouclier étudiantes. Enfin de certains étudiants, mais nous y reviendrons. Sans vous refaire un historique détaillé des négociations, sachez simplement que la première version d’avant projet de décret a été communiquée au début de l’année académique 2012-2013, il y a un an. Pendant un an le décret a subi des modifications, importantes sur quelques points, au gré des revendications des autorités académiques, des étudiants (certains, nous allons y venir), des partis politiques,… Finalement le décret est approuvé, voté, prêt à entrer en application. Et là, c’est le drame. Un point (c’est le cas de le dire) attire immédiatement l’attention, enclenchant avalanches de réactions plus indignées les unes que les autres et mise en ligne de pétition demandant que cette modification affreuse, ignoble, inconsidérée soit retirée. Le tout de concert avec une opposition MR virulente à l’égard de ce décret en général et de cela en particulier.

d’avant-projet de décret a été communiquée au début de l’année académique 2012-2013, il y a un an. Pendant un an le décret a subi des modifications importantes, sur quelques points, au gré des revendications des autorités académiques, des étudiants, des partis politiques,…

Passage au 10 sur 20… Finalement le décret a été approuvé, voté, prêt à entrer en application. Et là, c’est le drame. Un point (c’est le cas de le dire) attire immédiatement l’attention, enclenchant avalanches de réactions plus indignées les unes que les autres et mise en ligne de pétitions demandant que cette modification affreuse, ignoble, inconsidérée soit retirée. Le tout de concert avec une opposition MR virulente à l’égard de ce décret en général et de cela en particulier. Cela ? S’agit-il de la déstructuration progressive de l’année d’étude, avec tous les risques pédagogiques que cela entraine ? S’agit-il d’une mise en garde sur le droit de regard et de « recommandation » du monde économique sur l’enseignement supérieur ? Ou peut être d’une indignation face à la lasagne administrative qui va être créé avec des objectifs aussi flou que l’esprit d’un étudiant un lendemain de guindaille ?

lasagne administrative qui va être créée avec des objectifs aussi flous que l’esprit d’un étudiant le lendemain d’une guindaille ? Et bien non, tout cela se concentre sur un article, celui stipulant que désormais l’année d’étude en enseignement supérieur (universités, hautes-écoles et écoles supérieures des arts) sera réussie à condition d’obtenir 10/20 pour l’ensemble de ses cours et 10/20 de moyenne globale, alors qu’avant la moyenne était fixée à 12/20. Enfer et damnation, le ministre veut niveler par le bas ! Comprenez bien mon propos, il ne s’agit nullement de défendre bec et ongle cette mesure, ni d’arrêter le débat en considérant les détracteurs comme d’affreux élitistes. Il s’agit pour moi de remettre les choses dans deux contextes différents, se rapportant à deux aspects de la question qui se rejoignent : l’utilité de la mesure elle-même et la mobilisation contre celle-ci.

… un réel problème ? Tout d’abord une brève explication du principe qui a conduit à adopter cette mesure : il s’agissait d’harmoniser les seuils de réussite des cours et de l’année, afin d’avoir un système plus homogène, plus cohérent (selon les défenseurs de cette mesure). De plus, cela était cohérent (pour ne pas dire indispensable) avec la déstructuration de l’année d’étude entamée par le décret paysage. Cette harmonisation, le mouvement étudiant dans son ensemble y était globalement favorable (en ce compris l’Assemblée Générale des étudiants de Louvain et la Fédération des Etudiants Francophones). Se pose donc la question du seuil de réussite : le « monter » à 12 ou le « descendre » à 10 ? Question cruciale. Pour certains, elle implique en réalité de prendre en compte plusieurs facteurs qui répondent assez bien aux critiques les plus souvent entendues. Dire que cela va niveler la réussite vers le bas, c’est

après un long cheminement rempli de discussions cabinetardes, de négociations âpres et de levées de bouclier étudiantes. Enfin de certains étudiants, mais nous y reviendrons. Sans vous refaire un historique détaillé des négociations, sachez simplement que la première version d’avant projet de décret a été communiquée au début de l’année académique 2012-2013, il y a un an. Pendant un an le décret a subi des modifications, importantes sur

Mobilisation à l’UCL en décembre 2012 contre la première version du décret

progressive de l’année d’étude, avec tous les risques pédagogiques que cela entraine ? S’agit-il d’une mise en garde sur le droit de regard et de « recommandation » du monde économique sur l’enseignement supérieur ? Ou peut être d’une indignation face à la lasagne administrative qui va être créé avec des objectifs aussi flou que l’esprit d’un étudiant un lendemain de guindaille ? d’avant projet de décret a été

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Article réalisé par Tanguy Massin

en réalité de prendre en compte plusieurs facteurs qui répondent assez bien aux critiques les plus souvent entendues. Dire que cela va niveler la réussite vers le bas, c’est considérer que les professeurs cotent de manière purement arithmétique, évaluant le simple pourcentage de connaissances ingurgitées par l’étudiant. Si cela peut se vérifier avec certains types d’interrogations (pensons aux QCM…), cette affirmation est vite nuancée lors d’une évaluation plus « libre » (examen oral, question ouverte,…). La cote est en effet attribuée par rapport à un seuil de réussite, actuellement fixé à 12. L’exemple du médecin qui n’aurait réussi « qu’avec un 10 » (comprenez : qui connait 50% de sa matière) est souvent utilisé par les détracteurs du 10. Pensez vous vraiment qu’un médecin réussissant avec un 12 actuellement ne connait que 60% de sa matière ? Seriez-vous réellement rassurés de vous faire opérer par un chirurgien ayant eu 60% de connaissances nécessaires ? Non, bien sur. Les professeurs donnent un 12 (actuellement) lorsque le cours est considéré comme assimilé. Dorénavant, ils devront noter cette même performance par un 10. Passons à un autre argument : nos étudiants seront déforcés sur le marché de l’emploi et dans le cadre d’échanges avec d’autres universités. Cela est totalement faux pour la partie académique, étant donné que les tables de correspondances de cotes sont déjà adaptées en fonction des pays (rappelons que de nombreux pays utilisent déjà le 10/20, d’autres des systèmes de cotations abstraites,…). Il « suffira » donc que ces correspondances soient adaptées, et elles ne manqueront pas de l’être dans un futur plus ou moins proche. Même chose pour l’embauche, une « mise à niveau » se fera de manière automatique avec le temps. Et c’est peut-être là où le bat blesse le plus : c’est ce temps d’adaptation qui risque de « sacrifier » (le mot est exagérer à dessein) une partie des étudiants le temps que les académiques et les institutions d’enseignement étrangères

exagéré à dessein) une partie des étudiants, le temps que les académiques et les institutions d’enseignement étrangères s’adaptent. Enfin, et c’est le dernier argument que je développerai : cela donnerait une mauvaise image, un mauvais signal, celui d’un nivellement par le bas. Les arguments expliqués plus haut démontrent que ce ne sera pas le cas, seul reste donc la « symbolique des chiffres ». Assez pour justifier une telle mobilisation ? Parlons-en de cette « mobilisation ». Elle a été symbolisée par la pétition lancée par Mauranne Crespin et a fait le « buzz » au point de valoir à sa créatrice l’honneur d’être invitée sur les plateaux télévisés. Loin de moi la volonté de contester à des étudiants (ni à qui que ce soit) le droit à s’indigner et à se mobiliser contre quoi que ce soit, au contraire, je l’encourage vivement. Ce qui me gêne plus, c’est le sujet et le timing de cette mobilisation et ce qu’elle n’aborde pas. J’ai expliqué pourquoi je ne pensais pas qu’il s’agissait là d’une mesure totalement destructrice et néfaste, mais le plus important est surtout ce qu’il y a d’autre dans ce décret. Le résumer en une mesure c’est faire l’impasse sur de nombreux changements qui sont bien plus préjudiciables à un enseignement supérieur de qualité et que j’ai déjà en partie énumérés : déstructuration de l’année d’étude qui pourrait à terme nuire à la cohérence pédagogique des programmes d’études, mise en place de pôles géographiques à l’étendue incohérente par rapport à leurs missions, insertion de plus en plus poussée du milieu économique dans les décisions concernant l’enseignement supérieur, absence totale de réflexion sur le financement de l’enseignement supérieur alors qu’il s’agit (de l’aveu même du ministre Marcourt) du problème le plus criant de notre enseignement, lasagne administrative mélant pôles, interpôles et une coupole globale… Quant au timing, il intervient très, trop, tard pour être pleinement efficace, c'est-à-dire quand le décret a été voté. sont les papas. Mais on pourrait

mise en place de pôles, insertion de plus en plus poussée du milieu économique dans les décisions concernant l’enseignement supérieur, absence totale de réflexion sur le financement de l’enseignement supérieur (alors qu’il s’agit, de l’aveu même du ministre Marcourt, du problème le plus criant de notre enseignement), lasagne administrative,… Quant au timing, le décret intervient très, trop, tard pour être pleinement efficace. Et pourtant, une mobilisation avant l’adoption du décret a eu lieu. Elle fut même plutôt bien relayée dans les médias, conduite par les délégués et représentants étudiants de la Fédération des Etudiants Francophones et des Conseils Etudiants locaux, avec comme point culminant, la journée du 28 mars 2013, durant laquelle différentes actions furent menées dans toute la Belgique, avec une attention toute particulière au décret paysage en communauté française, sous le slogan « un enseignement de qualité pour tous ». Pourquoi un tel « buzz » parmi les étudiants lambdas n’a-t-il pas eu lieu à ce moment ? La faute aux étudiants qui ne s’y sont pas intéressés, jusqu’à ce qu’il en soit trop tard ? La faute au manque de propositions intéressantes avec un véritable engagement de la part des étudiants ? La faute au mouvement étudiant qui n’a pas su communiquer et mobiliser les étudiants, pour diverses raisons ? Le tout, probablement. Gageons que cela poussera les étudiants à s’impliquer davantage et le mouvement étudiant à continuer son travail de vulgarisation, d’explication et de mobilisation qu’il tente actuellement de faire.

Le Ministre Marcourt

lancée par Mauranne Crespin et a fait le « buzz » au point de valoir à sa créatrice l’honneur d’être invitée sur les plateaux télévisés. Loin de moi la volonté de contester à des étudiants (ni à qui que ce soit) le droit à s’indigner et à se mobiliser contre quoi que ce soit ! Au contraire, je l’encourage vivement. Ce qui me gêne plus, c’est le sujet et le timing de cette mobilisation et ce qu’elle n’aborde pas. J’ai expliqué pourquoi je ne pensais pas qu’il s’agisse là d’une mesure totalement destructrice et néfaste, mais le plus important est surtout ce qu’il y a d’autre dans ce décret. Le résumer en une mesure, c’est faire l’impasse sur de nombreux changements qui sont bien plus préjudiciables à un enseignement supérieur de qualité et que j’ai déjà en partie énumérés : déstructuration de l’année d’étude, qui pourrait à terme nuire à la cohérence pédagogique des programmes d’études, mise en place de pôles géographiques à l’étendue incohérente par rapport à leurs

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1. Le MEDEF est le Mouvement des entreprises de France, une organisation patronale.

L’entretien : Paul Aries

« Créer des modes de vie qui peuvent répondre aux crises actuelles »

Politologue, essayiste, rédacteur en

chef du mensuel les Z’indigné(e)s,

Paul Ariès se définit comme

objecteur de croissance et

amoureux du bien vivre. Il est en

effet l’un des porte-paroles du

mouvement de la décroissance en

France. De passage à Louvain-la-

Neuve, il a accepté de nous

rencontrer.

Les étudiants : Actuellement, les divers mouvements sociaux, écologiques, politiques, etc. qui s’opposent au modèle croissantiste libéral proposent des analyses éclectiques des crises que nous traversons. Le tissu associatif du développement durable n’est pas fortement lié aux partis écologistes, par exemple. Cela relève-t-il d’un manque de cohérence au sein de ces mouvements ? Une union entre ses forces serait-elle souhaitable ?

P. A. Je ne pourrais pas formuler une réponse générale, ce n’est pas à moi de le faire. C’est à chacun, à chaque mouvement d’inventer son cheminement et son positionnement. Je peux cependant expliquer comment nous, au niveau notamment du nouveau mensuel Les Z’indigné(e)s, ex-Sarkophage, essayons de nous positionner. Pour nous, l’essentiel est de travailler à la convergence de ces forces sociales, écologiques et politiques, sans avoir le fétichisme du vocabulaire. Moi, je suis partisan de la gratuité des services publiques et des biens communs : gratuité des transports en commun, de l’eau vitale, des services funéraires, etc., mais j’ai un certain nombre de copains qui font des bonds s’ils entendent parler de gratuité. Ils préfèrent parler de liberté d’accès. C’est parfait ! La liberté d’accès aux services publics me convient tout autant que la gratuité des services publics ! Je n’ai pas le fétichisme du vocabulaire. Je

en commun, de l’eau vitale, des services funéraires, etc., mais j’ai un certain nombre de copains qui font des bonds s’ils entendent parler de gratuité. Ils préfèrent parler de liberté d’accès. C’est parfait ! La liberté d’accès aux services publics me convient tout autant que la gratuité des services publics ! Je n’ai pas le fétichisme du vocabulaire. Je pense simplement que c’est effectivement la rencontre de ces mouvements, qu’ils soient sociaux, écologiques ou politiques qui permettra un changement global et abouti de la société.

Les étudiants : Pour qu’une convergence soit possible, ces différentes forces sont sans aucun doute tenues d’avoir un objectif commun. Que penser des mouvements qui, tout en restant dans une logique de croissance économique, tentent honnêtement de réduire notre impact écologique sur la planète, grâce au développement durable, notamment ?

P. A. Dès le départ, j’ai fait partie de

ceux qui se sont opposés au

développement durable, car le

développement durable est non

seulement, comme le dit Serge

Latouche, un oxymore, mais qu’en

économique, tentent honnêtement de réduire notre impact écologique sur la planète, grâce au développement durable, notamment ?

P. A. Dès le départ, j’ai fait partie de ceux qui se sont opposés au développement durable, car le développement durable est non seulement, comme le dit Serge Latouche, un oxymore, mais qu’en plus le développement durable permet de polluer un peu moins pour pouvoir polluer plus longtemps. Il trouve une expression fantastique dans le bouquin Besoin d’air, de Laurence Parisot, l’ancienne présidente du MEDEF1. Ce que Laurence Parisot nous dit, c’est que « peu de croissance pollue, beaucoup de croissance dépollue ». Voilà ce qu’est l’idéologie du développement durable et c’est exactement la raison pour laquelle je n’éprouve aucune sympathie à son égard. Cependant, je dois, par honnêteté, avouer que j’ai un certain nombre de copains, de copines, qui se reconnaissent dans l’idéologie du développement durable et avec qui je partage plus de combats qu’avec

Nom : Paul Ariès Nationalité : Française

Age : 54 ans

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égard. Cependant, je dois, par honnêteté, avouer que j’ai un certain nombre de copains, de copines, qui se reconnaissent dans l’idéologie du développement durable et avec qui je partage plus de combats qu’avec certains décroissants. Je préfère agir aux côtés de quelqu’un qui se dit du développement durable et qui agit pour la réduction du temps de travail, qui soutient le mouvement des indignés, qui défend la gratuité des services publics, qui défend l’idée d’un revenu minimal, même sans emploi, couplé à un revenu maximal autorisé, que, par exemple, le journal La décroissance qui assure effectivement des positions que je ne partage pas. Même si je pense sincèrement qu’il faut remettre en cause le mythe de la croissance salvatrice. Même si je crois qu’il y a un certain nombre de vérités qu’il ne faut cesser de répéter, comme le fait qu’à l’échelle mondiale, à partir du 22 août, nous avons consommé tout ce que la planète produit en un an. Depuis cette date, nous vivons sur ses ressources, à crédit. Mais attention : ce chiffre, qui est une moyenne, est insuffisant ! Il serait bien plus pertinent de préciser ! L’Overshoot day d’un Américain se situe mi-février, un Allemand, mi-mars et un Français, je suppose qu’un Belge ne doit pas en être loin, mi-avril. C’est-à-dire que tout ce que l’on produit et tout ce que l’on consomme après le mois d’avril, c’est au détriment des plus pauvres et des générations futures, c’est-à-dire ceux qui n’ont pas la parole. Mais j’ajouterais immédiatement que, pour moi, la décroissance, l’objection de croissance, l’écologie politique, l’anti-productivisme - peu importe le vocabulaire - ce n’est pas l’austérité. Finalement, proposer de rester dans la même société, dans les mêmes logiques, en appelant les gens à se serrer la ceinture un peu, beaucoup, passionnément ou à la folie, c’est sacrément manquer d’imagination. Le capitalisme c’est non seulement un système économique qui repose sur les lois de l’argent, du travail et du pillage des ressources, mais c’est aussi un style de vie. Cela nous rend optimistes en fait, de penser qu’il y a d’autres modes de vie possibles.

L’Overshoot day d’un Américain se situe mi-février, un Allemand, mi-mars et un Français, je suppose qu’un Belge ne doit pas en être loin, mi-avril. C’est-à-dire que tout ce que l’on produit et tout ce que l’on consomme après le mois d’avril, c’est au détriment des plus pauvres et des générations futures, c’est-à-dire ceux qui n’ont pas la parole. Mais j’ajouterais immédiatement que, pour moi, la décroissance, l’objection de croissance, l’écologie politique, l’anti-productivisme - peu importe le vocabulaire - ce n’est pas l’austérité. Finalement, proposer de rester dans la même société, dans les mêmes logiques, en appelant les gens à se serrer la ceinture un peu, beaucoup, passionnément ou à la folie, c’est sacrément manquer d’imagination. Le capitalisme c’est non seulement un système économique qui repose sur les lois de l’argent, du travail et du pillage des ressources, mais c’est aussi un style de vie. Cela nous rend optimistes en fait, de penser qu’il y a d’autres modes de vie possibles.

Les étudiants : Quels sont les changements fondamentaux à apporter à notre société, afin qu’elle corresponde à un modèle qui tendrait vers la réduction des inégalités sociales ?

productivisme, qui entraine la croissance, très schématiquement.

P. A. Je crois que, ce qui est important, c’est de se porter sur tous les fronts, ou du moins de laisser chacun se centrer sur la problématique qui lui semble essentielle. Si certains considèrent que le consumérisme se trouve en cœur de notre crise sociétale, qu’ils s’engagent d’abord dans l’anti-consumérisme ! Ça ne peut pas faire de mal. Si d’autres, selon d’autres modèles théoriques, pensent que ce qui est au cœur de notre société, c’est la production, qu’ils remettent en cause le mode de production ! Ça ne peut pas faire de mal. J’ai été l’un des acteurs du mouvement antipub en France et je continue à penser que c’est un combat indispensable ! Dans le mensuel franco-belge Les Z’indigné(e)s, une page est systématiquement consacrée à l’association de résistance à l’agression publicitaire. Mais j’ai vu comment une partie du mouvement antipub a évolué en se positionnant en en directeur de conscience : « On va apprendre aux gens à se passer de ce qu’ils n’ont pas ». Ce discours de donneur de leçon qu’intellectuellement je condamne, m’insupporte épidermiquement. Je préfère partir du postulat que les gens sont moins bêtes que désespérés, les gens sont moins manipulés qu’angoissés. Et donc notre boulot aujourd’hui n’est pas de tenir ce vieux discours avant-gardiste : « Nous sommes porteurs de la vérité et nous vous l’apportons ». Non ! Notre boulot, c’est de développer notre capacité à inventer d’autres dissolvants d’angoisse que ceux du capitalisme.

apporter à notre société, afin qu’elle corresponde à un modèle qui tendrait vers la réduction des inégalités sociales ?

P. A. Le changement qui s’impose est de passer d’un raisonnement uniquement quantitatif à un raisonnement qualitatif. Il ne faut pas que la décroissance soit la face opposée de la croissance. C’est ce changement qui permettra la diminution de notre empreinte sur la planète. C’est très positif et stimulant, finalement, de créer des modes de vie qui peuvent répondre aux crises actuelles autrement que par l’austérité.

Les étudiants : Afin d’atteindre ce nouveau modèle de vie, ne faudrait-il pas prioritairement éveiller la population à l’impact de sa consommation ? Car enfin, c’est le consumérisme qui entraine le productivisme, qui entraine la croissance, très schématiquement.

s’inscrire aux examens ou encore l’ajournement. Ce n’est qu’en dernière instance que le plagiat

Article transcrit par Hélène Jane-Aluja

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Le froid est là, les premiers flocons de neige saupoudrent le paysage ; l'hiver s'installe. Voilà que les bonnets et écharpes en tout genre fleurissent un peu partout tandis que dans l'esprit de tous les étudiants, une idée s'immisce ; le blocus arrive à grands pas. Mais que dois-je faire pour l'affronter ? Se demandent-ils. Dois-je prier toutes les divinités de cette Terre ou dévaliser la pharmacie du coin ? A chacun sa technique, dirons-nous, mais quelques conseils sont toujours utiles à recevoir... BlbksAvant toute chose – avant Blbksmême de pouvoir songer au Blbik blocus –, il est utile de s'assurer de s'être constitué un outil de travail digne de ce nom. Il est peu recommandé d'utiliser la synthèse de Georges, tout en tentant de déchiffrer vos propres notes et ce, avec le syllabus perché sur le haut du crâne. En effet, le plus simple reste le document unique que vous avez vous-même retravaillé ; vous savez où vous devez étudier et retiendrez mieux vos propos que ceux de votre pote de cours.

BlbksIll est conseillé de pratiquer Blbkisouvertement la chasse au Blbiksstress. Maintenant que vous avez de quoi travailler, il faut bien sûr vous mettre à étudier ; cependant, vous tuer à la tâche serait inutile car les morts ne reçoivent pas de diplôme - jusqu'à preuve du contraire. N'oubliez donc pas de vous détendre avec quelque chose où votre cerveau pourra se déconnecter un peu – évitez tout de même de vous retrouver à étudier entre vos pauses, à moins que les vacances d'été vous semblent être une belle saison pour revoir vos cours. Et surtout ; partez positifs. Avec un moral d'acier et un mental de super héros, vous améliorez à coup sûr votre confiance en vous et

une belle saison pour revoir vos cours. Et surtout ; partez positifs. Avec un moral d'acier et un mental de super héros, vous améliorez à coup sûr votre confiance en vous et limiterez les occasions que le stress aura de vous assaillir.

BlbrsNN'oubliez pas qu'avant d'être Blbks étudiant, vous êtes humain. BlbklisVotre corps risque très certainement de vous rappeler que quatre heures de sommeil par nuit ne lui plaît que moyennement et que la malbouffe, il commence à en avoir ras-le-bol. Pour éviter la terrible vengeance du contrecoup corporel, il est donc conseillé de surveiller votre alimentation, de prendre le temps d'avoir des repas et surtout de passer une bonne nuit. Il est conseillé pour cela de stopper toute étude et toute activité excitante comme l'ordinateur, les jeux vidéo, ... une demi-heure avant le coucher. Tentez également le petit rituel du soir pour vous aider à vous endormir ; un chapitre de votre livre préféré, une séance de yoga, ... quelque chose qui indiquera clairement à votre être que maintenant, il est temps de dormir.

clairement à votre être que maintenant, il est temps de dormir.

BlbksNFinalement, peut-être que BlbksNvous connaissez déjà tous ces BlbksNconseils car vous n'êtes pas à votre premier coup d'essai ou avez écouté les précieux conseils de vos amis expérimentés. Cependant, il existe des infrastructures officielles qui ont des chances de pouvoir vous aider telles que le Point de Repère, L'équipe santé du service d'aide aux étudiants où les entretiens individuels sont gratuits ou encore le soutien psychologique que l'UCL met en place. Dans tous les cas, si vous vous sentez dépassé, n'hésitez jamais à en parler autour de vous ! Nous sommes tous dans la même galère, alors ; bonne merde à tous !

Le Dossier de la rédac’ : Spécial Blocus et examens

Avis de tempête : blocus sur le campus !

Article réalisé par Céline Lamourette

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En 1988, André Antibi, professeur français, voyant l’importance du taux d’échec des étudiants autour de lui, a pris le temps de réfléchir aux finalités des examens. Comment se faisait-il que les taux d’échec de nos universités restaient constants (et élevés pour la première année) depuis tant d’années, alors qu’en parallèle, des pays comme la Finlande connaissaient des taux de réussite énormes en comparaison, et presque aucun redoublement?

Il a découvert un concept interpellant qui pourrait expliquer la raison de cette différence : la constante macabre. Sa constatation, c’était que la plupart des professeurs adaptaient la difficulté de leurs examens et la sévérité de leur correction en fonction de la qualité moyenne des réponses des étudiants… et allaient jusqu’à viser, volontairement ou inconsciemment, un certain taux de réussite, une «constante invariable». Il en dérivait que leur conception de la «qualité» d’un cours était fortement liée à sa «difficulté» : «si cet examen est dur à réussir, c’est que la matière est complexe, donc le cours est exigeant, de qualité».

« … la plupart des professeurs […] allaient

jusqu’à viser […] un certain taux de réussite,

une constante invariable. »

Mais si l’on pose la question différemment, le lien entre taux de réussite et qualité de l’enseignement n’apparait pas si évident que ça. Un cours pour lequel 50% de l’auditoire réussit n’est pas nécessairement de meilleure qualité que celui que réussissent 80% des étudiants. Un investissement pédagogique, un bon encadrement, des mesures d’aide à la réussite et une évaluation pensée et conçue intelligemment peuvent permettre à plus d’étudiants d’arriver au niveau requis pour réussir… Et donc, très souvent, l’on

Parmi les mesures qu’il a mises en place, une liste de questions d’examen a été proposée à l’avance aux étudiants, et a été analysée en cours pour s’assurer qu’elles soient bien comprises, avant d’en utiliser certaines lors de l’évaluation. Cette révision de la matière a non seulement fait augmenter le taux de réussite pour un niveau d’exigence resté constant, mais a également permis aux étudiants de faire plus de liens entre les différentes parties de la matière et de pouvoir mieux la maîtriser…

L’on peut d’ailleurs aller plus loin, en imaginant un système de questions d’examen formulées par les étudiants et débattues en cours pour que leur formulation soit la plus juste possible ; ou un système

en imaginant un système de questions d’examen formulées par les étudiants et débattues en cours pour que leur formulation soit la plus juste possible ; ou un système mixte d’auto-évaluation et de peer reviewing («évaluation par les pairs»)…

En plus d’augmenter le taux de réussite, ces méthodes inciteraient les étudiants à apprendre collectivement à analyser le contenu d’une question d’examen et à exercer leur esprit critique !

« … au contraire, un cours de qualité est celui

qui permet à un maximum d’étudiants

d’atteindre le bon niveau. »

Pour conclure, avant de se demander quelle modalité d’évaluation mettre en place, il est important de savoir à quoi elle sert : Quelle est la finalité de nos examens? Que recherchent les professeurs quand ils les préparent? Si l’on considère que l’enseignement doit former et non sélectionner, qu’il ne doit pas être un lieu d’élitisme faisant le tri entre les «aptes» et les «inaptes» mais un espace de démocratisation et d’émancipation où un maximum de personnes apprennent à dépasser des limites qu’ils n’auraient pu franchir seules, lutter contre la constante macabre devient une nécessité pour nos universités.

L’évaluation, une sélection?

encadrement, des mesures d’aide à la réussite et une évaluation pensée et conçue intelligemment peuvent permettre à plus d’étudiants d’arriver au niveau requis pour réussir… Et donc, très souvent, l’on pourrait penser que, au contraire, un cours de qualité est celui qui permet à un maximum d’étudiants d’atteindre le bon niveau.

C’est ce qu’a tenté de mettre en place ce professeur, en développant une méthodologie d’évaluation particulière visant à améliorer la compréhension de la matière par un maximum d’étudiants. Parmi les mesures qu’il a mises en place, une liste de questions d’examen a été proposée à l’avance aux étudiants, et a été analysée en cours pour s’assurer qu’elles soit bien comprise, avant d’en utiliser certaines lors de l’évaluation. Cette révision de la matière a non seulement fait augmenter le taux de réussite pour un niveau d’exigence resté constant, mais a également permis aux étudiants de faire plus de liens entre les différentes parties de la matière et de pouvoir mieux la maîtriser…

Article réalisé par

Merlin Gevers

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Parés pour la session ? Le temps passe très vite. Nous sommes déjà en S14 et, dans quelques semaines, nous nous trouverons face à nos copies d’examens. C’est une période très chargée pour la plupart des étudiants qui se retrouvent débordés, face à leurs 30 crédits de cours qu’ils doivent présenter, dans un délai de 15 jours.

Avons-nous des devoirs en examens? Notre premier devoir est de se renseigner sur le contenu du Règlement général des études et des examens (disponible sur le portail de l’UCL), afin de savoir ce qui nous est permis et interdit de faire durant cette période. Sachez que, lors de notre inscription à l’UCL, nous avons tous accepté ce règlement.

Par exemple, il est possible d’être accusé de tricherie si nous nous servons d’un GSM pour vérifier l’heure lors d’un examen, ou encore d’être refusé à un examen si nous ne disposons pas la carte étudiante ou la carte d’identité. Bien que la loi belge dise que nul ne peut demander à un tiers de montrer sa carte d’identité sans en avoir le droit, le règlement le stipule. Un autre devoir est de respecter le travail des autres, de ne pas faire de bruit et d’arriver à l’heure.

… et des droits ? Oui, nous avons des droits ! L’article 58 du Règlement des examens dit que nous pouvons répartir nos examens entre les trois sessions pour autant que nous ne nous inscrivions pas plus de deux fois à un même examen au cours d’une même année académique. Une exception est faite, à l’article 60, pour les étudiants en Bac1, qui peuvent passer leurs examens du premier quadrimestre trois fois. Mais attention : personne ne peut garantir que les horaires de la session de juin équilibreront bien les examens du premier quadri avec ceux du second. Faire le choix délibéré de reporter des examens comporte des risques certains. C’est à chacun de juger si le jeu en vaut la chandelle afin d’alléger la session de janvier ou

Droits et devoirs de l’étudiant en examen

Article réalisé par

Ioana Petcu

autre devoir est de respecter le travail des autres, de ne pas faire de bruit et d’arriver à l’heure.

… et des droits ? Oui, nous avons des droits ! L’article 58 du Règlement des examens dit que nous pouvons répartir nos examens entre les trois sessions pour autant que nous ne nous inscrivions pas plus de deux fois à un même examen au cours d’une même année académique. Une exception est faite, à l’article 60, pour les étudiants en Bac1, qui peuvent passer leurs examens du premier quadrimestre trois fois. Mais attention : personne ne peut garantir que les horaires de la session de juin équilibreront bien les examens du premier quadri avec ceux du second. Faire le choix délibéré de reporter des examens comporte des risques certains. C’est à chacun de juger si le jeu en vaut la chandelle afin d’alléger la session de janvier ou celle de juin !

Les modalités d’examens ainsi que la cotation doivent être communiquées avec clarté. Lors de l’examen, nous avons le droit de savoir quel est le poids de chaque question.

La session d’examens ne se passe pas toujours au mieux. Il n’est malheureusement que trop fréquent de rater un examen. Si vous avez des

La session d’examens ne se passe pas toujours au mieux. Il n’est malheureusement que trop fréquent de rater un examen. Si vous avez des contestations fondées à formuler, tournez-vous vers le professeur de la matière concernée, ensuite vers le Président du Jury et, en dernier recours, vers le Doyen ou le Vice-doyen. Sachez que l’AGL peut vous accompagner dans de telles démarches.

Petit conseil, n’hésitez pas à demander une consultation de vos copies d’examens ainsi qu’un feedback afin que vous puissiez prendre connaissance des améliorations à apporter.

Je vous souhaite beaucoup de chance et de courage pour vos examens,

Une affiche de l’AGL, présente dans

plusieurs halls de faculté, t’explique

plus en détails tes droits en

examen. N’hésite pas à aller la

consulter !

Tu peux la trouver sur le site de

l’AGL : www.aglouvain.be

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Structuration géographique Le décret transforme radicalement le paysage de l’enseignement supérieur. Les trois Académies actuelles (qui regroupent les hautes écoles et les universités en réseaux) vont être supprimées au profit d’une structure à trois étages : l’ARES (Académie de Recherche et d’Enseignement Supérieur) sera l’organe unique de coordination de l’enseignement et de la recherche dans le supérieur. Cinq pôles seront également créés, sur une base géographique. Ils auront pour but de promouvoir les collaborations entre établissements, ou de mutualiser une série d’infrastructures : bibliothèques, par exemple. Les zones interpôles sont au nombre de trois, elles visent à susciter des projets d’aide à la réussite et à proposer des évolutions dans l’enseignement supérieur de type court. A la base de cette structure, on retrouvera tous les établissements.

Inscription et admission Marcourt rend les procédures d’inscription plus lourdes, permettant à un établissement de refuser une inscription si celle-ci ne respecte pas les dispositions du règlement des études. Un autre changement à noter est l’impossibilité pour un établissement de refuser une inscription si l’étudiant a déjà versé 10% du minerval au 31 octobre, il devra alors payer le complément avant le 4 janvier. Le décret introduirait-il ici la possibilité de mettre en place l’échelonnement du minerval (c'est-à-dire son payement en plusieurs tranches) ? …

Déstructuration de l’année d’études Le changement le plus radical concerne la déstructuration de l’année d’études. Finis, la BAC2 ou BAC3 avec des cours communs à tous les étudiants de la même année : dorénavant, seule la BAC1 sera constituée d’un ensemble de cours communs à tous les étudiants du même auditoire. Après sa première année, l’étudiant devra d’abord se réinscrire aux cours qu’il n’aurait pas réussis ; puis ajoutera à son année des cours (parmi ceux qu’il lui reste à réussir pour valider son baccalauréat ou son master) pour atteindre un total de 60 crédits (il devra bien sûr respecter les prérequis et corequis nécessaires). Dans les faits, un étudiant dans sa deuxième année d’études pourrait donc repasser des crédits de première qu’il n’aurait pas réussis, et s’inscrire à des cours qui précédemment étaient en deuxième ou troisième. Exception, la BAC1 reste cependant la même qu’actuellement. Pour la réussir et passer dans le système de programme plus «souple», l’étudiant devra réussir minimum 45 crédits. De plus, un étudiant qui raterait sa première année (donc en réussirait moins de 45 crédits) pourra remplacer 5 crédits de cours par 5 crédits de cours d’aide à la réussite. Des carences importantes… Ce décret transforme donc profondément l’enseignement supérieur en y imprimant des tendances lourdes : organisation géographique, renforcement des coopérations, modularisation et personnalisation de l’année d’étude… et absence de la question du financement. Nous avons voulu vous synthétiser ici sans être exhaustifs les principaux changements du décret concernant les étudiants, un décret dont on remarque qu’il comprend une série de manquements. Par exemple, le décret n’explique pas quand un étudiant sera «finançable» (donc quand il pourra s’inscrire et quand il ne le pourra pas) par la Communauté française sous les nouvelles règles. La question du minerval est aussi appelée à être révisée très bientôt. De façon plus générale, il est dommage qu’un décret aussi ambitieux ne se soit pas attaqué au problème le plus grave qui mine la qualité et l’accessibilité de l’enseignement supérieur : celle de notre sous-financement chronique, qui s’amplifie chaque année. Affaires à suivre…

Article réalisé par Charlotte de Callataÿ, Hélène jane-Aluja et Merlin Gevers

Le décret Marcourt est passé : quels changements pour les étudiants?

Début novembre, le Parlement de la Communauté française a voté le décret dit «paysage», qui constitue une des transformations les plus profondes de notre enseignement supérieur depuis 10 ans. L’UCL planche actuellement sur les modalités de son application, nous pouvons dores et déjà vous en fournir un aperçu.

Augmentation des langues ; suppression de l’année passerelle Le ministre a voulu augmenter le nombre de cours donnés en langue étrangère : en BAC, on passe d’un maximum de 20% (sans rien en BAC1) à 25% (y compris en BAC1). Les années préparatoires aux masters sont appelées à disparaitre en 2017, elles seront remplacées par des cours ajoutés au programme de master. Conséquence : l’ancienne année de remise à niveau, souvent plus légère en termes de crédits, est remplacée par une année où on s’inscrit directement à 60 crédits (cours de remise à niveau + cours de master).

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Carte Blanche : Un hiver sans abris

Le mercure est un métal liquide et extrêmement toxique dont le volume est fonction de la température. Sa « chute » en période hivernale symbolise généralement l’arrivée des fêtes de fin d’année. Il signifie aussi pour certains l’arrivée du blocus, et suscite pour d’autres l’intérêt aux problèmes de logement pour les sans-abris, problématique existant pourtant tout le reste de l’année.

L’hiver passé, un abri de nuit avait été ouvert par la commune d'Ottignies-Louvain-la-Neuve pour une période de trois mois. Les portes s’ouvraient à 20h et se refermaient aussitôt. Le lendemain matin les lits devaient être vidés à 8h. Ce genre de règles strictes s’avère être indispensables pour la bonne gestion de l’endroit et pour la qualité des services proposés. Malheureusement, un tel centre d’accueil rencontre maints obstacles, principalement dus à la population fréquentant les lieux et à l’absence du budget nécessaire pour un encadrement et une sécurité adéquate, ainsi que la maintenance des conditions d’hygiène. On notera que le budget tient compte du paiement d’un local ainsi que de son entretien, du matériel et mobilier nécessaire et surtout, d’un personnel qualifié et suffisant. De plus, dans un centre d’accueil de jour comme UTUC (Un Toit Un Cœur), la plupart des sans-abris sont connus des bénévoles et des liens sont construits entre les accueillis et les accueillants. De tels liens n’existent pas toujours dans un abri de nuit qui d'ailleurs n’accueille pas forcément le public de la commune concernée.

Pour cet hiver, étant donné la faible demande, due en majeure partie à la campagne de relogement du CPAS d’Ottignies-Louvain-la-Neuve, la commune n'ouvrira pas d'abri de nuit. La quasi-totalité des demandeurs de l’année passée ont été pris en charge et se sont vus attribués un logement. De plus, et comme déjà expliqué précédemment, le budget nécessaire pour assurer l’offre et la bonne gestion d’un abri de nuit est plus que conséquent, et la

attribués un logement. De plus, et comme déjà expliqué précédemment, le budget nécessaire pour assurer l’offre et la bonne gestion d’un abri de nuit est plus que conséquent, et la demande rencontrée n’a pas été jugée suffisante que pour ouvrir un abri cette année. Toutefois, le CPAS communique qu’il proposera des solutions d’urgence aux éventuels demandeurs. Solutions qui ne sont cependant pas encore explicitées et qui ne seront offertes qu'aux personnes inscrites au CPAS d’Ottignies-Louvain-la-Neuve. Or, plusieurs sans-abris fréquentant la commune ne sont pas affiliés au CPAS de celle-ci. Ils ne pourront donc pas jouir de ces solutions d’urgence lors des nuits à température négative.

Cependant, dans notre commune, il reste des sans-abris qui n’ont pas de toit pour cet hiver (contrairement à ce que certains médias ont pu, un peu hâtivement, conclure). Certains ne sont pas intéressés par un abri de nuit, n’adhérant pas aux règles imposées ou n’appréciant pas l’ambiance qui règne dans le local. En effet, comme dit plus haut, les conditions y sont extrêmement dures et les rencontres pas toujours fortuites. D’autres ne désirent pas faire (ou payer) le trajet tous les jours vers une autre commune où il existerait un abri, par

extrêmement dures et les rencontres pas toujours fortuites. D’autres ne désirent pas faire (ou payer) le trajet tous les jours vers une autre commune où il existerait un abri, par exemple l’abri de Nivelles qui est connu pour être bondé par période de grand froid ou l’abri de Charleroi qui est payant (2€), sans parler de la capitale. D’autres encore préfèrent garder leur autonomie et trouver eux-mêmes des solutions (connaissances, tentes, squats, etc.). Il n’existe donc pas, contrairement à ce que l’on pourrait croire, de « profil type » en ce qui concerne les sans-abris, complexifiant amplement la recherche de solutions, qu’elles soient de court terme ou de long terme. Des abris de nuit gérés par la province pourraient être une piste, si toutefois la volonté était de se limiter à une solution temporaire. Cette piste éviterait l’échange intempestif de dossiers entre les différentes communes (qui nuit à un bon suivi des sans-abris) ou la surcharge de quelques abris de nuit communaux, dû au désir d’autres communes de ne pas en ouvrir un. Ces abris bénéficieraient également de plus grosses subventions, permettant un meilleur cadre d’accueil. Une implication active des sans-abris autour des solutions nous semble plus que cruciale. En effet, ils sont trop peu souvent consultés quand il s'agit de prendre des décisions les concernant. Nous pouvons également nous interroger quant aux solutions trop précaires proposées et se limitant à la période hivernale, n’offrant pas de solution durable. Même en restant attentif aux urgences du présent, ne serait-il pas plus important de se concentrer sur la prévention contre la précarité de la rue et sur la réinsertion sociale ? Tom Huppertz et Antoine Scalliet pour

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Vol de sapin Grand place LLN

Pour Contre

Olivier Malay

ECON22MS

Martin Guérard SPED22MS

Olivier Vermeulen ETES9 CE

Voler un sapin sur la Grand-Place, c’est bien plus que

s’approprier un bien public et le ramener dans son

commu. C’est remettre en question la société toute

entière. Avatars du système en place, ces sapins

représentent d’abord le productivisme : arrachés à leur

forêt natale, ils ont été amenés à Louvain-La-Neuve dans

le but de créer une ambiance, pour vendre du vin chaud

et du jambon cuit, pour faire de Noël une fête

commerciale autour de laquelle des firmes font un juteux

business. Mais ce n’est pas tout, ils sont aussi les

symptômes d’un consumérisme envahissant : avec ces

sapins et ces échoppes, la Grand-Place est transformée

en un lieu de consommation, où la convivialité est

calculée sur la dépense et où des braseros ne cessent de

brûler du charbon et de dégager du CO² dans

l’atmosphère. Notons que c’est aussi la manifestation de

la domination des conifères sur les feuillus. Or on sait

aujourd’hui que ceux-ci acidifient dangereusement le sol

de nos contrées…

Voler ces sapins est donc un acte de résistance. C’est

poser un geste de désobéissance civile pour dire non à

une marchandisation de la fête de Noël, de l’espace

public et de la convivialité. C’est vouloir se réapproprier

l’économie en sapant l’incarnation du modèle actuel. Et

puis, c’est aussi rigoler un bon coup et recréer, au sein de

son commu, un lieu de convivialité autour duquel tout le

kot peut se retrouver et danser une farandole.

Les sapins de Noël sont installés sur la Grand-Place par

Yellow Events, une firme privée. Cette décoration est

financée par de l'argent public afin d'instaurer une

atmosphère festive dans les rues de Louvain-la-Neuve en

cette période de fin d'année. Ceci permet de créer une

ambiance de Noël accessible à l'ensemble de la

population et participe à la diffusion de la convivialité et à

la construction des liens sociaux dans la ville. Plusieurs

conséquences néfastes découlent donc du vol de sapin.

Premièrement, vu que les sapins sont financés par

l'ensemble des citoyens, leur vol est un vol envers la

communauté. On peut donc l'assimiler à de la fraude

fiscale ou à du travail au noir car le vol de sapins constitue

une atteinte au bien commun et à la richesse collective.

De plus, ce vol réduit la qualité de la convivialité mise à

disposition des habitants et va donc à l'encontre de

l'esprit de partage et de fraternité de la fête de Noël.

Une dernière raison : nos sapins de Noël ont une

empreinte écologique non négligeable, l'extension des

sapinières au détriment des forêts de feuillus a un impact

négatif sur la biodiversité et contribue à une gestion non

durable et non optimale du terroir wallon. Ce procurer un

sapin, même illégalement, c'est renforcer la demande en

sapins de Noël et donc contribuer à ces impacts. Alors

que laisser les sapins sur la Grand-Place permet de

mutualiser ces effets néfastes et ainsi de minimiser

l'empreinte écologique de chacun.

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Culture

« L’art, de toute façon, c’est la vie qu’on sculpte » pense Michel François. Une réflexion qui, à elle seule, résume l’état d’esprit dans lequel cet artiste plasticien a imaginé et réalisé, avec son binôme Guillaume Désanges, cette exposition particulière que Louvain-La-Neuve a eu l’opportunité d’accueillir dans l’ombre d’un parking souterrain.

Ces deux personnages ont rassemblé leurs expertises artistiques dans un projet audacieux qui donne à voir et à appréhender un état de notre monde de manière complexe, décousue, critique et originale. Organisé en anti-pavillons, le parking sous-terrain nous plongeait dans l’eau trouble des phénomènes paradoxaux de notre folle époque. Du commerce de substances illicites au trafic d’objets et d’animaux, en passant par la surproduction de déchêts matériels et intellectuels ou au triomphe du développement non-durable, nous découvrions pas à pas, de pavillon en pavillon, une réalité du monde actuel dans sa dimension absurde, voire tragique.

nouvelles. Différentes plateformes et initiatives qui se proposent d’aider les

passant par la surproduction de déchêts matériels et intellectuels ou au triomphe du développement non-durable, nous découvrions pas à pas, de pavillon en pavillon, une réalité du monde actuel dans sa dimension absurde, voire tragique.

Pour moi, cette ambiance paradoxale mélangeant malaise certain et beauté des images, atteignait son paroxysme dans le pavillon de la connaissance, où des centaines de supports du « savoir » étaient entreposés. Les étagères de livres, les disques durs, les cassettes vidéos et autres supports scientifiques dénonçaient l’obsolescence de la technique, de la science et des idées qui sont crées puis, presqu’aussi vite, oubliées. « Ces cadavres cognitifs, autrefois à la pointe du progrès, se meuvent en objets insolites hantant les archives du monde », peut-on lire dans le journal officiel de la biennale.

vidéos et autres supports scientifiques dénonçaient l’obsolescence de la technique, de la science et des idées qui sont crées puis, presqu’aussi vite, oubliées. « Ces cadavres cognitifs, autrefois à la pointe du progrès, se meuvent en objets insolites hantant les archives du monde », peut-on lire dans le journal officiel de la biennale.

Une réflexion critique sur notre monde a émergé de ces flux de concepts, d’images et d’objets. Une fois de plus, l’art a apporté ce regard différent et insolite sur les choses qui nous entourent. Quelques pieds sous terre, l’exposition était cachée, mais ces fragments de vie nous poursuivent à la surface, où le tourbillon de la vie louvaniste a, désormais, un goût légèrement différent…

« L’art, de toute façon, c’est la vie qu’on sculpte »

Article réalisé par

Manon Mogenet

Exposition au musée Hergé : ALLO BRUXELLES? ICI RAWHAJPOUTALAH!

Article réalisé par

Anaïs Zaouk

©HergeMoulinsart 2013

Jusqu’au 26 janvier Gratuit UCL

Le musée: 5€ étudiants (av. 31 août)

Info: www.museeherge.com

L’exposition du Musée Hergé dans le cadre du festival Europalia India transporte le visiteur dans un voyage atemporel et sensitif en Inde, auprès de notre reporter favori. Atemporel car elle saura vous plonger dans les mœurs des années 30 -publicités et planches originales à l’appui- pour inscrire ces éléments du passé dans une culture présente. L’Inde, ses marchés, ses tuc-tuc et ses éléphants somptueusement ornementés. Sensitif, car vous aurez l’occasion d’exalter vos sens grâce à la découverte olfactive de thé traditionnels indiens, l’ambiance sonore des jours de marché, l’observation de danses locales ou encore en vous admirant avec les chapeaux melons des Dupondt. Les croyances rythmes le quotidien en Inde, les symboles omniprésents vous accompagnent lors de votre visite : vous serez accueilli par le dieu Çiva (qui porte bonheur) avant de passer le seuil de la porte agrémenté d’un Kolam, signe de

vous accompagnent lors de votre visite : vous serez accueilli par le dieu Çiva (qui porte bonheur) avant de passer le seuil de la porte agrémenté d’un Kolam, signe de bienvenue. N’oubliez pas en partant de poser sur votre front un point rouge Bindi ! Montez dans le train Arboujah-Sehru (de karabouya, une friandise et Céroux) avec Tintin et Milou et observez le minutieux travail de documentation d’Hergé,

rouge Bindi ! Montez dans le train Arboujah-Sehru (de karabouya, une friandise et Céroux) avec Tintin et Milou et observez le minutieux travail de documentation d’Hergé, qui met en exergue l’existence de préjugés très ancrés à l’époque (Maharadjahs, fakirs, vaches sacrées). Faites un arrêt théâtre avec Le Mystère du diamant bleu, ou encore un arrêt linguistique devant les albums traduits en hindi, tamoul ou bengali. L’exposition propose donc une perspective originale en offrant au visiteur des éléments de découvertes de la culture indienne à travers les aventures de Tintin. Elle saura surprendre les tintinophiles avertis, les passionnés de diversité culturelle et les simples curieux !

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Carte Blanche

Financement privé : le pas suivant dans la marchandisation de l'enseignement ?

À l'heure où le sous-financement est pointé par le ministre J.-C. Marcourt comme la problématique centrale de l'enseignement supérieur belge francophone, le financement privé reste naturellement une des grandes pistes rêvées par certains. Rien d'étonnant et rien d'impossible là-dedans : le financement par le privé, ce n'est que la suite logique d'une ligne politique présente depuis 30 ans en Europe occidentale, connue sous le nom de "néo-libéralisme". Ainsi, avant cela, dans les écoles supérieures, désargentées et « autonomisées », les méthodes de "néo-management" se sont imposées pour faire des économies. Parmi les effets sur les institutions d'une ouverture au financement privé, on dénombre un risque de politique de gestion par objectifs, ou de pressions sur le personnel. Voici quelques-uns des autres dangers que représente le financement privé de l'enseignement.

Tout d'abord, la question de l'objectivité des savoirs, et de facto, du contenu des cours. Les exemples caricaturaux, trop connus pour être oubliés, de financement de recherches sur le cancer par l'industrie du tabac sont parlants. Moins connu, mais beaucoup plus courant, le développement ces dernières années des « chaires » dans les universités belges : le payeur, qu'il soit une cynique multinationale ou une bienfaisante ONG, aura une tribune pour exposer sa vision du monde aux étudiants... Et malgré tous les gardes fous potentiels, garantissant des comités de professeurs et de chercheurs « libres », sans donneurs d'ordres issus du privé, leurs salaires resteraient conditionnés à la satisfaction du « généreux donateur ».

Tout d'abord, la question de l'objectivité des savoirs, et de facto, du contenu des cours. Les exemples caricaturaux, trop connus pour être oubliés, de financement de recherches sur le cancer par l'industrie du tabac sont parlants. Moins connu, mais beaucoup plus courant, le développement ces dernières années des « chaires » dans les universités belges : le payeur, qu'il soit une cynique multinationale ou une bienfaisante ONG, aura une tribune pour exposer sa vision du monde aux étudiants... Et malgré tous les gardes fous potentiels, garantissant des comités de professeurs et de chercheurs « libres », sans donneurs d'ordres issus du privé, leurs salaires resteraient conditionnés à la satisfaction du « généreux donateur ».

Ensuite, le renforcement de l'adéquation du contenu des cours à la demande du marché. Depuis de nombreuses années, le monde entrepreneurial mène une campagne idéologique visant à rendre l'enseignement supérieur « plus pratique ». Entendez par là qu'il souhaite que les futurs travailleurs soient formés, par l'université, aux techniques et aux machines de leurs entreprises. Même si elles seront dépassées dans moins de 10 ans, même si le travailleur sera ainsi hyperspécialisé et non polyvalent.

Enfin, la dépendance au privé en matière d'infrastructures. Bien que le financement par « dons » pour la construction de bâtiments d'enseignement s'est avéré peu efficace (le cas de la Solvay Brussels School est un cas d'école), le privé s'est montré intéressé par les services collectifs. Le logement ou la

Ensuite, le renforcement de l'adéquation du contenu des cours à la demande du marché. Depuis de nombreuses années, le monde entrepreneurial mène une campagne idéologique visant à rendre l'enseignement supérieur « plus pratique ». Entendez par là qu'il souhaite que les futurs travailleurs soient formés, par l'université, aux techniques et aux machines de leurs entreprises. Même si elles seront dépassées dans moins de 10 ans, même si le travailleur sera ainsi hyperspécialisé et non polyvalent.

« le payeur, qu'il soit une cynique multinationale

ou une bienfaisante ONG, aura une tribune

pour exposer sa vision du monde aux étudiants »

Enfin, la dépendance au privé en matière d'infrastructures. Bien que le financement par « dons » pour la construction de bâtiments d'enseignement s'est avéré peu efficace (le cas de la Solvay Brussels School est un cas d'école), le privé s'est montré intéressé par les services collectifs. Le logement ou la restauration attirent ainsi les gros investisseurs. Dans le cadre de ces (semi-)privatisations, le privé se trouve alors en position de force pour contrôler les prix des services aux étudiants.

Manifestation à Louvain-La-Neuve en

2009 lors du sommet des ministres

européens de l’enseignement

Une opinion de

Gérald Renier

16

Micro-trottoir : Quelle est ta technique d’étude pour le blocus ?

Nicolas – 2ème année en science du tourisme à l’institut Charles Peguy

Je suis plus de l’après-midi, le matin il ne faut rien me demander. Je suis très lent à me

lancer et je me lasse très vite. Je fais donc plusieurs cours par jour pour essayer de varier

un peu. Je relis la veille et même le matin pour que ça soit frais dans ma tête au moment

de l’examen. Quand j’étais à l’université je bossais un cours pendant 4 jours maintenant, je

passe un jour ou deux sur un cours.

Céline – 2ème master en histoire de l’art

Moi, j’ai une technique d’étude très particulière. Je calcule le nombre de jours exacts de blocus et je divise chaque journée en deux. J’essaye d’étudier un gros cours le matin et un plus petit ou un que je préfère l’après-midi. Comme je mets plus de temps pour les cours du matin, je déborde un peu sur l’après-midi. Ça me permet de compenser le retard que j’ai pris. Je fais assez peu de pauses, je commence à 9h même si je me lève à 7h. Le soir, j’arrête à 19h et après avoir mangé je lis les diaporamas ou les livres que je dois lire.

Maxime – 2ème année en ingénieur agronome

Je ne me lève pas trop tard, je prends un bon petit déjeuner, je bosse bien jusqu’au repas.

Je prends un petit repas, je fais une petite sieste et puis je travaille toute l’après-midi. Je

fais des pauses toutes les deux heures. Si je suis en retard dans mon programme, je

travaille encore le soir. Pour me détendre, je vais jouer au foot ou je fais du sport.

Élodie – 2ème année de kinésithérapie

Je rentre chez moi, je ne parviens pas étudier à Louvain-La-Neuve. Je n’arrive pas non plus à

étudier en bibliothèque car les gens me distraient. Quand je suis chez moi, c’est plus facile

car il y a mes parents qui m’imposent un rythme de travail. J’essaye d’étudier 7 à 8h par jour

sauf les week-ends où je fais des demi-journées de pause.

Amélie – 1ère master en histoire

La première chose que je fais c’est un planning. Je fais un petit calendrier avec pour chaque

jour le cours que j’étudie. Je commence vers 9h, je fais une pause d’une heure à midi et

j’arrête vers 18h. La veille des examens je travaille plus tard mais jamais la nuit. J’essaye de

bien dormir et de manger équilibré.

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