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TRENTE DEGRÉS N°35 ÉTÉ 2011 SPORT Kitesurf, une glisse dans le vent Le beach-volley, un sport très show ! AVENTURE Plonger à plus de 100 mètres, c’est ouvrir une porte spatio-temporelle PORTFOLIO Summer time VOYAGE La Turquie, un paradis pour amateurs de sports outdoor

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30 ° degrés, le magazine suisse de sports et loisirs, 10 ans de reportages, nouvelles, entrevues, en 3 langues F / D / E, également disponible sur l'iPad

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SPORTKitesurf, uneglisse dans le ventLe beach-volley,un sport très show !

AVENTUREPlonger à plusde 100 mètres,c’ est ouvrir une portespatio-temporelle

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,Souvenez-vous de cette sensation qui envahit le corps lorsque le soleil, à son zénith, court sur la peau et soulève des frissons… L’ombre

des jours ordinaires s’évapore dans le ciel d’été. Tout est bleu. Tout est emprunt d’une séré-nité retrouvée. Sur les hautes pentes, les derniers névés fondent doucement, goutte à goutte. L’œil cherche les gentianes, trouve les épilobes en pleine effervescence, qui dansent dans la brise légère. Bruit d’éboulis : un chamois dévale l’abîme, se jouant de la pesanteur.

A-pesanteur. Voilà bien ce à quoi ce nouveau numéro de 30° vous invite. A vous alléger, vous vider l’esprit. A retrouver les joies d’une randonnée, en Emmental, dans une mon-tagne qui bruisse de vie. A vibrer lors des nouvelles rencontres musicales des festivals estivaux. A toucher du doigt (de pied) le sable show du beach-volley — et plus encore des beach-volleyeuses brésiliennes, reines de la discipline. A décoller au-dessus de la Guade-loupe, l’île papillon. Et à survoler le lagon calédonien, en kitesurf, comme le champion du monde freestyle 2010, Antoine Auriol. Ses seuls moteurs: le vent, le rêve et l’envie de liberté. A comme aérien. A comme apesanteur.

Toujours, le corps flotte. Sous l’eau, entre banquise de la mer Blanche et profondeurs océa-niques, là où nagent les bélougas et le cœlacanthe, relique de l’évolution. En dessous de 100 m, la plongée y prend des airs de science-fiction. Dans les œuvres de Lawrence Malstaf aussi, les sensations priment. L’artiste flamand place le visiteur au cœur de ses installa-tions: corps suspendus, éléments qui se déchaînent. Pour mieux apprendre à maîtriser ses peurs et, bientôt, ne faire plus qu’un avec l’environnement.

Bref, 30°, c’est l’été avant l’été. Une promesse d’insouciance. De beauté. De frissons, égale-ment, pour mieux réveiller l’aventurier qui est en nous.

Restez « connectés » en parcourant nos news quotidiennes sur le web, sur www.30degres.tv, et profitez de nos bonus images ou films inédits sur l’iPad. Un bel été à tous !

Christian Bugnon | Directeur de la publication

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SOMMAIREN°35ÉTÉ2011 Edito 03

SPORT Kitesurf, une glisse dans le vent 16 Portfolio : summer time 24 Le beach-volley, un sport très show ! 60 Beach-volley : Larissa et Juliana, duo des podiums ! 64 Montagne : Michi Lerjen, ou l’itinéraire d’un enfant très tôt gâté… 66 Escalade : à l’assaut des Gorges de Court 68 Randonnées au pays du fromage à trous 72 Turquie : un paradis pour amateurs de sports outdoor 76

LIFESTYLE News 12 Le Solowheel, le transport électrique réduit à sa plus simple expression 30 Plongée dans l’univers mystérieux de la mer Blanche 34 Rencontre avec Laurent Ballesta : « Plonger à plus de 100 mètres, c’est ouvrir une porte spatio-temporelle » 38 Chronique Femme : sous le soleil, exactement 48 Cinéma : un été étoilé 50 Cinéma : Cate Blanchett, la vérité en chaque personnage 53 Coups de cœur musicaux pour festivals estivaux 55 Concours de l’été 30 degrés : gagnez un scooter Honda 63 Voyage : la Guadeloupe, l’île papillon 80

SOCIÉTÉ Biomimétisme : naturellement ingénieux ! 51 Lawrence Malstaf, ou l’art de s’adapter à l’espace-temps 44 Technologie : ces objets qui pensent pour nous… 85 Photo : le trend des hybrides 87 Quand le jeu vidéo n’a plus rien à envier au cinéma… 88 Panoplies : trends de l’été 92 Bonnes adresses de 30 degrés 97 Carte postale voyage 98 Impressum 98

Dormir aujuste prix.

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ART – UNE GALERIE SANS MURS À VERBIER!A Verbier, les sculptures sortent de leur galerie. Elles s’installent à l’extérieur, à 2100 mètres d’altitude. Tel est le concept de Verbier 3-D Sculpture Park and Artist Residency. Créées durant cinq semaines (entre le 21 mai et le 25 juin 2011) par des artistes suisses, britanniques et new-yorkais, ces œuvres vont rester durant 12 mois entre les Ruinettes et La Chaux, bravant les saisons. Elles s’offriront (gratuitement) aux regards du public, qui aura préalablement utilisé ses pieds, un vélo, des skis ou un traineau tiré par des chiens pour s’en approcher. Cette initiative donne incontestablement une troisième dimension à l’art. www.3-dfoundation.com

SPORT – LAUSANNE, CAPITALE MONDIALE DE LA GYMC’est tout simplement la manifestation de sport de masse la plus important au monde que s’apprête à accueillir la ville de Lausanne! La World Gymnaestrada réunira, du 10 au 16 juillet prochain, 20 000 gymnastes de 55 nations et de tout âge. Ils partageront leur passion pour la Gymnastique pour Tous, qui se pratique avec ou sans engins. Loin des classements et des médailles, qui n’y sont pas distribuées, Gymnaestrada représente un métissage de couleurs, de musiques et de pratiques gymniques. Comme le dit le slogan de cette 14e édition, ce sera l’occasion de «Meet the magic!»www.wg-2011.com

MONTAGNE – L’ASCENSION EXPRESS DE L’EIGER Deux heures et vingt-huit minutes. C’est le temps qu’il aura suffit à l’Uranais Dani Arnold, 27 ans, pour gravir la face nord de l’Eiger (3970 mètres) en avril dernier! Il améliore ainsi le record de vitesse de cette ascension de 20 minutes, jusqu’ici détenu par le Bernois Ueli Steck. Pour réaliser son exploit face à un dénivelé de 1650 mètres, Dani Arnold a emprunté la voie Heckmair. Si l’auteur de cette performance se défend d’avoir voulu battre un quelconque record, on n’imagine même pas le jour où il en fera son objectif. Alors, à quand la barre des 2 heures?

SPORT – DES ALPES À LA MÉDITERRANÉE, À PIEDS ET EN PARAPENTELe 17 juillet prochain, 32 athlètes partiront de Salzbourg, en Autriche, pour rallier… Monaco! Pour cette traversée non-stop des Alpes vers la Méditerranée (864 km), ils n’auront comme seul moyen de locomotion que leurs pieds et un parapente. La Red Bull X-Alps représente l’épreuve d’endurance la plus folle du fabricant de boissons énergisantes. Vainqueur en 2009, le Suisse Christian Maurer remettra son titre en jeu. Le record à battre, établi lors de cette dernière édition 2009? 9 jours, 23 heures et 54 minutes! Photos et vidéos sur www.redbullxalps.com

SPORT – LES ÎLES DU PACIFIQUE ONT LEURS JEUXDu 27 août au 10 septembre 2011, ils seront 3500 athlètes de 22 pays insulaires des antipodes à jauger leurs talents sportifs lors des XIVe Jeux du Pacifique, en Nouvelle-Calédonie. Cette manifestation régionale majeure, dont la première édition s’est déroulée en 1963 à Fidji, se décline en 28 disciplines, qui vont de l’athlétisme au baseball, en passant par le cricket, le golf, le surf ou, sport plus local, le va’a (pirogue polynésienne). Au-delà de l’aspect sportif, c’est un moment de rencontres et d’harmonie. Un moment très pacifique au cœur du… Pacifique! www.nc2011.nc

ESCAPADE –EN RANDONNÉE AUTOUR DES LACS DE MONTAGNE Les cimes enneigées se reflètent dans les eaux limpides. Là-haut sur la montagne, les lacs d’altitude, posés entre les plis minéraux des Alpes, jouent le rôle de miroirs. Une beauté grandeur nature vers laquelle vous conduit l’ouvrage «Les plus beaux lacs des Alpes», aux éditions Glénat. Ce livre, richement illustré, propose des balades autour des lacs du château d’eau de l’Europe. De quoi inspirer nos balades estivales…

TENDANCE – A LA TABLE D’INCONNUSLe colunching, c’est la table d’hôte version 2.0. Le concept? Il s’agit, via un réseau Internet, d’inviter des personnes que l’on ne connaît ni d’Eve ni d’Adam, venues d’horizons ou de milieux très différents, à partager son repas de midi! Le virtuel rencontre ainsi le réel dans un restaurant pour un moment tout en convivialité. Déjà très en vogue aux Etats-Unis ou dans les grandes villes européennes, cette nouvelle façon de manger en bonne compagnie commence à arriver en Suisse, et notamment à Genève. Mais ne vous y trompez pas, l’addition, elle, reste séparée !

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ART – UNE GALERIE SANS MURS À VERBIER!A Verbier, les sculptures sortent de leur galerie. Elles s’installent à l’extérieur, à 2100 mètres d’altitude. Tel est le concept de Verbier 3-D Sculpture Park and Artist Residency. Créées durant cinq semaines (entre le 21 mai et le 25 juin 2011) par des artistes suisses, britanniques et new-yorkais, ces œuvres vont rester durant 12 mois entre les Ruinettes et La Chaux, bravant les saisons. Elles s’offriront (gratuitement) aux regards du public, qui aura préalablement utilisé ses pieds, un vélo, des skis ou un traineau tiré par des chiens pour s’en approcher. Cette initiative donne incontestablement une troisième dimension à l’art. www.3-dfoundation.com

SPORT – LAUSANNE, CAPITALE MONDIALE DE LA GYMC’est tout simplement la manifestation de sport de masse la plus important au monde que s’apprête à accueillir la ville de Lausanne! La World Gymnaestrada réunira, du 10 au 16 juillet prochain, 20 000 gymnastes de 55 nations et de tout âge. Ils partageront leur passion pour la Gymnastique pour Tous, qui se pratique avec ou sans engins. Loin des classements et des médailles, qui n’y sont pas distribuées, Gymnaestrada représente un métissage de couleurs, de musiques et de pratiques gymniques. Comme le dit le slogan de cette 14e édition, ce sera l’occasion de «Meet the magic!»www.wg-2011.com

MONTAGNE – L’ASCENSION EXPRESS DE L’EIGER Deux heures et vingt-huit minutes. C’est le temps qu’il aura suffit à l’Uranais Dani Arnold, 27 ans, pour gravir la face nord de l’Eiger (3970 mètres) en avril dernier! Il améliore ainsi le record de vitesse de cette ascension de 20 minutes, jusqu’ici détenu par le Bernois Ueli Steck. Pour réaliser son exploit face à un dénivelé de 1650 mètres, Dani Arnold a emprunté la voie Heckmair. Si l’auteur de cette performance se défend d’avoir voulu battre un quelconque record, on n’imagine même pas le jour où il en fera son objectif. Alors, à quand la barre des 2 heures?

SPORT – DES ALPES À LA MÉDITERRANÉE, À PIEDS ET EN PARAPENTELe 17 juillet prochain, 32 athlètes partiront de Salzbourg, en Autriche, pour rallier… Monaco! Pour cette traversée non-stop des Alpes vers la Méditerranée (864 km), ils n’auront comme seul moyen de locomotion que leurs pieds et un parapente. La Red Bull X-Alps représente l’épreuve d’endurance la plus folle du fabricant de boissons énergisantes. Vainqueur en 2009, le Suisse Christian Maurer remettra son titre en jeu. Le record à battre, établi lors de cette dernière édition 2009? 9 jours, 23 heures et 54 minutes! Photos et vidéos sur www.redbullxalps.com

SPORT – LES ÎLES DU PACIFIQUE ONT LEURS JEUXDu 27 août au 10 septembre 2011, ils seront 3500 athlètes de 22 pays insulaires des antipodes à jauger leurs talents sportifs lors des XIVe Jeux du Pacifique, en Nouvelle-Calédonie. Cette manifestation régionale majeure, dont la première édition s’est déroulée en 1963 à Fidji, se décline en 28 disciplines, qui vont de l’athlétisme au baseball, en passant par le cricket, le golf, le surf ou, sport plus local, le va’a (pirogue polynésienne). Au-delà de l’aspect sportif, c’est un moment de rencontres et d’harmonie. Un moment très pacifique au cœur du… Pacifique! www.nc2011.nc

ESCAPADE –EN RANDONNÉE AUTOUR DES LACS DE MONTAGNE Les cimes enneigées se reflètent dans les eaux limpides. Là-haut sur la montagne, les lacs d’altitude, posés entre les plis minéraux des Alpes, jouent le rôle de miroirs. Une beauté grandeur nature vers laquelle vous conduit l’ouvrage «Les plus beaux lacs des Alpes», aux éditions Glénat. Ce livre, richement illustré, propose des balades autour des lacs du château d’eau de l’Europe. De quoi inspirer nos balades estivales…

TENDANCE – A LA TABLE D’INCONNUSLe colunching, c’est la table d’hôte version 2.0. Le concept? Il s’agit, via un réseau Internet, d’inviter des personnes que l’on ne connaît ni d’Eve ni d’Adam, venues d’horizons ou de milieux très différents, à partager son repas de midi! Le virtuel rencontre ainsi le réel dans un restaurant pour un moment tout en convivialité. Déjà très en vogue aux Etats-Unis ou dans les grandes villes européennes, cette nouvelle façon de manger en bonne compagnie commence à arriver en Suisse, et notamment à Genève. Mais ne vous y trompez pas, l’addition, elle, reste séparée !

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ENVIRONNEMENT – DES STAGES DE SURVIE DANS LA NATURE La ville est une jungle urbaine dans laquelle l’homme a appris à vivre. Mais comment réagir quand on se retrouve en pleine nature, sans ses repères habituels? Quels sont les gestes qui permettent de survivre? Adaptation bien réelle du film «Into the Wild», les stages de survie organisés en Suisse romande et en France par l’ethnobotaniste François Couplan vous apprennent quelles plantes on peut ou pas manger, quelles sont celles qui soignent ou celles qui intoxiquent. François Couplan, dont la réputation est internationale, propose également des stages uniquement dédiés aux plantes médicinales ou de cueillette/cuisine. Détails sur www.couplan.com

INSOLITE – LE FLUGTAG, UNE COMPÉTITION QUI DONNE DES AILES !Des objets volants non identifiés décolleront le 3 septembre prochain d’une plateforme de 6 mètres de haut placée sur la plage du Lido, à Lucerne. Ils tenteront de planer le plus longtemps possible, sachant que, tôt ou tard, ils prendront l’eau en amerrissant dans les flots du lac des Quatre-Cantons. Avis aux courageux pilotes et à leur créativité, qui auront l’occasion de vérifier si le sponsor de la manifestation, Redbull, donne vraiment des ailes! Détails sur www.redbull.ch/cs/Satellite/fr_CH/Page-Le-Flugtag-cest-quoi/001242954139505

ENVIRONNEMENT – DES BASKETS BIODÉGRADABLES Ne jetez plus vos vieilles baskets à la poubelle, mais au compost! C’est désormais possible avec les modèles de la marque néerlandaise OAT Shoes. Ces dernières sont réalisées en composants naturels, comme du coton bio, du liège, du chanvre ou du plastique biodégradable. Cette chaussure donne un bon coup de pied aux idées reçues et fait du même coup un joli pied de nez à notre société de consommation ultra-polluante…www.oatshoes.com

TECHNOLOGIE – DES LUNETTES DE SOLEIL AVEC CAMÉRA INTÉGRÉECe troisième œil-là n’a rien d’ésotérique, il est plutôt technologique! Située entre les yeux, la caméra miniature HD720P, intégrée dans la monture de lunettes de soleil aux verres Polaroid interchangeables, permet de filmer en haute résolution (1280 x 720P et 3 MP à 30 fps, ainsi qu’avec un grand angle de 63 degrés) ses escapades les plus diverses. Après le succès des caméras embarquées sur le casque des riders, voici un nouveau gadget à la James Bond. Leur poids est de 57 grammes et leur autonomie de plus de 1h30. On déclenche la caméra en appuyant sur un bouton situé sur l’une des branches et on décharge ses images sur son ordinateur via un câble USB. En vente au prix de 179 francs sur www.ceto.ch

INNOVATION –DES VINSEN FLACONSCette petite fiole de verre de 14 cm de long bouscule quelque peu les codes de l’œnologie. Le WIT,

pour «Wine in Tube», contient 1 dl de vin. Elu meilleure innovation au salon Vinitech 2010 de Montpellier, il permet, grâce à un système de conditionnement sous gaz inerte, de préserver la qualité de la cuvée d’origine durant plus de 6 mois, rendant ainsi plus aisé l’envoi postal à des fins marketing. De plus, il peut aisément se transformer en cadeau original. La cave Philippe Varone, à Sion, l’utilise depuis peu en première suisse. Comme le dit le proverbe, peu importe le flacon, pourvu que l’on ait l’ivresse… www.varone.ch

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Texte°°° CHRISTELLE COULON

,Ces 50 dernières années ont vu naître de nombreux sports de glisse

propulsés par le vent. Parmi eux, le kitesurf, sport nautique de traction. Cette activité n’arrête pas de se populariser et de passion-ner les adeptes de sensations fortes. Inconnu et considéré comme dangereux il y a encore 10 ans, le kitesurf est devenu un sport à part entière, toujours plus accessible. Il se pratique à l’aide d’une aile gonflable, d’une planche et d’une barre de pilotage reliée à la voile par des lignes. Le vent, véritable moteur de cette pratique, permet au rider de se déplacer sur l’eau et de prendre de la vitesse. Depuis son apparition, dans les années 1980, ce sport extrême n’a cessé de se développer, tant d’un point de vue des performances que de la sécurité, notamment grâce aux évolutions techniques et à l’amélioration des connaissances climatiques. Le kitesurf attire désormais par les sensations qu’il offre, par le sentiment de liberté qu’il procure, et par sa grande variété de disciplines… Freeride, longue distance, vitesse ou figures sont autant d’options qui permettent à chacun de glisser au gré de ses envies.

Ce sport extrême connaît depuis quelques années un en-gouement grandissant. Les sen-sations qu’il procure séduisent. Comme ce sont ses adeptes qui en parlent le mieux, nous avons rencontré Antoine Auriol, champion du monde 2010 dans la catégorie freestyle.

KITESURFUNE GLISSE DANS LE VENT

TROIS DISCIPLINES EN COMPÉTITION

La vitesse: parcourir le plus rapidement possible une distancede 500 mètres. Le record officiel actuel est de 100,19 km/h.La longue distance: course lors de laquelle les compétiteurs doivent réaliser au plus vite un circuit.Le freestyle: deux adversaires enchaînent le maximumde figures en 7 minutes.

pIlot Larégnère - Nouvelle-Calédonie.

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Texte°°° CHRISTELLE COULON

,Ces 50 dernières années ont vu naître de nombreux sports de glisse

propulsés par le vent. Parmi eux, le kitesurf, sport nautique de traction. Cette activité n’arrête pas de se populariser et de passion-ner les adeptes de sensations fortes. Inconnu et considéré comme dangereux il y a encore 10 ans, le kitesurf est devenu un sport à part entière, toujours plus accessible. Il se pratique à l’aide d’une aile gonflable, d’une planche et d’une barre de pilotage reliée à la voile par des lignes. Le vent, véritable moteur de cette pratique, permet au rider de se déplacer sur l’eau et de prendre de la vitesse. Depuis son apparition, dans les années 1980, ce sport extrême n’a cessé de se développer, tant d’un point de vue des performances que de la sécurité, notamment grâce aux évolutions techniques et à l’amélioration des connaissances climatiques. Le kitesurf attire désormais par les sensations qu’il offre, par le sentiment de liberté qu’il procure, et par sa grande variété de disciplines… Freeride, longue distance, vitesse ou figures sont autant d’options qui permettent à chacun de glisser au gré de ses envies.

Ce sport extrême connaît depuis quelques années un en-gouement grandissant. Les sen-sations qu’il procure séduisent. Comme ce sont ses adeptes qui en parlent le mieux, nous avons rencontré Antoine Auriol, champion du monde 2010 dans la catégorie freestyle.

KITESURFUNE GLISSE DANS LE VENT

TROIS DISCIPLINES EN COMPÉTITION

La vitesse: parcourir le plus rapidement possible une distancede 500 mètres. Le record officiel actuel est de 100,19 km/h.La longue distance: course lors de laquelle les compétiteurs doivent réaliser au plus vite un circuit.Le freestyle: deux adversaires enchaînent le maximumde figures en 7 minutes.

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,Dans la famille Auriol, le sport est un véritable art de vivre. Normal, quand on a un père prof de sports ! Dès son plus jeune âge,

Antoine s’essaie à différentes disciplines. A l’adolescence, il découvre le kitesurf lors de vacances à Valence, en Espagne. Il trouve immédiatement ce sport incroyable. De retour en Bretagne, il s’achète une aile. Les com-pétitions de planche à voile olympique au pôle France de voile de Brest appartiendront désormais au passé. Place, à partir de 2004, à la Coupe du monde KPWT de kitesurf.Aujourd’hui, Antoine vit en Andalousie (Espagne), où les conditions pour pratiquer sa passion sont idéales, et parcourt la planète à la re-cherche de nouvelles sensations et de rencontres inattendues. Interview.

Antoine Auriol, que représente pour vous ce titre de champion du monde 2010 en freestyle ?Je suis très content d’avoir gagné la saison 2010 du KPWT. Cela a été une consécration pour moi, puisque, depuis de nombreuses années, j’étais sur le podium, mais jamais sur la première marche...

Qu’éprouvez-vous quand vous ridez ?Je ne pense plus à rien. Seule compte la sensation d’évasion et de liberté que la glisse et les sauts me procurent. En compétition, le stress peut parfois être un frein ou, au contraire, me booster ! Mais, en géné-ral, les sensations en freeride sont meilleures qu’en compétition, car on navigue vraiment pour soi, en accord avec les éléments.

RENCONTRE

KITESURFEUR GLOBE-TROTTEURANTOINE AURIOL

i Session au sunset - Nouvelle-Calédonie.

f Nouméa -Nouvelle-Calédonie.

p Plage du Méridien - Nouvelle-Calédonie

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,Dans la famille Auriol, le sport est un véritable art de vivre. Normal, quand on a un père prof de sports ! Dès son plus jeune âge,

Antoine s’essaie à différentes disciplines. A l’adolescence, il découvre le kitesurf lors de vacances à Valence, en Espagne. Il trouve immédiatement ce sport incroyable. De retour en Bretagne, il s’achète une aile. Les com-pétitions de planche à voile olympique au pôle France de voile de Brest appartiendront désormais au passé. Place, à partir de 2004, à la Coupe du monde KPWT de kitesurf.Aujourd’hui, Antoine vit en Andalousie (Espagne), où les conditions pour pratiquer sa passion sont idéales, et parcourt la planète à la re-cherche de nouvelles sensations et de rencontres inattendues. Interview.

Antoine Auriol, que représente pour vous ce titre de champion du monde 2010 en freestyle ?Je suis très content d’avoir gagné la saison 2010 du KPWT. Cela a été une consécration pour moi, puisque, depuis de nombreuses années, j’étais sur le podium, mais jamais sur la première marche...

Qu’éprouvez-vous quand vous ridez ?Je ne pense plus à rien. Seule compte la sensation d’évasion et de liberté que la glisse et les sauts me procurent. En compétition, le stress peut parfois être un frein ou, au contraire, me booster ! Mais, en géné-ral, les sensations en freeride sont meilleures qu’en compétition, car on navigue vraiment pour soi, en accord avec les éléments.

RENCONTRE

KITESURFEUR GLOBE-TROTTEURANTOINE AURIOL

i Session au sunset - Nouvelle-Calédonie.

f Nouméa -Nouvelle-Calédonie.

p Plage du Méridien - Nouvelle-Calédonie

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Avez-vous d’autres centres d’intérêts ?Oui, j’adore la musique. Je joue du piano et je gratte un peu à la gui-tare... Je suis également un passionné de photographie. J’essaie d’ail-leurs de réaliser un reportage en images lors de chacun de mes voyages.

Le kite vous permet de voyager. Pouvez-vous nous faire partager vos plus beaux trips? Et vos plus belles rencontres ? Chaque trip est différent. Pour moi, ils sont tous aussi beaux les uns que les autres... J’ai toutefois un petit faible pour la Nouvelle-Calédo-nie, ma deuxième maison ! J’y vais souvent l’hiver pour m’entraîner, mais aussi pour profiter des magnifiques paysages, et surtout du plus grand lagon du monde.

S’agissant des rencontres, c’est difficile de choisir, tant elles ont été nombreuses. Mais je repense souvent à mon voyage en Inde, où j’ai croisé des gens incroyables, d’une gentillesse et d’une simplicité rares... J’y suis allé avec mon sac à dos, mon appareil photo, et je me suis laissé emporter par le rythme indien, à la fois posé et intense. J’ai connu des personnes qui viennent d’univers complètement diffé-rents du nôtre, et j’ai beaucoup appris...

Vous avez développé un concept mettant en scène le côté artistique du kitesurf. De quoi s’agit-il ?J’ai la chance d’avoir un frère, Thomas, qui est cameraman, photographe, et avant tout artiste... Comme il est aussi passionné par le kitesurf, nous cherchons ensemble à montrer cette discipline sous un angle plus artistique. Depuis maintenant quelques années, nous avons réalisé des images – photos et vidéos – un peu partout à travers le monde. A chaque fois, nous avons attendu une belle lumière, imaginé un scénario afin de raconter une histoire. Cette quête de belles images nous permet de nous épanouir, et surtout de parta-ger notre passion.

www.antoineauriol.com

i El Puerto de Santa Maria - Espagne.

s Fausse-passe de Dumbéa - Nouvelle-Calédonie.

i MB Kuen - Nouvelle-Calédonie.

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PORTFOLIOSUMMERTIME

p Volleyball au coucherde soleil. San Diego,

Californie, Etats-Unis.

a Joueurs de volleysur la plage d’Ipanema,

Rio, Brésil.

iconographie°°° CHRISTIAN BUGNONWITH KEYSTONE

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PORTFOLIOSUMMERTIME

p Volleyball au coucherde soleil. San Diego,

Californie, Etats-Unis.

a Joueurs de volleysur la plage d’Ipanema,

Rio, Brésil.

iconographie°°° CHRISTIAN BUGNONWITH KEYSTONE

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i Kitesurfeursprès d’Ocean Beach.

f Surfeuse sousla douche après unesession, Salvador.

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i Kitesurfeursprès d’Ocean Beach.

f Surfeuse sousla douche après unesession, Salvador.

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p Nageurs profitant de la maréeà Burleigh Heads, sur la côte dorée

du Queensland, en Australie.

s Apprentissage du surfà Kuta, Bali, Indonésie.

ss Surfeuse japonaise surune vague à Lagundri Bay,

au nord de Sumatra.

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p Nageurs profitant de la maréeà Burleigh Heads, sur la côte dorée

du Queensland, en Australie.

s Apprentissage du surfà Kuta, Bali, Indonésie.

ss Surfeuse japonaise surune vague à Lagundri Bay,

au nord de Sumatra.

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ii Les douze apôtres sont des pics rocheuxcalcaires et érodés qui émergent de l’océan.Parc national de Port Campbell, Victoria, Australie.

f Vague s’échouant sur le rivage.Burton Bradstock, dans le Dorset, Angleterre.

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Texte°°° SERGE GRETER

,Shane Chen n’a certes pas inventé la roue, mais il l’a un peu redessinée ! Le Solowheel, qui se définit comme un mono-

cycle électrique auto-équilibré, représente en effet un moyen différent de se déplacer. Dans la même veine que le Segway, son pilotage, très simple, joue sur l’inclinaison du corps. Pour avancer, on se penche très légèrement vers l’avant, dans l’autre sens pour ralentir ou s’arrêter, et à droite ou à gauche pour tourner.Une pâle copie du Segway, diront certains ? Pas vraiment. Le Solowheel s’en distingue tout d’abord, comme son nom l’indique, par la présence d’une seule et unique roue, de part et d’autre de laquelle on place ses pieds sur de petites plateformes. En outre, cet engin, développé par la société Inventist, basée dans l’Etat de Washington, n’arbore pas de gui-don. Cela lui offre du même coup son petit côté fun, avec cette stature droite et figée qui semble glisser sur terre. Si le fait d’avoir les bras le long du corps peut aussi rappeler la démarche d’un pingouin perdu sur la banquise, celle-ci était bien présente dans l’esprit de son concepteur au moment de l’élaboration du Solowheel. Pour diminuer au maximum son impact sur le réchauffement climatique, les matériaux utilisés n’ont pas été choisis au hasard, mais dans le but de laisser la plus petite empreinte carbone possible.

Petit, le Solowheel l’est aussi par la taille (46 cm de large pour 54 cm de haut) et le poids (11 kg). Si bien que l’on peut l’emmener partout avec soi (dans le bus, l’ascenseur,…). Il suffit de le soulever grâce à la poignée qui se trouve à son sommet. De fait, c’est le moyen de transport électrique le plus simple à ce jour. « Avant sa commercialisation, en mai, nous avions déjà une centaine de réservations », confie Jinalyn Lil-jedahl, qui s’occupe du marketing et des relations publiques. Livrable à travers le monde par la poste, cette roue pourrait bientôt faire tourner la tête et reposer les jambes de nombreux Homo urbanis !

LE TRANSPORT ÉLECTRIQUERÉDUIT À SA PLUS SIMPLE EXPRESSIONCommercialisé depuis mai dernier, ce monocycle fun et écologique pourrait représenter une « roue de secours » intéressante lors des petits trajets urbains ! Découverte.

FICHE TECHNIQUE

Poids : 11 kg.Taille : 46 x 54 x 18 cm.Autonomie de la batterierechargeable : 20 km.Vitesse maximale : près de 20 km/h.Temps nécessaire pourrecharger la batterie : 45 minutes. Prix : 1795 dollars,soit environ 1635 francs.

www.inventist.com

LE SOLOWHEELDR

DR

DR

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PLONGÉEDANS

L’UNIVERSMYSTÉRIEUX

DE LA

S’immerger dans ces eaux glacées du nord-ouest de la Russie, c’est partir à la rencontre de créatures surprenantes. On se laisse égale-ment envoûter par cette lumière sous-marine aux teintes vertes et jaunes qui se trouve juste au-des-sus de nos têtes. Instant de magie!

BLANCHEMER

Curieux animal que ce bélouga, aussi appelé baleine blanche, qui peut mesurer

jusqu’à 6 mètres de long.

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PLONGÉEDANS

L’UNIVERSMYSTÉRIEUX

DE LA

S’immerger dans ces eaux glacées du nord-ouest de la Russie, c’est partir à la rencontre de créatures surprenantes. On se laisse égale-ment envoûter par cette lumière sous-marine aux teintes vertes et jaunes qui se trouve juste au-des-sus de nos têtes. Instant de magie!

BLANCHEMER

Curieux animal que ce bélouga, aussi appelé baleine blanche, qui peut mesurer

jusqu’à 6 mètres de long.

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Texte°°° SABRINA BELLONIPhotos°°° FRANCO BANFI

,Située au nord-ouest de la Russie, dans la République de Carélie, la mer Blanche n’est pas seulement une destination

éloignée, c’est également un endroit mythique, d’une rare beauté. Pour atteindre le village de Nilmaguba, dans la baie de Kandalaksha, il faut traverser des forêts vierges, des lacs gelés et d’immenses étendues de toundra. Soudain, au bord d’une mer gelée, apparaissent au milieu de nulle part quelques cabines en bois. Tout est recouvert d’un épais manteau de neige et de silence.En cette journée ensoleillée de début mars, les températures avoisinent zéro degré. Lorsque des vents violents balaient cette région désertique, le mercure peut rapidement descendre jusqu’à -30 degrés. Une couche de glace de 1,5 m d’épaisseur flotte sur l’eau salée; elle monte et descend au rythme des marées et des courants sous-marins. La friction perma-nente sculpte la partie immergée des blocs gelés, donnant naissance à des formes merveilleuses et fascinantes: tout le long de la falaise, elles prennent l’apparence de bulles, comme des éponges au travers desquelles la lumière passerait.La mer Blanche, et plus spécialement son incroyable dimension sous-marine, reste une terra incognita. S’y immerger représente une expé-rience en soi. Au début de la saison de plongée sous glace – qui dure de février à avril – quelques mainas (trous dans la glace) sont aménagés. Mais en raison des basses températures, ils doivent être refaits chaque fois qu’une plongée est organisée.

les sols sous-marins sont recouverts de fissures, de ravins et de sortes de grottes. Ces recoins sont idéaux pour une multitude d’espèces incroyables et colorées: anémones de mer, éponges, algues, étoiles de mer, oursins, colonies de coraux mous, crustacés, ou encore hy-droïdes. Des méduses, légères et diaphanes, peuplent les eaux inter-médiaires, alors que de bizarres stauroméduses (Haliclystus auricola) semblent marcher fièrement sur le varech. Les fissures abritent des crabes, des crevettes ou des poissons endormis, comme l’étrange pois-son-loup (Anarhichas lupus). Les forêts de varechs, quant à elles, font office de nurseries pour de jeunes poissons et invertébrés.

SANCTUAIRE POUR LES BÉLOUGASMais le plus beau se trouve au-dessus de nos têtes: d’imposantes sculp-tures de glace à travers lesquelles les rayons du soleil et la lumière du jour passent et s’étirent. Tout est enveloppé d’une teinte féérique qui

UN MONDE MARIN NOIR ET MYSTÉRIEUX Les mainas représentent la transition entre la terre blanche et gelée et le monde marin, noir et mystérieux. Les plongeurs doivent passer par ces portes pour découvrir cet incroyable monde sous-marin. Nous nous laissons lentement glisser dans la neige fondue, un mélange d’eau douce et d’eau salée, dont la température descend jusqu’à -2 degrés. A chaque plongée, nous sommes encordés par deux et reliés à un assis-tant de plongée qui reste en surface et communique avec nous grâce à un ensemble de signaux codifiés réalisés avec les cordes. Ces eaux côtières peu profondes sont loin d’être stériles. Etant donné que la mer Blanche est plus ou moins un prolongement vers le sud de la mer de Barents, la faune et la flore sous-marines y sont similaires. En plus des poissons et des invertébrés, des orques et des requins du Groenland peuvent être observés en été. Les bélougas et les phoques, en revanche, se font moins rares. A proximité des côtes et des îlots,

oscille entre le vert et le jaune. Le ton et l’intensité changent en fonc-tion de la quantité de la neige recouvrant la banquise. En août, près de 1500 bélougas – ou baleines blanches – se rassemblent dans la mer Blanche, car ici, après le nettoyage ethnique imposé par Staline dans les années 1930, l’homme se fait rare. On trouve toutefois les Pomoris, pêcheurs et chasseurs légendaires, ou les Samis et les Komis, ces voyageurs de la toundra.En 2006, un projet scientifique a permis la création d’une ferme natu-relle pour bélougas, à proximité du village de Nilmaguba. Ses objec-tifs? Créer un élevage afin de réduire leur capture en mer, destinée aux spectacles des aquariums, et permettre aux «retraités» des aquariums du monde entier d’avoir un espace temporaire où se réadapter au milieu naturel. En d’autres termes, préserver cette espèce qui possède un répertoire de sons enchanteurs et qui a inspiré aux pêcheurs des contes de sirènes…

Au-dessus de la mer Blanche, il est possible d’admirer le spectacle fascinant d’une aurore boréale, phénomène qui enlumine le ciel nocturne de teintes dominées par le vert.

i Sous la glace, le plongeur peut découvrir de nombreux êtres vivants surprenants, comme cette très belle anémone (Metridium senile).

COMMENT Y ALLER?La solution la plus simple consiste à voler jusqu’à Kuusamo (Fin-lande), via Helsinki, puis à faire 7 heures de voyage en voiture (en passant par Sala) pour arriver au Centre de Plongée du Cercle Arc-tique. Vous pouvez également décider d’aller en train de Moscou à la gare arctique de Chupa, un voyage de 27 heures et 36 minutes; comp-tez ensuite 2 heures pour vous faire conduire en voiture de la gare de Chupa au Centre de Plongée du Cercle Arctique. Visas et invitations russes requis! Un bon tour operator? www.waterproof-expeditions.com

Dernier contrôle technique avant de plonger sous la glace. L‘équipement doit permettre de résister à une température pouvant descendre jusqu’à -2 degrés.

La lumière qui passe à travers les blocs de glace de la mer Blanche colore les eaux en vert et en jaune.

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Texte°°° SABRINA BELLONIPhotos°°° FRANCO BANFI

,Située au nord-ouest de la Russie, dans la République de Carélie, la mer Blanche n’est pas seulement une destination

éloignée, c’est également un endroit mythique, d’une rare beauté. Pour atteindre le village de Nilmaguba, dans la baie de Kandalaksha, il faut traverser des forêts vierges, des lacs gelés et d’immenses étendues de toundra. Soudain, au bord d’une mer gelée, apparaissent au milieu de nulle part quelques cabines en bois. Tout est recouvert d’un épais manteau de neige et de silence.En cette journée ensoleillée de début mars, les températures avoisinent zéro degré. Lorsque des vents violents balaient cette région désertique, le mercure peut rapidement descendre jusqu’à -30 degrés. Une couche de glace de 1,5 m d’épaisseur flotte sur l’eau salée; elle monte et descend au rythme des marées et des courants sous-marins. La friction perma-nente sculpte la partie immergée des blocs gelés, donnant naissance à des formes merveilleuses et fascinantes: tout le long de la falaise, elles prennent l’apparence de bulles, comme des éponges au travers desquelles la lumière passerait.La mer Blanche, et plus spécialement son incroyable dimension sous-marine, reste une terra incognita. S’y immerger représente une expé-rience en soi. Au début de la saison de plongée sous glace – qui dure de février à avril – quelques mainas (trous dans la glace) sont aménagés. Mais en raison des basses températures, ils doivent être refaits chaque fois qu’une plongée est organisée.

les sols sous-marins sont recouverts de fissures, de ravins et de sortes de grottes. Ces recoins sont idéaux pour une multitude d’espèces incroyables et colorées: anémones de mer, éponges, algues, étoiles de mer, oursins, colonies de coraux mous, crustacés, ou encore hy-droïdes. Des méduses, légères et diaphanes, peuplent les eaux inter-médiaires, alors que de bizarres stauroméduses (Haliclystus auricola) semblent marcher fièrement sur le varech. Les fissures abritent des crabes, des crevettes ou des poissons endormis, comme l’étrange pois-son-loup (Anarhichas lupus). Les forêts de varechs, quant à elles, font office de nurseries pour de jeunes poissons et invertébrés.

SANCTUAIRE POUR LES BÉLOUGASMais le plus beau se trouve au-dessus de nos têtes: d’imposantes sculp-tures de glace à travers lesquelles les rayons du soleil et la lumière du jour passent et s’étirent. Tout est enveloppé d’une teinte féérique qui

UN MONDE MARIN NOIR ET MYSTÉRIEUX Les mainas représentent la transition entre la terre blanche et gelée et le monde marin, noir et mystérieux. Les plongeurs doivent passer par ces portes pour découvrir cet incroyable monde sous-marin. Nous nous laissons lentement glisser dans la neige fondue, un mélange d’eau douce et d’eau salée, dont la température descend jusqu’à -2 degrés. A chaque plongée, nous sommes encordés par deux et reliés à un assis-tant de plongée qui reste en surface et communique avec nous grâce à un ensemble de signaux codifiés réalisés avec les cordes. Ces eaux côtières peu profondes sont loin d’être stériles. Etant donné que la mer Blanche est plus ou moins un prolongement vers le sud de la mer de Barents, la faune et la flore sous-marines y sont similaires. En plus des poissons et des invertébrés, des orques et des requins du Groenland peuvent être observés en été. Les bélougas et les phoques, en revanche, se font moins rares. A proximité des côtes et des îlots,

oscille entre le vert et le jaune. Le ton et l’intensité changent en fonc-tion de la quantité de la neige recouvrant la banquise. En août, près de 1500 bélougas – ou baleines blanches – se rassemblent dans la mer Blanche, car ici, après le nettoyage ethnique imposé par Staline dans les années 1930, l’homme se fait rare. On trouve toutefois les Pomoris, pêcheurs et chasseurs légendaires, ou les Samis et les Komis, ces voyageurs de la toundra.En 2006, un projet scientifique a permis la création d’une ferme natu-relle pour bélougas, à proximité du village de Nilmaguba. Ses objec-tifs? Créer un élevage afin de réduire leur capture en mer, destinée aux spectacles des aquariums, et permettre aux «retraités» des aquariums du monde entier d’avoir un espace temporaire où se réadapter au milieu naturel. En d’autres termes, préserver cette espèce qui possède un répertoire de sons enchanteurs et qui a inspiré aux pêcheurs des contes de sirènes…

Au-dessus de la mer Blanche, il est possible d’admirer le spectacle fascinant d’une aurore boréale, phénomène qui enlumine le ciel nocturne de teintes dominées par le vert.

i Sous la glace, le plongeur peut découvrir de nombreux êtres vivants surprenants, comme cette très belle anémone (Metridium senile).

COMMENT Y ALLER?La solution la plus simple consiste à voler jusqu’à Kuusamo (Fin-lande), via Helsinki, puis à faire 7 heures de voyage en voiture (en passant par Sala) pour arriver au Centre de Plongée du Cercle Arc-tique. Vous pouvez également décider d’aller en train de Moscou à la gare arctique de Chupa, un voyage de 27 heures et 36 minutes; comp-tez ensuite 2 heures pour vous faire conduire en voiture de la gare de Chupa au Centre de Plongée du Cercle Arctique. Visas et invitations russes requis! Un bon tour operator? www.waterproof-expeditions.com

Dernier contrôle technique avant de plonger sous la glace. L‘équipement doit permettre de résister à une température pouvant descendre jusqu’à -2 degrés.

La lumière qui passe à travers les blocs de glace de la mer Blanche colore les eaux en vert et en jaune.

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Laurent Ballesta / www.andromede-ocean.com

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Texte°°° FRÉDÉRIC REIN

,Il a les yeux couleur océan. Une profondeur dans le regard que l’on retrouve dans cette grande bleue dans laquelle il ne

cesse de se glisser comme dans un songe, et où il nous entraîne avec lui par le biais de ces exceptionnelles prises de vues sous-marines et de ces récits proches de « Vingt mille lieues sous les mers ». Laurent Ballesta manie ainsi l’image et le verbe, la profondeur de champ et celle des mots. On lui doit notamment des reportages dans le National Geographic, des expositions et des livres. Le biologiste marin français, caution scientifique de Nicolas Hulot dans l’émission de télé «Ushuaïa Nature» depuis 1999 et cofondateur d’Andromède Océanologie, une société dont l’objet est de conduire tous types de projets liés à l’étude et à la valorisation de l’environnement marin, ne reste jamais bien longtemps à la surface des choses. Ce natif de la région de Montpellier veut comprendre, faire comprendre, partager cette passion subaqua-tique qu’il a chevillée au corps depuis sa plus tendre enfance. « Le monde sous-marin est digne d’une exploration spatiale. L’occasion de transformer la science-fiction en une réalité palpable et harmonieuse. Au seuil de l’an 2000, seul 1% des océans a été exploré, et on y fait donc des rencontres du troisième type (il a notamment découvert le limbert à filament et le gobie d’Andromède en Méditerranée occidentale, deux espèces de poissons qui n’avaient jamais été photographiées aupara-vant, ndlr). Explorer cet univers immergé, c’est comme entrer dans une dimension parallèle, car la distance physique qui nous en sépare est proche et, pour autant, nous nous retrouvons sur une autre pla-nète. Ce sentiment se démultiplie lorsque l’on ose dépasser la barre des 100 mètres, et pénétrer la zone crépusculaire. Au-dessus de nous, 100 mètres d’eau, 100 mètres de haut, rien du tout finalement. Quelques

« PLONGER À PLUS DE 100 MÈTRES, C’EST OUVRIR UNE PORTE SPATIO-TEMPORELLE»

Laurent Ballesta, biologiste marin et photographe subaqua-tique français de renommée internationale, nous immerge dans son monde, proche de « Stargate » ! Séquence évasion.

LAURENTBALLESTA

coups de palmes à donner, et pourtant, on ouvre la porte spatio-tem-porelle des meilleurs romans de science-fiction. C’est mon « Stargate » à moi ! Un extraordinaire passage qui, en quelques minutes, nous transporte vers des créatures qui n’ont généralement jamais vu d’êtres humains jusque-là… »

ENTRE LICORNES DES MERS ET CŒLACANTHES Le monde du silence rend Laurent Ballesta prolixe une fois sur la terre ferme. Il raconte aussi ses escapades aquatiques avec les narvals, ces licornes des mers, ou ce fantasme devenu réalité quand il a nagé avec le mythique poisson cœlacanthe à 120 mètres de fond. Car il fréquente aussi bien les eaux où les rayons du soleil transpercent encore les flots que celles où le bleu cède sa place au noir opaque, grâce à la technique du recyclage électronique, qui permet de faire circuler les gaz dans un circuit en boucle. En 2007, il a remonté la photographie la plus profonde du monde lors d’une plongée autonome à -190 mètres au Cap de Nice, où il a immortalisé un petit corail jaune. Il est d’ailleurs le seul à avoir obtenu à trois reprises la palme d’or au Festival mondial de l’image sous-marine. « Sous les mers, on se croit à l’abri du temps, et on y vit des expériences extraordinaires, que l’on a l’impression d’être les premiers à connaître. Quand je suis sous l’eau, je m’y crois ! Et remettre les pieds sur Terre, c’est souvent moins difficile au sens propre qu’au sens figuré », confie-t-il, presque en s’excusant. Un monde submergé de beauté qui permet à Laurent Ballesta « de vivre ses rêves, ou de rêver sa vie », ses yeux bleus grands ouverts…

www.andromede-ocean.com

f Seules quelques personnes, dont Laurent Ballesta, ont eu l’occasion de nager avec le mythique cœlacanthe.

sLaurent Ballesta fut le premier à photogra-phier vivant le limbert à filament (Aulopus filamentosus), un poisson de 40 cm de long.

ss Faire de bonnes photos sous-marines de-mande un matériel de pointe très encombrant!

«Au seuil de l’an 2000, seul 1% des océans a été exploré. On y fait donc des rencontres du troisième type!», dixit

le biologiste marin Laurent Ballesta.

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Laurent Ballesta / www.andromede-ocean.com

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Texte°°° FRÉDÉRIC REIN

,Il a les yeux couleur océan. Une profondeur dans le regard que l’on retrouve dans cette grande bleue dans laquelle il ne

cesse de se glisser comme dans un songe, et où il nous entraîne avec lui par le biais de ces exceptionnelles prises de vues sous-marines et de ces récits proches de « Vingt mille lieues sous les mers ». Laurent Ballesta manie ainsi l’image et le verbe, la profondeur de champ et celle des mots. On lui doit notamment des reportages dans le National Geographic, des expositions et des livres. Le biologiste marin français, caution scientifique de Nicolas Hulot dans l’émission de télé «Ushuaïa Nature» depuis 1999 et cofondateur d’Andromède Océanologie, une société dont l’objet est de conduire tous types de projets liés à l’étude et à la valorisation de l’environnement marin, ne reste jamais bien longtemps à la surface des choses. Ce natif de la région de Montpellier veut comprendre, faire comprendre, partager cette passion subaqua-tique qu’il a chevillée au corps depuis sa plus tendre enfance. « Le monde sous-marin est digne d’une exploration spatiale. L’occasion de transformer la science-fiction en une réalité palpable et harmonieuse. Au seuil de l’an 2000, seul 1% des océans a été exploré, et on y fait donc des rencontres du troisième type (il a notamment découvert le limbert à filament et le gobie d’Andromède en Méditerranée occidentale, deux espèces de poissons qui n’avaient jamais été photographiées aupara-vant, ndlr). Explorer cet univers immergé, c’est comme entrer dans une dimension parallèle, car la distance physique qui nous en sépare est proche et, pour autant, nous nous retrouvons sur une autre pla-nète. Ce sentiment se démultiplie lorsque l’on ose dépasser la barre des 100 mètres, et pénétrer la zone crépusculaire. Au-dessus de nous, 100 mètres d’eau, 100 mètres de haut, rien du tout finalement. Quelques

« PLONGER À PLUS DE 100 MÈTRES, C’EST OUVRIR UNE PORTE SPATIO-TEMPORELLE»

Laurent Ballesta, biologiste marin et photographe subaqua-tique français de renommée internationale, nous immerge dans son monde, proche de « Stargate » ! Séquence évasion.

LAURENTBALLESTA

coups de palmes à donner, et pourtant, on ouvre la porte spatio-tem-porelle des meilleurs romans de science-fiction. C’est mon « Stargate » à moi ! Un extraordinaire passage qui, en quelques minutes, nous transporte vers des créatures qui n’ont généralement jamais vu d’êtres humains jusque-là… »

ENTRE LICORNES DES MERS ET CŒLACANTHES Le monde du silence rend Laurent Ballesta prolixe une fois sur la terre ferme. Il raconte aussi ses escapades aquatiques avec les narvals, ces licornes des mers, ou ce fantasme devenu réalité quand il a nagé avec le mythique poisson cœlacanthe à 120 mètres de fond. Car il fréquente aussi bien les eaux où les rayons du soleil transpercent encore les flots que celles où le bleu cède sa place au noir opaque, grâce à la technique du recyclage électronique, qui permet de faire circuler les gaz dans un circuit en boucle. En 2007, il a remonté la photographie la plus profonde du monde lors d’une plongée autonome à -190 mètres au Cap de Nice, où il a immortalisé un petit corail jaune. Il est d’ailleurs le seul à avoir obtenu à trois reprises la palme d’or au Festival mondial de l’image sous-marine. « Sous les mers, on se croit à l’abri du temps, et on y vit des expériences extraordinaires, que l’on a l’impression d’être les premiers à connaître. Quand je suis sous l’eau, je m’y crois ! Et remettre les pieds sur Terre, c’est souvent moins difficile au sens propre qu’au sens figuré », confie-t-il, presque en s’excusant. Un monde submergé de beauté qui permet à Laurent Ballesta « de vivre ses rêves, ou de rêver sa vie », ses yeux bleus grands ouverts…

www.andromede-ocean.com

f Seules quelques personnes, dont Laurent Ballesta, ont eu l’occasion de nager avec le mythique cœlacanthe.

sLaurent Ballesta fut le premier à photogra-phier vivant le limbert à filament (Aulopus filamentosus), un poisson de 40 cm de long.

ss Faire de bonnes photos sous-marines de-mande un matériel de pointe très encombrant!

«Au seuil de l’an 2000, seul 1% des océans a été exploré. On y fait donc des rencontres du troisième type!», dixit

le biologiste marin Laurent Ballesta.

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BioP

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TRENTE DEGRÉS | 41

NATURELLEMENTINGÉNIEUXLes mécanismes de fonctionnement et d’évolution extraordinaires développés par les animaux et les plantes représentent une source d’inspiration in-tarissable pour l’homme. L’approche scientifique qui en découle s’appelle la bionique, et trouve de nombreuses applications contemporaines. Retour en exemples sur des projets très inspirés !

Texte°°° FRÉDÉRIC REIN

,« Va prendre tes leçons dans la nature », affirmait Léo-nard de Vinci. Près de 6 siècles plus tard, cette phrase est plus que

jamais d’actualité. Si l’homme s’inspire de longue date de la nature dans ses créations – comme par exemple la tour Eiffel, qui a pris pour modèle la structure alvéolaire de l’os – ce n’est que dans les années 1990 que cette approche a été théorisée par la biologiste américaine Janine Benyus. On appelle désormais cela la bionique. Cette science du biomimétisme étudie les capacités physiques et sensorielles des organismes vivants – que ce soit des plantes, des animaux ou encore des bactéries – afin de comprendre leurs mécanismes de fonctionnement et d’évolution, et de les imiter. Depuis 1998, Janine Benyus édite également le Biomimicry Guild, dont le but est d’aider les scientifiques qui désirent inscrire leurs recherches dans un développement dit soutenable, c’est-à-dire « s’ins-pirer pour la création d’activités humaines des solutions efficaces et durables développées depuis des millions d’années par les organismes vivants au sein de la biosphère ». Petit florilège de projets étonnants et naturellement ingénieux !

% DES ALGUES POUR PRODUIRE DE L’ÉNERGIELes algues dansent dans l’eau, y font des va-et-vient incessants. Leurs mouvements ont inspiré la société australienne BioPower Systems, qui a inventé le « BioWave ». Ce système, qui ressemble à un trident oscillant sous la surface de la mer, imite le déplacement des plantes aquatiques, afin de récupérer l’énergie des courants marins et de la convertir en élec-tricité. « Cette technologie est actuellement encore en développement, nous explique Sabine Prill, de BioPower Systems. De petits prototypes ont été testés avec succès en bassin. Actuellement, nous sommes en train de lever des fonds pour terminer le premier prototype et l’expéri-menter dans des conditions réelles. » Si les résultats sont probants, c’est tout l’Etat australien du Victoria qui pourrait être fourni en électricité. L’avenir nous dira si, à terme, cette invention sera capable de surfer durablement sur la vague des énergies renouvelables... www.biopowersystems.com

La société australienne BioPower Systems s’est inspirée des mouvements

des algues dans la mer pour créer le «BioWave». Ces tridents imitent le

déplacement des plantes aquatiques dans l’eau afin de récupérer l’énergie

des courants marins et de la convertir en électricité.

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NATURELLEMENTINGÉNIEUXLes mécanismes de fonctionnement et d’évolution extraordinaires développés par les animaux et les plantes représentent une source d’inspiration in-tarissable pour l’homme. L’approche scientifique qui en découle s’appelle la bionique, et trouve de nombreuses applications contemporaines. Retour en exemples sur des projets très inspirés !

Texte°°° FRÉDÉRIC REIN

,« Va prendre tes leçons dans la nature », affirmait Léo-nard de Vinci. Près de 6 siècles plus tard, cette phrase est plus que

jamais d’actualité. Si l’homme s’inspire de longue date de la nature dans ses créations – comme par exemple la tour Eiffel, qui a pris pour modèle la structure alvéolaire de l’os – ce n’est que dans les années 1990 que cette approche a été théorisée par la biologiste américaine Janine Benyus. On appelle désormais cela la bionique. Cette science du biomimétisme étudie les capacités physiques et sensorielles des organismes vivants – que ce soit des plantes, des animaux ou encore des bactéries – afin de comprendre leurs mécanismes de fonctionnement et d’évolution, et de les imiter. Depuis 1998, Janine Benyus édite également le Biomimicry Guild, dont le but est d’aider les scientifiques qui désirent inscrire leurs recherches dans un développement dit soutenable, c’est-à-dire « s’ins-pirer pour la création d’activités humaines des solutions efficaces et durables développées depuis des millions d’années par les organismes vivants au sein de la biosphère ». Petit florilège de projets étonnants et naturellement ingénieux !

% DES ALGUES POUR PRODUIRE DE L’ÉNERGIELes algues dansent dans l’eau, y font des va-et-vient incessants. Leurs mouvements ont inspiré la société australienne BioPower Systems, qui a inventé le « BioWave ». Ce système, qui ressemble à un trident oscillant sous la surface de la mer, imite le déplacement des plantes aquatiques, afin de récupérer l’énergie des courants marins et de la convertir en élec-tricité. « Cette technologie est actuellement encore en développement, nous explique Sabine Prill, de BioPower Systems. De petits prototypes ont été testés avec succès en bassin. Actuellement, nous sommes en train de lever des fonds pour terminer le premier prototype et l’expéri-menter dans des conditions réelles. » Si les résultats sont probants, c’est tout l’Etat australien du Victoria qui pourrait être fourni en électricité. L’avenir nous dira si, à terme, cette invention sera capable de surfer durablement sur la vague des énergies renouvelables... www.biopowersystems.com

La société australienne BioPower Systems s’est inspirée des mouvements

des algues dans la mer pour créer le «BioWave». Ces tridents imitent le

déplacement des plantes aquatiques dans l’eau afin de récupérer l’énergie

des courants marins et de la convertir en électricité.

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, LE LOTUS AFIN DE LUTTER CONTRE LES TACHESSur les feuilles de lotus, l’eau – mais aussi la colle – glisse comme sur du verre. Ce végétal doit cette surprenante capacité aux microsco-piques cristaux de cire dont il est recouvert, et qui restreignent au maximum le temps de contact entre une substance et sa surface. Une firme allemande a imité cette propriété pour mettre au point une pein-ture autonettoyante appelée Lotusan. Elle est destinée aux surfaces en béton, en ciment ou minérales. L’eau de pluie et les salissures perlent sur les façades comme sur le lotus, les laissant propres et sèches, même aux endroits particulièrement exposés aux intempéries. Des textiles et des sprays possédant les mêmes vertus ont également été développés. De quoi espérer diminuer notre consommation en matière de déter-gents et de lessive !

Alors que le bec du martin-pêcheur a

inspiré la forme du Shinkansen, le fameux train rapide japonais, et le lotus des peintu-res autonettoyantes,

le mécanisme de re-froidissement des ailes

du papillon devrait permettre d’éviter la surchauffe des puces

informatiques.

% LES PAPILLONS DONNENTDES AILES AUX PUCES… INFORMATIQUES !Des papillons à la rescousse des puces. Cela pourrait être une char-mante fable entomologiste si ces puces n’étaient pas informatiques! Nos ordinateurs, toujours plus performants, mènent les puces infor-matiques à la surchauffe, et les ventilateurs existants ne suffisent plus à les refroidir. Les chercheurs de l’université de Tufts, dans le Massa-chusetts (USA), semblent avoir trouvé la solution à ce problème en étudiant les papillons. Comme la friction des ailes des lépidoptères en vol produit beaucoup de chaleur, ils doivent immédiatement pouvoir la disperser pour ne pas mourir. Ils le font au moyen de millions de lamelles microscopiques accrochées à leurs ailes. Cette technique, qui pourrait être empruntée par le milieu informatique, représente un bel exemple du fameux effet papillon !

% LE MARTIN-PÊCHEUR AU SERVICEDU TRAIN RAPIDE JAPONAIS Quel est le point commun entre un martin-pêcheur et le Shinkansen, le fameux train rapide japonais ? Le bec du premier a conditionné la forme du second. Pour saisir efficacement les petits poissons dont il se nourrit, cet oiseau doit en effet pouvoir plonger la tête la première dans l’eau en conservant le plus de vitesse possible et en limitant au maximum les remous. Cette performance est garantie par son bec aérodynamique. Une forme pointue et lisse que l’on retrouve à l’avant du train nippon et qui lui permet d’entrer dans un tunnel à 300 km/h sans sacrifier trop de vitesse. Grâce à ce « bec », les ingénieurs sont parvenus à avoir un train 10% plus rapide et 15% moins gourmand en électricité. De plus, les nuisances sonores liées au passage du train dans un tunnel ont grandement été limitées…

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Texte°°° FRÉDÉRIC REIN

,Le corps semble flotter dans les airs, en apesanteur. En réalité, il est sous vide, pris en sandwich entre deux fines

pellicules de plastique transparent d’où l’air est progressivement retiré à l’aide d’un tuyau! L’œuvre du Belge Lawrence Malstaf, baptisée « Shrink », est troublante: doit-on y voir une forme de légèreté ou d’oppression ? Une envolée quasi spatiale à l’abri du temps ou un détour très terre à terre dans un rayon de supermarché ? C’est selon…« Vu de l’extérieur, l’humain ressemble à une marchandise, à une denrée périssable. La personne placée à la verticale dans l’installation, quant à elle, doit trouver sa place, son confort, afin de s’adapter à un environnement de prime abord hostile », explique Lawrence Malstaf. Dans « Nemo Observatorium », une autre œuvre de cet artiste-plas-ticien flamand de 39 ans, on se retrouve enfermé dans un vaste cylindre transparent. Assis dans un fauteuil de cuir, on peut, par une simple pression sur un interrupteur, se téléporter au cœur de l’œil du cyclone… Des bourrasques de micro-billes en polystyrène virevoltent le long des parois. Et bizarrement, il se dégage de cette tempête une certaine sérénité hypnotique. Aux confins de l’exposition et du spectacle, de l’art et du théâtre, Lawrence Malstaf place le visiteur au centre de ses œuvres, le fait généralement devenir physiquement acteur. Ce voyage sensoriel permet « de dissoudre les expériences et les souvenirs », affirme-t-il. Il nous conduit dans un univers fait d’illusions d’optique et d’objets qui prennent vie. Vers un questionnement métaphorique sur la place de l’homme dans son environnement. Rencontre avec un scénographe formé au design industriel et rompu aux arts visuels…

Lawrence Malstaf, comment définiriez-vous votre travail ?Il s’agit d’installations cinétiques (relatives au mouvement, ndlr) tridi-mensionnelles et assez conséquentes qui permettent souvent d’impli-quer physiquement le visiteur. Je considère d’ailleurs la majeure partie de mes travaux plus comme des espaces que comme des objets. La notion temporelle y est primordiale. Non dans l’optique d’une fin, mais plutôt d’une situation qui évolue, habituellement en fonction du comportement des visiteurs.

OU L’ART DE S’ADAPTERÀ L’ESPACE-TEMPS

Aux confins de l’exposition et du théâtre, les ins-tallations de ce Flamand impliquent le visiteur d’un point de vue sensoriel, mais aussi générale-ment physiquement, lui offrant un rôle d’acteur. Rencontre avec un artiste qui s’interroge méta-phoriquement sur la place de l’homme dans son environnement.

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Dans cette œuvre intitulée «Mirror», on se retrouve devant un miroir dont les vibrations, de plus en plus fortes, déforment toujours davantage l’image qu’il renvoie.

Cette sculpture grandeur nature a été baptisée «Madonna».Elle est semi-transparente et illuminée de l’intérieur.

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Texte°°° FRÉDÉRIC REIN

,Le corps semble flotter dans les airs, en apesanteur. En réalité, il est sous vide, pris en sandwich entre deux fines

pellicules de plastique transparent d’où l’air est progressivement retiré à l’aide d’un tuyau! L’œuvre du Belge Lawrence Malstaf, baptisée « Shrink », est troublante: doit-on y voir une forme de légèreté ou d’oppression ? Une envolée quasi spatiale à l’abri du temps ou un détour très terre à terre dans un rayon de supermarché ? C’est selon…« Vu de l’extérieur, l’humain ressemble à une marchandise, à une denrée périssable. La personne placée à la verticale dans l’installation, quant à elle, doit trouver sa place, son confort, afin de s’adapter à un environnement de prime abord hostile », explique Lawrence Malstaf. Dans « Nemo Observatorium », une autre œuvre de cet artiste-plas-ticien flamand de 39 ans, on se retrouve enfermé dans un vaste cylindre transparent. Assis dans un fauteuil de cuir, on peut, par une simple pression sur un interrupteur, se téléporter au cœur de l’œil du cyclone… Des bourrasques de micro-billes en polystyrène virevoltent le long des parois. Et bizarrement, il se dégage de cette tempête une certaine sérénité hypnotique. Aux confins de l’exposition et du spectacle, de l’art et du théâtre, Lawrence Malstaf place le visiteur au centre de ses œuvres, le fait généralement devenir physiquement acteur. Ce voyage sensoriel permet « de dissoudre les expériences et les souvenirs », affirme-t-il. Il nous conduit dans un univers fait d’illusions d’optique et d’objets qui prennent vie. Vers un questionnement métaphorique sur la place de l’homme dans son environnement. Rencontre avec un scénographe formé au design industriel et rompu aux arts visuels…

Lawrence Malstaf, comment définiriez-vous votre travail ?Il s’agit d’installations cinétiques (relatives au mouvement, ndlr) tridi-mensionnelles et assez conséquentes qui permettent souvent d’impli-quer physiquement le visiteur. Je considère d’ailleurs la majeure partie de mes travaux plus comme des espaces que comme des objets. La notion temporelle y est primordiale. Non dans l’optique d’une fin, mais plutôt d’une situation qui évolue, habituellement en fonction du comportement des visiteurs.

OU L’ART DE S’ADAPTERÀ L’ESPACE-TEMPS

Aux confins de l’exposition et du théâtre, les ins-tallations de ce Flamand impliquent le visiteur d’un point de vue sensoriel, mais aussi générale-ment physiquement, lui offrant un rôle d’acteur. Rencontre avec un artiste qui s’interroge méta-phoriquement sur la place de l’homme dans son environnement.

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Cette sculpture grandeur nature a été baptisée «Madonna».Elle est semi-transparente et illuminée de l’intérieur.

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Finalement, quel message souhaitez-vous faire passer ?Je m’intéresse aux petits miracles du quotidien, comme la beauté d’un sac plastique soufflé par le vent. En tant qu’artiste, j’ai le temps de m’arrêter et d’observer, d’essayer de saisir la magie qu’il y a là autour, pour ensuite la partager avec d’autres personnes. Ces petits émer-veillements témoignent d’un univers incroyablement complexe, où tout est en mouvement, où tout change au fil du temps, et dans lequel nous, êtres humains, sommes de petits détails figurant dans une image bien plus grande. Depuis l’âge de pierre, on a essayé de maî-triser la nature, de la copier pour la contrôler et la prédire. L’une des plus importantes compétences que nous devrions encore continuer à développer, c’est l’adaptation. Vous pouvez voir dans mes installations des sortes de machines d’entraînement abstraites destinées à stimuler les visiteurs à se laisser aller et à s’adapter…

Vous interrogez les gens sur leur capacité de s’adapter à leur envi-ronnement. Mais quel regard portez-vous sur notre planète ? Avec 200 000 personnes de plus sur terre chaque jour, on est tout simplement trop ! Penser « vert » en utilisant moins d’énergie et de carburant ou en mangeant moins de viande n’est tout simplement pas pertinent si nous continuons à nous reproduire à cette vitesse. Mais comme je suis d’un naturel optimiste, je crois donc encore que nous parviendrons à trouver une solution. D’abord, on essayera de vivre sur les océans, ensuite sur d’autres planètes… Mais la population mondiale finira tôt ou tard par stopper son expansion. On peut choisir de s’adapter maintenant ou on y sera forcé par la suite...

L’actualité de Lawrence Malstaf sur http://www.fortlaan17.com/artists/lawrence-malstaf/

p Avec «Shrink», le corps humain se retrouve pris en sandwich entre deux fines pellicules de plastique!

d Dans le cylindre transparent de «Nemo Observatorium», on se téléporte au cœur de l’œil du cyclone, où l’on est confronté à des bourrasques de microbilles en polystyrène.

s Dans le travail du Belge Lawrence Malstaf, la notion temporelle est primordiale, comme on peut le voir dans cette ævre intitulée «The long now».

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Finalement, quel message souhaitez-vous faire passer ?Je m’intéresse aux petits miracles du quotidien, comme la beauté d’un sac plastique soufflé par le vent. En tant qu’artiste, j’ai le temps de m’arrêter et d’observer, d’essayer de saisir la magie qu’il y a là autour, pour ensuite la partager avec d’autres personnes. Ces petits émer-veillements témoignent d’un univers incroyablement complexe, où tout est en mouvement, où tout change au fil du temps, et dans lequel nous, êtres humains, sommes de petits détails figurant dans une image bien plus grande. Depuis l’âge de pierre, on a essayé de maî-triser la nature, de la copier pour la contrôler et la prédire. L’une des plus importantes compétences que nous devrions encore continuer à développer, c’est l’adaptation. Vous pouvez voir dans mes installations des sortes de machines d’entraînement abstraites destinées à stimuler les visiteurs à se laisser aller et à s’adapter…

Vous interrogez les gens sur leur capacité de s’adapter à leur envi-ronnement. Mais quel regard portez-vous sur notre planète ? Avec 200 000 personnes de plus sur terre chaque jour, on est tout simplement trop ! Penser « vert » en utilisant moins d’énergie et de carburant ou en mangeant moins de viande n’est tout simplement pas pertinent si nous continuons à nous reproduire à cette vitesse. Mais comme je suis d’un naturel optimiste, je crois donc encore que nous parviendrons à trouver une solution. D’abord, on essayera de vivre sur les océans, ensuite sur d’autres planètes… Mais la population mondiale finira tôt ou tard par stopper son expansion. On peut choisir de s’adapter maintenant ou on y sera forcé par la suite...

L’actualité de Lawrence Malstaf sur http://www.fortlaan17.com/artists/lawrence-malstaf/

p Avec «Shrink», le corps humain se retrouve pris en sandwich entre deux fines pellicules de plastique!

d Dans le cylindre transparent de «Nemo Observatorium», on se téléporte au cœur de l’œil du cyclone, où l’on est confronté à des bourrasques de microbilles en polystyrène.

s Dans le travail du Belge Lawrence Malstaf, la notion temporelle est primordiale, comme on peut le voir dans cette ævre intitulée «The long now».

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Texte°°° SASKIA GALITCH

,Le soleil, on l’attend au bas mot dix mois par année. Et quand il est enfin là, on fait quoi? On s’en protège. Parce qu’il

serait toujours à l’affût d’un mauvais coup. Soyons honnête, les dan-gers existent bel et bien et le conditionnel utilisé ici n’est pas complè-tement de bonne foi. Mais les arguments des «anti-soleil» non plus! A les écouter, en été, il faudrait se calfeutrer chez soi, ne pas mettre le nez dehors entre 9 h et 17 h, sauf en cas d’absolue nécessité, et, le cas échéant, s’encasquetter, se lunetter et s’embardoufler de couches de crèmes solaires «haute protection», par-dessus lesquelles on devrait ajouter des vêtements en textiles «anti-UV». Eh oui! La santé de notre peau serait à ce prix. Hâlé, hâlé, il ne faut pas exagérer… Et puisqu’on parle santé, juste-ment, il serait tout de même utile de rappeler que quand on n’en abuse pas, Phébus a aussi de sacrées qualités…

LE SOLEIL, ÇA SYNTHÉTISE LA VITAMINE DLes rayons du soleil permettent au corps de synthétiser la vitamine D, une substance qui agit sur la fixation de la vitamine C dans le corps, et dont l’organisme a besoin pour fonctionner correctement. De fait, elle permet de lutter contre le rachitisme et l’ostéoporose, et possède également des vertus immunitaires. Or, dans nos contrées, une bonne partie de la population est carencée en vitamine D. Un manque qui

EXACTEMENTLes adeptes de la bronzette sont-ils des in-conscients? Peut-être. Mais ils ne se font pas que du mal…

peut se combler, on vous le donne en mille, en se mettant un tantinet au soleil! Bon, évidemment, on n’a pas besoin d’y passer des heures ni de se la jouer «exposition intégrale»: une petite balade quotidienne d’une dizaine de minutes en minijupe et manches courtes suffit large-ment.

LE SOLEIL, ÇA BOOSTE LE MORALChaque année, en Suisse, des milliers de personnes qui se portent plu-tôt bien pendant les beaux jours sont victimes d’une dépression saison-nière dès les premiers frimas de novembre. La cause de cette maladie? Un manque de soleil. Comme tout le monde n’a pas la chance de pou-voir filer sous les tropiques pour se prendre quelques rayons en réserve, les médecins ont mis au point plusieurs types de traitements. Dont la luminothérapie, une technique très efficace qui consiste à exposer les patients «à une lumière d’intensité et de spectre lumineux spécifique proche de la lumière solaire». But de l’opération: «faire comme si» les malades avaient eu droit à un vrai petit moment de soleil. En effet, ce dernier agit sur le taux de mélatonine (hormone du sommeil) dans le corps. Très utile quand il s’agit d’aller au dodo, cette hormone a des effets léthargiques et déprimants en journée. Autrement dit, en faisant baisser le taux de mélatonine le jour, le soleil permet de se sentir dyna-mique et, pour le coup, de mieux dormir la nuit. CQFD.

SOUSLESOLEIL

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Texte°°° SASKIA GALITCH

% LA VÉRITÉ EST AILLEURS…Créateur génial à qui l’on doit notamment « Lost » ou « Mission : Impos-sible III », le scénariste et réalisateur J.J. Abrams décolle cet été avec « Super 8 », sorte de fable SF truffée de clins d’œil à Maître Steven « E.T. » Spielberg – producteur du film. Tout commence en 1979 dans une petite ville américaine quand une bande de copains occupée à tourner un film en super 8 est témoin d’un invraisemblable accident de train. Si invrai-semblable, d’ailleurs… Bref ! Les effets spéciaux sont bluffants, l’atmos-phère est vintage à souhait, et l’on va de saisissements en émotions : du grand et spielbergien Abrams !«Super 8», J.J. Abrams, 2011.Avec Elle Fanning, Kyle Chandler, Amanda Michalka. Sortie: le 3 août. www.super8-movie.com/#/video

$ THRILLER SIMIESQUEPeut-on soigner la maladie d’Alzheimer ? Le Dr Will Rodman (James Franco) en est convaincu. De fait, à force de manipulations et de bi-douillages génétiques, il parvient à mettre au point une substance qu’il teste sur un grand singe de labo, César (impérial Andy Serkis). Lequel se met à développer une intelligence effrayante... Basé sur « La Planète des Singes », roman de Pierre Boulle paru en 1963, ce thriller signé Robert Wyatt promet frissons et grand spectacle. Et soulève aussi de nombreuses questions sur la portée des recherches scientifiques et la soif de pouvoir. «Rise of the Planet of the Apes», Robert Wyatt, 2011. Avec James Franco, Andy Serkis, Freida Pinto, John Lithgow, Tom Felton. Sortie: le 10 août.www.riseoftheplanetoftheapes.com

! UNE HISTOIRE À L’ACIDE DE ROSE… Oui, la plupart des filles aiment l’eau de rose, les jolies robes, et lar-moient devant des scènes romantiques. Oui encore, la plupart des filles rêvent d’un sublime-mariage-qui-restera-le-plus-beau-jour-de-leur-vie. Mais non, ça ne les empêche pas de se conduire mal, voire très mal. La preuve avec « Bridesmaids », farce hilarante qui raconte les mésa-ventures d’Annie (Kristen Wiig), chargée d’organiser le mariage de sa meilleure amie Lilian (Maya Rudolph).L’argument est mince, certes, mais permet quelques délires bien potaches et des dialogues délicieusement acides. Produite par Judd Apa-tow (« 40 ans, toujours puceau »), réalisée par Paul Feig (« Freaks and Geeks ») et écrite par Kristen Wiig, cette comédie féminine sans com-plexes fait penser à une dragée qu’on laisse fondre doucement. Car sous le sucre, l’amande ne manque ni de goût ni de croquant. Délectable! «Bridesmaids», Paul Feig, 2011. Avec Kristen Wiig, Rose Byrne, Melissa McCarthy, Wendi McLendon-Covey, Jon Hamm. Sortie: le 10 août. www.bridesmaidsmovie.com

UN ÉTÉ ÉTOILÉDu rire, de l’angoisse, des effets spéciaux époustouflants et du (très) grand spectacle : côté septième art, l’été sera « show ». Coup de projecteur sur quelques incontournables de la saison…CINÉMA

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MAIS ENCORE…

Harry Potter et les reliques de la mort, 2e partie. Et voilà, c’en est désormais fini des affrontements du jeune Potter et de l’affreux Voldemort… Film de David Yates. Avec Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint et Ralph Fiennes. Sortie: le 13 juillet.http://harrypotter.warnerbros.com

Mr. Popper et ses pingouins. Redoutable homme d’affaires new-yorkais, M. Popper hérite d’un pingouin vivant. Qui va bouleverser sa vie… Film de Mark Waters. Avec Jim Carrey. Sortie: le 20 juillet. www.popperspenguins.com

Cars 2. La star des circuits automobiles Flash McQueen et son fidèle Martin la dépanneuse reprennent la route pour d’hilarantes et tré-pidantes nouvelles aventures. Film de Brad Lewis et John Lasseter. Sortie: le 27 juillet. http://disney.go.com/cars/

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Texte°°° SASKIA GALITCH

% LA VÉRITÉ EST AILLEURS…Créateur génial à qui l’on doit notamment « Lost » ou « Mission : Impos-sible III », le scénariste et réalisateur J.J. Abrams décolle cet été avec « Super 8 », sorte de fable SF truffée de clins d’œil à Maître Steven « E.T. » Spielberg – producteur du film. Tout commence en 1979 dans une petite ville américaine quand une bande de copains occupée à tourner un film en super 8 est témoin d’un invraisemblable accident de train. Si invrai-semblable, d’ailleurs… Bref ! Les effets spéciaux sont bluffants, l’atmos-phère est vintage à souhait, et l’on va de saisissements en émotions : du grand et spielbergien Abrams !«Super 8», J.J. Abrams, 2011.Avec Elle Fanning, Kyle Chandler, Amanda Michalka. Sortie: le 3 août. www.super8-movie.com/#/video

$ THRILLER SIMIESQUEPeut-on soigner la maladie d’Alzheimer ? Le Dr Will Rodman (James Franco) en est convaincu. De fait, à force de manipulations et de bi-douillages génétiques, il parvient à mettre au point une substance qu’il teste sur un grand singe de labo, César (impérial Andy Serkis). Lequel se met à développer une intelligence effrayante... Basé sur « La Planète des Singes », roman de Pierre Boulle paru en 1963, ce thriller signé Robert Wyatt promet frissons et grand spectacle. Et soulève aussi de nombreuses questions sur la portée des recherches scientifiques et la soif de pouvoir. «Rise of the Planet of the Apes», Robert Wyatt, 2011. Avec James Franco, Andy Serkis, Freida Pinto, John Lithgow, Tom Felton. Sortie: le 10 août.www.riseoftheplanetoftheapes.com

! UNE HISTOIRE À L’ACIDE DE ROSE… Oui, la plupart des filles aiment l’eau de rose, les jolies robes, et lar-moient devant des scènes romantiques. Oui encore, la plupart des filles rêvent d’un sublime-mariage-qui-restera-le-plus-beau-jour-de-leur-vie. Mais non, ça ne les empêche pas de se conduire mal, voire très mal. La preuve avec « Bridesmaids », farce hilarante qui raconte les mésa-ventures d’Annie (Kristen Wiig), chargée d’organiser le mariage de sa meilleure amie Lilian (Maya Rudolph).L’argument est mince, certes, mais permet quelques délires bien potaches et des dialogues délicieusement acides. Produite par Judd Apa-tow (« 40 ans, toujours puceau »), réalisée par Paul Feig (« Freaks and Geeks ») et écrite par Kristen Wiig, cette comédie féminine sans com-plexes fait penser à une dragée qu’on laisse fondre doucement. Car sous le sucre, l’amande ne manque ni de goût ni de croquant. Délectable! «Bridesmaids», Paul Feig, 2011. Avec Kristen Wiig, Rose Byrne, Melissa McCarthy, Wendi McLendon-Covey, Jon Hamm. Sortie: le 10 août. www.bridesmaidsmovie.com

UN ÉTÉ ÉTOILÉDu rire, de l’angoisse, des effets spéciaux époustouflants et du (très) grand spectacle : côté septième art, l’été sera « show ». Coup de projecteur sur quelques incontournables de la saison…CINÉMA

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MAIS ENCORE…

Harry Potter et les reliques de la mort, 2e partie. Et voilà, c’en est désormais fini des affrontements du jeune Potter et de l’affreux Voldemort… Film de David Yates. Avec Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint et Ralph Fiennes. Sortie: le 13 juillet.http://harrypotter.warnerbros.com

Mr. Popper et ses pingouins. Redoutable homme d’affaires new-yorkais, M. Popper hérite d’un pingouin vivant. Qui va bouleverser sa vie… Film de Mark Waters. Avec Jim Carrey. Sortie: le 20 juillet. www.popperspenguins.com

Cars 2. La star des circuits automobiles Flash McQueen et son fidèle Martin la dépanneuse reprennent la route pour d’hilarantes et tré-pidantes nouvelles aventures. Film de Brad Lewis et John Lasseter. Sortie: le 27 juillet. http://disney.go.com/cars/

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Keystone/Sony

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Texte°°° SASKIA GALITCH

,Il y a deux types d’actrices : celles qui s’emparent d’un rôle, le plient à leur image et le soumettent à leur carrure. Et celles

qui se laissent investir par l’idée qu’elles se font d’un personnage, en lui conférant une sorte d’assimilation souterraine d’une force presque surnaturelle. Les comédiennes qui réussissent ce tour de force ne sont pas légion. Cate Blanchett est de cette trempe, et peut se targuer d’avoir composé une galerie de portraits aussi saisissants individuellement que fascinants par leur diversité.

UNE VOCATION DÉCOUVERTE EN ÉGYPTERien ne la prédestinait à cette carrière. Née en 1969 à Melbourne, orphe-line de père à 10 ans, Cate suit une scolarité normale avant de se lancer dans des études en économie. Un beau jour, pourtant, elle plaque tout et part explorer le monde. Ce périple la conduit notamment en Egypte où, à court d’argent, elle fait de la figuration dans le film «Kaboria». Bien que pas spécialement gratifiante, cette expérience lui permet de découvrir sa vocation. De retour en Australie, Cate s’inscrit donc à l’Australia’s National Institute of Dramatic Art, dont elle ressort diplômée en 1992. Contrai-

CATE BLANCHETT LA VÉRITÉ EN CHAQUE PERSONNAGEA l’affiche du thriller «Hanna», signé Joe Wright, l’actrice australienne incarne un agent de la CIA. Un rôle qu’elle assume avec une force de conviction saisissante.

rement à d’autres étoiles trop filantes et impatientes, elle prend son temps, veut apprendre. Pour ce faire, elle arpente les scènes de théâtre de son pays pendant cinq ans. Et ce n’est qu’en 1998, après son troi-sième film, «Paradise Road», qu’elle commence à faire parler d’elle au cinéma. Depuis, la magie n’a cessé d’opérer, son talent objectivement hors du commun la rendant étrangement crédible dans les rôles les plus opposés.

UNE GRANDE GÉNÉROSITÉElle sera ainsi, en 1998, une indétrônable «Elizabeth I», interprétation qui lui vaudra le Golden Globe de la meilleure actrice. Ce seront ensuite «Les Aiguilleurs», avec John Cusack, en 2000, puis «Le talentueux Mr. Ripley», avec Jude Law, et le remarquable film dramatique indépendant «The Man Who Cried», dans lequel elle donne la réplique à Johnny Depp. Viennent alors les rôles de l’elfiquement irréprochable Galadriel de la trilogie de Peter Jackson, «Le Seigneur des Anneaux», de l’excen-trique héroïne de «Bandits», de l’épouse morte de Kevin Spacey dans «Terre Neuve», ou de la femme résolue dans «Les Disparues». En 2005, elle est oscarisée pour son incarnation de Katharine Hepburn dans «The Aviator». Aujourd’hui, dans «Hanna», de Joe Wright, elle incarne un agent de la CIA. Avec, évidemment, une force de conviction étonnante… Car dure ou tendre, d’une force terrible ou capable d’une enveloppante douceur maternelle, elle impose à son visage et à son allure des transformations qui lui permettent toutes les nuances des person-nages, dont elle sait faire naître une vie qui leur est propre. Celle qui déborde d’elle-même, toute de générosité et de finesse de perception, à n’en pas douter…

CATE BLANCHETT LA VÉRITÉ EN CHAQUE PERSONNAGE

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KT TUNSTALL,FÉROCEMENT PLUS FÉMININEKT Tunstall n’est plus la même! L’année sabba-tique qui l’a notamment conduite à travers le monde (de l’Inde à l’Arctique, en passant par la Nouvelle-Zélande) avec son mari – qui fait battre son cœur, mais aussi la batterie de son groupe ! – l’a profondément transformée. Et cela s’entend sur son dernier album intitulé « Tiger Suit », produit par Jim Abyss (Arctic Monkeys). C’est bien toutes griffes dehors que l’auteure-compositrice écossaise revient sur le devant de la scène internationale. «Avec cet album, je voulais faire quelque chose de diffé-rent, sortir de ma zone de confort», explique la jeune femme de 36 ans. L’interprète du légendaire « Black Horse and the Cherry Tree » et son « Whoo-hoo », qui l’ont fait connaître dans le monde entier en 2005, délivre un nouvel opus qu’elle définit elle-même comme de la « techno nature ». « Tous les instruments sonnent de façon brute, mais avec la même puissance qu’un titre de dance. C’est un mélange entre le son et le monde naturel, avec une teinte très électronique et tourné vers le dancefloor », précise-t-elle.

COUPS DE CŒUR MUSICAUX POUR FESTIVALS ESTIVAUX

Les manifestations musicales reviennent chaque annéeavec les beaux jours. L’offre est pléthorique et les chanteurs

à se produire sur les scènes suisses innombrables. Petite sélection, totalement subjective, des artistes que l’on

se réjouit d’entendre en live…

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Un folk originel toujours bien présentN’allez toutefois pas croire que KT Tunstall (de son vrai nom Kate Tunstall) a abandonné son folk originel. Suivant les chansons, elle le mêle avec de l’électro, mais aussi avec du bon vieux rock ou du blues. Des mélodies métissées, à l’image des origines de cette femme née d’un père écossais et d’une mère chinoise. Celle qui a appris à chanter parce que quelqu’un lui a donné un enregistrement d’Ella Fitzge-rald – qui est ainsi devenue à son insu son professeur de chant! – n’a pas non plus perdu ses refrains imparables. Cet album férocement plaisant, sur lequel elle avoue avoir suivi son instinct et ses envies, est très abouti. « La sonorité plus féminine » assumée par KT Tunstall, lui ouvre de nouveaux horizons musicaux, dans lesquels on se laisse volontiers entraîner…

www.kttunstall.com

KT Tunstall sera sur la scène du Blue Balls Festival de Lucerne(www.blueballs.ch) le 25 juillet 2011.

PLAN B, AU PREMIER PLAN DE LA SCÈNE «NEW OLD SOUL»Le plan B est une alternative au plan principal, une solution faute de mieux. Drôle de nom qu’a choisi d’emprunter Ben Drew. D’autant que son premier album « Who Needs Actions When You Got Words », sorti en 2006, avait été salué en son temps par la critique. Avec son hip-hop accompagné à la guitare acoustique, ce Londonien né en 1983, acteur à ses heures, racontait les histoires très controversées d’une Angleterre d’en bas désenchantée qui a touché le fond (drogue, viol, meurtre…). Attaché à la classe ouvrière, Plan B est alors rapidement surnommé l’Eminem anglais.Revoir quatre ans plus tard ce bad boy revêtir un costume de crooner pour se hisser au sommet des charts européens avec son deuxième album « The Defamation of Strickland Banks », d’où est notamment extrait « She said », est donc assez surprenant. Il nous conte certes la rédemption d’un chanteur qui se retrouve derrière les barreaux pour un crime qu’il n’a pas commis, mais cette fois dans un style résolument soul, même s’il reste des relents de son flow acerbe.

Pas une pâle copie !« J’ai toujours composé des chansons soul, mais au début, le rap était mieux adapté à l’urgence de ce que j’avais à exprimer, explique-t-il au magazine français Les Inrockuptibles. Je n’ai pas fait de la musique pour atteindre les premières places des charts, mais pour raconter la vie des jeunes désœuvrés avec lesquels j’avais grandi. Lorsque je suis parti avec cet album-concept sur la trajectoire de vie d’un chanteur de soul, il était logique que j’adapte la musique au sujet. J’ai donc écrit deux albums, l’un dans une tonalité soul, l’autre hip-hop. Tous deux ra-content la même histoire de deux points de vue différents, et mon idée était de les sortir ensemble. Mon label a trouvé que c’était une mauvaise idée, préférant bien sûr promouvoir l’album soul. L’autre sortira un peu plus tard sur un label indépendant. » Tout comme un film inspiré de cette histoire, et qui verra Ben Drew derrière la caméra. En attendant, Plan B prouve que, malgré son visage blanc, il ne joue pas les pâles copies des stars de la Motown. Il ne représente pas un pis-aller, mais bien un artiste de premier plan sur la scène, très en vogue actuel-lement, de la « new old soul »…

www.time4planb.co.uk

Plan B se produira au Gurten Festival de Berne(www.gurtenfestival.ch ) le 16 juillet 2011.

LA POP TOURMENTÉE ET POÉTIQUE D’AARON«Nous sommes tous des animaux artificiels qui chevauchent un pays imaginaire (Artificial Animals Riding On Nerverland, la signification d’AaRON, ndlr)», nous expliquait Simon Buret, auteur, compositeur et interprète au sein de ce duo français, lors d’une interview au Paléo Festival 2007. « Chacun a en soi des capacités de rêve impalpables, des ressources sensorielles qu’il faut savoir cultiver, malgré la société de consommation. » Fin 2010, AaRON nous prouve, avec son deuxième opus baptisé « Birds in the storm », métaphore de cette capacité qu’ont les oiseaux à voler quand les vents sont furieusement contraires, que ces paroles n’étaient pas convenues. Les Versaillais, révélés par « U-Turn (Lili) », n’ont pas perdu leur âme dans les méandres mercantiles. Ils ont évité l’écueil d’une suite facile. Très soigné, cet éblouissant album nous permet de retrouver une pop à la fois tourmentée et poétique, sombre et héroïque, avec cette voix, qui se balade souvent au bord du précipice, sans jamais y tomber.

Une belle cohérenceCette seconde production se construit autour d’une journée qui com-mence et se termine dans un état de fatigue et d’apaisement. Simon Buret et Olivier Coursier ont également su y conserver cette symbiose entre le texte (en anglais) et la musique. Ils continuent à aller où leur inspiration les mène, quelque part entre Radiohead et Peter Gabriel. « Notre musique est aussi bien influencée par Missy Elliott que la Callas, ainsi que des livres, des films et de la peinture, souligne Simon Buret. On nous compare à beaucoup d’artistes différents, et cela nous plaît énormément. Les gens entendent et reçoivent ce qu’ils veulent bien recevoir. En revanche, je me défends de faire des compositions noires et mélancoliques. Il s’agit plutôt de chansons nocturnes… » Un univers en clair-obscur fait de refrains lancinants, d’où jaillit régulière-ment la lumière. Un monde âpre, mais parsemé de beautés, au-dessus desquelles on aime planer. Leur monde…

www.aaronwebsite.com

Aaron sera à l’affiche du Paléo Festival Nyon (www.paleo.ch) le mercredi 20 juillet 2011.

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Un folk originel toujours bien présentN’allez toutefois pas croire que KT Tunstall (de son vrai nom Kate Tunstall) a abandonné son folk originel. Suivant les chansons, elle le mêle avec de l’électro, mais aussi avec du bon vieux rock ou du blues. Des mélodies métissées, à l’image des origines de cette femme née d’un père écossais et d’une mère chinoise. Celle qui a appris à chanter parce que quelqu’un lui a donné un enregistrement d’Ella Fitzge-rald – qui est ainsi devenue à son insu son professeur de chant! – n’a pas non plus perdu ses refrains imparables. Cet album férocement plaisant, sur lequel elle avoue avoir suivi son instinct et ses envies, est très abouti. « La sonorité plus féminine » assumée par KT Tunstall, lui ouvre de nouveaux horizons musicaux, dans lesquels on se laisse volontiers entraîner…

www.kttunstall.com

KT Tunstall sera sur la scène du Blue Balls Festival de Lucerne(www.blueballs.ch) le 25 juillet 2011.

PLAN B, AU PREMIER PLAN DE LA SCÈNE «NEW OLD SOUL»Le plan B est une alternative au plan principal, une solution faute de mieux. Drôle de nom qu’a choisi d’emprunter Ben Drew. D’autant que son premier album « Who Needs Actions When You Got Words », sorti en 2006, avait été salué en son temps par la critique. Avec son hip-hop accompagné à la guitare acoustique, ce Londonien né en 1983, acteur à ses heures, racontait les histoires très controversées d’une Angleterre d’en bas désenchantée qui a touché le fond (drogue, viol, meurtre…). Attaché à la classe ouvrière, Plan B est alors rapidement surnommé l’Eminem anglais.Revoir quatre ans plus tard ce bad boy revêtir un costume de crooner pour se hisser au sommet des charts européens avec son deuxième album « The Defamation of Strickland Banks », d’où est notamment extrait « She said », est donc assez surprenant. Il nous conte certes la rédemption d’un chanteur qui se retrouve derrière les barreaux pour un crime qu’il n’a pas commis, mais cette fois dans un style résolument soul, même s’il reste des relents de son flow acerbe.

Pas une pâle copie !« J’ai toujours composé des chansons soul, mais au début, le rap était mieux adapté à l’urgence de ce que j’avais à exprimer, explique-t-il au magazine français Les Inrockuptibles. Je n’ai pas fait de la musique pour atteindre les premières places des charts, mais pour raconter la vie des jeunes désœuvrés avec lesquels j’avais grandi. Lorsque je suis parti avec cet album-concept sur la trajectoire de vie d’un chanteur de soul, il était logique que j’adapte la musique au sujet. J’ai donc écrit deux albums, l’un dans une tonalité soul, l’autre hip-hop. Tous deux ra-content la même histoire de deux points de vue différents, et mon idée était de les sortir ensemble. Mon label a trouvé que c’était une mauvaise idée, préférant bien sûr promouvoir l’album soul. L’autre sortira un peu plus tard sur un label indépendant. » Tout comme un film inspiré de cette histoire, et qui verra Ben Drew derrière la caméra. En attendant, Plan B prouve que, malgré son visage blanc, il ne joue pas les pâles copies des stars de la Motown. Il ne représente pas un pis-aller, mais bien un artiste de premier plan sur la scène, très en vogue actuel-lement, de la « new old soul »…

www.time4planb.co.uk

Plan B se produira au Gurten Festival de Berne(www.gurtenfestival.ch ) le 16 juillet 2011.

LA POP TOURMENTÉE ET POÉTIQUE D’AARON«Nous sommes tous des animaux artificiels qui chevauchent un pays imaginaire (Artificial Animals Riding On Nerverland, la signification d’AaRON, ndlr)», nous expliquait Simon Buret, auteur, compositeur et interprète au sein de ce duo français, lors d’une interview au Paléo Festival 2007. « Chacun a en soi des capacités de rêve impalpables, des ressources sensorielles qu’il faut savoir cultiver, malgré la société de consommation. » Fin 2010, AaRON nous prouve, avec son deuxième opus baptisé « Birds in the storm », métaphore de cette capacité qu’ont les oiseaux à voler quand les vents sont furieusement contraires, que ces paroles n’étaient pas convenues. Les Versaillais, révélés par « U-Turn (Lili) », n’ont pas perdu leur âme dans les méandres mercantiles. Ils ont évité l’écueil d’une suite facile. Très soigné, cet éblouissant album nous permet de retrouver une pop à la fois tourmentée et poétique, sombre et héroïque, avec cette voix, qui se balade souvent au bord du précipice, sans jamais y tomber.

Une belle cohérenceCette seconde production se construit autour d’une journée qui com-mence et se termine dans un état de fatigue et d’apaisement. Simon Buret et Olivier Coursier ont également su y conserver cette symbiose entre le texte (en anglais) et la musique. Ils continuent à aller où leur inspiration les mène, quelque part entre Radiohead et Peter Gabriel. « Notre musique est aussi bien influencée par Missy Elliott que la Callas, ainsi que des livres, des films et de la peinture, souligne Simon Buret. On nous compare à beaucoup d’artistes différents, et cela nous plaît énormément. Les gens entendent et reçoivent ce qu’ils veulent bien recevoir. En revanche, je me défends de faire des compositions noires et mélancoliques. Il s’agit plutôt de chansons nocturnes… » Un univers en clair-obscur fait de refrains lancinants, d’où jaillit régulière-ment la lumière. Un monde âpre, mais parsemé de beautés, au-dessus desquelles on aime planer. Leur monde…

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Aaron sera à l’affiche du Paléo Festival Nyon (www.paleo.ch) le mercredi 20 juillet 2011.

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LE JAZZ MÉTISSÉD’ESPERANZA SPALDINGSur scène, Esperanza Spalding, frêle demoi-selle de 26 ans, est à moitié cachée par sa contrebasse. Même sa coiffure afro en forme de boule ne suffit pas à dépasser le sommet du manche de son imposant instrument. Cette association semble de prime abord sur-prenante, presque improbable. Pourtant, elle prend tout son sens dès les premières notes de musique livrées par cette Américaine aux origines multiples (afro-américaine, asia-tique, hispanique et amérindienne). Son jazz – puisque c’est dans cette catégorie qu’elle est classée – se mêle rapidement au classique et à la bossa nova, la soul au groove. Une musique sur laquelle elle appose sa douce et chaleu-reuse voix qui s’envole dans les aigus. Du jazz pour initiés? Certainement pas, comme l’a prouvé le Grammy Award de l’Artiste révéla-tion de l’année 2011 qu’elle a ravi au nez et à la barbe naissante du Canadien Justin Bieber! Et son style incomparable a également séduit Prince et Barack Obama, qui l’a invitée à jouer à la Maison Blanche, ainsi qu’à Oslo, en 2009, quand il a reçu le prix Nobel de la paix.

Une prodige de la musiqueEsperanza Spalding est aussi talentueuse que précoce… Cette native de Portland, dans l’Oregon, débute au violon dès l’âge de 5 ans, avant de passer à la contrebasse. A 15 ans, elle se glisse dans la peau d’un chef d’orchestre. Un an plus tard, elle entre au Berklee college of Music de Boston, dont elle devient, à 20 ans, la plus jeune enseignante, enregistrant la même année son premier disque. Puis un deuxième, et le fameux «Chamber Music Society» sorti en 2010, et unanimement salué par la critique. «Pendant des années, j’ai étu-dié le classique. Puis avec la basse, je suis pas-sée au jazz, au funk, aux musiques pop. Et j’ai compris que les deux étaient liés: orchestre de chambre ou combo de jazz, on partage avec l’auditeur une musique intime, comme une conversation», confiait celle qui est aussi compositrice et productrice. Avec son troisième opus, où elle accueille notamment le Brésilien Milton Nascimento, Esperanza Spalding nous prouve une nouvelle fois que la musique est un langage universel. Esperanza Spalding mettra en scène ses talents au Montreux Jazz Festival (www.montreuxjazz.com) le mardi 12 juillet 2011. Sa

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LE JAZZ MÉTISSÉD’ESPERANZA SPALDINGSur scène, Esperanza Spalding, frêle demoi-selle de 26 ans, est à moitié cachée par sa contrebasse. Même sa coiffure afro en forme de boule ne suffit pas à dépasser le sommet du manche de son imposant instrument. Cette association semble de prime abord sur-prenante, presque improbable. Pourtant, elle prend tout son sens dès les premières notes de musique livrées par cette Américaine aux origines multiples (afro-américaine, asia-tique, hispanique et amérindienne). Son jazz – puisque c’est dans cette catégorie qu’elle est classée – se mêle rapidement au classique et à la bossa nova, la soul au groove. Une musique sur laquelle elle appose sa douce et chaleu-reuse voix qui s’envole dans les aigus. Du jazz pour initiés? Certainement pas, comme l’a prouvé le Grammy Award de l’Artiste révéla-tion de l’année 2011 qu’elle a ravi au nez et à la barbe naissante du Canadien Justin Bieber! Et son style incomparable a également séduit Prince et Barack Obama, qui l’a invitée à jouer à la Maison Blanche, ainsi qu’à Oslo, en 2009, quand il a reçu le prix Nobel de la paix.

Une prodige de la musiqueEsperanza Spalding est aussi talentueuse que précoce… Cette native de Portland, dans l’Oregon, débute au violon dès l’âge de 5 ans, avant de passer à la contrebasse. A 15 ans, elle se glisse dans la peau d’un chef d’orchestre. Un an plus tard, elle entre au Berklee college of Music de Boston, dont elle devient, à 20 ans, la plus jeune enseignante, enregistrant la même année son premier disque. Puis un deuxième, et le fameux «Chamber Music Society» sorti en 2010, et unanimement salué par la critique. «Pendant des années, j’ai étu-dié le classique. Puis avec la basse, je suis pas-sée au jazz, au funk, aux musiques pop. Et j’ai compris que les deux étaient liés: orchestre de chambre ou combo de jazz, on partage avec l’auditeur une musique intime, comme une conversation», confiait celle qui est aussi compositrice et productrice. Avec son troisième opus, où elle accueille notamment le Brésilien Milton Nascimento, Esperanza Spalding nous prouve une nouvelle fois que la musique est un langage universel. Esperanza Spalding mettra en scène ses talents au Montreux Jazz Festival (www.montreuxjazz.com) le mardi 12 juillet 2011. Sa

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Texte°°° SERGE GRETER Photos°°° FIVB

,Ces hommes et ces femmes fréquentent toujours les bacs à sable. Mais, en dépit de leurs culottes courtes, ils

n’y construisent plus des châteaux éphémères, mais y creusent des carrières professionnelles durables, des palmarès internationalement reconnus! Les sauts ont remplacé les seaux, et ce sont désormais les ballons contrés qui se ramassent à la pelle…Bienvenue sur le FIVB Beach Volleyball Swatch World Tour, une com-pétition qui réunit le gotha du beach-volley. L’édition 2011 a débuté au Brésil en avril et prendra fin le 9 octobre au Maroc pour les hommes, et le 6 novembre en Thaïlande pour les femmes. D’ici là, ces dames auront 16 opportunités d’affirmer leurs talents et leurs ambitions, ces mes-sieurs 14, y compris 6 Grand Slam, dont un à Gstaad, du 4 au 10 juillet, et des Championnats du monde à Rome (du 13 au 19 juin). Huit mois à voyager aux quatre coins du globe, le tour faisant escale, hommes et femmes confondus, dans 18 pays. Huit mois pour tenter de faire son trou au sommet de la hiérarchie mondiale. Huit mois aussi pour transformer ce sable non pas en or – puisque l’on est en année préolym-pique, cette discipline étant entrée dans le giron olympique en 1996, à Atlanta – mais en argent. Celui qui est distribué aux meilleurs duos, soit un prize money total de 7,64 millions de dollars!

PHYSIQUE ET TACTIQUECe sport de plage, né dans les années 1920 à Santa Monica (Californie), s’est professionnalisé. Et les athlètes qui prennent aujourd’hui part au FIVB Beach Volleyball Swatch World Tour arborent des musculatures taillées dans le marbre pour répondre à un engagement physique de tous les instants… Pas de changement de joueur possible, des appuis dans le sable qui se dérobent sous les pieds, des conditions climatiques (chaleur étouffante, bourrasques de vent ou pluie aveuglante) très variables, le tout sur un terrain aussi grand – 8 mètres sur 8 de chaque côté du filet – que celui investi en salle par une équipe de six! Et comme dans tout sport d’élite, ce physique est mis au service d’un mental d’acier. Car on pilonne généralement le joueur que l’on estime le moins en forme ou le moins performant pour le pousser dans

ses derniers retranchements et ébranler sa confiance. L’un des deux joueurs montre dans son dos les options à prendre sur l’adversaire sur lequel il a choisi de servir. Un doigt signifie que celui au filet couvre la ligne et le défenseur la diagonale, deux doigts l’inverse. Le beach-vol-ley est en effet un sport tactique, où la quadrature du terrain devient un art. A coups de blocs, de frappées appuyées ou de cut shots (balles placées), on cherche ce petit grain de sable qui parviendra à dérégler la belle mécanique adverse. Ces quelques points de plus qui permettront d’atteindre les 21 points en premier et de remporter les deux sets qui mènent à la victoire.

DES SUISSES EN RETRAIT A ce petit jeu, les Brésiliens et les Américains sont redoutables. Chez les hommes, Rogers/Dalhausser (USA) – le second est né à Baden, en Argovie! – vont tenter de préserver leur hégémonie face à Alison/Emanuel (BRA), chefs de file des Brésiliens, qui étaient quatre la saison dernière dans le top 8 du classement général!

Les meilleurs mondiaux de cette discipline s’affrontent aux quatre coins du monde sur le FIVB Beach Volleyball Swatch World Tour. Cette année, le combat promet à nouveau de faire rage entre les Brésiliens et les Américains, alors que les Chinois sont plus que jamais en embuscade.

UN SPORT TRÈS SHOW! LE BEACH-VOLLEY

fLarissa (BRA) tient le ballon, juste avant de servir.d Défense acrobatique de l’Italienne Marta Menegatti.a La Brésilienne Talita Antunes à l’attaque,face au contre de l’Américaine Lauren Fendrick.

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Texte°°° SERGE GRETER Photos°°° FIVB

,Ces hommes et ces femmes fréquentent toujours les bacs à sable. Mais, en dépit de leurs culottes courtes, ils

n’y construisent plus des châteaux éphémères, mais y creusent des carrières professionnelles durables, des palmarès internationalement reconnus! Les sauts ont remplacé les seaux, et ce sont désormais les ballons contrés qui se ramassent à la pelle…Bienvenue sur le FIVB Beach Volleyball Swatch World Tour, une com-pétition qui réunit le gotha du beach-volley. L’édition 2011 a débuté au Brésil en avril et prendra fin le 9 octobre au Maroc pour les hommes, et le 6 novembre en Thaïlande pour les femmes. D’ici là, ces dames auront 16 opportunités d’affirmer leurs talents et leurs ambitions, ces mes-sieurs 14, y compris 6 Grand Slam, dont un à Gstaad, du 4 au 10 juillet, et des Championnats du monde à Rome (du 13 au 19 juin). Huit mois à voyager aux quatre coins du globe, le tour faisant escale, hommes et femmes confondus, dans 18 pays. Huit mois pour tenter de faire son trou au sommet de la hiérarchie mondiale. Huit mois aussi pour transformer ce sable non pas en or – puisque l’on est en année préolym-pique, cette discipline étant entrée dans le giron olympique en 1996, à Atlanta – mais en argent. Celui qui est distribué aux meilleurs duos, soit un prize money total de 7,64 millions de dollars!

PHYSIQUE ET TACTIQUECe sport de plage, né dans les années 1920 à Santa Monica (Californie), s’est professionnalisé. Et les athlètes qui prennent aujourd’hui part au FIVB Beach Volleyball Swatch World Tour arborent des musculatures taillées dans le marbre pour répondre à un engagement physique de tous les instants… Pas de changement de joueur possible, des appuis dans le sable qui se dérobent sous les pieds, des conditions climatiques (chaleur étouffante, bourrasques de vent ou pluie aveuglante) très variables, le tout sur un terrain aussi grand – 8 mètres sur 8 de chaque côté du filet – que celui investi en salle par une équipe de six! Et comme dans tout sport d’élite, ce physique est mis au service d’un mental d’acier. Car on pilonne généralement le joueur que l’on estime le moins en forme ou le moins performant pour le pousser dans

ses derniers retranchements et ébranler sa confiance. L’un des deux joueurs montre dans son dos les options à prendre sur l’adversaire sur lequel il a choisi de servir. Un doigt signifie que celui au filet couvre la ligne et le défenseur la diagonale, deux doigts l’inverse. Le beach-vol-ley est en effet un sport tactique, où la quadrature du terrain devient un art. A coups de blocs, de frappées appuyées ou de cut shots (balles placées), on cherche ce petit grain de sable qui parviendra à dérégler la belle mécanique adverse. Ces quelques points de plus qui permettront d’atteindre les 21 points en premier et de remporter les deux sets qui mènent à la victoire.

DES SUISSES EN RETRAIT A ce petit jeu, les Brésiliens et les Américains sont redoutables. Chez les hommes, Rogers/Dalhausser (USA) – le second est né à Baden, en Argovie! – vont tenter de préserver leur hégémonie face à Alison/Emanuel (BRA), chefs de file des Brésiliens, qui étaient quatre la saison dernière dans le top 8 du classement général!

Les meilleurs mondiaux de cette discipline s’affrontent aux quatre coins du monde sur le FIVB Beach Volleyball Swatch World Tour. Cette année, le combat promet à nouveau de faire rage entre les Brésiliens et les Américains, alors que les Chinois sont plus que jamais en embuscade.

UN SPORT TRÈS SHOW! LE BEACH-VOLLEY

fLarissa (BRA) tient le ballon, juste avant de servir.d Défense acrobatique de l’Italienne Marta Menegatti.a La Brésilienne Talita Antunes à l’attaque,face au contre de l’Américaine Lauren Fendrick.

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Chez les femmes, Larissa/Juliana (BRA) devront continuer à dominer Antonelli/Talita (BRA), deuxièmes en 2010, mais surtout composer avec May-Treanor/Walsh, les doubles championnes olympiques américaines étant à nouveau réunies. Dans les deux catégories, les Chinois tiennent également depuis quelques années le haut de l’affiche (Xue/Zhang Xi, 3e chez les femmes, et Wu/Xu, 4e chez les hommes). Et les Suisses? L’âge d’or du beach-volley helvétique semble avoir vécu, notamment avec les frères Laciga et le duo Heuscher/Kobel. Désor-mais, les Suisses jouent classés (Martin Laciga/Bellaguarda, 15e, et, chez ces dames, Kuhn-Zumkehr, 13e), mais ne sont malheureusement plus aux avant-postes. Qu’à cela ne tienne, on noiera sa fierté nationale dans le spectacle offert à chaque match. Durant les temps morts, les pom-pom girls y vont de leur petite chorégraphie dans le sable. Dans les gradins, les spectateurs en tenue légère dansent notamment sur «YMCA» pendant les pauses et tapent avec des mains gonflables. Le beach-volley, c’est très show!

www.fivb.org/en/beachvolleyball/index.asp

LA SUISSE A AUSSI SON CHAMPIONNAT En Suisse, les meilleures paires helvétiques, mais aussi des duos étrangers, s’affrontent sur le Coop Beachtour. Ce circuit s’est ouvert le 26 mai dans la gare du Zurich et s’achèvera sur la place Fédérale, à Berne (du 31 août au 2 septembre), où seront sacrés les champions suisses. Entre-temps, il y aura eu des escales à Locarno (10-13 juin), Genève (23-26 juin), Zoug (14-17 juillet), Winterthur (21-24 juillet) et Bâle (6-9 août). www.coopbeachtour.ch A noter que Lausanne organise du 16 au 19 juin 2011 le tournoi international CEV Satellite Beach Volley(http://www.beachvolleylausanne.ch).

i Larissa se retrouve en mauvaise posture à l’attaque.s Service smashé pour la Suisse Nadine Zumkehr. a La joie est de mise pour les Suisses Jan Schnider (de face)et Philip Gabathuler.

Postée près du filet, la Brésilienne Talita Antunesattend avant de bondir au contre.

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Ce concours est ouvert à toute personne résidant en Suisse et âgée de 18 ansminimum. La participation à ce concours est gratuite et sans obligation d’achat.Scooter Vision, cylindrée 110cm3.

Le règlement de ce concours peut être obtenu sur le site www.30degres.tv.Aucune correspondance ou communication téléphonique ayant trait à ceconcours ne sera échangée.

QUE FAITES-VOUS DU 1er JUILLET AU 30 AOÛT 2011 ?

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Concours d’été 30° et Honda. 2 scooter à gagner

Participez au concours sur

www.30degres.tv il vous suffit de répondre à une question...vous serez automatiquement sélectionné pour le tirage au sort qui aura lieu le 31 août 2011 !

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Texte°°° SERGE GRETER

,Larissa França (29 ans) et Juliana Felisberta Da Silva (28 ans)

égrènent les succès comme d’autres effeuillent des marguerites: avec constance et patience. L’itinéraire commun de ces deux athlètes dé-bute en 2004 sur la scène internationale. Pre-mier tournoi du FIVB Beach Volleyball Swatch World Tour à Fortaleza (BRA), première médaille (de bronze), et premier titre FIVB dans la foulée. En 2005, le duo brésilien signe 14 podiums (6 victoires) sur les 15 événements auxquels elles prennent part et remporte du même coup le classement général FIVB 2005. Elles récidivent en 2006, 2007, 2009 et 2010. C’est donc à nouveau dans la peau des favorites que Larissa (la plus claire de peau) et Juliana ont entamé la saison 2011, et convoitent un sixième titre de championnes du tour mondial FIVB de beach-volley. Leur succès, elles l’ont bâti sur leur complé-mentarité. Larissa, 1m74, c’est la défenseuse et passeuse d’exception; Juliana, 1m78, c’est la contreuse et l’attaquante surpuissante. Le yin et le yang! Une dyade qui devrait à nouveau faire merveilles lors de cette saison 2011, que les deux jeunes femmes ont entamée par une victoire devant leurs rivales de toujours, les Américaines May-Treanor et Walsh, et battant du même coup le record des premières places (39) sur ce circuit.

LES JO EN LIGNE DE MIRELarissa et Juliana ont également en point de mire l’or des Jeux olympiques de Londres 2012. Elles ont une revanche à prendre sur le sort… En 2008, lors des JO de Pékin 2008, elles avaient été privées de compétition suite à une blessure de Juliana. L’an prochain, les Brési-liennes seront plus expérimentées et entraî-nées que jamais, puisque ces forçats du sable avouent six heures quotidiennes d’exercices physiques et tactiques. Une discipline de fer qui leur vaudra peut-être l’or olympique…

Les deux Brésiliennes ont remporté cinq des six dernières éditions du FIVB Beach Vol-leyball Swatch World Tour. Les tenantes du titre 2010 visent donc logiquement une sixième couronne.

LARISSA ET JULIANADUO DES PODIUMS!

d Juliana (de face) et Larissa se mettent d’accord sur les choix tactiques.s Toute la volonté de la Brésilienne Juliana.ss Larissa laisse exulter sa joie après l’une de ses nombreusesvictoires (avec Juliana) sur le tour FIVB.

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Texte°°° SERGE GRETER

,Larissa França (29 ans) et Juliana Felisberta Da Silva (28 ans)

égrènent les succès comme d’autres effeuillent des marguerites: avec constance et patience. L’itinéraire commun de ces deux athlètes dé-bute en 2004 sur la scène internationale. Pre-mier tournoi du FIVB Beach Volleyball Swatch World Tour à Fortaleza (BRA), première médaille (de bronze), et premier titre FIVB dans la foulée. En 2005, le duo brésilien signe 14 podiums (6 victoires) sur les 15 événements auxquels elles prennent part et remporte du même coup le classement général FIVB 2005. Elles récidivent en 2006, 2007, 2009 et 2010. C’est donc à nouveau dans la peau des favorites que Larissa (la plus claire de peau) et Juliana ont entamé la saison 2011, et convoitent un sixième titre de championnes du tour mondial FIVB de beach-volley. Leur succès, elles l’ont bâti sur leur complé-mentarité. Larissa, 1m74, c’est la défenseuse et passeuse d’exception; Juliana, 1m78, c’est la contreuse et l’attaquante surpuissante. Le yin et le yang! Une dyade qui devrait à nouveau faire merveilles lors de cette saison 2011, que les deux jeunes femmes ont entamée par une victoire devant leurs rivales de toujours, les Américaines May-Treanor et Walsh, et battant du même coup le record des premières places (39) sur ce circuit.

LES JO EN LIGNE DE MIRELarissa et Juliana ont également en point de mire l’or des Jeux olympiques de Londres 2012. Elles ont une revanche à prendre sur le sort… En 2008, lors des JO de Pékin 2008, elles avaient été privées de compétition suite à une blessure de Juliana. L’an prochain, les Brési-liennes seront plus expérimentées et entraî-nées que jamais, puisque ces forçats du sable avouent six heures quotidiennes d’exercices physiques et tactiques. Une discipline de fer qui leur vaudra peut-être l’or olympique…

Les deux Brésiliennes ont remporté cinq des six dernières éditions du FIVB Beach Vol-leyball Swatch World Tour. Les tenantes du titre 2010 visent donc logiquement une sixième couronne.

LARISSA ET JULIANADUO DES PODIUMS!

d Juliana (de face) et Larissa se mettent d’accord sur les choix tactiques.s Toute la volonté de la Brésilienne Juliana.ss Larissa laisse exulter sa joie après l’une de ses nombreusesvictoires (avec Juliana) sur le tour FIVB.

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Texte°°° JEAN-MARC SUEUR

,On n’échappe pas à son destin. Quand on est le fruit de six générations de montagnards zermattois, on ne part pas

chasser la bécasse des bois dans le Pfynwald. Tout comme ses aïeux, on grimpe, on glisse, on aime et on partage avec d’autres les ivresses des sommets. Guide de montagne, Michi Lerjen, bientôt 26 ans, ne limite pas aux Alpes le catalogue qu’il propose à ses clients. L’Hima-laya (Nanga Parbat ou Jasemba), la Patagonie (Fitz Roy notamment) ou l’Amérique du Nord sont autant de destinations susceptibles de le séduire. Moins que la chasse aux records, ce sont des motivations plus nobles et plus simples qui le portent : « Tant que la force, la tête, l’envie et le plaisir me le permettront, je continuerai. »

C’est au pied du mur, dit-on, que l’on voit le mieux le mur. Et c’est au bas de ceux du Yosemite Park (Californie) qu’il imagine ses prochains défis. Plutôt que de planifier et d’organiser de lourds et ambitieux projets, il préfère faire confiance aux occasions… « C’est le moment qui décide. » Ses voies, il les ouvre au gré des conditions atmosphé-riques, de sa forme et de sa volonté. « Comme le temps changeant ne permettait pas de grimper dans de bonnes conditions au Yosemite Park, je suis allé faire du surf à San Diego ! » Ou quand alpinisme rime avec épicurisme.

Vivre au jour le jour, laisser le plaisir guider ses choix, en prendre pour mieux en donner, connaître ses racines pour prendre de la hau-teur. Là sont les valeurs de gens qui ont suffisamment les pieds sur terre pour atteindre le sommet. En attendant d’autres vérités, d’autres envies... «Un jour peut-être, ce sera la famille qui guidera mes choix. »

Certains emmènent leur fils au zoo. D’autres voir un match de foot. D’aucuns encore se font une joie de l’éveiller aux délicates subtilités de l’art ou de la grande musique. Michi, lui, c’est au sommet du symbolique Cervin (4478 m) que son papa l’a conduit alors qu’il n’avait que 11 ans !

MICHILERJENOU L’ITINÉRAIRED’UN ENFANT TRÈS TÔT GÂTÉ

DR

77 | trente degrés

,Habitué à crapahuter par monts et par vaux depuis son enfance, lorsqu’il gardait les vaches à l’alpage

pendant les vacances d’été, denis Burdet se sent bien en montagne depuis toujours. sportif, il fait de l’athlétisme et du motocross, avant de se découvrir un certain don pour l’escalade lors d’une rencontre avec régis dubois. Capable de franchir du 7a sans préparation spé-cifique, il s’investit rapidement corps et âme dans cette activité qui constitue encore aujourd’hui sa plus grande passion. À vingt-trois ans, il prépare avec ses copains sa première expédition en terre de Baffin. « Il y avait encore beaucoup d’improvisation à cette époque. nous avons découvert et acquis énormément d’expérience, même si notre première tentative sur la tour nord du Mont Asgard s’est soldée par un échec après 15 jours dans la face. » L’équipe de copains qui ne s’est pas laissée abattre par cette première est revenue l’année sui-vante pour terminer le travail et ouvrir Inukshuk jusqu’au sommet.

suivra la Patagonie, avec une première tentative au Fitz roy ainsi qu’une tentative au torres del Paine. Puis le groenland et Madagas-car, moment où il décide de changer de métier. Ingénieur en micro-technique, c’est en effet à son retour d’Afrique qu’il décide faire de sa passion son métier. « J’étais toujours du mauvais côté de la fenêtre quand je travaillais en bureau d’étude. Même si j’avais la possibilité de partir régulièrement pour des expéditions, ça ne me convenait pas. » Même s’il considère cette transition professionnelle comme risquée : « Partir en montagne pour soi, ou emmener des clients sont deux choses très différentes. » Il se félicite encore aujourd’hui de ce choix audacieux. « La satisfaction qu’on trouve dans le métier de guide est immédiate après un retour de course. C’est une chose que j’apprécie toujours énormément. »

sa nouvelle profession lui permet en plus de mieux découvrir les Alpes, qu’il connaît finalement assez peu. Il gravit même son premier 4000 alpins pendant sa formation. toujours fan de grandes voies et de terres lointaines, il poursuit les expéditions dans le Yukon, au Pa-kistan ou encore en Inde. en parallèle, il ouvre quelques belles voies dans son pays, notamment « Into the wild » au Wetterhorn en 2009. « La tendance de l’alpinisme actuel est de privilégier les belles lignes directes, plutôt que de viser les sommets à tout prix. Je me retrouve bien dans cet esprit et c’est dans ce sens que je grimpe. »

Comblé par son mode de vie, denis Burdet déclare ne pas avoir de réel projet ou un grand rêve pour les années à venir. « J’espère juste garder la santé et continuer à pratiquer mon métier comme je l’aime. » Il confie toutefois conserver une affection particulière pour le grand nord et l’Arctique, et espère bien retourner en terre de Baffin pour faire quelques voies en libre et revenir aux racines de ses premières expéditions.

www.denisburdet.ch

Loïc

Bég

uelin

www.protrek.eu

PRG-240-8ERCHF 349.–

Foto

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Ulr

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AuthenticStephan Siegrist and Pro Trek

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Texte°°° JEAN-MARC SUEUR

,On n’échappe pas à son destin. Quand on est le fruit de six générations de montagnards zermattois, on ne part pas

chasser la bécasse des bois dans le Pfynwald. Tout comme ses aïeux, on grimpe, on glisse, on aime et on partage avec d’autres les ivresses des sommets. Guide de montagne, Michi Lerjen, bientôt 26 ans, ne limite pas aux Alpes le catalogue qu’il propose à ses clients. L’Hima-laya (Nanga Parbat ou Jasemba), la Patagonie (Fitz Roy notamment) ou l’Amérique du Nord sont autant de destinations susceptibles de le séduire. Moins que la chasse aux records, ce sont des motivations plus nobles et plus simples qui le portent : « Tant que la force, la tête, l’envie et le plaisir me le permettront, je continuerai. »

C’est au pied du mur, dit-on, que l’on voit le mieux le mur. Et c’est au bas de ceux du Yosemite Park (Californie) qu’il imagine ses prochains défis. Plutôt que de planifier et d’organiser de lourds et ambitieux projets, il préfère faire confiance aux occasions… « C’est le moment qui décide. » Ses voies, il les ouvre au gré des conditions atmosphé-riques, de sa forme et de sa volonté. « Comme le temps changeant ne permettait pas de grimper dans de bonnes conditions au Yosemite Park, je suis allé faire du surf à San Diego ! » Ou quand alpinisme rime avec épicurisme.

Vivre au jour le jour, laisser le plaisir guider ses choix, en prendre pour mieux en donner, connaître ses racines pour prendre de la hau-teur. Là sont les valeurs de gens qui ont suffisamment les pieds sur terre pour atteindre le sommet. En attendant d’autres vérités, d’autres envies... «Un jour peut-être, ce sera la famille qui guidera mes choix. »

Certains emmènent leur fils au zoo. D’autres voir un match de foot. D’aucuns encore se font une joie de l’éveiller aux délicates subtilités de l’art ou de la grande musique. Michi, lui, c’est au sommet du symbolique Cervin (4478 m) que son papa l’a conduit alors qu’il n’avait que 11 ans !

MICHILERJENOU L’ITINÉRAIRED’UN ENFANT TRÈS TÔT GÂTÉ

DR

77 | trente degrés

,Habitué à crapahuter par monts et par vaux depuis son enfance, lorsqu’il gardait les vaches à l’alpage

pendant les vacances d’été, denis Burdet se sent bien en montagne depuis toujours. sportif, il fait de l’athlétisme et du motocross, avant de se découvrir un certain don pour l’escalade lors d’une rencontre avec régis dubois. Capable de franchir du 7a sans préparation spé-cifique, il s’investit rapidement corps et âme dans cette activité qui constitue encore aujourd’hui sa plus grande passion. À vingt-trois ans, il prépare avec ses copains sa première expédition en terre de Baffin. « Il y avait encore beaucoup d’improvisation à cette époque. nous avons découvert et acquis énormément d’expérience, même si notre première tentative sur la tour nord du Mont Asgard s’est soldée par un échec après 15 jours dans la face. » L’équipe de copains qui ne s’est pas laissée abattre par cette première est revenue l’année sui-vante pour terminer le travail et ouvrir Inukshuk jusqu’au sommet.

suivra la Patagonie, avec une première tentative au Fitz roy ainsi qu’une tentative au torres del Paine. Puis le groenland et Madagas-car, moment où il décide de changer de métier. Ingénieur en micro-technique, c’est en effet à son retour d’Afrique qu’il décide faire de sa passion son métier. « J’étais toujours du mauvais côté de la fenêtre quand je travaillais en bureau d’étude. Même si j’avais la possibilité de partir régulièrement pour des expéditions, ça ne me convenait pas. » Même s’il considère cette transition professionnelle comme risquée : « Partir en montagne pour soi, ou emmener des clients sont deux choses très différentes. » Il se félicite encore aujourd’hui de ce choix audacieux. « La satisfaction qu’on trouve dans le métier de guide est immédiate après un retour de course. C’est une chose que j’apprécie toujours énormément. »

sa nouvelle profession lui permet en plus de mieux découvrir les Alpes, qu’il connaît finalement assez peu. Il gravit même son premier 4000 alpins pendant sa formation. toujours fan de grandes voies et de terres lointaines, il poursuit les expéditions dans le Yukon, au Pa-kistan ou encore en Inde. en parallèle, il ouvre quelques belles voies dans son pays, notamment « Into the wild » au Wetterhorn en 2009. « La tendance de l’alpinisme actuel est de privilégier les belles lignes directes, plutôt que de viser les sommets à tout prix. Je me retrouve bien dans cet esprit et c’est dans ce sens que je grimpe. »

Comblé par son mode de vie, denis Burdet déclare ne pas avoir de réel projet ou un grand rêve pour les années à venir. « J’espère juste garder la santé et continuer à pratiquer mon métier comme je l’aime. » Il confie toutefois conserver une affection particulière pour le grand nord et l’Arctique, et espère bien retourner en terre de Baffin pour faire quelques voies en libre et revenir aux racines de ses premières expéditions.

www.denisburdet.ch

Loïc

Bég

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www.protrek.eu

PRG-240-8ERCHF 349.–

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AuthenticStephan Siegrist and Pro Trek

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COURTA L’ASSAUT DES GORGES DE

Couleurs printanières au secteur «Age de glace», la meilleure qualité de ro-chers des gorges de Court. Julien Zambetti en action dans la voie du même nom que la falaise (7b+).

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COURTA L’ASSAUT DES GORGES DE

Couleurs printanières au secteur «Age de glace», la meilleure qualité de ro-chers des gorges de Court. Julien Zambetti en action dans la voie du même nom que la falaise (7b+).

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Texte°°° NICOLAS ZAMBETTI Photos°°° PATRICE SCHREYER

,Les plaisirs à la verticale peuvent s’accomplir toute l’année si l’on change un peu de support. Les Gorges

de Court, entre le village du même nom et la ville de Moutier, dans le « Jura sud », offrent la possibilité de varier les formes d’escalade. De la couenne ombragée à la longue voie ensoleillée, en passant par la cascade de glace, tout est possible dans un périmètre restreint. Sur les deux rives des gorges, séparées par la Birse, trônent de nombreuses falaises. Et si les timides rayons du soleil hivernal ne permettent pas d’user les chaus-sons d’escalade, c’est que l’on peut utiliser les crampons sur les lignes glacées ou mixtes toutes proches.

LES PREMIERS BALBUTIEMENTS La falaise la plus connue des gorges se nomme «Petit Capucin». Ses nom-breux surplombs ont vu défiler, dès les années 1950, des générations de grimpeurs avec des méthodes propres à leurs époques respectives.Au début des années 1980, l’endroit devient l’un des fiefs préférés d’un charismatique grimpeur de libre, Philippe Steulet. Il réussit en escalade libre le grand surplomb du départ. Baptisée « Subway », cette voie affiche un niveau de 8a, le deuxième du pays.

LES GRANDES VOIES Les dalles et les piliers compacts de la partie supérieure de la « Roche des Nants » offrent une escalade gratifiante de 150 m de haut. Le niveau varie de 6a à 7c selon l’itinéraire choisi.Bien plus austère est la « Paroi des Romains ». D’aspect raide et délité, elle pourrait faire fuir une certaine catégorie de pratiquants. Il faut grimper pour vraiment apprécier l’ambiance géniale, où l’escalade, hormis plusieurs passages de « sucre », se veut de très bonne qualité. La mise en valeur de cette paroi est due principalement à Julien Zambetti qui s’est passionné pour l’endroit, en y traçant les voies de ses rêves. LES COUENNESOn trouve, non loin de la « Paroi des Romains », beaucoup de falaises moins hautes, mais plus compactes, comme « Le grec » ou « L’âge de glace », qui sont agencées autour d’une superbe grotte qui permet de passer de longues nuits entre amis. Certes, le niveau est élevé, et à part quelques rares 6a et 6b, le 6c est requis pour pouvoir profiter de l’endroit. Mais l’équipement rapproché permet de tenter des voies, a priori un peu trop dures pour soi, afin de se surpasser.

L’HIVERL’escalade glaciaire n’est pas encore devenue très courante ici. C’est pourtant une merveilleuse alternative pour les grimpeurs en manque de tractions. Les deux belles lignes évidentes en 5e degré de la « Cascade de l’éboulement » et de la « Cascade sans nom », en rive gauche, se gra-vissent parfois. Elles se forment quasiment chaque année. Les autres sont plus rares et ne sont pas faisables tous les ans. Mais quand elles sont là, les locaux en profitent, et évitent de faire trop de kilomètres en voiture en direction des Alpes.

EN PRATIQUEUn topo aux éditions du Club alpin suisse, « Escalade dans le Jura bernois », datant de 2007, est en vente. D’autres renseignements sont disponibles sur www.nicolaszambetti.ch.

Les falaises situées entre Court et Moutier, dans le Jura bernois, offrent de nombreuses possibilités aux grimpeurs. Et ce tout au long de l’année.

iii Julien Zambetti, le protagoniste du renouveau des Gorges de Court dans «Fight club» 7c+, à la «Paroi des Romains», en rive gauche. ii Ambiance aérienne à la sortie de la «Directe des Nants» 6c,en rive droite. i Julien Zambetti toujours dans le mythique toit de «Subway» 8a,au «Petit Capucin», une voie en avance sur son temps.

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TRENTE DEGRÉS | 73

Texte°°° FLORIANE BOSSPhotos°°° PATRICE SCHREYER

BALADE N°1 : « SCHRATTENFLUE »En ce printemps, le soleil frappe déjà fort au départ de Kemmeriboden, dans la vallée de l’Emme (Berne). La chaleur étouffante n’a pas encore eu raison des névés toujours bien pré-sents sur les sommets présents des alentours. Les flancs nord de l’arête du Brienzer Rothorn contrastent avec les ondulations verdoyantes de l’Emmental agricole s’étendant jusqu’au plateau.Lors de l’ascension du Schrattenflue, nous pouvons apercevoir le sommet que nous rejoindrons demain, le Hohgant, aussi appelé Couronne de l’Emmental.Le début de l’échappée promène le visiteur à travers les pâturages et le conduit à la Schi-bengütsch (2037 m). Cinq kilomètres d’arête nous sépare encore de la minuscule cabane Hefti. S’ensuit une belle chevauchée sur ce sommet étiré. On passe de portions herbeuses à des déserts caillouteux emblématiques de cette cime.

Difficulté : T3.Distance : 25 km.Dénivelé : 1500 m de montée,1500 m de descente.Durée : 9 heures.Période : Dès la fonte des neiges,et ce jusqu’à la fin de l’automne.

Au cœur de la Suisse se trouve une région où coule la rivière Emme. C’est là qu’est produit le fameux Emmentaler. Deux balades au départ de Kemmeriboden proposent aux marcheurs la découverte des douces collines de l’île vertede la Suisse.

RANDONNÉES AU PAYS DU FROMAGE À TROUS

Vue majestueuse sur le Hohgant depuisle sommet de Schrattenflue.

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Texte°°° FLORIANE BOSSPhotos°°° PATRICE SCHREYER

BALADE N°1 : « SCHRATTENFLUE »En ce printemps, le soleil frappe déjà fort au départ de Kemmeriboden, dans la vallée de l’Emme (Berne). La chaleur étouffante n’a pas encore eu raison des névés toujours bien pré-sents sur les sommets présents des alentours. Les flancs nord de l’arête du Brienzer Rothorn contrastent avec les ondulations verdoyantes de l’Emmental agricole s’étendant jusqu’au plateau.Lors de l’ascension du Schrattenflue, nous pouvons apercevoir le sommet que nous rejoindrons demain, le Hohgant, aussi appelé Couronne de l’Emmental.Le début de l’échappée promène le visiteur à travers les pâturages et le conduit à la Schi-bengütsch (2037 m). Cinq kilomètres d’arête nous sépare encore de la minuscule cabane Hefti. S’ensuit une belle chevauchée sur ce sommet étiré. On passe de portions herbeuses à des déserts caillouteux emblématiques de cette cime.

Difficulté : T3.Distance : 25 km.Dénivelé : 1500 m de montée,1500 m de descente.Durée : 9 heures.Période : Dès la fonte des neiges,et ce jusqu’à la fin de l’automne.

Au cœur de la Suisse se trouve une région où coule la rivière Emme. C’est là qu’est produit le fameux Emmentaler. Deux balades au départ de Kemmeriboden proposent aux marcheurs la découverte des douces collines de l’île vertede la Suisse.

RANDONNÉES AU PAYS DU FROMAGE À TROUS

Vue majestueuse sur le Hohgant depuisle sommet de Schrattenflue.

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APRÈS L’EFFORT, LE RÉCONFORTLes spécialités culinaires régionales sont nombreuses. Les becs à bonbons se laisseront séduire par une copieuse coupe de meringues, avec sa crème bien épaisse. Quant aux amateurs de mets salés, ils se dirigeront vers les nombreuses fro-mageries villageoises, qui proposent de découvrir le célèbre fromage à trous. Bien que l’Emmentaler soit dorénavant vendu un peu partout dans le monde, un produit est toujours meilleur lorsqu’il est dégusté sur ses terres d’origine.

BALALDE N°2 : « HOHGANT »Montagne majestueuse et visible depuis loin à la ronde, le Hohgant sépare l’Oberland bernois de l’Entlebuch. Comme la veille, le départ se fait depuis Kemmeriboden. La route bitumée longe le bord de l’Emme avant de s’élever en direction de la forêt. A Hinter Hübeli, caché derrière une ancienne ruine, le chemin s’enfonce plus profondément dans la végétation. Moins parcouru que le sentier classique qui conduit à la cabane Hohgant, il semble se perdre parfois, les hautes herbes et la valse des saisons l’ayant presque effacé. La forêt se clairseme progressivement. Le sentier passe dorénavant sur les flancs herbeux bien secs se trouvant sous l’arête. Place ensuite aux lapiaz, ces formations géologiques déchiquetées créées par le ruissel-lement des eaux. Le passage est un peu plus délicat, mais il s’effectue facilement grâce à des cordes fixes. Halte possible à la cabane du Hoh-gant, avant d’emprunter un pierrier escarpé qui mène au collet sépa-rant le Hohgant de la Furggengütsch. Après un peu plus de 4 heures d’efforts se dessine le sommet plat du Hohgant. La vue à 360 degrés nous offre des paysages de carte postale, tant du côté de l’Emmental, avec ses étendues directement sorties d’une maquette, que de l’Ober-land bernois et ses 4000 m enneigés. La descente s’effectue par le même chemin jusqu’à la cabane Hohgant, puis par l’itinéraire classique.

Difficulté : T3, avec quelques passages de T4 sur l’arête.Distance : 16 km.Dénivelé : 1300 m de montée, 1300 m de descente.Durée : 7 h30.Période : Dès la fonte des neiges, et ce jusqu’à la fin de l’automne.

Reflets d’une journée en Emmental: montée tout en fraîcheur en forêt, tradition gusta-tive avec l’Emmental, et observation des sommets alentours sous un ciel bleu.

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Texte°°° BRI GOMEZ

DANS LA BRUME DES TORRENTSSitué à quelque 50 minutes d’Antalya (au nord-est, direction Side), en plein cœur des monts Taurus, le parc national de Koprülü est lové dans une vallée idyllique. C’est un coin de nature sauvage, entouré de forêts de cyprès et d’imposantes formations rocheuses. Pour découvrir ce magnifique paysage montagneux, rien de mieux qu’une sortie sur l’eau en canoë-kayak! Accompagnés de guides expérimentés, nous traversons des canyons hauts de 400 mètres. L’eau sur laquelle nous glissons avec notre bateau – qui peut accueillir de 2 à 14 personnes – est limpide. Nous fonçons droit dans les vagues et les chicanes du Köprüçay. On pagaie dans la joie et la bonne humeur. Les rapides se calment par moment, ce qui nous permet aussi de contempler la nature dans toute sa splendeur. A la fin de la virée, c’est devant un buffet que l’on partage nos expériences. Un vrai moment de convivialité.

EN VÉLO, À LA DÉCOUVERTE D’UN PAYSAGE DE RÊVELe parc national de Göreme est niché au sein des impressionnants paysages de Cappadoce, en Anatolie centrale. Cette région, classée patrimoine mondial de l’UNESCO, propose un cadre enchanteur fait de sable et de roches. Ici, chaque endroit surprend par ses formes et ses couleurs différentes. Les hauts plateaux et les canyons mystiques côtoient des cônes rocheux aux formes bizarres, des champignons géants et des cheminées de fée. Dans ce paysage sculpté par l’érosion, les cyclistes chevronnés ont l’embarras du choix. Il existe une offre presque infinie de tours à vélo «all inclusive», que l’on peut même réserver depuis la Suisse.

Ce pays est connu pour être une destination balnéaire de choix. Mais ce que beaucoup ignorent, c’est qu’il offre également des paysages saisissants et une pléthore de possibilités pour les amoureux de sensations fortes… Du rafting au ski, en passant par la planche à voile, le kitesurf ou encore la plongée.

UN PARADIS POUR AMATEURS DE SPORTS

OUTDOOR

LA TURQUIE

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Texte°°° BRI GOMEZ

DANS LA BRUME DES TORRENTSSitué à quelque 50 minutes d’Antalya (au nord-est, direction Side), en plein cœur des monts Taurus, le parc national de Koprülü est lové dans une vallée idyllique. C’est un coin de nature sauvage, entouré de forêts de cyprès et d’imposantes formations rocheuses. Pour découvrir ce magnifique paysage montagneux, rien de mieux qu’une sortie sur l’eau en canoë-kayak! Accompagnés de guides expérimentés, nous traversons des canyons hauts de 400 mètres. L’eau sur laquelle nous glissons avec notre bateau – qui peut accueillir de 2 à 14 personnes – est limpide. Nous fonçons droit dans les vagues et les chicanes du Köprüçay. On pagaie dans la joie et la bonne humeur. Les rapides se calment par moment, ce qui nous permet aussi de contempler la nature dans toute sa splendeur. A la fin de la virée, c’est devant un buffet que l’on partage nos expériences. Un vrai moment de convivialité.

EN VÉLO, À LA DÉCOUVERTE D’UN PAYSAGE DE RÊVELe parc national de Göreme est niché au sein des impressionnants paysages de Cappadoce, en Anatolie centrale. Cette région, classée patrimoine mondial de l’UNESCO, propose un cadre enchanteur fait de sable et de roches. Ici, chaque endroit surprend par ses formes et ses couleurs différentes. Les hauts plateaux et les canyons mystiques côtoient des cônes rocheux aux formes bizarres, des champignons géants et des cheminées de fée. Dans ce paysage sculpté par l’érosion, les cyclistes chevronnés ont l’embarras du choix. Il existe une offre presque infinie de tours à vélo «all inclusive», que l’on peut même réserver depuis la Suisse.

Ce pays est connu pour être une destination balnéaire de choix. Mais ce que beaucoup ignorent, c’est qu’il offre également des paysages saisissants et une pléthore de possibilités pour les amoureux de sensations fortes… Du rafting au ski, en passant par la planche à voile, le kitesurf ou encore la plongée.

UN PARADIS POUR AMATEURS DE SPORTS

OUTDOOR

LA TURQUIE

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LE PARADIS DES SURFEURS ET DES KITESURFEURSAu sud de la presqu’île de Cesme, non loin d’Izmir, se trouve Alaçati, le paradis des surfeurs en mer Egée. Qui n’a pas un jour rêvé de fendre l’eau turquoise de cette baie dont les flots ressemblent à une mer d’huile? Alaçati attire des surfeurs et des kitesurfeurs de tous niveaux, que ce soit des débutants, des fous de vitesse ou des champions. La meilleure période pour s’adonner à son sport favori se situe entre juin et septembre. Cerise sur le gâteau: le plan d’eau reste plat, même par meltemi, un vent de nord qui souffle pendant l’été sur la Méditerranée orientale. Ceux qui apprécient des flots plus agités trouvent leur bonheur au printemps et en automne, quand le vent du sud crée des vagues plus conséquentes. La ville d’Alaçati, avec ses cafés et ses jolies terrasses, vaut également le détour. Elle séduit par son ambiance, typique des villes méditerranéennes. Si le vent fait défaut, rien de mieux que de flâner à travers les ruelles de ce bourg pittoresque.

PLONGEZ, VOUS NE LE REGRETTEREZ PAS!L’un des plus beaux endroits sur la côte lycienne est incontestablement Kas. Le cadre est fascinant! Ce petit port de pêche possède de nombreux atouts. Les étroites ruelles sont bordées d’une succession de petits hôtels, de chambres d’hôte, de restaurants et de cafés. Au-delà du port, les paysages chargés d’histoire ont su préserver leur beauté naturelle. Les vastes forêts de pins, les criques romantiques, l’eau cristalline et la vue époustouflante sur les montagnes sont autant de sources d’émerveillement. Le paysage sous-marin est tout aussi époustouflant.

Y plonger, c’est aller à la rencontre des barracudas, des lièvres de mer, des pieuvres et des tortues. Certains récifs, ponctués de grottes remplies d’eau douce, font face à des épaves de bateaux et des champs d’amphores. Et il n’est pas rare de voir des dauphins ou des phoques escorter les bateaux. La meilleure période pour se rendre en Turquie se situe entre avril et novembre. En haute saison, la température de l’eau peut atteindre les 28 degrés et la visibilité sous l’eau les 50 mètres. Ce qui est extrêment… agréable!

SUR INTERNET:Infos générales: www.goturkey.comRafting: www.turkeyrafting.com

Le Likya 2, le bateau de l‘école de voile de Likya

diving, à Kas, vu depuis le fond d’une mer aux

eaux cristallines.

A l’Alacati Surf Paradise Club, la bonne humeur est de mise sur l’eau comme à terre !

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Ce petit archipel des Antilles déploie ses deux ailes dans les eaux de la mer des Caraïbes. Entre farniente sur les plages de sable fin, sports plus ou moins extrêmes et trésors naturels à foison,on plane devant tant de beauté et de diversité!

Texte°°° CLAUDE HERVÉ-BAZIN

,On a souvent comparé la Guadeloupe à un papillon aux deux ailes dissemblables. L’une plate et les pieds dans

l’eau, aux reflets de turquoise; l’autre montagneuse et envahie par la forêt tropicale, couleur émeraude. Là culmine la masse sombre de la Soufrière, un volcan à peine assoupi, au sommet envahi par les brumes et les fumerolles.A Grande-Terre, le tableau est habituellement idyllique: sable clair et poudreux, ombragé par les grosses feuilles des raisiniers et léché par une mer tantôt lapis-lazuli, tantôt céruléenne. Face au village de Gosier, l’îlet du même nom vogue même sur un tapis d’aigues-marines. Une île? A peine. Une simple épave, une tache de sable blanc comme neige, posée sur la barrière de corail et colonisée par les broussailles, les pal-miers, quelques flamboyants et un petit phare. Un coin pour Robinsons, à partager avec quelques Vendredis, l’espace d’un après-midi.Au spot du Bois Jolan, à la sortie de Sainte-Anne, le paradis est piqueté de voiles, qui offrent leurs boudins au ciel. Tous les kiters s’y retrouvent pour glisser sur les alizés, entre décembre et juin. Au compteur: 15, 20, 25 nœuds, et parfois 30. Parfait pour tirer des bords. Pour la voltige, c’est remontée au vent, l’œil rivé sur le liseré blanc du récif où s’éclatent les vagues. A aborder avec précaution: il affleure souvent.Après la côte protégée, la côte exposée. Toute la moitié nord de Grande-Terre, cernée d’une palissade de falaises, est balayée durant l’hiver par une puissante houle venue du nord. Les bons jours, sur le spot du Moule, favori des compet’ de surf pour sa consistance, les rouleaux se creusent: 1,5 m, 2 m, voire 2,50 m par vent off-shore. Belle session en perspective. Les casse-cou locaux apprécient Caille Dehors, les autres la droite mythique de Port-Louis – la plus belle vague guadeloupéenne lorsque le swell débarque. Le mercredi, les eaux grouillent de kids pas maladroits.

UNE RÉSERVE DE LA BIOSPHÈRE Les deux ailes du papillon enserrent, au nord, une sorte de piscine géante: le Grand Cul-de-sac Marin, un lagon protégé par la plus longue barrière de corail des Petites Antilles. L’Unesco en a fait une réserve de la biosphère. C’est en kayak, au seul bruit des pagaies s’égouttant dans l’eau, que l’on s’y aventure, en quête d’îlots déserts, de bancs de sable où s’échouer, de récifs où plonger. Partout autour s’impose la mangrove, étrange forêt sur pilotis. L’étrave se glisse entre les racines aériennes des palétuviers comme dans un labyrinthe, cherche sa voie, la trouve, se perd encore et recommence. Soudain, un bruit de branche brise le silence, des ailes se déploient. Une frégate? Non, une aigrette ou un grand héron.Cap au sud. La mal nommée Basse-Terre, colossale feuille de papier froissé, qu’une seule route ose traverser, culmine en mornes cheve-lus colonisés par l’exubérance tropicale. Un parc national en protège l’essentiel. Là-haut, tout là-haut, trône la Soufrière (1476 m), l’un des neuf volcans actifs de l’arc antillais. Une route étroite monte à l’assaut, lacet après lacet, entre ravines (torrents) et fougères arborescentes. A 950 m d’altitude, voici les Bains Jaunes: un divin bassin alimenté par une source sulfureuse à 26°C. De là, la trace (sentier) se déroule entre fromagers et gommiers, avant de déboucher au pied du cône, où souffle

L’ÎLE PAPILLONLA GUADELOUPEL’ÎLE PAPILLON

Baignade revigorante en pleine nature, dans le bassin de la cascade aux Ecrevisses.

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Ce petit archipel des Antilles déploie ses deux ailes dans les eaux de la mer des Caraïbes. Entre farniente sur les plages de sable fin, sports plus ou moins extrêmes et trésors naturels à foison,on plane devant tant de beauté et de diversité!

Texte°°° CLAUDE HERVÉ-BAZIN

,On a souvent comparé la Guadeloupe à un papillon aux deux ailes dissemblables. L’une plate et les pieds dans

l’eau, aux reflets de turquoise; l’autre montagneuse et envahie par la forêt tropicale, couleur émeraude. Là culmine la masse sombre de la Soufrière, un volcan à peine assoupi, au sommet envahi par les brumes et les fumerolles.A Grande-Terre, le tableau est habituellement idyllique: sable clair et poudreux, ombragé par les grosses feuilles des raisiniers et léché par une mer tantôt lapis-lazuli, tantôt céruléenne. Face au village de Gosier, l’îlet du même nom vogue même sur un tapis d’aigues-marines. Une île? A peine. Une simple épave, une tache de sable blanc comme neige, posée sur la barrière de corail et colonisée par les broussailles, les pal-miers, quelques flamboyants et un petit phare. Un coin pour Robinsons, à partager avec quelques Vendredis, l’espace d’un après-midi.Au spot du Bois Jolan, à la sortie de Sainte-Anne, le paradis est piqueté de voiles, qui offrent leurs boudins au ciel. Tous les kiters s’y retrouvent pour glisser sur les alizés, entre décembre et juin. Au compteur: 15, 20, 25 nœuds, et parfois 30. Parfait pour tirer des bords. Pour la voltige, c’est remontée au vent, l’œil rivé sur le liseré blanc du récif où s’éclatent les vagues. A aborder avec précaution: il affleure souvent.Après la côte protégée, la côte exposée. Toute la moitié nord de Grande-Terre, cernée d’une palissade de falaises, est balayée durant l’hiver par une puissante houle venue du nord. Les bons jours, sur le spot du Moule, favori des compet’ de surf pour sa consistance, les rouleaux se creusent: 1,5 m, 2 m, voire 2,50 m par vent off-shore. Belle session en perspective. Les casse-cou locaux apprécient Caille Dehors, les autres la droite mythique de Port-Louis – la plus belle vague guadeloupéenne lorsque le swell débarque. Le mercredi, les eaux grouillent de kids pas maladroits.

UNE RÉSERVE DE LA BIOSPHÈRE Les deux ailes du papillon enserrent, au nord, une sorte de piscine géante: le Grand Cul-de-sac Marin, un lagon protégé par la plus longue barrière de corail des Petites Antilles. L’Unesco en a fait une réserve de la biosphère. C’est en kayak, au seul bruit des pagaies s’égouttant dans l’eau, que l’on s’y aventure, en quête d’îlots déserts, de bancs de sable où s’échouer, de récifs où plonger. Partout autour s’impose la mangrove, étrange forêt sur pilotis. L’étrave se glisse entre les racines aériennes des palétuviers comme dans un labyrinthe, cherche sa voie, la trouve, se perd encore et recommence. Soudain, un bruit de branche brise le silence, des ailes se déploient. Une frégate? Non, une aigrette ou un grand héron.Cap au sud. La mal nommée Basse-Terre, colossale feuille de papier froissé, qu’une seule route ose traverser, culmine en mornes cheve-lus colonisés par l’exubérance tropicale. Un parc national en protège l’essentiel. Là-haut, tout là-haut, trône la Soufrière (1476 m), l’un des neuf volcans actifs de l’arc antillais. Une route étroite monte à l’assaut, lacet après lacet, entre ravines (torrents) et fougères arborescentes. A 950 m d’altitude, voici les Bains Jaunes: un divin bassin alimenté par une source sulfureuse à 26°C. De là, la trace (sentier) se déroule entre fromagers et gommiers, avant de déboucher au pied du cône, où souffle

L’ÎLE PAPILLONLA GUADELOUPEL’ÎLE PAPILLON

Baignade revigorante en pleine nature, dans le bassin de la cascade aux Ecrevisses.

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EN PRATIQUE

Pour s’y rendre Pour gagner la Guadeloupe depuis la Suisse, le plus aisé est d’emprunter un vol Air France via Paris. Comptez en tout 13h de trajet.

Le climatLe «carême», saison de prédilection pour un voyage à la Guadeloupe, s’étend de décembre à avril. Les pluies arrivent en juin pour durer jusqu’en novembre, mais laissent une large place au soleil.

Lienswww.lesilesdeguadeloupe.comwww.kitesurfguadeloupe.comwww.easykite.frwww.canopeeguadeloupe.comwww.ti-evasion.comwww.guadeloupe-kayak.comwww.altitudestropicales.com

f Sable blanc, eaux turquoise et flamboy-ants en fleur: la plage

du Gosier incarne un peu du paradis

terrestre

a Cap sur Grande Terre! Au nord, l‘île s‘achève en falaises

homériques à la pointe de la Grande

Vigie. À deux pas, des rouleaux bien

dessinés attirent les surfeurs à l‘Anse du

Souffleur.

un vent rafraîchissant. La sueur qui perlait au front sèche, des frissons courent sur l’échine. Au sommet, 1h30 plus tard, il fait même frisquet. Entre les aiguilles de lave et les nuages qui vont et viennent, la bouche béante du gouffre Tarissan laisse échapper des volutes de vapeur dans un bruit sourd de machine à laver.De nombreuses autres traces (300 km dans le seul parc national) par-courent l’île. Connues, comme celles contournant le Grand Etang ou approchant des belles chutes du Carbet (110 m). Moins connues, parfois à demi-englouties, comme cette Trace Victor Hugues survolant les mornes centraux. Au programme: bourbier, arbres géants aux racines en pattes d’araignées, savanes d’altitude et vues panoramiques. Rien encore, pourtant, comparé à ce qui attend en juin prochain (le 11) les participants du mythique Volcano Trail, pour la 10e édition du Grand Raid: 51 km et 4000 m de dénivelé positif à s’enquiller! Départ à 5h, arri-vée à midi pour les meilleurs… et minuit pour les derniers.Ceux qui préfèrent barboter la jouent canyoning dans les ravines de la Côte-sous-le-vent. Descentes de gorges et de cascades en rappel, douché à loisir, sauts à gogo, baignade dans les vasques, toboggans naturels… Même pas froid: l’eau, couleur de jade, affiche une vingtaine de degrés. Un premier bain. Celle des plages de sable noir ou gris du littoral, où s’achève finalement le trip, grimpe à 28°C. Le pied!

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EN PRATIQUE

Pour s’y rendre Pour gagner la Guadeloupe depuis la Suisse, le plus aisé est d’emprunter un vol Air France via Paris. Comptez en tout 13h de trajet.

Le climatLe «carême», saison de prédilection pour un voyage à la Guadeloupe, s’étend de décembre à avril. Les pluies arrivent en juin pour durer jusqu’en novembre, mais laissent une large place au soleil.

Lienswww.lesilesdeguadeloupe.comwww.kitesurfguadeloupe.comwww.easykite.frwww.canopeeguadeloupe.comwww.ti-evasion.comwww.guadeloupe-kayak.comwww.altitudestropicales.com

f Sable blanc, eaux turquoise et flamboy-ants en fleur: la plage

du Gosier incarne un peu du paradis

terrestre

a Cap sur Grande Terre! Au nord, l‘île s‘achève en falaises

homériques à la pointe de la Grande

Vigie. À deux pas, des rouleaux bien

dessinés attirent les surfeurs à l‘Anse du

Souffleur.

un vent rafraîchissant. La sueur qui perlait au front sèche, des frissons courent sur l’échine. Au sommet, 1h30 plus tard, il fait même frisquet. Entre les aiguilles de lave et les nuages qui vont et viennent, la bouche béante du gouffre Tarissan laisse échapper des volutes de vapeur dans un bruit sourd de machine à laver.De nombreuses autres traces (300 km dans le seul parc national) par-courent l’île. Connues, comme celles contournant le Grand Etang ou approchant des belles chutes du Carbet (110 m). Moins connues, parfois à demi-englouties, comme cette Trace Victor Hugues survolant les mornes centraux. Au programme: bourbier, arbres géants aux racines en pattes d’araignées, savanes d’altitude et vues panoramiques. Rien encore, pourtant, comparé à ce qui attend en juin prochain (le 11) les participants du mythique Volcano Trail, pour la 10e édition du Grand Raid: 51 km et 4000 m de dénivelé positif à s’enquiller! Départ à 5h, arri-vée à midi pour les meilleurs… et minuit pour les derniers.Ceux qui préfèrent barboter la jouent canyoning dans les ravines de la Côte-sous-le-vent. Descentes de gorges et de cascades en rappel, douché à loisir, sauts à gogo, baignade dans les vasques, toboggans naturels… Même pas froid: l’eau, couleur de jade, affiche une vingtaine de degrés. Un premier bain. Celle des plages de sable noir ou gris du littoral, où s’achève finalement le trip, grimpe à 28°C. Le pied!

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CES OBJETSQUI PENSENTPOUR NOUS

Les codes-barres font partie de notre quotidien. Leurs successeurs, les puces RFID, ou puces identifiées par radiofréquence, arrivent en masse et offrent autant d’applications intéres-santes que de craintes face à un Big Brother toujours plus présent…

Texte°°° ERIC RIVERA

,Après avoir fait leurs preuves dans la gestion des stocks automatisés, les puces identifiées par radiofréquence (RFID)

devraient nous simplifier grandement la vie dans un proche futur. Elles donneront une identité aux objets du quotidien qui nous entourent, enre-gistreront des informations, et parfois communiqueront entre elles, mais aussi avec internet et avec nous. Par interaction avec un smartphone, par exemple, celui-ci saura dans quel environnement il se trouve. Après le travail, en passant le seuil de la porte, les actualités se mettront en route sur la TV, les lumières s’allumeront dans la pièce, alors que le frigo nous signalera ce qu’il va falloir racheter dans peu de temps. Et si un ami vous demande par e-mail de le prendre à une adresse inconnue ? Aucun souci ! En vous dirigeant vers votre voiture, votre smartphone se mettra tout seul en mode GPS et programmera la destination. Sur place, en l’attendant, un écran publicitaire interactif vous signalera peut-être un concert qui vous intéresse. D’un geste, vous récupérerez les informations sur votre mobile et réserverez les billets dans la foulée…

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ATTENTION AUX INTENTIONS PEU LOUABLESCe confort que l’on nous promet soulève cependant de nombreuses questions. Véritable assistance à la pensée, ce système nous rendrait parfaitement transparents, tant en ce qui concerne notre localisation et notre environnement que nos habitudes de consommation. Il faudra certainement mettre en place des garde-fous, afin d’éviter une utilisa-tion déviante de cette technologie, qui permettrait de nous cataloguer facilement à des fins peu louables. D’ailleurs, qui sait, peut-être que la prochaine édition de « 1984 », de George Orwell, sera elle aussi équipée d’une puce RFID…

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PHOTO, LE TRENDDES HYBRIDES

Texte°°° ERIC RIVERA

,Après une arrivée discrète il y a 3 ans, les appareils pho-to qui répondent au qualificatif « hybride » sont maintenant

très bien accueillis, même chez les pros. Comparés à un appareil photo de type reflex, ces boîtiers affichent un gabarit et un poids réduits, et ne conservent ni la visée optique directe, ni le système de miroir. Ils disposent en outre d’un plus gros capteur et de zooms interchangeables. Ces appareils viennent donc tranquillement empiéter sur le terrain des compacts et des reflex, dont ils sont la principale alternative, fusionnant le meilleur des deux mondes. Sans compter qu’ils disposent de pas mal d’atouts: nomadisme facilité, ergonomie, souplesse dans l’utilisation et mode vidéo qui n’a rien à envier aux caméscopes HD. Tout est fait pour séduire autant les photographes amateurs exigeants que les experts qui veulent éviter la prise de tête.

DE L’INTUITIF AU RÉALISATEUR POINTUEt les offres dans le secteur des hybrides s’étoffent… Le photographe intuitif se dirigera vers un modèle comme le Samsung NX11, simplifiant au maximum les prises de vues tout en restant hyper réactif, alors que le pro optera pour le NEX-5 de Sony, dont la qualité des photos est bluffante pour un boîtier très proche d’un compact. Panasonic, avec son GH-2, propose un appareil qui permet de réaliser des photos sportives dignes des reflex des pros, et son mode vidéo a déjà séduit des réalisateurs de séries télévisées dif-fusées en HD sur nos petits écrans. Lorsque les puristes se laissent séduire par ce genre d’appareils pour leur travail quotidien, l’utilisateur peut envi-sager de s’équiper sans crainte, d’autant qu’à performances égales, les reflex traditionnels et les caméras HD sont nettement plus onéreux, sans être aussi polyvalents.Samsung NX11 / Sony NEX-5 / Panasonic GH-2

Les constructeurs d’appareils photo proposent une large gamme de boîtiers à mi-chemin entre le reflex et le compact. Le meilleur des deux mondes ?

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Texte°°° ERIC RIVERA

,Sony avait fait les choses en grand en louant pour l’occasion un loft parisien avec une vue imprenable sur le Sacré-Cœur et les

toits de la capitale française. La star du jour: Brian Fleming. Débarqué de Seattle, le créateur du jeu d’action «InFamous 2» – une exclusivité PS3 qui vient de sortir, début juin – est là pour un marathon promo-tionnel européen.Le monde du jeu vidéo a le vent en poupe, et les moyens qui vont de pair. Les productions engloutissent des sommes colossales en matière de développement, et certains titres se sont même payé le luxe de déloger des blockbusters du cinéma en termes de bénéfices, qui se comptent en centaines de millions de dollars…Les plus joueurs d’entre nous se souviennent sans doute du premier volet d’«InFamous», sorti il y a tout juste deux ans. Il avait créé la surprise, alliant à merveille liberté d’action et héros aux pouvoirs évolutifs. On pouvait choisir d’agir pour le bien ou pour le mal. Qu’en est-il dans ce second opus? Le cofondateur du Studio Sucker Punch, Brian Fleming, nous parle de son dernier bébé…

Brian Fleming, que vous évoque Paris?Je retrouve une ville que j’apprécie énormément, et dont nous nous sommes inspirés pour les décors d’«Infamous 2». Nous étions même venus sur place pour prendre de nombreux clichés…

On imagine qu’«Infamous 2» vous a occupé de nombreux mois… Oui, c’est un travail de longue haleine, réparti sur environ deux ans.

Techniquement, on voit une nette évolution: les décors sont beau-coup plus variés et détaillés, et il semble que vous soyez passés par la case «Motion Capture» (des acteurs sont filmés, puis leurs performances sont numérisées, ndlr). Une sorte de travail de fond qui a dû changer beaucoup de choses dans la réalisation?C’est peu dire! Avant, ce n’était que du code, avec des interventions d’acteurs cantonnés à la bande-son. Là, il a fallu prendre en compte tout le processus qui inclut le passage à cette technique de «Motion Capture». Nous ne l’avions jamais fait auparavant, et cela nous a contraint à repenser totalement notre façon de travailler, même si l’on pourrait croire que ce n’est qu’une suite. De plus, nous avons dû créer nos propres outils pour intégrer cette technologie au jeu, et c’était vraiment ça le plus gros boulot.

QUAND LEJEU VIDÉO

N’A PLUSRIEN À

ENVIER AUCINÉMA

Depuis une petite dizaine d’années, les pro-ducteurs de jeux vidéo sont devenus des stars, à l’image des cinéastes d’Hollywood. Ren-contre avec Brian Fleming, créateur du jeu d’action « InFamous 2 ».

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Texte°°° ERIC RIVERA

,Sony avait fait les choses en grand en louant pour l’occasion un loft parisien avec une vue imprenable sur le Sacré-Cœur et les

toits de la capitale française. La star du jour: Brian Fleming. Débarqué de Seattle, le créateur du jeu d’action «InFamous 2» – une exclusivité PS3 qui vient de sortir, début juin – est là pour un marathon promo-tionnel européen.Le monde du jeu vidéo a le vent en poupe, et les moyens qui vont de pair. Les productions engloutissent des sommes colossales en matière de développement, et certains titres se sont même payé le luxe de déloger des blockbusters du cinéma en termes de bénéfices, qui se comptent en centaines de millions de dollars…Les plus joueurs d’entre nous se souviennent sans doute du premier volet d’«InFamous», sorti il y a tout juste deux ans. Il avait créé la surprise, alliant à merveille liberté d’action et héros aux pouvoirs évolutifs. On pouvait choisir d’agir pour le bien ou pour le mal. Qu’en est-il dans ce second opus? Le cofondateur du Studio Sucker Punch, Brian Fleming, nous parle de son dernier bébé…

Brian Fleming, que vous évoque Paris?Je retrouve une ville que j’apprécie énormément, et dont nous nous sommes inspirés pour les décors d’«Infamous 2». Nous étions même venus sur place pour prendre de nombreux clichés…

On imagine qu’«Infamous 2» vous a occupé de nombreux mois… Oui, c’est un travail de longue haleine, réparti sur environ deux ans.

Techniquement, on voit une nette évolution: les décors sont beau-coup plus variés et détaillés, et il semble que vous soyez passés par la case «Motion Capture» (des acteurs sont filmés, puis leurs performances sont numérisées, ndlr). Une sorte de travail de fond qui a dû changer beaucoup de choses dans la réalisation?C’est peu dire! Avant, ce n’était que du code, avec des interventions d’acteurs cantonnés à la bande-son. Là, il a fallu prendre en compte tout le processus qui inclut le passage à cette technique de «Motion Capture». Nous ne l’avions jamais fait auparavant, et cela nous a contraint à repenser totalement notre façon de travailler, même si l’on pourrait croire que ce n’est qu’une suite. De plus, nous avons dû créer nos propres outils pour intégrer cette technologie au jeu, et c’était vraiment ça le plus gros boulot.

QUAND LEJEU VIDÉO

N’A PLUSRIEN À

ENVIER AUCINÉMA

Depuis une petite dizaine d’années, les pro-ducteurs de jeux vidéo sont devenus des stars, à l’image des cinéastes d’Hollywood. Ren-contre avec Brian Fleming, créateur du jeu d’action « InFamous 2 ».

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C’était un peu comme de réaliser un script pour un film?C’est ça. La coordination de l’ensemble nous a pris un temps fou...

Pour en revenir au jeu en lui-même, un aspect important reste la possibilité de choisir si l’on veut être du côté des bons ou des mauvais. Comment est-ce géré?Nous nous sommes attelés à réaliser des approches différentes de situations qui sont identiques. Les buts sont définis, mais à chacun de choisir son chemin. Les personnages rencontrés, par exemple, tenteront de vous influencer. Mais en plus, s’ils ont des pouvoirs, vous pourrez choisir si vous voulez les faire vôtres en les absorbant. Tout est basé sur des choix uniques que nous avons rendus plus subtils, et qui ont une implication dans la suite des événements...

En plus, vous avez inclus un éditeur que les joueurs pourront partager en ligne et qui permettra de réaliser des missions...Oui, et qui sait ce que les plus créatifs feront. Nous avons intégré une partie des outils de développement utilisés pour la création du jeu afin que chacun puisse se lâcher. Cela promet de sacrés trucs, comme de l’arcade ou du tir. Des objec-tifs très variés. Je parie que je serai le premier surpris…

«InFamous 2»un jeu d’action développé par Sucker Punch et édité par Sony, exclusivement sur PS3.

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Par CHRISTIAN BUGNON

Torride par son style, ultra-rafraîchissant par son action : le ventilateur CHARLY de Stadler Form fait peau neuve en noir mat! www.stadlerform.ch

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Par CHRISTIAN BUGNON

Torride par son style, ultra-rafraîchissant par son action : le ventilateur CHARLY de Stadler Form fait peau neuve en noir mat! www.stadlerform.ch

La Salomon RX Slide women, c’est une mule super confortable, respirante et matelassée pour reposer les pieds après l’effort ou simplement pour flâner. www.salomon.com

Après le rocking-chair, voici le lit à bascule! Le «Private Cloud® - Model 1.2», conçu par Manuel Kloker, bouge d’avant en arrière au gré des mouvements de ceux qui y sont allongés. Un design original en demi-lune qui incitera peut-être ses occupants à faire de doux rêves, mais pas forcément le voisin du dessous ! www.private-cloud.de

La Nominal Jacket est un coupe-vent ultraléger et élastique destiné aux activités spontanées en plein air. Elle offre une protection opti-male dans toutes les conditions, même lors de descentes VTT ou de randonnées. Grâce à son poids plume et son tissu compact, elle ne prend guère de la place dans le sac à dos. www.peakperformance.com

De l’adulte à l’enfant, JULBO développe les meilleures solutions pour protéger nos yeux et permettre à chacun de mieux regarder le monde. La Zulu, de la gamme voyage, s’inspire de nos passions outdoor pour affirmer notre style. www.julbo.fr

L’ALPINA Extreme 40 Regatta fait partie d’une nouvelle collection Sailing automa-tique avec fonction de minuterie yacht. Cette montre au boîtier de 44 mm est livrée dans un écrin cadeau, sur lequel figure un bateau miniature Extrem 40. www.alpina-watches.com

Elma Bikini est d’inspiration rétro avec un décolleté flatteur et une ceinture avec boucle en métal autour de la taille. Ses deux côtés contrastés en couleur en fait un maillot de bain original et à la mode. www.peakperformance.com

Sortez couverte avec Billabong, l’accessoire idéal pour se protéger du soleil, tout en restant nature. www.billabong.com

Nouvelle collection de casques chez

Cromwell, dis-tribué par Honda (Suisse). Découvrez tous les autres modèles Moschino,

Bembo et Martini sur www.newmax.it

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Par CHRISTIAN BUGNON

SALEWA T-SHIRTC’est un classique, avec son col arrondi et

ses motifs imprimés sur l’avant, le tout dans une combinaison de couleurs tendance. L’expédition

au Groenland de Roger Schaeli , Simon Gietl et Daniel Kopp a inspiré le design de l’impression.

Protection contre les moustiques et fonction anti-bactérienne. www.salewa.com

STROMER PLATINUMCe E-Bike haut de gam-me séduit avec son look sportif et son design racé et résolument moderne. Sa technologie ne peut que convaincre les amateurs du high-tech. Plus de détails sur www.stromer.ch

DAKINE AMP 8LCe « sport packs bike » très léger (O,4 kg), avec son réservoir de 2 litres muni d’un tuyau de décon-nexion rapide et d’un manchon à tube/pompe, satisfera tous les utilisateurs avertis ! Disponi-ble aussi en rouge, gris et noir. www.dakine.ch

GARMIN - EXPLOREZ ET MAINTENEZ LE CAPLe GPSMAP 62 est fourni avec un fond cartographique mon-dial intégré en relief ombré qui vous permet de vous localiser n’importe où, en toute simpli-cité. Robuste et étanche, sélec-tionnez un lieu et laissez-vous guider. www.garmin.ch

PEAK 2 PEAK™ - OUTSIDE™ GEAR OF THE YEAR AWARDS 2011Légère et ultra-performante en haute mon-tagne, la veste Peak 2 Peak pour homme est composée d’un tissu triple couche totalement imperméable, très respirant et coupe-vent. www.columbia.com

SALEWA MS WIND FIRELes seules véritables chaussures pour marches d’approche. On reste toujours à l’aise, y compris sur les sentiers les plus techniques. La tige respirante, non doublée, en fait un modèle idéal pour un usage quotidien . www.salewa.com

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Créativité, originalité, ambiances uniques et concepts de bon goût ne manquent pas autour de nous. 30° vous ouvre les pages de son carnet d’adresses urbaines et vous fait partager ses coups de cœur.

C’EST ARRIVÉ PRÈS DE CHEZ VOUS

NANDANAM Les catelles étoilées du sol nous conduisent vers un autre monde: dans le jardin de Krishna (Nandanam)! Avec ses veilles tables chinées et son bar en zinc qui lui donnent des airs de bistrot, cet établissement rompt avec le kitsch souvent inhérent aux restaurants indiens. Mais les odeurs d’épices et le contenu des assiettes ne trompent pas… Poulet masala, crevettes poêlées aux saveurs d’ailleurs, etc. Les produits utilisés sont locaux, mais les recettes nous emmènent bel et bien à des milliers de kilomètres de Lausanne, dans le Kerala, un Etat côtier du sud de l’Inde. Et la mayon-naise, ou plutôt le curry, prend! Le voyage gustatif est varié, car il mêle des influences hindoue, musulmane et chrétienne. Quel bonheur! On quitte la table avec des étoiles plein les yeux, au propre comme au figuré! Nandanam, avenue Louis-Ruchonnet 11, 1003 Lausanne, 021/312.23.00.www.nandanam.ch. Ouvert du mardi au samedi de 11h30 à 14h30 etde 18h30 à 24h. Fermé le dimanche et le lundi.

WINE & BEEFDes verres et des coupes en cristal de Bohème suspendus, sur fond de papier peint brut. Sur un mur aubergine, une collection de 37 étiquettes Mouton-Rothschild fait écho à une série d’assiettes en noir et blanc. Situé sur la rive droite, le Wine & Beef aime les contrastes. Avec ses chaises classiques et sa banquette en cuir platine, il joue la carte de la brasserie à la française, tout en amenant sa petite touche de charme chic. Aux 120 places intérieures se rajoutent, durant les beaux jours, 60 sièges sur deux terrasses ayant pignon sur rue. Et dans les assiettes? De la viande de bœuf, évidemment. Une entrecôte cuite à la plancha, accompagnée de sa sauce du chef, de frites (légères), et d’une salade. Pour les non-carnivores, des salades gourmandes et des assiettes de fromages, ainsi que des desserts «grand-mère». Du vin aussi, qui se décline en 25 bouteilles différentes, à boire au verre ou à emporter. Mais ce serait dommage de ne pas profiter du cadre...

Wine & Beef, rue Ami-Lévrier 3, 1201 Genève, 022/732.53.45. www.wine-and-beef.com. Ouvert 7 jours sur 7, midi et soir, de 12h à 15h et de 18h30 à 24h.

EPICURIOUS Dans un décor industriel où domine le gris se trouve le dernier établis-sement qui a ouvert dans le quartier branché du Flon, à Lausanne. Et comme l’annonce son nom, on y décline les plaisirs... Il y a naturelle-ment ceux de la table. La carte de l’Epicurious – qui propose au passage un grand choix de tapas – se veut résolument tournée vers une cuisine traditionnelle. Cent vins sont proposés au verre, ainsi que 40 whiskies et un choix exclusif d’alcools forts et de champagnes. Les amateurs de cigares y trouveront également leur compte. L’un des autres plaisirs, et pas des moindres, c’est sa terrasse de 300 m2, qui offre une vue panora-mique sur la ville. Un véritable repaire pour les épicuriens curieux de découvrir un nouvel endroit qui multiplie les plaisirs.

Epicurious, Port Franc 11, 1003 Lausanne, 021/312.16.85. www.epicurious.ch. Ouvert de 11h à 24h du lundi au mercredi, de 11h à 1h le jeudi, de 11h à 2h le vendredi, et de 15h à 2h le samedi, fermé le dimanche.

Texte°°° SERGE GRETER

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,C’est un caillou abandonné à l’océan, un radeau aux collines froissées, livrant aux regards

inquisiteurs de douces et précieuses anses aux eaux cristallines. A Saint-Barthélemy, l’océan prend des teintes de turquoise et le sable fin, chaud sous la plante des pieds, respire la volupté. Il se fait parfois désirer, exige de par-courir des sentiers, ou de voguer pour contourner des caps sauvages, au-dessus desquels planent des villas de milliardaires.

Rockefeller Senior, qui introduisit l’île dans le cercle très fermé de la jet-set à la fin des années 1950, ne renierait pas son œuvre : le nouvel ordre mondial amarre plus que jamais ses yachts dans le joli port de Gustavia. Il n’y a qu’un pas, ensuite, du pont aux grandes noubas tropé-ziennes, abreuvées de petites bulles, de sons urbains et de soirées costumées. Club langouste, anyone ?

Pour souffler, il faut tourner le dos aux fiestas, embrasser le moutonnement des cocotiers. Tout à l’est, dominant les déferlantes qu’affrontent les surfeurs, Le Toiny a fait sien le refrain baudelairien. On s’y oublie en beauté, bercé par les alizés, immergé dans l’eau tiède d’une piscine privée, l’œil plongeant dans l’azur de la mer des Caraïbes. L’air est chaud, la sueur perle doucement dans le dos. Dans un coin, masque, palmes et tuba attendent.

www.letoiny.com

LUXECALME

VOLUPTÉ

Texte°°° CLAUDE HERVÉ-BAZIN

CLH

BD

RD

R

Editeur & directeur de la ré[email protected]

Edition & administrationCB Communication sàrlRue du Simplon 20 – Case Postale 386 1001 Lausanne - [email protected] / www.cbcommunication.com Tél : +41 21/ 312 41 41, Fax : +41 21/ 312 41 11

Publicité Suisse romande + version anglaise (internet & iPad)www.30degres.tv www.30degrees.tv [email protected]

Publicité Suisse alémanique www.30grad.tv Blueorange Media GmbHKarin Witschi 076/ 379 82 [email protected] Sonja Kupper 062/ 772 21 [email protected]

Secrétariat de ré[email protected]

Rédaction (par ordre d’apparition)Christelle Coulon, Frédéric Rein, Serge Greter, Sabrina Belloni, Saskia Galitch, Jean-Marc Sueur, Nicolas Zambetti, Bri Gomez, Claude Hervé-Bazin, Eric Rivera, Christian Bugnon.

Photographes (par ordre d’apparition)Vitek Ludvik/Red Bull Content Pool, Hans Ambühl /visual impact, OT Atout France, Marie Jeanne Urvoy, Carlos Delicado, KEYSTONE, Franco Banfi, Laurent Ballesta / www.andromede-ocean.com, Christian Bugnon, Frédéric Rein, Lawrence Malstaf / G alerie Fortlaan 17, Gent (B), Paramount, Universal, Disney, Fox, Warner, Simon Emmett / EMI, Vanessa Filho, Sandrine Lee, FIVB, Patrice Schreyer, iStock, likyadiving.com, alacati.de, Claude Hervé-Bazin, Sony & Sucker Punch.

Direction artistique et layoutNicolas Zentner, Mathieu Moret

Traduction allemande : Sabine Dröschel

Traduction anglaise : Simon Till

Photolithographie : Images 3

Imprimerie : Swissprinters Lausanne SA

Distribution : It’s Time To Bienne

30° par abonnement 4 éditions avril / juin / septembre / décembre Suisse CHF 23.- Europe € 40.-

30° présent dans les kiosques en Suisse

IMPRESSUMMAGAZINE 30° DEGRÉS (éditions 2002-2011) N°35, ÉTÉ 2011Photo cover : Keystone, Miami on the beach

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