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N° 2987 DU 25 FÉVRIER 2012 LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE MARINS ACTEURS DE LEUR CARRIÈRE Entretien Amiral Jacques Launay, inspecteur général des armées-Marine PAGE 6 Colloque Planète Mer Un océan de richesses PAGE 28 Entraînement amphibie Manœuvre multinationale Bold Alligator PAGE 24 3:HIKLNJ=[UWYUV:?c@t@s@h@a; M 01396 - 2987 - F: 2,40 E

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MARINSACTEURS DE LEUR CARRIÈREEntretienAmiral Jacques Launay,inspecteur général des armées-Marine PAGE 6

ColloquePlanète MerUn océan de richesses PAGE 28

Entraînement amphibieManœuvre multinationaleBold Alligator PAGE 24

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ÉDITORIALSOMMAIRE

RICHESSES HUMAINESLE MARIN ACTEURDE SA CARRIÈRE

PASSION MARINE

VIE DES UNITÉS 24

Bold Alligator 2012 : le BPC Mistral au cœur d’uneopération amphibie majeure • Aviso CommandantL’Herminier : 30 ans à la mer • Le navire du futur :électrique, ergonomique, écologique • Planète mer :un océan de richesses

CHRONIQUE DU PERSONNEL 30

Affaires maritimes : des concours ouverts aux marinsd’État

HISTOIRE 31

Le sous-marin à l’étrange destin

ESPACE LOISIRS 32

Des idées de lecture

AGENDA 33

LE MAGAZINE DE LA MARINE NATIONALE

En bon marin, l’amiral Lajous reste particulièrement attaché à son rôle dechef du personnel, se plaisant à traduire le titre de DRH comme celui de« directeur des richesses et de la rareté humaine ». C’est avec une mêmeattention, portée à chacune et chacun des marins, que la Direction du

personnel militaire de la Marine (DPMM) travaille, avec le souci affirmé depermettre à tous de progresser marche après marche sur l’escalier social descompétences et des carrières.À chacun son ambition, mais à tous la juste possibilité de se donner les moyensde l’atteindre.C’est aussi l’ambition de Cols Bleus de donner un visage à tous ceux qui œuvrentà cette mécanique complexe de la gestion des compétences, qui n’en relève pasmoins d’un caractère humain très affirmé. Espérons que ce reportage vous apportera l’éclairage attendu sur l’attention per-sonnalisée, juste et responsable de ceux qui valorisent et orientent les emplois,les carrières, et finalement la vie des marins.Le marin est de plus un être très particulier, car celui qui part en mer n’en revientjamais tout à fait pareil, comme nos familles ne manquent généralement pas denous le rappeler. Cette particularité pourrait même nous aider à réfléchir au sens profond de cettefameuse formule, souvent galvaudée à tel point que l’on ne sait plus si l’auteur estPlaton, Anacharsis ou un autre, qui affirmait qu’ « il y a trois sortes d’êtres : lesvivants, les morts et les marins ». La vie à la mer nous apporte incontestablementla vision différente de ceux qui ont appris à s’accommoder d’un environnementinstable : faculté d’adaptation, humilité vis-à-vis des éléments naturels, gestion del’incertitude, endurance au passage du grain et espérance de ce qui peut secacher derrière la ligne d’horizon…C’est donc aussi par l’approfondissement de nos connaissances de la mer et desincroyables richesses qu’elle recèle pour notre avenir, que Cols Bleus vous pro-pose de poursuivre la lecture de ce numéro. L’humanitéprogresse lorsqu’elle poursuit de grands projets. Aprèsla conquête de l’espace qui trouve la limite de l’infini,vient celle des profondeurs océaniques, partageant, aufond, bien des similitudes. Cols Bleus vous réservedes pages passionnantes.

Capitaine de vaisseau Dominique de Lorgeril,

directeur de la publication

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AZIMUT 4

ACTUALITÉ 6

Interview de l’inspecteur général des armées-Marine :inspecteur, conseiller, médiateur • Deux marins duciel récompensés pour leur innovation • Atalante :formation de militaires tanzaniens • Inauguration del’exposition itinérante : les Opex • Coup de tonnerre àLimoges • L’armée de Terre et l’armée de l’Air àl’école de la mer • Entraînement Spartiate en Médi-terranée • Exercice interarmées à Mayotte • LaCapricieuse : onze marins en stage d’aguerrissement• Un amiral à l’académie • Incendie : mobilisationdes marins-pompiers de Marseille • Important dis-positif de recherche au large de Dieppe : trois pêcheurshélitreuillés

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exclusives françaises

Département, collectivitéou territoire d’outre-mer

Saint-Pierre-et-Miquelon

Saint-Barthélemy

Saint-Martin

Guadeloupe

Martinique

Polynésie française

Guyane française

Clipperton

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Azimut

SITUATION DES BÂTIMENTS

DÉPLOYÉS AU 16 FÉVRIER 2012

DÉPLOIEMENT ATLANTIQUE-TCD Siroco/Opération Corymbe/

-BPC Mistral, Aviso LV Le Hénaff, CMT Pégase,

PSS Athos, BE Jaguar, BE Tigre

DÉPLOIEMENT OCÉAN PACIFIQUE-P400 La Glorieuse/Mission permanente de sécurité maritime/

-P400 La Moqueuse/Police des pêches/

-RR Révi/Surveillance maritime/

FS Vendémiaire

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Atlantique II CommandosSous-marin lanceur d’engin (SNLE)

En mission permanente

Mayotte

La Réunion

Wallis-et-Futuna

Nouvelle-Calédonie

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DÉPLOIEMENT OCÉAN INDIEN-FLF Aconit/Opération Atalante/

-FASM La Motte-Picquet/Opération Enduring Freedom/

-BH Beautemps-Beaupré/Déploiement hydrographique/

-FS Nivôse/Police des pêches/

-PB Albatros/Police des pêches/

-PSP Le Malin/Surveillance maritime/

DÉPLOIEMENT MÉDITERRANÉE-FDA Chevalier Paul/Surveillance Méditerranée/

-BPC Tonnerre, FLF Guépratte, FASM Jean de Vienne,

CMT Céphée, CMT Lyre, Aviso CDT Ducuing, BBPD Pluton,

CDIC Hallebarde

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INFOactus

1 Amiral, en quelques mots, pourriez-vous nousprésenter la fonction d’inspecteur gé néral desarmées, et plus particulièrement celle que vousoccupez au titre de la Marine ?Les inspecteurs généraux des armées constituent uncollège de six officiers généraux, chargés de menerdes missions d’audit, d’étude ou d’inspection etde fournir au ministre de la Défense, dont nousdépendons directement, un conseil stratégique surdes sujets transverses du ministère.Nous sommes représentants des armées, pas uni-quement de nos armées respectives. Le collège estcomposé de six inspecteurs, un pour chaque armée,un pour la gendarmerie, un pour la DGA et unpour le service de santé des armées. La collégialité garantit une vision globale des recom-mandations faites au ministre. Selon les sujets, lesinspecteurs travaillent par deux ou trois, choisisselon leurs compétences propres, mais dans tous lescas, le résultat de nos travaux est celui du collège. Nous tirons notre légitimité de nos parcours pro-fessionnels antérieurs qui, pour chacun d’entrenous, nous a conduits au plus haut niveau des res-ponsabilités dans nos armées ou services respectifs.Par exemple, l’inspecteur général des armées-Terrea été chef de la mission de coordination de laréforme, l’inspecteur général des armées-Air a étécommandant de la défense aérienne et représentantpermanent de la France à l’Union européenne et àl’Otan, quant à moi, j’ai été major général de laMarine. Cela nous permet de traiter les sujets trans-verses avec une vision opérationnelle. C’est cetteexpérience qui nous distingue des contrôleurs géné-raux qui, eux, constituent un corps de contrôlepermanent. Notre collège est donc très complé-mentaire du contrôle général des armées.J’ai pu ainsi travailler (et faire des recommanda-tions) sur des sujets aussi divers que le contrôle gou-vernemental, la défense anti-missile balistique, l’ex-pertise technique, l’expression publique des militaires.Enfin, chaque inspecteur général est plus particu-lièrement chargé de suivre certains dossiers. Je suisainsi président du comité directeur des postes per-manents à l’étranger, qui est une instance de coor-dination au niveau ministériel, vis-à-vis du minis-tère des Affaires étrangères.

INSPECTEUR, CONSEILLER, MÉDIATEUR

Il existe par ailleurs un inspecteur de la Marinenationale. En quoi vos fonctions diffèrent-ellesdes siennes ? Comme je vous l’ai dit, le collège des inspecteursgénéraux des armées a une compétence trans-verse au sein du ministère et nous sommes direc-

tement rattachés au ministre. L’inspecteur géné-ral des armées-Marine est donc totalement indé-pendant de la hiérarchie spécifique de la Marine.Il participe à l’inspection générale du ministère. Parailleurs, chaque armée dispose de sa propre struc-ture d’inspection nécessaire à l’exercice des res-ponsabilités. L’inspecteur de la Marine nationale,lui, relève de l’autorité du chef d’état-major de laMarine dont il reçoit ses mandats.

Justement, vous êtes officier général dans legrade le plus élevé. Quelle est votre position hié-rarchique par rapport au CEMM ?C’est le CEMM qui a en charge la responsabilitéde la Marine, il la conduit sous les ordres du Cemaet l’autorité du ministre. De mon côté, je fais par-tie de la structure de conseil et d’enquête auprèsdu ministre. J’entretiens évidemment avec le CEMM des rela-tions de confiance et nous nous rencontrons sou-vent. Je dirais que nous travaillons l’un et l’autre

Parmi les trois officiers généraux durang et appellation d’amiralaujourd’hui en activité(1), l’inspecteurgénéral des armées-Marine est celuidont la fonction reste peu connue.L’amiral Jacques Launay, quil’occupe depuis plus de deux ans, abien voulu répondre aux questionsde Cols Bleus.

Interview de l’inspecteur général des armées-Marine

Les inspecteursgénéraux des arméessont représentants

des armées.La collégialité garantit

une vision globale des recommandations

faites au ministre.»

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de façon autonome mais en toute intelligence.Il arrive enfin que je le représente, à sa demande,pour des cérémonies ou des réunions en France ouà l’étranger, mais c’est alors directement lié auxrelations de confiance que nous entretenons etaux contraintes de nos agendas respectifs.

Vous avez dit que les inspecteurs généraux relè-vent directement du ministre. Quels types demissions peut-il vous confier ? Pouvez-vous don-ner des exemples récents et les recommanda-tions que vous avez faites ?Le ministre a souvent besoin d’expertises ou d’avis.Il demande donc au collège des inspecteurs géné-raux d’étudier certains sujets qu’il juge impor-tants ou sensibles. Nous sommes une structurelégère avec un petit nombre d’officiers à l’exper-tise reconnue et nous pouvons répondre rapide-ment aux sollicitations. Il s’agit alors pour nousd’analyser, de synthétiser et de donner un avis oude faire des recommandations. Parmi les sujets récents que nous avons étudiés, jepeux citer le suivi des blessés en opérations. C’estun sujet qui touche au cœur de l’état de militaireet qui est une préoccupation du ministre. Autre sujet, le ministre nous avait demandé d’ins-pecter les collèges et lycées de la défense. Parbinômes d’inspecteurs, nous les avons tous visitésen début et en fin d’année 2011. Nous avons remisnos recommandations. Nous reconnaissons l’uti-lité de ces établissements et leur contribution à lacondition militaire. Nous avons également pré-conisé qu’ils fassent l’objet d’un suivi très régulieret d’une attention soutenue. Le ministre nous a aussi confié en 2010 le mandatd’étudier les processus de formation au sein duministère. Le rapport a été remis à l’été 2011. Nousavons travaillé avec le contrôle général des armées.Les contrôleurs ont apporté leurs compétencesd’auditeurs et les inspecteurs généraux, leur expé-rience opérationnelle. Nous avons abordé la for-mation dans une perspective évolutive afin d’adap-ter et de rationaliser en permanence les processus.Il convient de considérer que la formation est lesocle de nos succès en opérations. Le rapport esttrès fouillé (deux tomes denses) et donne unevision globale de la formation au niveau du minis-tère. Il peut servir de référence pour des étudespar d’autres organismes internes ou externes à laDéfenseEnfin, à titre d’exemple plus spécifique pour laMarine, nous avons étudié, dans le cadre de cemandat sur la formation des militaires, le projet departenariat engagé au CIN de Saint-Mandrier. Leprojet nous a convaincu et nous l’avons soutenuau cabinet du ministre.

Vous êtes aussi, je crois, chargé du projet Jupiter.Il s’agit là d’un mandat à caractère plus historiquequi vise à conserver les archives de l’histoire de ladissuasion : les collecter, les classer et les analyser,qu’elles soient publiques ou privées. L’objectif estde créer un fond documentaire et d’établir unguide des sources. Mon mandat est de faire vivrece projet, en collaboration avec le Secrétariat géné-

ral pour l’administration puisque, concrètement,c’est le Service historique de la défense qui secharge de ce travail.

Pouvez-vous nous préciser comment se déroulentles inspections que vous faites dans les unités ? En dehors d’inspections ciblées sur des sujets sen-sibles, nous effectuons des visites dans les unitésafin de garder le contact avec le terrain. En décem-bre par exemple, je suis allé, avec l’inspecteur géné-ral du service de santé, au bataillon de marins-pompiers de Marseille, à la demande de soncommandant. Il s’agissait pour nous de visiter laplus importante unité opérationnelle à terre dela Marine. Une unité dont la mission est vraimenttrès particulière, une unité qui cultive sa doubleappartenance territoriale et maritime au service deMarseille et de la Marine.

Parmi vos attributions, vous avez aussi des res-ponsabilités en matière de ressources humaines.Quelles sont-elles et dans quelles mesures lesmarins peuvent-ils vous saisir ? Oui, les marins peuvent saisir l’inspecteur géné-ral des armées-Marine. Ils ont un droit d’audience,prévu dans le code de la défense, et j’ai un devoird’écoute. Mais je n’interviens pas dans le cadredes procédures de recours administratifs et je ne

suis pas une chambre d’enregistrement desplaintes. Il y a cependant des situations très par-ticulières où un marin peut vouloir un avis etdans ce cas je le reçois, je le conseille et le caséchéant je peux établir le lien avec les servicesconcernés ; je ne m’immisce pas dans la procé-dure elle-même. Dans la plupart des cas, qui restent heureusementrares, les situations difficiles proviennent de cequ’on pourrait appeler « des ratés » dans le dia-logue de commandement.Au titre de mes attributions, je reçois et je lis lesrapports sur le moral et les rapports de fin decommandement, ainsi que les réponses auxrecours. Cela me donne une bonne vision de l’ins-titution, et je peux donc conseiller au mieux lesmarins que je reçois.Je dirais que mon rôle s’apparente à une formede médiation, d’ailleurs rappelée dans un rapportparlementaire récent sur le dialogue dans lesarmées. Cette fonction peut permettre de dés-amorcer des situations conflictuelles.

Le personnel civil de la Marine peut-il aussi sai-sir l’IGA-M ? Plus généralement, est-ce que vosfonctions vous amènent à traiter des questionsrelatives au personnel civil ? Le droit d’audience auprès des inspecteurs géné-raux des armées prévu par le code de la défenseconcerne le personnel militaire. Au sein du minis-tère, il existe aussi une inspection générale du per-sonnel civil qui a vocation à traiter ces dossiers.Cela étant, je suis parfois sollicité par des agentscivils qui se sentent d’abord marins ou qui tra-vaillent dans des organismes de la Marine. Il s’agitalors pour moi de donner un conseil ou un avis surune situation particulière, sans m’immiscer dansles procédures prévues pour le personnel civil.

Mon rôle s’apparenteà une forme

de médiation. Cette fonction peut

permettre de désamorcerdes situationsconflictuelles.»

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VISITE AU BATAILLON DE MARINS-POMPIERS DE MARSEILLE EN DÉCEMBRE 2011. L’AMIRAL LAUNAY EST ENTOURÉ DU MGA BRUNOT (IGA-SANTÉ) ET DU VA L’HENAFF, COMMANDANT DU BMP.

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INFOactus

En matière de gestion du personnel, vous par-ticipez aux commissions d’avancement. Maisd’une façon générale, quel est votre rôle dans lapolitique des ressources humaines de laMarine ?Le poste que j’occupe, extérieur à la Marine, medonne une vision large des sujets relatifs aux res-sources humaines et la longueur de mon parcoursune bonne connaissance des personnels. De ce fait,je peux éclairer le CEMM et lui garantir que la poli-tique RH de la Marine est bien en phase avec cellesdes autres armées et services. Avec la DPMMnotamment, nos relations sont fondées sur laconfiance et nous collaborons en bonne intelli-gence : j’éclaire et je conseille. Ma présence auxcommissions d’avancement va dans ce sens. Mesavis sont généralement convergents avec ceux de laDPMM, mais pas toujours. L’inspecteur généraldoit rester une référence externe à la chaîne decommandement proprement dite.

Vous avez participé aux récents travaux duCFMM(2). Quel est votre rôle au sein de ce conseilet, si l’on peut dire, votre valeur ajoutée à sestravaux ? J’assiste aux travaux du CFMM, si j’ose dire, au titredu « vieux sage ». Étant donné ma position auprès duministre, je peux apporter des avis étayés par l’ex-périence, indépendants du commandement, et jepeux éclairer les membres sur les grands enjeux duministère.Le CFMM, comme le CSFM(3) sont des instancesnécessaires pour bâtir la confiance. Leurs travauxsont trop souvent sous-estimés, sans doute parcequ’ils n’apportent pas de résultats immédiats où nerésolvent pas les cas personnels. Mais ils permettent

un dialogue au sein de la hiérarchie militaire et abor-dent en profondeur des sujets importants. Ils sont trèsutiles à toute la collectivité militaire.Le collège des inspecteurs généraux apporte beaucoupd’attention aux travaux de ces conseils. Un de nosmandats a d’ailleurs été d’étudier les conditions d’ex-pression des militaires. En juin 2011, le collège aucomplet est venu en présenter les conclusions devantle CSFM. Cela montre l’importance que nous accor-dons à ces instances.

Amiral, dans quelques semaines, vous allez quit-ter vos fonctions d’inspecteur général. En deuxans à ce poste, vous avez pu observer la Marineet notamment les conditions de vie des marins.Avez-vous perçu des évolutions notables ou desinquiétudes nouvelles ?J’ai bien sûr été très honoré d’occuper ces fonc-tions d’inspecteur général. Je perçois chaque jourleur caractère essentiel dans le fonctionnement duministère et l’intérêt qu’elles suscitent auprès duministre. S’agissant de la Marine, notre système d’encadre-ment et de formation permet de constituer unecollectivité unie qui a envie de remplir ses missions.On sent néanmoins des inquiétudes nouvelles, liéesaux réformes. La mutualisation, les regroupementsdonnent parfois le sentiment d’une perte desrepères. Quelques vulnérabilités sont aussi per-ceptibles : si les militaires restent prêts à servir, l’éloi-

gnement est plus mal supporté. Il faut donc redon-ner le sens de la mission et le goût du départ. Mais avant tout, au cours de ces deux années, j’aipu constater la remarquable qualité opérationnellede nos armées, dont témoignent les engagementsde l’année 2011.En réalité, en quinze ans les armées ont réussi leurprofessionnalisation avec brio et en même tempsont su accepter des réformes de grande ampleur,tout en affirmant leur vocation opérationnelle. Pour la Marine, je souligne le rôle essentiel desjeunes officiers et des officiers mariniers plus ancienspour maintenir l’esprit collectif de nos équipagesafin d’être au rendez-vous des missions futures. Cesens de l’encadrement repose plus que jamais sur lecapitaine et l’adjudant de compagnie. J’ai aussi lesentiment que nous avons aujourd’hui des com-mandants d’unités meilleurs qu’il y a une dizained’années. J’en parle d’autant plus facilement que j’enétais ! Les commandants ont évidemment un rôleessentiel dans la réussite des missions et dans lapermanence de l’esprit d’équipage.Ce sont des remarques de « vieux sage », mais ilfaut bien le reconnaître, je le suis un peu ! ®

INTERVIEW RÉALISÉE PAR CF JÉRÔME BAROË

(1) Les deux autres amiraux sont le chef d’état-major des armées et le chefd’état-major de la Marine.(2) Conseil de la fonction militaire marine.(3) Conseil supérieur de la fonction militaire.

LE COLLÈGE ACTUEL DES INSPECTEURS GÉNÉRAUX DES ARMÉES. DE GAUCHE À DROITE : MGA BRUNOT (SANTÉ), AL LAUNAY (MARINE),IGA PENE (ARMEMENT), GA CAMBOURNAC (TERRE), GA WATIN-AUGOUARD (GENDARMERIE), GA DE ROUSIERS (AIR).

Au cours de ces deux années, j’ai pu constater la remarquable qualité opérationnelle

de nos armées.»«t

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LE COMMANDANT DE LA VIE FLOTTE AMÉRICAINE EN VISITE À TOULONLes 9 et 10 février 2012, le vice-amiral d’escadre Yann Tainguy,préfet maritime de la Méditerranée et commandant la zone, la région et l’arrondissement maritimeMéditerranée, a reçu le vice-amirald’escadre Franck Pandolfe,commandant de la VIe flotteaméricaine.Ce déplacement à Toulon a étél’occasion de lui présenter l’état-majorde la préfecture maritime, sonorganisation et ses missions. Il a également permis de poursuivreles échanges engagés sur la voie d’une coopération étroite entre les deux marines.Une rencontre des autoritésorganiques telles que la Force d’actionnavale (Alfan) et l’aéronautique navale(Alavia), ainsi que des visites desbâtiments récents (FDA Forbin, BPC Tonnerre, SNA Émeraude) ont rythmé ce séjour à Toulon.

VISITE DU DIRECTEURCENTRAL DU SSF AU SLMLe 3 février 2012, le directeur central du Service de soutien de la flotte, l’IGHCA François Pintart, a rendu visite à l’échelon central du Service logistique de la Marine.Les directeurs ont confirmé leur fort partenariat afin de répondre aumieux aux attentes des forces, avec performance et efficience.

E N B R E F

1 Le 16 février 2012, M. Marc Laffineur secré-taire d’État auprès du ministre de la Défense et desAnciens Combattants s’est rendu à Toulon pourl’inauguration de l’exposition itinérante « LesOpex », en présence des autorités civiles et mili-taires de l’agglomération toulonnaise. À cette occa-sion, quatre militaires ayant servi sur des théâtresd’opérations (Pamir, Harmattan, Licorne et

INAUGURATION DE L’EXPOSITION ITINÉRANTE LES OPEXDaman) ont pu faire part de leur expérience face àun auditoire de 300 personnes, avant de céder laparole au secrétaire d’État. Les dix-neuf panneaux de l’exposition évoquentla protection des populations, la défense de la Paixou encore le savoir-faire, la solidarité et la qualité dela technologie déployés par les trois armées fran-çaises (Air-Terre-Marine). Avec plus de 10 000 mili-taires déployés en 2011 en opérations extérieures,la France est l’un des pays les plus engagés dans lagestion des crises mondiales.Installée du 17 au 24 février 2012 en salle Surcouf duCercle du Marin à Toulon, l’exposition était ouverteau public gratuitement. Itinérante, elle a déjà été ins-tallée à Avrillé et sera exposée à Brest, Bordeaux,Metz, Lille, Lyon ou encore Bourges. ®

1Le 30 janvier 2012, lesseconds maîtres ValentinAzzopardi et CédricBalourdet ont reçu les féli-citations du capitaine devaisseau Denis Bigot, sous-directeur compétences à laDirection du personnelmilitaire de la Marine, pour la conception et la réa-lisation d’un simulateur de vol d’avion Cap 10.Cet entraîneur de vol complète l’apprentissage desfuturs pilotes de l’École d’initiation au pilotage/esca-drille 50S. Jusqu’à présent, les élèves réalisaient des« amphi cabine » (séance de récitation de checks listsdans un avion au sol) ; ils peuvent désormais met-tre en pratique la récitation des procédures dans unenvironnement réaliste. De la récupération de la cellule du Cap 10 n°108 à l’in-formatisation des commandes, ces deux techniciensaéronautique ont fait preuve de ténacité. En février2010, après plusieurs mois de tractations, ils ontrécupéré la cellule et commencé le découpage et la

DEUX MARINS DU CIEL RÉCOMPENSÉS POUR LEURINNOVATION

fabrication de la demie aile. Les instruments de bordont été installés six mois après. En février 2011, leurprojet prend enfin son envol grâce à une rencontredécisive avec la Mission pour l’innovation partici-pative. Une aide financière leur permet d’informa-tiser et de fabriquer certaines commandes de vol.Une autre rencontre, avec le président du club GrandOuest Aviation, leur offre l’opportunité de finaliserle simulateur pour le rendre plus réaliste. L’adapta-tion du tableau de bord est réalisée en septembrepar l’EOPAN Luc Guillet. Depuis septembre 2011, lesimulateur est en libre service pour les EOPANS à rai-son d’environ six heures par jour pour un coût de1 800 euros. ®

EOPAN EN SÉANCE DE SIMULATION.

ATALANTE FORMATION DE MILITAIRES TANZANIENS1 Le 1er février 2012, à l’occasion d’une escale àDar Es-Salaam sur la côte de la Tanzanie, l’équi-page de la frégate de surveillance Floréal a accueilliune vingtaine de marins tanzaniens de la TPDF(Tanzanian PeopleDefence Force). À l’ini-tiative du commande-ment de l’opérationAtalante, cet échange apermis aux marins tan-zaniens de confronterleurs méthodes et savoir-faire à ceux d’un équi-

page européen dans deux domaines : la plongée et lalutte contre le feu. Les membres d’équipage du Flo-réal leur ont présenté le matériel de sécurité dont ilsdisposent. Les procédures de sécurité ont aussi été

exposées aux Tanzaniens : ges-tion des accidents de plongéeet intervention sur les diffé-rents types de feux. Cette for-mation s’inscrit dans le cadrede la coopération conduite parla force d’Atalante pour ren-forcer les capacités des forcesmaritimes régionales. ®

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INFOactus

JACQUELINE TABARLYPARMI LES MOUSSESLe 26 janvier 2012, Jacqueline Tabarlyest venue à la rencontre des élèves dela promotion Matelot de 3e classeGuillaume Marteville de l’École desmousses, dont elle est la marraine. Active dans son rôle de marraine,Jacqueline Tabarly s’était rendue aucentre d’instruction naval de Brest dèsla rentrée de septembre 2011.Véritables moments privilégiés, cesvisites permettent aux élèvesd’échanger avec elle en toute simplicitésur leur apprentissage et leur vie ausein de l’école. Au cours de cettejournée, Jacqueline Tabarly a ainsi suiviles mousses lors d’activités maritimes,militaires et lors de coursacadémiques, puis a partagé avec euxla traditionnelle galette des rois dans leprestigieux salon Richelieu.

UN NOUVEAU TERRAIN ÀSAINT-MANDRIERLe 7 février 2012, le capitaine devaisseau Pagot, chef d’état-major duCIN de Saint-Mandrier et l’enseigne devaisseau Tournier, officier des sports,ont inauguré le nouveau terrainsynthétique de football à sept.Anciennement en terre battue, ceterrain, dont les filets avaient fondu lorsdu dernier incendie de 2008, avaitréellement besoin d’une rénovation.C’est désormais chose faite. Aprèsavoir coupé le ruban tricolore, l’équipedu CIN a affronté celle de la régionmarine au cours d’un match inauguralet amical. Cette nouvelle installationsera accessible non seulement auxsportifs du CIN mais également auxmarins de la région toulonnaise.

E N B R E F

1 Une délégation du bâtiment de projection et decommandement (BPC) Tonnerre s’est rendue àLimoges, sa ville marraine, les 24 et 25 janvier à l’oc-casion de l’inauguration du Musée de la Résistance.Cette visite était l’occasion de renforcer les liens duBPC avec la municipalité et les Limougeauds, aprèsune année de fortes sollicitations opérationnelles. La délégation a été chaleureusement accueillie par lelieutenant-colonel Sainte-Catherine, délégué mili-taire du département de la Haute-Vienne, avantd’être reçue par le député maire, M. Alain Rodet.Un autre objectif de cette visite était de s’associer audevoir de mémoire, si important et si actuel. Entou-rée des élus locaux et des représentants d’ancienscombattants, notamment d’anciens marins de l’as-sociation La Frégate, la délégation du Tonnerre avisité le nouveau Musée de la Résistance et de la

LA DÉLÉGATION DU TONNERRE DEVANT LA MAQUETTE DU BPC DANS L’UN DES HALLS DE LA MAIRIE.

COUP DE TONNERRE À LIMOGES

Déportation. Le Limousin, et particulièrementLimoges, fut un foyer de résistance très actif où denombreux maquis, comme l’Armée secrète (AS) oules Francs-tireurs et partisans (FTP), se formèrent.Cette région a également été profondément meur-trie par les 99 pendus de Tulle, le 9 juin 1944, et lemassacre d’Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1944, aupassage de la division SS Das Reich après le débar-quement des Alliés en Normandie. Ce déplacement a été l’occasion de rencontres fruc-tueuses avec les principaux collaborateurs du mairepour la jeunesse et les relations internationales, lesacteurs militaires de la région, les Cirfa (Centre d’in-formation et de recrutement des forces armées) deLimoges et de Brive, le CSN de Limoges et le repré-sentant du Comar (Commandement de la Marine)Bordeaux à Limoges. ®

L’ARMÉE DE TERRE ET L’ARMÉE DE L'AIRÀ L’ÉCOLE DE LA MER

1 Du 23 janvier au 3 février 2012, l’école de spé-cialisation sur hélicoptères embarqués (ESHE)/esca-drille 22S de la Marine nationale a organisé un stagede formation à l’appontage. Au total, treize pilotes del’armée de Terre et de l’armée de l’Air ont décou-vert les spécificités du travail aéromaritime. L’objectif du stage : apprendre à sentir le vent sur

l’eau, appréhender sa force et sa direction, calculer lesroutes « avia », apprendre à conserver un station-naire au-dessus de la mer. Ils apprennent à être gui-dés par le mécanicien de bord, à apponter et décol-ler, de jour comme de nuit, de la plate-forme Helcor.Cette installation, située sur la base d’aéronautiquenavale de Lanvéoc-Poulmic, reproduit fidèlementle pont d’envol d’une frégate F70 type GeorgeLeygues. Cette formation est complétée par desentraînements sur simulateur. Les stagiaires se retrou-vent ensuite en conditions réelles sur le VN Partisan,un remorqueur de 79 mètres de long sur 15 mètresde large, sur lequel a été installée une plate-formehélicoptère. En fin de stage, les stagiaires s’entraî-nent au Vertrep (Vertical Replenishment), séanceau cours de laquelle ils doivent transporter une chargelourde sur un bâtiment à la mer.Les stagiaires quittent l’école avec le certificat d’ap-titude à l’appontage (CAA) sur petites plates-formeset l’attestation d’aptitude à l’appontage de nuit. ®

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PARTENARIAT LYCÉE NAVAL - UBOLe 1er février 2012, le centred’instruction naval de Brest a accueilli M. Olivard, président de l’Université de Bretagne occidentale (UBO) et Mme Thomas-Tual, doyen de l’Unité de formation et de recherche (UFR) Droit et Sciences économiques.Également partenaires de l’UBO, l’École navale et l’École du commissariatde la Marine étaient présentes vialeur commandant respectif : le CA de Briançon et le CRC1 Lemaître.Instauré en 2003, le partenariat entre le Lycée naval de Brest et l’UBO s’est particulièrement développé lors de l’élaboration de la charte fixantles conditions d’inscription et de poursuite d’études des étudiants des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) dans lesuniversités bretonnes. Par ailleurs, les élèves du Lycée navalparticipent régulièrement aux concours organisés par l’UBO,notamment le concours régional des Olympiades de la Chimie, qui permetdes rencontres et un travail communentre les enseignants des deux entités.Enfin, les étudiants de la classepréparatoire aux études supérieures(CPES) participent au stage Hippocamped’initiation à la recherche scientifiqueorganisée par l’Institut de recherche sur l’enseignement des mathématiques(IREM) de Brest avec le soutien de l’UBO.Lors de la visite de M. Olivard, il a étéconvenu de consolider ce partenariat en densifiant les projets pédagogiquesdes élèves et en élargissant l’informationauprès des étudiants qui souhaitentdevenir surveillants des lycéesde la défense (SLD) au Lycée naval.

CAGOU 2012Du 6 au 9 février 2012, les patrouilleursLa Moqueuse, La Glorieuse et le BatralJacques Cartier, tous basés enNouvelle-Calédonie, ont participéà l’entraînement Cagou 2012. Pendantquatre jours, les exercices se sontsuccédé : simulation d’attaque par desembarcations rapides, remorquage,transfert de courrier, incendie machines,évacuation de ressortissants français,police des pêches.

E N B R E F

1Du 13 au 15 février 2012, le bâtiment de projec-tion et de commandement (BPC) Dixmude et lafrégate Courbet ont participé à l’entraînement Spartiate en mer Méditerranée. Au cours de ces troisjours, des situations réalistes et imprévues ont per-mis de vérifier l’intégration par l’équipage des diffé-rentes procédures de combat, de protection et desécurité, et d’améliorer la rapidité d’exécution et demanœuvres dans un contexte tactique.Ce stage de préparation aux opérations d’artillerie et amphibie a été mené conjointement avec le Groupement tactique embarqué (GTE) composéd’éléments du 2e régiment d’infanterie de Marinedu Mans, du 6e régiment du génie d’Angers et du 11e régiment d’artillerie de Marine de Rennes.Un hélicoptère Puma et une Gazelle complétaient ledispositif. Au plus près des conditions opération-nelles, le déploiement de troupes terrestres, pour

ENTRAÎNEMENT SPARTIATE EN MÉDITERRANÉE

EXERCICE INTERARMÉES À MAYOTTE 1 Les 23 et 24 janvier 2012, la frégate de surveillanceNivôse et le détachement de Légion étrangère deMayotte (DLEM) ont mené des entraînementsconjoints. La frégate de surveillance Nivôse, baséeà La Réunion, était présente à Mayotte dans le cadred’une mission de surveillance maritime des îlesÉparses. Le premier jour, après un exercice de débarquement en zodiac à l’est de Grande Terre, lesmarins et les légionnaires ont effectué une infiltrationet un « coup de main » de nuit. Ce fut l’occasionpour les marins de participer, avec une section delégionnaires du DLEM, à l’exercice de synthèse dustage nautique. Le deuxième jour, une séance demise en œuvre opérationnelle de l’armement léger(MOAL) a été organisée au profit des treize marinsqui composent la brigade de protection du Nivôse,suivie de séances de tirs. Au même moment, alors quele Nivôse était au mouillage dans le lagon, un exer-cice de mécanisation des zodiac a été mené. Enfin,douze légionnaires ont réalisé un exercice de sauten mer à partir de l’hélicoptère Panther embarqué sur

mener une évacuation de ressortissants, a permis derenforcer la coopération entre la Marine nationale et l’armée de Terre. C’était également un entraîne-ment d’envergure pour le BPC Dixmude à quelquessemaines de son départ pour la mission Jeanne d’Arc,le 5 mars 2012. ®

le Nivôse. Cet exercice a permis véritablement decombiner et partager les savoir-faire dans le domaineopérationnel. Le DLEM contribue à affirmer la sou-veraineté de la France dans la zone sud de l’océanIndien. Il participe aux activités de coopération régio-nale des Fazsoi (Forces armées de la zone sud del’océan Indien) et est en mesure de participer àl’ensemble des missions opérationnelles. Il arme,par ailleurs, un centre d’instruction et d’aguerrisse-ment nautique (CIAN) qui délivre les savoir-fairenécessaires à la maîtrise du milieu maritime. ®

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INFOactus

E N B R E F

CHAPEAU BERNARD !

Bernard Thévenet, ancien coureur cycliste de haut niveau, était le 29 décembre dernier à la base navale de Port-des-Galets à La Réunion. Le double vainqueur du Tour de France(1975-1977) répondait ainsi à l’invitationlancée par le major Simon Marc, prési-dent de l’Alliance cycliste marine desforces armées de la zone sud de l’océanIndien (Fazsoi). Celui qu’on surnomme « Nanard » était donc présent lors de la remise aux membres de l’équipe de leur nouvelle tenue estampillée au nomde cet ex-grand champion. M. Thévenet s’est prêté sans sourciller àune longue séance de dédicaces pour lespassionnés de la petite reine. Cette rencontre a offert aux marins des échanges particulièrement enrichis-sants sur le plan sportif. Quant à Ber-nard Thévenet, il a pu découvrir le mondede la Marine grâce à une visite guidée dela base navale et de la frégate de surveil-lance Nivôse. Avant de prendre congé,l’ancien coureur a salué le courage des cyclistes du jour, face à l’exigencedes dénivelés routiers réunionnais !

1 Profitant d’une période d’entretien, le P400 LaCapricieuse a envoyé onze membres de son équi-page suivre un stage d’aguerrissement et d’ini-tiation à la vie en forêt au Centre d’entraînementen forêt équatoriale (CEFE). Deux jours intenseset riches en découvertes, au cours desquels lesmarins ont pu se familiariser avec quelques-unesdes facettes de l’incroyable forêt équatoriale. Lesheureux élus ont ainsi appris à bivouaquer à l’aided’un matériel sommaire (un hamac, une bâche etdes lianes), à se déplacer en forêt malgré une visi-

LA CAPRICIEUSE ONZE MARINS EN STAGE D’AGUERRISSEMENT

UN AMIRAL À L’ACADÉMIEdée par lettres patentes de Louis XIVen 1712 et qui fêtera donc son tri-centenaire cette année ; son fonc-tionnement et ses traditions sontproches de l’Académie française, qua-rante membres, fauteuils nominatifsattribués par élection.Après les visites réglementaires decourtoisie aux autres académiciens,l’amiral Béreau a été reçu le 19 jan-vier en prononçant l’éloge de son pré-décesseur, le professeur d’histoirecontemporaine André-Jean Tudesq,

spécialiste du XIXe siècle et de l’histoire des médias.Si quelques officiers de la Marine ont été membres decette académie par le passé, essentiellement des méde-cins de la Marine, Bordeaux ayant toujours eu pourson école de santé navale la plus grande attention, ilest le premier amiral admis au sein de celle-ci. Lestemps forts de sa carrière, commandant des forces

bilité réduite à une dizaine de mètres en raison dela densité de la végétation, ou encore à poserdivers pièges… L’accueil des légionnaires fut desplus chaleureux, ceux-ci restant fidèles à la tra-dition de bonne entente qui unit les deux corps.Tandis que les marins rêvent de reconduire l’ex-périence, certains légionnaires ont émis le souhaitd’embarquer sur La Capricieuse à l’occasion d’uneprochaine opération de police des pêches oud’une mission de protection du Centre spatialguyanais (CSG). ®

maritimes de l’océan Indien, directeur du personnelde la Marine et inspecteur général des armées, ontnaturellement contribué à son élection. Son impli-cation dans la politique de féminisation de la Marinea aussi attiré l’attention de ses futurs confrères. Maisles académiciens ont été particulièrement intéresséspar sa participation aux travaux du Conseil d’analysede la société auprès du Premier ministre, présidé parLuc Ferry, dont il est membre depuis 2004, notam-ment sur le service civique et sur les sapeurs-pompiersvolontaires, concrétisés par des lois, ainsi que par sescontributions aux travaux sur la discrimination posi-tive, sur le problème de l’illettrisme ou encore sur lavie associative.À l’issue de la séance de réception, le capitaine devaisseau Dominique Lalé, commandant la Marine àBordeaux, avait accepté de recevoir les académiciensà l’Hôtel de la Marine pour un rafraîchissement offertpar le nouvel académicien, réception que ses confrèresont beaucoup appréciée.®

1 Si l’Académie de Marine compte naturellementplusieurs amiraux dans sa section militaire, il est plusrare qu’un amiral soit élu dans l’une des académiespluridisciplinaires de province créées avant la Révo-lution.L’amiral Alain Béreau a été élu à l’Académie nationaledes Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux, fon-

LES ONZE MEMBRES DE L’ÉQUIPAGE FACE AU FLEUVE DE L’APPROUHAGUE.

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NOUVEAUX LOCAUX POURL’ANFEM Le 6 février 2012, l’Association nationaledes femmes de militaires (Anfem) ainauguré ses nouveaux locaux toulonnaisau Pavillon Rochard, situé sur le site del’ancien hôpital Sainte-Anne. Cetteinauguration a eu lieu en présence duvice-amiral d’escadre Yann Tainguy,préfet maritime de la Méditerranée, ducontre-amiral Denis Béraud,commandant la base de défense deToulon, et du colonel Thierry Gilistro,commandant le 519e GTM, nouvellement installé sur la base navale.L’Anfem est un réseau d’entraide local etnational qui témoigne de la solidaritéactive qui anime les femmes du mondede la Défense. À Toulon, l’associationdirigée par Anne-Marie Velut regroupeplus de 350 adhérentes, dont 10 %d’épouses de personnel civil de laDéfense. Elle soutient toutparticulièrement les familles de marinsembarqués et celles des militaires enopérations extérieures et organise à leurprofit diverses activités, comme descafés d’accueil et des déjeuners avecenfants. Elle met en œuvre une trentained’activités artistiques, culturelles etsportives, grâce à ses 50 animatricesbénévoles. Sur le plan national, les 60 délégations de l’Anfem se mettent auservice d’une cause humanitaire tous lestrois ans. Cet engagement lui a valud’être reconnue d’utilité publique enjanvier 2011. Vous pouvez retrouverl’Anfem sur le site www.anfem.fr

E N B R E F

1 Le 9 février 2012, un feu d’appartement s’estpropagé à la Cité Radieuse à Marseille. Le bataillonde marins-pompiers de Marseille (BMPM) a étéalerté. L’incendie a duré environ vingt heures. Le BMPM a dépêché sur place un dispositif contrel’incendie et de secours. Malgré les premièresactions entreprises, le feu s’est propagé. 27 per-sonnes ont été regroupées au point de rassemble-ment des victimes (PRV) et de nombreux habi-tants, ainsi que 40 enfants de l’école, ont étéconfinés dans leur appartement et locaux, avantd’être à leur tour évacués. Plusieurs évacuations enfaçade ont également été opérées. En début de soi-rée, les habitants regroupés au PRV ont été dirigésvers le poste médical. À 20 h, une évacuation de

INCENDIE MOBILISATION DES MARINS-POMPIERS DE MARSEILLE

IMPORTANT DISPOSITIF DE RECHERCHES AU LARGEDE DIEPPE TROIS PÊCHEURS HÉLITREUILLÉS 1 Le 7 février 2012 vers 22 h 30, le centre régionalopérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross)de Gris-Nez est alerté par les familles des troispêcheurs du chalutier L’Alleluia que ces derniersne sont pas encore rentrés, contrairement à leurshabitudes. Après investigation, le Cross constateque le dernier signal VMS (Vessel Monitoring System) connu du chalutier immatriculé à Dieppea été émis à 14 h alors que ce dernier se trouvait àenviron 28 km au large de Dieppe. Un importantdispositif de recherches maritime, aérienne et terrestre est aussitôtdéclenché : hélicoptères Dragon 76 et Dragon 62 dela sécurité civile, hélicop-tère Alouette III de laMarine nationale basé auTouquet, Atlantique 2 dela Marine basé à Lann-Bihoué, canots tous tempsde la Société nationale desauvetage en mer (SNSM)basés à Fécamp (Cap

l’ensemble des habitants de l’immeuble, y comprisceux situés hors de la zone sinistrée, a été décidée.Les marins-pompiers commencent alors unelongue phase de contrôle des appartements res-tants, alors que les opérations contre le feu se pour-suivent de l’autre côté du bâtiment. À 1 h du matin,le feu est circonscrit. Le dispositif du BMPM estresté présent pour faire face à toute propagationéventuelle, ainsi 100 marins-pompiers et 25 enginssont restés plusieurs heures après, sur les lieux.Au bilan, cinq personnes ont été transportées versdes centres hospitaliers et deux marins-pompiersont été légèrement blessés. Quant aux dégâts maté-riels, huit appartements et quatre chambres d’hô-tel ont été détruits. ®

Fagnet) et à Dieppe (Notre-Dame-de-Bonsecours),le navire de pêche L’Equinoxe et le patrouilleur desaffaires maritimes Thémis. Pendant plusieurs heures,les moyens aériens et nautiques investiguent unevaste zone de recherches, de Fécamp jusqu’au Tré-port. À 9 h 15, l’Atlantique 2 repère un canot desurvie avec à son bord les trois pêcheurs qui sonthélitreuillés par l’Alouette III. En état de légère hypo-thermie, ces derniers sont évacués puis pris encharge par le personnel de l’hôpital Jacques Monoddu Havre vers 10 h. ®

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«Je ne suis qu’un numéro », « Le gestion-naire change régulièrement, donc il neconnaît pas mon parcours et ne saitmême pas qui je suis », « Les promesses

n’engagent que ceux qui y croient », « De toutefaçon, l’émission de desiderata ne sert à rienpuisqu’on n’a jamais ce qu’on veut », « La gestiondu personnel se fait vraiment à la petitesemaine », « Nous sommes des pions et le ges-tionnaire remplit des cases », « Ils en mettentdu temps à Paris pour décider de mon sort ! »…Quand on évoque les mutations ou les plans decarrière dans les carrés ou en cafétéria, lesremarques vont bon train. Et elles ne font pas

RICHESSES HUMAINESLE MARIN ACTEURDE SA CARRIÈRE

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PASSIONMarine

LE P3C DE LA DPMM OU LA PHILOSOPHIE DES GESTIONNAIRES

• Permanence : 365 jours par an et 7 jours sur 7, la gestion du personnel n’apas d’horaires. À tout moment, il faut êtrecapable d’apporter une réponse en gestionaux problèmes liés à la situation personnelleet professionnelle des marins.• Précision : trouver en permanence l’adéquation entre les postes vacants et les marins les plus aptes à les pourvoir. • Polyvalence : maîtriser l’environnementdes différentes spécialités, postes et populations demande une culture généralemarine à toute épreuve.• Complémentarité : optimiser les compétences de chacun au service de laMarine demande un véritable dialogue avecles marins eux-mêmes, mais aussi entregestionnaires. À la DPMM, la collégialité est au cœur de la gestion des richesseshumaines.

toujours dans la demi-mesure. Comme le dit lachanson : « Et partout ça mitraille, cent millevérités. On jure on clame on braille, ça vientd’tous les côtés »(1).« C’est pas vrai ! », répondent en chœur lesmarins qui servent à la Direction du personnelmilitaire de la Marine (DPMM). À y regarder de plus près, la gestion des« richesses humaines »(2) dans la Marine natio-nale permet en effet à chaque marin d’êtreacteur de sa carrière. L’ensemble des décisionsqui touchent à la carrière du marin repose surle dialogue avec l’intéressé et avec son com-mandement. Un processus qui dure dans le

temps, puisque chaque marin dispose à la Direc-tion du personnel d’un dossier complet ras-semblant ses états de service (notations, avis,recommandations…). Par ailleurs, un certainnombre d’échelons intermédiaires, comme lesBureaux administratifs et de ressourceshumaines (BARH), permettent de répondre auxquestions que tout un chacun peut légitimementse poser sur son évolution professionnelle.De plus, toutes les décisions prises dans cedomaine par la DPMM se font dans la collégia-lité. Chaque dossier est en effet instruit par plu-sieurs responsables successifs, puis par un col-lège d’experts. Ainsi, l’établissement du plan

annuel de mutations, les renouvellements deliens, l’avancement, l’ensemble des orientationsde carrière sont fondés sur le dialogue, la neu-tralité, la transparence et l’équité. Pour s’en convaincre, une visite à la DPMMs’impose. Rencontre avec les femmes et leshommes qui ont pour mission de concilier lesintérêts de la Marine avec les aspirations per-sonnelles et professionnelles des marins. ®

DOSSIER RÉALISÉ PAR LE LV COLOMBAN ERRARD

(1) Jean-Jacques Goldman, « C’est pas vrai », album Chanson pour les pieds(2001).(2) VAE Olivier Lajous, DRH de la Marine.

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PASSIONMarine

Gestion des officiers

DIALOGUE ET COHÉRENCE

Comment fonctionne la gestion des officiers ?La gestion centralisée de tous les officiers,soit environ 4 800 personnes, est assuréepar le bureau Officiers de la Direction dupersonnel, couramment appelé PM1, avecune équipe resserrée et complémentaire,qui représente un gage de cohérence. Lesofficiers jusqu’à l’École de guerre sont géréspar spécialité et disposent d’un officier ges-tionnaire dédié (surface, aéro, Energ, sous-marins, SIC). Ensuite, les officiers breve-tés de l’École de guerre et les plus anciensdes non brevetés sont gérés par le chef dubureau Officiers. Les capitaines de vais-seau de plus de trois ans de grade sontquant à eux gérés directement par le direc-teur adjoint du personnel. Par ailleurs, deuxofficiers sont plus particulièrement char-gés de la réglementation et de l’adminis-tration.

Dans toute entreprise (et la Marine en est une), la gestion des cadres relève d’une logique particulière : sélection initiale, puis tout au long de la carrière afin de détecter les potentiels, gestion de la carrière et de l’avancement, sélection pour les postessuccessifs. Pour la Marine, telle est la fonction du bureau Officiers de la DPMM. « PM1 », selon la terminologie consacrée, est souvent perçue par les officiers comme une citadelle lointaine aux décisions parfois peu compréhensibles. Sans doute lagestion des intérêts de la Marine, qui n’est pas toujours conforme avec les intérêts oules souhaits individuels, est-elle à l’origine de ce sentiment. Les officiers gestionnaires,qui ont eux-mêmes été gérés avant d’être gestionnaires, et donc connaissent ces griefsou ces appréhensions, nous présentent ici leur métier et ses contraintes.

LE BUREAU OFFICIERS C’EST

• une équipe resserrée de 7 officiers et 20 officiersmariniers supérieurs, officiers mariniers etquartiers-maîtres et matelots ;

• la gestion centralisée detous les officiers, soit envi-ron 4 800 personnes ;

• des bureaux à Paris à l’Hôtel de la Marine, 2 rue Royale, mais aussiplus de 110 jours sur leterrain par an pour les officiers gestionnaires, dans le cadre de la tournéedes ports et des entretiensLV+3 et CC+3 ;

• cinq fonctions principales :connaître l’environnementhumain et professionneldes officiers, les conseillersur leur gestion de carrière,les sélectionner, les muter,les administrer ;

• un objectif : obtenir unéquilibre général favorable àla Marine, tout en satisfai-sant les aspirationsprofessionnelles et familialesdes officiers. En résumé, pouvoir compter sur desofficiers compétents, forméset motivés.

Qui sont les interlocuteurs du bureau Offi-ciers ?La gestion des officiers comprend plusieursaspects : connaître l’environnement humainet professionnel de chacun, conseiller surla gestion de carrière, effectuer les sélec-tions, organiser les mutations et assurerl’administration courante. Pour ces diffé-rents aspects, mon équipe travaille avecles différentes cellules de l’état-major de laMarine qui sont chargées de la politiquedes ressources humaines (PRH) et du pilo-tage des effectifs (EFF). Nous sommes éga-lement en lien avec les autorités d’emploides officiers, qu’elles soient marine ou inter-armées. Le but est d’obtenir la meilleureconnaissance possible des réalités du terrain.

LA COLLÉGIALITÉPRIME. ICI LECAPITAINE DEVAISSEAU REBOURAVEC SES PROCHESCOLLABORATEURS.

CV REBOUR

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LE PAMChaque année, le Plan annuel de mutation,communément appelé « PAM », concerne envi-ron 3 000 officiers. Près de deux sur troischangent ainsi d’affectation. En 2010, 45 %des mutations se faisaient avec changement derésidence et 11 % des officiers au PAM étaientmaintenus en poste. En 2011, 59 % des muta-tions étaient sans changement de résidence etle taux de maintien en poste atteignait 14 %.La tendance à l’allongement des durées d’affec-tation est une volonté du directeur dupersonnel de la Marine, qui vise à la fois à opti-miser les coûts liés à la mobilité et à assurer larobustesse de la fonction des officiers affectésà terre.

Comment conciliez-vous les intérêts de laMarine et ceux, nécessairement individuels,des officiers ?Contrairement à ce que l’on entend sou-vent, il n’y a pas de carrière parfaite, ni devoie royale. Ce qui est structurant, c’est lebesoin de la Marine. On peut ainsi êtreamené à servir l’institution dans un domaineauquel on n’aurait pas nécessairementpensé initialement. Comme dit le directeurdu personnel : « On ne choisit pas toujourssa mission. » Pour mon cas personnel, deve-nir chef du bureau Officiers n’était pas monpremier desideratum. Pourtant, c’est undes métiers les plus passionnants et res-ponsabilisant que j’ai eu dans la Marine,même si c’est un des plus exigeants ! Pourtout officier qui n’aurait pas satisfactiondans ses desiderata, il est possible des’épanouir en faisant preuve d’investisse-ment personnel et de sens du service. Parailleurs, même si le gestionnaire s’efforce dedonner de la visibilité sur le court et lemoyen termes, il y a toujours une part d’in-certitude, que l’officier doit accepter. Toutela difficulté pour le gestionnaire est derechercher et d’atteindre autant que faire sepeut un équilibre entre les besoins globauxde la Marine et la satisfaction des aspira-tions professionnelles et familiales des offi-ciers. L’officier est encouragé à toujoursêtre force de proposition, mais il doit met-tre en avant des idées en rapport avec sonpotentiel réel et les possibilités offertes parla DPMM.

Chaque année, le Plan annuel de mutations(PAM) fait beaucoup parler…Le Plan annuel de mutations est un Sudokuextrêmement complexe. Nous devons pen-ser aux postes de demain, mais aussi dansla mesure du possible envisager ceuxd’après-demain. On nous reproche souventune publication relativement tardive du PAM.La réalité, c’est qu’il ne peut être rendupublic, au gré des messages GNP du ven-dredi, qu’une fois réellement stabilisé. Or, le

travail en amont est considérable. Nousn’avons ni baguette magique, ni boule decristal. La rédaction du PAM est un travailcollégial, fruit d’un travail en réseau, denombreuses réunions ou échanges formelscomme informels. Passer en revue les aspi-rations et ambitions de chacun, les par-cours de carrière individuels, évaluer l’en-semble pour que chacun s’épanouissedemande forcément un certain nombred’analyses et de confrontations, et quelquesnuits sans sommeil pour les gestionnaires.Mais c’est à ce prix que la Marine peutcompter au quotidien sur des officiers com-pétents, formés et motivés.

Il s’agit donc bien d’une gestion personnelledes dossiers…Chaque cas est individuel. Il n’y a pas deuxofficiers identiques. Chacun a ses qualitéscomme ses points perfectibles, ainsi quesa propre situation personnelle… Chaqueofficier gère une carrière qui est la sienneet non celle du voisin. Cela dit, la compa-raison des officiers entre eux reste un sportnational dans les carrés. À titre personnel,j’ai souvent été bluffé par la connaissancequ’avait le gestionnaire de mon parcours.

Cette connaissance est la résultante d’unprocessus de sédimentation des apprécia-tions, notations, échanges de lettres ou demessages électroniques ou autres entre-tiens de gestion ou de carrière.

L’échange avec le gestionnaire est une étapeessentielle de ce processus ?Effectivement, les rendez-vous avec les offi-ciers sont toujours riches d’enseignements,tant pour la DPMM que pour l’individu. Lesrendez-vous réguliers, comme LV+3, CC+3ou CF+3, permettent également d’établirdes évaluations par des cabinets extérieurs.Pour nous comme pour les officiers gérés,cela nous aide à voir la réalité en face. Elleest parfois difficile pour certains. Accès auxcommandements, promotions, tout lemonde ne peut pas être le meilleur dansun classement par exemple. Il ne doit pas yavoir de langue de bois. Nous ne sommespas là « pour raconter des salades », maisil faut aussi éviter de démotiver. C’est unexercice délicat. Il est très important dansla gestion d’une carrière de pouvoir se direles choses. Chacun doit prendre consciencede ses forces, mais aussi de ses pointsperfectibles. ®

LE CAPITAINE DE FRÉGATETOMASONI DEVANT LA « PHARMACIE », QUI CONTIENT LESDOSSIERS INDIVIDUELSDE TOUS LES OFFICIERS.

LE CAPITAINE DE FRÉGATE DUTHU.

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PASSIONMarine

DESSINS PARUS IL Y A QUELQUES ANNÉES DANSCOLS BLEUS (R.BUSSEMEY). CORRESPONDENT-ILSENCORE AU GESTIONNAIRE DE 2012 ?

« La copie parfaite n’existe pas »PAR LE CV SERGE BORDARIER, GESTIONNAIRE AÉRONAUTIQUENAVALE DU BUREAU OFFICIERS

« Dans certaines spécialités, l’ex-pertise est telle qu’il n’y a pas devolant de gestion. Le système estsolidaire, tout le monde est lié.Quand je place un officier, j’enplace en parallèle trois ou quatreautres. Dans des micro-popula-tions, les desiderata des uns ontnécessairement une incidence surceux des autres. Chez les contrô-leurs d’aéronautique par exemple,on compte 35 officiers, de l’en-seigne au capitaine de frégate.Les entretiens ont précisémentpour rôle de permettre leséchanges avant la parution duPAM. Les référents organiques –les “papes” pour l’aéro – sont làégalement pour nous aider, ils ontle retour d’expérience du terrain etconnaissent bien les hommesdans leurs domaines d’expertise. Notre métier consiste à être àl’écoute, à avoir de l’empathie et àprivi légier le dialogue. Nouspesons les impératifs personnels,professionnels et familiaux desofficiers au regard de leurs dos-siers et de leurs états de servicerespectifs. Nous tenons compteégalement de ceux qui ont unnaturel plus pudique et qui n’ex-posent pas nécessairement cesimpératifs à leur gestionnaire. Sion ajoute à tout cela les postesdits “d’aération” (en dehors ducœur de métier), ceux en opéra-tions extérieures, la formation, lesbesoins en experts pour les états-majors, on se rend vite compteque la copie parfaite, tant pourles marins que pour la Marine,n’existe pas. Mais finalement, ilfaut trancher et prendre une déci-sion. Mis à part de rares change-ments, quand le PAM est publié,il est souvent définitif. » ®

« Permettre au marin d’établir des choix éclairés »PAR LE CF CHRISTIAN TOMASONI, CHEF DE LA SECTION RÉGLEMENTATION – ADMINISTRATION

« Notre mission : permettre aux officiers de faire des choix éclairés à des moments clés de leur car-rière, à ce titre, nous avons un rôle de conseiller.La section réglementation - administration du bureau PM1 gère l’ensemble des actes administratifsliés à l’application des actes législatifs et réglementaires des corps d’officiers relevant de la Directiondu personnel militaire de la Marine. Elle instruit les dossiers relatifs à toutes les conditions statutairesde l’administration générale (disponibilité, détachement, congé de reconversion, changement d’ar-mée…) et organise l’ensemble des commissions : renouvellement de contrat, activation, attributionde pécule…Garant de l’application de la réglementation, les « RA » de PM1 pilotent aussi l’ensemble des travauxde notation et d’avancement du personnel officier de la Marine.Nous travaillons en étroite collaboration avec les bureaux politique des ressources humaines de l’état-major mais également avec la direction des ressources humaines du ministère de la Défense et la sous-direction des bureaux du cabinet (du ministre).Notre site Intramar sur le portail des ressources humaines présente tous les textes de référence. » ®

TÉMOIGNAGES DE GESTIONNAIRES

LES DOSSIERS SONT ÉTUDIÉS AVEC SOIN. ICI LECAPITAINE DE VAISSEAU BORDARIER

ET LE CAPITAINE DE FRÉGATE TOMASONI.

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PARLEZ-VOUS PM1 ?« Pharmacie » : c’est le système d’archivage des dossiers de carrière des officiers, dans un meuble assez semblable à celui utilisé habituellement par lespharmacies. C’est une véritable mine d’informations qui permet aux gestionnaires de retrouver l’intégralité des échanges avec un officier dont le dossier estinstruit.

« Messe » : c’est la réunion quotidienne des gestionnaires, qui permet de débriefer la journée.

« La DEZ » : diminutif de la décision ministérielle − document administratif de référence − qui permet d’élaborer le GNP de désignation du vendredi.

« Vigie » ou « Pape »: c’est un correspondant désigné par domaine de spécialité, qui permet à PM1 de recueillir des informations de proximité sur des pro-fils correspondants aux postes proposés par la Marine.

« L’optimisation des compétences et l’épanouissementde chacun pour les besoins de la Marine »PAR LE CF JULIEN DUTHU, GESTIONNAIRE SERVICE GÉNÉRAL - SURFACE

« Quand je rentre à la maison, il y a mon épouse, mes enfants et 1 400 officiers. Ils sontprésents dans le système informatique avec lequel je vis en permanence. Les sollicitationsn’arrêtent jamais. C’est à la limite du sacerdoce, on “fait du PAM” la nuit, en plus des réu-nions quotidiennes, hebdomadaires ou informelles, qui sont chronophages mais absolu-ment vitales pour consolider les choix. En effet, la gestion des ressources humaines revêtpour chaque officier une importance particulière. Personne n’est un pion. Sélection pour desformations, recrutement, renouvellement de contrat, orientation de carrière, tableaux de com-mandement, activation… dans tous ces domaines, on s’engage humainement, tout enétant garant du bon fonctionnement de l’institution. Ce qui est essentiel, c’est l’optimisation des compétences et l’épanouissement de chacunau service de la Marine. Parfois, un officier reste bloqué en entretien de gestion sur un oudeux postes en prochaine affectation : nous sommes aussi là pour donner une ouverture surd’autres postes qui pourraient rester méconnus ou auxquels un officier pensait ne pas pou-voir prétendre.Cela fait aussi vraiment plaisir lorsque, pour faire face à une situation d’échec ou pas tota-lement satisfaisante dans une filière, je propose une réorientation et que tout fonctionne mieuxensuite pour l’intéressé. » ®

L’ENTRETIENINDIVIDUEL AVECLE GESTIONNAIREEST UN MOMENT

ESSENTIEL DUDIALOGUE ENTREL’OFFICIER ET LE

BUREAU PM1.

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PASSIONMarine

Le bureau Équipages de la flotte et marins des ports

TRANSPARENCE ET COLLÉGIALITÉ

Quel est le périmètre de responsabilité de PM2 ?Le bureau des Équipages de la flotte élaboretoutes les décisions de gestion concernant lepersonnel non-officier, dans à peu près tousles domaines : mutation pour une affectation

Chaque année, environ 18 650 marins non-officiers sont concernés par les mutations(hors prolongations), dont 800 mutations au PAM outre-mer, 7 950 au PAMmétropole et 9 900 hors PAM. 80 % d’entre eux voient leur premier desiderata seréaliser, 15 % leur second.

LE BUREAU ÉQUIPAGE (PM2),C’EST • 65 personnes, civiles etmilitaires du grade de matelotà capitaine de vaisseau (unéquipage comparable à celuid’un aviso ou d’un SNA) etquatre sections : réglementa-tion-administration, gestion dupersonnel, ASC (aéro, sous-marin, cours et stages),études ;

• l’élaboration de toutes lesdécisions de gestion concer-nant le personnel non-officier :mutation pour les affectationsen métropole ou outre-mer,sélection pour les stages deformation, l’avancement, lesrenouvellements de contratd’engagement ou d’admissiondans le cadre demaistrance… ;

• un port d’attache : l’Hôtelde la Marine ;

• des décisions prises demanière collégiale, dans latransparence, en respectantle caractère individuel dechaque dossier et en recher-chant la meilleure équitépossible entre les marins ;

• un objectif : concilier aumieux les intérêts de laMarine et celui des personnesconcernées, tant dans la réali-sation du Plan annuel demutations (PAM) que dansl’ensemble des décisions tou-chant à la carrière dupersonnel non-officier.

en métropole ou outre-mer, sélection à uncours en vue de l’obtention d’un brevet, d’uncertificat ou d’une mention, avancement,renouvellement de contrat d’engagement ouadmission au cadre de maistrance, recon-version… Sa caractéristique principale estdonc d’être une équipe de marins au servicedes marins de tous métiers et de toutes spé-cialités.Qui gère l’ensemble des dossiers ?Peu de marins savent réellement qui sontleurs gestionnaires et la façon dont sontprises les décisions les concernant et quimarquent chaque étape de leur carrière. Lesquartiers-maîtres et matelots, officiers mari-niers et officiers mariniers supérieurs sontgérés par leurs pairs. Pour beaucoup ce sontdes spécialistes des ressources humaines(GESTRH, ASCOM). Mais dans chaque sec-tion, on trouve également des marins des

spécialités identiques ou proches de cellesdes marins dont cette section s’occupe, quise sont lancés dans une seconde carrièredans les ressources humaines.

Quels sont les maîtres mots de la gestion desmarins ?Nos lignes directrices sont très simples :transparence et collégialité dans la prise dedécision, caractère personnalisé de chaquedossier et équité entre les marins. Ceciimplique la définition – et la révision régulièreen fonction du contexte des ressourceshumaines – de politiques de gestion per-mettant de préserver du mieux possible cetteéquité. Pour le marin qui souhaite réellementêtre acteur de sa carrière, connaître cesprincipes est primordial pour établir ce lien deconfiance qui lui permet d’être heureux etefficace dans son activité professionnelle. ®

CHAQUE MATIN, LE CHEF DE BUREAU REÇOITSES ADJOINTS POUR ÉTUDIER LES DOSSIERS.

CV PIATON

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« Postuler au brevet d’aptitude technique (BAT) »SM MARINE PRUDENT (DPMM / PM2 /ASC AÉRO SOUS-MARIN COURS ET STAGES)

Tout marin a unechance d’accéder auBAT. Au bureau Équi-pages, nous procédonsà un travail collégial etchaque dossier est étu-dié avec bienveillance.Nous retenons les can-didatures en fonctiondu parcours et descompétences du marin.Certaines d’entre ellessont plus recherchées,comme les certificatsde langue anglaise parexemple. En tout état

de cause, nous sommes chargés de faire correspondre le besoin de la Marineavec les désirs de progression de l’individu.Les conditions pour se porter candidat au BAT à l’occasion de la notation(ouverture du cours au 1er juillet) :• être titulaire du brevet élémentaire (BE) du métier concerné ;• compter entre deux et six ans de service ;• être apte au service et à la spécialité retenue ;• être à jour de son CCPM.Se porter candidat au brevet d’aptitude technique, c’est devenir acteur de sacarrière. Cela permet aux quartiers-maîtres et matelots de passer officiers mari-niers et d’envisager d’accéder au brevet supérieur (BS). Notre travail repose aussi sur des besoins de gestion, certaines spécialités étantdéficitaires. Selon les spécialités, nous avons plus ou moins de candidats. Sil’un d’entre eux n’est pas retenu une année donnée, il peut candidater à nou-veau l’année suivante.

LE PROCESSUS DESÉLECTION• Mars à mai : période des notations et constitu-tion des messages de candidature(niveau de diplômes, avis du com-mandant, choix des desideratamétiers) ;

• Été à début janvier :réception des dossiers et pré-sélection par le comité de lecture ;• Janvier :transmission par les BARH desdossiers détaillés (parcours del’intéressé, notations, avis du service local de psychologie appliquée, certificats d’aptitude,diplômes personnels) ;

• Début février : comité de sélection composé d’officiers etofficiers mariniers de PM2 etprésidé par le chef de bureau.Étude du dossier individuel dechaque marin ;

• Fin février : émission des décisions par GNP.

LE PAM EN QUELQUES MOTSLa mobilité professionnelle fait partie intégrante du statutdu militaire. Chaque année, de nombreux marins changentde poste, quels que soient leurs grades ou leurs spécialités. La mise en adéquation des postes disponibles et des marinsqui vont les occuper porte un nom : le Plan annuel de mutations (PAM). Cette mission incombe à la Direction du personnel de la Marine. Le bureau PM1 gère les officiers, tandis que le bureau PM2 veille aux destinées dupersonnel non-officier.

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PASSIONMarine

Par le premier-maître John Foubert, chef de la cellule liens-COMM

LES DEMANDES DE RENOUVELLEMENT EN CHIFFRES 

QMF ELD

Nombre de dossiers 783 2 384

Renouvellements proposés

628 (soit 80 %) 1 790 (soit 75 %)

Je travaille dans les ressources humainesdepuis une quinzaine d’années et je suis éga-lement noté par la DPMM, j’ai été notateurau sein des unités dans lesquelles j’ai servi.Cela me permet de bénéficier d’un retour d’ex-périence et d’un certain recul qui sont utilesdans la gestion des dossiers qui nous sontconfiés. Servir dans les armées implique unecertaine exemplarité. En plus des compétencestechniques ou personnelles, c’est aussi ce fac-teur que nous recherchons chez les personnesqui présentent leur candidature à un renou-vellement ou à une admission.

La prolongation de lienLa population concernée comprends les volon-taires, les quartiers-maîtres de la flotte (QMF)et les engagés de longue durée (ELD).Auparavant, c’était le marin qui avait l’initia-tive du renouvellement. C’est toujours le caspour les volontaires qui se voient renouvelésdans le même poste si leur dossier estaccepté. En revanche, pour les QMF et lesELD, c’est à présent la Direction du personnelde la Marine qui propose le renouvellement àl’administré.

Le processus est différent selon les catégoriesde personnel• Pour les volontaires, l’avis du commandant aun grand poids puisque c’est lui qui emploie l’in-téressé. Il n’y a aucun quota ou contingent,tous les volontaires dont les états de service

sont satisfaisants peuvent être retenus. Nousgérons ces demandes tout au long de l’annéeet la procédure est assez simple. Pour nousassurer de l’impartialité des décisions, les dos-siers sont suivis par plusieurs personnes àdifférents niveaux de grade. Chaque accordpour une prolongation passe par au moinsquatre personnes (officiers mariniers et offi-ciers), chaque rejet par cinq avis autorisés. • Pour les QMF et ELD, le processus se dérouleen trois temps :− le conseil d’unité étudie tous les dossiersdeux ans avant la fin du lien. Il est présidé parle commandant de la personne concernée,entouré d’un collège composé de deux offi-ciers (un officier marinier supérieur et un offi-cier) ;− l’avis du conseil d’unité est transmis à laDPMM ;− PM2 complète cet avis par l’étude du dos-sier complet du marin (notations, avis, apti-tudes de l’intéressé).

À partir du moment où tous les signaux sontau vert, nous renouvelons les marins. Rienn’est jamais ferme et définitif, on a tous ledroit à l’erreur. L’objet des relectures collé-giales est bien d’étudier les dossiers à fondet éventuellement d’établir la liste de cer-tains points perfectibles au regard des pointsplus forts. Pendant tout le temps d’étude dudossier, nous sommes à l’écoute des diffé-rents rapports, notamment des comman-dants d’unité, sur les candidats. Au final, c’estla qualité de service rendu, particulièrementdurant les phases opérationnelles, qui seradéterminante.Le délai légal prévoit une information sur lerenouvellement de lien six mois avant la fin ducontrat. Nous avons fait le choix d’informer lesmarins un an avant ce terme. Si nous ne pou-vons pas nous prononcer sur une fin de lienavant ce délai, nous prolongeons les intéres-sés afin qu’ils quittent l’institution dans desconditions favorables à leur réinsertion.

L’admission au corps des officiers mari-niers de maistrance (COMM)La population concernée comprend les titu-laires du brevet supérieur ou du BST.Le processus se déroule aussi en troistemps :− le conseil d’unité étudie les candidatures. Ilest présidé par le commandant de la per-sonne concernée entouré d’un collège com-posé de deux officiers (un officier mariniersupérieur et un officier) ;− l’avis du conseil d’unité est transmis à laDPMM avant juillet accompagné d’un avis duservice local de psychologie appliquée et del’aptitude médicale ;− le bureau Équipages étudie cet avis et lecomplète par l’étude du dossier complet dumarin (notations, avis, aptitudes de l’inté-ressé), ainsi que des échanges avec l’autoritégestionnaire d’emploi (AGE).En 2010, sur 1 046 candidats, 820 ont étéadmis (78 %).Il n’y a pas de quota particulier pour l’admis-sion au corps des officiers mariniers de mais-trance. Par ailleurs, un candidat peut tou-jours présenter à nouveau un dossier quiaurait été refusé précédemment. Commepour tous les autres cas gérés par la DPMM,le mot d’ordre est la collégialité. L’étude dechaque dossier est individualisée et passepar plusieurs décideurs, afin d’assurer à la foisla neutralité et l’équité des décisions. ®

LE PREMIER MAÎTRE FOUBERT.

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Comment le marin peut-il être acteur de sonorientation ?Notre métier, c’est de mettre en adéquation lesintérêts de la Marine avec les aspirations per-sonnelles et professionnelles des marins. Celarepose essentiellement sur un dialogue degestion, des entretiens qui vont nous per-mettre de mieux concilier ces deux impératifs.Pour que le marin soit acteur de sa proprecarrière, il convient d’établir un dialogue à dif-férents niveaux (voir tableau). Il doit nous fairepart de ses volontés d’évolution, des domainesde compétence où il se sent le plus à l’aise etde ses ambitions de progression. C’est le pointde départ pour tous les dossiers.

Témoignage du maître principal Didier Lemoine, chef de la cellule service général, module énergie propulsion

Le dialogue doit donc être permanent et à diffé-rents niveaux…Le retour qu’effectuent les unités vers laDPMM revêt une importance particulière, carce retour d’informations vient enrichir les dos-siers des marins tout au long de leur carrière.Cela devient ensuite l’un de nos points d’appuipour argumenter nos décisions collégiales.Remplir le dossier individuel de préparationdu PAM (DIPP) est également une démarcheincontournable, car elle permet à chacun d’ex-primer régulièrement ses positions quant àson orientation professionnelle. L’individuali-sation des parcours est permise par diffé-rents outils, dont le DIPP fait partie intégrante.

QUI ? OÙ ? POURQUOI ?

BARH (Bureau administratif et ressources humaines)

Commandements organiques Aspects administratifs, techniques et pratiques du quotidien, réglementation, démarches à effectuer et documentation.

AGE (Autorité gestionnaire d’emploi)

Autorités militaires territoriales – GSBdD (Brest, Cherbourg, Toulon, Paris) et DPMM (pour les marins outre-mer)

Informe les marins sur les profils des postes et compétences requises. Mutation, désignation, affectation, fiches de postes… Fait remonter à la DPMM les profils.

DPMM Paris Prend toutes les décisions, par délégation du ministre. Élabore ou participe avec les bureaux RH de l’EMM à l’élaboration de la politique en matière de RH.

Supérieurs hiérarchiques directset commandement de l’unité d’appartenance. Par le biais de lanotation, du conseild’unité ou deséchanges libres surles ambitions personnelles etl’orientation de carrière.

PM2, UNE DIRECTION À LA RENCONTRE DES MARINS VIA LES AUTORITÉS GESTIONNAIRES DES EMPLOIS (AGE)

CHEMINEMENT D’UN DOSSIER

DIPP ➠ Plan de relève (AGE) ➠ Étude et validation (DPMM / PM2) ➠ Annonce (GNP)

Quel rôle joue l’autorité gestionnaire d’emploi(AGE) dans ce processus ?Nous sommes en relation permanente avecl’AGE. C’est elle qui crée le listing des postesvacants et élabore ainsi un plan de relèvedans son périmètre. Par sa proximité régio-nale, elle est aussi force de propositionspour mettre en avant tel ou tel candidatsur les postes déterminés. Ainsi, les marinssont considérés au cas par cas. L’AGE peutaussi proposer des modifications structu-relles au PAM pour mieux répondre auxbesoins des unités. Au final, c’est le ges-tionnaire de PM2 qui contrôle, vérifie etvalide l’ensemble.

Un conseil à donner aux marins ?La gestion des carrières demande énor-mément de relationnel et d’interactivité, àtous les niveaux de la chaîne. Changementsde spécialités, formations complémentaires,réorientations de carrière, tout est toujourspossible et nous faisons le maximum en cesens. Pour que tout se passe au mieux, lemarin doit s’assurer que les échanges exis-tent, et faire part de ses ambitions tout enrestant en cohérence avec son parcours etses qualités. Il faut aussi montrer un inves-tissement plein et entier qui commence parun DIPP rempli avec pertinence, des stagesvalidés ou une visite médicale et des CCPGà jour. Notre satisfaction, c’est d’aider lesmarins à servir l’institution dans de bonnesconditions. ®

LE MAÎTRE PRINCIPAL LEMOINE AVEC SES ADJOINTS.

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VIE DESunités

VIE DESunités

par la mer. Le Mistral joue un rôle de choix dans cescénario, puisqu’il est le premier à devoir faire débar-quer ses troupes le jour du grand assaut amphibie,le 6 février. C’est sur une plage de Camp Lejeune,la plus vaste base de l’US Marine Corps de toute lacôte Est des États-Unis, qu’aura lieu ce « D-Day ».

Montée en puissance de l’exerciceÀ son arrivée aux États-Unis le 24 janvier, le BPCs’est d’abord arrêté dans la rade de la base navale deNorfolk en Virginie, pour dérouler une série d’entraînements et débuter la montée en puissancedu détachement. D’un côté l’état-major du FRMARFOR, qui depuis la zone dédiée de 800 m2

implantée au cœur du Mistral, s’est plongé dansla planification de l’opération. De l’autre, lesmanœuvriers du Mistral et le personnel de la flot-tille amphibie, qui arme le tout nouvel engin dedébarquement amphibie rapide (Edar). Pendanttrois jours, ils ont multiplié ensemble les mouve-ments d’enradiage et de déradiage, premiers essaisde l’Edar hors du territoire national. L’Edar a pour-suivi par des tests d’interopérabilité dans les radiers de deux bâtiments américains, le Wasp et le San Antonio (voir encadré). Avec les équipes de chargement et les pilotes duGTE de l’armée de Terre, les manœuvriers ontaussi profité de ce créneau pour mécaniser lesprocédures de chargement et de déchargement

1 Parti le 9 janvier dernier de Toulon, le bâtimentde projection et de commandement (BPC) Mistrala traversé l’Atlantique pour participer à l’exerciceaméricain Bold Alligator 2012. Organisée conjoin-tement par l’US Navy et l’US Marine Corps, cettemanœuvre amphibie d’envergure a réuni près de20 000 militaires américains et une trentaine debâtiments de combat, dont le porte-avions USS Entreprise et cinq bâtiments amphibies majeursde l’US Navy, dont les porte-hélicoptères USS Kear-sarge et USS Wasp. Première nation alliée contri-butrice, la France participe à hauteur d’un bâti-ment amphibie, le Mistral, mettent en œuvre ungroupe tactique embarqué (GTE) de près de 400militaires de l’armée de Terre, le tout sous les ordresd’un état-major de 40 personnes provenant de laForce aéromaritime de réaction rapide (FRMAR-FOR). Pour le Mistral, participer au déploiementd’autant de moyens de projection et de comman-dement dans cet environnement pleinement opé-rationnel a constitué un véritable défi, et une pre-mière depuis son admission en service actif en2006.Bold Alligator s’appuie sur un scénario réaliste danslequel un pays fictif a fait appel à la communautéinternationale pour repousser les forces armées dupays voisin qui ont envahi sa frange côtière. Unecoalition est formée autour d’une force amphibieaméricaine, afin de reprendre le contrôle de la zone

de véhicules de l’avant blindé (VAB), véhiculesblindés légers (VBL) et autres chars AMX 10 roues/canon, à bord de l’Edar et à bord des deux chalandsde transport de matériel (CTM) qui sont ausside la partie. Ces quelques jours ont enfin été l’oc-casion d’accueillir différents types d’hélicoptèresaméricains sur le pont d’envol (Ch43, Sea Stal-lion…) ou encore de certifier le radier du Mistralà l’accueil du Landing Craft Air Cushion (LCAC),engin de débarquement américain sur coussind’air. « Dès sa conception, le Mistral a été pensépour accueillir ces engins que la Navy utilise depuis1987, explique le capitaine de frégate FrançoisMayor, commandant en second du BPC. Le BPCTonnerre avait déjà procédé à cette certification. Ilétait important que nous le fassions aussi, dans unsouci d’interopérabilité avec les moyens américains. » À l’aube du 6 février, le « D-Day » tant répétédébute. Tous les bâtiments de la force amphibie onttransité dans la zone de travail, au large de CampLejeune en Caroline du Nord. En première ligne,le BPC Mistral, depuis lequel le GTE de l’armée deTerre, armé essentiellement par le 21e régimentd’infanterie de marine (Rima), augmenté de déta-chements d’autres régiments de la 6e brigade légèreblindée et de 6 hélicoptères du 3e régiment d’hé-licoptères de combat, lance son assaut amphibie.En quelques heures, 80 véhicules et près de 250hommes sont projetés de la mer vers la terre, pen-

BOLD ALLIGATOR 2012 LE BPC MISTRAL AU CŒUR D’UNE OPÉRATION AMPHIBIE MAJEURE

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dant qu’une cinquantaine d’autres éléments dessections d’assaut et d’appui mortier rallient lazone par hélicoptère. Une fois mis en place unposte de commandement, le GTE, autonome,poursuit la manœuvre terrestre en saisissant unnœud routier pour faciliter l’assaut des vaguesaméricaines. Parallèlement, l’état-major deFRMARFOR assure depuis le cœur du BPC lesuivi des opérations et la coordination avec lesforces américaines. Comme espéré, le Mistral etson détachement amphibie s’intègrent avec suc-cès à l’opération.

Tester le tandem Marine/armée de TerreL’interopérabilité est bien l’enjeu majeur de BoldAlligator 2012. C’est pour cette raison que lesAméricains ont ouvert pour la première fois cetexercice (joué tous les ans selon une forme plus oumoins étendue du scénario) aux forces arméesalliées. « C’était nécessaire pour la diversité, maisaussi pour le réalisme de l’exercice, convient lecontre-amiral Kevin Scott, commandant l’Expe-ditionary Strike Group 2, à la tête de Bold Alliga-tor 2012 en binôme avec le brigadier général Chris-tophe Owens, commandant la 2nd MarineExpeditionary Brigade. C’est la manœuvre la plusimportante de ces dix dernières années, poursuitce dernier. Après onze ans d’engagements sur desthéâtres strictement terrestres, il était temps pour

RÉPÉTITION GÉNÉRALE AVANT LE “D-DAY”.

L’EDAR TESTE SON INTEROPÉRABILITÉ DANS LE RADIER DU SAN ANTONIO Le 4 février 2012, le nouvel engin de débarquement amphibie rapide (Edar) a réalisé avec succèsplusieurs essais de manœuvres sur le bâtiment amphibie américain USS San Antonio.Dans un créneau de deux heures, l’Edar a réalisé trois enradiages successifs dans le radier duSan Antonio, dont deux en embarquant un véhicule de transport de l’US Marine Corps de près de7 tonnes. Le chef d’équipage de l’Edar explique que « la préoccupation portait sur l’éventuelmanque de profondeur d’eau dans le radier ». Le commandant du San Antonio s’est dit « impres-sionné par la plate-forme amovible de l’Edar, qui mue l’engin en une sorte de catamaran une foisles véhicules chargés ». Les huit marins qui composent l’équipage de l’Edar ont pu conduire cettemanœuvre inédite avec les manœuvriers du San Antonio, eux-mêmes assistés de trois manœu-vriers français montés à bord un peu plus tôt. Ces essais font suite à l’accueil récent, dans leradier du BPC Mistral, des Landing Craft Air Cushimon (LCAC), bolides sur coussin d’air améri-cains. Le BPC Mistral avait procédé à la certification de ces engins en vue de leur éventuelleutilisation sur de prochaines missions. Le succès de ces divers essais bilatéraux témoigne de labonne interopérabilité des deux marines, malgré la différence des matériels, des procédures etdes habitudes françaises et américaines. L’Edar peut charger jusqu’à 80 tonnes de matériels sursa plate-forme mobile et atteindre une vitesse d’une vingtaine de nœuds en pleine charge.

nous de reprendre pied dans l’amphibie auprès de laNavy, comme auprès de nos grands alliés en lamatière. » Onze pays ont répondu présent, dont laGrande-Bretagne, le Canada, la Nouvelle-Zélandeou encore les Pays-Bas. Mais la France est la seuleà avoir impliqué autant de moyens. « L’un de nos objectifs d’entraînement était de véri-fier la capacité du tandem Marine/armée de Terre àfaire tourner un groupe amphibie autonome, au sein

d’une force amphibie plus importante, explique lecapitaine de vaisseau Gué, commandant le déta-chement amphibie français. Les opérations dedemain se feront plus probablement au sein d’unecoalition que dans un cadre national. Il est donc trèsimportant d’avoir une totale confiance en notre capa-cité à travailler en interallié. C’est ce que nous sommesvenus vérifier avec Bold Alligator 2012. » ®

EV CYNTHIA GLOCK

DÉBARQUEMENT SUR LA PLAGE DE CAMP LEJEUNE.

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constructions navales pour mettre au point cesmoteurs qui, s’ils fonctionnaient bien en usine,connurent de nombreuses difficultés en mer aulancement. Ces débuts difficiles étaient à la hau-teur du défi technique et industriel. Depuis son admission au service actif en 1985, l’aviso,célèbre pour son panache de fumées blanches, a par-couru plus de 20 000 nautiques par an en moyenne(soit tout de même plus de treize tours de la Terre),principalement en Atlantique et souvent par tousles temps dans le golfe de Gascogne au profit de laForce océanique stratégique.Ses missions lointaines ont également été nom-breuses, avec cinq déploiements en zone Corymbeet quatre patrouilles dans le Grand Nord. Les années2000 furent synonymes de première navigation enocéan Indien. La dernière mission au large de laSomalie remonte à l’hiver 2010 : le chef d’état-majorde la Marine passa Noël à bord !

Et aujourd’hui ? Les avisos ont su évoluer et s’adapter afin de remplirles missions confiées dans un environnement tou-jours plus complexe. Ils apportent, par leur qualiténautique, la capacité de surveillance et d’interventionhauturière plus que jamais indispensable. Dévelop-pant ses moyens de communication, ses capacitésd’intervention tout en maintenant un savoir-faire

1 Lorient, 12 décembre 1981 : prise d’armementpour essais pour l’aviso Commandant L’Hermi-nier, remise du bâtiment à la Marine par leconstructeur, la Direction des constructionsnavales DCN, prise de commandement, premiercommandant, le capitaine de frégate BernardFabiani, premier équipage ! Ce fut une très belle journée, la consécration d’unepréparation intense et déjà l’atmosphère chaleu-reuse entre tous au sein de l’équipage. Des liensforts avaient été créés avec les membres de lafamille L’Herminier, l’épouse et la sœur du capi-taine de vaisseau notamment dont l’aviso porte lenom, mais aussi les anciens du Casabianca. Pourl’occasion, l’escorteur d’escadre Casabianca étaiten escale à Lorient, une forte délégation de sa villemarraine, Ajaccio, était présente et bien sûr lecommandant de la Marine à Lorient et son état-major, la Direction des constructions navales, lesfamilles et les amis.« Trente ans déjà et c’est comme si c’était hier », adéclaré le contre-amiral Bernard Fabiani, le pre-mier pacha.

Trente années bien rempliesAviso à la propulsion prototype, c’est le seul desdix-sept à être propulsé par des moteurs dieselBas Taux de Compression (BTC). Il a fallu plu-sieurs années aux ingénieurs de la Direction des

AVISO COMMANDANT L’HERMINIER 30 ANS À LA MER

Seul de sa classe à être propulsé par desmoteurs BTC, il est célèbre pour sonpanache de fumées blanches. Son équipagelui étant particulièrement attaché, l’aviso Commandant L’Herminier a dignementfêté ses trente ans en décembre dernier. Retour sur un anniversaire empreint de nostalgie et de confiance en l’avenir.

EN BREFEntré dans la Marine en 1921, JeanL’Herminier sert d’abord sur le cuirasséProvence et sur le croiseur Jules Michelet.En 1928, il rejoint les sous-marins sur les-quels il fera par la suite l’essentiel de sa car-rière. En 1942, il commande le sous-marin Casabianca. Le 27 novembre, avec un équi-page incomplet et sous le feu de l’ennemi, il quitte Toulon et rallie Alger. Le Casabiancasera le premier bâtiment français à entrerdans le port d’Ajaccio en septembre 1943. Le capitaine de vaisseau L’Herminier décèdele 7 juin 1953.

dans les domaines classiques des opérations en mer,le Commandant L’Herminer est toujours au ren-dez-vous des théâtres d’opérations. Dépourvu de moyen aéroporté, il compense cettelacune capacitaire par ce qui fait la force des unitésde la série depuis leurs premières années : l’attache-ment de l’équipage à son bâtiment. Endurant à lamer, s’appuyant sur une ambiance presque fami-liale, ce bâtiment ne laisse pas indifférent les marinsqui y embarquent et qui mieux que personne appré-cient cette phrase du recueil de manœuvre édité il ya trente ans : « Le bâtiment est très marin bien quemouillant beaucoup mer de l’avant. » ®

L’ÉQUIPAGE DE L’AVISO COMMANDANT L’HERMINIER

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UN RENDEZ-VOUS ATTENDULa Journée Sciences navales s’est déroulée mardi 31 janvier 2012 sur le site de l’École navale. Cette manifestationest orientée principalement vers les élèvesde l’École navale. Elle permet la miseen lumière de l’importance scientifiquedu métier d’officier embarqué, une plusgrande sensibilisation des élèves-officiersaux problématiques actuelles en matièred’environnement naval et contribue aurayonnement de l’école dans le domainedes sciences, de l’industrie navale et dumonde de la recherche. La présence d’unecentaine d’invités extérieurs (membresdu Cluster Maritime français, BrittanyFerries, DCNS, Wärtsilä, Shom, Sirenha,École Centrale de Nantes…), d’unevingtaine d’intervenants et de 200 élèvesde l’École navale atteste de l’intérêt dece rendez-vous incontournable depuis 2006.Tous ont pu débattre, échanger et fairede cette 7e édition un véritable momentde réflexions et de débats dans le domainescientifique maritime.

respectivement responsable des projets Rechercheet développement et responsable ligne de produitFremm, ont, pour leur part, replacé dans le contextedu thème de la journée, les nouvelles capacités delutte, les technologies Topside intégrées, la mise enœuvre des drones, la furtivité dynamique (navirescaméléons), la maîtrise et la supériorité de l’infor-mation, ainsi que la maîtrise de l’énergie. Des thèmesqui ont permis d’esquisser le portrait-robot du naviremilitaire du futur.Chaque jour, de nouveaux projets technologiquessont créés et sont déposés dans les bureaux d’étudesdes entreprises ou des laboratoires de recherche :réduction de la trainée des coques par injection d’airsur ces dernières, utilisation du LNG (LiquifiedNatural Gas) pour des réductions d’émissions degaz jusqu’à 23 % (pour le CO2), analyse et traite-ment d’image de l’état de la mer au devant du navireafin d’ajuster et d’améliorer les dispositifs antiroulisou encore installation de capteurs à fibre optique(CFO) et réseaux de Bragg pour surveiller la défor-mation des coques et les variations de températuredans les endroits exigus. Et l’homme dans tout cela, quelle sera encore sa place ? Tous les intervenants, civils comme militaires,se sont accordés pour dire que la présence humainene pourra jamais être totalement remplacée à bordpar les avancées technologiques. Le naufrage du Concordia en Italie, quelques joursauparavant, est d’ailleurs venu le rappelertragiquement. Des équipages suffisants et forméssont et resteront essentiels. Pour le facteur humain,les projets du futur semblent aujourd’hui surtout seporter sur l’ergonomie de la passerelle et sur la réduc-tion des bruits qui nuisent à la bonne conduite d’unbateau. ® EV1 DAVID MOAN

1 « À quels critères devront répondre les navires dufutur ? » Telle était la question centrale de cette ren-contre. Les incessantes innovations technologiquespermettent d’envisager des modes de propulsionplus écologiques et moins consommateurs d’éner-gie, des formes de coques nouvelles, une ergonomiedes postes de travail entièrement renouvelée, unesécurité accrue… Mais qu’ils soient civils ou militaires,les navires du futur devront aussi répondre à descritères de coût de construction et d’intérêt com-mercial (pour les navires civils) ou opérationnels(pour les bâtiments militaires). Jean-Marie Poimboeuf, ancien PDG de DCNS etactuel président du Groupement des industries deconstruction et activités navales (Gican), a fixé lesjalons de l’objectif commun à l’ensemble de la filièrenavale : « Le navire du futur sera plus sûr, plus éco-nome et plus respectueux de l’environnement. » Cestrois qualités sont conditionnées par les nouvellesdemandes concernant les capacités opérationnelles,les contraintes des marchés futurs et les innovationstechnologiques. Pour Michel Accary, directeur Technique et Inno-vation chez DCNS, « [le navire du futur] sera sur-tout électrique ». Le projet Advansea, le bateau toutélectrique de DCNS, montre combien la compa-gnie s’oriente vers des navires à la pointe de la tech-nologie. Olivier de Smirnoff et Jean-Marie Dorbon,

LE NAVIRE DU FUTURÉLECTRIQUE, ERGONOMIQUE, ÉCOLOGIQUELa 7e Journée des Sciences navales s’esttenue à Lanvéoc le 31 janvier dernier.Pour cette nouvelle édition, desintervenants du monde entier, civils etmilitaires, ont participé à la réflexion surl’évolution technologique du navire dufutur.

PROJET ADVANSEA, LE BATEAU TOUT ÉLECTRIQUE DE DCNS.

© D

CNS.

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duction annuelle de 73 millions de tonnes, estdonc appelée à jouer un rôle croissant. Ces ressources halieutiques ne sont cependant qu’unepartie de ce que la biodiversité marine peut appor-ter à l’homme. Plus de 5 000 molécules actives d’ori-gine marine sont déjà utilisées, principalement dansles industries pharmaceutique et chimique. Mais lestravaux scientifiques sur la diversité des formesmarines, leurs fonctions, leur ancestralité, leurs adap-tations à un environnement marin difficile, laissentencore entrevoir de formidables perspectives pour ledéveloppement de molécules, d’enzymes, de bio-produits, de bioprocédés… D’ici 2020-2030, nom-bre de secteurs sont susceptibles d’être intéressés parla biodiversité marine et le développement des « technologies bleues » : la santé, l’agroalimentaire,l’énergie (biocarburants), l’industrie, l’environne-ment, la cosmétique notamment.De même, si l’utilisation des algues marines pourun usage chimique (engrais) ou à des fins théra-peutiques est loin d’être un phénomène nouveau,

1 La mer est un espace vivant. C’est même le plusgrand lieu de vie sur la planète avec 250 000 à 280 000 espèces estimées. Historiquement, les res-sources halieutiques sont la première des richessestirées de la mer. Avec près de 100 millions de tonnesde poissons pêchés chaque année, elles serventessentiellement à l’alimentation humaine, maisface à la croissance démographique et à l’aug-mentation régulière de la consommation mon-diale de poisson, la pêche ne pourra pas, à elleseule, répondre à la demande en produits de lamer. L’aquaculture, qui représente déjà une pro-

PLANETE MER UN OCÉAN DE RICHESSES

La surface du globe est recouverte à 80 % par la mer. Mais que connaissons-nous réellement du monde des océans ? La cartographie desfonds marins est paradoxalement moins connue que celle de la Lune ou de Mars. 10 % seulement des fonds marins ont été cartographiéset 75 à 80 % des espèces marines restent encore à découvrir. L’exploration du domaine maritime est désormais une nécessité, tant celui-ciest devenu source de richesses, présentes et futures. Le 26 janvier 2012, le Centre d’études supérieures de la Marine, associé à l’Ifremer etau Forum du futur, a organisé un colloque sur les perspectives du secteur maritime. Quelles richesses renferment les océans ? Comment lesexploiter, aujourd’hui et dans les vingt prochaines années ?

leur exploitation apparaît aujourd’hui comme l’undes domaines les plus prometteurs pour l’alimen-tation ou la production d’énergie.

Un potentiel énergétique prodigieuxLe potentiel énergétique des océans est prodigieux.Actuellement, la production d’hydrocarbures enmer représente un tiers de la production mondiale.

Les ressources de l’océansont vitales pour l’avenir

de l’humanité àcondition de les exploiter

de façon raisonnée. .

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Or en 2030, les énergies fossiles devraient encorereprésenter plus de 60 % du bouquet énergétique.De grands espoirs sont placés dans le développe-ment de l’offshore profond, à plus de 3 000 mètres,et dans la découverte de gaz non conventionnelcomme les hydrates de gaz. Le développement des énergies marines renouve-lables (EMR) n’en est également qu’à ses prémissesmais représente un potentiel immense, susceptible,à long terme, de répondre à la consommationannuelle mondiale. L’éolien en mer, fixe et flottant,est aujourd’hui le procédé le plus abouti. Desrecherches et des expérimentations ont été lancéespour capter l’énergie des océans sous ses autresformes : énergie thermique, cinétique (courantsmarins et sous-marins), potentielle (barrages oulagons) ou biologique (biomasse). Le fond des océans, et particulièrement l’océanprofond qui représente près de 71 % de la planète,est aussi un formidable réservoir de ressourcesminérales. Les nodules polymétalliques ont étéidentifiés dès les années 70 (ils sont constitués entreautre de fer, de manganèse et de nickel), puis lesencroûtements de manganèse (cobalt, platine…),les sulfures hydrothermaux (cuivre, zinc, or,argent…) et, récemment, l’hydrogène naturel. Cesminéralisations contiennent aussi des métaux raresdevenus particulièrement précieux pour diversesindustries de pointe. L’envolée du cours ces der-nières années a fortement relancé l’exploration denouveaux gisements terrestres et marins.Enfin, les ressources marines comprennent l’eauelle-même, grâce aux technologies de dessalementqui ont aujourd’hui atteint une certaine maturité. Alimentation, santé, énergie… les ressources del’océan sont vitales pour l’avenir de l’humanité. Àcondition, toutefois, de les exploiter de manièreraisonnée, écologiquement responsable et inter-nationalement contrôlée.

Entre exploitation, préservation et appropriationL’exploitation des ressources marines devra répon-dre à deux priorités. En amont, la recherche océa-nographique est fondamentale. Des moyens à lahauteur des enjeux maritimes doivent donc lui êtreconsentis. Les travaux scientifiques permettentd’améliorer les connaissances, d’évaluer les poten-tiels, de fournir des expertises, notamment sur lesimpacts environnementaux des projets d’exploi-tation, et d’aider à la décision publique. Une colla-boration étroite entre les mondes académique etindustriel apparaît également indispensable, quece soit par le biais de partenariats publics-privésou au sein de pôles de compétitivité. Mais surtout, l’exploitation du domaine mari-time doit s’inscrire dans une stratégie de déve-loppement durable afin de maintenir les éco-systèmes. Le domaine maritime est fragile et s’ilest riche, il n’est pas inépuisable comme leprouve la raréfaction, pour cause de surexploi-tation, de certaines ressources halieutiques. Unegestion des pêches plus responsable, basée sur leconcept « de rendement maximal durable » estd’ores et déjà indispensable.Au niveau international, la nécessité de protéger la

L’activité deshommes se tournera de plus en plus vers la recherche del’exploitation de la mer. Et, naturellement, les ambitions des États chercheront à la dominer pour en contrôler les ressources.GÉNÉRAL DE GAULLE, 1969, BREST.

»

«

biodiversité marine a notamment été prise encompte par l’établissement d’aires marines proté-gées (AMP) dont l’objectif est de favoriser la conser-vation des écosystèmes, des espèces et des habitatsdans leur milieu naturel. La France s’est engagée àmettre en place, d’ici 2020, un réseau d’AMP cou-vrant 20 % de sa zone économique exclusive, dontla moitié constituée en réserves de pêche. Matériels de recueil efficaces, liaisons fond-surfacede plus en plus performantes, structures flottantesgigantesques… les techniques, tant d’explorationque d’exploitation, ont énormément progressé. Lacapacité à exploiter les abysses est ainsi passée en dixans de 1 000 à 3 000 mètres. Cette dynamique, asso-ciée à l’incertitude qui pèse sur les réserves terres-tres de plusieurs métaux, se traduit par des velléi-tés étatiques d’appropriation des mers. Lesdemandes d’extension des zones économiquesexclusives se multiplient, de même que les demandesde permis d’exploration des ressources minérales setrouvant hors des juridictions nationales (et doncadministrées par l’Autorité internationale des fondsmarins). Dans ce domaine, de nombreux pays(Chine, Corée du Sud, Russie, Japon, Inde, Bré-sil…) mènent des politiques ambitieuses. L’Arc-tique, riche en hydrocarbures que la fonte des glacesrendra peut-être bientôt accessibles, exacerbe éga-lement les convoitises des pays riverains. La France, qui grâce à ses départements et collecti-vités d’outre-mer dispose du deuxième espace mari-time mondial (11 millions de km2), possède desolides atouts pour exploiter les océans. Elle est à lapointe de la recherche océanographique, dispose desavoir-faire maritimes de premier ordre (transport,pêche, hydrocarbures offshore…), d’une base indus-trielle et commerciale de qualité (300 000 emploisdirects) et d’une Marine forte d’un large spectrede capacités. Depuis le Grenelle de la mer en 2009,la mobilisation des acteurs du milieu maritime apermis une prise de conscience collective des enjeuxliés à la mer et aux littoraux, conduisant notammentà l’adoption du Livre bleu : stratégie nationale pourla mer et les océans, le 8 décembre 2009, et à la miseen place d’une stratégie nationale sur les ressourcesminérales profondes, annoncée en juin 2011.Cependant, beaucoup reste à faire. ®

LV CÉLINE HORLAVILLE

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CHRONIQUEdupersonnel

AFFAIRES MARITIMES DES CONCOURS OUVERTS AUX MARINS D’ÉTAT1 Corps à statut militaire, lesadministrateurs des affairesmaritimes et les officiers ducorps technique et adminis-tratifs des affaires maritimestravaillent au sein d’une admi-nistration civile qui dépend duministère de l’Écologie, duDéveloppement durable, desTransports et du Logement.Ce statut militaire s’expliquepar la grande interactivité civileet militaire de l’action de l’Étaten mer.Par la nature des missions quileurs sont confiées, leurs fonctions se situent au carrefour des différents mondes maritime,militaire et civil, de la pêche et de la plaisance, de l’administration française et de la régle-mentation européenne et font appel à des compétences autant juridiques qu’opérationnelles,techniques que managériales. Les administrateurs des affaires maritimes sont des cadres supérieurs de l’administration d’Étatqui assurent l’encadrement et la direction des différents services des affaires maritimesdans les services territoriaux chargés de la mer et du littoral, en l’administration centrale,ou détachés auprès d’établissements publics ou de préfets de région du littoral, ainsi que dansles institutions communautaires. Le travail sur le terrain représente une part importante deleur action.

Deux concours (internes) sont ouverts aux militaires et officiers de la Marine nationale.

Les officiers du corps technique et administratif des affaires maritimes exercent principale-ment des fonctions à caractère technique et opérationnel dans le domaine de la sécurité mari-time. Ils peuvent être affectés dans les Cross, les centres de sécurité des navires ou dansles services de l’administration centrale ou territoriale. En fonction des profils, certainsOCTAAM peuvent être désignés comme commandant d’un patrouilleur des affaires maritimes.

Un concours est ouvert aux militaires de la Marine nationale.

Pour les deux corps, la scolarité est assurée par l’École nationale de la sécurité et de l’ad-ministration de la mer implantée à Nantes.®

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PERMUTATIONSMOBUREAUQMF Mobureau, affecté état-major desarmées/CPCO, cherche permutation Brestet sa région. Étudie toutes propositions. Contact au 06 74 68 44 76 ou 01 42 19 45 03.

GECOLLQM1 BAT Gecoll (maître d’hôtel), affecté Brestaviso Cdt Blaison (non féminisable), cherche permutation Toulon embarqué principalement ou terre. Étudie toutes propositions.Contact au 06 45 96 23 41 (laisser message).

MORESTAUMot Restau, affecté Toulon embarqué, cherchepermutation région Bretagne, terre ou embarqué.Contact au 07 70 57 20 88.

ANNONCES CLASSÉESRECRUTEMENT GARDIEN-JARDINIER Propriété familiale littoral du Morbihanrecherche gardien-jardinier à temps partielpour assurer présence sur place, entretienespaces verts et matériels associés. Logement assuré. Convient à couple jeunesretraités aimant nature et plein air. Expérience en ce domaine appréciée.Disponibilité épouse pour aide à domicile souhaitable. Contact au 01 47 63 16 12 ou 06 33 16 87 39.

Niveau de recrutement Conditions Concours

Fonctionnaires de cat. A ou militaires

Ouvert aux fonctionnaires et militaires âgés de 27 ans au moins et ayant 4 ans de service public

Officiers de la Marine nationale

Conditions spécifiques(se renseigner)

• Clôture des inscriptions le 23 mars 2012

• Écrits du 24 au 26 avril 2012

• Oraux du 25 juin au 27 juillet 2012

Niveau de recrutement Conditions Concours

Officiers de la Marine nationale sous contrat et officiers mariniers de carrière ou sous contrat

Conditions spécifiques(se renseigner)

• Clôture des inscriptions le 30 mars 2012

• Écrits les 3 et 4 mai 2012• Oraux du 9 au 13 juillet 2012

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Page 30: N° 2987 DU 25 FÉVRIER 2012 LE MAGAZINE DE LA ...cols-bleus-fr.s3.amazonaws.com/exemplaires/pdf/CB_2987.pdf6®COLS BLEUS ®N 2987 ®25 FÉVRIER 2012 INFOactus 1 Amiral, en quelques

Le sous-marin à l’étrange destin

Histoire

Unique en son genre, le croiseur sous-marin Surcouf, construit pendant l’entre-deuxguerres, a disparu en février 1942 dans des conditions jamais clairement élucidées. On commémore actuellement le 70e anniversaire de cette disparition. Retour sur la destinéede ce bâtiment unique en son genre.

COLS BLEUS®N°2987®25 FÉVRIER 2012®31

LE CROISEUR SOUS-MARIN SURCOUF, 1926-1942,

DE CLAUDE HUAN, MARINES ÉDITIONS,

160 PAGES, 35 €

APRÈS LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE,les grandes marines occidentales tentent deconcilier les particularités du sous-marin, alorsen plein développement, avec celles du croi-seur fortement armé. Mais rapidement les dif-ficultés techniques s’accumulent, freinant etarrêtant les projets anglais et américains. Enrevanche, les marines française et japonaisepoursuivent cette ambition en essayant égale-ment d’installer un hydravion à bord.

Un sous-marin mâtiné d’un croiseur L’état-major lance donc la construction dusous-marin croiseur dès 1926 et il est terminéen 1929. Mais en raison de nombreuses diffi-cultés techniques de conception et de mise aupoint, ce n’est qu’en 1934 que le Surcouf estadmis en service actif. Dès l’origine, ses incon-vénients apparaissent (mauvaise stabilité poureffectuer les tirs en surface, difficulté d’étan-chéité…) et limitent sensiblement son utilisa-tion. Ainsi, les diesels manquaient d’enduranceet les moteurs électriques étaient trop faibles.L’hydravion embarqué s’avère par ailleurs d’unusage difficile et à l’évidence peu adapté à unsous-marin. Les manœuvres aviations sontlaborieuses, et là aussi, la stabilité du sous-marin en surface en limite beaucoup l’utilisa-tion. Dans les faits, le bâtiment n’est utiliséréellement qu’au quart du temps. Pour autant,il part en mission et se trouve aux Antilles en1939 lors de la déclaration de guerre. Le bâti-ment rejoint alors Brest pour un grand caré-nage, puis l’Angleterre où il rejoint les Forcesnavales françaises libres (FNFL).

Le Surcouf dans la France LibreLes Forces navales françaises libres arrivent àréarmer le sous-marin, mais avec difficulté tantil leur est difficile de trouver tout le personnelcompétent en Angleterre. En janvier 1941, leSurcouf quitte l’Écosse pour rejoindre ladeuxième flottille britannique au Canada. Latraversée permet d’amariner les 130 membresde l’équipage. Malgré les essais et les carénages,le voyage est cependant perturbé par de nom-breux incidents : dégagements de gaz toxiquescausés par un incendie, accidents corporels…

À l’issue de cette première mission, le Surcouflaisse quatorze hommes à terre. Malgré tout,le sous-marin poursuit de nouvelles missions enAtlantique et participe à la libération de l’ar-chipel de Saint-Pierre-et-Miquelon et à sonralliement à la France Libre.

Une disparition aularge de PanamaPour sa dernière mission, le Surcouf devait rele-ver Le Triomphant à Tahiti au début 1942. Pen-dant la traversée à l’approche de Panama, onperd sa trace. Selon le dernier message reçu, ilétait le 17 février en mer des Caraïbes, à 340 nautiques du nord de Panama. Deux hypo-thèses s’opposent pour expliquer sa dispari-tion. Selon la plus couramment avancée, ilaurait heurté le cargo américain ThompsonLykes, sur lequel on retrouvera les traces d’unecollision, sans que l’on puisse affirmer quec’était celles du Surcouf, selon l’autre, il auraitété attaqué par erreur par l’US Navy qui avaitpour ordre de détruire tous les sous-marinsdétectés en surface dans la région. Le mystèren’a jamais été résolu. Le sous-marin a couléavec tout son équipage et n’a jamais étéretrouvé. ®

ASP. MARGOT PERRIER

LE SURCOUF DEVANT SAINT-PIERRE ENTRE LE 24 DÉCEMBRE 1941 ET LE 12 JANVIER 1942.

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Ce petit bijou biographique avait presque disparu, mais c’est sanscompter la réédition récente de cet ouvrage de Léon Vérane et dulieutenant de vaisseau Lionel Chassin. Le Chevalier Paul se litcomme un roman historique. Le lecteur embarque dans les follesaventures de ce personnage hors norme, Jean-Paul de Saumeur, plusconnu sous le surnom de Chevalier Paul. Lieutenant-général desarmées navales et vice-amiral du Levant, il a vécu au XVIIe siècle, ilest surtout connu pour sa vie de corsaire pour le compte de l’ordrede Malte, ainsi que pour son engagement dans la Marine de Riche-lieu. Le poète Léon Vérane nous fait ici partager le destin du Cheva-lier Paul à travers les multiples facettes de sa vie : sa naissancedans une barque près de Marseille, ses batailles contre les Espa-gnols ou encore ses grandes rencontres, comme celle avec Louis XIVà Toulon. Toulon, ville qui rapproche le héros et les deux auteurs qui yont tous trois vécu.

LE CHEVALIER PAUL, LÉON VÉRANE ET LE LIEUTENANT DE VAISSEAU CHASSIN, GÉHESS, 25 €.

Le Chevalier Paul

Dans l’ouvrage La Belle Poule en Amérique, lelieutenant de vaisseau Olivier Lebosquain retracel’équipée de la première transat des goélettesen Amérique du Nord. Jamais la Belle Pouleet l’Étoile n’avaient encore navigué au pied dela statue de la Liberté ; c’est chose faite depuis2009. Le LV Lebosquain a mené à bien ce

projet exceptionnel, participer pour la première foisà la Tall Ships Atlantic Challenge 2009. Selon l’auteur, pour les trente per-sonnes de la goélette, ce fut « une véritable aventure humaine et maritime ». Uneépopée pleine de vie racontée dans La Belle Poule en Amérique. Dans cetouvrage, on saisit la prouesse qu’a été la participation d’une goélette de plusde 80 ans. En effet, pendant près de quatre mois, elle a parcouru l’Atlantiquenord, bravant tempêtes et difficultés techniques avec l’Étoile à ses côtés. Com-posé de militaires et de civils, l’équipage est resté soudé plus que jamais faceà l’adversité. Le journal de bord, épuré certes mais passionnant, donne aulecteur la chance de revivre les pieds sur terre, jour après jour, le déroulement

de ce voyage. Ainsi, le 3 mai 2009 : « Après deux essais, la voile se déchire auniveau de la drisse. Fin de la voile pour la nuit. Je suis furieux, j’aurais dû restersur ma première idée... », raconte l’auteur. Autre événement : le 2 juillet, la BellePoule arrive à New York, mais le lieutenant de vaisseau regrette le peu d’inté-rêt sur place, car le monde entier a les yeux rivés sur les funérailles de MickaelJackson. À travers le récit technique de cette course, on retrouve le ressentid’un homme : l’auteur. Avec honnêteté, Olivier Lebosquain confie ses peurs, maisaussi ses joies, comme lors de l’arrivée à Brest où il ne peut contenir sesémotions. Le livre est largement illustré de très belles photos de l’équipage lorsdes phases de préparation et des périodes de navigation. Écrit de manière sim-ple, il est accessible à tous car complété par un glossaire et un schéma de lagoélette très utiles au néophyte.Cette première expérience a eu un tel succès que le 8 mars prochain, la BellePoule et l’Étoile appareilleront de nouveau de Brest pour la Transat 2012.91 jours de mer en perspective avec à bord des élèves des ENSM et deslycées maritimes.

LA BELLE POULE EN AMÉRIQUE, OLIVIER LEBOSQUAIN, MARINE ÉDITIONS, 172 PAGES, 35 €.

Il était une fois l’Amérique

ESPACEloisirs

Louis XVI demandait très régulièrement à sesconseillers des nouvelles de l’expédition menée parLa Pérouse. Le roi n’était pas le seul à s’y intéres-ser. Aujourd’hui encore, plus de deux siècles aprèsla disparition des frégates La Boussole et L’Astrolabe,Ghislain Houzel revient sur cette grande aventure. Dans un ouvrage de qualité, ce passionné desgrandes découvertes maritimes relate les étapes del’expédition à travers le quotidien des matelots ouencore des anecdotes historiques. Cette explorationde l’océan Pacifique a duré trois ans (1785-1788),le naufrage des deux bâtiments y mit un terme. L’auteur dépeint également l’odyssée du tout jeuneJean-Baptiste de Lesseps, chargé de traverser laRussie pour apporter à sa majesté les dernièresinformations récoltées par les scientifiques. Enfin,on découvre plus en détail comment la mission d’En-trecasteaux, partie à la recherche de l’expéditionLa Pérouse, a échoué. Le récit prend vie grâce auxillustrations colorées de Jean-Jacques Vayssières.Le mélange subtil entre la plume dynamique et lesdessins pousse le lecteur à voyager.

DES NOUVELLES DE MONSIEUR DE LA PÉROUSE, GHISLAINHOUZEL, ILLUSTRATION : JEAN-JACQUES VAYSSIÈRES, ÉDITION

GRAND SUD, 16 €.

Des nouvelles de Monsieur de La Pérouse

Ce livre de photos permet de découvrir la Côte d’Azur à tra-vers les courses de voiliers. Le photographe Patrick Gau-they montre le bateau dans son contexte géographique.Ainsi derrière les voiles se découvrent les petits villagesdu Sud, la montagne… Les images ont été retouchéespar une technique propre au photographe. « Les coursesont souvent lieu en plein milieu de la journée et du coupla lumière très crue gâche certains détails du bateau. J’aidonc créé un logiciel pour changer la colorimétrie del’image. » Grâce à ce procédé, Patrick Gauthey trans-forme la texture de la photo : par exemple les vernisdu bois sont plus éclatants. Sous son objectif, la pho-tographie sportive s’est anoblie, devenant ainsi pho-tographie d’art. Les photos ont été choisies pour leur

diversité afin que des dizaines de bateaux soient représentés.Mais avant tout, le souhait du photographe est « de faire rêver les gens, grands ou petits,

en les faisant voyager ».LA CÔTE D’AZUR À LA LUMIÈRE DE SES RÉGATES, PATRICK GAUTHEY, À COMMANDER DIRECTEMENT À L’AUTEUR :

[email protected], 50 €.

La Côte d’Azur à la lumière de ses régates

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DANS LES SEMAINES À VENIR

3 mars, Fouesnant, Les Glénans Cérémonie de parrainage du bâtiment-école Panthère.

3 et 4 mars, France 3Diffusion de l’émission « C’est pas sorcier » surles sauveteurs des mers.

Du 4 au 11 mars, Saint-NazaireDépart de la course de la Solidaire du Chocolat.

5 mars, ToulonDépart de la mission Jeanne d’Arc 2012.

6 mars, ParisVernissage de l’exposition « Phares » au Musée de la Marine.

8 mars, BrestAppareillage des goélettes pour une traverséetransatlantique.

10 mars, BrestJournée d’information et de présentation duLycée naval.

Du 12 au 14 mars, BrestCoupe de la Marine de rugby flag et de rugby à sept.

Du 12 au 23 mars, Paris, École militaireSéminaire interarmées des grandes écoles militaires.

13 mars, Paris, Institut CatholiqueConférence « Les terres françaises du fond desmers, enjeux et perspectives du projet Extraplac ».

Du 13 au 15 mars, LondresSalon Oceanology International.

15 mars, Cherbourg Tournée des ports du DPMM.

15 marsJournée nationale du réserviste (JNR).

16 mars, Brest Commémorationdes 85 ans duMutin.

Du 16 au 19 mars, Nantes Cérémonie de parrainage de la frégate Chevalier Paul par la ville de Nantes.

INFOagenda

20 mars, BrestConférence de M. Francis Vallat sur les enjeuxmaritimes français au CIN.

20 mars, Le Havre Journée du réserviste.

23 et 24 mars, Fontainebleau Tournoi sportif des grandes écoles de la Défense.

27 mars, ParisCérémonie de remise du drapeau du régimentblindé des fusiliers marins.

27 mars, France 2 Diffusion de l’émission « Une nuit dans l’espace ».

28 mars, Saint-NazaireCommémoration de l’opération Chariot (70e anniversaire).

28 et 29 mars, BrestTournée des ports du DPMM.

29 mars, Paris, École militaireConférence CESM-IRSEM « Planète mer : lesréseaux maritimes de l’économie mondiale ».

Du 5 au 9 avril, La Trinité-sur-MerSPI Ouest France.

Du 6 avril à aoûtPrise de commandement par la France de l’opération Atalante.

DANS LES SEMAINES À VENIR N’hésitez pas à nous faire part des activités que vous souhaiteriez voir figurer dans cette rubrique. [email protected]

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CRÉDITS PHOTOS ET ILLUSTRATIONS

RÉDACTION : 2, rue Royale – 75008 Paris ®Tél. : 01 42 92 17 17 – Télécopie : 01 42 92 17 01 ®E-mail : [email protected] – Internet : www.defense.gouv.fr/marine ®Directeur de la rédaction : CF Jérôme Baroë ®Rédactrice en chef adjointe : LV Céline Horlaville ®Secrétaire : Mot Phaëdra-Noor Messoussa ®Rédacteurs et journalistes : Stéphane Dugast ; LV Colomban Errard ;Asp. Margot Perrier ® Collaborateurs : EV (R) Pamela de Montleau ; Asp (R) Antoine de Surirey ; EV (R) Anne-Sophie Faubert ; LV (R) Anet Sauty de Chalon ®Infographie : Serge Millot ®Directeur de la publication : Capitaine de vaisseau Dominique de Lorgeril, directeur de la communication de la Marine ®Abonnements : 01 49 60 52 44 ®Publicité, petites annonces :ECPAD, pôle commercial – 2 à 8, route du Fort, 94205 Ivry-sur-Seine Cedex – Christelle Touzet – Tél. : 01 49 60 58 56 – Télécopie : 01 49 60 59 92 – Mail : [email protected] ®Conception-réalisation : Idé Édition, 33, rue des Jeûneurs, 75002 Paris – Direction artistique : André Haillotte – Secrétaire de rédaction : Céline Le Coq – Rédacteurs graphiques : Bruno Bernardet, Nathalie Pilant®Photogravure : Média Grafik ® Imprimerie : Roto France, rue de la Maison Rouge, 77185 Lognes ®Les manuscrits ne sont pas rendus, les photos sont retournées sur demande. Pour la reproduction des articles, quel que soit le support, consulter la rédaction ®Commission paritaire n° 0211 B 05692/28/02/2011 ®ISBN : 00 10 18 34 ®Dépôt légal : à parution ®

bimensuel DE LA MARINE NATIONALE

COLS BLEUS N°2987 25 FÉVRIER 2012

COUVERTURE SERGE CHARMOILLAUX/MN, MÉLANIE DENNIEL/MN, CHRISTOPHE KIMMEL/MN,CHRISTOPHE KIMMEL/MN, VANESSA ELISA/MN, JOHANN PESCHE/MN, FRANCK SEUROT/MN

ACTUALITÉSPAGES 6 - 8 : MNPAGE 9 : SIMUCAP : SM RUPIN / MN, ATALANTE : MINISTÈRE DE LA DÉFENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTS, SEDAC : CHRISTELLE HERVÉ/MN, VISITE AMIRAL PANDOLFE : MN, VISITE DU DCSSF AU SLM : MNPAGE 10 : J. TABARLY : JÉRÔME HARY / MN, FOOT À SAINT MANDRIER : MN, LE TONNERRE À LIMOGES : MN, STAGE HÉLICO : PIERRE-FRANÇOIS WATRAS / MNPAGE 11 : SPARTIATE : MN, EXERCICE INTERARMÉES : MINISTÈRE DE LA DÉFENSE ETDES ANCIENS COMBATTANTS, CAGOU 2012 : MNPAGE 12 : CHAPEAU BERNARD : C. MOUCOUVEA / MN, AMIRAL BÉREAU : DR,LA CAPRICIEUSE : MNPAGE 13 : INCENDIE : BMPM/MN, SAUVETAGE DE L’ALLELUIA : CASANOVA-JM / MN,ANFEM : MN

PASSION MARINE PAGES 14-15 : FRANCK SEUROT / MNPAGES 16-23 : COLOMBAN ERRARD / MN

VIE DES UNITÉSPAGES 24–25 : MINISTÈRE DE LA DÉFENSE ET DES ANCIENS COMBATTANTSPAGE 26 : MIKAËL MAZELL / MN, MNPAGE 27 : DCNS - MNPAGES 28-29 : IFREMER-NAUTILE/CAMPAGNE NAUTILAU 1989, IFREMER / OLIVIERBARBAROUX, IFREMER-VICTOR/CAMPAGNE SERPENTINE 2007, IFREMER / MICHELGOUILLOU, IFREMER / OLIVIER DUGORNAY, IFREMER / OLIVIER DUGORNAY, IFREMER / NAUTILE/CAMPAGNE NIXONAUT 1988

CHRONIQUE DU PERSONNEL PAGE 30 : MN

HISTOIREPAGE 31 : ECPAD – MARINES EDITIONS

ESPACE LOISIRSPAGE 32 : LA BELLE POULE : MARINE EDITIONS, MONSIEUR LAPÉROUSE : EDITIONSGRAND SUD, LA CÔTE D’AZUR : PATRICK GAUTHEY, LE CHEVALIER PAUL : GEHESS

AGENDAPAGE 33 : CYRIL DAVESNE / MN, JULIE BARTHÉLÉMY / MN

COLS BLEUS TARIFS DES ABONNEMENTSCes conditions d’abonnement prennent en compte la parution désormaisbimensuelle du magazine. Trois options sont possibles : 6 mois soit 10 numé-ros, 1 an soit 21 numéros, 2 ans soit 42 numéros.

Bulletin à retourner à l’ECPAD accompagné de votre règlement à l’ordre de :Agent comptable de l’ECPAD, à l’adresse ci-dessous : Établissement de com-munication et de Production audiovisuelle de la DéfenseService Abonnements2 à 8 route du Fort – 94205 Ivry-sur-Seine CEDEX

* Le tarif spécial est conditionné par l’envoi d’un justificatif par le bénéficiaire. Il est réservé aux amicalistes, aux réservistes,aux moins de 25 ans, aux personnels civils et militaires de la Défense et aux mairies ou correspondants Défense.

France métropolitaine Dom-Tom Étranger

® 18 € ® 27 € ® 32 €® 32 € ® 50 € ® 59 €® 57 € ® 92 € ® 110 €

France métropolitaine Spécial* Dom-Tom

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www.revue-d-etudes.frTél. : 01 57 14 05 70

20 rue de l’Arcade 75008 Paris [email protected]

Mettez toutes les chances de votre côté en suivant les préparations de la Revue d’Etudes, partenaire du Ministère de la Défense depuis près de 100 ans.

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QUELQUES ERREURS SE SONT GLISSÉES DANS LE NUMÉRO 2986 :

PAGE 12 : Légende de la photo : Le Redoutable lors de son départ définitif de Cherbourg pour rejoindrel’Ile Longue le 25 septembre 1970.PAGE 13 : Le Redoutable sur la cale de lancement à Cherbourg.PAGE 14 : La photo représente le CF Gagneux (et non le CF Bisson comme indiqué).La rédaction présente ses excuses au CV Gagneux pour cette confusionPAGE 30 : 2e ligne : Lire Cambodge (et non Laos).

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