n° 103 - aster paroisse

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Journal de la paroisse NOTRE-DAME DE PELLEVOISIN 2342 À méditer Du vécu à la gratitude p.2 Éditorial p.3 Rencontres Pell’voisins Comment dialoguer avec nos frères et sœurs musulmans ? p.4/5 Joies et peines p.6 Historique du quartier Souvenirs de Gaston Barbe p.7 N° 103 TRIMESTRIEL - MARS 2016 - 0,76 euro

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Page 1: N° 103 - Aster Paroisse

Journal de la paroisseNOTRE-DAME

DE PELLEVOISIN

2342

À méditerDu vécu à la gratitude . . . . . . . . . p.2

Éditorial . . . . . . . . . . . . . p.3

Rencontres Pell’voisinsComment dialoguer avec nos frères et sœurs musulmans ? p.4/5

Joies et peines . . . . . . . p.6

Historique du quartierSouvenirs de Gaston Barbe . . . . . . p.7

N° 103

TRIMESTRIEL - MARS 2016 - 0,76 euro

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Vivre à Pellevoisin

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À MÉDITER

Du vécu à la gratitudeL’Année jubilaire de la miséricorde est une initiative heureuse du pape François, nécessaire à un monde déstabilisé par des violences de tout genre. Le logo de l’année sainte est évocateur : le bon Berger parti à la recherche de la brebis égarée, l’ayant retrouvée, la charge sur ses épaules ; brebis figure de chacun de nous.

Nous ne sommes, «ni ange, ni scé-lérat» mais que d’obscurités

en nous ! Qui peut se targuer de n’être pas pécheur, de n’avoir pas besoin de miséricorde  ? Qu’un rais de lumière se glisse dans nos obscurités et voilà que naît le désir d’être pardonné. En 2012, l’actrice-documentaliste, Mireille Darc présenta un film sur le par-don. Pardonner, pourquoi, comment, est-ce possible quand on a subi de graves offenses, des injustices, ou que l’on ploie sous l’épreuve ?Né dans une famille anticléricale et athée, Roland Giraud attiré par le Christ à l’âge où ses copains étaient catéchisés, traversa les épreuves de l’âge adulte, «main dans la main» avec Maaike, son épouse, croyante sereine, soucieuse de le ramener à l’es-sentiel. Épreuve d’importance que celle de l’assassinat de Géraldine, leur unique enfant. Une amputation affective ressen-tie chaque matin ; «il en sera ainsi toute ma vie», dit le comédien. Martin Luther King, figure spirituelle de l’acteur, écrivit dans son ouvrage La force d’aimer que seule la bonté peut extirper le mal, seul l’amour peut vaincre la haine. La philosophie de beaucoup consiste à se venger  ; telle ne fut pas la réaction du comédien qui privi-légia le pardon. Par son baptême, il devint

disciple du Seigneur miséricordieux.Enlevé en 2014 par un groupe isla-

miste, le père G. Vandenbeusch vécut sept semaines en captivité. Journées vides, ennuyeuses mais la parole de Jésus agonisant lui revenait constamment à l’esprit : «Père, pardonne-leur, ils ne savent

pas ce qu’ils font». Ses ravisseurs, «des petits gars sympathiques»,

reconnaît-il, avec qui il aurait pu lier amitié. «Chrétiens et musulmans, nous sommes tous frères», disait le pape ouvrant la porte de la miséricorde de la cathé-drale de Bangui. Première réaction de G. Vandenbeusch  : «Un gâchis sans nom  !» Ultérieurement, il découvrit la fécondité de l’épreuve du fait de l’incroyable mobi-lisation pour sa libération, personnes éloi-gnées de l’Église, comprises, «le Seigneur devait être en attente dans leur cœur».

DES CHEMINS DE TENDRESSE ET D’AMOURLe bon Berger est toujours à la recherche de la brebis perdue et plus communé-ment de qui est en quête du sens de son existence. Le miséricordieux se laisse dé-couvrir en des circonstances singulières. Telle fut celle de Michel Delpech. C’est à Jérusalem, sur le lieu saint qu’il se sentit submergé par «une immense paix, un im-

mense amour ; quelques minutes passées au Saint-Sépulcre ont déterminé la suite de ma vie», affirme-t-il. Reconnaissons que les expériences spirituelles sont un cadeau du miséricordieux.Que nos frères découvrent qu’ils avancent sur des chemins de tendresse et d’amour. Qu’ils sachent qu’ils sont inconditionnel-lement et gratuitement aimés. Nous irons de «faute en faute, mais aussi de grâce en grâce» vers le Père, la miséricorde en per-sonne.

— CHRISTIANE F.

Explication du dessin de couverture par son auteure

Ce dessin est inspiré du tableau de Rembrandt : le retour du «Fils prodigue». Il y a comme souvent une opposition de formes et de couleurs pour exprimer le parcours douloureux du fils et l’accueil plein d’amour du Père.Les couleurs choisies pour la miséricorde se veulent pleines de tendresse ; les formes des lettres sont arrondies (opposées aux formes aiguës d’où émerge le fils). Un rayonnement lumineux se propage du cœur où le fils enfouit la tête. Ce cœur est maintenu par les bras paternels. Cet espace de chaleur et d’amour lui permet de revenir à la vie. Il redevient léger et libre comme les oiseaux du ciel (à gauche).

— Claudine Bauchat

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Vivre à Pellevoisin

Pâques à PellevoisinHoraires des célébrations de la semaine sainte et du jour de Pâques dans notre paroisse◗ Samedi 19 mars à 17h et dimanche 20 mars à 10h30 : messe des Rameaux et Passion du Christ.◗ Jeudi 24 mars à 19h : célébration de la Cène du Christ.◗ Vendredi 25 mars à 15h : chemin de Croix.◗ Vendredi 25 mars à 19h : célébration de la passion du Christ.◗ Samedi 26 mars à 19h : grande veillée pascale.◗ Dimanche 27 mars à 10h30 : messe dominicale du jour de Pâques.

EDITORIAL

«Comme un cerf assoiffé cherche l’eau vive»

N ous voici à quelques jours de Pâques ! En fêtant le Christ

ressuscité, les chrétiens réaffirment contre vents et marées que la vie triomphera toujours de toutes les forces de mort qui nous entourent et nous assaillent. Avec le drame

des migrants, ce sont tous les malheurs du monde qui viennent frapper à notre porte : saurons-nous les voir, entendre leur cri ? Dans sa der-nière encyclique Laudato si’, le pape François nous

interpelle et nous aide à réfléchir sur notre mode de vie, nos compor-tements tant individuels que collec-tifs. Si notre monde ne va pas bien, c’est que «tout est lié» martèle-t-il : dérèglements climatique, écono-mique, guerres, divisions, injus-tices... et ce sont les plus pauvres, les plus faibles qui en subissent en premier les conséquences.Notre monde est inquiet, anxieux, stressé, déboussolé. Il a soif de sagesse, de sérénité, de paix, d’har-monie : en tête des ventes de livres en ce moment, Trois amis en quête de sagesse de Christophe André, Alexandre Jollien et Matthieu Ricard, soit un psychiatre, un phi-losophe et un moine bouddhiste... parmi beaucoup de livres sur la méditation, le bien-être, le bon-heur, l’art de vivre... et que dire des succès de revues grand public

de psychologie et de philosophie ! Autant d’invitations à nous poser pour réfléchir et retrouver du sens à notre vie emportée dans un tour-billon comme des feuilles mortes au vent d’automne !Mais on va parfois chercher bien loin une sagesse qui se trouve à notre porte, dans notre propre tra-dition chrétienne ! «Bois l’eau de ta propre citerne, l’eau jaillissante de ton puits !» nous conseille l’auteur biblique du livre des Proverbes (5, 15). La tradition chrétienne pro-pose une sagesse, un art de vivre et d’être au monde toujours actuel qui s’incarne en un homme, le Christ, venu nous parler d’amour, d’amitié, de paix, de justice, de compassion. Les chrétiens ont reconnu en lui le Fils de Dieu venu nous rejoindre dans notre condition humaine : il sait de quoi il parle ! Il en a payé le prix, la souffrance et la mort, pour nous montrer le chemin de la vraie vie qui commence ici-bas...

SIGNES D’ESPÉRANCEDans notre petit journal paroissial, c’est ce que nous essayons modes-tement de faire en restant au plus près des réalités de notre quartier. Il s’adresse à tous les habitants, croyants ou non, pour donner des signes d’espérance !Notre pape nous invite cette année à réfléchir sur la miséricorde. Ce numéro s’en fait l’écho en donnant

Horaires des messeset permanences

n Presbytère : tél. 03 20 55 01 99 mail : paroisse.notredamedepellevoisin @laposte.netPermanences du père Christophe Aernouts : se rapprocher du presbytère afin d’obtenir un rendez-vous.n Horaires des messes Samedi : 17hDimanche : 10h30Si vous désirez offrir une messe, l’offrande souhaitée est de 17 euros.n Permanences Mardi - Jeudi - Vendredi : 17h/19hMercredi - Jeudi : 9h/12hn Messe chaque jour à 12h au couvent des Dominicains, avenue Salomon à Lille.

l’accent sur la compassion, la paix, la réconciliation, la tendresse : nous en avons tous besoin ! Elles trouvent leur source en Dieu. Des hommes, des femmes (comme sœur Françoise) en sont les témoins modestes. «Comme un cerf assoiffé cherche l’eau vive ainsi mon âme te cherche...» (Psaume 41)Bonne lecture et belle fête de Pâques à tous !

— PÈRE CHRISTOPHE AERNOUTS

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Vivre à Pellevoisin

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RENCONTRE PELL’ VOISINS

Comment dialoguer avec nos frères et nos sœurs musulmans ?Après avoir échangé sur les thèmes de la solitude, de la mendicité-fraternité, de la communication entre les générations, l’équipe des dimanches de Pell’voisins, sensible au cinquantenaire de Nostra Aetate – une déclaration issue du concile Vatican II qui définit une nouvelle attitude de l’Église avec les autres religions – a choisi d’approfondir le thème du dialogue interreligieux avec les musulmans.

L a rencontre a eu lieu le dimanche 22 novembre 2015, dans un contexte dif-

ficile : la France venait de vivre une vague d’attentats à Paris et Saint-Denis. Elle s’est déroulée en quatre temps : la célébration, les carrefours, l’auberge espagnole et la visite de la mosquée.

LA CÉLÉBRATION DU DIMANCHE DU CHRIST ROILe père Aernouts, dans son homélie, nous a invités à être attentifs aux germes de vérité présents dans d’autres traditions, qui peuvent certes nous déstabiliser mais peuvent aussi nous aider à approfondir nos propres convictions. «La vérité n’est pas quelque chose que l’on possède mais quelque chose vers quoi l’on va, et pour nous c’est même quelqu’un  : la personne du Christ.» Des phrases extraites d’un DVD sur le dia-logue interreligieux ont permis de pour-suivre cette réflexion : «Nous croyons en un Dieu qui est entre en dialogue avec l’humani-té et en un Dieu qui est lui-même dialogue», «Le dialogue interreligieux est une nécessite politique et sociale - l’engagement dans le dialogue fait partie des missions de l’Église depuis Vatican II», «Nous avons les mêmes peurs, les mêmes besoins», «Notre devoir, en France, est d’être un signe que cette amitié est possible» (monseigneur Dubost, évêque d’Évry).Après l’eucharistie, une prière de sœur Emmanuelle nous a invités à dépasser nos craintes pour vivre cette ouverture (prière reprise à la fin de ce document).

LES CARREFOURSUne cinquantaine de personnes ont par-tagé en carrefours sur les questions sui-vantes : «Est-ce que je rencontre des musul-mans ? Que vivons-nous ensemble ? Quel est mon souhait pour aller plus loin dans la ren-contre ?» Les participants ont témoigné de liens, de contacts avec des musulmans à l’école, au travail, dans la rue, dans la rési-dence ou dans les associations...«Nous avons quelques familles musulmanes dans l’école. Le dialogue se fait entre deux

mamans sans parler de religion.» «C’est im-portant de se rencontrer pour se connaître».Des échanges simples se vivent dans un esprit d’ouverture et de bon voisinage, partageant joies et difficultés, problèmes et préoccupations humaines. Cependant nous sommes interpellés : «Comment réagir quand une fille refuse de se mettre en maillot de bain, l’épreuve de natation étant pourtant obligatoire au bac ?» «J’ai accompagné une jeune femme en recherche d’emploi. Elle por-tait le niqab. Elle n’avait pas conscience que cela pouvait être un frein à l’emploi.» «J’ai une amie dont la fille s’est convertie à l’Is-lam. Ma copine a maintenant dû adapter ses modes alimentaires  : nourriture hallal dans son frigo.»Des ouvertures : «J’ai préparé des funérailles chrétiennes mais l’épouse était musulmane : j’ai choisi un passage d’Évangile sur l’impor-tance de l’amour.» «Mon voisin est français de religion musulmane, sa femme est chré-tienne, ils se respectent entre eux dans leur religion, leur culture.» «Des femmes voilées ont participé au ramassage des œufs de Pâques, organisé pour les enfants dans notre quartier.»Les souhaits qui ont été évoqués pour aller plus loin dans la rencontre s’expriment

sur deux axes  : découvrir les fondements de la religion musulmane pour mieux se connaître, vivre et partager des temps de rencontres avec des musulmans prati-quants dans notre quartier.Chantal Cardon, membre de l’équipe dio-césaine sur le dialogue interreligieux nous a fait part de son expérience et de ses connaissances. Voici quelques extraits de son intervention :«Le dialogue interreligieux met en présence des personnes qui, tout en appartenant à différentes religions, reconnaissent leur égale dignité humaine. Le dialogue est une ren-contre où il y a écoute, respect réciproque et parole. Dialoguer, ce n’est pas renoncer à sa foi, ce n’est pas tomber dans le syncrétisme qui tenterait de réunir des aspects de diverses religions. Toute rencontre n’est pas dialogue, j’entre en dialogue lorsque je me laisse trans-former par l’autre tout en restant moi-même. On ne dialogue pas entre religions mais entre croyants. Le dialogue interreligieux est une aventure  : elle bouscule, élargit, enrichit, dérange, irrite, déstabilise parfois. Dialoguer c’est écouter l’autre. Ce n’est pas vouloir le ramener à soi mais reconnaître et accepter les différences. C’est se risquer soi-même à une parole. C’est grandir en humanité.

La visite des paroissiens à la mosquée.

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Vivre à Pellevoisin

TÉMOIGNAGE

«J’étais étranger et vous m’avez accueilli»1

Quand une famille en accueille une autre, fuyant la guerre en Irak.

La famille Gasgoos, Maryam, Zaïd et Ra-zan est arrivée à la maison le 14 janvier.

Nous étions neuf et nous sommes douze maintenant  ! Cette famille chrétienne fuit la guerre en Irak, elle a tout perdu et n’est venue qu’avec trois valises. Nous avons fait le choix de les loger à la maison pour faci-liter leur intégration et l’apprentissage de la langue et de notre culture. Les échanges sont riches et profonds. Le courant entre nos deux familles est tout de suite passé. Nos deux derniers enfants de 4 et 6 ans se sont spontanément bien entendus avec Razan la petite fille de 5 ans. Nos aînés sont très prévenants envers les parents, ils es-saient d’expliquer, de se faire comprendre. Tout se passe de manière très naturelle. Les fous rires sont nombreux et la bonne ambiance est générale. Le rythme pour tous reste néanmoins soutenu ! Nous vivons une très belle rencontre, sou-tenus par une association, deux paroisses, l’école du quartier et nos voisins. C’est

aussi grâce à toutes les personnes autour de nous que nous pouvons les accueillir au mieux. Une équipe de bénévoles leur donne des cours de français tous les jours, une équipe s’occupe des papiers adminis-tratifs et une équipe va commencer à les inviter pour un repas ou une sortie. Dans cette aventure nous sommes sou-tenus par notre foi chrétienne commune. Nos cultures sont différentes, mais nous avons la même foi dans le Christ, nous allons ensemble à la messe, nous prions tous les soirs avec les enfants en français et en arabe.Maryam a déjà appris le «Je vous salue Marie» en français. Cette famille nous apprend à vivre l’humilité, la confiance, le pardon et l’Espérance.

— VÉRONIQUE ET BENOÎT THUILLIER,

MARIE, VIANNEY, JEAN-BAPTISTE, WAN-

DRILLE, THÉOPHANE, SIXTINE ET ÉLOI.

1 Matthieu 25, v35

Pour un chrétien, dialoguer c’est devenir davantage humain à la manière de Dieu qui a partagé notre humanité et qui, le premier, a pris l’initiative du dialogue.» (Cf Nostra Aetate, 28 octobre 1965, la déclara-tion du Concile Vatican II sur «Les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes» et Ecclesiam Suam, 1964, l’encyclique de Paul VI, «l’Église doit entrer en dialogue avec le monde dans lequel elle vit. L’Église se fait parole. L’Église se fait message. L’Église se fait conversation.»)Pourquoi dialoguer ? Chantal Cardon conti-nue : «Vivre en paix n’est pas le but du dia-logue interreligieux, autrement le dialogue serait instrumentalisé. Plus profondément, le dialogue naît du goût pour les rencontres, du désir de vivre» en humanité plurielle (Pierre Claverie, évêque d’Oran). Cepen-dant la paix est le fruit du dialogue entre croyants (Prière pour la paix, voulue par Jean-Paul II, à Assise, le 27 octobre 1986). Le but du dialogue est tout simplement de se rencontrer et cette rencontre est un surcroît de vie car elle permet de mieux s’apprécier mutuellement et de beaucoup recevoir les uns des autres. En respectant ainsi tout homme, elle permet finalement de mieux connaître Dieu. On pourrait dire que le dialogue est gratuit.Mais aussi, nous vivons dans un monde interculturel et interreligieux, dialoguer

n’est pas une option, c’est une chance et dans les temps actuels, je dirais aussi que c’est un devoir pour permettre le vivre en-semble dans notre société.Enfin, dialoguer, c’est mettre ses pas dans les pas du Christ. Homme de relation, Jé-sus communique à d’autres le don de Dieu (cf la samaritaine, le centurion romain, la femme hémoroïsse, Zachée, le bon lar-ron...). C’est par sa mort et sa résurrection que le Fils offre à tout être humain accès auprès du Père. Chacun peut participer à sa façon à la Pâques du Christ en vivant le service pour les autres, en vivant le par-don, en faisant confiance... Le dialogue fait partie de la mission, il est une forme de témoignage et s’émerveille du travail de l’Esprit dans les cultures et les religions du monde qui contiennent des «semences du verbe» (expression des Pères de l’Église reprise par Vatican II).Chantal Cardon nous a également présen-té quelques fondamentaux sur l’Islam : les sources, les piliers de la pratique religieuse, les obligations et interdits, les écoles juri-diques et les différentes branches de l’Is-lam. La totalité de son intervention est à disposition à la paroisse.

AUBERGE ESPAGNOLEUn apéritif suivi d’un repas partage sous forme d’auberge espagnole. Il nous a

permis d’échanger en toute simplicité et convivialité avec les participants.

VISITE DE LA MOSQUÉEMalgré des conditions climatiques défa-vorables, plus de soixante-dix participants ont rejoint la mosquée de Lille, rue du Fau-bourg de Roubaix. Nous avons été accueil-lis chaleureusement par des représentants de la mosquée, soucieux de répondre à nos questions. Puis, nous nous sommes déchaussés pour visiter leur lieu de prière. Nous avons pu écouter l’appel à la prière. Des petits groupes se sont formes sponta-nément permettant de poursuivre le dia-logue. La rencontre s’est poursuivie par un goûter offert par la communauté musul-mane. Le thé à la menthe, les jus de fruit, croissants et beignets ont ravi et conclu une journée très riche de contacts.

— SOPHIE ERNST

Une suite aux dimanches de Pell’voi-sins... Cette journée va se poursuivre avec la mise en place d’un groupe sur le dialogue interreligieux à l’initiative de notre paroisse. Chacun y est convié. Si vous êtes intéressés, vous pouvez contacter Olivier Barre : [email protected]

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Vivre à Pellevoisin

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Dates à noter28 mars : chasse aux œufs

Pour tous les enfants du quartier fréquentant les écoles maternelles et primaires : grande chasse aux œufs de Pâques le lundi 28 mars à partir de 14h30 au parc Valmy. Gratuit - Renseignements possibles au 03 20 31 66 63.

16 mai : grande braderieLundi 16 mai 2016 de 8h à 14h : grande braderie annuelle du lundi de Pentecôte. Toutes les indications concernant les inscriptions paraîtront sur les affiches dans le quartier. Renseignements chez Gisèle et Christian Dupureur au 03 20 31 66 63.

11 juin : fête champêtreLe samedi 11 juin 2016 à partir de 12h : fête champêtre au parc Valmy, jeux, restauration, animée par les associations du quartier sous la houlette de la municipalité marcquoise.

Les paroissiens mobilisés en faveur des migrants et des sans abri

L’action de collecte de vêtements et de chaussures proposée pendant le temps de l’avent dans la paroisse a été un réel succès. Un grand merci à tous les donateurs.

L es effets déposés ont représenté un volume d’environ 5 mètres cubes aux-

quels il faut ajouter cent cinquante paires de chaussures  ! Ces vêtements ont été donnés à deux associations  : le Secours catholique (dépôt de vêtements possible au 113 rue Flament-Reboux à Lambersart), et l’Abej solidarité de Lille.

AVEC LE SECOURS CATHOLIQUE ET L’ABEJLe Secours catholique acheminera les vê-tements vers Dunkerque et Calais. L’Abej utilisera préférentiellement les sous-vê-tements dans ses centres de santé lillois. Cette dernière association moins connue, mais très implantée sur l’agglomération lilloise, réalise un travail médico-social au service des sans-abri et des plus démunis. Créée par des protestants, elle est fondée sur des valeurs de respect de la personne humaine et de solidarité avec les plus ex-clus. Ses actions sont multiples et variées.Peut-être, après cette mise en route, cela vous démange-t-il de poursuivre ? Aucune compétence particulière n’est néces-

saire. Le choix est énorme  : action ponc-tuelle, régulière, accueil, simple présence, écoute, etc. Et même dormir !L’Abej a participé à la mise en place d’un accueil de nuit pour les mineurs isolés étrangers à la rue (environ soixante-dix sur Lille). Ils sont accueillis par périodes de deux semaines dans différentes structures qui leur permettent de dormir à l’abri. Quelques adultes dorment à tour de rôle avec eux (aucune difficulté, ces jeunes sont fatigués et réclament l’extinction des feux à 22 heures). Quelques personnes supplémentaires se-raient utiles (06 66 73 69 25). Merci.

— DENIS

Nos joieset nos peines

Baptêmes(novembre 2015 - février 2016)

Gabriel MOREAUX-PEREZ,Louis POIRIER,Josef PEUCELLE,Axel DUFOUR,Maëlys SAINT-MAXIN.

Mariage(décembre 2015)

Julie TRYOEN et Édouard GAUDEL

Funérailles(novembre 2015 - février 2016)

Jacqueline RANSON-DE CONINCK, vve de Jean,Andréa DESCAMP née VANHUYSE,André COUSSEMANT,Raymond MIGNOT, ép. de Jacqueline DOLLET,Micheline FOX,Janine QUINCHON née DUBOIS,Karine LAMMENS-BELS, ép. d’Éric,Max DUMOULIN, ép. de Josette DUTRIAUX,Roger QUINTART, ép. de Bernadette CLÉMENT,Marie DAUCHY née DELESTRE,Gisèle VANDENABEELE-HELBEQUE, vve de Georges,Paul DUMONT,Gérard PORRET,Sœur Françoise DESWARTE (funérailles à la maison Saint-Jean à Lille)

Campement de fortune de jeunes migrants, cet hiver, au parc des Olieux à Lille.

Pour contacter le Secours catholiqueTél. : 03 20 55 62 33 (Lille) ou 03 20 09 71 02 (Lambersart).Pour contacter l’Abej Tél. : 03 66 19 07 10. Site : www.abej-solidarite.fr

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Vivre à Pellevoisin

C’était une sorte de café familial. Dans ma jeunesse, il était le point de ren-

contre des habitants des rues du secteur Saint-Luc. Le soir, il s’apparentait à un foyer de repos et de détente pour les ouvriers, et le dimanche les familles s’y retrouvaient volontiers. C’était un lieu convivial et cha-leureux où l’on se réunissait pour discuter, voire rire et chanter, mais aussi pour jouer aux jeux de société ou même pour danser sur les airs d’un «accordéoneux».On y fumait et on y buvait surtout de la bière mais on pouvait aussi s’y restaurer. Certains estaminets disposaient d’une grande salle attenante supplémentaire où le tenancier pouvait y organiser des tournois de jeux de bouchons ou de boules flamandes (plates et cylindriques). Ce fut le cas uniquement du-rant les années 90 juste avant sa fermeture au café «À la cantine» qui était situé juste en face de la rue Saint-Albin et qui était aussi marchand de charbon (chez Leblanc). Ces estaminets tenaient encore une place importante durant ma jeunesse car ils orga-nisaient aussi des fêtes de quartier et pour l’occasion décoraient leur façade comme on peut le constater sur la photo.

LES BOMBARDEMENTSMes souvenirs personnels de la dernière

guerre se mélangent avec ceux racontés par mes parents. La rue Saint-Luc a souf-fert des bombardements car les aviateurs anglais cherchaient à détruire les convois allemands qui empruntaient la voie ferrée Lille-Dunkerque et celle se dirigeant vers la Belgique. Je me rappelle bien du trafic journalier des trains militaires allemands dont les wagons de tête et de queue étaient munis chacun de quatre mitrailleuses anti-aériennes. Ils représentaient une cible pour les bombardiers anglais ainsi que la cabine d’aiguillage qui se trouvait pratiquement au bout de notre jardin. Ainsi en mai 1940, une bombe est tombée rue Saint-Luc au pied d’un café dénommé «La Cloche» qui se trouvait en face d’une usine de tissage. Elle fit sauter toutes les vitres de la rue, mais heureusement, il n’y eut aucune victime. Le café existe toujours car c’est la salle de détente ou la cantine de l’entreprise Cafac actuelle qui a remplacé ce tissage.Pour la petite histoire, ce sont les résistants qui ont réussi à faire sauter la fameuse ca-bine d’aiguillage en août  1944. De ce fait, ce jour-là, tous les hommes du quartier se sont sauvés à cause d’éventuelles repré-sailles de l’occupant qui n’hésitait pas à fusiller des otages, souvent pour l’exemple. Une autre fois, ma mère qui écoutait la

radio de Londres, fut intriguée par le mes-sage suivant  : «La terre tremblera entre le Lion d’Or et le Mont de Terre». Les riverains de la rue Saint-Luc n’étaient guère rassurés et surtout ma mère qui n’osait plus rester chez elle lors des alertes. Les jours suivants, nous allions chez une cousine ou au vieux château d’eau de la rue de La Louvière pour nous y réfugier en cas de danger.De nombreux Lillois furent victimes des bombardements alliés qui visaient surtout les ponts et les voies ferrées ; leurs tombes au Cimetière de l’Est (regroupées en vic-times civiles de la guerre) témoignent de ces événements douloureux.Toutes ces expériences ont forgé ma vie que j’ai accomplie uniquement dans ce quartier et au beau milieu de ma chère rue Saint-Luc. Heureusement, elle n’a pas encore subi trop de transformations. De nos jours, elle sait encore facilement m’évoquer mes plus lointains souvenirs comme si elle voulait me récompenser pour ma fidélité. J’ai de la chance car la rue de mon enfance entretient toujours cette douce nostalgie qui agrémente désormais mes vieux jours et contribue ainsi à les rendre plus heureux.

— PROPOS RECUEILLIS

PAR CHRISTIAN DUPUREUR

HISTORIQUE DU QUARTIER

Souvenirs de Monsieur Gaston Barbe, né en 1938 (2)L’Estaminet du P’tit Barbier

L’estaminet du P’tit Barbier

«On lit l’enseigne située au fronton de cette maison (au N° 80 qui existe toujours) : “Estaminet du P’tit Barbier”. Il était tenu vers 1935 par Charles Willem. Au centre de la photo se tient ma mère en tablier blanc et à l’extrême droite mon père. Toutes les générations sont présentes et posent pour la photo car on vivait tous ensemble autrefois.»

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Vivre à Pellevoisin

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Rédaction par votre équipe locale, siège : Vivre à Pellevoisin, 2 parvis Notre-Dame de Pellevoisin. Avec la participation de l’OTPP, président : Xavier Bris, rédacteur en chef : Gérard Serien. Edité par Bayard Service Edition : Parc d’activité du Moulin, allée Hélène Boucher BP 90060 59874 Wambrechies Cedex. Tél. 03 20 13 36 60. www.bayard-service.com - Directeur de la publication : Georges Sanerot Secrétaire de rédaction : Eric Sitarz - Publicité : Bayard Service Régie. Tél. 03 20 13 36 70 - Imprimerie : Bridel frères impressions Marquette-lez-Lille 59 - Textes et photos, droits réservés - Commission Paritaire : en cours - Dépôt légal : 1er trimestre 2016

Cette grande dame âgée de 95 ans vient de décéder à la maison de retraite Saint-

Jean à Lille où elle s’était retirée en 2 000 après une vie bien remplie. Ses funérailles y ont été célébrées, le vendredi 5 février 2016. Elle y a vécu les dernières années de sa longue vie en appliquant toujours ses grands principes de dévouement pour son prochain.Elle s’engagea en effet à soulager les mi-sères physiques et morales de ses voisins : pour la plupart des religieuses et des prêtres très âgés. Malgré son état de santé fragile (elle était atteinte de la maladie de Parkin-son), elle n’a pas cessé de se rendre utile et de répandre l’amour autour d’elle avec la même abnégation. Elle a toujours pensé que ses funérailles auraient lieu à l’église Notre-Dame de Pellevoisin car elle était profondément attachée à cette paroisse et à ce quartier où elle se réalisa durant plus de trente-sept ans.

PELLEVOISIN LUI DOIT BEAUCOUPEn 1963, elle fut nommée au dispensaire de la rue du Bois pour y maintenir un service infirmier. Face aux besoins de plus en plus importants, elle transforma ce dispensaire congréganiste des sœurs dominicaines en un véritable Centre de soins dénommé René

Laënnec. À cette époque, elle fut aidée par Messieurs Becquart, Jacquemart et Desma-lades. Elle en fut la directrice jusqu’à son départ en retraite en 1985. À cette date, le Centre comptait plus de douze infirmières, une secrétaire et une personne pour l’entre-tien des locaux : il était à son apogée.Sœur Françoise n’a cessé tout au long de sa vie de mettre ses qualités exceptionnelles au service de son idéal. Pour elle, la per-sonne malade n’était pas un client mais sur-tout un être humain auprès duquel il fallait être au service afin qu’il améliore sa vie. Elle entraîna son équipe soignante, grâce à son exemple, à mieux soigner les corps mais aussi à soulager les âmes. Elle faisait preuve d’une grande qualité d’écoute à tel point que sa présence seule suffisait à rassurer les plus déprimés.

UNANIMEMENT APPRÉCIÉE Lorsqu’elle dut prendre sa retraite en 1985 et que par conséquent elle fut contrainte de quitter Pellevoisin, ce fut un déchirement pour elle. À cette occasion, une magnifique cérémonie fut organisée dans l’ancienne salle paroissiale où plus de quatre cents per-sonnes s’entassèrent pour lui rendre hom-mage et la remercier. Elle fut très touchée

et stimulée car elle aimait répéter  : «Je ne peux donner que ce que j’ai reçu». Elle rappela aussi : «Mais dites bien que je ne quitte pas le quartier, je reviendrai souvent vous voir !».Il y a trente ans, son cœur n’acceptait pas la retraite qui l’obligeait à quitter Pellevoi-sin où elle vécut intensément son destin. Heureusement les innombrables remercie-ments chaleureux de l’époque ont atténué sa blessure morale. Aujourd’hui, nous vou-drions à notre tour lui rendre hommage et célébrer sa mémoire pour montrer qu’elle sera toujours un exemple vivant.

— CHRISTIAN DUPUREUR

HOMMAGE

Sœur Françoise nous a quittésElle fut une bienfaitrice dans notre quartier et Pellevoisin restera éternellement reconnaissant envers la Grande Dame qu’elle était.

Messe d’action de grâce en souvenir de soeur Françoise, jeudi 7 avril à 15h, église Notre-Dame de Pellevoisin.

MEP LILLEN° 2342

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