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DOSSIER PÉDAGOGIQUE 2015-2016 CONTACTS ACTION CULTURELLE Marjorie Piquette / 01 69 53 62 16 / [email protected] Eugénie Boivin / 01 69 53 62 26 / [email protected] Marine Picard / 01 69 53 62 26 / [email protected] RETROUVEZ NOTRE ACTUALITÉ SUR NOTRE BLOG : BLOG.OPERA-MASSY.COM MY FAIR LADY FREDERICK LOEWE © Opéra de Metz métrople

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DOSSIER PÉDAGOGIQUE 2015-2016

CONTACTS ACTION CULTURELLEMarjorie Piquette / 01 69 53 62 16 / [email protected]

Eugénie Boivin / 01 69 53 62 26 / [email protected] Picard / 01 69 53 62 26 / [email protected]

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Samedi 16 janvier(20h)Dimanche 17 janvier (16h)

Répétiton générale : Vendredi 15 janvier (20h)durée : 3h15 (avec entracte)

Comédie musicale américaine en 2 actes - 1956Musique de Frederick Loewe

Paroles et livret d’Alan Jay Lernerd’après Pygmalion de George Bernard Shaw

Adaptation française d’Alain Marcel

Direction Didier BenettiMise en scène Paul-Emile Fourny

Costumes Dominique BurtéLumières Patrice WillaumeChorégraphie Elodie Vella

Chef de chant Elisabeth BusselleChef de chœur Nathalie Marmeuse

AvecFabienne Conrad Eliza Doolittle

Jean-Louis Pichon Henry HigginsLionel Peintre Colonel Hugh Pickering

Philippe Ermelier Alfred P. DoolittleRaphaël Brémard Freddy Eynsford-Hill

Catherine Alcover Mrs. HigginsMarie-José Dolorian Mrs. Pearce

Orchestre de l’Opéra de MassyChœur et Ballet de l’Opéra de Metz-Métropole

L’Opéra de massy est subventionné par:

et remercie ses partenaires :

Le service d’Action Culturelle de l’Opéra de Massy est membre du Réseau Européen pour la Sensibilisation à l’Opéra

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SOMMAIRE

04 _ LE COMPOSITEUR

05 _ L’ARGUMENT

07 _ EN SAVOIR PLUS... SUR L’OEUVRE

12 _ EN SAVOIR PLUS... SUR LE CONTEXTE

14 _ LA PRODUCTION

16 _ EN SAVOIR PLUS... SUR LA VOIX

17 _ LES INSTRUMENTS DE L’ORCHESTRE

20 _ LES INGRÉDIENTS DE L’OPÉRA

21 _ ACTION CULTURELLE

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Compositeur américain d’origine allemande, collaborateur d’Alan Jay Lerner dans une série de comédies musicales à succès, notamment My Fair Lady (1956 ; portée à l’écran par George Cukor en 1964) qui a connu un triomphe phénoménal.

Né le 10 juin 1901 à Berlin, fils d’un acteur et ténor d’opérette viennois, Loewe est un enfant prodige. Il joue du piano à l’âge de cinq ans, à sept ans compose pour les présentations de son père et devient à treize le plus jeune soliste appelé à se produire avec l’Orcheste Philharmonique de Berlin. Il fait des études musicales poussées avec Ferruccio Busoni et Eugène d’Albert. À l’âge de quinze ans, il écrit une chanson populaire, Katrina, dont plus d’un million de partitions seront vendues.

Loewe émigre aux États-Unis en 1924 où il fait toute sorte de petits boulots pendant les dix années suivantes. En 1934, il écrit pour Broadway la musique de la pièce Petticoat Fever et, dès 1936, il compose de la musique pour des revues de Broadway, sans remporter beaucoup de succès. Loewe travaille avec le parolier Earle Crooker sur les comédies musicales :Salute to Spring (1937) et Great Lady (1938), mais ils ne parviennent pas non plus à attirer l’attention.

En 1942, Loewe rencontre Alan Jay Lerner au Lambs, club de théâtre new-yorkais, et lui demande de travailler à la révision de Salute to Spring pour un producteur de Detroit. Ils poursuivent leur collaboration avec deux échecs, What’s Up ? (1943) et The Day Before Spring (1945), avant de connaître le succès à Broadway avec Brigadoon (1947). Viennent ensuite Paint Your Wagon (1951), My Fair Lady, le film Gigi (Vincente Minnelli, 1958), et Camelot (1960). Des différends entre Loewe et Lerner surviennent au cours de l’écriture de Camelot et ils interrompent leur collaboration pendant plus de dix ans.

Loewe décide de se retirer à Palm Springs, en Californie. Il arrête de composer jusqu’à ce que Lerner lui propose de compléter la partition du film Gigi pour une nouvelle version à la scène, en 1973, ce qui lui a valu un Tony Award pour la meilleure musique originale.

L’année suivante, ils collaborent pour une version musicale filmée du Petit Prince, d’après Antoine de Saint-Exupéry. Le film est un échec critique et public. Loewe est lauréat du Songwriters Hall of Fame en 1972. Il vit à Palm Springs jusqu’à sa mort, en 1988. Il a une étoile sur le Palm Springs Walk of Stars depuis 1995. Il est enterré dans le Desert Memorial Park à Cathedral City, en Californie.

FREDERICK LOEWE (1901-1988)

LE COMPOSITEUR

Ses comédies musicales pour la scène :1937 : Salute to spring 1938 : Great Lady 1942 : Life of the Party1943 : What’s Up ?1945 : The Day Before Spring1947 : Brigadoon1951 : Paint Your Wagon1956 : My Fair Lady1960 : Camelot1973 : Gigi

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L’ARGUMENT

LES PERSONNAGES• Eliza Doolittle, fleuriste • Henry Higgins, professeur de diction • Colonel Hugh Pickering • Alfred P. Doolittle, père d’Eliza • Freddy Eynsford-Hill, jeune aristocrate • Mrs Higgins, mère de Henry Higgins• Mrs Pearce, gouvernante

RÉSUMÉL’histoire se déroule dans les années 1930 à Londres. Eliza Doolittle est une jeune vendeuse de fleurs issue de la classe populaire qui rêve d’une vie meilleure. Un soir d’hiver, elle se promène comme à son habitude devant le London Royal Opera House pour y travailler, quand elle rencontre le professeur Henry Higgins, sortant tout juste d’une représentation. Chercheur en phonétique, ce personnage orgueilleux et mysogyne, fait le pari de transformer la jeune fille en une vraie femme du monde en gommant ses mauvaises manières et son accent « cockney » . Ainsi commence une histoire aussi drôle que sentimentale. En effet, Eliza s’installe chez le professeur pour y recevoir des leçons de phonétique et de savoir-vivre, et va petit-à-petit s’affirmer comme une vraie lady dans les soirées londoniennes. De son côté le professeur s’habitue à sa présence mais refuse d’admettre son attirance. Comme toutes les comédies musicales, l’histoire prend fin sur une note heureuse entre les deux protagonistes, Higgins se déclare à Eliza, et tous deux ne se quitteront plus.

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ACTE 1À la sortie de Covent Garden, badauds, bateleurs et marchands des quatres saisons regardent sortir le beau monde. Pressé de trouver un taxi, Freddy Eynsford-Hill, jeune homme de bonne famille, bouscule une petite vendeuse de fleurs, Eliza Doolittle. Cette enfant du peuple parle le plus pur cockney. Devant ses fleurs qui gisent dans la poussière, elle explose de fureur et le dit avec verdeur. Un certain professeur Higgins, linguiste distingué, l’observe avec attention.

Son expérience et son talent conjugués lui permettent d’identifier instantanément l’origine de chacun grâce à son accent. Ainsi, ce monsieur qui parle à Eliza doit être passé par Cambridge et les Indes. En effet, il s’agit du colonel Pickering qui se révèle être un spécialiste du sanscrit.

Unis par une même passion linguistique, les deux hommes sympathisent. Higgins lui affirme qu’il est capable de transfor-mer l’élocution de la petite fleuriste jusqu’à ce qu’elle devienne une vendeuse distinguée, ou même une « lady ». Les deux hommes s’éloignent ; Eliza reste songeuse.

Devant un pub de Tottenham Court, Alfred Doolittle, le père d’Eliza, ivrogne et fainéant, tente de soutirer de l’argent à sa fille. Higgins a invité Pickering chez lui. On leur annonce une jeune femme. C’est Eliza qui, soucieuse de sortir de sa misé-rable condition, vient demander des leçons. Malgré le scepticisme de son ami Pickering, le professeur accepte de faire son éducation. Dans six mois, elle pourrait être présentée à Buckingham Palace. Dans le pub de Tottenham Court, Doolittle apprend bientôt où loge sa fille.

Chez Higgins, Eliza commence ses leçons. Elle apprend à prononcer correctement l’alphabet. Doolittle tente de faire chan-ter Higgins. Pour s’en débarrasser, le professeur le renvoie auprès d’un de ses collègues. Après bien des larmes et des exas-pérations, Eliza commence à parler correctement. On peut tenter un premier essai à Ascot.

Aux champs de courses hippiques d’Ascot, la mère d’Higgins, une dame respectable et distinguée, apprend l’expérience à laquelle procède son fils, de même que son arrivée imminente avec la jeune personne.

Dans une loge, ladies et gentlemen regardent les courses. Entre Eliza, habillée avec raffinement. Elle fait sensation. Ses premiers pas dans la vie mondaine sont assez réussis, mais pourtant, à la stupéfaction de tous, elle commet quelques impairs… Freddy Eynsford-Hill, quant à lui, tombe sous le charme de la jeune femme. Devant la maison d’Higgins, Freddy essaie vainement de rencontrer Eliza.

Plusieurs semaines ont passé. Higgins et Pickering vont mener Eliza au bal de l’Ambassade, la soirée la plus élégante de la saison. Au cours du bal, Eliza charme l’assemblée. Même la reine de Transylvanie la trouve adorable.

ACTE 2De retour chez Higgins, Eliza, exténuée, reproche à Higgins d’avoir fait d’elle une poupée incapable de se débrouiller dans la vie. En fait, Higgins ne s’est pas avisé d’une chose : celui qui enseigne la diction enseigne aussi la manière de sentir et de penser. Il a donc bouleversé la nature intime de son élève. La crise atteint son paroxysme quand Eliza se rend compte qu’elle n’est pour Higgins qu’un sujet d’expérience. Malgré les conseils cyniques qu’il lui prodigue, Higgins laisse voir qu’elle ne lui est pas complètement indifférente. Pourtant, Eliza décide de s’en aller.

Elle sort de la maison et rencontre Freddy qui lui déclare son amour. Elle répond avec brusquerie et s’enfuit, suivi de l’amou-reux éconduit. Au marché aux fleurs, à l’aube, Eliza est chagrinée car ses anciens amis cockneys ne la reconnaissent plus.

Higgins est désespéré par le départ d’Eliza. Pickering décide alors de la faire rechercher. Eliza s’est réfugiée chez Madame Higgins qui prend sa défense au point de blâmer son fils. Higgins survient et, au cours d’une longue scène, lui avoue son attachement. Mais Eliza se dérobe encore une fois.Higgins rentre chez lui, furieux à l’idée qu’elle pourrait épouser un quelconque Freddy. Il met en marche un gramophone et écoute la voix d’Eliza.

Celle-ci entre alors à son insu, soulève le saphir et dit « J’ma lavé les mains, pis la figure avant d’vnir ». Higgins l’aperçoit. Troublé l’espace d’un instant, il se ressaisit vite et lui lance : « Eliza, où diable sont passées mes mules ? »... L’histoire trouve ainsi sa conclusion attendue…

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EN SAVOIR PLUS... SUR L’ŒUVRE

1) MY FAIR LADY, EXPRESSO !

- My Fair Lady est une comédie musicale américaine.- Les paroles et le livret sont d’Alan Jay Lerner, et la musique de Frederick Loewe.- My Fair Lady a été créé le 15 mars 1956 au Théâtre Mark Hellinger de Broadway. - Initialement, Rex Harrison interprétait le rôle de Henry Higgins et Julie Andrews celui d’Eliza Doolittle. - C’est l’actrice Audrey Hepburn qui interprétera le rôle d’Eliza à l’écran dans la version filmée réalisée en 1964. - Cette comédie eut un succès considérable à l’époque de sa création, puisqu’elle fût produite plus de 2000 fois entre 1956 et 1962, soit plus de 300 représentations par an.- La comédie fait écho à la segmentation des classes sociales britanniques avant la Seconde Guerre Mondiale ainsi qu’à l’émancipation du genre féminin dans la société.

2) LES SOURCES DE LA COMÉDIE MUSICALE

Pygmalion et Galatée dans Les Métamorphoses d’Ovide

La comédie s’est librement inspirée de ce mythe décrit dans la mythologie grecque et repris par Ovide vers l’an I.

En résumé : Pygmalion est un homme passionné de sculpture qui règne sur l’île de Chypre. Indigné par le comportement de débauche des femmes autour de lui, il se voue à un célibat éternel pour se consacrer entièrement à son art. Il se lance alors dans une création de cire qui n’aura d’autre visage que celui d’une femme, la femme de ses rêves. Il l’a considère alors telle quelle, la pare de bijoux, lui offre des cadeaux et pour finir l’embrasse. C’est alors que la création prend forme humaine grâce à la bienveillance de la déesse de l’amour Vénus, Pygmalion en tombe amoureux et l’épouse. Texte original : Traduction de G.T. Villenave, Paris, 1806

Pygmalion (X, 243-297)

Témoin du crime des Propétides, Pygmalion déteste et fuit un sexe enclin par sa nature au vice. Il rejette les lois de l’hymen, et n’a point de compagne qui partage sa couche.[247] Cependant son ciseau forme une statue d’ivoire. Elle représente une femme si belle que nul objet créé ne saurait l’égaler. Bientôt il aime éperdument l’ouvrage de ses mains. C’est une vierge, on la croirait vivante. La pudeur seule semble l’empêcher de se mouvoir : tant sous un art admirable l’art lui-même est caché ! Pygmalion admire; il est épris des charmes qu’il a faits. Souvent il approche ses mains de la statue qu’il adore. Il doute si c’est un corps qui vit, ou l’ouvrage de son ciseau. Il touche, et doute encore. Il donne à la statue des baisers pleins d’amour, et croit que ces baisers lui sont rendus. Il lui parle, l’écoute, la touche légèrement, croit sentir la chair céder sous ses doigts, et tremble en les pressant de blesser ses membres délicats. Tantôt il lui prodigue de tendres caresses; tantôt il lui fait des présents qui flattent la beauté. Il lui donne des coquillages, des pierres brillantes, des oiseaux que couvre un léger duvet, des fleurs aux couleurs variées, des lis, des tablettes, et l’ambre qui naît des pleurs des Héliades. Il se plaît à la parer des plus riches habits. Il orne ses doigts de diamants; il attache à son cou de longs colliers; des perles pendent à ses oreilles; des chaînes d’or serpentent sur son sein. Tout lui sied; mais sans parure elle ne plaît pas moins. Il se place près d’elle sur des tapis de pourpre de Sidon. Il la nomme la fidèle compagne de son lit. Il l’étend mollement sur le duvet le plus léger, comme si des dieux elle eût reçu le sentiment et la vie. [270] Cependant dans toute l’île de Chypre on célèbre la fête de Vénus. On venait d’immoler à la déesse de blanches génisses dont on avait doré les cornes. L’encens fumait sur ses autels; Pygmalion y porte ses offrandes; et, d’une voix timide, il fait cette prière : «Dieux puissants ! si tout vous est possible, accordez à mes vœux une épouse semblable à ma statue». Il n’ose pour épouse demander sa statue elle-même. Vénus, présente à cette fête, mais invisible aux mortels, connaît ce que Pygmalion désire, et pour présage heureux que le vœu qu’il forme va être exaucé, trois fois la flamme brille sur l’autel, et trois fois en flèche rapide elle s’élance dans les airs. [280]

Julie Andrews

Pygmalion et Galatée par Jean-Léon Gérome, 1890

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Pygmalion retourne soudain auprès de sa statue. Il se place près d’elle; il l’embrasse, et croit sur ses lèvres respirer une douce haleine. Il interroge encore cette bouche qu’il idolâtre. Sous sa main fléchit l’ivoire de son sein. Telle, par le soleil amollie, ou pressée sous les doigts de l’ouvrier, la cire prend la forme qu’on veut lui donner. Tandis qu’il s’étonne; que, timide, il jouit, et craint de se tromper, il veut s’assurer encore si ses voeux sont exaucés. Ce n’est plus une illusion : c’est un corps qui respire, et dont les veines s’enflent mollement sous ses doigts.[290] Il rend grâces à Vénus. Sa bouche ne presse plus une bouche insensible. Ses baisers sont sentis. La statue animée rougit, ouvre les yeux, et voit en même temps le ciel et son amant. La déesse préside à leur hymen; il était son ouvrage. Quand la lune eut rempli neuf fois son croissant, Paphus naquit de l’union de ces nouveaux époux; et c’est de Paphus que Chypre a reçu le nom de Paphos.»

Pygmalion de George Bernard Shaw

Pygmalion est une pièce de théâtre du dramaturge et compositeur irlandais George Bernard Shaw, représentée pour la première fois le 11 avril 1914 sur la scène de Her Majesty’s Theatre, avec Mrs. Patrick Campbell et Herbert Beerbohm Tree dans les rôles principaux. Nommée d’après le personnage mythologique qu’est Pygmalion, elle vise à critiquer la respectabilité des classes moyennes de la société anglaise.Elle connaîtra une adaptation cinématographique en 1938. Après la disparition de Shaw, les compositeurs Alan Jay Lerner et Frederick Loewe en feront une comédie musicale, My Fair Lady, en l’amputant totalement de sa fin cynique - qu’expliquait Shaw dans sa préface - montrant que posséder le langage des classes aisées sans disposer en même temps de leur fortune ne changeait rien à la condition de quiconque.

Biographie de George Bernard Show (26 Juillet 1856 - 2 Novembre 1950) Fils d’une famille bourgeoise et protestante, George Bernard Shaw fait très peu d’études avant de rejoindre l’Angleterre où la lecture de Marx est une véritable révélation. Fervent militant socialiste, il a combattu toute sa vie, grâce à une ironie inépuisable, les institutions bourgeoises et la hiérarchie religieuse. Il a grandement participé à la transformation morale de l’Angleterre. Bernard Shaw obtient le prix Nobel de littérature en 1925 et la reconnaissance nationale. Il meurt à 94 ans sans avoir jamais perdu de son incroyable énergie. S’il a commencé sa carrière par des romans, Le Lien irrationnel, La Profession de Cashel Byron, c’est grâce à ses pièces de théâtre, La Profession de Mrs Warren ou Pygmalion, qu’il s’est imposé.

3) LE MYTHE DE PINOCCHIOOn se rappelle tous du mythe de Pinocchio, cette marionnette qui voulait devenir un vrai petit garçon. L’écrivain italien Carlo Collodi crée en 1883, le personnage de Gepetto qui rêve d’avoir un fils. Pour ce faire, menuisier de profession, il taille une marionnette dans du bois, celle-ci n’est autre qu’un petit garçon et commence à s’articuler toute seule ! Gepetto va alors s’occuper d’elle comme son propre enfant, il lui achète des fournitures scolaires pour qu’il puisse aller à l’école, le borde avant de s’endormir etc. C’est un parcours initiatique qui commence pour cette marionnette, désobéissante et mal élevée, elle va n’en faire qu’à sa tête et suivre son chemin comme elle l’entend. Collodi ne manquera pas de lui réserver des épreuves - jugées perverses voir sadiques pour certains lecteurs - afin qu’elle puisse s’éduquer et grandir.Histoire revisitée dans la version de Walt Disney, dans une tonalité plus douce et moralisatrice, c’est le passage du nez qui s’allonge pour le prix d’un mensonge qui deviendra le thème de cette histoire universellement connue, alors que l’écrivain n’en n’avait fait qu’un détail.

Cette histoire met également en relief le rôle des parents dans l’éducation d’un enfant. Ici les figures parentales sont interprétées par Gepetto et la Fée Bleue. On retrouve dans les histoires de My Fair Lady, Pygmalion ou encore Pinocchio, l’idée de créer un être parfait à l’image de son créateur comme objet central de l’histoire. C’est aussi le désir d’un monde meilleur, des souhaits inavoués qui deviennent réalité : Gepetto rêve de devenir père, Pygmalion et Henry Higgins de leur côté souhaitent sortir de leur solitude en rencontrant la femme tant attendue. Pygmalion et Gepetto se réfugient dans l’imaginaire, l’univers du merveilleux ou tout est possible, finalement seule la magie peut briser la monotonie de la vie. Dans ces deux mythes, le lecteur peut réellement se demander si l’histoire n’est pas issue d’un rêve.

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4) LA COMÉDIE MUSICALE DE BROADWAYLa comédie musicale est un genre musical mêlant à la fois danse, théâtre, musique et chant. Elle se différencie du genre opératique par des sujets légers en « happy end » ainsi que par l’utilisation d’une technique vocale de variété appelée le «belting» que nous verrons ci-après. La comédie musicale nous vient tout droit des États-Unis, elle est le résultat d’un croisement entre genres musicaux : le courant de musique populaire Tin Pan Alley de New York précurseur du rock’n’roll, celui de l’opéra et de l’opérette importée par les migrants européens, enfin le jazz par les afro-américains. La contraction des ces courants musicaux à fait naître un genre appelé plus couramment le « music-hall », qui s’affirme aussi à travers une esthétique propre.

La comédie musicale s’articule presque toujours en deux actes de durées inégales : le premier est le plus long et le plus dense en thèmes musicaux ; le deuxième sera plus ramassé et comprendra certaines « reprises » des plus belles chansons, lesquelles doivent avoir des raisons dramaturgiques de réapparaître. Dans les comédies musicales, la chanson a d’ailleurs une fonction fondamentale, semblable à celle qu’elle remplit dans la variété ou la pop : conjuguer l’universel au particulier. Comme l’aria dans l’opéra, une chanson sert d’abord à exprimer un sentiment – joie, colère, désespoir. Pour ce faire, musique et paroles forment un tout qui aura une résonnance à la fois émotionnelle et intellectuelle chez le spectateur. La chanson travaille sur une certaine banalité de l’humain qui est aussi son plus sûr moyen de toucher chaque spectateur. Car celui-ci peut y projeter ses affects et les relier à sa propre vie, la chanson pénétrant dans son intimité.

VOIX DE POITRINE VOIX DE TÊTE

5) LA TECHNIQUE VOCALE DU «BELTING»Le «belting» est une technique vocale « moderne » en vogue aux États-Unis dans les années 1950. Les chanteurs l’utilisent dans les répertoires de musique jazz, variété ou encore de comédie musicale. Elle se différencie de l’opéra par l’utilisation de la voix de poitrine qui permet de garder une puissance vocale même dans les notes aigues, alors que la technique vocale lyrique fait travailler la voix de tête, legit en anglais.

Souvent critiquée par les spécialistes par son effet timbré non-travaillé, voir inesthétique, cette technique est aussi très controversée sur le plan de la pression musculaire émise sur les cordes vocales qui pourrait les endommager. Cette technique concoure également à une esthétique musicale. En effet, proche de la voix parlée, le « belting » participe à l’embellissement de la vie quotidienne des chanteurs de comédies musicales sur scène en mettant en avant une grande aisance vocale.

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6) L’ADAPTATION AU CINÉMAGuillemette Odicino (Télérama)

«Pour le film, Jack Warner préféra Audrey Hepburn [à Julie Andrews qui avait créé le rôle à Broadway], doublée, dans l’ombre, par Marni Nixon. Audrey s’emploie d’abord à jouer à la marchande de fleurs des rues, « raclure de macadam » au fort accent cockney. Puis, au milieu du film, après moult « h » aspirés et autant de « rain in Spain », elle descend un escalier dans la plus merveilleuse des robes chrysalide, couronnée d’un diadème.À ce moment précis, Audrey-Eliza Doolittle est la plus belle femme du monde. Il n’y a que Henry Higgins, arrogant professeur de phonétique, célibataire et misogyne, pour encore l’ignorer. Dans Pygmalion, la pièce de George Bernard Shaw, il ne le réalisait jamais, car le dramaturge ne traitait que de la mutation sociale d’Eliza sans donner une bonne leçon sentimentale à ce mufle d’Higgins. Lerner et Loewe, librettiste et compositeur de la comédie musicale, s’en sont chargés. Le tout mis en scène avec l’élégance et l’acidité de George Cukor. Éblouissant.»

My Fair Lady remporta 8 Oscars en 1965 :

- Meilleur film- Meilleur réalisateur pour George Cukor- Meilleur acteur pour Rex Harrison (rôle d’Henry Higgins)- Meilleure direction artistique - couleur pour Gene Allen, Cecil Beaton et George James Hopkins- Meilleurs costumes - couleur pour Cecil Beaton- Meilleure photographie - couleur pour Harry Stradling Sr.- Meilleur son pour George R. Groves- Meilleure musique de film - adaptation pour André Previn

6) LES PISTES D’ÉCOUTE

ACTE 1

Ouverture voir en vidéo (https://www.youtube.com/watch?v=xdakd3KiNuc)

À l’instar d’un opéra, l’ouverture est le premier morceau uniquement instrumental d’une pièce, il « ouvre l’œuvre ». Elle présente alors tous les thèmes mélodiques de la pièce.Vous pourrez alors entendre “On the Street Where You Live”et “I Could Have Danced All Night”.

“Why Can’t the English ?” voir en vidéo (https://www.youtube.com/watch?v=FdWoZZixI-I&list=PL504F16BFEACEE82C&index=2)

À la sortie du théâtre, Henry Higgins est surpris par une jeune femme dont le fort accent cockney déclenche chez lui un cynisme sans scrupules. En effet, Higgins se désole que la langue anglais puisse autant être dénaturée. Il se vante alors de pouvoir deviner l’origine des passants, rien qu’en les écoutants parler.

« Wouldn’t It be Loverly ?»voir en vidéo (https://www.youtube.com/watch?v=HVwAgaFlnus&list=PL504F16BFEACEE82C&index=3)

Henry Higgins lance le pari de transformer Eliza en vraie femme du monde en lui donnant des leçons de phonétique et de bonnes manières. Eliza songeuse, rêve d’une vie meilleure.

« The Rain in Spain »voir en vidéo (https://www.youtube.com/watch?v=of0DI00E_9E&index=9&list=PL504F16BFEACEE82C)

Dans le cabinet d’Higgins, après maintes tentatives, Eliza parvient enfin à réaliser les exercices « The rain in Spain stays mainly in the plain » auquel Higgins répond « George, she’s got-it ! ». Eliza va enfin pouvoir faire son entrée dans le

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grand monde, direction les courses hippiques d’Ascot !Le rythme balancé du « tempo di habanera » joué au violoncelle illustre de près l’ambiance espagnole que l’on retrouve également dans l’air « L’amour est enfant de bohème » dans l’opéra Carmen.

“I Could Have Danced All Night” (J’aurais pu danser toute la nuit !)

voir en vidéo (https://www.youtube.com/watch?v=lTa7Hm2AXEk&list=PL504F16BFEACEE82C&index=10)

Après l’émotion partagée, il est temps d’aller au lit, Eliza doit être en forme pour sa première apparition dans le « monde ». Seulement, Eliza ne veut pas dormir, elle se revoit dansant dans les bras d’Higgins «  I could have danced all night » (En moi tout danse encore). On devine qu’Eliza tombe peu à peu amoureuse de son professeur. Le son métallique du glockenspiel (ci-contre) et le registre aigu de l’orchestre mettent en valeur la dimension du rêve.

Ascot Gavottevoir en vidéo (https://www.youtube.com/watch?v=7s4HkhGGnIM&list=PL504F16BFEACEE82C&index=11)

Les courses sont sur le point de commencer tout le «  grand monde  » est là  : Duque, comtesse et princesse. Tous ces personnages sont rassemblés dans un chœur en homorythmie (toutes les voix ont le même rythme).Higgins présente Eliza qui fait sensation et en profite pour s’exercer. Freddy, jeune homme de la haute bourgeoisie succombe sous le charme de la jeune femme.

“On the Street Where You Live”voir en vidéo (https://www.youtube.com/watch?v=DYGcjGRc-yA&index=13&list=PL504F16BFEACEE82C)

Freddy se rend au domicile d’Higgins pour revoir Eliza mais celle-ci n’est pas là. Le jeune homme se déclare alors dans une mélodie parfumée de romantisme.

ACTE 2

The Embassy Waltzvoir en vidéo (https://www.youtube.com/watch?v=SSlc0l0pGuw&list=PL504F16BFEACEE82C&index=16)

Une pièce uniquement instrumentale, le Bal de l’Ambassade représente le point culminant de l’intrigue. Eliza arrive au sommet de sa gloire, elle rencontre les personnes les plus influentes du Royaume d’Angleterre et parvient à se faire une réputation, l’assemblée est charmée par son élégance et son extrême beauté. Le rythme de trois temps illustre la dynamique et le caractère de la valse.

« Just you wait » (Prends garde à toi)

voir en vidéo (https://www.youtube.com/watch?v=lNgRoO2Zl4s&list=PL504F16BFEACEE82C&index=18)

Eliza est parvenue à son objectif, mais que faire à présent ? Retourner dans la rue ? De plus Higgins semble davantage occupé à se réjouir de son pari gagnant que de se préoccuper de l’état de la jeune femme. Exacerbée, Eliza reprend la chanson « Just you wait » (Attends voir) du premier acte.

« Get me to the church on time » voir en vidéo (https://www.youtube.com/watch?v=ZJtcRupHqfU&index=22&list=PL504F16BFEACEE82C)

Retour dans les quartiers populaires, le père d’Eliza est sur le point de se marier. La fête est au rendez-vous, on remarque que le dispositif instrumental diffère des scènes en milieux bourgeois. Les sections d’instruments à cordes sont troquées pour le trombone, l’harmonica avec claquettes, tambour, une mélodie répétitive et une interprétation bancale de Doolittle à moitié soul. Tout ceci illustre le côté léger de la situation en décalage avec celle d’Eliza.

« I’ve Grown Accustomed to Her Face » voir en vidéo (https://www.youtube.com/watch?v=zDUrv4nULwU&list=PL504F16BFEACEE82C&index=25)

Après avoir déversé sa colère dans «  A hymn to him  » contre le genre féminin et contre Eliza en particulier dont il ne comprend pas la réaction, Higgins se dévoile enfin et joue les romantiques. Il avoue enfin … qu’Eliza lui manque !

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7) L’ADAPTATION D’ALAIN MARCEL (VERSION FRANÇAISE)

« Wouldn’t It be Loverly ? » - Eliza et chœur (Acte 1) (S’rait-t’i’ pas très joli ?)

ChoirIt’s rather dull in town, I think I’ll take me to Paree. The missus wants to open up the castle in Capri.Me doctor recommends a quiet summer by the sea. Mmmm-mmm. Wouldn’t it be loverly ?

ElizaAll I want is a room somewhere; Far away from the cold night air. With one enormous chair; Oh wouldn’t it be loverly ? Lots of choc’late for me to eat; Lots of coal makin’ lots of heat; Warm face, warm hands, warm feet, Oh wouldn’t it be loverly ?

Oh, so loverly sittin’ abso-bloomin’lutely still! I would never budge ‘till Spring crep over me winder sill.Someone’s head restin’ on my knee; Warm and tender as he can be,Who takes good care of me; Oh wouldn’t it be loverly ? Loverly, loverly, loverly, loverly. ChoirAll I want is a room somewhere; Far away from the cold night air. With one enormous chair;

ElizaOh wouldn’t it be loverly ?

ChoirLots of choc’late for me to eat; Lots of coal makin’ lots of heat; Warm face, warm hands, warm feet,

ElizaOh wouldn’t it be loverly ? Oh, so loverly sittin’ abso-bloomin’lutely still! I would never budge ‘till Spring crep over me winder sill.

ChœurSomeone’s head restin’ on my knee; Warm and tender as he can be,

TousWho takes good care of me...

ChœurOn s’enquiquine dans c’ bled, moi j’ vais m’ tirer pour voir Paris.J’ai la bourgeoisie qui d’mande quand c‘est qu’on s’ fait la baie d’ Capri.Moi, y’ a l’ docteur qu’ ordonne que j’ passe l’hiver à Tahiti.Mmm, mmm ! Ca s’rait-t’ti’ pas très joli ?Eliza, c’est quoi qu’ tu veux pour l’ printemps ? Biarritz ?

ElisaTout c’ qu’i’ m’ faut, c’est un coin l’hiver,Où i’ aurait jamais d’ courants d’air, Avec un pouf par terre,Oh vrai, s’rait-t’i’ pas très joli ?Plein d’ gâteaux à s’ manger très gros,Plein d’ charbon à s’ donner plein d’ chaud,Aux pieds, aux mains, au dos, Oh vrai, s’rait-t’i’ pas très joli ?

Oh voui, ça s’rait joli d’ faire abso-fichtre-lument rien !Ronfler jusqu’à c’ que l’ printempsVienne pour m’ chatouiller les reinsPis quelqu’un la tête sur mes g’noux,Une personne comme y’ a pas p’us doux,Prendrait tout l’ temps soins d’ nous,Oh vrai, s’rait-t’ti’ pas très joli ?Très joli ! Très joli !Très joli ! Très joli !

ChœurTout c’ qu’i’ m’ faut, c’est un coin l’hiver,Où i’ aurait jamais d’ courants d’air, Avec un pouf par terre,

ElisaOh vrai, s’rait-t’i’ pas très joli ?

ChœurPlein d’ gâteaux à s’ manger très gros,Plein d’ charbon à s’ donner plein d’ chaud,Aux pieds, aux mains, au dos,

ElisaOh vrai, s’rait-t’i’ pas très joli ?Oh voui, ça s’rait joli d’ faire abso-fichtre-lument rien !Ronfler jusqu’à c’ que l’ printempsVienne pour m’ chatouiller les reins

ChœurPis quelqu’un la tête sur mes g’noux,Une personne comme y’ a pas p’us doux,

TousPrendrait tout l’ temps soins d’ nous...

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« I Could Have Danced All Night » - Eliza et chœur (Acte 1)(En moi tout danse encore !)

ElizaBed ! Bed ! I couldn’t go to bed !My head’s too light to try to set it down ! Sleep! Sleep! I couldn’t sleep tonight.Not for all the jewels in the crown !I could have danced all night !I could have danced all night !And still have begged for more.I could have spread my wingsAnd done a thousand things I’ve never done before.I’ll never know What made it so exciting;Why all at once My heart took flight.I only know when he began to dance with meI could have danced, danced, danced all night !

ServantsIt’s after three now.Don’t you agree now,She ought to be in bed.

ElizaI could have danced all night !I could have danced all night !And still have begged for more.I could have spread my wingsAnd done a thousand thingsI’ve never done before.I’ll never know What made it so exciting.Why all at once my heart took flight.I only know when he began to dance with me.I could have danced, danced danced all night !

Mrs. PearceI understand, dear.It’s all been grand, dear.But now it’s time to sleep.

ElizaI could have danced all night,I could have danced all night.And still have begged for more.I could have spread my wings,And done a thousand things

I’ve never done before.I’ll never know What made it so exciting.Why all at once my heart took flight.I only know when he began to dance with meI could have danced, danced, danced All night ! (En moi tout danse encore !)

Elisa Lit ! Lit ! Je ne veux pas de lit !Mon tête est trop légère pour l’oreiller ! Dors ! Dors ! Mais rien en moi ne dort !Nul jamais ne fut plus éveillé !En moi tout danse encore !En moi tout danse encore,Faisant un bal sans fin.En moi s’élève un chant,Rempli de sons charmants, Qui font trembler mes mains.Qui me dira Pourquoi ces pas me soûlent ;Pourquoi mon cœur se bat si fort ?Ce que je sens très bien, C’est que la danse me tient ;En moi tout danse, danse, danse encore !

Servantes Il est trois heures, là...Vous entendez, là... ?Elle devrait être au lit !

Elisa En moi tout danse encore !En moi tout danse encore,Faisant un bal sans fin.En moi s’élève un chantRempli de sons charmants, Qui font trembler mes mains.Qui me dira Pourquoi ces pas me soûlent ;Pourquoi mon cœur se bat si fort ?Ce que je sens très bien, C’est que la danse me tient;En moi tout danse, danse, danse encore !

Mrs Pearce Je vous comprends, Miss...Cela fut grand, Miss...Mais il vous faut dormir.

Elisa En moi tout danse encore !En moi tout danse encore,Faisant un bal sans fin.En moi s’élève un chantRempli de sons charmants, Qui font trembler mes mains.Qui me dira Pourquoi ces pas me soûlent ;Pourquoi mon cœur se bat si fort ?Ce que je sens très bien, C’est que la danse me tient;En moi tout danse, danse, danse encore !

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«On the Street Where You Live» – Freddy (Acte 2) (J’ai trouvé mon bonheur dans ta rue)

FreddyWhen she mentioned how her aunt bit off the spoon,She completely done me in.And m heart went on a journey to the moon,When she told about her father and the gin.And I never saw a more enchanting farceThan that moment when she shouted« move your bloomin’...»

I have often walked down this street before;But the pavement always stayed beneath my feet before.All at once am I Several stories high.Knowing I’m on the street where you live.Are there lilac trees in the heart of town?Can you hear a lark in any other part of town?Does enchantment pour Out of every door?No, it’s just on the street where you live!

And oh! The towering feelingJust to know somehow you are near.The overpowering feelingThat any second you may suddenly appear!People stop and stare. They don’t bother me.For there’s no where else on earth that I would rather be.Let the time go by, I won’t care if I can be here on the street where you live.

FreddyApprenant comment sa tante fut rectifiée,J’éprouvais une joie gamine,Et mon cœur fut complètement électrifiéQuand j’appris comment son père se soigne au gin;Mais jamais elle ne m’aura mieux convaincuQu’au moment où elle se mit à crier : « Bouge un peu ton... »

Dans ces rues souvent, j’ai flâné jadis; Mes souliers semblant plus lourds que ces pavés, jadis;Aujourd’hui, je vole à vingt pas du sol;J’ai trouvé mon bonheur dans ta rue.Le lilas fleurit au milieu des murs;Un rosier suspend ses fleurs sur le plus vieux des murs;Un gentil bouvreuil agrémente le seuil;J’ai trouvé mon bonheur dans ta rue.

Tantôt, je faisais ce rêveD’être en haut, tout proche de toi;Bientôt, je sais que mon rêveTe conduira devant la porte, auprès de moi.Que les gens se moquent, m’indiffère vraiment.Je m’attache à ce portail comme à du fer l’aimant.Qu’importe le temps,Moi, j’ai tout mon temps.J’ai trouvé mon bonheur dans ta rue.

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EN SAVOIR PLUS... SUR LE CONTEXTE

1) QUE S’EST-IL PASSÉ EN 1956 ?7 janvier : mise en route de la pile atomique de Marcoule, première centrale nucléaire française.

16 janvier : indépendance de l’Égypte.

30 janvier : Attentat à la bombe au domicile de Martin Luther King.

2 mars : Indépendance du Maroc.C’est la fin du traité du Bardo qui en 1881 avait établi le protectorat français dans le pays. Le sultan Sidi Mohammed ben Youssef prend le titre de Roi Mohammed V.

20 mars : Indépendance de la Tunisie.

19 avril : Le mariage de Grace Kelly et du prince Rainier. L’actrice américaine Grace Kelly épouse le prince Rainier Grimaldi III de Monaco. La cérémonie est retransmise en Eurovision : 30 millions de téléspectateurs suivent en direct ce mariage à grand spectacle. La grande actrice hitchcockienne se retirera du cinéma et aura 3 enfants. Elle mourra en 1982, à l’âge de 52 ans, dans un tragique accident de voiture sur la côte d’Azur.

16 août : Succès pour l’album Ella and Louis « The Fisrt lady of song » coopère avec « Satchmo » dans un album à leur nom qui devient un immense succès. Ella Fitzgerald et Louis Armstrong sont en effet en pleine gloire. Le succès est tel que Verve, l’éditeur, leur demandera d’enregistrer un deuxième opus selon le même principe. Ce dernier, paru un plus tard, prendra le nom de « Ella and Louis again ».

16 août : Décès de Bela Lugosi, (1882-1956) acteur américain d’origine hongroise dont le rôle le plus connu fut celui de Dracula. (photo ci-contre)

6 octobre 1956 : Albert Sabin de l’université de Cincinnati (État de l’Ohio) a annoncé la mise au point d’un vaccin oral contre la poliomyélite. L’OMS recommande l’emploi de ce vaccin qui, contrairement au vaccin mis au point par Jonas Salk en 1954, est préparé à partir d’un virus vivant atténué.

22 novembre : Ouverture des jeux olympiques de Melbourne (photo ci-contre)Le Duc d’Edimbourg ouvre officiellement les 16e Jeux Olympiques de Melbourne. Ce sont les premiers jeux jamais réalisés dans l’hémisphère sud. 67 nations seront représentées jusqu’au 8 décembre. Le premier sport mis à l’honneur sera la basket-ball avec deux matchs, l’un opposant la Chine à la Corée et l’autre l’URSS au Canada.

27 novembre : Sortie du film Et Dieu… créa la femme de Roger Vadim avec Brigitte Bardot, Curd Jurgens, Jean-Louis Trintignant. (photo ci-contre)

1er décembre : Création à Broadway de Candide, comédie musicale de Leonard Bernstein.

21 décembre : À Montgomery, en Alabama, Blancs et Noirs prennent le bus ensemble pour la 1ère fois. Sortie du film Les soucoupes volantes attaquent par Fred F. Sears.

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LA MISE EN SCÈNEPAUL-ÉMILE FOURNY

Paul-Émile Fourny est né à Liège en 1961. Après l’obtention d’un Premier prix des Arts de la parole délivré en 1981 par le Conservatoire Royal de Wallonie de Liège, il est successivement professeur, comédien, metteur en scène et responsable de l’animation du Centre culturel d’Oupeye en Belgique. En 1985, il rejoint l’équipe de Gérard Mortier au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles. Poursuivant sa carrière en France depuis 1989, il travaille pour l’Opéra Grand Avignon et les Chorégies d’Orange. Il est Directeur général et artistique de l’Opéra de Nice d’octobre 2001 à septembre 2009.

Homme de théâtre, il développe sa carrière de metteur en scène parallèlement à la gestion des structures qui lui sont confiées. Il a réalisé les mises en scène des ouvrages lyriques tels que La Vida Breve (Manuel de Falla) à Nice en 1997 et 2004, Oedipus Rex (Stravinsky) à Nice en 1999, Rigoletto (Verdi) à Nice en 1999, aux Chorégies d’Orange en 2001, à Thessalonique en 2002 et à l’Opéra Royal de Wallonie en 2003 ; Die Entführung aus dem Serail (Mozart) à Nice en 2000 et au New Israeli Opera de Tel Aviv en 2002 ; Ariane et Barbe-Bleue (Dukas) au Statni Opera de Prague en 2001, en 2005 au New York City Opera et à Nice en 2006 ; Don Giovanni (Mozart) à Nice en 2002, Andrea Chénier (Giordano) au Festival de Musique de Santander (Espagne) en 2002, à Modena et Rovigo en 2007, Lucia di Lammermoor (Donizetti) au Festival d’Antibes en 2002, à Nice en 2003, à la Fondacio Teatro Principal de Palma de Mallorca en 2004 et pour les Chorégies d’Orange en 2006 ; Carmen (Bizet) au Palais Nikaïa de Nice en 2003, Roméo et Juliette (Gounod) au Macao International Music Festival (Chine) en 2004 et au French May de Hong-Kong en 2007, Faust (Gounod) en 2003 à l’Opéra Grand Avignon et à Saint-Etienne en 2004, à Nice en 2005, à Liège en 2006, au Teatro Cerventès de Malaga en 2006, au Teatro Argentino de La Plata en 2010, et à l’Opéra de Chambre de Menton en 2004 ; La Traviata (Verdi) au Festival d’Antibes en 2003, Aida (Verdi) à Nice en 2005 et à Toulon en 2006, Turandot (Puccini) au Palais Nikaïa de Nice en 2005, Werther (Massenet) à Nice en 2006 et à la Fondation Pergolese Spontini en 2007, A Midsummer Night Dream (Britten) au Teatro Colon de Buenos Aires en 2006 et à Nice en 2008, enfin La Traviata pour les Festivals de Musique au Cœur d’Antibes et de Lacoste en 2006. Il met également en scène Le Pays du Sourire (Lehar) à Nice en 2006, et Avignon en 2007, Sans Famille (Jean-Claude Petit) en création mondiale à Nice en 2007, et Mireille (Gounod) à Toulon. En 2008, il a mis en scène Tosca (Puccini) à Nice, à Modena, Piacenza et Ferrara et Il Trittico (Puccini) au Festival International de Musique de Macau dans le cadre de l’année Puccini à travers le monde.

En 2009, il réalise notamment la mise en scène des Contes d’Hoffmann à l’Opéra de Nice et à l’Opéra National de Singapour puis Aida au Palais Nikaïa à Nice, Manon Lescaut (Puccini) au Festival de Torre Del Lago et Faust au New Israeli Opera de Tel Aviv. L’été 2011, le Festival de Savonlinna l’accueille pour l’ouverture, avec Don Giovanni et les Chorégies d’Orange pour Rigoletto. En 2012, Paul-Émile Fourny a réalisé une nouvelle production de Werther pour le Teatro Argentino de La Plata et une nouvelle production de Carmen à l’occasion du 50e anniversaire de l’Opéra National de Séoul.Sa nouvelle production de My Fair Lady a connu un vif succès auprès du public pour les dernières fêtes de fin d’année 2012-2013 à Metz, ainsi que son Roméo et Juliette (Gounod) à l’occasion de la nouvelle coproduction entre les Opéras de Tours, Avignon, Massy, Metz et Reims.

Il a mis en scène Il Trittico en coproduction avec le Théâtre National Slovène de Maribor ; en novembre dernier, Lakmé à Metz, et tout récemment une nouvelle co-production de Un Ballo in Maschera à l’Opéra de Bienne (Suisse).Parmi ses projets, notons pour la saison 2014-2015, la création théâtrale de Charly, d’après le roman de Jean Teulé (adaptation de Sébastien Langlet), et une nouvelle production de La Vida Breve (Manuel de Falla), en juin prochain à Metz.Depuis avril 2011, Paul-Émile Fourny est Directeur Artistique de l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole.Il a reçu, en 2007 les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur.L’Opéra Grand Avignon l’a accueilli de nombreuses fois, notamment en 2010 pour Aida, en 2012, pour Faust et en 2013 pour Roméo et Juliette.

LA PRODUCTION

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NOTE DE MISE EN SCÈNE PAR PAUL-ÉMILE FOURNY

«Réalisé à l’américaine avec ses numéros de danse et de claquettes, cet ouvrage est monté de façon « grand spectacle » dans la tradition des années 50. En effet, My Fair Lady a été adapté au cinéma avec grand succès. En tant que film référence dans le domaine de la comédie musicale, il a très certainement influencé les mises en scène de cet ouvrage. Il n’en demeure pas moins qu’il est ici avant tout question de spectacle vivant, avec les moyens humains et techniques que cela représente. Chaque représentation est unique et suscitera, nous l’espérons, l’émotion.

My Fair Lady présentée ici dans sa version en français, fait appel aux sentiments et l’on sent bien que, derrière ses leçons, le professeur Higgins masque des émotions plus profondes. C’est pourquoi, la mise en scène tout au long de l’ouvrage a été pensée de manière à laisser libre cours à l’imagination du public quant à la relation existante entre le personnage d’Eliza et son professeur… L’objectif, à notre époque, n’est plus de donner une image misogyne de cette relation. La scène finale laissera donc à voir d’autres possibilités…»

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EN SAVOIR PLUS... SUR LA VOIX

Selon que l’on soit un homme, une femme ou un enfant, le chant lyrique connaît une classification spécifique par tessiture. À savoir la partie de l’étendue vocale ou de son échelle sonore qui convient le mieux au chanteur, et avec laquelle il évolue avec le plus d’aisance.

Les tessitures sont associées à des caractères : en général, les méchants ou les représentants du destin (mains vengeresses) comme Méphistophélès dans Faust, Le Commandeur dans Don Giovanni ou Zarastro dans La Flûte Enchantée sont basses.

Le héros est ténor ou baryton. Le baryton est plus un double vocal du héros, l’ami, un protagoniste, un intrigant.

Les héroïnes, âmes pures bafouées, victimes du destin, sont sopranos comme Gilda dans Rigoletto ou concernent les rôles travestis : Chérubin dans Les Noces de Figaro, Roméo dans Les Capulets et les Montaigus ou Octavian dans Le Chevalier à la Rose. Il existe des sopranos lyriques, légers, coloratures selon la maturité vocale du personnage. On associe également à des compositeurs des caractères vocaux (soprano wagnérienne, verdienne). Ils ont composé spécifiquement pour valoriser ces tessitures.

Les matrones, servantes, nourrices, confidentes, pendant négatif ou positif de l’héroïne sont souvent des mezzosopranos mais elles peuvent endosser le rôle principal, comme Carmen de Bizet ou Marguerite du Faust de Gounod. Une voix plus rare, la contralto ou alto est la voix la plus grave qui possède une sonorité chaude et enveloppante, par exemple : Jezibaba, la sorcière de Rusalka. Enfin, les enfants sont assimilés à des sopranes, ils interviennent fréquemment en chorale, comme dans le Chœur des Gamins de Carmen.

LES CHANTEURS LYRIQUES [ CANTOR / CANTATRICE ]

Et quand tout ce beau monde se met à chanter ensemble duos d’amour, trio, quatuor, quintette (Rossini est le spécialiste des disputes et autres règlements de compte familiaux), c’est l’occasion d’entendre les complémentarités entre tessitures masculines et féminines.

Il n’est pas exagéré de comparer la vie professionnelle d’un chanteur d’opéra à celle d’un sportif de haut niveau.Acquérir une voix lyrique, c’est-à-dire une voix cultivée, prend plusieurs années. Il faut commencer jeune, après la mue pour les garçons et vers 17 ou 18 ans pour les filles. La voix lyrique se distingue par la tessiture et la puissance. Le corps est l’instrument de la voix car il fait office de résonateur.Le secret de la voix lyrique réside dans le souffle. Il faut apprendre à stocker méthodiquement l’air, puis chanter sans que l’on sente l’air sur la voix. Cela nécessite d’ouvrir la cage thoracique comme si l’on gonflait un ballon, c’est une respiration basse, par le ventre, maintenue grâce au diaphragme. Cette base permet ensuite de monter dans les aigus et de descendre dans les graves, sans que la voix ne soit ni nasale ni gutturale.Les vocalises, basées sur la prononciation de voyelles, consonnes, onomatopées servent à chauffer la voix en douceur et à la placer justement. Vous pouvez être surpris de voir l’expression du visage des chanteurs lorsqu’ils sont plongés dans l’interprétation d’une œuvre. Les mimiques, la gestuelle des chanteurs que l’on peut trouver caricaturales, sont souvent des aides techniques. Il faut dégager le voile du palais comme un bâillement, écarquiller les yeux d’étonnement.

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EN SAVOIR PLUS... SUR LA VOIX LES INSTRUMENTS DE L’ORCHESTRE

LES INSTRUMENTS À VENT : LES BOIS

LA FLÛTE TRAVERSIÈREDans la première moitié du XIXe siècle, Théobald Bœhm développe et améliore considérablementla flûte qui est un instrument très ancien. Elle n’a pas évolué depuis. Il positionna tous les trous nécessaires à leur emplacement idéal pour jouer dans toutes les tonalités. Il ne tient pas compte de la «jouabilité» : il y a bien plus de trous que le joueur ne possède de doigts. Ils sont, de plus, placés parfois hors de portée. Ensuite, il mit au point le mécanisme qui permet de boucher et déboucher les trous.

LE HAUTBOISLe hautbois d’orchestre actuel est d’origine française. Il tient sa facture moderne d’un perfectionnement du début du XXe siècle. Employé davantage dans l’orchestre à l’époque romantique, il revient actuellement comme instrument soliste. Le hautboïste donne le « LA » à l’orchestre lorsqu’il s’accorde.

LA CLARINETTESon nom vient du latin « clarus » qui signifie clair. Elle a été inventée en Allemagne à la fin du XVIIe

siècle à partir d’un instrument préexistant : le chalumeau dont-on a augmenté l’étendue. Elle est modifiée au XIXe siècle pour atteindre le perfectionnement que nous lui connaissons aujourd’hui. Il en existe une multitude de types, plus ou moins graves. Il s’agit de l’instrument à vent possédant la plus grande étendue : 45 notes.

LE BASSONLe basson est de la famille du hautbois. La sonorité du basson est mordante dans le grave et étouffée dans l’aigu. Le dulcian est l’ancêtre du basson qui permet un jeu plus aisé. Au XIXe siècle le basson allemand se différencie du basson français, si bien qu’il faut un grand travail pour passer de l’un à l’autre. Le basson allemand est le plus joué.

LE SAXOPHONELe saxophone est de la famille des bois mais n’a jamais été fabriqué en bois.Le saxophone a été inventé par le belge Adolphe Sax en 1846. Il souhaitait créer un nouvel instrument pour l’orchestre et en fit la publicité auprès des compositeurs de son époque comme Berlioz. Mais c’est plus la musique militaire et le jazz qui le rendirent célèbre.

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LES INSTRUMENTS À VENT : LES CUIVRESLE CORAux XVIe et XVIIe siècles, le cor, ou trompe de chasse, est limité comme le clairon qui peuple nosfanfares. Il a été plusieurs fois amélioré, en y ajoutant des pistons, pour pouvoir figurer dans l’orchestre. Il devient « cor d’harmonie » avant de devenir « cor chromatique » et enfin « double cor» en acquérant de nouvelles sonorités au milieu du XIXe siècle.

LA TROMPETTELa trompette est un très ancien instrument de musique. Fabriquée en os, en bois, en cornes ouutilisant des coquillages, elle servait à communiquer, donner l’alarme ou effrayer des ennemis, desanimaux dangereux. Dans son évolution, elle garde un côté guerrier et militaire. Les cérémoniesromaines sont ponctuées de sonneries à la trompette. Les casernes aujourd’hui sont encore rythmées par le clairon. Les chasseurs sonnent le cor lors des battues. La trompette reste longtemps un instrument limité avant l’invention du piston qui lui donne son allure actuelle.

LE TROMBONEL’origine du trombone est très ancienne. Il descend de la saqueboute utilisée au Moyen-Âge. Son succès connaît des hauts et des bas. Il disparaît et revient plusieurs fois au goût du jour. C’est au XVIIIe siècle qu’il revient définitivement. Sa coulisse est apparue au IXe siècle, cette originalité donne des possibilités uniques qui attireront de nombreux compositeurs.

LE TUBALe tuba a une histoire complexe. « Tuba » signifie « trompette » en latin et n’a pas toujours désignél’instrument que nous connaissons aujourd’hui. C’est au XIXe siècle qu’Adolphe Sax et l’inventiondes pistons lui donnent la forme que nous pouvons voir dans les orchestres symphoniques.

LES INSTRUMENTS À CORDES : LES CORDES FROTTÉES

LE VIOLONIl se situe au terme de l’évolution des cordes à archet. Ses ancêtres datent du IXe siècle au moinsauxquels furent ajoutées petit à petit des caisses de résonance. Au XVIIIe siècle il remplace les violesde gambe dans la musique de chambre comme dans les orchestres symphoniques. Pour tous lesluthiers, le modèle de référence est celui du célèbre Antonio Stradivari (1644-1737).

L’ALTOIl est plus grand que le violon sans que sa taille soit clairement définie : elle peut varier de 10 centimètres. En fait, la forme de l’alto n’est pas la forme idéale qu’il devrait avoir. Pour sa tonalité, ildevrait être plus gros, plus grand. Mais il doit garder une taille jouable ; peu épais pour pouvoir seloger sur l’épaule de l’altiste, ne pas avoir un manche trop grand... Bref, l’alto est un compromis.Seul son timbre est clairement reconnaissable, très chaud dans les graves. Il a longtemps été leparent pauvre des orchestres. Quelques œuvres pour alto ont été écrites par des compositeursromantiques tel Carl Ditters von Dittersdorf.

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LES INSTRUMENTS À CORDES : LES CORDES PINCÉES

LA HARPELa harpe fait partie des instruments les plus vieux qui existent : sa première forme remonte à l’époque égyptienne (vers 2000-3000 av. J.C.). Elle a été très prisée au Moyen-Âge. C’est en 1697 qu’un allemand invente un mécanisme à pédales qui lui redonne du succès.

LE CLAVECINLe clavecin peut être muni de un, deux ou trois claviers. Il apparaît au début du XVIe siècle, dérivé du psaltérion. Tout d’abord simple remplaçant du luth comme instrument d’accompagnement du chant, il prend une importance croissante jusqu’au XVIIIe siècle. Puis il est abandonné pour le pianoforte avant de réapparaître au XXe siècle avec la grande claveciniste Wanda Landowska.

LE PIANO (CORDES FRAPPÉES)Le piano que nous connaissons aujourd’hui est le fruit d’une très longue évolution. L’antique tympanon fût le premier des instruments à cordes frappées. Mais c’est le clavicorde qui est le précurseur de notre piano. Toutefois, entre le clavicorde et le piano, tous deux à cordes frappées, deux siècles s’écoulent où le clavecin, à cordes pincées, fait son apparition. Il faut attendre la seconde moitié du XVIIIe siècle pour que la technique des cordes frappées satisfasse enfin les compositeurs.

LES PERCUSSIONS

La famille des percussions se répartie en deux catégories : les membranophones et les idiophones. Les membranophones sont construits autour d’une membrane ou de cordes qui vibrent au-dessus d’une caisse de résonance lorsqu’on les frappe. Le son est amplifié par cette caisse. On peut citer les tambours (membrane), les cymbalums (cordes). Les idiophones sont les instruments dont le corps est lui-même l’élément sonore. Citons les castagnettes, les carillons ou le triangle.

LE VIOLONCELLELes premiers violoncelles apparaissent au milieu du XVIe siècle. Ils viennent concurrencer fortementl’instrument roi de l’époque : la viole. Le rejet a été très fort en France et il devient populaire par l’Allemagne où J.S. Bach lui consacre ses très célèbres Suites pour violoncelle seul. Longtemps contenu à des rôles d’accompagnement, c’est avec les orchestres symphoniques modernes qu’il s’installe définitivement.

LA CONTREBASSELa contrebasse est le plus grand (entre 1,60m et 2m) et le plus grave des instruments à cordes frottées. Elle est apparue plus tardivement que les violons, altos et violoncelles. Les partitions d’orchestre pour contrebasse se contentent souvent de doubler les violoncelles à l’octave inférieure. Mais la richesse de son jeu a incité les compositeurs à lui consacrer plus de place. Les jazzmen l’affectionnent particulièrement et ont inventé de nombreux modes de jeux avec ou sans archet, voire même avec l’archet à l’envers, côté bois.

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LES INGRÉDIENTS DE L’OPÉRA

L’AIR OU L’ARIA

Passage d'un opéra, généralement détachable dans lequel un personnage seul chante avec accompagnement d'orchestre. Les quatre structures les plus répandues de l'air sont :

- L'ARIA DA CAPOSous la forme d'une première partie (A), puis d'une deuxième (B), puis à nouveau de A "orné" c'est-à-dire décoré de notes virtuoses ajoutées par le chanteur selon son bon vouloir et ses capacités.

- L'AIR EN RONDOSous la forme A B A C A, la partie A jouant pour ainsi dire le rôle de refrain, avec des "couplets" différents.

- L'AIR EN DEUX PARTIESAB qui correspond généralement à un Lent-Vif.

- L'AIR CONTINUIl se construit sans articulation marquée et qui s'enchaîne avec la suite de la partition.

LE RÉCITATIF

Passage d'une partition où le rapport texte musique est inversé en faveur du texte. Le récitatif permet à l'action d'avancer. Le chanteur adopte un débit proche du langage parlé. Ce "réciter en parlant" recitar cantando, est d'ailleurs à l'origine de l'opéra.

L’OUVERTURE OU SINFONIA OU PRÉLUDE

Page de musique purement orchestrale jouée au début, rideau fermé. Plusieurs types d'ouverture existent : celle qui n'a aucun rapport avec la suite de l'histoire, celle qui est une sorte de "pot pourri" des thèmes musicaux les plus importants de l'opéra, celle dite "wagnérienne" en référence au compositeur qui introduisait une pincée de thèmes à développer plus tard dans le drame.

L’ENSEMBLE

Passage d'un opéra où deux personnes au moins joignent leurs voix. Les duos, les trios, les quatuors et autres quintettes sont donc des ensembles.

LA MUSIQUE DE SCÈNE

Présence d'un petit groupe instrumental sur la scène ou en coulisses, ce qui crée un effet de distance entre la musique "pure" qui jaillit de la fosse d'orchestre et d'une musique "fictive" qui fait partie intégrante de l'histoire.

LE CONTINUO

Accompagnement en partie improvisé du récitatif, confié simultanément ou successivement à des instruments aussi divers que le clavecin, l'orgue, la harpe, le luth…

LE THÈME

En musique, phrase musicale répétée au moins une fois. Le terme est utilisé dès qu'une phrase musicale apparaît plusieurs fois dans une même œuvre. Le thème peut être associé à un personnage, un objet, un sentiment ou une idée. Wagner inventera le leitmotiv, "motif conducteur".

LE LIVRET

Ce sont les paroles de l'opéra. Le mot vient de l'italien "libretto"; "petit livre" désignant le texte des opéras. L'adéquation entre un livret et une musique tient a tant à la bonne collaboration entre le librettiste et le compositeur qu'au choix du sujet abordé

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ACTION CULTURELLE

RENCONTRE AVEC PAUL-ÉMILE FOURNY, MY FAIR LADYLe metteur en scène Paul-Émile Fourny viendra présenter l’œuvre, ainsi que les subtilités de sa mise en scène.

Mardi 12 janvier - 19h à l’auditoriumRenseignements et inscriptions au 01 69 53 62 26

L’OPÉRA ACCESSIBLEL’Opéra de Massy est équipé d’un matériel d’amplification (casques et boucles magnétiques) à destination des publics sourds et malentendants.Disponible sur tous les spectacles de la saison sur simple demande.Renseignements au 01 69 53 62 26.

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