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BAL MUSÉE DES BEAUX -ARTS DE LIÈGE DOSSIER PÉDAGOGIQUE

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BAL Musée des BeAux -Arts de Liège

Dossier péDagogique

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Ce dossier pédagogique a été réalisé sur la proposition de l’Échevin de la Culture, Monsieur Jean Pierre Hupkens.

Nos remerciements vont à Jean-Marc Gay, Directeur des musées de la Ville de Liège ; à Régine Rémon, Première Conservatrice du BAL ; Edith Schurgers, Animatrice pédagogique, Isabelle Zumkir.

Direction de publication : Jean-Patrick Duchesne

Textes : Art&fact asbl

Crédits photographiques : Marc Verpoorten

Mise en page : Caroline Kleinermann

Impression : Ville de Liège

Éditeur responsable : Jean Pierre Hupkens, Échevin de la Culture de la Ville de Liège

Photos de couverture : façade du Musée des Beaux-Arts de Liège © Ville de Liège

Logos Ville de Liège, BAL, Fédération Wallonie-Bruxelles, Art&fact

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tABLe des MAtieresIntroduction

Historique des collections des musées de Liège

Historique des collections du Musée des Beaux-Arts et du Musée de l’Art wallonHistorique des collections d’Art ancienHistorique des collections du Cabinet des Estampes et des DessinsHistorique des collections du Musée d’Art moderne et d’Art contemporain

Vie du musée

Définition et rôles d’un musée

Les réserves

L’inventaire

La conservation-restauration• Christian KÖHLER, Sémiramis, 1852 L’artiste L’œuvre La restauration Le Fonds David-Constant• Anna Eva BERGMAN, Composition sur fond bleu L’artiste L’œuvre La restauration

Les donations et legs • Don, donation, legs : quelles différences ?• Donation Jaumain-Jobart : historique, intérêt• Donation Graindorge : historique, intérêt

Nouvelles acquisitions• CLOSSON, Voilier dans une crique L’artiste L’œuvre L’acquisition Le Fonds Courtin-Bouché• Johan MUYLE, Le second martyre de la Piéta L’artiste L’œuvre L’acquisition

Œuvres classées « Trésors »• EVENEPOEL, Promenade du dimanche au Bois de Boulogne• Vente de Lucerne

Thèmes

Le travail• La représentation du travail de l’Antiquité aux XVIIe et XVIIIe siècles• La représentation du travail aux XIXe et XXe siècles

Portraits et autoportraits• Le portrait• L’autoportrait

Bambochades, scènes de genre• Peinture de genre• bambochades

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Natures mortes (La vie silencieuse des natures mortes)

La surréalité• le surréalisme• Influence du surréalisme sur le XXe siècle

Peinture animalière (Êtres vivants, être vivant)

Glossaire

Bibliographie sélective

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introduction

L’exposition « Prélude au BAL », comme son titre l’indique, annonce l’ouverture prochaine du BAL, Musée des Beaux-Arts de Liège. Ce musée rassemblera les collections du Musée de l’Art wallon (MAW), du Musée d’Art moderne et d’Art contemporain (MAMAC), du Fonds d’Art ancien et du Cabinet des Estampes et des Dessins (CED). Des propositions de restructuration des musées fondées sur le regroupement d’institutions, apparaissent dès le début des années 1990. Au début des années 2000, le site du Val Benoît est proposé comme lieu d’implantation d’un pôle Beaux-Arts mais le projet sera abandonné.

Entrée de l’exposition « Pour ouvrir le BAL », BAL, Liège © Ville de Liège

Historique des coLLections des Musées de Liège

Historique des collections du Musée des Beaux-Arts et du musée de l’Art Wallon

L’idée de fonder un musée de peinture à Liège germe déjà au XVIe siècle dans le chef du prince-évêque Erard de la Marck*. Il envoie en Italie Lambert Lombard*, artiste de renom travaillant à son service, dans le but de ramener des peintures, sculptures et antiquités. À la mort inattendue du prince-évêque, ses héritiers décident de revendre cette ébauche de collection sur place. Les œuvres collectées passent alors aux mains des grands-ducs de Toscane. Par la suite, le prince-évêque François-Charles de Velbrück* fonde l’Académie de peinture, de sculpture et de gravure (1774), qui reçoit les premiers dons d’œuvres d’artistes liégeois, et la Société libre de l’Emulation (1779) qui organise les premières expositions d’art à Liège. Après la Révolution liégeoise (1789), l’administration du département de l’Ourthe souhaite créer un musée à partir des œuvres d’art enlevées des couvents, des églises et des habitations des émigrés mais le projet reste sans suite.

C’est à la charnière des XVIIIe et XIXe siècles que se forme le noyau des collections du futur Musée des Beaux-Arts grâce aux dons du chanoine Henri Hamal*, de l’empereur Napoléon (son portrait par Ingres*) et surtout au legs en 1816 et 1819 d’un collectionneur, le magistrat Louis-Pierre Saint-Martin. Un musée accueille en 1816, sous le régime hollandais.

Après l’indépendance belge, la ville de Liège se préoccupe de la fondation d’un Musée communal des Beaux-Arts. Les collections seront d’abord accueillies à l’Hôtel de ville, ensuite à l’ancienne église Saint-André (de 1836 à 1860), devenue propriété de la Ville; elles passent ensuite à la halle des drapiers, rue Féronstrée, où elles séjourneront de 1860 à 1903. C’est à cette date qu’elles aboutissent dans les bâtiments de l’Académie, rue des Anglais. Les collections ne font que s’accroître : 395 œuvres à la veille de la Première Guerre mondiale.

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Léon Mignon, M. Peltier, jardinier en chef des Serres royales de Laeken, terre cuite, 1886, exposition « Pour ouvrir le BAL », BAL, Liège © Ville de Liège.

D’autre part, dans la première moitié du XXe siècle, certaines manifestations (l’exposition universelle de Liège en 1905, l’exposition de Charleroi en 1911…) et certaines personnalités (Jules Destrée*, Auguste Donnay*…) tentaient de prouver l’existence d’un art wallon séculaire. L’Association des Amis de l’Art wallon est fondée en 1924 par Jules Destrée et la chaire d’histoire de l’Art wallon est créée à l’Université de Liège en 1927. Ce sentiment de particularisme de l’art en Wallonie se concrétise en 1949 quand le Conseil communal de Liège marque son accord pour la création d’un Musée de l’Art wallon et son installation dans le Palais des Beaux-Arts du parc de la Boverie, vestige de l’exposition universelle de Liège en 1905. En mai 1952, les collections du musée des Beaux-Arts sont séparées et le Musée de l’Art wallon est inauguré tandis que le reste des collections belges et les collections françaises restent à l’Académie. Le catalogue publié en 1954 compte 590 peintures, du XVIe au XXe siècle. Une dizaine d’années plus tard, leur nombre a presque triplé.

Les bâtiments de la rue de l’Académie étant voués à la démolition, un nouveau complexe muséal est construit entre le quai de la Batte et la rue Feronstrée, le futur Ilot Saint-Georges. En 1978, on y installe le Musée de l’Art wallon, musée inaugurée en 1981, alors que la salle d’exposition temporaire appelée Salle Saint-Georges est opérationnelle dès 1977. Ce musée s’enrichira considérablement au fil du temps. À la fin des années 1980, le musée abrite 2382 tableaux et 613 sculptures. Les legs et donations qui ont le plus largement contribué à développer ces collections sont le legs Edgard Frankignoul, la donation Désiré Jaumain–Ada Jobart (cf p. 17), la donation Brabant-Veckmans et surtout le legs Paul Dony. Des artistes ainsi que des associations offrent aussi régulièrement une ou plusieurs pièces de leur production.

En 1979, les collections de la rue de l’Académie s’installent à leur tour au Musée de la Boverie, devenu en 1993 le MAMAC, Musée d’Art moderne et d’Art contemporain.

Historique des collections d’Art ancien

Suite au transfert du Musée des Beaux-Arts dans le Palais du parc de la Boverie, les productions artistiques antérieures à 1850, si elles ne sont pas wallonnes, ne sont plus exposées. Le nouveau complexe muséal du BAL permet enfin aux artistes anciens flamands, hollandais, allemands, français et italiens de réintégrer les cimaises liégeoises. C’est le cas d’artistes comme Roelandt Savery (1576 - 1639), Jan Van Huysum (1682-1749). Les collections d’Art ancien sont composées de donations et legs, dont les plus significatifs sont ceux de Charles-Joseph Horion (œuvres des XVIe et XVIIe siècles flamand, hollandais et allemand), de la famille Berleur (illustrant surtout le XVIIe siècle), de Maxime de Soer de Solières ou encore de Paul Dony.

Exposition « Pour ouvrir le Bal », BAL, Liège © Ville de Liège

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Legs Paul Dony Né à Flémalle en 1903, Paul Dony fait des études d’ingénieur des Mines à l’Université de Liège. Il dirige ensuite une importante entreprise familiale, les Carrières et fours à chaux de Flémalle. À son décès en 1983, il lègue à la Ville de Liège sa collection de 279 œuvres. Ses collections de tapis et de porcelaines, sa maison et autres immeubles sont vendus au profit du CPAS de Flémalle, autre témoignage de la générosité du personnage et de son esprit social. Une exposition de sa collection avait déjà eu lieu au Musée des Beaux-Arts en 1977.Le legs Paul Dony est constitué de tableaux qui s’échelonnent du XVe au XXe siècle mais la majeure partie de la collection relève cependant de l’Art ancien ainsi que du XIXe siècle. D’abord attiré par la peinture des XVIe et XVIIe siècles, il oriente ses acquisitions vers les peintres animaliers (Roelant Savery, Frans Snyders, Jan Fyt), puis vers le paysage (Joachim Patenier, Henri Blès). Ses recherches le mènent ensuite vers les grands peintres belges du XIXe siècle (François-Joseph Navez, Louis Gallait, Henri de Braeckeleer, Joseph et Alfred Stevens, Eugène Verboeckhoven, Constantin Meunier, Hippolyte Boulenger…), sans négliger pour autant ses contemporains wallons et flamands.

Historique des collections du Cabinet des Estampes et des Dessins

Le Cabinet des Estampes* et des Dessins de la Ville de Liège (CED), créé en 1952, rassemble les collections conservées à la Bibliothèque de l’Académie, au Musée des Beaux-Arts, au Musée d’Ansembourg et à la Bibliothèque centrale de la Ville. Il est alors installé dans l’ancien Palais des Beaux-Arts du parc de la Boverie, comme le musée de l’Art wallon.

Ce fonds très riche s’étoffe au fil du temps par des achats de la Ville de Liège, mais aussi grâce à de nombreux legs et dons d’artistes. C’est ainsi que dès la fin du XVIIIe siècle, la Ville de Liège reçoit des donations privées de grande importance à commencer par celle du chanoine et musicien Henri Hamal en 1799. La plupart des œuvres antérieures au XIXe siècle proviennent de sa collection. En 1871, Ulysse Capitaine* lègue quant à lui un ensemble de 2000 pièces dont des vues et plans anciens de Liège. Les gravures sont principalement issues de l’école liégeoise.

Outre les dons de collectionneurs, les legs et dons d’artistes (ou de leurs héritiers), constituent une part importante des collections du CED. C’est de cette manière que des fonds d’atelier, des matrices, des estampes ou des dessins y entrent. C’est le cas d’un ensemble de 604 dessins de Gilles-François Closson (Liège, 1796-1852) donné par la veuve de l’artiste (cf. p. 20).

Parmi les œuvres maîtresses du CED, citons aussi les albums d’Arenberg et de Clérembault, ensemble de dessins de Lambert Lombard et de son atelier datant du XVIe siècle. L’Album d’Arenberg, recueil de 736 dessins, est acquis en 1959 tandis que l’album de Clérembault, rassemblant 63 dessins, est acquis en 2000 par la Fondation Roi Baudouin et mis en dépôt au CED. Depuis 2010, ce fonds est classé « trésor » par la Fédération Wallonie-Bruxelles. C’est également le cas du fonds Closson et du dessin au fusain de Vincent Van Gogh, Femme au bonnet, datant de 1883.

Aujourd’hui, les collections d’œuvres sur papier au CED atteignent 40 000 pièces, couvrent une période allant du XVIe siècle à nos jours et illustrent l’œuvre d’artistes liégeois pour la plupart, mais aussi d’artistes allemands, flamands, français, hollandais et italiens.

Historique des collections du Musée d’Art moderne et d’Art contemporain

Dès le milieu du XIXe siècle, les achats d’œuvres contemporaines s’effectuent régulièrement à l’occasion des différents salons organisés par l’Association liégeoise pour l’Encouragement des Beaux-Arts, remplacée en 1921 par la Société royale des Beaux-Arts. À la charnière des XIXe et XXe siècles, le musée des Beaux-Arts reçoit deux dons importants de deux Liégeois vivant à Paris. En 1887, Léopold Donnay lègue 33 œuvres parmi lesquelles neuf tableaux d’Eugène Boudin et en 1900, Eugène Dumont fait don de 39 tableaux dont un Monet, un Raffaëlli et des Corot.

À cette époque, le musée liégeois est peu audacieux et peu ouvert aux nouveaux courants artistiques. Malgré la reconnaissance des peintres modernes à l’Exposition universelle de Liège en 1905, la démarche reste frileuse quand il s’agit d’enrichir les collections de la Ville. La Nature morte de James Ensor, datée de 1882 mais achetée en 1905, reste peu significative de l’œuvre du maître. En ce qui concerne le Faune mordu de Jef Lambeaux, il est jugé scandaleux par certains et retiré

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de l’exposition.À la fin des années 1930, des acquisitions importantes sont effectuées. Tout d’abord en 1938 quand sont acquis des tableaux d’Othon Friesz, d’Albert Marquet, de Maurice Utrillo, de Suzanne Valadon et de Maurice de Vlaminck.

Mais 1939 est sans conteste une date phare. En effet, le 30 juin de cette année-là, la Ville de Liège acquiert neuf chefs-d’œuvre à la vente d’ « art dégénéré » organisée par les nazis à Lucerne (cf p. 23). C’est à cette occasion qu’entrent dans les collections liégeoises des peintures de Marc Chagall, James Ensor, Paul Gauguin, Pablo Picasso… Toujours en 1939, avec le surplus de la subvention réunie pour Lucerne, le musée achète à Paris neuf autres tableaux d’importance dus notamment à Armand Guillaumin, Paul Signac, Maurice Utrillo ou Kees Van Dongen. Ainsi, en peu de temps, se constitue le noyau de la collection d’Art moderne avec des tableaux exceptionnels.

L’enrichissement de la collection est relancé en 1949 avec le legs d’œuvres de Gustave De Smet par sa veuve. Dès lors se développe une politique d’achat ciblant des artistes belges déjà reconnus : Rik Wouters, Théo Van Rysselberghe, Henri Wolvens et Georges Minne. Sur le plan international, les achats privilégient encore les peintres français.

Lors du déménagement du musée des Beaux-Arts au Parc de la Boverie, le fonds ancien est remisé en réserve, faute de place. Le musée devient alors Musée d’Art moderne en 1979, rebaptisé Musée d’Art moderne et d’Art contemporain en 1993.

Concernant la constitution des collections d’Art contemporain, l’APIAW (cf. p 19 ) joue un rôle fondamental par l’organisation d’expositions avant-gardistes et par l’acquisition d’œuvres abstraites d’après-guerre. Ce phénomène est accentué quand Fernand Graindorge, président de l’APIAW, donne en 1981 70 œuvres de sa collection (cf. p.18 ) à la Communauté française (Fédération Wallonie-Bruxelles) et est mises en dépôt au musée. Les achats d’œuvres contemporaines sont le fruit d’un choix éclectique ciblant quelques représentants significatifs des différentes tendances.

Exposition « Pour ouvrir le Bal », BAL, Liège © Ville de Liège

! A vous de jouer

««(«) Après avoir lu le chapitre ci-dessus, pouvez-vous répondre aux questions suivantes ?

-À partir de quand l'idée d'un premier musée à Liège germe-t-elle?

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-D'où proviennent les œuvres qui constituent la collection du Musée des Beaux-Arts ?

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-Quand et pourquoi le Musée des Beaux-Arts disparait-il au profit du Musée d'Art moderne et d'Art

contemporain ?

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-Dans quel contexte le Musée de l'Art wallon apparaît-il?

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-À votre avis, pourquoi l'appellation Musée de l'Art wallon a-t-elle été remise en question ? Pensez-

vous qu'il existe un « art wallon »? Justifiez votre réponse.

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-Quel achat important de la Ville de Liège en 1939 permet-il d'enrichir considérablement la

collection du Musée d'Art moderne et d'Art contemporain ?

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-Quel rôle l'A.P.I.A.W. Joue-t-elle dans l'enrichissement des collections du Musée d'Art moderne et

d'Art contemporain ?

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-Comment expliquer la grande richesse de la collection du Cabinet des Estampes et des Dessins ?

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vie du MuséeDéfinition et rôles d’un musée

L’ICOM*, l’International Council of Museums, définit le musée comme « une institution permanente, sans but lucratif, au service de la société et de son développement, ouverte au public et qui fait des recherches concernant les témoins matériels de l’homme et de son environnement, acquiert ceux-là, les conserve, les étudie, les communique et notamment les expose à des fins d’études, d’éducation et de délectation ». Pour rendre les collections accessibles au public, un musée doit communiquer, exposer ses objets. Le musée doit aussi être animé par des expositions temporaires, des visites guidées, des conférences, des animations pédagogiques… À côté de ces deux fonctions d’exposition et d’animation, les plus visibles pour le public, un musée a également une fonction scientifique de recherche et un devoir de conservation.La Ville de Liège, pour répondre à ces diverses fonctions, emploie, dans ses musées, plus d’une centaine de personnes : gardiens, agents d’accueil, agents administratifs, conservateurs* et autres scientifiques, préparateurs, restaurateurs, animateurs… A cette grande équipe s’ajoutent les services de menuiserie, de transport et autres services techniques mais aussi l’échevinat de la Culture et des Musées.

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! A vous de jouer

«(«) Pouvez-vous donner votre propre définition d'un musée. Avec vos mots, expliquez ce qu'est

un musée.

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««(«) En vous aidant de la définition d'un musée par l'ICOM, pouvez-vous replacer les missions du

musée dans le mot-croisé ci-dessous.

Q Pour ALLer PLus LoinLes Musées de la Ville de Liège emploient de nombreuses personnes aux fonctions très différentes. Lors de votre prochaine visite au musée, pourquoi ne pas tenter de rencontrer un représentant de chacun de ces métiers ? Après avoir préparé avec la classe votre questionnaire pour les employés du musée, allez à la rencontre de chacun pour découvrir la diversité des activités au sein des musées. Dans les Musées de la Ville de Liège, il existe un service éducatif qui peut vous aider à préparer cette sortie hors du commun. N’hésitez pas à prendre contact !

Les réserves

Les œuvres appartenant à la Ville de Liège ne peuvent pas toutes être présentées dans les musées et sont alors rangées, classées et conservées en réserves, où elles restent accessibles aux chercheurs. Proportionnellement, la majeure partie des collections se trouvent en réserves mais restent accessibles sur rendez-vous. Le stockage et la conservation des œuvres non exposées requièrent un lieu approprié, des rangements spécifiques et des conditions de conservation particulières. Les tableaux et sculptures sont déposés sur des grilles ou dans des racks en fonction de leur support et de leur format.Les réserves ne sont pas à confondre avec des caves ou des greniers dans lesquels on range des

A

R RC

E

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choses qui ne servent plus. Les œuvres placées en réserves ne le sont pas éternellement : elles alimentent de nouveaux accrochages.

Les réserves des musées communaux connaissent aujourd’hui une profonde réorganisation. Pour compléter les réserves du BAL, une réserve de proximité consacrée aux tableaux est mise à disposition dans l’ancien Musée d’Art religieux et d’Art mosan, rue Mère-Dieu. Elle comporte déjà plus de 1000 tableaux. Dès fin 2011, ce lieu sera accessible sur rendez-vous pour les chercheurs. À long terme, le but de la Ville de Liège est de rassembler les réserves en un lieu unique permettant une gestion plus cohérente.

Les réserves du BAL rue Mère-Dieu

! A vous de jouer

« Répondez aux questions ci-dessous.-Où sont entreposées les œuvres qui ne sont pas exposées dans les salles du musée accessibles aux visiteurs ?

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-Les réserves des musées sont-elles comme les greniers ou les caves de nos maisons privées ? OUI / NONJustifiez votre réponse.

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-Quelles sont les personnes qui ont accès aux réserves des musées ?

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«« Selon vous, comment sont sélectionnées les œuvres exposées dans les salles du musée et celles qui restent en réserves ?

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««« Quel est l'intérêt des réserves pour un musée ? A votre avis, un musée se doit-il de conserver l'ensemble des pièces de sa collection même si celles-ci ne sont pas exposées ? Pensez-vous qu'un musée peut vendre les pièces de ses réserves ? Justifiez vos réponses.

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L’inventaire

Un inventaire est une liste exhaustive d’entités considérées comme un patrimoine matériel ou une somme de biens afin d’en faciliter l’évaluation ou la gestion.Pour remplir sa mission scientifique, un musée doit inventorier sa collection. Toute pièce doit obligatoirement être recensée dans un registre d’inventaire. Pour chaque objet, une fiche d’inventaire est créée. Celle-ci comporte les données minimales essentielles : le nom de l’institution, le numéro d’inventaire, le nom de l’objet, une brève description et/ou titre, la date et le mode d’acquisition (achat, don, legs, fouille...), la localisation ainsi qu’une ou plusieurs illustrations (dessin, photographie).L’inventaire facilite la gestion des collections mais constitue également le premier niveau de documentation scientifique.

Dans son processus de réorganisation des musées, la Ville de Liège s’est dotée d’un logiciel informatique permettant de gérer efficacement l’ensemble de ses collections. Le logiciel Flora permet de dresser un inventaire complet des pièces, de suivre leur trace (en cas de prêt, par exemple), de les localiser précisément… Il concerne les musées, mais également les bibliothèques, les centres de documentation et les services d’archives. Cette base de données est déjà riche de près de 72 000 descriptions et de près de 12 000 photos. Le logiciel autorise le travail en réseau et est accessible au public via intranet* et bientôt via internet. Un portail web unificateur devrait être ouvert fin 2011 et donner accès simultanément aux collections des musées, des bibliothèques, centres de documentation et des services archivistiques. De cette manière, une recherche sur un artiste nous fournira à la fois des données d’archives (son domicile, son mariage, son décès…), les descriptions et photos de ses œuvres ainsi que les ouvrages le concernant consultables à la Bibliothèque Ulysse Capitaine et dans les centres de documentation des musées.

! A vous de jouer

« Au dictionnaire, recherchez la définition du mot « inventaire ».

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«(«) Beaucoup de choses peuvent être inventoriées. Par exemple, vous pouvez inventorier tous les élèves de la classe. A vous d'établir une fiche d'inventaire adéquate contenant des champs de description utiles : nom de l'élève, âge ou date de naissance, taille, poids, couleur des cheveux et des yeux, nombre de frères et sœurs... les possibilités sont infinies. Chaque fiche peut être complétée d'une description visuelle ou dessin de chaque élève réalisée par l'élève lui-même ou l'ensemble de la classe ainsi que d'une photographie.

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««« Connaissez-vous, dans la vie quotidienne, d'autres types d'inventaires ? En quoi sont-ils différents de ceux gérés par les musées ?

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La conservation-restauration

Une des missions d’un musée est d’entretenir ses œuvres : les conserver et les restaurer.En matière de conservation, il faut distinguer conservation préventive et conservation curative. La première concerne les conditions de conservation (mode de stockage, d’exposition, conditions climatiques…) afin d’écarter les risques de dégradations ou de vol, tandis que la deuxième consiste en une action qui permet la sauvegarde de biens menacés (nettoyer une œuvre, fixer des couches picturales soulevées, recoller des morceaux cassés...). La restauration est une intervention esthétique. Elle consiste à enlever les couches de vernis oxydé et bruni, retoucher les lacunes… L’étape de restauration est généralement très longue.Les musées de Liège possèdent un atelier de conservation et restauration où travaillent deux conservatrices-restauratrices, l’une spécialisée dans le traitement des peintures sur chevalet, l’autre des sculptures polychromes et cadres. Pour la conservation de certains biens, le service fait appel à des restaurateurs indépendants.

Un exemple particulièrement éloquent :• Christian KÖHLER, Sémiramis, 1852

L’artisteChristian Köhler est un artiste allemand du XIXe siècle (1809-1861), professeur à l’Académie de Düsseldorf dès 1852. Peintre d’allégorie, d’histoire et de scènes bibliques, il restitue les évènements historiques avec un grand sens du détail et de la composition, en scènes théâtrales comme figées dans le temps.

L’œuvreSémiramis est un personnage biblique légendaire qui aurait néanmoins une existence historique. Cette reine de Babylone, créatrice des Jardins suspendus, tente d’étendre son pouvoir vers l’Inde et l’Egypte, bâtit de nouveaux édifices à Babylone, réprime les soulèvements de son peuple... Cette figure de femme autoritaire et ambitieuse ne cesse d’inspirer les artistes de tout temps, peintres et écrivains.La reine figure au centre de la composition, sur un trône orné de riches étoffes, s’apprêtant à empoigner le glaive que lui tend une servante. Les attitudes et expressions des personnages suggèrent l’inquiétude et la surprise. L’ouverture sur la droite donne à voir Babylone en flammes, avec la tour de Babel au sommet, et le peuple mécontent.

La restaurationLe tableau est acquis en 1853 au « Salon pour l’encouragement aux Beaux-Arts » de Liège pour intégrer les collections du Musée des Beaux-Arts. Il est ensuite mis en dépôt dans un bâtiment public où il subit des altérations, notamment dues au vandalisme. L’œuvre regagne ensuite les réserves du musée et est restaurée intégralement, grâce au soutien du Fonds David-Constant. La sauvegarde de Sémiramis étaient urgente, vu son état de dégradation avancé : salissures, vernis brunis et oxydés, toile fragilisée, importantes déchirures. La toile est restaurée dans l’atelier Salvartes par Pierre Masson et son équipe.

Première étape : la conservationLa toile a d’abord été retirée de la structure de bois qui la porte. Le revers de la toile a alors été nettoyé, les déformations de la surface ont été réduites grâce à une mise à plat, les déchirures ont été reprises fil par fil à l’aide de résine et des morceaux de toile ont été ajoutés pour combler les trous.

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Deuxième étape : la restaurationLa partie du travail la plus visible est cette étape de restauration de la surface peinte. Après avoir nettoyé les salissures de surfaces et enlevé les vernis anciens oxydés et brunis, le restaurateur a pu faire les retouches nécessaires. Enfin, un vernis a été appliqué au pistolet sur l’ensemble de la toile pour en unifier l’aspect et la protéger.

Le Fonds David-Constant La sauvegarde de Sémiramis de Köhler a été rendue possible grâce au soutien du Fonds David-Constant qui retient la proposition de restauration du tableau en 2009.Simone David (1917-2003), professeur à la Faculté de Droit de l’Université de Liège, lègue un patrimoine important à la Fondation Roi Baudouin, dans le but de créer un fonds sous l’appellation « Fonds David-Constant », pour associer son mari. Géré par la Fondation Roi Baudouin, le Fonds David-Constant poursuit trois objectifs, en privilégiant les projets liégeois:- la promotion des études et des recherches dans le domaine du droit (bourses d’études et de recherche, récompense de travaux scientifiques, organisation de colloques…)- l’aide à l’enfance défavorisée-la protection ou la valorisation du patrimoine.

Concernant ce dernier point, le Fonds apporte son aide à la conservation et à la restauration du patrimoine liégeois, en priorité le patrimoine culturel mobilier, à concurrence de 150 000 euros par an. Le Fonds David-Constant est devenu le premier mécène liégeois en la matière. Depuis 5 ans, il a permis de restaurer 35 œuvres des collections liégeoises de tout type : sculpture, peinture, dessin, vitrail...Le Fonds Constant a également permis le traitement du fonds Gilles Closson (cf. p. 20), la restauration de 13 œuvres se trouvant dans les réserves du MAMAC et du Musée de l’Art wallon ainsi que de tableaux du fonds d’Art ancien dans le but de les rendre à nouveau accessibles dans le cadre du nouveau BAL.

Christian Köhler, Sémiramis, huile sur toile, 1852, BAL, état avant restauration © Ville de Liège

Christian Köhler, Sémiramis, huile sur toile, 1852, BAL, état après restauration © Ville de Liège

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Atelier de restauration et de conservation des Musées de la Ville de Liège © Ville de Liège

• Anna Eva BERGMANN, Composition sur fond bleu, 1956

L’artisteAprès s’être orientée vers l’expressionnisme*, Anna-Eva Bergman (1909-1987), artiste d’origine norvégienne, délaisse la figuration pour s’orienter vers une expression dépouillée autour des formes simplifiées d’arbres, de murs, de rochers, de soleils et de lunes qui tendent vers l’abstraction.

L’œuvreCe tournant dans son art se double d’une recherche sur la technique picturale. En effet, Anna-Eva Bergmann développe à cette époque, au début des années 1950, une technique particulière. Elle applique des feuilles d’or, d’argent ou d’autres métaux sur les couleurs de fond et appose par-dessus plusieurs couches de peinture qu’elle gratte et frotte jusqu’à ce que le métal réapparaisse. Cette conception artistique est proche de l’art byzantin ou de celui de l’enluminure, mais reste néanmoins un langage plastique personnel. Composition sur fond bleu présente de grandes formes géométriques simples et monumentales, inspirées de la nature (éléments minéraux).

La restaurationAu XXe siècle, les artistes rompent avec la tradition, avec les conventions plastiques et tentent de renouveler les modes de production, parfois en utilisant des matériaux nouveaux ou inhabituels. Les matériaux composites industriels employés alors ne sont pas nécessairement conçus pour durer et les œuvres d’art ainsi réalisées ont une durée de vie réduite. D’autres artistes, utilisant pourtant des matériaux traditionnels, ne respectent pas les règles de mise en œuvre et mettent alors en péril la pérennité de l’objet. Ce fut le problème de cette œuvre d’Anna-Eva Bergmann.Après avoir nettoyé l’œuvre, il a fallu fixer la couche picturale, composée d’argent et peinture à la détrempe. La fragilité de la technique et les variations climatiques avaient en effet provoqué des soulèvements de la couche picturale.

Ana Eva Bergman, Composition sur fond bleu, huile sur toile, BAL© Ville de Liège.

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Autres œuvres restaurées et exposées :

• Lambert LOMBARD*, L’offrande à Joachim, XVIe siècleCe tableau peint sur panneau de bois représente au recto une scène religieuse classique : l’offrande à Joachim. Le verso est peint lui aussi et porte une grisaille*. C’est après restauration du panneau que cette face presque disparue a été retrouvée. Elle représente l’annonce à sainte Anne par l’ange Gabriel de la naissance de sa fille Marie.

• Joseph DREPPE, Dibutade, 1770Ce dessin à l’encre et lavis sur papier a subi un traitement au niveau des altérations du blanc de plomb. Avant que son caractère toxique ne soit connu, le blanc de plomb était utilisé comme pigment et était très apprécié pour son pouvoir couvrant.

! A vous de jouer

«(«) Sur base des photos « avant/après » la restauration de l'œuvre de Christian KÖHLER, Sémiramis, pouvez-vous relever les différences visibles que la restauration a mis en évidence ? Citez-les ci-dessous.

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«(«) Savez-vous ce qu'est une enluminure ? Connaissez-vous les icônes byzantines ? Avez-vous déjà vu travailler un doreur à l'ancienne ? En classe (seul ou en groupe), effectuez une recherche sur ces deux thèmes. Réalisez un panneau de présentation de synthèse et présentez-le devant le reste de la classe.

««« A votre avis, à quelles difficultés les restaurateurs d'œuvres d'art se heurtent-ils lorsqu'ils sont confrontés à des créations actuelles ?

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Les théories de Cèsare Brandi (la Teoria del restauro, 1963) constituent encore aujourd’hui la base de la restauration moderne. Consultez ces théories et expliquez en quoi il est difficile aujourd’hui pour les restaurateurs d’appliquer ces règles à l’art contemporain.

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Les donations et legs

Un musée acquiert des objets de différentes façons : par des dons, des legs, des achats, des dépôts d’œuvres d’autres musées ou encore en collectant sur le terrain (fouilles archéologiques). Nous abordons ici les dons et legs, tandis que l’achat d’œuvres d’art est évoqué dans le chapitre suivant. La collecte sur le terrain ne se prête pas à des collections de peintures mais plutôt à des musées d’histoire ou d’archéologie comme le Grand Curtius, par exemple.

Don, donation, legs : quelles différences ?Le don peut concerner une somme d’argent ou un bien (en l’occurrence une œuvre d’art). Irrévocable et sans condition, un don peut être concrétisé simplement par une déclaration manuscrite.La donation d’une œuvre est semblable au don dans son principe mais elle s’accompagne d’un acte notarié par lequel le donateur peut préciser des conditions relatives à la présentation ou la conservation de l’œuvre. Dons et donations ont un effet immédiat et le bien est transmis du vivant du donateur. En revanche, le legs est une disposition testamentaire prise par un particulier souhaitant à son décès soutenir une cause déterminée, par exemple l’action du musée. Ce testament ne prend effet qu’après le décès de celui qui l’a rédigé et reste modifiable ou annulable du vivant du légataire.

Donation Désiré Jaumain-Ada Jobart

• Fernand WERY, Portrait de Désiré Jaumain, 1932Né à Braibant (province de Namur) en 1892, Désiré Jaumain étudie la médecine à l’Université de Liège. Il épouse sa collaboratrice, Ada Jobart, en 1941. En 1873, il crée la « Fondation D. Jaumain – Science, art, culture en Wallonie » et, la même année, fait don au Musée de l’Art wallon d’une cinquantaine de tableaux. La collection Désiré Jaumain-Ada Jobart fait la part belle à la peinture belge et illustre un siècle de peinture, du romantisme (Antoine Wiertz) au fauvisme (Rik Wouters) en passant par le réalisme (Hyppolyte Boulenger, Félicien Rops) et l’impressionnisme (Guillaume Vogels).Le docteur Jaumain est ici portraituré à l’âge de 40 ans par Fernand Wéry (Ixelles, 1886 – Boitsfort, 1964). Il apparaît lisant devant un mur couvert de livres. Wéry a également réalisé un portrait d’Ada Jobart quelques années plus tard, lisant elle aussi devant une bibliothèque.

• Antoine WIERTZ, Rosine à sa toilette A côté de nombreux portraits et d’œuvres de grands formats, Antoine Wiertz ne néglige pas le nu. La femme garde chez Wiertz (Dinant, 1806 - Bruxelles, 1865) quelque chose de rubénien, d’extravagant, il s’écarte de l’académisme et de la froideur qui règne à cette époque.Rosine à sa toilette crée un certain malaise chez le spectateur. En effet, Wiertz associe souvent la femme à la mort. Cette Rosine fait référence à la Belle Rosine (Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles) méditant face à son squelette. Ici, Rosine n’est plus confrontée à la mort mais à son reflet dans le miroir. La crainte du temps qui fuit, de la beauté qui flétrit est quand même perceptible. Cette symbolique est typique du romantisme. Rosine prend une pose qui accentue son charme. La lumière se concentre sur son corps nu tandis que le décor reste plongé dans la pénombre.

• Rik WOUTERS, Après-midi à Amsterdam, 1915Rik Wouters (Malines, 1882 - Amsterdam, 1916) débute son activité artistique vers 1900, à la fois en peinture et sculpture. Les années 1910 sont les plus fructueuses : l’artiste exécute de nombreuses toiles dans une tendance post-impressionniste rejoignant le fauvisme et devient, en Belgique, le meilleur interprète de ce mouvement. Il reste, au terme d’une carrière brisée trop tôt, la figure centrale du fauvisme brabançon.Une impression de spontanéité ressort de ce portrait mais les touches de couleurs très expressives traduisent surtout la grande maîtrise de son art. Il joue sur l’équilibre subtil entre les coloris chauds et froids et leur répartition par rapport aux zones blanches. Dans pratiquement toutes ses toiles, il laisse des endroits blancs, des surfaces non peintes. Wouters utilise des couleurs franches, vives et claires, il synthétise la composition. Malade, l’artiste est soigné à l’hôpital d’Utrecht et vit à Amsterdam dès février 1915. Après sa première opération, il réalise plusieurs dessins et aquarelles très enlevées et peint cette composition

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chatoyante aux couleurs éclatantes. Malheureusement rongé par son cancer, il décède en juillet 1916, âgé de 34 ans.

Rik Wouters, Après-midi à Amsterdam, huile sur toile 1915, BAL © Ville de Liège

Donation Fernand Graindorge (dépôt de la Communauté française [Fédération Wallonie-Bruxelles])

Le collectionneur liégeois Fernand Graindorge (1903-1985) entame des études en sciences économiques pour suivre la voie tracée par son père dans l’importation et l’exportation de minerais et d’acier. Malgré sa réussite professionnelle, il reste attiré par la peinture et fréquente beaucoup les galeries d’art d’avant-garde dès les années 20. Il y découvre des artistes encore inconnus à cette époque comme Jean Arp dont il achète une œuvre alors qu’il est encore étudiant. Graindorge élabore sa collection en faisant preuve d’éclectisme, en achetant ce qui lui plaît et en choisissant des œuvres qui n’ont pas encore été consacrées par le marché de l’art. La collection de Graindorge est intéressante parce qu’elle aborde la plupart des grandes tendances du XXe siècle : impressionnisme et post-impressionnisme, cubisme, expressionnisme allemand, fauvisme, dadaïsme, surréalisme… Après la Seconde Guerre mondiale, le collectionneur s’intéresse davantage à l’abstraction, qu’elle soit construite ou lyrique. Graindorge découvre l’art de son temps dans les galeries mais aussi grâce aux contacts directs avec les artistes. À côté de son abondante collection, il promeut l’art contemporain en organisant des expositions, en prêtant des œuvres à des musées, mais aussi en présidant la commission des Beaux-Arts de l’APIAW (Association pour le progrès intellectuel et artistique de la Wallonie) entre 1945 et 1965 et la Société royale des Beaux-Arts à partir de 1957. Il a également un rôle en tant que conseiller artistique de la Ville de Liège en 1977 pour enrichir les collections communales.

Le projet de donation émerge en 1972, lorsque Fernand Graindorge fait face à la mort de plusieurs de ses proches. La procédure de donation est très longue : elle dure 9 ans. La Ville de Liège semble peu favorable à l’intégration d’œuvres d’une telle modernité dans ses collections. Déçu face à la réticence de certains responsables publics et à la lenteur de la mise en route, le baron Graindorge propose sa collection à la Communauté française (Fédération Wallonie-Bruxelles). Il lui fait don de 70 œuvres (parmi les 300 ou 400 qu’il avait totalisé) en 1981, 4 ans avant sa mort. Aucune clause du contrat de donation n’oblige la Communauté française (Fédération Wallonie-Bruxelles) à mettre les œuvres en dépôt dans les musées liégeois mais les œuvres seront bel et bien déposées au Mamac. Elles ont aujourd’hui intégré le BAL.De grands noms de l’histoire de l’art ont fait partie de la collection Graindorge mais ne se trouvent pas dans la donation : Claude Monet, Max Ernst, Paul Delvaux, Wassily Kandinsky, Paul Klee, Alberto Giacometti, Hans Hartung, Karel Appel, Georges Braque, Joan Miro… On y trouve très peu d’artistes belges. Pourtant le soutien aux artistes belges était un volet très important de la collection de Graindorge, de même que l’abstraction internationale qui se trouve très amoindrie dans la donation. Ces œuvres ont été revendues par Fernand Graindorge de son vivant ou léguées à sa famille.

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APIAWEn 1943, sous l’Occupation, en compagnie du professeur Marcel Florkin, Fernand Graindorge crée le mouvement clandestin APIAW, Association pour le progrès intellectuel et artistique de la Wallonie, organisme qui regroupe scientifiques et artistes de toutes disciplines. Graindorge aura un rôle majeur entre 1945 et 1965 en tant que président de la commission des Beaux-Arts dont le rôle est d’organiser et de financer des expositions d’artistes surtout étrangers (grâce au mécénat de Fernand Graindorge).À Liège, sous l’impulsion de deux administrateurs-fondateurs, l’APIAW connaît un remarquable développement et fait de Liège un relais du marché de l’art : elle organise des expositions d’artistes contemporains (Picasso, Matisse, Fernand Léger, Kandinsky) plusieurs fois par an, découvre de jeunes talents, encourage les carrières des artistes…L’APIAW veut se tourner vers le futur et non plus vers l’académisme et le conformisme.A partir de 1970, des difficultés financières aiguës réduisent l’action de l’APIAW, dissoute en 1995.

• Jean ARP, Suite aux papiers déchirés, 1955Fernand Graindorge rencontre Jean Arp (Strasbourg, 1886 – Bâle, 1966) à Paris en 1924. L’artiste est alors inconnu du grand public et le collectionneur est encore étudiant à l’Université de Liège et n’a que 21 ans. Malgré son manque d’argent, il achète sa première œuvre : un relief de Jean Arp. L’artiste et le collectionneur deviennent ensuite de grands amis et Graindorge possédera plus de 40 œuvres de Arp.La Suite aux papiers déchirés (1955) illustre une technique automatique. Arp réalise ses premiers papiers déchirés en 1932. Après avoir découpé des cartons ou des papiers, il les laisse tomber sur une table ou sur le sol et copie la composition ainsi obtenue. Il invente plus tard une autre technique : il déchire le papier sur lequel il a peint ou dessiné et dispose les morceaux de papier au hasard sur une surface encollée. Ces compositions sont ensuite transposées en relief en bois peint.

Hans Arp, Suite aux papiers déchirés, huile sur bois, BAL © Ville de Liège

! A vous de jouer

«(«) Citez les deux grandes donations qui ont enrichi les collections du BAL. Pour chacune, citez 3 artistes qui y sont représentés.

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««« Les dons et les legs sont une source importante d'enrichissement des collections des musées. Pensez-vous que les musées soient obligés d'accepter l'ensemble des dons et legs qui leur sont proposés ? Donnez votre avis et justifiez.

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Nouvelles acquisitions

La Ville de Liège continue d’acquérir des œuvres d’art en vue d’enrichir et de compléter les collections des musées communaux. Dans ce but, elle bénéficie parfois de l’aide d’autres institutions comme la Fondation Roi Baudouin.

• Gilles-François CLOSSON, Voilier dans une crique, XIXe siècle

L’artisteGilles-François Closson (1796-1842) est un peintre et dessinateur liégeois, formé notamment dans l’atelier d’Antoine-Jean Gros à Paris. Après avoir passé sept ans en France, il revient à Liège, obtient une bourse de la fondation Darchis* et séjourne alors à Rome entre 1825 et 1829. C’est là qu’il délaisse la peinture d’histoire pour se consacrer au paysage. Il réalise de nombreuses études et pochades (peintures exécutées sur le vif en quelques coups de pinceau) à l’huile, ainsi que des dessins, essentiellement des vues de Rome et de sa campagne.

L’œuvreLes peintures récemment achetées par la Ville sont réalisées sur toile ou sur papier, certaines sur papier de réemploi, d’autres encore sur du papier peint fleuri. Les supports peu soignés, découpés maladroitement, les traces de punaises aux coins, le format facile à transporter et le dessin préalable sous-jacent confortent la thèse de la peinture réalisée en plein air. Closson délaisse l’atelier pour aller étudier la nature de manière directe, en plein air. Ses paysages se situent pourtant chronologiquement avant le courant réaliste qui donnera ses lettres de noblesse au paysage et qui généralisera la pratique de la peinture en plein air.Ses peintures à l’huile illustrent des sujets chers à l’artiste : vaches, chèvres, arbres, sous-bois, rivières, cascades, mer, falaises, ciels...

L’acquisitionCette œuvre a été acquise, en même temps que dix autres du même artiste, grâce à l’intervention du Fonds Courtin-Bouché. En juin 2010, un ensemble de 30 esquisses à l’huile sur papier ou sur toile de Closson est mis en vente à Paris. A l’annonce de cette vente publique, le Cabinet des Estampes et des Dessins se mobilise pour éviter la dispersion de la série. L’institution liégeoise est particulièrement sensible à la production du paysagiste Closson car elle en conserve déjà plus de 600 œuvres sur papier (crayon ou huile), don de la veuve de l’artiste effectué en 1849. Grâce à l’intervention rapide de la Fondation Roi Baudouin, le Fonds Courtin-Bouché décide d’acquérir 11 œuvres parmi les 30 proposées à la vente et de les mettre en dépôt au CED. Ces pochades viennent ainsi compléter le fonds d’atelier de l’artiste classé comme « trésor » par la Communauté française (Fédération Wallonie-Bruxelles) depuis mars 2010.

Le Fonds Léon Courtin et Marcelle Bouché Léon Courtin et Marcelle Bouché étaient de grands amateurs d’art belge et appréciaient particulièrement l’art du XIXe siècle. En mémoire de son époux, Marcelle Courtin-Bouché souhaitait partager sa collection et aider à sa préservation. Elle lègue alors ses livres d’artistes à la Bibliothèque royale et ses tableaux au Musée des Beaux-Arts de Tournai. Par testament, elle crée également un fonds qui permet d’acquérir, de restaurer et de mettre en valeur toute œuvre d’artiste belge de toutes les époques, à l’exception de l’art contemporain. Le Fonds Léon et Marcelle Courtin-Bouché est créé au sein de la Fondation Roi Baudouin en 2006 dans le but de sauvegarder le patrimoine culturel mobilier (peinture, sculpture, tapisserie, œuvres sur papier, …).

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• Johan MUYLE, Le second martyre de la Piéta, 1987

L’artisteJohan Muyle est né de parents flamands à Charleroi en 1956 mais vit et travaille à Liège et Bruxelles. Il enseigne les pratiques contemporaines (sculptures et installations) entre 1994 et 2006 à l’École Supérieure des Beaux-Arts de Valenciennes puis devient responsable de l’atelier sculpture à La Cambre, à Bruxelles.Johan Muyle produit principalement des sculptures d’assemblage animées de manière ingénieuse. Ses sculptures motorisées sont composées d’objets récoltés lors de voyages, sur les marchés aux puces, commandés via internet…

L’œuvre L’œuvre de Johan Muyle pose une réflexion sur notre monde mécanisé, instrumentalisé, déshumanisé, toujours à la recherche de la rentabilité, ce monde privé de spontanéité et de liberté, le propre de l’animal. La chèvre a les pattes arrière coincées sur une chaise roulante avec un orifice anal transformé... Comme souvent, il détourne de manière ludique les machines inventées par l’homme.

L’acquisitionEn matière d’acquisition d’œuvres d’art, la Ville de Liège veut prendre en compte l’évolution de l’art et donc la création contemporaine. Cette sculpture d’assemblage a été proposée par l’Espace 251 Nord et achetée par la Ville de Liège en 2010. Contrairement à d’autres œuvres contemporaines, Le second martyre de la Piéta n’a pas été acquise à la suite d’une exposition qui lui aurait été consacrée, comme c’est le cas pour les œuvres de Christian Bonnefoi et Brigitte Corbisier.

Johan Muyle, Le Second martyre de la Piéta, 1987, Chèvre empaillée, fauteuil roulant, sangle © Ville de Liège

! A vous de jouer

«(«) Par quel biais les œuvres de Gilles-François Closson et celle de Johan Muyle ont-elles été acquises ? Expliquez.

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«(«) Au dictionnaire, recherchez la définition du mot « fonds ».

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««« Comment les musées choisissent-ils les œuvres qu'ils achètent ? Avez-vous déjà entendu parler de « politique d'acquisition » ? À votre avis, comment les musées déterminent-ils cette politique ? Expliquez votre point de vue.

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Œuvres classées « trésors »

En 2002, la Communauté française (Fédération Wallonie-Bruxelles) adopte un décret permettant la protection des biens culturels mobiliers les plus importants et les plus significatifs. Une commission consultative de protection du patrimoine culturel mobilier (PPCM) est ensuite créée dans le but de conseiller la ministre, de choisir les objets à classer, de gérer les demandes de transports, de prêts, de restauration. Les biens classés « trésors de la Communauté française (Fédération Wallonie-Bruxelles)», qu’ils soient privés ou publics, ne peuvent dès lors plus être vendus à l’étranger, doivent recevoir un accord de la commission pour tout prêt ou tout déplacement et suivre des règles rigoureuses de conservation.

La protection des biens culturels mobiliers touche un large éventail d’objets : œuvres d’art, pièces archéologiques, documents d’archives, pièces ethnographiques, instruments scientifiques… Il existe quatre catégories : archéologie, beaux-arts (peinture, sculpture, autres techniques picturales, retables, orfèvrerie), archives et sciences-techniques-industries. Les critères de sélections sont la rareté, l’état de conservation, le lien avec l’histoire ou l’histoire de l’art, l’esthétique. En règle générale, les biens culturels doivent avoir plus de 50 ans.La commission consultative classe les huit premiers trésors en mars 2010, s’en suivent alors d’autres classements.

Parmi les peintures et dessins des collections communales liégeoises, sont classés :- Femme au bonnet, fusain de Vincent Van Gogh, 1883 - le fonds du paysagiste liégeois Gilles-François Closson, première moitié du XIXe siècle- les albums d’Arenberg et de Clérembault, dessins de Lambert Lombard et son atelier, XVIe siècle- l’ensemble des neuf peintures acquises à la vente aux enchères de Lucerne en 1939- Le mariage mystique du bienheureux Hermann-Joseph, prémontré, de Jean-Guillaume Carlier, XVIIe siècle.- Promenade du dimanche au Bois de Boulogne de Henri Evenepoel, 1899

Sont en voie de classement :- Bonaparte, 1er consul de Jean-Auguste-Dominique Ingres, 1804- La forêt de René Magritte, 1926- L’Homme de la rue de Paul Delvaux, 1940.

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Exposition « Pour ouvrir le Bal », section « Trésors », BAL, Liège © Ville de Liège

• Henri EVENEPOEL, Promenade du dimanche au Bois de Boulogne, 1899

En juin 1899, six mois avant sa mort prématurée à 27 ans, le peintre entreprend la réalisation de deux toiles de grand format : Promenade du dimanche au Bois de Boulogne et l’Espagnol à Paris (musée des Beaux-arts de Gand).Evenepoel (Nice, 1872 - Paris, 1899) représente la vie moderne et ses personnages (fêtes foraines, bals populaires, atmosphère joyeuse de cafés parisiens…) en adoptant une technique de type impressionniste : il ne fragmente pas sa touche picturale mais présente la même spontanéité. Les contours ont plus d’importance et les masses colorées sont simplifiées.La composition de Promenade du dimanche au Bois de Boulogne est aérée mais très construite. La mise en scène rend une impression naturelle et spontanée : les attitudes, les gestes des passants, le grouillement de la foule semblent avoir été pris sur le vif. Il construit son tableau de manière très audacieuse avec un centre presque vide et des personnages qui s’apprêtent à sortir du champ. Ce cadrage qui semble improvisé est propre à la photographie. La disposition des personnages, leurs orientations, les pleins et les vides, le dialogue entre tons sombres et clairs, la bande de fond continue, les figures du premier plan qui sortent du champ, sont autant d’éléments qui renforcent l’équilibre et le dynamisme.Ce tableau résolument moderne pour la fin du XIXe siècle est acquis par la Ville de Liège en 1908 à la suite de bien des péripéties. Cette année-là, la commission d’achat du Musée des Beaux-Arts, présidée par Armand Rassenfosse, sélectionne plusieurs œuvres, dont deux Evenepoel et deux Ensor. Cette proposition d’acquisition n’est pas retenue par le Conseil communal, peu conscient de la qualité des tableaux. Ce refus provoque la menace de démission générale de la commission. Pour éviter le scandale, la Ville accepte finalement un seul tableau, Promenade du dimanche au Bois de Boulogne.

Henri Jacques Édouard Evenepoel, Promenade du dimanche au Bois de Boulogne, huile sur toile, 1899, BAL © Ville de Liège

• L’ensemble de la Vente de Lucerne Le 30 juin 1939, la Ville de Liège acquiert, grâce à l’aide des Amis des musées liégeois, neuf tableaux importants à la vente « d’art dégénéré » organisée à Lucerne par la galerie Theodor Fischer. Le terme Entartete Kunst (art dégénéré) désigne toutes les productions artistiques qui ne correspondent pas aux critères esthétiques des nazis. Tout ce qui relève de l’avant-garde est banni (expressionnisme, abstraction, dadaïsme, cubisme, futurisme…) ; les artistes juifs et les femmes artistes sont proscrits et certains thèmes condamnés (la maladie, la mort, la solitude, le désespoir, l’érotisme, la sensualité, la prostitution, l’antimilitarisme…).Entre 1933 et 1937, ce sont près de 700 œuvres qui sont confisquées (et parfois détruites) dans les musées allemands pour « épurer » les collections publiques. Musiciens et écrivains sont également touchés. Les nazis vont toutefois tenter de tirer profit de leur politique culturelle, en organisant le 30 juin 1939 à Lucerne, en Suisse, une vente de 125 œuvres saisies. À l’annonce de la vente, de

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nombreux collectionneurs et certaines villes réunissent les fonds nécessaires à l’achat de ces chefs-d’œuvres, villes parmi lesquelles se trouvent Bâle, Linz, Harvard, Paris et… Liège. Ces acheteurs s’accordent à l’avance pour ne pas faire grimper les enchères. Un million de francs belges sont dépensés par la Ville de Liège, les Amis des Musées liégeois et l’État belge. Avec ces fonds, la Ville de Liège acquiert neuf chefs-d’œuvre : La Maison bleue de Marc Chagall, La Mort et les masques de James Ensor, Le Sorcier d’Hiva-Oa de Paul Gauguin, Monte-Carlo d’Oscar Kokoschka, Chevaux au pâturage de Franz Marc, Portrait de jeune fille de Marie Laurencin, Cavalier sur la plage de Max Lieberman, Le déjeuner de Jules Pascin et La Famille Soler de Pablo Picasso. Cette série est classée « trésor » par la Communauté française (Fédération Wallonie-Bruxelles) en tant qu’ensemble. Outre la qualité intrinsèque de chaque œuvre, les circonstances d’acquisition revêtent également un intérêt certain.

• Jean-Auguste-Dominique INGRES, Bonaparte, 1er consul, 1804Lorsque Ingres, âgé de 23 ans, reçoit en 1803 la commande d’un portrait de Napoléon Bonaparte, celui-ci est encore premier consul. C’est l’année suivante qu’il sera sacré empereur. Ce tableau est offert par Bonaparte à la Ville de Liège en souvenir de sa première visite officielle à Liège en août 1803 (il en effectue une seconde en 1811). Ingres situe donc le premier consul à Liège, en plaçant à l’arrière-plan une vue de la cathédrale Saint-Lambert sur fond de colline dominée par la Citadelle. Pourtant, en 1803, la cathédrale est déjà à l’état de ruine puisque sa démolition a été ordonnée par la convention nationale liégeoise en 1793. Le peintre fait une autre référence à Liège avec l’acte où se lit : « faubourg d’Amercœur rebâti ». Ce quartier avait été détruit durant la Révolution et Napoléon signe le décret pour sa restauration en 1803. La présence de Napoléon Bonaparte à Liège s’explique par le fait que, suite à la Révolution liégeoise qui éclate en 1789, un mois après la Révolution française, les Liégeois votent massivement pour la réunion de leur Principauté à la France en 1793. Après une première et une seconde restauration d’un Prince-Évêque, la Convention nationale décrète, en 1795, l’incorporation de la Principauté de Liège à la République française.Ce tableau répond aux critères de sélection de la Communauté française (Fédération Wallonie-Bruxelles) pour devenir « trésor » : rareté, bon état de conservation et qualités esthétiques. Il présente en outre un lien indéniable avec l’histoire en illustrant la période révolutionnaire, ainsi qu’un lien avec l’histoire de l’art puisque le tableau est dû à un artiste majeur, un des plus grands représentants du néoclassicisme.

Jean-Auguste-Dominique Ingres, Napoléon Bonaparte, Premier consul, an XII, huile sur toile, 1804, BAL© Ville de Liège

! A vous de jouer

« Citez les quatre catégories de biens culturels pouvant être classés comme « trésors ».

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« Citez tous les tableaux acquis lors de la fameuse « Vente de Lucerne » en 1939.…............................. ….............................…............................. ….............................…............................. ….............................…............................. ….............................….............................

«(«) Pour les nazis, qu'est-ce que « l'Entartete Kunst » ? Expliquez.

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«« Pourquoi les acheteurs de la « Vente de Lucerne » s’accordent-ils à l’avance pour ne pas faire grimper les enchères ? Quel objectif poursuivent-ils ?

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««« Avez-vous déjà entendu parler de la notion de « restitution des biens spoliés » par les nazis aux juifs pendant la guerre ? Pouvez-vous expliquer cette question. Pensez-vous que les musées liégeois devraient restituer les œuvres acquises lors de la « Vente de Lucerne » à leurs premiers propriétaires ? Justifiez votre réponse.

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«(«) Dans le portrait de Napoléon peint par Ingres, quel bâtiment liégeois, aujourd'hui disparu, peut-on reconnaître par la fenêtre ?

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«« Pourquoi Napoléon fait-il représenter sur son portrait un bâtiment qui a été démoli ? Recherchez votre réponse dans l'histoire de Liège.

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««« Quel sens politique symbolique peut-on donner à ce type de portraits d'homme d'état ? Donnez votre avis sur la question.

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Les tHèMesLe travail

La représentation du travail aux XVIIe et XVIIIe siècles

La thématique du travail est déjà présente dans l’art de l’Antiquité. Au Moyen Âge, des évocations de la construction de cathédrales, l’artisanat ou l’agriculture apparaissent dans l’enluminure et la sculpture mais restent peu courantes. Ce sont les bouleversements du Siècle des Lumières qui apportent une autre perception du travail : le labeur est alors considéré comme un fait social et la représentation du travail devient un genre à part entière. La classe dominante façonne souvent l’image du travail à sa convenance et la dure réalité s’en trouve camouflée. Effort et pénibilité sont très rarement dépeints. Ce n’est que dans la deuxième moitié du XIXe siècle que les artistes abordent la thématique de manière plus régulière.

L’exposition montre la variété qu’offre l’iconographie du travail : travail artisanal, agricole ou industriel, travail féminin ou masculin, artistes compatissants, dénonçant les conditions de travail ou héroïsant le travailleur.

Exposition « Pour ouvrir le Bal », section « Le travail », BAL, Liège © Ville de Liège

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• Gérard DOUFFET (1594-1660), Vénus dans la forge de Vulcain, 1645Au XVIIe siècle, la représentation du travail est très souvent liée à la mythologie et particulièrement au thème de la forge de Vulcain. Louis Le Nain ou Diego Velasquez ont peint le même thème, ainsi que François Boucher au XVIIIe siècle.Forgeron d’une grande habilité, Vulcain, époux de Vénus, est le dieu romain du feu, de la forge, des métaux et des volcans. Dans ses forges souterraines du Mont Olympe, il fabrique, avec l’aide des cyclopes, les armes des dieux et des héros : le foudre de Jupiter, le trident de Neptune, le casque d’Hadès, le bouclier d’Achille ou encore les armes d’Enée à la demande de sa mère Vénus. Les protagonistes de la scène sont placés autour de l’enclume et rien n’indique que ce sont des divinités, mis à part l’œil unique des cyclopes. Le sujet est prétexte à représenter des ouvriers.

Gérard Douffet, Vénus dans la forge de Vulcain, huile sur toile, BAL © Ville de Liège

Au XVIIIe siècle, le travail n’est pas encore un thème récurrent, hormis chez Léonard Defrance (Liège, 1735-1805). Il représente le travail à travers des visites de bourgeois ou de nobles dans des usines. L’activité est montrée mais le travailleur n’est pas mis en valeur.

• Léonard DEFRANCE, Intérieur d’une Fonderie, 1777-1778C’est lors d’un voyage en Hollande que Léonard Defrance découvre les petits maîtres flamands et hollandais. Cette découverte détermine la suite de sa carrière puisqu’il se consacre désormais à la peinture de genre qui lui assure renommée et aisance matérielle. Il peint des scènes de rue, des parties de jeu de cartes mais surtout des intérieurs de manufacture. Dans une ville aussi industrielle que Liège, ce genre de tableaux connaît rapidement un vif succès.

La scène de cet Intérieur d’une fonderie se situe dans une halle de coulée d’un haut fourneau où étaient moulés, dans des châssis en bois sur le sol, des petits objets en fonte (grilles, chenets…). Un fondeur coule une grille à l’aide d’une grande louche. Les autres ouvriers travaillant derrière dans le creuset, forment un écran devant la source lumineuse qui rayonne du four. Les intérieurs de manufactures sont, pour Defrance, l’occasion d’exploiter le clair-obscur*. Léonard Defrance attache beaucoup d’importance à l’observation de la scène : il se rend lui-même dans ces manufactures et y exécute de nombreuses esquisses. Ses tableaux ont donc un réel intérêt documentaire en donnant une image fidèle de ces ateliers avant la révolution industrielle*.

Cependant, il continue de traiter le travail industriel comme une scène de genre et ne lui consacre que des petits formats. Ce n’est qu’au siècle suivant que l’industrie et ses ouvriers apparaissent dans l’art de manière plus récurrente et dans des tableaux de grandes dimensions.

Léonard Defrance, Intérieur d’une fonderie, huile sur bois, BAL © Ville de Liège

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Le représentation du travail aux XIXe et XXe siècles

La représentation du travail en tant qu’activité rémunérée essentielle à la survie apparaît avec le réalisme*. Ce mouvement artistique et littéraire, né en France au milieu du XIXe siècle, tente de s’inscrire dans la réalité de la société et notamment d’exposer la misère et/ou le courage des travailleurs. Le réalisme prend pour objet la réalité du monde et est donc opposé aux sujets mythologiques ou historiques.

Travail traditionnel

Le travail artisanal est souvent représenté comme une scène de genre (cf p 36) :

• Pietro SALTINI, Le vieux savetier et son chat, 1874Le savetier, nom ancien du cordonnier, fabrique et répare des chaussures. Comme beaucoup d’autres artisans, cet homme a choisi de travailler chez lui mais ses conditions de travail sont finalement plus rudes qu’à la manufacture. Il travaille dans une pièce simple, étroite, peu éclairée. L’artisan est représenté dans son environnement de travail mais n’est pas en activité : il joue avec son chat.

• Alexandre STRUYS, Un art qui se meurt : la dentellière, entre 1905 et 1909Tout au long du XIXe siècle, lorsqu’on représente la travailleuse, il s’agit la plupart du temps de dames exerçant des métiers typiquement féminins comme les travaux d’aiguille, dans l’environnement sécurisant du foyer, sans aucune allusion aux conditions de travail défavorables : rémunération à la pièce, salaire misérable, cadence intense, longues journées de travail... Ces travailleuses étaient avant tout montrées comme femmes. Même si ce tableau date du début du XXe siècle, il offre une image sereine et idéalisée qui occulte totalement la réalité sociale du sujet.

Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, de plus en plus de représentations du travail urbain apparaissent : lessive, repassage, entretien... Mais la femme reste la plupart du temps représentée comme une maîtresse de maison et non comme une domestique au service d’autrui.

• Adrien DE WITTE, Lessiveuse, 1879Adrien de Witte s’est spécialisé dans l’observation de la vie quotidienne, avec la femme comme principal sujet, souvent dans son cadre de vie ou son milieu de travail. Le sujet de la lessiveuse est simple et ordinaire. Dans une pièce sombre et fruste, une jeune ouvrière blanchit le linge d’une famille. Immobilisée dans un geste banal et quotidien, la jeune femme relève la tête un instant et repose ses bras engourdis par ce long et dur labeur.

Le travail féminin urbain est surtout illustré par les couturières et lingères et, dans nos régions, les botteresses*. Parmi les travailleuses urbaines, sont également couramment représentées, les prostituées ainsi que les métiers du spectacle (chanteuses, actrices, danseuses, acrobates), comme dans le Cirque forain en Bretagne de Lucien Simon (1861-1945). Ces représentations nourrissent le mythe du corps féminin.

• Anto CARTE, L’effort, 1922Originaire de Mons, Anto Carte (Mons, 1886 –Ixelles, 1954) illustre dans ses œuvres expressionnistes les travailleurs de sa région : paysans, pêcheurs, mineurs. Ses personnages ont toujours une allure monumentale et sont cadrés de manière originale.Anto Carte excelle dans le dessin. Son trait délimite avec netteté la silhouette de ce rameur. Ses mains, ses bras et ses épaules musclés expriment parfaitement la force, l’effort, le labeur. Les lignes du dessin et les couleurs de la palette renforcent cette impression de tension. Ce travailleur est un passeur, marinier d’un genre particulier : son rôle est de faire franchir un fleuve à des personnes, en l’absence de pont. Ce métier était autrefois très courant car les ponts étaient beaucoup moins nombreux qu’aujourd’hui sur les rivières importantes.

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Bien que les villes et les industries se soient fortement développées, le travail rural reste plus fréquemment représenté que le travail industriel. Malgré le recul des activités agricoles, la représentation de paysans grandeur nature, format autrefois réservé à la peinture d’histoire, est une des nouveautés du XIXe siècle. L’industrialisation et la croissance des villes provoquent en réaction un attachement à la ruralité.

• Evariste CARPENTIER, La Laveuse de navets, vers 1890Evariste Carpentier, issu du monde rural, représente le dur labeur du travail des champs. Le peintre donne du monde rural une image réaliste, qui tranche avec celle de la paysannerie pittoresque qu’on trouvait aux siècles précédents.

Evariste CARPENTIER, La Laveuse de navets, huile sur toile, vers 1890, BAL © Ville de Liège

Le travail agricole est un thème majeur du réalisme* dans les années 1850 avec notamment le peintre français Jean-François Millet (1814-1875) avec Les Glaneuses en 1857 ou L’Angélus en 1858. Le sujet reste en vogue durant la seconde moitié du siècle mais tend à disparaître au XXe. Citons parmi les plus célèbres Kasimir Malevitch* (Kiev, 1878 – Leningrad, 1935), actif en Russie, avec Femme moissonnant, Récolte du seigle, Coupeur de foin… Le paysan n’est plus traité dans une veine réaliste, comme en atteste le tableau de Marcel Gromaire (Noyelles-sur-Sambre, 1892 – Paris, 1971).

• Marcel GROMAIRE, Paysan au fagot, 1934Gromaire simplifie les formes, géométrise la figure humaine et entoure ses motifs d’épais cernes noirs donnant une impression de vitrail. Les motifs du tableau sont découpés en formes géométrisantes. Le travailleur envahit tout l’avant-plan, laissant peu de place à l’environnement. On distingue tout de même une ville avec le clocher de son église et quelques maisons. Détaché de toute réalité, l’homme au travail est représenté dans un paysage urbain et nocturne. Marcel Gromaire reste fidèle à son répertoire thématique qui comprend paysans, pêcheurs, soldats, joueurs de cartes…

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Travail industriel

Durant le XIXe siècle, la Belgique est profondément transformée par l’industrialisation. Le premier artiste à représenter systématiquement la vie industrielle, dès 1880, est Constantin Meunier. Cet artiste belge représente le travail sous toutes ses formes, à travers la peinture et la sculpture. Il donne aux travailleurs un caractère grandiose mais ne dénonce jamais leur exploitation : c’est pourquoi ses œuvres ont plu à la classe dominante et aux autorités.

• Constantin MEUNIER, La coulée à Ougrée, 1880Erigés en héros des temps modernes, les travailleurs de Meunier idéalisent une situation peu enviable. Ses ouvriers, qu’ils soient au repos ou en plein travail, sont toujours caractérisés par leur puissance physique et leur robustesse. Les hommes de La coulée à Ougrée sont peints en plein effort et dans une attitude athlétique. Meunier met en scène des ouvriers héroïques, à la musculature puissante. Il n’y a rien de misérable ici.

Constantin Meunier, La coulée à Ougrée, huile sur toile, BAL © Ville de Liège

Constantin Meunier représente différemment le travailleur et la travailleuse. Tout d’abord, pour les hommes, il parcourt un large éventail d’activités, tandis qu’il se limite pour les femmes à un seul type de travailleuse : la hiercheuse*. Ensuite, Meunier ne représente jamais les ouvrières en plein travail, contrairement aux ouvriers.

• Constantin MEUNIER, Hiercheuse à la lampe, bronzeL’ouvrière des mines est mal considérée dans la société : elle ne s’inscrit pas dans le moule féminin façonné par la bourgeoisie. Elle transgresse le modèle de la femme au foyer, elle travaille en compagnie d’hommes, dans des galeries exiguës, elle porte des vêtements masculins... Malgré leur mauvaise réputation, les femmes de la mine deviennent un sujet d’inspiration pour de nombreux artistes, dès les deux dernières décennies du XIXe siècle. Meunier choisit toujours de montrer des figures charmantes, minces et jeunes, à l’attitude fière et assurée. En représentant les hiercheuses au repos, il met l’accent sur leur féminité plutôt que sur l’effort ou l’activité industrielle.

• Cécile DOUARD, Le terril, 1898Les œuvres de Douard exploitent des thèmes déjà vus chez d’autres artistes mais apportent une dimension nouvelle. Femme artiste, elle montre des ouvrières fortes, en action, marquées par le travail et dans des attitudes dénuées de charme. Elle ne les considère tout simplement pas comme des objets de désir à disposition des hommes. Rare représentation de femmes de la mine en plein travail, la grande toile de Douard fournit une vue saisissante des wagonnets vidés en-haut du terril, libérant poussière et pierre. L’artiste rend bien cette poussière, cette fumée par la couleur mais aussi par l’attitude de certaines femmes qui se cachent le visage.

Cécile DOUARD, Le terril, huile sur toile, 1898, BAL © Ville de Liège

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! A vous de jouer

«(«) Reliez aux siècles les artistes et les représentations du travail correspondant.

Adrien De Witte • • XVIIe siècle • • Représentation du travail au travers des visites de bourgeois dans des ateliers d’ouvriers

Gérard Douffet • • XVIIIe siècle • • Représentation du travail urbainC o n s t a n t i n Meunier

• • 2e½ XIXe siècle • • Représentation du travail lié à la mythologie

Léonard Defrance • • Fin XIXe siècle • • Représentation du travail industriel

««(«) A l'aide des informations dans le chapitre ci-dessus, réalisez une ligne du temps synoptique croisant à la fois les indications de temps, les évolutions de la représentation du thème du travail et des informations historiques liées à la condition ouvrière et son évolution.

««« En observant votre ligne du temps, voyez-vous une concordance entre l'évolution de la condition ouvrière et l'évolution de la représentation du travail ? Expliquez.

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Portraits et autoportraits

Le portrait

Le portrait est un genre artistique qui regroupe des représentations de personnes sculptées, peintes, dessinées... Un portrait peut aussi être un texte ou un film.Le degré de réalisme des portraits peints varie en fonction de l’époque, du lieu et du personnage représenté, ce genre répondant à une codification précise. Tout au long de son histoire, le portrait oscille entre le souci de ressemblance et celui d’idéalisation du modèle.

Exposition « Pour ouvrir le Bal », section « Le portrait », BAL, Liège © Ville de Liège

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Durant le Moyen Âge, le portrait disparaît de la peinture de chevalet. Il est réintroduit progressivement au XIVe siècle dans un contexte sacré : le don à Dieu ou aux saints. Des donateurs se font parfois représenter aux côtés de personnages sacrés. Avec le portrait de Jean le Bon, peint au milieu du XIVe siècle, le portrait individuel réapparaît après un millénaire d’absence. À la Renaissance, à partir du XVe siècle, le portrait se développe avec l’apparition de la conscience personnelle et le besoin de représentativité des classes dominantes. A cette époque, seuls les gens riches se font portraiturer, dans le but de montrer leur puissance (exemple : Les époux Arnolfini de Jan Van Eyck en 1434). Dans l’Europe des Temps Modernes, qui voit la formation des monarchies absolues, le portrait célèbre le souverain et devient un moyen de propagande. Conscients de leur rang, les bourgeois aussi commandent des portraits à l’occasion des principales étapes de la vie : fiançailles, mariage, naissance des enfants, nomination aux fonctions prestigieuses… Il existe différents types de portraits : en pied (la personne entière), en buste (jusqu’à la taille), en demi grandeur (jusqu’aux cuisses) ; de face, de profil, de trois-quarts, de dos ; individuel ou de groupe.

• Gérard DOUFFET, Portrait d’homme et Portrait de femme, XVIIe siècleCes deux effigies conventionnelles forment une paire. Ce sont des pendants, prévus pour être placés côte à côte. Cette formule de double portrait répond à un code social défini. Elle reflète les rapports entre un homme et une femme mariés mais le lien affectif n’apparaît pas. La supériorité du mari est toujours visible : il occupe toujours la place d’honneur à la droite de son épouse, donc à gauche pour le spectateur. L’homme et la femme sont alors tournés l’un vers l’autre. L’homme est généralement actif et dominant, représentatif de sa position dans la société alors que la femme est passive. Les deux modèles sont représentés à mi-corps et de trois-quarts. Ce type de représentation est souvent appliqué à la haute bourgeoisie alors que le portrait en pied était réservé aux princes et à la noblesse.

Gérard DOUFFET, Portrait d’homme, huile sur toile, BAL © Ville de Liège

Gérard Douffet, Portrait de femme, huile sur toile, BAL © Ville de Liège

Au XVIIIe siècle, le portrait d’apparat rigide laisse la place à des portraits moins solennels, plus naturels.Ce genre reste très prisé en peinture jusqu’au XXe siècle, malgré l’invention de la photographie. Afin de renouveler l’art du portrait, les artistes les plus novateurs, libérés par la photographie de la contrainte de la ressemblance, vont explorer de nouvelles voies. De nombreux artistes du XXe siècle ont fait du portrait leur thème de prédilection. Citons notamment Andy Warhol* et ses nombreuses représentations de personnalités comme Marylin Monroe dans les années 1960.

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• Pierre Georges JEANNIOT, La femme au grand chapeau, 1908Ce peintre français d’origine suisse, ami d’Édouard Manet et Edgar Degas, était avant tout dessinateur et illustrateur. C’est d’ailleurs son dessin vivant, son trait expressif qui fait sa force en peinture. Dans sa représentation du type parisien, il s’attache principalement à la femme bourgeoise. Il observe ses sujets au polo, sur la plage, au restaurant, dans le Bois de Boulogne ou dans leur intimité comme cette femme au grand chapeau, allongée sur un canapé. L’artiste opte pour une pose originale qui offre un point de vue et un cadrage hors du commun. Délaissant le rendu photographique, les artistes de la modernité* apporte cependant beaucoup de naturel et de vie à leurs portraits.

Pierre Georges JEANNIOT, La femme au grand chapeau, huile sur toile, BAL © Ville de Liège

L’autoportrait

Un autoportrait est un portrait d’une personne réalisé par elle-même.Si le terme est récent (1928), l’autoportrait est une pratique plus ancienne. C’est à la fin du Moyen Âge que cette pratique se développe. Si la diffusion du miroir vers la fin du XIVe siècle explique partiellement ce phénomène, la valorisation du métier de peintre est en grande partie responsable de l’apparition de l’autoportrait. La peinture s’apparentant maintenant à un véritable art plutôt qu’à un artisanat, la place de l’artiste dans la société est favorisée. Dès la fin du Moyen Âge, les peintres utilisent des astuces pour se représenter dans des scènes religieuses dans le souci évident de laisser une trace de leur personnalité. Ce n’est qu’ensuite, lorsque l’artiste devient une personne importante, que son portrait devient le sujet même de la peinture. Le premier grand maître de l’autoportrait est Albrecht Dürer* qui se représente à de nombreuses reprises entre 1484 et 1523. Mais le plus marquant des autoportraitistes est certainement Rembrandt qui s’est peint, dessiné et gravé près d’une centaine de fois de 1627 à 1669. L’autoportrait de Jean-Guillaume Carlier (1638-1675), exposé au BAL, date de cette même époque.

! A vous de jouer

«(«) Observez attentivement le portrait d'homme et le portrait de femme peints par Gérard Douffet. Décrivez avec vos mots :

homme femmeLe visage des personnages

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Leurs vêtements et accessoires

Leurs attitudes

Le décor

Sur base de vos observations, que pouvez-vous déduire sur ces deux personnages ? Grâce à votre travail d’analyse de l’image que savez-vous d’eux ?

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«««Le portrait de couple est un genre pictural particulièrement codifié. A votre avis, en quoi cette codification est-elle le reflet des rapports sociaux et moraux entre hommes et femmes ? Recherchez des portraits de couples actuels (par exemple dans la presse), ces mêmes codes sont-ils toujours d'usage ? Expliquez vos constatations.

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«(«) Comparez le portrait de femme de Gérard Douffet au travail de Pierre Georges Jeanniot, La femme au grand chapeau. Comment, chez Jeanniot, la libération des contraintes de la ressemblance apportée par la photographie se marque-t-elle? Expliquez.

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««« L'apparition et le développement de la photographie apportent de profonds changements dans les arts. Effectuez des recherches à la bibliothèque ou sur Internet et expliquez quelles sont ces modifications et le rôle qu'elles vont jouer sur la création contemporaine.

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Q Pour ALLer PLus Loin

Vous pouvez réaliser en classe plusieurs activités sur le thème du portrait.

Activités plastiques

Chaque élève apporte une photographie de lui-même, « type photo d’identité ». Les photocopies sont agrandies au format A4 par la photocopieuse.

-Créez des portraits « mélangés ». Chaque photocopie de photo d’élève est découpée en languettes horizontales ou verticales de 1 à 2 cm de large. Chaque élève reconstitue un visage en mélangeant les languettes appartenant à différentes photos !

-Décalquez votre photo sur un plastique transparent grâce à un marqueur indélébile. Reproduisez les traits essentiels à l’identification du visage. Avec de la peinture acrylique, colorez votre portrait sur l’envers de la feuille plastique. Fixez votre portrait sur un « fond » de votre choix (les possibilités sont infinies : papier peint, photographies de magazine....).

Activités d’écriture

- Les élèves travaillent par groupe de 2. Chacun prépare les questions du « portrait chinois » auxquelles son binôme devra répondre. Exemple de question « si j’étais... un objet, une saison, un animal, une couleur, un dessin animé, un fruit... ».Mettez en commun les portraits chinois de la classe. Chaque élève peut ainsi retrouver le camarade qui lui ressemble le plus.

- Les élèves travaillent par groupe de 2. À la manière d’un journaliste, chacun prépare une question à soumettre à son binôme afin de réaliser son portrait. En classe, mettez en commun les travaux et compilez en album les portraits de la classe.

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Bambochades et peinture de genre

Peinture de genre

L’expression « peinture de genre » désigne des tableaux ayant pour sujet des scènes familières, populaires ou anecdotiques.C’est au XVIe siècle, en Europe du Nord, que les scènes de genre à proprement parler apparaissent. Le public fortuné se détourne des tableaux religieux pour leur préférer des scènes simples, plus proches de la vie : scènes de taverne, monde paysan, intérieurs populaires... La peinture de genre connaît son apogée au XVIIe siècle, bien que la hiérarchie des genres la considère comme inférieure à celle des « grands sujets » religieux, mythologiques ou historiques.Ce type de tableau nous renseigne sur la mode vestimentaire, le mobilier ainsi que sur les mœurs de la population de l’époque.

Bambochade

La bambochade désigne une petite peinture de genre représentant des scènes vulgaires, burlesques, tirées de la vie à Rome au XVIIe siècle : fêtes populaires, scènes de cabaret, ivrognes, mendiants... Ces petites peintures ou gravures furent réalisées par des artistes pour la plupart originaires de Hollande et réunis à Rome autour du peintre hollandais Pieter van Laer. Le terme bambochade provient de l’italien « bamboccio », qui signifie « poupée », « pantin », surnom italien de Pieter van Laer à cause de son physique et des thèmes qu’il traitait.

Les fêtes, la musique, la consommation de tabac et d’alcool sont des sujets couramment décrits dans les scènes de genre.

- Pieter BALTEN, Couple, XVIe sièclePieter Balten (Anvers, vers 1527 – 1598) est un artiste actif à Anvers. Il travaille à la manière de Pieter Breughel l’Ancien (Breugel, 1525 – Bruxelles, 1569) et exploite les mêmes thèmes, en particulier les kermesses et fêtes villageoises. Il nous livre ici une image d’un couple qui ne répond pas aux codes stricts des portraits de bourgeois et de nobles. Ce couple souriant se rapporte à un sujet léger : la fête. En effet, la dame tient dans sa bouche un instrument de musique : une guimbarde.

Pieter BALTEN, Couple, huile sur bois, BAL © Ville de Liège

• Léon PHILIPPET, Carnaval à RomeLéon Philippet (Liège, 1843 – Bruxelles, 1906) obtient la bourse de la fondation Darchis* après avoir étudié à l’Académie de Liège. Il part alors pour l’Italie où il reste près de 20 ans. Dès son arrivée à Rome, il délaisse les musées et les études d’après l’antique pour peindre la vie contemporaine, attitude audacieuse pour l’époque. Il fixe les mœurs colorées du peuple italien en de nombreux dessins et peintures qui paraissent avoir été pris sur le vif. Il immortalise souvent des fêtes, notamment le carnaval romain, que l’artiste illustre à plusieurs reprises. Dans ce tableau, Philippet traduit bien l’atmosphère endiablée et la liesse du peuple. Une fois que l’on a dépassée la première impression de confusion, les différents éléments apparaissent plus distinctement : un char fleuri sur lequel trône une imposante Italienne, les balcons pavoisés d’où pleuvent des fleurs...

Léon PHILIPPET, Carnaval à Rome, papier sur toile, BAL © Ville de Liège

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! A vous de jouer

«(«) Comparez le portrait de couple de Pieter Balten à ceux d'un homme et d'une femme de Gérard Douffet observés plus haut. Quelles différences constatez-vous ?

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«(«) Par quels moyens graphiques Léon Philippet parvient-il à traduire l'atmosphère festive du carnaval à Rome ? A quoi voit-on qu'il s'agit d'une scène de carnaval ? Expliquez vos réponses.

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««« Observer les différentes scènes de genre exposées au BAL. Relevez les différents thèmes représentés. Constatez-vous une évolution dans le traitement de ces thèmes ? Expliquez.

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La nature morte

La vie silencieuse des natures mortes

La nature morte est un genre pictural qui consiste en la représentation d’objets inanimés qu’ils soient naturels (fleurs, fruits et autres nourritures) ou manufacturés (vases, livres…), de telle sorte qu’ils sont le principal ou le seul sujet d’un tableau.Si cette dénomination de nature morte est partagée par les historiens italiens (natura morta), les auteurs néerlandophones, germanophones et anglophones parlent de « vie immobile » (stille leven en néerlandais, Stillleben en allemand et still life en anglais).

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Les premiers témoins de natures mortes sont connus dès l’Antiquité dans de nombreuses fresques ou mosaïques romaines, notamment celles de Pompéi. La représentation d’objets seuls disparaît à l’époque médiévale, les scènes religieuses prenant le pas sur tout autre thème : lorsque des objets sont peints, ils le sont pour ce qu’ils symbolisent. Si un certain intérêt pour l’objet en lui-même réapparaît dès le XIVe siècle en Italie, il faut encore attendre deux siècles pour que la représentation d’objets inanimés s’impose comme sujet unique d’une peinture.La nature morte apparaît comme une catégorie autonome au cours du XVIe siècle mais se développe surtout au XVIIe siècle dans les écoles flamande et hollandaise. Elle est alors située au bas de la hiérarchie des genres, bien après le portrait, le paysage et la peinture d’histoire. Elle devance cependant la peinture de genre.Les objets représentés gardent leur symbolique chrétienne, leur valeur morale, mais contrairement au Moyen Âge, la dimension esthétique et l’illusionnisme* prennent une importance primordiale. La nature morte est une opportunité pour le peintre de démontrer son habileté. La nature morte oscille alors entre symbolisme et rendu réaliste.Durant les Temps modernes, la vanité se développe au sein de la nature morte : les crânes, sabliers, bougies éteintes, verres renversés, bijoux précieux ou instruments de musique symbolisent la fragilité du temps qui passe et ont pour objectif de rappeler aux hommes le caractère éphémère de la vie.

• Pieter CLAESZ III, Nature morte, XVIIe siècleCette nature morte de Pieter Claesz (Steinfurt, vers 1600 – Harlem, 1661) appartient à la catégorie des tables dressées. Le peintre y fait étalage de richesses : vaisselle d’argent, pain, jambon. Le verre à demi-rempli et la coupe renversée introduisent la notion de temps suspendu. Cette œuvre cherche à provoquer une réflexion existentielle. Ce genre de tableaux est là pour rappeler le caractère éphémère de la vie et pour dénoncer un monde de joies factices. Au fil du temps, cette intention moralisatrice disparaît pour laisser place à la virtuosité artistique dans le rendu des matières et à la fonction décorative.

• Guillaume GABRON, FleursCe tableau était jusqu’il y a peu attribué à Jan Van Huysum (Amsterdam, 1682-1749), un peintre de fleurs hollandais renommé et daté des environs de 1730. Lors de la restauration, la signature « Jan Huysum fecit » s’est révélée fausse. Le nom de Van Huysum était un surpeint cachant l’authentique « Guil. Gabron f. » (Anvers, 1619-1678). Ce peintre de fleurs et de fruits est actif à Anvers et Rome au XVIIe siècle, quelques décennies avant Van Huysum. Si une fausse signature d’un peintre réputé a été apposée sur ce tableau d’un artiste peu connu et moins recherché, c’est simplement dans le but de le vendre plus cher.Même si le tableau n’est pas de la main du célèbre peintre de fleurs hollandais, il s’agit d’une composition harmonieuse associée à une remarquable sûreté de la touche.

Aux XIXe et XXe siècles, la nature morte est considérée comme un genre trop mimétique, illusionniste et va être l’objet de nouvelles recherches (Paul Cézanne, Pablo Picasso, Georges Braque…). La nature morte perd alors sa dimension symbolique.

• Alain DENIS, Homard et salade, 2e moitié du XXe siècleOn ne trouve dans le travail d’Alain Denis (Verviers, 1947) aucune figure humaine. Il est fasciné par l’objet. Une facture sèche, rigoureuse et obsessionnelle est mise à son service.A la manière des artistes du Pop Art, Alain Denis fait usage des techniques de représentation particulières à la publicité : simplification du dessin, couleurs synthétiques, accentuation du graphisme, brusque décalage d’échelle, agrandissement de détails. Son sujet épuré s’en trouve dépersonnalisé. Avant de reconnaître les objets représentés, le spectateur voit d’abord des formes et des couleurs.

Alain Denis, Homard et salade, huile sur toile, 1975, BAL © Ville de Liège

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! A vous de jouer

«(«) Dans l'exposition du BAL, dans la partie consacrée aux « natures mortes », retrouvez les éléments suivant :

Éléments à retrouver Artiste + titre de l’œuvre Remarques particulières : comment cet objet est-il représenté? Décrivez-le.

COQ

PAPILLON

CITRON

HOMARD

LIÈVRE

TULIPE

OISEAU

ROSE

JAMBON

««« Les natures mortes, en peinture, sont souvent assimilées à des « Memento mori ». Traduisez cette locution latine.

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Quel est le sens de cette locution ? Et pourquoi l'associer aux symboliques des natures mortes ? Justifiez votre réponse.

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Surréalité

Le surréalisme

Le mot « surréalisme » est passé dans le langage courant et signifie ce qui échappe à toute réalité, ce qui dépasse l’entendement. Cette acception n’est cependant pas correcte sur le plan historique. L’invention du mot revient à Guillaume Apollinaire* (1880-1918) qui, en 1917, qualifie sa pièce Les Mamelles de Tirésias de « surréaliste » pour montrer qu’un sujet sérieux peut être traité avec humour. Dans Le Manifeste du surréalisme (1924), André Breton (1896-1966), fondateur du groupe des surréalistes, précise que le surréalisme est « un automatisme psychique pur par lequel on exprime le fonctionnement réel de la pensée » sans contrôle de la raison et en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. Les surréalistes accordent une importance particulière au rêve, à l’inconscient et à la psychanalyse.

Exposition « Pour ouvrir le Bal », section « Surréalité », BAL, Liège © Ville de Liège

Fruit d’une démarche artistique qui explore l’inconscient, la peinture surréaliste invite le spectateur à pénétrer dans un monde onirique, imaginaire et fantastique. La peinture surréaliste produit, par déformation (Salvador Dali), par association de signes (René Magritte) ou par invention de figures fantastiques (Yves Tanguy, Joan Miro) une « surréalité », l’image d’un monde familier dans lequel se glisse une « inquiétante étrangeté » (Sigmund Freud). Le collage d’illustrations ou d’éléments du quotidien constitue une technique privilégiée des surréalistes.

Influence du surréalisme sur le XXe siècle

En tant que mouvement d’avant-garde, le surréalisme historique se déploie activement de 1924 (parution du Manifeste) à 1940. Il se poursuit tout en se diluant dans d’autres pratiques littéraires et artistiques proches jusqu’en 1969, trois ans après la mort de Breton. Mais si le mouvement historique disparaît avec ses fondateurs, l’esprit surréaliste persiste jusqu’à aujourd’hui. Le surréalisme marque tout le XXe siècle et est davantage une philosophie de l’existence qu’une simple tendance artistique.

Des œuvres de René Magritte (1898-1967) ou Paul Delvaux (1897-1994) peuvent être rapprochées d’œuvres plus anciennes de James Ensor ou plus récentes de Marcel Mariën (1920-1993), Marcel-Louis Baugniet (1896-1985) ou Pat Andrea (1942) par leur traitement différent de la réalité, par leur subjectivité.

• James ENSOR, Diable rossant anges et archanges, 1898James Ensor (Ostende, 1860-1949) réalise cette eau-forte en s’inspirant de La chute des anges rebelles de Breughel l’Ancien, exposée aux Musées royaux des Beaux-Arts de Bruxelles. Dans cette peinture du XVIe siècle, l’artiste mettait en scène les anges rebelles chassés du Paradis par l’archange Michel aidé d’anges. Les anges déchus étaient précipités vers le bas, vers des créatures monstrueuses. Ensor interprète cette œuvre ancienne en inversant les rôles : ce sont les démons qui se trouvent au centre de la composition et qui pourchassent les anges, reconnaissables uniquement à leur apparence féminine. Il retourne ainsi la situation initiale, à savoir la victoire du bien sur le mal. Ensor laisse libre cours à son imagination dans la représentation des monstres et de leurs actes.

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• René Magritte, La jeunesse illustrée, 1937Magritte (Lessines, 1989 – Bruxelles, 1967), l’un des plus grands représentants du mouvement surréaliste, donne souvent à ses tableaux des titres poétiques sans rapport avec ce que l’on y voit et qui apporte déjà une dimension énigmatique à ses œuvres. Les éléments de ses tableaux sont toujours peints de manière réaliste. Ce n’est donc pas ce style académique qui confère l’étrangeté au tableau mais bien le rapprochement insolite de certains objets. Dans La Jeunesse illustrée, l’artiste place sur un chemin une suite de choses sans rapport l’une avec l’autre : un buste de femme, un tuba, un lion, une table de billard… Certains motifs présents ici sont récurrents chez Magritte : le lion (toujours couché, hiératique, indifférent à son environnement), le buste féminin sculpté, les tentures ouvertes (au bout du chemin). Les surréalistes prônent l’écriture automatique, la libre association dictée par l’inconscient. Leur principe est illustré par la citation du poète le comte de Lautréamont (Montevideo, 1846 – Paris, 1870) : « beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’un parapluie et d’une machine à coudre », qui s’applique parfaitement à cette peinture de René Magritte.

• Jane GRAVEROL, La goutte d’eau, 1964Dans les années 1920, au début de sa carrière, il est peu courant et peu aisé pour une femme de se lancer dans une carrière artistique. C’est pourquoi Jane Graverol (Ixelles, 1905 – Fontainebleau 1984) signe ses œuvres du prénom de Jean. En 1950, René Magritte l’invite pour la première fois. Elle peint en 1964 La Goutte d’eau, tableau très apprécié d’André Breton et qui lui vaut beaucoup de succès. Elle y rassemble harmonieusement les portraits des principaux surréalistes belges, comme un hommage : Jane Graverol au sommet, Paul Nougé de face mais aussi Jean Scutenaire, René Magritte, Marcel Mariën...

Jane Graverol, La goutte d’eau, huile sur toile, 1964, BAL © Ville de Liège

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! A vous de jouer

«(«) Connaissez-vous le jeu littéraire surréaliste du cadavre exquis ? Les surréalistes inventent des jeux qui échappent à la logique rationnelle du langage. Dans le « Dictionnaire abrégé du surréalisme » en 1938, ils nous livrent l'explication du jeu « le cadavre exquis ».

« Jeu de papier plié qui consiste à faire composer une phrase ou un dessin par plusieurs personnes, sans qu’aucune d’elles puisse tenir compte de la collaboration ou des collaborations précédentes. L’exemple, devenu classique, qui a donné son nom à ce jeu, tient de la première phrase obtenue de cette manière : le cadavre exquis boira le vin nouveau. »Par groupe de 5 personnes, joue à ce jeu en respectant la structure de phrase suivante : sujet, son qualificatif, verbe, objet, son qualificatif.

Q Pour ALLer PLus LoinChaque élève inscrit sur 3 morceaux de papier un sujet, un verbe et un complément. Chaque morceau est placé dans un panier « sujet », un panier « verbe », et un panier « complément ». Chaque élève pêche un papier dans chaque panier. Sur base des papiers pêchés, chaque élève illustre de manière surréaliste l’assemblage de ses 3 mots.

««« Dans notre société, beaucoup de choses sont qualifiées de « surréalistes ». Pouvez-vous trouver des exemples et en expliquer le sens. Par exemple, la Belgique est souvent considérée par ses voisins comme un pays surréaliste (humour, politique,...).

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Êtres vivants, être vivant : peinture animalière

Les représentations animales sont déjà présentes au paléolithique dans l’art rupestre, et y sont d’ailleurs beaucoup plus nombreuses que les figurations humaines. L’homme représente alors les animaux de son quotidien. Durant l’Antiquité, l’animal se rapporte plutôt à la mythologie. Dans la civilisation médiévale, l’animal s’affiche sur les façades et décors sculptés des églises mais aussi dans les bestiaires des manuscrits de l’époque. Cette faune est composée d’animaux réels et imaginaires. À la Renaissance, malgré l’humanisme qui place l’homme au centre du monde, l’animal reste très répandu en art, mais en tant qu’accessoire ou comme allégorie savante. Grâce à la curiosité scientifique caractéristique de la Renaissance, les animaux sont observés avec des yeux de chercheurs.

Exposition « Pour ouvrir le Bal », section « Être vivant, être vivant », BAL, Liège © Ville de Liège

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Aux XVIe et XVIIe siècles, les animaux apparaissent souvent dans des tableaux à sujets bibliques, comme c’était le cas au Moyen Âge. Le Paradis terrestre et l’arche de Noé sont deux sujets qui s’y prêtent particulièrement bien.

• Roelandt SAVERY (attribué à), L’arche de Noé, début XVIIe siècle

• David VINCKEBOONS (attribué à), Le paradis terrestre, fin XVIe - début XVIIe siècle(Malines, 1578 – Amsterdam, 1629)

Les sciences naturelles se développent de plus en plus au XVIIIe siècle, dit « Siècle des Lumières », marqué par la montée du rationalisme. Les ouvrages scientifiques sont agrémentés de nombreuses illustrations et les images d’animaux, surtout d’oiseaux, vont être utilisées à des fins décoratives. Dans les visions pastorales, l’animal a une place importante puisqu’il véhicule les valeurs de la campagne. Ornement nécessaire, il personnifie la tranquillité, l’innocence, la liberté face aux contraintes sociales. L’animal domestique, très apprécié au XVIIIe siècle, est présent dans les portraits soit dans les bras de ses maîtres, soit docile à leurs pieds.

Au XIXe siècle, les animaux de compagnie se multiplient et les premiers jardins zoologiques apparaissent. Le monde animal connu s’étend et les animaux exotiques constituent une source d’inspiration nouvelle pour les artistes.

• Ferdinand DE ROOVER, Chien avec un os, 1885 Si le romantisme traite l’animal avec grandiloquence, le réalisme l’évoque sans idéalisation. Dans cette optique, l’animal est souvent représenté par les réalistes : animal de compagnie dans des intérieurs bourgeois, bétail tranquille à la campagne… Parfois, au-delà d’une simple représentation naturaliste, la peinture animalière réaliste est l’occasion de critiques sous forme de paraboles animales, comme dans les réalisations de Joseph Stevens*.

! A vous de jouer

«(«) Dans la peinture de David Vinckeboons, Le paradis terrestre, citez ci-dessous tous les animaux que vous reconnaissez.

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«(«) Ces animaux sont-ils représentés avec exactitude ? Est-il facile de les reconnaître ? Justifiez votre réponse.

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Glossaire

Botteresse : terme wallon. Se dit d’une femme qui porte la hotte (le bot) remplie de marchandises. A la main, la botteresse tient une canne qu’elle peut placer sous la hotte pour soulager un peu la pression des bretelles sur les épaules.

Pieter Breughel l’Ancien (Breugel, 1525 – Bruxelles, 1569) : Peintre et dessinateur flamand, reçu franc-maître à la guilde d’Anvers en 1551. Il exécute un voyage en Italie en 1552 dont il ramène une série de dessins où s’exprime sa sensibilité pour la nature et le paysage. Plus tard, son art prend un caractère profane de plus en plus affirmé avec des œuvres aux accents populaires prononcés.

Ulysse Capitaine : collectionneur liégeois à l’origine de la bibliothèque Ulysse Capitaine (BUC). Autrefois conservée à la Bibliothèque des Chiroux, la BUC rassemble plus de 170 000 documents concernant l’histoire, la littérature, les arts et la vie quotidienne à Liège et en Wallonie. Manuscrits, imprimés, cartes et plans sont aujourd’hui conservés à deux pas du Grand Curtius, en Féronstrée. Ce fonds riche de plus de 10 000 documents (livres, manuscrits, autographes, journaux, parchemins) concerne tous les domaines couverts par le livre au Pays de Liège du XIII e au XIXe siècle.

Clair-obscur : de l’italien chiaroscuro, technique graphique et picturale dans laquelle les effets entre ombre et lumière sont mis en opposition, afin le plus souvent, de conférer à la scène représentée une certaine atmosphère, une tension dramatique.

Conservateur : personne chargée de diriger un musée, responsable des collections, de définir le projet culturel et scientifique de cet établissement (politique d’acquisition, de restauration, de recherches...).

Jules Destrée (Marcinelle, 1863 – Bruxelles, 1936) : écrivain et homme politique belge. Député socialiste à la Chambre des représentants (1894), ministre des Sciences et des Arts (1920), il fonde l’Académie de langue et de littérature françaises. Ardent défenseur du mouvement intellectuel wallon, il expose ses griefs contre l’influence flamande dans Lettre au roi (1911) puis dans Wallons et Flamands (1923).

Auguste Donnay (Liège, 1862 - Jette-Saint-Pierre, 1921) : peintre et dessinateur belge, il entame sa carrière d’illustrateur en 1888. Il réalise des affiches pour l’imprimeur Auguste Bénard, illustre de nombreux livres de poètes et de légendes locales. En 1905, Auguste Donnay prononce, lors du Congrès wallon, un discours dans lequel il entend définir une âme wallonne dans la peinture, qu’il oppose à l’âme d’une peinture flamande. Il se fait le chantre des paysages vallonnés du pays mosan, aux couleurs de l’automne ou de l’hiver. Il se suicide en 1921.

Albrecht Dürer (Nüremberg, 1471 – 1528) : Peintre et graveur allemand, il commence par se former dans l’atelier de son père, orfèvre de métier. Tout en conservant une base germanique, il assimile les recherches flamandes, s’approprie les découvertes italiennes et contribue à leur enrichissement tant par ses traités théoriques que par son œuvre peint et gravé.

Estampe : image imprimée réalisée à l’aide d’un élément d’impression. Autrefois, obtenue uniquement au moyen d’une planche en bois ou en métal, gravée en creux ou en relief, elle inclut, à partir du XIXe siècle, le résultat de l’impression d’une pierre lithographique, ou dès le XXe siècle l’image obtenue avec un écran sérigraphique ou par des moyens photomécaniques ou photochimiques.

Expressionnisme : mouvement artistique qui se développe en Allemagne à partir de 1905 en réaction contre l’académisme, le nationalisme et le naturalisme. Dans l’expression de leurs sentiments et de leur réflexion pessimiste sur l’univers, les artistes expressionnistes accordent souvent à la couleur un rôle primordial.

Fondation Darchis : La “Fondation Lambert Darchis”, institution liégeoise dont le siège est à Rome, fut créée en 1699 grâce à la générosité du Liégeois Lambert Darchis. Installé à Rome en 1646, Darchis institue une fondation visant à organiser l’accueil de ses compatriotes. Selon la volonté exprimée par le donateur, les boursiers doivent provenir de Liège ou de sa région. Ils sont admis pour 5 ans, le logement et la nourriture leur sont assurés. La Fondation Darchis a accueilli un grand nombre de nos artistes.

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Grisaille : peinture secondaire dans les tons de gris (ou beige).

Hiercheuse : le terme hiercheuse est issu du verbe wallon « hiercher » qui signifie « pousser ». Les hiercheurs et hiercheuses sont donc des ouvriers qui poussent les wagonnets chargés de charbon ou de terre de déblai dans les charbonnages. On distingue hiercheuses de surface et de fond.

ICOM : Créé en 1947, l’International Council of Museums, Conseil international des musées, est une organisation non gouvernementale, en relation formelle d’association avec l’UNESCO, qui regroupe les musées et les professionnels de musées. L’ICOM a pour but la coopération et l’échange scientifique entre musées, la protection du patrimoine, la lutte contre le trafic de biens culturels…

Illusionnisme : rendu réaliste, qui tente de donner l’illusion de la réalité.

Jean-Auguste-Dominique Ingres (Montauban, 1780 –Paris, 1867): Peintre français néoclassique, élève de Jacques-Louis David à Paris. Ingres attache au dessin une grande importance et nous lègue des portraits réalistes, miroir de la société bourgeoise de son temps. Ingres s’intéresse beaucoup à la texture des vêtements et des étoffes. D’autre part, il devient deuxième violon à l’Orchestre du Capitole de Toulouse. De ce loisir naît l’expression « Violon d’Ingres ».

Intranet : réseau informatique utilisé à l’intérieur d’une entreprise ou autre entité organisationnelle. Ce réseau utilise les techniques de communication d’Internet.

Lapidaire : relatif aux pierres, précieuses ou non. Les réserves lapidaires concernent donc les vestiges archéologiques, piédroits et linteaux de cheminées, marbres, dallages, croix funéraires, pierres armoriées et pierres tombales…

Lambert Lombard (Liège, 1505/1506 – 1566): Peintre, dessinateur et architecte. Recevant sa formation auprès de différents peintres des Pays-Bas, Lombard devient le peintre attitré d’Erard de la Marck en 1532. Une mission en Italie lui permet de découvrir l’art de la Renaissance et d’éveiller son intérêt pour l’architecture antique et contemporaine. Humaniste reconnu, Lambert Lombard s’impose comme la figure majeure de la Renaissance artistique dans la principauté de Liège au XVIe siècle.

Kazimir (Casimir) Malevitch (Kiev, 1878 – Leningrad, 1935) : peintre et théoricien russe d’origine polonaise. Figure de proue de l’avant-garde russe, Malevitch donne naissance au « suprématisme », l’un des courants de l’abstraction. Sa volonté est d’atteindre l’essence de la forme (Carré blanc sur fond blanc). Rappelé d’urgence en U.R.S.S., Malevitch tombe en disgrâce, ses œuvres étant jugées subversives. Il renoue alors avec la peinture figurative.

Érard de la Marck (1472-1538) : prince-évêque de Liège (1505-1538). Habile négociateur, il s’impose rapidement sur l’échiquier européen et devient cardinal en 1521. Grâce à son souci d’assurer protection militaire et religieuse, son règne est marqué par une période de paix relative. Polyglotte, voyageur, ce « Prince de la Renaissance » s’est montré très actif dans le domaine artistique.

Modernité : Orientation dominante prise par la littérature suivie par les arts plastiques depuis le milieu du XIXe siècle. La modernité se distingue par une valorisation de la nouveauté, une recherche d’originalité et la rupture avec une tradition jugée conservatrice.

Réalisme : né en France au milieu du XIXe siècle en réaction au romantisme et au néoclassicisme, ce mouvement artistique prône une représentation franche, objective, sans idéalisation. Outre le paysage, les gens du peuple constituent un sujet récurrent.

Régionalisme : attitude qui vise à valoriser et défendre l’identité et les particularités d’une région, notamment dans un cadre politique, au sein d’une même nation.

Révolution industrielle : processus historique du XIXe siècle qui se caractérise par le passage d’une société à dominante agraire et artisanale à une société commerciale et industrielle. Cette transformation a affecté profondément l’agriculture, l’économie, la politique, la société et l’environnement du monde contemporain.

François-Charles de Velbrück (1719-1784) : prince-évêque de Liège (1772-1784) connu principalement pour ses actions dans les domaines de la santé, de la pauvreté et de l’art et l’éducation. Franc-maçon, ecclésiastique ouvert aux idées des Lumières, il fonde la Société libre d’Emulation en 1779.

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Andy Warhol (Pittsburgh, 1928 - New York, 1987) : artiste américain. Figure de proue de l’avant-garde américaine, Andy Warhol est l’un des pionniers du Pop art. Il est connu dans le monde entier par son travail de peintre, de producteur musical, d’auteur, par ses films d’avant-garde et par ses liens avec les intellectuels, les célébrités de Hollywood ou les riches aristocrates. À la fin des années 1950, Warhol exécute ses premières toiles en empruntant ses sujets à l’imagerie quotidienne : bandes dessinées ou étiquettes de produits de consommation courante. Il leur donne un caractère sériel qui devient sa spécificité d’artiste.

Bibliographie selective

Catalogue de l’exposition Vers la modernité. Le XIXe siècle au Pays de Liège, Liège, 2001.

Catalogue de l’exposition Fernand Graindorge. Mécène et collectionneur, Liège, 2009.

Catalogue de l’exposition La donation Désiré Jaumain - Ada Jobart au Musée de l’Art wallon, Liège, 1978.

Joost De Geest (dir.), 500 chefs-d’œuvre de l’Art belge, éd. Racine, 2008.

Grégory DESAUVAGE, Les beaux restes d’une reine de Babylone. Restauration de la Sémiramis de Köhler, in Liège.museum, bulletin trimestriel des musées de la Ville de Liège, n° 1, pp. 8-13, février 2011.

Jean-Patrick DUCHESNE et André GOB, Pour un Musée des Beaux-Arts à Liège, in Art&fact n°22, Liège, 2003.

Jean-Patrick DUCHESNE (dir.), Catalogue de l’exposition Des mécènes pour Liège, Liège, 1998.

Jean-Patrick DUCHESNE (dir.), Dossier pédagogique de l’exposition De demain à Delvaux, 2009.

Françoise DUMONT, 1864-1934. Œuvres maîtresses du Musée d’Art moderne et d’Art contemporain, éd. Consorcio, Salamanque, 2002.

André GOB, Noémie DROUGUET, La Muséologie. Histoire, développement, enjeux actuels, éd. Armand Colin, Paris, 2003.

Maryse JASPERS-COLLEYE, Flora. La nouvelle solution informatique des musées de la Ville de Liège, in Liège.museum, bulletin trimestriel des musées de la Ville de Liège, n° 1, pp. 40-41, février 2011.

Régine RÉMON, Liliane SABATINI, Le Musée de l’Art wallon et le Cabinet des estampes et des dessins de la Ville de Liège, La Renaissance du livre, Tournai, 2002

Régine RÉMON, Onze œuvres du paysagiste Closson acquises par le Fonds Courtin-Bouché, in Liège.museum, bulletin trimestriel des musées de la Ville de Liège, n° 1, p. 7, février 2011

Corinne VANHAUWERMEIREN, Conservation & restauration, in Liège.museum, bulletin trimestriel des musées de la Ville de Liège, n° 1, p. 22, février 2011.

Panneaux didactiques de l’exposition « Prélude au BAL »