mpuriabrava - babylon freefly a voile.pdf · 88 • terres catalanes terres catalanes • 89 t u...

4
Terres Catalanes • 87 Vue du ciel, la baie de Rosas offre ses rondeurs et le Cap Creus ses découpes. A 200 km/h, l’air porte notre journaliste comme un matelas. Une expérience unique. SKYDIVE EMPURIABRAVA ® THELANDOFTHESKY.EU Catalogne sud SON NOM EST CONNU DE TOUS LES PARACHUTISTES. DE LAUTRE CÔTÉ DE LA FRONTIÈRE, SKYDIVE EMPURIABRAVA, LE PLUS GRAND CENTRE DE PARACHUTISME D’EUROPE, NOUS A OUVERT SES PORTES ET SES COULISSES SUR UN MONDE À PART . REPORTAGE VALÉRIE FERRER PHOTOS PIERRE MÉRIMÉE SAUF MENTION CONTRAIRE

Upload: others

Post on 23-Jul-2020

14 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: MPURIABRAVA - Babylon Freefly a voile.pdf · 88 • Terres Catalanes Terres Catalanes • 89 T u mets ta tête en arrière, tu replies tes genoux entre mes jambes, tu croises tes

Terres Cata lanes • 87

Vue du ciel, la baie de Rosasoffre ses rondeurs et le Cap Creus

ses découpes.A 200 km/h, l’air porte

notre journaliste comme un matelas.Une expérience unique.

SKYDIVE EMPURIABRAVA

® T

HEL

AND

OFT

HES

KY.E

U

C a t a l o g n e s u d

SON NOM EST CONNU DE TOUS

LES PARACHUTISTES. DE L’AUTRE

CÔTÉ DE LA FRONTIÈRE, SKYDIVE

EMPURIABRAVA, LE PLUS GRAND

CENTRE DE PARACHUTISME

D’EUROPE, NOUS A OUVERT SES

PORTES ET SES COULISSES SUR

UN MONDE À PART.

REPORTAGE VALÉRIE FERRER

PHOTOS PIERRE MÉRIMÉE

SAUF MENTION CONTRAIRE

Page 2: MPURIABRAVA - Babylon Freefly a voile.pdf · 88 • Terres Catalanes Terres Catalanes • 89 T u mets ta tête en arrière, tu replies tes genoux entre mes jambes, tu croises tes

Terres Cata lanes • 8988 • Terres Cata lanes

Tu mets ta tête en arrière, tu replies tesgenoux entre mes jambes, tu croises tesbras et tu ne bouges plus. »

Alain Dony, 20 000 sauts, me donne lesdernières consignes tout en serrant monharnais. « C’est la position banane. Celle quinous permet de faire corps et de ne pas gênermes mouvements à la sortie de l’avion »m’explique-t-il sourire aux lèvres. Me voilà prévenue ! Dans quelques minutes,je vais sauter d’un avion, un Twin Otter de22 places, à plus de 4000 m d’altitude avec,comme seule sécurité, un parachute accro-ché au dos de mon instructeur et je merépète en boucle la procédure. Même siAlain m’a rassuré et dit que je n’avais rien àgérer, juste lui faire confiance, je ne peuxm’empêcher de vérifier que les sangles sontbien serrées, les mousquetons à leur place.Pour le grand saut, pas de tenue de combatobligatoire. Un jean, un t-shirt, une paire debaskets et le tour est joué. Il fait beau cejour-là et le ciel de la Costa Brava est d’unbleu limpide. Lorsque le bureau des pistes

annonce notre vol, nous nous dirigeonsvers l’avion. A nos côtés, quatre autrestandems et une poignée de parachutistessolo embarquent avec nous. Sur les banquettes étroites, nous nousserrons comme des sardines. L’ambiance estdétendue. Le pilote met les gaz et voilà quenotre coucou dévore le bitume pours’envoler dans les airs. A bord, nous échan-geons quelques paroles, chacun y va de soncheck pour se souhaiter un bon jump, lecameraman prend des clichés et Alainm’explique que si je n’ai pas de casque, c’estnormal. Là encore, c’est pour ne pas legêner. Ok, j’ai bien compris que ma vie étaitentre ses mains. Mais je n’ai pas peur. Je suismême plutôt grisée et impatiente de voirquel effet cela fait de se retrouver tout làhaut, face au vide. A mi-parcours, un moni-teur ouvre la porte, le panorama pénètre en16/9

ème dans la carlingue. Nous continuons

de grimper. A 3200 m, Alain me fait leverpour m’accrocher à lui et positionner monmasque. Cela fait une dizaine de minutes

que nous volons. Un premier couple saute.Après avoir jeté un dernier coup d’œil à samontre qui lui donne l’altitude exacte, Alainme fait signe. 4200 mètres. C’est le moment.Face à l’avion, le cameraman saute d’abord.Je me mets en position, tête en arrière,jambes repliées, bras croisés. 1,2,3, c’estparti… Pas le temps de penser, me voilàdans le vide. Je chute à 200 km/h. L’air s’en-gouffre dans mes narines et ma bouche.Nous sommes haut, très haut. Mon cerveaufonctionne à toute vitesse. Premièresimpressions, premières émotions. Je pensaisêtre aspirée par le vide, avoir un grand creuxdans le ventre mais pas du tout. C’estcomme si je glissais sur un coussin. L’air faitune résistance, un matelas qui amortit lachute. C’est fantastique. Tout va très vite. Pendant que le photo-graphe mitraille, me faisant faire des gri-maces, nous tombons comme des pierres.Alain m’avait dit que nous aurions uneminute de chute libre mais je perds totale-ment la notion du temps. Les secondes s’al-longent et ne sont plus du tout les mêmesque celles que l’on peut vivre lorsque l’on ales deux pieds sur terre. Le passé, le futur,toutes ces notions s’estompent. Il n’y a plusque le présent qui compte et j’ai l’impressionqu’il s’étire à l’infini. Alain me tape surl’épaule, je peux décroiser les bras.Ventre face au sol, mon regard plongevers la baie de Rosas. C’est beau,merveilleusement beau.Mon moniteur tire sur une poignée et leparachute s’ouvre. Nous sommes à 1300 m.D’un coup je me retrouve à la verticale. Toutva plus lentement. Alain me passe alors lescommandes et tout en finesse, je peux nousfaire tourner à droite, à gauche. Une infiniedouceur nous enveloppe. Sous nos pieds, leCap Creus, la chaine des Pyrénées, leCanigou dessinent des courbes mauves. Lepaysage est superbe. Nous discutons tran-quillement, nous sommes seuls au monde.Le sol est encore loin et le damier des mai-sons compose une belle mosaïque. En cetinstant, le temps s’est arrêté. La sensation estétrange. Suspendue entre ciel et terre, la vieme semble prendre d’un coup une autredimension. Je ne pense plus à rien d’autrequ’à mon saut. Le parfum de l’air, la saveurdes nuages, le bonheur de voler, la légèretéd’un instant… �

Saut en tandem à partir de 250 €

skydiveempuriabrava.com(+34) 972 45 01 11

SAUTER EN PARACHUTE… UN RÊVE ? UNE PURE FOLIE ?TERRES CATALANES S’EST JETÉ DANS LE VIDE ET A TESTÉ LE SAUT

EN TANDEM.

«

Un “rêve de gosse”pour Valérie Ferrer.

Une belle chute à 200 km/h,à plus de 4000 mètres d’altitude…

C a t a l o g n e s u d

® T

HEL

AND

OFT

HES

KY.E

U

® T

HEL

AND

OFT

HES

KY.E

U

® T

HEL

AND

OFT

HES

KY.E

U

® T

HEL

AND

OFT

HES

KY.E

U

Page 3: MPURIABRAVA - Babylon Freefly a voile.pdf · 88 • Terres Catalanes Terres Catalanes • 89 T u mets ta tête en arrière, tu replies tes genoux entre mes jambes, tu croises tes

Terres Cata lanes • 91

C a t a l o g n e s u d

Son masque ajusté, Tomer Sisleypique la tête la première dans leciel d’un bleu limpide. Scènesde combat, tirs de pistolet, àplus de 200 km/h, l’acteur de

Largo Winch II se fait cascadeur le tempsd’une chute libre qui, après celle dePatrick Swayze dans Point Break, reste-ra dans la mémoire de tous les amateursde chute libre. Autour de lui, des came-ramen, mais aussi Stéphane et Rolf,deux pros, deux parachutistes hors pair,deux membres des Babylon, l’une desmeilleures équipes de freefly au monde.Une équipe détentrice de plusieursmédailles d’or et qui affiche haut et fortses couleurs, blanche et orange, sur ladrop zone d’Empuriabrava. « Le tournage du film reste un superbemoment pour nous. C’était il y a six ansmaintenant mais les souvenirs sontintacts. Comme ceux d’ “Agents Secrets”avec Vincent Cassel ou encore du bolly-wood “On ne vit qu’une fois”. Commeceux également de toutes ces compétitionset entraînements dont l’aérodrome deSkyDive Empuriabrava a été le témoin »

explique Rolf Kuratle, le directeurdu centre. Il faut dire que dans lemonde du parachutisme, SkyDiveEmpuriabrava occupe une place à part.

LES AILES DU SUCCÈS

Avec 80 000 sauts par an, il est aujour-d’hui considéré comme le principalcentre de parachutisme d’Europeet l’un des plus importants au monde.Vol relatif, freestyle, freefly, précisiond’atterrissage, wingsuit flying… A cha-cun son style mais pour tous un mêmeplaisir, celui de voler comme un oiseauau-dessus de la baie de Rosas.Professionnels venant s’entraîner ouamateurs s’offrant un saut d’initiationen tandem, tous sont unanimes. « Je faisdu parachutisme depuis 1961 et j’ai sautéun peu partout… mais je dois bien avouerqu’ici c’est différent. Ce qui me plaît avanttout dans ce sport, c’est la chute libre et là,le paysage est tellement beau que les sen-sations sont plus fortes, plus belles »explique Jean-Marc Trestour, 3500sauts à son actif.

« C’est vrai. Les jours où la luminosité estparfaite, on voit jusqu’à Sète et le MontSaint-Clair, toute la chaîne desPyrénées… Il n’y a pas un saut qui res-semble à un autre. Après avoir fait mesarmes en Arizona, je suis venue ici en2005, lorsque j’ai intégré l’équipeBabylon. Depuis, je coache des équipes etj’encadre des PAC, des ProgressionsAccélérées en Chute. Je vois bien dans leregard des uns et des autres la petiteflamme qui brille à chacun de leursatterrissages. Le cadre est magique maisle succès de SkyDive Empuriabravane tient pas qu’à ça » explique CathyBouette, première femme championnedu monde de freefly en 2008, médailled’or au World Game en 2009 et cham-pionne du monde 2014 en vol relatif.

CHORÉGRAPHIE LIBRE

Le succès du centre tient en effet aussiaux moyens mis en place. Surtoutdepuis que Dubai l’a racheté etentrepris de gros travaux. Avec7 pilotes, 3 avions, 65 salariés et une

Les Babylon, l’une des meilleureséquipes de freefly du monde,

s’entraîne au-dessusde la baie de Rosas.

L’un des trois avions de la flottesur le tarmac du centre.Avec 80 000 sauts par an,il est aujourd’hui considérécomme le principal centrede parachutisme d’Europeet l’un des plus importants

au monde.

L’équipe de Belgiquerépète des mouvementschorégraphiques au sol.

Stéphane Fardel, fondateurde l’école de freefly Babylon en 1998.Passionné des sports en chute libre,

il est couronné de plusieurstitres mondiaux.

90 • Terres Cata lanes

® T

HEL

AND

OFT

HES

KY.E

U

® T

HEL

AND

OFT

HES

KY.E

U

Page 4: MPURIABRAVA - Babylon Freefly a voile.pdf · 88 • Terres Catalanes Terres Catalanes • 89 T u mets ta tête en arrière, tu replies tes genoux entre mes jambes, tu croises tes

activité à l’année, le petit aéroclub estdevenu en une trentaine d’années unincontournable. Et ce ne sont pas leséquipes belges, australiennes, anglaisesou encore finlandaises qui viennents’entraîner ici qui diront le contraire.Ni même les jetmen Frédéric Fugen etVincent Reffet et leur aile rigide propul-sée par 4 mini-réacteurs de modèlesréduits ou encore Babylon, la référencedans le domaine du freefly. « Née dans les années 90, notre disciplinea révolutionné le monde du parachutismeen offrant aux pratiquants de voler tête enbas ou en haut, sur le dos ou sur le ventre,le temps d’une chorégraphie libre compo-sée de figures imposées. Basée ici, notreéquipe a pu pleinement s’exprimer dans leciel de l’Empordà » explique StéphaneFardel, fondateur de Babylon et déten-teur de cinq médailles d’or. Et c’estassurément dans ce ciel là égalementque la nouvelle formation de Babylonrefera des prouesses. Si aujourd’hui, lastructure assure l’entraînement d’autreséquipes, elle se prépare à conquérir denouveaux titres. La soufflerie, ouvertedepuis trois ans, n’y sera certainementpas étrangère. Idéal pour apprendre ets’entraîner sans risque, le simulateur dechute libre est le plus puissant enEurope : 4,30 m de diamètre, 5,85 m dehaut, l’illusion est parfaite. Si tout lemonde peut venir voler, les parachu-tistes confirmés trouvent ici l’outil par-fait pour peaufiner leur technique.Un outil à la hauteur des ambitions ducentre de toujours voler plus haut. �

Cathy Bouette, première femmechampionne du monde de freefly,également championne du monde

en vol relatif.

Yohann Aby et Will Penny,champions de skydive et freefly

de l’équipe de France.

Jean-Marc Trestour, un Catalanhabitué du centre avec 3500 sauts

à son actif et un demi-sièclede pratique.

Séance d’initiation dans un “tunnel”,un simulateur de chute libre.

92 • Terres Cata lanes

C a t a l o g n e s u d

Terres Cata lanes • 93

NOS VALEURS SONT VOS VALEURSwww.consommerparc.fr

RUBRIQUE «CONSOMMER PARC / PYRÉNÉES CATALANES»

ENGAGÉS ENSEMBLE POUR LE RESPECT DE LA NATURE...

... L’ÉPANOUISSEMENT DE L’HOMME...

... ET L’ÉCONOMIE LOCALE

Conc

eptio

n Fé

déra

tion

des

PNR

2016

© P

aul D

elga

do