MOOC Exceller à l’oral https://cours.lecolefrancaise.fr/cycles/communication-orale

Prise de notes par Corinne Bourdenet Vicaire, enseignante en arts plastiques

A. Structurer ses idées de manière cohérente et compréhensible pour capter l'attention de son/ses interlocuteur(s) A.1 Avant de structurer ses idées : Le PTOME Structurer ses idées, organiser son discours Un exposé oral ne se lit pas, ne se suit pas comme un écrit (on ne parle pas comme on écrit). Travail à faire en amont, avant son discours : le PTOME P comme public (à qui ? experts, initiés, néophytes, …) Il faut s’informer et tenir compte de son public, pour s’y adapter (mots, tons, débit, regard, …). T comme Thème : de quoi parler ? rester sur son sujet, un seul thème (de quoi ?) O pour objectif : 4 familles (pourquoi ?)

• Convaincre, faire passer un message • Inspirer, susciter l’adhésion • Informer • Divertir, faire rire, créer une émotion dans le public

M comme message : le public après votre discours peut-il résumer en une phrase ce que vous avez dit ? E comme émotion : comment sera le public à la fin de votre discours, il faut qu’il y ait une réaction pour qu’il y ait un impact (si pas d’impact, le public reste neutre, peu réactif, donc peu « touché »). Exemple : entretien d’embauche A qui ? recruteurs, jury De quoi ? thème = soi, sa motivation Objectifs ? pourquoi leur parlez ? confiance, convaincre de la pertinence de votre parcours… Message : résumé en 1 phrase Émotion : fière, contents, intrigués, intéressés A.2 La structuration de la prise de parole Les structures classiques : Structure d’Aristote dans La Réthorique / Conviction longue / Conviction courte / Start With Why de Simon Sinek Différentes manières de structurer son discours Structure d’Aristote dans La Rhétorique en 5 étapes Exorde, narration, confirmation, réfutation, péroraison

1. Exorde : introduction, intéressé le public

- Hommage : « remerciement pour présence… » - Insinuation : « il y a des moments pour une nation qui sont graves et pendant

lesquels elle doit se sentir responsable… » - Surprise (pitch, discours court) : quelque chose de surprenant, pour acquérir

attention du public

2. Narration Raconter les faits : storytelling ou récit bref et concis

2. Bis + Division à ajouter, à prévoir, à donner : annonce de son plan > gagne en clarté

3. Confirmation Avancer des arguments, des idées : « je pense que… »

4. Réfutation Montrer qu’on prend en compte avis divergents « je comprends les personnes qui pensent différemment… mais … »

5. Péroraison Terminer le discours par une conclusion travaillée, une chute prévue avec une formule, quelque chose d’élégant. Changer le ton de sa voix ou le rythme pour annoncer la fin du discours. Bien démarrer son discours, bien le clôturer. Écrire en amont 1 idée par partie mais pas plus pour ne pas lire à l’oral Structure de la conviction Longue ou courte en 5 étapes

- Description (narration claire et brève) - Émergence de la problématique - Proposer des solutions - Exposer les bénéfices de ses solutions - Conclusion ou appel à l’action (de la part du public) : si public se met en action,

cela veut dire que vous avez eu un impact sur votre public Start With Why de Simon Sinek (auteur en développement personnel) https://www.ted.com/talks/simon_sinek_how_great_leaders_inspire_action?language=fr Dans la structure du “Start with Why”, il y a trois couches : le WHAT (ce qu’on fait), le HOW (comment on le fait) et le WHY (pourquoi on le fait) Habituellement on va en cercles d’or du WHAT (passe par le HOW comment ?) au WHY Il faut commencer par le WHY ? puis dire comment (HOW) et enfin par quoi (WHAT) ? Les structures classiques : Conclure Ne pas terminer son discours par un grand … « voilà ! »

Prévoir une bonne conclusion, cela se fait à l’avance (comme l’introduction) ; vous pouvez même les apprendre par cœur si cela vous rassure. 4 types de conclusion :

- Incitation à l’action Ouvrage Comment parler en public ? de Dale Carnegie, 1992 « Les derniers mots d’une conférence pour inciter à agir doivent être un appel à l’action, n’hésitez pas à dire à vos auditeurs de contribuer, coopérer, agir, voter, écrire, téléphoner, communiquer, acheter, rechercher, acquérir, vendre, digitaliser, cliquez ou tout ce que vous voudrez ». Le discours doit vous amener à vous mettre en action Sublimer la parole > engendrer l’action, mettre en mouvement Demande doit être précise et être vérifiable (nombre de connexions, présence future, nombre de votes, …).

- Résumé (surtout pour un propos technique, dense).

- Conclusion inspirante : terminer par une citation bien choisie « Comme le disait, savez-vous que telle personne disait que…, souvenons-nous que telle personne a dit… »

- Slogan présent au début, repris à la fin : preuve de cohérence (idée en quelques mots impactants, marquants, qu’on retiendra facilement).

La structure du voyage du Héros Scénario du cinéma comme modèle de structure à l’oral Joseph Campbell, mythologue (analyse les mythes) a élaboré cette structure. Le héros au mille et un visages, 1949 Monomythe : ossature commune à tous les mythes, contes Voyage initiatique avec 12 étapes

1) Héros dans son contexte ordinaire 2) Appel à l’aventure 3) Hésitation, réticences 4) Acceptation, grâce à la rencontre avec mentor 5) Passage du quotidien au monde de l’aventure 6) Péripéties du héros, épreuves, rencontres (amis, ennemis) 7) Rapprochement avec le lieu de l’objet de sa quête 8) Accomplir une dernière épreuve finale 9) Frôle la mort mais sort victorieux et gagne l’objet de sa quête 10) Chemin du retour, vers le monde ordinaire 11) Revient mais est transformé 12) Utilise dans son quotidien de l’objet de sa quête

Cette structure est dans le Guide du scénariste de Christopher Vogler (qui s’est inspiré de Campbell) et dans de nombreux films (Star War, Disney, Harry Potter, ...). https://static.fnac-static.com/multimedia/editorial/pdf/9782844811646.pdf Structure utilisée pour l’oral : pour construire sa narration (raconter une expérience professionnelle, un parcours professionnel…). La structure du storytelling Le schéma narratif ou actantiel en 5 étapes La structure de l’histoire (ou storytelling) peut être résumée en cinq étapes : situation initiale (qui, quoi, quand, où, pourquoi, avec qui ? contexte, décor plantés), élément perturbateur ou déclencheur, péripéties (ou obstacles), élément de résolution (dénouement, révélation) et situation finale (transformation par expérience, a appris quelque chose, donne lieu à une morale ou leçon). Analyse de discours : Steve Jobs (Stanford, 2005) utilise le storytelling Discours très inspirant. https://www.youtube.com/watch?v=x1Z9Ggqr84s Il raconte (avec étapes et ingrédients d’un discours inspirant, structuré en storytelling)

- Expérience 1 : abandonne ses études Abandonne école et parcours tracé par ses parents pour suivre des cours de calligraphie, par exemple. Repense à cette expérience ensuite quand dote le Mac de belles calligraphies digitalisées. Points éparpillés mais avec expérience, les points se relient et prennent du sens, forment un dessin.

- Expérience 2 licenciement d’Apple Pendant 5 ans, il a créé Pixar et Next, oblige à être créatif, suit sa passion Next racheté par Apple et réintègre son entreprise

- Expérience 3 Cancer du pancréas Opération pour être guéri après cette épreuve si lourde Apprend à vivre sa vie, pleinement Slogan de fin, répété 3 fois « Restez fou, restez affamé ! » Il parle de lui mais il s’adresse au public (« j’avais le même âge, j’étais comme vous… »). Il ose parler de ses émotions : aborder ses émotions, les montrer mais en les contrôlant va rendre le public empathique (avec vous). Il donne des anecdotes (des détails très précis) pour mieux s’imaginer son histoire, la rendre très concrète. Chiffre 3 : 3 histoires, répète son slogan 3 fois, dissertation ou discours organisé en 3 parties, argumentaire en 3 arguments ou avec 3 exemples clés, message percutant répété 3 fois. Phrases fortes (punch line) répétées 3 fois aussi. La structure du média training : Prise de parole sans préparation Comment répondre avec clarté sans bredouiller ?

Média training : entrainement pour répondre à des questions Technique en plusieurs étapes : reformulation, argument, illustration par exemple, conclusion

- Reformuler la question (gagne du temps) : o Reprise des termes de la question pour permettre de parler et de prendre le

temps de réfléchir en même temps o Analyser les termes de la question pour recentrer sur ce que vise la question o « Renvoyer la balle » = réponse par une autre question, afin que la question

soit plus claire, pour être sûr de bien y répondre (c’est l’autre qui reformule sa question, entre dans vrai échange avec interlocuteur)

o Accepte la question mais change de sujet : « ce que vous soulevez est important, mais … est encore plus important, … » dévie vers sujet qui vous intéresse vraiment

- Entrer dans l’argumentaire, exposer ses opinions - Illustrer avec des exemples concrets, éviter de rester dans l’abstraction, dans les

concepts - Conclusion :

o Répéter et synthétiser son argumentaire o Ouverture sur autre sujet o Ouverture avec une autre question

Entrainement possible en classe : questions de journaliste diffusées et demande aux élèves d’y répondre en reprenant cette structure. Comment répondre à des questions gênantes ? Technique du « OUI ET … » : répondre aux questions par « oui et… ». Répondre par OUI = accepter la question donc peut y répondre sereinement Avec le ET c’est nous qui prolongeons au lieu d’être bloqué.e ou de se sentir déstabilisé.e La structure en entonnoir ou de la pyramide inversée Réponse du plus général au plus particulier Description d’un cadre général, un contexte global, puis parler de son travail précisément, de son sujet en particulier et de ses apports personnels, très individualisés. Il est possible d’avoir une conclusion plus générale aussi (pyramide inversée). La structure chronologique Partie 1 : ce qui existe avant ; Partie 2 : aujourd’hui ; Partie 3 : futur ou conséquences La structure du Pitch En 11 étapes

1) Phrase d’accroche : présentation et bénéfice de votre projet ou de votre action en 1 phrase

2) Problème constaté : en 1 phrase aussi 3) Comment les problèmes sont résolus actuellement ? faits constatés (problèmes

constatés et solutions mises en œuvre) 4) Comment notre solution peut être plus efficace ? démontrer la différence et les

bénéfices apportés

5) Type de cible ou clients potentiellement intéressés par notre projet 6) Comparer son projet à d’autres existants, concurrents 7) Plan de développement de votre projet 8) Business modèle : modèle économique, viabilité du projet 9) Équipe autour de vous 10) Prévisionnels des ventes, dépenses, recettes… 11) Conclusion : appel à action (versement de fonds, financement, actions aidantes)

Toutes ces structures peuvent être mixées entre elles. A.3 La structuration des idées 3 familles d’idées élaborées par Aristote : Ethos, Pathos et Logos Logos : Raisonnement et logique Logique et raison sollicitées pour convaincre Argument logique utile pour un public d’experts.

- Forme inductive : observations, particularités observées permettent d’aboutir à une conclusion, à une généralité

- Forme déductive : inverse

- Forme analogique : comparaison de rapports (le couteau est au boucher ce que le rouleau est au pâtissier)

- Forme absurde : point de vue opposé entendu et poussé à l’extrême pour

montrer que les avis contraires sont repris, compris mais démontés

- Dialectique : fait soi-même le pour et le contre des arguments entendus

- Syllogisme : Aristote est mortel, le chat est mort, Aristote est un chat. Discours logique peut être faux, si le cadre est dévié, est faux. Sophisme : syllogisme qui est forcément faux. Pathos : Jouer sur les sentiments pour susciter l’adhésion Jouer sur émotion « Les passions sont les causes qui font varier les hommes dans leur jugement ». Daniel Kahneman, prix nobel d’économie réalise une expérience sur les prises de décision. On se glisse dans la peau d’un docteur face à une épidémie qui touche 600 personnes. 2 plans possibles : Plan A vous êtes sûr de sauver 200 personnes Plan B vous avez 1/3 de chance de sauver 600 personnes 78% des personnes choisissent le plan A Les idées et conclusions sont les mêmes mais ce sont les termes qui font qu’on est plus à même de choisir une solution plutôt qu’une autre.

Comment persuader en utilisant l’émotion ? Exemple de Badinter sur la peine de mort. 12 personnes ont le droit de tuer une autre personne. Il en fera son argumentaire pour être sur le registre émotionnel. Argument de valeur : utilise son degré de valeur, de morale pour en faire son argument. Ethos : la crédibilité de l’orateur Crédibilité, légitimité qu’on suscite (image de soi, réputation, posture, vêtements, apparences, personne très appréciée). Arguments utilisés reflètent sa personnalité. Permis à points de l’orateur : crédibilité (si altère les fais, perd en crédibilité) ; attaque du public hostile (perte de points de bienveillance), se contredire (la plus grosse perte de points, perte complète de crédibilité). B. Préparer une intervention orale percutante pour mettre en valeur un produit, un service ou un projet afin de susciter l'adhésion d'un public. B.1 Le stress en prise de parole en public Utilisez son stress, s’en servir et ne pas le subir. 3 types de stress :

- Accidentel : soudain, très rapide, très court, productif : nous donne un coup de pouce pour s’activer, de « bouger »

- Stress moyen : plus long, peut être contre-productif, doit apprendre à le gérer - Stress plus long et prolongé : comme anxiété, totalement bloquant, doit être

traité et évité

Kelly McGonigal : Comment faire du stress votre ami ? https://youtu.be/RcGyVTAoXEU Pour gérer son stress, il faut en faire un ami et non un problème. Il faut interpréter les symptômes du stress comme de bons signes (cœur qui bat vite = cerveau mieux oxygéné). B.2 Outils de gestion du stress - La bonne respiration (avant un discours) : haute (en haut du diaphragme) et basse (en bas) Respiration haute est incomplète (poumons à moitié remplis), il faut donc gonfler son ventre lorsqu’on inspire. Main gauche sur poitrine et main droite sur ventre. Tester sa respiration. Quelle main bouge ? Les bébés, lors de son sommeil, on respire avec le ventre ! Poumons à moitié remplis = stress, battements du cœur plus rapide, voix tremblante.

La respiration ventrale doit devenir une habitude. Pour nous y aider, l’application gratuite RespireRelax+ https://anti-deprime.com/2017/11/29/respirelax-application-gratuite-indispensable-de-coherence-cardiaque-2/ - Posturologie : taux d’hormones différent selon sa posture. Posture de puissance (mains sur les hanches, pieds écartés, bien ancrés sur le sol, tête légèrement haute, regard « loin » ) = confiance en soi augmente. Dos vouté, épaules rentrées, bras croisés, déséquilibré sur un pied : posture d’impuissance Amy Cuddy : votre langage corporel dit qui vous êtes https://www.ted.com/talks/amy_cuddy_your_body_language_may_shape_who_you_are?utm_campaign=tedspread&utm_medium=referral&utm_source=tedcomshare Sa thèse : une posture exprimant la confiance en soi a, au bout de deux minutes, un effet sur la chimie de notre cerveau. Elle stimule la production de testostérone (combativité) et de cortisol (bien-être), deux hormones qui jouent un rôle majeur dans les situations d’affirmation de soi. En observant une personne déprimée, vous verrez que son regard est baissé, ses épaules tombantes vers l’avant, son souffle court. À l’inverse, une personne confiante et détendue aura la tête haute, les épaules bien redressées vers l’arrière, la respiration calme et le regard vif. Posture de puissance, un peu « militaire », donc à prendre quelques minutes avant son oral pour se mettre en condition (mais pas à garder pendant son audition). - Méditation : se mettre dans une posture de méditant, concentré sur le temps présent (sans ruminer sur ses échecs passés ou les conséquences futures). Application gratuite Méditer avec Petit Bambou : à faire une fois par semaine - Est-ce que vous vous dénigrer lorsque vous faites tomber un objet ? Ex : Vous faites tomber votre téléphone et vous vous dites « oh que je suis bête ! ». Exercice des affirmations positives : je suis de plus en plus … j’ai de plus en plus quelque chose … je veux (avoir) de plus en plus … Système réticulé-activateur (SRA) : vous voulez une voiture blanche, vous en voyez partout. Si vous vous répétez ces affirmations positives, elles seront de plus en plus réelles. Vous entrerez dans une dynamique vertueuse. Mais attention, si vous vous mentez à vous-même cela ne fonctionnera pas. Exercice de la visualisation positive : imaginez la scène lors de l’oral, les lieux, les jurys, votre posture…, en la voyant de manière idéale, très positive. Votre cerveau se préparera, se conditionnera à cette situation « positive ». Ancrage positive : associe à un moment positif, un geste. Répétez souvent ce geste (discret pour pouvoir le faire souvent, partout) associé à cette émotion positive. Ensuite, quand vous ferez ce geste, l’émotion positive sera ravivée.

Sourire avant une prise de parole : pendant 30 secondes, sans parler, devant un miroir, ou en regardant une autre personne. Si le sourire est artificiel au début, peu à peu il devient naturel et appel le bonheur. Souriez à la vie et la vie vous sourira ! S’entrainer avec des virelangues (« un chasseur sachant chasser sans son chien », …) : apprendre à bien articuler. Autrefois, (anciennes émissions TV) les personnes parlaient plus lentement, avec des nuances de tons et des articulations très claires (discours de Malraux, de de Gaulle). Aujourd’hui ces efforts d’articulation se sont perdus. Ils sont pourtant la clé d’une bonne éloquence. Répétez à haute voix des virelangues plusieurs fois pour entrainer votre bouche, votre respiration, votre voix à une bonne articulation. Vous en trouverez sur internet : http://www.articuler.com/exercices/prononciation-14.html Rationaliser ses peurs : minimiser les effets ou conséquences d’un éventuel échec, d’un bégaiement, d’un trou de mémoire… Au lieu de chercher les « parce que »… rationaliser les « pourquoi » ? Douche de gratitude : remerciez-vous de ce que vous avez la chance d’avoir. Au lieu d’être stressé.e d’être là, soyant content.e reconnaissant.e d’être arrivé.e là Objectif commun : 2 colonnes : vos enjeux, vos objectifs (pour quoi êtes-vous là ?) / enjeux, objectifs du jury (pourquoi est-il là ?) Si l’un atteint ses objectifs, alors les autres aussi et tout le monde passera un bon moment, passera un temps de partage positif. B.3 Les prises de parole improvisées Présentation théorique de l’improvisation Parler sans l’avoir prévu, sans avoir préparé ou rédigé son intervention. Cerveau : hémisphère gauche = rationalité, logique technique (expert sur un sujet) ; hémisphère droit = créativité, imagination (très dynamique mais aussi brouillon, décousu). Quand on a un milliard de neurones, reliés par des milliards de synapses, on ne peut pas ne pas avoir d’idée, ne pas être capable d’improviser ! Ce qui peut bloquer : c’est la peur du ridicule. Quand on accepte d’être ridicule, de lâcher prise, on ne l’est pas. Si on cherche à tout prix à ne pas paraître ridicule, on risque de l’être ! Mettez-vous à la place d’un président, d’un comique, d’un one-man-show, jouer ce rôle pour adopter sa posture. Syndrome de l’imposteur : sans posture physique, sans posture mentale (ne pas croire en ce que l’on fait). Entrer dans un rôle = c’est assumer ce rôle et donc sa posture.

3 petites techniques d’improvisation : par exemple, sur un mot - On peut définir le mot, donc on en parlé librement en improvisant - On peut parler de son aspect fonctionnel : à quoi ça sert - On peut parler de son aspect affectif (storytelling) : à quoi il vous fait penser

Improviser = ramener à soi un concept qui semble éloigné Exercice d’improvisation 1

Sur un mot : « chaussures », « silence » Parler sans préparation pendant 1 minute en mixant les 3 petites techniques ci-dessus. Prosodie : travail vocal sur le volume, hauteur, ton timbre de la voix. Lire un texte avec par exemple la voix d’un journaliste. Objectif : se mettre dans un rôle, parler avec détachement (limite le stress, augmente la confiance en soi).

Exercices d’improvisation 2 : Les questions saugrenues

Répondre à des questions étranges, sur lesquelles vous n’y connaissez rien, avec une totale confiance en vous, comme si vous étiez un expert sur le sujet. Jeu de rôle à tester. S’entrainez à vendre de la glace à des esquimaux ! Exemple : « pouvez-vous me parler du wagatoo ? » ; « qu’est-il arrivé de si traumatisant à Charles V ? » ; « est-ce que vous connaissez la recette du bouligourou ? ».

Exercices d’improvisation 3 : La lettre imaginaire

Proposer une feuille blanche et imaginer que c’est une lettre que vous êtes en train de lire à voix haute. Astuce : avoir un seul thème, pour se guider, faire des phrases avec des mots simples en se rappelant des faits communs, personnels.

Exercices d’improvisation 4 : Faire un boniment Bonimenteur : quelqu’un qui vous vend quelque chose en vous racontant un mensonge Faire un boniment sur un produit en 1 minute : « vendre des fruits et légumes ». Penser aux camelots sur les foires expositions

Exercices d’improvisation 5 : Le discours traduit Discours dans une langue imaginaire et imaginer la traduction, toute les 5 secondes. Pour que ça marche : il faut mimer les gestes, le débit, le ton, les souffles dans la voix.

B.4 Le rôle en prise de parole en public : incarner un personnage La notion de personnage : Comment être authentique ? Comment incarner sa prise de parole ? Un orateur n’est pas un acteur (joue une personne différente de soi, sur un texte appris). Un orateur s’est être soi-même en représentation devant un public.

Apprendre un texte par cœur et jouer l’acteur ne donnera pas un résultat naturel. Il vaut mieux préparer ses notes avec des points clés et laisser une marge d’improvisation pour être soi-même. La personne privée s’efface devant son personnage public en représentation devant un public. Jouer son personnage public, n’est pas mentir, n’est pas être acteur mais être soi-même dans une posture adaptée à un contexte de prise de parole face à un public auquel je dois m’adapter. Pour être authentique, il faut régulièrement s’entrainer pour que cela devienne naturel Apprentissage chez adulte : Je ne sais pas que je ne sais pas : état à dépasser Je sais que je ne sais pas : démarche qui amène à vouloir savoir Je sais que je sais : adulte est conscient de ce qu’il apprend Je ne sais plus que je sais : degré de maîtrise qui fait oublier l’apprentissage d’une compétence, c’est devenu un réflexe (comme conduite). L’art oratoire est un art qui nécessite de la technique et de la pratique comme la danse Exercices : - Prendre un discours célèbre, s’entrainer à le déclamer comme si on était le personnage, qui inspire la foule. - Prendre un article d’un dictionnaire et le dire à haute voix comme si on parle à un enfant. - Incarner une star, un homme politique, et un ami vous pose des questions comme s’il était un journaliste. Incarner un personnage : Le discours de Martin Luther King Discours incarné, se mettre dans la peau du personnage, donner vie au discours Incarner un personnage : La conférence de presse Répondre aux questions, même si pas connues, pas à l’aise ou n’a rien à dire. B.5 Les supports de la prise de parole Le micro et le pupitre S’exprime avec sa voie, son regard, ses mains et son corps. On peut être accompagné avec un micro, pupitre ou projection. Être statique derrière un pupitre ne veut pas dire figé. Ne pas agripper ses mains au pupitre. Si pupitre avec support en notes : prévoir des notes synthétiques, claires, ordonnées, écrites en gros caractères, lisibles d’un rapide coup d’œil. La présentation PowerPoint (ou autre) Le diaporama n’est pas le support (de mémoire) à votre discours, sinon ce sera redondant. Il ne faut pas lire, ni regarder l’écran mais utiliser le diaporama comme un décor (comme décor au théâtre) qui vient compléter le discours, et ainsi vous garder le public en contact. Un « bon » diaporama : pas tout écrire ; utiliser des visuels ; 1 slide (1 diapo) par idée, être synthétique ; règle des 10, 20, 30 : 10 nombre maximum de diapositives, 20 minutes maximum de prise de parole, 30 est la taille de la police utilisée pour être lisible par le public

et donc très peu de texte. Présenter au début votre PTOME, puis votre structure du discours, seulement après vous diffusez les détails des idées avec le diaporama. Scénariser ou dessiner en storyboard votre diaporama en amont, avant de réaliser votre diaporama. Utiliser une même charte graphique, avec deux couleurs principales maximum. 2 polices au maximum aussi > garder une cohérence visuelle. Répéter sa prise de parole avec le diaporama : respecter le timing entre les diapositives et le discours. B.6 Avant une prise de parole L’apparence en prise de parole en public Règle des 3 « V » d’Albert Mehrabian : Visuel (apparence, gestuelle, coiffure, compte pour 55% dans la présentation), Vocal (paraverbal, voix, 38%), Verbal (sens des mots ne compte que pour 7% dans la présentation). Comment s’habiller lors d’une prise de parole en public ? Tenue correcte, adaptée à la situation, qui vous ressemble (authentique), qui vous laisse à l’aise dans vos mouvements. Tenue distinctive, une touche singulière : qui laissera une image, une différence, en mémoire. Se préparer juste avant une prise de parole en public :

- Respiration abdominale, donc se présenter à l’avance pour avoir le temps de se détendre

- Pratiquer des échauffements vocaux - Si possible, venir avant pour repérer les lieux

Conseils pour juste après la prise de parole : Difficultés rencontrées, techniques testées, améliorations possibles, visionnage d’une vidéo de cette présentation > noter des éléments qui vous serviront pour les prochaines prises de parole. Organiser ses notes pour une prise de parole : Pas tout écrire, pour ne pas lire vos notes Il faut être visuel, avec des couleurs, des schémas ou cartes mentales Écrire les éléments importants Écrire l’introduction (le début) pour bien démarrer et la conclusion : pour bien terminer Prise de parole comme un voyage : on sait d’où on part et où on veut aller mais entre les deux, différents chemins sont possibles. Si le public ressent votre schéma, votre feuille de route, il vous suivra. Mémorisation des notes : Mémoriser le plan d’un discours en 5 points Méthode du palais (château, palace) : utiliser un lieu physique (maison ou pièce connues) comme espace mémoriel avec des « spots » indiquant des infos à mémoriser (bibliothèque, armoire, lit, porte, étagère). Associer les objets aux informations importantes : un lit chante, une armoire en forme d’yeux, une porte qui fait peur pour évoquer le stress, …).

Mémorisation par la répétition, espacée dans le temps, de plus en plus éloigné : les informations passeront de la mémoire courte à la mémoire à long terme. Il faut répéter à l’oral, réellement avec les gestes et la posture de la présentation orale. C. Maîtriser les techniques de prise de parole et d'animation C.1 Choisir un vocabulaire adapté Introduction : Pourquoi enrichir son vocabulaire ? Exercice : nommer les différents rouges du tableau de Paul Klee Château fort au Soleil couchant Rouge corail, carmin, bordeaux, Cerise, Fraise, Grenat, Ocre rouge, Pourpre, Rouge bourgogne, Rouge coquelicot, Rouge tomate Plus le vocabulaire est riche, plus vous serez compréhensible et sensible avec le public, et plus vous toucherez un public large. Site un mot par jour : pour enrichir régulièrement son vocabulaire http://unmotparjour.fr/ Varier son vocabulaire pour éviter les répétitions et toucher des sensibilités différentes. Exercice : synonymes du mot bonheur A classer du plus fort au moins fort émotionnellement, à dire avec des tons différents selon les mots. Conseils pour améliorer son vocabulaire

- Faire des phrases simples, courtes de 15 mots maximum : sujet, verbe et complément. A l’oral on entend vos phrases qu’une seule fois (à la différence de l’écrit, puisqu’on peut relire plusieurs fois).

- Les tournures actives sont plus simples à comprendre, nécessitent moins de

concentration Tournures actives : j’ai complété le document Tournures passives : le document a été complété par mes soins

- Choisir le champ lexical à l’avance Se faire une liste de mots clés en lien avec le champ lexical, cela aidera votre discours.

- Les registres de langue Familiers, courants ou soutenus S’observent dans les liaisons utilisées entre les mots « je marcherai » > « j’marcherai », « les voiles « z » au loin » > « les voiles au loin » Exemples 1 sont soutenus, exemples 2 plus familiers Exercice avec Poème de Victor Hugo

Surligner les liaisons pour ne pas les oublier Utiliser des mots de liaison :

- Mots de liaison logique : de plus, par ailleurs, … - Mots de liaison pour classer : ensuite, puis, premièrement, d’une part, … - Restriction ou opposition : en revanche, cependant, toutefois, … - La cause : parce que, car, en effet, en raison, étant donné que, vu que, … - La conséquence : ainsi, c’est pourquoi, delà, dès lors, en conséquence, … - La condition, hypothèse, supposition : si, probablement, sans doute, à condition

que, … - La comparaison, les parallèles, l’équivalence, l’opposition : de même, également,

à l’image de, contrairement, … - Le but : afin de, pour que - L’alternative : ou, sinon, soit … soit, ... - Expliciter : c’est-à-dire, en effet, en d’autres termes, … - Illustrer : c’est ainsi, comme, par exemple, … - Conclure : au total, en somme, …

Ces mots de liaison montre que vous faites un effort pour être pédagogique et proche du public (vous avez le souci d’être compris.e). Écrire pour parler, pour dire et non pas pour lire Les codes de l’oral ne sont pas identiques à ceux de l’écrit. Si avez droit à des notes, écrire sur des petites feuilles, sinon vous vous cacherez derrière une feuille A4. Il ne faudra jamais lire cette feuille, et toujours garder le lien avec le public. Il faut donner à voir au public plus que ce qui est écrit. Les techniques de vulgarisation des messages Faire comprendre de manière simple des choses complexes : simplexité Pas trop de termes techniques, pas d’acronymes non expliqués, donner des exemples, des faits en lien avec des expériences familières. Faire des images, des comparaisons avec des choses connues. Les chiffres sont intéressants : s’ils sont étonnants, le public les retiendra Utiliser des anecdotes : montre qu’on est à l’aise, proche du public Analogie : comparaison entre deux rapports (le couteau est au boucher ce que le rouleau est au pâtissier). Mots pour les comparaisons utilisés en fonction du public (proche de lui) « Pour le prix d’une place de cinéma, tu peux acheter… » Pour aller plus loin : les figures de style à l’oral Dynamise le propos Surprendre le public, l’interpeller, toucher son pathos

- L’hyperbole : amplifier le trait, exagérer le propos, la voix suit souvent aussi

- La métaphore : comparaison sans outil de comparaison. Ex : « ce jeune homme est un lion en cage »

- L’oxymore : mots opposés associés « le silence est éloquent », cela questionne, interpelle

- L’anaphore : répéter en début de phrase les mêmes mots « Moi président… » répétés plus de 15 fois !

- L’épanaphore : structure répétée « un mort c’est une tragédie, un million de morts c’est une statistique » Staline

- La prolepse : anticiper l’opinion du public « vous me direz que… », outil pour convaincre des personnes pas du même avis

- La prétérition : parler sans dire les choses, mettre l’eau à la bouche, créer un suspens « il est arrivé qqc chose de très grave, … » mais ne pas dire ce que c’est

- L’allitération : répétition de sons de consomnes « pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes »

- L’assonance : répétition de sons de voyelles « je suis le bruit, le tumulte et le fracas » répétition du son « u »

- L’homéotéleutes : répétition d’un groupe de mots avec des sons très proches « la presse lèche, lâche puis lynche », « veni vedi vici »

- L’antanaclase : « il faut donner du temps au temps » ; « ce n’est pas une prise de guerre mais une prise d’otages », donne des phrases logiques, lien avec répétition

- L’onomatopée : très utile « les affaires, il y a celles qui se dégonflent et celles qui font « pschittt » » Chirac

- La périphrase : parler d’une idée, un concept, dans le nommer, parce que le mot recherché ne revient pas, pour éviter les répétitions, parce que le mot n’existe pas. « les forces de l’ordre » = la police

- Le néologisme : nouveau mot qui n’existe pas « abracadabrantesque » inventé par Rimbaud, repris par Chirac

- L’antonomase : utiliser un nom propre comme un nom commun « monsieur, vous êtes un tartuffe », « c’est un Einstein »

- La figure dérivative : utilisation dans la même phrase de deux mots fondés sur la même racine « quand on veut expliquer l’inexplicable, c’est qu’on est prêt à excuser l’inexcusable »

- La gradation : monter progressivement dans légèreté ou gravité - L’épiphrase : apporter une pensée après un développement, donner une

conclusion après un argumentaire « on a … et c’est plutôt pas mal » - La litote : atténuation ou diminution de sa pensée « ce n’était pas terrible » - L’euphémisme : adoucissement de la réalité « il a un cancer » > « il a une longue

maladie » ; guerre > opération de pacification - L’aphorisme : résumé en une phrase ou en quelques mots, = slogan « la vraie

éloquence se moque de l’éloquence » Blaise Pascal ; « ce n’est pas parce qu’on a le meilleur marteau qu’on doit voir chaque problème comme un clou » Obama (/ ingérences des USA dans le monde).

- L’accumulation : énumérer des éléments pour créer un effet d’amplification.

Exercice : faire un discours avec 5 figures de style C.2 Exploiter sa communication non verbale

Les trois outils physiques de l’orateur Le corps > expression corporelle en 3 piliers

- Le regard : première connexion avec le public - La posture : physique et attitude verticale ou personnage qu’on incarne

(prestance) - La voix

C.3 La technique du regard dans la prise de parole en public La théorie sur le regard Regard = captation de l’autre Contact visuel permet la communication On peut donc regarder le public, le jury, sans parler Regard = garder l’attention du public Si vous regarder une personne, elle se sentira obliger de vous écouter Regard = se déstresser Regarder le public montre son aisance (regarder en face) C’est vous qui regardez le public, ce n’est pas lui qui vous regarde Regard = permet d’avoir un feedback de la part du public (peut lire leurs réactions pendant son discours) Fronce les sourcils = pas compris ou pas d’accord Si public hoche la tête = est d’accord avec vous Regard = structurer son discours Séquencer son discours en passant du regard d’une personne à une autre Regarder en l’air = être dans sa tête, regarder au loin = oublier le public, regarder au sol = peur d’être là Prise de parole c’est comme un sport. Regard = mouvement de l’œil dont il faut prendre conscience, avec de l’entrainement. Idem que conduite : apprend à conduire regarder au loin si regarde sur les côtés, la voiture dévie. Si petit nombre de personnes : les regarder une par une avec alternance, de manière aléatoire, naturelle Regard intéressé, curieux, « vrai », « vivant », dans les yeux de l’autre. Vous devriez pouvoir dire de quelle couleur sont leurs yeux. Si grande salle, avec projecteurs en face : donner l’impression aux gens qu’ils sont regardés, en suivant un « m ou un w » dans toute la salle Exercices sur le regard

- A deux personnes, se regarder dans les yeux pendant deux minutes Contact visuel est une forme de communication (cf : performance de Marina Abramovic) Si vous rigolez ou vous sentez mal à l’aise, c’est que vous êtes trop centré sur vous-même et pas assez à l’autre. C’est vous qui regardez et pas l’autre qui vous regarde.

- Idem mais vous parlez en même temps : compter le nombre de fois où vos yeux partent ailleurs. Avec l’entrainement, ce sera de moins en moins le cas. Si vous avez besoin de chercher une information, vous pouvez assumer ce moment est vous détournez le regard sans parler, en temps de silence, au lieu de chercher autre chose du regard en même temps que chercher vos mots en faisant des euhhhhhh … Le temps de réflexion silencieux sera respecté par le public et sera même le signe d’une qualité : personne réfléchie.

- On parle à une autre personne : si elle renvoie du feedback (hoche la tête, donne quelques indices d’approbation, …) cela nous met à l’aise. Les jurys de concours ou examens sont obligés d’être neutres, ce qui est déstabilisant, mais il faut faire comme si…

Démonstration sur le regard Faire une démo en lisant une feuille, sans regarder le public = tout ce qu’il ne faut pas faire. Faire des pauses, dans le discours : avant de parler, regarder la personne à qui on va s’adresser. Conseils pour s’entrainer Coller des photos de personnes à différents endroits sur un mur et vous vous entrainez à leur parler en les regardant alternativement. Vous pouvez aussi vous filmer pour vérifier la fluidité de votre regard. C.4 La technique de la posture dans la prise de parole en public L’importance de la posture en prise de parole 1 technique pour être à l’aise : pour ressenti à l’intérieur, et effets donnés au public Posture = Elle a un impact sur notre état d’esprit et sur l’image qu’on renvoie à son public comme la confiance en soi ou la légitimité Posture idéale : stabilité, mains libérées et regard droit Si vous pieds sont trop serrés, vous allez vite avoir un contrapposto et déséquilibre. Écartement naturel des pieds : celui des hanches Ne pas rentrer les genoux sinon le muscle de la cuisse sera contacté et la jambe va se mettre à trembler Tirer ses épaules vers l’arrière, rapprocher ses omoplates = dos se redresse, attitude plus droite Tête : comme si portait un livre sur la tête, tête et regard droits donc voix qui porte Ex : marcher avec un livre sur la tête, si livre tombe = pas bonne posture Lenteur dans le déplacement : aide la posture

Tests d’Amy Cuddy : posture d’impuissance pour un groupe et posture de puissance pour un autre groupe + prélèvement de salive pour vérifier le taux de testostérone (confiance) et cortisol (stress). Qu’est-ce une alternative d’écoute ? Un geste ou mouvement parasite qui attire l’attention du public et fait qu’il ne nous écoute plus. Ex : Debout stable mais avec les bras croisés Importance des mains : prolongement du discours Avocats mettent chemise blanche sous robe noire et replient les manches de leur robe ainsi le contraste blanc autour des poignets attirent le regard sur les mains, les mets en valeur et amplifie leur discours. Ne jamais les mettre les mains dans les poches Ne jamais faire des gestes en dessous de la ceinture, mais toujours au-dessus de la ceinture, sans aller jusqu’au visage : zone des gestes entre le cou et la ceinture Penser à varier les gestes : différents entre les 2 mains Penser à faire des gestes lents (discours apaisé) et amples mais surtout cohérent avec le discours (congruence) Ne pas faire des déplacements inutiles de tout le corps On peut faire un léger déplacement vers le public pour mieux le capter et revenir à une distance plus mesurée, très lentement Ancrage au sol Ex : en s’aidant d’un mur se mettre sur une jambe, basculer en arrière, orteils au sol, poids du corps sur l’arrière, plie la jambe, et repars légèrement en arrière Se replace debout face au public et passe légèrement en arrière, poids du corps sur les talons, orteils au sol : grande stabilité, ancrage au sol Cela limite les déplacements inutiles Posture assise Ne jamais plier les jambes, dos éloigné du dossier : pour être dans l’action Entrée en scène Entrée calme, le pas est lent, je regarde déjà le public, le silence est respecté avant d’être en place devant le public et de parler Silence respecté : présence imposée, stabilité de votre posture Souriant mais avec mesure, état d’esprit comme si vous alliez à un rendez-vous « amoureux » = enthousiasme naturel qui vous porte Développer sa gestuelle Ex : à deux, l’un parle et l’autre, placé derrière fait la gestuelle des mains de celui qui parle

Cela permet de s’entrainer à faire des gestes qui accompagnent un discours Ex : les gestes parasites (= alternative d’écoute) A deux, l’un parle et l’autre imite vos gestes, ou dans un miroir, parler et regarder ses gestes 2 intérêts : développement de gestuelle mais aussi perception de ceux qui sont intuiles Ex : même oral, pendant 1 minute, mais avec deux postures différentes Posture droite différente de l’animal, renforce notre humanité Gestes et significations Le geste anticipe de quelques secondes le discours Geste pour lister : avec les doigts Geste : un peu, pour nuancer (main en avant avec rotation) Geste des deux mains : claquent entre elles pour marquer la parole (à l’utiliser qu’une fois) Geste du poing en avant : montrer l’importance Geste de progression : main montre des étages Geste : bras et mains ouverts > bienveillance et ouverture Geste pour montrer les jurys avec les mains légèrement tournées vers soi, jamais en les pointant Geste avec deux mains : d’une part…, avec main gauche, d’autre part…, avec main droite Geste de paume de la main en avant : stop Conférences TEDx les moins populaires sont celles où les orateurs font le moins de gestes de Les plus regardées sont où les orateurs sont jusqu’à 465 gestes des mains pendant 18 minutes de discours C.5 La technique de la voix en prise de parole en public La voix Qualité de la voix = qualité et facilité d’écoute, écoute confortable Voix de tous les jours différente de la voix d’oral = voix d’implication La voix d’implication se travaille, se réfléchit, s’optimise Voix est vecteur d’émotion Oser parler fort est preuve de courage, s’assumer, s’affirmer Il faut apprendre à aimer sa voix La voix entendue par le public n’est pas celle que l’on entend, pour les différencier, enregistrez-vous, par ex en lisant un livre à voix haute, puis cherchez à modifier votre voix, à la nuancer, à jouer avec votre prosodie (mélodie de la voix) La voix c’est les cordes vocales, la bouche et le souffle donc tout le corps (caisse de résonnance). Pour bien articuler, il faut se concentrer sur les consonnes car c’est là qu’il peut y avoir confusion dans l’écoute des mots Ex : lire un test en exagérant sur les consonnes, texte devient plus articulé, plus compréhensible

http://chantalgrimm.com/wp-content/uploads/2018/05/CuisineDesMots_N41.pdf Échauffement de la voix A faire dans un état très détendu : Masser ses joues, ses tempes, ses sourcils, le larynx pour détendre tous les muscles du visage > meilleure articulation, plus expressif Détendre sa mâchoire : comme si mâchait du chewing-gum en faisant de petites sonorités Exercice de la respiration, profonde, abdominale, avec les mains sur poitrine et ventre, en inspirant comme à travers une paille entre les lèvres S’étirer vers le plafond et tout relâcher en se penchant en avant, en lâchant les bras et en expirant la tête en bas, puis se redresser lentement vertèbre après vertèbre A refaire 3 fois Retrouver une posture verticale, pieds bien ancrés dans le sol Boire une boisson tiède ou chaude (thé avec miel), surtout pas froide (contraction des cordes vocales). Mettre du son sur le souffle Ex : Respiration abdominale avec paille entre les lèvres, quand la respiration devient régulière, mettre du son sur le souffle (avec des voyelles) Fredonner bouche fermée échauffe aussi les cordes vocales Dire des virelangues Le timbre de la voix (caractéristiques de la voix : timbre, intonation, débit, volume, prosodie, …) Timbre : sa nuance Chaque personne a son propre timbre (reconnait la voix d’une personne) Bien placer sa voix : pas bloquée dans la gorge ou le nez Donc posture droite et respiration profonde Les « mauvaises » voix : parler en expirant = bloque la voix dans la gorge parler par le nez, en expirant par le nez, comme si vous vous mouchiez Entrainements :

- parler en arrière à des personnes derrière vous, pour que la voix se place dans la boîte crânienne

- baillez en faisant du bruit Savoir régler le volume de sa voix par rapport à la taille de la pièce, au nombre et à la place du public

Conseil : parler à la personne la plus loin de soi, si elle vous entend, toutes les autres personnes vous entendront Augmenter le volume sans crier et fatiguer ses cordes vocales : une question de respiration et de diaphragme Ex : inspirer comme avec une paille et expirer entre les dents serrées comme un serpent (expiration lente et longue) Ex : inspirer comme avec une paille et expirer par saccades entre les dents serrées comme un serpent (expiration lente et longue), le diaphragme s’active (muscle se contracte comme une pompe à air). Ex : inspirer comme avec une paille et expirer par saccades avec le son « A » de plus en plus fort, le diaphragme s’active de plus en plus (muscle se contracte comme une pompe à air). Ex : inspirer comme avec une paille et expirer en expansion vocale continue, de plus en plus fort pour augmenter le son « Ahhhhhhhhhhh » Bien articuler Prononcer les phrases jusqu’au bout Masser la mâchoire sous les oreilles Écarter les mâchoires tout doucement comme si élastique les reliait, masser la mâchoire sous les oreilles pour sentir les os s’ouvrir et se fermer Le virelangue « un chasseur sachant… » est plus facile à faire si intonation accompagne les mots donc articule mieux, dire ce virelangue en rythme, en musique : augmente l’intonation et l’articulation Ex : Placer un ongle entre ses dents (ou un stylo) et lire à voix haute afin de mieux articuler Intonation Nuancer sa voix pour ne pas parler de manière monocorde mais comme un texte avec des mots en gras ou surlignés, bien appuyer sur la ponctuation. Ex : texte de wikipedia sans ou avec nuances, constater la différence. Lecture à voix haute avec intonation : compréhension et mémorisation augmentées Intonation est le résultat d’un choix, d’une intention dans votre voix, dans votre discours Astuces Pour parler lentement, respirez entre chaque phrase au début Pour bien manger, il faut prendre son temps ; pour bien parler il faut prendre son temps aussi Ex pour gérer le rythme de parole Discours avec intonation uniquement en utilisant le mot « blabla » en donnant l’impression qu’on raconte vraiment quelque chose

Le silence est aussi un outil du discours oratoire : silence avant un mot, démultiplie l’importance de ce mot, il résonne dans le cerveau du public. La prosodie La mélodie de la voix, c’est ce que les imitateurs copient pour leurs caricatures C.6 Briller à l’oral – les détails pour faire la différence Comment briller à l’oral ? comment créer l’adhésion du public ? Ajouter des touches d’humour : = être capable d’être décontracté.e, de mettre de la distance avec vous et ce que vous dites, vous montrez que vous dominez la situation Discours de Kennedy en France : « Je viens ici pour rechercher les conseils d’un homme héroïque (De Gaulle), je me présente, je suis le type qui accompagne Jackie Kennedy ! »

- Autodérision : se moquer de soi, pour montrer qu’on est prêt à se remettre en question

Discours d’Obama en 2009 : il dit qu’il a inspiré Shreck pour ses oreilles > adhésion immédiate du public Utiliser l’humour pour retourner une question ou une situation embarrassante. Ronald Reagan se représente aux élections, malgré son âge, les médias se moquent de lui pour son âge avancé. Il explique qu’il ne va pas exploiter pour des questions politiciennes l’âge de son adversaire. Humour à manipuler avec précaution : dans moments de dignité ou gravité très forts, ne pas l’utiliser

- Ironie Utilisée comme critique déguisée Ironie socratique : ignorance feinte pour que son adversaire lui donne les infos pour conclure Candide de Voltaire : ironie utilisée pour mettre en avant une critique déguisée Permet de nuancer : « vous imaginez bien que je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites… ». S’énerver dans un débat s’est montrer qu’on manque d’argument et de maîtrise. Dialogue de Chirac et Mitterrand : « … mais vous avez tout à fait raison, M. le premier Ministre ! » Réponse ironique pour reprendre la situation plutôt que de répondre avec violence et énervement. Techniques oratoires : question rhétorique

Question de subjection : poser des questions et donner les réponses immédiatement après