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PROJET son projet musical Monter & réussir Les Memoguides du porteur de projet Institut national de la Jeunesse et de l’Éducation populaire INJEP

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PROJETson projet musicalMonter & réussir

Les Memoguides du porteur de projet

Institut national de la Jeunesse et de l’Éducation populaire

INJEP

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Directeur de la publication : Hervé MécheriResponsale de la collection : Roch SonnetRédaction : Daniel UrsoCouverture : Emmanuel PotdevinConception et exécution graphique : lemaquettiste.comInjep © 2005

Dans la même collection, « Gérer le budget de son projet », « Bien communiquer sur son projet », « Trouver des partenaires pour son projet », « Créer et réussir son projet associatif ».

« Les mémoguides du porteur de projet » constituent une collection de plusieurs ouvrages pratiques, téléchargeables gratuitement dont l’objectif est d’aider les jeu-nes dans la réalisation de leurs projets. Un parti pris méthodologique, des textes clairs et accessibles, des iconographies pertinentes, des témoignages, des trucs, des astuces... « Les mémoguides du porteur de projet », c’est surtout une gamme de ré-ponses aux innombrables questions que se posent les jeunes qui ne savent pas encore traduire leurs envies en actes. « Les mémoguides du porteur de projet », du concret pour passer de l’idée au projet.

Daniel Urso est pianiste, entrepreneur de spectacles. Lauréat DÉFi jeunes en 1993, il est également créateur de l’association lorraine La Battucada. Fondée en 1994, La Battucada propose les services de jeunes artistes qu’elle salarie à des tiers organisateurs. Elle assure la gestion d’un équipement public (des studios de répétition et d’enregistrement, musique et danse). Elle développe des actions, de sensibilisation aux métiers de la musique et à l’accompagnement de porteurs de projets culturels, avec le soutien des politiques publiques et privés.L’équipe salariée de La Battucada a également collaboré a cet ouvrage : Jean Serge Kuhn, Maamar Bidaoui, Samath Souvendy et Christian Mohamed.La Battucada est également : - antenne Lorraine du réseau du Printemps, festival Printemps de Bourges, depuis 2003.- antenne Moselle du festival les Eurockéennes de Belfort, depuis 2005.

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LES MÉMOGUIDES DU PORTEUR DE PROJET

Établissement public du Ministère de la Jeunesse des Sportset de la Vie associative

Monter et réussir son projet musical

Daniel Urso

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Avant-propos

Créer, animer et gérer un groupe de musique actuelle (rock, métal, rap, raï) ou de variétés est une activité exigeante qui

demande de vraies potentialités créatives, de la passion et un esprit d’équipe. Mais pour tenter l’aventure d’une carrière musicale, dans un milieu qui se professionnalise de plus en plus, il vous faudra ajouter les

mots « rigueur » et « méthode » à la liste de vos qualités cardinales.

L’acquisition d’une « méthodologie de projet » implique, en effet, un minimum de connaissances

techniques et juridiques, mais aussi, certaines règles de bon sens. Enfin, elle s’expérimente dans la pratique, par

le jeu classique des essais et des erreurs, à condition, naturellement, de savoir en tirer profit sur le terrain.

Ce guide ne cherche pas à vous transformer en professionnels accomplis, mais à vous permettre

de vous engager sur la bonne voie. De même, sa vocation n’est pas de se substituer aux organismes spécialisés

capables de répondre à vos demandes, mais de vous aider à les connaître et à comprendre quel peut être leur rôle dans

l’accomplissement de votre projet. C’est fou comme les gens sont attentifs quand vous les questionnez de façon professionnelle.

Pour vous en convaincre, suivez le guide !

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SOMMAIRE

Monter et réussir son projet musical

Chapitre 1 8Les premières notes, les premiers solos

La scène, le meilleur des baromètres 8Monter son premier groupe 9Trouver un local de répétition 10Comment progresser ? 13

Chapitre 2 14À la recherche du public

Le premier pas vers la professionnalisation 14Les premières scènes 16Les premiers contrats 18L’autoproduction 21La scène la diffusion 26

Chapitre 3 32Évoluer dans un univers professionnel

La protection, les aides 32L’environnement professionnel 39Signer dans une maison de disques ou une major compagnie 41Créer et gérer sa propre activité 42

AnnexesCentres d’information 48 - Protections 49 - Aides 50 - Festival 51

- Pour les intermittents du spectacle 52 - Majors 53 - Index thématique 54

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Chapitre 1Les premières notes, les premiers solos

La musique suscite des vocations, des rêves. Sa demande un savoir faire et prend du temps.

Amateurs ou professionnels, tous sont à la recherche d’un public. Quelles en sont les clés ? Quelle est la

partition à jouer pour réussir son projet ?

LA SCÈNE, LE MEILLEUR DES BAROMÈTRES

De venir une star sous les feux de la rampe, qui

n’en rêve pas ? Être un artiste dans l’ombre est plus fréquent, mais cela n’a rien de péjoratif. Au contraire, c’est par de premières expériences modestes que l’on apprend le métier. Les étapes du succès passent par une recon-naissance durable du public. La production sur scène est le meilleur des baromètres. Ce qui vous attend ? Une longue mar-che qui commence sur de peti-tes scènes et des festivals locaux pour aboutir, petit à petit, à une notoriété plus affirmée. Cette évolution se construit au jour le jour, en commençant par son

environnement social et culturel immédiat pour s’étendre ensuite à des territoires plus vastes.

UNE EXPÉRIENCE FORMATRICE

L’identification par un public ne garantit pas immédiatement des moyens pour vivre sa vie au quo-tidien. Il faut donc savoir prendre des risques limités en préservant, par exemple, une activité scolaire, universitaire ou professionnelle qui permettra, à tout moment, de se réorienter en cas de difficultés.Le choix définitif de vivre de la musique ne pourra être fait qu’après en avoir vécu et mesuré les différentes contraintes. De toute façon, la pratique de la musique et de la production d’un groupe sera toujours for-matrice, même si après coup on change de cap.

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MONTER SON PREMIER GROUPE

Un groupe n’est pas qu’un ras-semblement d’amis. C’est aussi un ensemble harmonique et ryth-mique de sons produits par des instruments différents. Les musi-ciens d’un groupe s’accordent pour que chacun trouve son rôle et sa place dans une production commune. Tout le monde ne peut pas être chanteur ou faire des solos. Mais chacun partage avec les autres un même style musical. Ce qui compte c’est la performance du groupe.

AU DÉBUT, S’APPUYER SUR UN PETIT NOYAU

Dans la phase de démarrage, l’idéal est de s’appuyer sur un noyau restreint et uni. Il pourra s’élargir par la suite. Le plus souvent, un groupe se constitue parce que ses mem-bres partagent un même goût musical et une même passion. Le nombre des personnes est toutefois un facteur impor-tant. Plus il sera grand, et plus les difficultés de coordination seront importantes.Si l’initiative du groupe est indi-viduelle, il faut trouver d’autres musiciens. Dans ce cas, les dif-férents milieux dans lesquels on évolue sont à mobiliser : famille,

lycée, université, travail, etc. Citons aussi les petites annonces affichées dans les magasins de musique ou les magazines spécia-lisés, les sites Internet spécialisés et les sorties dans des concerts qui offrent autant d’opportuni-tés de rencontres. Mais quel que soit le mode de recrutement, un temps de connaissance est essentiel. Les motivations sont-elles les mêmes ?

DES OBJECTIFS LIMITÉS POUR TESTER LA COHÉSION DU GROUPE

Le choix initial du répertoire est capital.Le plus pratique est de miser sur une pédagogie de la réussite, en choisissant d’abord les plus simples à interpréter. Les premiers objectifs seront plus facilement atteints. Cela permettra également d’éva-luer la cohésion du groupe, sachant que le respect des engagements reste le meilleur indice des implications de chacun.

Magazines

Des magazines comme « BEST-mensuel rock », « Groove-mensuel rap » ou encore « GUITARE et CLAVIERS» et « BATTEUR magazine » spécialisés dans la présentation d’instruments.

Lire

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LA MUSIQUE DOIT RESTER UN PLAISIR

Même avec des reprises, il faut savoir leur donner une interpré-tation personnalisée mais recon-naissable facilement. La durée nécessaire pour connaître un morceau dépend de vos aptitu-des et de vos contraintes scolai-res ou professionnelles. L’ardeur indispensable ne doit pas pour autant perturber la maîtrise du temps.

Il faut laisser la place à d’autres pratiquesculturelles et/ou sportives. Cela permet de prendre du recul et de trouver un équilibre.Attention aux errements de la passion. Celle-ci est indispensable pour réussir. Mais elle peut aussi conduire à des erreurs en voulant aller trop vite et en se consa-crant exclusivement à la pratique musicale. La musique doit rester un plaisir. Ce qui compte le plus c’est la régularité des répétitions, même avec des temps courts. Dans un premier temps, organisez des répétitions de trois à quatre heures, tous les 15 jours.

TROUVER UN LOCAL DE RÉPÉTITION

Jouer dans sa chambre n’est pas la meilleure solution. La cave représente certes un petit plus. Mais ce n’est pas l’idéal, surtout si le groupe comporte une batte-rie ou affiche un goût immodéré pour les lignes de basse saturées et les effets larsen.

ATTENTION AUX VOISINS !

Pour le voisinage, votre musique c’est souvent... du bruit. Même si cela peut paraître vexant, il faut en tenir compte car une législation très précise régle-mente le bruit. Et s’exerce presque toujours en faveur des plaignants. Les associations, comme les centres sociocultu-rels, voire même des écoles, mettent souvent des salles à dis-position. C’est une possibilité à ne pas négliger, d’autant qu’on peut généralement négocier le prix par un système de troc ou d’échange de services.

« Vivre de la musique : un choix qui ne

pourra être fait qu’après avoir mesuré les contraintes »

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Deux ou trois groupes différents qui s’entendent pour louer un même local, c’est un loyer divisé d’autant. Mais cela nécessite une organisation supplémentaire. Il faut dresser un planning d’oc-cupation des lieux, bien définir les responsabilités de chacun et prendre une assurance qui couvre la responsabilité civile de l’occupant et le vol du matériel qui peut y être stocké.

LES STUDIOS ÉQUIPÉS

La meilleure des solutions réside dans le recours à un studio de

répétition équipé. Le plus difficile est de trouver celui qui convien-dra au groupe, à ses moyens financiers et aux moyens de loco-motion de chacun des membres.Les studios peuvent relever du secteur commercial ou des équipements publics. De plus en plus, les grandes villes mettent à disposition des studios équipés.Après avoir fait un inventaire des différentes possibilités de répé-tition au niveau de votre com-mune, il faut choisir le lieu qui vous convient le mieux. Plusieurs critères sont à prendre en compte : le coût de location, la distance à parcourir pour s’y ren-dre, le niveau des équipements mis à disposition, la possibilité de stocker son matériel, etc.Une fois le local trouvé, il faut savoir l’utiliser à bon escient. Un conseil est utile sur ce sujet : évi-ter de faire venir les ami(e)s, cela perturbe la répétition et peut compliquer les relations entre les membres du groupe.

POUVOIR S’ÉCOUTER EST TRÈS IMPORTANT

L’enregistrement de la répétition donne la possibilité de mieux éva-luer son travail. La prise de son permet plus facilement d’échan-ger vos points de vue... preuves à l’appui. Il reste à envisager le coût d’un local de répétition.

Bien préparer sa séance de répétition

Le bon déroulement d’une séance de répétition passe par des phases préalables... et quelque règles élémentaires de savoir-vivre : - s’aider mutuellement pour

le montage et l’installation des instruments,

- régler le volume, instrument par instrument, puis ajuster l’ensemble,

- utiliser des protections auditives, si nécessaire (boules Quiès),

- organiser la répétition à partir du morceau interprété en le dissociant dans ses différentes parties : introduction, couplet, refrain, final...

- penser à jouer instrument par instrument ou par couple d’instruments (basse / batterie, guitare / piano).

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Les studios de répétition mis à la disposition des musiciens par les communes sont les moins chers. Le prix varie de 5 à 10 € de l’heure pour le groupe. Dans le secteur commercial, les prix sont plus éle-vés : de 8 à 15 € de l’heure.« C’est une vraie mission que de trouver du matériel pour pou-voir créer sa propre musique, explique Mustapha Khelil, 22 ans (Lyon). On pourrait croire qu’il suffit d’un peu de temps de de beaucoup d’argent, mais je crois que le plus simple est de savoir au préalable ce qu’on a envie de faire avec le matériel qu’on achète. J’ai décidé de trouver du matériel d’occasion en évitant le marché du neuf inaccessible. C’est ainsi que j’ai réussi à trou-ver un ordinateur, les cartes sons et les logiciels nécessaires au démarrage de mon activité. Les achats dont je suis le plus fier ? Une groove box et une platine Dj, pour environ 200 € ».Un local privé qui n’est pas adapté ou équipé pour des répé-titions se loue généralement au mois. Les prix sont variables : entre 75 et 200 €. En outre, le propriétaire recherchera des garanties de solvabilité et peut demander une caution.

TROUVER DU MATÉRIEL

Sous le mot « matériel », il faut entendre : les instruments

de musique et les moyens techniques pour répéter. Les nouvelles technologies appor-tent de grandes facilités dans l’accès aux moyens techniques pour la répétition et l’enre-gistrement. Tout groupe doit écrire une fiche technique qui précise, de manière normali-sée, chaque instrument et ses besoins techniques.

La fiche technique

Jean Serge Kuhn, de l’association

La Battucada

« La fiche technique s’adresse au technicien qui sonorisera votre con-cert et lui permettra de définir le matériel qu’il devra utiliser pour vous sonoriser (le nombre de micros, les retours, les effets etc.). Elle doit contenir au moins : un plan de la scène, le placement de chaque musicien sur scène, une liste du matériel que vous utilisez sur scène, marques, références. »

Témoignage

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COMMENT PROGRESSER ?

Jouer des reprises pour un début, c’est bien. Mais des diffi-cultés surgissent pour trouver le ton juste. En plus, le groupe souhaite composer ses propres morceaux. Il ne connaît pas le solfège et l’apprendre ne le motive pas vraiment. Que faire pour progresser ?Plusieurs possi-bilités : demander à un musicien d’un groupe plus expérimenté d’expliquer quelques accords de base, emprunter ou acheter des magazines spécialisés qui pro-posent des méthodes simples d’apprentissage d’accord (on peut aussi trouver cette aide sur des CD en vente dans le com-merce ou sur des sites Internet), ou prendre des cours.

COURS PARTICULIERS OU COLLECTIFS ?

Dans les magasins d’instruments de musique on trouve toujours des petites annonces pour des cours particuliers. Les magazines spécialisés, voire la presse régio-nale, en proposant également. Un cours particulier coûte entre 20 et 30 € de l’heure. Dans une association ou une école de manière collective un cours coûte de 150 à 300 € à l’année pour une quarantaine d’heures au total.

Avant de prendre des cours collectifs qui reviennent moins chers, il est souhaitable de débuter par des cours particuliers qui permettent un diagnostic des compéten-ces individuelles et qui fixent des objectifs d’apprentissage à atteindre. Il faut veiller à bien dis-tinguer le temps de l’apprentis-sage et le temps des répétitions. Une seule règle : la régularité.Le choix d’un instrument peut être guidé par la passion du début. Mais l’achat présente un investissement important. Il est donc utile de s’essayer au préalable sur plusieurs types d’instruments. Ils seront loués ou prêtés. L’essai de plusieurs types d’instruments n’est pas une perte de temps. Ils sont le plus souvent complémentaires dans la pédagogie musicale. L’initiation au jeu de la batterie facilitera, d’un point de vue ryth-mique, la maîtrise du piano etc.

La « groove box »

C’est une boîte à rythme avec des possibilités de créer des séquences rythmiques et mélodiques. Un outil pratique pour des premières compositions.

Zoo

m« Temps de l’apprentissage et temps des répétitions : une règle, la régularité »

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Chapitre 2À LA RECHERCHE DU PUBLIC

LE PREMIER PAS VERS LA PROFESSIONNALISATION

Le groupe est une force collective. Le répertoire

musical son reflet. Le jeu de scène, son originalité ! Devenir professionnel sous-entend un parcours à construire sur plu-sieurs années. Distinguons ce qui relève de la pratique et ce qui appartient aux obligations légales dans un cadre professionnel.

PARTAGER LES RESPONSABILITÉS

En pratique, votre répertoire musical va naître du travail fourni au cours des répétitions. La vie interne du groupe a également

son importance : bien définir le rôle de chacun, prendre des décisions partagées. Être auteur, compositeur, chanteur, soliste peut susciter des interroga-tions dans le groupe. Partagez les responsabilités en fonction des compétences de chacun. N’oubliez pas que le public vous écoute, vous regarde et vous juge. Ce qui compte d’abord pour lui c’est le résultat d’ensemble. Il est donc important de forma-liser la constitution du groupe par un engagement écrit qui vous lie les uns aux autres. Cela servira également à dresser la fiche d’identité du groupe : son nom, ses membres et leurs rôles respectifs.

Et maintenant... imaginez une superbe salle avec votre nom en haut de l’affiche. En attendant que

ce rêve se réalise il vous faudra organiser votre groupe, trouver vos premières scènes, produire son premier CD, vivre une première tournée. Dans cette

expérience, tout est « premier ». Mais justement parce c’est un début, il faut savoir protéger son

avenir et trouver des moyens financiers.

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« N’oubliez pas que le public vous écoute, vous regarde et vous juge. Ce qui compte d’abord pour lui

est le résultat d’ensemble »

LE RÔLE DU MANAGER

Pour chaque morceau créé, faites une fiche précisant l’auteur des paroles, le compositeur de la musique et des arrangements, le ou les interprètes. Ce document sera utile pour la préparation du dépôt officiel du répertoire. Il pourra également servir de réfé-rence en cas de désaccord.

Le moment est venu de cher-cher une personne qui accepte de s’investir comme manager. Son rôle est de maintenir le groupe « à la bonne tempéra-ture ». Sa tâche est d’organiser la vie matérielle des artistes en leur cherchant des contrats, en organisant des spectacles, en veillant à la bonne gestion et à la sauvegarde de leurs intérêts financiers. Il doit pouvoir antici-per les besoins du groupe pour y apporter les réponses appro-priées. C’est aussi un adminis-trateur qui crée et garantit un environnement professionnel. Attention : les managers instal-lés dans la profession sont diffi-cilement accessibles et peu inté-ressés par des débutants. Il vaut mieux trouver la perle rare dans

son entourage proche, même s’il s’agit d’un débutant. Cela peut intéresser de jeunes profession-nels. issus des écoles de gestion ou de relations publiques.

LE « MANDAT DE REPRÉSENTATION »

L’important c’est que lemanager ait des compé-tences de communica-tion, de gestion, de marketing et qu’il soit à l’aise avecla logique juridique.Autant dequalités quene partagent pas forcément les artistes. Bien sûr, pour qu’il puisse facilement vous comprendre, il vaut mieux qu’il partage vos goûts musicaux. Mais ce n’est pas le critère pre-mier de son choix. Une fois que ce pivot de votre groupe est trouvé, il faut établir avec lui un contrat dit « mandat de repré-sentation ». Un contrat pour une période déterminée, au moins dans un premier temps.

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LES PREMIERES SCÈNES

Elles seront le plus souvent dans des bars à ambiance musicale, des fêtes associatives ou étu-diantes proches de chez vous. N’oubliez pas de vous faire connaître du public à l’occasion de la Fête de la musique. Ces espaces où l’on peut le plus facilement débuter offrent de piètres qualités d’accueil. C’est une contrainte qu’il faut savoir accepter, sans la négliger et surtout en évitant d’improvi-ser le spectacle ou de jouer à l’intuitif.

SE CONCERTER AVEC LE RESPONSABLE DE L’ESPACE

Veillez à adapter la puissance de votre sono et de votre jeu en fonction de l’espace. L’aide d’un technicien du son sera utile pour surmonter cette contrainte, car le résultat ne doit ni nuire, ni faire fuir le public. De manière

plus concrète, il s’agit de prévoir un temps de réglage technique du groupe avant le concert et de se concerter avec le responsable de l’espace qui vous accueille pour la puissance sonore.Le partage entre temps de tra-vail et temps de loisirs fait que les concerts ont souvent lieu les

« L’impor tant, c’est que le manager

ait des compétences de communication, de gestion, de marketing et qu’il soit

à l’aise avec la logique juridique »

Jean Serge Kuhn, 33 ans (Metz 57)

Lauréats DÉFi jeunes en 1996 pour un projet

de disque, il assure la promotion d’une tournée

dans des petits lieux avec son groupe

« Rising Soul »

« Chaque bar est un cas particulier en termes d’acoustique, et c’est à vous de vous adapter. Une bonne compréhension de votre matériel vous permettra de l’exploiter de manière optimale et de résoudre au moins partiellement les problèmes acoustiques, sachant qu’il faudra forcé-ment agir sur vos réglages habituels et sur votre son ».

Témoignage

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vendredis et samedis soirs. Cela vous permet de planifier plus facilement votre propre agenda avec les heures de répétition et votre vie personnelle.

ÊTRE RÉALISTE DANS SES DÉMARCHAGES

Pour une phase de démarrage, il faut savoir être modeste : une répétition par semaine et deux à quatre concerts par semestre constituent déjà un objectif ambitieux. Et si vous voulez une planification plus rigoureuse, essayez celle-ci pour le premier semestre de votre expérience : recherche de lieux ou d’espaces de concerts pendant les trois premiers mois, préparation plus poussée pendant le quatrième, et planification des concerts au cours du cinquième et du sixième mois. Les répétitions ont lieu bien sûr chaque semaine, ce qui fait un total d’un peu plus d’une vingtaine.

QUELQUES « TRUCS » POUR CONVAINCRE

Convaincre le responsable d’une association ou d’un établisse-ment pour qu’il vous fasse ou laisse organiser un concert n’est pas gagné d’avance. Vous devez montrer que le groupe existe et qu’il a déjà une histoire. Avec un patron de bar, cela peut être encore plus difficile. Il risque d’accepter plus facilement, mais à condition que vous jouiez gra-tuitement. Il sera d’autant plus à l’aise dans cette attitude qu’il sait que d’autres groupes sont prêts à venir se produire chez lui sans aucune contrepartie finan-cière. Il faut donc préparer un argumentaire pour le convaincre à vous verser un cachet. Sachez mettre en avant la plus-value que votre concert peut appor-ter. Généralement, un groupe mobilise ses propres amis qui viendront au concert. Ce sont pour lui des clients potentiels.

Livre

L’officiel du rock, édition de l’Irma. IRMA (Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles). 22, rue Soleillet 75980 Paris Tél. 01 43 15 11 11 Fax. 01 43 15 11 10 Web : www.irma.asso.fr

Lire

Le mandat de représentation

Le mandat de représentation est signé entre le groupe de musique et le manager. Ce document autorise le manager de représenter le groupe pour trouver des dates de concerts. Y figurent les noms du groupe, de chaque musicien et leur qualité. Il comporte, en mention, la durée et la date de l’acte de mandat.

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Et cela peut être un argument. Pour autant, ne soyez pas trop exigeant sur la contrepartie financière. D’autres formes de rémunération, non directement monétaires, peuvent être trou-vées. Demandez-lui d’assurer la communication de votre concert par voie d’affichettes ou de flyers déposés dans les endroits stra-tégiques de la ville ou par une publicité dans la presse locale. Cela contribuera à votre noto-riété. Vous pouvez aussi inverser la démarche et lui demander une aide financière pour la commu-nication que vous organiserez vous-mêmes. De toute façon, dans les deux cas, c’est une rela-tion gagnant/gagnant. Chacun doit y trouver son compte.

LES PREMIERS CONTRATS

Être musicien est un vrai métier. Accepter de jouer gratuitement, sans aucune contrepartie, c’est contribuer à dévaloriser ce tra-vail. La gratuité d’un concert peut toutefois être envisagée de manière ponctuelle à condi-tion que cela s’inscrive dans une stratégie réfléchie de promotion du groupe. Mais il faut toujours se poser la question suivante : qu’est-ce que le groupe y gagne en jouant gratuitement ? Les gains ne sont pas forcément d’ordre financier.Il est vrai que demander de l’argent n’est pas facile quand on débute. Mais n’oubliez pas que la vie de votre groupe nécessite des dépenses (transports, entre-tien du matériel, location d’une salle de répétition, etc.). Et pour faire face à ces dépenses il faut des recettes.

PROPOSER DIFFÉRENTS MODES DE RÉMUNÉRATION

Si le patron de bar s’obstine à ne pas vouloir vous rémunérer, suggérez lui des solutions : majoration des boissons vendues pendant le concert, système du chapeau qui tourne pendant le concert et chacun donne comme il le souhaite.

Le CD de promotion

Présenter un CD de promotion (4 à 8 titres) ou fournir à un patron de café des affiches et/ou des flyers pré-imprimés constituent souvent un élément décisif pour emporter son accord. Avec le CD, il pourra se faire une idée de la qualité de votre prestation. Si vous n’en disposez pas, ou pas encore, proposez lui d’assister à une de vos répétitions. Le risque qu’il prend est alors mesuré. Les outils de communication pré-imprimés lui permettent de rajouter son nom et la date du concert.

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Voici quelques observations des pratiques qui vous aideront à choisir un mode rémunération :- Le prix de vente des

premiers concerts varie de 150 à 350 €.

- Pour un concert de trois heures et avec une moyenne de 50 personnes, le bar vendra entre 150 à 200 boissons. Une majoration de 0, 50 à 1 € des consommations est donc une alternative à un prix de vente du concert.

- Les droits d’entrée pour les concerts dans des bars sont très rares. C’est plus fréquent dans de petites salles. Les prix pratiqués sont alors de 2 à 3 €. Mais la pratique d’une entrée payante implique le respect de règles fiscales pour la billetterie.

- Ultime possibilité : à la fin du concert, faites passer un chapeau dans la salle. Le public participera en fonction de son ressenti. On observe alors des dons allant de 1 à 5 € pour une moyenne de 25 à 50 personnes.

FIXER LE CADRE DE VOTRE PRESTATION

Vous arriverez plus facilement à convaincre un patron de bar ou un responsable d’un espace collectif en acceptant de parta-ger avec lui l’organisation maté-rielle du concert. C’est le cas, par exemple, pour la communi-cation autour de l’événement. Il faut donc faire preuve de sou-plesse dans la négociation. Mais d’une souplesse limitée, car vous n’êtes pas l’organisateur de la soirée. Par exemple, ce n’est pas au groupe de supporter le coût de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) qui protège les oeuvres musicales. Si on vous le propose, il faut le refuser catégoriquement.De même, dans la négociation avec l’organisateur du concert, vous devez au préalable fixer clairement le cadre de votre prestation : l’heure de début et de fin, les temps de pause. Et se limiter à ce qui a été convenu, sauf nouvel accord. Le plus simple est d’organiser le concert en deux ou trois périodes de 30 minutes.

« N’oubliez pas que la vie de votre groupe nécessite des dépenses (transpor ts,

entretien du matériel, location d’une salle de répétition, etc.). Pour faire face à ces dépenses,

il faut des recettes »

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La communication faite autour d’un concert est une étape importante. Même si elle est organisée par l’organisateur de l’événement, n’hésitez pas à la développer également par vous-même. Gardez à l’esprit que les intérêts des deux parties en pré-sence ne sont pas les mêmes. L’enjeu pour vous, c’est la noto-riété de votre groupe. S’il le faut, assurez vous-même l’affichage en respectant, bien sûr, les édi-fices publics et privés, sinon cela peut se retourner contre vous. La plupart des villes mettent à disposition des panneaux d’affi-chage publics que vous pouvez utiliser. La mairie vous en com-muniquera la liste et les lieux d’implantation.

ET LA PRESSE ?

La presse locale ou régionale est souvent d’un grand appui dans ce type de promotion. Encore faut-il qu’elle soit tenue infor-mée du concert. Un courrier ou un coup de téléphone à l’agence locale ne coûte pas cher. Il en va de même pour les radios locales. Si la presse parle de vous, c’est le début de votre press-book.

LES OUTILS DE PROMOTION

Lors d’ un premier concert, on peut se contenter de peu d’outils de promotion. Mais si l’on veut persévérer il faut s’en

doter rapidement. C’est en principe le travail du manager, mais vous pouvez y participer également.

Quels sont les outils indispensables ? - Une biographie qui comprendra

une présentation du groupe, de son histoire, de la manière dont il s’est formé, des instru-ments qu’il joue, de son style musical et des influences dont il se réclame. Le tout agré-menté d’une photo qui permet de visualiser le groupe.

- Un CD promotion d’environ quatre à huit titres.

- Des affiches et/ou flyers.- La fiche technique du groupe.

« Montrez que vous vous souciez des conditions techniques de votre

prestation et de sa puissance sonore »

Les 4 conditions du succès

Votre premier concert sera un succès professionnel si vous avez réussi à :- formaliser par écrit l’accord qui

vous lie à l’organisateur, même s’il n’y a pas de contrepartie financière sous forme de cachets,

- mobiliser vos amis qui ont eu envie de vous entendre ailleurs que dans la salle de répétition,

- trouver une reconnaissance auprès d’un public nouveau,

- donner satisfaction au responsable de l’établissement, mais il peut ne pas le montrer le soir même. Vous le saurez alors par la suite.

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FICHE TECHNIQUE ET RECETTES

Ce document, qui présente chaque instrument, leurs fonc-tions, leur positionnement sur scène, est très important. La fiche technique flatte peut-être moins l’ego que la biographie, mais elle témoigne que vous vous souciez des conditions tech-niques de votre prestation et de sa puissance sonore. C’est aussi la preuve que vous êtes capable d’ajuster vos besoins techniques.

Quelle que voit votre mode de rémunération, la recette doit d’abord servir à la vie de votre groupe. Elle peut servir à financer trois postes de dépenses incon-tournables : - les petits achats pour le groupe

(cordes, baguette, local de répétitions).

- les outils de communication (photo, biographie, affiches, C.D.), courrier, téléphone, frais d’hébergement et de mise en ligne d’un site Internet, etc...,

- le remboursement des divers frais liés au concert, et notam-ment les déplacements.

L’AUTO- PRODUCTION

Autoproduire c’est réu-nir, par soi-même, les moyens humains, techniques et financiers pour réaliser un ou des CD et pour les diffuser. C’est tentant de s’y essayer pour créer les passe-relles nécessaires vers la scène, mais, là encore, cela nécessite de la méthode.

POURQUOI S’AUTOPRODUIRE ?

Première question à se poser : pourquoi autoproduire un CD ? S’agit-il simplement de réaliser un enregistrement pour épater les copains et la famille ? Pour garder la trace ou le souvenir d’une expérience ? Ou bien le CD doit-il avoir une utilité dans la promotion du groupe, autrement dit, être un outil pour faciliter la recherche de dates de concert ?

Supposons que, pour votre plai-sir, vous décidiez de réaliser un CD du groupe afin de garder une trace de votre travail. Votre souhait est d’enregistrer vos morceaux avec plusieurs arran-gements et des solos. C’est là un jeu technique difficilement possible par vous en temps réel. Il faut recourir à la magie des tech-niques de studio. Dans ce cas, il

« Montrez que vous vous souciez des conditions techniques de votre

prestation et de sa puissance sonore »

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est nécessaire de préparer les mor-ceaux à enregis-trer avec une mise en place technique, instrument par instrument, et un travail de recherche sur les effets. Plutôt que de tout réin-venter, appuyez votre recherche sur l’écoute de vos disques pré-férés. Cela vous donnera des idées et permettra de préciser vos souhaits en matière de son. À partir de cette base de départ, vous pourrez plus facilement créer vos propres sons et arran-gements. Cette préparation correspond à l’étape d’une pré-production.

LE CD PROMOTIONNEL

Pour débuter sur scène, l’auto-production d’un CD promotion-nel, non destiné à la vente, est un moyen à préconiser, car les enjeux sont limités. Il s’agit d’abord de permettre à un client potentiel de découvrir votre musique et vos qualités artistiques. L’écoute du CD devra donc restituer le plus fidèlement possible votre jeu tel qu’il sera entendu le jour du concert. Il faut donc éviter de donner une illusion de la perfec-tion par une habile manipulation des techniques d’enregistrement. L’attente suscitée risquerait d’être déçue par la réalité de la presta-tion sur scène.

Un CD de six à huit titres suffit pour un objectif de promotion. Ici, il n’est pas besoin d’envisa-ger une pré-production. Votre vigilance se portera néanmoins sur la mise en place des instru-ments et le réglage de votre système sonore. Avant de vous initier à la prise de son pensez à devenir copain avec le métro-nome. C’est un petit instrument d’étude, à pendule, réglable, servant à marquer la mesure. Il vous aidera à exécuter votre morceau de musique en rythme et à la vitesse voulue.

LE POSTE DE MUSIQUE ASSISTÉE PAR ORDINATEUR

Utiliser un poste dit de musique assistée par ordinateur (MAO) demande un savoir faire en informatique, en prise de son et en mixageQuelle est la formule de base pour un équipement suffisant de MAO ? Une station MAO de base comprend : - un ordinateur équipé d’un disque

dur de 40 à 120 gigaoctets, d’une carte son de qualité et d’une carte graphique,

- un graveur,

« L’écoute du CD devra restituer le

plus fidèlement possible votre jeu tel qu’il sera entendu le jour du concer t »

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- des logiciels pour la prise de son et le mixage,

- un système d’écoute (un bon casque peut suffire),

- des micros et leurs câbles de rac-cordement, dont 1 micro-chant,

- une table de mixage 8 pistes stéréo.

Les éléments nécessaires qui coûtent chers à l’achat peuvent être loués.Si vous disposez déjà d’un ordi-nateur, ou si vous pouvez en emprunter un auprès d’amis, vous êtes déjà pratiquement équipés pour la grande aven-ture. Il faudra juste le compléter par les éléments spécifiques à l’enregistrement musical.Avec cet équipement de base et du savoir-faire, l’enregistrement du CD peut débuter. Cela peut même être le point de départ d’une activité de production et d’un label, marque sous laquelle se présente une production (voir chapitre III).

LES STUDIOS PROFESSIONNELS

Le recours à des studios profes-sionnels est une nécessité dans l’attente de parfaire son savoir-faire et d’arriver à une autono-mie technique du groupe.

Les studios d’enregistrement sont le plus souvent des entre-prises commerciales. Mais, de plus en plus, les grandes vil-les mettent à disposition des studios publics dans le cadre de leur soutien au développe-ment des musiques actuelles. Ils sont destinés à faciliter l’accès à l’autoproduction pour un public amateur en voie de professionnalisation.

Alakocoglu Ferbat, Vandoeuvre (54)

Lauréat DÉFi jeunes 2002 pour un projet de disque

rap et la création d’une association

« Les créations artistiques présentées dans le disque me servent de cartes de visites. Au-delà de la promotion du disque dans les réseaux, je prends de plus en plus de contact avec des associations, des centres socioculturels pour animer des ateliers. Je me fais soutenir et encadrer pour cette gestion adminis-trative. En 2004 j’ai sorti un nouvel album, diffusé au niveau national».

Contact : [email protected]

Témoign

age

« L’écoute du CD devra restituer le

plus fidèlement possible votre jeu tel qu’il sera entendu le jour du concer t »

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Le coût de l’enregistrement sera différent selon que vous sollicitiez un service privé ou un équipement public et/ou asso-ciatif. Les studios privés, plus chers, mettent en œuvre une technicité plus développée. Pour autant, certains studios publics ou associatifs peuvent rivaliser en qualité avec le secteur com-mercial. Comme ils sont d’un prix abordable, n’hésitez pas à les tester s’il en existe près de chez vous.La voie de l’autoproduction est-elle ouverte à tout un chacun ? Il est plus facile de s’y engager si vous êtes, vous-même, le créa-teur de l’œuvre musicale que vous voulez promouvoir. Elle est, par contre, plus difficile si vous êtes un interprète d’œuvres créées par d’autres. Il faudra alors obtenir l’autorisation des auteurs et compositeurs.

TROIS PRINCIPALES ÉTAPES DANS UNE SÉANCE D’ENREGISTREMENT

Trois étapes principales sont nécessaires pour une séance d’enregistrement : - Étape 1 : la prise de son

(elle implique un réglage minutieux du niveau sonore d’entrée et une oreille orien-tée sur l’instrument).

- Étape 2 : le mixage (choix des effets, positionnement du son). Ici, l’on doit veiller à la

position de chaque instrument et à la maîtrise du volume d’en-semble du groupe. Ce travail est très créatif. C’est l’alchimie d’une œuvre musicale. L’oreille doit être attentive à un équi-libre spectral et musical.

- Étape 3 : la finalisation du CD que l’on appelle le « le maste-ring ». C’est la dernière phase, mêlant art et technique, pour que votre morceau «sonne» bien et puisse être gravé défi-nitivement sur le CD.

LE CALENDRIER D’ENREGISTREMENT

Le calendrier de l’enregistrement d’un CD huit titres dépend de vos compétences et de celles des techniciens mobilisés. Comptez quatre à huit jours pour la prise de son, deux à quatre jours pour le mixage, et, au moins un jour pour le mastering. Autrement dit : entre une et deux semaines. Il faut prévoir, au préalable, une vingtaine de jours pour les répéti-tions et la mise en place du réper-toire. Les délais de pressage du CD sont de l’ordre d’un à deux mois. Bien sûr, ce travail ne se fait pas d’une traite. Il est à étaler sur une année. Plutôt que de chercher à produire un CD tous les six mois, fixez-vous l’objectif réalisable d’un disque tous les deux ans. Soit un an de travail d’autoproduction pour une année d’exploitation.

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N’oubliez pas que votre but est d’ob-tenir des dates.Produire un CD c’est aussi penser à son habillage et à sa présentation visuelle : étiquette du disque, couverture de l’emballage (boîtier plastique ou pochette carton-née), livret. Avant d’être écouté, le disque est pris en main, mani-pulé et regardé. Son habillage doit donc d’emblée suggérer la qualité et le professionnalisme. Le recours à un infographiste est à envisager. À défaut, il fau-dra s’initier au maniement de logiciels de mise en page gra-phique, prévoir un budget pour un imprimeur, ou disposer d’une imprimante couleurs. Notez que celle-ci sera également utile pour la publication des biogra-phies, d’affiches, de flyers. À ce stade, le travail d’auto-production n’est pas encore terminé. Il ne suffit d’enregistrer un CD, encore faut-il le faire savoir. Ne négligez donc pas la communication en envoyant le CD pour qu’il puisse être chro-niqué dans la presse locale, les fanzines, sur Internet. C’est ainsi que vous constituerez votre dossier de presse.

QUEL BUDGET PRÉVOIR POUR UNE AUTOPRODUCTION ?

- MAO : pour l’achat d’un poste complet de MAO, il faut compter entre 3 000 et 5 000 €. Ce prix peut être moins important si vous dis-posez déjà d’un ordinateur.

- Studio d’enregistrement : treize jours en studio public ou associatif coûteront de 600 à 1 000 €. Plus du double si vous vous adressez à un studio commercial. Pour un pressage de CD à 500 exemplaires, il faut compter environ 1 000 €.

- Impression : la réalisation de la jaquette du CD nécessitera un flashage (technique d’im-pression) d’environ 150 € pour une facette. Enfin, il faut aussi prévoir les frais SDRM. Et oui ! Toute reproduction sonore est soumise à une déclaration de pressage à la Société pour l’Administration du Droit de Reproduction Mécanique, gérée par la Sacem, la SDRM.

« Fixez-vous l’objectif

réalisable d’un disque tous les deux ans. Soit un an de travail d’autoproduction pour une année

d’exploitation. N’oubliez pas que votre but est d’obtenir

des dates ! »

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LA SCÈNE, LA DIFFUSION

Avant de rêver à passer à la télé-vision, ou sur les radios, la scène est l’espace incontournable pour débuter et s’essayer face à un public. La création d’un site Internet et la mise en ligne des morceaux du groupe sont des compléments utiles à la rencon-tre avec le public.

PRÉPARER SA TOURNÉE

Un inventaire des lieux de diffu-sion (salles de spectacle, bars, festivals), à l’échelle locale et régionale, est donc un outil pré-cieux pour planifier ses concerts. Tout comme la connaissance des festivals, des associations et des comités d’entreprise qui peuvent avoir recours à des groupes pour les fêtes qu’ils organisent.

Il ne faut pas, néanmoins, se limiter à son quartier, sa ville ou son département. La tournée permet d’organiser des concerts consécutifs sur un secteur géo-graphique plus large. Pour réduire les frais engagés, notamment les frais de déplacement, une tournée se prépare pour pouvoir jouer trois à quatre concerts sur une semaine dans des villes pro-ches les unes des autres. Votre notoriété dans votre ville passe par celle recueillie à l’extérieur. En tournée, la qualité des conditions

matérielles de scène, mais aussi de confort pour l’hébergement, n’est pas toujours au rendez-vous. C’est le prix à payer pour pouvoir jouer devant un public lorsqu’on débute. Cette diffi-culté possible présente aussi un avantage. Elle permet d’acquérir le métier et c’est une excellente occasion pour tester la vie collec-tive du groupe.

DE L’ORGANISATION AVANT TOUT !

Regardons de plus près l’orga-nisation pratique que nécessite ce type d’initiative dans toutes ses composantes humaines, logistiques et techniques. Pour la vie du groupe en tournée, le manager sera le chef d’orchestre de l’organisation. Si vous avez prévu d’adjoindre un technicien du son, sa compétence sera mobilisée pour définir la fiche technique du groupe et l’ajuster en fonction des salles où vous vous produirez. Il participera à la répétition avant chaque concert pour s’imprégner de votre jeu et vous conseiller.

Une tournée c’est aussi des kilo-mètres à parcourir. Un ou deux membres du groupe devront donc savoir conduire la camion-nette utilisée pour vous trans-porter ainsi que le matériel. Une fois qu’une tournée est engagée

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il faut anticiper les imprévus et prévoir tout de suite une solu-tion de remplacement.

Et si le batteur tombe malade ? Vous annulez le concert ? Prévoir un CD « Bande son » de chaque musicien est une sage précau-tion. Son utilisation permettra de remplacer temporairement le ou les absents. Votre répertoire et votre jeu musical doivent pouvoir s’adapter à l’absence éventuelle de tel ou tel musicien. Vous pouvez aussi prévoir une doublure de chaque membre du groupe, mais c’est déjà plus compliqué et cela demande un niveau d’organisation que les débutants n’ont pas encore la possibilité de prévoir.

L’ÉTÉ, UNE PÉRIODE FAVORABLE

La préparation de la tournée débute par une multiplication sans limite de prises de con-tacts avec les différents lieux de diffusion susceptibles de vous accueillir. Une fois les lieux trouvés, il faut ajuster les calen-driers, celui de la disponibilité des salles et celui de l’agenda des membres du groupe. Une tournée de 15 jours à un mois est un bon début. L’été est une période favorable en raison des différents festivals qui sont organisés à cette époque de l’année.

Outre la maîtrise de votre réper-toire et le temps disponible, les outils nécessaires à l’organisa-tion d’une tournée sont simples : un cahier de suivi des entretiens avec les organisateurs, des CD de promotion, une biographie prête à être communiquée, des photos, des affiches et l’incon-tournable fiche technique.Pour mener à bien le travail de prospection, il vous faut bien sûr une adresse, un téléphone, voire un accès Internet pour le courrier électronique. Ce bureau de production peut se trouver avec l’aide d’une association, un centre socioculturel par exemple ou une Maison des Jeunes et de la Culture (MJC), qui acceptera de l’héberger. En échange, vous pouvez lui proposer un concert gratuit. La planification des concerts de la tournée mobilisera votre sens stratégique pour couvrir le plus rationnellement possible le terri-toire ciblé. Ne dépassez pas les 100 kilomètres par date et lieu de concert.La prospection pour l’organi-sation d’une dizaine de dates de concert prendra environ six mois. Essayez de jouer les mercredis et les jeudis dans des cafés. Les vendredis et les same-dis, réservez les, dans la mesure du possible, à des festivals et à des salles professionnelles.

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VENDRE UNE DATE PAR TÉLÉPHONE

Pour décrocher un contrat, il faut être convainquant au téléphone et savoir se vendre. Un entretien téléphonique ne s’improvise pas. Il se prépare. D’abord par écrit, en prévoyant toutes les ques-tions auxquelles vous aurez à répondre. Mais aussi en simu-lant des entretiens avec des amis ou des membres du groupe qui joueront le rôle du patron de bar ou du gestionnaire de la salle que vous convoitez. Au téléphone, ne vous trompez pas d’interlo-cuteur. Pour un café, demandez à parler au patron ou au respon-sable. Pour un festival ou une salle de diffusion, adressez-vous au programmateur.

Voici un exemple de démarrage d’un entretien pour un bar : « Allo, Bonjour. Je suis le mana-ger du groupe Van en tournée d’été dans votre région. Vous êtes bien le responsable de l’éta-blissement La Ronde. Organisez-vous toujours des concerts ? » Si la réponse est négative, enchaî-nez de la manière suivante : « Dommage. Mais vous connais-sez des cafés qui en organisent dans votre coin. Pouvez-vous me les indiquer. Merci. »Si la réponse est positive : « Votre programmation n’est certainement pas bouclée. Aussi je vous propose notre groupe. »

Pour un festival, faites précéder votre appel téléphonique par un fax ou un mail où vous annoncez la tournée. Appelez ensuite. « Allo, Bonjour. Je suis le mana-ger du groupe Van en tournée dans votre région. Vous êtes bien le programmateur du fes-tival ‘Le rock est dans le pré’. Avez-vous reçu notre fax d’infor-mation sur notre tournée. Votre programmation n’est peut-être pas bouclée. »Réponse : « Si, elle est bou-clée depuis longtemps ». Enchaînement : « Y a-t-il d’autres festivals dans votre région ? Cela vous intéresse-t-il si je vous envoie un CD pour l’année pro-chaine ou en cas d’annulation d’un groupe. »Réponse : « Non, elle n’est pas encore totalement bouclée. »Enchaînement : « Nous sommes un groupe de Rock. Je peux vous communiquer notre CD de promotion. Vous pouvez aussi écouter sur le Net les morceaux si vous y avez accès. »

Ces exemples constituent l’accroche de l’entretien télé-phonique. L’objectif immédiat n’est pas de placer le groupe, mais de susciter la curiosité de votre interlocuteur pour lui don-ner de plus amples informations sur vous-même et pour capter des informations dont vous avez

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besoin avant de prendre votre décision. Les points à aborder avec lui portent sur le nombre de personnes attendues comme public, les conditions techniques des concerts, les aspects finan-ciers et les modalités d’accueil (restauration, boissons, héber-gement).

Par la suite, si vous voyez que votre interlocuteur est intéressé, vous lui communiquez la bio-graphie du groupe, des pho-tos, un CD de démo. Quelques jours plus tard, vous reprenez contact avec lui pour recueillir ses impressions à l’écoute du CD et... pour conclure.

LA NORME : 500 COUPS DE FILS, MOINS DE 10 CONTRATS

Après avoir réalisé 500 entretiens téléphoniques, testez le résultat quelques jours plus tard et notez le. Cela vous donnera des indi-cations pour les autres tentatives du même genre. Prenons un exemple réaliste. Les 500 coups de fil vous auront conduit à envoyer environ 150 CD par courrier. Au second contact télé-phonique, vous négociez neuf contrats de concerts, dont cinq avec un versement d’acompte. Vous aurez éventuellement trois contrats dans des festivals et/ou salles professionnelles, six dans des cafés concerts ou

sur des terrasses d’été dans les villes. Il vous faudra environ 300 affiches pour ces concerts et peut-être cinq photos pour des chroniques dans les médias locaux. Ces quelques données vous montrent l’effort qu’il faut accomplir pour obtenir quelques contrats.

Une tournée nécessite des dépenses avant même de l’avoir commencée. Au moment de l’accord avec le programmateur, demandez un acompte de 15 à 50 % du cachet qui sera versé. C’est une sécurité pour vous, mais aussi un gage de votre professionnalisme.

CALCULER AU PLUS JUSTE

Pour le transport, votre dépla-cement nécessitera la location d’une camionnette et des frais de routes. Pensez à pré-voir votre quotidien : repas,

« Il vous faudra

environ 300 affiches pour ces concer ts et peut-être cinq photos pour des chroniques

dans les médias locaux »

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hébergement... Une tournée c’est aussi une prise de risque : panne du véhicule, vol des instru-ments, accident et des tas d’im-prévus. Une assurance du maté-riel transporté est indispensable. Le choix de la camionnette se fera en fonction du matériel que vous transporterez. Le groupe doit penser à son autonomie technique (instruments, ampli, sono) avec la contrainte de gérer l’espace dans le véhicule et dans les petits lieux de diffu-sion. Calculez le tout au plus juste. Une tournée avec un semi remorque, ou un tour-bus, cela n’est pas pour tout de suite.

ÉTABLIR UN BUDGET PRÉVISIONNEL

Enfin, une tournée c’est aussi de la gestion. Établissez un budget prévisionnel avant le grand départ. Il suffit de pré-voir en détail vos dépenses et vos recettes, en veillant à ce que les dépenses représentent

environ 50 % des recettes. Il faut bien payer les artistes et le manager. L’idéal serait que les dépenses ne représentent que 30 % des recettes envi-sagées. Cela vous laisse aussi

une marge de manœuvre.

Marco Sanna, 28 ans,

Musiciens dans un groupe Franco-

Allemand, les B Stinged Burterfly, crée en 2000

(Forbach 57)

« Notre groupe de neo metal joue beaucoup en Allemagne et dans l’Est de la France (disque signé en maison de disque). Comme les déplacements sont nombreux et que nous sommes quatre, la fiche technique du groupe a été pensée pour les transports, aussi bien en voiture qu’en camionnette. Les recettes des concerts nous servent dans un premiers temps à rembourser les frais engagés et le solde dans un pot commun pour investir ».

Témoignage

« N’oubliez pas de penser à des outils

pour fidéliser le public et augmenter les recettes : ventes de CD, de car tes

de soutien, de tee-shir ts... »

Page 31: Monter et réussir son projet musical

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Gardez les justificatifs des dépenses liées aux concerts. Ils vous serviront pour le compte final de la tournée. Prévoyez une recette de 300 € par café et de 600 € par festival. Soit 3 600 € pour neuf dates de concerts (trois déplacements de trois jours). N’oubliez pas de penser à des outils pour fidéliser le public et augmen-ter les recettes : ventes de CD, de cartes de soutien, de tee-shirts...

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Enregistrement d’une répétition en stéréo

Microphones

Table de mixage

Carte son A/N-N/A 2 in 2 out

Liaison analogique

Ordinateur

Graveur

Casque audio

Hauts parleurs

Liaison numérique

Instruments

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Chapitre 3Évoluer dans un univers professionnel

L’animation et la gestion d’un groupe de musiciens ne laissent pas de place pour l’improvisation. Il faut non

seulement acquérir des compétences professionnelles, mais il faut encore les conserver et les bonifier dans le temps. C’est pourquoi il est sage, dès maintenant, de connaître

quelques rudiments relatifs à la protection juridique et les aides au démarrage. La professionnalisation passe aussi par

la connaissance de la face cachée de l’iceberg des métiers du spectacle ou d’une maison de disque

LA PROTECTION, LES AIDES

PROTÉGER SES ŒUVRES

La protection juridique donne la garantie de l’identité du

ou des créateurs de la musique. Tout au long de votre parcours professionnel, vous pourrez béné-ficier de droits liés à la protection de votre répertoire musical et de son exploitation sur un support de reproduction mécanique, comme un CD ou une vidéo. En France, l’organisme référent pour la protection et la gestion

des droits d’auteurs est la Société des auteurs, compositeurs, édi-teurs de musique (Sacem). Elle protège tous les styles (rap, électro, rock, classique), paro-les et musique, productions d’auteurs et/ou de compositeurs. La protection de votre création musicale vous permet de per-cevoir des droits d’auteur, mais aussi d’éviter que votre musique ou vos textes soient utilisés sans votre accord. La Sacem recon-naît également des statuts d’im-provisateur (arrangeur), mais seulement après examen de sa commission.

Page 33: Monter et réussir son projet musical

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À chaque passage sur scène, à la radio, à la télévision, une fiche Sacem devra être signée entre l’organisateur et les ayants droits du groupe pour l’exploitation du répertoire musical déposé et identifié par un numéro. Par précaution, faites-en une photo-copie pour vous avant d’envoyer l’original à la Sacem en vue du calcul de vos droits d’auteur. N’hésitez à prendre un rendez-vous avec la délégation de votre région.

ADHÉRER À LA SACEM

L’adhésion à la Sacem est sou-mise à la décision de son con-seil d’administration. Vous ne devenez membre qu’après la signature des actes d’adhésion et le paiement d’un droit d’en-trée demandé une seule fois. Vous recevrez alors votre carte de membre et vous pourrez donc ensuite déposer toutes vos œuvres à la Sacem qui en gérera les droits toute votre vie... et 70 ans après votre mort.

Pour pouvoir adhérer à la Sacem, vous devrez avoir composé au moins cinq œuvres et justifier d’un début d’exploitation de l’une d’elles, soit par diffusion sur scène au moins cinq fois sur une période supérieure à six mois, soit par l’enregistre-ment d’au moins une œuvre sur

disque, CD, ou autre support. L’admission est faite à titre indivi-duel, même si vous travaillez en équipe. En revanche, la déclara-tion de vos œuvres ou de votre répertoire musical peut être faite de manière collective.

L’ENVELOPPE SOLEAU

Il est possible de protéger son répertoire musical sans passer par la Sacem. C’est le cas, par exemple, si vous ne remplis-sez pas encore les conditions d’admission. Mais, dans ce cas, vous ne pourrezprétendre à aucun versement de droits d’auteur. Comment faire ? L’ Institut national de la propriété industrielle (INPI) propose la solution de l’enveloppe Soleau, du nom de son inventeur. Cette solution peu coûteuse permet de préconstituer la preuve d’une création et de lui donner une date certaine.

Une enveloppe Soleau de l’INPI coûte 10 € et comporte deux compartiments. Le déposant place dans chacun des compar-timents un exemplaire enregistré

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de sa création ou sa partition, puis adresse l’enveloppe à l’INPI, éventuellement en recom-mandé, sans omettre d’indiquer aux emplacements prévus sur chaque volet, son nom et son adresse. Après enregistrement, l’INPI retourne un compartiment au déposant qui doit le conserver sans l’ouvrir. Celui-ci le conserve dans ses archives pour être pro-duit en justice en cas de litige. L’enveloppe, ainsi que l’autre compartiment, est conservée à l’INPI pendant une période de cinq ans. Elle peut être prorogée une fois, moyennant paiement de la même redevance que celle prévue pour l’achat d’une enve-loppe (10 €). Au-delà de cette date, l’enveloppe est détruite, à moins que sa restitution soit demandée, et le déposant n’est plus protégé par l’organisme.

LE CACHET DE LA POSTE FAISANT FOI

Autre solution : envoyer à soi-même, à son propre domicile, une lettre recommandée avec accusé de réception (AR) contenant la preuve de la composition (CD ou partition etc.). Cette lettre devra être scellée par le feuillet AR. En cas de nécessité, pour faire la preuve que c’est bien vous qui avez créé l’œuvre, l’enveloppe devra être ouverte par un huissier

de justice. Cela peut être utile en cas de litige sur l’identité du compositeur d’une mélodie, d’un texte ou d’un arrangement. Le cachet de la poste fera foi pour la date de création.

Le répertoire musical une fois protégé et donc déposé à la Sacem, il faut encore envisager les droits liés à sa reproduction mécanique sur un CD ou tout autre support audiovisuel. Faire un pressage en nombre sur CD et/ou simplement quelques copies est, en effet, réglementé.

LA SOCIÉTÉ POUR L’ADMINISTRATION DU DROIT DE REPRODUCTION MÉCANIQUE

La Sacem collabore avec un organisme intitulé la Société pour l’administration du Droit de Reproduction Mécanique (SDRM) afin de gérer les droits liés à la protection des ses adhérents pour la reproduction mécanique.

« La redevance SDRM est une taxe

que vous devrez verser, y compris en cas de gratuité des

disques »

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L’autorisation de la SDRM est obligatoire pour toute production de CD ou de cassettes audio. Aucun fabricant ne pressera vos CD si vous ne lui présentez pas cette autorisation. Pour produire légalement un CD, vous devrez donc remplir une demande d’autorisation qui précisera l’identité du pro-ducteur, du donneur d’ordre, du fabricant, et, surtout, la pro-priété du répertoire musical.

Les autorisations nécessaires se traduisent sur le disque par deux logos obligatoires, celui de la Sacem et celui de la SDRM.

La redevance SDRM est une taxe versée par le ou les auteurs. Elle est calculée en fonction du prix de vente du disque, du nombre d’œuvres reproduites et de sa durée. Attention ! Ce pourcen-tage a cours dans les limites d’un montant plafonné que vous devrez verser, y compris en cas de gratuité des disques.

Par exemple, pour un CD de 23 minutes, la redevance SDRM équivaut à 8 % sur le prix de vente au détail. Admettons que vous décidiez de distribuer gra-tuitement 1 000 CD promotion-nels de 23 minutes. Sachez que vous devrez verser quand même

0,2287 € par disque produit à la SDRM. Concrètement, la facture s’élève à 228,70 €. Ne l’oubliez pas lors de l’élaboration de votre budget.

LES AIDES

Mécénat, prêts, subventions, bourses, prix, concours... les aides sont diverses. Il peut également s’agir d’une aide en nature, comme une réduction de prix sur des achats ou la mise à disposition de moyens tech-niques. Le parrainage média-tique, sous forme d’articles ou de reportages dans la presse est aussi une forme d’aide. Le soutien peut aussi porter sur des conseils, des mises en relation avec des réseaux professionnels. Enfin, l’aide peut se limiter à une simple caution morale ou à des recommandations auprès de partenaires.

« L’enveloppe Soleau : une

solution peu coûteuse qui permet de préconstituer la preuve d’une création et de lui donner une date

cer taine »

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On se limitera ici à cinq grands types d’aide :

1. Les aides apportées par des collectivités publiques ou par les sociétés d’auteur.

2. Le sponsoring qui apportera un soutien matériel ou finan-cier. Dans ce cas, le sponsor doit y trouver un intérêt per-sonnel. La contrepartie sera, par exemple, de citer le spon-sor ou de publier son logo sur les affiches.

3. Le mécénat qui apporte un soutien financier sans contre-partie directe pour l’orga-nisme qui soutient l’action.

4. Le partenariat avec d’autres organismes. Il passe par une collaboration contractuelle sur des objectifs communs.

5. Le patronage ou le soutien moral de professionnels.

LES AIDES DES SOCIÉTÉS DE DROITS D’AUTEUR

La Sacem attribue aux auteurs et/ou compositeurs adhérents âgés de moins de 35 ans, une bourse

d’aide aux projets de création de spectacles vivants. Cette aide ne peut dépasser plus de 25 % des dépenses engagées. Elle est plafonnée à 3 000 €. La Sacem soutient également l’ensemble des acteurs du spectacle vivant et pas seulement les auteurs – compositeurs (aide aux festivals, aux résidences de créateurs, aux lieux de diffusion, à la produc-tion de spectacles).Elle dispose également d’un fonds d’encouragement à la musique vivante.

D’autres sociétés de droits d’auteur proposent également des aides liées à la scène et au spectacle vivant. Il ne s’agit pas d’aides directes aux artistes, mais elles contribuent au développe-ment des initiatives portées par des organisateurs publics ou pri-vés qui remplissent les conditions professionnelles des métiers du spectacle. Ces aides peuvent être obte-nues en s’adressant à la Société civile pour l’administration des

« La Sacem attribue aux auteurs et/ou

compositeurs adhérents âgés de moins de 35 ans, une bourse d’aide aux projets de création de

spectacles vivants »

Page 37: Monter et réussir son projet musical

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droits des artistes et musiciens interprètes (Adami) et/ou à la Société de perception et de dis-tribution des droits des artistes-interprètes de la musique et de la danse (Spedidam). Elles con-cerneront avant tout un soutien à l’emploi des artistes dans le projet.La Société civile pour l’exer-cice des droits des producteurs phonographiques (SCPP) et la Société civile des producteurs de phonogrammes en France (SPPF) accordent des aides à leurs adhé-rents dans le cadre d’un projet de production de disque avec une promotion sur scène. Ce peut être le cas, par exemple, pour un « tour supports », c’est-à-dire, une tournée de promotion lors de la sortie d’un disque.

LES AIDES PUBLIQUES

Les aides publiques peuvent être menées en partenariat avec les sociétés d’auteur. C’est le cas, par exemple, du Fonds

pour la création musicale (FCM). Une association qui regroupe, avec les pouvoirs publics, les sociétés civiles de perception et de

répartition des droits d’auteur et des droits voi-

sins, des organisations pro-fessionnelles et syndicales. Ce

fonds est notamment destiné à soutenir la création musicale, le spectacle vivant, la production et la distribution phonographiques. Ces aides sont généralement attribuées à des associations ou sociétés détentrices d’une licence d’entrepreneur de spectacle.

LES AIDES DU MINISTÈRE DE LA JEUNESSE, DES SPORTS ET DE LA VIE ASSOCIATIVE

Des aides publiques plus directes pour vous et vos projets peuvent être obtenues auprès du minis-tère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative.Ce ministère anime deux grands dispositifs d’aide aux projets de jeunes.- le programme « Envie d’agir »,

dont le dispositif « DÉFi Jeunes »

- le Fonds départemental d’aide à l’initiative des jeunes (FDAIJ).

Ces soutiens ne sont pas spécifiquement destinés au domaine musical. Ils portent

Des aides publiques plus directes pour vous

et vos projets peuvent être obtenues auprès du ministère

de la Jeunesse, des Spor ts et de la Vie associative

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sur l’ensemble des initiatives de jeunes. Mais votre projet dans le domaine de la musique peut y être distingué et retenu. Ces dispositifs sont relayés par les directions régionales et dépar-tementales de la Jeunesse et des Sports sur le territoire national.

LE PROGRAMME EUROPÉEN JEUNESSE

Le Programme européen jeu-nesse (PEJ), destiné à favoriser la mobilité des jeunes en Europe, peut également être sollicité si vous avez moins de 25 ans. Cela peut concerner, par exemple, des projets que vous dévelop-perez avec d’autres groupes de musiciens originaires des pays adhérant à l’Union européenne.

L’obtention de ces aides nécessite de votre part une capacité à for-maliser par écrit un projet clair et, parfois, à savoir en parler devant un jury de sélection.

LES FONDATIONS

Les fondations se répartissent en trois grandes catégories, mais toutes ont en commun de vouloir servir l’intérêt général : les fondations privées, les fonda-tions abritées (au sein de grosses structures comme la Fondation de France) et les fondations d’en-treprise. En effet, presque toutes les grandes enseignes financent des fondations de ce type. Vous trouverez le détail de ces fon-dations avec leur objectif et les types de projets soutenus auprès de l’Association pour le dévelop-pement du mécénat industriel et commercial (Admical). Le réper-toire en ligne de cette associa-tion vous présente gratuitement

VincentLoiseau, Pays de la Loire,

Lauréat DÉFi jeunes en 2002, pour un projet lié au groupe de rap KWAL

« Nous avons obtenu une bourse de 8 500 pour notre projet de création artistique. Au-delà de l’aide financière, DÉFi Jeunes nous a sélectionné pour jouer au Festival Printemps de Bourges en 2002. Dans la con-tinuité, en 2003, nous avons été sélectionnés par l’antenne Printemps de Bourges de notre région. Une bonne vague quoi ! »

Contact : [email protected]

Témoign

age

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les politiques de mécénat de près de 200 des principales entreprises mécènes françaises (www.admical.asso.fr).

LES SPONSORS

Le sponsoring consiste à placer de la publicité sur vos affiches, flyers ou CD, moyennant en retour une somme d’argent ou un service. La recherche de sponsors relève de votre initia-tive, en fonction des contacts que vous pouvez avoir avec des commerçants ou des industriels de votre environnement.

LES RÉSEAUX PRINTEMPS ET IRMA

L’aide que l’on peut obtenir dans la réalisation d’un projet peut aussi être immatérielle. Elle passe alors par des conseils, de l’information, de l’expertise. Le réseau de l’Irma (Centre d’in-formation et de ressources pour les musiques actuelles) peut ainsi être mis à contribution. Il est constitué de correspondants en région regroupés dans les Centres d’Information Rock (CIR). Vous y trouverez une mine de renseignements pratiques. Le réseau Printemps (il s’agit bien sûr du Printemps de Bourges), avec ses antennes régionales vous permettra de participer à un tremplin professionnel avec des remises de prix. Le réseau

national d’information jeunesse peut également vous appor-ter des informations, à travers le Centre d’Information et de Documentation Jeunesse (CIDJ) et de ses antennes régionales et locales qui accueillent et infor-ment gratuitement les jeunes sur tous les sujets qui les intéressent.

L’ENVIRONNEMENT PROFESSIONNEL

Toute personne percevant une rémunération pour une activité du spectacle est considérée comme professionnelle. Les amateurs sont des personnes qui « ne reçoivent aucune rémunération, mais tirent leurs moyens habituels d’existence de salaires ou de revenus étrangers aux diverses activités artistiques des professions du spectacle » (Décret n° 53-1253 du 19 décembre 1953).

PROFESSIONNEL OU AMATEUR ?

Ce qui distinguera donc l’artiste professionnel de l’artiste amateur c’est le bulletin de salaire qui vous sera remis pour vos prestations artistiques. Mais qui dit bulletin de salaire et donc rémunéra-tions dit aussi respect par l’em-ployeur des obligations sociales.

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On parlera plutôt de cachets pour des intermittents du spec-tacle. Le cachet est la contre-partie financière d’un contrat de travail à durée déterminée pour vos concerts ou vos prestations télévisuelles, ou encore pour les séances d’enregistrement.

POURQUOI UNE LICENCE D’ENTREPRENEUR DU SPECTACLE ?

Que vous soyez une structure, une association, que vous produisez un concert, ou vendez le concert de votre propre groupe en contrat de cession, vous devez être titulaire d’une licence d’entrepreneur du spectacle. Elle s’obtient auprès de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac).

Les cafés, les organismes publics ou privés, qui organisent moins de six fois par an des spectacles, ne sont pas soumis à cette obliga-tion. Les organisateurs occasion-nels de spectacles sont toutefois tenus de procéder à une déclara-tion préalable, au moins un mois avant la date de l’événement, auprès des services de la Drac.

L’AGENT ARTISTIQUE

L’agent artistique est un pro-fessionnel introduit dans des réseaux, mais ne sera jamais employeur. Il ne peut que vous vendre à un tiers et en tirer un pourcentage déterminé pour sa

rémunération. L’agent est dans l’obligation de demander une licence spécifique. En général un agent professionnel vous demandera une exclusivité. Ce qui peut être contraignant.

L’ÉDITEUR INDÉPENDANT

L’éditeur peut être public ou privé. Il vous aidera pour la pro-duction d’un disque ou pour nouer des partenariats avec des professionnels du secteur. Un contrat avec un éditeur peut concerner la cession sur la pro-priété intellectuelle des œuvres et la production ou l’exploita-tion phonographique. Dans ce

L’entrepreneur de spectacle vivant

- Est un entrepreneur de spectacle vivant toute personne qui exerce une activité d’exploitation de lieux de spectacles, de production ou de diffusion de spectacles, seul ou dans le cadre de contrats conclus avec d’autres entrepreneurs de spectacles vivants, quel que soit le mode de gestion, public ou privé, à but lucratif ou non.

- Sont considérés comme des spectacles vivants, ceux qui sont produits ou diffusés par des personnes qui, en vue de la représentation en public d’une œuvre de l’esprit, s’assurent la présence physique d’au moins un artiste du spectacle percevant une rémunération.

Zoo

m

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cas, l’éditeur pourra percevoir vos droits des sociétés d’auteurs et vous les reverser.

SIGNER DANS UNE MAISON DE DISQUES OU UNE MAJOR COMPAGNIE

PLUSIEURS SORTES DE CONTRATS

Il y a plusieurs sortes de contrats possibles avec les maisons de disques ou les majors compa-gnies (compagnies multinatio-nales du disque). Vous pouvez signer, avec le département des éditions, un contrat de cession sur la propriété et l’exploitation d’une œuvre. Un contrat de production d’une œuvre pho-nographique se nouera avec le département de la production. Un contrat de licence de vente

engagera le département de la distribution des produits...

AFFÛTER SES ARGUMENTS

C’est dire si la négociation s’an-nonce compliquée et difficile. Vos arguments les plus probants porteront sur votre expérience de la scène, le public touché, les autoproductions réalisées et votre notoriété. Pour ce type de négociation, vous devez vous montrer solides dans la durée. Des groupes comme Zebda, Mano Negra, Calogero ont tourné durant des années avant d’obtenir une signature avec une maison de disque ou une major. Pour le rap, ce sont les ventes de CD autoproduits et l’engouement d’un public pour le mouvement hip-hop qui ont facilité la reconnaissance des groupes par les maisons de disque. L’exemple presque mythique du groupe IAM en est une des illustrations.Des contrats de ce type sont signés après une longue réflexion, voire, après une expertise par un avo-cat. Cela peut mettre des mois, mais les négociations se font toujours par petits pas. Signalons que les grandes maisons de disques ou les majors sont sou-vent partenaires des petits labels qui constituent une autre piste pour la production d’un CD, sa promotion et sa distribution.

Le contrat d’engagement

Votre relation contractuelle avec un entrepreneur de spectacle passe par un contrat d’engagement. Il s’agit d’une cession pour le droit d’exploitation d’un spectacle. Ou bien par un contrat de vente à un tiers organisateur. Dans les deux cas les contrats ouvrent vos droits aux cachets d’intermittent du spectacle, ainsi qu’aux droits d’auteurs liés au répertoire musical.

Zoo

m

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CRÉER ET GÉRER SA PROPRE ACTIVITÉ

UN CADRE JURIDIQUE, FISCAL ET SOCIAL

L’activité régulière d’un groupe de musique suppose des mou-vements d’argent, ne serait-ce que pour la vente de vos presta-tions et la rémunération légitime des musiciens et collaborateurs du projet. Ces flux financiers (recettes et dépenses) doivent impérativement s’inscrire dans un cadre juridique, fiscal et social. Il faut donc le créer ou utiliser un cadre déjà existant.Avant de monter votre propre entreprise, vous pouvez opter pour une solution intermédiaire qui permettra de valider votre projet sans risque. Dans ce cas, la solution réside dans le por-tage salarial.

LE PORTAGE SALARIAL

Principe : les musiciens et colla-borateurs du groupe sont sala-riés d’une association ou d’une entreprise, pour le temps de leur prestation. Le groupe pros-pecte sa clientèle et négocie les termes de son intervention (contenu, planning, conditions financières, etc.). L’organisme de portage facture au client la prestation, gère les recouvre-ments et verse aux membres

du groupe leur cachet après déduction de frais de gestion qui s’établissent généralement à 10 %. Les musiciens bénéficie-ront du statut d’intermittent du spectacle pour les impôts, les Assedic et l’URSSAF.

Avec cette solution, vous vous consacrez uniquement à la réalisation de votre projet et la structure d’hébergement se charge du reste : facturation, paie, inscription et déclaration auprès des organismes de pro-tection sociale, etc. Les modali-tés d’hébergement de l’activité du groupe dans la structure juridique de l’organisme de por-tage sont définies contractuel-lement dans une Convention de Portage. Le plus simple est de demander à une MJC ou à un centre social et culturel de votre ville d’accepter de tenir ce rôle d’hébergement de votre activité et de portage salarial. La direction régionale des Affaires culturelles ou la direction dépar-tementale de la Jeunesse et des Sports (DDJS) peuvent vous indiquer les coordonnées d’une

« Des contrats de ce type sont signés après une longue réflexion, voire, après une

expertise par un avocat »

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association culturelle susceptible d’assurer cette fonction. Une fois que l’activité du groupe est consolidée, pourquoi ne pas franchir le pas de la création d’entreprise ou de la création d’activité ? Plusieurs statuts juridiques sont possibles pour concrétiser une telle initiative : association, EURL, SARL, etc.

L’ASSOCIATION

La création d’une association est rapide, peu onéreuse et ne nécessite pas d’apport en capi-tal. Le statut associatif permet d’effectuer des actes de vente de prestations. Sa différence avec les sociétés commerciales réside essentiellement dans le fait que les excédents (autrement dit les bénéfices) ne peuvent être répartis entre les membres d’une association. C’est pourquoi on dit qu’une association est à but non lucratif. Les associations qui exercent leur activité au profit d’entreprises sont, dans tous les cas, soumises aux impôts com-merciaux. Et c’est le cas lorsqu’il y a vente de spectacles dans des bars ou des salles. Pour préciser le statut fiscal de votre association, le plus simple est de prendre contact avec le corres-pondant « associations » de la direction des services fiscaux de votre département.

LES SOCIÉTÉS COMMERCIALES

D’autres statuts juridiques sont possibles et vous donnent directement plus de pouvoir de décision tout en étant rému-néré. Il s’agit des différents statuts de société commerciale. Trois d’entre eux peuvent plus

Wasi Didi un label,

Lauréat DÉFi jeunes 2002, Rouen il a créé

« La Société Rouennaise d’Élaboration Musicale

(SREM) » sous le statut de SARL

« J’ai souhaité créer mon poste dans une activité qui me passionne, la produc-tion musicale. J’ai obtenu de DÉFi jeunes une bourse de 6 200 pour un projet global de 24 665 . Dans le cadre de la sélection DÉFi jeunes au Printemps de Bourges 2003, le groupe Esprit Mal 1, produit par la SREM a été retenu. En 2004, nous avons sorti un maxi vynil de promotion »

Contact : Wasi Didi. www.em1.com.fr

Témoignage

« Des contrats de ce type sont signés après une longue réflexion, voire, après une

expertise par un avocat »

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particulièrement vous intéres-ser : l’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL), la société anonyme à responsabilité limitée (SARL) et la société coo-pérative de production (SCOP).

SOCIÉTÉS COMMERCIALES : LES PRINCIPAUX STATUTS

L’ENTREPRISE INDIVIDUELLE

L’entrepreneur est le seul diri-geant. Il dispose des pleins pou-voirs pour diriger son entreprise. Seul l’entrepreneur est imposé au titre de l’impôt sur le revenu. Il est investi d’une responsabilité civile et pénale.

L’ENTREPRISE UNIPERSONNELLE À RESPONSABILITÉ LIMITÉE (EURL)

L’entreprise est dirigée par un gérant qui peut être l’entrepre-neur ou un tiers. Le capital de base est de 7 500 €.

LA SOCIÉTÉ ANONYME À RESPONSABILITÉ LIMITÉE (SARL)

Elle doit être constituée de deux associés minimum (50 maxi-mum). Le capital de départ s’élève à 7 500 €. La responsabilité des associés est limitée au montant de leurs apports – sauf s’ils ont commis des fautes de gestion.

LA SOCIÉTÉ COOPÉRATIVE DE PRODUCTION (SCOP)

Une SCOP est une société com-merciale, souvent de type SARL, dont les associés majoritaires sont les salariés, selon le principe coopé-ratif « une personne = une voix », indépendamment du montant de capital détenu. Tous les associés coopérateurs, y compris les diri-geants mandataires sociaux, ont la qualité de salarié (notamment au regard des Assedic).

LA SOCIÉTÉ ANONYME

Elle est composée d’au moins sept associés avec un capital de base de 37 000 €. Les action-naires nomment de trois à vingt-quatre administrateurs compo-sant le Conseil d’administration. Ce dernier désigne le PDG parmi ces membres.Si vous optez pour un statut com-mercial, vous pouvez prendre conseil auprès d’une Boutiques de Gestion ou le correspondant DÉFi jeunes de votre région. Les Boutiques de gestion ont pour mission de soutenir la création et le développement des peti-tes entreprises. Présents dans chaque direction régionale et départementale de la Jeunesse et des Sports, les correspondants DÉFi jeunes accompagnent aussi les créateurs d’entreprise tout au long de leur projet et assurent un suivi de la jeune entreprise

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• ANNEXES •

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Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative

95, avenue de France 75650 Paris Tél. 01 40 45 90 00 www.jeunesse-sports.gouv.fr Liens vers les directions régionales et départementales : www.jeunesse-sports.gouv.fr/ministere/servdec.asp

Ministère de la Culture et de la Communication

3, rue de Valois 75001 Paris Tél. 01 40 15 80 00 Web : www.culture.gouv.fr

IRMA (Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles)

22, rue Soleillet 75980 Paris Tél. 01 43 15 11 11-Fax. 01 43 15 11 10 Web : www.irma.asso.fr

CIR (Centre d’information en rock, hip hop, musiques électroniques)

C/o IRMA, même adresse Web : www.cir.irma.asso.fr - Email : [email protected]

Snam (Syndicat National des Artistes Musiciens de France)

21 bis, rue Victor Massé 75009 Paris Tél. 01 42 81 30 38 - Fax. 01 42 81 17 20

Réseau IJ (CIDJ, CRIJ, BIJ, PIJ) (Réseau national d’information jeunesse en France)

Liens vers tous les relais en France : www.cidj.com

CENTRES D’INFORMATION

Annexes Centre d’inormation / Protection - Annexes

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Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique)

225, avenue Charles de Gaulle 92528 Neuilly-sur-Seine Tél. 01 47 15 47 15 - Fax. 01 47 15 16 Web. www.sacem.fr

SDRM (Société pour l’administration du Droit de Reproduction Mécanique)

225, avenue Charles de Gaulle 92528 Neuilly-sur-Seine Tél. 01 47 15 47 15 - Fax. 01 47 15 16 Email : [email protected]

Snac (Syndicat national des auteurs compositeurs)

80, rue Taitbout 75442 Paris Tél. 01 48 74 96 30 - Fax. 01 42 81 40 21

INPI (Institut national de la propriété industrielle)

26 bis, rue de Saint Petersbourg 75008 Paris Tél. 01 53 04 53 04 - Fax. 01 53 04 52 65 Web : www.inpi.fr

Annexes Centre d’inormation / Protection - Annexes

PROTECTIONS

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Annexes Aides / Festival - Annexes

Adami (Société civile pour l’administration des droits des artistes et musiciens interprètes)

14-16-18, rue Ballu 75311 Paris Tél. 01 44 63 10 00 - Fax. 01 44 63 10 10

Spedidam (Société de perception et de distribution des droits des artistes-interprètes de la musique et de la danse)

16, rue Amélie 75343 Paris Tél. 01 44 18 58 58 - Fax. 01 44 18 58 59

Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique)

225, avenue Charles de Gaulle 92528 Neuilly-sur-Seine Tél. 01 47 15 47 15 - Fax. 01 47 15 16 Web. www.sacem.fr

Scpp (Société civile pour l’exercice des droits des Producteurs Phonographiques)

14, bd. du Général Leclerc 92527 Neuilly-sur-Seine Tél. 01 41 43 03 03-Fax. 01 41 43 03 26

SPPF (Société civile des Producteurs de Phonogrammes en France)

22-24, rue de Courcelles 75008 Paris Tél. 01 53 77 66 55 - Fax. 01 53 77 66 44

FCM (Fonds pour la Création Musicale)

141, rue Lafayette 75010 Paris Tél. 01 48 78 50 60 - Fax. 01 45 96 06 97

AIDES

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FESTIVAL

RÉSEAU PRINTEMPS

46, rue Bouret 75019 Paris Tél. 01 42 38 40 50 - Fax. 01 42 38 40 51 Web : www.reseau-printemps.com - Email : [email protected] Liens pour chaque région : www.reseau-printemps.com/rpb/antennes/antennes01.htm

Annexes Aides / Festival - Annexes

Injep (Institut national de la Jeunesse et de l’Education Populaire)

11, rue Paul Leplat 78160 Marly-le-roi Tél. 01 39 17 25 64 - Fax. 01 39 16 92 25 Web : www.injep.fr

Admical (l’Association pour le développement du mécénat industriel et commercial)

16, rue Girardon 75018 Paris Tél. 01.42.55.20.01 - Fax. 01.42.55.71.32 Web. www.admical.asso.fr - Mail : contact@admical

Boutique de gestion (création d’entreprise)

Vous trouverez la liste des boutiques de gestion implantées dans votre région sur le site www.boutiques-de-gestion.com

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Assedic Annecy - Garp (Centre de Recouvrement Cinéma Spectacle)

BP 2200 / 74023 Annecy Cedex Tél. 0 826 08 08 99 - Fax. 04 50 33 90 41

Congés Spectacles

7, rue Helder 75009 Paris Informations des intermittents : 01 48 24 73 16

ANPE Spectacle de Paris

50, rue de Malte 75011 Paris Tél. 01 53 36 28 28 Web : www.culture-spectacle.anpe.fr

AUDIENS (Protection sociale pour professionnels du spectacle, communication, presse et audiovisuelle)

8 rue Bellini 75782 Paris Cedex 16 Web : www.audiens.org

Afdas (Assurance formation des activités du spectacle)

- Paris

3, rue du Maire 75003 Paris Tél. 01 44 78 39 39 - Fax. 01 44 78 39 40

- Rhône-Alpes

8, quai St-Vincent 69001 Lyon Tél. 04 72 00 23 00 Web : www.afdas.com

POUR LES INTERMITTENTS DU SECTACLE

Annexes Majors - Annexes

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MAJORS

BMG France

4-6 place de la Bourse 75002 Paris Tél. 01 44 88 69 00 Web : www.bmg.fr

EMI Music France

118, rue Mont Cenis 75891 Paris Tél. 01 56 57 77 77

Universal Music

22, rue des Fossés St Jacques 75005 Paris Tél. 01 44 41 91 91 - Fax. 01 44 41 91 90

Virgin France SA

118, rue Mont Cenis 75891 Paris Tél. 01 56 55 73 00

Warner Music France

29, Avenue Mac Mahon 75017 Paris Tél. 01 56 60 40 00 - Fax. 01 56 60 45 99

Annexes Majors - Annexes

Page 54: Monter et réussir son projet musical

INDEX THÉMATIQUE

A

Affiches 18, 20, 21, 25, 27, 29, 36, 39Aides 18, 27, 32, 35, 36, 37, 38, 39Autoproduction 22, 23, 24, 25

B

Budget prévisionnel 30

C

CD promotionnel 22Centres d’Information Rock (CIR) 39Communication 48Concert 12, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 26, 27, 40Contrats 15, 28, 29, 40, 41, 42

D

Droits d’auteur 32, 33, 36, 37, 41

E

Enveloppe Soleau 33, 35

F

Fiche technique 12, 20, 21, 26, 27, 30

I

Irma (Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles) 17, 39

J

Jeune(s) 2

L

Label 23, 41, 43

M

Manager 15, 16, 17, 20, 26, 28, 30Mandat de représentation 15, 17Matériel 11, 12, 16, 18, 19, 26, 30, 36

O

Outils de promotion 18, 20, 22, 27, 28, 37, 43

P

Partenaire(s) 2Professionnalisation 7, 14, 23, 32

R

Répétition 10, 11, 12, 13, 14, 17, 18, 19, 20, 21, 24, 26, 31Réseaux Printemps 39

S

Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) 19, 25, 32, 33, 34, 35, 36, 50Société pour l’Administration du Droit de Reproduction Mécanique (SDRM) 25, 34, 35, 49Spectacle vivant 36, 37, 40Studio 11, 12, 21, 23, 24, 25

T

Tournée 14, 16, 26, 27, 28, 29, 30, 31, 37

Page 55: Monter et réussir son projet musical

L’institut national de la Jeunesse et de l’Éducation populaire, c’est...

aUn établissement public du ministère de la Jeunesse des Sports et de la Vie associative (MJSVA), situé au cœur du Parc du Val-Flory, à Marly-le-Roi.

aUn centre de formation et de recherche.

aUn centre d’hébergement pour les professionnels du secteur jeunesse (élus locaux, animateurs, fonctionnaires, cadres associatifs...).

aUn pôle d’activités européennes et internationales pour la jeunesse.

aUn éditeur de publications sur la jeunesse et l’éducation populaire.

aUn centre de développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) pour les jeunes et les associations.

Les «mémoguides du porteur de projet», une collection destinée aux jeunes et aux professionnels de jeunesse... téléchargeable gratuitement sur le site de l’Injep : www.injep.fr Institut national de la Jeunesse et de l’Éducation populaire (Injep).

11, rue Paul Leplat - 78 160. Marly-Le-Roi. Tél. : 01 39 17 27 27.

L’Injep, un partenaire privilégié sur les questions de

Jeunesse et d’éducation populaire.

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PROJETInstitut national de la Jeunesse et de l’Éducation populaire. Établissement public du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative.

11, rue Paul Leplat | 78 160 Marly-le-Roi. Tél : (33) 1 39 17 27 27 | Fax : (33) 1 39 17 27 90 | www.injep.fr

« Créer, animer et gérer un groupe de musique actuelle (rock, métal, rap, raï) ou de variétés est une activité exigeante qui demande de vraies potentialités créatives, de la passion et un esprit d’équipe. Mais pour tenter l’aventure d’une carrière musicale, dans un milieu qui se professionnalise de plus en plus, il vous faudra acquérir une vraie « méthodologie de projet ». Cela implique, en effet, un minimum de connaissances techniques et juridiques, mais aussi, certaines règles de bon sens. Ce guide ne cherche pas à vous transformer en professionnels accomplis, mais à vous permet-tre de vous engager sur la bonne voie. De même, sa vocation n’est pas de se substituer aux organismes spécialisés capables de répondre à vos demandes, mais de vous aider à les connaî-tre et à comprendre quel peut être leur rôle dans l’accomplissement de votre projet. »

Daniel Urso.Daniel Urso est pianiste, entrepreneur de spectacles. Lauréat DÉFi jeunes en 1993, il est également créateur de l’association lorraine La Battucada. Fondée en 1994 et titulaire d’une licence d’entrepreneur du spectacle, La Battucada propose les services de jeunes artistes qu’elle salarie à des tiers organisateur. L’équipe salariée de La Battucada a également collaboré a cet ouvrage : Jean Serge Kuhn, Maamar Bidaoui, Samath Souvendy et Christian Mohamed.

» Monter & réussir son projet musical

Les Memoguides du porteur de projet

Les mémoguides du porteur de projet constituent une collection de plusieurs ouvrages pratiques, téléchargeables gratuitement dont l’objectif est d’aider les jeunes dans la réalisation de leurs projets. Un parti pris méthodologique, des textes clairs et accessibles, des iconographies pertinentes, des témoignages, des trucs, des astuces… Les mémoguides du porteur de projet, c’est surtout une gamme de réponses aux innombrables questions que se posent les jeunes qui ne savent pas encore traduire leurs envies en actes. Les mémoguides du porteur de projet, du concret pour passer de l’idée au projet.

Dans la même collection :

■ Bien communiquer sur son projet,

■ Gérer le budget de son projet,

■ Créer et réussir son projet associatif,

■ Trouver des partenaires pour son projet.