monografia de defesa de mestrado em teologia tomas nsunda lelo

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0 INTRODUCTION GÉNÉRALE

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A SUSTENTABILIDADE DE SERVOS DE DEUS SEGUNDO 1 TIMOTEO 5: 17-181. CASO DA IGREJA CRISTÃ DE ALIANÇA EM ANGOLA (ICAA)

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  • 1. 0 INTRODUCTION GNRALE

2. 1 1. Prsentation, motivation et intrt du sujet Notre sujet dtude se prsente comme suit: La prise en charge des serviteurs de Dieu selon 1Timothe 5,17-18. Cas de lglise Chrtienne de lAlliance de lAngola. Nous prcisons que cest la traduction franaise de Igreja Crist de lAliana em Angola (ICAA) en portugais. Et au parcours de ce travail, nous respectons la dsignation portugaise de lICAA. Il sagit ici dune prise en charge dordre financier et matriel destine aux serviteurs de Dieu. Le choix de ce sujet est motiv par quatre constats : Le premier constat est relatif au manque de prise en charge des serviteurs de Dieu au sein de lglise Chrtienne de lAlliance dAngola. Ceux-ci sont donc obligs de chercher du travail hors de lglise en vue de faire face leurs besoins. Ce qui serait normal de les voir ntre la charge de personne. Bon nombre de chrtiens pensent que les serviteurs de Dieu nont rien attendre de lglise lexemple de Paul qui refusait dutiliser son droit dtre soutenu et avait un travail ct (cf. 1Cor. 9,14 ; Act. 18,3). 1 Au regard de cela, ils ajoutent que les autres serviteurs de Dieu nont qu faire de mme.2 Cependant, le fait que Paul manifeste sa reconnaissance aux Philippiens en ces termes : () vous le savez, vous, Philippiens, dans les dbuts de l'vangile, quand j'ai quitt la Macdoine, aucune glise ne m'a fait une part dans un compte de doit et avoir, si ce n'est vous seuls (cf. Phil. 4, 15),3 nous donne limpression que les autres communauts devraient suivre lexemple des Philippiens. tant exemplaires dans ce cadre, Paul les encourage davantage en ces termes : Ainsi donc, frres bien-aims que je dsire tant revoir, vous, ma 1 Cit par Claude PAYAN, dans son cours intitul : soutien incontournable des serviteurs de Dieu, livr au Centre de Formation de Serviteurs de Dieu des Pays Francophones, leon n 27, 2010, p.5 2 Ibid., 3 Version : Traduction cumnique de la Bible (TOB) 1 3. 2 joie et ma couronne, tenez ferme de cette faon dans le Seigneur, mes bien-aims () 4 . Cela semble passer inaperu certains fidles dans lglise. Nous avons constat cela au niveau de certaines paroisses de lICAA. Le deuxime constat, rside dans le fait que certains fidles pensent que le pasteur qui offre bnvolement son service lglise, doit avoir un emploi rmunr en dehors de son apostolat. Dautres pensent que le ministre pastoral nest pas un travail qui doit procurer un salaire, comme les autres travaux. Or, le Seigneur a tabli comme rgle que ceux qui annoncent lvangile vivent aussi de lvangile5 . Ce qui leur permettrait de se consacrer exclusivement au travail qui leur a t confi. Le troisime constat, est que le manque de soutien financier certains serviteurs de Dieu dont les pasteurs, les diacres, et les vanglistes pose aujourdhui un vritable problme pour lglise locale et pour le fonctionnement permanent du bureau national de lICAA. Notre enqute auprs de certains pasteurs, diacres, diaconesses et autres fidles dans certaines paroisses (formant un chantillonnage de 116 personnes environ), rvlent que les serviteurs de Dieu vivent un grand malaise et sont dmunis et mprisables du point de vue financier et social. Cela est plus visible au niveau de ceux qui ne sont embauchs nulle part en dehors de lglise. Ce manque de soutien livre certains de ces serviteurs de Dieu une mendicit, jetant ainsi le discrdit sur leur ministre devant leurs fidles de sorte que leur dignit de pasteur, de leader de lglise locale, voire de pre de famille est souvent bafoue du fait quils ne peuvent pourvoir aux besoins des leurs. 4 Phil. 4, 1 5 1Cor. 9,14 4. 3 Enfin, le quatrime constat, rside dans le fait que toute glise a la responsabilit dhonorer ses dirigeants, en les soutenant matriellement et financirement. Dailleurs, Paul recommande lgard des anciens 6 qui travaillent bien dtre jugs dignes de double honneur (1Tim. 5,17-18). Dans ce cas, nous pensons que des rflexions salutaires sont attendues dans lICAA, en vue de lamener juguler les dficits constats en son sein. La question de la prise en charge des serviteurs de Dieu semble tre aussi lun des facteurs qui bloque le dsir de certains fidles et serviteurs de Dieu de sengager dans lglise et travailler plein temps dans leurs ministres. Cest ainsi que notre sujet dtude prend toute son importance. Pour lapprofondir, une tude base sur le texte biblique est ncessaire et ce, en vue de faire des propositions appropries au problme de la prise en charge des serviteurs de Dieu au sein de lglise Chrtienne de lAlliance dAngola. 2. Choix du texte Plusieurs textes du Nouveau Testament parlent du soutien ou de mrite d aux serviteurs de Dieu. Par exemple, les textes de Mat. 10,10 et Luc 10,1- 8, nous parlent des disciples de Jsus en mission. Dans ce cadre, il ne sagit pas de faire de ces passages historiques, une base doctrinale, mais, de comprendre dabord que Jsus amne ses disciples et tous les serviteurs de Dieu savoir quils mritent une rmunration comme tout autre serviteur ou ouvrier. Ensuite, ces passages bibliques et ceux qui suivent nous donnent quelques exemples concernant le soutien des serviteurs de Dieu et leurs mrites7 . Le texte de 1 Cor. 9,1-18 voque plusieurs lments mentionns dans les textes prcdents (Mat. 10,10 et Luc 10,1- 8) et postrieurs (1Tim. 5, 17-18 et Gal. 6,6). Tous ces 6 Cf. chapitre premier, analyse de termes importants du texte (cf. pp.36-44). 7 Cela se prsente lglise comme lun des exemples suivre, dans le cadre de la prise en charge de ceux que Dieu a mis part pour son service. 5. 4 textes sont dune telle importance quils rendent difficile notre choix. Nanmoins, nous retenons 1Tim.5, 17-18, comme texte de base pour ltude de notre sujet. Ce passage se prsente comme un plaidoyer, une injonction lgard des anciens qui travaillent bien, et leurs mrites dans le cadre ecclsial. Dailleurs, lauteur soutien cette injonction par deux arguments scripturaires (cf. Dt 25,4 ; Luc 10,7), qui nous semblent aussi fondamentaux dans le cadre de prise en charge financier et matriel des serviteurs de Dieu. En choisissant ce texte, nous voyons la valeur que Paul accorde aux anciens 8 et aux ministres 9 de la parole et de lenseignement dans lglise. Cela nous montre en quelque sorte que ceux-ci devraient tre pris en charge par lglise10 . Dans 1 Corinthiens 9, Paul montre que cela fait partie de leurs droits11 . 1Timothe 5, 17-18 et les autres prcdemment mentionns, nous offrent les arguments scripturaires pour ltude de ce sujet au sein de lglise Chrtienne de lAlliance dAngola. Vu limportance dun tel sujet, nous avons trouv ncessaire de lire les positions dautres auteurs qui ont prcdemment trait de la question dune manire ou dune autre. 8 Cest le troisime terme technique aprs pasteur ou vque (episkopos) et diacre (diakonos). Dans le langage commun, le terme ancien (presbyteros) dsigne une personne ge. Dans le langage de lptre, il dsigne le responsable de la communaut. Des exgtes saccordent dire que le terme episkopos et le terme presbyteros sont quivalents. Le premier est employ dans les communauts darrire-plan grec, le deuxime convient aux communauts dorigine juive. Voir : Solomon Andria, les pitres pastorales , in Commentaire biblique contemporain, sous dir. ADEYEMO Tokumboh, Marne la Valle: d. Farel, 2008, p.1587 9 Le ministre traduit le mot grec (serviteur, ministre Mt 20, 26 ; 2 Cor. 3 : 6, 11 : 15, Col 4, 7 ; 1 Thes. 3, 2 et diacre en Ph 1,1 lorsque le service portait plutt sur lentraide fraternelle. Voir 1 Tm 3, 8 ; fm. Rm 16, 1). Cest un mot de la mme racine que ministre, que se traduit en grec par, exprimant lide de service, ministre Act. 1 : 17, 6 : 1, Rm 11 : 13, 2 Cor. 3, 8, 2 Tm 4, 5 ; et lide de diaconat en Rm 12,7. 10 W. J. CONYBEARE et J. S. HOWSON, The Life and Epistles of St. Paul, Grand Rapids: Wm. B. Eerdmans Pub. Co, Rdition de 1951, p. 755. 11 1Cor. 9, 3-10 6. 5 3. Revue de la littrature Il existe plusieurs ouvrages qui traitent non seulement de la question de la prise en charge des serviteurs de Dieu mais aussi des sujets concernant la vie de lglise locale en Afrique et de son panouissement. douard DOMMEN, dans son article intitul : Que vaut un pasteur ?, dans le contexte de la prise en charge financier des serviteurs de Dieu, affirme que tout problme de salaire est dabord un problme spirituel. 12 Pour nous faire comprendre son point de vue, il ajoute : Calvin et la rmunration des pasteurs dans ses ouvrages thologiques, sattarde sur deux autres aspects de la question : dabord, il faut travailler pour mriter un salaire. Notre Seigneur ne veut point quon nourrisse en son glise des idoles, ou des fainants. Ensuite, si les pasteurs prtendent dtre nourris aux dpens communs de lglise, il faut quils prennent conscience de semployer au service de Dieu.13 Lavis ddouard DOMMEN est tout fait logique. Puisquon ne peut pas rmunrer un serviteur de Dieu qui ne travaille pas (2 Thes. 3,10). Allant dans cette mme logique, Philippe WADA aborde la question du traitement des ouvriers dans lEFLC en ces termes: () nous disons que le traitement des ouvriers est une rmunration, un salaire, cest le prix dun service rendu, ce quon donne en change dune dpense faite physiquement, moralement pour un ouvrier. 14 Il ajoute que: Mose affirme: le buf qui travaille pendant la rcolte ne lempchez pas de manger les graines Dt 25,4. De mme, le texte de 1Tm 5, 17-18 dclare quand les anciens dirigent bien lglise, ils mritent de recevoir un salaire double. Ils les mritent quand ils travaillent durement au service de la Parole 12 douard DOMMEN, Que vaut un pasteur ? , in La pense conomique et sociale de Calvin, sous dir. douard DOMMEN, Genve : Labor et Fides, 2008, p.70 13 Ibid., 14 Philippe WADA, Le traitement des ouvriers dans LEFLC in Sminaire de renforcement de capacits des leaders ecclsiastiques de lEFLC, Kousseri : in d., du 25 au 27 mai 2011. 7. 6 et pour lenseignement() louvrier doit recevoir son salaire. Or, ds sa naissance, lEFLC na pas mis un accent particulier sur le traitement de ses ouvriers comme voulu de Dieu. () Au-del de tous les efforts fournis par lglise en vue damliorer le traitement des ouvriers jusque-l, il y a lieu de dire quil reste encore beaucoup faire.15 Le souci de Philippe WADA concernant le traitement des ouvriers dans cette citation, constitue une raction raisonnable et considrable, au sujet du soutien financier d aux serviteurs de Dieu. Alors, si pour ce sujet, WADA se rfre la proccupation des auteurs de la Bible, cela nous amne dduire que la proccupation des auteurs bibliques doit tre normalement mise en application dans le cadre de la prise en charge des serviteurs de Dieu. Mais, pour que cela soit mis en application, il faut que la communaut reconnaisse aussi les droits ou les mrites de ces ouvriers. Cela donne limpression que la question de la prise en charge des serviteurs de Dieu au sein de lICAA, reste une proccupation comme cest le cas dans dautres communauts telle que lEFLC. cet effet, F. B. HOLE dit : Ceux qui travaillent dans la parole et dans lenseignement devaient tre estims dignes dun double honneur, et cet honneur devait sexprimer dune manire pratique, selon les ventuels besoins. Si certains dentre eux manquaient de choses matrielles, il fallait y pourvoir selon les indications de lcriture. La premire citation au verset 18 provient bien de lAncien Testament (Dt. 25:4), mais la seconde provient du Nouveau Testament (Luc 10:7). Cest une preuve intressante que lvangile selon Luc circulait dj, et tait reconnu comme la parole inspire de Dieu, au mme titre que lAncien Testament.16 Il faut aussi dire que les communauts diffrent les unes des autres. Celles qui sont dj dveloppes, et qui par consquent, sont en mesure de prendre en charge leurs pasteurs ou dirigeants et celles qui sont dans une phase embryonnaire, avec leur tte, un pasteur en plein temps sans aucune rmunration. ce sujet le pasteur Lopold GUYOT dit : 15 Ibid., 16 http://www.bibliquest.org/Hole/Hole-nt15-1Timothee.htm#TM54, consulte le 03/12/2011 8. 7 Concernant la rmunration, l'aptre Paul a montr lexemple dans des circonstances difficiles (Actes 20,34) et il est vrai que la tche d'ancien dans une glise, surtout si cette dernire est petite et qu'ils sont plusieurs, ne ncessite pas un travail plein temps. l'poque o nous trouvons dans le monde associatif la vertu du bnvolat, il est bon que dans les glises l'on fasse preuve de ce zle qui n'attend pas la rmunration.17 Lavis du pasteur Lopold GUYOT, semble tre une des alternatives stratgiques qui peuvent aider les serviteurs de Dieu dirigeant les petites communauts se prendre en charge au lieu dattendre la rmunration venant de celles-ci. Le pasteur Fabien OUAMBA de lcole de thologie de Ndoungu ne dit pas autre chose quand il crit : Nous avons vu que les pasteurs qui travaillent dans des paroisses riches avaient des fortes chances davoir, dans la plupart des cas, moins de problmes financiers que leurs collgues des paroisses pauvres. Nous avons remarqu que les paroisses riches sont souvent dans des rgions riches et la pauvret de certaines communauts reflte celle de la socit laquelle appartiennent leurs membres. Je crois que la condition de vie du pasteur est lie celle de la socit dans laquelle il exerce. 18 Cette citation nous donne une ide sur les ralits que les pasteurs vivent dans leurs diffrentes paroisses. La comparaison que Fabien OUAMBA fait propos de ces paroisses et de leurs fidles nous fait comprendre que la prise en charge financire et matrielle de leurs pasteurs ou dirigeants dpende de niveau de vie leurs paroissiens. cet effet, Fabien OUAMBA ajoute : Aussi marrive- t-il de penser que le pasteur ne doit pas se considrer ou tre pris comme le seul passager dans la salle dattente quest notre monde. I1 est appel vivre ou mourir avec la socit globale. Je veux ainsi dire que jcarterais volontiers la solution dune assistance au pasteur. Je crois plutt que le pasteur devra participer la recherche des solutions 17 http://www.pasteurweb.org/Etudes/VieChretienne/LArgent.htm, consulte le 03/12/2011 18 Fabien OUAMBA, Le pasteur face aux contraintes de la vie quotidienne : lexemple de lglise vanglique du Cameroun, in glises africaines et contraintes conomiques, Yaound : in d., 1988, p. 37 9. 8 par lesquelles le relvement du niveau de vie de sa socit globale et de sa communaut influe sur le relvement du niveau de sa propre vie aussi.19 F. OUAMBA, demande aux pasteurs des petites paroisses davoir des ides novatrices, afin de participer la recherche de solutions globales aux cts de leurs communauts pour amliorer leur propre niveau de vie. Ce dfi doit tre dailleurs la proccupation de tous les serviteurs de Dieu. Dans cette mme logique, Montagu BARKE dit que : la communaut de l'glise locale doit tre vue aussi comme la source de soutien pour le pasteur et sa famille, comme le corps du Christ dont ils sont membres et dont ils ont besoin pour leur croissance spirituelle et pour leurs relations humaines normales 20 . Toujours dans le cadre de la prise en charge des serviteurs de Dieu, Renato VARGENS pose la question suivante : est-il licite au pasteur davoir un salaire ? 21 cette question, il rpond : Diante do exposto, acredito que a Igreja de Cristo deve tratar com amor, respeito e considerao aqueles que no Senhor os tem presidido. Lidar com desdm e desprezo o salrio de homens de Deus que dedicam suas vidas a orao, ensino e pastoreio de vidas opor-se aos ensinamentos dos apstolos.22 En abordant la question d tre nourri et soutenu par lglise comme les droits de lAptre , KOMBILA Marius, voque en ces termes les responsabilits des serviteurs de Dieu et la question de leur prise en charge: 19 Fabien OUAMBA, op.cit., 20 http:// www.flte.fr/pdf/pdf84.pdf?PHPSESSID, page consulte le 17/02/2012 21 http://www.umplagarto.blogspot.com__lcito_o_pastor_ganhar_salrio. html, page consulte le 28/12/2011 22 Traduction : face cela, je crois que lglise du Jsus-Christ doit traiter avec amour, respect et considration ceux qui la prsident dans le Seigneur. Lglise doit aussi considrer sans mpris le salaire des hommes de Dieu qui ddient leur vie dans le ministre pastoral, mprisant cela lglise est en train de sopposer contre les enseignements des aptres. 10. 9 Les responsabilits sont considrer deux niveaux, savoir la responsabilit personnelle du pasteur et la responsabilit de lglise. Au niveau personnel, il sagit de la juste conception du rapport entre la libert et lamour, dune part, et de la juste conception du rapport entre droit et exercice du ministre, dautre part. Au niveau de lglise, il sagit dabord de la juste conception de la ralit des droits dun pasteur. Ensuite, il sagit de la prise en charge des pasteurs par loctroi dun salaire.23 Le bilan de la revue de la littrature nous offre les pistes de rflexion, senses nous aider mieux dvelopper notre travail. Voyons maintenant ce que nous allons apporter de nouveau dans notre tude, pour la question de la prise en charge des serviteurs de Dieu. Nous tenons compte de la responsabilit de lglise face ses ouvriers ou dirigeants, et la raction de ces derniers face la responsabilit qui leur revient en tant que dirigeants ou pasteurs et chefs de foyers. Nous aimerions donc dans la prsente tude, aborder la question de la prise en charge des serviteurs de Dieu, que nos prdcesseurs semblent avoir nglige. Cela, dans un cadre restreint quest lIgreja Crist de Aliana em Angola (ICAA) ; cest--dire : Lglise Chrtienne de lAlliance dAngola. Cependant, quelle serait la problmatique de notre sujet dtude ? 4. Problmatique Quelle est donc la question principale que soulve notre sujet ? La Bible affirme dans 1Tim. 5,18 que les anciens qui travaillent bien soient jugs dignes dun double honneur () et encore, dit lcriture : louvrier mrite son salaire.24 23 Marius KOMBILA, tre nourri et soutenu par lglise comme les droits de lAptre: Une tude exgtique et thologique de 1Corinthiens 9,1-18 et ses implications pour lglise de lAlliance Chrtienne et Missionnaire du Gabon (EACMG), mmoire de maitrise, FATEAC, Abidjan, 2010, p.99. 24 Cela est mentionn aussi dans Mat. 10,10, dans Luc 10, 7 et dans 1 Cor. 9,14. Ces rfrences portent les paroles de Jsus lui-mme et celles de Paul, qui rappelle aux Corinthiens les recommandations du Seigneur en ces termes : De mme, le Seigneur a ordonn ceux qui annoncent l'vangile de vivre de l'vangile. 11. 10 Cependant, lapplicabilit de cette assertion et les constats prcdemment faits lgard des serviteurs de Dieu au sein de lICAA, posent certainement le problme du manque de prise en charge matrielle ou financire de ces derniers. Cette proccupation suscite des interrogations. Pourquoi lICAA ne prend-elle pas en charge ses serviteurs ? Quelles en sont les raisons ? Lglise na-t-elle pas les moyens pour le faire ? Si non, quelles solutions prconiser pour rsoudre ce problme ? En plus, comment devrions-nous comprendre la notion de double honneur et celui du salaire en tant que mrite des serviteurs Dieu dans le cadre ecclsial ? De quel salaire sagit-il dans ce passage ? Ainsi, quil nous soit permis dnoncer nos hypothses que nous examinerons tout au long de ce travail. 5. Hypothses du travail La problmatique ainsi pose nous donne loccasion dvoquer deux hypothses que nous aimerions vrifier tout au long de ce travail : Premirement, le comit excutif et le bureau national veulent que tous les serviteurs de Dieu dans lICAA se prennent eux-mmes en charge, vu que les glises locales ou paroisses nont pas assez des moyens pour assumer cette responsabilit. Deuximement, nous postulons que ce manque de prise en charge des serviteurs de Dieu dans lICAA est d une mauvaise conception ou application de ce que la Bible enseigne au sujet de double honneur ou salaire en tant que mrites des serviteurs de Dieu. Ces hypothses voquent les raisons qui semblent tre la base de ce manque de prise en charge. Cependant, cela nannule gure la responsabilit de lICAA quant la prise en charge financire et matrielle de ceux que Dieu a mis part pour son service. Pour mener bien cette tude, nous allons adopter une approche mthodologique et une structure du travail. 12. 11 6. Approche mthodologique et structure du travail ce niveau, Virgil GERBER disait : la recherche est un moyen par lequel vous pouvez tablir le diagnostic de votre glise ou de vos glises 25 . Vu la pertinence de cette affirmation, nous avons choisi de mener une enqute sur le terrain, en vue de vrifier nos hypothses. Ensuite, nous nous sommes engag dans les recherches documentaires dans des bibliothques et nous avons eu recours aux sources lectroniques disponibles.26 Cela nous a permis de faire au premier chapitre, une analyse exgtique du passage de 1Tim.5, 17-18, en utilisant la mthode grammatico-historique. Puisquelle consiste valoriser la rvlation et cherche interprter toute exprience sa lumire. Elle cherche aussi trouver la vrit objective dont la substance est permanente et correspondante la ralit fonde sur la vrit de lcriture, aux ralits visibles et invisibles. Ainsi cette mthode grammatico-historique, se distingue comme une approche saine, sre et sensible dinterprtation des critures. Dans notre travail, cette mthode consiste nous emmener analyser la structure de notre texte dtude, son contenu smantique, les expressions stylistiques et rhtoriques employes par lauteur. Cela, en vue dapporter une meilleure comprhension de notre texte dtude et donner lICAA un nouveau regard sur la question de la prise en charge des serviteurs de Dieu selon les principes bibliques. Ensuite, il nous a sembl ncessaire deffectuer une enqute sur le terrain, en vue dobtenir dautres faits rels relatifs la question de la prise en charge des serviteurs de Dieu au sein de lICAA. Cela nous permettra de faire au deuxime chapitre, un survol historique de 25 Vergil GERBER, vanglisation et croissance de lglise, Abidjan : CPE, 1973, p. 40. 26 Voir la bibliographie 13. 12 lICAA, en vue de trouver dautres indices relatifs au manque de prise en charge des serviteurs de Dieu en son sein. Enfin, au troisime chapitre, nous montrerons les implications de 1Timothe 5,17-18, dans le cadre de la prise en charge des serviteurs de Dieu. Et en vue de juguler les problmes dus au manque de prise en charge des serviteurs de Dieu dans lICAA, nous ferons des propositions la lumire de lcriture et des besoins dune glise en voie dpanouissement, cas de lICAA. 14. 13 CHAPITRE PREMIER : ANALYSE EXGTIQUE DE 1 TIMOTHE 5, 17-18 15. 14 Nous allons, dans ce premier chapitre, faire dabord, une brve prsentation de la premire ptre de Paul Timothe, son contexte littraire. Ensuite, nous chercherons apporter une meilleure comprhension de notre texte dtude et trouver les indices lis la question de mrites dus aux serviteurs de Dieu dans le cadre de leur prise en charge, selon les principes bibliques. cet effet, nous tudierons le texte de 1 Tim. 5,17-18, ses limites, et son contexte intertextuel qui sera suivi dun commentaire exgtique et thologique. Cela nous permettra de trouver les implications lies la question de la prise en charge des serviteurs de Dieu, pour le troisime chapitre. 1.1. Brve prsentation de la premire ptre de Paul Timothe Les deux ptres adresses Timothe et celle adresse Tite, forment un groupe part dans le corpus paulinien, puisquelles sadressent des responsables dglises, notamment aux pasteurs. En effet, elles exposent les devoirs et les instructions qui incombent aux pasteurs, diacres et autres membres de la communaut chrtienne. Selon Hans CONZELMAN et Andreas LINDEMAN, Paul ANTON fut lun des premiers auteurs qui nomma les trois lettres ci-dessus mentionnes des ptres pastorales, en 1726- 1727. 27 Davis avec Paul ANTON, nous disons que la premire ptre Timothe est une lettre pastorale. Car si le titre suggre que la lettre contient des recommandations pratiques pour prendre bien soin des brebis du Seigneur, il est tout fait justifi dtre appele ptre pastorale. Cependant, qui en est lauteur ? qui sadresse-t-il ? Quand et o a-t-il rdig cette lettre ? Dans quel but et dans quelles circonstances a-t-il rdig cette lettre ? Pour trouver les rponses ces questions nous allons voir le contexte littraire de cette ptre. 27 Hans CONZELMAN et Andreas LINDEMAN, Guide pour ltude du Nouveau Testament, Genve : Labor et Fides, 1999, p.331. 14 16. 15 1.1.1. Contexte littraire Le contexte littraire de 1Timothe fournit des informations sur lauteur, le destinataire, la date, le lieu de rdaction, le but et les circonstances de rdaction. a) Lauteur La question de lidentit de lauteur de ces pitres dites pastorales, reste jusqu ce jour fonde sur des hypothses.28 Yann REDALIE29 affirme que depuis le dbut du XIXe sicle, la question de lauteur de ces ptres est devenue dterminante pour linterprtation de leur contenu et de leur intention.30 La majorit des commentateurs modernes les considrent comme crites non de la main de Paul, mais par un de ses disciples, entre la fin du premier et le dbut du second sicle de notre re.31 Cependant, nous sommes davis avec la tradition ecclsiastique qui attribue les trois ptres Paul 32 car, en elle et dans les deux autres pitres (2 Timothe et Tite) dites pastorales, on trouve l'cho de bon nombre de grands thmes pauliniens : la misricorde divine s'est manifeste en Jsus Christ, qui est venu pour sauver les pcheurs (1Tim 1.12-17); l'homme est sauv par grce (Tt 3.7) et au moyen de la foi (1Tim. 1,16; 2Tim. 3,15); la justification par les uvres est exclue (Tt 3.5; 2Tm 1.9); le baptme est mis en relation troite avec le salut (Tt 3.5); le salut des hommes s'effectue conformment au plan ternel de Dieu (1Tm 3.16). cela il faut ajouter les exhortations adresses aux esclaves 28 Ces hypothses dcoulent de la question de lauthenticit de lauteur des pastorales. Parmi celles-ci, les trois lettres sont dinspiration paulinienne et quand mme, elles contiennent de formules marques au coin de lAptre, on peut raisonnablement avancer lhypothse suivante : Paul aurait bien crit deux lettres Timothe et une Tite. Aprs la mort de Paul, un disciple, appartenant sans doute lglise de Rome, aurait repris (vers 70- 80) les trois lettres et en aurait donn une dition plus dveloppe en rpondant mieux aux besoins de lglise de son temps. 29 Yann REDALIE, op.cit., p. 307 30 Ibid., 31 Joseph REUSS, Les deux lettres Timothe, Paris : Dscl, 1971, pp.97-98 32 Les tmoignages historiques sont aussi concluants en faveur de l'authenticit des pastorales que pour aucun autre livre du Nouveau Testament. Eusbe enregistre ces ptres au nombre des homologoumena (livres reconnus), n'ayant pas trouv dans l'glise le moindre doute sur leur authenticit. Elles paraissent comme ptres de Paul dans le canon de Muratori et dans les versions les plus anciennes, en particulier dans la Peschitho (version syriaque). Irne, Tertullien, Clment d'Alexandrie, Jrme, Origne, les citent frquemment comme crits de l'aptre.Cf : http://www.lueur.org/textes/ba-timothee-tite.html, consulte le 22/12/2011 17. 16 (1Tm 6.1-2) et celles concernant la position adopter face aux autorits (1Tm 2.1 ; Tt 3.1). Mais, qui Paul sadresse-t-il rellement ? b) Destinataire Notre lecture sur la premire pitre de Paul Timothe nous amne dduire que Timothe en est le destinateur. En plus, plusieurs commentateurs comme SPICQ, Yann REDALIE, Raymond E. BROWN, raffirment que 1 et 2 Timothe sont adresses Timothe33 . Celui-ci est lun des disciples de Paul, qui fut durant de longues annes son compagnon d'uvre, et pour lequel l'aptre avait toute la tendresse d'un pre (1Timothe 1.2 ; 2Timothe 1.2)34 . Timothe est phse. Paul parat tre en Macdoine. Timothe serait n vraisemblablement en Lycaonie, en Asie Mineure, d'un pre grec, mais d'une mre isralite (Actes 16,1). Celle-ci, Eunice, femme pieuse, comme l'avait t sa propre mre (2Timothe 1.5), avait lev son fils dans des sentiments religieux, le nourrissant, ds ses plus tendres annes de la vrit qu'elle trouvait dans les saintes lettres (2Timothe 3.15). Ainsi, prpar recevoir l'vangile, ce fut probablement de la bouche mme de Paul qu'il entendit prcher pour la premire fois dans son pays (Act. 14, 6-7 ; cf. 2Timothe 3,10- 14). Vu la question de destinataire, quand et o ont t rdiges les deux ptres Timothe. c) Date et lieu de rdaction La date et le lieu de rdaction de 1 Timothe ne sont pas explicites. Il existe en effet, plusieurs hypothses ce sujet. Les dates voques jusque-l, demeurent fondes sur des 33 Le nom de Timothe est une traduction du mot grec Qui veut dire qui honore ou craint Dieu cf. LE P.C. SPICQ, O.P., Etudes Bibliques Saint Paul les Eptres Pastorales, Tome I, Paris : libraire Lecoffre / J. GABALADA et Cie , Editeurs, 1969, p.47 34 Dans la version TOB, introduction aux ptres pastorales, 11me dition, Paris : SBF, 1988 et 2004, p. 2905. 18. 17 hypothses35 lies les unes aux autres. Parmi celles-ci, B. Weiss est davis que les ptres pastorales dont lauteur est Paul sont dates de la dernire priode de sa vie, priode qui ne nous est pas connue.36 Toujours sur la question de la date, Thomas HALE, nous prsente une reconstitution des vnements par divers auteurs, qui supposent quaprs la libration de Paul en 6337 il aurait crit la premire lettre Timothe entre 63-6538 . Regardant toutes ces hypothses, nous sommes davis que la date de rdaction de cette ptre soit cadre entre 63-65. Mais, o Paul a-t-il crit la lettre ? Les lieux de rdaction voqus jusque-l, demeurent aussi fonds sur des hypothses. Parmi celles-ci, il en existe trois types qui saffrontent vritablement. La premire hypothse assez rpandue, est que les pastorales ont d tre rdiges dans une des communauts fondes par Paul; on pense souvent phse (1Tm 1,3; 2 Tm 1, 18; 4,12; cf. 1 Tim. 3,14 ; 4,13). Mais, la frquente mention de cette ville peut aussi appartenir la fiction, dautant plus quil est prcis chaque fois que Paul ne sjourne pas phse. Cette hypothse sappuie sur les propos de CONZELMAN et LINDEMAN.39 La deuxime hypothse est fonde sur les vnements historiques lis laptre Paul. L, on suppose quaprs sa premire captivit romaine, qui a pris fin vers 63, il a repris son ministre apostolique et a rdig la premire ptre Timothe, probablement Macdoine.40 35 CONZELMAN et LINDEMAN sont davis que les ptres pastorales pourraient avoir t rdiges ultrieurement selon1 Clem, qui est plus rserve cet gard. (cf. Hans CONZELMAN et Andreas LINDEMAN, p.339) 36 . Hans CONZELMAN et Andreas LINDEMAN, op.cit., p.339 37 Paul fut relch et continua voyager et prcher pendant un an ou deux. Il pourrait avoir crit ceux deux lettres pendant cette priode (cf : Thomas HALE, commentaire sur le Nouveau Testament une connaissance pour mieux vivre, Marne-la-Valle : 1996, p. 853) 38 Ibid.,p. 14. 39 Ibid., p.339. 40 Didier FONTAINE Dictionnaire Encyclopdique de la Bible , in Bible Parser 2008, (s.l.), d. 2008, [DVD- ROM]. 19. 18 Des biblistes considrent cette reprise comme une deuxime carrire .41 Ils soutiennent que Paul revenu phse malgr Act. 20, 25 ; 38, o il dclare aux anciens, vers 58, quils ne le verront plus, et que vers le milieu de lanne 60 il y laissa Timothe et se rendit Macdoine42 . DORNIER dans son commentaire appuie cette hypothse et dduit que la premire ptre Timothe, aurait t crite Macdoine. 43 Quant la troisime hypothse, elle situe le lieu de rdaction de la premire ptre Timothe probablement en Grce.44 Parmi ces hypothses, celle de Macdoine reste privilgie notre avis. On se demande alors, dans quelles circonstances et dans quel but lauteur aurait-il crit cette ptre ? d) Circonstance et but de rdaction: contexte historique Ce contexte nous prsente les circonstances et le but de la rdaction supposs se prsenter comme suit : Paul semble tre Macdoine et Timothe phse o Paul la laiss pour prendre en charge la direction et lorganisation de la communaut de cette ville.45 Il doit aussi lutter contre la propagation de certaines doctrines qui jettent le trouble dans lesprit des fidles. En dautres termes, comme la plupart des glises de lAsie Mineure et de cette priode dite apostolique, la communaut dphse tait confronte aux faux enseignements de certains docteurs46 (cf. 1Ti 1,3). cet effet, le but de la rdaction de 1 Timothe est de 41 Raymond E. BROWN, Que sait-on du Nouveau Testament ?, (ouvrage traduit de langlais par Jacques Mignon), Paris : BAYARD, 2000, p. 707 42 Raymond E. BROWN , op.cit., p. 707 43 P. DORNIER & P. P.S.S., Les ptres pastorales, col. Sources bibliques, Paris : LIBRAIRE LECOFFRE, 1969, p.14 44 Ibid., p. 1009. 45 Solomon ANDRIA, 1Timothe , in commentaire biblique contemporain, (sous dir.) Tokunboh ADEYEMO, Marne la Valle cedex : ditions Farel, 2008, p.1581 46 Ibid., 20. 19 recommander Timothe la manire dont il doit diriger lglise, veiller sur son organisation et combattre contre les hrsies qui la menacent.47 Alors, comment lptre se prsente-elle ? 1.1.2. Structure et plan de 1Timothe Le tableau ci-dessous mentionn est la synthse de notre analyse sur celui de Yann REDALI48 et Raymond E. BROWN49 . Ce tableau nous prsente la structure et plan de 1 Timothe de la manire suivante : 47 Traduction cumnique de la Bible, introduction aux pitres Timothe et Tite, Paris : SBF & CERF, dition 2004, p. 1678. 48 Yann REDALIE, op.cit., p. p.308 49 Raymond E. BROWN, op.cit., p.706 partie Division en fonction du contenu rfrence I Salutation Timothe (1,1-2) II Avertissement contre la fausse doctrine et mission confie Timothe - Lutter contre les faux enseignements (1,8ss la Loi) (1,3-10) - lexprience inaugurale de Paul (1,11-17) - le mandat de Timothe (1,18-20) (1,3-20) III Instructions pour la conduite de la communaut - Exhortation la prire universelle, motivation sotriologique (2,1-7) - prire des hommes et comportement des femmes dans lassemble cultuelle (2,8-15) - critres pour accder aux ministres (3,1-13) - but de la lettre : savoir comment se comporter dans la maison de Dieu (3, 14-15) - hymne sur la manifestation du Christ (3,16) (2,1-3,16) IV Timothe comme pasteur leader - Rfuter les enseignements fausss et pratiquer la pit (4,1-11) - Devenir un modle pour les croyants (4,12-16) (4,1-4,16) V Instructions relatives aux diffrents groupes qui composent la communaut - Se situer face aux divers groupes dge de la communaut (5,1-2) - Les veuves (5,3-16) - les anciens (5, 17-22) - les esclaves (6,1-2) (5,1-6,2) VI Instructions finales - Critique de lenseignement fauss (6,3-10) - la tche de lhomme de Dieu (6,11-16) - exhortation aux riches (6,17-19) - avertissement final (6,20-21) (6,3-21) 21. 20 1.1.3. Genre littraire Il faut dire que 1 Timothe appartient au genre pistolaire. Sa particularit pistolaire dcoule de son style et de sa forme qui le classent dans la littrature dexhortation.50 Ce genre littraire vise transmettre un savoir-faire et un savoir-vivre quelquun. Timothe a pu bnficier de plusieurs instructions vitales pour son ministre en tant que pasteur et leader de sa communaut. Alors, quil nous soit permis dtudier le contexte littraire de notre texte, en vue de trouver dautres indices utiles pour notre sujet. 1.2. Analyse du contexte littraire Il sagit ici danalyser notre texte dtude en rapport avec le reste de lptre. cet effet, nous allons voir son contexte large, proche et immdiat, afin didentifier dautres indices utiles notre sujet. 1.2.1. Contexte littraire large Nous allons analyser ce contexte en deux parties : a) en amont et b) en aval. a) En amont51 (1Tim. 1,1-4,1-16) Selon la structure de 1Timothe, le texte de 1Tim. 5, 17-18, se trouve dans la cinquime partie, dans la pricope de 1Tim. 5, 1- 6,1-2. Pour commencer, Paul salue Timothe, quil veut bien nous prsenter comme son fils lgitime dans la foi (1,1-2). Cette salutation est suivi dun rappel concernant le but pour lequel Paul a voulu que Timothe reste phse (1,3-7). 50 Raymond E. BROWN, op., cit., p. 311 51 La partie qui se situe plus haut par rapport notre texte dtude (cf. Encyclopdie Microsoft Dicos Encarta 2008). 22. 21 Ainsi, Paul dbuta ses premires exhortations, concernant la mission quil confie Timothe (1,3-20). Aprs la partie introductive, Paul donne des instructions concernant la conduite des fidles dans lglise et lattitude adopter lorsquil sagit de la prire universelle et liturgique (2,1-10). Il faut aussi des recommandations lthique et lattitude des femmes dans le cadre dglise (2,11-15). Dans cette mme pricope, Paul donne aussi un certain nombre de critres pour accder aux ministres dans la communaut. Dans ce cadre il met laccent sur les 52 (vques ou piscopes) et des 53 (diacres) (3,1-13). Ensuite, il donne des exhortations sur lthique observer dans la maison de Dieu et la valeur du ministre de la pit dans la communaut (3, 14-16). Dans la pricope suivante (4,1-16), il est recommand Timothe en tant que pasteur ou dirigeant de sa communaut, de rfuter les faux enseignements, dexercer la pit (4,1-11) et devenir un bon modle pour les croyants (4,12-16). On peut dduire que, les informations donnes en amont, propos de titres vques ou piscopes , peuvent se rapporter au titre de 54 (anciens), seconds par les diacres dans la gestion de lglise des premiers sicles. Mais, pour tre admis aux diffrentes fonctions dans la communaut, ils doivent remplir certaines conditions. Observons maintenant le contexte large en aval. 52 Les piscopes ou surveillants exeraient des fonctions visant diriger les communauts chrtiennes. Alors il peut avoir le titre dancien. Cf. premire ptre Timothe in Bible TOB, 2008, p. 2915 53 Les diacres (ou serviteurs ou assistant ) taient probablement des auxiliaires des anciens dans lglise des premiers sicles aprs Jsus; ils taient spcialement chargs de soccuper des pauvres, des malades et de prcher aussi lvangile. Cf. premire ptre Timothe in Bible TOB, 2008, p. 2916 ; voir aussi dans le Nouveau Dictionnaire Biblique. Il dfinit le diacre comme un chrtien exerant une fonction auxiliaire dans l'glise locale, et dont les qualits spirituelles et morales doivent correspondre ce qu'expose 1 Timothe 3 :8- 10. 54 Dsignant les anciens comme dirigeant dans lglise, veillant sur la vie communautaire de l'assemble. Ils dirigent l'glise et se ddient l'enseignement des adultes et des jeunes. Mais lglise emprunte ce titre du judasme et de la Grce antique. 23. 22 b) En aval55 (1Tim. 6,3-21) Dans ce contexte, Timothe reoit les dernires instructions contre lenseignement de ceux qui ne sattachent pas aux saintes paroles de Jsus-Christ et la doctrine de la pit. Ils sont alors considrs comme des bavards ou des faux docteurs. Ils sont trs mal dcrits cause de leur comportement et leur amour pour largent. Lauteur emploie lexpression (v.7), indiquant le mouvement de leffet sa cause ; dans le but peut-tre dinterpeller Timothe afin de ne pas suivre leur exemple et leurs ambitions. Mais de se contenter de ce quil a (6,3-10) et de chercher vivre une vie dcente en tant que homme de Dieu (6,11- 16). Il met aussi laccent sur le comportement des riches (6,17-19, et une dernire mise en garde sur la conduite que Timothe doit absolument viter (6,20-21). 1.2.2. Contexte littraire proche 1Tim. 5.1- 6.1-2 est la pricope dans laquelle se situe notre texte (1 Tim.5, 17-18). Il vise diverses catgories de fidles, leur tat et position dans lglise. Nous allons observer ce contexte en deux parties : en amont (1Tim. 5,1-5,16) et en aval (1Tim. 5,19-6,1-2). a) En amont (1Timothe 5,1-5,16) Dans ce contexte, lauteur donne plusieurs recommandations lies au respect et la conduite tenir lgard du se rapportant lancien par rapport au critre de lge. Il est donc traduit par vieillard, ancien en quelque sorte. Pour les femmes ges, lauteur emploie lexpression (5.1-2). Dans cette partie, on a la conjonction de subordination (mais) (5.1), qui souligne un avis contraire entre la manire convenable de traiter les vieillards dans la communaut. Il y a une rcurrence de conjonction 55 Cest la partie de lptre qui se trouve du ct le plus bas, par rapport notre texte. 24. 23 de subordination (comme), qui introduit une comparaison entre les diverses catgories de fidles dans lglise. Pour les veuves (5.3-16), lauteur donne plusieurs dtails au sujet de celles qui sont rellement veuves. Il y a aussi une rcurrence du lien de composition (si), qui est une conjonction de subordination (v.4), indiquant une ventualit lgard des femmes qui sont rellement veuves. Au v.8, le (si) intervient aussi pour montrer une ventualit en rapport avec le comportement de certains fidles envers leurs parents la maison. Le introduit aussi les conditions dune veuve dans la communaut. Concernant le cas de celles qui sont rellement veuves, lauteur recommande quelles soient honores (v.4). Cest avec lexpression que lauteur commence souligner la question de lhonneur dans lglise. Cependant, au cas o une veuve a des enfants ou des petits enfants, lauteur recommande que ces derniers soient les premiers prendre en charge les membres de leur famille. Sils ne le font pas, leur foi dans le Seigneur est mise en cause. Paul donne encore quelques recommandations et exigences pour les femmes qui veulent garder le statut de veuves pour le Seigneur et celles que Paul souhaite voir se remarier en tant que jeunes veuves. Pour ces dernires, Paul souhaite quelles ne soient pas la charge de lglise mais de leur parents afin que lglise puisse plutt assister les femmes qui sont rellement veuves (1 Tim. 5.3-16). b) En aval (1Tim. 5,19-6,1-2) En aval, Paul continue donner les directives concernant les . Il met dabord laccent sur la crdibilit des accusations portes contre eux; ensuite, sur la manire que Timothe doit blmer sans partialit ceux qui sont en faute. Il nous semble que cette 25. 24 exhortation a un but prcis : Pour que les autres aussi aient de la crainte de pcher et de profaner le nom de Dieu . Enfin, Paul met en garde Timothe sur la conscration des candidats la fonction des . Ces recommandations importantes, doivent tre observes avec impartialit et sans favoritisme devant le Seigneur (1Tim. 5,19-25). Aprs les directives concernant les anciens, cette pricope se termine par une exhortation aux esclaves. Cette exhortation interpelle les esclaves bien considrer leurs matres comme dignes dun profond respect. Il nous semble que, les matres devront pareillement bnficier de quelques directives concernant le traitement de leurs esclaves et frres en Christ (1 Tim. 5.19-6. 1-2). 1.2.3. Contexte littraire immdiat a) En amont (1Tim. 5,16) Dans ce contexte, nous avons une exhortation sur la responsabilit des parents et celle de lglise envers les veuves (1Tim. 5,16). b) En aval (1Tim. 5,19) Paul, dans ce cadre, donne dautres recommandations au sujet des anciens, suivi dune mise en garde sur le jugement de ces derniers dans lglise. Il propose deux (2) ou trois (3) tmoins pour une dposition contre un ancien (1Tim. 5,19). Synthse Le contexte littraire nous donne quelques indices dans le cadre immdiat visant la responsabilit des parents et celle de lglise envers les femmes veuves et le tmoignage rendu contre les anciens dans lglise. Dans le cadre proche, lauteur recommande quon ait de la considration pour les vieillards et les veuves dans lglise. Il semble que les femmes 26. 25 qui sont rellement veuves ont reu le statut de diaconesses56 . Et la directive : (honore les veuves, celles qui le sont rellement.), nous donne le premier indice concernent expression dhonneur57 dans le cadre ecclsial (cf. 5,3 ; 5,17-18). Timothe est exhort ne pas consacrer nimporte qui au saint ministre, car rien nest plus important que la saintet de lglise et la qualit de ses ministres. Dans ce cadre, deux qualits sont exiges Timothe : lobjectivit et limpartialit. tant donnes les dfaillances possibles de certains presbytres, Timothe ne saurait tre trop prudent avant dordonner les candidats en leur imposant les mains. Ainsi donc, la qualit des futurs responsables de la communaut est vivement souhaite dans ce contexte. Quil nous soit permis dtudier soigneusement notre texte (1 Timothe 5,17-18). 1.3. tude de 1 Timothe 5,17-18 et ses limites Dans cette tude, notre texte de base (1 Tim. 5,17-18) est situ dans la section de 5,1- 6,1-2. Il se prsente comme une injonction parmi dautres, concernant les diverses catgories de fidles dans lglise notamment, les vieillards, les jeunes, les femmes ges (5,1-2) et les veuves (5,3-16). Notre texte dtude commence au v.17 par lexpression (les). Dans le cadre syntaxique, il sagit dun article dfini nominatif masculin pluriel. Cet article dfinit le genre de lexpression adjectif, nominatif de comparaison, pluriel, qui veut dire anciens. Dans ce cadre, Paul donne une directive importante qui dcoule du travail des anciens dans lglise. Dans cette directive, lauteur emploie lexpression (double honneur). Nous verrons plus tard les diffrents sens possibles de cette expression. 56 Laptre Paul a dj en vue un groupe privilgi de veuves qui auront une situation officielle dans lglise ; comme un ordre religieux, apparent aux diaconesses (cf.1Tim. 3,11). 57 Raymond E. BROWN, op., cit., p. 525. 27. 26 Lauteur fait allusion aux mrites dus aux anciens qui dirigent bien la communaut, surtout ceux qui travaillent dans le domaine de la Parole et de lenseignement. Il semble que cette injonction est une directive importante sur la responsabilit de lglise envers les serviteurs qui y travaillent. Lauteur soutient cela par deux citations contenant deux arguments scripturaires : Premier argument : qui peut se traduire comme ceci : En effet, l'criture dit: Tu ne muselleras pas le buf qui foule le grain 58 en citant Deut. 25,4, Paul reprend la mme citation en 1Cor. 9,9. Deux textes (cf. Mat. 10,10 et Luc 10,7) faisant autorit fondent le droit strict des serviteurs de Dieu tre rmunrs comme tous ouvrier. Elles sont introduites par la formule usuelle de confirmation : lcriture, gale Dieu lui-mme 59 Il faut dire que, lcriture60 dans ce cadre se rapporte Dieu . Cest lui qui a institu le droit du salaire dont Paul fait mention dans le deuxime argument qui suit : Deuxime argument: ; cela peut se traduire comme ceci : et encore : l'ouvrier mrite son salaire.61 Cette deuxime citation, introduite et cordonne par , doit normalement, selon C. SPICQ, tre considre comme une criture au mme titre que largument prcdant 62 . Cest sur ce dernier argument que se limite notre texte dtude. Alors, comment se prsente-il ? 58 The Greek New Testament et la version TOB (voir aussi B.J, CL, LSg, SE, P.V, BFC ) 59 C. SPICQ, O.P., tude bibliques saint Paul in les pitres pastorales, Tome I, paris : J.GABALADA et Cie , diteurs, 1969, p.543 60 Ce terme figure le plus souvent au pluriel et dsigne les nombreux documents de divers auteurs constituant l'A.T. Matthieu 21, 42 ; Luc 24, 27 ; Jean 5, 39 ; Romains 1, 2 ; 2 Timothe 3, 15-17. Les ptres de Paul furent mises tout de suite sur le mme plan que les autres Ecritures et considres ainsi comme faisant autorit 2 Pierre 3,16. 61 The Greek New Testament et la version TOB (voir aussi B.J, CL, LSg, SE, P.V, BFC ), op.cit., 62 C. SPICQ, O.P., op.cit., 28. 27 1.3.1. Structure du texte Notre texte est compos de deux versets (vv. 5, 17-18), parmi lesquels, nous trouvons une injonction (v.17) donne en faveur des anciens, en tant que dirigeants de lglise et deux arguments (v.18), voqus pour soutenir linjonction donne dans le v.17. Sur le plan syntaxique, la deuxime expression , quon trouve dans le premier argument, est une conjonction de coordination. Elle tablit un lien logique entre la directive concernant les (v.17) et leurs mrites voqus dans le verset qui suit (v.18). Il nous donne lide du mouvement de leffet sa cause. Le employ au dbut du deuxime argument, il sagit dune conjonction de coordination qui sert tablir un lien entre les deux arguments de la citation au v.18. 1.3.2. Vocabulaire Pour plus de prcisions dans ce vocabulaire, nous allons juste faire une analyse des termes qui nous semblent importants pour notre travail. 1.3.2.1. Analyse des termes importants du texte Cette analyse vise la comprhension de quelques mots de notre pricope prcisment, de 1Timothe 5,17-18. En outre, nous avons choisi dtudier cinq (5) expressions qui nous semblent tre importants dans ce texte savoir : anciensquils soient jugs dignes, double honneur, ouvrier et (salaire). Ces termes nous donnent plusieurs indices qui nous aideront analyser les principes de rmunration pour une prise en charge des serviteurs de Dieu dans lICAA. Cela constitue 29. 28 donc une des raisons majeures pour lesquelles nous accordons ces termes une grande importance pour notre sujet. a) : cest un adjectif, nominatif de comparaison, pluriel, de . Selon M. CARREZ et F. MOREL63 , cette expression dsigne : les plus gs Jn 8,9 ; les anctres Heb 11,2 ; les anciens (chez les juifs, membre du sanhdrin) Mt 16, 21 ; 21, 23 ; Lc 22,52 ; les anciens (chez les chrtiens) 1 Tm 5,17, 1 Pi 5, 5 et les 24 vieillards dans lAp 4,4. Selon les exgtes BAUER, Walter, William F. ARNDT, F. Wilbur GINGRICH et Frederick William DANKER (BAGD)64 , cette expression dsigne les personnes ges, les ains, les anciens (titre des dirigeants des tribus Juifs de la diaspora et parmi les dirigeants chrtiens). Dans le Nouveau Testament, cette expression apparait 21fois environ, en tant que (cf. Mat. 21,23 ; 26,3, 57 ; 27, 1, 20 ; Mc. 11, 27 ; 14, 53 ; Act. 2,17 ; 4, 8, 23 ; 15, 6, 23; 21,18; 25,15; 1 Tim. 5,17; Heb. 11,2; Ap. 4,10; 5,8, 14; 11,16; 19,4), elle est frquemment traduite par anciens, quelquefois, par vieillards. Dans nos recherches, nous avons remarqu que cette expression est employe comme un adjectif, qualifiant une personne par rapport son ge. En effet, dans 1Tim 5,1-16 cette expression ne se rfre pas un titre sacerdotal. Chantal REYNIER et Michel TRIMAILLE mentionnent lambigit du terme ancien en 1Tm. 5,1, ils sont davis quil sagissait des vieillards . Mais dans 1Tm. 5,17, 63 Maurice CARREZ et Francois MOREL, Dictionnaire Grec Franais du Nouveau Testament, Genve : Labor et Fides, 1999, p.165 64 BAUER, Walter, William F. ARNDT, F. Wilbur GINGRICH et Frederick William DANKER, Greek-English lexicon of the New Testament and Other Early Christian Literature, Chicago : University of Chicago Press, 1958, p.323 30. 29 il sagissait des presbytres , qui deviendront, en langue franaise, les prtres ou les pasteurs.65 REYNIER et TRIMAILLE ajoutent: Chez les juifs, et jusque dans leurs groupes de la diaspora, ce sont des autorits locales ; cause de leur ge, de leur exprience, de leur sagesse, on les respectait. Dans les pitres antrieurs, Paul les ignore : on naccde pas au ministre par ge, mais par lEsprit (cf. 1 Cor 12) tandis quici ils sont ordonns par une imposition des mains (vv. 22 et Tt 1,5) tout comme Timothe lui-mme en 4,14.66 Dans la LXX, ce terme apparait 104 fois. Ce nombre demplois ne nous permet pas de faire une analyse plus dtaille. Le terme dsigne d'abord un homme g o ancien (cf. Lv.19, 32). Dans Esd. 7,25 ; 10,8.14, cela est dsign comme une fonction aussi exerce aprs lexil. Selon Jack COCHRANE, le terme se rfre au Magistrat la fois civil et religieux. Chez les Juifs et dautres nations, ce titre est donn aux personnes ayant une fonction spcifique l'poque de l'AT comme juge, prtre. 67 Avec les deux possibilits de signification, il est probable quil ne sagisse pas du conseil des anciens au ch. 5.1-16, mais danciens par apport lge. Cependant, par rapport aux anciens qui dirigent bien (cf v. 17), ce nest plus seulement une rfrence lge, mais, il sagit dun titre sacerdotal qui dsigne les dirigeants et les enseignants dans lglise primitive. En effet, sadressant aux anciens dphse, Paul leur dit ceci : Prenez garde () tout le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a tablis vques pour patre l'glise du Seigneur (cf. Actes 20, 28). Pierre recommande de mme aux anciens des glises auxquelles il adresse sa premire lettre de patre le troupeau de Dieu qui est sous leur garde en ces termes 65 Chantal REYNIER et Michel TRIMAILLE, les pitres de Paul, phesiens-Philippiens-Colossiens- Thessaloniciens-Timoth-Tite-Philmon, Paris : Bayard ditions, 1997, pp. 294-296 66 Chantal REYNIER et Michel TRIMAILLE, op. cit., pp. 294-296 67 Jack COCHRANE, Dictionnaire des mots et des expressions de la Bible, Genve : Distributions vangliques du Qubec, 1979, p. 1089 31. 30 68 Dans la mme ptre, le Christ est appel le Pasteur et vque de nos mes : (2.25). H. d'ESPINE remarque dans sa recherche que, le substantif pasteur n'apparat que dans la liste d'phsiens, associ celui de docteur, ct des prophtes et des vanglistes. Ainsi, les trois termes d'ancien, d'piscope et de pasteur dsignent tous trois une seule et mme charge.69 DORNIER nous donne aussi quelques dtails sur lexpression anciens : Les anciens dont Paul parle aux vv. 17-25 ne sont pas ncessairement des hommes gs. Le mot grec qui les qualifie () na pas ici, comme en 5,1-2, son sens premier de vieillard. Il dsigne des chrtiens qui, sous lautorit de lAptre et de Timothe son remplaant, ont la responsabilit de lglise locale () il est vident que le comportement des anciens est dune grande importance.70 Alors le sens de lexpression anciens, dans les vv. 17-25, va donc dans le cadre des dirigeants de lglise. Pourquoi 1Tim. parle-t-il dabord, au ch. 3 de lpiscope et des diacres, comme sil sagissait dun ministre deux tages, et des anciens seulement au chap. 5 ? Parmi les nombreuses hypothses proposes, Donald GUTHRIE71 retient que cette lettre tmoigne deux types dorganisation qui sont en train de fusionner : dune part, lpiscope et les diacres, hrits de la traduction paulinienne et dautre part les anciens, hrits de la tradition juive ou judo-chrtienne. On peut dduire donc que lexpression au pluriel et au singulier, est ambigu par rapport aux diffrents sens quil nous offre. Mais, dans notre texte dtude, cette expression se rfre aux dirigeants de lglise primitive. Voyons la deuxime expression. 68 1P 5,1-2 69 H. D'Espine, Les anciens, conducteurs de lglise , in Encyclopdie Biblia Universalis 2 70 P. DORNIER & P. P.S.S., op.cit., p.99. 71 Donald GUTHRIE, The pastoral epistles an introduction and commentary, Grand Rapids: The Tyndale Press, 1976, pp.100 -110 32. 31 b) , verb, imp. prs., pass., 3e p., pl.,vient de avxio,w, sens : juger digne, traduction: quils soient jugs dignes.73 Cette expression en franais a le sens dun subjonctif. Elle exprime un vu ou un souhait. Mais elle peut aussi tre traduite par : quils mritent 74 . Cela fait allusion aux anciens qui exercent bien ou qui dirigent bien (v.17). Au passif, cette expression fait allusion lattitude des anciens face laction que la communaut doit poser leur gard, comme signe de reconnaissance suite leur travail au sein de la communaut. Dans ce contexte, nous sommes davis avec la traduction quils soient jugs dignes , et donc quils mritent lapprciation de la communaut (voir louvrier mrite au v.18) c) lexpression , est une combinaison de deux termes : le premier , est un adjectif pithte (indiquant la quantit), gnitif, fminin, singulier, traduit par double. Et le deuxime terme (forme lexicale: ), est un nom au gnitif, fminin singulier, qui se traduit par : prix d, salaire, valeur, somme paye ou reue (cf. Mt 27, 9 ; Act. 4, 34) ; estime, honneur (cf. Rom. 12, 10 ; 13,7 ; 1 Cor. 12, 24 ; 1 Tm 5,17 ; Heb 2,7 ; 1P 2, 7. Nous remarquons que lexpression cest--dire double en tant que tel, se prsente rare dans la Septante et une (1) fois dans le NT75 Ensuite, lexpression rapparait (8) huit fois environ dans lAT et (7) sept fois environs dans le NT.76 Comment pouvons-nous comprendre le sens de ? Plusieurs exgtes supposent que doit tre compris comme double honneur 77 . Parmi ceux- ci, D. GUTHRIE dit quil ny a aucun doute. Puisque pour lui le mot est compris 72 Maurice CARREZ et Francois MOREL, op. cit., p. 21 73 Voir aussi la version Colombe 74 Voir dans les versions: BFC, TOB, PV, Lseg, SE. 75 Voir BibleWorks 6 76 Ibid., 77 Lexpression dipls tims (double honneur), dit KENT, a suscit beaucoup de discussions. Plusieurs explications ont t prsentes ; certaines nont de valeur que pour notre curiosit. 33. 32 dans le sens de rmunration 78 dailleurs, le v. 18 de notre texte dtude le confirme en tant que salaire. Ladjectif cest--dire double, qualifie le terme ; ainsi il a le sens de quelque chose multiplie ou rpte deux fois. Ensemble avec lexpression honneur, cela peut se traduire par double honneur . Allant dans cette mme logique, C. SPICQ dit que dans le N.T. les papyrus et les inscriptions, a trs frquemment le sens de prix, argent, gratification () notamment lorsquil sagit dun prix doubl , cela est compar la double solde de soldats dlite. 79 Aprs avoir mentionn ce que les papyrus et les inscriptions proposent au sujet de en tant que prix, argent et gratification dans le cadre darme, C. SPICQ nous montre aussi comment ces termes ont t compris dans le cadre ecclsial, en ces termes : Les presbytres qui se vouent la communaut auraient droit une plus ample rmunration : une gnreuse compensation ; ce qui justifie ladjectif de quantit (&) en Grce comme en gypte, le clerg tait rmunr en argent ou en nature () et les rglements cultuels dterminent le casuel de chaque prtrise. Par consquence, les bons presbytres phsiens recevront double traitement (les Pres Grecs, Ambroisiaster, Scott, Padovani, Gealy, Barclay).80 Dans cette citation C. SPICQ compare le double honneur ou double prix au solde donn aux soldats de llite. Dans le cadre ecclsial, C. SPICQ compare le double prix une plus ample rmunration, cest--dire une gnreuse compensation. Pour lui, cela justifie ladjectif de quantit Et le fait quen Grce et en gypte le clerg tait rmunr en argent ou en nature, il nous semble que C. SPICQ veut que les expressions soient traduites par une ample rmunration. Cela veut dire que la communaut 78 D. GUTHRIE les pastorales , in Encyclopdie Biblia Universalis 2, [CD-ROM], 2009. 79 C. SPICQ, O.P., op.cit., pp. 542-543 80 Ibid., 34. 33 est sense de donner aux serviteurs de Dieu une rmunration en argent et en nature. En son tour, H.A. KENT dit : Le mot signifie honneur, prix, indemnit. Lusage de tim dans le sens de salaire ou prix est bien tabli (Mat. 27, 6-9 ; Actes 4,34 ; 7,16 ; 1 Cor. 6, 20 sont des exemples de cet usage). Puisque le verset suivant renferme une citation utilise ailleurs par Paul (cf.1 Cor. 9, 9) pour dmontrer le droit du ministre dtre soutenu par ceux qui bnficient de ses services, lide dune rmunration quelconque est certainement incluse dans tim. Lauteur conclut donc que le double honneur fait rfrence un respect et une apprciation accrus, lesquels supposent une rmunration adquate, pour ceux qui excellent dans leur ministre de direction et denseignement.81 cet effet, lexpression , est une allusion lhonneur des anciens (v.17). cause du verset suivant (v.18), lexpression comprend certainement lide du salaire. Car, lauteur soutient cette ide dans le v.18, do lide de salaire est plus claire et nette. Dailleurs, laptre Paul dit en Gal.6, 6 Que celui qui reoit l'enseignement de la Parole fasse une part dans tous ses biens en faveur de celui qui l'instruit.82 Allant dans cette mme logique, on peut donc dduire que, lexpression , peut se traduire par : double honneur, une rmunration en argent ou en nature, double estime et considration plus grande et salaire plus lev ; littralement cela peut se traduire par double salaire.83 Passons lexamen de lexpression . d) Lexpression est un nom, nominatif, masculin singulier, qui vient de evrga,thj . Son sens varie autant, selon le contexte. (cf. Mat. 20,2 ; Jacq. 5,4 ; Mat. 10,10 ; Lc. 10,7 ; 1Tim. 5,18 ; 2 Tim. 2,15 ; Mat. 9,38 ; 20,1, 8 ; Lc. 10,2 ; Act. 19,25 ; Phil. 3,2 ; Mat. 9,37 ; Lc. 10, 2 ; 13,27 ; 2 Co. 11,13). Gnralement lexpression , semble dsigner la personne considre par rapport son habilet pratique, et qui fait un travail en tant quemploy. Cest une personne 81 H.A. KENT cit par Alfredo KUEN, Encyclopdie des difficults bibliques du Nouveau Testament , in Biblia Universalis 2, (s.l.), d. 2009, [CD-ROM]. 82 Gal. 6,6 (version TOB) 83 P. DORNIER, P.S.S, Les pitres pastorales, Librerie LecofreParis : pp.94-95 35. 34 qui loue ses services en change d'un salaire. Dans cette logique, il semble que lauteur, en citant, ce qui a t dit au v.18, veut nous faire comprendre que les anciens ou les pasteurs sont aussi traits de (ouvriers). Donc, dans le cadre de leur travail, ils mritent sans quivoque une rmunration ou un salaire. Lexpression peut tre traduite par artisan ou ouvrier 84 ainsi que dautres expressions comme journalier, proltaire, salari et travailleur. e) Lexpression 85 , est un nom, gnitif, masculin, singulier, (vient de misqo,j). Dans le NT, elle est traduite par salaire 86 (cf. Lc 10,7 ; Jn 4, 36 ; Jc 5, 4) et parfois par rcompense (cf. Mt 6, 2, 5, 16 ; Rom. 4, 4 ; et Ap. 11, 18) et rtribution.87 Cela va dans le sens du salaire, comme le paiement de services rendus. Cependant, le salaire peut se dfinir comme le mrite dun travail rendu ou la consquence dune mauvaise action.88 En tant que mrite dun travail rendu, le salaire peut tre peru comme une rmunration, une paye. Autrement dit, le salaire dsigne la consquence dune mauvaise action, donc un chtiment (Rom.6, 23). Synthse En guise de synthse, il faut dire que les anciens dont Paul parle aux vv. 17-25 ne sont pas ncessairement des hommes gs. Le mot grec qui les qualifie () na pas ici, comme en 5,1-2, son sens premier de vieillard. Il dsigne des chrtiens qui, sous lautorit de lAptre et de Timothe son remplaant, ont des responsabilits dans lglise locale. 84 Maurice CARREZ et Francois MOREL, op., cit., p.81. 85 Ibid., p.131. 86 Dans le NT, les prdicateurs qui n'avaient pas d'autres activits recevaient un salaire (1 Corinthiens 9,14 ; 1 Timothe 5 :18) mais nul ne devait prcher dans le but de gagner de l'argent (Tite 1,7). Paul utilise l'image du salaire dans Romains 4,4 ; 6, 23. 87 Jean-Claude INGELAERE, Pierre MARAVAL, Pierre PRIGENT, Dictionnaire grec-franais du Nouveau Testament, Kanggy: Alliance Biblique Universelle, 1998, p.99 88 (Rm 6, 23; cf. 2 P 2, 13, 15). 36. 35 au passif, cette expression fait allusion lattitude des anciens face laction que la communaut doit poser leur gard, comme signe de reconnaissance suite leur travail au sein de la communaut. cet effet, lexpression , est considre comme tant une allusion lhonneur des Anciens (v.17). cause du verset suivant (v.18), lexpression comprend certainement lide de double honneur, double salaire, prix ou indemnit, double estime ou valeur. Dans cette logique, il semble que lauteur, en citant ce qui a t dit au v.18, veut nous faire comprendre que les anciens ou les pasteurs sont aussi considrs comme (ouvriers). Donc, dans le cadre de leur travail, ils mritent sans quivoque une rmunration ou un salaire. bien sr, en tant que mrite ou consquence issu de leur travail, est aussi dsign par : salaire, rmunration ou une paye. Dans le cadre ecclsial, comme nous lavons signal plus haut, il nous semble important de dire que, nul ne doit exercer son ministre dans le but de gagner de l'argent. 1.3.2.2. La critique textuelle89 Prcdemment, au v.16, UBS signale un cas dans notre pricope faisant mention du terme (dans C). Or, dans dautres textes (cf. Jerome Cassiodorus, Ambrose, Chrysostom, Pelagius, Euthalius) cest le terme ou qui est employ. Mais, notre objectif est de voir plutt les versets de notre texte (vv. 17-18). V. 17 LUBS90 ne signale aucun problme concernant la structure de ce verset (v.17). Certainement, son vocabulaire na subi aucune dformation (intentionnelle ou accidentelle) de la part des copistes. 89 Le texte de 1Timothe 5,17-18 que nous utilisons dans ce travail, est celui tabli par le Nouveau Testament grec UBS (United Bible Society) dans sa 4me dition. Nous verrons sil y a eu des erreurs (intentionnelles ou accidentelles) des copistes dans la liste de variantes de notre texte dtude. 37. 36 V. 18 Quant au V.18, nous le divisons en deux parties : v.18a91 et v.18b. UBS signale {A} au v.18b ; ainsi, les versions latines, syriaques et dans quelques copies (de manuscrits) (A C D F G I 048 075 0150 6 33 81 104 256 263 365 424 436 459 1175 1241 1319 1573 1739 1852 1881 1912 1962 2127 2200 Byz [KLP] Lect itb,d,f,o,r vg syp,h copsa,bo arm eth geo slav Apostolic Canons Apostolic Contitutions Chrysostom Theodorelat. ; Tertullian Ambrosiaster Jerome// see Mt 10,10a* (itar ) Clement montre la mme connotation. Certaines versions anglaises comme VP, TOB et REB, ainsi quen franais, suivent cette dition. Do, certaines versions franaises traduisent par tu n'emmuselleras pas 92 . Au terme de cette analyse, quelle traduction proposons-nous donc pour notre texte ? 1.3.2.3. Traduction du texte Aprs le choix du texte, nous proposons deux types de traductions : une traduction littrale et une traduction amliore. a) Traduction littrale V.17 : Les biens qui exercent anciens de double honneur quils soient jugs dignes surtout les travaillent dans, la parole et lenseignement. V.18 : Elle dit car lcriture buf dpiquant (le bl) ne pas tu muselleras et digne (est) louvrier le salaire lui. 90 NESTLE-ALAND Nouvum Testamentum Graece, Stuttgard, Deutsche Bibelgesellschaft, NA27, 199327 91 La version NA27 signale un changement au niveau de lexpression (3 4 1 2 A C I P 048. 33. 81. 104. 365. 1175. pc (lat.); Or Ambst;. . D* txt a F G D2 1739. 1881 la majorit de manuscrits (it vgms ) ; (CI) ; a*vid (a* ) ; (CI). Nanmoins, les ditions NA27 et UBS retiennent lexpression . La version BGT (cf. BibleWorks 6) signale la mme citation de Dt 24,5 dans 1Cor 9,9. Nous remarquons que 1Tm 5, 18b utilise lexpression , alors que, 1Cor 9,9 utilise lexpression . 92 TOB, DRB, Colombe, S., LSeg, B J. 38. 37 b) Traduction amlior v. 17 : Les anciens93 qui dirigent bien lglise94 mritent un double salaire ou un double honneur95 . Surtout ceux qui ont la lourde responsabilit de la prdication de la Parole et de lenseignement de lvangile. v.18 : Car l'criture dit : Tu ne muselleras pas le buf dpiquant le bl, et l'ouvrier mrite son salaire. 96 Alors nous aimerions savoir comment notre texte est peru dans le contexte intertextuel ? 1.4. Analyse du texte de 1Timothe 5, 17-18 dans le contexte intertextuel, commentaire exgtique et thologique Il est question dans ce contexte, de voir les chos possibles de notre texte dans lAncien et dans le Nouveau Testament. 1.4.1. Les chos du texte dans lAncien Testament Comme nous lavons vu dans la traduction amliore, le v. 17, constitue une injonction importante relative au respect que lglise doit aux serviteurs de Dieu qui uvrent en son sein. Au v. 18, Paul fait recours une Parole de lcriture (dans AT), do les chos se font retentir (cf. Dt 25,4) et priment en osmose avec celles qui ressortent du Nouveau Testament, pour soutenir linjonction quil donne au sujet des anciens dans lglise (v.17). 93 notre avis, il sagit dun titre sacerdotal pour dsigner les dirigeants, les enseignants dans lglise primitive. Ce titre est remplac aujourdhui par dautres comme celui de pasteur, vque, ayant les mmes fonctions dans lglise comme des anciens. Il ne sagit pas ici de lge de la personne. 94 Dans le contexte dans lequel notre texte se prsente, il ne sagit pas dun autre cadre hors de lglise. 95 Cette expression peut se traduire par : salaire, prix ou indemnit, double estime ou valeur. (Voir les termes importants de notre texte). 96 Peut se dsigner aussi par paye, rmunration. Soit en argent ou en nature. 39. 38 Le fait que Paul voque cet argument Car l'criture dit : Tu ne muselleras pas le buf qui foule le grain , il nous fait comprendre dabord que, le peuple devait faire preuve de gnrosit lgard des pauvres en leur permettant de glaner97 . Ensuite, cela, stendait aussi aux animaux. Alors, il ne fallait pas que lanimal travaille sans pouvoir se nourrir de la nourriture qui se trouvait en abondance autour de lui 98 . Relativement, Paul cite ce verset pour indiquer que ceux qui sont au service de lglise doivent tre soutenus par elle (cf.1 Cor. 9,9 ; 1Tim.5,18). Un proverbe umbundu 99 nonce le mme principe : O munu apa a talavaya hapo aliya lhomme gagne son pain de son travail 100 . Cela ne sert que dexemple pour plaider la cause des serviteurs qui ont la lourde responsabilit de veiller et dinstruire lglise. Paul est lui-mme un ouvrier qui connait trs bien ses droits en tant quaptre. En effet, dans le Nouveau Testament, certains enseignements de Jsus-Christ, et ceux de Paul, se font remarquer comme des chos. 1.4.2. Les chos du texte dans le Nouveau Testament Dans le Nouveau Testament, nous trouvons les chos de notre texte dans plusieurs passages. Parmi ceux-ci, nous avons la citation de Paul dans 1Cor. 9,9 : Tu ne muselleras pas le buf qui foule le grain , qui semble prendre son inspiration dans Deut. 25,4 que Paul semble rciter dans 1Tim. 5, 18. Mais, il est important de considrer les arguments que Paul donne dans 1Cor. 9,1-18, en citant Deut. 25,4, dans le NT, pour parler des droits dun aptre en tant quouvrier dans luvre du Seigneur. Alors nous dirions que, linjonction que Paul donne aux dirigeants, enseignant ou anciens, travaillant dans le cadre de lglise (vv.17-18), est soutenue par le Seigneur. Nous 97 Cf. Deut. 24,19-22. 98 Luciano C. CHIANEQUE et Samuel NGEWA, Deutronome, in Commentaire Biblique Contemporain, sous dir. Tokunboh ADEYEMO, Abidjan : CPE, 2008, p.242 99 Lumbundu aussi crit oumboundou, est la langue du peuple Ovimbundu ( ne pas confondre avec la langue Kimbundu parle par les Kimbundus) qui vit au sud ouest de lAngola et au nord de la Namibie. Elle fait partie de la famille des langues bantoues. 100 Luciano C. CHIANEQUE et Samuel NGEWA, op.cit., 40. 39 pouvons voir les chos de ces citations dans Mat.10, 10 ; Luc 10,7. Ces chos retentissent dans le cadre de la mission o les disciples exprimentent lautorit du Matre, Jsus-Christ. Dans cette mission, le Matre ajoute le mrite de ces derniers. Ce mrite est un lment ncessaire qui va en osmose avec lacte krygmatique des disciples. En son tour Franois BOVON affirme : Les gestes profanes de manger, de boire et de se reposer sont valoriss, car ils servent de mdiations la communaut de lvangile. Ncessaire la vie, ils seront considrs par les missionnaires comme leur salaire mrit mais limit.101 Voil pourquoi suivant la mme logique, Paul cite les paroles de Jsus en 1Cor.9, 14, prcisant le cadre dans lequel, les serviteurs de Dieu ou ceux qui annoncent lvangile doivent vivre. Pour soutenir davantage lide de linjonction qui ressort dans notre texte vv.17-18, nous devons considrer les exemples que Paul nous donne dans 1Cor.9, 14 et Gal. 6,6. Alors, que devons-nous dduire ici ? Nous pouvons dduire que le contexte intertextuel nous offre plus darguments authentiques sur la question du salaire des ouvriers en gnral. C'est--dire dans le cadre profane et religieux et les droits des serviteurs de Dieu dans lglise, en particulier. Parmi ces droits figure celui du salaire. Aprs lanalyse de notre texte dtude, quels commentaires ferions-nous ? 1.4.3. Commentaire exgtique et thologique du passage (1Timothe 5, 17-18) Notre commentaire thologique sur 1Timothe 5, 17-18, vise examiner les deux versets de notre texte. ce niveau, nous chercherons analyser la nature du texte et son apport dans le cadre de la prise en charge des serviteurs de Dieu. 101 Franois BOVON, lEvangile selon saint Luc 9,51-14,35 Commentaire du Nouveau Testament, tome II, Genve : Labor et Fides, 1996, p.56 41. 40 1.4.3.1. La nature du texte et son apport dans le cadre de la prise en charge des serviteurs de Dieu. Nous pouvons raffirmer que notre texte dtude, se prsente comme une injonction parmi dautres, dans notre pricope. Il nous instruit sur la manire de traiter les diverses catgories de fidles dans lglise y compris les ouvriers (1Tim. 5,1-6,1-2). Ces deux versets (vv.17-18) mettent en vidence la nature du travail des anciens dans lglise et du respect que ces derniers mritent. Ce respect viserait montrer Timothe la responsabilit et la reconnaissance que lglise doit aux serviteurs de Dieu qui nont pas le temps de faire autre chose pour se prendre en charge. Pour illustrer le principe quil rappelle au v. 18, Paul cite Dt 25, 4, comme il lavait dj fait, dans un contexte identique, en 1Cor. 9, 9,14. Cependant, il faut prciser que cela nenglobe pas du tout, tous les serviteurs dans lglise. Mme DORNIER affirme que lapplication de cette citation au cas prsent, ne relve ni du sens littral ni du sens plnier. Cest une accommodation heureuse qui nexclut pas une pointe dhumour102 . Il est vident que si DORNIER affirme cela, cest d au fait que, dans linjonction donne par Paul en faveur des anciens, lemphase nest pas mis sur tous les serviteurs mais sur un certain nombre de dirigeants et dans un cadre prcis. cet effet, lglise doit normalement savoir distinguer les anciens qui dirigent bien. Selon Andr KOUADIO, Laptre a donn les critres de cette distinction : il sagit de ceux qui savent, la fois, prcher et enseigner.103 La prposition, dans le v. 17, est un datif de sphre, qui se traduit par dans . Dans ce cas, Paul lutilise pour dcrire le cadre dans lequel les anciens travaillent dur. Il sagit du Ministre de la parole et celui de 102 P. P.S.S., DORNIER, op., cit., p.95 103 Andr KOUADIO, commentaire des ptres pastorales 1,2 Timothe et Tite, Abidjan : CPE, 2010, p.80. 42. 41 lenseignement. 104 Il est suppos que leur vie reflte leurs enseignements comme Paul la recommand Timothe.105 Selon Andr Kouadio, enseigner cest un art. Il est diffrent de prcher . Cela est possible grce, la fois, une bonne formation et un charisme sur la personne qui est capable denseigner.106 Le fait que ces serviteurs sacquittent bien de leurs fonctions mrite un double honneur . Le double honneur dans ce cadre est compris comme double salaire 107 . Lapport du texte dans la prise en charge des serviteurs de Dieu, est celui damener lglise prendre conscience de sa responsabilit sur le soutien matriel et financier de ses serviteurs ou dirigeants, la lumire des saintes critures. C'est donc en suivant les instructions des critures que nous allons examiner ce qui est convenable de faire au sujet du salaire comme droit des serviteurs de Dieu. Conclusion partielle Dans cette tude, nous avons pu constater quil y a un rapport entre linjonction que notre texte dtude prsente et les droits que Paul mentionne dans 1Cor. 9,1-18, en faisant allusion aux serviteurs de Dieu (pasteurs, enseignants, diacres) dans lglise, Paul a recours plusieurs images courantes dans lAncien et dans le Nouveau Testament. partir de ces images, il donne une illustration en sappuyant sur l'exprience courante de la vie des soldats, serviteurs, vignerons, berger et conducteurs 108 . 104 Ce sont des cinq ministres nomms dans phsiens 4, ils sont au service de la Parole de Dieu, afin de l'annoncer, l'enseigner, la prcher : les aptres, les prophtes, les vanglistes, les pasteurs-bergers, les docteurs (enseignants), voir : les Ministeres.htm [en ligne] 105 Cf. 1 Tim. 3,1- 16 ; 6, 3-16 106 Andr KOUADIO, op., cit., p.81 107 Soit dune rmunration en argent ou en nature (Didach, 13, 1-3 ;) Const. Apost., 2, 28). Peut-tre ne faut-il pas opposer les deux sens : ancien irrprochable mrite la fois considration plus grande et salaire plus lev (litt. double salaire, mais lide de duplication nest pas prendre en rigueur mathmatique). 108 cf. Dt. 25,4 et 1Cor. 9,12-14 ; voir aussi 1P. 5, 1-2 ; Hb. 13, 7-8. 43. 42 Ainsi, Paul tablit le principe que Dieu a donn aux hommes (non aux bufs) pour promouvoir leur croissance morale et une attitude de loyaut et de gnrosit. cet effet, cette tude nous fait comprendre le souci et la volont de Dieu envers ses serviteurs, dans son glise en mission. Elle offre lICAA de nouvelles pistes de rflexion sur la manire dhonorer les serviteurs qui y travaillent plein temps, en tenant compte de leurs besoins financiers et matriels. Ainsi, nous allons faire un survol de lhistoire de l'ICAA en vue de chercher les origines du problme de la prise en charge des serviteurs de Dieu en son sein. 44. 43 CHAPITRE DEUXIME : LES ORIGINES DU PROBLME DE LA PRISE EN CHARGE DES SERVITEURS DE DIEU DANS LICAA: SURVOL HISTORIQUE 45. 44 Il nous semble convenable dans ce chapitre de prsenter dabord brivement le pays, ensuite la province de Cabinda et enfin, la communaut (ICAA), de sa phase pionnire nos jours. Nous allons analyser son contexte actuel, son statut ecclsial et son autonomie financire. Ceci, en vue de trouver les facteurs supposs tre la base du manque de la prise en charge des serviteurs de Dieu au sein de lICAA. 2.1. LAngola LAngola, constitutionnellement connu sous lappellation Rpublique de lAngola , est un des cinquante quatre 109 (54) pays que compte le continent africain. Situ en Afrique centrale, lAngola est ouvert louest sur locan Atlantique, il est limit au nord et lest par la Rpublique dmocratique du Congo (RDC) et la Zambie. Au sud, il est limit par la Namibie. Le pays stend sur 1 246 700 km2 , y compris lenclave de Cabinda. Cest un pays producteur de matires premires, notamment des hydrocarbures et des pierres prcieuses comme le diamant. Il fait partie des pays producteurs du ptrole dont la productivit se fait remarquer dans la province du Cabinda.110 En tant quancienne colonie portugaise, lAngola a comme langue officielle le portugais, parl par (probablement) 90% de la population. Cette population a cinq langues bantoues comme: Umbundu (35,7 %), Kimbundu (26,7 %), Kikongo (9,8 %), Quioco (4,5 %), Nganguela (6 %), qui ont le statut de langue nationale. Concernant la situation religieuse du pays, les chrtiens, toutes dnominations confondues, forment 95% de population 111 . Cest donc un pays majorit chrtienne, quoique dclar tat lac. Le pays est divis en 18 provinces, y compris le Cabinda. La 109 Ce chiffre inclut Madagascar, soudan du sud et toutes les autres archipels. 110 http://fr.wikipedia.org/wiki/Angola#.C3.89conomie, consulte le 31/03/2012 111 Ftima VIEGAS, Panorama das Religies em Angola Independente (1975 2008), Luanda: 2008, p.129 http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.state.gov/g/drl/rls/irf/2010/148660.htm&title=Angola, consulte le 31/ 03/2012 44 46. 45 population angolaise est estime en 2010, environ 19 millions dhabitants.112 Parmi les nombreuses communauts qui peuplent lAngola, quatre grands groupes forment plus de trois quarts de la population.113 Cest un pays qui a connu un grand retard dans son dveloppement cause dune longue guerre civile qui dbuta aprs son indpendance (1975-2002). Aprs cette guerre, lAngola se fait lun des pays africain en voie de dveloppement rapide. 2.1.1. Le Cabinda La province du Cabinda stend sur 7 270 km2 . Il constitue un district administratif de lAngola, compos de quatre municipes : Cabinda (chef lieu), Cacongo, Buco-Zau et Belize. Il est enclav entre la Rpublique dmocratique du Congo (RDC, Congo-Kinshasa ou ex- Zare) et la Rpublique du Congo (Congo-Brazzaville). Il est spar du territoire principal (Angola) par une bande ctire d'environ 60 km. Le Cabinda est bord louest par locan Atlantique. Il est riche en ressources naturelles comme le phosphate, le bois, et le ptrole114 . Il faut ajouter que le Cabinda, est recouvert dune grande fort tropicale, dense, remarquable dans la zone du Mayombe.115 Les dbuts de lICAA dans cette province remontent la fin du XIXe et au dbut du XXe sicle. Pour plus des dtails, parcourrons son contexte historique. 112 http://fr.wikipedia.org/wiki/Angola#D.C3.A9mographie, consulte le 31/ 03/2012 113 Parmi ces communauts on peut compter : les Bakongos (10 15 % de la population) vivent principalement dans le Nord-Ouest ; les Kimbundus (20 25 % de la population) dans le Nord et le Centre, les Ovimbundu (30 35 % de la population) dans le Centre et le Sud ; et les Lunda-Tchokwe dans lEst. Les mtis reprsentent environ 2 % de la population. 114 La production de ptrole du Cabinda compte 60 % 90 % du budget de l'tat angolais. 115 Il faut prciser que, Mayombe est une rgion gographique de la cte occidentale de l'Afrique occupe par de basses montagnes s'tendant de l'embouchure du fleuve Congo au sud, jusqu la rivire Kouilou-Niari au nord. Son territoire s'tend sur celui de la Rpublique dmocratique du Congo, de l'Angola (enclave de Cabinda), de la Rpublique du Congo et du Gabon. 47. 46 2.1.2. Igreja Crist de Aliana em Angola (ICAA) Igreja Crista de Aliana em Angola (ICAA), autrement dsigne glise Chrtienne de lAlliance de lAngola, est lune des glises implantes par la mission CMA116 en Afrique centrale, au Cabinda (Angola), lors de larrive du deuxime contingent missionnaire qui tait dj install en RDC (ex-Congo belge), la fin de XIXe et au dbut de XXe sicle. ce propos Alberto NGUALA affirme : La direction de la CMA avait envoy ses premiers missionnaires en Afrique et ils sont arrivs au Cabinda le 4 fvrier 1885. Leur arrive ntait pas vue dun bon il par les autorits coloniales portugaises. Les catholiques dautre part influenaient les autochtones de ne pas accepter les missionnaires protestants. Nayant pas trouv un terrain favorable, les missionnaires ont poursuivi leur marche le mme jour lintrieur du territoire pour annoncer lvangile dans le Mayombe, en allant en amont de la rivire Loango jusqu Mbuku-Nzobe (RDC) () le deuxime contingent, fut arriv Mata en 1889. Le Rvrend Crist fit partie de cette quipe et fonda la mission de Mboka Luali-Belize.117 La station missionnaire fonde dans la commune de Luali-Belize est aujourdhui dsigne par Misso de Mboka.118 Elle a permis ce deuxime contingent missionnaire dentamer une nouvelle tape de leur mission, do lglise locale est considre comme un poste de mission.119 Elle est caractrise par lvanglisation et autres activits comme la formation de base aux chrtiens quils vanglisaient. cet effet, une cole primaire sera fonde en 1911, dans la station missionnaire de Mboka. Cette cole a servi la scolarisation de la plupart des enfants de la rgion. 116 Christian and Missionary Alliance. 117 Alberto NGUALA, luvre de la CMA au Cabinda Analyse historico-critique et respectives davenir cas de lICAA, mmoire, FACTEB, BOMA, 2001, p. 21 118 La fondation de station missionnaire de Mboka en 1907, donna la mission CMA un essor considrable, qui lui permit de sinstaller dans la plupart des localits au nord du Cabinda. Ses activits principales furent limplantation des glises locales et lvanglisation. 119 Solomon ANDRIA, Eglise et Mission lpoque contemporaine, Yaound : ditions CLS, 2007, pp. 126- 127 48. 47 Les autochtones sont convertis au christianisme, et montrent leur bonne volont duvrer pour Jsus-Christ. Cest ainsi que la communaut grandissait. Lun des premiers convertis nomm David Macosso, baptis en 1914, consacr pasteur le 23 aot 1931 Kinkonzi, devient le premier pasteur de lICAA. Cependant, la suite dune guerre de pr- libration de lAngola contre le rgime colonial portugais, David Macosso, trouva une raison valable de sexiler Kiyengue, au Zare lactuelle RDC, o il dcde en 1967. Jason Stoddard, lancien directeur de la station missionnaire de Mboka, affirme que: de 1907 1943, les communes de Mayombe furent vanglises120 . Cependant au littoral, lICAA ne dbuta ses travaux quaprs 1975121 , lanne de lIndependence de lAngola. Selon Alberto NGUALA, en 1985, lglise comptait quinze milles membres et soixante temples.122 Plus tard, une cole biblique prparatoire est fonde par J.E Nicholson, pour former les catchistes et les diacres, affects aux services paroissiaux. Mais, pour les tudes pastorales, certains tudiants furent envoys linstitut biblique de Kinkonzi (au Zare lpoque). Alberto NGUALA considra cette phase comme l poque pionnire 123 de lglise CMA dAngola. Dans cette phase, le missionnaire tait considr comme un pre, lunique leader dans la communaut, celui-ci soccupait de toute activit administrative dans lglise, travaillant avec les autochtones. Ainsi, lICAA se dcrit en tant quglise locale, dans sa deuxime phase pionnire, comme une glise en croissance, ayant une culture donne, un mode de pense propre, une vision de monde spcifique, et des proccupations prcises. Les chrtiens y cherchent vivre et exprimer pleinement leur foi dans la culture. 124 120 Alberto NGUALA, op. cit. p., p.23. 121 Andr Conga Da COSTA, frica mos estendidas a quem? Consciencializao rumo ao novo milnio, Luanda : Ponto um, indstria grfica, 2001, p. 12. 122 Alberto NGUALA, op. cit p.24 123 Ibid., p.37 124 Solomon ANDRIA, op. cit., pp.127 49. 48 Dans notre problmatique, nous avons pos la question de savoir : quels sont les raisons qui sont la base de ce manque de prise en charge des serviteurs de Dieu dans lICAA ? Voil pourquoi, nous faisons allusion aux donnes historiques pour quon ait des indices lis au manque de prise en charge des serviteurs de Dieu dans lICAA. 2.2. Les facteurs lis au manque de prise en charge des serviteurs de Dieu dans sa phase pionnire de lICAA Afin dassurer leur survie, tous les serviteurs de Dieu comme pasteurs, furent conscients quil fallait avoir un champ o travailler et nourrir sa famille. Leur travail dans lglise en tant que pasteur, tait sans aucune rtribution. Plus tard, les missionnaires recommandrent aux fidles dapporter les offrandes en nature et en espce lglise. Andr Conga Da Costa disait ce propos que : les pasteurs seront rmunrs chacun 6 francs trimestriellement. 125 Il ajoute : le systme des dmes et des offrandes ntait pas dvelopp dans les paroisses en Angola, ainsi quen RDC.126 Nous pensons qu ce niveau il y a certainement un mal entendu rest inaperu au niveau des offrandes et des dmes, dans la mission de lglise locale ou des paroisses. Cela se prsente aussi comme une des raisons que certains dirigeants de l'glise voquent pour justifier la cause de la mauvaise manire doffrir ou de donner dans l'glise. Cependant, certains pasteurs sont plus tard bnficiaires de 6 francs par trimestre; cela montre que les missionnaires voulaient bien que les pasteurs soient rmunrs. Cependant, leur mission sera interrompue par dautres situations que nous allons voir dans la suite. Les missionnaires de la CMA ont d quitter la station missionnaire de Mboka ds le dbut de la lutte de libration nationale. Parmi eux, il y avait des missionnaires Amricains et 125 Andr Conga da COSTA, prsident et reprsentant lgal de lglise Chrtienne de lAlliance dAngola, rsidant au Cabinda. Propos tenus lors dune interview sur la question de la prise en charge de serviteurs de Dieu au sein de lICAA, le 08 juillet 2011. 126 Ibid., 50. 49 Canadiens. Les Amricains sont partis entre 1956 et 1957 et les Canadiens entre 1961 et 1962.127 Alberto NGUALA prsente quatre facteurs comme causes qui ont engendres le dpart dfinitif des missionnaires. Cela se prsente comme suit : un moment donn, les missionnaires sont partis en cong aux tats-Unis dAmrique. Leur dpart dfinitif tait caus par quatre grands facteurs : 1) la guerre de libration nationale dAngola, 2) la question financire : c'est- -dire tous les fonds de la Mission de Mboka au Cabinda furent canaliss Boma (RDC). Donc il y avait des difficults pour recevoir de largent. 3) difficults de langue : les missionnaires prchaient en Kiyombe pendant quon les obligeait de le faire en portugais pour que leur messages soit compris. Cette exigence poussa les missionnaires apprendre la langue portugaise durant deux ans comme avait fait Jason Stoddard, qui a travaill 28 ans la Mission de Mboka. 4) la demande de CBFMB la CMA au Cabinda fut cde la Mission baptiste Canadienne (CBOMB). Cest pour cela que dans certains temps lglise de Cabinda tait appele lglise Chrtienne Baptiste en Angola (ICBA).128 Aprs ce dpart, lglise navait quun seul pasteur consacr jusquen 1974, nomm Alfredo BUZA129 . tant seul, il avait le devoir de circuler dans toute la rgion du Mayombe jusquau retour du Rv. Andr Conga Da Costa de ses tudes thologiques lUniversit Nationale du Congo (ex-Zare, lactuelle RDC) en 1974. Ce dernier fait de son mieux et donne lglise un lan nouveau, en crant un institut biblique dans la rgion de Ngoio (actuelle Ville de Cabinda), en consacrant de nouveaux pasteurs et en faisant construire quelques temples et rsidences pastorales. Quelques annes aprs ce dpart, lglise commena une nouvelle priode, aprs la confrence de Bonde Grande 130 tenue au Cacongo-Cabinda. 127 Alberto GUALA, Sobre os missionarios, (2012, mardi 17 Janvier) [en ligne], [email protected] et [email protected] 128 Alberto NGUALA, op. cit., pp. 103-104 129 op.cit., p.25 130 Cette confrence dbuta le 2 et termina le 4 septembre 1954 ; Bonde Grande est un village de la Province du Cabinda, habit par 336 habitants, repartis en 97 familles, participent essentiellement l'agriculture, la chasse et la pche continentale. 51. 50 Cette confrence favorisa lunit entre les deux communauts et lpanouissement graduel de lglise au niveau non seulement du Cabinda, mais aussi dans quelques villes du pays. Ainsi, lICAA prendra donc en charge la station missionnaire du Ntendequele131 et toutes les paroisses au sud du Cabinda, assumant ainsi le contrle du protestantisme de tout le Cabinda.132 Mais, pour des raisons doctrinales133 et ethniques, ces deux communauts (lICAA et la communaut de Ntendequele) se sparent le 9 aot 1982. Les accords signs en 1954 seront par la suite dnoncs. Cette priode concidant avec le changement du systme gouvernemental134 du pays, lICAA rencontra plusieurs difficults au niveau de sa mission en tant quglise locale et nationale. Elle sera perscute par les communistes, qui taient des ennemis de lvangile. Certains membres de la Mission de Ntendequele et dautres dnominations travaillant avec le gouvernement, influenaient ltat tout prix pour mettre fin aux activits de lICAA (lglise CMA) en Angola. Pour mener bien sa mission, lICAA fut oblige de collaborer avec lglise Baptiste (IEBA)135 , dont le sige se trouvait Luanda. Elle croyait que cela pourrait la