mon enfance dans les monts de lacaune. mémoires et récits

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Page 1: Mon enfance dans les Monts de Lacaune. Mémoires et récits
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MON ENFANCE DANS

LES MONTS DE LACAUNE Mémoires et Récits

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Du même Auteur

Aux Sentiers de ma Jeunesse (poèmes)

Le Temps des Raisins Verts (poèmes)

Le Devois de Cabannes (histoire locale)

La Forêt Domaniale de Mende (description et technique)

Des Origines de la Foresterie (histoire et droit)

Lous Reïres Méounés (généalogie)

Saint-Hilaire de Cabannes (histoire locale)

Mon Enfance dans les Monts de Lacaune (mémoires et récits I)

Lacaune-les-Bains 1 et 2 édition (monographie)

Au Pied du Montalet (anthologie)

Vers la Cité des Hommes (mémoires et récits II)

J'étais un Homme des Bois (mémoires et récits)

Barre, mon Village du bout du Monde (monographie)

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Michel MALDINIER

MON ENFANCE DANS

LES MONTS DE LACAUNE Mémoires et Récits

1996 Editions PERIE H. & B. 81230 LACAUNE

Page 5: Mon enfance dans les Monts de Lacaune. Mémoires et récits

Cet ouvrage a été tiré en 1000 exemplaires sur papier couché bouffant UBU 115 g

Avec ma mère à Cabannes en 1934

© Michel MALDINIER 1996 Editions PERIE H. & B. 81230 LACAUNE

ISBN 2-908600-12-9

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Mes origines

Mon père, Jean-Pierre Maldinier, dit «Pierril de Mardinié» était ori- ginaire de Cabannes et ma mère, Marie Vidal, dite «Marie du Marchand» était originaire de Latrivalle. C'était deux petits villages de trente ou tren- te-cinq foyers, distants d'environ trois kilomètres, situés dans les Monts de Lacaune, c'est-à-dire dans la partie la plus orientale du département du Tarn.

Jusqu'en 1900 ces deux hameaux avaient fait partie de la commune de Cabannes-et-Barre ; mais celle-ci démembrée, ils avaient été depuis cette date rattachés à la commune de Moulin-Mage. Cabannes, avec sa très vieille église reconstruite en 1836, était resté le centre de la paroisse.

Mon père, Jean-Pierre Maldinier, troisième enfant de Joseph Maldinier, naquit à Cabannes le 22 août 1872.

En cette fin du XIXe siècle, la vie des paysans pauvres de nos mon- tagnes était particulièrement dure et pénible. Un climat rude, joint à des moyens de culture rudimentaires, rendait les récoltes incertaines. Un maigre revenu faisait que l'argent était rare et il n'était pas toujours pos- sible d'acquérir l'indispensable. Les années où les récoltes avaient été déficientes la table familiale était d'une extrême frugalité. La situation était d'autant plus difficile que la famille était plus nombreuse et les foyers comptant huit ou dix enfants - ou plus - étaient courants à l'époque.

La maison des Maldinier, simple et rustique, était située au milieu du village. Sur une quarantaine de mètres carrés bâtis on trouvait : au rez-de- chaussée, une étable où logeaient deux ou trois vaches, une dizaine de

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brebis et un cochon ; à l'étage, une pièce d'habitation qui servait à la fois de cuisine, de salle à manger et de chambre à coucher. Les combles étaient à l'usage de grenier et de débarras. On accédait à la salle commu- ne par un escalier extérieur. Le palier d'entrée était ouvert et formait une sorte de loggia, dans le prolongement de laquelle on avait aménagé une souillarde.

Mon grand-père avait adjoint à la bâtisse principale une sorte d'ap- pentis ; dans le bas on rangeait le bois de chauffage et les outils, et au-des- sus on engrangeait le fourrage pour la nourriture du bétail au cours de longs hivers.

Mon père, enfant, mena la vie de tous les petits paysans de la contrée contraints dès le plus jeune âge à participer à la rude vie rurale, depuis la garde des bêtes jusqu'aux divers travaux des champs.

Vers l'âge de 7 ou 8 ans et jusqu'à 10 ou 12 ans, ils suivaient pendant les quatre ou cinq mois d'hiver, de novembre à mars, les cours de l'école communale. Mon père fut successivement l'élève de deux instituteurs. Le premier un certain Cabane, a laissé une réputation de totale incompéten- ce alliée à un sectarisme démesuré. Le second André Sandral sut, par contre, s'attirer le respect, l'estime et la reconnaissance de ses élèves et de leurs parents.

Mon père dut être un enfant doué et studieux car sous la plume du maître d'école je trouve, sur ses cahiers d'écoliers, des appréciations telles que : «Très bon élève, progrès sérieux, propre, rangé, docile, fort bon sujet».

Lorsque je retrouve des lettres, des notes, des croquis, des comptes écrits ou tracés de sa main, je tombe en admiration devant le résultat de trois ou quatre courtes scolarités ; le style est simple et correct, l'ortho- graphe est bonne, la calligraphie excellente, la présentation nette, les opé- rations justes et sans rature. Cela révèle une intelligence précoce et des dons exceptionnels.

S'il était de pratique commune de faire participer activement aux tra- vaux domestiques de la maison et des champs les enfants dès leur plus jeune âge, cela avait d'abord pour but d'aider les parents dans leurs mul- tiples occupations, voire dans leur dénuement financier mais aussi d'ap- prendre aux jeunes le sens des responsabilités et que le travail est une nécessité vitale. La vie des classes défavorisées était dure, aussi, fallait-il aguerrir et initier les jeunes dès l'âge le plus tendre afin qu'ils ne débou-

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chent pas désarmés et inconscients sur l'âge adulte. Ceux qui ne pouvaient être occupés chez eux étaient loués dès l'âge

de 7 ou 8 ans, généralement de Pâques à Toussaint, chez un fermier des environs. La garde des vaches, le transport de l'eau ménagère, l'approvi- sionnement de l'âtre en combustible et mille autres occupations, étaient leur lot quotidien. Encore devaient-ils s'estimer heureux quand la nourri- ture ne leur était pas mesurée !.

Mon père fut-il loué dans une ferme des environs de Cabannes ou resta-t-il à la maison paternelle ? Je l'ignore mais dès l'âge de 13 ou 14 ans il suivit son frère aîné Joseph qui, renouant avec la tradition de ses

Mon père Jean-Pierre Maldinier au régiment Dijon 1894

ancêtres, avait embrasse le métier de maçon. Sur les chantiers de construction, lorsque la clémence du temps le permet- tait, il fut d'abord manœuvre, ensuite apprenti avant de devenir ouvrier.

A l'automne de 1893, il fut appelé par la conscription, et partit faire son temps de régiment dont la durée était alors de trois ans. Il fut incorporé au 134 Régiment d'Infanterie à Dijon (Côte d'Or). Plusieurs conscrits de notre région avaient été incorporés au même régiment et il se lia d'amitié avec plusieurs d'entre eux dont Henri Vidal, de Latrivalle qui, quelques années plus tard, devait devenir son beau-frère. A la fin de ses classes mili- taires il fut muté à un bataillon du même régiment en garnison à Mâcon. Hautement respectueux des traditions

nationales dont on avait particulièrement imprégné la jeunesse après notre défaite de 1870, il conserva de son temps régimentaire, un souvenir ému et admiratif. La discipline était pourtant sévère, le casernement et l'intendance rudimentaires, les exercices répétés et fastidieux, les marches longues et harassantes. De surcroît s'ajoutèrent pour lui des dif- ficultés financières car ne disposant au départ, que d'un maigre pécule, il ne reçut jamais de chez lui que de rares subsides. Malgré cela, sa foi et son humeur ne furent jamais entamées.

Libéré de ses obligations militaires il revint à Cabannes où la situa- tion de sa famille avait très sensiblement évolué. Son frère Joseph s'était marié le 7 avril 1894 et vivait avec son épouse dans la maison familiale

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des Maldinier où un fils prénomé Joseph, leur était né le 30 novembre 1895. Sa sœur Rose avait quitté la maison pour aller servir dans une mai- son bourgeoise, chez les d'Aureillan, rue du 4 septembre, à Béziers. Il ne restait donc que Marie, âgée de 21 ans qui devait se marier l'année sui- vante, le 17 novembre 1897 et suivre son mari à Cure-le-Bas dans l'Hérault et Louis qui, en 1898 partit faire son régiment au 158e d'Infanterie à Lyon.

Ainsi donc, à son retour du régiment, Jean-Pierre Maldinier, mon père, trouva-t-il une situation familiale toute différente de celle qui exis- tait lors de son départ. Il se sentit étranger dans la maison qui avait été la sienne et envisagea, dès lors, de se créer un foyer.

Bien que de taille modeste puisqu'il ne dépassait pas 1,63 m; il ne manquait pas de charme avec un corps bien proportionné, un visage ouvert, des traits fins, des cheveux châtain clair, des yeux bleus très doux, une voix chaude et prenante. Il chantait, disait-on divinement bien et jouait à merveille du hautbois ce qui le faisait apprécier dans les réunions de jeunes gens et les bals populaires. Très affectueux avec ses proches et plein de sollicitude envers ses amis, il était d'un abord affable et gai. Il apportait à tout travail entrepris un soin particulier et avait une très haute idée de ses devoirs. Très attaché aux traditions, il était profondément reli- gieux et témoignait d'une foi profonde et sereine.

Désireux de se marier et de se faire ainsi une place indépendante dans la société, son choix se porta sur une jeune fille de 19 ans, Marie Vidal, dont les parents tenaient un petit commerce d'épicerie et diverses autres marchandises, dans le village de Latrivalle.

Les Vidal, bien qu'agriculteurs occasionnels, montraient générale- ment peu de propension pour le travail de la terre. Ils étaient beaucoup plus attirés par l'artisanat. Les uns étaient tisserands, d'autres menuisiers mais il était de tradition, à chaque génération, de compter un tailleur d'ha- bits dans la famille. Enfin, la plupart d'entre eux avaient de réelles dispo- sitions pour le négoce. Leur caractère jovial et avenant, leur esprit avisé, leur travail tenace, leur assurait une certaine réussite dans les affaires, mais, d'une façon générale, ils avaient peu d'attachement pour l'argent. Sensibles aux besoins des autres et généreux, hâbleurs et soigneux de leur personne, amateurs du bien-boire et du bien-manger, ils avaient la réputa- tion de dépenser leur argent aussi rapidement qu'ils l'avaient gagné. En cette matière, le contrôle financier, quelquefois exercé dans leur foyer par leur conjoint, eut souvent d'heureux résultats.

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Mon grand-père Joseph Vidal se maria le 14 avril 1867 avec Marie Granier de Latrivalle. Ils acquirent dans ce village une petite maison avec un jardin attenant et y créèrent un commerce d'épicerie-mercerie qu'ils étendirent progressivement à la rouennerie, à la poterie, à la faïencerie, aux articles religieux.

Tandis que l'épouse assurait la marche du magasin, le mari, au moyen d'une grande voiture attelée d'un cheval, passait périodiquement dans les hameaux des environs pour y vendre denrées courantes et mar- chandises diverses. En retour, il achetait les vieux chiffons qu'il cédait ensuite, triés et emballés, à des grossistes de Lacaune ou de Castres. Des étalages étaient dressés sur les places publiques, avec de la mercerie et des tissus lors des foires de la région, avec des objets religieux à l'occasion des missions dans les paroisses et des pèlerinages à Saint-Méen et Saint- Martin-du-Froid. Les soirs d'été, à la nuit tombée, le grand-père partait, chargé de balances pêcher des écrevisses dans les ruisseaux de Grelle, du Viau ou de la Caunaise qui, à l'époque, en foisonnaient. Les hôtels de Lacaune, station estivale florissante, étaient des acquéreurs assurés. L'hiver, il occupait ses loisirs à la confection des chapelets, fabriquant les chaînes, enfilant «Paters et Aves» et attachant les croix.

Marie, ma mère, était le cinquième enfant et la seule fille de cette famille, ce qui devait nécessairement influencer son éducation et sa for- mation. Les multiples activités de mon grand-père menées avec une remarquable conscience et la conduite judicieuse du petit commerce dont

Ma mère et ma grand mère en 1912

ma grand-mère était ges- tionnaire, apportèrent, en des temps difficiles pour les petites gens, une cer- taine aisance à leur foyer ce qui permit de donner à chaque enfant une forma- tion garante de son avenir. La jeune Marie suivit d'abord les cours de l'éco- le communale de Latrivalle. Elle fut ensuite interne au pensionnat que les religieuses de Saint- Joseph tenaient au cou-

vent de Gos ; elle y reçut une instruction que l'on peut comparer à celle d'une 3 moderne. Enfin, elle fut placée en apprentissage chez Marianne Alengrin, à Barre, pour s'initier au métier de couturière. Son apprentissa- ge terminé, elle revint à Latrivalle pour seconder sa mère dans la tenue de

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la maison et du commerce. A 19 ans, c'était une jeune fille grande au regard franc, aux traits réguliers, avenante et douce. Elle avait hérité de son père la bonté et l'équilibre, de sa mère la finesse et l'intelligence. Elle plut à mon père qui la demanda en mariage.

A cette époque, mes grands-parents maternels possédaient deux mai- sons d'habitation à Latrivalle, celle qu'ils avaient acquise lors de leur mariage et qui se trouvait un peu en retrait de la rue principale et celle qu'ils avaient fait construire par la suite en bordure de la route pour étendre leur commerce. Ces deux maisons qui se situaient pratiquement au milieu de l'agglomération, à proximité immédiate du puits communal, étaient séparées par la maison Marty Etienne, cantonnier de son état.

Les trois fils aînés du foyer Vidal étaient mariés et avaient leur propre situation établie, Joseph était gendarme à Saint-Germain-en-Laye, Henri épicier et transporteur à Barre, Jean forgeron à Latrivalle. Les deux plus jeunes paraissaient destinés à s'établir hors de la région. Emile, qui fort jeune avait quitté la maison familiale, était apprenti mécanicien à Lézignan-Corbières dans l'Aude et Félix, âgé de 14 ans, poursuivait ses études chez les frères des Ecoles Chrétiennes à Forcalquier dans les Basses-Alpes, département rebaptisé depuis Alpes-de-Haute-Provence.

Mes grands-parents estimèrent donc qu'il était souhaitable que leur seule fille, Marie, reste auprès d'eux pour les aider dans leur travail, les assister dans leurs vieux jours et prendre, par la suite, leur succession à la tête du commerce. Dans ce but, ils offrirent aux deux fiancés la disposi- tion de la vieille maison.

Mon père et ma mère se marièrent le 28 janvier 1899 et prirent pos- session du logement qui leur avait été concédé.

C'est dans cette maison que le 9 décembre 1903 naquit ma sœur Marie, Louise, Félicie, usuellement prénommée Maria. Cette naissance, joyeusement attendue, ne se passa pas dans les meilleures conditions ; l'accouchement fut particulièrement difficile et l'on craignit longtemps pour la vie de la jeune maman qui mit plusieurs années à se rétablir. Le médecin traitant déconseilla même toute nouvelle maternité.

A peu près dans le même temps, deux évènements vinrent sensible- ment modifier la situation familiale de mes grands-parents. Félix, le plus jeune des fils, décida d'abandonner ses études et rentra à la maison pater- nelle. N'ayant ni métier, ni situation et en attendant d'avoir rempli ses obligations militaires, il seconda son père dans ses activités de marchand forain.

Par ailleurs, Joseph, le fils aîné, gendarme à Saint-Germain-en-Laye, devenait veuf. Ne pouvant s'occuper de ses deux filles, Joséphine et

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Marguerite âgées de 9 et 11 ans, il les envoya à Latrivalle. Ma grand-mère les prit en charge mais ce fut plus particulièrement ma mère qui s'occupa d'elles ce qui explique l'attachement que chacune d'elles et en particulier Marguerite, lui porta par la suite. Elles restèrent à Latrivalle jusqu'au remariage de leur père qui eut lieu le 7 mai 1907.

Mon père exerçait son métier de maçon et de plâtrier, ce qui l'occu- pait à plein temps pendant les mois d'été mais lui laissait de nombreux loisirs en hiver. Il se livrait alors à des travaux d'entretien et de restaura- tion de sa maison et à des travaux de menuiserie pour lesquels il avait beaucoup de talent.

En 1906, Félix allait revenir du régiment et sa situation ne s'était pas modifiée. La question de son établissement se posa. Une solution pouvait être envisagée, celle de laisser à Félix la succession de mes grands- parents.

Mon père possédait à Cabannes un champ dit «Le Pioch de Rasigade» qui couvrait une surface de 5 hectares 28 centiares et lui était échu lors du partage familial de 1899. La situation de ce champ, sur lequel ils pourraient faire quelques récoltes, incita mes parents à se rapprocher de Cabannes. L'occasion se présenta rapidement.

En octobre 1906, la ferme de Joseph Vergely de Cabannes fut mise en vente...

Le 7 février 1907 mes parents acquirent ce qui restait des bâtiments ainsi qu'un petit pré appelé le «Claous» qui leur était attenant et un jardin dit de «La Carrière» situé aux abords du village. Les bâtiments compre- naient une maison d'habitation passablement délabrée et une grange en ruine.

Dès lors, mon père passa une grande partie de son temps à restaurer cette maison d'habitation qui, à l'origine comportait deux logements, celui du maître et celui du métayer. Il fallut refaire à neuf, non seulement la toiture, les planchers et les menuiseries (portes et fenêtres) mais enco- re tout le mur du pignon nord qui s'écroula en 1908. Le logement de maître exposé au sud conserva sa destination avec étable en rez-de-chaus- sée, salle commune et chambre à coucher à l'étage, grenier dans les combles. Dans l'appentis construit à l'ouest du bâtiment principal était aménagée une souillarde avec escalier d'accès aux combles ; dans son prolongement se trouvait une cave voûtée et au-dessus, un fournil. Au nord, l'ancien logement du métayer fut transformé en grange à foin.

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Michel MALDINIER

Il est né le 28 juillet 1915 à Cabannes, commune de Moulin-Mage (Tarn), dans une famille de modestes artisans-paysans. La guerre bat son plein et le père mobilisé sur le front d'Artois, sera tué quelques jours après la naissance de son fils. A l'âge de sept ans, il entre à l'école communale de son village et mène, entre de courtes périodes scolaires, la rude vie des paysans de l'époque. Après de solides études secondaires à Prime-Combe (Gard) et à Ardouane (Hérault) il contracte un engagement par devancement d'appel et entre dans l'Armée de l'Air à Pau, Tours, Rochefort-sur-Mer et à la Base Aérienne de Toulouse-Francazals. Il est titulaire du Brevet Supérieur de Mécanicien Photographe, du Brevet de Chef de Section et suit les cours préparatoires au concours d'entrée aux grandes écoles militaires. En 1939, la guerre survient et il est affecté, comme Chef de Section, d'abord sur le front de la Somme, puis sur le front de la Meuse. En janvier 1941, il est incorporé dans l'Armée d'Armistice et versé dans les services du Ministère de l'Air à Vichy. En octobre 1942, atteint par la compression des effectifs, il est dégagé des cadres militaires et entre dans l'Administration des Eaux et Forêts. Il sert d'abord dans la Conservation de Clermont-Ferrand puis dans celle de Carcassonne. Admis comme élève officier à l'Ecole Forestière Secondaire des Barres à Nogent-sur- Vernisson (Loiret) il en sort deux ans après avec le grade de Garde Général. Il est aussitôt affecté dans le département de la Lozère où il va servir pendant vingt quatre ans, d'abord comme Chef d'Arrondissement, puis comme Chef de Service Départemental, avec le titre d'Ingénieur des Eaux et Forêts. Après concours, il est versé dans le corps polyvalent des Ingénieurs du Génie Rural des Eaux et Forêts, il est promu Ingénieur en Chef et, en 1974, il fait valoir ses droits à la retraite. Il se retire dans sa maison familiale de Cabannes où il occupe ses loisirs à des tâches rus- tiques, à des œuvres sociales et à des travaux de plume.

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