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Recensions Mémoire sur la famille royale au Temple ASSOCIATION « Présence de La Varende » vient de publier le numéro 20 de son bulle- tin annuel, qui contient le Mémoire sur la détention de la famille royale au Temple, écrit par Marie-Thérèse, fille de Louis XVI, qu’on appelait Madame Royale et qui sera du- chesse d’Angoulême après son mariage avec son cousin, fils de Charles X. Elle fut détenue trois ans avant d’être échangée contre des conventionnels prisonniers des Autrichiens. Faisant l’objet d’un tiré à part, un texte inédit de Jean de La Varende sert d’introduction au Mémoire de la princesse. L’écrivain met en relief le calvaire que traversa cette toute jeune fille d’une quinzaine d’années, demeurée seule en prison après les morts successives de son père, de sa mère et de sa tante (Madame Élisabeth), ainsi que la mort présumée de son jeune frère le Dauphin, et comment elle en fut marquée pour toujours. Elle fut accusée de dureté et de sécheresse, mais il faut garder à l’esprit qu’elle restait l’unique té- moin de la torture physique et morale infligée aux prisonniers du Temple et que « seule, la duchesse en portait l’indicible froideur mor- tuaire, le relent cadavérique ». Il y avait chez elle « un comportement de convalescente éternelle, […] une sorte d’usure intellectuelle, d’usure sentimentale, et certainement une perte, une obnubilation de la mé- moire due à son martyre […]. Le séjour au Temple ne fut pas un emprisonnement, ce fut un supplice ; et l’acharnement de tous contre ces malheureux suggère une hystérie de bourreaux ivres ». La Varende a entendu ce mot saisissant de sa grand-mère : « Madame la duchesse d’Angoulême n’est jamais sortie du Temple. » Aussi l’action des faux dauphins ne put-elle qu’aggraver l’instabilité nerveuse de la duchesse. Même si elle avait eu tendance à identifier son frère parmi les solliciteurs, il était de son devoir d’ignorer une revendication de nature à ébranler sur ses bases la monarchie légitime. Mais dès lors, « quel cisaillement sans répit, sans atténuation » ! Et La Varende se représente la duchesse épiant en cachette Naundorff et les autres, s’interrogeant sans cesse… Sur le point d’une éventuelle sur- vivance, La Varende relève que la princesse écrit que le geôlier Simon gavait et enivrait le Dauphin, si bien que l’enfant avait engraissé sans avoir grandi ; il en déduit que ce détail annule l’authenticité du sque- lette de la taille d’un adolescent, retrouvé au cimetière du Temple. Plus loin, il décrit les effets à la longue de la détention : prostration, semi-hébétude, langueur morne, intérêt démesuré porté à des détails infimes. Fait presque invraisembla- ble, la mort de sa mère, puis celle de L’

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Recensions

Mémoire sur la famille royale au Temple

ASSOCIATION « Présence de La Varende » vient de

publier le numéro 20 de son bulle-tin annuel, qui contient le Mémoire sur la détention de la famille royale au Temple, écrit par Marie-Thérèse, fille de Louis XVI, qu’on appelait Madame Royale et qui sera du-chesse d’Angoulême après son mariage avec son cousin, fils de Charles X. Elle fut détenue trois ans avant d’être échangée contre des conventionnels prisonniers des Autrichiens. Faisant l’objet d’un tiré à part, un texte inédit de Jean de La Varende sert d’introduction au Mémoire de la princesse.

L’écrivain met en relief le calvaire que traversa cette toute jeune fille d’une quinzaine d’années, demeurée seule en prison après les morts successives de son père, de sa mère et de sa tante (Madame Élisabeth), ainsi que la mort présumée de son jeune frère le Dauphin, et comment elle en fut marquée pour toujours. Elle fut accusée de dureté et de sécheresse, mais il faut garder à l’esprit qu’elle restait l’unique té-moin de la torture physique et morale infligée aux prisonniers du Temple et que « seule, la duchesse en portait l’indicible froideur mor-tuaire, le relent cadavérique ». Il y avait chez elle « un comportement de convalescente éternelle, […] une sorte d’usure intellectuelle, d’usure sentimentale, et certainement une

perte, une obnubilation de la mé-moire due à son martyre […]. Le séjour au Temple ne fut pas un emprisonnement, ce fut un supplice ; et l’acharnement de tous contre ces malheureux suggère une hystérie de bourreaux ivres ». La Varende a entendu ce mot saisissant de sa grand-mère : « Madame la duchesse d’Angoulême n’est jamais sortie du Temple. »

Aussi l’action des faux dauphins ne put-elle qu’aggraver l’instabilité nerveuse de la duchesse. Même si elle avait eu tendance à identifier son frère parmi les solliciteurs, il était de son devoir d’ignorer une revendication de nature à ébranler sur ses bases la monarchie légitime. Mais dès lors, « quel cisaillement sans répit, sans atténuation » ! Et La Varende se représente la duchesse épiant en cachette Naundorff et les autres, s’interrogeant sans cesse…

Sur le point d’une éventuelle sur-vivance, La Varende relève que la princesse écrit que le geôlier Simon gavait et enivrait le Dauphin, si bien que l’enfant avait engraissé sans avoir grandi ; il en déduit que ce détail annule l’authenticité du sque-lette de la taille d’un adolescent, retrouvé au cimetière du Temple. Plus loin, il décrit les effets à la longue de la détention : prostration, semi-hébétude, langueur morne, intérêt démesuré porté à des détails infimes. Fait presque invraisembla-ble, la mort de sa mère, puis celle de

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sa tante, furent longtemps cachées à Madame Royale. En revanche, elle avait des nouvelles de son frère mais ne le voyait jamais. Sa mort est relatée par elle dans des termes où le fatalisme l’emporte sur l’émotion et la tendresse fraternelle.

La Varende estime que plusieurs indices dans le Mémoire de Madame Royale apportent quelques doutes sur la réalité de la mort présumée de Louis XVII au Temple, mais conclut sur l’impossibilité à se prononcer en toute sûreté. A la fin de son récit, la princesse écrivit : « J’atteste que ce mémoire contient vérité. » L’écrivain

commente : « mais contient-il toute la vérité ? »

Il convient de remercier l’Association « Présence de La Va-rende » (16 rue La Varende, 14250 – Tilly-sur-Seulles, tél. : 02 31 80 84 67) pour l’intérêt de cette publication, par ailleurs d’une présentation élégante et d’un goût très sûr.

Philippe Girard

MADAME ROYALE, Mémoire sur la

détention de la famille royale au Temple, in Présence de La Varende 20.

Saint Maximilien-Marie Kolbe Le Chevalier de l’Immaculée (1894-1941)

Les cassettes et CD (audio) de

vies de saints sont souvent déce-vants : la vie des héros de l’Église y est racontée de façon souvent sommaire et trop extérieure, tandis que l’effort principal des réalisa-teurs semble s’être surtout concen-tré sur les effets sonores et musi-caux, plus ou moins heureux d’ailleurs. Les exceptions sont rares. En voici une, que nous tenons à signaler, et qui nous est offerte par les capucins de Morgon en collaboration avec les Petites Sœurs de Saint-François d’Assise du Trévoux (29). Un récit de 79 minutes, sur fond musical simple, nous fait pénétrer profondément l’âme du père Maximilien Kolbe, le chevalier de l’Immaculée.

En 1917, pour célébrer le deuxième centenaire de sa fonda-tion officielle, la franc-maçonnerie choisit la ville de Rome comme théâtre de ses parodies sacrilèges. Partout apparaissaient des dra-peaux et des pancartes représen-tant l’archange saint Michel vaincu et terrassé par Lucifer. Sur la place Saint-Pierre, le frère Maximilien-Marie, alors étudiant en théologie à l’Université Grégorienne 1, put lire sur une banderole : « Satan doit régner au Vatican, le pape sera son esclave ». Le jeune franciscain avait là l’illustration du combat gigan-tesque qui se livrait entre l’Église

1— Célèbre université des Jésuites à

Rome.

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de Notre-Seigneur Jésus-Christ et la contre-Église de Satan, combat qui atteint son apogée dans la « bataille finale » actuelle, selon les termes mêmes de la Vierge Marie (entretien de sœur Lucie de Fatima avec le père Fuentès en 1957).

« Est-il possible, écrivit-il alors, que nos ennemis déploient tant d’activité pour nous dominer, tandis que nous, nous restons oisifs, tout au plus appliqués à prier, sans passer à l’action ? Ne possédons-nous pas des armes encore plus puissantes alors que nous pouvons compter sur le Ciel et l’Immaculée ? »

Contemplant le mystère de l’immaculée conception, prophéti-sé dès le Livre de la Genèse (« Elle t’écrasera la tête » Gn 3, 15), le jeune religieux en vint à conclure : « La Vierge sans tache, victorieuse de toutes les hérésies, ne cédera pas le pas à son ennemi qui relève la tête. Si elle trouve des serviteurs fidèles, dociles à son commande-ment, elle remportera de nouvelles victoires, plus grandes que celles que nous pourrions imaginer. »

Le 16 octobre 1917, en la fête de l’apparition de saint Michel Ar-change au Mont Tombe 1, et trois jours après le miracle du soleil à Fatima – qu’il ne connaîtra jamais – frère Maximilien-Marie fondait avec quelques compagnons la Milice de l’Immaculée :

1. Le but : chercher la conver-sion des pécheurs, hérétiques, schismatiques, juifs, etc., et spécia-

1—Appelé depuis le Mont Saint-

Michel.

lement des franc-maçons, et la sanctification de tous sous la pro-tection et par la médiation de la Vierge immaculée ;

2. Les conditions : se consécrer totalement soi-même à la bienheu-reuse Vierge immaculée comme instrument dans ses mains imma-culées, et porter la Médaille mira-culeuse ;

3. Les moyens : si possible, au moins une fois par jour, réciter l’invocation jaculatoire : « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous et pour tous ceux qui n’ont pas re-cours à vous, spécialement pour les francs-maçons ». Et utiliser tous les moyens légitimes dans la mesu-re du possible, selon la diversité des états de vie, conditions et circonstances de chacun, et cela avec zèle et prudence.

Dans l’esprit du père Kolbe, la Milice de l’Immaculée n’est pas tant une organisation qu’un esprit pouvant pénétrer toutes les œu-vres et organisations : des simples fidèles aux communautés religieu-ses, tous peuvent militer sous la bannière de Marie. Cela explique les trois degrés de la Milice :

— M. I. 1 : ce sont les membres isolés, qui se consacrent en privé à l’Immaculée, prient et agissent seuls ;

— M. I. 2 : ce sont ceux qui se groupent en association dans une paroisse, un quartier, une ville, etc.

— M. I. 3 : ce sont les commu-nautés religieuses qui se consa-crent à cet apostolat de l’Immaculée.

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« Seuls, nous ne sommes capa-bles de rien, écrit le père Kolbe, mais avec l’aide de l’Immaculée, nous convertirons le monde entier. Oui, je vous le dis, nous jetterons le monde à ses pieds. Seulement, soyons à elle, en tout à elle, sans limites à elle. »

Dès lors, l’apostolat du père Kolbe prit l’allure d’une extraordi-naire épopée relatée par le CD des pères de Morgon :

— en quelques années, son journal, Le Chevalier de l’Immaculée, fit la conquête de la Pologne et étendit son influence jusqu’au Japon ;

— des vocations le rejoignirent en si grand nombre qu’il faudrait sans doute remonter au Moyen Âge pour trouver un tel afflux : en peu de temps, c’est plus de neuf cents frères qui peuplent le cou-vent-maison d’éditions de Niepo-kalanow.

Sans le connaître, le père Kolbe vivait du message de Fatima – mais c’est la même Vierge Marie qui était apparue à la Cova da Iria et qui, à la même époque, lui avait inspiré son œuvre ; et Notre-Dame voulait montrer au monde, par la fécondité de cet apostolat, quels fruits l’on pouvait espérer lors-qu’on se consacrait tout entier, et ses œuvres, à son Cœur Immaculé.

Mais la vie des plus grands saints trouve sa consommation sur la croix. Pour le père Kolbe, ce fut en la vigile de l’Assomption 1941, dans un bunker de la faim, au camp de concentration d’Auschwitz.

Après sa mort, fécondée par le sacrifice de son fondateur, la Milice de l’Immaculée ne cessera de s’étendre. A la veille du concile Vatican II, répandue sur les cinq continents, bénie par le pape Pie XII, elle comptait trois millions de membres. Comme tant d’autres institutions, elle ne résista pas à la bourrasque révolutionnaire du funeste concile. Rebaptisée Mission de l’Immaculée – parce que le mot de milice fait sans doute peur aux novateurs, comme celui de croisade, inquisition, etc., – ce qui se réclame encore officiellement du père Kolbe n’a plus grand chose à voir avec ce qu’a fondé le saint reli-gieux (voir le livret explicatif accompagnant le CD de Morgon).

Mais la flamme ne s’est pas éteinte. Reconstituée selon l’esprit et la lettre de ses statuts primitifs par l’abbé Stehlin, supérieur de la Fraternité Saint-Pie X en Pologne, la branche française traditionnelle a été confiée par Mgr Fellay aux pères capucins de Morgon. C’est à eux qu’il faut s’adresser pour en devenir membre.

La Milice de l’Immaculée et le CD qui la fait connaître, s’inscrivent pleinement dans le cadre de la croisade de chapelets et de sacrifi-ces lancée par Mgr Fellay pour obtenir la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie par le pape et les évêques du monde entier, selon les demandes de Notre-Dame à Fatima.

Nous nous permettons cepen-dant une remarque. Elle concerne le titre du CD : « Saint Maximilien-

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Marie Kolbe ». S’il est une person-ne récemment canonisée par l’Église conciliaire et dont on ne peut douter de la sainteté, c’est bien le père Maximilien Kolbe, comme le Padre Pio. Cependant, il nous plaît de rappeler ici ce que l’abbé de Cacqueray avait écrit dans son éditorial de Fideliter 182 (mars-avril 2008) : « Accepter ces nouveaux saints en bloc ? Ce serait risquer d’avaler l’erreur au milieu de la vertu la plus héroïque. Sélec-tionner les saints qui nous plaisent, en rejetant ceux que nous estimons indignes d’être saints ? Ce serait nous substituer au Magistère, seul compétent. La Fraternité Saint-

Pie X a choisi de ne pas choisir, et d’attendre les décisions d’un Magistère redevenu clair. Lors du chapitre de 2006, elle a rappelé faire ce non-choix “afin de ne pas tomber dans la nécessité de choisir et de tomber dans l’arbitraire” » (p. 2).

Fr. M.-D. O.P.

Saint Maximilien-Marie Kolbe, Le

chevalier de l’Immaculée. Compact-Disque, 79 minutes.

Couvent Saint-François 69910 Morgon

La dernière croisade : Les Français et la guerre de Candie 1669

ENTRÉE ENVISAGÉE de la Turquie dans l’espace

économique européen met non seulement ce pays de 80 millions de musulmans sous le feu des projecteurs (voir par exemple : La Saison de la Turquie à Paris, de juillet 2009 à mars 2010) mais invite les historiens à scruter les rapports souvent conflictuels – quelquefois apaisés – de l’Islam ottoman face à la Chrétienté. Après divers ouvrages publiés dans la dernière décennie, comme ceux de Dominique Carnoy, Représentation de l’Islam dans la France du 17e siècle,

Paris, L’Harmattan, 1998 ou de Franco Cardini, Europe et Islam, Paris, Seuil, 2000 ou encore de Gérard Poumarède, Pour en finir avec la croisade. Mythes et réalités de la lutte contre les Turcs aux 16e et 17e siècles, Paris, PUF, 2004, deux professeurs d’histoire, Özkan Bardakçi et François Pugnière, viennent de faire connaître un épisode passionnant d’un conflit oublié : celui des Français venus au secours des Vénitiens pour la défense de Candie (actuelle île de Crête) pendant les années 1660-1669 face aux Turcs ottomans.

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Les auteurs présentent ce conflit à partir d’une source inédite, un manuscrit conservé dans les archi-ves départementales du Gard, (publié au chapitre V, p. 95-127 de leur ouvrage) manuscrit intitulé Mémoire des choses les plus remar-quables qui se sont faites au voyage de Candie sous le commandement de monsieur le duc de Navailles, par un gentilhomme volontaire qui ne prend d’autre parti que celui de dire la vérité.

Ce gentilhomme volontaire était Pierre Domenisse (1629-1710), capitaine-lieutenant originaire d’Alès, officier huguenot au servi-ce du roi Louis XIV, converti au catholicisme après la publication de l’Édit de Fontainebleau (1685).

Dans un premier chapitre, les auteurs dressent le portrait de cet officier qui mettra à la voile en 1669 « pour l’honneur du nom françois ». Puis, ils approfondis-sent le contexte géopolitique du conflit vénéto-ottoman (p. 19-60). La Crête, alors possession véni-tienne, était un lieu stratégique avec un enjeu de taille : le contrôle de la Méditerranée. Aussi, l’île va-t-elle subir vingt-quatre années durant les assauts turcs et finale-ment capituler en 1669.

Dans un troisième chapitre (p. 61-78) nos deux historiens présentent les interventions fran-çaises dans la guerre de Candie. Ils constatent qu’« en dépit de l’allian-ce “fraternelle” entre la France et l’Empire ottoman 1, les années

1 — Cette alliance est appelée : Les Ca-

pitulations. Elle fut signée entre François Ier et le sultan Soliman en 1532.

années 1640-1670 peuvent apparaî-tre comme une sorte de parenthèse dans ces relations, puisque les troupes royales intervinrent à plusieurs reprises contre les Turcs aux côtés de l’Empereur et plus encore des Vénitiens » (p. 61).

Il est vrai qu’au début du règne personnel de Louis XIV, les Turcs étaient arrivés aux portes de Pres-bourg (Bratislava). Que pouvait-on attendre du jeune souverain empê-tré dans ses multiples alliances ? Étonnement, il fit sonner la gloire des croisades. Par le truchement de la Ligue du Rhin, le 1er août 1664, 6 000 officiers et soldats (au lieu des 24 000 qu’il s’était engagé à fournir !) s’unirent à la coalition des armées chrétiennes et écrasè-rent les Turcs à Saint-Gotthard, sur la rivière Raab, à la frontière aus-tro-hongroise. Si le roi y trouva sa part de gloire, les Français, qui firent « merveilles », redevinrent en Europe, d’extraordinaires « soldats de la foi » et « la terreur des Turcs 2 ».

Les deux premières expéditions de Candie

La guerre se poursuit sur l’île

de Candie (Crête). Özkan Bardakçi et François Pugnière, auteurs de La dernière Croisade, présentent les expéditions de 1660 et de 1668.

En 1660, c’est Mazarin qui pousse le roi à intervenir en faveur

2 — Voir : Ferenc THOT, Saint-Gotthard,

1664. Une bataille européenne, Lavauzelle, 2007, 176 p.

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des Vénitiens, envoyant une expé-dition commandée par le prince italien Almerico d’Este (p. 62-65). Un secours qui arriva quelques mois après la conclusion du traité des Pyrénées. Une fois encore, ce fut la diplomatie pontificale qui obtint la paix entre princes chré-tiens pour les unir contre l’ennemi commun. La flotte, à la tête de laquelle se trouvait le chevalier Paul, commandeur de l’ordre de Malte, perdit la plupart de ses hommes. Restait un avantage à cette confrontation : les relations diplomatiques entre Louis XIV et le grand vizir, Köprülü Mehmed Pacha, se détériorèrent pour plu-sieurs années.

En mai 1668, grâce à l’interven-tion du pape Clément IX, 600 gentilshommes (dont le marquis de Fénelon, oncle de l’archevêque de Cambrai) se mirent sous les ordres de François d’Aubusson, duc de la Feuillade. L’engouement de ces gentilshommes était grand.

« Les motivations qui présidè-rent à ces engagements étaient complexes et mériteraient un travail de fond, tant les valeurs nobiliaires, la recherche de la gloire, la soif d’aventure, les ré-flexes de courtisans et le zèle religieux s’entremêlaient » (p. 65).

La flotte arriva à Candie le 3 novembre 1668. Pendant un mois les Français défendirent les posi-tions de Candie les plus exposées. Ces combats n’avaient rien d’éblouissant mais assuraient la bonne garde de l’île. Le 16 décem-

bre, le duc obtint de Morosini, le général en chef des Vénitiens, une action d’envergure « plus glorieuse que la défense quotidienne des postes ». Entreprise bien hasardeu-se… Lors de cette sortie, le R.P. Paul, capucin, aumônier de la Feuillade, crucifix à la main, exhor-ta les soldats chrétiens « à se battre pour le Ciel ». Malheureusement, ce fut une hécatombe. En moins de deux heures, plus de 130 gentils-hommes furent tués. La Feuillade, dépité, décida de revenir en France – par Malte – avec 230 rescapés !

Cette expédition ne leur avait pas souri, mais nos historiens rappellent que ces braves avaient passé leur vie à défendre la Chré-tienté :

« Dévots convaincus, La Feuil-lade ou le marquis de Fénelon s’inscrivaient dans la lignée de ces anciens ligueurs partis combattre les Ottomans en Hongrie, au début du siècle. »

Honneur à ces héros chrétiens, oubliés de l’histoire…

L’ultime secours de 1669 La dernière expédition de Can-

die, celle de 1669, fait l’objet du Mémoire de Domenisse (p. 95-127). Toujours grâce à Clément IX, qui fut le pape de la guerre de Candie et, cette fois, avec le soutien de Louis XIV, l’expédition fut condui-te par François de Bourbon-Vendôme, duc de Beaufort, et Philippe de Montault-Bénac, duc de Navailles, mais sous la bannière

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pontificale. Louis XIV donna des ordres formels :

« Ledit sieur duc (de Beaufort) est informé que ladite armée est destinée pour le secours de Candie et que Sa Majesté, ne voulant point déclarer ouvertement la guerre au Grand Seigneur, elle a résolu qu’elle agirait sous le nom du pape et prendrait l’étendard de Sa Sain-teté, à quoi ledit duc se doit confor-mer » (p. 69).

Le « secours » fut composé de 6 000 hommes avec une flotte de 45 bâtiments dont quinze vaisseaux, dix flûtes, quatre galiotes et un navire-hôpital. Partie de Toulon, le 5 juin, l’armada arriva le 19 au large de Candie. Domenisse ren-contra une barque qui venait de l’île et demanda des nouvelles aux hommes à bord. « Le patron ré-pondit “marde”, qui veut dire méchantes nouvelles en français : Candie est prête à capituler » (p. 98).

Le Mémoire et les commentaires de nos deux auteurs décrivent la suite des évènements : les disputes des chefs vénitiens et français, l’indiscipline de certains corps, la précipitation des Français à atta-quer, l’assaut par surprise dans la

nuit du 24 au 25 juin 1669, la défla-gration soudaine qui réveilla les Turcs, la retraite panique des Français et la mort du duc de Beaufort, les tentatives de bom-bardements des positions turques, finalement l’échec de l’ultime secours français de l’île de Can-die 1.

Les autres témoignages contemporains sur cette expédition présentés par messieurs Bardakçi et Pugnière, les illustrations nom-breuses, les schémas précis des combats, les portraits de quelques protagonistes, faciliteront la com-préhension de ce conflit passion-nant et oublié d’une Chrétienté en agonie…

Michel Defaye

MM. BARDAKÇI-PUGNIÈRE, La der-

nière croisade : Les Français et la guerre de Candie 1669, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2008, (24 x 16 cm), 182 pages, 18 .

1 — La mort de Clément IX survint lors-

que le souverain pontife apprit la perte de l’île de Candie. Au 17e siècle, seule Rome et quelques gentilshommes essayèrent de sauver la chrétienté moribonde.

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Parmi les bons livres reçus

Nous donnons ici une liste de livres récemment parus dont nous avons reçu un service de presse. Il va de soi qu’une telle liste ne sau-rait être exhaustive, ni constituer un palmarès des « meilleurs livres récents ». Par ailleurs, si ces ouvrages ont été sélectionnés d’après leur intérêt et leur bonne orientation globale, cela ne signifie pas né-cessairement que nous les approuvions en tous leurs détails, ni que nous soyons intégralement d’accord avec leurs auteurs ou leurs édi-teurs. — Sauf indication spéciale, les livres sont à commander par l’intermédiaire de votre libraire, ou de la D.P.F. 1, ou directement chez l’éditeur, mais non à nos bureaux.

Le Sel de la terre.

Olivier DUGON, Les cent plus belles Fleurs des Alpes, en vente chez l’auteur : Parc animalier de Moidière – 38090 Bonnefamille – tél. : 04 74 96 44 63, 2009, 239 p., 21,5 x 21,5, ISBN 978-2-9534310-0-1 (25 )

AUTEUR N’EST PAS INCONNU DE NOS LECTEURS, puisqu’il nous a donné de nombreux articles sur les animaux et les plantes 2.

Ici, il s’intéresse aux fleurs, et nous donne un album contenant une cen-taine de magnifiques photographies des plus belles fleurs des Alpes. On y admire des buissons de rosiers des Alpes, des tapis de lis martagons, des aconits tue-loup, des espèces rares, comme des clématites des Alpes ou des ancolies des Alpes, ou plus communes, comme des gentianes (cinq espè-ces), des lis de saint Bruno, des myosotis des Alpes, des œillets négligés, des trolles, des primevères farineuses, des pensées des Alpes ou des nigri-telles noires…

La beauté de ces fleurs est éphémère, mais la photographie en pérenni-se la contemplation, tout en agrandissant et en mettant en relief ce que le promeneur distrait n’aura pas vu. Ces cent plus belles fleurs des Alpes nous font partager l’émotion et la joie éprouvées par l’auteur découvrant, ou redécouvrant, tant de merveilles. Aucune œuvre humaine n’est à la fois aussi simple, aussi belle et aussi vivante qu’une fleur. En montagne, le cadre ajoute encore à la beauté du spectacle.

1 — Diffusion de la Pensée Française (librairie par correspondance), B.P. 1, 86190 Chiré-

en-Montreuil. 2 — Ces articles ont été regroupés dans la plaquette A la Gloire du Créateur de la nature,

éditions du Sel, disponible à nos bureaux : 12 + 2,5 de port.

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L’auteur explique aussi avec talent comment la nature rend certaines espèces capables d’affronter les pires conditions de vie (certaines racines possèdent une substance antigel, certaines espèces sont velues…), les systèmes ingénieux destinés à attirer les insectes pollinisateurs (une orchi-dée, l’ophrys mouche, attire, grâce à sa forme, des insectes mâles qui la prennent pour une femelle de leur espèce, tandis qu’une autre orchidée, la nigritelle noire, émet jusqu’à plusieurs centaines de mètres l’odeur attrac-tive de la femelle de l’insecte qui a l’habitude de la polliniser…), il nous parle de leurs propriétés médicinales et du système de pollinisation.

☞ Missel avec rituel et vespéral, composé par l’abbé A. GUILHAIM et H.

SUTYN, réédité par les éditions DFT, 2007, 2304 p., 10 x 16, ISBN 2-904770-82-8 (46 €)

Les éditions DFT ont réédité un ancien missel selon le rite traditionnel (imprimatur 1957, liturgie 1962) édité à l’origine par Proost à Turnhout en Belgique. Ce missel contient les prières de la messe et les offices des fêtes en latin et en français (traductions d’après la Vulgate et avec vouvoiement) et avec une notice assez complète pour chaque jour. Avec également : les grandes prières du chrétien (matin et soir, actes…), un rituel des sacre-ments, un Kyriale en notes grégoriennes (64 p.), le Code abrégé de la vie chrétienne (cardinal Mercier), les fêtes propres à la France et au Canada (dans la rubrique « fêtes célébrées en certains lieux »), le propre de Belgi-que, etc. Papier Bible 36 gr. ivoire. Épaisseur 5 cm. Reliure en fibres de cuir noir, bordeaux ou marron foncé.

Notons toutefois que la classification des fêtes est celle en vigueur avant 1962 (semi double, double de 2e classe, etc.) et que la mention des collectes prescrites (p. 400 par exemple) est désuète.

☞ L’Église d’aujourd’hui, continuité ou rupture ?, Actes du 8e congrès théo-

logique de Si Si No No tenu à Paris du 2 au 4 janvier 2009, Courrier de Rome, 2009, 318 p., 15,5 x 21, EAN 978-2-91364-324-6 (20 €)

Le discours du pape Benoit XVI du 22 décembre 2005 à la curie romaine pose la question de l’interprétation des textes de Vatican II : herméneuti-que de la discontinuité et de la rupture, ou herméneutique de la continuité et de la réforme ?

Les intervenants de ce huitième congrès théologique ont réfléchi sur ce concept d’herméneutique, prolongeant les études faites lors des Sympo-siums de Paris entre 2002 et 2005. Notons entre autres :

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— l’intervention de l’abbé François Knittel qui montre que le pape ac-tuel a toujours utilisé cette distinction entre herméneutique de rupture et herméneutique de continuité pour défendre le Concile contre ses adversai-res « de droite et de gauche » ;

— celle de l’abbé Jean-Michel Gleize qui expose comment la prédication du pape sur les questions sociales s’inspire d’un triple principe : le person-nalisme, le naturalisme social et l’indifférentisme religieux en matière sociale ;

— celle de l’abbé Alain Lorans, qui a repris et poursuivi la réflexion dé-jà entreprise dans Le Sel de la terre sur « un pape pour deux Églises » ;

— enfin deux interventions de professeurs italiens : le professeur Paolo Pasqualucci sur l’herméneutique de Schleiermacher et le professeur Mateo d’Amico : « De l’humilité chrétienne à l’humiliation de l’Église ».

En bref : la crise continue…

☞ Cardinal Louis BILLOT S.J., L’Église I – Sa divine constitution, traduc-tion annotée du texte latin de 1921 par l’abbé Jean-Michel Gleize, Courrier de Rome, s. d. (paru en 2009), 330 p., 16 x 24, ISBN 978-2-913-643-18-5 (21 €).

Dans Le Sel de la terre 69 (p. 217), nous parlions de « l’infatigable abbé Gleize » qui publiait une troisième traduction d’un livre important de théologie préconciliaire 1. Un an après voici un quatrième volume, œuvre du cardinal jésuite Louis Billot (1846-1931). Il s’agit de la première partie de son traité de l’Église, un classique.

Le père Billot est considéré avec raison comme thomiste, même si sur certains points (la théologie sacramentaire, la science divine, la prédestina-tion), il s’écarte quelque peu du Docteur commun.

Ce premier volume est consacré à la partie apologétique du traité de l’Église : il s’agit de prouver que l’Église est le moyen ordinaire exclusif de salut, et d’en établir les motifs de crédibilité. Doivent suivre le deuxième volume sur la constitution intime de l’Église (partie dogmatique), et le troisième sur les rapports de l’Église avec l’État.

Le cardinal Billot (comme par ailleurs le recommandaient les pères do-minicains Ambroise Gardeil et Réginald Garrigou-Lagrange) renoue avec la méthode classique d’apologétique : au lieu de distinguer une démons-tration chrétienne (prouvant que Jésus-Christ est bien le légat divin) et une

1 — Les trois premières œuvres traduites sont : Thomas de Vio CAJETAN, Le Successeur

de Pierre, Courrier de Rome, 2004 ; Louis BILLOT S.J., Tradition et modernisme – De l’immuable Tradition contre la nouvelle hérésie de l’évolutionnisme, Courrier de Rome, 2007 ; cardinal Jean-Baptiste FRANZELIN S.J., La Tradition, Courrier de Rome, s. d. (paru en 2008). Nous les avons recensés ou signalés dans Le Sel de la terre nº 52, nº 62, nº 69.

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LE SEL DE LA TERRE No 71, HIVER 2009-2010

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démonstration catholique (prouvant que l’Église catholique nous transmet la Révélation reçue de Jésus-Christ), il prouve directement la crédibilité de la Révélation catholique par l’argument des notes de l’Église.

Signalons que l’abbé Gleize consacre une longue annexe (32 pages) à l’examen de la question du baptême de désir et du salut des infidèles. Il défend la thèse selon laquelle une foi explicite en l’incarnation et dans le mystère de la Sainte Trinité est actuellement nécessaire pour être sauvé.

☞ Jacques HENRY, Darwin méconnu, Paris, François-Xavier de Guibert,

2009, 189 p., 14 x 21, ISBN 978-2-7554-0367-1 (19 €). ☞ André BOULET S.M., Création et rédemption à l’épreuve de l’évolution,

Paris, Téqui, 2009, 291 p., 15 x 22, ISBN 978-2-7403-1523-1 (23 €). ☞ Dominique TASSOT, L’Évolution, une difficulté pour la science, un danger

pour la foi, Paris, Téqui, 2009, 214 p., 11 x 18, ISBN 978-2-7403-1524-8 (15 €). ☞ A Scientific Critique of Evolution – Actes du congrès tenu à Rome le 4 no-

vembre 2008, Pierre RABISCHONG et Fabio SCOPPA editors, Rome, Sapienza, 2009, 84 p., 15 x 21 1.

Cette année 2009 était l’année Darwin. Nous avons déjà eu l’occasion de parler de l’évolution récemment dans Le Sel de la terre (voir par exemple le nº 69, p. 219-224). Signalons ici les publications anti-évolutionnistes qui sont parues dans l’année.

Jacques Henry, dont nous avons déjà signalé un ouvrage 2, nous livre ici

un intéressant petit livre qui dévoile un aspect particulier et peu connu du fondateur de l’évolutionnisme moderne : on y découvre que Darwin est le père du racisme scientifique, que ses théories sont explicitement grosses d’une dimension totalitaire, qu’il a théorisé sur l’Irlandais malpropre, les abjects habitants de la Terre de Feu, les barbares grossiers, les sauvages ignobles et infects, les idiots microcéphales, les mères de famille austra-liennes incapables d’exercer leur conscience, et qu’il a vu dans l’aborigène une sous-espèce intermédiaire entre le singe et l’homme.

Le père André Boulet, marianiste, critique la théorie de l’évolution : il

montre qu’elle n’a pas d’appui scientifique et qu’elle amène peu à peu à déformer les dogmes de la création et de la rédemption (comment expli-quer le péché originel ?).

Toutefois le recours constant au magistère conciliaire (notamment au Catéchisme de l’Église catholique) affaiblit l’argumentation. Son livre est

1 — La plaquette peut être obtenue au CEP, 4 rue de Beauvais, 91 410 Saint-Cyr-sous-

Dourdan, moyennant 5 € l’exemplaire (plus port 2 € quelle que soit la quantité). 2 — Jacques et Delphine HENRY, Un Docteur pour tous : saint Thomas d’Aquin. Qu’est-ce

que la vraie obéissance ?, dans Le Sel de la terre 66, p. 145.

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préfacé par Mgr Henri Brincard, évêque du Puy, avec un avant-propos de Dominique Tassot. Il se réfère par ailleurs aux travaux de Guy Berthault sur la sédimentologie.

L’ouvrage de Dominique Tassot, quant à lui, est préfacé par le père

André Boulet. On reste donc entre amis. Toutefois Tassot évite l’écueil du père Boulet et n’invoque pas l’enseignement de l’Église conciliaire (sauf quelques textes de Benoît XVI qu’il semble impossible de ne pas évoquer).

Son ouvrage contient beaucoup de réflexions intéressantes et fondées. Sa description du darwinisme et de ses multiples difficultés et contradic-tions est particulièrement bien exposée et facile à lire. L’explication du texte de la Genèse est intéressante.

Là où il y a quelques faiblesses, c’est dans la confrontation entre la science et la foi. L’auteur a tendance à vouloir trop prouver, ce qui rend certaines de ses affirmations discutables. Quelques exemples :

— Il explique que la science ne peut pas parler de ce qui s’est passé à l’origine, car il n’y avait pas de naturalistes pour observer ce qui se passait. C’est oublier que la philosophie est une science et qu’elle a son mot à dire sur l’origine du monde, et aussi que les sciences expérimentales elles-mêmes peuvent remonter des effets actuellement observés à leurs causes antérieures.

— Il pense que l’homme doit avoir été créé dès le commencement du monde car Dieu ne crée pas dans le temps : c’est oublier que Dieu a créé en six jours, et que ces « jours » peuvent recouvrir des périodes plus ou moins longues.

— Il assimile trop facilement la création aux miracles. C’est confondre l’ordre naturel (de Dieu créateur) et l’ordre surnaturel (de Dieu auteur de la grâce : le miracle est une intervention surnaturelle de Dieu). Saint Tho-mas d’Aquin, à la suite de saint Augustin, explique que Dieu n’a pas eu recours au miracle lors de la création 1.

Le congrès tenu à Rome le 4 novembre 2008 rassemblait quelques scien-

tifiques anti-évolutionnistes : Dominique Tassot, Guy Berthault (diplômé de Polytechnique et sédimentologue), Jean de Pontcharra (docteur en physique des solides de l’Université de Grenoble), Josef Holzschuh (géo-physicien titulaire d’un Ph.D. de l’Université de Sydney), le professeur Pierre Rabischong (ancien doyen de la faculté de Médecine de Montpel-lier), le professeur Maciej Giertych (généticien à l’Académie des Sciences de Pologne). Les Actes contiennent leurs interventions en anglais (sauf l’introduction en italien).

Rappelons enfin l’existence de 1ΠR3.15, un petit bulletin anti- 1 — « Lors de la première institution des choses, il ne faut pas considérer ce que Dieu

peut faire, mais ce que la nature des choses réclame qu’il soit fait, selon saint Augustin » (Responsio de articulis XXXVI, art. 24). Voir Le Sel de la terre 4, p. 163.

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évolutionniste, dont nous avons parlé plusieurs fois. Le dernier numéro paru date du 15 novembre 2009, et il contient une recension du dernier numéro de Fideliter (novembre-décembre 2009) consacré à l’évolution et des explications sur les dinosaures, moins massifs qu’on ne le pensait. S’adresser à : Prieuré Saint-Pierre-Julien-Eymard – 22, chemin du Bachais – 38240 Meylan.

☞ Pierre MARTIN, L’État catholique, Institut Civitas, s. d. (paru en 2009),

24 p., 15 x 21 (5 €). ☞ R.P. Bernard de Menthon RULLEAU O.S.B., Le Christ-Roi et la politique

chrétienne, Institut Civitas, s. d. (paru en 2008), 22 p., 15 x 21 (3 €). ☞ Cardinal OTTAVIANI, Les Devoirs de l’État catholique envers la religion,

Institut Civitas, s. d. (paru en 2008), 28 p., 15 x 21 (3 €).

L’Institut Civitas (20 place de la Chapelle – 75018 Paris – 01 46 07 26 85) publie des plaquettes de formation. Nous signalons ces trois études relati-ves à la politique chrétienne.

Pierre Martin rappelle les caractéristiques et la nécessité de l’État catho-lique, clef de voûte d’un véritable ordre politique et social chrétien.

Le père Bernard Rulleau expose les fondements de la royauté de Notre-Seigneur Jésus-Christ sur le monde et l’importance de l’ordre social et politique pour le salut des âmes.

Le cardinal Ottaviani donne la dernière mise au point de l’enseignement traditionnel sur les rapports entre l’Église et l’État avant la révolution conciliaire.

☞ Abbé H. CONVERT, Méditations eucharistiques extraites des écrits et des

catéchismes du saint Curé d’Ars, Marchons droit nº 126, 2009, 123 p., 15 x 21 (8 €).

Ce numéro spécial de la revue Marchons droit contient de magnifiques méditations extraites des écrits du saint Curé d’Ars, accompagnées d’exemples tirés de sa vie. Elles feront du bien à tous ceux qui veulent honorer Notre-Seigneur dans son sacrement d’amour.

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☞ Je me suis converti à Saint-Nicolas-du-Chardonnet, témoignages recueil-lis par Jean MONNERET, Étampes, Clovis, 2009, 125 p., 14 x 21,5, ISBN 978-2-35005-053-9 (11 €).

Ce livre contient douze témoignages de personnes qui ont trouvé, ou retrouvé, la foi dans cette église. Ils étaient sans religion, musulmans, hindous, communistes, drogués, plongés dans la pornographie, anglicans, et même… philosophes, et ils ont trouvé à Saint-Nicolas-du-Chardonnet celui qu’ils recherchaient confusément : « Vous nous avez créé pour vous, et notre cœur est inquiet jusqu’à ce qu’il repose en vous 1 » disait déjà saint Augustin, qui a connu, lui aussi, le douloureux chemin de la conversion.

Ce livre lui-même est un témoignage de ce que la Tradition peut faire et de ce qu’elle pourrait faire si seulement les évêques de France (et d’ailleurs) voulaient lui laisser la liberté. Quand on pense – pour ne citer qu’un exemple – que depuis bientôt deux ans des centaines de catholiques à Amiens doivent, chaque dimanche, suivre une messe en plein air, dans des conditions parfois très difficiles ! Cette hostilité à la Tradition chez ces pasteurs a quelque chose de mystérieux et elle suscite notre indignation, car ce ne sont pas 12 témoignages, mais des milliers qu’on pourrait ra-conter, si la hiérachie catholique retournait à la Tradition.

☞ Abbé Luigi VILLA, Paul VI bienheureux ?, éditions Saint-Rémi, 2009,

349 p., 15 x 21 (25 €).

Ce livre est un réquisitoire contre le pape de la nouvelle messe. Malgré quelques défauts de traduction et de présentation (notamment le recours constant au « gras »), il peut être utile de l’avoir dans sa bibliothèque au cas (on peut s’attendre à tout) où le procès de béatification, commencé le 13 mai (!?) 1992, menaçait d’aboutir.

☞ Père DE CHIVRÉ, Carnets spirituels, Association du père de Chivré (5

rue Bobierre de Vallière – 92340 Bourg-La-Reine), 14 x 20 (7 € le numéro).

« L’Association du père de Chivré » a publié un nouvel extrait des pré-dications de ce père dominicain : nº 20 (mars 2009), Devenir Amour, 60 p. On peut se procurer les carnets au prix de 7 € le numéro, ou bien en coti-sant à l’association (25 € par an).

1 — Saint AUGUSTIN, Confessions, I, 1.

Page 16: Mémoire sur la famille royale au Temple

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✵ Les livres de Julio Meinvielle dont nous avons parlé dans le Sel de la ter-

re n°69 (p. 218) sont édités par les éditions Iris (Chemin du séminaire – CH-1908 RIDDES – [email protected]). Sont disponibles :

Meinvielle, Conception catholique de la politique, 16,70 € Meinvielle, Le communisme dans la Révolution antichrétienne, 16,70€ Meinvielle, Trois peuples bibliques, 13,40€ Meinvielle, Pouvoir destructeur de la dialectique communiste, 16,70€

Page 17: Mémoire sur la famille royale au Temple

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LE MYSTÈRE DE DIEU DÉVOTION MARIALEVIE SPIRITUELLELE COMBAT SPIRITUELLES SACREMENTSDOCTRINE CHRÉTIENNELE COMBAT DE LA FOIENNEMIS DE L’ÉGLISEPOLITIQUE CHRÉTIENNEHISTOIREGRANDES FIGURES DE CHRÉTIENTÉSOCIÉTÉJEUNESSE

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Page 18: Mémoire sur la famille royale au Temple

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L’apostasie des sociétéscontemporaines est-elle lefruit du hasard ou bien d’uncomplot ?

Loin de tout esprit polé-mique, Christian Lagravenous livre ici des faits, despublications, des noms etmême des portraits de ceuxqui, depuis le 16e siècle, ontscientifiquement entreprisde détruire la société chré-tienne.

De la Rose-Croix auNouvel Ordre Mondial, l’au-teur analyse les nouvellesconceptions religieuses queles loges s’efforceront dedistiller dans les esprits. Lerefus de N.S.J.C. est caché

par une référence à un Dieu vague, centre d’une religion uni-verselle. Cette nouvelle religion devra être unique et com-mune à tous les hommes, se limitant à reconnaître l’existenced’un Dieu sans se référer à aucune révélation.

Des constantes de cette analyse se détache la fin ultimede ce Nouvel Ordre Mondial : réaliser l’unité du genre humainpar l’établissement d’un gouvernement mondial d’inspirationsatanique. 49 pages, 6,50 €.

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Page 19: Mémoire sur la famille royale au Temple

our permettre de connaître la vie des nombreux saints, souvent méconnus, qui jalonnent le calendrier liturgique, ainsi que celles de

grandes figures de l’Ordre dominicain, le père Cormier (1832-1916) rédigea cet ouvrage destiné à encourager la piété des fidèles.

En plus d’une vie de saint propre à enrichir notre culture religieuse, il propose chaque jour de l’année une oraison jaculatoire en rapport avec la fête du jour, ainsi que des conseils pratiques, tels que la lecture d’un passage déterminé de la sainte Écriture, ou des questions susceptibles d’enrichir notre examen de conscience, ou encore des conseils de méditations. Cet ouvrage sera d’un puissant secours à ceux qui veulent alimenter leur vie spirituelle au quotidien.

Commander à : Le Sel de la terre, Couvent de la Haye-aux-Bonshommes, 49240 AVRILLÉ, ou sur le site www.seldelaterre.fr.

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Page 20: Mémoire sur la famille royale au Temple

LE SEL DE LA TERRE

Abbé Matthias GAUDRON

Catéchisme catholique de la crise dans l’Église

(adaptation française par Le Sel de la terre)

« La publication de ce Catéchisme catholique de la crise dans l’Église constitue un événement important dans l’histoire de la résistance catholique contre la révolution religieuse qui s’est introduite dans l’Église à l’occasion de la réunion du concile Vatican II.

Elle est l’indice d'une réflexion qui, malgré la confusion toujours croissante de la pensée et la prolifération de l’hérésie, a été suffisamment poussée pour rechercher l’exhaustivité et offrir une présentation systématique sous la forme d’un véritable catéchisme. […] »

Préface de M. l’abbé Régis DE CACQUERAY, supérieur du District de

France de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X

Éditions du Sel, 3e éd., 294 p., 20 + 3,5 de port.

Toutes les publications des Éditions du Sel sur le site www.seldelaterre.fr

Page 21: Mémoire sur la famille royale au Temple

Complétez votre collection du Sel de la terre

Numéro 69 (été 2009) :

Un danger actuel signalé par saint Augustin ............................................................... 1 Mgr Bernard TISSIER DE MALLERAIS : La foi au péril de la raison............................. 10 Fr. RAYMOND O.P. : Le projet de profession de foi proposé

pour l’ouverture du Concile ................................................................................... 114 Dom Bernard MARÉCHAUX O.S.B. : Les saintes, mères des saints (III)................... 140 Père Mateo CRAWLEY-BOEVEY : Comment il faut aimer Jésus ............................... 157 Sœur MECHTILDE-MARIE T.O.P. : Lumière et ténèbres ........................................ 162

RECENSIONS : – L’augustinisme de Jacques Maritain .............................................. 204

DOCUMENTS : Deux études sur la Contre-Église ................................................... 207 PARMI LES BONS LIVRES PARUS ............................................................................... 216 REVUE DES REVUES ................................................................................................ 219

*

Numéro 70 (automne 2009) :

La formation et l’apostolat doctrinal........................................................................... 1 Michel DEFAYE : La tombe et les reliques retrouvées de l’apôtre saint Paul............... 10

———————————————————————————————————————————————————————————————

D O S S I E R : L A V É R I T É Professeur Louis MILLET : La question de la vérité en philosophie ........................... 28 Père Henri HELLO : Pour la vérité : combats et triomphes ....................................... 46 Louis JUGNET : Note sur la possession de la vérité.................................................... 69

——————————————————————————————————————————————————————————————— ———————————————————————————————————————————————————————————————

D O S S I E R : L A C R O I S A D E D U R O S A I R E Un MOINE BÉNÉDICTIN : L’âme de notre croisade ................................................... 74 Saint BERNARD : Les douze étoiles de Marie ............................................................ 79 AZERTY : Douze raisons d’offrir les douze millions de chapelets ............................... 90

———————————————————————————————————————————————————————————————

Un MOINE BÉNÉDICTIN : Le saint Curé d’Ars et la Vierge Marie ............................. 96 Père Mateo CRAWLEY-BOEVEY : Jésus, roi, frère, ami............................................. 116 Christian LAGRAVE: Le primitivisme. Aux origines de la subversion de l’art ........... 136 LOUIS MEDLER : Villefranche, fabuliste catholique (1829-1904)............................ 165 DOCUMENTS : Mgr Lefebvre et les communautés religieuses – Discussion sur la messe

des ralliés – Du sacrifice propitiatoire au sacrifice de solidarité ..................................... 186 RECENSIONS : – Les deux Traditions – Vie de saint Dominique ............................ 197 PARMI LES BONS LIVRES PARUS ............................................................................... 205 INFORMATIONS sur les sacres épiscopaux dans le nouveau rite................................ 209

Page 22: Mémoire sur la famille royale au Temple

L E S E L D E L A T E R R E

REVUE TRIMESTRIELLE DE DOCTRINE THOMISTE AU SERVICE DE LA TRADITION

Une revue de sciences religieuses Philosophie spéculative et pratique (y compris la politique), apologétique, théologie dogmatique et morale, droit canon. Scruter le dépôt révélé, avec respect et amour, à la suite de saint Thomas d’Aquin, pour progresser dans l’intelligence de la foi : voici ce que vous propose d’abord Le Sel de la terre.

Une école de spiritualité et de vie chrétienne

Spiritualité, liturgie et Écriture sainte. Goûter les vérités de la foi, les savourer pour mieux en vivre : Le Sel de la terre est aussi une école de sagesse chrétienne et de vie intérieure.

Une source de culture chrétienne

Histoire, civilisation chrétienne, chroniques de livres et de revues. Le Sel de la terre descend de la hauteur des principes pour juger des réalités terrestres sub specie aeternitatis (à la lumière de l’éternité).

Un instrument d’apostolat

Le Sel de la terre ne requiert aucun niveau spécial de connaissance, mais demande un certain effort, en particulier celui de la régularité. Il s’adresse à tout catholique qui veut approfondir sa foi. Il peut donc servir à faire connaître et aimer les trésors de la vérité catholique à tous ceux qui la cherchent d’un coeur sincère.

Une référence dans la situation actuelle de l’Eglise. Le Sel de la terre se situe dans la ligne du combat pour la Tradition dans l’Église entrepris par S.Exc. Mgr Marcel Lefebvre. La revue est publiée sous la responsabilité des pères dominicains du couvent de la Haye-aux-Bonshommes (F 49240 Avrillé), sans pour autant vouloir être l’organe d’une école particulière : elle sert au bien commun de la Tradition catholique.

Intelligence de la foi

Page 23: Mémoire sur la famille royale au Temple

BULLETIN D’ABONNEMENT AU SEL DE LA TERRE

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L’abonnement annuel vaut pour 4 numéros et inclut l’abonnement à la Lettre des dominicains d’Avrillé. Règlement à l’ordre de : « Le Sel de la terre »

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