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direction générale de l’Aviation civile 50, rue Henry-Farman 75720 Paris cedex 15 MÉMENTO À L’USAGE DES UTILISATEURS DES PROCÉDURES DE VOL AUX INSTRUMENTS - MUP - 8 ème édition du 30 juin 2012 Document édité et imprimé par : Service de l’Information Aéronautique (SIA) 8 AVENUE ROLAND GARROS BP 40245 33698 MERIGNAC CEDEX Téléphone : +33 (0)5 57 92 56 68 – Télécopie : +33 (0)5 57 92 56 69 Courriel : [email protected] Site internet : www.sia.aviation-civile.gouv.fr © SIA, Mérignac, 2012 – ISBN N° 978-2-11-087877-9

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  • direction généralede l’Aviation civile

    50, rue Henry-Farman75720 Paris cedex 15

    MÉMENTO À L’USAGE DES UTILISATEURS DES PROCÉDURES DE VOL

    AUX INSTRUMENTS

    - MUP -

    8ème édition du 30 juin 2012

    Document édité et imprimé par :

    Service de l’Information Aéronautique (SIA)

    8 AVENUE ROLAND GARROS BP 40245 33698 MERIGNAC CEDEX Téléphone : +33 (0)5 57 92 56 68 – Télécopie : +33 (0)5 57 92 56 69 Courriel : [email protected] Site internet : www.sia.aviation-civile.gouv.fr © SIA, Mérignac, 2012 – ISBN N° 978-2-11-087877-9

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  • MUP AvertissementMémento à l’usage des utilisateurs des 3procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    Avertissement

    Ce mémento a été réalisé par une équipe constituée de spécialistes concepteurs de procédures aux instruments, de pilotes de compagnies aériennes et de l’OCV, de contrôleurs de l'ENAC ATM, de personnels de la DSAC, de la DIRCAM et de la DTA. Il ne s’agit pas d’un texte réglementaire, mais d’un guide destiné aux pilotes et aux contrôleurs pour expliciter les principales hypothèses retenues lors de la conception des procédures, de manière à en dégager certaines règles et limites d’exécution dans le cadre opérationnel. Ainsi, bien que ce document reprenne des informations issues de textes réglementaires, il n’a pas pour vocation de se substituer à ceux-ci. Ce mémento est accompagné d’un CD-ROM comprenant : - une visite virtuelle de procédures, - le contenu électronique du présent document.

  • MUP AvertissementMémento à l’usage des utilisateurs des 4procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    Page intentionnellement blanche

  • MUP SommaireMémento à l’usage des utilisateurs des 5procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    SOMMAIRE

    CHAPITRE 1 INTRODUCTION.................................................................................................................................. 7

    CHAPITRE 2 DESCRIPTION DES PRINCIPES RETENUS POUR LA PROTECTION DES PROCÉDURES ....... 11

    2.1 Généralités 2.2 Validité des protections 2.3 Différentes méthodes utilisées 2.4 Analyse des paramètres et facteurs retenus pour le calcul des protections 2.4.1 Vent 2.4.2 Tolérance de cap 2.4.3 Délais de perception des repères, délais de mise en virage 2.4.4 Température 2.4.5 Vitesse 2.4.6 Inclinaison CHAPITRE 3 FRANCHISSEMENT D’OBSTACLES............................................................................................... 19 3.1 Principe général 3.2 Exemple de marges de franchissement d’obstacles 3.2.1 Arrivée, approche initiale 3.2.2 Approche intermédiaire 3.2.3 Approche finale 3.2.4 Approche interrompue 3.3 Représentation des altitudes/hauteurs minimales de franchissement d’obstacles 3.4 Correction de l’altitude en fonction de la température

    CHAPITRE 4 DIFFÉRENTES PHASES D’UNE PROCÉDURE ............................................................................. 25 4.1 LIMINAIRE 4.2 ARRIVÉES 4.2.1 Arrivées omnidirectionnelles

    - par secteurs - altitudes minimales de secteur (MSA) - altitudes d’arrivée en région terminale (TAA)

    4.2.2 Routes spécifiées d'arrivée 4.3 ATTENTE 4.3.1 Circuit 4.3.2 Entrées en attente 4.3.3 Sortie du circuit 4.4 APPROCHE INITIALE, INTERMÉDIAIRE ET FINALE 4.4.1 Procédure classique avec FAF 4.4.2 Procédure classique sans FAF 4.4.3 Approche avec guidage vertical 4.4.4 Approche de précision 4.4.5 Alignement de piste (LOC) seul 4.5 APPROCHE INTERROMPUE 4.5.1 Approche interrompue en ligne droite 4.5.2 Approche interrompue avec point de virage spécifié 4.5.3 Approche interrompue avec virage à une altitude spécifiée 4.5.4 Hauteur minimale d’accélération en palier 4.6 MANŒUVRES À VUE (VPT ET MVL – Circling) 4.7 Procédures de départ 4.8 Minimums d’aérodrome/hélistation

  • MUP SommaireMémento à l’usage des utilisateurs des 6procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    CHAPITRE 5 PARTICULARITES DES PROCÉDURES CONVENTIONNELLES .................................................. 47 5.1 Erreurs de minutage 5.2 Tolérance du guidage radioélectrique 5.3 Erreur de verticale d'une aide radio à la navigation

    CHAPITRE 6 PROCÉDURES RNAV....................................................................................................................... 49 6.1 Le concept RNAV-PBN 6.2 RNAV pour l’en-route : RNAV 5 (B-RNAV) 6.3 RNAV dans les régions de contrôle terminales RNAV 1 (P-RNAV) 6.4 Critères RNP APCH 6.4.1 Procédures d’approche finale de type NPA 6.4.2 Procédures d’approche finale de type APV 6.4.2.1 Procédures APV / Baro VNAV 6.4.2.2 Procédures APV / SBAS 6.5 Procédures de précision GBAS

    CHAPITRE 7 COMPARAISON DES AIRES DE PROTECTION « CONVENTIONNELLES RNAV » ............... 53 7.1 Aires de protection 7.1.1 Principe des aires secondaires 7.1.2 Aires de protection des procédures RNAV 7.1.3 Aires de protection des procédures conventionnelles 7.1.4 Superposition des aires RNAV / Conventionnelles 7.2 OVERLAY

    CHAPITRE 8 IDENTIFICATION DES PROCÉDURES............................................................................................ 61 8.1 Liminaire 8.2 Généralités 8.3 AIP France, INA – FNA 8.3.1 Approche initiale, INA 8.3.2 Approche finale, FNA 8.4 Jeppesen 8.5 Lido

    CHAPITRE 9 PROCÉDURES A L’USAGE DES HÉLICOPTÈRES......................................................................... 65 9.1 Généralités 9.2 Procédures communes aux hélicoptères et aux avions 9.2.1 Critères de départ 9.2.2 Critères d’approche aux instruments 9.3 Procédures spécifiées à l’usage exclusif des hélicoptères 9.3.1 Spécificité des critères hélicoptères 9.3.2 Procédures d’approche vers un point dans l’espace (approche PinS) 9.3.3 Procédures de départ vers un point dans l’espace (départ PinS)

    ANNEXES ........................................................................................................................................................... 73 CDO – CDFA CCO ABRÉVIATIONS – DÉFINITIONS Documents de référence Note : Certains paragraphes sont précédés par la lettre «H», en marge. Cette lettre signifie que, pour ce paragraphe, des critères différents existent pour les opérations hélicoptères et sont décrits au paragraphe 9.2

  • MUP Chapitre 1 - IntroductionMémento à l’usage des utilisateurs des 7procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    CHAPITRE 1

    INTRODUCTION POURQUOI CE MÉMENTO ?

    Le règlement technique relatif à la conception et à l’établissement des procédures aux instruments est fixé par arrêté du ministère chargé de l’aviation civile. Les critères pour la conception de procédures aux instruments sont établis par le Directeur du transport aérien après accord du Directoire de l’espace aérien et publiés par le Service de l'Information Aéronautique (SIA) (cf. Recueil des critères pour la conception des procédures de vol aux instruments). Ce recueil est conforme, pour l'essentiel, aux recommandations du DOC 8168-OPS/611 Vol II de l'OACI, aussi appelé PANS-OPS. Si les utilisateurs de ces procédures (pilotes, contrôleurs) n'ont pas à connaître dans le détail les critères de conception, il est toutefois indispensable qu'ils aient une idée assez précise des principes de base et des hypothèses retenus (vent, température, précision de tenue des trajectoires...), de manière à en dégager certaines règles d'exécution des manœuvres à effectuer.

    QU'EST-CE QU'UNE PROCÉDURE AUX INSTRUMENTS ET À QUOI SERT-ELLE ?

    Une procédure aux instruments est une série de manœuvres prédéterminées destinée aux aéronefs évoluant selon les règles de vol aux instruments. Elle est constituée de segments de guidage radar ou de segments délimités par des repères définis par :

    - une ou plusieurs aides radio à la navigation (procédures conventionnelles, procédures RNAV DME/DME) ; ou

    - des moyens satellitaires (procédures RNAV GNSS) ; ou - une combinaison de ces deux types de moyens (procédures RNAV).

    A chaque segment de procédure est associée une aire de protection dont les dimensions garantissent que l’aéronef demeure à l’intérieur de cette aire lorsque le vol se déroule en conditions normales tout moteur en fonctionnement, sous réserve du respect par le pilote des règles de l’art du pilotage et compte tenu des imprécisions de positionnement résultant des facteurs décrits au chapitre 2. Il appartient à l’exploitant aérien de prévoir des procédures pour les situations anormales et les conditions d’urgence.

    Une marge de franchissement d'obstacles (MFO), propre à chaque type de segment, est appliquée sur les obstacles répertoriés situés à l’intérieur de l’aire de protection. Elle permet de déterminer soit une altitude/hauteur soit une pente de montée dont le respect garantit au pilote, en l'absence de références visuelles, une utilisation sûre de la trajectoire. Pour les phases d’arrivée, les marges de franchissement d'obstacles sont décroissantes, au fur et à mesure que l’aéronef se rapproche de la piste. Pour les phases de départ, les marges de franchissement d’obstacles sont croissantes au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la piste. Pour le segment d'approche finale, il est défini une limite de franchissement d'obstacles exprimée en altitude ou hauteur (OCA ou OCH) permettant de déterminer, selon les cas, une altitude ou une hauteur de décision (DA ou DH), une altitude ou une hauteur minimale de descente (MDA ou MDH), en dessous de laquelle le pilote termine son approche et effectue son atterrissage, à l'aide de références visuelles. Pour l'établissement des procédures, des facteurs autres que le franchissement des obstacles sont pris en compte si nécessaire, comme la séparation des trajectoires entre elles ou vis-à-vis d’espaces, la diminution des nuisances ou l’intégration dans la circulation aérienne.

  • MUP Chapitre 1 - IntroductionMémento à l’usage des utilisateurs des 8procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    APV SBAS

    QUELLES SONT LES DIFFÉRENTES CATÉGORIES DE PROCÉDURES ?

    Les catégories de procédures aux instruments sont définies dans l’Annexe 6 de l’OACI. Elles sont regroupées sous trois grandes catégories, approches classiques (NPA), approches avec guidage vertical (APV) et approches de précision (PA). Le schéma ci-dessous présente ces trois catégories et résume les possibilités d’exploitation opérationnelle avec les moyens de navigation associés.

    Les procédures d’approche aux instruments sont identifiées par le moyen de navigation utilisé lors de l’approche finale (VOR RWY 36, ILS RWY 21…), à l’exception des procédures de navigation de surface. Pour ces dernières, il est possible de trouver plusieurs catégories de procédure sur le même volet, l’identification de la catégorie de procédure est déterminée par l’encadré relatif aux minimums opérationnels en bas de la carte. Il inclut les valeurs d’OCA/H pour les opérations NPA (LNAV), APV/Baro-VNAV (LNAV/VNAV) et APV-SBAS (LPV).

    OCA/H : Altitude/hauteur de franchissement d'obstacles / Obstacle clearance altitude/heigh NPA : Approche classique (de non précision) / Non precision approach LNAV : Navigation latérale / Lateral navigation VNAV : Navigation verticale / Vertical navigation APV : Procédure d’approche avec guidage vertical / Approach procedure with vertical guidance SBAS : Système de renforcement satellitaire / Satellite based augmentation system LPV : Performance d’alignement de piste avec guidage vertical / Localizer performance with vertical guidance

    Remarque : Des travaux sont en cours au sein de l’OACI et des évolutions sont à venir dans l’identification des procédures afin de refléter les spécifications de navigations du manuel PBN (Doc. 9613).

    NPA Approche classique

    Navigation conventionnelle

    RNAV Guidage latéral

    VOR NDB LOC

    ABAS

    PA Approche de Précision

    Navigation conventionnelle

    RNAV Guidage latéral + vertical

    ILS MLS PAR

    GBAS

    APV Approche avec guidage vertical

    RNAV Guidage latéral + vertical

    APV BaroVNAV

    SBAS

    ABAS +

    Baro VNAV

  • MUP Chapitre 1 - IntroductionMémento à l’usage des utilisateurs des 9procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    QUEL RÔLE PEUVENT JOUER LES USAGERS DANS L'ÉTABLISSEMENT D'UNE PROCÉDURE ?

    Les principaux usagers sont consultés lors de l'élaboration d'une procédure (nouvelle procédure ou modification d'une procédure existante) de manière à prendre en compte, dans la mesure du possible, leurs contraintes opérationnelles. Néanmoins, si à l'expérience une procédure ne donne pas satisfaction à certains usagers, ceux-ci ont la possibilité de le signaler et éventuellement, de demander certaines modifications pour tenir compte de leurs impératifs propres.

    A QUI ADRESSER CETTE DEMANDE ?

    Au Directeur de la sécurité de l'aviation civile en région (DSAC IR) ou au Chef du service de l'aviation civile concerné.

    APV SBAS Guidage latéral : GNSS + SBAS Guidage vertical : GNSS + SBAS

    APV BaroVNAV Guidage latéral : GNSS Guidage vertical : Baro-VNAV

    Approche de non précision Guidage latéral : GNSS Gestion du plan vertical : CDFA (utilisation du V/S, du FPA ou de la (Baro) VNAV pour les avions équipés)

  • MUP Chapitre 1 - IntroductionMémento à l’usage des utilisateurs des 10procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

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  • MUP Chapitre 2 – Descriptions des principes retenus pour la protection des procéduresMémento à l’usage des utilisateurs des 11procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    CHAPITRE 2

    DESCRIPTION DES PRINCIPES RETENUS POUR LA PROTECTION DES PROCÉDURES

    2.1 GÉNÉRALITÉS

    Il faut admettre qu'il ne peut y avoir de protection absolue. Toute protection repose sur certaines hypothèses relatives à la précision des aides radio à la navigation, à la conduite du vol, aux performances des aéronefs et aux facteurs météorologiques (vent, température...). Les méthodes de construction employées ont elles-mêmes leurs limites. Certaines simplifications sont nécessaires. Certaines méthodes sont plus sophistiquées que d'autres. Malgré ces limites, l'expérience montre qu'en définitive, un haut niveau de sécurité est assuré. Dans ce chapitre, il est d'abord développé la notion de validité d'une protection, avant d'analyser chacun des paramètres servant au calcul des protections des procédures pour en déduire les conséquences pratiques pour l'utilisateur.

    2.2 VALIDITÉ DES PROTECTIONS

    Il est évident que les protections n'ont de validité que dans la mesure où certaines conditions élémentaires sont remplies : - fonctionnement correct des aides radio à la navigation au sol et satellitaires, des instruments à bord de l'avion (les performances prises en compte sont les performances minimales exigées par la réglementation), et - respect par le pilote des règles de l’art du pilotage (maintien suffisamment précis des paramètres de vol, pas d'erreur grossière comme un virage en sens contraire de celui spécifié...etc.). De plus, il est important de noter qu’il appartient à l’exploitant de prévoir des procédures pour les situations anormales et les conditions d’urgence (Exemple de procédure Air France ci-après pour Calvi et Europe Airpost pour Tivat)

  • MUP Chapitre 2 – Descriptions des principes retenus pour la protection des procéduresMémento à l’usage des utilisateurs des 12procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    2.3 DIFFÉRENTES MÉTHODES UTILISÉES

    Ces réserves formulées, examinons comment sont pris en compte les différents paramètres précédemment cités pour le calcul des protections. On peut distinguer schématiquement les méthodes "dogmatique", "arithmétique" et "statistique" et les méthodes utilisant une combinaison des précédentes.

    Méthode dogmatique Elle consiste à retenir des largeurs ou des marges forfaitaires dont la valeur a été jugée et s'est avérée suffisamment grande pour tenir compte d'écarts importants par rapport à la trajectoire nominale. Exemple : cette méthode est utilisée pour définir la largeur des aires secondaires entourant les aires d'inversion, des zones tampon entourant les aires d'attente, et dans une certaine mesure : les aires d'arrivée et d'approche initiale, les marges de franchissement d'obstacles en approche classique.

    Méthodes arithmétiques Méthode additive

    Elle consiste à recenser l'ensemble des écarts possibles, à fixer pour chacun une valeur maximale, puis à considérer que ces écarts s'additionnent (cas le plus défavorable) et à obtenir ainsi l'enveloppe des positions extrêmes pouvant être atteintes par un aéronef dans le cas le plus défavorable. Pour certains paramètres, la valeur maximale (ou minimale) est censée ne jamais être dépassée (ex : vitesse maximale, inclinaison minimale). Le pilote devra donc impérativement respecter ces valeurs limites. Pour les autres, la valeur limite est censée ne pas être dépassée dans un certain pourcentage des cas (ex : - la valeur maximale du vent prise en compte est une valeur statistique à 95 %, - la précision d'une installation VOR ou NDB et basée sur des valeurs statistiques à 95 % - l'évasement de l'aire, sur des valeurs statistiques à 99,7 %). Exemple : cette méthode est utilisée pour établir les aires d'approche interrompue avec virage, les aires de base des inversions, des attentes

    Ci-contre un exemple de calcul de procédure N -1 moteur pour la piste 13 gauche de Marseille Provence (B737-300).

  • MUP Chapitre 2 – Descriptions des principes retenus pour la protection des procéduresMémento à l’usage des utilisateurs des 13procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    Aire secondaire

    Aire primaire

    xa

    Se

    S2

    30O

    A

    ck1ck2

    Sk2

    k2

    Sk1D2

    D3S3 S4

    c3

    b2

    h

    k1

    c2b4

    c4

    b1

    c1

    b3

    Aire brute Protection du virage de base

    VOR-DME

    Méthode de la somme quadratique Une autre méthode consiste à admettre qu'il est peu probable que tous les écarts se produisent dans le même sens et simultanément et qu'en plus, l'effet du vent atteigne à ce moment sa valeur maximale. Il est alors possible de combiner les écarts se rapportant à des variables indépendantes, non plus de manière additive, mais selon une somme quadratique (racine carrée de la somme des carrés). Exemple : cette méthode est utilisée pour déterminer l'aire de tolérance d'un MAPT défini par une distance.

    D

    Direction du vol MAPTrepèreex : FAF

    a bd1 d2

    Aire de tolérance d'un MAPT défini par sa distancepar rapport à un repère (ex. : FAF)

    Lorsque le MAPT est situé à une distance D (NM) du FAF ou d’un repère de descente, il convient de tenir compte des facteurs ci-dessous pour déterminer l’aire de tolérance du point d’approche interrompue : - Tolérance du FAF (ou du repère) ; - L’effet d’un vent de 30 nœuds subi pendant la durée de parcours du segment d’approche finale ; - La distance correspondant à une tolérance de - 10 secondes à + 13 secondes comprenant la tolérance de

    minutage de ± 10 secondes et le temps de réaction du pilote de + 3 s.

    Méthode dogmatique Méthode

    arithmétique

  • MUP Chapitre 2 – Descriptions des principes retenus pour la protection des procéduresMémento à l’usage des utilisateurs des 14procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    Une somme quadratique est réalisée sur la base de ces trois facteurs. Dans la figure ci-dessus les paramètres suivants sont utilisés : a = distance entre le point amont de la tolérance de FAF et le FAF ; b = distance entre le FAF et le point aval de la tolérance de FAF ; D = distance du FAF au MAPT nominal ; VVMIN = valeur la plus faible de VI en approche finale pour la catégorie d’aéronefs convertie en VV compte tenu de l’altitude de l’aérodrome et de la température ISA – 10° ; VVMAX = valeur la plus grande de VI en approche finale pour la catégorie d’aéronefs convertie en VV compte tenu de l’altitude de l’aérodrome et de la température ISA + 15°. Calcul de la distance entre le MAPT amont et le MAPT nominal X1 = √ a2 + (VVMIN × 10/3600) 2+ (30 × D/VVMIN) 2 X2 = √ a2 + (VVMAX × 10/3600) 2 + (30 × D/VVMAX) 2 d1 = distance entre le MAPT amont et le MAPT nominal = max {X1 ; X2} Calcul de la distance entre le MAPT nominal et le MAPT aval X3 = √b2 + (VVMIN × 13/3 600) 2 + (30 × D/VVMIN) 2 X4 = √ b2 + (VVMAX × 13/3 600) 2 + (30 × D/VVMAX) 2 d2 = distance entre le MAPT nominal et le MAPT aval = max {X3 ; X4}

    Méthode statistique La méthode statistique consiste à déterminer, sur un échantillon représentatif, l'enveloppe des trajectoires suivies par les aéronefs. Ceci peut être fait de manière entièrement théorique (modèle mathématique) ou en utilisant des observations réelles (par ex : enregistrements radar) ou encore à l'aide de simulateurs de vol. L'intérêt de cette méthode est qu'on peut alors prétendre chiffrer le niveau de sécurité assuré par la protection (enveloppe des trajectoires) ainsi déterminé ; en revanche, son inconvénient est de nécessiter des études longues et coûteuses. Exemple : cette méthode a été utilisée pour mettre au point le CRM (Collision Risk Model) permettant, dans le cas d'une approche ILS, de déterminer le risque de collision pour une OCH donnée, le risque admissible étant fixé à 10-7

    (risque d'une collision pour 10 millions d'approches). Ci-dessous, un aperçu du bilan des risques fournit par le logiciel CRM de l’OACI.

    Conclusion

    Hormis le cas de l’ILS/MLS, il n’est pas possible actuellement de chiffrer précisément la probabilité de sortir d'une aire de protection et d'entrer en collision avec un obstacle. Il faut retenir que cette probabilité est très faible, à condition de ne pas commettre d'erreurs grossières et de ne pas dépasser les valeurs maximales spécifiées (ex : vitesse maximale imposée au cours d'une phase). Il est donc indispensable que le pilote ait une discipline de vol visant plus particulièrement à ne pas s'autoriser les erreurs qu'il peut maîtriser (tenue de cap, alignement, inclinaison, vitesse, chronométrage...).

  • MUP Chapitre 2 – Descriptions des principes retenus pour la protection des procéduresMémento à l’usage des utilisateurs des 15procédures de vol aux instruments 30 juin 2012 2.4 ANALYSE DES PARAMÈTRES ET FACTEURS RETENUS POUR LE CALCUL DES PROTECTIONS

    2.4.1 Vent

    Afin de garantir la protection de l’aéronef quelles que soient les conditions de vent rencontrées, les aires de protection sont établies soit en prenant en compte l'effet non corrigé d’un vent omnidirectionnel, déterminé à partir de données statistiques et en fonction de l'altitude, soit à partir de valeurs forfaitaires constantes en fonction de la phase de vol. Les valeurs statistiques retenues pour la France métropolitaine varient de 1.5 fois l’altitude + 36 kt en dessous de 14000 ft, à 2,5 fois l’altitude + 22 kt entre 15000 ft et 31000 ft, pour atteindre 100 kt au dessus de 31000 ft. Pour les départements d’outre-mer, le vent statistique retenu par l’OACI, 2 fois l’altitude + 47 kt est utilisé. Une valeur forfaitaire de 30 kt est utilisée pour les procédures de départ, les phases d’approche finale, d’approche interrompue et de segment à l’estime. Pour les manœuvres à vue libre, cette valeur est réduite à 25 kt. Dans les phases d’approche finale, d’approche interrompue et de départ initial, une valeur forfaitaire de 10 kt est prise en compte dans le calcul de la tolérance de vol le long de la trajectoire. Des valeurs différentes peuvent être adoptées si des statistiques météorologiques particulières le permettent. Lors de l’étude de procédure, le vent traversier n’est pas considéré lorsque la trajectoire est radioguidée. Conséquences pratiques Lorsque le pilote évolue sans chercher à corriger les effets de vent, l'aéronef reste à l'intérieur des aires de protection, mais l'efficacité opérationnelle de la manœuvre (trajectoire compatible avec la phase suivante, réussite de la transition à vue et de l'atterrissage, etc...) ne peut être garantie. De même, si le tronçon suivant bénéficie d'un guidage radioélectrique, les corrections qui seront alors nécessaires risquent d'être de grande amplitude, ou délicates à exécuter. Le pilote a donc intérêt à corriger les effets du vent connu. Dans ce cas, il est impératif que le sens de la correction soit juste. En effet, une correction inverse équivaudrait à amplifier l'effet de vent. En cas de doute sur le vent (à l'altitude de vol), et donc sur le sens de la correction, mieux vaut s'abstenir. Une correction dans le bon sens et convenablement adaptée permet d'améliorer l'efficacité opérationnelle en maintenant l'aéronef "sur le trait". Les tronçons suivants pourront ainsi être abordés sans problème particulier, et les corrections à faire pour rejoindre les axes radioélectriques seront faibles.

    Dans tous les cas, le pilote a donc intérêt à corriger les effets du vent connu. Le sens de la correction est toujours plus important que sa valeur.

    2.4.2 Tolérance de cap

    Sur les tronçons de trajectoire rectiligne où un guidage radioélectrique n'est pas possible, le pilote est censé suivre une route magnétique spécifiée. Indépendamment de l'effet du vent on tient compte, pour la construction des aires de protection, d'une erreur forfaitaire dans le cap suivi. Cette erreur est la conséquence de la combinaison de plusieurs erreurs élémentaires : inexactitude éventuelle de la déclinaison magnétique, erreur du système de mesure du cap magnétique (compas magnétique, vanne de flux...), erreur dans la transmission de l'information (synchro, recalage manuel du gyro directionnel...) et imprécision de pilotage. L'erreur globale est considérée comme inférieure ou égale à ± 5°. Conséquences pratiques La valeur globale de l'erreur admise (± 5°) tenant compte d'erreurs élémentaires dont le pilote n'a pas connaissance, il doit, dans tous les cas, manœuvrer pour tenir le cap choisi avec la meilleure précision possible. L'idéal étant : écart lu égal à zéro.

  • MUP Chapitre 2 – Descriptions des principes retenus pour la protection des procéduresMémento à l’usage des utilisateurs des 16procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    2.4.3 Délais de perception des repères, délais de mise en virage

    Perception

    Un délai de 6 s est pris en compte pour la perception des repères. Ce délai de perception se traduit par une tolérance de position qui vient s'ajouter aux incertitudes précédentes. Dans le cas de l'approche interrompue (MAPT ou TP), ce délai est réduit à 3 s. Mise en virage

    Lorsqu'un virage doit être initié au passage d'un repère, ou au bout d'un segment minuté, on retient un délai maximum de 5 s pour obtenir l'inclinaison de 25°. Dans le cas de l'approche interrompue, ce délai est réduit à 3 s pour une inclinaison de 15°. Remarque : Dans le cas d’un virage à un point de cheminement «par le travers» (trajectoire RNAV), il n’est pas considéré de délai de mise en virage, le système RNAV étant supposé en tenir compte. Conséquences pratiques

    Les délais de mise en virage sont des éléments de calcul et ne doivent en aucun cas être considérés comme des tolérances par le pilote. Par ailleurs, pour la mise en virage, compte tenu du mode de calcul, il n’est pas prévu que le pilote cherche à virer avant la perception du repère de virage.

    2.4.4 Température

    Les dimensions dans le plan horizontal des aires de protection sont normalement établies en considérant une température supérieure de 15° à la température standard au niveau considéré. Toutefois, dans certains cas particuliers, l'existence de statistiques de température peut être utilisée pour la prise en considération d'une température maximale différente de celle qui résulterait de l'application de la règle énoncée plus haut. Note : voir le chapitre 4.2 en ce qui concerne les conséquences de la température sur les marges minimales de franchissement d’obstacles dans le plan vertical.

    2.4.5 Vitesse

    Les performances des aéronefs ont une incidence directe sur l'exécution de certaines manœuvres. L'élément le plus important à cet égard est la vitesse. Les catégories d'aéronefs typiques indiquées au tableau ci-après sont fondées sur leur vitesse en approche finale.

    Pour chaque phase de l'approche et chaque catégorie d'aéronefs sont définies des plages de vitesses indiquées (VI) (mentionnées dans le tableau ci-après), tenant compte des vitesses qui sont nécessaires lorsque l'aéronef exécute les manœuvres spécifiées. Dans les calculs utilisés pour la construction des procédures, on fait intervenir la vitesse propre, cette dernière étant déterminée à partir de la vitesse indiquée, en fonction de l'altitude et de la température considérées.

  • MUP Chapitre 2 – Descriptions des principes retenus pour la protection des procéduresMémento à l’usage des utilisateurs des 17procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    H Catégories d'aéronefs et vitesses indiquées correspondantes

    pour les différents segments de la procédure

    Définition des catégories Plages des vitesses utilisées pour la protection des procédures

    Vitesse maximale pour approche interrompue

    Catégorie d’aéronef

    Vat (a) Vitesse d’approche initiale (b) mini/maxi

    Vitesse d’approche

    finale mini/maxi

    Vitesse maxi pour manœuvres

    à vue (MVI ou MVL)

    initiale et intermédiaire

    finale

    A < 91 90/150 70/110 110 110 110 B 91/120 120/180 (170 (b)) 85/130 135 130 150 C 121/140 160/240 (220 (b)) 115/160 180 160 240

    D, DL (c) 141/165 185/250 (220 (b)) 130/185 205 185 265

    E 166/210 185/250 (220 (b)) 155/230 240 230 275

    (les vitesses sont exprimées en nœuds)

    (a) Vat = égale à la vitesse de décrochage Vso multipliée par 1,3 ou à la vitesse de décrochage Vs1g multipliée par 1,23 dans la configuration d’atterrissage à la masse maximale certifiée à l’atterrissage suivant le cas.

    (b) vitesse maximale pour procédures d'inversion ou en hippodrome. (c) Les différences entre les catégories d’aéronefs D et DL concernent les conditions normalisées (dimensions) pour

    les approches ILS/MLS.

    Ainsi, pour la détermination de l’OCH d’une procédure ILS, une catégorie d’aéronefs DL a été créée. Dès lors, la dimension des aéronefs à prendre en compte dans le calcul de l’OCA/H est définie dans le tableau suivant :

    H

    Catégorie d’aéronefs

    Demi-Envergure

    (m)

    Distance verticale entre la trajectoire des roues et la trajectoire de l’antenne de radioalignement de

    descente (m) A,B 30 6 C,D 32,5 7 DL 40 8

    Note : L’OCA/H pour les aéronefs de la catégorie DL est publiée quand nécessaire. Le changement ne concerne pas les catégories d’aéronefs A et B. La révision des OCH et des minimums opérationnels associés si nécessaire, pour les catégories d’aéronefs C et D sera effectuée de manière progressive :

    - pour l’élaboration de nouvelles procédures, les nouvelles dimensions sont prises en compte. - pour les procédures existantes, la révision s’effectue selon un programme préétabli.

    Pour un segment particulier, l'emploi d'une procédure peut être limité à une vitesse VI maximale différente de celles mentionnées dans le tableau. Toute restriction de vitesse est systématiquement publiée. Les vitesses indiquées ci-dessus sont celles de la réglementation française. Le document de l'OACI (PANS-OPS DOC 8168 Volume II) présente quelques différences qu'il est bon de connaître puisqu'un grand nombre d'États appliquent strictement les spécifications de l'OACI. Dans la colonne "vitesse d'approche initiale", on peut noter les différences suivantes :

    Cat A : 90/150 (110 (b)) Cat B : 120/180 (140 (b)) Cat C, D, E : il n'est pas prévu de limitation de vitesse pour les procédures d'inversion ou en hippodrome.

  • MUP Chapitre 2 – Descriptions des principes retenus pour la protection des procéduresMémento à l’usage des utilisateurs des 18procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    Pour la catégorie A et dans les colonnes "finale (maxi)", "manœuvres à vue" et "approche interrompue initiale et intermédiaire", remplacer 110 par 100.

    Enfin, certains pays appliquent comme la France, une réglementation nationale présentant des différences par rapport à l'OACI. Celles-ci sont normalement indiquées dans l'AIP partie GEN 1.7 du pays concerné en application des recommandations de l’Annexe 15 de l’OACI

    H Vitesse d’attente La vitesse maximale prise en compte est la vitesse propre correspondant à la vitesse indiquée figurant dans le tableau ci-après :

    Altitude pression en centaines de pieds

    Vitesse indiquée normale (kt)

    Vitesse indiquée en turbulence (a)

    0 à 140 230 (170 (b)) 230 (170 (b)) 150 à 200 240

    210 à 340 265

    La plus faible des deux vitesses

    280 kt ou MACH 0,8 supérieure à 340 MACH 0,83 MACH 0,83

    (a) : La vitesse réservée pour les conditions de turbulence ne sera utilisée pour l’attente qu’après autorisation de

    l’ATC, sauf si les publications qui s’y rapportent indiquent que l’aire d’attente convient aux aéronefs évoluant à ces vitesses élevées d’attente.

    (b) : Vitesse indiquée pour Cat A et B. Conséquences pratiques Les vitesses maximales d'attente, d’hippodrome et d’inversion sont systématiquement publiées mais les autres vitesses ne le sont pas si elles respectent le tableau (seules les restrictions de vitesses sont publiées). Le pilote doit donc s'efforcer de connaître les plages de vitesse pour la catégorie d'aéronef qui le concerne.

    2.4.6 Inclinaison

    Dans l'établissement des procédures et des aires associées, les rayons de virage sont calculés pour une inclinaison de 25° ou un taux de virage de 3°/s (si l'inclinaison qui en résulte est inférieure à 25°). Pour les départs initiaux et l’approche interrompue l’inclinaison considérée est de 15°. Les manœuvres à vue libres considèrent un angle de 20°. Remarque : lors de l’exécution de manœuvres à vue imposées (VPT), il n’est pas tenu compte de la cadence à 3°/s et seule l’inclinaison de 25° est considérée.

    Conséquences pratiques Pour les phases autres que les manœuvres à vue, le pilote doit maintenir une inclinaison égale ou supérieure à celle résultant des hypothèses retenues. Dans le cas des manœuvres à vue (circling), l'essentiel est :

    - pour une trajectoire imposée (VPT voir § 4.6) : de suivre au plus près la trajectoire imposée ; - pour une trajectoire libre (MVL voir § 4.6) : de rester dans les limites de l'aire (une évolution normale le permet, l'aire étant confortablement dimensionnée).

  • MUP Chapitre 3 – Franchissement d’obstaclesMémento à l’usage des utilisateurs des 19procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    CHAPITRE 3

    FRANCHISSEMENT D’OBSTACLES 3.1 PRINCIPE GÉNÉRAL

    Les altitudes/hauteurs minimales de franchissement d’obstacles associées à chaque phase de la procédure sont calculées en ajoutant à l'altitude/hauteur de l'obstacle le plus pénalisant situé dans l'aire de protection, une marge forfaitaire appelée marge minimale de franchissement d'obstacles (MFO).

    Les marges sont de plus en plus réduites lorsque l'on passe de la phase d'arrivée à la phase d'approche finale. Les valeurs de ces marges sont données ci-après à titre indicatif. A QUOI SERVENT CES MARGES ? Elles sont destinées à compenser pour le survol des obstacles en vol aux instruments, les tolérances et les imprécisions admises dans l'évaluation de la position verticale et dans la conduite de l'aéronef (imperfections de l'altimètre, différences entre atmosphère réelle et atmosphère standard...). Le passage en dessous des altitudes minimales de franchissement d’obstacles spécifiées ne permet donc plus de garantir le survol des obstacles avec un niveau de sécurité acceptable. (En outre, en conditions normales, le pilote utilise les altitudes de procédure, au moins égales aux altitudes minimales de franchissement d’obstacles). Note : conformément aux PANS-OPS de l'OACI, la réglementation française en matière de conception de procédures aux instruments prévoit d'intégrer une correction pour les basses températures dans le cas particulier de la détermination des altitudes minimales de sécurité radar (AMSR). Un cartouche sur la carte AMSR publiée dans l'AIP précise que cette correction a été effectuée.

    La variation de température est également considérée lors de la conception de procédures d’approche avec guidage vertical barométrique (APV Baro VNAV).

    Dans tous les autres cas, les marges de franchissement d’obstacles utilisées dans l’établissement des procédures ne tiennent pas compte de la température et sont établies à température type standard.

    3.2 EXEMPLE DE MARGES DE FRANCHISSEMENT D'OBSTACLES 3.2.1 Arrivée, approche initiale

    MFO = 300 m ou 984 pieds. (Au-dessus de certaines régions montagneuses, la MFO peut être augmentée jusqu'au double de la valeur précédente : soit 600 m ou 1969 pieds). Les organismes de la circulation aérienne disposant d'un radar peuvent assurer un guidage radar sous réserve de respecter les altitudes minimales publiées ; aux abords de l'aérodrome, il peut être utile de définir des altitudes minimales de sécurité radar inférieures aux altitudes minimales de procédures afin de permettre un guidage jusqu'à l'altitude de l'approche intermédiaire ; ces altitudes minimales de sécurité radar peuvent être déterminées par secteurs et publiées sur des cartes particulières désignées cartes d’altitudes minimales de sécurité radar (AMSR).

    3.2.2 Approche intermédiaire MFO = 150 m ou 492 pieds.

    3.2.3 Approche finale - Approche VOR, NDB et LNAV :

    Différentes valeurs comprises entre 75 m (246 pieds) et 90 m (295 pieds) sont utilisées en fonction de la position de l'installation par rapport à l'aérodrome.

    - Approche ILS sans GP (LOC) :

  • MUP Chapitre 3 – Franchissement d’obstaclesMémento à l’usage des utilisateurs des 20procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    Des marges variant de 75 à 90 m sont utilisées en fonction des positions de la balise ou de l'OM (ou du repère DME équivalent) par rapport à l'aérodrome.

    - Approche ILS : La méthode de protection est différente. Ne sont pris en compte que les obstacles dépassant une surface d'évaluation. L'OCH est obtenue en ajoutant une valeur forfaitaire de perte d'altitude/erreur altimétrique (HL) à la hauteur de l'obstacle (ou de son équivalent s'il est situé en approche interrompue). Cette HL dépend de la catégorie d'aéronef et de l'utilisation ou non du radioaltimètre (valeurs de 13 m (42 ft) à 49 m (161 ft)).

    Contour des surfaces OAS vus en perspective

    - Approche PAR :

    Comme pour l'ILS, ne sont pris en compte que les obstacles dépassant une surface d'évaluation (OAS). L'OCH est obtenue en ajoutant la valeur de perte de hauteur (HL) prévue avec altimètre barométrique à la hauteur de l'obstacle le plus élevé perçant l'OAS.

    - Approche APV Les obstacles sont évalués au travers de surfaces OAS selon des principes similaires à l’ILS.

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    3.2.4 Approche interrompue

    Les différentes MFO vont de 30 m (100 ft) à 50 m (164ft) en fonction des segments et des différents types d'approche interrompue. Les exceptions sont :

    - la phase initiale (phase précédant la montée effective) pour laquelle la MFO dépend de celle de la partie finale et de celle du reste de l’approche interrompue.

    - Le segment d’accélération et le segment ultérieur de montée, où la MFO est de 90m (295 pieds).

    3.3 REPRESENTATION DES ALTITUDES/HAUTEURS MINIMALES DE FRANCHISSEMENT D’OBSTACLES

    - Représentation des altitudes/hauteurs de procédure et du profil optimal de descente en approche finale : La trajectoire de vol en conditions normales (altitude/hauteur de procédure sur le segment d’approche intermédiaire et profil optimal de descente en approche finale) est représentée par un trait plein. Les altitudes/hauteurs à respecter sur ce profil optimal, au passage des repères de descente, sont indiquées.

    - Représentation des altitudes/hauteurs minimales de franchissement d’obstacles : La représentation des altitudes/hauteurs minimales de franchissement d’obstacles sur la vue en profil de la carte d’approche aux instruments ne concerne que les procédures classiques (non-précision) avec repère d’approche finale (FAF). Les altitudes/hauteurs minimales de franchissement d’obstacles des segments d’approche intermédiaire et d’approche finale des procédures classiques avec FAF ainsi que la MDA/H sont représentées par des blocs grisés, à partir du repère d’approche intermédiaire (IF) et jusqu’au repère d’approche interrompue (MAPT). Dans le cas où la procédure ne comporte pas de repère intermédiaire (IF), la limite amont du bloc grisé situé sous l’approche intermédiaire correspond à la fin du virage de rapprochement de l’approche initiale.

    Remarque : Sur les cartes d’approche aux instruments correspondant à des procédures d’approche avec FAF existantes dont la trajectoire reste inchangée, la mise en œuvre de cette représentation ne peut se faire que progressivement. Ainsi, sur les cartes non encore mises à jour, l’absence de «blocs grisés» pourrait faire croire à tort qu’il n’y a pas d’obstacles significatifs situés sous les trajectoires d’approche intermédiaire et finale. Il y a cependant un moyen simple de lever le doute : sur les cartes révisées, on doit au moins trouver un bloc grisé correspondant à la MDA/H. L’absence complète de bloc grisé signifie donc que la carte n’a pas été révisée. Dans ce cas, toutes les altitudes de passage aux repères figurant sur la trajectoire de vol (profil optimal de descente en approche finale) représentée sur la vue en profil, doivent impérativement être considérées comme des altitudes minimales de franchissement d’obstacles.

    Utilisation : En conditions normales, la trajectoire idéale de l’aéronef consiste à suivre l’altitude/hauteur de procédure de l’approche intermédiaire puis le profil optimal de descente en approche finale (voir CDFA).

    La représentation des altitudes/hauteurs minimales de franchissement d’obstacles (MOCA) sur la vue en profil de la carte d’approche aux instruments répond au même objectif qu’une représentation simplifiée des obstacles ; ces altitudes ne doivent jamais être utilisées comme altitudes de vol, en conditions normales.

    Note : au stade de la conception des procédures, il n’est pas appliqué de correction pour les basses températures, aux calculs des altitudes/hauteurs de procédure et des altitudes/ hauteurs minimales de franchissement d’obstacles.

  • MUP Chapitre 3 – Franchissement d’obstaclesMémento à l’usage des utilisateurs des 22procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    3.4 CORRECTION DE L’ALTITUDE EN FONCTION DE LA TEMPÉRATURE

    Les altitudes minimales de franchissement d’obstacle sont établies en considérant comme référence l’atmosphère type internationale plus 15°C. En pratique, lorsque la température varie de cette valeur, des corrections altimétriques sont nécessaires pour compenser les effets de la température et garantir un franchissement sûr des obstacles. Il incombe au pilote d’apporter ces corrections, sauf lorsque l’aéronef est guidé par radar. Dans ce cas, le contrôleur radar émet des instructions de nature à assurer que la marge de franchissement d’obstacles soit présente à tout moment, compte tenu de la correction pour basse température.

    Pour l’utilisation opérationnelle dans la pratique, il est approprié d’appliquer une correction de température lorsque la valeur de la correction dépasse 20 % de la marge minimale de franchissement d’obstacles (MFO) correspondante sur le segment considéré.

    Exemple de valeurs que le pilote doit ajouter aux hauteurs/altitudes minimales promulguées (en ft)

    Hauteur au-dessus de l’altitude de la source de calage altimétrique (en ft) Températur

    e de l’aérodrome

    (en °C) 200 300 400 500 600 700 800 900 1000 1500 2000 3000 4000 5000

    0 20 20 30 30 40 40 50 50 60 90 120 170 230 280 –10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 150 200 290 390 490 –20 30 50 60 70 90 100 120 130 140 210 280 420 570 710 –30 40 60 80 100 120 140 150 170 190 280 380 570 760 950 –40 50 80 100 120 150 170 190 220 240 360 480 720 970 1210–50 60 90 120 150 180 210 240 270 300 450 590 890 1190 1500

    Conséquences pratiques : Repère de descente en finale Par exemple, dans la vue de profil ci-dessous lorsque la température de l’aérodrome atteint – 10°C, si le pilote ne corrige pas les effets de la variation de température lors de l’exécution de l’approche finale, la MOCA ne sera plus respectée au niveau du repère de descente (1275 ft) et la marge vis-à-vis des obstacles sera réduite de manière significative. Dans un pareil cas, une différence d’altitude supérieure à 100 ft pourra être constatée (40% de la marge).

    MFO en APP finale = 75 m = 246 ft FAF LOC MAPT

    LOC

  • MUP Chapitre 3 – Franchissement d’obstaclesMémento à l’usage des utilisateurs des 23procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    Segment intermédiaire Dans ce deuxième exemple, une marge existe entre l’altitude de procédure et la MOCA pour le segment d’approche intermédiaire. Un aéronef volant à l’altitude de procédure sans effectuer de correction de température ne respecterait plus la MOCA à partir d’une température avoisinant – 50°C, correspondant à une erreur d’altitude de 450 ft. Ce cas est peu probable en France métropolitaine.

    1998 ft – 450 ft < 1598 ft

  • MUP Chapitre 3 – Franchissement d’obstaclesMémento à l’usage des utilisateurs des 24procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    Page intentionnellement blanche

  • MUP Chapitre 4 – Différentes phases d’une procédureMémento à l’usage des utilisateurs des 25procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    CHAPITRE 4

    DIFFÉRENTES PHASES D’UNE PROCÉDURE 4.1 LIMINAIRE

    Une procédure d'approche est une suite de segments qui correspondent à des phases successives du vol. Ces segments sont délimités par des repères (verticale d'une aide radio à la navigation, intersection de radials ou d'un radial et d'une distance DME, point de cheminement RNAV...). Dans ce chapitre, les points importants de chaque phase d’une procédure sont examinés. Les points relatifs aux procédures de départ sont décrits au paragraphe 4.7. Il est impossible de recenser ici tous les cas particuliers qui peuvent exister, chaque procédure ayant ses caractéristiques propres.

    Tout d'abord, il importe de préciser les éléments suivants :

    a) La trajectoire latérale représentée sur la carte d'approche aux instruments est la trajectoire nominale ; la trajectoire verticale de l’aéronef consiste à suivre l’altitude/hauteur de procédure de l’approche, puis le profil optimal de descente en approche finale.

    b) Les procédures sont définies soit en temps, soit en distances. Lorsqu'un DME est disponible et dans le cas des procédures RNAV, les procédures définies en distances sont préférées, car elles limitent l'influence des vitesses des aéronefs et du vent ; mais lorsque l'infrastructure radioélectrique ne permet pas de fournir des informations suffisantes, le temps de vol reste le paramètre utilisé pour définir les éloignements. Un segment d’approche finale comportant un plan de descente matérialisé (ex : ILS, APV), ou dont l'origine est définie par un repère est caractérisée par une pente d'approche. Cette pente est indiquée en degrés et pourcentage dans le cas d'une procédure avec guidage vertical, en pourcentage dans les autres cas. Un segment d’approche finale défini par un temps est caractérisé par une vitesse verticale (ou taux de descente). Le concepteur de la procédure vérifie que ce taux est compris entre certaines limites définies pour les différentes catégories d’aéronefs, mais celui-ci n'est pas porté sur la carte.

    c) L'approche initiale peut prendre différentes formes : - dans les approches comportant une procédure d'inversion (virage de base ou virage conventionnel),

    l'approche initiale est la portion d'éloignement vers le point de début de percée. - dans d'autres types de procédures, l'approche initiale s'effectue suivant un circuit en hippodrome ; (sur les

    cartes d'approche, on peut trouver, suivant les cas, un circuit commun attente / hippodrome ou des circuits séparés).

    d) Un segment d'approche intermédiaire est normalement prévu dans l'établissement d'une procédure (ex : palier d'interception du glide dans une procédure ILS) ; en général, sa longueur minimale est déterminée de façon à ménager trente secondes de vol à la vitesse d'approche initiale ; Lorsqu'un segment d'approche intermédiaire n'est pas prévu (cas des procédures classiques sans FAF), il est admis que le pilote utilisera le segment d'approche initiale pour adopter la configuration nécessaire à l'exécution de la finale.

    La suite de ce chapitre comprend six thèmes (seuls les cas les plus fréquents y sont étudiés) : - arrivées : arrivées omnidirectionnelles, par secteurs et arrivées selon des routes spécifiées ; - attente et entrées en attente ; - approches initiale, intermédiaire et finale ; - approche interrompue ; -manœuvre à vue. - minimums d’aérodromes/hélistations

  • MUP Chapitre 4 – Différentes phases d’une procédureMémento à l’usage des utilisateurs des 26procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    Le schéma ci-dessous illustre les différentes phases d’une procédure d’approche aux instruments.

    4.2 ARRIVÉE

    Transition entre la croisière et l'approche, l'arrivée permet à l'aéronef de rallier l'IAF. Selon le cas, elle peut s'effectuer suivant une trajectoire normalisée appelée STAR ou en utilisant les altitudes minimales de secteur publiées (MSA ou TAA).

    4.2.1 Arrivées omnidirectionnelles - par secteurs - altitudes minimales de secteur (MSA) – altitudes d’arrivée en région terminale (TAA)

    - altitudes minimales de secteur (MSA) Les altitudes minimales de secteur assurent, pour les arrivées à l'intérieur du secteur défini et sur une distance de 25 NM par rapport au moyen spécifié, une marge minimale de 300 m (984 ft) par rapport aux obstacles. Ces altitudes déterminent le niveau le plus bas utilisable dans la phase d'arrivée. Dans le cas où le moyen radioélectrique est un VOR DME, deux altitudes de sécurité peuvent être définies dans un même secteur, en utilisant l'information de distance fournie par le DME.

    Altitudes minimales de secteur et sous secteurs

    6000

    5500

    30002500

    5000

    VOR-DME

    12 NM DME

    25 NM DME

    15 N

    M D

    ME

  • MUP Chapitre 4 – Différentes phases d’une procédureMémento à l’usage des utilisateurs des 27procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    - altitudes d’arrivée en région terminale (TAA) Pour les procédures RNAV en T ou en Y (voir paragraphe 5.3), les aires d’arrivée en région terminale (TAA) sont représentées par des secteurs avec pour chacun d’eux :

    - l’emplacement de l’IAF avec son indicatif - l’emplacement du repère intermédiaire (IF) - les limites latérales (arc de cercle avec son rayon et son centre, et les segments avec leur orientation) - l’altitude minimale - éventuellement une sectorisation (sous-secteurs et arcs de palier de descente).

    TAMPON

    TAMPON(5 NM)

    (5 NM)

    25 NM

    25 NM

    25 N

    M

    MAPT

    FAF

    IF

    MAPT

    FAF

    IF

    IAFBASE

    GAUCHE

    IAFBASE

    DROITE

    IAFAIRE D'APPROCHEEN LIGNE DROITE

    (5 NM)TAMPON

    MAPT

    FAF

    IF

    TAMPON(5 NM) (5 NM)

    TAMPON (5 NM)

    25 NM

    25 N

    M

    MAPT

    FAF

    IF

    MAPT

    FAF

    IFIAF

    BASEGAUCHE

    IAFBASE

    DROITE

    IAFAIRE D'APPROCHEEN LIGNE DROITE

    TAMPON

    MAPT

    FAF

    IF

    25 NM

    Configuration TAA en Y

    Configuration TAA en T

  • MUP Chapitre 4 – Différentes phases d’une procédureMémento à l’usage des utilisateurs des 28procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    Un aéronef à l’arrivée qui va exécuter une approche RNAV suit en principe une trajectoire passant par un IAF. Une fois l’IAF sélectionné comme point de cheminement dans le récepteur GNSS, des informations de distance et/ou d’azimut par rapport à cet IAF sont disponibles.

    Une aire de protection est définie par rapport à l’IAF et publiée sur le volet de procédure. A cette aire de protection est associée une altitude (minimale de sécurité) d’arrivée en région terminale (TAA). Les aires de TAA sont en général constituées d’un secteur de 25 NM de rayon centré sur un IAF limité par les prolongements de segments initiaux.

    Une aire de TAA a deux finalités : - elle protège l’arrivée vis à vis des obstacles et du relief, - elle définit un secteur d’entrée permettant à l’aéronef d’amorcer la procédure d’approche associée à l’IAF

    sans besoin d’effectuer de virage conventionnel dès lors que l’angle de virage à l’IAF n’excède pas 110° (dans la plupart des cas).

    Avant de voler à la TAA, le pilote doit déterminer que l’aéronef se trouve en deçà de la limite de TAA, en sélectionnant l’IAF approprié et en mesurant le relèvement et la distance de l’aéronef par rapport à l’IAF. Le relèvement obtenu devrait alors être comparé aux orientations publiées des limites latérales de la TAA. Cela est d’une importance capitale quand l’approche de la TAA s’effectue près du prolongement de la limite entre les aires base gauche et base droite, en particulier si les TAA sont à des niveaux différents.

    4.2.2 Routes spécifiées d'arrivée Dans le cas d'une procédure située à l'intérieur d'une TMA, les routes spécifiées d'arrivée sont représentées sur la carte de TMA et non sur la carte IAC.

    En l'absence de TMA, les routes spécifiées d'arrivée, quand elles existent, sont représentées sur la carte IAC. Les altitudes minimales portées sur la route spécifiée d'arrivée assurent une marge de 300 m (984 ft) au-dessus des obstacles situés dans une bande de 5 NM de part et d'autre de la route qui débute :

    1) S'il n'existe pas d'espace contrôlé associé à la procédure Au dernier repère en route, s’il est situé à moins de 25 NM de l’IAF, sinon le point situé à 25 NM de l’IAF, sur la route d’arrivée.

    2) S'il existe un d'espace contrôlé associé à la procédure A la limite de cet espace ou au repère le plus proche de cette limite.

    4.3 ATTENTE

    Pour diverses raisons, un aéronef peut être amené à attendre. Un circuit d'attente en forme d'hippodrome est prévu à cet effet. Le repère d'attente coïncide en général avec l'IAF (ou l'un des IAF si la procédure en comporte plusieurs). Remarque : Des circuits d’attentes peuvent être prescrits dans les phases de vol en route, à l’arrivée, en approche initiale ou à l’issue d’une approche interrompue. Dans l’illustration suivante l’aéronef devra effectuer un hippodrome avant de débuter l’approche.

  • MUP Chapitre 4 – Différentes phases d’une procédureMémento à l’usage des utilisateurs des 29procédures de vol aux instruments 30 juin 2012

    4.3.1 Circuit

    L'attente est par définition une manœuvre destinée à attendre ; elle est effectuée, lorsque c'est nécessaire, selon un circuit en hippodrome défini de la façon suivante (remarque : dans le présent paragraphe, le terme "attente" désigne la manœuvre, le terme "hippodrome" désigne ici le circuit) :

    - après la verticale du repère sur lequel est basé le circuit, virage de 180° dans le sens spécifié ; - éloignement, pendant le temps prescrit ou éventuellement jusqu'à un point de repère secondaire ; - virage de retour pour intercepter et suivre la trajectoire de rapprochement.

    L'attente est protégée pour :

    - une vitesse indiquée maximale (VI) ; - une altitude pression maximale (Zp) ; - une longueur spécifiée des segments rectilignes exprimée en temps d’éloignement ou en distance.

    L'altitude minimale d'attente est calculée en prenant en compte une MFO d’au moins 300 m (984 ft) (au dessus d’une région montagneuse une marge supérieure à 300m et pouvant atteindre 600m (1969ft) peut être appliquée); elle est indiquée sur la vue en plan de la carte à l'intérieur du circuit.

    Note importante : La protection suppose également que, même dans le cas le plus défavorable, le pilote veillera à ne pas dépasser, pendant l'éloignement, l'axe de rapprochement.

    4.3.2 Entrées en attente

    a) Généralités Quelle que soit la trajectoire de ralliement, l'entrée en attente commence en général au survol du repère d'attente et s'effectue en respectant :

    - une vitesse indiquée maximale (celle spécifiée pour l'attente) ; - une altitude minimale (l'altitude minimale d'attente) et une altitude maximale (Zp spécifiée) ; - une méthode d'entrée exposée ci-dessous.

    La description des entrées donnée ci-après suppose une attente orientée à droite et un vent nul. L’entrée dans le circuit d’attente s’effectue selon un cap en relation avec les trois secteurs d’entrée représentés en b). Il y a une zone de flexibilité de 5° de part et d’autre des limites de secteur. Dans le cas des attentes sur des intersections VOR, les entrées sont limitées aux radiales. Dans le cas des attentes sur des repères VOR/DME, les entrées sont établies sur les radiales ou sur des arcs DME. Les critères prévoient la protection d’entrées le long d’arcs DME, mais celles-ci ne doivent être prévues que s’il y a une difficulté opérationnelle particulière qui rend impossible l’utilisation d’autres procédures d’entrée.

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    b) Attente sur un point de repère - Attente VOR ou NDB L'entrée dans l'attente est supposée s'effectuer selon le cap en fonction des trois secteurs d'entrée représentés ci-dessous.

    Procédure de secteur 1 (entrée parallèle) Au survol du repère, virer pour prendre un cap tel que la trajectoire soit parallèle et inverse à la trajectoire de rapprochement, et maintenir ce cap pendant la durée d'éloignement spécifiée pour l'attente. Si cette durée est supérieure à une minute et demie, la valeur du temps d'éloignement lors de l'entrée ne doit pas dépasser une minute et demie, ou la distance limite prescrite. Ensuite, virer à gauche pour rejoindre soit la trajectoire de rapprochement, soit directement le repère. Au deuxième passage à la verticale du repère, suivre le circuit d'attente. Procédure de secteur 2 (entrée décalée) Au survol du repère prendre un cap tel que la trajectoire forme un angle de 30° avec l’inverse de la trajectoire de rapprochement et s'éloigner à ce cap pendant un temps égal au temps d'éloignement spécifié. Cette durée peut être limitée dans les mêmes conditions que ci-dessus. Virer ensuite à droite pour rejoindre la trajectoire de rapprochement du circuit d'attente. Procédure de secteur 3 (entrée directe) Au survol du repère, virer à droite pour suivre le circuit d'attente.

    c) Attente basée sur une intersection (de rayons VOR) Les entrées sont effectuées uniquement sur les radiales définissant le repère, et conformément à l'une des méthodes décrites précédemment selon la position du VOR sécant par rapport au VOR de rappel.

    70°

    VOR sécant

    VOR de rappel

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    d) Attente VOR-DME L'arrivée dans une attente VOR DME peut s'effectuer :

    - en suivant la trajectoire de rapprochement de l'attente ; - en suivant une trajectoire publiée ; -en cas de guidage radar, les aéronefs doivent être établis sur des trajectoires réglementaires protégées.

    Le point d'entrée est : - soit le repère d'attente ; -soit le repère de fin d'éloignement.

    Les procédures d'entrée réglementaires sont décrites sur les schémas suivants :

    Cas où le point d'entrée est le repère d'attente

    repère d'attente,point d'entrée

    arrivée 30°

    repère d'attente,point d'entrée

    repère d'attente,point d'entrée

    distance DME d'éloignement

    distance DME d'éloignement distance DME d'éloignement

    repère d'attente,point d'entrée

    Cas particulier d'une attente VOR DME en éloignement avec entrée nécessitant un radial de garde. Dans le cas où le radial de garde est atteint avant l'arc DME, l'aéronef est supposé suivre le radial de garde jusqu'à la distance DME limite d'éloignement.

    30°

    Radial de garde

    Trajectoire nominale

    Exemple de trajectoire réellement suivie(dérive due au vent)

    Distance DME d'éloignement

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    Cas où le point d'entrée est le repère de fin d'éloignement de l'attente

    VOR-DME

    Point d'entrée

    4.3.3 Sortie du circuit Lorsque le pilote reçoit une HAP, il devrait ajuster le circuit dans les limites de la procédure d’attente établie, de manière à quitter le point d’attente à l’heure spécifiée.

    4.4 APPROCHE INITIALE, INTERMÉDIAIRE ET FINALE

    L’IAF est le début de la procédure d’approche (notion de clairance d’approche). L'approche initiale permet de se placer sur la trajectoire d’approche finale ou sur une direction voisine de celle-ci à une altitude satisfaisante. Sur un IAF on peut trouver une attente et un circuit en hippodrome d’approche initiale qui précède l’approche intermédiaire ou finale. Le circuit d’attente et le circuit d’approche initiale peuvent être communs ou séparés. L’approche initiale commence lorsque le pilote, à la verticale du repère, quitte l’attente s’il y a lieu et débute le circuit en hippodrome. Si les circuits sont communs, le dernier tour est un hippodrome d’approche initiale.

    Dans certains cas, un seul circuit est utilisé pour représenter, sur la vue en plan des cartes IAC, l'attente et l'hippodrome ; dans ce cas, les entrées dans l'hippodrome sont protégées.

    La procédure ci-dessous de l’aérodrome de Colmar-Houssen possède une attente (altitude de protection 8000 ft) commune avec l’hippodrome (altitude de procédure à 4600 ft)

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    Lorsque l'attente et l'hippodrome sont représentés séparément, les entrées doivent s'effectuer dans l'attente, l'exécution de l'hippodrome ne pouvant être effectuée qu'une fois l'avion stabilisé en attente, à l'altitude minimale de celle-ci ; si, les entrées en hippodrome sont néanmoins possibles pour certains aéronefs, cette éventualité est mentionnée (catégorie et/ou vitesse maximale). Ci-après les exemples de Châteauroux et de Cherbourg où les deux circuits (Attente et Hippodrome) sont distincts.

    L'approche intermédiaire permet de se préparer à l'approche finale (vitesse et configuration de l'aéronef) ;

    - cas d'une approche classique avec FAF (FAF indiqué sur la carte d'approche) : le segment d'approche intermédiaire débute à l'IF ou à la fin du virage d'inversion ou d’hippodrome et se termine au FAF ;

    - cas d'une approche classique sans FAF : le segment d'approche intermédiaire n'existe pas ; - cas d'une approche de précision : le segment d'approche intermédiaire est systématiquement prévu ; il

    débute à l'IF ou à la fin du virage d'inversion ou d’hippodrome et se termine au FAP.

    A Châteauroux, le temps d’éloignement est exprimé en fonction de la vitesse indiquée. Il est aussi spécifié que les entrées dans l’hippodrome de 1mn30 sont protégées

    A Cherbourg, l’éloignement en hippodrome est limité par la butée DME 10,7 MP

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    4.4.1 Procédure classique avec FAF

    Approche initiale L'approche initiale est l'ensemble des trajectoires suivies depuis le passage de l'IAF jusqu'à l'alignement en intermédiaire. Selon les types de procédures, elle se termine à l'IF, ou à la fin du virage d'inversion ou d’hippodrome. La procédure peut comporter un circuit en hippodrome (servant également à l'attente) et une inversion (par exemple un virage de base).

    Selon la direction d'arrivée, on peut entrer directement dans la procédure d'inversion ou entrer d'abord dans l'hippodrome, puis dans l'inversion (même si sa direction d'arrivée est favorable, le pilote peut utiliser le circuit en hippodrome, par exemple pour perdre de l'altitude, s'il estime être trop haut).

    Entrée dans la procédure d’inversion - Secteur A : l'entrée directe est possible. - Secteur B : l'entrée doit s'effectuer à l'issue du circuit en hippodrome publié.

    B

    A

    Entrée directe à l’intérieur du secteur de +/- 30°

    Virage conventionnel

    30°

    30°

    Entrée dans un virage conventionnel

    IAF

    Dans le cas de virages de base, ce secteur d'entrée peut être élargi pour comprendre le prolongement de la branche de rapprochement (ensemble du secteur grisé).

    Virage de base

    Entrée dans un virage de base

    Secteurd'entréedirecte

    30o

    30o

    IAF

    Pentes en approche initiale

    H La pente à considérer en approche initiale est de 4 %. La pente maximale admissible est de 8 %.

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    H Pour une procédure en hippodrome ou une procédure en inversion, la descente minimale/maximale autorisée est indiquée dans le tableau suivant :

    Descente minimale/maximale autorisée par minute d’éloignement ou de rapprochement

    Éloignement (1 et 2) Rapprochement Mini Maxi Mini (3) Maxi

    Cat A/B 240 m (800 ft) 120 m (400 ft) 200 m (655 ft) Cat C/D/E 360 m (1200 ft) 180 m (600 ft) 300 m (1000 ft)

    Note 1 : Dans le cas d’une procédure comportant un virage conventionnel à 45°, la perte d’altitude en éloignement

    peut aussi s’effectuer sur la branche d’éloignement à 45°. Note 2 : Dans le calcul des descentes maximales, les virages sont supposés être exécutés en palier. Note 3 : Ces valeurs sont à utiliser si une descente est envisagée, mais il est également possible d’effectuer le

    rapprochement en palier. Approche intermédiaire L'approche intermédiaire est située soit entre le repère d’approche intermédiaire et le repère ou point d’approche finale, soit entre la fin d’une procédure d’inversion, d’une procédure en hippodrome ou d’une procédure de navigation à l’estime et le repère ou point d’approche finale, selon le cas. Approche finale Le segment d'approche finale débute au FAF et se termine au MAPt. La hauteur de procédure au FAF détermine la pente en finale (profil optimal, en considérant une hauteur au seuil de 15 m).

    H La pente en approche finale doit respecter les critères suivants : - pente minimale/optimale : 5.2 % - pente maximale : 6.5 % (aéronefs de Cat. A et B), 6.1 % (aéronefs de Cat. C, D et E)

    Lorsque des contraintes particulières de franchissement d’obstacles imposent la publication d’une procédure “non standard” avec pente de descente supérieure à la pente maximale définie ci-dessus, ceci sera indiqué sur les cartes d’approche de manière à permettre aux exploitants d’établir d’éventuelles restrictions d’utilisation.

    Neutralisation d’obstacles - repères de palier de descente Dans ce type de procédure (approche classique), l'altitude/hauteur de franchissement d'obstacles (OCA/H) est déterminée en ajoutant la marge de franchissement (MFO) à l'obstacle critique situé dans l'aire d'approche finale (en faisant abstraction de l'approche interrompue). En présence d'obstacles importants, qui conduiraient à une OCA/H trop élevée, il peut être intéressant lorsqu'on dispose d'installations radioélectriques adéquates (ex : DME), de spécifier sur le segment d'approche finale, un repère de palier de descente (SDF, pour step down fix) et de lui associer une altitude/hauteur minimale de franchissement d’obstacles pour neutraliser certains obstacles.

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    H Principe de la neutralisation d’obstacles :

    Note : Ce schéma est un schéma explicatif et ne correspond pas à la véritable représentation de la vue en profil d’une procédure d’approche sur une carte IAC. Sur ce schéma :

    - les blocs grisés représentent les altitudes/hauteurs minimales de franchissement d’obstacles pour chaque segment considéré ;

    - la ligne en pointillé représente la hauteur maximale des obstacles permettant d’obtenir ces altitudes/hauteurs minimales de franchissement d’obstacles en tenant compte des différentes valeurs de MFO pour chaque segment considéré ;

    - les pentes à 15% montrent la neutralisation possible de certains obstacles proches du FAF ou d’un repère de descente. C’est l’expression de la pente théorique maximale d’un aéronef en finale.

    4.4.2 Procédure classique sans FAF

    Approche initiale L'approche initiale est l'ensemble des trajectoires suivies depuis le passage de l'IAF jusqu'à la fin du virage de rapprochement. Pour le descriptif de ces trajectoires, se référer à la description § 3.4.1.

    Approche intermédiaire Ce type de procédure ne comporte pas de segment d'approche intermédiaire.

    Approche finale L’approche finale commence à la fin du virage de rapprochement de la procédure d’inversion ou en hippodrome et se termine au MAPT. Les procédures sans FAF correspondent en général aux procédures basées sur un moyen implanté sur l'aérodrome. Pour cette raison, l'approche finale est généralement "non dans l'axe". Compte tenu des vitesses variables utilisées par les aéronefs, le début d'approche finale n'est pas un point sol.

    Pente ou taux de descente en finale Lorsque l’installation est située sur l’aérodrome, le taux de descente est calculé en fonction de la hauteur à perdre en finale et du temps de rapprochement.

    Profil optimal de descente

    MDA/H

    FAF IF

    SDF

    MAPT

    Altitude/hauteur de procédure

    15%

    15%

    MFO intermédiaire

    MFO finale amont MFO

    finale aval

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    Taux mini (Pieds/min) Taux maxi (Pieds/min)

    A, B 400 655 C, D, E 600 1000

    Lorsque l’installation est située en dehors de l’aérodrome, ou en cas d’utilisation d’un repère de descente, la pente en aval de l’installation ou du repère de descente doit respecter les critères suivants :

    - pente minimale/optimale : 5.2 % - pente maximale 6,5% (aéronefs de Cat. A, B), 6,1% (aéronefs de Cat. C, D, E).

    Remarque : La représentation des altitudes/hauteurs minimales de franchissement d’obstacles sur la vue en profil de la carte d’approche aux instruments ne concerne pas les approches classiques sans FAF. Ainsi, si une procédure d’approche classique avec FAF et une procédure d’approche classique sans FAF sont publiées sur la même carte, les altitudes/hauteurs minimales de franchissement d’obstacles publiées sur la vue en profil se rapportent uniquement à la procédure avec FAF (exemple : procédure VOR-DME avec FAF et procédure VOR sans FAF). Exemple de procédure sans FAF :

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    4.4.3 Approche avec guidage vertical

    Cf. chapitre 6.4.2.

    4.4.4 Approche de précision Les explications ci-après sont basées sur la description d'une approche ILS (ou MLS). Elles peuvent également s'appliquer aux approches PAR, bien que les critères de construction soient sensiblement différents.

    Approche initiale Idem autres types d'approche.

    Approche intermédiaire L'approche intermédiaire est la portion de trajectoire en palier comprise entre la fin du virage de rapprochement de l'hippodrome et l'interception du plan de descente. Une durée minimale de 30 s de vol est prévue pour permettre la stabilisation de l'avion à la vitesse et dans la configuration correspondant à l'approche finale.

    Approche finale L'interception de l'alignement de descente à l'altitude du palier d'approche intermédiaire constitue le FAP. Le FAP est le début du segment de précision sur lequel est fourni un guidage radioélectrique d'azimut (LOC), de site (GP) et de distance (markers ou DME).

    L'approche finale s'étend du FAP jusqu'au point où la hauteur de décision (DH) est atteinte. Sur la carte d'approche (vue en profil), la pente du glide est publiée en degrés et pourcentage. Remarque : La représentation des altitudes/hauteurs minimales de franchissement d’obstacles sur la vue en profil de la carte d’approche aux instruments ne concerne pas les approches de précision. Or, dans le cas des procédures ILS, la procédure LOC associée, si elle existe, est une approche de non-précision avec FAF et à ce titre bénéficie du même type de représentation. Les profils de la procédure ILS et de la procédure LOC étant publiés sur la même carte d’approche aux instruments, il faut garder en mémoire le fait que les altitudes minimales de franchissement d’obstacles publiées sous forme de blocs grisés ne concernent que la procédure LOC.

    4.4.5 Alignement de piste (LOC) seul Une telle procédure est considérée comme une approche classique. Le FAF est matérialisé par la verticale d'un repère (exemple : la verticale d'un NDB, ou l'intersection de l'axe d'un Localizer avec un radial ou une distance DME). Le MAPt ILS sans GP est matérialisé par le MM ou une distance DME. La descente aux instruments se termine à la MDH (approche classique) (ou au MAPt si celui-ci est rencontré avant d'avoir atteint la MDH - cas d'une approche effectuée "trop haut"). Note : On notera la différence entre FAP : point d'approche finale, dans le cas d'un ILS complet, car il s'agit de l'intersection d'un plan de descente avec une altitude et FAF : repère d'approche finale, dans le cas d'un ILS sans GP, car en l'absence de plan de descente, il faut matérialiser le début de descente par un repère.

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    H

    Remarque : Cette procédure étant considérée comme une procédure classique avec FAF, des «blocs grisés» sont représentés sur la vue en profil pour représenter les altitudes/hauteurs minimales de franchissement d’obstacles (voir § 4.4.1 «Procédures classiques avec FAF»).

    4.5 APPROCHE INTERROMPUE

    Toute procédure comporte une trajectoire d'approche interrompue utilisée lorsqu'il s'avère impossible de poursuivre l'approche jusqu'à l'atterrissage. Cette trajectoire prend fin à l’altitude/hauteur suffisante pour permettre :

    - l’exécution d’une nouvelle approche ; ou - le retour à un circuit d’attente désigné ; ou - le raccordement à la phase en route.

    Dans le cas des approches classiques (NPA), un MAPT est défini. Pour un aéronef descendu à la MDH selon la technique dite « dive and drive », c'est la limite aval à laquelle le pilote est supposé remettre les gaz pour débuter l’approche interrompue. Pour un aéronef qui effectue une approche finale selon la méthode CDFA, la notion de palier disparaît car la technique de descente continue ne permet plus d’effectuer un palier jusqu’au MAPt. (Voir Annexe 1 ci-après). Lorsqu’une approche interrompue est initiée et comporte un virage à une altitude, celui-ci n’est pas effectué avant le MAPt. Dans le cas d'une approche de précision (PA), la carte d'approche ne mentionne pas de MAPT, car l'approche interrompue débute au point où l'on atteint l'OCH (en pratique, la hauteur de décision) sur le plan de descente. L'étude de la procédure d'approche interrompue retient l'hypothèse d'une pente minimale de montée fixée à 2,5 %. Dans certains cas notamment lorsque des obstacles contraignants pénalisent la trajectoire, des minimums supplémentaires calculés à partir d'une pente supérieure, peuvent être publiés. Cependant quelles que soient les pentes supplémentaires calculées, les minimums calculés avec une pente API = 2,5 % sont publiés. L'approche interrompue peut être définie, soit en ligne droite, soit avec un virage prescrit en un point de repère, ou à une altitude.

    4.5.1 Approche interrompue en ligne droite L'approche interrompue est considérée en ligne droite lorsqu'elle se fait selon la même route magnétique que celle de l’approche finale et lorsqu’aucun virage n'est prescrit avant que l'aéronef n'ait atteint une altitude de sécurité.

    4.5.2 Approche interrompue avec point de virage spécifié Un virage doit être exécuté, quelque soit l'altitude atteinte au point de virage (TP) spécifié sur la carte d'approche. Le virage ne doit être débuté ni avant ni après ce point.

    4.5.3 Approche interrompue avec virage à une altitude spécifiée Une altitude est spécifiée pour le virage de retour vers le repère d'attente. Le virage ne doit être débuté ni en dessous, ni au-dessus de cette altitude ; toutefois, dans certains cas, il est précisé de ne pas tourner avant un repère.

    4.5.4 Hauteur minimale d’accélération en palier

    En cas de panne d'un moteur, certains avions peuvent avoir à effectuer un palier d'accélération avant de poursuivre la montée. Une hauteur minimale d'accélération en palier est normalement calculée, en tenant compte des obstacles.

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    Lorsqu’aucune mention particulière n'est portée sur la carte, cela signifie qu'aucune possibilité d'effectuer un palier n'a été étudiée. Note : Lorsqu'il est prévu, le palier est calculé pour une longueur maximale de 6 NM (Cat. A et B) et, si possible, 10 NM (Cat. C et D). La montée est, à l'issue du palier, calculée pour une pente minimale de 1 %.

    Dans le cas d'une approche interrompue avec virage à une altitude/hauteur, la hauteur minimale d'accélération publiée est au moins égale à la hauteur du virage.

    L’altitude/hauteur minimale d’accélération en approche interrompue, publiée sur la carte d’approche aux instruments ne constitue qu’une information. Un exploitant peut réaliser sa propre étude en tenant compte des caractéristiques particulières d’un aéronef et appliquer une valeur différente de celle publiée.

    4.6 MANŒUVRES À VUE (VPT ET MVL – Circling)

    L’approche indirecte inclut la phase à vue du vol après l’achèvement d’une approche aux instruments, pour mettre l’aéronef en position pour l’atterrissage sur une piste qui n’est pas convenablement située pour une approche directe. Par ailleurs, si l’alignement de la trajectoire d’approche finale ne correspond pas aux critères requis pour une approche finale directe, seule une approche indirecte est autorisée et l’alignement de la trajectoire se fait idéalement sur le centre de l’aire d’atterrissage. Lorsque cela est nécessaire, la trajectoire d’approche finale peut être alignée pour passer au-dessus d’une portion de la surface d’atterrissage utilisable. Dans des cas exceptionnels, elle peut être alignée au-delà de la limite de l’aérodrome, mais jamais au-delà de 1 NM de la surface d’atterrissage utilisable.

    Une procédure de manœuvres à vue est donc publiée lorsque : - l’approche finale ne peut pas être exécutée en approche directe ; ou - des contraintes opérationnelles ne permettent pas de se poser directement sur le terrain.

    Dans le langage courant, le terme anglais « circling » est utilisé, il sous-entend une MVL ou une VPT selon le cas (visual manoeuvring (circling) using prescribed track)

    On distingue les procédures de manœuvres à vue libre (MVL) et de manœuvres à vue imposée (VPT). - Manœuvres à vue libre : manœuvres à vue effectuées à l'issue d'une procédure d'approche aux

    instruments, et pour laquelle le pilote n'a pas de trajectoire à respecter, mais est supposé rester à l'intérieur des limites de l'aire de protection associée à sa catégorie d'aéronef.

    - Manœuvres à vue imposées : manœuvres à vue effectuées à l'issue d'une procédure d'approche aux instruments, et suivant une trajectoire définie à l'aide de repères visuels ou radioélectriques. Les trajectoires peuvent être différentes selon la catégorie d’aéronef.

    La procédure de manœuvres à vue imposée (VPT) suppose une description précise de la trajectoire à suivre qui est définie à l’aide de repères visuels ou radioélectriques. Les indications de longueur des segments composant la VPT sont données à titre d’information, mais ne remplacent pas le respect des repères sur lesquels la trajectoire VPT est basée. La procédure de manœuvres à vue libre (MVL) est une évolution libre aux abords de l'aérodrome (on suppose néanmoins que l'avion reste dans les limites de l'aire prise en compte pour déterminer la MDH). Ces évolutions peuvent être limitées à des catégories d'aéronefs en fonction des pistes à desservir et des obstacles présents aux abords de l'aérodrome.

    Dans certains cas, un secteur peut être interdit pour une MVL afin d'éviter la prise en compte d'obstacles pénalisants dans le calcul de la MDH.

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    Les trajectoires de type VPT, à suivre pour les différentes catégories d'aéronefs sont décrites en détail et représentées sur une carte spécifique (identifiée : «VPT»), avec un fond de carte donnant les principaux repères visuels et des renseignements topographiques.

    Dimensions de l’aire associée à une procédure de manœuvres à vue libre (MVL) Dans le cas d'une approche indirecte suivie d'une manœuvre à vue libre (MVL), le pilote doit avant de quitter l'axe radiobalisé, estimer être dans le volume MVL. Il convient donc de rappeler les dimensions de l'aire associée à une MVL, qui varient selon la catégorie d'aéronefs. L'aire est obtenue en traçant, à partir du seuil de chaque piste utilisable, un arc de cercle de rayon R. Les portions de cercle sont jointes par un segment rectiligne tangent. Le tableau ci-après présente une valeur indicative du rayon de l’aire MVL (R) en fonction de la catégorie d’aéronef.

    Catégories d’aéronefs A B C D E

    Valeurs de R en NM 2,4 3,1 4,5 5,5 7,1

    Lorsqu'un secteur de l'aire MVL est interdit, une réduction appropriée de l'aire est appliquée en conséquence.

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    1

    2

    3

    Aires de manœuvre à vue libre.Piste 1 ouverte à la catégorie APiste 2 ouverte à la catégorie A, B, CPiste 3 ouverte à toutes les catégories

    Règles d’intégration dans la circulation d’aérodrome L'arrêté du 17 juillet 1992 relatif aux procédures générales de circulation aérienne pour l'utilisation des aérodromes par les aéronefs stipule :

    - Aérodrome contrôlé L'aéronef doit s'intégrer dans la circulation d'aérodrome conformément aux clairances reçues.

    - Aérodrome non contrôlé - Avec AFIS

    L'aéronef peut, s'il effectue une procédure d'approche directe, s'intégrer directement en approche finale. L'aéronef peut, si une manœuvre à vue imposée (VPT) est possible et nécessaire compte tenu des conditions météorologiques, s'intégrer directement sur la trajectoire définie. L'aéronef doit, si une manœuvre à vue libre (MVL) est possible et nécessaire compte tenu des conditions météorologiques, s'intégrer dans la circulation d'aérodrome en respectant, sauf consigne particulière publiée, les règles d'intégration définies pour les vols VFR (sens et hauteur minimale du tour de piste). Si les conditions météorologiques le permettent, la descente devra être interrompue à une hauteur supérieure au plus haut des circuits d'aérodrome publiés pour la piste en service, à moins que l'aérodrome ne soit accessible qu'aux aéronefs équipés de radio, et qu'aucun autre aéronef n'évolue dans la circulation d'aérodrome.

    - Sans AFIS Une MVL doit être effectuée sauf consigne particulière publiée, en respectant les règles d'intégration définies pour les VFR (sens et hauteur minimale du tour de piste). Si les conditions météorologiques le permettent, la descente devra être interrompue à une hauteur supérieure au plus haut des circuit