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MITSOU ET AUTRES NOUVELLES

parcours amoureux sur des textes de Colette

Colette... une compagne.Je ne sais pas à quand remonte ma passion pour Colette.J’ai la sensation qu’elle a toujours fait partie de mes lectures.Enfant, dès que j’appris à lire, je m’amusais à jouer les “Dialogues de Bêtes” dans lesquels j’invitais mon père avec sa grosse voix de basse pour l’interprétation de Toby le chien, moi j’étais Kiki la Doucette. La force de ces dialogues magiques entre chien et chat, me révélait avec humour des situations quotidiennes auxquelles j’assistais entourée de ma “faune domestique”.Au-delà encore, j’aimais à me projeter dans cet univers, cette époque, par cette écriture si profonde, si vivante...Tout a fini par me séduire et m’intriguer en elle, ses parts d’ombres, de lumières, sa force de liberté, sa passion de la vie ...Une chose est sûre, dans chaque moment plus ou moins difficile de ma vie, lire Colette a toujours été pour moi souverain. Son amour pour les plantes, les paysages, les animaux domestiques, les humains.« Le visage humain fut toujours mon grand paysage »C’est aussi un modèle de liberté, de volontéMe plonger dans ses mots, ses images, c’est comme me « rebaigner » dans ma propre source.Ça redonne du sens et de la force à ma sensibilité, mon écoute des sentiments, de la nature, de la féminité.

Colette 1873-1954 et son œuvre ont traversé les deux guerres. En 1914 elle fut infirmière de nuit. « Mitsou » sera publié en 1919 chez Fayard. La série des « Claudine » fut éditée sous le nom de Willy son premier mari puis « Les vrilles de la vigne » sous le nom de Colette Willy. Sa vie sera vouée à l’écriture et à l’amour (trois maris et au moins une maîtresse). À son œuvre prolifique (Dialogues de bêtes, La vagabonde, Chéri, Le Blé en Herbe) elle ajoute également le journalisme, la pantomime, le théâtre et même la cosmétique. En 1936 elle est reçue à l’Académie Royale de Belgique puis en 1944 à l’Académie Goncourt.

MITSOU ET AUTRES NOUVELLES

parcours amoureux sur des textes de ColetteHistoires et textes

Mitsou petite artiste de Music Hall dans les années 14-18 après une brève rencontre avec le Lieutenant Bleu va entretenir avec lui un échange épistolaire. Lui sur le front, elle à Paris. Celui-ci, va les mener jusqu’à la “véritable” rencontre...

«  Moi  ? je suis l’amour héroïque. Je ne suis pas l’amour héroïque. Je ne suis rien du tout d’extraordinaire, je vous assure. Vous m’avez vue toute entière le soir du placard  : une petite artiste jeune, pas laide, qui plaît au public et qui n’a pas beaucoup talent. Ma modestie vous étonne  ? Allez, nous savons presque toutes très bien à quoi nous en tenir, au music-hall, avec notre air de nous en croire » Mitsou au Lieutenant Bleu

Mitsou

C’est un si joli nom, c’est si délicat ...Quelle écoute délicieuse de la force des sentiments !Je ne m’en lasse pas.La grâce de la lettre, ce qu’elle révèle ...C’est léger, mais ça n’oublie pas d’être grave, profond...Hymne à l’amour naissant, tout y est juste, c’est un pur délice pour l’oreille et pour l’âme.L’échange épistolaire donne un rythme qui, comme dans un feuilleton, attise la curiosité, nous met en empathie avec les personnages. On est ainsi tenu en haleine jusqu’à la fin où chacun pourra s’imaginer une suite. On a parfois reproché à Colette son manque « d’engagement politique », mais ne traduit-elle pas là, à sa façon « féminine » la cruauté de la guerre 14-18, avec d’un côté ses frivolités parisiennes et de l’autre l’enfer des poilus embarqués dans une guerre qui n’avait pas de sens.

« Mitsou, nous autres garçons qui avons vingt-quatre ans, la guerre nous a pris à la porte du collège dont nous sortions. Elle a fait de nous des hommes, et je crois qu’il nous manquera toujours d’avoir été des jeunes gens. » Le lieutenant Bleu à Mitsou

MITSOU ET AUTRES NOUVELLES

Les Vrilles de La VigneVéritable livre de chevet pour moi j’en ai extrait deux nouvelles où Colette se raconte.

La Guérison

Colette à son amie Valentine. Conseils ou comment se guérir étape par étape d’un chagrin d’amour.

« Les larmes bienfaisantes…oui, oui, je connais le cliché ! Je connais aussi le danger, l’enivrement des larmes solitaires et sans fin  ; on pleure parce qu’on vient de pleurer, et on recommence ; on continue par entraînement, jusqu’à l’aboiement nerveux, jusqu’au sommeil d’ivrogne, d’où l’on se réveille bouffi, marbré, égaré, honteux de soi, et plus triste qu’avant.. Pas de larmes, pas de larmes ! »

Nuit Blanche

Instant charnel d’un corps à corps littéraire, distancié par l’insomnie

« Il n’y a dans notre maison qu’un lit, trop large pour toi, un peu étroit pour nous deux. Il est chaste, tout blanc, tout nu  ; aucune draperie ne voile en plein jour, son honnête candeur. Ceux qui viennent nous voir le regardent tranquillement, et ne détournent pas les yeux d’un air complice, car il est marqué au milieu, d’un seul vallon moelleux, comme le lit d’une jeune fille qui dort seule »

Mise en scène

Jamais joué au théâtre, « Mitsou » est au départ un roman. Pour le porter à la scène, j’ai fait le choix de ne garder que la partie épistolaire. Elle est si riche et si vivante qu’elle exprime bien toute la situation.Seule en scène ; Mitsou est seule la plupart du temps.Mitsou s’adresse au public comme à son partenaire et le rend confident privilégié de cette intimité.Le Lieutenant Bleu n’existe pratiquement qu’à travers les lettres qu’elle reçoit de lui. Je le fais apparaître un peu comme un fantôme dans l’imaginaire de Mitsou.Les deux nouvelles « Nuit Blanche » et « La Guérison » sont là pour raconter entre les lignes, les ellipses de l’histoire en adresse au public.L’amour s’épanouit dans la force de l’imaginaire et dans toutes les projections que chacun peut y mettre, parce qu’il y a distance, parce que c’est la guerre, parce que c’est la vie.

MITSOU ET AUTRES NOUVELLES

parcours amoureux sur des textes de ColettePRESSE/BIO

Cécile JAQUEMET, née le 08 août 1968 à Toulouse(Théâtre, humour, chansons, cinéma, télévision)Mise en scène : Mitsou, Lalala, Timbre Poste, Jehan, Wally …Comédienne : Pièce (dé)montée - Ils s’aiment - A la mémoire d’Anna Politkovskaïa - Le clan des divorcées - Galilée 1610 - Les monologues du vagin - Les Amazones - Femmes devant un paysage fluvial - Exercices de style -Volpone - Le Barbier de Séville - Catch ...

MITSOU ET AUTRES NOUVELLES

parcours amoureux sur des textes de ColettePRESSE

MITSOU ET AUTRES NOUVELLES

parcours amoureux sur des textes de Colette PRESSE/ Actualité critique du spectacle vivant - Le clou dans la planche/ Grand Toulouse

Sensuelle candeurCécile Jaquemet porte des textes de Colette sur la scènede la Cave Poésie, et en particulier Mitsou.

Changement de registre pour Cécile Jaquemet : ces derniers temps, le spectateur toulousain l’a surtout vue s’illustrer dans le café-théâtre(Les Monologues du vagin, Les amazones), la voilà qui porte seulesur scène une auteure qu’on y voit rarement. Au cinéma, certes,Stephen Frears nous permettait il y a peu de redécouvrir le Chéri de Colette,mais dans nos salles cette auteure prolifique n’a plus guère d’entrées, d’oùle plaisir de goûter à l’échantillon proposé par Cécile Jaquemet : des extraits de Mitsou, ou comment l’esprit vient aux filles, entrecoupés des nouvelles La Guérison et Nuit blanche.Quelle plume protéiforme !La Colette chroniqueuse, la Colette nouvelliste, la Colette romancière ou encore épistolière… Une oeuvre foisonnante pour une existence qui ne le fut pas moins – vie d’écrivaine mais aussi de comédienne, de journaliste et on en passe – comme si Colette avait passé sa vie à changer de rôle, mais en restant toujours indissolublement et obstinément femme. Car c’est en femme qu’elle écrit, en enfant parfois : une plume à la fois candide et sensuelle, féline à l’exemple de ces chartreux qu’on lui connaît bien et à côté desquels elle s’illustrait souvent. C’est d’ailleurs en féline compagnie que nous entrons dans les textes de Colette, avec La guérison où scintillent les yeux d’une chatte grise. On y écoute la complainte d’une "amie convenable", Valentine, consolée non sans rudesse : on ne meurt pas d’amour mais pire encore est l’heure où l’on ne souffre plus, où l’on"s’acharne sur une cicatrice à demi-sèche", agité par le "scrupule d’avoir perdu le désespoir". Une note de cynisme…? Viendra plus tard ce très beau texte intitulé Nuit blanche, où une femme attendrie reste au seuil du sommeil à regarder dormir l’homme aimé, jusqu’à s’évader dans une poétique réminiscence : "Le sommeil s'approche, me frôle et fuit... Je le vois ! Il est pareil à ce papillon de lourd velours que poursuivais, dans le jardin enflammé d'iris... Tu te souviens ? Quelle lumière, quelle jeunesse impatiente exaltait toute cette journée ! Le sommeil s'approche, me frôle et fuit... Je le vois ! Il est pareil à ce papillon de lourd velours que poursuivais, dans le jardin enflammé d'iris... Tu te souviens ? Quelle lumière, quelle jeunesse impatiente exaltait toute cette journée !""Mon amour, je veux devenir votre illusion"Au coeur de ce spectacle déambule le romanesque personnage de Mitsou, inventé par Colette en 1919 et saisi ici dans son échange épistolaire avec le bien-aimé Lieutenant Bleu : petite vedette de music-hall, Mitsou a brièvement fait la connaissance d’un de ces jeunes hommes envoyés au front qui reviennent parfois en permission à Paris. Une fois reparti, celui-ci entretient avec la danseuse une relation toute littéraire où l’amour et ses promesses cheminent par les mots. Ils goûteront finalement l’un à l’autre, jusqu’à ce qu’un nouveau départ emporte le lieutenant dans le tumulte de la guerre : la mort et la légèreté pèsent avec un poids égal sur ces lettres bleues.La Mitsou littéraire est une brune au piquant oeil de jais, mais qu’importe : Cécile Jaquemet en compose une très convaincante incarnation, traversée qu’elle est par des sursauts juvéniles – quelque chose de très vif dans le regard et dans la prise de parole – pour finalement conclure sur une touche plus mature, quand il s’agit de trouver son chemin dans la douleur. Voyageant du bureau au fond de scène, du fond de scène à un petit divan rouge, la comédienne est tour à tour écrivaine (en abîme de Colette), jeune femme transportée par des amours indécis, chair frémissante ou lasse tentée par le moelleux de la couche. A ces facettes, on peut ajouter la note presque burlesque de la chanson d’Erik Satie ("Je te veux"), déclamée avec force de mimiques sous une ombrelle noire, ou encore la touchante reprise d’un titrede Camille ("Quand je marche"). Bref, une interprétation où Cécile Jaquemet rend à Colette les multiples visages qui furent les siens. Des sourires et des rages pour une poésie de l’amour certes datée, certes début de siècle mais justement, justement... Le plaisir est celui d’un voyage dans les mots vieillis, d’un bref et modeste plongeon dans les nuits bleues parisiennes. Manon Ona

MITSOU ET AUTRES NOUVELLES

parcours amoureux sur des textes de ColetteINFOS PRATIQUES

Durée du spectacle : 1h 20 mn sans entracte,

Prix de vente : 1 000 €uros TTC

Technique : Nous avons à disposition un petit parc technique lumière qui rend ce spectacle autonome dans les situations de salle non équipée avec branchement en 220 V.

Condition de jeu : Avec un décor très léger, une technique très discrète en intimité avec le public, ce spectacle est conçu pour se glisser dans toutes les situations, appartement, jardin, salon, bibliothèque …Et bien sûr toutes les salles de spectacle sont les bienvenues

Contact : Cécile Jaquemet06 70 93 38 [email protected]://www.letourbillon.net/

Diffusion: Cie le TourbillonMarie Colin06 75 07 29 [email protected]