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0 BURKINA FASO UNITE - PROGRES – JUSTICE MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DE LA SECURITE ALIMENTAIRE -=-=-=-=-=- SECRETARIAT GENERAL -=-=-=-=-=- DIRECTION GENERALE DE LA PROMOTION DE L’ECONOMIE RURALE -=-=-=-=-=- Rapport de synthè Rapport de synthè Rapport de synthè Rapport de synthèse se se se Mission conjointe de suivi et d’évaluation de la Mission conjointe de suivi et d’évaluation de la Mission conjointe de suivi et d’évaluation de la Mission conjointe de suivi et d’évaluation de la sit sit sit situation alimentaire et nutritionnelle courante uation alimentaire et nutritionnelle courante uation alimentaire et nutritionnelle courante uation alimentaire et nutritionnelle courante des ménages des ménages des ménages des ménages Mars 2013

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BURKINA FASO

UNITE - PROGRES – JUSTICE

MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DE LA SECURITE ALIME NTAIRE -=-=-=-=-=-

SECRETARIAT GENERAL -=-=-=-=-=-

DIRECTION GENERALE DE LA PROMOTION DE L’ECONOMIE RU RALE -=-=-=-=-=-

Rapport de synthèRapport de synthèRapport de synthèRapport de synthèsesesese

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des ménages des ménages des ménages des ménages

Mars 2013

1

Table des matières SIGLES ET ABREVIATIONS ................................................................................................................................... 2

Introduction ............................................................................................................................................................. 3

1. Méthodologie ...................................................................................................................................................... 5

2. Situation alimentaire et nutritionnelle courante des ménages ....................................................... 5

2.1. Disponibilité .................................................................................................................................................................. 5

2.2 Etat nutritionnel des enfants de 0 à 5ans .......................................................................................................... 6

2.3. Interventions humanitaire en cours ou planifiées ....................................................................................... 6

3. Situation alimentaire et zoo-sanitaire du bétail ................................................................................ 8

3.1 Etat des paturages ....................................................................................................................................................... 9

3.2. Situation des points d’eau et accessibilité ........................................................................................................ 9

3.3. Fonctionnement des marchés à bétail ............................................................................................................... 9

3.4. Etat physique et sanitaire des animaux .......................................................................................................... 10

3.5. Mouvements de transhumance. ......................................................................................................................... 11

3.6. Situation des conflits .............................................................................................................................................. 11

3.7 Perspectives ................................................................................................................................................................ 12

4. Situation des marchés agricoles et du bétail et perspectives ........................................................ 12

4.1. Approvisionnement des marchés, flux, offre et demande, ..................................................................... 12

4.2. Niveaux et perspective d’évolution des prix ................................................................................................ 13

5. Situation spécifique dans les zones à risque ................................................................................... 14

5.1 Situation alimentaire des ménages dans les ZAR ....................................................................................... 14

5.2. Les besoins d’intervention et leurs modalités ............................................................................................. 15

5. Perspectives alimentaires et recommandations ............................................................................ 15

2

SIGLES ET ABREVIATIONS

ACF Action Contre la Faim APFNL Agence de Promotion des Produits Forestiers Non ligneux CONASUR Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation DGPER Direction Générale de la Promotion de l’Economie Rurale DGPSE Direction Générale des Prévisions, des Statistiques et de l’Economie de

l’Elevage DGPV Direction Générale des Productions Végétales DN Direction de la Nutrition FAO Food and Agriculture Organization FEWS NET Famine Early Warning Systems Network

(Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce contre la Famine de l’USAID) ONG Organisation Non Gouvernementale OXFAM Oxford Commitee for Famine Relief PAM Programme Alimentaire Mondial PPA Peste Porcine Africaine PPCB Peri Pneumonie Contagieuse Bovine SAP Système d’Alerte Précoce SE-CNSA Secrétariat Exécutif du Conseil National de Sécurité Alimentaire SIM Système d’Information des Marchés SONAGESS Société Nationale de Gestion des Stocks de Sécurité SPAI Sous Produits Agro-Industriels SP/CONASUR Secrétariat Permanent du Conseil National de Secours d’Urgence et de

Réhabilitation SP/CONACILSS Secrétariat Permanent du Comité National du Comité Inter Etats de Lutte

contre la Sécheresse au Sahel SP/PAM Secrétariat Permanent des Aides du Programme Alimentaire Mondial TDE Termes De l’Echange

3

Introduction

Selon les résultats de la première session du comité de prévision de la situation alimentaire

de janvier 2013, la production nationale est satisfaisante par rapport à la campagne passée.

Avec un excédent brut national de 665 814 tonnes, le taux de couverture des besoins

céréaliers indique 9 provinces qui sont jugées déficitaires, 14 provinces en équilibre et 22

provinces excédentaires.

Les perspectives alimentaires étaient jugées bonnes dans l’ensemble, aussi bien pour les

humains que pour le bétail.

En effet on notait une bonne disponibilité en eau pour les cultures de contre saison, une prise

normale des repas journaliers pour la grande majorité des ménages, une amélioration des

revenus du fait de la bonne campagne agricole, un accès aux produits de grande

consommation.

Toutefois certaines les zones identifiées à risque pourraient connaître de difficultés

alimentaires à partir de juin. Ainsi, 19 communes sont déclarées à risque dans 5 régions.

En outre, avec la crise alimentaire de 2012 les ménages vulnérables profitent modestement de

la bonne campagne due à l’absence de stocks résiduels de la campagne passée.

Le suivi des marchés réalisé en février révèle un bon approvisionnement des marchés et de

bonnes perspectives de productions de saison sèche. La situation alimentaire des ménages

nantis était satisfaisante du fait d’un bon approvisionnement des marchés en céréales et en

bétail, une relative stabilité des prix des céréales, une stabilité voire une baisse des prix des

SPAI sur le marché.

Par ailleurs le niveau actuel des prix constituait de réelles opportunités pour ces ménages. Les

prix pourraient se stabiliser voire baisser au cours des 3 prochains mois.

Toutefois la situation alimentaire des catégories de populations pauvres et très pauvres, sans

réelle capacité de production restait toujours précaire. Ces ménages endettés et sans

possibilité de développer un minimum de capital de production traineront les séquelles de la

crise de 2012. Ils ne pourront pas résister pendant longtemps à l’évolution des prix

L’état actuel des pâturages et le tarissement progressif des points d’eau de surface

entraineront une dégradation de l’état physique des animaux.

Par ailleurs la mise sur le marché des animaux d’embouche pourrait entrainer une hausse de

l’offre et une amélioration des termes de l’échange dans les mois à venir

4

Il y a une forte interaction entre le bon fonctionnement des marchés à bétail et le transfert des

céréales. En effet, la plupart des transporteurs qui approvisionnent les marchés du nord en

céréales espèrent rentabiliser leur activité en retournant avec du bétail soit vers les marchés

directeurs ou vers les pays côtiers du sud.

C’est dans ce contexte qu’une mission conjointe du SAP et de ses partenaires a été réalisée

du 24 au 30 mars 2013 dans les treize régions du pays.

Cette mission a connu la participation des représentants des structures et institutions

impliquées dans la gestion de la sécurité alimentaire: DGPER, SE/CNSA, SONAGESS,

DGPSE, DGPV, SP/CONASUR, FAO, PAM, SP/CONACILSS, DN, ACF et APFNL.

L’objectif global de la mission est d’évaluer l’évolution de la situation alimentaire et

nutritionnelle courante des ménages sur le territoire national dans le but d’alimenter le plan

opérationnel en cours d’élaboration et planifier les différentes opérations d’interventions.

Le présent rapport fait la synthèse de la situation et des analyses complémentaires des

différentes structures du dispositif. Il est axé sur les points suivants :

� Situation alimentaire et nutritionnelle courante des ménages

� Situation alimentaire et zoo-sanitaire du bétail

� Situation des marchés des produits agricoles.

� Situation spécifique dans les zones à risque

� Perspectives alimentaires et nutritionnelles des ménages

5

1. Méthodologie

Pour atteindre les objectifs, la mission a été mise en œuvre à travers six équipes

pluridisciplinaires pendant la période du 24 au 30 mars 2013. Ces équipes ont été réparties

sur six axes pour couvrir toutes les régions du pays.

Elle a été précédée par la collecte de données secondaires qui ont permis d’affiner les besoins

d’informations au regard du contexte national, sous-régional et international de la sécurité

alimentaire. La phase terrain qui s’en est suivi a constitué la deuxième étape de la mission qui

a permis de collecter des données primaires.

Une attention particulière a été accordée aux zones à risque. Elle s’est déroulé sous forme

d’entretiens à travers des séances de travail regroupant les structures techniques (Agriculture,

Santé, Ressources Animales, Action Sociale, Environnement) et administratives, les SAP

relais, les partenaires locaux, les collectivités locales, les organisations paysannes, les acteurs

du marché.

Elle a visité les départements ou localités présentant des facteurs de risque pour apprécier le

niveau des stocks paysans et des aliments à bétail, la situation alimentaire et nutritionnelle

notamment celle des enfants, les stratégies adoptées pour faire face à l’insécurité alimentaire

ou au risque de manque de nourriture à travers des focus-groupes et des entretiens avec

quelques ménages.

L’accent a été particulièrement mis sur les provinces déficitaires, des communes à risque ou

en déficit de survie ou encore de protection des moyens d’existence.

Les informations seront collectées à l’aide de guides d’entretien et de fiches de collecte.

2. Situation alimentaire et nutritionnelle courante des ménages

2.1. Disponibilité

La situation des stocks paysans est assez satisfaisante dans l’ensemble des régions et

permet au moins la prise de deux repas par jour aux ménages. Bien qu’en baisse, le

niveau de ces stocks va de moyen à bon et permet d’approvisionner toujours certains

marchés de la Boucle du Mouhoun, des Hauts-Bassins, du Sud-Ouest, des Cascades et de

l’Est.

On note cependant, une faiblesse de l’offre des producteurs sur les marchés par rapport

à l’année passée. Cela s’explique par une rétention des stocks au niveau paysan. Dans la

Boucle du Mouhoun et des Hauts-Bassins par exemple, les quantités importantes sont

6

détenues par les grands producteurs qui sont également de grands commerçants et qui

font de la rétention en attendant de meilleurs prix.

Les stocks communautaires sont peu développés dans plusieurs régions. Néanmoins,

des quantités importantes ont été signalées dans la région du Nord et du Centre-ouest.

Dans la province du Soum dans le Sahel, par contre, les stocks sont faibles, voire

épuisés. Au Centre-nord certains partenaires appuient la reconstitution des stocks

communautaires à travers les banques de céréales.

Le niveau des stocks commerçants est satisfaisant. Ces derniers ont presqu’entièrement

reconstitué leurs stocks et assurent aisément l’approvisionnement des marchés.

La bonne disponibilité céréalière est soutenue par une excellente disponibilité des

produits maraichers sur la plupart des marchés.

En perspectives, la disponibilité des stocks paysans sera renforcée par les cultures de

saison sèche.

2.2 Etat nutritionnel des enfants de 0 à 5ans

Au regard du caractère trimestriel du rapportage au niveau du système d’information

sanitaire, les données nutritionnelles du premier trimestre (T1), pour cette première

sortie de la « mission conjointe de suivi et d’évaluation de la situation alimentaire et

nutritionnelle courante des ménages », n’ont pu être collectées dans la majorité des

régions.

L’état nutritionnel reste une préoccupation dans plusieurs régions du fait des séquelles

de la crise alimentaire de 2012.

Pour ce qui concerne les zones à risque, la situation nutritionnelle des enfants de moins

de 5ans est aggravée par le faible niveau des stocks paysan et le prix élevé des denrées

sur les.

Comme perspectives, l’appui des partenaires, les concertations régulières, la promotion

des bonnes pratiques d’hygiène, la surveillance nutritionnelle et la prise en charge des

cas de malnutrition dans les centres de santé primaires et les hôpitaux vont se

poursuivre. Le passage à grande l’échelle pour la mise en œuvre de la PCMA dans

d’autres régions est prévu cette année.

2.3. Interventions humanitaire en cours ou planifiées

Les activités menées dans ce volet concernent surtout l’assistance alimentaire et les

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transferts monétaires à travers les opérations de cash/food for work, de distribution de

rations sèches pour les enfants de 6 à 23 mois (blanket feeding), de la distribution de

vivres gratuites et la prise en charge des femmes enceintes et allaitantes. Plusieurs

partenaires interviennent dans ce domaine dont les principaux sont le PAM, la Croix-

Rouge burkinabé, Plan Burkina, SOS SAHEL, UNICEF, OMS, OCADES ACF, OXFAM…

La mission a constaté qu’il existe une diversité d’acteurs dans les deux régions, ce qui

constitue un avantage important. Cependant, par manque de données, il est difficile

d’évaluer le volume de ces interventions et aussi d’apprécier l’impact.

Les interventions en faveur de l’activité d’élevage sont diverses et portent sur les

domaines alimentaire, sanitaire, hydraulique, soutien aux ménages vulnérables et la

reconstitution du cheptel.

D’un point de vue général, il est urgent de développer la cartographie des interventions

et un recensement précis des opérations futures pour mieux évaluer les gaps à combler

sur ces zones et permettre aux autorités de prendre les mesures idoines pour

coordonner les actions.

En perspective, le PAM envisage réaliser quatre grands projets à partir du 1er avril

jusqu’à Décembre 2013 : Projet Nutrition (femme allaitantes et enfants de 0 à 5ans) ; la

prise en charge de la protection des enfants de 6 à 23 mois durant la période de soudure

et concomitamment appuyer les CREN en prenant en charge les mamans

accompagnatrices et les enfants malades ; la prise en charge des femmes enceintes

pendant les six derniers mois de la grossesse pour éviter les faibles poids à la naissance

et éviter d’avoir les femmes enceintes malnutries et le Cash and food for works.

Le PAM, l’OCADES appuieront également à la reconstitution des stocks des banques de

céréales communautaires déjà en place à l’appui du PAM à travers ses programmes de

travail contre argent et de nutrition .

La FAO appuiera la production maraichère dans les régions du Nord, du Centre Ouest à

travers la réalisation d’infrastructures hydrauliques et l’appui à l’élevage naisseur.

La cartographie des intervenants par région se présente comme suit :

8

Carte1 : Situation des intervenants par région

2.2. Situation des produits forestiers non ligneux

Les produits forestiers non ligneux (PFNL), comprennent les feuilles, les fleurs, les

fruits, les écorces, les racines, les tiges non lignifiées, la sève, la gomme, les résines, les

champignons, le miel, les produits finis ou dérivés.

Les PFNL entrent fréquemment dans la composition des repas des ménages. Pour cette

période, on note une bonne disponibilité des produits forestiers non ligneux sur les

marchés selon les spécificités régionales.

Dans les Hauts Bassins, le Sud Ouest, les Cascades, l’alimentation humaine est assurée

par une gamme de PFNL notamment les feuilles de baobab, le calice de bombax, les fruits

de néré, le tamarin, les fruits et la sève de rônier, etc.

Au Centre Sud et au plateau Central, au Centre Est, ce sont les fruits de Vitex doniana, le

pain de singe, feuilles de balanites, graines de néré, fruit de Saba, feuille de Strichnosa,

le Detarium et les jujubes et les fruits de tamarin.

La plupart de ces produits sont riches en micronutriments contribuant ainsi à

l’amélioration de la qualité et à la diversification de l’alimentation des populations.

9

Ces produits permettent de générer des revenus chez les femmes et les jeunes.

Par ailleurs des jardins nutritifs (feuilles de moringa et de baobab) sont actuellement

développés dans plusieurs régions (Sud Ouest, Est, Centre Est, Nord, ….) pour permettre

aux ménages d’avoir des feuilles alimentaires.

3. Situation alimentaire et zoo-sanitaire du bétail

3.1 Etat des patûrages

Dans toutes les régions le pâturage naturel est presqu’inexistant. Les éleveurs ont

recours aux stocks fourragers pour alimenter les reproducteurs et les animaux

d’embouche. Le reste du troupeau se contente de la paille et du fourrage aérien.

Les stocks fourragers sont à un niveau acceptable dans toutes les régions sauf au Sud-

ouest où la fauche et la conservation du fourrage naturel ne sont pas encore adoptées.

La disponibilité des Sous-Produits Agro Industriels (SPAI) est acceptable dans toutes les

régions sauf au Sud-Ouest. Les prix des SPAI sont toutefois en hausse comparativement

à la même période de l’année 2012. Ils varient de 6500 francs à 9000 francs le sac de 50

kg Cependant au Sahel on a noté une baisse au cours du mois de février.

3.2. Situation des points d’eau et accessibilité

Le niveau actuel des points d’eau de surface permettra l’abreuvement du bétail jusqu’à

la fin du mois d’avril dans la plupart des régions Néanmoins il faut noter le cas des

régions des Cascades et du Sud Ouest qui ne disposent pas de point d’eau de surface.

On note par ailleurs une forte pression des animaux sur les points d’eau, ce qui a pour

conséquence une dégradation de l’environ immédiat.

Au Sahel il y a également la réalisation de puisards dans le lit des retenus d’eau asséchés

pour l’abreuvement des troupeaux moyens.

L’accessibilité de certains points d’eau pose un problème dû à la culture maraichère et

au manque de couloir d’accès.

3.3. Fonctionnement des marchés à bétail

Sur l’ensemble des marchés à bétail, l’offre est en baisse comparativement à la même

période de l’année écoulée. Cette baisse s’explique d’une part par la bonne campagne

agricole écoulée et d’autre part par la diminution des exportations due à l’insécurité

croissante causée par les coupeurs de route sur les grands axes routiers.

10

La demande au niveau intérieur reste forte surtout pour les petits ruminants, les bovins

destinés à l’attelage et à l’embouche et la volaille. La demande en génisses pour la

constitution ou la reconstitution du troupeau est également forte.

Les prix des animaux toutes espèces confondues sont en hausse sur l’ensemble des

marchés à bétail. On note ainsi au Nord des hausses de 31% pour le bélier mossi et de

18% pour le bélier sahélien. Pour le bouc, la hausse est de 16% pour la race mossi et de

12% pour la race sahélienne.

Les termes de l’échange demeurent en faveur de l’éleveur mais il faut noter une

dégradation progressive avec la hausse du prix du mil

Tableau 1 : Termes de l’échange animal/céréale dans les marchés du Sahel

Animal de

référence

Céréale de

référence

Prix moyen de

l'animal de

référence

Prix moyen de 100

kg de la céréale de

référence

TDE Bétail/

Céréale

Djibo Bouc sahélien Mil 38000 19000 2,0

Dori Bouc sahélien Mil 39000 22000 1,8

Gorom Bouc sahélien Mil 39000 22000 1,8

3.4. Etat physique et sanitaire des animaux

Dans l’ensemble, l’état physique et la situation sanitaire des animaux sont satisfaisants

comparativement à la même période de l’année écoulée.

Trois foyers de maladies contagieuses ont toutefois été suspectés au cours de la période

dans les cascades (fièvre aphteuse, peste porcine africaine et charbon symptomatique)

principalement dans la Comoé..

Dans la région du Nord on a suspecté au cours de la période deux foyers de Charbon

bactérien et un foyer de tuberculose au Yatenga.

Au Centre Ouest on a suspecté un foyer de fièvre aphteuse dans la Sissili.

Des foyers de charbon bactéridien et de tuberculose ont été enregistrés chez les petits

ruminants dans les villages de Nindé, Sanga et Tou de la province du Yatenga et

également un foyer de fièvre aphteuse qui a été constaté à Boura dans la province de la

Sissili.

Dans les autres régions les foyers qui avaient été déclarés vers la fin de l’année 2012 et

le début de l’année 2013 sont éteints.

11

Il faut aussi signaler l’appui de la FAO qui a permis de vacciner 800 bovins des réfugiés

maliens et des autochtones dans la province du Soum.

Tableau 2 : Récapitulatif des ressources alimentaires du bétail au cours de la période

régions pâturage naturel Stocks fourragers

SPAI Ressources en eau état disponibilité disponibilité accessibilité

Boucle du

Mouhoun

passable faible acceptable bonne Prix élevé satisfaisant

Cascades mauvais faible acceptable bonne Prix élevé satisfaisant

Centre passable faible acceptable bonne Prix élevé satisfaisant

Centre-Est mauvais faible acceptable bonne Prix élevé satisfaisant

Centre-

Nord

mauvais faible acceptable bonne Prix élevé satisfaisant

Centre-Ouest

mauvais faible acceptable bonne Prix élevé satisfaisant

Centre-Sud

passable faible acceptable bonne Prix élevé satisfaisant

Est mauvais faible acceptable bonne Prix élevé satisfaisant

Hauts Bassins

passable faible acceptable bonne Prix élevé satisfaisant

Nord mauvais faible acceptable bonne Prix élevé satisfaisant

Plateau

Central

mauvais faible acceptable bonne Prix élevé satisfaisant

Sahel mauvais faible acceptable bonne Prix élevé moyen

Sud-Ouest passable faible inexistant absent satisfaisant

3.5. Mouvements de transhumance.

Pendant la période, on a noté l’arrivée d’animaux maliens et nigériens dans la région du

Sahel.

On a également enregistré des départs d’animaux pour les pays voisins à partir du Sud-

Ouest, des Hauts bassins, du Centre Sud, de l’Est et du Centre Est.

Dans la majeure partie des cas la transhumance reste interne et les régions du Sud et de

l’Ouest sont les principales destinations des animaux en provenance du Nord, du Centre

Nord et du Plateau Central.

3.6. Situation des conflits

Au cours de la période six conflits ont été enregistrés dans la région du Centre-ouest

plus précisément dans les provinces de la Sissili et du Ziro dont trois ont été réglés à

l’amiable et les trois autres au niveau des tribunaux départementaux. Quant au nord,

trois conflits dus à des dégâts de champs maraichers sont en cours de règlement devant

la justice.

12

3.7. Perspectives

Sur le plan alimentaire, les premières pluies favoriseront les repousses des herbacées

pérennes mais pourraient également accélérer la détérioration de la paille qui servait

toujours à l’alimentation.

Sur le plan sanitaire, l’accroissement des effectifs vaccinés contre les maladies permettra

de prévenir les foyers de maladies mais force est de constater qu’avec les premières

pluies on risque d’enregistrer des foyers de charbon (symptomatique et bactéridien)

dans certaines régions par la mise en surface des spores.

Enfin sur le plan commercial, une augmentation des offres et une stabilité des prix sont

attendues dans les mois à venir avec les préparatifs de la campagne agricole qui

nécessite l’acquisition des intrants.

4. Situation des marchés agricoles et du bétail et perspectives

4.1. Approvisionnement des marchés, flux, offre et demande,

Les marchés agricoles sont majoritairement approvisionnés par les stocks commerçants.

Ils fonctionnent normalement et la disponibilité céréalière est globalement bonne

exceptés sur certains marchés de la région du Sahel (à Tin-Akoff) où la disponibilité est

passable. Cependant, on note une faiblesse de l’offre des céréales sur marchés par

rapport à l’année passée à la même période. Cette baisse de l’offre est due à la rétention

des céréales par les grands producteurs qui attendent des moments favorables pour la

vente, mais aussi au niveau toujours intéressant des stocks des ménages qui ne

dépendent pas encore du marché.

La demande quant à elle, est moins importante que l’année passée à la même période.

Une légère augmentation a été cependant observée au cours du mois et se justifie par la

réduction des stocks des ménages pauvres et très pauvres mais aussi par la

reconstitution des stocks institutionnels et nationaux. Dans les régions du Sahel et du

Centre Nord, les paysans optent pour un approvisionnent sur les marchés et conservent

leurs stocks familiaux en prévision de la soudure et des travaux champêtres.

Sur les marchés, les flux internes de céréale sont également observés. Les céréales

proviennent des grandes régions productrices vers les régions du Sahel, du Nord et du

Centre Nord. Pour la région du Nord, les céréales proviennent de la Boucle du

Mouhoun, des Hauts-Bassins et de la province de la Sissili dans le Centre-Ouest.

13

Concernant les flux transfrontaliers, on a observé des transferts de mil et sorgho en

provenance du Mali en passant par la Boucle du Mouhoun et les Hauts-Bassins. Des flux

sortants ont également été observés pour les cultures de rentes (Niébé, Sésame) en

destination du Ghana et du Niger pour le Mil.

4.2. Niveaux et perspective d’évolution des prix

Les prix des céréales demeurent toujours élevés malgré la bonne disponibilité sur les

marchés. Mais, ces prix demeurent accessibles à la majorité des couches sociales. En

début mars, les prix les plus élevés se retrouvent sur les marchés des régions du Sahel et

du Nord avec en moyenne 25 000 FCFA le sac de 100 Kg pour le mil, 18 000 FCFA pour

le sorgho et le maïs. Quant aux prix les moins élevés, ils se retrouvent sur les marchés

des régions de la Boucle du Mouhoun, des Hauts-Bassins et des Cascades avec en

moyenne 12 000 FCFA le sac de maïs, 16 000 FCFA le sac de mil et 13 000 FCFA pour le

sorgho. Les prix actuels sont demeurés stables avec de légère tendance à la hausse par

rapport au mois précédent. Par rapport à la même période de 2012, les prix actuels

enregistrent des baisses comprises entre 3% et 10% pour le maïs et le sorgho. Les prix

du mil sont demeurés stables.

14

Figure 1 : Evolution des prix des céréales de quelques marchés

5. Situation spécifique dans les zones à risque

5.1 Situation alimentaire des ménages dans les ZAR

En plus des zones à risque déjà identifiées, la situation alimentaire dans les communes

du Centre Nord (Sabcè, Kongoussi, Bourzanga et Mané) du Sahel (Déou, Tin Akoff,

Falangountou, Baraboulé et Koutoukou et de la Boucle du Mouhoun (Solenzo et Sanaba)

connait une dégradation du fait de la non disponibilité des céréales dans ces zones et

surtout des prix qui sont hors de la portée de la plupart des ménages.

Ces derniers développent de petites activités génératrices de revenus diverses (petit

commerce, travail journalier…) pour faire face à la situation. L’orpaillage et les activités

15

de contre saison permettent actuellement à certains ménages l’obtention de revenus de

subsistance utiles pour s’approvisionner en céréales sur le marché Pour le moment il n’a pas

été relevé de stratégies de survies néfastes de la part des ménages.

Par ailleurs des ménages vulnérables et des personnes indigentes sont identifiés dans

toutes les provinces. Ces groupes dépendent déjà du marché pour assurer les repas

quotidiens.

5.2. Les besoins d’intervention et leurs modalités

Plusieurs modalités de réponse peuvent être engagées à partir du deuxième trimestre.

Plusieurs structures comme le PAM, les ONG ou les projets des départements

ministériels du développement rural se préparent déjà à la mise en œuvre d’opérations

utiles pour le renforcement des capacités de résilience et des moyens d’existences des

populations vulnérables. De plus, et pour atténuer les effets de l’insécurité alimentaire

sur les populations vulnérables et d’anticiper la hausse des prix, il serait indispensable

de mettre à la disposition des ménages situés dans les zones à risque des céréales à

travers des ventes à prix social et pour ceux indigents des vivres à distributions

gratuites. Un travail de ciblages de ces populations à risque est à engager dès

maintenant.

L’action sociale est entrain de faire un recensement des ménages vulnérables dans les

deux régions. Le nombre de ménages vulnérables n’est donc pas connu pour l’instant.

5. Perspectives alimentaires et recommandations

La situation alimentaire dans la majorité des régions est pour le moment satisfaisante.

En effet, la plupart des ménages arrivent à assurer les deux repas par jour.

Les perspectives alimentaires sont bonnes au regard de la disponibilité des denrées et

de la stabilité de leurs prix sur les différents marchés et de l’importance de la production

de saison sèche (maraichage surtout).

Toutefois, elle connait un début de dégradation pour les prochains mois surtout pour les

ménages pauvres et très pauvres qui commencent à dépendre des marchés. Les stocks

céréaliers paysans sont passés de bons à moyens selon les localités. La durée de

couverture des besoins en céréales des ménages non autonomes et ceux en situation de

précarité céréalière serait est estimée à 2 mois (à partir de mai)

16

Bien qu’il y ait une disponibilité jugée satisfaisante, les céréales risquent d’être inaccessibles

pour la plupart des ménages vulnérables au cours des prochains mois à cause de la hausse des

prix observée des denrées alimentaires dans les zones à risque

Avec la rareté des points d’eau permanents et du pâturage les perspectives alimentaires

de façon générale seront difficiles pour le bétail et pourraient accentuer la

transhumance. La tombée des premières pluies dans plusieurs régions permettront les

repousses des herbacées pérennes mais aussi accélérer la détérioration de la paille qui

servait toujours à l’alimentation.

Au regard de ce constat il est recommandé de :

� A l’endroit du Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire

• Opérationnaliser le Comité Régional de suivi de la Sécurité Alimentaire en

mettant à sa disposition un budget de fonctionnement

• Reconduire l’opération de ventes à prix social dans les zones à risque à partir de

mai.

• Faciliter l’organisation et la centralisation des perspectives d’interventions des

partenaires

• Suivre régulièrement la situation alimentaire des ménages.

� A l’endroit du Ministère des Ressources Animales et Halieutiques

• Mener une réflexion pour la mise en place d’un marché à bétail dans la région des

cascades et du Sud Ouest.

• Accélérer la mise en place de la subvention des SPAI par l’Etat surtout dans les

régions à forte concentration animale.

� A l’endroit du Ministère de la Santé

• Assurer l’approvisionnement régulier des districts sanitaires en intrants

nutritionnels pour la prise en charge.

� A l’endroit des Partenaires Techniques et Financiers

• Appuyer à la reconstitution des moyens d’existence des ménages.

• Appuyer le dispositif dans le suivi de la situation alimentaire

17