mise à jour de l’inventaire permanent de la flore sauvage

BOUSQUET Thomas

Février 2018

Mise à jour de l’inventaire permanent de

la flore sauvage et des ZNIEFF en Normandie

Mise à jour de l’inventaire permanent de la flore sauvage et des ZNIEFF en

Normandie

Terrain et Rédaction : BOUSQUET Thomas – Conservatoire botanique national de Brest Relecture : Zambettakis Catherine – Conservatoire botanique national de Brest Photographies : BOUSQUET Thomas Commandé par : DREAL de Normandie, Région Normandie Ce document doit être référencé comme suit : BOUSQUET T., 2018 – Mise à jour de l’inventaire permanent de la flore sauvage et des ZNIEFF en

Normandie. Villers‐Bocage : Conservatoire botanique national de Brest, 38 p. et annexes.

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Préliminaire ................................................................................................................................ 3 Contexte de l’étude ................................................................................................................. 3 Méthodologie ......................................................................................................................... 5

1 Dépouillement de la bibliographie (département de l’Orne) ......................................... 5 2 Réalisation d’un plan de prospection et inventaires de terrain ....................................... 5 3 Restitution des résultats .................................................................................................. 5

Résultat des prospections menées en 2017 dans le département de la Manche ..................... 7 Résultat des prospections menées en 2017 dans le département de l’Orne .......................... 16 ZNIEFF de Normandie : Mise à jour des inventaires, proposition de nouveaux périmètres ou de modifications de périmètres ............................................................................................... 28 Conclusion : .............................................................................................................................. 35

Préliminaire

Contexte de l’étude

Le Conservatoire botanique national de Brest (CBNB) dans le cadre de son agrément assure une

mission d’inventaire permanent de la flore. Celui‐ci est réalisé par le recueil de données sur le terrain

et le dépouillement de la bibliographie (rapports, articles de revues, publications diverses)

concernant la flore sauvage de son territoire d’agrément (Basse‐Normandie, Bretagne et Pays de la

Loire). Par ailleurs, le CBNB anime un réseau de botanistes locaux qui prolongent les missions

d’inventaire du CBNB.

L’inventaire de la flore à l’échelle communale est un outil pertinent de connaissance et d’évaluation

de la biodiversité aux échelles départementales ou régionales. Il permet notamment d’adosser sur

une réalité les politiques de préservation de la biodiversité du territoire. Les CBN intègrent et

diffusent sur leur site Web l’ensemble des nouvelles données acquises. A terme l’ensemble de ces

données à la commune pourront rejoindre la plateforme ODIN dans le cadre des futurs liens à établir

entre ODIN et Calluna (Base de données du CBN de Brest). Il est facilement exploitable en termes de

diagnostic et d’évaluation dans le cadre du développement des Agendas 21 départementaux ou

communaux ou tout autre document d’aménagement du territoire notamment la trame verte et

bleue.

Par ailleurs l’inventaire ZNIEFF (Zones naturelles d’intérêt écologique, floristique et faunistique) outils

reconnu et indispensable pour le porter à connaissance auprès des acteurs du territoire doit

bénéficier également de ces inventaires de terrain pour une mise à jour régulière.

Les travaux de mise à jour de la flore sauvage ont ainsi permis de mettre en évidence plusieurs

secteurs jusqu’ici non répertoriés de milieux abritant une flore remarquable. Dans le Calvados par

exemple, nombre d’entre eux ont abouti à la création de nouvelles ZNIEFF (14 périmètres) ou la

modification de périmètres existants (16 périmètres). D’autres secteurs mis en évidence sont encore

à l’étude pour en délimiter les contours précis. Le bilan de cette étude est paru en juin 2017

(Zambettakis et al.).

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La figure 1 ci‐dessous réalisée en 2016 permet de visualiser à la commune les secteurs pour lesquels

la connaissance de la flore sauvage a pu être actualisée grâce à la mise en place de projets

d’inventaire à l’échelle départementale par les CBN. Ainsi les départements de l’Eure et de la Seine‐

Maritime (TAG du CBN de Bailleul) et le département du Calvados (TAG du CBN de Brest) ont

bénéficié récemment d’inventaires floristiques dans le cadre de la réalisation d’atlas. A l’inverse

plusieurs territoires présentent un fort déficit de connaissances actuelles notamment dans la

Manche et l’Orne pour ce qui concerne le TAG du CBN de Brest. Celui‐ci oriente en conséquence

dans ces deux départements les prospections d’inventaire avec le cas échéant la définition de

nouveaux périmètres d’inventaires ZNIEFF. Par ailleurs dans l’objectif de la mise à jour des ZNIEFF sur

l’ensemble du territoire les prospections de terrain seront orientées sur les ZNIEFF de type 1 où les

inventaires sont les plus anciens.

Figure 1 : État de la mise à jour des connaissances sur la flore sauvage en Normandie.

Dans ce rapport on trouvera ainsi :

‐ Les résultats des inventaires menés sur certaines communes de la Manche,

‐ Les résultats des inventaires menés dans le département de l’Orne : depuis 2015 le CBN de

Brest et l’AFFO (Association Faune et Flore de l’Orne) ont amorcé des travaux d’inventaire

systématique sur le département de l’Orne,

‐ Les propositions de mise à jour de l’inventaire ZNIEFF au regard des inventaires de terrain

effectués

5

Méthodologie

1 Dépouillement de la bibliographie (département de l’Orne)

Afin d’orienter les inventaires sur des secteurs potentiellement riches en biodiversité remarquable,

un temps a été consacré à la réalisation d’un bilan de la bibliographie déjà saisie et intégrée à la base

de données Calluna du CBN de Brest et au dépouillement de certains documents bibliographiques

sur le département (Nouvelle flore de Normandie, Corbière 1893 ; Bulletins de la société linnéenne

de Normandie, Rapports d’étude…).

L’intégration de la bibliographie ancienne est indispensable afin d’appréhender les évolutions de la

flore sauvage de la région. Par ailleurs, l’intégration de la bibliographie récente contribue à

l’établissement du plan de prospection pour les salariés du CBN et son réseau d’observateurs

bénévoles.

2 Réalisation d’un plan de prospection et inventaires de terrain

Le plan de prospection dans le département de l’Orne a été dressé à partir du croisement de

plusieurs couches d’informations géographiques ; ainsi, des communes ayant peu, voire pas de

données récentes, avec celle des communes sur lesquelles des données bibliographiques de plantes

remarquables ont été recueillies lors de la phase 1. S’ajoute à cela une attention à répartir les

prospections sur l’ensemble du territoire du département sans privilégier un secteur plutôt qu’un

autre. En 2015, 14 communes ont ainsi été sélectionnées et prospectées et 15 autres en 2016 par le

CBN. En parallèle, le réseau de bénévoles du CBN et de l’AFFO ont également participé de façon très

significative à l’effort de prospection.

Dans le département de la Manche, l’inventaire communal initié par le CBN à la demande du Conseil

départemental depuis 2014 est réalisé pour les communes où un agenda 21 est en cours

d’élaboration, à raison de 5 communes par an. En 2018 les 12 communes retenues ont été choisies

soit parce qu’elles ne présentaient que très peu de données récentes (Réville, Gouberville, Barfleur,

Hudimesnil…) ou soit parce que seule une partie de la commune avait été inventoriée de par la

présence d’une ZNIEFF (cas de nombreuses communes du littoral comme Baubigny, Glatigny…) et

enfin soit parce que les données bibliographiques laissaient à supposer la présence de milieux à fort

intérêt patrimonial (Hauteville‐sur‐Mer, Surtainville…).

L’inventaire est réalisé par un botaniste du CBN de Brest sur deux demi‐journées réparties sur la

saison optimale (avril/juin) de développement de la flore et en fin de saison (août/octobre). Il

consiste à relever l’ensemble des plantes observées sur un panel de milieux représentatifs des

habitats naturels et semi‐naturels de la commune (cimetière, vieux mur, trottoir, chemin,

haie/talus/fossé, bois, zone humide, coteau, prairie, bord de culture…). Certaines espèces qui ne

peuvent être déterminées sur place sont prélevées et déterminées ultérieurement à l’aide des outils

de détermination (ouvrages de détermination spécialisés, loupes binoculaires, microscope…) à

disposition dans les locaux de l’antenne.

3 Restitution des résultats

L’ensemble des données est relu et validé puis saisi dans Calluna. La mise en ligne est réalisée

automatiquement sur l’interface e‐Calluna (http://www.cbnbrest.fr/ecalluna/) disponible sur le site

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Internet du Conservatoire botanique national de Brest. A terme l’ensemble de ces données pourront

intégrer la plate forme ODIN une fois les modalités d’échange entre les deux plateformes mises au

point.

Par ailleurs, le CBN propose une liste argumentée de secteurs communaux sur lesquels suite aux

inventaires un enjeu patrimonial fort a été identifié. Ces secteurs devront par la suite faire l’objet de

prospections complémentaires pour confirmer cet intérêt et délimiter un contour de ZNIEFF.

Afin d’identifier la liste des espèces à fort intérêt patrimonial, deux références ont été utilisées en

plus des listes d’espèces protégées :

‐ Liste rouge de la f lore vasculaire de Basse ‐Normandie ‐ (Bousquet T. et al., 2015).

‐ Cotation de rareté des taxons indigènes de la flore vasculaire de Basse‐Normandie ‐ (Bousquet T. et

al., 2010).

Note : À partir du 1er janvier 2016 Basse et Haute Normandie sont officiellement réunifiées. En

attente d’une nouvelle liste de plantes protégées au niveau régional pour la Normandie, la liste de

plantes protégées en Basse‐Normandie s’applique pour les départements du Calvados, de la Manche

et de l’Orne (Article 9, du décret n° 2015‐1689 du 17 décembre 2015).

Un bilan des espèces inventoriées en 2017 par commune sous forme de tableur Excel est fourni avec

ce rapport sur CD.

Les statuts des espèces sont également renseignés dans ce tableau : indigbn : indigénat en région Basse‐Normandie

I : Plante indigène ou assimilée indigène II : Plante dont l'indigénat est inconnu ou incertain NI : Plante non indigène ou assimilée non indigène NR : Indigénat non renseigné (travail en cours)

uicnbn2015 : Liste rouge de la flore vasculaire de Basse‐Normandie (Bousquet et al., 2015) RE : Disparue au niveau régional CR : En danger critique CR*: En danger critique (peut‐être disparu) EN : En danger VU : Vulnérable NT : Quasi menacée LC : Préoccupation mineure DD : Données insuffisantes

Protnat1982 : Protection nationale Protbn1995 : Protection régionale Lvr2nat : Livre rouge national tome 2 Invbn2015 : Liste des espèces invasives en BN (Waymel et al., 2016) :

IA : invasives avérées IP : potentiellement invasives AS : à surveiller

Dheur1992 : Directive Habitats Berne1979 : Convention de Berne

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Résultat des prospections menées en 2017 dans le département de la Manche

12 communes ont été choisies pour y réaliser des inventaires complets en 2017 : Barfleur, Baubigny

Bricqueville‐sur‐Mer, Coudeville‐sur‐Mer, Denneville, Glatigny, Gouberville, Hauteville‐sur‐Mer,

Hudimesnil, Quettreville‐sur‐Sienne, Réville et Surtainville (Figure 2).

Figure 2 : Localisation des 12 communes inventoriées en 2017 dans le département de la Manche

‐ Commune de Barfleur :

Date(s) des inventaires : 19 juillet 2017

Observateur(s) : T. Bousquet, J. Waymel, P. Monsimier

La commune qui ne comptait que 37 taxons inventoriés depuis 2000 a été prospectée en 2017 par

les botanistes de l’AFFO lors d’un week‐end de prospection dans le Val‐de‐Saire au printemps (17 et

18 juin). Un complément à ces inventaires a été réalisé : 2 relevés ont été effectués sur la commune

en juillet, elle compte ainsi aujourd’hui 229 taxons inventoriés depuis 2000 (données eCalluna).

Une espèce très rare et à fort intérêt patrimonial a été inventorié sur un vieux mur de la commune :

le Polypode austral (Polypodium cambricum), inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie

dans la catégorie « Vulnérable ». Cette fougère est très localisée dans la région au Nord de la

Manche ; le Val‐de‐Saire étant le noyau dur de la population régionale. Il ne semble pas menacé sur

la commune de Barfleur.

Deux espèces classées dans la catégorie « Invasives avérées » ont été inventoriées : l’Ailanthe

glanduleux (Ailanthus altissima) en bordure d’un jardin dont il semble s’échapper et la Griffe‐de‐

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Sorcière (Carpobrotus edulis), plantée en bord de mer à des fins décoratives ou fixatrice, elle forme

sur Barfleur des populations très puissantes et envahissantes.

‐ Commune de Baubigny :

Date(s) des inventaires : 9 mai et 1er août 2017

Observateur(s) : T. Bousquet

Cette commune du littoral n’avait jusqu’alors bénéficié d’inventaires que sur sa partie littoral (ZNIEFF

n°00000010 « Massif dunaire de Beaubigny ») et les données les plus récentes dataient de 2007. La

commune comptait alors 170 taxons (données ecalluna). 28 relevés ont été effectués sur la

commune, elle compte ainsi aujourd’hui 364 taxons inventoriés depuis 2000 (données eCalluna).

Neuf espèces rares à très rares dans la région ont été inventoriées sur la commune :

‐ Dans les pannes dunaires : l’Epipactide des marais (Epipactis palustris), espèce rare et inscrite

sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « quasi‐menacée », l’Eufragie

visqueuse (Parentucellia viscosa), espèce rare et inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐

Normandie dans la catégorie « quasi‐menacée », le Choin noirâtre (Schoenus nigricans),

espèce très rare et inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie

« quasi‐menacée », la Germandrée faux‐scordium (Teucrium scordium ssp. scordioides),

espèce très rare protégée dans la région et inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐

Normandie dans la catégorie « Vulnérable »,

‐ Sur les dunes grises : la Porcelle glabre (Hypochaeris glabra), espèce très rare et inscrite sur

la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « vulnérable », la Molène fausse‐

blattaire (Verbascum virgatum), espèce très rare et inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐

Normandie dans la catégorie « vulnérable » et la Pensée naine (Viola kitaebeliana), espèce

très rare et inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie

« vulnérable »,

‐ Dans une prairie oligotrophe humide : le Scirpe penché (Scirpus cernuus), espèce très rare et

inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « quasi‐menacée »,

‐ En bordure de culture : le Coquelicot argémone (Papaver argemone), espèce rare et inscrite

sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « quasi‐menacée ».

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Germandrée faux‐scordium Porcelle glabre Coquelicot argémone

‐ Commune de Bricqueville‐sur‐Mer :

Date(s) des inventaires : 15 juin et 13 septembre 2017

Observateur(s) : T. Bousquet (et J. Waymel en septembre)

Cette commune du littoral n’avait jusqu’alors bénéficié d’inventaires que sur sa partie littoral (2

ZNIEFF concernées : n°00550003 « Pointe de Bréhal » et n°00550002 « Estuaire de la Vanlée ») et

très partiels. La commune comptait alors 50 taxons (données ecalluna). 7 relevés ont été effectués

sur la commune, elle compte ainsi aujourd’hui 216 taxons inventoriés depuis 2000 (données

eCalluna).

Quatre espèces très rares dans la région ont été inventoriées dans les prés salés du havre de la

Vanlée : L’Arroche à long pédicelle (Atriplex longipes) a été découverte dans la région en 2005,

méconnue des botanistes auparavant. Cette espèce est protégée en France. La Frankénie lisse

(Frankenia laevis), l’Hymenolobe couché (Hymenolobus procumbens) et la Salicorne naine (Salicornia

pusilla) inscrites toutes les 3 sur la liste rouge régionale dans la catégorie « vulnérable ».

Notons la découverte d’une nouvelle espèce pour la région : la Luzerne des grèves (Medicago

littoralis) au niveau de l’anse du havre de la Vanlée. Cette espèce pionnière des zones sablonneuses

présente le long de la côte atlantique est certainement apparue récemment dans la région, elle a

également été observée cette année sur la commune de Coudeville‐sur‐Mer.

‐ Commune de Coudeville‐sur‐Mer :


Observateur(s) : T. Bousquet (et J. Waymel en septembre)

Cette commune du littoral n’avait jusqu’alors bénéficié d’inventaires que sur sa partie littoral (1

ZNIEFF concernée : n°00000056 « Dunes et marais de Bréville‐sur‐Mer ») et très partiels. La

commune comptait alors 50 taxons (données ecalluna). 8 relevés ont été effectués sur la commune,

elle compte ainsi aujourd’hui 346 taxons inventoriés depuis 2000 (données eCalluna).

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Trois espèces rares dans la région ont été inventoriées :

‐ dans les marais arrière littoraux : l’Epipactide des marais (Epipactis palustris), inscrite sur la

liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « quasi‐menacée » et le Choin

noirâtre (Schoenus nigricans), inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la

catégorie « quasi‐menacée »,

‐ sur le littoral : l’Elyme des sables (Leymus arenarius), espèce protégée en France.

Notons la découverte d’une nouvelle espèce pour la région : la Luzerne des grèves (Medicago

littoralis) sur les dunes bordant le trait de côte. Cette espèce pionnière des zones sablonneuses

présente le long de la côte atlantique est certainement apparue récemment dans la région, elle a

également été observée cette année sur la commune de Bricqueville‐sur‐Mer.

Epipactide des marais Choin noirâtre Luzerne des grèves

Deux espèces classées dans la catégorie « Invasives avérées » ont été inventoriées : le Séneçon en

arbre (Baccharis halimifolia) dans les dunes qui peut très vite devenir envahissant si aucune mesure

de lutte n’est engagée. La Renouée du Japon (Reynoutria japonica), observée en bord de route. Cette

espèce rhizomateuse et très compétitrice peut vite s’imposer sur les berges des cours d’eaux et nuire

à la flore locale mais également déstabiliser les berges du cours d’eau. Sa présence en bord de route

est moins problématique.

‐ Commune de Denneville :

Date(s) des inventaires : 30 août 2017

Observateur(s) : T. Bousquet, J. Waymel, P. Monsimier et N. Girard

Cette commune du littoral est l’une des rares n’ayant pas été inventoriée depuis la fin des années

1980. 4 relevés ont été effectués sur la commune, la faisant passer aujourd’hui de 0 à 252 taxons

inventoriés depuis 2000 (données eCalluna).

Deux espèces très rares dans la région ont été inventoriées : le Polypode austral (Polypodium

cambricum), inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « Vulnérable » a

été observé au pied d’une haie bocagère (Figure 3) et le Choin noirâtre (Schoenus nigricans), inscrite

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sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « quasi‐menacée », observé dans une

panne dunaire.

Figure 3 : Station de Polypode austral sur la commune

‐ Commune de Glatigny :

Date(s) des inventaires : 22 mai et 31 juillet 2017


Cette commune du littoral avait jusqu’alors bénéficié d’inventaires très partiels sur sa partie littoral

(ZNIEFF n°00480003 « Dunes de Surville et Glatigny »). La commune comptait alors 57 taxons

(données ecalluna). 22 relevés ont été effectués sur la commune, elle compte ainsi aujourd’hui 352

taxons inventoriés depuis 2000 (données eCalluna).

Huit espèces rares à très rares dans la région ont été inventoriées sur la commune :

‐ Sur les dunes blanches en front de mer : l’Elyme des sables (Leymus arenarius), espèce

protégée en France,

‐ Dans les pannes dunaires : l’Epipactide des marais (Epipactis palustris), espèce rare et inscrite

sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « quasi‐menacée » et le Choin

noirâtre (Schoenus nigricans), espèce très rare et inscrite sur cette liste rouge dans la

catégorie « quasi‐menacée »,

‐ Sur les dunes grises : l’Orchis grenouille (Coeloglossum viride), espèce rare et inscrite sur la

liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « quasi‐menacée », le Bec‐de‐grue

musqué (Erodium moschatum), le Trèfle à petites fleurs (Trifolium micranthum) et le Trèfle

pied‐d’oiseau (Trifolium ornithopodioides), toutes trois très rares et inscrites sur cette liste

rouge dans la catégorie « vulnérable »,

‐ Dans un fossé et sur un talus routier humide : la Salicaire à feuilles d’hysope (Lythrum

hyssopifolia), espèce très rare et inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la

catégorie « En Danger ».

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Orchis grenouille Trèfle pied‐d’oiseau Salicaire à feuilles d’hysope

‐ Commune de Gouberville :



La commune qui ne comptait que 98 taxons inventoriés depuis 2000 a été prospectée en 2017 par

les botanistes de l’AFFO lors d’un week end de prospection dans le Val‐de‐Saire au printemps (17 et

18 juin). Un complément à ces inventaires a été réalisé : 4 relevés ont été effectués sur la commune

en juillet, elle compte ainsi aujourd’hui 287 taxons inventoriés depuis 2000 (données eCalluna).

Trois espèces très rares ont été découvertes dans une ancienne carrière : le Calament officinal

(Calamintha sylvatica ssp. ascendens) et le Lotier hispide (Lotus subbiflorus) inscrits sur la liste rouge

UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « vulnérable » et la Salicaire à feuilles d’hysope (Lythrum

hyssopifolia), inscrite sur cette liste rouge dans la catégorie « En Danger ».

‐ Commune de Hauteville‐sur‐Mer :

Date(s) des inventaires : 15 juin et 3 octobre 2017

Observateur(s) : T. Bousquet (et J. Waymel en octobre)

Cette commune du littoral est l’une des rares n’ayant pas été inventoriée depuis la fin des années



Trois espèces rares à très rares dans la région et protégées en France ont été découvertes

‐ dans les marais arrière littoraux de la commune : la Grande douve (Ranunculus lingua), et la

Renoncule à feuilles d’ophioglosse (Ranunculus ophioglossifolius), inscrites toutes deux sur la

liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « Vulnérable ». Notons également la

présence de plantes rares caractéristiques des zones humides inondables comme l’Oenanthe

aquatique (Oenanthe aquatica), le Potamot pectiné (Potamogeton pectinatus), la

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Grenouillette de Drouet (Ranunculus trichophyllus ssp. drouetii) ainsi qu’une utriculaire du

groupe vulgaris qui n’a pas pu être déterminée avec certitude faute de fleurs. Compte tenu

de la présence de ces espèces et d’habitats bien conservés (prairies humides inondables) ces

parcelles de marais (Figure 4) seraient à prospecter plus finement en 2018 afin de proposer

un contour cohérent à inscrire à l’inventaire des ZNIEFF en région.

‐ Sur les dunes blanches en front de mer : l’Elyme des sables (Leymus arenarius).

Figure 4 : Parcelle de marais inondé accueillant la Grande douve et la Renoncule à feuilles d’ophioglosse

‐ Commune de Hudimesnil :


Observateur(s) : T. Bousquet en compagnie de J. Waymel en septembre

Cette commune n’avait pas bénéficié d’inventaires depuis la fin des années 1980. Les données

historiques mentionnaient notamment la présence de la Sibthorpie d’Europe (Sibthorpia europaea),

laissant deviner la potentielle présence d’habitats prairiaux oligotrophes. 7 relevés ont été effectués

sur la commune, la faisant passer aujourd’hui de 0 à 259 taxons inventoriés depuis 2000 (données

eCalluna).

Une espèce rare dans la région : la présence historique de la Sibthorpie d’Europe a été confirmée sur

la commune. Observée en 1982 par M. Provost et L. Delvosalle sur la commune, cette espèce

pionnières des prairies humides oligotrophes acides est toujours présente dans un fond de vallée et

ne semble pas menacée.

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Une population de la Renouée du Japon (Reynoutria japonica) a été observée en bordure de cours

d’eau. Cette espèce rhizomateuse et très compétitrice peut vite s’imposer sur ces berges des cours

d’eaux et nuire à la flore locale mais également déstabiliser les berges du cours d’eau. Des mesures

de gestion pourraient être envisagées afin de limiter son expansion.

‐ Commune de Quettreville‐sur‐Sienne :

Date(s) des inventaires : 20 juin et 3 octobre 2017

Observateur(s) : T. Bousquet (et J. Waymel en octobre)

Cette vaste commune n’avait bénéficié que d’inventaires très incomplets depuis la fin des années


inventoriés depuis 2000 (données eCalluna). Aucune espèce à très fort intérêt patrimonial n’a été

recensée sur cette commune cependant, on peut noter une forte diversité d’espèces pour une

commune du centre‐Manche.

‐ Commune de Réville :



La commune qui ne comptait que 42 taxons inventoriés depuis 2000 a été prospectée en 2017 par les

botanistes de l’AFFO lors d’un week end de prospection dans le Val‐de‐Saire au printemps (17 et 18

juin). Un complément à ces inventaires a été réalisé : 3 relevés ont été effectués sur la commune en

juillet, elle compte ainsi aujourd’hui 279 taxons inventoriés depuis 2000 (données eCalluna).

Un pied de la très rare Arroche littorale (Atriplex littoralis), espèce protégée au niveau régional et

inscrite sur la liste rouge UICN régionale dans la catégorie « vulnérable » a été découvert en bord de

mer sur la dune embryonnaire. Cette espèce en déclin dans la région est fortement menacée par le

nettoyage des plages notamment. Elle est de plus très souvent observée en très faibles effectifs.

Une espèce classée dans la catégorie « Invasive avérée » a été inventoriée : la Griffe‐de‐sorcière

(Carpobrotus edulis), plantée en bord de mer à des fins décoratives ou fixatrice, elle forme sur la

commune une population très envahissante.

‐ Commune de Surtainville :

Date(s) des inventaires : 31 mai et 12 octobre 2017


Cette commune du littoral avait jusqu’alors bénéficié d’inventaires très partiels sur sa partie littoral

(ZNIEFF n°00000010 « Massif dunaire de Beaubigny »). La commune comptait 91 taxons (données

ecalluna). 12 relevés ont été effectués sur la commune, elle compte ainsi aujourd’hui 352 taxons


Sept espèces rares à très rares dans la région ont été inventoriées sur la commune :

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‐ Sur les dunes blanches en front de mer : l’Elyme des sables (Leymus arenarius), espèce

protégée en France,

‐ Dans les pannes dunaires : le Choin noirâtre (Schoenus nigricans), espèce très rare et inscrite

sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « quasi‐menacée »,

‐ Sur les dunes grises : le Trèfle aggloméré (Trifolium glomeratum) et le Trèfle suffoqué

(Trifolium suffocatum), la Pensée naine (Viola kitaebeliana) toutes trois très rares et inscrites

sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « vulnérable »,

‐ Dans le cours d’eau « la Scye » : le Callitriche tronqué (Callitriche truncata ssp. occidentalis),

espèce très rare et inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie

« Vulnérable »,

‐ Sur des murets dans le bourg : le Polypode austral (Polypodium cambricum), très rare et

inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « Vulnérable ».

Enfin notons la présence de prairies humides oligotrophes (Figure 5) relevant du Cirsio dissecti ‐

Scorzoneretum humilis à l’extrémité est de la commune bordant le bois de Pierreville. Il s’agit d’une

végétation rare à l’échelle régionale et classée comme vulnérable (Goret et al., 2016).

Figure 5 : Prairies oligotrophes du Caro verticillati – Juncetum acutiflori.

16

Résultat des prospections menées en 2017 dans le département de l’Orne

15 communes ont été choisies pour y réaliser des inventaires complets en 2017 : Avernes‐sous‐

Exmes, Brieux, Champ‐Haut, Fontenai‐sur‐Orne, Mardilly, Ménil‐Vin, Mont‐Ormel, Moulins‐sur‐Orne,

Orgères, Rônai, Saint‐Mars‐d’Egrenne, Saint‐Roch‐sur‐Egrenne, Sainte‐Marguerite‐de‐Carrouges,

Tellières‐le‐Plessis et Trun (Figure 6). Elles ont été choisies lors de la réalisation du plan de

prospection dans le cas où elles ne possédaient que très peu de données récentes. La plupart ont été

prospectées uniquement par le CBN en suivant la méthodologie décrite page 5, une autre partie a

également été prospectée de façon complémentaire avec les observateurs du réseau de bénévoles

du CBN et de l’AFFO, dans ce cas un seul passage a été effectué.

Figure 6 : Localisation des 16 communes inventoriées en 2017 dans le département de l’Orne

‐ Commune d’Avernes‐sous‐Exmes :



5 relevés ont été effectués sur la commune, elle compte ainsi aujourd’hui 298 taxons inventoriés

depuis 2000 (données eCalluna).

Deux espèces rares à très rares ont été recensées sur cette commune : sur les coteaux calcaires le

Mélampyre des champs (Melampyrum arvense), espèce rare et inscrite sur la liste rouge UICN de

Basse‐Normandie dans la catégorie « quasi‐menacée » et le Cirse tubéreux (Cirsium tuberosum),

espèce très rare, protégée en région et inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la

catégorie « vulnérable ». Les coteaux calcaires découverts aux lieux‐dits « Les Monts » et « la

Henrière » accueillant ces espèces et tout un cortège d’espèces caractéristiques des pelouses

calcicoles sèches rares comme l’Ail des maraîchers (Allium oleraceum), l’Orchis de Fuchs

17

(Dactylorhiza fuchsii), le Genêt des teinturiers (Genista tinctoria), l’Hélianthème nummulaire

(Helianthemum nummularium) et la Bugrane épineuse (Ononis spinosa) seront proposés afin d’être

inscrits à l’inventaire des ZNIEFF de Normandie (2 contours proposés) ; des prospections

complémentaires afin d’affiner les contours seraient à réaliser en 2018. En effet, ce cortège

présente un intérêt patrimonial fort dans la région.

Mélampyre des champs Cirse tubéreux Hélianthème nummulaire

‐ Commune de Brieux :

Date(s) des inventaires : 10 mai et 28 septembre 2017




Trois espèces rares à très rares ont été recensées sur cette commune :

‐ Dans une ancienne carrière : l’Inule odorante (Dittrichia graveolens), espèce très rare et

inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « Vulnérable »,

‐ En bordure de champs : le Coquelicot argémone (Papaver argemone), espèce rare et inscrite

sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « quasi‐menacée »,

‐ Sur un talus routier en lisière forestière : la Serratule des teinturiers (Serratula tinctoria),

espèce rare et inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « quasi‐

menacée ».

Notons qu’une très dense population de l’Impatience de l’Himalaya (Impatiens glandulifera), espèce

classée dans la catégorie « invasive avérée » a été inventoriée au sein d’une mégaphorbiaie bordant

le cours d’eau « la Filaine ». Cette espèce peut vite former de très fortes populations

monospécifiques le long du cours d’eau et déstabiliser les berges. Des actions de gestion pourraient

être prises afin de limiter son expansion.

18

‐ Commune de Champ‐Haut :





Une espèce rare et à fort intérêt patrimonial a été inventoriée sur un talus routier de la commune : le

Trèfle jaunâtre (Trifolium ochroleucon), inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la

catégorie « Quasi‐menacée » en présence d’espèces caractéristiques des pelouses calcicoles et

rares : l’Hélianthème nummulaire (Helianthemum nummularium), l’Orchis de Fuchs (Dactylorhiza

fuchsii)… Ce cortège présente un intérêt patrimonial fort pour la région.

‐ Commune de Fontenai‐sur‐Orne :



9 relevés ont été effectués sur la commune, la commune compte ainsi aujourd’hui 317 taxons


Une espèce rare et à fort intérêt patrimonial a été inventoriée sur un bord de champ de colza : la

Guimauve hérissée (Althaea hirsuta), espèce messicole stricte inscrite sur la liste rouge UICN de

Basse‐Normandie dans la catégorie « Vulnérable ».

Des inventaires ont également été réalisés au sein de la ZNIEFF n° 01000001 « Prairies humides en

aval d’Argentan » afin d’en mettre à jour les données. Aucune espèce à fort intérêt patrimonial n’y a

été rencontrée sur la commune. La Sanguisorbe officinale (Sanguisorba officinalis), espèce protégée

en région et inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « Quasi‐menacée »

a cependant été rencontrée sur Ecouché la commune voisine au sein de ce contour.

‐ Commune de Mardilly :





Six espèces rares à très rares y ont été recensées :

‐ Sur les coteaux calcicoles au lieu‐dit « Le Ménil‐Gatel » (Figure 7) : le Genêt ailé (Genista

saggitalis), espèce très rare, protégée dans la région et inscrite sur la liste rouge UICN de

Basse‐Normandie dans la catégorie « quasi‐menacée », l’Orchis moucheron (Gymnadenia

conopsea), la Brunelle laciniée (Prunella laciniata), et le Trèfle jaunâtre (Trifolium

19

ochroleucon), espèces rares inscrites sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la

catégorie « Quasi‐menacée ».

‐ Sur les coteaux et boisements calcicoles au lieu‐dit « Grand Val » (Figure 8) : le Bois joli

(Daphne mezereum), espèce très rare et inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie

dans la catégorie « Vulnérable », l’Orchis moucheron (Gymnadenia conopsea) et le Trèfle

jaunâtre (Trifolium ochroleucon), espèces rares inscrites sur la liste rouge UICN de Basse‐

Normandie dans la catégorie « Quasi‐menacée »,

Figure 7 : Coteaux calcicoles au lieu‐dit « Le Ménil‐Gatel »

Figure 8 : les coteaux et boisements calcicoles au lieu‐dit « Grand Val »

‐ Sur un talus routier en lisière forestière : la Gesse des bois (Lathyrus sylvestris), espèce rare

et inscrite sur la liste rouge régionale dans la catégorie « Vulnérable ».

Genêt ailé Bois joli Gesse des bois

Les coteaux calcicoles aux lieux‐dits « Le Ménil‐Gatel » et « Grand val » présentent un intérêt majeur

sur le plan floristique ; de nombreuses espèces caractéristiques des pelouses calcicoles ont été

inventoriées comme le Gaillet grêle (Galium pumilum), l’Hélianthème nummulaire (Helianthemum

nummularium), l’Hippocrépide fer‐à‐cheval (Hippocrepis comosa), l’Orchis pourpre (Orchis purpurea),

20

la Platanthère à deux feuilles (Platanthera bifolia)... Les pelouses calcicoles observées sur ces sites

relèvent sur le plan des habitats naturels de l’alliance du Mesobromion erecti (Br.‐Bl. & Moor 1938)

Oberdorfer 1957 nom. Cons. Propos. Cette alliance est un habitat naturel reconnu d'intérêt

communautaire (6210) cité dans l'annexe 1 de la Directive européenne habitats, faune, flore. Dans

les boisements du lieu‐dit « Le grand val, citons également la Céphalanthère à grandes fleurs

(Cephalanthera damasonium) et la Néottie nid‐d’oiseau (Neottia nidus‐avis), espèces rares et

typiques des boisements calcicoles. Il est donc proposé que des prospections complémentaires,

notamment en fin de saison soient effectuées en 2018 et que des contours soient proposés afin

d’inscrire ces coteaux à l’inventaire des ZNIEFF de la région.

Enfin, il est important de signaler la présence de deux espèces classées comme « invasives avérées »

le long des berges de la Touques :

‐ la Berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum), espèce très compétitive qui par sa

croissance rapide et sa grande taille, élimine de nombreuses espèces indigènes. Par ailleurs,

l’ensemble de l’appareil végétatif contient des agents toxiques photosensibles appelés

furocoumarines (parfois furanocoumarines ou psoralènes) qui en cas de contact peuvent

provoquer des brûlures au second degré. Seuls 2 pieds ont été inventoriés mais toutes les

berges n’ont pas été parcourues. Des campagnes de recherche et de lutte seraient à

envisager de toute urgence.

‐ L’impatience de l’Himalaya (Impatiens glandulifera) qui forme déjà de très fortes populations

le long du cours d’eau et peuvent en déstabiliser les berges. Des actions de gestion

pourraient être également prises afin de limiter son expansion.

‐ Commune de Ménil‐Vin :

Date(s) des inventaires : 27 avril et 18 juillet 2017

Observateur(s) : T. Bousquet en compagnie de L. Laville le 27 avril



Une espèce à très fort intérêt patrimonial a été recensée sur cette commune : l’Orpin rougeâtre

(Sedum rubens), espèce très rare qui semble stable et non menacée en Normandie. Notons

également la présence d’espèces caractéristiques des coteaux siliceux de la Suisse normande comme

la Drave des murailles (Draba muralis), la Fétuque à longues feuilles (Festuca longifolia), la Potentille

argentée (Potentilla neglecta) et le Silene penché (Silene nutans).

‐ Commune Mont‐Ormel :





21

Une espèce très rare et à très fort intérêt patrimonial a été inventoriée sur le talus routier de la D16

(Figure 9), à proximité du mémorial de la bataille de Normandie : la Campanule agglomérée

(Campanula glomerata), protégée dans la région et inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐

Normandie dans la catégorie « En danger critique » en présence d’espèces caractéristiques des

pelouses calcicoles et rares : l’Orchis de Fuchs (Dactylorhiza fuchsii), la Fétuque de Leman (Festuca

lemanii), le Gaillet grêle (Galium pumilum) et la Platanthère à deux feuilles (Platanthera bifolia)…

Figure 9 : Talus de la D16 accueillant la Campanule agglomérée

Les pelouses calcicoles observées sur ces sites relèvent sur le plan des habitats naturels de l’alliance

du Mesobromion erecti (Br.‐Bl. & Moor 1938) Oberdorfer 1957 nom. Cons. Propos. Cette alliance est

un habitat naturel reconnu d'intérêt communautaire (6210) cité dans l'annexe 1 de la Directive

européenne habitats, faune, flore. Compte tenu de plus de la présence d’une cinquantaine de pieds

de la Campanule agglomérée, il est donc proposé que ce talus soit inscrit à l’inventaire des ZNIEFF

de la région (Figure 10).

22

Figure 10 : Proposition de contour pour le talus de la D16

Campanule agglomérée Orchis de Fuchs Platanthère à deux feuilles

23

‐ Commune de Moulins‐sur‐Orne :





Une espèce très rare à fort intérêt patrimonial a été recensée au sein de la ZNIEFF n° 01000001

« Prairies humides en aval d’Argentan » : la Sanguisorbe officinale (Sanguisorba officinalis), espèce

protégée en région et inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « Quasi‐

menacée ». Elle est présente au sein de plusieurs prairies au sud de la commune en compagnie

d’espèces typiques des prairies inondables parfois rares en région comme la Guimauve officinale

(Althaea officinalis), le Pigamon jaune (Thalictrum flavum) et la Valériane dioique (Valeriana dioica).

Ces prairies sont en excellent état de conservation.

Notons également un cortège de plantes messicoles très diversifié dans lequel on trouve le rare

Miroir de Vénus (Legousia speculum‐veneris), inscrit sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans

la catégorie « Quasi‐menacée ».

‐ Commune d’Orgères :





Trois espèces rares à très rares ont été recensées sur cette commune :

‐ Sur le coteau calcicole au lieu‐dit « le Grillonnière » : 2 pieds de Belladonne (Atropa

belladonna), espèce très rare et protégée dans la région en compagnie d’espèces

caractéristiques des pelouses calcicoles comme le Genêt des teinturiers (Genista tinctoria),

l’Hélianthème nummulaire (Helianthemum nummularium) et le Trèfle jaunâtre (Trifolium

ochroleucon), espèce rare inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la


‐ sur le talus du chemin menant à la « Ferme d’Orgères » (Figure 11) : environ 130 pieds de la

Campanule agglomérée (Campanula glomerata), protégée dans la région et inscrite sur la

liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « En danger critique ». Compte tenu

de la grande rareté et des menaces pesant sur l’espèce, ce talus pourrait être inscrit à

l’inventaire des ZNIEFF de la région (Figure 12).

24

Figure 11 : Chemin de la Ferme d’Orgères accueillant la Campanule agglomérée

Figure 12 : Proposition de contour pour le talus du chemin de la Ferme d’Orgères

‐ Commune de Rônai :

Date(s) des inventaires : 27 avril et 18 juillet 2017

Observateur(s) : T. Bousquet en compagnie de L. Laville le 27 avril



Aucune espèce à fort intérêt patrimonial n’a été recensée sur cette commune. Notons cependant la

présence du rare Orchis bouffon (Orchis morio) qui forme de belles populations au sein de prairies de

fauche en excellent état de conservation ; ces prairies accueillent un cortège très complet d’espèces

25

assez‐rares oligotrophiles comme le Brome érigé (Bromus erectus), le Saxifrage granulé (Saxifraga

granulata) ou le Silaus des prés (Silaum silaus).

Notons qu’une belle diversité d’espèces messicoles a été inventoriée sur la commune avec la

présence d’éléments remarquables de la flore régionale comme le Jouet du vent (Apera spica‐venti)

et le Chrysanthème des moissons (Chrysanthemum segetum).

Orchis bouffon Saxifrage granulé Silaus des prés

‐ Commune de Saint‐Mars‐d’Egrenne :


Observateur(s) : T. Bousquet en compagnie de J. Waymel le 25 mai



Une espèce rare et à fort intérêt patrimonial a été inventoriée sur les berges d’un étang de la

commune : la Leersie faux‐riz (Leersia orysoides), protégée en région et inscrite sur la liste rouge

UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « Quasi‐menacée ».

Notons également la redécouverte d’une espèce rare qui avait été inventoriée en 2000 (V. Dalibard) :

la Tillée mousse (Crassula tillaea).

‐ Commune de Saint‐Roch‐sur‐Egrenne :


Observateur(s) : T. Bousquet en compagnie de J. Waymel le 25 mai



Deux espèces à fort intérêt patrimonial ont été recensées sur cette commune :

26

‐ Au sein d’un étang inclus dans le contour de la ZNIEFF n°01550001 « Basse‐Vallée de

l’Egrenne » : 2 pieds du Flûteau nageant (Luronium natans), espèce rare, protégée en France,

inscrite à la directive habitats/faune et flore, sur le livre rouge national et sur la liste rouge

UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « Quasi‐menacée ». Cette espèce était connue

dans la ZNIEFF ; elle a également été recensée le 26 septembre sur la commune voisine

(Haute‐Chapelle) au sein d’une mare à gabion également incluse au contour de la ZNIEFF.

‐ Le Nard raide (Nardus stricta), espèce très rare et inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐

Normandie dans la catégorie « Quasi‐menacée » a été inventoriée en lisière forestière, au

contact avec une prairie tourbeuse oligotrophe.

Notons également la redécouverte d’une espèce rare qui avait été inventoriée en 2000 (V. Dalibard) :

la Tillée mousse (Crassula tillaea).

‐ Commune de Sainte‐Marguerite de Carrouges :

Date(s) des inventaires : 13 mai 2017 à l’occasion d’une sortie du réseau des observateurs bénévoles

du CBN

Observateur(s) : M. Ameline, T. Bousquet, J. Cholet, J. Lagrandie, O. Launay, A. Le Marquer, P.

Monsimier, J. Waymel, F. Thouin, A. Guedou

Une sortie observateurs a été organisée sur la commune dans le but d’en actualiser les données

(Figure 13) ; 4 relevés ont été effectués sur la commune, elle compte ainsi aujourd’hui 284 taxons


Figure 13 : Sortie observateurs sur la commune

Une espèce à fort intérêt patrimonial a été découverte sur les murs du bourg : l’Orpin paniculé

(Sedum cepaea), protégée en région et inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la


27

‐ Commune de Tellières‐le‐Plessis :


Observateur(s) : T. Bousquet, F. Clet



Aucune espèce à fort intérêt patrimonial n’a été recensée sur cette commune ni de milieu

remarquable.

‐ Commune de Trun :

Date(s) des inventaires : 29 juin 2017




Cinq espèces rares à très rares ont été recensées sur cette commune :

‐ Sur des talus routiers à végétation typique des pelouses et ourlets calcicoles : l’Ail des

maraîchers (Allium oleraceum), espèce très rare et la Gesse des bois (Lathyrus sylvestris)

espèce rare, toutes deux inscrites sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la

catégorie « Vulnérable »,

‐ En bord de culture : la Fumeterre à fleurs serrées (Fumaria densiflora), espèce très rare et

inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « Vulnérable » ; le

Miroir de Vénus (Legousia speculum‐veneris) et le Coquelicot argémone (Papaver argemone),

espèces rares et inscrites sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie

« Quasi‐menacée ».

28

ZNIEFF de Normandie : Mise à jour des inventaires, proposition de nouveaux périmètres ou de modifications de périmètres

En 2017, 4 ZNIEFF ont été prospectées de façon ciblée afin de mettre à jour les listings d’espèces de

la flore vasculaire :

‐ Dans le Calvados : un coteau calcaire présent sur les communes de Maisons et Etréham

faisant partie de la ZNIEFF n°00000130 « Coteaux du Bessin/Fosse Soucy »,

‐ Dans la Manche : prospection sur le Cap de Flamanville (ZNIEFF n°00390001), sur le Cap du

Rozel (ZNIEFF n°00390004) et dans les dunes de Saint‐Rémy‐des‐Landes (ZNIEFF

n°00480001).

Suite aux inventaires réalisés dans le département de l’Orne en 2016, il est proposé d’agrandir le

contour d’une ZNIEFF sur la commune de Saint‐Langis‐lès‐Mortagne (ZNIEFF n°01410005 : Coteaux

de la Hectière) et de créer un nouveau contour sur la commune de La Lande‐sur‐Eure suite à la

découverte d’espèces de la flore à fort intérêt patrimonial par le CBN et/ou les adhérents de l’AFFO.

Les listings des espèces recensées au sein de ces contours sont fournis sur CD en annexe de ce

rapport.

‐ Mise à jour de la ZNIEFF n°00000130 « Coteaux du Bessin/Fosse Soucy » :

Date(s) des inventaires : 31 mai 2017


4 relevés ont été effectués sur la partie de la ZNIEFF prospectée (Figure 14), qui correspond à une

zone de culture (Commune de Port‐en‐Bessin) et à un coteau calcicole (communes de Maisons et

Étréham). Repérée lors des prospections à la commune sur le département en 2010, un passage très

ponctuel sur la zone avait été effectué. Un passage au mois de mai 2017 sur la totalité du coteau a

permis d’inventorier 135 taxons au sein de ce contour.

29

Figure 14 : Zone prospectée (contour rouge) au sein de la ZNIEFF n°00000130 (contour bleu).

Deux espèces à fort intérêt patrimonial y ont été recensées : le Mélampyre des champs

(Melampyrum arvense) et le Lotier à gousse carrée (Tetragonolobus maritimus) toutes deux inscrites

sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « Quasi‐menacée ». Les pelouses

calcicoles observées au sein de ce contour semblent à l’abandon et ne bénéficient plus de gestion

adaptée (Figure 15). De nombreux secteurs sont en voie de fermeture, envahies par le Brachypode

penné (Brachypodium pinnatum) et les arbustes tels que l’Aubépine ou le Prunellier.

Figure 15 : Pelouses et ourlets du site.

30

‐ Mise à jour de la ZNIEFF n°00390001 « Cap de Flamanville » :

Date(s) des inventaires : 24 avril 2017


5 relevés ont été effectués sur le haut du cap de Flamanville de l’Anse du Quedoy au Rocher du

Riboudet. En effet, les milieux rencontrés sur ce cap sont très semblables à ceux rencontrés sur les

caps de Carteret et du Rozel. Ces derniers accueillant le Jonc capité (Juncus capitatus), espèce très

rare, protégée en Normandie et inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie

« En Danger ». La présence de l’espèce étant fortement suspectée sur Flamanville depuis plusieurs

années par les botanistes, des inventaires précoces ont été réalisés afin de le rechercher. 78 taxons

ont été inventoriés au sein de ce contour.

Sept espèces à fort intérêt patrimonial ont été recensées au sein de ce contour :

‐ le Jonc capité tout d’abord qui a bien été découvert sur ce cap, ce qui constitue une

découverte majeure pour la région (13 pieds comptabilisés),

‐ 5 espèces rares et inscrites sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie

« Vulnérable » : la Porcelle glabre (Hypochaeris glabra), la Romulée à petites fleurs (Romulea

columnae) protégée en Normandie, le Trèfle occidental (Trifolium occidentale) et le Trèfle

pied‐d’oiseau (Trifolium ornithopodioides) et le Trèfle suffoqué (Trifolium suffocatum),

‐ La Moenchie dressée (Moenchia erecta), rare dans la région et inscrite sur la liste rouge UICN

de Basse‐Normandie dans la catégorie « Quasi‐menacée ».

‐ Mise à jour de la ZNIEFF n°00390004 « Cap du Rozel » :

Date(s) des inventaires : 20 avril 2017

Observateur(s) : T. Bousquet, J. Waymel, Y. Mouchel

L’inventaire de la flore du Cap du Rozel a été réalisé lors d’une journée organisée afin de réaliser le

suivi du Jonc capité (Juncus capitatus) espèce très rare, protégée en Normandie et inscrite sur la liste

rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « En Danger ». Cette espèce bénéficie d’une

surveillance dans le cadre du programme de Suivi des populations des espèces rares et menacées du

CBN de Brest. 168 taxons ont été inventoriés sur le cap.

Neuf espèces à fort intérêt patrimonial ont été recensées au sein de ce contour :

‐ le Jonc capité tout d’abord qui a bien été retrouvé sur ce cap et dont le suivi a été réalisé,

‐ 7 espèces rares et inscrites sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie

« Vulnérable » : la Porcelle glabre (Hypochaeris glabra), la Renoncule à petites fleurs

(Ranunculus parviflorus), la Romulée à petites fleurs (Romulea columnae) protégée en

Normandie, le Trèfle à petites fleurs (Trifolium micranthum), le Trèfle occidental (Trifolium

occidentale), le Trèfle suffoqué (Trifolium suffocatum) et l’Hélianthème à gouttes (Tuberaria

guttata) protégée en Normandie,

‐ La Moenchie dressée (Moenchia erecta), rare dans la région et inscrite sur la liste rouge UICN

de Basse‐Normandie dans la catégorie « Quasi‐menacée ».

31

‐ Mise à jour de la ZNIEFF n°00480001 « Dunes de Saint‐Remy‐des‐landes » :


Observateur(s) : T. Bousquet, J. Waymel, Y. Mouchel

L’inventaire d’une partie de cette ZNIEFF (Figure 16) a été réalisé suite à la découverte d’une station

de prêle nouvelle pour la région : il s’agit de la Prêle de Moore (Equisetum x moorei). Cet hybride a

été observé dans une dépression arrière dunaire à Epipactis palustris et Salix repens (Figure 17).

Cette Prêle n’avait jamais été observée en Normandie jusqu’à sa découverte en 2016 sur cette

parcelle. L’identification de cette espèce a été confirmée par R. Prelli, auteur « des fougères et

plantes alliées de France et d’Europe occidentale ». Cette fougère est une espèce pionnière des

prairies alluviales assez sèches et des talus, colonisant également des milieux artificiels tels que les

talus des voies ferrées ou des digues. Les stations les plus proches connues se situent dans la vallée

de la Loire où elle est rare et protégée à l’échelle de la région. 118 espèces ont été inventoriées.

Trois espèces à fort intérêt patrimonial ont été recensées au sein des pannes dunaires : l’Epipactide

des marais (Epipactis palustris), espèce rare et inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie

dans la catégorie « quasi‐menacée », la Pyrole des dunes (Pyrola rotundifolia ssp maritima), espèce

très rare, protégée en France et inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie

« Vulnérable » et le Choin noirâtre (Schoenus nigricans), espèce très rare et inscrite sur la liste rouge

UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « quasi‐menacée ».

Figure 16 : Zone prospectée (contour rouge) au sein de la ZNIEFF n°00000130 (contour bleu).

32

Figure 17 : Dépression arrière‐dunaire.

‐ Proposition de modification du contour de la ZNIEFF n°01410005 « Coteaux de la

Hectière » :


Observateur(s) : T. Bousquet, F. Clet, M. Chanut

A l'Ouest de Mortagne‐au‐Perche, ce petit coteau calcaire exposé à l'Ouest domine le vallon du

ruisseau du Nuisement. Partiellement boisé, il constitue, au sein d'un espace fortement artificialisé

(cultures), une zone refuge pour des espèces végétales calcicoles. Parmi les plus intéressantes, citons

l'Orchis grenouille (Coeloglossum viride) qui bénéficie d'une protection au niveau régional, les Ophrys

abeille (Ophrys apifera) et mouche (Ophrys insectifera), la Mélitte à feuilles de mélisse (Melittis

melissophyllum) (Deperiers, 2011).

Des prospections ont été réalisées par A. Le Marquer (Bénévole de l’AFFO) à partir de 2008 puis par

le CBN sur le coteau situé en face de la ZNIEFF et dans le fond de vallée et ont permis de découvrir

des espèces à très fort intérêt patrimonial caractéristiques :

‐ des coteaux calcicoles comme l’Anémone pulsatille (Pulsatilla vulgaris), protégée en

Normandie, l’Orchis brûlé (Orchis ustulata), inscrites sur la liste rouge UICN de Basse‐

Normandie dans la catégorie « Vulnérable », l’Herbe à l’esquinancie (Asperula cynanchica),

l’Orchis moucheron (Gymnadenia conopsea), inscrites sur la liste rouge UICN de Basse‐

Normandie dans la catégorie « Quasi‐menacée »

‐ des bas‐marais alcalins comme l’Epipactide des marais (Epipactis palustris), inscrite sur la

liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « Quasi‐menacée »,

Ainsi, il est proposé d’agrandir le contour de la ZNIEFF en y incluant les coteaux et le bas‐marais où

ont été inventoriées les espèces ci‐dessus (Figure 18).

33

Figure 18 : Zone d’agrandissement proposée (contour rouge) de la ZNIEFF n°00000130 (contour

bleu).

‐ Proposition de création d’un contour ZNIEFF « Etang de la Furetière » :

Date(s) des inventaires : 19 septembre 2015 et 2 octobre 2017

Observateur(s) : T. Bousquet, F. Clet, J. Cholet, T. Fernez, J. Lagrandie, A. Le Marquer, P. Monsimier,

S. Roetzinger, L. Dufay, J. Waymel, F. Therese, P. Vido, A. Guedou.

Cet étang récemment créé en bordure de la Forêt de la Ferté‐Vidame (Figure 19) a été prospecté au

cours d’une sortie observateurs en 2015. Il est situé non loin de la ZNIEFF n°00050005 « Etangs de

Marchainville ».

Quatre espèces à fort intérêt patrimonial caractéristiques des berges d’étangs exondées ont été

recensées : le Flûteau rampant (Baldellia ranunculoides ssp repens), espèce rare et inscrite sur la liste

rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « quasi‐menacée », le Scirpe à épi ovoïde

(Eleocharis ovata), espèce très rare, protégée en Normandie et inscrite sur la liste rouge UICN de

Basse‐Normandie dans la catégorie « Vulnérable », la Limoselle aquatique (Limosella aquatica)

espèce très rare, protégée en Normandie et inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans

la catégorie « Vulnérable », et la Pilulaire à globules (Pilularia globulifera), espèce très rare, protégée

en France et inscrite sur la liste rouge UICN de Basse‐Normandie dans la catégorie « Vulnérable ».

Compte tenu de son éloignement avec la ZNIEFF existante, il est proposé de créer un nouveau

contour ZNIEFF pour cet étang.

34

Figure 19 : Zone proposée (contour rouge) à proximité de la ZNIEFF n°00050005 (contour bleu).

35

Conclusion :

Les prospections réalisées dans le cadre de ce programme en 2017 ont permis de mettre à jour les

données de 11 ZNIEFF de type 1, de proposer 3 nouveaux contours de ZNIEFF de type 1 et d’en

agrandir 1.

Suite à ces prospections, 5 secteurs ont montré un réel intérêt sur le plan des habitats et de la flore

sauvage, ils seront prospectés plus finement en 2018 afin de proposer des contours de ZNIEFF de

type 1 cohérents.

Les inventaires réalisés seront également pris en compte lors de la prochaine réalisation de la couche

d’alerte régionale fournie à la DREAL et autres partenaires qui le souhaitent ; la dernière en date

ayant été fournie juin 2017. Le principe consiste à mettre à disposition des services concernés des

couches cartographiques représentant des informations synthétiques sur les enjeux liés à la

présence d’espèces végétales à forte valeur patrimoniale, dont certaines sont protégées par la loi.

Cet outil a vocation à alerter rapidement sur l’existence dans Calluna de données d’inventaire

révélant la présence d’un enjeu floristique dans un secteur particulier. Il peut ainsi être utilisé dans

le cadre de projets d’aménagement, de mesures de conservation ou de toute autre opération vis‐à‐

vis de laquelle est posée la question de la présence éventuelle de plantes rares et/ou menacées. Le

cas échéant, le Conservatoire botanique doit être contacté pour avoir les précisions sur la nature

exacte des enjeux.

L’analyse du bilan des découvertes intéressantes de 2016 et de 2017 (ERICA 31 et 32) permettra de

mettre en exergue certains milieux intéressants découverts par le réseau des bénévoles pouvant être

inscrits à l’inventaire des ZNIEFF de Basse‐Normandie. En effet, de nombreuses communes ont été

visitées par les salariés du CBN dans le cadre de ses missions (Inventaires communaux, Suiviflore,

Plan régional de conservation des espèces messicoles, Typologies d’habitats…) et par le réseau des

observateurs bénévoles, notamment dans le département de l’Orne où la dynamique d’inventaire

dans la perspective d’une édition d’un atlas motive un grand nombre de bénévoles de l’AFFO depuis

3 ans. La figure 20 montre l’effort de prospection réalisé en 2017 par les botanistes dans l’Orne (1853

relevés intégrés à Calluna). Un total de 69000 données ont été saisies et intégrées dans la base

calluna après validation dans le département de l’Orne en 2017. La progression de la connaissance à

la commune peut être suivie sur ecalluna comme le montre la figure 21.

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Figure 20 : Communes prospectées dans le département de l’Orne en 2017

Figure 21 : Progression de la connaissance dans l’Orne de 2014 à 2017

Aujourd’hui, seul le département de la Manche reste très déficitaire en données récentes (Figure 22).

Pour comparaison 18500 données ont été saisies et intégrées dans la base calluna (574 relevés) en

2017 dans le département de la Manche.

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Figure 22 : Etat des connaissances sur la flore sauvage sur le territoire bas‐normand.

La mise à jour progressive des inventaires datant pour la plupart de la fin des années 1980 (M.

Provost) est indispensable pour faire progresser la connaissance en botanique régionalement mais

également en France.

Par ailleurs les travaux d’inventaire participent également à la mise à jour de la connaissance sur la

répartition des espèces invasives à l’échelle de la région et apportent des éléments indispensables à

l’élaboration de la liste hiérarchisée des plantes exotiques envahissantes. La mise à jour régulière de

celle‐ci contribue à la définition et à l’orientation des actions des stratégies de contrôle des EEE.

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mise à jour de l’inventaire permanent de la flore sauvage

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