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Mise en place d’une chaufferie au bois Étude et installation d’une unité à alimentation automatique ÉNERGIE BOIS Coordination : Jean-Christophe Pouët Extrait de la publication

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Mise en place d’une chaufferie au boisÉtude et installation d’une unité à alimentation automatique

Mise en place d’une chaufferie au bois

■ ÉNERGIE BOIS

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Mise en place d’une chaufferie au bois

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39 €

La loi de programmation et d’orientation sur l’énergie donne à la France un nouveau cadre pour la maîtrise de l’énergie et le développement des énergies renouvelables dont les bioénergies.Le développement des investissements en chaufferies boisà alimentation automatiques doit participer aux objectifsd’accroissement de 50 % de la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique français.

Mettre en œuvre une chaufferie bois et son réseau de chaleur supposedes connaissances variées, une méthodologie adaptée ainsi qu’un savoir pragmatique indispensable. Cet ouvrage contient ces éléments et traite notamment :– du choix des combustibles ;– de la logistique d’approvisionnement ;– des technologies de chauffage et de combustion ;– des aspects environnementaux, économiques, réglementaires et sociaux qui se posent lors de la conception et de la réalisation d’un tel projet.

Édité une première fois en 1999, ce guide technique a été mis à jourpour tenir compte des évolutions et faire partager l’expérience acquiseces dernières années. Il s’adresse à la fois aux prescripteurs, aux maîtresd’ouvrage, aux maîtres d’œuvre ainsi qu’aux opérateurs et utilisateursafin de répondre à leurs interrogations sur l’opportunité de leur projet,leur apporter une méthodologie éprouvée et des connaissances à jour.

Coordination : Jean-Christophe Pouët

www.edpsciences.orgwww.ademe.fr

ISBN 978-2-86883-961-9

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CouvADEME_chauff 2/01/07 11:20 Page 1

Extrait de la publication

MP Guide prat 22/01/07 13:09 Page 8

Extrait de la publication

Mise en place d’une chaufferie au bois

Étude et installation d’une unité à alimentation automatique

Coordination : Jean-Christophe Pouët

EDP Sciences/ADEME

couverture.fm Page 1 Mardi, 16. janvier 2007 9:36 09

Extrait de la publication

Illustrations de couverture : déchiqueteuse ©Afocel ; chaufferie bois de la Ferté-Macé ©Biomasse Normandie.

ISBN : 978-2-86883-961-9

Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays. La loi du 11 mars 1957 n'autorisant,

aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste

et non des tinées à une utilisation collective ». et d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration,

« toute représentation intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite »

(alinéa 1 er de l'article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon

sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal.

© 2007, EDP Sciences, 17 avenue du Hoggar, PA de Courtaboeuf, 91944 Les Ulis Cedex A

et

ADEME Éditions, 2 square La Fayette, 49004 Angers Cedex.

2em_page.fm Page I Mardi, 16. janvier 2007 9:37 09

Extrait de la publication

Sommaire III

SommaireIntroduction 1 ■

1. Production, transformation et livraison des combustibles bois

1.1 Matières premières ligneuses : inventaire et classement réglementaire pour la combustion 5 ■

■ Bois d’origine forestière, bocagère ou urbaine 5 ■■ Sous-produits ou produits connexes de l’industrie du bois 10 ■■ Bois déchets ou de rebut 13 ■■ Classement réglementaire des bois comme combustibles ou déchets 15 ■1.2 Production et caractéristiques des combustibles bois 16 ■■ Conditionnement des matières premières en combustibles bois 17 ■■ Familles de combustibles bois 32 ■■ Caractéristiques des combustibles bois 36 ■1.3 Livraison des biocombustibles 45 ■■ Chargement du matériel de transport 45 ■■ Matériels de transport 47 ■■ Livraison au silo de stockage de la chaufferie 47 ■

2. Production et fourniture d’énergie

2.1 Technologies des chaufferies bois 50 ■■ Description d’une chaufferie bois 50 ■■ Stockage du bois 50 ■■ Alimentation automatique 56 ■■ Générateur de chaleur 60 ■■ Traitement des fumées 68 ■

5

49

Sommaire.fm Page III Mardi, 16. janvier 2007 9:37 09

Mise en place d’une chaufferie au boisIV

■ Décendrage 72 ■■ Armoire de commande et de régulation 75 ■■ Raccordement aux réseaux de distribution de chaleur 76 ■■ Emprise foncière, accessibilité, intégration architecturale 80 ■■ Construction des ouvrages 80 ■

2.2 Conception et dimensionnement des projets de chaufferies bois et de réseaux de chaleur 82 ■

■ Paramètres clefs d’une chaufferie 82 ■■ Dimensionnement des projets de chaufferies bois et de réseaux de chaleur 87 ■

3. Montage des projets

3.1 Typologie des projets 93 ■■ Chaufferies dédiées à un seul établissement ou usager 93 ■■ Chaufferies desservant plusieurs établissements ou groupes de logements 94 ■■ Exemples d’installations 95 ■

3.2 Les étapes d’un projet 99 ■

■ Évaluation de la pertinence d’un projet 99 ■■ Réalisation d’une étude de faisabilité 100 ■■ Décision du maître d'ouvrage 100 ■■ Construction et mise en route de la chaufferie bois 100 ■■ Suivi du fonctionnement 100 ■

3.3 Structuration de l’approvisionnement en combustibles bois 101 ■■ Typologie des structures d’approvisionnement 101 ■■ Démarche pour la création d’une structure d’approvisionnement 102 ■■ Montages juridiques et financiers 105 ■■ Prix des combustibles bois 108 ■

3.4 Création de la chaufferie bois 109 ■■ Maîtrise d’ouvrage 109 ■■ Montage technique 110 ■■ Analyse économique 113 ■■ Montages juridiques 125 ■■ Aspect réglementaire 137 ■

Conclusion : cinq recommandations pour réussir un projet 139 ■

Références bibliographiques 141 ■

Glossaire 145 ■

93

Sommaire.fm Page IV Mardi, 16. janvier 2007 9:37 09

Sommaire V

Sigles 149 ■

Liste des figures et tableaux 153 ■

Annexes 157 ■

■ A1. Réglementation sur les chaufferies bois 158 ■■ A2. Détermination du rendement d'une chaudière bois 162 ■■ A3. Les types de contrats d'exploitation de chauffage 163 ■■ A4. Unités du bois énergie 165 ■■ Les partenaires du guide 166 ■■ L’ADEME en région 169 ■

Sommaire.fm Page V Mardi, 16. janvier 2007 9:37 09

Extrait de la publication

Ont participé à l’élaboration de ce guide :

– l’ADEME avec :– Christophe BAREL,– Luc BODINEAU,– Sylvain BORDEBEURE,– Sylvie COGNEAU,– Jean-Christophe POUET,– Caroline RANTIEN ;

– Biomasse Normandie avec :– Marie-France CLAVE,– Stéphane COUSIN ;

– débat avec :– Serge DEFAYE ;

– l’Ageden avec :– Gilles BELLET ;

– Rhônalpénergie Environnement avec :– Valérie BORRONI ;

– l’Association des ingénieurs territoriaux de France (AITF) avec :– Etienne CAYREL (SIEL 42) ;

– l’Union des coopératives forestières françaises (UCFF) avec :– Pierre DUCRAY ;

– l’Union sociale pour l'habitat (USH) avec :– Sylvette BARET-GUEYE (Habitat et Territoires Conseil, bureau d'études

de l'USH).

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Extrait de la publication

Introduction 1

Introduction

Les prescripteurs du bois comme source d’énergie doivent apporter de nombreuses réponses aux maî-tres d’ouvrage et aux futurs usagers, mais très souvent aussi aux professionnels de la forêt, du bois, dubâtiment et du chauffage. Le plus souvent, ils doivent aller au-devant de questions et fournir, au démar-rage d’un projet, des informations générales qui seront ensuite explicitées au cours d’un long processusqui va de l’étude préalable à la mise en service des chaufferies et des réseaux.

Le présent guide a pour objet de rassembler les données techniques, économiques et juri-diques détaillées, pour informer les prescripteurs, les maîtres d’ouvrage, les opérateurs et les utilisa-teurs de chauffage automatique et collectif au bois.

Rappelons ici brièvement les premières réponses apportées lors d’un premier contact avec un maîtred’ouvrage.

Les techniques du chauffage collectif au bois sont-elles au point ?

Oui, la filière bois-énergie a atteint un stade de maturité, même si elle a encore des progrès à faireen s’appuyant notamment sur le savoir-faire des professionnels des pays nordiques, de l’Autriche… et àcondition que les professionnels français disposent d’un retour d’expérience suffisant. Mais en prenantles dispositions qui s’imposent, il est possible de concevoir, réaliser et exploiter un ouvrage et des équi-pements qui donnent entièrement satisfaction.

Introduction.fm Page 1 Mardi, 16. janvier 2007 1:40 13

Extrait de la publication

Mise en place d’une chaufferie au bois2

La garantie d’approvisionnement en combustible bois est-elle assurée partout ?

Oui, les forêts européennes sont sous-exploitées et les ressources ligneuses sont potentiellement trèsabondantes et en partie inutilisées.

Cependant le maître d’ouvrage ou son exploitant doit s’assurer qu’une structure régionale ou localesérieuse possède la capacité de livrer les quantités de combustible bois nécessaires, en respectant uncahier des charges et en s’engageant sur le long terme notamment pour ce qui concerne le prix de ventedu combustible et son indexation.

Une chaufferie bois est-elle plus difficile à mettre en œuvre qu’une chaufferie fioul ou gaz ?

Oui, il s’agit d’un combustible solide et le concepteur ne peut pas fractionner les générateurs de cha-leur en autant de modules que de bâtiments à chauffer. Ainsi il faut souvent créer une chaufferie centraleet un réseau enterré de distribution d’énergie calorifique et même parfois un réseau de chaleur (au sensjuridique) qui supposera la mise en place d’une régie communale ou le recours à un délégataire, gestion-naire du service public local.

Le maître d’ouvrage devra faire appel à des prescripteurs spécialisés pour mener à bien son projet, enne négligeant surtout pas les aspects économiques, juridiques et financiers.

Le bois-énergie est-il compétitif ?

Le prix du combustible bois stricto sensu est deux à trois fois moins cher que le fioul domestique oule gaz naturel. Ce constat est à nuancer s’agissant de la chaleur sortie de la chaudière (ou distribuée àchaque sous-station) dont le prix de revient inclut, au-delà de l’achat du combustible, les charges d’exploi-tation et d’achat des ouvrages et équipements.

Pour des projets de moyenne à forte puissance (1 à 15 MW), on peut aboutir, grâce aux subventionsaux investissements ou autres mécanismes de financements, à une baisse significative par rapport à lachaleur issue du fioul ou du gaz. Une baisse significative est plus difficile à atteindre pour les chaudièresde petite puissance en milieu rural, surtout quand la desserte d’usagers multiples suppose un réseau dedistribution de chaleur très étendu.

Le bois-énergie sera-t-il toujours subventionné ?

Tout dépendra du prix des énergies concurrentes et de la fiscalité appliquée aux biocombustibles etaux réseaux de chaleur utilisant cette énergie renouvelable. Aujourd’hui, les subventions aux investisse-ments ou les autres mécanismes financiers sont nécessaires pour réduire le poids de l’amortissement dansle prix final de la chaleur produite par une chaudière bois et distribuée par un réseau.

Le bois-énergie est-il favorable à l’environnement ?

Sur le plan global (lutte contre l’accroissement de l’effet de serre, préservation des ressources fossi-les…) et local (entretien des forêts et des campagnes, abandon des pratiques de brûlage à l’air libre oude mise en décharge…), le bilan est positif.

Pour autant, il ne faut pas sous-estimer les contraintes de nature à ternir l’image d’une réalisation(intégration architecturale, livraison du combustible en site urbain…) et les aspects émissions polluantesde proximité (poussières, CO…) et préconiser systématiquement des équipements à hautes performancesénergétique et environnementale, l’épuration et la filtration des fumées, la valorisation des cendres…

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Extrait de la publication

Introduction 3

Au-delà de son caractère renouvelable, le bois-énergie a-t-il d’autres retombées positives ?

Fortement lié à un territoire, il génère des activités forestières et agricoles durables et des emplois.

Les technologies de production/distribution de biocombustibles sont mécanisées et celles de produc-tion/distribution de la chaleur automatisées. Pour une opération isolée, le volume d’activité et d’emploisn’est pas considérable. Seuls des programmes régionaux à grande échelle, comme en Autriche, Rhône-Alpes, Franche-Comté et autres régions de France, sont susceptibles de créer un nombre significatifd’emplois dans les métiers de la forêt et du bois, de la logistique, de l’exploitation de chauffage et de lamaintenance des installations.

Introduction.fm Page 3 Mardi, 16. janvier 2007 1:40 13

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Production, transformation et livraison des combustibles bois 5

Production,transformation et livraison

des combustibles bois

À la différence des chaudières chargées manuellement avec des bûches, les chaudières automatiquesnécessitent un combustible aisé à manutentionner : depuis le silo de réception jusqu'au foyer où il estbrûlé, le bois doit se présenter sous la forme la plus « fluide » possible.

Des rémanents de l'exploitation forestière aux bois de rebut en passant par les produits connexes desindustries de transformation du bois, on trouve des produits susceptibles d'être utilisés comme combus-tibles dans les chaufferies bois automatiques après une préparation plus ou moins importante.

1.1. Matières premières ligneuses : inventaire et classement réglementaire pour la combustion

1.1.1. Bois d’origine forestière, bocagère ou urbaine

1.1.1.1. Bois forestiers

■ Ressource

Avec 15 millions d’hectares, la France détient la 3e surface boisée d’Europe, après la Suède et la Fin-lande. La forêt française s’accroît tous les ans en moyenne de 85 millions de m3 (en volume dit « IFN »soit le volume du tronc dont le diamètre est supérieur à 7 cm) et on ne récolte que 60 % de cet accrois-sement.

1.

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Extrait de la publication

Mise en place d’une chaufferie au bois6

En intégrant le volume du tronc dont le diamètre est inférieur à 7 cm ainsi que le volume des branchesassociées, l’accroissement annuel total atteint 125 millions de m3. On ne récolte que 40 % de cetaccroissement.

Au cours de l’exploitation de la forêt pour le bois d’œuvre et d’industrie ou le bois de chauffage, desvolumes importants de bois non marchands (tiges de faible volume, branches, cimes) sont abandonnésou brûlés sur les parterres de coupe. Cette ressource peut ainsi être utilisée sous forme de bûches pourle chauffage des particuliers ou sous forme de bois déchiqueté pour les chaudières automatiques. [1]

L’évaluation de la quantité de biomasse ligneuse disponible est effectuée à l’aide :

– de « tarifs de masse » pour les jeunes résineux et feuillus : un épicéa de diamètre 8-9 cm pèse envi-ron 50 kg, un charme de 8 cm 30 kg ;

– de ratios pour les rémanents des coupes rases : on observe 0,8 à 1,5 t de biomasse dans les houppiersfeuillus (dont seule la moitié est marchande) par m3 de grume, les cimes et branches des peuplementsrésineux correspondant quant à elles à 25 % de la quantité de biomasse aérienne. [2]

L’ADEME a par ailleurs réalisé en 2005 une étude avec la collaboration de SOLAGRO, l’IFN et RBM afinde connaître le potentiel forestier français disponible pour l’énergie.

Le principal gisement de bois énergie considéré est celui correspondant aux rémanents de l’exploita-tion forestière : partie non commercialisée de la tige et branches. Dans certaines situations toutefois, onpeut raisonnablement faire l’hypothèse que c’est la totalité de l’arbre qui sera exportée à des fins éner-gétiques (taillis, première éclaircie résineuse).

Le gisement de bois énergie se déduit donc d’une première estimation des récoltes en forêt, récoltesactuelles mais également futures (prospective). Deux méthodes d’estimation des récoltes ont été utiliséesselon les situations :

– estimation des prélèvements par comparaison d’inventaires forestiers ;– estimation des disponibilités forestières dans le cadre d’une étude prospective (résineux unique-

ment).Un gisement brut actuel et un gisement brut futur associé à une intensification des prélèvements ont

été définis à partir d’une combinaison entre méthode d’estimation des récoltes, compartiment de l’arbreet période.

Finalement des hypothèses de mobilisation de ces gisements ont été formulées selon leurs caractéris-tiques propres – type de peuplement, compartiments de l’arbre, conditions d’exploitabilité… – mais éga-lement l’environnement économique (scénario technico-économique).

Notons que cette étude ne prend pas en compte les gisements associés aux forêts non productives(forêts récréatives, de protection…), aux peupleraies et aux arbres hors forêt (haies, alignements, arbresépars).

Tableau 1.1 : Biomasse ligneuse récoltable pour l’énergie selon le type de coupe.

Première éclaircie de résineux

Coupe rase

Futaie feuillue Taillis simple ou sous futaieFutaie

résineuse

RessourceArbres entiers

Brins non marchands et

cimes

Tout le houppier

Bois non marchand du houppier

Arbres entiers

Brins non marchands et cimes

Cimes et branches

Biomasse ligneuse récoltable (tonnes fraîches/ha)

30 à 70 10 à 25 50 à 100 25 à 50 200 à 400 50 à 150 50 à 100

Source : Biomasse Normandie

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Extrait de la publication

Production, transformation et livraison des combustibles bois 7

Figure 1.1 : Gisement forestier disponible pour l’énergie.

La figure 1.1 présente le potentiel disponible à partir de l’exploitation forestière actuelle. Il est évaluésur la base d’un prélèvement maximum de 80 % de la biomasse ligneuse disponible. Le gisement annuelnational actuel est estimé à 7,3 millions de tep. Dans le cas d’une intensification des prélévements, lepotentiel disponible dépasserait 12 Mtep. [3]

■ Impact du prélèvement des rémanents

Le prélèvement de l’ensemble des rémanents d’exploitation d’une parcelle s’accompagne d’uneexportation des éléments minéraux plus importante que lors de la seule production de bois d’œuvre, boisd’industrie et bois de feu.

En effet, les feuilles représentent de 3 à 12 % de la biomasse aérienne sèche de l’ensemble d’un peu-plement forestier, mais contiennent de 10 % à 50 % des éléments minéraux. Plus le peuplement estjeune, plus ce pourcentage est élevé.

Cette exportation est néanmoins à relativiser car le développement de la mécanisation de l’exploita-tion forestière laisse plus de bois sur le sol que par le passé.

Des conseils pratiques peuvent être donnés afin de garantir le maintien de la fertilité chimique des sols :

– laisser sécher les rémanents rangés bord de coupe 4 à 6 mois avant leur déchiquetage ;– espacer les récoltes de rémanents dans la vie du peuplement ;– éviter le déchiquetage des rémanents sur les terrains pauvres, ou, le cas échéant, apporter une

fertilisation compensatoire (ex. : recyclage des cendres de chaufferies bois en forêt). [4]

1.1.1.2. Taillis à courte rotation (TCR)

À mi-chemin entre la foresterie traditionnelle et l’agriculture, les taillis à courte rotation sont des cul-tures intensives d’arbres, plantés à haute densité (1 500 à 3 000 plants par hectare), exploités selon un

Source IFN 2004

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Extrait de la publication

Mise en place d’une chaufferie au bois8

cycle court (7 à 10 ans) et qui rejettent de souche. L’objectif est de produire le maximum de biomasseligneuse par unité de surface (10 à 13 tonnes de matière sèche par hectare et par an, soit 150 à 250 tonnesde matière fraîche par hectare lors de la récolte) à partir d’un végétal sélectionné et homogène (peuplier,saule, eucalyptus...), pour des usages industriels (papeteries) ou énergétiques (chaufferies bois) ou lesfuturs biocarburants de deuxième génération.

Cette filière en est encore au stade expérimental et n’a pas atteint un seuil de compétitivité. Il fautcependant souligner qu’elle peut s’inscrire dans une perspective d’aménagement du territoire, de dépol-lution des sols et d’épandage des boues d’épuration, de protection des espaces agricoles abandonnés ougelés (jachères) et de sécurité d’approvisionnement à long terme en matières premières et en énergie.Dans le cadre de la politique agricole commune, il est prévu l’attribution d’une prime aux cultures éner-gétiques (notamment TCR de peuplier ou d’eucalyptus).

1.1.1.3. Taillis à très courte rotation (TTCR)

Les taillis à très courte rotation sont principalement des plantations de saules comportant de 10 000à 20 000 plants par hectare, produisant de 8 à 12 tonnes de matière sèche par hectare et par an et exploi-tées tous les 2 à 4 ans sous forme de plaquettes pour l’énergie exclusivement. La récolte des TTCR est for-tement mécanisée.

Les TTCR ont été développés essentiellement en Suède où ils couvrent environ 18 000 ha. Des expéri-mentations ont également été entreprises au Danemark, au Royaume-Uni et en France. Cette diversifica-tion des sources d’approvisionnement en biomasse ligneuse concerne des pays qui ont un programme dedéveloppement du bois-énergie plutôt ambitieux dans une perspective à long terme et qui exploitent déjàtrès largement leurs ressources forestières (Suède) ou qui, comme le Danemark, importent du bois. EnFrance, seuls 50 hectares ont été plantés dans le Nord-Pas-de-Calais et en Bretagne, à titre expérimentalou pour des buts premiers autres qu’énergétiques (épuration des eaux usées, réhabilitation de sols pollués).

1.1.1.4. Bois bocagers

Issus de l’entretien des haies, éléments caractéristiques de l’écosystème bocager, les bois bocagers sontdes clôtures faites d’arbres et d’arbustes alignés qui marquent la limite entre deux parcelles agricoles.

Photo : InraPhoto : Inra

Figure 1.2 : Taillis à courte rotation. Figure 1.3 : Taillis à très courte rotation (mécanisation de la récolte).

Chap1.fm Page 8 Mardi, 16. janvier 2007 9:04 09

Production, transformation et livraison des combustibles bois 9

Les haies, plantées parfois sur talus, se composent normalement de trois strates (arborescente, arbus-tive et herbacée), les méthodes d’entretien modèlent les paysages. On peut caractériser plusieurs typesde haies :

– traitées en taillis formés d’essences rejetant de souche (châtaignier, frêne…) et exploitées encoupe rase tous les 10 à 15 ans : selon sa largeur, 1 km de haie peut être assimilé à un taillis dont lasurface serait de 0,5 à 1 ha ;

– comportant des « têtards » ou taillis perchés sur un tronc court (châtaignier, chêne, saule…) ;– composées d’arbres d’émondes (chêne…), constitués d’un tronc haut et de petites branches cou-

pées tous les 5 ans.L’essentiel des bois bocagers est transformé en bûches alors que le petit bois n’est plus fagoté mais

brûlé à l’air libre en bord de champ. L’alternative est de déchiqueter ces rémanents afin de produire desplaquettes bocagères alimentant des chaufferies automatiques.

1.1.1.5. Bois urbains et des bords de routes

Le patrimoine arboré des collectivités comprend les arbres d’alignement des villes et des bords deroute ainsi que les arbres des parcs et jardins urbains et péri-urbains. La taille des arbres est nécessaireafin de limiter leur croissance ou d’améliorer leur intégration dans l’environnement. Les travaux d’entre-tien se déroulent en général en automne, en hiver et au début du printemps, pendant la phase de repos

Tableau 1.2 : Biomasse récoltable pour l’énergie pour une haie de type taillis exploitée à 15 ans.

Essences dominantes

Biomasse ligneuse récoltable(tonnes fraîches par km)

Arbres entiers Cimes et branches

Noisetier, saule 30 à 60 10 à 20

Châtaignier, chêne, hêtre, frêne 75 à 150 15 à 30

Source : Biomasse Normandie, AILE.

Photo : Biomasse NormandiePhoto : Biomasse Normandie

Figure 1.4 : Haie bocagère. Figure 1.5 : Élagage urbain.

Chap1.fm Page 9 Mardi, 16. janvier 2007 9:04 09

Mise en place d’une chaufferie au bois10

des végétaux. Par ailleurs, les opérations ayant trait à l’esthétique et à la suppression des bois morts sontplutôt réalisées en « vert » (printemps, été).

Les bois urbains sont souvent valorisés par compostage en mélange avec les autres déchets verts(tontes...) : leur utilisation à des fins énergétiques ne doit pas perturber ce débouché. Les bois de bordsde routes sont en revanche très souvent broyés puis abandonnés sur le talus : les orienter vers des chauf-feries permet de les valoriser. L'entretien de 100 arbres d’alignement génère 4 à 6 t/an de sous-produitsligneux (50 % élagage, 50 % abattage de vieux arbres).

1.1.2. Sous-produits ou produits connexes de l’industrie du bois

1.1.2.1. Produits connexes de la première transformation

Les entreprises composant le secteur de la première transformation du bois sont les scieries et les usi-nes de déroulage et de tranchage (la fabrication d’emballages, bien que relevant de la seconde transfor-mation, est assimilée au sciage, du moins pour les sous-produits). Le rendement matière de latransformation des grumes varie, en moyenne, de 45 à 60 % selon les essences. Les produits connexesreprésentent donc des quantités importantes et sont composés de dosses, de délignures, de chutes detronçonnage, de sciures et d’écorces. [4]

Figure 1.6 : Produits connexes de la première transformation du bois.

■ Dosses, délignures et chutes de tronçonnage

Les dosses et délignures sont des chutes de bois massif de longueur variable (plus de 2 m). Les dossesproviennent du débit des grumes en plots ; de faible épaisseur, elles présentent une face convexe et uneface plane. Les délignures sont issues de la production d’avivés : ce sont les côtés des plateaux, appelésflaches.

L’humidité des dosses est peu différente de celle des grumes dont elles proviennent. Il n’en est pas demême des délignures qui peuvent être produites à partir de plateaux ressuyés ou séchés artificiellement.

Les chutes proviennent principalement du tronçonnage des sciages préalablement avivés. Dans le casdes feuillus, leur longueur dépend de la nature des singularités à éliminer et de la longueur commercialerecherchée. Pour les résineux, une part importante des chutes résulte d’un tronçonnage global des scia-ges au moment de la mise en paquets.

Schéma : Biomasse Normandie

Chap1.fm Page 10 Mardi, 16. janvier 2007 9:04 09

Extrait de la publication

Production, transformation et livraison des combustibles bois 11

■ Sciures humides

Les sciures dites « humides » sont produites au cours des coupes effectuées sur la matière première(généralement du bois frais). On identifie les sciures « propres », aspirées directement au-dessus desmachines, et les sciures « sales », récupérées à même le sol et souvent mélangées à des corps étrangers età des écorces.

Leur granulométrie (0,5 à 1 mm en moyenne) varie selon l’essence du bois et le type de scie utilisée.Les sciures aspirées directement sur les machines sont souvent plus sèches car elles sont pulvérisées sur letas par le ventilateur.

Les sciures propres sont valorisées dans la fabrication des panneaux de particules (surtout pour lesrésineux), en litière animale ou pour l’énergie (éventuellement après compactage). L’utilisation en chauf-ferie des sciures humides nécessite des technologies adaptées.

■ Écorces

L’écorce est la partie superficielle et protectrice des troncs, des branches et des rameaux, riche en liègeet tanins. La proportion d'écorce par rapport au volume d'une grume sur écorce varie selon le diamètredes arbres et l'essence. D’une façon générale, plus les bois sont gros, moins la proportion d’écorce estimportante.

Selon leur granulométrie et le matériel utilisé, on distingue :

– les écorces longues et filandreuses (peuplier, châtaignier…) ;– les écorces issues d’écorceuses à disque (longs copeaux de 20 cm, étroits et enroulés sur eux-

mêmes) ;

Les plaquettes de scierie

On distingue :– les plaquettes blanches (déchiquetage de bois écorcés), qui trouvent leur débouché

principal auprès des industriels de la trituration pour la fabrication de pâte à papieret de panneaux, un cahier des charges strict étant défini (contrôle de la granulométrieet du taux d’écorce) ;

– les plaquettes grises (issues de dosses et délignures non écorcées), qui sont refuséesen papeterie mais peuvent être utilisées pour la fabrication de panneaux (un tauxd’écorce plafond est défini, plus élevé que pour la pâte à papier) ou pour la productiond’énergie.

Figure 1.7 : Plaquettes blanches de scierie.Photo : Biomasse Normandie

Chap1.fm Page 11 Mardi, 16. janvier 2007 9:04 09

Mise en place d’une chaufferie au bois12

– les écorces issues d’écorceuses à rotor annulaire ou à fraise (morceaux plus ou moins longs et régu-liers).

Les écorces ont pour caractéristique de se gorger d’eau facilement. Leur humidité varie selon lesessences, les conditions atmosphériques et le mode de stockage.

1.1.2.2. Produits connexes de la seconde transformation

Les entreprises de la seconde transformation du bois fournissent des produits tels que du mobilier,des éléments de charpente et de construction pour le bâtiment, des objets divers (tournerie, tonnelle-rie...) et des emballages (caisses, palettes, cagettes).

Hormis les fabricants d’emballages qui utilisent des grumes et génèrent des sous-produits identiquesà ceux de la première transformation, les industries de la seconde transformation font souvent appel àdes matières premières variées (sciages, panneaux, placage...). La gamme de sous-produits est donc elleaussi large. [5]

Seuls les chutes courtes, copeaux, sciures sèches, poussières de ponçage (également appelées fines deponçage) et chutes de panneaux qui respectent les points suivants peuvent être valorisées dans des ins-tallations de combustion (rubrique 2910 de la réglementation sur les installations classées pour la protec-tion de l’environnement, cf. paragraphe 1.1.4 sur la réglementation) :

– pas de traitement de préservation ni d’ignifugation ;– aucun revêtement de type chant PVC ;– les finitions utilisées (peintures, vernis, lasures...) ne contiennent ni métaux lourds ni composés

organohalogénés.

Les autres déchets de bois doivent être incinérés ou enfouis (cf. paragraphe 1.1.3 sur les boisdéchets et de rebut). [6]

■ Chutes courtes

Les chutes courtes sont produites lors de la mise au gabarit des sciages ; elles sont donc de longueuret largeur variables selon l’usage ultérieur des bois d’œuvre.

Tableau 1.3 : Proportion de produits connexes de scierie selon l’essence.

Essence

Produits connexes(% du volume de grume sur écorce)

Dosses et délignures Chutes de tronçonnage Sciures Écorces Total

Chêne 25,7 6,2 9,2 10,9 52,0

Hêtre 19,9 3,4 7,2 6,5 37,0

Peuplier 21,0 1,7 13,9 10,4 47,0

Merisier, frêne, châtaignier 17,5 5,2 11,1 9,7 43,5

Sapin/épicéa 20,1 2,2 9,7 9,0 41,0

Pin maritime 20,2 1,6 12,1 21,0 54,9

Pin sylvestre 18,4 1,5 11,1 12,1 43,1

Source : CTBA

Chap1.fm Page 12 Mardi, 16. janvier 2007 9:04 09

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Annexes 167

Rhônalpénergie-Environnemement / www.raee.org

Rhônalpénergie-Environnement a été créée pour répondre au besoin d'information, de conseil etd'assistance des collectivités locales en matière d'énergie. L'Agence régionale a étendu, début 1995, sescompétences au domaine de l'environnement. Rhônalpénergie-Environnement entend ainsi être, àl'échelle régionale, un lieu privilégié de réflexion et d'échanges entre les différents partenaires institu-tionnels, économiques et associatifs concernés par les questions d'énergie et d'environnement.

■ Bois-énergie

Rhônalpénergie-Environnement réalise des études régionales, dans le cadre de programmes euro-péens et joue un rôle de conseil auprès des collectivités pour le montage et le suivi des opérations. Elleest un centre de ressources pour ses partenaires institutionnels.

AITF (www.aitf.asso.fr)/ATTF (www.attf.asso.fr)

Association des ingénieurs territoriaux de France / Association des techniciens supérieurs ter-ritoriaux de France

Ces deux associations sont des réseaux techniques regroupant des salariés des collectivités (communes,communautés de communes, conseils généraux, etc.). Elles ont pour vocation de développer la connais-sance, d’échanger les savoir-faire notamment sur les différentes solutions énergétiques.

Union sociale pour l’habitat / www.union-hlm.org

Créée en 1929, l’Union nationale HLM (habitations à loyer modéré), devenue en 2002 l’Union socialepour l’habitat, est une confédération d’organismes HLM. Issues d’une histoire séculaire, les850 structures adhérentes sont toutes à but non lucratif et relèvent de statuts juridiques différents :établissements publics pour les uns, sociétés anonymes ou coopératives pour les autres.

Créés pour aider les ménages disposant de ressources modestes à se loger, ces organismes poursuiventtrois grands objectifs :

– construire et gérer des logements locatifs ;

– construire des logements pour l’accession à la propriété ;

– accorder des prêts aux familles désireuses d’acheter ou améliorer leur logement.

Ils peuvent également acquérir des immeubles anciens pour les transformer en logements sociaux, etplus généralement mettre leur expérience et leur savoir-faire au service des collectivités locales et de leurpolitique de l’habitat.

Animés par 13 000 administrateurs bénévoles, les organismes HLM emploient 65 000 salariés.

UCFF / www.ucff.asso.fr

L’Union de la coopération forestière française, l'UCFF, regroupe les coopératives forestières etles groupements de gestion qui sont répartis sur le tout le territoire national. Ces organismes, prochesdes territoires, sont organisés en réseau de compétences pour développer leurs trois secteurs d'activitésen réponse aux besoins des propriétaires forestiers :

– services (gestion forestière, martelage, cubage, expertise, etc.) ;

– collecte/vente (regroupement de l’offre, ventes amiables et groupées, contrats d’approvisionne-ment) ;

– approvisionnement (plants forestiers et graines, produits phytosanitaires, équipements divers,etc.)

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Mise en place d’une chaufferie au bois168

ADEME / www.ademe.fr

L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) est un établissement publicsous la tutelle conjointe des ministères de l’Écologie et du Développement durable, de l'Industrie et dela Recherche. Elle participe à la mise en oeuvre des politiques publiques dans les domaines de l'environ-nement, de l'énergie et du développement durable. L'agence met ses capacités d'expertise et de conseilà disposition des entreprises, des collectivités locales, des pouvoirs publics et du grand public et les aideà financer des projets dans cinq domaines (la gestion des déchets, la préservation des sols, l'efficacité éner-gétique et les énergies renouvelables, la qualité de l'air et la lutte contre le bruit) et à progresser dansleurs démarches de développement durable.

■ Bois-énergie

La promotion du bois-énergie est un des axes privilégiés de la politique « Énergies renouvelables » del'ADEME. À cet égard, elle coordonne depuis 2000 le programme bois-énergie, qui bénéficie d'une dota-tion annuelle renforcée pour la période 2000-2006 (15 M€/an).

Mis en œuvre en partenariat avec les ministères concernés, les collectivités territoriales et les industriels,ce programme vise à :

– développer un réseau national de chaufferies collectives et urbaines au bois ;

– renforcer la mobilisation des sous-produits issus de la forêt et du bois pour la fourniture d'uneénergie de proximité ;

– améliorer la performance du parc des appareils de chauffage domestique au bois (charteconstructeurs Flamme Verte) et structurer les réseaux de distribution de bois de chauffage (mar-que NF bois de chauffage).

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