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OTHELLO DOSSIER PÉDAGOGIQUE Dossier téléchargeable sur notre site : https://theatrelesalmanazar.fr/spectacles/othello/ CONTACT Sophie Godey 03 26 51 15 84 [email protected] JEU 8 NOV I 20H30 VEN 9 NOV I 14H15 THÉÂTRE À PARTIR DE 14 ANS DURÉE 2H15 ENVIRON GRANDE SALLE © Toon van Dijk saison 18/19 CRÉATION

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OTHELLO

© : Milan Szypu

ra / Slim

ane Brahimi

DOSSIER PÉDAGOGIQUEDossier téléchargeable sur notre site :

https://theatrelesalmanazar.fr/spectacles/othello/

CONTACT• Sophie Godey • 03 26 51 15 84 •

[email protected]

JEU 8 NOV I 20H30VEN 9 NOV I 14H15

THÉÂTRE • À PARTIR DE 14 ANSDURÉE 2H15 ENVIRON • GRANDE SALLE

© Too

n van Dijk

saison 18/19

CRÉATION

TEXTE DE William ShakespeareTRADUCTION INÉDITE DE Sacha TodorovMISE EN SCÈNE Léo Cohen-PapermanAVEC Clovis Fouin, Anna Fournier,Elsa Grzeszczak, Jean-Michel Guérin, Fabien Joubert, Miloud Khetib, Julien Romelard, Gisèle Torterolo COLLABORATEUR ARTISTIQUE Antoine PhilippotSCÉNOGRAPHIE ET COSTUMES Anne-Sophie GracASSISTANTE SCÉNOGRAPHIE Solène FourtLUMIÈRES Grégoire de LafondCRÉATION SONORE Antoine Reibre

JEU 8 NOV I 20H30VEN 9 NOV I 14H15

THÉÂTRE • À PARTIR DE 14 ANSDURÉE 2H15 ENVIRON • GRANDE SALLE

OTHELLO

CRÉATION

Othello est une pièce emblématique de Shakespeare dans la-quelle l’homme est confronté à ses propres démons. C’est le récitde la vie du Maure de Venise, épris d’honneur, mais qui manqued’intuition en offrant sa confiance au plus fourbe des êtres, Iago.Ce dernier ne s’est rapproché d’Othello que pour mieux le trom-per par son influence néfaste et diabolique. Othello finira par per-dre ses repères et sombrer dans la barbarie. Léo Cohen-Paperman,le metteur en scène de cette pièce, l’a pensée en résonnance àl’actualité du monde violent d’aujourd’hui dans lequel sa généra-tion a accédé à l’âge adulte. Dans cette magnifique distributiondont la présence de Miloud Khetib dans le rôle d’Othello, LéoCohen-Paperman nous offre la dernière création de O’Brothercompany au Salmanazar et un rôle à sa mesure pour Fabien Jou-bert.

OTHELLO

Mes amis,

Nous nous sommes accordés sans un mot lorsqu’il fallut choisir notre guidepour les années à venir : il s’appellerait Shakespeare, car souvenez-vous : « Ilne bâtit jamais un personnage sans puiser à pleines mains dans la matièredes existences, pétrissant la vie comme elle est et non comme on voudraitqu’elle soit. » Génie incomparable, pérégrin de l’obscurité et de l’opacité hu-maine, cette œuvre s’imposait à nous parce qu’elle répondait à notre volontéde défier l’impossible - comme nous l’avions fait avec Clément en nous im-posant Dans la solitude des champs de coton à titre d’énigme, quitte à s’ybriser, tentant d’arracher au monde une part de vérité.

Notre spectacle verra le jour à une époque qui offre les apparences déguiséesde l’apocalypse. Et Othello est une œuvre désespérée, une commotion. C’estle cri ultime devant une sombre machination que rien ne sera parvenu à avor-ter, un merveilleux projet humain bravant l’inacceptable altérité anéanti parun homme, Iago, qui ne voit que non-sens et ténèbres au plus originel de lacondition humaine.

Alors pourquoi ? Parce que « l’enseignement » à tirer de ce chef-d’œuvre, pourn’en dire qu’un, au-delà du fait que Shakespeare nous éclaire ligne aprèsligne sur notre être au monde, c’est peut-être qu’Othello nous apparaît, encreux, comme une marche vers la connaissance, vers une conquête du réelau-delà des images falsifiées par le monde tel qu’il nous est donné à voir età entendre par ceux qui compensent le manque fondamental de l’Etre parla quête de l’Avoir et de ses satisfactions.

Nous tenterons - sans illusions mais avec une conviction jamais éteinte - defaire un théâtre qui voudrait modifier le monde. Jamais comme avec Shakes-peare nous n’avons senti à ce point la grandeur et la responsabilité de notremétier dans toute sa fragilité, sa désespérance et sa gloire. Puissions-nousêtre à la hauteur de cette térébrante lueur.

Fabien Joubert

LETTRE AUX ACTEURS

LA GENÈSE DU PROJET

Chant et Contre-ChantJe veux travailler avec la singularité de chaque acteur. Si le metteur en scènesculpte et peint le spectacle, l’acteur est, pour reprendre le mot d’Antoine Vitez,« un poète qui écrit sur le sable. » Et moi, j’écris avec lui, avec elle, avec eux. Ainsi,deux arts se rencontrent et se répondent, le chant résonne avec son contre-chant. De ce dialogue naît une proposition à laquelle tous consentiront, acteurset metteurs en scène, sur scène et dans la salle. Dire cela, c’est continuer la trinitévilarienne : le Poète, l’Acteur, le Régisseur.

Une renContreC’est après une première collaboration (Les Nuits Blanches de Dostoïevski, crééeen mai 2016) dans le cadre de ma compagnie que Fabien Joubert m’a invité àtravailler avec O’Brother. L’idée m’a tout de suite plu. Que ce soit au sein du Nou-veau Théâtre Populaire ou de la Compagnie des Animaux en Paradis, j’ai toujoursconçu le travail de metteur en scène comme un dialogue entre un individu etun groupe. Ce dialogue permet à mon sens une meilleure circulation des intel-ligences et une convergence des forces de travail.

Une CommUnaUté artistiqUeAu théâtre, la question du désir revient toujours. Désir d’un texte, désir d’une cou-leur, désir d’un acteur. Si j’ai tant voulu m’engager avec O’Brother, c’est aussiparce que j’avais déjà travaillé avec la totalité des membres qui composent latroupe. Et j’ai compris, après chacune de ces collaborations, que j’avais envie depoursuivre le chemin commencé avec chacun d’entre eux. De la même manière,je veux croire que chacun des acteurs engagés dans le spectacle ressent la né-cessité profonde de travailler avec moi. Pourquoi cette évidence, cet accord, cettenécessité ? Parce qu’avec ces quelques artistes de théâtre, hommes et femmes,jeunes et moins jeunes, nous formons une communauté artistique réunie autourd’idées et de désirs communs : le texte, la pensée, la clarté.

Léo Cohen-Paperman

othello et la génération « 11 septembre 2001 »Le XXIe siècle appartiendra pour une large part à ceux qui, comme moi, sontnés à la fin des années 1980. C’est donc de ma génération et de son rapportau monde que je veux parler - sans jugement, sans manichéisme, sans dési-gner les bons ou les méchants. Nous sommes nés en 1988, peu de tempsavant la chute du Mur de Berlin ; nous avons rencontré pour la première foisl’Histoire le 11 Septembre 2001 ; depuis bientôt deux ans, en France, des genssont tués en pleine rue et notre société se sent - à tort ou à raison - attaquée.Pour notre génération, le début d’Othello est un cauchemar étrangementvrai : une nation entre dans la guerre. Une guerre absente en même tempsque voisine — une drôle de guerre, asymétrique et permanente. Othelloéclaire notre siècle comme un soleil noir.

Un miroir dU sièCle : haines, jaloUsies, manipUlationsEt pour assurer sa défense en ces temps belliqueux, la République de Venisea besoin d’un monstre : tel est le paradoxe génial inventé par Shakespeare.Oui, Othello est bien l’histoire d’un monstre : au début du XVIIe siècle, oncroise peu de Maures dans les rues de Londres. Notre premier objectif seradonc de restituer la peur et la fascination éprouvées devant le Maure, quinous défend mais qui vole nos femmes, qui nous protège mais qui ne priepas le même Dieu que nous. Comment ? En faisant du premier acte un cau-chemar anthropologique : Brabanzio, le père de Desdémone, est réveillé enpleine nuit car on lui révèle qu’Othello lui a dérobé sa fille. Première violence.Dans notre spectacle le Maure de Venise sera joué par un vieil et grand acteur,Miloud Khetib : l’étranger se double ainsi d’un vieillard. Seconde violence. Lecauchemar du père n’est pas fini : comme Othello assure la défense de lacité, on demande à Brabanzio de taire ses revendications, sa colère et sonressentiment. Triple infortune, triple humiliation et triple source de ven-geance pour ce vieux notable vénitien ! Ainsi, Shakespeare allume les mèchesde toutes les haines. Tout le monde a une raison de haïr Othello. Il est l’étran-ger qui a réussi — commandant des forces armés, époux de la plus bellefemme du pays, plus riche que le Doge lui-même. Ainsi, le spectacle démarrecomme un miroir du siècle présent : haines ethniques et jalousies sociales,amours impossibles et société en guerre, manipulations politiques et pro-phéties autoréalisatrices.

OTHELLO AUJOURD’HUI

Un speCtaCle résolUment ContemporainVoilà le donc le visage de mon Othello, qui sera absolument contemporaindans sa résolution scénique. Je rêve d’un spectacle sensuel et désespérécomme les photographies d’Helmut Newton, qui racontent l’obscène et l’ir-rationnel tapis en chacun de nous. Je rêve d’un spectacle déchirant et vigou-reux comme les installations d’Anselm Kieffer, qui empruntent au passétragique pour dire le présent… Tragique. Je rêve, enfin, d’un spectacle popu-laire et resserré comme un grand film de genre hollywoodien : en deuxheures et dans une langue concise et directe, nous aurons raconté notrefable. Pas de psycho-réalisme, mais un jeu droit, rapide, direct. La pièce, dansce qu’elle raconte comme dans sa structure, s’accorde bien à cette ambition.

espoir, optimisme, oU « désespoir sUrmonté » ?Oui, le spectacle portera sa charge de désespoir, de noirceur, de tragique.Mais quel optimisme pouvons-nous tirer du monde d’aujourd’hui ? Soyonscomme le miroir : implacables. Le théâtre nomme, par le rire et par les larmes,nos terreurs, nos échecs et nos cécités. Le théâtre témoigne des convulsionsdu passé et du présent réunis sur la scène. Pourquoi ? Peut-être pour nousaider à consentir à l’avenir. Pour conclure, je voudrais citer Bernanos : « L’avenirest quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas l’avenir, on le fait. L’opti-misme est une fausse espérance à l’usage des lâches. L’espérance est unevertu, une détermination héroïque de l’âme. La plus haute forme de l’espé-rance, c’est le désespoir surmonté. »

Léo Cohen-Paperman

Source : dossier de la compagnie / O’Brother Company

Parce que, sans doute plus que l’œuvred’aucun autre dramaturge passé à la posté-rité, celle de Shakespeare est empreinte dela situation où elle a vu le jour, et que cettesituation ne cesse de diverger par rapport àla nôtre. D’une part, il écrivait pour les gensde son temps, et rien qu’à ce titre chaquenouvelle génération mérite une nouvelletraduction, riche bien sûr des travaux anté-rieurs mais ouverte à l’évolution de lalangue afin que l’idée parvienne de la façonla plus immédiate. D’autre part, il écrivaitpour le théâtre de son temps, un théâtre oùvoir une pièce de quatre ou cinq heuresétait la norme, et répéter certaines informa-tions un impératif face à un public im-mense et dissipé — sans sacrifier à la modedu format télévisuel, une version pour lascène de Shakespeare aujourd’hui doit tenircompte d’un public à la fois plus pressé etplus concentré. Enfin, il écrivait pour ses ac-teurs, adaptant les histoires qu’il lisait àl’équipe qu’il avait à sa disposition, ayant entête celui qui allait prononcer ses vers aumoment de les écrire : traduire dans lecadre d’une production précise est l’occa-sion de réitérer ce geste, non pour ressem-bler à Shakespeare mais pour approcher leplus possible cet idéal d’affinité du texteavec la bouche qui le prononce. À celas’ajoute un autre motif, banal à force d’êtrecité mais néanmoins incontournable : leschefs-d’œuvre de Shakespeare sont multi-ples et inépuisables, et aucune traductionne peut en restituer toutes les facettes, sans

parler d’en conserver le rythme et la mu-sique. Retraduire n’est alors pas l’occasionde faire une somme mais au contraire dechoisir, de proposer une interprétationfranche, qui renonce à faire le tour des pos-sibles du texte pour mieux offrir une ligneclaire et cohérente de bout en bout. Cettetraduction d’Othello se veut donc à la hau-teur de ces enjeux : d’une langue sans mo-dernisme tapageur mais résolument denotre temps, sans concession sur la com-plexité de la pensée mais allant toujours auplus court, au plus oral, au plus vif ; et sansreculade face à la vulgarité et à la violenceprésentes chez Shakespeare — notammentla violence raciste, montrée dans cettepièce comme elle ne l’avait jamais été etcomme elle ne fut plus avant plusieurs siè-cles. C’est de cette absence de concessionseule que peut naître l’espoir de donner àvoir une représentation du monde qui soità la hauteur de celui-ci, face à laquelle onne puisse pas se dérober en se disantqu’elle enjolive les choses et les hommes. Lacondition humaine telle qu’elle apparaîtdans Othello est peut-être la plus désespé-rée de toutes les pièces de Shakespeare ;mais de ce fait, cette pièce peut nous offrirla joie tragique la plus authentique — cellequi naît de pouvoir raconter son histoire.Shakespeare réussit ce tour de force denous offrir une vision du monde impitoya-ble à travers un poème d’une musique par-faite ; si à la traduction nous perdonsforcément de cette musicalité, il nous in-combe d’autant plus d’être au moins à lahauteur de cette sombre honnêteté.

Sacha Todorov

LA TRADUCTION

poUrqUoi retradUire shakespeare ?

ARGUMENT DE LA PIÈCELa source d'inspiration d'Othello empreinte largement à une nouvelle parueen Italie en 1565 : De gli Ecatommiti de Giambattista Giraldi Cinthio, ou Cinzio(1504-1573), une tragédie où l'amour et la passion ne peuvent céder place qu'àla mort. L'intensité dramatique des sentiments dans la nouvelle de Cinziotrouve son sommet dans le sacrifice de la femme aimée. Shakespeare mettradonc en scène le Maure, Othello, et Desdemona, la somptueuse fille d'unMagnifico de Venise.

Si Roméo n'épousera jamais Juliette, c'est sur l'union secrète d'Othello et deDesdémone, le jour et la nuit, l'ébène et l'albâtre, que Shakespeare ouvre satragédie. Othello le Maure, Othello l'ancien esclave devenu chef des arméesde la Sérénissime Venise, épouse la fille de Brabantio, qui s'oppose à cetteunion en noir et blanc. Les images utilisées par Shakespeare pour décrire labeauté des amants sont somptueuses et les jeux d'ombre et de lumière, dujour et de la nuit, de la peau d'Othello et de Desdémone qui s'unissent en fontl'une des pièces les plus sensuelles de Shakespeare. Mais... comme dansRoméo et Juliette, la nuit se fait alors terrible prophétesse de mort, quand lepère de Desdémone lance à Othello cette parole de malheur : « Surveille-la,Maure, si tu as des yeux pour voir. Elle a trompé son père, elle peut bien tetromper. » La jalousie, née dans le cœur sombre de Iago, de Brabantio, de Ve-nise, se greffe alors dans le cœur pur et candide d'Othello.

Source : dossier pédagogique, théâtre de Beauvaisis, article d’Amélie Merlin (avril 2010)

O’BROTHER COMPANYLe plus immédiat, le plus évident, ce qui a vec-torisé le projet initial d’O’Brother Company estle fruit d’un triple postulat :- comment redonner à nos cadets d’au-jourd’hui ( acteurs ou metteurs en scène) ce quinous fut offert dans le cadre de la permanenceartistique au sein de la comédie de Reims sousla direction de Christian Schiaretti ?- comment conjurer l’élan d’une économie dé-plorée impliquant l’implacable amaigrisse-ment des équipes et du temps alloué au travailde plateau ?- et comment redynamiser le processus de dé-territorialisation tant esthétique que géogra-phique, aujourd’hui raréfiée, impliquant unréflexe d’entre-soi qui entrave le déploiementdes potentialités.

Ce constat aboutit à la refondation de l’impul-sion artistique : c’est ici O’Brother Company qui,découvrant le travail d’un metteur en scène -une attention particulière est portée sur lesjeunes créateurs émergents afin d’alimenterl’idée de transmission, d’accompagnement etde structuration - sollicite une collaboration etce, sur les bases d’une co-élaboration drama-turgique et économique. Les projets sont ainsipensés conjointement ainsi que la production,démultipliant les possibilités de financement.Les réseaux de diffusion familiers des deuxéquipes sont aussi croisés, favorisant la lisibilitédu travail. En bref, les termes d’une nouvelleéconomie basée sur les fondements d’uneréelle mutualisation sont posés : celle desmoyens, certes, mais aussi celle, tant espérée,des intelligences et des sensibilités.

Se déterritorialiser, donc, reconfigurer les mo-dalités du labeur, très bien, mais pour dire quoi ?

Que la loi cruelle de l’art est que les êtres meu-rent et que nous même mourrons, sédimen-tant la terre pour que pousse l’herbe drue desœuvres fécondes sur laquelle les générations

d’aujourd’hui et de demain viendront fairegaiement, sans se soucier de ceux qui dormenten dessous, leur déjeuner sur l’herbe, Que nous cherchonsÀ clarifier le monde, par l’image ou par lalangue, le débat sur la forme estsecondaire,À défaire la représentation de nos existences,À marcher à rebours de notre aveuglementpour en comprendre l’histoire,À retourner aux profondeurs où ce qui fut réel-lement gît, encore inconnu de nous,À faire la lumière sur notre propre et inextrica-ble vie, cette vie que nous ne pouvons observerqu’à travers le filtre déformant de notre subjec-tivité que nos passions, nos habitudes avaientmasquées, pour que la redécouverte de ce quidemeurait derrière cette dissimulation passa-gère, sonne enfin comme une épiphanie.

Depuis 2011 O’Brother Company est à l’originedes spectacles suivants :Dans la solitude des champs de coton de Ber-nard-Marie Koltès mise en scène Marine Mane,création octobre 2011 Production La Tramédie,Ci Siamo conception mise en scène ArnaudChurin production déléguée Le Salmanazarcréation 2012, Oblomov d’Ivan Gontcharovmise en scène Dorian Rossel Production CieSTT et O’Brother Company création janvier2014, La venue des esprits conception et miseen scène Laurent Bazin. Création janvier 2015Production Compagnie Mesden et O’BrotherCompany, L’Effet W conception et mise enscène Laurent Bazin conception musicale UrielBarthélémi. L’Amour et les forêts d’après leroman d’Eric Reinhardt adaptation et mise enscène Laurent Bazin Production CompagnieMesden et O’Brother Company.

COMPAGNIE DES ANIMAUX EN PARADIS

La Compagnie des Animaux en Paradis, fondéeen 2009 et dirigée par Léo Cohen-Paperman,est en résidence depuis septembre 2016 etpour une durée de trois ans au Théâtre - Scèneconventionnée d’Auxerre.

Depuis sa création, la compagnie a créé lesspectacles suivants : Petit et Grand d’après An-dersen, Les Lettres de mon moulin d’AlphonseDaudet, Le Crocodile et Les Nuits blanchesd’après Dostoïevski, Forge ! (Opéra fantastique)de Gabriel Philippot et Stéphan Ramirez, LaBouche pleine de terre de Branimir Scepano-vic. La compagnie des Animaux en Paradis estsoutenue par la Région Grand Est.

DES RÉPERTOIRESNous revendiquons l’amour des répertoires, lit-téraires et dramatiques, dans leur diversité.Nous refusons de nous enfermer ou de nouscantonner à un seul répertoire. Nous pensons,au contraire, que proposer des répertoires etdes styles apparemment contradictoires, despectacle en spectacle, est une richesse qu’ilfaut considérer comme telle. Pas de théâtresans texte, donc. Mais rien n’est figé et la notionmême de texte est questionnée au gré de noscréations : répertoire classique, écritures de pla-teau, traductions contemporaines… Dostoïevskiet Shakespeare nous éclairent, et tout nousconduit à les retraduire aujourd’hui, avec desmots d’aujourd’hui et avec le souci toujoursprésent du plateau, de ses contraintes et de sespossibilités. Après tout, cette démarche est unretour aux sources de la grande littérature :Shakespeare écrivait pour des acteurs, Dos-toïevski dictait ses romans — ce qui place l’ora-lité au cœur de leurs œuvres respectives. Lascène est un objectif. Nous écrirons pour, par etavec l’acteur, le plateau, la lumière et l’espace.

DE L’HISTOIRENous témoignons d’une inquiétude, celle denotre génération, née après la chute du Mur deBerlin et entrée dans le temps historique avecle 11 septembre 2001. Dans un temps où l’His-toire reprend sa marche souvent tragique,quelle est notre place et comment raconternotre monde ? Par un théâtre qui ne refuse au-cune émotion, aucun paradoxe - aucun plaisir.Par un théâtre qui pose l’indétermination mo-rale comme un principe fondateur. Par unthéâtre qui raconte l’océan de doutes et la dif-ficulté pour notre génération de nommer unBien (ou un Mal) commun.

DES RENCONTRESNos spectacles assument aussi leur caractèrecirconstanciel : la rencontre entre un metteuren scène, un texte et un acteur est inscrite aucœur de la création, parce qu’elle témoigned’un amour irréductible du présent. « Montrez-moi qui aimer ! », disait Roland Barthes ! Et pourcela, quoi de plus puissant que le théâtre ? Unprojet fondé et imaginé collectivement disposepeut-être d’une force de conviction supérieureà celle d’une aventure individuelle. Parce quel’acteur qui connaît le spectacle depuis ses bal-butiements jusqu’à son aboutissement, enn’ignorant rien des chemins parfois sinueux quimènent à la réalisation concrète d’une idée, cetacteur-là est absolument… actif dans le specta-cle qu’il joue. Il maîtrise une grammaire scé-nique qu’il a lui-même contribué à inventer.Parce que le metteur en scène qui sait que sescollaborateurs se sont pleinement appropriésun projet artistique peut être plus exigeant en-vers les autres comme envers lui-même. Parceque, enfin, il nous semble que l’époque est à larecherche d’un langage artistique complexe,entre réalisme et formalisme, reflet d’un travailqui fait se relayer la vision individuelle initiale etla force collective.

BIOGRAPHIESLÉO COHEN-PAPERMANFormation à la miseen scène (promotion2011) au Conserva-toire National Supérieur d’Art Dra-matique sous la direction de DanielMesguich, Sandy Ouvrier et PierreDebauche. Directeur de la compa-gnie des Animaux en Paradis de-puis 2009, il met en scène plusieursspectacles : Petit et Grand d’aprèsAndersen, Le Crocodile et Les NuitsBlanches d’après Dostoïevski, LesLettres de mon moulin d’AlphonseDaudet et Forge ! (Opéra Fantas-tique), d’après un conte gascon. Il acollaboré, en tant qu’assistant à lamise en scène, avec Olivier Py(L’Orestie d’Eschyle), Jean-PierreGarnier (Lorenzaccio de Musset etFragments d’un pays lointaind’après Lagarce) et Christine Berg(Hernani de Hugo, Peer Gynt d’Ib-sen, Cabaret Devos et Le Balladindu monde occidental de Synge). Ilintervient dans le cadre d’ateliers etde stages avec des étudiants ou dejeunes acteurs. En 2009, il cofondele festival du Nouveau Théâtre Po-pulaire (NTP), à Fontaine-Guérin.Dans ce cadre, il met en scène sespropres textes : Blanche-Neige etLe jour de gloire est arrivé... Ainsique des grands textes du répertoire: Hamlet, Macbeth et Roméo et Ju-liette de Shakespeare et La Mort deDanton de Büchner.

FABIENJOUBERTFormation aux études théâtrales àl’université de PARIS 3 et de PARIS8 (avec Georges Banu, Anne Fran-çoise Benhamou, Claude Régy...),puis à l’école d’acteur de la Comé-die de Reims, dirigée par ChristianSchiaretti (promotion 1997). En1998, celui-ci l’engagera dans latroupe des “Comédiens de la Co-médie”. Sous sa direction il jouerades textes d’Alain Badiou, Jean-Pierre Siméon, Pierre Corneille, Jo-hannes Von Saaz, Bertoldt Brecht,Federico Garcia-Lorca, Pedro Calde-ron de la Barca... Ensuite, il jouedans une quarantaine de specta-cles avec des compagnies indépen-dantes, notamment sous ladirection de Rémy Barché, ClaudiaStavisky, David Girondin-Moab, Ma-rine Mane... Il met en scène destextes de Bernard-Marie Koltès,Svetlana Alexiévitch, Hanif Kureishiet Marcel Proust. Il coécrit et codi-rige deux moyen-métrages : Lethéâtre et ses fantômes et After L.En 2011, il crée le collectif d’acteursO’Brother Company. Dans ce cadre,il produit et joue Ci Siamo (ArnaudChurin), Oblomov (d’après Gont-charov / Dorian Rossel), La Venuedes esprits (Laurent Bazin), L’amouret les forêts (Eric Reinhardt / Lau-rent Bazin), Le dîner (Eric Reinhardt/ Patrice Thibaud et Jean-MichelGuérin).

MILOUDKHETIBMiloud Khetib a été So-ciétaire de la ComédieFrançaise en 1984-85.Acteur de théâtre re-nommé, à l’importantecarrière diversifiée, il a travaillé entreautre avec Jorge Lavelli, PhilippeAdrien, Patrice Chéreau, ClaudeRégy, Luc Bondy, Olivier Py, Jean-Michel Rabeux... Miloud Khetib aégalement mis en scène Les Sup-pliantes d’Eschyle et Oh les beauxjours de Beckett. Au cinéma, il ajoué dans les films de OkachaTouita et dans un film de Saïd Ould-Khelifa. Récemment, on a pu le voirdans La Vache et Né quelque partde Mohamed Hamidi.

ANNAFOURNIERFormation au Conservatoire Natio-nal Supérieur d’Art Dramatique deParis. Elle appartient au Birgit En-semble depuis sa création (BerlinerMauer Vestiges, Memories of Sara-jevo et Dans les Ruines d’Athènes)et a rejoint le NTP pour La Cerisaie(Julien Romelard) et Œdipe Roi (La-zare Herson-Macarel). Elle travailleégalement avec les Treteaux deFrance, Caroline Marcadé et chanteavec le Hall de La Chanson (SergeHureau et Olivier Hussenet).

CLOVIS FOUINFormation à la ClasseLibre de l’Ecole Florentsous la direction deJean-Pierre Garnier(promotion 2010).Il joue notamment sousla direction d’Olivier Py (Illusions Co-miques), Thomas Bouvet (La Cruche casséede Kleist), Lazare Herson-Macarel (L’Enfantmeurtrier, Le Chat botté), Philippe Baron-net (Maladie de la jeunesse de Brückner),Georges Lavaudant (Le Rosaire des volup-tés de Rodonwsky et Archipel de MarieN’Diaye), Magali Leiris (Roméo et Juliette) etLéo Cohen-Paperman (Le Crocodile deDostoïevski). Il met en scène Les Cahiers deNijinsky. Il participe en 2009 à la créationdu Nouveau Théâtre Populaire (NTP). Il jouesous la direction de Lazare Herson-Macarel,Frédéric Jessua, Léo Cohen-Paperman destextes de Shakespeare, Molière, Corneille,Claudel, Büchner. Il y met en scène UneHistoire de paradis d’après Singer et Pel-léas et Mélisande de Maeterlinck. A la télé-vision, il joue sous la direction de GérardMordillat, Philippe Venaut, Hervé Brami,Marc Angelo, Edwin Bailly, René Manzor,Eric Woreth, Alain Tasma, Alexandre Lau-rent, Thierry Petit et Gérard Marx ; au ci-néma sous la direction de René Féret,Jean-Pierre Mocky, Roschdy Zem, MichelHazanavicius, Michael Salerno, François Pra-gnière, Paul Anthony Mille, Tan Bing et Cé-dric Fontaine. En 2014, il participe auxTalents Cannes Adami..

ELSAGRZESZCZAKFormation à l’École de la Co-médie de Reims (promotion2009), avec Jean-Pierre Gar-nier, Cyril Anrep, Laurence Royet Robert Expert. Elle intègre àsa sortie en 2009 le Collectifde la Comédie de Reims. Ellejoue sous la direction d’EmilieRousset (La Terreur du Bom-merang d’Anne Kawala), Guil-laume Vincent (Le Bouc deFassbinder) et Nathalie Ga-doué. Ensuite, elle joue sous ladirection de Mikaël Serre (LaMouette de Tchekhov), Ludo-vic Lagarde (Docteur FaustusLights the Lights de GertrudeStein), Frédéric Jessua (LeChanteur d’opéra de Wede-kind ; Dommage qu’elle soitune putain de John Ford), So-phie Guibard et Emilien Diard-Detœuf (Eloge de la folied’après Erasme). En 2013, elleintègre le collectif du NouveauThéâtre Populaire (NTP). Ellejoue sous la direction de La-zare Herson-Macarel, EmilienDiardDetœuf, Frédéric Jessua,Léo Cohen-Paperman destextes de Shakespeare, Sopho-cle, Brecht. Elle y met en scènedeux spectacles «jeune public»: L’Enfant sauvage etLa Belle et la Bête.

JEAN-MICHEL GUÉRINFormation au Théâtre « C’est la nuit »dirigé par Françoise Roche. En 1992, ilintègre la troupe permanente de laComédie de Reims dirigée par Schia-retti. Sous sa direction, il joue destextes de Calderon, Badiou, Pirandello,Vitrac, Witkiewicz, Vinaver. Il participeégalement aux activités pédagogiquesdes classes de la Comédie. Ensuite, iljoue sous la direction de Christine Berg(Le Roi Nu de Schwartz ; Hernani deVictor Hugo...) Jean-Philippe Vidal (LesTrois Sœurs de Tchékhov), José Re-nault (L’amour des mots de Calaferte),Pascal Adam (Créon), Léo Cohen-Pa-perman (Le Crocodile d’après Dos-toïevski)...

JULIEN ROMELARDFormation auConservatoire ré-gional d’Orléans (promotion 2008),puis à la Comédie de Saint-Etienne(promotion 2011). Il intègre ensuitepour une année la Comédie-Fran-çaise comme Comédien-stagiaire(promotion 2012). Il a joué sous ladirection de Jean-Michel Rabeux(La belle au bois dormant), Jean-François Sivadier (Portraits de «fa-mille») Anne Monfort (Et si je te ledisais cela ne changerait rien,F.Richter), Lazare Herson-Macarel(Falstafe, Novarina), Hervé Darti-guelongue (Les oubliés, V.Barre-teau), Roland Auzet (Aucunhomme n’est une île, Melquiot), Sil-viu Purcarete (Ce formidable Bor-del, Ionesco), Hervé Loichemol (Lefils naturel, Diderot), Yann-Joël Col-lin (La Noce, Brecht). Il co-met enscène Voyageur-51723 d’après Unan derrière les barbelés de M.Arbez. En 2011, il intègre le collectifdu Nouveau Théâtre Populaire. Iljoue sous la direction de LazareHerson-Macarel, Emilien Diard-De-toeuf, Frédéric Jessua, Léo Cohen-Paperman des textes deShakespeare, Feydeau, Claudel, So-phocle, Brecht. Il y met en scèneL’histoire de Lustucru d’après PierreGripari et La Cerisaie de Tchékhov.Il a mis en scène Les Pavés de l’ourset Mais n’te promène donc pastoute nue ! de G. Feydeau.

GISÈLETORTEROLOFormation auCDN de Nice etau cours Florent,sous la directionJacques Weber,Jean-Pierre Gar-nier et FrançoiseRoche.En 1992, elle intègre la troupepermanente de la Comédiede Reims dirigée par ChristianSchiaretti. Sous sa direction,elle joue des textes de Brecht,Pirandello, Péguy, Siméon,Witkiewicz, Calderon, Badiou...Ensuite, elle joue notammentsous la direction de LudovicLagarde (L’Hymne deSchwajda), Rémy Barché (LeMariage de Figaro de Beau-marchais), Christine Berg (An-tigone de Sophocle),Jean-Philippe Vidal (Les TroisSoeurs de Tchékhov ; L’Anni-versaire de Pinter) MarineMane (Histoires de Famille deSrbljanović) Angélique Friant(Hansel et Gretel) et Jean-Marie Lejude (Andromake deFosse).)...

SACHA TODOROVFormation àl’Ecole Nor-male Supé-r i e u r e(promotion 2008) et au Théâtre Na-tional de Strasbourg en mise enscène (promotion 2014). Dans lecadre de ses cursus, il met en scèneProtée de Paul Claudel, Cromwelld’après Victor Hugo ; Frédéric leGrand de Heiner Müller ; Le Frigo etLa Difficulté de s’exprimer de Copi; Une auberge flamande (spectaclemusical avec le groupe LesWitches). Depuis 2015, il est docto-rant SACRe au Conservatoire Natio-nal Supérieur d’Art Dramatique, oùsa recherche artistique porte sur lespotentialités carnavalesques duthéâtre : dans ce cadre, il écrit etmet en scène en 2016 Le Baby-sit-ting & autres scènes et CommentFrank a changé ma vie. Commeassistant à la mise en scène, il colla-bore avec Olivier Letellier (Kalila waDimna), Clément Poirée (Hommepour homme de Brecht ; La Nuitdes Rois de Shakespeare ; Vie etMort de H de Levin), Lukas Hemleb(Je suis le vent de Fosse), ChristianSchiaretti (Siècle d’Or). En 2010, ilintègre le collectif du NouveauThéâtre Populaire. Il joue sous la di-rection de Lazare Herson-Macarel,Frédéric Jessua, Léo Cohen-Paper-man des textes de Shakespeare,Büchner, Feydeau, Sophocle... Il ymet en scène Le Petit Poucetd’après Perrault, Ruy Blas de VictorHugo et Penthésilée de Kleist.

EN AMONTMETTRE EN APPÉTIT

CRÉER UN HORIZON D’ATTENTE

le titreRéfléchir au titre original de la pièce de Shakespeare : Othello, the Moor of Venice (Othello, le Maure de Venise). Demander aux élèves de faire des recherches sur le sens du mot « Maure » et sur la ville de Venise au XVIe siècle notamment en termesd’échanges commerciaux.

la distribUtionProposer aux élèves d’étudier la distribution de la pièce.Quels vont être les thèmes abordés ? Quelles classes sociales sont représentées ?Quel est le contexte historique ?

Othello, dit le Maure, général vénitien Desdémona, fille de Brabantio, femme d’Othello Iago, enseigne d'Othello Emilia, épouse d’Iago et dame de compagnie de DesdémonaCassio, lieutenant d'Othello Roderigo, noble vénitien et prétendant éconduit de Desdémona Lodovico, noble vénitien et cousin de Desdémona Bianca, maîtresse de Cassio Gratiano, frère de Brabantio Montano, gouverneur de Chypre Brabantio, sénateur vénitien et père de Desdémona Un bouffon au service d'Othello Marin, messager, héraut, officiers, gentilshommes, musiciens, gens faisant suite

MISE EN VOIX / MISE EN JEU

ACTE I Scène IRODERIGO. Ta gueule ! Plus un mot ! J’avais confiance en toi, Iago, et toi, Toi, tu étais au courant, et tu ne m’as riendit ! IAGO. Vous ne m’écoutez pas. Si je le savais, cra-chez-moi dessus. RODERIGO. Tu m’avais dit que tu le détestais ! IAGO. Crachez-moi dessus. Si c’est faux. À cause de lui, je ne suis paslieutenant ! Trois grands hommes de Venise m’avaientrecommandé — Et je connais mon prix, je ne mérite pasmoins. Mais lui, lui qui n’aime que son orgueil,[…]Il a choisi tout seul : Qui ? Un bon calculateur, Un certain Michel Cassio, qui n’est mêmepas de Venise, Toujours fourré chez les filles, Il n’a jamais mis les pieds sur un champde bataille ! […] Et moi, alors qu’il m’a vu faire à la guerre,[…] Il me fait son porte-drapeau, Monsei-gneur l’Africain. RODERIGO. Moi, j’aimerais me faire son bourreau. IAGO. […] Donc monsieur, jugez vous-même Si quoi que ce soit me pousse À l’aimer, notre Africain. RODERIGO. Alors pourquoi tu restes à sonservice ? IAGO. Oh monsieur, rassurez-vous. Je le sers pour le trahir. Tout le monde ne peut pas être maître, ettous les maîtres Ne peuvent pas être bien servis. Vous en verrez,Des valets fiers d’être à genoux, Fiers de la laisse à leur cou, […] Jusqu’à ce qu’ils soient vieux et qu’on les

mette à la porte. Ceux-là, ils méritent le fouet. Mais il y en a d’autres Qui portent le costume du dévouement,Et leur cœur n’est qu’à leur propre service; […] et le moment venu, Ils ne sont dévoués qu’à eux-mêmes.Ceux-là, gloire à eux, Et je veux être l’un d’eux — oui monsieur, Aussi vrai que vous êtes Roderigo, Si j’étais cet Africain, je ne serais plus unIago. En le servant, c’est moi-même queje sers. Je n’agis pas par amour ou par devoir,moi, J’en ai seulement l’air — par intérêt. J’épinglerai mon cœur au revers de maveste. Pour l’offrir en pâture aux oiseaux. Avant que mes actes révèlent vraimentmon cœur. Ce que je suis, je ne le suis pas. RODERIGO. Il a trop de chance, là, Banania, S’il remporte cette fille comme ça. IAGO. Gâchez-lui son plaisir. Courez-lui après, faites un scandale dansla rue, Prévenez la famille de cette fille, allez ré-veiller le père. […] Sa joie si joyeuse, Harcelez-la jusqu’à ce qu’elle pâlisse. RODERIGO. Voilà la maison du père. J’appelle. IAGO. Allez-y ! Avec des cris d’effroi ! Comme quand un incendie dévore la villela nuit ! RODERIGO (appelant). Holà ? Brabanzio ? Monsieur Brabanzio ? IAGO (appelant). Brabanzio ! Debout ! Au voleur ! On pille votre maison, votre fille et votreor ! Au viol !

Il est possible de demander aux élèves de mettre en voix ou de mettreen scène cet extrait par groupe. Chaque groupe fera une propositionqu’elle justifiera à l’ensemble de la classe.

EN AVALREVENIR SUR SES IMPRESSIONS, SES ÉMOTIONS

PARTAGER SES RÉFLEXIONS / ÉCHANGER

RESSENTISChoisissez un mot, un adjectif ou unnom, pour évoquer le spectacle qui aété vu. Ecrivez-le sans communiquerpuis, lors d’un échange en classe,confrontez vos propositions et justifiez lechoix de ce mot.

MOMENTS CLÉSQuels sont pour vous les quatre mo-ments les plus importants de la pièce ?Ceux qui vous ont marqué ?Quelles scènes vous ont semblé particu-lièrement réussies ? Par groupes, proposez une bande-an-nonce théâtralisée qui présentera cesmoments-clés de la représentation.

méthodologieUne bande annonce doit être percu-tante. Dès les dix à quinze premières se-condes, le spectateur doit avoir une idéedu genre de la pièce, du synopsis géné-ral et des personnages principaux.Une fois les personnages présentés,donnez au spectateur une raison de s'in-téresser à eux. Vous pouvez mettre enscène l'évènement-clé qui bouleverse lasituation initiale, le principal trait de ca-ractère des personnages, la solution auconflit qui est au cœur de la pièce... Développez subtilement le caractère,les sentiments et les émotions des per-sonnages. Esquissez les liens qui les

unissent et les éloignent.Puis donnez quelques indices sur le dé-roulement des évènements.Enfin, terminez votre bande annoncepar une image forte ou une répliquemarquante.

MISE EN SCÈNEQuelles sont les caractéristiques de l’es-pace scénique ? Y a t-il des éléments dedécor ? des jeux de lumière ? des élé-ments sonores ? Quel est leur rôle ?Comment sont habillés les person-nages ? Quelles sont les fonctions ducostume ?

réFlexionsDiscutez cette affirmation du metteuren scène Léo Cohen-Paperman : « Othello éclaire notre siècle comme unsoleil noir ». Comment comprenez-vouscette phrase ? Expliquez après avoir vula pièce les propos de Léo Cohen-Paper-man. Partagez-vous son point de vue ?Pourquoi ?

• ACCUEIL-BILLETTERIEdu mardi au vendredi de 14h à 18h03 26 51 15 [email protected] Mendès France • 51200 Épernay

• ADMINISTRATION03 26 51 15 [email protected] rue de Reims • 51200 Épernay

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