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Identités Sur les traces du bassin houiller de Graissessac

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Identités

Sur les traces dubassin houiller deGraissessac

Bienvenue en pays minier

Le bassin houiller de Graissessac

est d’une taille modeste par rapport

à ses voisins du Gard ou du Tarn :

le filon, orienté est-ouest, mesure

un peu plus de 20 km sur 2 km de

large en moyenne. L’histoire de son

exploitation est pourtant longue de

plusieurs siècles et a profondément

marqué les mémoires et les

paysages.

La présence de charbon de terre

(la houille) a longtemps été vitale

pour les habitants de ces vallées

enclavées. Jusqu’à la fin du XVIIIe

siècle, seuls les habitants

collectaient le charbon pour leurs

besoins domestiques et pour leurs

forges artisanales. Les premières

concessions sont attribuées par le

roi Louis XVI à des entrepreneurs

désireux de faire fortune dans la

fabrication du verre, à condition

qu’ils utilisent de la houille pour

faire fonctionner leurs fours.

Devenu une richesse économique,

le charbon mobilise des moyens

financiers et humains de plus en

plus importants. L’exploitation

bénéficie des perfectionnements

technologiques de la première

révolution industrielle, en particulier

l’arrivée du chemin de fer à la fin

des années 1850.

Le pays minier a alors connu une

période faste sur le plan

économique, puisque les mines

tournaient à plein régime pour

produire du charbon vendu dans

tout le Languedoc et au-delà.

La population a augmenté, en

particulier grâce à l’arrivée de

jeunes mineurs étrangers, parfois

accompagnés par leur famille. Les

villages, dont certains étaient

devenus des petites villes, étaient

très animés et comptaient de

nombreux commerces.

La motrice surnommée « la Taupe » à l’entrée du travers-banc 250,

au Bousquet-d'Orb, dans les années 1960. collection particulièreC

A partir des années 1950, l’activité

industrielle s’est ralentie. Les mines

ont fermé les unes après les autres

et les mineurs ont été reclassés

dans des usines locales ou sont

allés travailler sur d’autres chantiers,

loin du bassin de Graissessac.

Ici, le mode d’extraction avait bien

changé : finis les galeries et les

puits, ceux qui restaient

manœuvraient des engins

mécaniques sur les carrières à ciel

ouvert. Pour mesurer l’ampleur des

travaux réalisés au cours des XIXe et

XXe siècles dans ce bassin houiller,

il faut se représenter 300

entrées de mine, 7 chevalements et

30 millions de tonnes de charbon

extrait.

Aujourd’hui, le charbon n’est plus

une énergie d’avenir et le bassin de

Graissessac conserve seulement les

vestiges de son activité industrielle

qui s’est achevée en 1993. Pendant

deux décennies, différentes actions

ont permis de sauvegarder et mettre

en valeur une partie de ce

patrimoine industriel.

L’itinéraire du patrimoine minier

que vous êtes invités à suivre, dans

le sens qui vous convient, est

composé de huit tables de lecture.

Elles évoquent chacune un thème

relatif à l’histoire du bassin houiller

de Graissessac. Les tables de

lecture sont placées dans des lieux

facilement accessibles d’où l’on

peut saisir l’organisation de ce

territoire et repérer les traces de

l’exploitation minière.

Elles permettent donc d’imaginer les

paysages et la vie locale à une époque

où la mine était omniprésente.

Pour vous guider, ce dépliant

présente la carte de l’itinéraire et

chacune des communes du bassin

houiller sous l’angle de sa propre

histoire minière et avec une

explication sur la culture de ce pays

minier.

Au-delà de sa fonction historique

et mémorielle, cet itinéraire vous

permettra également de découvrir

ou de percevoir différemment des

villages et des paysages que vous

n’oublierez pas.

Bonne visite !

Croix de MounisCol du Layrac

D163

Saint-Geniès-de-Varensal

Saint-Gervais-sur-Mare

Plaisance

D922

D13

D22

La Mare

Saint

-Affr

ique

Castres

Thèmes :Les paysans mineursCloutiers et sonnailliersLe transport ferroviaire du charbonLes logements de mineursLa falaise PadèneLe puits DurandL'usine à chauxLe carreau Debay

Emplacement des tables de lecture

PlaisanceLes Nières

Saint-Etienne-EstrechouxGraissessac

CamplongLa Tour-sur-Orb

Le Bousquet-d'Orb

Le bassin houiller deGraissessac

Saint-EtienneEstrechoux

Les Nières

Graissessac

Camplong

La Tour-sur-Orb

Bédarieux

Montpellier

Béziers

Hérépian

Lamalou-les-Bains

Villemagne-l'Argentière

Le Bousquet-d'Orb

D35

D23

D908

D908

L 'Orb

Lodè

ve -

A75

Saint-Pons-de-Thomières

Comme tous les bassinsminiers, celui de Graissessacgarde encore l’empreinte del’activité humaine. Resteégalement la mémoire desmineurs transmise en héritageaux générations suivantes.Les derniers mineurs, leursenfants et petits enfants sesouviennent de cette époqueoù se conjuguaientcommunauté et fraternité.

Les conditions de travailpénibles, les luttes sociales, lesyndicalisme, le quotidien dansla vallée, parfois ponctuéd’accidents tragiques, ontconforté la fierté des mineurset leur appartenance à uneidentité, à une « famille ». Letemps passe, pourtant l’espritdes lieux subsiste…

Dans les années 1830, desentrepreneurs obtiennent desconcessions privées sur lescommunes de Castanet-le-Haut,Rosis et Saint-Geniès de Varensalpour exploiter le gisement àl’extrémité ouest du bassinhouiller, réputé de bonnequalité. En 1861, ils créent unecompagnie pour fabriquer desboulets de charbon paragglomération. Jusque dans lesannées 1920, les travaux seconcentrent sur les minesTissier-Sarrus et Chabaud(communes de Rosis etCastanet-le-Haut) qui sontéquipées d’installations desurface.

L’activité est ensuite déplacéevers Plaisance, où est implantéun carreau de mine.La galerie du Cathala et letravers-banc de l’Espérancepermettent d’y acheminer lecharbon. C’est un centre depréparation, de traitement etd’expédition du minerai (la lignede chemin de fer Plaisance-Graissessac est mise en serviceen 1924). Des logements pourles mineurs, les Cantines, sontconstruits à proximité.A partir de 1927, les concessionsde Saint-Geniès et de Castanet-le-Haut sont réunies à cellesdétenues par la Compagnie desMines de Graissessac.Leur activité cesse définitivementen 1959.

Plaisance, Saint-Géniès-de-VarensalLa haute vallée de la Mare

Reconstitution d'une entree de mine. Maison Cevenole des ATP (2014)C

Vie de mineurs :la Sainte-BarbeA la fin du XIXe siècle, alors quela pratique religieuse recule enFrance, la fête de la Sainte-Barbe, protectrice des mineurs,conserve surtout un caractèrecorporatiste. Le 4 décembre,jour chômé, donnait lieu à unegrande fête votive dans tout lebassin. Ici, les mineurs partaientde Castanet-le-Haut versPlaisance où, vêtus de leur plus

beau costume et portant ledrapeau de la congrégation,ils se rendaient à la messe. Ilsétaient ensuite reçus par ledirecteur de la compagnie pourune petite cérémonie oùcelui-ci récompensait lesmineurs méritants avant queles festivités commencent et sepoursuivent jusqu’à tard le soir.

A voir aussi

Patrimoine

• Le vieux village de Plaisance.

• Reconstitution d’une entrée de mine et mémorial en face de la mairie.

Paysages

• Panorama sur la haute vallée de la Mare depuis la chapelle Sainte-

Eutrope (direction Castanet-le-Haut) et depuis la croix de Mounis (à

7km par la D922, direction Murat-sur-Vèbre).

Randonnée

• L’ancien carreau de mine est le départ de deux sentiers de randonnée

(PR) : le circuit du mont Marcou et celui de la haute vallée de la Mare.

Défilé de la Sainte-Barbe entre Plaisance et Saint-Gervais, vers 1910.

collection particulièreC

Louis-Etienne Delzeuze, unhomme d’affaire biterrois prochede la sœur du roi Louis XVI,obtient la concession des minesde houille de Saint-Gervais enjanvier 1789. A charge pour luide dédommager les propriétairesdes terrains. La houille sertalors principalement àl’artisanat local - aux cloutiers,sonnetiers et chaufourniers - etau séchage des châtaignes.En 1806, les artisans ethabitants de Boussagues,Saint-Gervais et Camplongobtiennent même officiellementle droit d’acheter le charbon àun taux particulièrementfavorable.

Tout au long du XIXe siècle, lesgisements situés entre le villagedes Nières et Graissessac sontexploités de façon intensive,par puits à partir des années1870. En 1930, celui des Nièresest accidentellement noyé.C’était le dernier puits encoreactif sur la concession de Saint-Gervais-sur-Mare. Entre 1956 et1990, huitchantiers en découverteprennent le relais des travauxsouterrains sur cetteconcession. L’exploitation à cielouvert entraîne la destructiondes installations précédentes etbouleverse les paysages. Seulela chapelle de Saint-Laurent deFéreyrolles, au cœur del’exploitation, a été préservée.

Les Nières, Saint-Gervais-sur-MareLà où le charbon affleure

Cloutier (lors de la fête des vieux métiers en 2011). Ronan JahenyC

Vie de mineurs :les jardinsLes mineurs originaires du terroirpossèdent presque tous unechâtaigneraie, des prés, un jardin.Ces terres permettent de nourrirun porc, quelques moutons,une chèvre, des volailles...La «saquette» qui contient lerepas du mineur est ainsi garniedes productions familiales.C’est un complément deressources appréciable et lesmineurs nouvellement arrivéscherchent rapidement à cultiver

un lopin de terre qu’ils louentou qu’ils achètent dès qu’ils lepeuvent. A la sortie des postesde travail, c’est une ruche quis’active autour des villages, àpiocher, amender, arroser...Toute une sociabilité s’installe :on échange des conseils, dessavoir-faire, des graines, desplants. Après le travail au fond,aller cultiver sa terre permet des’aérer, de retrouver le soleil …ou la pluie.

A voir aussi

Patrimoine• Le village des Nières avec des anciennes maisons de cloutiers.• La chapelle romane de Saint-Laurent-de-Féreyrolles, en partie restaurée.• La Maison cévenole des Arts et Traditions populaires, à Saint-Gervais-sur-Mare : musée, salle d’exposition et accueil touristique. • Le site archéologique de Neyran, castrum médiéval qui domineSaint-Gervais. Panorama sur la vallée de la Mare.Paysages• Table d’orientation à Saint-Gervais-sur-Mare.• Les mines à ciel ouvert des Nières (au-dessus du village).Vue sur le massif de l’Espinouse.Randonnée• Le GR 653 (chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle) passe àSaint-Gervais.• Saint-Gervais est le point de départ de deux sentiers de randonnée(PR) : le circuit des Banissous et celui de la haute vallée de la Mare.

Les Nières au début du XXe siècle. collection particuliereC

La commune de Graissessac estnée officiellement en 1859 duregroupement de plusieurshameaux, au moment oùl’exploitation du bassin houillerprend une dimension industrielle.C’est en effet à partir des années1860 qu’un programme cohérentet rationalisé d’exploitation desgisements est mis en place, enlien avec l’arrivée du chemin defer. La Compagnie des QuatreMines Réunies de Graissessac,créée en 1863, s’attache àmoderniser les techniquesd’extraction et de traitement ducharbon. Les premiers puitssont foncés (creusés) à cetteépoque et les installations seconcentrent sur les plateauxSainte-Barbe et Padène, àproximité de la nouvelle gare deGraissessac-Estrechoux.Sous l’égide de la nouvelleCompagnie des Mines de

Graissessac, créée en 1925, lacommune connaît une activitéintense jusqu'au milieu du XXe

siècle. La majeure partie de laproduction transite alors par lavallée du Clédou où l’on trouveles installations nécessaires autraitement, au conditionnementet au transport du charbon ainsiqu’une usine d’agglomérationet une centrale électrique quiutilisent les sous-produits del’extraction.Au cours des années 1950, lamodernisation de l’exploitationpar le groupe des Houillères duBassin des Cévennes entraîneprogressivement le transfert del’activité de Graissessac auBousquet-d’Orb. Les dernièresgaleries souterraines de lavallée du Clédou et le puitsPadène ferment dans lesannées 1950.

Graissessac-EstrechouxLe premier centre d’exploitation du charbon

Le “château”, à Graissessac, siège de la Compagnie des Quatre MinesRéunies. Clin d’oeil BoujannaisC

Vie de mineurs :le footballL’engouement des mineurs pourle sport - surtout le football, lecyclisme et la gymnastique datede la Belle Epoque. Avant laPremière Guerre mondiale, unfort mouvement patriotique ethygiéniste incitait en effet lajeunesse à pratiquer l’exercicephysique. Il était, bien sûr,encouragé par le patronatsoucieux de la santé desouvriers. Pour ces derniers, lesport était alors un moyen pourmontrer leur force, leur audaceet leur adresse.

Tout au long du XXe siècle, lesport a également constitué unimportant vecteur d’intégrationsociale, en particulier dans lebassin houiller de Graissessac.En témoigne l’histoire de l’Unionsportive graissessacoise, clubde football dont une équipe,très populaire, a joué enchampionnat de Franceamateur de 1954 à 1957.Ses joueurs étaient tous desmineurs, dont certains venusd’Espagne et de Pologne.

A voir aussi

Patrimoine

• Le circuit de découverte des sites miniers à Graissessac

(11 panneaux). Dépliant disponible à la mairie.

Paysages

• La table d’orientation du mont Cabanes (10 km après Graissessac

par la RD 163).

• Mines à ciel ouvert de Graissessac.

• Aire de pique-nique de Saint-Etienne-Estrechoux au bord de la Mare.

Randonnée

• Le hameau de Provères à la sortie de Graissessac est le départ d’un

sentier de randonnée (PR) : le circuit du Devois et du mont Cabanes.

L’équipe de football de Graissessac en 1952-1953. collection particulièreC

Les galeries exploitées jusqu’aumilieu du XIXe siècle àCamplong faisaient partie de laconcession de Boussagues.Elle avait été attribuée en 1769par le roi Louis XV à EtienneGiral pour extraire le charbondestiné à la verrerie industrielleque ce dernier avait créée àHérépian. C’est à partir dudernier quart du XIXe siècle quel’activité connaît un essor àCamplong, quelques décenniesaprès Graissessac.La population de Camplongaugmente avec l’arrivéed’ouvriers venus notammentd’Espagne, d’Italie et dedépartements voisins (Lozère,

Aveyron, Tarn,.. ). Avec ledéveloppement des travaux endécouverte à partir de 1956jusqu’en 1993, la commune deCamplong devient une plaque-tournante dans l’exploitationdu bassin houiller. C’est eneffet par le puits Durand que lecharbon extrait des concessionsde Saint-Gervais et du Devoisde Graissessac est acheminéjusqu’au Carreau Debay, auBousquet-d’Orb, par untravers-banc de 6,5 kilomètres.A noter que les galeries de lamine Vignères, à Camplong,sont les dernières à fermer, en1967.

CamplongAu cœur du réseau souterrain

CLe puits Durand (2013). collection particuliere

Vie de mineurs :les cafésA Camplong, le café Joucla arassemblé les mineurs dès lafin du XIXe siècle. Les hommesfréquentaient beaucoup lesnombreux cafés ou bistrotsdu bassin houiller pour y boire,discuter, plaisanter et jouer.Les jeux de cartes - la belote,la manille - et le loto sont alorstrès prisés. Des jeux d’argentsont parfois discrètementorganisés de même que, pluspopulaires et à l’air libre, les

concours de pétanque ou dejeu lyonnais.Le café constitue pourl’ouvrier un lieu rassurant, oùl’on connaît tout le monde etoù l’on a ses habitudes.On peut s’y désaltérer aprèsavoir inhalé pendant des heuresdes poussières de charbon.C’est aussi un lieu où l’on peutfumer, ce qui est interdit à l’intérieur de la mine.

A voir aussi

Patrimoine

• Le café Joucla qui date de la fin du XIXe siècle et où se retrouvaient

les mineurs.

• La chapelle Saint-Sauveur (départ depuis la place du village).

• L’aqueduc de Bousquetou proche du circuit de découverte de l’arboretum

• Le monument aux Morts du Bousquetou.

Paysages

• La table d’orientation située sur la Caumette (778m).

Randonnée

• Un circuit de randonnée (PR) permet de découvrir l’arboretum du

vallon de l’Espaze et mène à la table d’orientation.

• Le Réseau Vert (pédestre et VTT) traverse la commune.

Le Grand café Joucla à Camplong au début du XXe siècle.

collection famille JouclaC

La concession de La Tour-sur-Orb, qui englobe les hameauxde Boussagues, de La Tour etdu Mas Blanc, est créée en1852. Elle est détenue à partirde 1903 par la Compagnie desQuatre Mines Réunies deGraissessac.En 1934, les concessions de LaTour-sur-Orb et du Bousquet-d’Orb fusionnent pour former laconcession du Ruffas, quis’étend à la fois sur lescommunes de La Tour, duBousquet, de Lunas et deDio-et-Valquières.La Tour-sur-Orb n’a pas connule développement industriel

observé dans la communevoisine du Bousquet-d’Orb qui,comme Graissessac, abritaitégalement les lieux de décision.Néanmoins, le carreau Debayau Bousquet-d’Orb se trouvait àproximité et la commune a reçudes logements ouvriers à partirdu début du XXe siècle (lesCasernes).La Tour-sur-Orb, sans devenirune cité minière, a donc été unmaillon dans l’exploitation dubassin. En témoigne laprésence d’une usine de chauxhydraulique qui a servi à lafabrication des ouvrages d’artdu chemin de fer.

La Tour-sur-OrbUn maillon dans l’exploitation du bassin minier

La Tour-sur-Orb. A gauche, la voie de chemin de fer. Ronan Jahény, 2013C

Vie de mineurs :orchestres et orphéonsLa tradition du chant villageoiset, à partir des années 1830, lerenouveau de la musiquepopulaire, ont favorisé lacréation de nombreusessociétés musicales, appelées“orphéons”, dans les bassinshouillers. Ce phénomène, quis'est amplifié avec la loi de 1901sur la liberté d’association, aété encouragé par le patronat,soucieux d'adoucir les mœursdes ouvriers. En réalité, lamusique instrumentale estprivilégiée, car plus récréative etmoins subversive que leschansons ou pamphlets.

Les fanfares et harmonies secomposent principalementd’instruments à vent et depercussions alors que le piano,considéré comme bourgeois,est peu apprécié par lesouvriers. Le patronat encourageles mineurs à faire partie del’orchestre de la compagniepour y jouer de la “grandemusique”. Cette ouvertureculturelle est un moyen d’apaiserle climat social et de donnerune image positive de lacompagnie. Au sein de cesensembles patronnés, ladiscipline et la hiérarchie sontstrictes mais les mineurs,parfois recrutés pour leur talentet leurs capacités musicales,

bénéficient de nombreuxavantages (charbon etlogement de meilleurequalité, primes etaménagementsd’horaires).

A voir aussi

Patrimoine• Le four à chaux de La Tour-sur-Orb. Visite sur rendez-vous (contact :association les Amis du four à chaux, 04 67 23 08 90). • Le château des abbés de Joncels ; la chapelle Saint-Pierre de Brousson(XIe siècle) à Boubals ; le village médiéval de Boussagues ; l’égliseSaint-Saturnin (XVIIe siècle) à Clairac ; l’église de Frangouille (XIIe

siècle) ; le prieuré de Saint-Xist (XIIe siècle) et l’église Saint-Martin(XIXe siècle) au Mas Blanc.Paysages• Outre La Tour-sur-Orb, la commune comprend onze petits villagesou hameaux parmi lesquels Boussagues ou Sénégra qui offrent debeaux panoramas.Randonnée• Le GR7 et le Réseau Vert traversent la commune de La Tour-sur-Orb.

L’orchestre The Coamelan Jazz (1930) dont les musiciens sont des

mineurs. collection particulièreC

En 1784, le sieur Martel,professeur de théologie aucollège de Béziers etconcessionnaire des mines dela vallée de l’Orb, obtient du roiLouis XVI l’autorisation d’ouvrirune verrerie au Bousquet, souscondition que le four ne soitchauffé qu’au charbon de terre.La production de houilleaugmente grâce à ce débouché.En 1843, on compte ainsi cinqmines sur le territoire duBousquet, alors attaché à lacommune de Camplong. Maisl’exploitation minière permet àla commune du Bousquet-d’Orbd’entamer un développementéconomique, démographique eturbain et d’obtenir sonindépendance juridique en 1884.Au cours des années 1950, lamodernisation de l’exploitation,par le groupe des Houillères du

Bassin des Cévennes, entraîneprogressivement le transfert detoute l’activité du bassin vers lecarreau Debay, au Bousquet-d’Orb. Environ 300 mineurs dePlaisance et de Graissessacviennent travailler au Bousquet,dans les installations du jour etdu fond. Toutefois, l’activité estralentie à cause des difficultésrencontrées dans l’exploitationsouterraine du fait de lagéologie tourmentée et del’appauvrissement du gisement.Les exploitants sont donccontraints de rechercherd’autres modes d’extraction.Parallèlement à la fermeture desgaleries, les premiers travaux“en découverte” sont lancés en1956. Une partie du personnelest employée sur ces chantiersà ciel ouvert qui prennent fin, àleur tour, en 1993.

Le Bousquet-d’Orb Une cité industrielle née du charbon et du verre

Espace muséographique “Les lumières de la mine” au Bousquet-d’Orb(collection privée de lampes de mineurs de Ph. Estang). collection particulièreC

Vie de mineurs :l’amélioration desconditions de vieLa loi du 17 mai 1946 crée lesCharbonnages de France, unétablissement public chargé deproduire, exploiter et vendre lahouille. De gros efforts sontalors demandés aux mineurspour aider à la reconstructiondu pays, c’est la “Bataille ducharbon”. Pour compenser lapénibilité du métier, ses risques,la loi fixe un nouveau statut dumineur. Il réglemente tous lesaspects de la vie professionnelledu personnel : embauche,licenciement, durée du tempsde travail, hiérarchie,rémunération, sécurité

sociale… Il fixe également lesavantages en nature : fourniturede charbon, logement gratuitpour les actifs, les retraités etles veuves, transport gratuit dulieu d’habitation au lieu detravail. Enfin, les Houillères desCévennes construisent desdouches collectives et desvestiaires, appelés “salles despendus”, où étaient suspendusles vêtements de travail.Les mineurs peuvent dès lorsrentrer propres chez eux etéchapper à la toilette dans unebassine.Dès les années 1950, leslogements collectifs sontpourvus de salles d’eau.

A voir aussi

Patrimoine

• L’espace muséographique “Les lumières de la mine” (ouverture en

juillet-août ; visites de groupes toute l’année sur rendez-vous).

• Le hameau et l’église de Saint-Martin-d’Orb.

Randonnée

• Le GR 653 (chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle) et le Réseau

Vert traversent la commune du Bousquet-d’Orb.

Anciennes maisons de mineurs au Bousquet-d'Orb.

collection particulièreC

Et maintenant….jouons un peuRéponse charade 1 : CarbonifèreRéponse charade 2 : Graissessac

Réponses devinettes : 1- sainte Barbe ; 2- le maître mineur ; 3- lalampe de mineur ; 4- le viaduc ; 5- le puits ; 6- le chemin de fer ; 7-l’usine à chaux ; 8- la lampisterie ; 9- le grisou

Charades 1

Mon premier transporte desvoyageurs.

Mon second n’est pas laid.

Mon troisième est la maison desoiseaux.

Mon dernier est un métal.

Mon tout est la période deformation du charbon.

Charades 2

Mon premier est une roche dure.

Mon second est un pronom réfléchi.

Mon troisième peut être à dos,à main ou encore de couchage.

Mon tout est la commune aucentre du bassin minier.

Devinettes

1- Je suis la sainte protectrice desmineurs.

2- Je suis celui qui organise etcontrôle le travail au fond dela mine.

3- Je suis l’accessoire indispensabledu mineur une fois sous terre.

4- Je suis un pont d’une grandelongueur qui permet à la voieferrée de traverser des vallées.

5- Mes installations remontenthommes et charbon du fond.

6- J’ai permis le développementdu bassin à partir de 1858.

7- J’ai fonctionné à La Tour-sur-Orb pour fournir desmatériaux pour construire lavoie ferrée.

8- Je suis l’endroit où les mineursviennent chercher et rapporterleur lampe.

9- Je suis très redouté car je suisinvisible et explosif.

Boiseur : charpentier de la mine.Carreau de mine : ensemble desinstallations de surface nécessairesau fonctionnement d’une mine.Chaufournerie : industrie de lafabrication de la chaux ; le lieu defabrication est le four à chaux.Chevalement : constructionmétallique au-dessus d’un puits demine pour descendre ou remonterles mineurs, l’équipement ou lecharbon.Concession : privilège ou contrataccordé par l’Etat à une compagnieprivée en vue d’une exploitation, del’exercice d’une activité.Cribles : grands tamis qui serventà trier les morceaux de charbon enfonction de leur taille.Découverte (en): mine exploitéeà ciel ouvert lorsque le minerai estproche de la surface.Foncer un puits : action decreuser verticalement un puitspar l’enfoncement d’un tubagedans le sol.Grisou : gaz principalementcomposé de méthane invisible etinodore qui se dégage des couchesde charbon.Houille : roche sédimentaire quicontient entre 80 et 90 % decarbone.Lampisterie : endroit où l’ongarde, répare et entretient leslampes des mineurs.Lavoir : lieu où le charbon,remonté, est débarrassé desimpuretés (schistes, terre).Maître-mineur : chef du fond (oucontremaître) dans une exploitationminière. Il veille au bon avancementdes travaux, à la sécurité et renddes comptes à l’ingénieur.Recette : étage d’arrivée de la cagedans laquelle sont remontées lesberlines pleines de charbon.Salle des pendus : vestiaire dela mine.Sourre : poussières de charbonmélangées à des poussières degoudron (le brai) ; cette pâteagglomérée était mise sous pressepour produire des briquettes ou des

boulets (appelés aussi ovoïdes ouoeufs) utilisés dans les chaudièreset les cuisinières.Terril : collines artificielles platesou de forme conique, constituéesde résidus miniers stériles.Travers-banc : galerie de minehorizontale recoupant lesdifférentes formations géologiques.

Géologie•Martine AMBERT (dir.), Hérault,miroir de la Terre, Les Presses duLanguedoc, Montpellier, 2004.•Jean-Claude BOUSQUETDécouverte géologique : les plus beauxsites de l'Hérault, éditions Ecologistesde l'Euzière, Prades-le-Lez, 2008.•Jean-Claude BOUSQUETTerroirs viticoles. Paysages et géologie enLanguedoc, éditions Ecologistes del'Euzière, Prades-le-Lez, 2011.

Histoire locale•Lisa CALISTE, Inventaire dupatrimoine minier du bassin houiller deGraissessac, Parc naturel régional duHaut-Languedoc, 2011.•Gilbert CREPEL, Documents sur lesconcessions de Boussagues, Graissessac,Plaisance, Le Ruffas et Saint-Gervais(5 volumes), éditions du Centre derecherches du patrimoine deRieumontagné, 2009.•Gilbert CREPEL, Le Haut paysminier, histoire et techniques, éditionsEspace Sud, Montpellier, 1995.•Pierre SALLES, Le passé industrieldu Bousquet d’Orb, Association desauvegarde du patrimoine, 2013.•Jean TUFFOU, Les mineurs deGraissessac. Le Bousquet d’Orb au XIXe

siècle, Annales du milieu rural,Béziers, 1981.•Jean TUFFOU, Vivre en pays minier1870-1940, édité par la Sociétéarchéologique et historique deshauts-cantons de l’Hérault(SAHHCH), 1988.•Jean TUFFOU, Vivre en pays minier de1940 à nos jours, éditions SAHHCH,1992.

Lexique

Bibliographie

Sources : PNRLR,Maison Cévenole des ATP

Pays Haut Languedoc et Vignobles1, rue de la Voie Ferrée34360 SAINT CHINIANTél : 04 67 38 11 10Site : www.payshlv.com