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iMINISTERE DES ENSEIGNEMENTS~ECONDAm.E,SUPERIEUR ET DE LA/RECHERCHE SCIENTIFIQUE
IlJNIVERSITE POLYTECHNIQUE DEBOBODIOULASSO (U. P . B)
!INSTITUT DU DEVELOPPEMENTRURAL (I.D.R.)
CENTRE NATIONAL DE LARECHERCHE SCIENTIFIQUE ETTECHNOLOGIQUE (CNRST)
INSTITUT DE L'ENVIRONNEMEN1ET DE LA RECHERCHEAGRICOLE (INERA)
CENTRE DE RECHERCHESENVlRONNEMENTALES,AGRICOLES ET DE FORMATIONDE KAMBOINSE (CREAF-K)
DEPARTEMENT PRODUCTIONSANIMALES (D.P.A.)
MEMOIRE DE FIN D'ETUDES
Présenté en vue de l'obtention du diplôme
D'INGENIEUR DU DEVELOPPEMENT RURAL
('prion: Elevage
Thème,
MISE AU POINT D'UNE PIERRE A LECHER
POUR LES RUMINANTS
tŒSSE Gbéta Paul-HervéJuin 1999
A mafamille qui m 'a toujours comblé d'amour et
a consenti d'énormes sacrifices pour maformation.
REMERCIEMENTS
Au terme de ma formation à l'ID. R., j'adresse mes sincères remerciements:
au Pr. Aimé 1. NIANOGO, chef du Département Production Animales (DP.A), mon
directeur de mémoire qui m'a en cadré tout au long de ma formation. Il a toujours répondu
à mes différentes sollicitations malgré ses multiples occupations;
au Dr. Charles OUEDRAOGO, mon maître de stage pour son appui technique, sa
disponibilité durant ma formation pratique;
au Dr. Hamidou TAMBOURA, coordinateur du D.PACREAF/Kamboinsé qui a facilité
mon intégration au sein du personnel;
à mesdames Valérie BOUGOUMA, Aïssata WEREME, messieurs Sibiri J. ZOUNDI,
Henri KABORE, Jacques SOMDA, tous chercheurs du département productions animales
pour leurs conseils techniques, leur soutien moral et matériel;
à messieurs Mournouni SANOU, Issaka BOUREIMA, techniciens supérieurs au
Département Productions Animales pour leur encadrement technique lors de ce stage;
à tout le personnel du CREAF, en particulier ceux du D.P.A pour leur appui et leur
soutien pendant mon séjour parmi eux.
Mes remerciements vont également:
à monsieur Siguidé SOUMAHORO pour son soutien durant tout mon séjour au Burkina
Faso,
à madame et monsieur Ibrahim TRAORE et à toute leur famille pour le soutien qu'ils
m'ont accordé pendant mon séjour au Burkina Faso;
au Dr Idrissa DICKO grâce à qui j'ai pu intégrer l'I.D.R. ;
à tous les professeurs de l'I.D.R., en particulier le Pr. Hamidou BOLY pour leur
encadrement et leur disponibilité tout au long de ma formation;
à mes camarades de classe pour leur collaboration durant les trois années passées
ensemble;
à tous mes amis d'Atébykro et de Konankro avec lesquels j'ai passé un agréable séjour au
Burkina Faso
II
J
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE 1
I-REVUE BIBLIOGRAPHIQUE 4
1.1. hIPORTAl\CE !\l:TRITIO,""IELLE DES MINÉR;\UX POUR LE HÉTAIL 4
1.1.1. Constituants importants des tissus et des produits de l'organisme 5
1.1.2. Des régulateurs des fonctions de l'organisme 5
1.2.BESOI:\'S ET fACTEtIRS DE VARIATIO:\'S DES BESOINS EN MINÉRU'X CHEZ LES 6
Rl"II:"A:'<TS 6
1.2 1. Les besoins en minéraux des rununants.; 6
122 Eactel~r~-'kyariationsdes besoins en minéraux .. 12
1.3. PRI:\CIPALES CARE"ICES 'lINÉRALES DU BÉTAIL RE!'lCONTRÉES 15
L·t LES SOtR('ES DE MINÉRAUX 17
U.I.Les fourrages . .. . . 17
I.·U. Lesol............ 19
U3 Le complément minéral .. . 19
1.5. REn'E DES TRAVAl'X SVR L'FrILlSATIO"l DES MINÉRAUX EN AFRIQl'E DE L'0l'E8T. 21
II-ETl~DE SUR L'UTILISATION DE LA PIERRE A LECHER AU BURKINA FASO 24
2.1 I:'iTRODliCTIOl\ 24
2.2- OBJECTIFS DF. L'ETl"DE 24
2.3- MA'rÉRIELs ET \ntTHoDES 24
23 1-Déroul~llenl de l'enquête..... .25
2.32- Questionnaires..................... ..25
2.32- Période de l'enquête .. .25
23.3- Difficultés rencontrées............. 25
2,4- Rf:sl'LTATS ET DISCUSSIONS 26
2-L [- Importation des pierres à lécher au Burkina Faso.... 26
2.4.2- Commercialisation des pierres à lécher dans la vi]]e de. . 31
Ouagadou~ . .. ... .. 3 1
2A.3- Problèmes liés à J'utilisation des pierres à lécher........ .. 34
2.5- REC'OMlVIA'\DAl'IONS 35
2.6- CO\CL('SIO:\ PARTIELLE 36
Ill- PRODUCTION ARTISANALE DE PIERRES A LECHER 38
3.1- I:\TROD1'CTION 38
3.2- FABRICATIO'\' ARTISANALE DES BLOCS ALÉCHER 38
3 2. l-Objectif .
32.3- Résultats et discussions ....
32'+-Conclusion partie]]e:
. 38
............. . 41
.......... . 48
3.3- ESSAI SU~ LA CO;'llSOMMATION VOLONTAIRE DES PIERRES À LÉCHER 48
3.31- Objectif.......................... . 48
3.J.2-Matériels ct méthodes.i..; . 48
3.3.3-Résultats et discussions... '" . 51
3J .-l-Conclusion partielle. . 55
INFLUENCE DES PIERRES À LÉCHER SUR LA CROISSANCE DES OVINS 57
·t] - l'iTRODt'C''rIoN 57
4.2- OB.JECTIF 57
4.3 l\1ATÉRIELS ET !'<IÉTIIODES 58
·U. 1-Cad[e du'étude: la Station de Kamboinsé (Voir chapitre III)....... . 58
·U2- PrQiocole expérimental... . . '" 58
".4- RÉsl'LT ATS ET DtS(TSSIO:\S 62
4.-1. 1- ConduiteAe l'essai . .62
442- Consommation volontaire .62
4-l.3- EYoll\tion poncléra~ . . 68
44.4-Evolution de la note d'état corporel..... .. 70
4-l5-VaieurJ1Jltritive de la ration effectivement consommée dans chaque 101.................. . 71
-l.-l6-L 'indice de,consommation... .. . . ....... ..71
-l4(j-Coût de la ration complète journalière et coût au kg de poids gagné.. 72
4.5-CONCLliSIO'\ P.\RTIELIJ-: 72
v- CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 73
B IBLIOGRAPH lE 75
SIGLES ET ABREVIATIONS
B.M.U.-Bloc Mélasse-Urée
BUNASOLS Bureau National des Sols
C.I.R.A.D.- Centre International de la Recherche Agronomique pour le Developpement
C.R.E.A.F.-K-Centre de Recherche Environnementale, Agricole et de Formation de
Kamboinsé.
D.P.A.- Département Productions Animales
GMQ- Gain Moyen Quotidien
I.E.M.V.T.-Institut d'Elevage et de Médecine Vétérinaire des Pays Tropicaux.
INRA-Institut National de Recherche Agronomique.
M.A.D- Matière Azoté Digestible
M..A.T.- Matière Azoté Total
M.RA.- Ministère des Ressources Animales
P.M- Poids Métabolique
P. V.- Poids Vifs
S.A.S - Statistical Anaysis Système
'La.c- Taux d'accroissement du coût des pierres à lécher
T.a.q.- Taux d'accroissement de la quantité importée
U.F.-Unité Fourragère
V
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
- Tableau 1.1- Effet d'une complémentation minérale sur des troupeaux
-Tableau 1.2-Pertes endogènes ou besoins nets en
macro-éléments à l'entretien.
- Tableau 1.3- Besoins nets en éléments minéraux majeurs pour la croissance
- Tableau 14- Composition moyenne en macro-éléments du lait
- Tableau 1.5- Apports journaliers recommandés en macro-éléments
- Tableau 1.6- Apports recommandés en oligo-éléments des bovins
et des Ovins.
-Tableau 1.7- Apports de minéraux recommandés pour les bovins en
Croissance
- Tableau 1.8- Sources et cœfficient d'utilisation digestive du phosphore
- Tableau 1.9- Symptômes de carences relatifs aux principales carences
minérales en zone subsaharienne.
-Tableau1.10- Teneurs des espèces fourragères en minéraux en fonction du
stade de développement.
- Tableau 1 11- Composition des pierres à lécher avec urée
-Tableau 2.1- Importations des pierres à lécher par pays d'origines.
-Tableau 2.1- Taux d'accroissement du coût de l'importation et de la
quantité des pierres à lécher importées.
-Tableau 3.1-Premières formules des pierres à lécher réalisées
-Tableau 3.2- Coût des différentes pierres à lécher produites
-Tableau 3.3 Observations faites sur les pierres produites
-Tableau 34- Les formules testées en fonction du taux de son
-Tableau 3.5- Observations faites sur les formules testées en fonction du
Taux de son.
-Tableau 3.6- Formules testées en fonction du taux de ciment.
-Tableau 3.7- Observations faites sur les formules testées en fonction du
Taux de ciment.
-Tableau 3.8- Composition des pierres à lécher.
-Tableau 3.9- Effet de la formule du bloc sur la consommation volontaire.
VI
- Tableau 3.10- Effet de la formule du bloc sur l'évolution pondérale
- Tableau 4.1- Composition de la ration.
- Tableau 4.2- Composition du concentré.
- Tableau 4.3- Composition des pierres à lécher.
- Tableau 4.4- Consommation moyenne des blocs à lécher.
- Tableau 4.5- Consommation moyenne du foin de Pennisetum pédicellatum
- Tableau 4.6- Consommation moyenne de la paille de sorgho.
- Tableau 4.7- Evolution pondérale au cours de l'essai.
- Tableau 4.8- Les notes d'état corporel
- Figures 2.1- Evolution du coût de l'importation.
- Figure 2.2- Evolution de la quantité de pierre à lécher importées au Burkina Faso.
- Figure 3.1- Effet de la formule du bloc sur la consommation volontaire des
pierres à lécher.
- Figure 3.2-Evolution pondérale au cours de l'essai.
- Figure 4.1- Evolution de la consommation des pierres à lécher
- Figure 4.2- Evolution de la consommation de foin de Pennisetum
Pedicellatum.
- Figure 4.3- Evolution de la consommation de la paille de sorgho
- Figure 4.4- Evolution du poids des brebis
VII
RESUME
Parmi les facteurs environnementaux qui empêchent le cheptel Burkinabé
d'exprimer toutes ses capacités de productions, figure la carence minérale
rencontrée dans l'alimentation. Cette carence est due à la pauvreté des sols en
certains minéraux, dont le phosphore et l'iode.
Les pierres à lécher, lorsqu'elles sont bien formulées peuvent pallier à ces
carences. Cependant, on constate que les pierres disponibles sur le marché
national sont peu accessibles, en raison de leur coût élevé.
Dans l'objectif d'apporter une contribution à la résolution de ce problème,
deux formules de blocs à lécher à base d'ingrédients locaux ont été proposées.
Les essais effectués en station montrent que les blocs proposés sont mieux
consommés par les animaux que ceux commercialisés. De plus, l'inclusion
d'urée permet de corriger les carences en azote des pâturages de saison sèche.
Les gains de poids des brebis en stabulation recevant les blocs expérimentaux se
sont montrés comparables à ceux des femelles recevant des pierres importées.
On peut donc envisager la production de blocs à une échelle artisanale ~
ces blocs de coûts modestes sont en mesure de contribuer à la résolution des
principales carences minérales rencontrées par les ruminants domestiques.
INTRODUCTION GENERALE
L'élevage constitue l'un des principaux piliers de l'économie du Burkina Faso, Avec un
cheptel parmi les plus importants de la sous région soit 4512500 têtes de bovins, 6207200 têtes
d'ovins et 7913000 tètes de caprins en 1997 (Source : SSA-EE ; DEPI MRA). L'élevage
contribue à la croissance du produit intérieur brut et joue un rôle important dans l'équilibre de
la balance commerciale au Burkina Faso (MRA, 1995).
Les espèces élevées fournissent la quasi totalité des protéines animales nécessaires aux
populations rurales, Elles jouent également un rôle social très important à l'occasion des fêtes
socio-culturelles ou cérémonies religieuses (mariage, funérailles, baptême).
Malheureusement ce potentiel n'arrive pas à exprimer de façon optimale toutes ses
capacités de production et ce à cause de plusieurs facteurs: couverture sanitaire insuffisante,
système d'élevage inadéquat, alimentation insuffisante en quantité et en qualité (TANJBüURA
et WEREME, 1988),
Une des contrainte au niveau de l'alimentation est la carence en minéraux.
Plusieurs expériences ont montré que les fourrages, source d'alimentation essentielle
des animaux des pays tropicaux, sont déficients en éléments minéraux (CONRAD et al, 1985)
Un procédé actuellement utilisé pour pallier à cette situation, surtout le stress
nutritionnel observé en saison sèche, est l'utilisation de complément minéral en plus de la
ration quotidienne. Mais cette initiative reste très limitée surtout en raison des difficultés
économiques qui rendent difficile l'acquisition des compléments minéraux par les éleveurs
(ZOUNDL 1995),
Les compléments minéraux les plus vendus au Burkina Faso sont sous forme de pierres
à lécher, Leur coût reste cependant très élevé et leur disponibilité reste insuffisante pour
satisfaire tout le cheptel du Burkina Faso. De plus la composition de certaines pierres ne
permet pas de satisfaire le besoin minéral des animaux si bien que les éleveurs ont des doutes
sur l'utilité des pierres à lécher.
Ce présent mémoire a pour objectif global la mise au point d'un bloc à lécher de
fabrication aisée, de coût réduit et qui soit adapté aux besoins en minéraux du bétail burkinabé.
Il comporte quatre parties:
Une partie bibliographique qui fait la synthèse des connaissances sur les minéraux dans
l'alimentation des ruminants.
Une deuxième partie qui traite de l'utilisation de la pierre à lécher au Burkina Faso.
Une troisième partie au cours de laquelle, il s'agira d'expliquer les étapes d'une production
artisanale de pierre à lécher.
- Une quatrième partie qui montrera l'influence des pierres à lécher sur la croissance des ovins.
2
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
3
I-REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
Les éléments minéraux qui font l'objet de cette étude peuvent être définis comme des
constituants de l'organisme qui ne contribuent pas directement à fournir de l'énergie mais sont
les constituants essentiels de tous les tissus et liquides. Ils se retrouvent sous forme de sels
libres (combinaisons d'anions et de cations), soit d'atomes au sein de combinaisons organiques
(RIVIERE, 1991).
Ils sont classés en deux catégories:
Les macro-éléments: ce sont le calcium (Ca), le phosphore (P), le potassium (K), le
sodium (Na), le chlore (Cl), le magnésium (Mg) et le soufre (S).
Les oligo-éléments sont des éléments minéraux existant dans les tissus en quantités
infimes mais indispensables à la vie animale. Ce sont le cuivre (Cu), le zinc (Zn), le fer (Fe), le
manganèse (Mn), le cobalt (Co), le molybdène (Mo), le sélénium (Se), et l'iode (1). Ces oligo
éléments ne pouvant pas être synthétisés par l'animal, il doit les retrouver impérativement dans
son alimentation (SOLTNER, 1978).
Il convient d'ajouter à cette liste des nouveaux oligo-éléments pour lesquels les
fonctions biologiques ont été récemment démontrées. Ce sont le fluor, le nickel, le chrome, le
vanadium, le silicium, le cadmium, l'arsenic. L'organisme contient en plus une trentaine
d'autres oligo-éléments provenant de la contamination des aliments ou de ['air (JARRIGE,
1980) Ces minéraux doivent faire l'objet d'une attention particulière dans certaines régions où
ils sont soit déficitaires, soit en concentration telle qu'ils peuvent s'avérer toxiques.
1.1. Importance nutritionnelle des minéraux pour le bétail
Les minéraux jouent plusieurs rôles importants dans l'organisme animal. Ce sont des
constituants importants des tissus, des produits de l'organisme et des régulateurs des fonctions
de l'organisme.
4
1. 1. 1. Constituants importants des tissus et des produits de l'organisme
Les éléments majeurs et certains oligo-éléments se combinent aux substances
carbonées pour l'élaboration de nombreuses substances organiques :
.Le squelette représentant 10% du poids du corps est constitué de 2/3 de matières
minérales. Celles-ci sont représentées par 99% du Ca, 80% du P de l'organisme et 75% de
Mg.
.Les liquides internes (sang et lymphe) contiennent 8 à 9% de sels minéraux dissous. Ce
sont notamment le chlorure de sodium, les sels de calcium, le carbonate de phosphate et les
bicarbonates alcalins. Ces sels minéraux participent aux grandes fonctions vitales à savoir
l'absorption cellulaire et l'élimination du C02
Les productions animales (lait, œufs, laine, fœtus) contiennent toutes d'importantes
quantités de substances minérales (SOLTNER, 1978).
1.1.2. Des régulateurs des fonctions de l'organisme
Les éléments minéraux, surtout les oligo-éléments, entrent dans la constitution
moléculaire des enzymes, des hormones et de certaines vitamines.
Le Cu participe à la formation de l'hémoglobine et est un activateur essentiel d'une
série de réactions qui contribuent à l'oxydation des aliments au sein des cellules. Le Zn est un
constituant de plusieurs enzymes importantes et est également accumulé dans les os. Il
contribue en outre à l'utilisation efficace de la vitamine A L'Iode fait partie intégrante de la
structure de plusieurs hormones qui sont produites par la thyroïde située dans le cou et qui
contrôlent le rythme général du métabolisme de l'animal.
Les enzymes, les hormones et les vitamines commandent et régularisent les grandes
fonctions de l'organisme qui sont la digestion, la croissance, la production et la reproduction.
C'est pourquoi la carence de ces minéraux se traduit par des perturbations très graves de ces
5
fonctions (SOL TNER, 1978). Une bonne alimentation minérale permet de palier à ces
perturbations et d'augmenter les performances des animaux ( tableau 1.1).
Tableau LI : Effet d'une complémentation minérale sur des troupeaux bovins enColombie.
Troupeau recevant un Troupeau recevant unParamètres étudiés complément à base de complément minéral
NaCI seulement complet.
Avortement (p.l 00) 9,3 0,75i
Mortalité des jeunes de la 22,6 10,75naissance au sevrage
(p.1OO)
Veau sevré!femelle!an 0,38 0,6
Poids de sevrage (9 mois) 117 147en Kg
Gain moyen quotidien 150
1
247(GMQ) des bovins en
croissance (en g)
Source: Afrique agriculture N°ln (ClAT 1977, cité par Mc DOWELL, 1984)
NB : Le complément minéral utilisé réunissait la plupart des éléments nécessaires à des
concentrations adéquates sauf le zinc et le cuivre qui étaient à des doses suboptimales.
I.2.Besoins et facteurs de variations des besoins en minéraux chez les
ruminants
1.2.1. Les besoins en minéraux des ruminants
Pour assurer les différentes fonctions énumérées ci-dessus, les minéraux doivent être
fournis en quantités suffisantes dans la ration des ruminants. Les besoins en minéraux sont
théoriquement séparés en besoins d'entretien et de production. Cette distinction traditionnelle
est artificielle au plan nutritionnel puisque les dépenses qui engendrent ces besoins ne
correspondent pas à des métabolismes distincts. Cependant, elle conserve un intérêt pour
analyser les variations de la dépense totale et pour déterminer le rendement de l'utilisation des
nutriments pour les différentes productions.
6
1.2.1.1. Besoins d'entretien
Selon JARRIGE (1980), les besoins d'entretien en minéraux peuvent être définis
comme étant la quantité et la qualité des minéraux qui peuvent être apportés à l'animal pour
couvrir les dépenses minérales dues au maintien de l'intégrité des tissus, au fonctionnement de
J'organisme, à l'utilisation des aliments, à l'activité physique spontanée et éventuellement à la
survie dans des conditions climatiques défavorables.
Dans la situation physiologique d'entretien, l'animal n'a aucune production. Même sans
accroissement, l'organisme est objet d'un perpétuel renouvellement dont la vitesse varie avec
le tissu ou l'organe considéré et avec l'age. Le squelette par exemple, contient la quasi totalité
du Ca (99%), du P (80%) et du Mg (80%) (SOLTNER, 1978). L'os étant en perpétuel
renouvellement, nécessite un apport continu en ces minéraux.
Cette situation d'entretien ne peut se trouver que chez l'animal adulte qui ne se trouve
pas en production. Dans cette situation, l'animal perd inexorablement des quantités
appréciables des différents minéraux dans l'urine ou dans les fèces ou par les deux voies
simultanément. Dans le cas du phosphore par exemple, la forte sécrétion salivaire indispensable
au fonctionnement digestif contribue pour la plus grande part aux pertes endogènes de P et
détermine donc l'importance du besoin d'entretien en cet élément (JARRIGE, 1980).
Les ruminants à l'entretien ont des besoins en très petites quantités de certains oligo
éléments (Fe, Mn, Zn, Cu, Co, 1 ). Chacun de ces oligo-éléments intervient dans une ou
plusieurs voies du fonctionnement de l'organisme. En leur absence, la voie est bloquée ou son
efficacité diminuée (GUEGUEN, 1988).
7
Tableau 1.2: Pertes endogènes ou besoins nets en macro-éléments des animaux à l'entretien(valeurs moyennes en mg par kg de poids par jour).
MINERAUX P Ca Mg K Na
,
BOVINS 25 18 3 50 10
OVINS 30 201
3,5 20 8
Source: Alimentation des ruminants (JARRIGE et al, 1988)
NB : Ces valeurs concernent les animaux recevant un régime à base de fourrage. Elles
peuvent être trop élevées pour le P et dans une moindre mesure pour le Ca, chez les jeunes au
stade pré-ruminant ne recevant que du lait ou des aliments d'allaitement et chez les ruminants
consommant des régimes broyés à base d'aliments concentrés qui ne demandent pas une
sécrétion salivaire importante.
1. 2.1. 2. Besoins d!U2roduClion
Dans les conditions actuelles de leur exploitation, les ruminants domestiques sont très
rarement à l'entretien; ils sont en production: soit en croissance, soit à l'engraissement, soit en
gestation ou en lactation. Les dépenses de production créent des besoins physiologiques de
production en minéraux qui s'ajoutent aux besoins d'entretien.
1. 2.1. 2.1.Besoins de croissance
La notion de croissance a été définie par plusieurs auteurs (PRUD'HON, 1976 ;
RIVIERE, 1977 cité par KOTE, 1997). Elle représente l'ensemble des modifications de poids,
de forme et de composition anatomique et biochimique des animaux ; elle est un phénomène
continu depuis la conception jusqu'à l'abattage ou à l'âge adulte.
Elle est sous contrôle de lois physiologiques précises mais peut vaner avec des
facteurs extrinsèques à l'animal.
8
Parmi les facteurs extrinsèques, nous avons l'alimentation et plus précisément
l'alimentation minérale.
Pour une croissance adéquate, il faut fournir une quantité et une qualité suffisante de
minéraux.
Les besoins nets en minéraux pour la croissance correspondent aux quantités de
minéraux fixées dans le croît. Ils sont déterminés grâce au gain de poids.
Un gain de poids de 1Kg contient de 10 à 15g de Ca, de 5 à 8g de P, 1,6 à 1,8g de K,
O,4g de Mg, 0,9 à 1,4g de Na et de 0,7 à 19 pour le Cl chez les bovins et un peu moins chez les
ovins (teneurs qui diminuent avec l'âge). Les besoins de croissance sont faibles pour les oligo
éléments (GUEGUEN et al, 1988).
Tableau 1.3 : Besoins nets en éléments minéraux majeurs pour la croissance (En g par kg degain de poids vifs)
Animaux Poids vifs Ca P Mg K Na CIen Kg
50 - 150 15 8 0,4 1,6 1,4 1Bovins 150 - 600 13 7 0,4 1,6 1,4 1
> 600 10 5 0,3 1,2 1 0,8
Ovins 10 Il 6,5 0,4 1,8 0,9 0,710 - 50 9,5 5,5 0,4 1,8 0,9 0,7> 50 8 4,5 1 0,4 1,8 0,9 0,7
Source: Alimentation des ruminants ( JARRIGE et al, 1988)
I.2.1. 2.2. Besoins lors de la gestation
La gestation débute par la fixation de l'embryon sur la paroi de l'utérus le 16e
jour
après l'œstrus chez la brebis et à partir du 22c
jour chez la vache.
Dès lors, il se développe selon son programme génétique. Ce fœtus se comporte
comme un parasite vis à vis de sa mère. Ce qui fait dire à plusieurs auteurs (JARRIGE, 1980;
VERMOREL, 1988) que les besoins de gestation de la mère correspondent aux dépenses de
9
croissance et de fonctionnement du fœtus, du placenta, à l'accroissement des enveloppes et des
liquides fœtaux, à l'accroissement de la paroi utérine et enfin au développement de la mamelle
Ces besoins restent cependant bien inférieurs aux besoins d'entretien.
La croissance du fœtus est très lente durant les deux premiers tiers de la gestation, au
point qu'on peut Jr, négliger dans les besoins nutritionnels de la mère.
La croissance du fœtus seffectue essentiellement ( pour 80~o environ) au cours du
dernier tiers Elle s'accompagne d'une évolution de la proportion des différents tissus et de la
composition chimique du fœtus les besoins en minéraux augmentent, le squelette présente une
croissance relativement élevé et il se minéralise: par conséquent les teneurs du fœtus en Ca, en
P et en ;YIg augmentent rapidement alors que les teneurs en K et en Na augmentent moins vite
(fiELD et SUTTLE 1967 cité par JARRlGE (980).
Le tissu sécréteur de la mamelle se développe ou se régénère à la fin de la gestation et
sécrète le colostrum au cours des derniers jours
Dés la mise bas et j'évacuation cu colosrrum, ii entre en plein fonctionnement et
atteindra son régime maximum en quelques semaines La femelle prélève les nutriments dans 1~
sang pour fabriquer les constituants du lait Elie prélève aussi]' eau et les sels minéraux. Le lait
est riche en macro-éléments.
Les teneurs moyennes indiquees dans le tableau 1.4 varient selon la race et avec le
régime alimentaire (Ca et P avec le taux de matières azotées).
La lactation est très marquée pour le ~.l qui augmente et pour le K qui diminue Elle
est beaucoup plus atténuée pour le Ca et pour le P qui passent cependant par un minimum à la
mi-lactation. Le Zn est]' oligo-élément le plus abondant dans le lait mais sa teneur (0,2 il.
O,3mg/kg) ne contribue pas beaucoup au besoin en Zn de la femelle (JARRIGE, 1980).
10
Tableau 1.4 : Composition moyenne en macro-éléments du lait (en g/kg)
Macro-éléments 1 Brebis Chèvrevache
Ca 1,2 1,9 1,25P 0,9 1,5 0,9
Mg 0,12 0,15 0,12K 1,5 1,25 2
Il
Na 0,45
1
0,45
I l ,3
0,4
IlCI 1,10 1,2
Le lait à 3.1p. 100 de proteines
Source: Alimentation des bovins, ovins et caprins (GUEGUEN et al, 1988)
La somme de tous les besoins nets d'entretien, de croissance, de gestation et de
lactation représente la quantité de minéraux qui doit franchir la barrière intestinale, c'est à dire
accéder à la circulation sanguine, pour préserver la santé de l'animal et assurer des
productions. Les besoins en minéraux varient en fonction du type, du niveau d'alimentation et
du niveau de production. Les dépenses d'entretien et de production correspondent aux mêmes
métabolismes si bien qu'il est souhaitable de recommander des apports en minéraux pour
l'ensemble des besoins.
Tableau 1.5 : Apports journaliers recommandés en macro-éléments
Macro-éléments En g/jAnimaux
Ca P Na Mg K Cl
Bovin mâle (400 kg) qui prend 0,5 kg/j 26 19 4 8,6 24 5
Vache laitière (400 Kg) produisant 8L de 46 30 Il 12 64 20lait /j
Mouton (20 Kg) qui prend 100g/j 2.\ 1,5 0.7 0,6 3 0.3
Source: Alimentation des ruminants (CHESWORTH, 1992).
Il
1........
Tableau 1.6: Apports recommandés en oligo-éléments des bovins et des ovins
Oligo-éléments en mg/ Kg de MSAnimaux
Fe Mn Cu Co Zn l
Bovins 40 40 8 à 20 0,1 20 à 50 0,1 à 1
Il
Ovins
1
30
1
20
1
2à6
1
0,1
1
9 à 141 0,1 à 1
Source: Alimentation des ruminants (CHESWORTH, 1992).
1.2.2. Facteurs de variations des besoins en minéraux
Les besoins en éléments minéraux des ruminants varient en fonction de plusieurs
facteurs intrinsèques et extrinsèques à l'animal.
J. 2.2.1. Les {acteurs intrinsèques
Plusieurs études menées en Colombie rapportent que chez les ruminants de même race,
les variations individuelles dans l'efficience d'absorption minérale sont de l'ordre de 5% à 35%
pour le Mg, 40 à 80% pour le Pet 2 à 10% pour le Cu (UNDERWOOD, 1981).
J. 2.2.l.1_L 'âge de l'animal
De la naissance, jusqu'à l'âge adulte ou à l'abattage les besoins d'entretien et de
production en minéraux des ruminants augmentent.
Selon RIVIÈRE (1978), le coefficient d'utilisation du P comme celui de la plupart des
minéraux diminue avec l'âge de l'animal tandis que l'excrétion endogène augmente de façon
importante. Il en résulte des besoins plus élevés chez les animaux âgés que chez les jeunes
élevés dans les mêmes conditions.
12
Le tableau 1.7 nous donne un exemple d'accroissement des besoins en macro-éléments
en fonction du poids.
Tableau 1.7 : Apport de minéraux recommandés pour les bovins en croissance.
Poids Gain de Quantités totales par jour en g/Kg MSvifen poids vif(Kg) (g/j) Ca P Mg K Na CI
500 13 8 1,5 12 3 3,5100 700 17 10 2 12 3 3,5
1000 24 13 2 12 3 3,51200 28 16 2,5 12 3 3,5
500 18 Il 2,5 20 5 6200 700 23 13 3,5 20 5
I~1000 30 16 3,5 20 5
11
12001
351
181
4,51
201
5,
Source: Alimentation des bovins, ovins, caprins (GUEGUEN et al, 1988)
1.2.2.1.2. L'état physiologique
Les ruminants en production ont des besoins plus élevés que ceux qu'on retrouve à
l'entretien. Les femelles laitières ont des besoins plus élevés en minéraux car elles doivent
stocker des quantités importantes de minéraux pour la gestation et la lactation. Elles doivent
reconstituer par la suite les réserves du squelette utilisées pendant la lactation (SOL TNER,
1978).
1.2.2.1.3. L'étatpathologique
Une maladie peut être provoquée par une déficience en minéraux. Elle entraîne une
diminution de l'utilisation des minéraux.
Par exemple, les troubles de l'appareil digestif diminuent considérablement l'utilisation
digestive des aliments et par conséquent celle des minéraux. Les infestations parasitaires qui
agissent soit par l'intermédiaire des anti-enzymes sécrétées par les parasites, soit par les
cicatrices laissées sur la muqueuse intestinale ont une action très importante sur la digestibilité.
Ce qui traduit un besoin plus élevé chez les ruminants en cas de pathologie (RIVIERE, 1991).
13
J. 2.2.2. Les {acteurs extrinsèques
1.2.2.2.1. Le niveau de production
L'augmentation du gain de poids, de la production laitière et de toute autre production
nécessite une amélioration des conditions d'élevage. Cette dernière aura pour conséquence une
augmentation des besoins en minéraux.
Les carences minérales sont plus accentuées quand le niveau de production augmente.
Comme le souligne UNDERWOOD ( 1981), les déficiences alimentaires marginales dans les
conditions de faible production peuvent devenir plus prononcées lorsque le niveau de
production s'accroît
1.2.2.2.2. La saison de l'année
Durant la saison humide, les animaux croissent rapidement à cause des apports
énergétiques et protéiques adéquats et par conséquent leurs besoins en éléments minéraux sont
élevés. Par contre durant la saison sèche, le manque de protéine et d'énergie entraîne des
pertes importantes de poids vifs réduisant ainsi les exigences minérales des animaux.
11 en résulte des besoins plus élevés en saison humide qu'en saison sèche (CONRAD et
al, 1985).
1.2.2.2.3. La forme chimique des éléments dans les ingrédients
alimentaires
La forme chimique sous laquelle les éléments minéraux se rencontrent vane
énormément et détermine la quantité et la disponibilité biologique de ces éléments pour les
animaux domestiques (UNDERWOOD, 1981).
De plus la présence dans la ration d'autres substances capables d'entraver l'assimilation
des minéraux peut réduire l' absorvabilité des minéraux. Certaines composantes des fibres
alimentaires peuvent par exemple entraver l'assimilation du phosphore (CHESWORTH, 1992).
14
Le tableau 1.8 donne les coefficients d'utilisation digestive (c.u.d.) du phosphore en fonction
de la combinaison chimique.
Tableau 1. 8: Sources et coefficient d'utilisation digestive du phosphore.
Sources Phosphore en 0/0 CU.D. moyen du P en %
Phosphate monopotassique 31,6 80
Phosphate monocalcique 17,8 70 à 80
Triphosphate de sodium 25 60 à 70
Phosphate tricalcique naturel 10 à 17 20 à 50
1
Phosphate tricalcique ou poudre d'os 13 à 15 50 à 60
Phosphate alumina-ferro calcique 15 < 20
1
(Polyphos)1
1
Manuel d'alimentation des ruminants domestiques en milieu tropical (GUEGUEN, 1978)
1.3. Principales carences minérales du bétail rencontrées
Selon des études menées par l'LE.M.V.T. et le C.I.R.A.D (1992), les sols tropicaux
présentent une grande pauvreté en éléments minéraux surtout en phosphore assimilable. Les
principales carences minérales en Afrique tropicale concernent le Ca, le P, le Cu, le Zn, le Na et
l'I. Cette déficience des sols retentit sur les animaux par l'intermédiaire des fourrages.
Les signes de carences minérales peuvent apparaître soit lors d'un apport alimentaire
insuffisant, soit lors des déséquilibres entre les divers constituants, soit à la suite des troubles
de l'absorption intestinale ou à la présence des substances antagonistes (RIVIERE, 1978).
Les carences ont généralement pour conséquence une altération de l'état de santé des
animaux avec des manifestations variées de gravités inégales et des répercussions économiques
souvent importantes dues à des retards de croissance, à l'amaigrissement, à une diminution de
15
la fertilité et des productions (RIVIERE, 1978). Une carence en certains oligo-éléments tels
que le Mg, l'I, le Zn diminue la production des spermatozoïdes et leur qualité. La fertilité des
femelles est diminuée par la carence en P et en oligo-éléments tels que le Co, 1'1 et le Zn. Le
fœtus est très sensible aux carences en oligo-éléments. Elles compromettent son
développement et sa survie après la naissance (JARRIGE et al, 1988).
Tableau 1.9: Symptômes de carences relatifs aux principales carences minérales en zonesubsaharienne.
Il Amaigrissement
Symptômes de carences de1
quelques éléments minéraux Ca P Na Cu Zn 1
Il Formation d'os fragiles * * *
Pica (dépravation du goût) * '" '"
Ralentissement de la croissance '" '" '" '" '"
Chute dt; la production laitière '" '" '" '"
Il Inappétence '" '" *
Baisse de la fertilité '" '" '" '"
Altération du pelage 1 '" '" '"
1Troubles cardiaques *
1 Diarrhée *
* * * 1
Source: I.E.M.V.T.,l978; I.N.R.A.,l988
Comme on peut le constater dans le tableau 1.9, de nombreux symptômes sont
communs à plusieurs carences minérales et il n'est pas toujours facile de faire un diagnostic
précis. Cependant le dosage des éléments minéraux dans les aliments et dans le sérum apporte
une aide précieuse et permet souvent de détecter des carences ou sub-carences non encore
apparentées (RIVIERE, 1978).
16
1.4. Les sources de minéraux
Les ruminants extraient pour leur besoin les minéraux des fourrages, du sol et du
complément minéral qui sont disponibles.
lA.l.Les fourrages
Les animaux des pays tropicaux ne reçoivent souvent aucune supplémentation minérale
al' exception du sel de cuisine. Ils dépendent presque exclusivement des fourrages pour
satisfaire leur besoin en minéraux.
Il est rare que les fourrages tropicaux satisfassent tous les besoins en minéraux des
animaux domestiques (CONRAD et al, 1985) Les apports au pâturage sont insuffisants pour
le Na et un complément de sel s'impose presque toujours.
Les teneurs en magnésium de l'herbe n'étant pas suffisantes et surtout son absorvabilité
étant trop faible. Aucune ration de fourrage ne permet de couvrir les besoins en P des vaches
laitières à forte production.
Les éléments minéraux des fourrages sont surtout localisés dans les feuilles et leur
teneur diminue considérablement avec le stade de développement de la plante, notamment pour
le phosphore (GUEGUEN et al, 1985).
1. ..f. 1.1. Facteurs de variations de la teneur en minéraux des fourrages
La teneur des fourrages en ces différents minéraux vane en fonction de plusieurs
facteurs.
1. 4.1.1. 1.L 'espèce botanique
En règle générale, il en ressort que les légumineuses fourragères sont plus riches en
calcium et en cuivre que les graminées (RIVIERE, 1978). Le phosphore est abondant dans les
céréales. Les foins et les ensilages de maïs sont presque toujours pauvres en zinc et en cuivre.
17
L'iode est insuffisant dans plusieurs espèces situées dans les régions tropicales
(GUEGUEN et al, 1988)
J. 4.1.1.2. Le stade de développement de la plante
Les teneurs en P et en Ca des graminées diminuent avec l'âge de la plante tandis que les
légumineuses s'enrichissent au contraire en Ca en vieillissant jusqu'à un certain stade
(RIVIERE, 1978).
Tableau 1.10 : Teneurs des espèces fourragères en minéraux en fonction du stade dedéveloppement
Il1
1
Minéraux en % de MS1
ESPECESCa P K Mg
Graminée fourragèreAndropogon gayanus:
· Repousses 3 semaines 0.57 0,28 2.60 0,21
· Repousses -l semaines 0,52 0.27 2.36 0.24
· Repousses 5 semaines DAY 0.25 2.52 0.21
· Repousses 6 semaines OAG 0.23 2.25 0.19
· Repousses 7 semaines 0.4-+ 0.22 2.13 0.16
Légumineuses fourragères1 1Stylosanthès guyanensis
. Repousse -+ semaines 1.41 0,48 2.50 0.35
· Repousses 6 semaines 1,4-+ 0.47 2.67 0.35
· Repousses 8 semaines 1.73 0.-+5 2.76 0.33
· Repousses 9 semaines 1.72 0.35 2.32 0.33
Source: Manuel d'alimentation des ruminants domestiques en milieu tropical (RIVIERE,
1978).
l. -1. 1.3. La nature du sol
La teneur en minéraux des fourrages dépend également des sols sur lesquels ils
poussent et de leur aptitude à les absorber (CONRAD et al, 1985).
Une étude détaillée menée par KEID et HORVARTH en 1980 sur l'influence des
caractéristiques physico-chimiques du sol sur les problèmes en minéraux chez les ruminants
18
révèlent que les jeunes formations géologiques sont alcalines et riches en éléments mineurs que
les vielles formations qui sont par contre plus acides, grossières et sablonneuses. Les fourrages
des bas-fonds humides sont plus riches en oligo-éléments que les fourrages récoltés sur pente
ou sur plateaux (RIVIERE, 1977).
1.4.2. Le sol
Les animaux consomment parfois des quantités variables mais importantes de sol. Cette
consommation est d'autant plus élevée que les sols ont une structure fragile, un faible taux de
drainage et un taux de rétention élevé. Une étude conduite en Nouvelle Zélande a montré une
ingestion annuelle de sol de 75kg pour les moutons et de 6üükg pour les animaux laitiers
(HEALY, 1974 cité par CONRAD, 1985).
La consommation peut se faire à base des cures salées. Les cures salées sont pratiquées
traditionnellement tant par les éleveurs des régions arides que par ceux des régions
subhumides. Elles ont un effet positif sur la natrémie mais ne permettent pas de corriger les
insuffisances de la ration de base pour d'autres éléments que le Na (C.I.R.A.D., 1992).
Les pluies torrentielles et les hautes températures ambiantes des zones arides causent
un lessivage et une altération profonde des sols tropicaux, les rendants déficients en minéraux
(CONRAD et al, 1985).
1. 4.3. Le complément minéral
En Afrique, la complémentation minérale, facteur d'intensification des productions
animales est peu fréquente à cause du manque de disponibilité en sources de minéraux, de leur
coùt et des contraintes de fabrication et de distribution (I.E.M.Y.T., 1992).
Pourtant, le moyen le plus économique et sans doute le plus pratique d'assurer une
nutrition minérale adéquate aux ruminants est de leur permettre un libre accès à un
complément minéral" complet" (CUNHA et al, 1964 cité par CONRAD, 1985). Un mélange
minéral" complet" contient généralement du sel (NaCl), du P, du Ca, du Co, du Cu, de l'l, du
Mn et du Zn. Un complément minéral doit avoir les caractéristiques suivantes:
19
Le complément minéral doit contenir un minimum de 6 à 8% de P total. Dans les
régions où la teneur en P des fourrages est en dessous de 0,20%, les mélanges de minéraux
contenant 8 à 10% de P total sont préférables.
.Le mélange minéral doit couvrir une bonne proportion des besoins en éléments
mineurs tels que le Co, le Cu, l'I, le Mn et le Zn. Dans les régions où les carences en éléments
mineurs sont manifestes, les besoins en éléments déficitaires doivent être totalement couverts.
Le complément minéral doit être composé de sels minéraux de haute qualité contenant
des éléments minéraux promptement disponibles.
Les ingrédients du mélange minéral doivent aVOIr des dimensions qUI permettent
d'obtenir un mélange homogène (CONRAD, 1985).
Lorsque le complément minéral est offert dans une auge découverte, il est facilement
abîmé par la pluie ou emporté par le vent. Une méthode adéquate pour administrer le
complément minéral aux ruminants est de l'offrir sous forme de pierre à lécher.
Les pierres à lécher doivent être suffisamment dures pour ne pas être consommées en
trop grande quantité et résister aux chocs du transport. Elles doivent être et également assez
tendres pour être léchées (LHOSTE et al, 1993).
Il est possible de fabriquer des pierres à lécher à base d'ingrédients locaux. Un
mélange qui s'est révélé très pratique dans de nombreuses régions tropicales est constitué de
mélasse (50%), de sel (5%), d'urée (10%), et de son de blé (25%) agglomérés à l'aide de
ciment de maçonnerie (5%) et parfois de chaux ( 5%) (CHESWORTH, 1992).
Selon le même auteur, il y a un accroissement de l'ingestion de la paille de l'ordre de
25% chez les animaux ayant reçu ces blocs à lécher.
L'élaboration d'une stratégie raisonnée de complémentation minérale des ruminants
nécessite d'une part une bonne connaissance de la composition chimique des fourrages ingérés
20
par les animaux et d'autre part d'une adaptation de la formule du complément minéral à la
composition minérale de la ration de base.
Tableal.Llll..: Composition des pierres à lécher avec urée
1
FORlVIULES1
MATIERES PREMIERES1 2 3 4
Urée 13 14 25 40Mélasse 20 15 - 10
Phosphate bicalcique ou poudre d'os 7 7 25 -Phosphate trisodique - - - 25
Sels ( + oligo-éléments) 20 32 25
1
25Farine de céréales ou du son 40 32 25 -
TOTAL 100 100 100 100
Source: Manuel d'alimentation des animaux domestiques ( RlVIERE, 1978)
1.5. Revue des travaux sur l'utilisation des minéraux en Afrique de l'ouest
Afin d'assurer la couverture des besoins en minéraux des animaux, plusieurs chercheurs
ont effectué des travaux sur la complémentation minérale.
Au centre de prévulgarisation de la supplémentation minérale de Labgar implanté au
Sénégal, COLL et CALVET (1972 cité par ZOMA, 1989) ont constaté une amélioration du
gain de poids par un apport excédentaire de sels minéraux.
En 1976 dans le même centre, ils ont montré que l'apport quotidien de petites quantités
de phosphore (5 à 8 g/ j) pouvait réduire la perte de poids des bovins en saison sèche. COLL et
DIALLO (1982) en mettant en évidence l'effet limitant du tourteau d'arachide sur un
complément minéral à base de phosphate bicalcique sur les pertes de poids en saison sèche,
ont constaté qu'au bout d'un an le comportement pondéral, la fécondité et le poids à la
naissance n'ont pas été significativement influencés par la complémentation minérale et azotée.
En 1985, avec un supplément énergétique, azoté et minéral administré à des génisses Gobras
21
,
sous forme de blocs contenant en outre du son de blé et du chlorure de sodium, ils ont observé
une augmentation de la phosphatémie et de la fluorémie.
ZOUNDI en 1994, lors de l'étude sur la complémentation stratégique chez les ovins
évoluant sur parcours naturels, constate que la complémentation minérale a sans doute une
influence positive sur l'évolution pondérale du poids en toutes saisons.
GNANDA et Al (1998) en étudiant l'influence d'une complémentation minérale sur la
production lactée et les performances pondérales des chèvres sahéliennes alimentées à base de
ressources locales ont démontré que la complémentation minérale avait un effet positif sur la
production lactée et les performances pondérales des chèvres sahéliennes. Elle augmente la
production lactée et réduit la perte de poids au cours de la lactation.
22
UTILISATION DE LA PIERRE A LECHER
AU BURKINA FASO
23
II-ETUDE SUR L'UTILISATION DE LA PIERRE A LECHER AUBURKINA FASO
2.1 Introduction
L'importance des minéraux dans la nutrition animale ne souffre d'aucun doute. Compte
tenu de la carence des fourrages et des sols tropicaux en éléments minéraux; les animaux sont
très exposés à plusieurs maladies carentielles dont l'issue fatale est la faible productivité du
cheptel. Le moyen le plus pratique et sans doute le plus économique pour assurer la nutrition
minérale des ruminants est de leur permettre un libre accès à un complément minéral
« complet »(CUNHA, 1964 cité par CONRAD, 1985).
Plusieurs compléments minéraux sont vendus sous forme de pierres à lécher au Burkina
Faso et dans les autres pays de la sous région.
L'identification des types de pierres à lécher vendus au Burkina Faso, de leurs coûts et
les problèmes liés tant à la commercialisation qu'à leur utilisation par les éleveurs, s'avère utile.
C'est ce qui a motivé la présente étude.
2.2- Objectifs de l'étude
Les objectifs de cette étude sont de plusieurs ordres:
- Déterminer les quantités de pierres à lécher importées au Burkina Faso et leurs origines;
- Recenser les types de pierres à lécher vendues au BURKINA FASO et leurs coûts;
- Identifier les problèmes liés à la commercialisation des pierres à lécher, à leur utilisation par
les éleveurs et proposer des solutions.
2.3- Matériels et méthodes
Pour atteindre nos objectifs, nous avons procédé par une enquête formelle:
24
l
2.3.1-Déroulement de l'enquête
Nous avons effectué une enquête au niveau des services de la douane nationale pour
avoir des informations sur les importations des pierres à lécher au Burkina Faso, puis auprès
des commerçants de pierres à lécher de la ville de Ouagadougou.
Il s'agit en l'occurrence des magasins vétérinaires (9 recensés au total) et des vendeurs
se trouvant sur les marchés des secteurs de la ville (lO recensés au total)
Une visite a été faite dans deux fabriques de pierres à lécher: celle de Kaya et celle
d'Abidjan en Côte D'ivoire.
2.3.2- Questionnaires
L'enquête auprès des commerçants de pierres à lécher s'est effectuée avec des fiches
d'enquêtes. Ces fiches d'enquêtes étaient constituées en majorité par des questions fermées.
Quelques questions ouvertes ont été aussi formulées pour l'enrichissement de notre interview.
Ces fiches étaient constituées de 3 parties : la présentation de l'enquête,
l'approvisionnement et la vente (Pour les détails voir fiche d'enquête à l'annexe).
2.3.2- Période de l'enquête
Elle s'est déroulée du 1er décembre 1998 au 31 janvier 1999. Elle s'effectuait dans sa
grande partie les après-midi. Les matinées étaient consacrées à la bibliographie et au suivi des
essais à la station de Kamboinsé.
2.3 .3- Difficultés rencontrées
Durant notre étude, nous avons rencontré quelques difficultés :
-La faible disponibilité de certains vétérinaires a prolongé la période de l'enquête. Certaines
interviews ont été effectuées de manière rapide.
-Un problème s'est posé au niveau des marchés de secteur. Les vendeurs de pierres à lécher
n'étant pas regroupés, il nous fallait dans un premier temps les identifier dans chaque marché.
25
2.4- Résultats et discussions
2.4.1- Importation des pierres à lécher au Burkina Faso
2.4.1.1- Origine des pierres à lécher importées
De 1994 à 1998, le Burkina Faso a importé au total 382 944 Kg de pierres à lécher
pour un coût de 48918013 F.CFA.
Ces pierres à lécher proviennent de 10 pays. Un classement en fonction de la valeur
totale de l'importation durant ces 5 dernières années nous donne le Mali (42,28%), le Togo
(16,30%), la Côte d'Ivoire (15,80%), le Ghana (13,15%), la Pologne (9,98%), la France
(1,55%), la Tunisie (0,1 7%), le Niger (0,14%) et l'Algérie (0,12%).
Il convient de souligner que ce classement a été effectué en fonction de la valeur
monétaire de l'importation et non de la quantité des pierres importées. Ce choix s'explique par
le fait qu'au cours de cette étude nous avons voulu mettre l'accent sur l'importance des
devises engagées pour importer les pierres à lécher. Le Ghana par exemple se retrouve dans
notre classement à la 4eme
place avec 13,15% du coût total de l'importation des pierres à
lécher. Cependant, il est classé 1er pays avec 157750 Kg si le classement avait été effectué en
fonction de la quantité de pierres à lécher que ces pays exportent vers le Burkina Faso. Cette
différence est due à plusieurs facteurs :
· Les taxes douanières sur l'exportation de pierres à lécher varient d'un pays à un autre.
· Pour une quantité identique, les pierres à lécher importées ont des compositions différentes.
· Pour une même quantité, les pierres à lécher importées ont des coûts différents.
26
Tableau N° 2.1 : IMPORTATION DES PIERRES A LECHER PAR PAYS D'ORIGINE
Années 1994 1995 1996 1997 1998 Total/Pays
Pays P V P V P V P V P V P V
Allemanqne 0 0 0 0 289 217355 0 0 0 0 289 217355Alqérie 0 0 0 0 200 52000 0 0 0 0 200 52000Côte d'ivoir 0 0 19525 6191088 0 0 3410 609750 0 0 22935 6800838France 0 0 2300 530430 0 0 176 117284 0 0 2476 647714Ghana 25000 809085 0 0 0 0 15250 733700 117500 4112500 157750 5655285Mali 27347 4841063 46535 5779513 41279 7565600 26777 5921850 0 0 141938 24108026Niger 0 0 1735 60725 0 0 0 0 0 0 1735 60725Pologne 0 0 6220 1514967 18000 1507880 17000 1269148 0 0 41220 4291995Togo 0 0 0 0 14176 7008475 0 0 0 0 14176 7008475Tunisie 0 0 0 0 0 0 225 75600 0 0 225 75600
Total 52347 5650148 76315 14076723 73944 16351310 62838 8727332 117500 4112500 382944 48918013NB: P: Poids nets en Kg
V: Valeurs du CAF. (coût assurance et frêts) en F.C.F.A.Source: Service des statistiques de la douane du BURKINA FASO
Tableau n02.2: Taux d'accroissement du coût de l'importation et de la quantité des pierres à lécher importées( en pourentage)
Années 1994 -1995 1995 - 1996 1996 - 1997 1997 - 1998T.a.c. 149,13 16,22 -46,65 -52,88T.a.q. 45,78 -2,67 -15,4 87T.a.c. taux d'accroissement du coût de l'importationT.a.q. taux d'accroissement de la quantité de pierres à lécher importées
27
2.4.1. 2- Evolution des importations de pierres à lécher
D'une manière générale, la quantité de pierre à lécher importée au Burkina Faso a
augmenté. En 1994, on avait importé une quantité de 52 347 kg et en 1998, 117 500 kg.
Cette augmentation est très marquée entre 1994 et 1995 avec des taux
d'accroissements du coût de l'importation (La.c.) et de la quantité de pierres à lécher
importées (La.q) qui sont respectivement de 149,13% et de 45,78%.
Ces chiffres donnent la preuve que la complémentation minérale à base de pierre à
lécher a subi une évolution au Burkina Faso.
Cet essor est sans doute dû à la contribution des vulgarisateurs et de certains
chercheurs tels que ZOUNDI (1994) qui ont démontré la nécessité d'améliorer les
performances des ruminants par la complémentation minérale des animaux.
Entre 1995 et 1997, on a observé une baisse de la quantité de pierres à lécher importée.
Les Ta.q. sont de -2,67% de 1995 à 1996 et de -15,40% de 1996 à 1997. De 1995 à 1996,
nous avons observé une baisse de la quantité de pierres importée mais le coût de l'importation
a augmenté avec un 'La.c. de 16,22%.
La situation inverse s'est présentée entre 1997 et 1998. C'est à dire la quantité de
pierres importée a augmenté tandis que le coût de l'importation a baissé. Le T.a.c. est de
52,88% et le La.q. est de 87%.
Les origines et les qualités de pierres à lécher étant différentes, on a par conséquent
l'évolution de la quantité importée et du coût de l'importation qui sont souvent inversement
proportionnelles.
En 1995, les pierres à lécher importées provenaient de 5 pays qui sont la Côte D'ivoire
(314 F/kg), la France (23 OF/kg), du Mali (1 24F/kg), du Niger (35F/kg) et de la Pologne
(243F/kg) pour un total de 76 315 Kg, d'une valeur de 14076723 F.c.fa.
28
Tandis qu'en 1996, les pierres à lécher importées provenaient de 5 pays qui sont
l'Allemagne (752F/kg), l'Algérie (260F/kg), le Mali (183F/kg), la Pologne (83F/kg) et du
Togo (494F/kg) pour un total de 74274 kg de pierres à lécher d'une valeur de 16359610
F.c.f.a
Cette diversité des origines et des qualités pourrait aussi expliquer la situation présentée
entre 1997 et 1998.
En 1997, le Burkina Faso a importé 62838 Kg de pierres à lécher pour un coût total de
8727332 FCFA; tandis qu'en 1998, il a importé 117500 Kg de pierres à lécher pour un coût
total de 4112500F.c.f.a.
L'analyse des rapports prix/quantité par origine et par année d'importation montre
cependant quelques incohérences (cas des pierres provenant du Ghana). Les prix apparaissent
en effet trop faibles pour être réalistes. Les données sur la valeur des produits importés
semblent être largement (près de cent fois) sous estimées, ce qui traduit soit de fausses
déclarations de la part des importateurs, soit une mauvaise collecte des données au niveau des
services statistiques
29
Figure 2.1 : Evolution du coût de l'importation des pierres à lécher au Burkina Faso
-cu 18000000~
o 16000000 --~
e 14000000cv-e 120000000:;:;cu
10000000~0Q. 8000000E.-- 6000000cv'0tJ) 4000000...,
(::s0 2000000o
'V LO CD ,..... 000'> 0'> 0'> 0'> 0'>0'> 0'> 0'> 0'> 0'>~ ~ ~ ~ ~
Années
Figure_2.2 : Evolution de la quantité de pierres à lécher importées au Burkina Faso
Ci 130000~
c 120000(1)
- 110000(/)
,~ 100000'§ 90000
~ 800007000060000
50000
40000
1994 1995 1996 1997 1998
Années
30
2.4.2- Commercialisation des pierres à lécher dans la ville deOuagadougou
2.-1.2. J- Les étapes de la commercialisation des pierres à lécher
Au niveau du commerce des pierres a lécher, outre les intermédiaires, nous avons
principalement trois partenaires:
En amont, nous avons les grossistes qui importent les pierres à lécher où qui les
achètent au niveau des usines nationales en grande quantité.
Ces grossistes peuvent être des dépôts de produits vétérinaires, des pharmacies
vétérinaires ou des commerçants spécialisés dans la vente de pierres à lécher.
Les grossistes vendent les pierres a lécher aux revendeurs qui se chargent
d'approvisionner les groupements d'éleveurs ou des éleveurs particuliers
Ces revendeurs sont des pharmacies veterinaires (qui achètent les pierres à lécher au
niveau d'autres pharmacies) où des directions régionales.
Nous avons donc en aval de la commercialisation, les éleveurs qui complérnentent leurs
troupeaux a. ec les pierres a lécher
Il est important de signaler que les grossistes peuvent approvisionner directement les
groupements d'eleveurs en pierres à lécher
Les etapes peuvent être schématisées de la manière suivante:
Grossistes
(Depots de Pll\-111ilS
1l?lelll\;!i les.ph.muacrcs 1 c.criu.urcs
conuncrça III s)
Revend curs
(Pharmacies 1 cicnn.nrcsdirections des ressources .uuntalcs)
31
2.4.2.2- l,es types_de pierres à lécher commercialisées à Ouagadougou
et leurs prix
A l'issue de cette enquête nous pouvons affirmer qu'outre les blocs de sels (NaCI)
vendus sur les marchés des secteurs, il existe principalement six types de pierres à lécher
vendues dans les pharmacies vétérinaires de la ville de Ouagadougou.
Afin de pouvoir présenter au mieux les principales pierres à lécher vendues a
Ouagadougou, notre commentaire a eté fait sur chaque type de pierre vendue:
La pierre à lécher de marque Il OLIGOSEL " :
C'est une pierre à lécher qui est fabriquée par la société SACAR basée en Côte d'ivoire.
Elle est l'une des pierres à lécher les plus vendues sur le marché. Elle se rencontre dans presque
toutes les pharmacies vétérinaires de Ouagadougou. Elle est vendue le plus souvent en bloc de
5kg et rarement en bloc de 10kg
La société SACAR vend aux importateurs le bloc de 5 kg à 1250f.cfa et le bloc de
10 kg à 2250 f.cfa.
Les revendeurs achètent avec les grossistes les blocs de 5 kg à un prix qui est de l'ordre
de 2100 FcJa Quant au bloc de IOkg, ils l'achètent à un prix qui est de l'ordre de 3500
Fefa
l.es éleveurs achètent avec les revendeurs le bloc de 5 kg à un prix qui varie entre 2500
Fe fa et 3000 FC.fa et le bloc cie 10 kg à un prix qui varie entre 4000 F.cfa et 4~00 FC.fa
L'achat des blocs de 10 kg parait avantageux mais ces blocs sont très rares et parfois
inexistants sur le marché
C'est la pierre ~1 lécher qui est produite par la société SACOP basée à Koupela Elle est
egaklllèlll l'une des pierres ~i lécher les plus vendues sur les marches des secteurs
, -,,
Elle est vendue en bloc de 5 kg et en bloc de 2 kg La société SACOP vend les blocs
aux grossistes et aux éleveurs JI n'existe donc pas d'intermédiaire entre les grossistes et les
éleveurs.
Les grossistes achètent avec la société SACOP, le bloc de 5 kg à 2000 f.c.fa et le bloc
de 2 kg à 1000 f.c.fa. La SACOP vend a ces mêmes prix les blocs aux groupements
d'éleveurs
Par contre les éleveurs achètent avec les grossistes le bloc de 5 kg à un prix qui varie
entre 2500 F.c.fa et 3000 f.c.fa Le bloc de 2 kg est acheté à un prix qui varie entre 1250
F.cfa et 1500 F.c.fa.
La pierre à lécher de marque" LlSALM " •
C'est une pierre à lécher importée de la Hollande Elle n'est pas très connue. Elle se
rencontre uniquement dans quelques pharmacies vétérinaires. Elle est vendue aux éleveurs à un
prix qui varie entre 5900 Fc.fa et 6000 F.c.fa (pour la pierre de 10 kg)
C'est une pierre à lécher qui est fabriquée par la société SACAR Elle est une pierre qui
est très peu vendue compte tenu de son prix très élevé.
On la rencontre uniquement dans quelques pharmacies vétérinaires en bloc de 5 kg La
societe SACAR la vend aux importateurs à un prix qui est de l'ordre de 3350 F.c.fa Ces
importateurs sont les pharmacies vétérinaires. Ces dernières vendent la pierre à lécher "
CALClO-PHOS " aux éleveurs à un prix qui est de l'ordre de 3960 F.c.fa à 4250 f.c.fa.
La pierre à lécher de KaYil •
Elle est produite par l'atelier de fabrique de pierre à lécher de KAYA C'est une pierre
qui se rencontre en bloc de " kg d de 2 kg
Les grossistes vendent aux eleveurs le bloc de 5 kg à 2500 Fera et le bloc de 2 kg à
, ,, ,
\
Cette pierre à lécher est en voie de disparition sur le marché compte tenu du fait qu'à la
date où se menait l'enquête, l'atelier n'était pas fonctionnel pour des raisons de modifications
des formules et de la recherche des ingrédients
L~ pierre à lécher de Lomé:
Elle se rencontre à Ouagadougou en bloc de 2 kg Elle est présente dans quelques
pharmacies vétérinaires et sur les marchés de secteurs, Les grossistes vendent cette pierre aux
éleveurs à un prix qui est de l'ordre de 1500 F.c f.a
A part ces pierres à lécher citées ci-dessus, certaines pierres font leur apparition sur le
marché Ces pierres viennent pour la plus part de l'Europe
Il convient de signaler que la pierre a lécher de marque « OLIGOSEL » fabriquée en
Côte d'ivoire est tres rencontrée sur le marché alors qu'aucune importation de pierre à lécher
en provenance de la Côte divoire n'apparaît dans les données des services des douanes de
r année 1998,
2.4.3- Problèmes li~s~l't1tilisatiollpes Rierres a lécher
2. -1. 3./- Problèmes re!1c()lI!nj~J){lr les commerçants
Les vétérinaires et les autres commerçants de pierres a lécher rencontrent plusieurs
problèmes dans l'exercice de leur activité
* Ils soutiennent que la \ ente de pierre cl lecher est faible Pour eux, l'utilisation de la
plèlTe à lécher pour la complémentation des ruminants n'est pas encore entrée dans les
strateuies d'élevage chez la grande partie des eleveurs du Burkina Faso,
l.es bonnes periodes de vente sont les veilles des tètes (3 à 6 mois avant) à \. 'use de
1.ictivite dembouche Après les fêtes. la vente des piefi es à iécher diminue considvablement
*Les commerçants dl' pierres à lécher rcncont rent aussi des problèmes au niveau de
l' .ipprovisiounemcm
L'atelier de fabrique de pierre à lécher de Kaya étant fermé (au moment où se déroulait
l'étude), il existe sur le plan local la seule usine de Koupéla. Ils sont donc obligés d'importer la
majeure partie des pierres qu'ils vendent Cependant, les taxes douanieres sont très élevées sur
l'importation des pierres à lécher, soit 53,22% du CA F (coût assurance et fret).
Cette situation les oblige à augmenter le prix à la vente des pierres à lécher.
*La plupart des pierres à lécher vendues ne contiennent pas d'étiquette renseignant sur
leur composition. Il devient difficile aux vétérinaires d'expliquer l'utilité des différentes pierres
qu'ils vendent.
2. -J. 3. 2- Problèmes rencontrés par les éleveurs
Le principal problème que rencontrent les éleveurs est le coût très élevé des pierres à
lécher Ils préfèrent acheter le sel de cuisine pour complémenter leur bétail.
De plus, ils ne s'intéressent pas suflisamment aux pierres à lécher parce qu'ils ne
maîtrisent pas toute la portée
2.5- Recommandations
Pour une meilleure complernentation minérale des ruminants à base de pierres à lécher,
nous pouvons apporter des propositions suivantes.
*Il faudrait sensibiliser les éleveurs à l'utilisation des pierres à lécher Le but de cette
sensibilisation sera de leur expliquer les avantages à complémenter les animaux avec la pierre à
lécher
-La majeure partie des pierres a lecher étant importée, il faudrait reduire les taxes
douanières afin de permettre aux commerçants d'importer une plus grande quantité de pierre à
lecher
*Il faut contrôler l'entrée, la composition et le coût des différentes pierres à lécher sur
les marchés. Ce contrôle permettra d'avoir une idée précise sur les types de pierres à lécher qui
se trouvent sur le marché, de connaître les constituants dans ces pierres afin d'expliquer et de
permettre aux éleveurs d'acheter les pierres à lécher.
*Il faut si possible encourager et encadrer la production locale surtout ceux qUI
fabriquent les pierres à lécher à base d'ingrédients locaux.
2.6- Conclusion partielle
L'utilisation de la pierre à lécher s'est quelque peu développée au Burkina Faso, en
particulier en 1998
Cependant, le coût des pierres importées reste prohibitif et leurs caractéristiques ne
sont pas toujours satisfaisantes. D'où l'intérêt d'une production locale de blocs à lécher
valorisant des ingrédients locaux et de faible coût
-PRODUCTION: ARTISANALE- DE-- ~- .PIERRE A LECHER
37
111- PRODUCTION ARTISANALE DE PIERRES A LECHER
3.1- Introduction
La complémentation minérale des animaux permet de prévenir et de pallier les carences
en minéraux. L'utilisation des blocs à lécher constitue l'une des méthodes les plus populaires et
les plus efficaces pour complémenter les ruminants. Malheureusement, cette méthode ne se
pratique pas suffisamment au BURKINA FASa. Les principales causes de cette situation sont
le coût très élevé de la plupart des pierres disponibles sur les marchés et la faible disponibilité
de certaines pierres en milieu rural.
Il parait donc judicieux face à ce problème de proposer des formules de pierres à lécher
adaptées aux besoins locaux. Il s'agit de trouver en quelque sorte un compromis entre la
zootechnique, la technologiealimentaire et l'économie (TAMBDURAet WEREME,I:988)
C'est :a~flS cetteôptiqu~ globaie:que s'inscrit cette étude qui -se' subdi~i:e' en deux
parties:
- une partie consistant à la fabrication artisanale de plusieurs types de blocs à lécher,
- une deuxième partie au cours de laquelle nous effectuerons un test sur la consommation
volontaire des pierres à lécher produites.
3.2- Fabrication artisanale des blocs à lécher
3.2.1-0bjectif
L'objectif de cette étude est de déterminer à partir des formules établies, cellesi - j -
qui peuvent être utilisées pour produire des pierres à lécher.
38
3.2.2- Matériels et méthodes
3.2.2.1- Matériels
3.2.2. 1. l!ngrédients
Dans le choix des ingrédients, nous avons tenu compte de la composition, de la
disponibilité et du prix des ingrédients. Les ingrédients utilisés sont les suivants:
· L'Urée: c'est la source d'azote dans le bloc. Elle est peu coûteuse et assez utile en saison
sèche. Le prix est de 225 F/kg.
· Le sel iodé: le sel contribue à la l'amélioration de la consommation volontaire. Il apporte au
niveau du bloc le Na, le CI et 1'1. L'iode est un élément indispensable mais souvent déficient
dans nos sols. Son prix est de 90 F/kg .. - - -
.Le cimenJ-: Il sert. de liant Son prix estdeSôFzkg;
· Le son: Le son apporte-de l'énergie nécessaire àla -conversion de l'urée en acides aminés. Il
améliore en plus la teneur en protéine et en phosphore dans le bloc. Le pays dispose aussi bien
du son de blé que du son de riz Le choix a été porté sur le son de blé qui est plus disponible à
Ouagadougou. Son prix est de 72 F/kg.
_La poudre d'os: Elle est la source principale de P, de Ca et de Mg dans le bloc. Elle contribue
à la solidité du bloc et apporte des minéraux indispensables à l'organisme. Son prix est de 150
F/kg.
Les fientes de volailles Elles sont sources d'azote non protéique mais apportent également
_divers minéraux dansle bloc. Elles ont été prises dans un poulailler.
_~~_mals 11 est une source d'énergie dans le bloc. 11 contient des glucides très fermentescibles- -
dans le rumen. Ces glucides sont donc une source facile d'énergie pour les microbes qui vivent'
dans le rumen. Il apporte aussi des protéines. Son coût est de 120 F/kg
. L'argile Elle joue le rôle de liant. Elle apporte en outre certains éléments minéraux à savoir:
le Ca, le K, le Mg et le Fe Elle a été recueillie sur le site au niveau d'un puits
3.2.2.1.2-Matéria/lx utilisés
- Une éprouvette graduée de 1litre servant à mesurer le volume d'eau utilisé.
- Une balance électronique (de marque WELVAARTS. de portée maximale 60 kg et de
précision de 0,02 kg ) permet de mesurer les différentes quantités des ingrédients à utiliser.
39
_.... '-.
- Un bac de 20 C~3 permet d 'effectuer le mélange.
- Deux moules artisanaux à 3 compart iments chacun. Ils se rve nt à co mpacte r le mélange et à
donner leur forme aux blocs ( l' intérieur des moules n'étant pas lisse, il est préfé rable d' utiliser
des sachets en plas tiques pour chaque compart iment des mo ules).
- Un tuyau en fer permet de réaliser des con duits d 'ai r à l'intér ieur de chaque bloc.
- Des planches en bois se rvent à presser el à améliorer le compactage des blocs ( Vo ir photo) .
,
La fabrica tion des blocs se dérou lera SUIva nt la démarc he ci-desso us
- peser les diffe rentes quan tités des ingredients utilisés
- procéd er il la disso lution du sel iodé et de l'u rée dan s de l'eau (environ 10 mm)
. procéder ensuite au m étange des ingrédients dans un bac .
- remplir les co mpartiments du moule co ntenant les sac hets 11 faut veiller il presser le méla nge
au fur et à mesure que l'on rempli les com partiments .
- faire secher les blocs il l'ombre sur des sacs pour évite r, une évaporation d ' eau rapide q ui
pourra fragmenter les blocs.
3.2.3- Résultats et discussions
3.2.3 .1- Les formules réalisées
Tableau nO 3.1- Premières formules de pierres à lécher réalisées
INGREDIENTS TUNISIE NIGERI NIGER 2 SELUR DELUXE SELUR2 DELUXE2
en p.lOO
Urée 10 10 10 8 10 5 5
Son de blé 65 60 60 44 45 20 20
Ciment 15 5 0 5 15 10 10
Argile 0 15 20 15 - - -
Sel iodé 10 10 10 8 10 50 45
Fientes de volailles - - - 20 - - -
Farine de sang - - - - 10 - 5
Maïs broyé - - - - 10 - -
Poudre d'os - - - - - 15 15
Total 100 100 100 100 100 100 100
Qté d'eau utilisée
(en lIkg du mélange 0,5 0,5 0,5 0,35 0,4 0,3 0,3
des ingrédients).
3.2.3.1.1- Coût au kg des différents pierres réalisées
Le coût d'une pierre se calcule à l'aide de la formule suivante:
Avec Xi =la proportion d'un ingrédient i dans la pierre
p xi = le prix au kg de cet ingrédient i
P = le prix au kg d'une pierre à lécher
"1
Exemple:
Pour 1 kg de la pierre Tunisie, nous avons 0,1 kg d'urée, 0,65 kg de son de
blé, 0,15 kg de ciment et 0,1 kg de sel iodé.
P = 0,1*22,5 + 0,65*72 + 0,15*86 + 0,1*90 = 91,2 FI kg
Ptunisie = 91,2 FIkg
Par ce même calcul, nous avons déterminé le prix au kg de chaque pierre réalisée.
Tableau n03.2 : Coût des différentes pierres à lécher produites
INGREDIENTS PRIXI Kg TUNISIE NIGER 1 NIGER 2 SELUR DELUXE SELUR 2 DELUXE 2
Urée 225 22,5 22,5 22,5 18 22,5 11,25 11,25
Son de blé 72 46,8 43,2 43,2 31,64 32,4 14,4 14,4
Ciment 86 12,9 4,3 - 4,3 12,9 - 8,6 8,6
- Argile .. . - - - - -- - - .- --: - - - -
Sel iodé 90 9 9 - 9 7,2 9- 45 40,5
Fientes de volaille - - - - - - - -
Farine de sang 150 - - - - 15 - 7,5
Maïs broyé 120 - - - - 12 - -
Poudre d'os 150 - - - - - 22,5 22,5
Total 91,2 79 74,7 60,88 103,8 101,75 104,75
NB :L'argile et la fiente de volaille n'ont pas été achetés L'argile a été prise au niveau d'un puits
sur le site. La fiente de volaille a été prise dans un poulailler
2 3 2- Ohservalioflsjmles sur les pierres
,Les observations ont été faites en tenant compte de plusieurs paramètres à savoir:
- le temps de séchage,
- le niveau de fissuration,
- le niveau de friabilité au touché,
- le COLlt au kg
115 sont inscris dans le tableau suivant
Tableau N°3.3 Observations sur les pierres produites
1
Fissuration Friabilité Temps de séchage( en jours)1 Types de blocs Couleur
Tunisie Verte ++ ++ 8
Niger 1 Orange ++ ++ 8
Niger 2 Belge ++ ++ 10
Selur Marron +- +- 8
Deluxe Verte +- +- 8
Selur 2 Grise -- -- 7
Deluxe 2 Grise -- -- 7
+ + signifie importante
+ - signifie faible présence
signifie absence
. . .
Le tableaü h03.3 nous présente 3 .catégories de pierres à·-Iécher : '.
La premièIe catégorie: Elle regroupe les blocs Tunisie, Niger 1 et Niger 2. Ces blocs sont très
friables et tissurés Ils ont un temps de séchage long (8 et 10 jours ). Les prix au kg sont
respectivement de 91,2 F/kg , 79 F/kg et 74,7 F/kg
La deuxième catégorie: Elle regroupe les blocs Selur et Deluxe. Ces blocs présentent quelques
tissures et une friabilité faible. Leur temps de séchage est de 8 jours. Ils ont des prix au kg
respectivement de 60,88 F/kg et de 103,8 F/kg
La troisîème catégorie: Elle· regroupe les blocs Selur2 et Deluxez. Ces blocs ne présentent- l I
aucune tissure et ne sont pas friables. Leur temps de séchage est de 7 jours. Les prix sont
respectivement de 101,75 F/kg et de 104,75 F/kg
En comparant les 3 catégories de blocs, on constate que les blocs se situant dans les
deux premières catégories (1 et 2), sont friables et fissurès. lis ne sont pas consistants ni
résistants aux conditions de transport en milieu paysan De plus, ils ont les temps de séchage
les plus longs Ils peuvent difficilement ètre utilisés comme des pierres à lécher pour
43
ruminants. Par contre, les blocs de la troisième catégorie ne sont pas friables et fissurés. Ils
sont résistants aux conditions de transport.
Les blocs des deux premières catégories ont un taux de son (60%, 45% et 44%)
supérieur à celui des blocs de la troisième catégorie (20%). Le taux de son pourrait avoir un
rapport avec la consistance et la résistance des blocs. Le ciment étant le principal liant, son
taux dans les blocs a sans doute un effet sur la consistance des blocs. La question est donc de
savoir le taux minimum de ciment et le taux optimum de son qu'il faut dans la pierre pour
obtenir un produit à la fois utile et résistant. d'ou l'essai suivant.
3.2.3.3- Effets de certains ingrédients sur la consistance des pierres à
lécher
Durant cette étude. nous avons réalisé plusieurs types de blocs par la même méthode et .
grâce aux mêmes matériels qui ont été utilises précédemment.
3.2.3.3.1-l~ffets du taux Je son
Dans cette partie, nous avons fait varier de façon inverse le taux de son et celui du sel
iodé.
D'une manière générale, on observe une diminution du prix des blocs produits lorsque
le taux de son augmente et que celui du sel iodé diminue. Cette situation est due au fait que le
coût du son de blé est inférieur à celui du sel iodé.
Les observation individuelles sur les différents blocs ont été faite en tenant compte des
mêmes paramètres que précédemment.
44
Tableau n03.4: Les formules testées en fonction du taux de son
INGREDIENTS So SIO S20 S30 S40 Sso S60
Urée 5 5 5 5 5 5 5
Son 0 10 20 30 40 50 60
Ciment 10 10 la 10 10 la 10
Sel iodé 70 60 50 40 30 20 la
Poudre d'os 15 15 15 15 15 15 15
Total 100 100 100 100 100 100 100
Qté d'eau (en I/Kg 0,1 0.15 0.3 0.3 0.4 0.5 0.5
du mélange)
Prix au Kg (f.cfa) 10535 103.55 101 75 99.95 98.15 96.35 94.55
S, représente le bloc dont le taux de son est égale à X.
1ableaufl03S:0bservations sur-Ies formules testées en fonction du taux de son ..
Blocs Couleur Fissuration Friabilité Durée de séchage (en jours)
So+ .,
noire -- -- j
SIO Grise -- -- 5
S20 Grise -- -- 7
s., Beige +- +- 7
s., Jaune ++ ++ 8
s., Jaune ++ ++ 8
S(lO Marron ++ ++ la--+ signifie importante
signifie faible présence
signifie absence
* le bloc est noir avec une couche blanche
Le tableau n03.5 nous permet de dégager 3 catégories de blocs à lécher:
l-~blocSo: Il n'est pa-s friable, ne présente pas de fissure. Il a le temps de séchage le plus court
(3 jours) Cependant, ce bloc est très solide, contient un taux de sel très élevé (70% du bloc) si
bien que le sel forme une couche blanchâtre à la surface du bloc.
45
Les blocs S10 et S20: Ils présentent les mêmes caractéristiques que les blocs Selur2 et Deluxe2.
Les blocs S30~40~50~60: Ces blocs présentent tous des fissures et sont friables. Ces
inconvénients ne permettent pas un transport à longue distance. Ces blocs ne peuvent pas être
utilisés comme pierres à lécher.
3.2.3.3.2- Effets du taux de ciment.
Dans cette partie, nous avons fait varier de façon inverse le taux de ciment et celui du
sel. Lorsque le taux de ciment augmente celui du sel diminue.
Tableau n03.6; Les formules testés en fonction du taux de ciment
INGREDIENTS Co Cs CIO C IS C20 C25
Urée S .5 .: - 5-
5 -5 5- -
Son 20 20 20 20 20 20
Ciment a 5 10 15 20 25
Sel iodé 60 55 50 45 40 35
Poudre d'os 15 15 15 15 15 15
Total \00 \00 \00 100 100 \00
Ote d'cau utilisé(en (J 2 0.3 0.3 0.3 0.3 0.3
l/Kg du mélange)
Prix au Kg \02.\5 \Ol,95 10\,75 101,55 \OU5 101,15
C représentent Je bloc dont lé taux de ciment est égal à X
. .
D'une manière générale, le prix des blocs diminue lorsque le taux de ciment augmente
et que celui du sel iodé diminue. Ce constat est due au coût du sel iodé qui est supérieur à celui
du ciment.
Les observations individuelles sur les blocs ont été faites en tenant compte des mêmes
paramètres que précédemment
Tableau n03.7: Observations faites sur les formules testées en fonction du taux de ciment
Blocs Couleur Fissuration Friabilité Temps de séchage (en jours)
Co Marron ++ ++ 12
C5 Jaune +- +- 8
CIO Grise -- -- 7
C15 Grise -- -- 5
C20 Grise -- -- 3
C25 Grise -- -- 31
++ signifie importante
+- signifie faible présence
-- signifie absence
A.la.suitedu tableau n03.7, tesobservationssuivantes ontété faites sor les blocs:
Le bloc Co : C'est un bloc de couleur marron, très friable après le séchage. C'est aspect
s'explique par le fait que ce bloc ne contient pas de liant. C'est un bloc qui ne peut pas être
utilisé comme une pierre à lécher.
Le bloc C5 : C'est un bloc jaune qui présente quelques fissures après le séchage. II ne peut pas
être transporté dans de mauvaises conditions en milieu rural C'est donc un bloc qui ne peut pas
être utilisé comme un bloc à lécher.
h&__ bIQc CIO : II a les mêmes caractéristiques que les blocs Selur2 et Deluxe2.
LesQlo~...s.CJ5>.....Ç20 ~Ç25 : Ce sont des blocs bien qu'ils soient très résistants, sans fissure sont
tres dilués lis contiennent un taux élevé en ciment Il n'est donc pas recommandé de les utiliser
comme pierres à lecher De plus la dureté est telle que les animaux peuvent difficilement en
retirer les éléments en les léchant.
47
3.2A-Conclusion partielle:
A l'issue de cette étude, nous pouvons affirmer qu'il est possible de produire d'une
façon aisée des blocs à lécher à un coût réduit, car les blocs produits ont un coût au kg qui ne
dépasse pas 105 F
Il faudra cependant faire attention à la quantité des différents ingrédients utilisés:
Bien que le son apporte des éléments nutritifs, sa proportion doit être limité. Un taux
supérieur à 20% rend les blocs friables.
Le ciment est un ingrédient utile car il permet aux pierres d'avoir une consistance
acceptable, ce qui leur permet de supporter le transport dans de mauvaises conditions. A moins
de 5% sa contribution est trop faible et à plus de 15% il rend la pierre trop solide et diluée.
. . -
Il Y a unenécessité d'arriver à Un certain équilibre entre le besoin de-cOllsistance,le .:
besoin de friabilité (les animaux doivent pouvoir obtenir les minéraux en léchant la pierre) et le
besoin en divers éléments nutritifs.
3.3- Essai sur la consommation volontaire des pierres à lécher
3.3.1- Objectif
Cet essai a eu pour objectif de déterminer la consommation volontaire des blocs
produits en station et la consommation volontaire d'une des pierres à lécher les plus
commercialisées.
3.3.2-Matériels et méthodes
3 3.2.1- Cadre gc!ogra[Jhiquc_"k) 'élude: La station de Kamboinsé
Le centre de recherches environnementales, agricoles et de formation (CRE.A.F) de
Kamboinsé a été le siège de notre étude.
11 est situé à 10 km au nord de la ville de Ouagadougou sur l'axe Ouaga-Kongoussi
48
Le centre s'étend sur une superficie d'environ 230ha à 296m d'altitude et est compris
entre 12°28 latitude nord et 1°32 longitude ouest.
Selon la zonation de GUINKO S. (1984), le C.R.E.A.F. se situe dans la zone nord
soudanienne.
La pluviométrie moyenne de l'année 1998 est de 650,5 mm de pluie.
Les températures annuelles connaissent de grandes variations avec des moyennes de
l'ordre de 27°C pendant la période froide et de 31"C pendant la période chaude
Les sols de la région de Kamboinsé sont des sols ferrugineux lessivés reposant sur du
matériel sableux plus profond.
3.3.2.2- Protocole expérimental
L'essai siest déroulé durant 28 jours.
Douze brebis métis (Mossi x Bali-Bali) dént l'âge varie entre 16 et 17 mois ont été
reparties en 3 lots de 4 brebis
Les brebis ont bénéficié de 6 heures de pâture par jour. Au retour du pâturage, elles
ont été complémentées avec les pierres à lécher.
Chaque lot recevait un type de pierre à lécher:
Le lot I, la pierre à lécher de marque" Ologosel ",
Le lot Il, la pierre à lécher" Deluxe 2 ",
Le lot III, la pierre à lécher" Selur 2 "
La composition des pierres à lécher est indiquée dans le tableau n03.8 .
49
Tableau n03.8: Composition des pierres à lécher
Composantes Types de pierres à lécher
OligoseJ Deluxe 2 Selur 2
Cuivre en mg/k 80 10 10
Manganèse en mg/k 234 156 144,86
Zinc en mg/k 26,63 97,63 62,13
Azote total Nen% 0,09 2,55 2,98
Phosphore en % 2,42 5,52 6,351
Potassium en % 0,05 0,40 0,44
Calcium en % 2,33 9,31 8,96
Magnesium en % 0,24 0,32 0,30
Soufre en % 0,19 0,10 0,32-
Humidité en % 0,61 1,24 0,85-. _.
Pheau 5,17 9,79 9,801
NB. Il serait important de signaler que les taux de Fer. de Sodium, de Chlore et d'ioden'ont pas peu êtredéterminer pour des raisons d' ordres techniques.
Source Laboratoire d'analyse du bureau national des sols (BUNASOL)
Les paramètres suivis durant cette essai ont été:
- L'ingestion volontaire des pierres à lécher par des pesées quotidiennes du poids des pierres à
lecher restant à l'aide d'une balance électronique de marque WELVAART d'une portée
maximale de 60kg et d'une précision de 0,ü2kg,
L'évolution pondérale des animaux par pesées hebdomadaires à l'aide de la même balance
qu~ la peséedes pierres à lécher
~o
3.3.2.3- Analyse statistique
L'analyse statistique a été effectuée à l'aide du logiciel S.AS. (1982) en utilisant la
procédure du GLM (generallinear models). Le test de STUDENT NEWMAN- KEULS a été
retenu pour la hiérarchisation des moyennes.
3.3.3-Résultats et discussions
3.3.3.1- Conduite de l'essai
L'essai s'est déroulé conformément au protocole initialement prévu et a pris fin au bout
de 28 jours.
Il a été émaillé par certaines difficultés qui ont quelque peu affecté les résultats
attendus.Tls'agit :
d'une blessure au niveau de la lèvre inférieure d'une brebis dû lot 2' au deuxième jour
de l'essai Elle a été traitée avec un anti-inflammatoire (chlortétrasone) puis un pansement
composé de teinture d'iode et de poudre de Dihydroseptomicine (D.H.S) a été effectué.
La plaie s'est cicatrisée après 4 jours.
de la mort d'une brebis du lot 1 après deux semaines d'essai. Elle a été remplacée par une
autre brebis. Les causes de cette mort n'ont pas peu être identifiées.
Au cours de la prerruere semaine de l'essai, nous avons diagnostiqué un cas de
pneumonie au niveau de deux brebis du lot 3. Ces brebis ont été traitées à l'Oxytétracycline
51
3.3.3.2- Consommation volontaire
Tableau n03.9: Effet de la formule du bloc sur la consommation volontaire
Paramètres Lot 1 Lot 21
Lot 3 1
1
(Oligoselj) (Deluxe 2) (SeIUr~CBl 7,14±3,93c 31,50±17,42a
1
30,71±13,36b
CB2 8,57±3,78c 15,70±7,32b 22,85±10,35a
CB3 II,43±6,9c 17,14±9b 21,43±8,02a
CB4 7,50±1,94c
1
16,88±9,97b 22,14±11,42a
1 11
1
CBx == consommation moyenne journalière par animal au cours de la semaine x.
a, b,c: ~Les moyennes figurant sur la même ligne et ne comportant pas la même lettre sontsignificativem~ntdifférentes au seuil P< 0.05 selon le test de NEWMAN-KEULS.
L'analyse de ce tableau n03.9, montre un effet significatif de la formule du bloc (P<0.05)
sur la consommation volontaire des pierres à lécher.
Les consommations moyennes des blocs "DeIuxe 2" (31,50g, 15,70g, 17,14g, 16,88g,) et
"Selur 2" (30,741g, 22,85g, 21,43g, 22,14g) sont statistiquement supérieures aux
consommations moyennes du bloc "üligoseI" (7, 14g, 8,57g, II,43g, 7,50g).
A partir de ces résultats, nous pouvons dire que les pierres "Deluxe2" et "Selur 2" semblent
mieux être appréciées par les brebis que la pierre à lécher "Oligosel''.
Figure n03.1 : Effet de la formule du bloc sur la consommation
volontaire des pierres à lécher
35
30
Cl 25c~CIl 20c0
~E 15E0CIl
10c0o
5
S1 S2 S3 S4
Semaines
-+- Lot 1(Oligosel)
_____ Lot 2 (Deluxe 2)
-.- Lot 3 (Selur 2)
Figure n? 3.2 : Evolution pondérale au cours de l'essai
-+-- Lot 1 (Oligosel)
_ Lot 2 (Deluxe 2)
--.- Lot 3 (Selur 2)
S4,S352 'S1
18
17
SO
24
19
25
23
Œ 22~ ~----.l'--------A---_-----..
c~ 21CIl:2fi. 20
Semaines
3.3.3. 3-Evolution pondérale
A la première semaine, la consommation de Deluxe 2 est significativement supérieure
(P<O,OS) à celle de Selur 2 et de Oligosel. De la deuxième semaine jusqu'à la fin de l'essai la
consommation de Selur 2 est significativement plus élevée que celle de Deluxe 2 et Oligosel.
Tableau n03.10 •Effet de la formule du bloc sur l'évolution pondérale
Paramètres Lot 1 Lot 2 Lot 3(Oligoselj) (Deluxe 2) (Selur 2)
Po 22,67±2,08a 18,25±2,22b 21 ,75±1,26a
P4 23,95±2,01a 19,26±3Ala 21,69±1,43a
GMQtotal(g) 45,95±3,25 a 36,07±5,05a -2,14±4,88a
Px = poids moyen par animal à la semaine x
a,b c: Les moyennes figurant sur la même ligne .et ne comportant pas la même lettre sont
significativement différentes au seuil P< 0,05 selon le test de NEWMAN-KEULS.
Aucun effet significatif de la formule du bloc n'a été noté au seuil P<O,OS.
Les poids moyens initiaux des lots 1 (22,67±2,08kg) et 3 (21,7S±l ,26kg) sont
statistiquement identiques. Ces poids moyens initiaux sont supérieurs à celui du lot
2.( 18,2S±2,22 kg).
A la fin de l'essai, les GMQ(g) totaux enregistrés au niveau des lots l , 2et 3 sont
respectivement de 4S,9S±3,2Sg, 36,07±S,05g et -2, 14±4,88g. Mais l'analyse statistique ne
relève aucune différence.
Cette analyse est différente de celle de ZOUNDI (1994) qui a montré une influence
positive de la complémentation minérale sur l'évolution pondérale chez les ovins évoluant en
pâture libre.
Cependant cet essai de quatre semaines visait surtout l'évaluation de la consommation
volontaire. car une évolution pondérale peu! être étudiée au moins sur une période de huit
semaines. Les quatre semaines de l'essai sont insuffisantes pour conclure sur l'influence de la
complémentation minérale au niveau de l'évolution pondérale.
Le GMQtotaJ des brebis a été négatif (-2, 14±4,88g), probablement en raison d'un accès
de pneumonie survenu au début de l'essai
3.3.4-Conclusion partielle
Le niveau de consommation des pierres artisanales Selur2 et Deluxe2 a été satisfaisant.
Il reste à évaluer l'impact de ces pierres sur les performances des animaux, dans des conditions
de production
55
INFLUENCE DE LA PIERRE A LECHER
SUR LA CROISSANCE DES OVINS
IV- Influence des pierres à lécher sur la croissance des ovins
4.1- Introduction
Il est connu que la productivité des animaux est fortement influencée par l'alimentation.
Plusieurs chercheurs, COLL et CALVET (1972), ZOUNDI (1994) et GNANDA
(1998), ont évoqué le rôle important des minéraux dans l'amélioration des performances des
ruminants.
La complémentation minérale par la pierre à lécher est l'une des méthodes les plus
utilisées pour administrer les minéraux aux ruminants.
Au Burkina Faso, les ruminants sont souvent complémentés à base de pierre à lécher
Cependantl'utilisation des pierres reste limitée compte tenu du coût élevé des pierres à lécher
commercialisées. Pour pallier à cette limite, nous avons produi des pierres à lécher à des coûts
réduits en station.
Une étude s'est révélée nécessaire pour déterminer l'influence des pierres à lécher
produites en station sur des performances des animaux.
4.2- Objectif
Notre étude a eu pour objectif de déterminer l'impact des pierres à lécher sur la
croissance des brebis métisses (Mossi x Bali-Bali ).
4.3 Matériels et méthodes
4.3.1- Cadre de l'étude: la Station de Kamboinsé (Voir chapitre III)
4.3.2- Protocole expérimental
Pour atteindre notre objectif, 30 brebis composées de 10 nullipares et de 20 multipares
ont été reparties en 5 lots de 6. Par tirage au sort, nous avons repartis 2 nullipares et 4
multipares par lot.
Les nullipares avaient au début de l'essai une moyenne d'âge 16 mois et les multipares,
une moyenne d'âge de 24 mois.
Les brebis ont été maintenues en stabulation permanente durant les 12 semaines de
J'essai
Elles ont bénéficié chacune, d'une ration quotidienne de 1kg (soit 4% du poids vif
standard d'une brebis adulte) composée de 30% d'un aliment concentré, 50% de foin de~ ~
~ Penisetum pedicellatumei de 20% de paille desorgho.
L'aliment concentré était composé de graine de coton, de tourteau de coton et de son
de bJé
Tableau n04.1 : Composition de la ration quotidienne
1
INGREDIENTS TAUX(%)
Tourteau de coton 5
Graine de coton 15
Son de blé 10
Foin de Pennisetum pedicellatum 50
Paille de Sorgho 20
APPORT THEORIQUE
MAD (g1kgMS) - 50,42
UF/kgMS 0,41
MAD/UF 121,69
CaiP 1,23
58
Tableau n04.2:Composition du concentré
INGRDIENTS TAUX(%)
Graine de coton 50
Tourteau de coton 16,67
Son de blé 33,33
APPORT THEORIQUE
MAD (g/kgMS) 170,96
UF/kgMS 0,95
CaiP 0,20
MAD/UF 179,61
L'essai s'est déroulé en deux phases :
Phase 1 : Elle a duré 6 semaines.
Au cours de cette phase, les brebis étaient regroupées par lot. Elles recevaient dans
chaque lot leur ration d'une façon collective.
Chaque lot recevait la ration suivante:
-1,8 kg de concentré, (soit 6 fois 1,2% du PV d'une brebis);
-3 kg de foin.tsoit 6 fois 2% du PV d'une brebis);
-1,2 kg de paille (soit 6 fois 0,8% du PV d'une brebis).
ehasel1: Elle a duré aussi 6 semaines.
Durant cette phase, les brebis étaient maintenues en stabulation permanente dans des
loges individuelles. Chacune d'elle recevait individuellement sa ration composée de :
-300g d'aliment concentré (1,2% du PV);
-SOOg de foin( 2% du PV);
- 200g de paille de sorgho (0,8% du PV)
59
Excepté le lot témoin (lot 5), à chaque lot correspond un type de pierre à lécher:
-le lot I, la pierre à lécher « Selur 2 » ;
-le lot II, la pierre à lécher « Deluxe 2 »;
-le lot II, la pierre à lécher « Koupela »;
-le lot IV, la pierre à lécher « Oligose1 ».
Tableau n04.3 :Composition des pierres à lécher
Composantes Types de pierres à lécherLot 1 Lot 2 Lot 3 Lot4
(Selur 2) (Deluxe 2) (Koupela) (Oligosel)Cuivre (mg/kg) 10 10 140 80Manganèse (mg/kg) 144,86 1456 612,86 234Zinc (mg/kg) .62,13- 97,63 585,75 26,63 -
Azote total (%) 2,98-
2,55 0,07 0,09Phosphore (%) 6,35 5,52 0,09 2,42Potassium (%) 0,44 0,40 0,35 0,05Calcium (%) 8,96 9,31 0,74 2,33Magnésium (%) 0,30 0,32 1,39 0,24Soufre (%) 0,32 0,10 0,30 0,19Humidité (%) 0,85 1,24 0,28 0,61PHeau 9,79 9,80 8,25 5,17
NB • 11 est important de signaler que les taux de Fer, de Sodium, de Chlore et d'ioden'ont pas pu être déterminer pour des raisons d'ordres techniques.
Source. Laboratoire du bureau national des sols (BUNASOL)
Nous avons mesuré les paramètres suivants durant les deux phases:
- l'évolution pondérale des animaux par des pesées hebdomadaires le matin à jeun, à
l'aide d'une balance électronique de marque WELVAARTS, de portée maximale de
60kg et d'une précision de 0,02kg,
- l'ingestion volontaire de la ration et du complément (pierre à lécher) par la pesée
quotidienne des quantités offertes et refusées à l'aide de la même balance électronique
ayant servi à la pesee des animaux.
60
4.3.2.i-La notation de l'état corporelle (NEC) : (par la méthode décrite par
RUSSEL et ali969)
En plus des mesures effectuées lors de l'étude, des notations de l'état corporel des
animaux ont été réalisées en début, milieu et fin de l'étude (à la première semaine NEC 1, à la
sixième semaine NEC2 et à la douzième semaine NEC3).
La NEC a été déterminée par la palpation des régions dorsales, lombaires et autour de
la queue puis par appréciation de l'aspect général de l'animal (RUSSEL et al, 1969). La NEC
considérée était la moyenne des notes données par trois personnes.
La grille de note qui va de °à 5 à des écarts de 0,25. La note 1 était attribuée aux
animaux très cachectiques, avec les côtes et les apophyses visibles à distance. La note 2 était
assignée .auxanimauxmaigres-avecles apophyses sensibles autouché. La note 3 était attribuée
aux sujets moyennement gras. La no-te 4 était réservée aux animaux ayant une bonne
couverture de muscle et de gras et la note 5 aux animaux très gras.
-1.3.2.2-Analyse des données:
L'analyse statistique a été effectuée à l'aide du logiciel S.AS. (1982) en utilisant la
procédure du GLM (generallinear models) Le test de STUDENT NEWMAN- KEULS a été
retenu pour la hiérarchisation des moyennes
4.4- Résultats et discussions
441- Conduite de l'essai
L'essai s'est déroulé conformérnènt auprotocole initialement prévu Il a pris fin au bout .
des douze semaines
Il a été perturbé quelques rares fois par des pluies qui ont gêné la consommation des
pierres à lécher par les brebis puisque (les pierres étaient rangées dans la bergerie à la venue de
\a pluie).
61
Aucune mortalité n'a été constatée durant les douze semaines de l'essai.
On a constaté l'apparition de chaleur au niveau des brebis. Celles qui étaient en chaleur
ont été mises à la saillie par un bélier de même race.
Au terme des douze semaines, nous avons diagnostiqué 20brébis gestantes sur les 30.
4.4.2- Consommation volontaire
Au cours de la première phase de l'essai, les brebis sont restées groupées par lot. Nous
n'avons pas pu déterminer la consommation individuelle de chaque brebis.
4.4.2.1. - Consommation des blocs à lécher (en g)
Tableau n04.4 :Consommation moyenne des blocs à lécher
Paramètres Lot 1 Lot 2 Lot 3 Lot4
(Selur 2) (Deluxe 2) (Koupela) (Oligosel)
CB 1 49,50±IO,32 a 53,82±1 1,27 a 12,83±5,14b II,16±7,62b
CB 6 52,16±11,33 a 40, 16±8,54 a 11,15±4,58 b 12,83±6,37 b1
CB 7 66,50±28,95 a 67,83±27,08 a 10,95±7,54 b 9,05±4,89 b
CBI2 55,67±15,29 a 50,5±32,43 a 9,36±2,34 b 9,68±2,32 b
CBm 48,94±7,64 a 42,47±1 l,50 a 8,49±2,23 b [ l ,29±2,77 b
CBx = consommation Journalière moyenne par animal à la semaine x.
CBm = consommation journalière moyenne par animal au cours de l'essai.
a.b.c = les moyennes figurant sur la même ligne sont significativement différentes au seuil P<O,05 selon
le test de NEWMAN-KEULS.
NB: Certaines valeurs n'ont pas été marquées dans le tableau parce qu'au cours des semaines
correspondantes, l analyse statistique a présenté les mêmes différences que celles dont les
valeurs sont inscrites dans le tableau NOliS avons présenté les valeurs du début et la fin de
chaque phase de l' essai
Un effet significatif de la formule du bloc a été noté (P<0,05) sur la consommation
volontaire des pierres à lecher.
62
Les consommations des blocs" Selur2" et "Deluxe 2" sont identiques et sont
supérieures à celles des blocs" Koupela " et " Oligosel ".
Les consommations des blocs" Koupela " et "Oligosel " sont sensiblement identiques.
A la suite de ces résultats, nous pouvons affirmer que les blocs produits sur la station
(Selur 2et Deluxe 2) sont plus appréciés que les blocs commercialisés (Koupela et Oligosel).
L'appréciation des blocs " Selur 2 " et "Deluxe 2" est due à appétibilité et à la
friabilité de ces blocs par rapport aux blocs commercialisés. Ces blocs sont produits à base
d'ingrédients (tel que le son de blé) qui sont habituellement consommés par les animaux.
De plus la texture de ces blocs les rend plus friables que les blocs commercialisés.
Figure n04.1 Evolution de la consommation des pierres à lécher
80~ 70c Cl
ai ai 60>,-o Ul 50E .~ 40Ul E~ E 30
~ ~ 20
cS 810 t:::--::~a
Semaines
63
-+-- Lot 1
-Lot2
-*-Lot 3
-Lot4
4.4.2./.2- Consommation de l 'aliment concentré
Au cours de l'essai, toutes les brebis ont consommé la quantité de concentré (300g/j)
qui leur était servie, No us n'avons donc pas obtenu de refus.
La formule du bloc à lécher n'a donc pas eu un effet sur la consommation du concentré.
Figure 4.2 : Evolution de la consommation du foin de Pennisetum pedicellatum
410fil -Q.l Cl 390c:: c::§ œ 370
~ ~ 350E ' Q.l 330.'fIl E " . -
" ~ E ·310:'
"ê ~ 290~ c::::J 0 270a o 250
0"
-.- Lot 1
-Lot 2
~Lot -3 , -~~~~~~r l l _ ~ 'L~t '--4
-.- Lot 5
Semaines
64
r
4.4.2.1.3- Consommation dufoin de Pennisetum pedicellatum
Tableau n04.5: Consommation moyenne du foin
Paramètres Lot 1 Lot 2 Lot 3 Lot 4 LotS IlSelur 2 Deluxe 2 Koupela Oligosel Temoin 1
CF 1 351±22,52 a 340±18,25 b 340±22,41 b 368,83±35,02 c 365±27, 14 c
CF 7 290±21,05 a 290,95±56, Il a 330,48±26,29a 309,53±22,62a 285,72±40,89a
CF 8 314,62±14,62ab 309,53±26,78ab 345,72±41,83a 311,43±45,28ab 281,91±65,12b
CF 12 321,67±30,44 a 315±49,40a 325±32,09 a 325,56±27,46a 327±31,59a
CFm 332,5±21,49 323,19±18,69 349,O8±17,87 341,O8±29,61 328,12±27,O8
CFx = consommation moyenne journalière par animal à la semaine xCF m =Consommation moyenne journalière par animal au cours de l'essai.a.b,c = les moyennes figurant sur la même ligneet ne comportant pas la même lettre sont
significativement différentes au seuil P<O,05 selon le test de NEWMAN-KEULS.
NB: Les valeurs au cours de certaines semaines n'ont pas été marquées parce qu'au cours des
semaines correspondantes l'analyse statistique n'a pas révélé de différence significatif
Un effet significatif a été noté (P<O,05) sur la consommation volontaire de la ration defoin.
Rappelons que la ration quotidienne de foin était de 500g/j.
L'analyse statistique révèle une différence significative au cours de deux semaines de
l'essai A la première semaine la consommation des lots 2 et 3 est sensiblement identique mais
est significativement différent de celle des autres lots. Il en est de même pour les lots 5 et 4. La
consommation du lot 1 est significativement différente de celle des autres lots.
Cependant à la huitième semaine, on note que: les consommations du lot 1
(314,62± 14,62g)., du lot 2 (309,53±26,78g) et du lot 4 (311,43.±45~28g).sont significativement
identiques. Tandis que celles des lots 3 (345, 72±41 ,83g) et du lot 5 (281,91 ±65, 12g) sont
différentes entre elles et significativement différentes des autres lots.
Au cours des autres semaines de l'essai, l'analyse statistique ne note aucune différence
significative entre les lots.
65
A la suite de ces résultats, nous pouvons affirmer qu'il n'y a pas une influence de la
complémentation en pierre à lécher sur la consommation du foin car l'analyse statistique ne
révèle aucune différence significative entre les lots au cours de certaines semaines tel que la
douzième semaine.
4.4. 2.1.4- Consommation de la paille de sorgho
Tableau n04.6 :Consommation moyenne de la paille de sorgho
Paramètres Lot 1 Lot 2 Lot 3 Lot 4 Lot 5
(Selur 2) (Deluxe 2) (Koupela) (Oligosel) (Temoin)
CP 1 138±14,25 a 101,67±12,17 a 153,33±17, 16 a 158,33±15,05 a 131,67±13,02 a
CP 12 -120,83±13,20 a 120,83±20,35 a 125,83±13,22 a 124,45±16, 15 a 133,34±16,86 a
1 CPm J134,71±16,52 aI129,72±18,84a 1 141,01±16,16a 1 142,12±24,45 a 136,96±9,61 a
CP x= Consommation moyenne journalière par animal à la semaine x
CPm =Consornrnation moyenne journalière par animal au cours de l'essai
NB: Les valeurs au cours de certaines semaines n'ont pas été marquées dans le tableau car l'analyse
statistique révèle les mêmes résultats que lors des semaines dont les valeurs sont inscrites.
Les moyennes figurants sur la même ligne et ne comportant pas la même lettre sont
significativernent différentes au seuil P<0,05 selon le test de NEWMAN-KEULS.
L'analyse statistique n'a pas révélé au seuil p<0,05 une différence entre les lots au
niveau de la consommation de la paille de sorgho.
La complémentation à base des pierres à lécher n'a pas d'impact sur l'ingestion de la
paille
66
80
100
Figure n04.3 : Evolution de la consommation de la paille de sorgho
li) 2000)-œEE 180oli)c:o 160(.J
li)0) Clc: c: 140c: 0)0)->.
~ 120li)
'0)--c:ca::J . -
o
Semaines
-+- Lot 1
--- Lot 2-fr- Lot 3
--K- Lot 4
--- Lot 5
La corn pl érnentation minérale par la pierre à lécher n'a pas eu une influence sur la
consommation de la ration quotidienne. Ce résultat est différent de celui de TAMBOURA et
WEREME (L988) qui ont observé une infl uence positive du bloc de mélasse-urée sur le niveau
d'ingestion de la ration.
Les pierr es à lécher testées n'avaient pas un taux d 'azote superieur à 3%. Cette
différence des résultats se justifie par l'analyse de RIVIERE ( 1991) qui à partir de plusieurs
expériences a montré une inefficacité de la comp l érnentatio n à base de la pierre à lécher sur
l'ingestion de la ration si Je taux d'azote du complément était inférieur à 20%.
67
4.4.3- Evolution pondérale
Tableau n04.7 : Evolution pondérale au cours de l'essai
LotI Lot 2 Lot 3 Lot 4 Lot~il"
Paramètres (Selur 2) (Deluxe 2) (Koupela) (Oligosel) (Temoin) Ill,
PO 25,39±3,76 a 25,89±2,70 a 26,05±6,55a1
27,51±3,32 a 29, 16±2,80 a1
1
P6 29,07±3,21 a 27,48±3,83 a 28,14±3,15 a 30,07±2,73 a 28,23±7,07a
:P7 29, 18±3,29 a 26,99±3,66 b 27,53±2,88 b 29,70±2,39 ab 28,13±6,69ab
1
P8 29,88±2,95 a 27,39±3,57 b 28,33±2,98 b 30,35±2,51 ab 28,68±6, 87ab1
P121
29,97±3,29 a 27,77±3,63 a 28,39±3,07 a 30,39±1,85 a 28,40±6,88a :III
GMQ (PO-P6j(g) 37,18±2,85 a 49,76±2,9 a 53,65±15,77 a 21,63±7,46 a 51,98±2,41aIII
GMQ (P7-PI2lg) 21,51±16,04 a 9,84±2,02 a 5,83±2, 18 a 7,74±3, 12 a 4,13±2,48a 1
GMQmoyen(g) 29,34±8,42 a" . 29,8±2,46 a 29,74±8,97 a 14,68±5,25 a 28,06±2,46 aIl:
Px = Poids moyen par animal à la semaine x
a. b, ab = Les moyennes figurant sur la même ligne et ne comportant pas la même lettre sont
significativernent différentes au seuil P< 0,05 selon le test de NEWMAN-KEULS.
NB: Les valeurs au cours de certaines semaines n'ont pas été marquées dans le tableau car
l'analyse statistique révèle les mêmes résultats que lors des semaines dont les valeurs sont
inscrites.
L'analyse statistique a révélé au seuil P<0,05, un poids plus élevé au niveau du lot
que ceux des lots 2 et 3 à la septième et huitième semaine.
Elle n'a pas révélé de différence significative au cours des autres semaines de l'étude.
Nous avons noté une augmentation du poids moyen des brebis avec des GMQ des lots
1 à 5 qui au cours de la première phase ont varié 21,63±7,46g (lot 4) à 53,65g (lot 3),
4.13±2,48g (lot 5)
L'analyse statistique ne révèle pas de différence significative de GMQ entre les lots
Nous pouvons donc dire que la formule de la pierre à lécher n'a pas eu d'int1uence
significative sur l'évolution des brebis au cours de l'étude.
68
Cette interprétation est en accord avec celle de COLL et DIALLO (1982), mais
différente de celle de COLL et CALVET (1972) et de GNANDA et al (1998) qui ont montré
une influence positive de la complémentation minérale sur l'évolution pondérale.
Au cours de la septième et de la huitième semaine, le poids moyen des brebis du lot 1
(29, 18±3,29g , 29,88±3,25g) est significativement différent de celui des autres lots. Les poids
moyens du lot 2 (26,99±3,66g, 27,39±3,57g) et du lot 3 (27,53±2,88g, 28,33±2,98g) sont
identiques mais restent significativement différents des autres lots.
Les poids moyens des brebis des lots 4 (29,70±2,39g, 30,39±1,85g) et 5 (28,13±6,69g,
28.68±6,87g) sont significativement identiques et supérieurs à ceux des lots 2 et 3.
Figure n04.4 : Evolution du poids des brebis
-C')32~
c 31Cl) -+- Lot1-Cf) 30--- Lot2.-.c 29Cl)-A-- Lot3'- 28.c-s-LoteCf) 27Cl)
'0 26 ------ Lot5Cf)'0 25.-0a.
c::? 0~ 0~ 0'0 0'0 ",Ç) ,,~0 0
Semaines
69
Cette différence significative au cours de ces deux semaines serait due au stress du
début de l'isolement des brebis. Puis que l'adaptation à des conditions d'élevage dépend des
informations génétiques que chaque animal a reçu de ses parents (RlVIERE, 1991). Les
animaux se sont adaptés donc différemment au stress. Ce stress a eu une influence négative sur
le GMQ au cours de la deuxième phase de l'essai
4.4.4-Evolution de la note d'état corporel
Tableau n04.7:Les notes d'état corporel
Paramètres Lot 1 Lot 2 Lot 3 Lot 4 Lot 5
NEC 1 1,88±0,37 1,6±0.27 1,88±0,29 2,14±0,41 1,95±0,51
NEC 2 2,04±0,20 1,72±0,37 1,92±0,4 2,17±0,33 2,02±0,44
NEC 3 2, 1±0,38 1,76±0,34 1,95±0,38 2,18±0,46 2,05±0,52
NEC = Note d'Etat Corporelle
Les brebis du lot 4 présentent une supériorité de la NEC par rapport aux autres brebis
compte tenu de leur poids moyen initial qui est le plus élevé des 5 lots.
Les animaux ont amélioré leur état corporel surtout durant la première moitié de l'essai
à l'issu de laquelle, les gains de note des lots 1 à 5 sont respectivement de 0,16; 0,12; 0,04;
0,03 et de 0,07.
Durant ta deuxième moitié de l'essai nous avons enregistré des gains de note (0,06 ;
0,04; 0.03 ; 0,01 et 0,03) plus faibles que ceux de la première moitié.
Cette diminution s'explique par le stress rencontré au début de la deuxième phase.
70
44.5-Valeur nutritive de la ration effectivement consommée dans chaque lot
VALEUR NUTRITIVE LOT] LOT 2 LOT 3 LOT4 LOT S
(Selur 2) (Deluxe 2) (Koupela) (Oligosel) ( Témoin)
_MA T(glKgMS)
- UF/kg MS
10S,3]
0,46
107,09
0,48
]06,8
0,47
108,S6
0,47
110,74
0,46
Les quantités totales de MAT et d'UF consommées au ruveau de chaque lot sont
sensiblement identiques.
Ces résultats expliquent le faite que la consommation de pierre à lécher n'a pas eu une
influence sur l'évolution pondérale des brebis qui sont adultes.
4.4. 6-L' indice de consommation
L'indice de consommation traduit l'efficacité de la transformation des aliments. Il est de
valeur plus faible lorsque l'aliment est bien valorisé.
Les indices de consommation des lots 1 à 5 sont respectivement de 25,77 ; 24,72 ;
24,82 ; SO,04; 25,17.
Excepter le lot 4 qui a un indice de consommation élevé (50,04), les brebis des autres
lots ont des indices de consommation sensiblement identiques.
Nous pouvons donc affirmer que les brebis du lot 4 ont été moins efficaces lors de la
transformation des aliments
44.6-Coût de la ration complète journalière et coût au kg de poids gagné
Coûts Lot! Lot 2 Lot 3 Lot4 Lot 5
Coût de la ration journalière complète
(en FCFA) 48,81 48,28 48,04 49,48 43,83
Coût du kg de poids gagné 1665 1620 1615 3370 1562
7
Les lots 1 à 3 ont des coûts sensiblement identiques. Tandis que le lot 4 a les coûts
élevées. Cette élévation est due au prix élevé de la pierre à lécher « Oligosel » consommée par
les brebis du lot 4.
4.5-Conclusion partielle
Au terme de cette étude, nous pouvons conclure que les pierres à lécher" selur2 " et
" Deluxe 2 " sont mieux appréciées par les brebis métisses (Mossi x Bali-Bali que les pierres à
lécher "Koupela" et "Oligosel".
Outre la consommation des pierres produites qui est supérieure à celle des pierres à
lécher commercialisées, nous n'avons pas de différence significative entre les 4 pierres à lécher
testées
La consommation de ces pierres n'a pas eu une influence sur la consommation de la
ration quotidienne et sur l'évolution pondérale.
72
v- CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
La complémentation minérale est une pratique d'intensification des performances
zootechniques des ruminants.
Elle est une méthode prophylactique pour prévenir et pallier les carences en divers éléments
minéraux. Une des méthodes utilisées pour complémenter les ruminants est l'utilisation des
pierres à lécher.
Cependant peu d'études ont été effectuées en Afrique de l'ouest pour déterminer
l'influence des minéraux sur les performances des ruminants.
L'étude nous a permis de démontrer à travers une synthèse bibliographique, le rôle des
minéraux dans l'organisme des animaux, les sources des minéraux dans l'alimentation des
ruminants et les principaux troubles pathologiques liées à la nutrition rninèrale.
Outre la synthèse bibliographique, il ressort de cette étude les points focaux suivants:
-La pierre à lécher est utilisée au Burkina Faso. Mais son usage reste très limité compte
tenu du coût élevé des pierres à lécher qui sont vendues sur le marché national. Elles sont
presque inaccessibles aux éleveurs moyens. Ce coût élevé des pierres à lécher commercialisées
est dû principalement aux taxes de douane élevées sur l'importation des pierres à lécher (soit
)3,22% du CAF.)
-II est possible de produire des pierres à lécher à base d'ingrédients locaux à un coût réduit
(Les pierres à lécher produites en station ont un coût qui est inférieur à 150F/kg)
- Les pierres à lécher ont un impact identique à celui des pierres à lécher commercialisées
sur les performances des brebis De plus la consommation des pierres produites est supérieure
cl celle des pierres commercialisées
Au vue des difficultés dapprovisionneruent en pierres à lécher au niveau des éleveurs il est
nécessaire de recommander une réduction des taxes de douane dans la mesure ou ces taxes
73
\,
sont en déphasage avec la politique d'élevage qui vise à augmenter la productivité du
cheptel Burkinabé.
Les pierres à lécher" Selur2 " et cc Deluxe2 " méritent une attention particulière. L'apport
de protéines non dégradables dans le rumen (Deluxe2) n'a pas crée de gain supplémentaire,
probablement en raison des besoins totaux en azote relativement modestes chez les brebis
utilisées.
Une analyse complète et une amélioration possible des formules sont à recommander.
Une étude plus longue sur la complémentation minérale à base des pierres à lécher
"Selur2" et c, Deluxe2" sur les agneaux serait nécessaire; elle permettra de déterminer
l'influence effective de ces pierres sur la croissance des jeunes ovins, étant données les limites
d'une étude à court terme sur l'alimentation minérale.
La promotion de fabriques artisanales ou villageoises de pierres à lécher est souhaitable,
compte tenu des profits que l'on peut attendre à la fois au niveau du fabricant et à celui de
l'utilisateur.
Lors de la fabrication artisanale des pierres à lécher, les producteurs devront porter une
attention particulière à la proportion de son de blé et de ciment. Un taux de son supérieur à
20% rend les blocs friables..-\ moins de 5%. la contribution du ciment est trop faible et à plus
de 15%, il rend la pierre trop solide et diluée
74
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saison sèche. ESPGRN, centre de régional de la rech. Agro. deSikasso (MALI) 39p.
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cycle université de Ouagadougou Burkina Faso 120p.
77
ANNEXES
Annexe 1 : Fiches d'enquête sur l'exportation
Annexe 2 : Compositions des pierres à lécher produites par la société SACAR
Annexe 3 : Prix de vente à l'usine des pierres à lécher produites par la société SACAR
Annexe 4 : Composition des pierres à lécher produites par l'usine de Kaya
Annexe 5 : Composition de la pierre à lécher « LISALM »
Annexe 6 : Composition de la pierre à lécher produite par la société SACOP
· ,
ENQUETE SUR L'UTILISATION DES PIERRES ALECHER AU BURKINA FASO
Nom de l'enquêté· . 1- ------J
Numéro fiche d'enquête 1 _
Date de l'enquête 1 _
VENDEUR
Statut: individu D société 0
coopérative D
groupement D
ACTIVITE VENTE PIERRE A LECHER
Principale D
Secondaire D
AUTRE ACTIVITE
DIFFICULTES RENCONTREES AU DEBUT DE L'ACTIVITE
LIEU DE VENTE
Boutique avec d'autres marchandises D
Magasin avec aliment de bétail DAutre (préciser) D
APPROVISIONNEMENT
1. Quelles sont vos sources d'approvisionnement?
2. ouels les types de pierres que vous achetez?
3. Quelle quantité achetezvous? (préciser par type de pierressemaine ou mois)
4. Quel est le moyen de livraison?
5. Quel est le coût du transport ?
6. Quels sont les problèmes liés à l'approvisionnement?
VENTE
1. Quelles quantités vendez vous par type de pierre ? (préciser parsemaine ou mois)
2. A quels prix vendez vous?
3. Problèmes liés à la vente
4. A qui vendez vous les pierres
1. éleveurs D
2. revendeurs D
3.1 et2 D
INFORMATIONS GENERALES
Si la composition des pierres est disponible, la noter.
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Tableau 1 : Composition des pierres à lécher Tableau 2 : Teneurs élémentaires suivant les différentessources de minéraux
Formule 1 Formule2
PS: La formule 2 est un mélange de 86,5% de la formule 1 avecle polyphos (7,5%), le liant (5,5) et l'urée (0,5)
Chlorure de sodiumPhosphate bicalciqueSulfate de magnésiumSulfate de ferSulfate de cuivreSulfate de manganèseOxyde de ZincSulfate de CobaltIodure de calciumPolyphosLiantUrée
Total
76,46620,000
2,0001,0000,0200,4000,1000,0100,004
100,000
66,14317,3001,7300,8650,0170,3460,0870,0090,0037,5005,5000,500
100,000
0/0 mg/kg
Chlorure de sodiumNa 39,4 394000CI 60,6 606000
Phosphate bicalciquep 22,8 228000Cal 29,5 295000
Sulfate de magnésiumMg 20,2 202000S04 79,8 798000
Sulfate de ferFe 20,1 201000S04 34,6 346000
Sulfate de cuivreCu 39,8 398000S04 60,2 602000
Sulfate de manganèseMn 32,5 325000S04 60,2 602000
Oxyde de ZincZn 80,3 803000
Sulfate de CobaltCo 21 210000S04 34,2 342000
Iodure de calcium1 65,1 651000Ca 10,3 103000
UréeN
t
r
'..i
INRA., 1989. L'alimentation des animaux monogastriques, porcs, lapins, volaille. p 417.
Tableau 4 : Compa.raison des besoins et de l'apport en minéraux de Tableau 3 : Apport en minéraux (mg/kg) des 2 formulesla formule 1 (Ingestion de 20 g/j de pierre à lécher)
Besoin PR1 Apport Apport -Besoin Apt FI (mg/kg) Apt F2 (mg/kg)mg/kg MS (mglj)
1
Chlorure de sodiwnChlorure de sodium Na 301276,04 260603,77
Na 3000 6025,52 3025,52 CI 463383,96 400827,13CI 9267,68 9267,68 Phosphate
Phosphate bicalcique bicalcique
P 1500 912,00 -588,00 P 45600 39444
Ca 2500 1180,00 -1320,00 Ca 59000 51035
Sulfate de magnésium Sulfate de
Mg 2000 80,80 -1919,20 magnésium
S04 319,20 319,20 Mg 4040 3494,6
Sulfate de fer S04 15960 13805,4
Fe 40 40,20 0,20 S 5320 4601,8
S04 69,20 69,20 Sulfate de fer
Sulfate de cuivre Fe 2010 1738,65
Cu 5 l,59 -3,41 S04 3460 2992,9
S04 2,41 2,41 S 1153,33 997,63
Sulfate de manganèse Sulfate de cuivre
Mn 30 26,00 -4,00 Cu 79,6 68,85
S04 48,16 48,16 S04 120,4 104,15
Oxyde de Zinc S 40,13 34,72
Zn 40 16,06 -23,94 Sulfate deSulfate de Cobalt manganèse
Co 0,5 0,42 -0.08 Mn 1300 1124,5
S04 0,68 0,68 S04 2408 2082,92
Iodure de calcium S 802,67 694,31
1 0,5 0,52 0,02 Oxyde de ZincCa 0,08 0,08 Zn 803 694,6
Urée Sulfate Ide Cobalt
N Co 21 18,17
Polyphos S04 34,2 29,58
Liant S 11,40 9,86
Urée Iodure de calciwn1 26,04 22,52Ca 4,12 3,56
1 Rivière., 1991. Alimentation des rwninants domestiques en milieu tropical. p 410 UréeN
PolyphosLiantUréeTotal Soufre 7327,53 6338,32Total Calcium 59004,12 51038,56
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SOCIETE DI APPROVISIONNEMENTET DE DISTRIBUTIONS DIINTRANTSVETERINAIRES ET ZOOTECHNIQUES
· ,,
Siège Social: OUGADOUGOU1 BP 5366 OUAGA 01
~ue du capitaine Niandé OUEDRAOGO'orte N°2122'EL: 31-19-50'AX (226) 31-19-49:DRKINA FASO
Succursale: Bobo-DioulassoRue Vicens(face à la station Taguy)TEL: 973159
PIERRE A LECHER AVEC MICROELEMENT ADDITIF
MARQUE
Nacl = 96,50% Min.Ca = 0,45% Max.MG = 0,05% Max.S04 = ],00% Max.H20 = 0,50% Max.
cu = 870 mglkgCO = 100 mg /kg
Poids: 10 kgDimension 18 x 18 x 16 Cm
.. _.... ~ ..- :'.:'" ..~ - - . .
.i 4) ç; 110Ur~I\llIF.sJJ]I D:E (}UA,GADiOUG~OU
.'~1JOO
INSTITUT DU DEVEL·QPPElvIENT RUE.AL
1JAsot?î1~6IJ1J1::gÈ)Ntfi/l~[/Tj(/N:;:f1~fjFviALË· •. J,--~..=;.;.~,-,-_-,--,-,.;;.;...;;.;... .;;.;.""'.;;.;... ..;.;... .;;.;...-"'.:'. . 1
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La SOCŒTE AFRICAfNE DEcor\!:r,~ERCrALlSAT(ON.DE PIERRE
fi. LECH§J3-a P Î 20 Tel tro-02~
t:oL~p6[a ~
't;oüq2J) Lundi 9 Février 1997
.'RESULTATS D'ANALYSES
Analyses effectuées sur un échantillon prélevé sur trois pierres à lécher du fabricant.
.Au regard de ces résultats, [a consommation de cette pierre à lécherenrichirait 8ventuel1ement l'alimentation des animaux consommateurs en
Humidité
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Fer total0,05
Sodium teta'
.iv'agn~sium ~o:21
Ca.cium h~:.:1
21,70
0,18.........i6,01 1
33,53 1
!
·.
Tableau 5 : Coût actuel des pierres à lécher (matières premières seulement)par kg
Prix!kg Formule 1 Formule 2 Coût/kg CoûtJkg(F1) (F2) FI F2
Chlorure de sodium 72.5 76,466 66,143 55,44 47,95Phosphate bicalcique 267 20,000 17,300 53,40 46,19Sulfate de magnésium 285 2,000 1,730 5,70 4,93Sulfate de fer 270 1,000 0,865 2,70 2,34Sulfate de cuivre 633 0,020 0,017 0,13 0,11Sulfate de manganèse 704 0,400 0,346 2,82 2,44Oxyde de Zinc 565 0,100 0,087 0,57 0,49Sulfate de Cobalt 7253 0,010 0,009 0,73 0,63
~ Iodure de calcium 9532 0,004 0,003 0,38 0,33Polyphos 7.500 0,00 0,00Liant 5,500 0,00 0,00Urée 200 0,500 0,00 1,00
Total 100,000 100,000 121,85 106,40
Tableau 6 : Coût au kg des pierres à lécher si l'on fait intervenir du sel IodéC? la place de l'iodure de calcium) et les coquilles d'huitres (à la
place du phosphate bicalcique)
Prix!kg Formule 1 Formule 2. Coût/kg CoûtJkg(F1) (F2) FI F2
Sel iodé 60 76,466 66,143 45,88 39,69Coquilles d'huitres 150 20,000 17,300 30,00 25,95Sulfate de magnésium 285 2,000 1,730 5,70 4,93Sulfate de fer 270 1,000 0,865 2,70 2,34Sulfate de cuivre 633 0,020 0,017 0,13 0,11Sulfate de manganèse 704 0,400 0,346 2,82 2,44Oxyde de Zinc 565 0,100 0,087 0,57 0,49Sulfate de Cobalt 7253 0,010 0,009 0,73 0,63Sel iodé \ t> dl.... li. 9532 0,004 0,003 0,38 0,33Polyphos 7,500 0,00 0,00Liant , - 5;500 0,00
,
0,60Urée 200 0,500 0,00 1,00
Total 100,000 100,000 88,89 77,89
-,mu ~lm ~I:I~:~ :AllIe p. I~ ..J~ ~ , . l-~jP
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Il ~~;~LE -. :..~:~ ::~ ~:~ ~::: ~::~ ..~~::~ ::~~'~""""""','''.''.' ~~oF~~ ~~~~~~::o....~A1NES _.' a-.!~~lJ1L~}_J,}_Û JJ7.U,lO__~,.40 _ltît_C,Q.L.J,:l&.: rs! u
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1. . LESTJc.alU~OSE.
1 BAGASSE.t 89,80 1,20 0,00 0,13 0,&0.<3,20 2,00 0,0.. 0,02, OK, W<IOCCE'jŒlLULOSr.1 "ELASS~ - 173,44 3.~1 0.90 0,68 .-:., --- 11,11 O,la 0,11 1 . ni . .,' CK ç..cUIlSE
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lt'.EDJOCRE ~llIJLOSE .
1 . CEJlCHRUSCo ISI" 1 90,00 7,QO 3.60 0,34 2,'0 42,20 6,70 0,34 O,08!U IaI~tE ULOSE·1 AUTRES AtIKENTS: I .•..•.•••.••..••.•.... ~ ....•.................... ~ .•.. . . . . .. . . . •~ .. , t4 •••••••• ~ ••• • ~ •••••••••••
1 LtnERt DE VOtAILLE 1 '3,30 35,20 31,'8 2,BO 12,40 2~,OO 6,40 2,101 O( i IlEAKT. JOU:.COQU.ILlES D'Rl/lTiES' '9,50 - --~ --- -- 97,2Q.' 35j'BO O.l~05' OK , IlK-
1 ŒJlDRES D'OS 1 98,30 ._...:. --- .,-- -- --- 95,10 35.02 15,52 OK 1 O~ ---i . tlRŒ 1 t9,50 ~l,OO .. : --, \- --. ---. if" <c'-::r . OK 1 IEAAT MH3"':~~hI4'QA~~'; .·1 ~l;tt.- .. (:.,;,. i~. ;):~'J(I '. '''':'oJ., ...D~30 .):.6(1: ( ':, . .:.-,
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