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S O M M A I R E

Ministry®, Revue internationale pour les pasteurs12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.

[email protected]

Rédacteur en chef : Pavel GoiaRédacteur adjoint : Jeffrey Brown

Rédacteur de l’édition en français :Bernard Sauvagnat

Secrétaire de rédaction : Sheryl BeckResponsable financier et de fabrication : John Feezer IVConseillers internationaux : Elias Brasil de Souza, Ron Clouzet, Michael D. Collins,Daniel Devadhas, Carlos Hein, Patrick Johnson, Victor Kozakov, Geoffrey Mbwana, Musa Mitekaro, Passmore Mulambo, Daniel Opoku-Boateng, Hector Sanchez,Branimir Schubert, Houtman Sinaga, Ivan L. Williams, Ted N.C. Wilson.Publicité : [email protected] et changements d’[email protected]; +1 301-680-6511; +1 301-680-6502 (fax)Couverture : 316 Creative, Dominique GilsonMaquette & corrections : Dominique Gilson - FranceTarif : 4 numéros pour le monde entier : 10 US$. Pour commander, envoyer nom, adresseet règlement à Ministry® Subscriptions, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.Articles : Nous accueillons les articles non sollicités. Avant de soumettre un article, mercide consulter les consignes de rédaction sur www.ministrymagazine.org. Merci d’envoyervos textes par courrier électronique à : [email protected] ou à[email protected]

Ministry® est publié chaque mois depuis 1928 par l’Association pastorale de la Confé-rence générale des adventistes du septième jour®

Secrétaire : Jerry N. PageAdjoints : Jonas Arrais, Jeffrey Brown, Robert Costa, Pavel Goia, Anthony Kent, Janet Page.Centre de ressources pastorales Coordinatrice : www.ministerialassociation.org

Imprimé par la Pacific Press® Pub. Assn., 1350 N. Kings Road, Nampa,ID 83687-3193. Port payé à Nampa, Idaho (ISSN 1947-5829).

Membre d’Associated Church Press. Adventiste®, Adventiste du septième jour®, et Ministry® sont des marques déposées deGeneral Conference Corporation of Seventh-day Adventists®.

Volume 9 Numéro 4 © 2017 - IMPRIMÉ AUX ÉTATS-UNIS.

4 Visons plus bas,pensons plus petit !

Linda Mei Lin Koh

9 Le socle du grand conflit : la luttepour s’emparer de l’esprit et ducœur de la prochaine génération

G e o r g e R . K n i g h t

13 Renforcer l’éducationadventiste : recommandationspour les pasteurs et lesadministrateurs de l’Église

J . T h a y e r, A . C o r i a - N a v i a ,A . L e u k e r t , E . K i d o , L . B l a c k m e r

18 « Nous » est plus puissant que «Je »

P a m e l a C o n s u e g r a

22 Unis dans le message,la mission et l’organisation

Mark A . Fin ley

25 Le mariage pastoral :un défi contemporain

W i l l i e e t E l a i n e O l i v e r

2 Ministry® 4e trimestre 2017

Ministry®

3 Éditorial12 Courrier du lecteur

8, 21 Réveil et Réforme24 Livre28 Nouvelle

29 L’écoute :la discipline spirituellela plus négligée Deuxième partie

Daniel Reynaud et Paul Bogacs

Animateurs : Anthony Kent Co-animateurs : Ivan Williamswww.MinistryinMotion.tv

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Page 3: Ministry 4-2017.qxp maquette 26/09/17 20:38 Page1...«Si les gens sont comme cela, je ne suis pas sûr de vouloir faire partie de l’Église quand je serai grand», a annoncé Tyson,

J’ai raccroché le téléphone, en étatde choc. Notre fils, Zac, venait d’êtresuspendu de l’école pour tricherie.

Je n’arrivais pas à le croire. Commentavait-il pu faire une chose pareille ? Ilsavait très bien qu’il ne devait pas faireça. Nous lui avions enseigné la différenceentre le bien et le mal. Je voulais com-prendre, et je devais savoir pourquoi.

Puis une question m’est venue à l’es-prit : Pourquoi ne demandes-tu pas à Dieuce que tu as fait pour pousser Zac à tri-cher ? Je me suis mise à genoux pourprier et j’ai posé la question à Dieu, maisj’admets que je pensais n’avoir rien faitpour causer ça.

É D I T O R I A L | J A N E T PA G E

Cependant, mon Père céleste m’a rap-pelé certaines taquineries que je faisaisdepuis des années. J’avais minimisé çaen me disant : «C’était juste pour plaisan-ter,» tout en sachant que ce n’était pascomplètement vrai. Pourtant, mon filsm’avait observée. Si je pouvais faire ceque je savais être mal, alors il le pouvaitaussi. Je lui avais enseigné que l’obéis-sance était facultative.

Tout à coup, j’ai réalisé que j’étais cou-pable de ce qu’il avait fait. J’étais dévas-tée! Mais j’étais également reconnaissantepour cette promesse de Dieu : «Si nous re-connaissons nos péchés, il est fidèle etjuste pour nous les pardonner et pour nouspurifier de tout mal » (1 Jean 1.9, SG21).

Quand Zac est rentré de l’école ce jour-là, je savais qu’il s’attendait à ce que jelui fasse la morale et que je lui donne une

punition. Au lieu de cela, j’ai partagé aveclui ce qui m’était arrivé.

«Zac, Dieu m’a montré que je suis cou-pable de ce que tu as fait, ai-je commencé.Il m’a montré que j’ai fait quelque choseque je savais être mal, et à cause de celaj’ai eu une mauvaise influence sur toi. J’aiconfessé ce péché, et je sais que Dieu mepardonne. Est-ce que tu me pardonnesd’avoir été un si mauvais exemple?»

Je n’oublierai jamais son regard et leslarmes dans ses yeux. Ce jour-là, j’ai vumon adolescent rebelle fondre devant moi.Je suis si reconnaissante d’avoir écoutéla voix de Dieu.

Je suis en cheminement avec Jésusau travers de mes échecs et de mes vic-toires, de son pardon et de sa guérison,et de l’assurance de son amour éternelpar des promesses comme celle-ci : « Faisappel à moi et je te répondrai. Je te révé-lerai des réalités importantes et inacces-sibles, des réalités que tu ne connais pas»(Jr 33.3, SG21).

Ellen White a écrit : «Beaucoup de pa-rents et de maîtres déclarent croire en laParole de Dieu, alors que leur vie en reniela puissance: voilà pourquoi l’enseigne-ment de l’Écriture n’a pas plus d’effet surla jeunesse. »*

Le pire principe que j’ai entendu surl’éducation des enfants est probablementle suivant : « Fais ce que je dis, mais pasce que je fais.» Nos vies en disent long.Cette vérité nous a à nouveau été rappelée,un soir, par notre autre fils.

«Si les gens sont comme cela, je nesuis pas sûr de vouloir faire partie del’Église quand je serai grand», a annoncéTyson, âgé de sept ans, à la table du sou-per. Il écoutait mon mari et moi-même dis-cuter d’un conflit entre des membresd’Église. Choqués, Jerry et moi avons priépour demander à Dieu de nous pardonner,et nous avons décidé de ne plus jamaisparler d’aspects négatifs de l’Église devantnos deux fils. Même nos jeunes enfants

Nous sommes observés

34e trimestre 2017 Ministry®

Janet Page est secrétaire adjointe de l’Association pastorale à la Conférence générale des adventistes duseptième jour, Silver Spring, Maryland, États­Unis. Elle s’occupe en particulier des conjoints et desfamilles de pasteurs, ainsi que du ministère de la prière.

Ce jour­là, j’ai vumon adolescentrebelle fondresous mes yeux.

écoutent et comprennent plus que nousne le pensons.

Dans mon esprit, Dieu me disait : «Si tuveux que tes enfants m’aiment et aimentmon Église, parle-leur de moi et des mira-cles que j’opère dans la vie des gens, mon-tre-leur ta joie à me servir, enseigne-leur àprier pour ceux qui souffrent, et partageles réponses à tes prières.»

Après cela, nos cultes de famille se sonttransformés en moments de louange oùnous réclamions les promesses de Dieudans la joie, au lieu de nous concentrersur le négatif.

Au fil des ans, nous avons appris l’am-pleur de notre influence. En grandissant,Tyson et Zac ont vu Jerry et moi-mêmenous lever tôt le matin et nous diriger cha-cun vers un endroit solitaire, pour lire laBible et prier.

Aujourd’hui, ces garçons sont devenusdes hommes qui aiment Jésus et qui sontengagés au service de leur Sauveur dansl’Église. Zac est pasteur, et Tyson est à lafois avocat et premier ancien. Tous deuxse lèvent tôt le matin pour lire la Bible etprier dans leur coin.

Je sais une chose sans aucun doute : sije passe du temps de qualité avec Jésuspour lire la Bible, prier et lui donner la per-mission de me changer, il m’entourera deson Esprit et m’enseignera ses voies. Parsa puissance, ma vie influencera les autres,y compris les membres de ma famille, pourqu’ils aient une expérience vivante avecJésus chaque jour.

Ce numéro de Ministry® traite à la foisde la famille pastorale et de l’éducationadventiste. Nous savons tous qu’une fa-mille heureuse est un grand atout pour leministère. Je prie qu’alors que vous lisezces excellents articles et que vous deman-dez à Dieu de transformer votre vie et votrefamille, vous ferez l’expérience de sa puis-sance et de son amour.

*Ellen G. White, Éducation. Dammarie-les-Lys :Éditions Vie et Santé, 1986, p. 291.

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4 Ministry® 4e trimestre 2017

L a Bible désigne souvent l’églised’un pasteur par l’expression« les enfants de Dieu », et

même petits enfants .1 Jésus a dit : «Lais-sez faire ces enfants, ne les empêchezpas de venir à moi, car le Royaume descieux est à ceux qui sont comme eux.»(Mt 19.15, NSB).

Se pourrait-il que le succès du mi-nistère des pasteurs ait un rapport directavec la manière dont ils s’occupent desenfants au sein de leurs églises ? Sic’est le cas, il est primordial pour lespasteurs de comprendre les enfants.

Les enfants représentent une variétéde personnalités et de passions. Johnnyest un garçon actif et rempli d’énergie,mais c’est également un directeur dechants très talentueux. Pedro sembleêtre impatient d’apprendre, mais dé-range tout le monde. Keiko dit des motsvulgaires, mais demande pardon toutde suite après. Noemi aime les coursbibliques de vacances et désire suivreJésus. Sven est curieux de nature etpose beaucoup de questions. Nous lesavons tous inclus dans nos programmesréservés aux enfants.

Malheureusement, les enfants d’au-jourd’hui sont confrontés à de nom-breuses difficultés. Certains luttent avecde mauvaises habitudes et de fortespressions de groupe. D’autres souffrentd’une faible estime de soi et sont dé-pourvus d’aide face au divorce de leursparents, à la maltraitance ou à d’autresdésastres. D’autres encore manquentde soins ou deviennent orphelins àcause de la pandémie du VIH ou duSIDA. Dans les plus récentes crises dumonde, de nombreux enfants ont été

déplacés et sont devenus des réfugiés.Existe-t-il un quelconque espoir pournos enfants ? Les enfants peuvent-ilstrouver la paix et la sécurité ?

Oui, les enfants peuvent trouver la paixen Jésus-Christ. Les enfants peuvent êtretransformés en se soumettant au Christ,en le faisant Seigneur de leur vie. Maisà quoi pensent les enfants d’aujourd’huilorsqu’ils entendent le mot Seigneur?Très probablement au Seigneur des an-neaux ou à Lord Voldemort, le pire en-nemi d’Harry Potter. De tels personnagesont donné à nos enfants une fausse idéedu Seigneur de la vie.

Les enfants ont besoin de savoir queJésus est notre protecteur et notreguide. Il nous a achetés avec son propresang et veut que nous ayons la vie éter-nelle et que nous vivions avec lui dansles cieux. Nous avons besoin d’aider lesenfants à respecter les commande-ments de Dieu contenus dans 1 Pierre3.15 : « Sanctifiez dans vos cœurs leChrist qui est Seigneur. Soyez toujoursprêts à justifier votre espérance devantceux qui vous en demandent compte »(NBS). Nous voulons que nos enfantsreconnaissent Jésus comme celui quisupervise chaque aspect de leur vie, àl’école, au jeu, dans le choix de leursamis, en ce qui concerne l’argent, lagestion du temps, pour n’en énumérerque quelques-uns. Mais que fait l’Églisepour que cela se réalise ? Que peuventfaire les pasteurs pour s’assurer que lesenfants de leurs églises soient élevésde manière à devenir des disciples deJésus, et pour faire de lui le Seigneurde leur vie ?

Conseil inspiréDieu parle très clairement de la né-

cessité de l’enseigner à nos enfants.Deutéronome 6.6 et 7 déclarent : « Lesparoles des commandements que je tedonne aujourd’hui seront présentes àton cœur ; tu les répéteras à tes fils ; tules leur diras quand tu resteras chez toiet quand tu marcheras sur la route,quand tu seras couché et quand tu se-ras debout tu en feras un signe attachéà ta main » (NSB).

Ellen G. White affirme qu’« en repro-chant aux apôtres d’empêcher les en-fants de venir à lui, Jésus s’adressait àses disciples de tous les temps : mem-bres officiants de l’église, prédicateurs,assistants, et simples chrétiens. Jésusattire les enfants, et il nous dit : “ Lais-sez-les venir ”; c’est comme s’il nousdisait : Ils viendront si vous ne les enempêchez pas.»2

De nouveau, Ellen White insiste for-tement : « Ceux qui aiment Dieu de-vraient se sentir profondément attiréspar les enfants et la jeunesse. Dieu estcapable de leur révéler sa vérité et sonsalut. Jésus appelle les petits qui croienten lui, les agneaux de son troupeau. Ilmanifeste un amour spécial et un intérêtparticulier à l’égard des enfants... Lecadeau le plus précieux que les enfantspeuvent présenter à Jésus, c’est la fraî-cheur de leur jeunesse.» 3

Avec un mandat d’une telle impor-tance, comment pouvons-nous ne pasfaire des enfants une priorité dans nosÉglises? Comment ne pas investir notreargent et notre temps, les confier à d’ex-cellents moniteurs, leur fournir des res-sources plus que suffisantes, et leur pro-

Visons plus baspensons plus petit !

Linda Mei Lin KOH, EdD, est directrice des ministères auprèsdes enfants de la Conférence générale des adventistes du septième jour,à Silver Spring, Maryland, États­Unis.

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54e trimestre 2017 Ministry®

poser de grands espaces qui leur se-raient réservés.

Recherchessur la croissance de la foiLa recherche montre fortement l’im-

portance de faire grandir la foi chez lesenfants en bas-âges. Ils sont à l’âge oùleur esprit est le plus réceptif à l’Évan-gile. Les recherches de George Barna

ont montré que la probabilité pourqu’une personne (homme ou femme)accepte Jésus comme son sauveur estde 32% pour ceux de la tranche d’âgede 5 à 12 ans ; de 4% pour ceux de 13à 18 ans; et de 6% pour les jeunes de19 ans ou plus. « En d’autres termes, si

les gens n’acceptent pas Jésus commeleur Sauveur avant d’être adolescents,les chances qu’ils le fassent après sonttrès faibles.» 4

G. Barna ajoute : « C’est durant cesannées (de préadolescence) que l’ondéveloppe son cadre de référencespour le reste de sa vie.» 5 Il déclareaussi : « Les premières impressions quenous faisons sont déterminantes pourfaçonner la vision du monde d’une per-

Oui, je suis persuadé que ce que nous faisonsavec nos enfants à l’église est le ministère le plus importantqui nous ait été confié et que nous ayons à entreprendre.

sonne, ses relations, ses rêves, ses at-tentes, et sa personnalité.» 6 L’initiativede la fenêtre 4–14, inventée par LuisBush, a révélé l’importance de l’évan-gélisation des enfants de 4 à 14 ans. Ilcroit que le ministère auprès des en-fants est le moment optimal pour fa-

çonner la prochaine génération de res-ponsables pour l’Église.7 Quelqu’un luiavait un jour demandé comment la ren-contre du soir s’était déroulée. « Nousavons eu deux conversions et une moi-tié de conversion », a-t-il répondu. « Jesuppose que vous voulez dire deuxadultes et un enfant?» «Non, a répliquéMonsieur Moody. Je veux dire deux en-fants et un adulte... car il ne reste plusque la moitié de sa vie à l’adulte. » 8

Quelle perspicacité de grande valeurpour nous inciter à porter une attentionplus sérieuse à l’évangélisation desenfants !

En réalité, le sondage de Barna au-près des pasteurs, des membresd’Église et des dirigeants laïcs a dé-

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6 Ministry® 4e trimestre 2017

Linda Mei Lin KOH

montré que 4 responsables sur 5 disentavoir participé à des programmes des-tinés aux enfants pendant quelques an-nées avant d’avoir 13 ans.9 Oui, je suispersuadé que ce que nous faisons avecnos enfants à l’église est le ministèrele plus important qui nous ait été confiéet que nous ayons à entreprendre. Pour-quoi ? Parce que la recherche indiqueque les fondations morales, spirituelleset relationnelles de la vie des individussont déterminées avant l’âge de 13 ans.Après cet âge, il peut s’avérer très diffi-cile de changer ces idées.

Il est étrange de noter que les chré-tiens semblent être les seuls qui croientqu’ils devraient attendre pour influencerl’esprit des enfants. Les annonceurs pu-blicitaires n’attendent pas. Ils s’engagentà travailler dans le but de s’emparer di-rectement de leurs esprits et d’influencerleurs décisions. Regardez commentMcDonalds® a eu un impact sur les en-fants dans le monde entier, en choisis-sant la cuisine rapide au lieu d’une nour-riture saine. N’appuyons plus sur lebouton «pause». Nous devons prendredes mesures efficaces pour placer lesenfants en priorité dans nos agendas !

Proposer des activitésà l’égliseDans l’ensemble, les Églises sont in-

téressées par le développement spiritueldes enfants. Nous voyons de nom-breuses Églises mettre sur pied desclasses pour les enfants le samedi et ledimanche : elles fournissent des guidesd’étude biblique ; désignent des moni-teurs et des responsables pour instruireles enfants chaque semaine et établis-sent des programmes spéciaux durantl’année, comme des écoles bibliquesde vacances, des colonies de vacances,des expos santé pour les tisons, les ex-plorateurs et les autres. Quelquefois il ya une ou deux fois an des prédicationsdestinées aux enfants.

Mais finalement, dans les nom-breuses autres églises que j’ai visitéeset auxquelles j’ai proposé des forma-tions pour les animateurs, les enfantsne sont pas une réelle priorité pour leministère. Les responsables des enfantsdoivent « supplier » pour obtenir plus defonds pour acheter des fournitures pourleurs programmes. Dans certainesÉglises, il n’y a pas de fonds pour ache-ter des guides bibliques pour les en-fants, ou pas d’espace ou de pièce pourque les enfants se retrouvent tous en-semble. En fait, le groupe Barna a en-quêté sur un échantillon national, auhasard, de pasteurs chargés d’Églisesprotestantes. Quand on leur a demandéquels étaient les ministères prioritairesde leurs Églises pour l’année en cours,seulement 24% ont mentionné le mi-nistère auprès des enfants.10 Transmet-tons-nous des messages différents ?

Nous vivons actuellement dans unmonde différent. Par la technologied’aujourd’hui, les enfants sont bombar-dés de toute part par des influences né-fastes. Les parents, avec leurs vies trèsoccupées, ne sont pas conscients dece à quoi ils doivent faire face. L’attitudede nombreux responsables d’Égliseconcernant le ministère des enfants estdépassée. Ils comprennent mal à quelpoint il est primordial d’être proactifpour apporter aux enfants une visionbiblique du monde au cours des pre-mières années de leur vie. La recherchede George Barna sonne l’alarme pourles parents, les pasteurs, les dirigeantset les animateurs : si nous ne prenonspas cela à cœur, nous risquons biend’élever une génération d’enfants quine connaîtra pas Dieu.

Maintenant que l’alarme a sonné, ilfaut agir. Nous sommes appelés à nousinvestir davantage dans la vie de nosenfants et à nous impliquer encore plusdans le ministère auprès des enfants.Maintenant, c’est le moment pour lesresponsables d’Église de mettre enplace une stratégie pour aider à trans-

former la vie des enfants. Nous avonsbesoin de mettre à profit nos ressources,qu’il s’agisse des connaissances ac-quises durant notre cursus scolaire, denos finances ou de nos propres expé-riences personnelles, afin d’éduquer etde pousser les enfants à accepter Jésuset les encourager à lui manifester del’amour, à se mettre à son service et àcultiver une relation avec lui. Nous nepouvons pas nous permettre de regar-der à travers une petite lucarne et aban-donner les enfants à la périphérie de lavie d’Église. Ils ont besoin de faire partiede notre communauté de croyants.

Gary Hopkings, un chercheur chrétienrenommé auprès des jeunes et des per-sonnes aux comportements à risques,déclare que la communauté descroyants toute entière devrait être unagent indispensable dans la croissancespirituelle de la jeunesse.11 Il faut uneéglise pour faire grandir la foi desjeunes. Il faut la foi de la communautépour montrer aux enfants et aux jeunesque l’Église prend soin d’eux. Si lesmembres prennent le temps de connaî-tre les enfants et les adolescents indivi-duellement, s’ils mangent et jouentavec eux, s’ils prient pour eux et aveceux lorsqu’ils ont des difficultés, s’ils lesencouragent lorsqu’ils sont découragés,s’ils leur pardonnent lorsqu’ils commet-tent une erreur et s’ils les soutiennentet les conseillent, alors ils auront moinstendance à s’impliquer dans des com-portements à risque et plus tendance àrester au sein de l’Église et du côté deDieu. Oui, nous sommes appelés à nousassocier aux parents pour aider nos en-fants à grandir plus près de Jésus.

L’Église qui parvient à toucher et àsensibiliser les enfants a de plusgrandes chances de les garder une foisadultes. Souvent, les enfants amènentleurs parents et leurs grands-parentsaux programmes d’Église. Ils participentà vos écoles bibliques de vacances ouà vos camps et ils apprécient tellementces programmes qu’ils invitent égale-

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74e trimestre 2017 Ministry®

VISONS PLUS BAS, PENSONS PLUS PETIT !

ment leurs amis et leurs parents. Jecrois fortement qu’avoir un solide mi-nistère auprès des enfants peut avoirun impact sur la croissance de l’Église.En réalité, de récentes recherches révè-lent cette tendance.

Le sondage du magazine Children’s Ministry®Le numéro de mai et juin 2016, du

magazine Children’s Ministry® a publiéune étude récente sur l’impact du mi-nistère auprès des enfants sur la crois-sance de l’Église. L’enquête porte sur586 Églises et sur les familles qui fré-quentent ces Églises à propos du rôleque joue le ministère auprès des enfantsd’après l’expérience de leur Église. Lesparticipants représentent tout le territoiredes États-Unis, mais la grande majoritéreprésente les zones périurbaines(55 %), suivis par les zones rurales(24%) et les zones urbaines (21%). Denombreuses dénominations sont repré-sentées dans cette étude. Le sondage adonné lieu à plusieurs résultats, maisseuls trois sont évoqués ici.12

Résultat n°1 : Le ministère auprèsdes enfants est un canal important pourimpliquer les familles dans le ministère.Le sondage montre que 76 % des fa-milles attestent que le ministère auprèsdes enfants joue un rôle fondamentaldans leur Église. Le ministère auprèsdes enfants ne tend pas simplement àimpliquer les enfants au sein de l’Églisemais exerce également une influenceconsidérable sur les parents qui par-viennent eux aussi à s’investir dans leministère. Près de 65 % des parents af-firment qu’ils sont régulièrement impli-qués dans le ministère en tant que bé-névoles une fois par mois ou une foispar semaine.

Résultat n°2 : Lorsque le ministèreauprès des enfants est sain, il attire desfamilles au sein de l’Église. Dans la so-ciété post-moderne d’aujourd’hui, oùnombreux sont ceux qui ne croient pas

en Dieu, le fait de sensibiliser les enfantsest l’un des moyens les plus efficacespour entrer en contact avec des famillesqui ne fréquentent pas l’Église. Inviterles enfants à vos écoles bibliques devacances, à vos journées sportives, oudans des camps de vacances, ouvredes portes pour rencontrer leurs parentset les membres de leurs familles.

Pamela Hudson, coordinatrice béné-vole à Christ Fellowship Church, à WestPalm Beach, en Floride, déclare : « Nousavons beaucoup de parents qui disentqu’ils choisissent notre Église pour cequ’elle apporte à leurs enfants... Dieuutilise le ministère auprès des enfantspour pourvoir aux besoins de toute lafamille ; une expérience de qualité au-près des enfants aidera l’Église à se dé-velopper.» La recherche montre que62% des familles déclarent que les pro-grammes du ministère auprès des en-fants sont « très importants » comptetenu de ce qu’ils attendent de l’Église.

J’ai été témoin de ce qui se vit durantle programme Messy Church dans la Di-vision transeuropéenne de l’Église ad-ventiste du septième jour. Ce pro-gramme est un programme desensibilisation pour toucher les famillesqui ne fréquentent pas l’église. Les fa-milles sont invitées à amener leurs en-fants à Messy Church où ils font destravaux manuels, chantent des chan-sons, écoutent des histoires de la Bible,partagent des repas ensemble et ren-contrent d’autres personnes. Ce pro-gramme a été mis en place en Angle-terre, en Hongrie, en Slovénie, en Croatie,en Norvège et dans d’autres pays decette Division. Le résultat a été encoura-geant. En discutant avec quelques fa-milles, elles ont indiqué que désormaiselles fréquentent l’Église, et certainesont accepté le baptême.

Résultat n°3 : Les parents disent quele ministère auprès des enfants a unimpact positif dans la vie de leurs en-fants. Ils reconnaissent que les activités,

les programmes et les événements pro-posés ont un effet sur la vie de leursenfants jour après jour. Environ 46 %des familles disent qu’elles participentrégulièrement aux activités du ministèreauprès des enfants et que leurs enfantsattendent avec impatience ces pro-grammes et événements. D’autres fa-milles (42 %), disent que le ministèreauprès des enfants est devenu un élé-ment fondamental dans leurs conver-sations, leurs plannings et leurs activi-tés.

Écoutez les commentaires de ces pa-rents : « On donne à mes enfants les ou-tils nécessaires pour faire face à la vieréelle dans une perspective chré-tienne ». « On inculque à mes enfantsles doctrines et les croyances de la foichrétienne ». « Mes enfants bénéficientdes exemples positifs de vie chrétiennedonnés par les bénévoles et le person-nel ». Ils soulignent tous les bénéficesdu ministère auprès des enfants quiaide leurs enfants à développer une foipersonnelle et croissante.

Au cours de mes différents déplace-ments, j’ai participé à de nombreux pro-grammes dans l’Église mondiale, j’airencontré des enfants et des adoles-cents dont les vies ont été transforméeslorsqu’ils ont rencontré Jésus au coursde ces programmes. Mateo, au Brésil, adonné des études bibliques à ses voi-sins et les a conduits à Jésus. Du hautde ses 5 ans, Graciela, à Cuba, a telle-ment aimé les histoires de sa Biblequ’elle a présenté Jésus à sa maitressede maternelle. Le petit John Cox a re-joint le club de petits prédicateurs «LittleTrumpets Preacher’s Club » et a prêchélors d’une rencontre d’évangélisationdes enfants aux Philippines. Les pro-grammes du ministère auprès des en-fants ont indubitablement eu un impactsur les vies d’enfants de différentes ma-nières.

Une telle étude attire notre attentionsur l’importance d’avoir le ministère au-

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Que pensez-vous de cet article ? Écrivez à [email protected]

ou visitez www.facebook.com/MinistryMagazine.

dans la vie de l’Église et même de leurdonner des responsabilités au sein del’Église. Nous avons besoin d’un chan-gement de paradigme. Visons plus bas,pensons plus petit !

1. Par exemple, 1 Jean 2.1, « Mes petits enfants, jevous écris cela pour que vous ne péchiez pas» (NBS).

2. Ellen G. White, Jésus-Christ. Dammarie-les-Lys : Vieet Santé, 1986, p.512..

3. Ellen G. White, Reflecting Christ. Hagerstown, MD :Review and Herald, 2009, p.373.

4. George Barna, Transforming Children Into SpiritualChampions. Ventura, CA: Regal Books, 2003, p.34.

5. George Barna, “Evangelism is Most Effective AmongKids,” in, sur le site www.barna.com/research/evan-gelism-is-most-effective-among-kids/ consulté le 11avril 2017.

6. George Barna, “Leaving a Mark” in georgebarna.comconsulté le13 mai 2010 mais retiré du site depuis.

7. Luis Bush, Raising Up a New Generation from the4–14 Window to Transform the World, inwww.m414.org/m414files/4-14Window-en.pdf, consultéle 29 mars 2017,

8. Cités dans James Merritt, In a World of . . . Friends,Foes & Fools: Fathers Can Teach Their Kids to Knowthe Difference. Camarillo, CA: Xulon Press, 2008,p.194.

9. George Barna, Transforming Children Into SpiritualChampions, cité par John W. Kennedy, “The 4-14Window: New Push on Child Evangelism Targets theCrucial Early Years,” in Christianity Today, 1er juilet2004, www.christianitytoday.com/ct/2004/july/37.53.html

10. Ibid.

11. Gary L. Hopkins and Joyce W. Hopp, It Takes aChurch (Nampa, ID: Pacific Press, 2002.

12. Children’s Ministry (Mai/Juin 2016).

près des enfants au sein de nos Églises.Nous ne pouvons pas nous permettrede reléguer les enfants et les adoles-cents dans des salles du fond ou de lesfaire passer en dernier sur la liste denos priorités financières et de soutien.Le temps est venu pour les pasteurs, lesanciens, les responsables, les parentset l’Église entière de s’impliquer sérieu-sement pour donner la priorité au mi-nistère auprès des enfants dans leursÉglises, de leur fournir des ressources,d’excellents animateurs, des budgetsintéressants, des occasions de s’impli-quer et la protection dont ils ont besoin :les impliquer dans les services de culte,

Linda Mei Lin KOH VISONS PLUS BAS, PENSONS PLUS PETIT !

M

revivalandreformation.org

Il me restait 25 minutes à attendreavant ma prochaine étude biblique.Tandis que je me demandais ce

que j’allais faire pendant ce temps, j’aieu un étrange pressentiment : « Prendrela prochaine à gauche et aller à la qua-trième maison sur la gauche. »

Comme je luttais entre le doute et lapossibilité que Dieu me guidait, j’ai ra-pidement décidé d’y aller. J’avais penséfrapper à quelques portes avant ledébut de mon étude et j’avais prié pourêtre dirigé vers les bonnes maisons. Lapire chose qui pouvait arriver était qu’iln’y aurait personne dans les maisons.Avec ces pensées à l’esprit, j’ai conduitjusqu’à l’angle de la rue et j’ai découverttrois voitures garées devant la maisonindiquée. Pendant que j’épinglais monbadge et descendais de la voiture, unefemme est sortie sur la terrasse.

« Bonjour, je m’appelle Jacob, et jetravaille pour le site internet BibleStu-dyOffer.com. Est-ce que la Bible vousintéresse ? »

« Oui, » répondit-elle.Je lui ai tendu une brochure et j’ai

commencé à lui en dire plus concernantle programme. Après avoir terminé, jelui ai proposé de prier pour elle. À cetinstant, des larmes lui sont monté auxyeux. Elle m’a raconté qu’il y avait desérieux problèmes dans sa famille. Nousavons prié, et j’ai senti que Dieu l’avaittouchée. Alors que nous discutions, sonmari est sorti et a donné d’autres détailsà propos des tensions qu’ils ressen-taient.

« C’est intéressant que vous soyezvenu aujourd’hui. Nous passions jus-tement par un moment de doute concer-nant l’existence de Dieu, » ajouta-t-il.

etRÉFORME

VOUS, VOTRE FAMILLE, VOTRE ÉGLISE, VOTRE COMMUNAUTÉ

Sa femme a répondu, « Mais Dieu aenvoyé un messager ! »

Dans le livre Jésus-Christ *, il est écritque « Jésus nous connaît individuelle-ment... Il a donné parfois à ses serviteursl’ordre de se rendre dans telle rue detelle ville, et à telle maison, pour trouverl’une de ses brebis. »

Que Dieu nous aide à être attentifs àsa voix et nous guide vers ses brebisperdues.

- Jacob Gibbs est le pasteur des Églises ad-ventistes du septième jour d’Escanaba, deMunising et de Riverside dans le Michigan,États-Unis.

* Ellen G. White, Jésus-Christ (Mountain View, CA :Pacific Press Pub. Assn., 1940), p.478.1.

Un miracle aujourd’hui

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médias et du mouvement de la jeunessehitlérienne. Il a utilisé tous les moyenspossible pour contrôler et former l’espritdes jeunes parce qu’il savait que leuresprit et leur cœur détermineraient sonsuccès. Bref, Adolf Hitler a compris cettevérité fondamentale que l’éducation estla base du grand combat pour la domi-nation du monde. Pour Hitler, l’éducationn’était pas seulement une technique«évangélique» pour gagner le cœur etl’esprit de la jeunesse, mais un instrumentpour préparer l’avenir du mouvementnational socialiste. Et Hitler n’a pas étéle seul à saisir cela. À des centaines dekilomètres plus à l’est, en Russie, JosephStaline et le parti communiste ont suivile même modèle.

Pour Hitler et pour Staline, l’éducationétait au centre de l’accomplissementde leur projet. Avec cette vérité à l’espritle sécularisé qu’était George S. Count asouligné que de « formater les règlesrelatives à l’éducation consiste à préserverle chemin qui conduit du présent versl’avenir... Au cours des siècles quanddes instruments particuliers d’éducationont été établis, la position stratégiquedes écoles a été appréciée par les rois,les empereurs et les papes, par les re-belles, les réformateurs et les prophètes.D’où, au sein des forces qui s’opposentdans toute société complexe, un combatpour contrôler les écoles a toujours étéperceptible. Chaque groupe ou secte

cherche à transmettre à ses propres en-fants et aux enfants des autres, la culturequ’ils estiment la meilleure ; et chaqueclasse privilégiée cherche à perpétuersa position favorable dans la sociétépar le moyen de l’éducation.» 2

De même, Counts observe que le récitde l’échec des révolutions est celui del’incapacité à mettre l’éducation au ser-vice de la cause révolutionnaire. Lesgroupes révolutionnaires ne durent pasplus que le petit groupe d’idéalistes quiles ont conçus si les enfants de la gé-nération suivante ne peuvent être per-suadés de mener la révolution à sesconclusions logiques.3

Jésus savait l’importance de cette vé-rité. Un des titres importants de son mi-nistère était : didascalos, qui signifie «en-seignant » ou «maître». Instruire ses 12disciples était le centre de sa missionparce qu’il savait que sans une actionformatrice, sa mission n’aurait pas d’im-pact sur l’avenir. Et l’un de ses dernierscommandements a été pour ses disciplesde proclamer son message au mondeentier. Ce commandement pourrait êtreappelé le grand devoir éducatif, car aucœur même de ce devoir il y a la res-ponsabilité d’enseigner ce qu’il a lui-même enseigné.

Martin Luther aussi a compris le ca-ractère central de l’éducation. Au cœurmême de la Réformation il y avait ladoctrine de la justification par la foi telle

H iroshima! Le point d’impact !C’est le lieu sur lequel la pre-mière bombe atomique a ex-

plosé. Les conséquences en ont été ef-frayantes, les implications bouleversantes.Le monde n’a plus jamais été le même.

La cible est :• le lieu où l’action a eu lieu, • où les choses ont changé, • où le cours de l’histoire a pris de

nouvelles directions.

La cible et l’éducationDans le grand conflit entre le Christ

et Satan la cible visée est le cœur etl’esprit de la prochaine génération dontil convient de s’emparer. L’éducationoccupe-t-elle une place marginale dansl’histoire humaine pour le bien des en-fants et des jeunes ? Non ! L’éducationest au centre même de ce qui déterminel’avenir. L’éducation de la jeunessed’aujourd’hui déterminera le mondede demain.

Hitler avait compris l’importance stra-tégique de l’éducation. 1 L’une de sespremières décisions fut de prendre lecontrôle des écoles. Il les a perçuescomme des lieux permettant le formatagede la prochaine génération pour l’ac-complissement de son projet de domi-nation du monde, le millenium nazi.Hitler n’a pas seulement cherché àcontrôler les écoles, par le biais des

George R. KNIGHT est professeur émérite de philosophie et d’histoirede l’Église à l’université Andrews, Berrien Springs, Michigan, États­Unis.

Le socle du grand conflit :la lutte pour s’emparer de l’espritet du cœur de la prochaine génération

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Ellen White n’a aucun doute à proposde cette vérité : «En raison d’une mauvaisecompréhension de la véritable nature etde l’objet de l’éducation, écrit-elle, beau-coup ont été conduits dans de sérieuseserreurs et même des erreurs fatales.» 5

Elle écrit encore : «La nécessité d’établirdes écoles chrétiennes s’est imposéefortement à moi. Dans les écoles de nosjours, de nombreuses choses sont en-seignées qui constituent un obstacleplutôt qu’une bénédiction. Il faut desécoles où la Parole de Dieu est la basede l’éducation. Satan est le grand ennemide Dieu, il a pour objectif constant deconduire les âmes à se détacher de leurallégeance au Roi du ciel. Il voudrait desesprits formés de telle manière que deshommes et des femmes puissent exercerleur influence du côté de l’erreur et dela corruption morale au lieu d’employerleurs talents au service de Dieu. Son ob-jectif est parfaitement atteint quand ilest parvenu à pervertir leurs idées surl’éducation et réussit à mettre de soncôté les parents et les enseignants ; lechemin de l’infidélité débute souventpar une mauvaise éducation.» 6

Certains ne l’ontpas comprisL’idée de la centralité de l’éducation

dans le conflit pour s’emparer du cœuret de la pensée de la génération à venirsemble assez claire. Le Christ l’a compristout comme Hitler, Staline, Luther, lesPuritains, Ellen White, les leaders dusystème démocratique américain et lesCatholiques romains.

Mais certains adventistes n’ont passaisi un des faits les plus élémentairesde l’histoire politique et religieuse, àsavoir que l’éducation est à la base dugrand conflit.

Par exemple, certains pasteurs etmême des administrateurs, ont affirméque l’éducation adventiste «vole de l’ar-gent à l’évangélisation.» Un membrede mon Église concerné par l’éducation

a écrit que : « le pasteur de mon Église adécidé que l’éducation chrétienne estinadaptée et ne gagne pas d’âmes, enconséquence notre école [adventiste]locale devrait être fermée afin de nepas gaspiller de l’argent qui pourraitêtre investi dans l’évangélisation pourgagner des âmes… Il a même fait unsermon sur le mal qu’il y a à ne pasproduire de fruits, ce qui est un sujet desermon remarquable, sauf quand sonobjectif premier a été que notre écolene porte pas de fruits visibles et devraitdonc être fermée.»

Sous cet angle, je me demande com-ment notre pasteur/ami aurait évalué leministère de Jésus, qui a travaillé avecses disciples pendant trois ans et a étécrucifié sans en avoir converti un seul.Mais le Nouveau Testament nous apprendque finalement ils ont compris et sontdevenus de grands évangélistes. Jésusa semé des graines qui ont produit avecle temps une récolte de dimension mon-diale. C’est ce que font les éducateursde tous types.

Cependant il est triste de constaterdans l’histoire adventiste que la déno-mination a eu de la peine à soutenirl’éducation chrétienne. Il a fallu près de20 ans pour que la dénomination éta-blisse avec succès sa première école.Cette école de 1872 est devenue en1874 l’Université de Battle Creek, l’annéeoù l’adventisme a envoyé son premiermissionnaire officiel.

La corrélation des deux évènements,celui du développement de la premièreécole et l’envoi de son premier mis-sionnaire, n’est pas accidentelle. La di-rection de l‘Église en est arrivée à re-connaitre que son devoir était de prêcherle message des trois anges au mondeentier. Et que, si elle voulait faire cela, illui fallait un système éducatif pour pré-parer des pasteurs, des rédacteurs, destraducteurs et d’autres personnes ta-lentueuses pour travailler non seulementen anglais, mais dans d’autres langues.

qu’elle est enseignée par la Bible. Maisles gens ne pouvaient atteindre cettecompréhension des plus importantes àmoins d’avoir la Bible dans leur proprelangue. Aussi Luther a-t-il traduit les deuxtestaments en allemand. Mais cela n’au-rait servi à rien si les gens n’avaient pasété en mesure de les lire. Cette perceptiona donné naissance finalement au déve-loppement de l’éducation publique uni-verselle. En 2017, année du 500e anni-versaire des 95 thèses, nous devonsnous rappeler que le grand initiateur dela Réforme protestante a été d’abord unéducateur. Pour que les vérités de la Ré-forme prospèrent, il savait qu’il fallait in-vestir dans l’éducation, en particulierdans deux directions : (1) la formationde futur leaders ; (2) l’éducation de lapopulation dans les principes de la Bible.

Les Puritains, qui ont mis en place laNouvelle Angleterre dans l’Amérique duNord encore sauvage vers la fin des an-nées 1620 et au début des années1630, ont saisi la même idée. Il enrésultat la création de Harvard dès 1636pour former des leaders, et dans les an-nées 1642 et 1647, ils ont élaboré unelégislation portant sur l’école élémentaireet secondaire obligatoire pour que lesenfants et la jeunesse soient instruitsdans les principes puritains.

Des idées similaires ont conduit audéveloppement de l’éducation publiquedans les jeunes États-Unis. On peut direla même chose à propos de l’enseigne-ment catholique romain. Chaque mou-vement a besoin à la fois de leaders quicomprennent ses principes et d’une po-pulation en harmonie avec eux.

Dans le monde moderne, la lutte pourprendre le contrôle de l’esprit et du cœurdes jeunes est encore aussi brûlante.Ainsi les États-Unis ont été secoués pen-dant tout le demi-siècle passé par les«guerres culturelles» 4 à propos de cequi doit être enseigné dans les écoles. Ilest évident que ceux qui contrôlent l’édu-cation ont le pouvoir de formater l’avenir.

George R. KNIGHT

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LE SOCLE DU GRAND CONFLIT : LA LUTTE POUR S’EMPARER DE L’ESPRIT...

C’est la mission qui a conduit à lacréation de l’Église adventiste du sep-tième jour et dans ce qu’elle a de mieux;une reconnaissance délibérée de lamission est au cœur même de l’éduca-tion adventiste.

Cette vérité est confirmée par le déve-loppement historique de l’éducation ad-ventiste. L’établissement d’une universitéest bien en soi, mais ne répond qu’à lamoitié de l’impératif. L’autre moitié a étél’établissement d’un système éducatifélémentaire pour former les cœurs etles esprits de la jeunesse dès son plusjeune âge, le plus modelable. Mais celan’a pas eu lieu avant les années 1890,50 ans après la déception millérite.

La décennie est intéressante en soi,car c’est au cours de ces années 1890que l’adventisme est devenu vraimentun mouvement mondial. En 1890, ladénomination n’avait que 8 missionsavec une poignée de missionnaires,mais vers 1900, elle avait 42 missionset près de 500 missionnaires. Et cen’était que le commencement. En 1830,l’Église soutenait 8479 ouvriers évan-gélistes en-dehors de l’Amérique duNord représentant 270 missions.

Les années 1890 marquent aussi untournant dans l’éducation adventiste.L’Église est entrée dans les années1890 avec 16 écoles, mais elle en estsortie avec 246. Et, comme la mission,cette expansion a continué avec plusde 500 écoles en 1910, et plus de2000 en 1930.

Une fois de plus nous voyons quel’expansion de la mission et de l’éducationvont de pair. Dans l’idéal, l’éducationadventiste et la mission adventiste sontpartenaires à deux niveaux au moins.

D’abord, en entrant dans de nouvellesrégions du monde, la dénomination aéprouvé le besoin de former des leaders.Ainsi, les années 1890 ont vu l’établis-sement d’écoles professionnelles etd’universités dans les contrées les pluséloignées de la terre.

Le second grand changement dansl’éducation adventiste au cours de ladécennie a été le développement d’unsystème scolaire élémentaire mondialsuite aux exhortations d’Ellen White quia écrit qu’il faudrait une école élémentairemême s’il n’y a que 6 enfants.7 Le sys-tème élémentaire a fonctionné commeune arme d’évangélisation de l’Église

pour gagner les cœurs et former les es-prits de la jeunesse à l’âge où leuresprit est le plus impressionnable et leplus malléable.

Shane Anderson souligne l’importancede l’éducation quand elle écrit que«d’après mon expérience l’éducationadventiste est une des manières lesplus efficaces de préparer des jeunesau retour du Christ… Je crois que nosécoles – gérées comme il convient –sont plus efficaces pour parvenir à celaque toute autre méthode d’évangélisation,y compris les séminaires sur l’Apocalypse,l’implantation d’Églises, l’évangélisationselon les besoins ou les services deculte de style contemporain. Je croisaussi que l’éducation adventiste a étéla clef de la propagation de notre missionadventiste unique dans le monde. Ellea été le moyen de construire nos valeurs,de trouver un conjoint et de faire naîtredes familles adventistes. L’éducation amême fourni au plan national, et mêmemondial, un sentiment de relations etd’appartenance.» 8

Les mots les plus importants dans ladéclaration d’Anderson sont « géréescomme il convient.» Qu’est-ce qu’une

George KNIGHTPHILOSOPHIE ET ÉDUCATION.Introduction et approche chrétienne.(traduction Catherine Verrecchia).Collonges-sous-Salève : Faculté adventiste de Théologie, 2002. 292 pages.

ce livre majeur de George Knight, publié à l’origine en 1980 par Andrews Uni­versity Press, a connu de nombreuses éditions successives. C’est la troisième,publiée en 1998, qui a été traduite en français et publiée par la Faculté

adventiste de Théologie. Cette édition me semble peu connue. Pourtant il s’agit là d’unlivre extrêmement important de ce grand éducateur. En dix chapitres denses, l’auteurconduit son lecteur à comprendre en quoi consiste l’éducation, et surtout, dans uneperspective chrétienne, comment la Bible permet de construire une pédagogie pratiquepour un développement de toute la personne humaine. Ce livre est vraiment essentielpour tout pasteur et pour tout enseignant adventiste de langue française.

Bernard Sauvagnat

Rappel

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constant du maître, devraient être d’aiderl’élève à les appréhender et à engageravec le Christ une relation qui fera deces principes [les principes du caractèrede Dieu] une force de vie. » 11

Avec ces énergiques pensées, EllenWhite associe l’éducation à l’évangéli-sation. Et par ce fait, elle place l’éducationau centre du grand conflit et fait des en-seignants des agents de Dieu ou despasteurs engagés dans la lutte pour ga-gner le cœur, l’esprit et l’âme de la gé-nération à venir. L’éducation adventisten’est pas située sur la frange de la mis-sion de l’Église pour le monde, maiselle en est un de ses éléments les plusimportants.

Mais il y a un troisième aspect dansla mission de l’éducation adventiste, àsavoir la transmission de son uniqueensemble doctrinal et particulièrementla compréhension apocalyptique del’Église, sa mission mondiale et la se-conde venue du Christ.

La tâche particulière de l’adventismeest de prêcher au monde entier le mes-sage de Dieu portant sur la fin destemps contenu en Apocalypse 14.6-12.Cette compréhension a conduit des gé-nérations de jeunes adventistes à donnerleur vie dans d’obscurs champs mis-sionnaires. Et des gens plus âgés ontnon seulement sacrifié la proximité deleurs enfants, mais aussi leurs moyensfinanciers pour réaliser l’impératif pro-phétique. Cette compréhension a aussiplacé l’éducation au centre du projetde l’Église.

En conclusion, il faut noter que lesécoles adventistes sont des institutionsuniques qui occupent une place parti-culière dans le grand conflit entre leChrist et Satan. En tant que telles, nonseulement elles préparent des élèvespour la vie dans ce monde, non seule-ment elles présentent à la jeunesseJésus comme leur Sauveur, mais ellesinspirent à la génération qui grandit unecompréhension de la vision apocalyptiquede Dieu pour la fin, avec pour objectifde la conduire à dédier sa vie à cette vi-sion et à la venue de son Seigneur.

1. Voir, George R. Knight, « Adolf Hitler and Ellen White ‘Agree’on the Purposes of Education, » in Journal of Adventist Edu-cation, 65/1, 2002, p. 4–11. 2. J. Crosby Chapman and George S. Counts, Principles ofEducation. Boston: Houghton Mifflin, 1924, p. 601, 602.3. George S. Counts, The Soviet Challenge to America. NewYork; John Day, 1931, p. 66, 67. 4. James Davison Hunter, Culture Wars: The Struggle toDefine America. New York: Basic Books, 1991; JonathanZimmerman, Whose America? Culture Wars in the PublicSchools. Cambridge, MA: Harvard, 2002. 5. Ellen G. White, Conseils aux éducateurs, parents, etétudiants. Dammarie-les-Lys : Vie e Santé, 2007, p. 42. 6. Ellen G. White, Fundamentals of Christian Education.Nashville, TN: Southern Publishing, 1923, p. 541.7. Ellen G. White, Testimonies for the Church. Mountain View,CA: Pacific Press, 1948, vol.6, p. 199.8. Shane Anderson, How to Kill Adventist Education (andHow to Give it a Fighting Chance!). Hagerstown, MD: Reviewand Herald, 2009, p. 12.9. Pour un exposé beaucoup plus complet, voir George R.Knight, «Education for What ? » in Journal of AdventistEducation, 79/1, 2016, p. 6–12; George R. Knight, Educatingfor Eternity: A Seventh-day Adventist Philosophy of Education.Berrien Springs, MI: Andrews University Press, 2016, p.63–108.10. Ellen G. White, Éducation. Dammarie les Lys : Vie etSanté, 1986, p. 15.11. Idem, p. 36 ; voir aussi, p. 19, 20.

école adventiste du septième jour estdonc supposée enseigner par des en-seignants chrétiens dévoués qui sontfermement engagés dans l’Église ad-ventiste et sa mission?

Les bases essentiellesde l’éducation adventiste.9

Cette question nous conduit aux troisbuts essentiels de l’éducation adventiste.Le premier est de préparer des jeunes àvivre avec succès dans le monde présent.L’éducation pour atteindre l’excellencedans cette vie et le succès dans lemonde est un aspect essentiel de l’édu-cation adventiste. Mais, si c’est le seulbut auquel elle parvient, elle aura échoué.Après tout, c’est aussi la fonction desécoles publiques. Et elles font souventun excellent travail dans ce domaine.

Cette pensée nous conduit audeuxième grand but de l’éducation ad-ventiste. Ellen White y fait allusion dansle paragraphe introductif de son livreÉducation. «La véritable éducation, écrit-elle, implique bien plus que la poursuitede certaines études. Elle implique bienplus qu’une préparation à la vie présente.Elle intéresse l’être tout entier et toutela durée de l’existence qui s’offre àl’homme.»10 En d’autres mots, l’éducationadventiste est pour cette terre. Mais plusencore : c’est aussi une éducation pourl’éternité.

Ce but est souligné dans le premierchapitre et dans le quatrième alorsqu’Ellen White met en avant l’éducationcomme «une œuvre de rédemption» :«L’effort fondamental, écrit-elle, l’objectif

M

George R. KNIGHT LE SOCLE DU GRAND CONFLIT ...

C O U R R I E R D U L E C T E U R

Vous réagissez aux articles de « Ministry® »

Je suis un missionnaire bénévole, médecin et pilote engagé dans le Nord de Vanuatu dans une région de petitesîles. Je suis ancien d’une église locale que nous avons implantée et qui est maintenant organisée. L’article « L’avenirest en arrière : les églises laïques et le retour à nos racines » (Ministry®, 3e trimestre 2017) est excellent. Nous avonspour objectif de mettre en place les deux approches que David Klinedinst suggère dans son article.

Mark Naomi Kay.

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Mais il existe aussi une autre arméechargée de cette mission; les milliersd’ouvriers qui ont consacré leur vie aupartage de l’Évangile avec leurs «congré-gations.» Ils ont, eux aussi, une chaire etils se tiennent devant des groupes d’au-diteurs de tailles différentes, aux capacitéset caractéristiques démographiques va-riées.

Alors que l’église dispose d’une chairepermettant aux pasteurs d’édifier leurcongrégation, la salle de classe a unpupitre permettant aux enseignants d’ins-

truire les élèves. Les quelques 4000 en-seignants du système d’éducation ad-ventiste aux niveaux des primaires etdes secondaires dans la Division nord-américaine (NAD), sans compter les mil-liers d’autres éducateurs dans le monde,collaborent avec les pasteurs à une mis-sion commune. Les tâches des pasteurset des enseignants se complètent et serenforcent mutuellement. Ces deuxgroupes constituent une équipe dans leministère, au sens le plus pur.

P rendre place derrière la chaireest une lourde responsabilité.Partager la Parole de Dieu avec

une congrégation nécessite beaucoupde prière, d’étude et de préparation. Quece soit dans une simple chapelle enplanches avec une douzaine de membresou devant des milliers de personnes as-semblées dans une église avec voûte,vitraux et clocher, l’objectif est le même:parler de Jésus à l’assemblée. C’est unetâche formidable qui est souvent chargéed’obstacles et de défis.

Jerome THAYER, PhD, est le directeur du Centre des statistiquesà l’université Andrews, Berrien Springs, Michigan, États­Unis.

Renforcer l’éducation adventiste :recommandations pour les pasteurset les administrateurs de l’Église.

Anneris CORIA­NAVIA, EdD, est directrice du Centre pour l’excellencedans l’enseignement et l’apprentissage, et professeure adjointe encurriculum et instruction dans la même université.

Aimee LEUKERT, PhD, est sous­directrice du Centre de recherche surl’éducation primaire et secondaire adventiste à l’université La Sierra,Riverside, Californie, États­Unis.

Larry BLACKMER, est le vice­président chargé de l’éducation de laDivision nord­américaine des Eglises adventistes du septième jour, Silver Spring, Maryland, États­Unis.

Elissa KIDO, EdD, est directrice de ce même centre dans la mêmeuniversité.

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THAYER, CORIA­NAVIA, LEUKERT, KIDO, BLACKMER

de cette analyse, de formuler des re-commandations pour renforcer le sys-tème d’éducation.

Au début de 2015, deux professeursde l’université Andrews, Anneris Coria-Navia et Jerome Thayer, ont commencéun projet de recherche intitulé «Renforcerl’éducation adventiste » (SAE) avec le

NADETLa baisse des inscriptions constatée

récemment dans les écoles adventistesd‘Amérique du nord devrait inquiétersérieusement les pasteurs et les édu-cateurs. Ces deux ministères sont siétroitement liés que si l’un prospère oudécline, l’autre est inévitablement affecté.

Les dirigeants de la NAD sont préoc-cupés par ce problème depuis un certaintemps alors que, sous leurs yeux, desécoles ferment et le nombre des élèvesdiminue. C’est pour cette raison qu’enmai 2014, le sommet administratif dela NAD a désigné un groupe de travailspécial (NADET) pour examiner cettesituation dans la NAD, présidé par ElissaKido de l’université La Sierra, aveccomme secrétaire Larry Blackmer, vice-président de la NAD chargé de l’éduca-tion. Sa tâche était d’évaluer de manièrecritique l’état actuel de l’éducation ad-ventiste au sein de la NAD et, à l’aide

soutien de la NAD pour se pencher surles mêmes questions. Ils ont réuni desdonnées de 27 entretiens (dont environla moitié avec des éducateurs et l’autremoitié avec des personnes d’un autredomaine), 16 groupes de discussion(avec 184 éducateurs et 108 adminis-trateurs d’unions et de fédérations), etdes sondages en ligne (95 éducateurset 52 administrateurs).

L’équipe NADET, constituée de 19personnes dont des éducateurs, deslaïques et des administrateurs, a travaillépendant près de deux ans à scruter lesnombreux facteurs qui affectent l’édu-cation adventiste ; à examiner les idéesfournies par un groupe de réflexionconstitué de plus de 40 personnes (is-sues du domaine de l’éducation etd’autres domaines) ; et à travailler ensous-comités pour étudier plus profon-dément certaines questions spécifiques.

La qualité de l’éducation est unfacteur déterminant pour le choixd’une école pour ses enfants maisla vision et la mission sont aussitrès importantes.

Les deux groupes ont fonctionné in-dépendamment et ont fourni de nom-breuses recommandations pour renforcerl’éducation adventiste. Après une analyseplus détaillée, leurs suggestions ont ré-vélé des conclusions similaires.

Le NADET a présenté son rapport com-plet au conseil annuel de la NAD en oc-

tobre 2016. Toutes les recommandationsdu rapport ont été discutées et approu-vées par une forte majorité de délégués.

Puisque l’éducation adventiste consti-tue un intérêt pour les lecteurs de cejournal, nous croyons qu’ils ne devraientpas simplement être informés de cesdirectives mais également inspirés etconcernés par les conclusions qui endécoulent. Les recommandations ontmis en lumière l’état actuel des écolesadventistes et font des suggestionsclaires quant à la direction que doitprendre la NAD pour construire un sys-tème éducatif plus fort. Même si certainessuggestions concernent principalementles éducateurs, de nombreux autresconseils provenant des deux étudessont tout aussi pertinents pour les pas-teurs et les administrateurs de l’Église.Un article parallèle à celui-ci, avec desrecommandations spécifiques pour leséducateurs, est présentement en coursde publication dans le Journal of Ad-ventist Education 1.

Il y a trois raisons pour lesquelles lesrecommandations des quatre prochainessections de cet article doivent être sé-rieusement considérées : (1) elles ontété approuvées par une forte majoritédes délégués du conseil de fin d’année2016 de la NAD, dont la plupart sontpasteurs et administrateurs de l’Église ;(2) elles sont le résultat de deux ansde recherche par un détachement spé-cial nommé par la NAD (NADET) ;(3) elles ont été approuvées par unemajorité de près de 300 éducateurs etadministrateurs de l’Église impliquésdans les groupes de discussions danstoute la Division dans le cadre de l’étudeSAE. Le rapport complet (63 pages) deNADET peut être obtenu auprès duCentre de recherche sur l’éducationprimaire et secondaire adventiste del’université La Sierra, et le rapport completde SAE (77 pages) peut être consultéen ligne 2.

Cet article rapporte les problèmesidentifiés par les membres des groupes

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RENFORCER L’ÉDUCATION ADVENTISTE

de travail NADET et SAE, mais ne tentepas de suggérer comment les recom-mandations devraient être exécutées.Une étude plus approfondie avec desgroupes de pasteurs et d’administrateursau niveau des fédérations, des unionset/ou de la division permettra d’identifierdes stratégies appropriées pour mettreen place chaque recommandation.

Plusieurs de ces recommandationsne sont pas surprenantes, et beaucoupd’entre elles pourraient même êtreconsidérées comme connues de tous.Cependant, les membres de l’équipeet des groupes de travail ont l’impressionqu’elles n’ont pas encore été traitéesde manière satisfaisante et demandenttoujours notre attention.

Importance et missionde l’éducation adventisteL’Église adventiste du septième jour

est fondée sur des principes bibliquesfermes, une croyance inébranlable dansla seconde venue du Christ et dans lagrâce salvatrice de Jésus qui touchetoutes les dimensions de notre vie. Cesprincipes ont guidé la formation dusystème d’éducation adventiste. Danscette optique, les premiers membresont construit des écoles pour instruireleurs enfants sur le plan académiqueet les nourrir spirituellement. Le désird’avoir une éducation de qualité s’estassocié à la conviction qu’il est néces-saire de partager les croyances adven-tistes. C’est ainsi que l’éducationadventiste a vu le jour.

Cependant, au fil du temps, l’identitéet la perception de l’Église adventisteont considérablement changé aux yeuxdes membres, ce qui a conduit à uneperception différente de la place et de lanécessité du système d’éducation ad-ventiste. L’éducation adventiste devraitavoir un niveau académique élevé, maisil y a d’autres ingrédients propres ausuccès d’une école adventiste qui de-mandent notre attention. Ces élémentssont centrés sur la religion/spiritualité, le

«service et la bienveillance», et le niveaud’importance que la communauté donneà l’éducation adventiste 3.

RecommandationsNous recommandons qu’un plan dé-

taillé soit élaboré pour augmenter la fi-délité financière des membres enversles institutions de l’Église et une sainegestion chrétienne de la vie, en particulieren ce qui concerne l’importance et lamission de l’éducation adventiste.

Une attention particulière doit êtreportée à l’attitude et aux valeurs desmembres d’Église, des éducateurs, despasteurs et des administrateurs en cequi concerne la dénomination en généralet l’éducation adventiste en particulier.

À chaque niveau de l’organisation, del’Église locale à la Conférence générale,il doit y avoir un nouvel accent sur le pri-vilège de soutenir et de faire partie del’Église adventiste du septième jour. Sansfidélité à la dénomination, les parentsseront moins enclins à soutenir l’éducationadventiste.

Puisque de nombreux pasteurs etmembres d’Église n’ont pas fréquentéd’école adventiste, l’accent doit davan-tage être mis sur l’importance de l’édu-cation adventiste pour la mission del’Église. Les membres qui sont devenusadventistes en tant qu’adultes, et quin’ont pas fréquenté les écoles adven-tistes, auront plus de difficulté à com-prendre la valeur de l’éducation ad-ventiste à moins que l’on prête une at-tention particulière pour les former dansce domaine. C’est encore plus importantpour les pasteurs qui se sont joints àl’Église en tant qu’adultes et qui n’ontpas fréquenté les écoles adventistes.

Lorsque les membres voient l’impor-tance de l’éducation adventiste et sonrôle capital dans la mission de l’Église, ilfaut alors souligner à quel point il estimportant que tous soutiennent finan-cièrement les écoles adventistes, qu’ilsaient, ou non, un enfant inscrit dans unede ces institutions. Il est également im-

portant que toutes les Églises s’engagentfinancièrement dans le système d’édu-cation adventiste (qu’elles aient ou nonune école adventiste locale).

Une relation saine entre l’Église etl’école ne peut exister que si les ensei-gnants et la direction de l’école adventisteréalisent la valeur et l’importance des’impliquer dans l’Église adventiste locale,et si le pasteur reconnaît la valeur etl’importance d’être impliqué dans l’écoleadventiste locale. Les enseignants, la di-rection et le pasteur doivent appréciermutuellement leurs contributions res-pectives et collaborer dans leur ministèreauprès des enfants de l’Église.

Quand les administrateurs recrutentles responsables de l’éducation de nosenfants (que ce soient les enseignants,les directeurs/directrices, les pasteursou les employés de la fédération), ilsdoivent choisir des candidat(e)s quimontrent un solide engagement enversl’Église et l’éducation adventistes, ca-pables de soutenir l’unique mission deces deux entités.

La collaboration entrepasteurs et éducateursIl est courant que les ministères d’évan-

gélisation (par les pasteurs) et les mi-nistères éducatifs (par les enseignants)fonctionnent assez indépendamment lesuns des autres. Puisque ces deux typesde ministères jouent un rôle crucial dansla croissance des enfants, la collaborationentre eux facilitera le succès de leursobjectifs communs. Le soutien des pas-teurs, de la fédération et des membresde la communauté constituent trois destreize « ingrédients» prioritaires qui contri-buent le plus au succès des écolesparmi les institutions adventistes 4.

Les résultats d’une étude sur lesqualités de collaborations exceptionnellesentre pasteurs et écoles montrent quece genre de collaboration entraine unsoutien financier de différentes sources,une participation importante des étudiantset des enseignants, une transparence et

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FinancesLa question du coût et de savoir si

une école est financièrement abordableou non est un thème récurrent dans lespublications sur le sujet. Des études ontmontré que les frais de scolarité consti-tuent une réelle préoccupation pour lesparents, et que le coût contribue audéclin des inscriptions dans les écolesprimaires et secondaires de la NAD 6.Philip Mainda a découvert que les parents,qu’ils soient en faveur de l’éducationadventiste ou non, trouvent que les fraisde scolarité ne sont pas abordables, etque des sacrifices financiers et/ou uneaide financière sont nécessaires.Lorsqu’ils ne sont pas prêts à faire cessacrifices et/ou quand une aide financièren’est pas accessible, les parents sontdavantage enclins à choisir une éduca-tion publique 7. Dans une étude réaliséepar Dennis Marshall, le coût élevé desfrais de scolarité était la raison la pluscouramment donnée par les parentspour justifier de ne pas inscrire leursenfants dans une école adventiste 8. Ce-pendant, le défi du coût va au-delà desdifficultés que les parents rencontrentpour payer les frais d’écolage.

Le système de tarification dans l’édu-cation adventiste doit faire l’objet denotre attention et être examiné correcte-ment dans ses contextes donnés. Maindasouligne le besoin de restructurer la ma-nière de fixer les prix puisque le systèmeest de plus en plus vulnérable en raisonde la baisse du nombre des inscrits dueà un manque de sensibilisation auxcoûts9. Rick Newberry soulève cette ques-tion comme facteur influençant le nombred’inscriptions dans les écoles privées. Ilsoutient qu’une évaluation de la «stratégiedes tarifs en fonction d’un développementdurable» est essentielle 10. La stratégiedoit assurer la viabilité financière, descoûts abordables et accessibles, etgarantir la qualité des écoles adventistesen considérant les frais de scolarité etd’autres sources de soutien financier.

Financer l’éducation adventiste est laresponsabilité de l’Église entière. C’estune expression concrète de la gestionet de l’évangélisation. Pour faire face àdes coûts de plus en plus élevés, à dessalaires généralement moins importants,et aux changements sociaux, l’éducationadventiste a besoin d’un nouveau modèlefinancier avec davantage de contrôle etde transparence, ainsi que des plansstratégiques.

RecommandationsNous recommandons de prendre en

compte que la baisse des inscriptionsne peut être traitée que si l’on dépendmoins de l’apport des écolages et da-vantage du soutien provenant d’autressources de revenus. En particulier, nousrecommandons qu’une plus grande partiedu poids financier soit transféré des pa-rents d’élèves inscrits dans les écolesadventistes vers tous les membres detoutes les Églises.

Pour faire face aux dépenses, nousrecommandons une plus grande trans-parence et demandons aux écolesd’adopter et de mettre en place untableau de bord financier, d’utiliser unsystème de comptabilité et de rapport fi-nancier selon les normes, d’être évaluéeschaque année sur le plan de la durabilitéet de la viabilité, et d’inclure la transpa-rence financière dans le processus d’éva-luation pour l’accréditation.

Nous recommandons l’élaborationd’un plan national pour la répartitiondes écoles secondaires avec internatafin de déterminer lesquelles doiventêtre renforcées ou fermées.

Promotion et relationspubliquesDes études suggèrent que ce sont les

perceptions des parents qui ont le plusde poids pour «surmonter» les barrières,financières et autres, qui influencent sou-vent dans le choix d’une école 11. Eneffet, ceux qui inscrivent leurs enfantsdans des écoles adventistes doivent avoir

un soutien spirituels, la promotion del’école par l’Église, ainsi qu’une partici-pation régulière aux services de culte 5.Chacun de ces aspects est un facteurfavorisant l’augmentation des inscrip-tions.

RecommandationsNous recommandons un plan détaillé

et applicable à l’ensemble du système,qui favorise spécifiquement des condi-tions dans lesquelles les pasteurs etles éducateurs peuvent collaborer ef-ficacement pour nourrir spirituellementles enfants et les familles liées à l’Égliseet/ou à l’école. Ce plan va demanderdavantage de communication entreministères d’évangélisation (les pas-teurs) et ministères d’éducation (lesenseignants), ainsi que des efforts plusintentionnels. Ce plan devrait énoncerdes responsabilités pour les dirigeantsau niveau des fédérations, des unionset des divisions (tant pour le départe-ment de l’éducation que pour les autresdépartements), et pour les directeurs/di-rectrices, les enseignants et les pasteursau niveau local. Comment les ensei-gnants peuvent-ils collaborer avec lespasteurs à l’Église, et comment lespasteurs peuvent-ils travailler avec lesenseignants à l’école ? Les barrièresqui rendent la coopération difficileentre les pasteurs et les éducateursdoivent être éliminées. Au niveau dela fédération, il devrait y avoir, chaqueannée, une rencontre ou une retraiterassemblant les enseignants et lespasteurs, dans laquelle les deux groupespourraient se retrouver pour planifierdes axes communs ensemble. Les ad-ministrateurs devraient évaluer régu-lièrement chaque équipe composéed’un pasteur et d’enseignants. La for-mation des enseignants et des pasteursà l’université ou au séminaire devraitinclure des stratégies de collaboration.Cela pourrait se faire en rassemblantdans une même classe les futurs en-seignants et les futurs pasteurs.

THAYER, CORIA­NAVIA, LEUKERT, KIDO, BLACKMER

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pasteurs et les administrateurs afin derenforcer le système d’éducation adven-tiste. La liste de ces problèmes est im-pressionnante et la tâche monumentale,mais l’alternative, c’est-à-dire la baissecontinue des inscriptions, est inacceptable.

L’appui particulièrement fort reçu auconseil de fin d’année de la NAD enfaveur des recommandations de NADET,ainsi que le soutien administratif donnéà l’étude de la SAE, constituent un ex-cellent premier pas pour effectuer unchangement dans le système d’éducation.Cependant, pour s’assurer que le progrèscontinue dans l’éducation adventiste, unengagement et un investissement de lapart de tous les partis concernés serontnécessaires.

Même si certaines questions ne peu-vent être traitées que par le personneléducatif de notre Église, de nombreusesautres recommandations peuvent trèsbien être mises en œuvre par les pasteurset les administrateurs. Ces recomman-dations demandent à la fois aux ensei-gnants et aux pasteurs de faire desefforts pour collaborer en équipes dansle ministère.

Les dirigeants aux niveaux des divisions,des unions et des fédérations doiventégalement effectuer les changementsnécessaires dans le système afin d’offriraux écoles adventistes un soutien pluscomplet. Nos études montrent clairementque pour faire prospérer le systèmed’éducation adventiste, les éducateurs,les pasteurs et les administrateurs doiventunir leurs efforts.

Les écoles adventistes jouent un rôleunique dans l’Église adventiste du sep-tième jour et dans son avenir. Elles ontle privilège de donner aux enfants uneéducation de qualité tout en leur montrantcomment cultiver une relation profondeavec leur Sauveur. Cependant, nos écolesne peuvent atteindre leur plein potentielet avoir le plus grand impact que

lorsqu’elles le font en collaboration avecl’Église locale.

Il y a deux chaires, mais une seulemission.

1. Voir Jerome Thayer et al., “Strengthening Adventist Educationin the North American Division—Recommendations for Edu-cators,” in The Journal of Adventist Education 79/2 (2017),p.32–37.. Anneris Coria-Navia and Jerome Thayer, “Strengthening Ad-ventist Education,” NAD research Report, (2016), sur http://cir-cle.adventist.org/browse/resource.phtml?leaf=27873.3. Voir Richard C. Osborn, “Ingredients of the Most SuccessfulSchools in the North American Division,” in The Journal ofAdventist Education 68/1 (2005), p.4–9; Berit von Pohle,Constituents’ Perceptions in Northern California Conference:Determining What Aspects of Seventh-day Adventist EducationAre Important (doctoral dissertation). La Sierra , CA: La SierraUniversity, 2013.4. Voir Osborn pour de plus amples détails.5. Bill Keresoma, “Pastors and Schools—A Dream Team,” in TheJournal of Adventist Education 71/2 (2008-2009), p.27–32.6. Pour de plus amples informations, voir Gustavo Gregorutti,“Trends Influencing in Adventist K-12 Schools: A Review ofthe Literature,” in The Journal of Adventist Education 70/2(2007–2008), p.10–17; Dennis E. Marshall, “An InvestigationInto the Issue of Low Enrollment in Adventist Schools inCanada and How It Is Being Addressed,” Seventh-day AdventistChurch in Canada (November 2008), sur http://catnet.ad-ventist.ca/files/resources/res_41.pdf; Humberto M. Rasi, “Ad-ventist Education in the 21st Century: Eight Significant Trends,”in The Journal of Adventist Education 72 /5 (2010), p.6–9.7. Philip Omenge Mainda, “Selected Factors InfluencingSchool Choice Among the Seventh-day Adventist Populationin Southwest Michigan,” in Journal of Research on ChristianEducation 11/2 (2002), p.185–218.8. Marshall.9. Mainda.10. Rick Newberry, “Nine Factors That Affect School EnrollmentGrowth” (2012), sur http://www.enrollmentcatalyst.com/2012/03/21/nine-factors-that-affect-school-enrollment-growth/.11. Pour de plus amples informations, voir Gustavo Gregorutti,“Factors Influencing Enrollment in Adventist K-12 Schools: AReview of the Literature,” (2007), sur http://circle.adventist.org/download/FactorsInfluencingK12Enrollment.pdf;Olivia Dianne Beverly, An Assessment of Factors InfluencingStudent Enrollment Within the Southern Union Conferenceof Seventh-Day Adventist Secondary Schools (doctoral dis-sertation), Wayne State University, 2010, sur http://digital-commons.wayne.edu/oa_dissertations/137/.12. See Loren Seibold, “Why Adventist K-12 EducationStruggles,” in Spectrum (January 2009), sur http://spectrum-magazine.org/node/1326; Gene Edelbach, “Helping the Im-possible Become Possible: Removing the Financial Barriersto Enrollment,” in The Journal of Adventist Education 64/1(2001), p.14–17.13. Newberry.

à la fois « l’argent et le désir » de lefaire12. De plus, la satisfaction des parentsest un facteur clé pour conserver lesélèves 13.

Par conséquent, on devrait accorderdavantage d’attention et de soutien à lapromotion et aux relations publiques del’éducation adventiste. La «qualité» etla « vision » doivent toutes deux êtreinclues dans le matériel de promotion.La qualité de l’éduction est un facteurdéterminant dans le choix d’une écolepour ses enfants, mais la vision et lamission sont aussi très importantes. Lesenseignants détiennent la plus grandepart de responsabilité pour la promotionet les relations publiques, mais les pas-teurs et les administrateurs jouent éga-lement un rôle important.

RecommandationsNous recommandons que chaque

école ait un plan détaillé de promotionet de relations publiques. Ce plan devraitimpliquer enseignants, directions et pas-teurs dans une collaboration étroite pourà la fois communiquer aux parents etaux membres des informations impor-tantes, précises et au bon moment, etrecevoir d’eux des critiques utiles. Puisquela plupart des éducateurs et des pasteursne sont pas formés au marketing et auxrelations publiques, la fédération, l’unionet/ou la division devraient fournir cescompétences. Chaque école devrait ré-colter des données pertinentes sur laqualité de son enseignement et com-muniquer ces données aux parents etaux membres de la communauté. Lesenseignants et les pasteurs devraientclairement mettre en valeur la qualité etle caractère unique de l’éducation ad-ventiste.

ConclusionUn certain nombre de problèmes doi-

vent être traités par les éducateurs, les

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P renez la feuille de papier qui setrouve dans l’enveloppe survotre table ainsi qu’une paire

de ciseaux, une paire pour deux per-sonnes. Travaillez avec un partenaire àvotre table. Supposez que ce papier estle problème auquel vous faites face.Votre défi est de faire un trou avec lesciseaux dans ce morceau de papier. Untrou assez grand pour que vous deuxensemble puissiez passer au travers.»

Je donne cet excercie aux pasteurset aux enseignants. J'ai organisé desjournées entières composées de nom-breux ateliers interactifs où les pasteurset les enseignants forment de petiteséquipes autour d'une table pour planifier,rêver, et travailler ensemble pour la mis-sion. Notre défi au sein de l'éducationchrétienne est de découper un trouassez grand, d'avoir une passion suffi-samment profonde et de défricher unchemin assez large pour que les pasteurset les enseignants puissent avancer en-semble. J'ai reçu de nombreux témoi-gnages de pasteurs, d’enseignants etd’administrateurs de fédérations affirmantque cette journée leur a donné unenouvelle appréciation du ministère etleur a montré une nouvelle occasiond'explorer les moyens d'améliorer leursobjectifs missionnaires.

Les organisations n'existent pas defaçon isolée. Elles sont plutôt intégréesdans une grande variété de réseauxqui offrent des opportunités pour at-teindre leurs objectifs. Les églises, lesécoles et les instances qu'elles serventexistent au sein d'une société, d’un ré-seau social. Si nous suivons la logiqueselon laquelle le succès d'une organi-

sation dépend de la façon dont elleutilise ses ressources, nous pouvonsconclure qu'il est important de com-prendre comment profiter des relationsexistantes. Ces relations disponiblessont un atout pour une organisation, etce n'est que si nous utilisons ces rela-tions de manière collaborative que lesbienfaits en découlant pourront alorsêtre pleinement concrétisés.

De façon plus précise, comment pou-vons-nous, en tant qu'organisation, fa-voriser la possibilité pour les églises etles écoles adventistes d’associer leursministères ?

Les écoles et les églisesJe demande aux enseignants : « De

manière intentionnelle, comment pou-vez-vous associer l’église à votre écolepour ceux qui viennent visiter votreétablissement et pour les parents non-adventistes ? » Je demande aux pas-teurs : « De manière intentionnelle, com-ment pouvez-vous associer l'école àvotre église pour les visiteurs, pourceux qui montrent un intérêt pourl’étude de la Bible, ainsi que pour lesnouveaux comme pour les membresplus anciens ? »

Il est facile d’oublier notre interdé-pendance l’un de l’autre et de se lanceren solo pour remplir la mission de notreorganisation. De nombreuses égliseset écoles fonctionnent dans des «boîtes»confortables sans tenir compte des op-portunités à portée de main. Cependant,même à l'époque où l'on admet la né-cessité de développer des liens inter-organisationnels, il est difficile de savoir

comment forger ces liens de manièredurable. Trop souvent, nous voyons deuxbâtiments avec deux ministères différentset deux missions séparées.

Les écoles et les églises adventistessont intégrées dans un système quileur offre de vastes opportunités pouratteindre leurs objectifs missionnaires.Or, les recherches révèlent que ces deuxorganisations parallèles fonctionnentsouvent indépendamment l'une de l'au-tre et ne parviennent pas à utiliser lesrelations disponibles pour réaliser leursobjectifs au niveau de la mission.2 Unerelation de collaboration entre les deuxresponsables adventistes que sont lepasteur et l’enseignant, améliorerait lesobjectifs missionnaires à la fois del’église et de l’école.3

Monte Sahlin a fermement plaidépour la nécessité de travailler en équipedans la poursuite des objectifs de l'égliseet de l'école. Il dit que ce sentiment dedépendance manque et que de nom-breuses écoles adventistes fonctionnentséparément de l'église.4 Stan Pattersonrésume le problème de cette manière :« Par conséquent, deux systèmes paral-lèles d’organisation – l’église et l’école– fonctionnent au niveau local avecune interaction structurée minimaleentre les responsables de leur service».5

Selon les statistiques du site webconcernant le département de l’éduca-tion de la Division nord-américaine(NAD), l’Église adventiste gère à ce jourplus de 7 200 écoles dans le monde,avec près d’1,5 million d’élèves.6 Il yest dit que l’objectif principal de l’édu-cation adventiste du septième jour est

« NOUS » est plus puissantque «Je » 1

Pamela CONSUEGRA, PhD, est directrice adjointe du ministère pour lafamille de la Division nord­américaine des églises adventistes du septièmejour, à Silver Spring, Maryland, aux États­Unis.

«

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ventiste. De nombreux pasteurs et en-seignants sont inquiets parce que l’in-capacité à collaborer pourrait entraînerla disparition de l’église et de l’école.Certains ont même l’impression quele prix ultime à payer est peut-êtreque certains ne seront pas sauvés enraison de cet échec de collaborationpositive pour atteindre les objectifs dela mission.

Selon Lowell Rasmussen, les plusgrands mandats de l’Église sont de prê-cher et d’enseigner, d’évangéliser etd’éduquer. « Si l’un est négligé, l’autresouffre ; si l’un des deux est négligé,l’église en souffre. Le programme éducatifde l’église et le programme d’évangéli-sation de l’église doivent aller de pair.» 9

Il a écrit que l’école chrétienne est laméthode la plus indispensable quenous ayons au sein de l’église poursauver nos enfants.

Unis pour la missionLes écoles adventistes devraient peut-

être adopter cette déclaration très puis-sante qui se trouve dans le Manuel duconseil luthérien pour les écoles pri-maires : « La théologie et la philosophiede l’éducation luthériennes préconisentclairement un ministère uni entre lepasteur et le directeur d’école. Tousdeux sont considérés comme ayantreçu un appel de la part de Dieu pour

servir au sein du ministère, et ils sontpartenaires dans l’Évangile. L’école lu-thérienne devrait être une expressionintégrale de la mission de l’église. Sé-parer le ministère du pasteur du ministèrede l’école entraînera un échec. Lepasteur et le directeur devraient seréunir régulièrement afin de coordonnerleurs efforts et améliorer l’efficacité deleur ministère en tant que partenairespour le Christ. Ils font partie de la mêmeéquipe. » 10

Il ne s'agit pas de deux entités diffé-rentes ou distinctes, mais plutôt d’uneentité avec deux sections, chacune réa-lisant le rôle essentiel qu’elle joue pouratteindre leur but missionnaire commun.La mission de l’école est une extensionde la mission de l’église. Si vous essayezde séparer les deux, ni l’une ni l’autrene réussira à atteindre l’objectif mis-sionnaire que Dieu leur a confié. Le butultime de la mission de l’église et del’école est de nature rédemptrice.

Dans une école que j'ai visitée ré-cemment, l’enseignant d’une classe ademandé à tous les élèves de répéterla déclaration de mission de leur école.Ces jeunes élèves du primaire ont répétécette déclaration de mission à l’unisson,mot à mot et par cœur. Ils étaient auclair sur la mission de leur école. Deplus, l’église avait adopté cette mêmedéclaration de mission. Cet objectif mis-sionnaire commun était au cœur de la

d’offrir aux élèves l’occasion d'accepterle Christ comme leur Sauveur, de per-mettre au Saint-Esprit de transformerleur vie et d’accomplir la mission deprêcher l’Évangile au monde entier.

Le site web de la NAD, quant à lui, af-firme que l’Église cherche à améliorerla qualité de la vie des gens partoutdans le monde et à leur faire connaîtrela bonne nouvelle que Jésus revientbientôt.7 Une évaluation attentive desobjectifs de ces deux entités révèlequ'elles sont étroitement liées, car toutesdeux ont pour but le salut des hommes.Les écoles adventistes travaillent enétroite relation avec les églises adven-tistes. Les enfants fréquentent souventl'école et l'église qui la parraine, et unegrande partie du budget de l’école pro-vient directement des fonds de l’égliselocale. Cette relation entre l'église etl'école offre aux deux entités la possibilitéde collaborer de manière à ce que lesdeux en tirent un bénéfice.

Le but de l'éducation adventiste àl’origine était de préparer l'élève à unevie de service. Cet objectif demeure au-jourd’hui, mais un autre a pris la placecentrale. Dans le livre Éducation, EllenG. White a déclaré que l’œuvre de l’édu-cation et l’œuvre de la rédemption al-laient ensemble et étaient semblables.8

Présenter Jésus aux étudiants commeleur Sauveur devrait être le but ultimeau sein de chaque salle de classe ad-

Grâce à cette relation de collaboration, les pasteurset les enseignants ressentent un plus grand bonheur, une diminution du stress, moins d’anxiétéet moins de nuits blanches, sachant qu’ils ont un « partenaire au sein du ministère ».

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pensée de tous ceux impliqués au seinde l’église et de l’école.

Quand les pasteurs et les enseignantsdiscutent de l’unité de leur mission, ilsprennent conscience qu’ils visent lesmêmes objectifs et qu’ils peuvent obtenirde bien meilleurs résultats en travaillantensemble que s’ils travaillaient de ma-nière indépendante.

La réalisation de buts communs estpeut-être l'un des arguments les plusimportants à utiliser pour promouvoirce haut niveau de collaboration entrele pasteur et l’enseignant. Newton Hoi-lette écrit : « Il ne doit y avoir aucunconflit ni de sentiments d'infériorité oude privilège. Les pasteurs et les ensei-gnants sont dans la même équipe. Aulieu d’un climat de rivalité, il devrait yavoir un esprit de collaboration profes-sionnelle et spirituelle. Il existe un besoind’égalité, de respect mutuel, de consi-dération, de soutien, de compréhensionet de coopération.» 11 Si les objectifsdu pasteur adventiste sont parallèles àceux de l'enseignant adventiste, alorsl'application des théories collaborativesà la vie de la classe pourrait être béné-fique aux éducateurs, aux étudiants,aux écoles, aux églises et à nos sociétésen général.

Pourquoi c’est importantPour atteindre leur objectif mission-

naire, les pasteurs et les enseignantspeuvent identifier ensemble la meilleurefaçon d'aider les élèves à prendre ladécision d'accepter Jésus. Si le pasteurparticipe activement à la vie de l'école,les élèves ont plus de chances de créerune relation positive avec lui. De soncôté, l'élève aura naturellement uneplus grande facilité à avoir des conver-sations spirituelles avec le pasteur etdonc à être attiré vers Jésus.

Le pasteur et les enseignants qui tra-vaillent ensemble avec joie constituentun modèle positif pour les étudiants.De plus, lorsqu'une école adventiste a

une relation positive avec l'église, ellesuscite un sentiment de sécurité chezles membres les plus anciens de l'église :ils sont assurés de la durabilité del'église, en voyant les jeunes de l'écoleprendre des responsabilités et devenirdes participants actifs.

Faire des plans et rêver ensemble en-traine également une amélioration dela santé des pasteurs et des enseignants.Grâce à cette relation de collaboration,les pasteurs et les enseignants ressententun plus grand bonheur, une diminutiondu stress, moins d’anxiété et moins denuits blanches, sachant qu’ils ont un«partenaire au sein du ministère.» Lesréussites sont partagées avec leur par-tenaire de ministère, tout comme lesfardeaux et les préoccupations. Avoirquelqu’un pour nous «épauler » rendles difficultés plus faciles à supporter.

Recommandationspour les pasteursCet article s'adressant spécifiquement

aux pasteurs, j'inclurai des recomman-dations pour optimiser les relationsentre pasteurs et enseignants. Mais il yen a également pour les enseignants.Les recommandations pour les pasteurssont les suivantes :1. Harmonisez les objectifs de l'église

et de l'école afin qu'une missioncommune soit claire.

2. Identifiez vos forces et vos faiblesses.Ayez des discussions avec le per-sonnel de l'école sur la façon dontvous pouvez conjuguer vos forcesafin d'atteindre les objectifs de votreministère.

3. Faites de l'école une priorité dansvotre calendrier.

4. Soyez visible et actif sur le campusde l'école de manière régulière.

5. Inscrivez au calendrier de l’églisedes sabbats spéciaux mettant l’ac-cent sur l'éducation adventiste.

6. Planifiez des rencontres périodiquesavec votre équipe du ministère del’éducation pour discuter des ob-jectifs et des rêves.

7. Réglez les différents avec les en-seignants et gérez les conflits enprivé selon les principes bibliques.

8. Encouragez l'école, le personnelet les étudiants depuis la chaire.

9. Créez intentionnellement des oc-casions de connaître votre partenaireéducatif dans le ministère, en dehorsdu milieu scolaire.

10. Priez tous les jours pour vos ensei-gnants en tant que partenairesdans le ministère.

11. Ne vous attendez pas à la perfectionavec vos partenaires éducatifs dansle ministère.

12. Profitez pleinement de cette « huilerelationnelle» de collaboration alorsque vous établissez des relationsavec ceux que vous servez dans lafamille de l'église et celle de l'école.Ainsi, votre ministère sera béni.

ConclusionÀ la fin de notre atelier, je demande :

« Quels sont les avantages d'une colla-boration positive entre pasteur et en-seignant pour les membres de l'église,les parents et les enfants ? » Quels sontles avantages pour votre ministère? En-suite, les pasteurs prient avec les en-seignants qui sont membres de leuréquipe. Mais tout ne se termine pasavec cette prière. Nous lançons ensuitecet appel aux pasteurs et aux ensei-gnants :1. Précisez votre engagement et/ou

le changement que vous souhaitezeffectuer.

2. Décrivez-le comme un objectif clair,réaliste et mesurable.

3. Identifiez les étapes.

Pamela CONSUEGRA

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« NOUS » EST PLUS PUISSANT QUE « JE »

M

4. Énumérez les ressources néces-saires à sa réalisation.

5. Signez ce texte et demandez àvotre partenaire dans le ministèrede le signer aussi.

Quel encouragement pour les ensei-gnants de savoir qu'ils ont le soutiende leur pasteur ! Quel encouragementpour les pasteurs de savoir que les en-seignants sont passionnés par l'éduca-tion chrétienne. En décrivant les pratiquescollaboratives de pasteurs et d’ensei-gnants adventistes, j’ai entendu raconterdes histoires de collaborations extraor-dinaires. Tout est possible lorsqu'un pas-teur et un enseignant s’unissent dansun but missionnaire commun : le salutdes jeunes. En effet, l'éducation adven-

tiste et l'évangélisation sont inséparables.Si nous devons accomplir notre missioncommune, les pasteurs et les ensei-gnants adventistes doivent joindre leursarmes dans des pratiques collaboratives,faire entendre leurs voix dans des prièrescollectives et faire un trou assez largepour que les deux partenaires dans leministère puissent le traverser.

1. Cet article résume la these intitulée “A Multiple-CaseStudy Describing Collaborative Relations Between AdventistPastors in the Eastern United States,” écrite par PamelaConsuegra, PhD, Andrews University, School of Education,2012. 2. Voir Stan Patterson, “Organizational Expectations andRole Clarification of Pastors and Educators Serving K–10Schools Operated by the Georgia-Cumberland Conferenceof Seventh-day Adventists” (these de doctorat non-publiée,

Andrews University, 2007) ; Monte Sahlin, “Preacher-TeacherCollaboration,” in Ministry,® Août 1985, p. 12–14, p. 17.3. Ibidem.4. Monte Sahlin, “Pastor and Teacher: Cooperating forSuccess,” in Journal of Adventist Education 48/1 (octobre-novembre 1985), p. 8–11.5. Patterson, p. 5.6. Seventh-day Adventist Church, North American Division,“Education,” 2012, http://www.nadadventist.org/article/27/mi-nistries/education [Ce lien n’est plus valide.]7. Seventh-day Adventist Church, North American Division,“About Our Church,” 2012, http://www.nadadventist.org/ar-ticle/2/about-our-church.8. Ellen G. White, Éducation. Dammarie-les-Lys : Vie etSanté, 1986, p. 35.9. Lowell R. Rasmussen, “Minister in the Making: Evangelismand Education,” in Ministry®, janvier 1950, p.15, 16.10. Martin F. Wessler, Board Manual for Lutheran ElementarySchools. St. Louis, MO: Board for Parish Services, LutheranChurch Missouri Synod, 1987, p. 32.11. Newton Hoilette, “The Same Gift: ‘And . . . to Some,Pastors and Teachers,’ ” in Journal of Adventist Education55/2 (décembre 1992 - janvier 1993), p. 4.

revivalandreformation.org

Encourager les jeunes à établirune relation personnelle avec Jésus enconsacrant quotidiennement du tempsà lire la Parole, à prier, ainsi qu’à témoi-gner activement et à évangéliser. Leurmontrer, par l’exemple, à quoi ressem-blent la foi véritable, le christianismeauthentique et la vie du disciple. Lesencourager à viser des idéaux élevéspour la gloire et l’honneur de Dieu. Encourager les jeunes à être

créatifs dans leur application des prin-cipes bibliques pour trouver des moyensde participer à l’engagement total desmembres. Ellen White a écrit : « Ne res-sentez au grand jamais la moindre in-quiétude parce que le Seigneur suscitedes jeunes pour porter de plus lourdsfardeaux et proclamer le message devérité. » Souvenez-vous que les jeunesne sont pas entravés par les mêmes li-mitations que nous adultes connaissonssouvent. Grâce à cela, ils rêvent degrandes choses, prient beaucoup et fontdes plans énormes.

En conseillant les jeunes, n’es-sayons pas de les contrôler de trop prèsou de les ralentir dans leur marche versl’avant qui produit de bons fruits bi-bliques (Mt 7.7; Ph 4.8). À l’approche dela fin des temps, Dieu utilisera desmoyens simples, au-delà de nos espé-rances, pour réaliser ses grands objectifs.Ne décourageons pas les jeunes quicherchent à réaliser de grandes chosespour Dieu. Cherchez des moyens actifs

pour encourager les jeunes dans leursdifférentes tentatives de s’impliquerpour assurer la relève. Faites-les parti-ciper aux prises de décisions, à la di-rection, à la prédication et à l’évangéli-sation, aussi bien qu’à la recherche dusoutien de jeunes comme eux pour lepartage de leur foi. Ellen White nousconseille : « Faites sentir aux jeunes quenous comptons sur eux pour réaliserquelque chose. Le Seigneur les a choisisparce qu’ils sont forts. » Nous sous-es-timons ce que des jeunes consacrés

etRÉFORME

VOUS, VOTRE FAMILLE, VOTRE ÉGLISE, VOTRE COMMUNAUTÉ

peuvent accomplir pour la gloire deDieu. Finalement, priez pour les jeunes

et encouragez-les à prier les uns pourles autres et pour leur Église. Exhortez-les à prier pour que ceux qui ont aban-donné l’Église reviennent, pour que lesincroyants trouvent la vérité, pour quela proclamation du message des troisanges puisse aller de l’avant, ouvrantla voie aux ondées de la pluie de l’ar-rière-saison. Avec une armée d’ouvrierscomme celle de nos jeunes, bien en-trainés, puissamment équipés, à quellevitesse le message d’un Sauveur crucifié,ressuscité et qui revient bientôt se ré-pandrait dans le monde entier !

- Ted N. C. Wilson, PhD, est le président de laConférence Générale des Adventistes du sep-tième jour.

Cinq façons d’intéresser les jeunesà l’engagement total des membres

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T out au long du Nouveau Testa-ment, Jésus met l’accent sur lanature divine de l’Église. Lorsque

Pierre professa que Jésus était le divinFils de Dieu, notre Sauveur répondit :« sur cette pierre je construirai monÉglise, et les portes du séjour des mortsne prévaudront pas contre elle » (Mt.16.18, NBS). L’Église ne peut pas êtreclassée comme institution humaine,bureaucratique, créée par les hommes ;elle est un mouvement divin suscitépar Dieu. Son objectif est de favoriseret de nourrir la vie spirituelle de chaquecroyant. Elle doit également former cha-cun à utiliser ses dons dans la procla-mation de l’Évangile par une vie entiè-rement dédiée au service des autres.L’Église est le corps du Christ, le troupeaude Dieu, le pilier et le fondement de lavérité, un temple saint, et le reste de sapostérité. Elle est « le moyen que Dieua choisi pour faire connaître le salutaux hommes. Établie pour servir, elle apour mission de proclamer l’Évangile1.»

L’organisation dansune Église en croissanceAvec la consécration des douze dis-

ciples, le Christ a établi le fondementpour l’organisation de son Église. Lechoix des douze était une étape crucialedans le plan de Jésus pour accomplirla mission céleste dans le monde.

La structure organisationnelle del’Église a continué à se développer aucours des premières décennies du chris-tianisme. Dans le livre des Actes, l’orga-nisation est essentielle à l’unité del’Église. Sans organisation, de faux en-seignants auraient facilement pu faus-

ser le message de l’Église et en fairedévier la mission. Sans l’organisationde l’Église, le message de la vérité bi-blique, fondé sur la Parole de Dieu, au-rait été déformé et la mission du Christaurait été délayée.

Revenons ensemble sur l’organisa-tion de l’Église telle qu’elle est présen-tée dans le livre des Actes et notons lerôle qu’elle joue pour nourrir la vie spi-rituelle du croyant, pour préserver lemessage de l’Église et pour encouragersa mission.

Dans le premier chapitre des Actes,120 croyants unis étaient assemblésdans la chambre haute pour prier Dieude répandre son Saint-Esprit (v. 13-15).Ils étaient unis dans leur amour pour leChrist. Ils étaient convaincus de ses en-seignements. Leurs cœurs débordaientdu désir de partager son amour avectous ceux qu’ils rencontraient. Le récitdéclare que tous, « d’un commun ac-cord,» cherchaient Dieu pour recevoirson Esprit et la puissance de répandreson message dans le monde entier (Ac1.8, 14, 15, NBS).

Un problème potentiel survint à la findu chapitre. Le poste laissé vacant par latrahison et la mort de Judas devait êtrerempli. L’Église primitive a sélectionnédeux de ses membres pour le remplacer.Cette situation aurait pu être probléma-tique. Ces croyants du Nouveau Testa-ment auraient facilement pu prendre po-sition de manière radicale pour l’un oul’autre des individus sélectionnés en fonc-tion de ce qu’ils pensaient être la volontéde Dieu. Au lieu de cela, ils ont mutuelle-ment convenu de rechercher la sagessede Dieu à ce sujet (v. 24).

Le fait qu’ils choisirent deux hommesalors qu’ils avaient l’intention d’en dé-signer un seul indique qu’il y avait dif-férentes opinions au sein du groupe. Lechoix de l’un ou de l’autre des deuxhommes aurait facilement pu diviserl’Église, mais les croyants ont décidéensemble de quelle manière ils allaientconsulter la volonté de Dieu et ils ontconsenti à en accepter l’issue. Ils étaientdisposés à mettre de côté leurs propresconvictions pour recevoir la volonté deChrist révélée par le processus de sé-lection. Même à son stade embryon-naire, l’Église apprenait à se soumettrepour conserver l’unité et la mission.

Dans Actes 2, nous lisons que 3 000personnes ont été baptisées le jour dela Pentecôte. Elles se sont unies àl’Église et étaient assidues dansl’étude de la doctrine, la communionet les prières des apôtres (v. 41, 42).Les baptisés se sont alors joints à unmouvement organisé. Ils ont reçu« l’enseignement des apôtres », pre-naient part à la « communion frater-nelle » et se joignaient aux « prières »de la congrégation.

Tandis que l’Église grandissait, Actes6 nous indique qu’elle rencontrait denouveaux défis. Les veuves grecques nerecevaient pas leurs justes parts de nour-riture. Une fois de plus, une discussionouverte a eu lieu et une solution a étémutuellement acceptée. Un groupe dediacres a été choisi. Ces diacres étaientau service des veuves grecques dans lebesoin et maintenaient l’unité de l’Égliseen temps de crise. Ils ont été choisisparce qu’on rendait d’eux un «bon té-moignage», parce qu’ils étaient « remplis

Unis dans le message,la mission et l’organisation

Mark A. FINLEY, DDiv, est assistant du président de la Conférencegénérale des adventistes du septième jour à Silver Spring, Maryland,États­Unis.

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d’Esprit » et qu’ils étaient guidés par la« sagesse » divine (Ac 6.3, NBS). Àchaque étape de son développement,l’Église primitive affinait sa structure or-ganisationnelle pour nourrir ses rangsgrandissants, préserver ses enseigne-ments et encourager la mission.

Actes 9 nous rapporte la conversionde l’apôtre Paul. Immédiatement aprèsla conversion de Paul sur le chemin deDamas, le Saint-Esprit a conduit Ana-nias, un représentant de l’Église, verslui. Dans cette situation, l’Esprit n’a pasconduit Saul au désert pour passer dutemps dans la solitude ; l’Esprit ne l’apas envoyé non plus immédiatementremplir une mission d’évangélisation. Ila été mis en contact avec un représen-tant de l’Église de Dieu. L’un des objec-tifs était d’illustrer l’importance de l’or-ganisation et de l’autorité de l’Église.Dans le livre Conquérants Pacifiques,Ellen White déclare : «Ainsi, Jésus ap-prouvait l’autorité de son Église organi-

sée, et il plaçait Saul en relation avecses serviteurs2.» Paul a été encouragédans sa foi par Ananias qui lui a parlédavantage du plan de Dieu pour l’or-ganisation de l’Église.

Dans Actes 15, l’Église du NouveauTestament a dû faire face à une situa-tion critique dans son développement.Un conflit est survenu concernant lamanière dont les croyants non-juifs, quiavaient maintenant accepté Christ, de-vaient appliquer les coutumes juives,et en particulier la circoncision. C’étaitune question importante. La circonci-sion avait été pratiquée par les croyantsjuifs pendant des millénaires. Elle faisaitpartie de leur identité et était profon-

dément ancrée dans leur culture. Parconséquent, Paul et Barnabas ont eu« une violente dispute » avec ces res-ponsables juifs (Ac 15.2, NBS). Ils ontconvenu de soumettre la question auconcile de Jérusalem. Ce concile avaitl’autorité de prendre une décision quine faisait pas l’unanimité mais que lamajorité de l’Église approuvait. Sa dé-cision a été acceptée par l’Église dansson ensemble et a apporté l’unité aucorps des croyants.

L’unité a été trouvée lorsque les in-dividus se sont soumis à l’autorité del’Église dans son ensemble. Ce que j’ai-merais souligner ici n’est pas la déci-sion elle-même mais le processus parlequel cette décision a été prise. Unequestion complexe a été amenée del’église locale vers un corps adminis-tratif plus large. Les dirigeants et lesmembres se sont accordés pour ac-cepter la décision du concile de Jéru-salem.

À chaque étape de son développement, l’Église primitive affinaitsa structure organisationnelle pour nourrir ses rangs grandissants,préserver ses enseignements et encourager la mission.

Un problème très difficile qui troublaitla chrétienté a été résolu parce que lesdeux partis furent disposés à accepterla décision du concile. Les croyantsavaient des convictions divergentes surla question, mais la plupart d’entre euxont été disposés à suivre la décisiondes dirigeants qui les représentait parégard à la mission de Dieu.

Cette rencontre générale des croyantsavec des délégués des différenteséglises a apporté l’unité au corps deChrist. Ainsi, les croyants pouvaient ànouveau concentrer leurs regards surce que Dieu a le plus à cœur : sauverles perdus. Pensez à ce qui aurait pu sepasser si le reste du livre des Actes était

consacré à traiter les différents pointsde vue d’un débat sur la circoncisiondes non-juifs convertis au christianisme.Imaginez les conséquences tragiquesqu’une délibération sans fin sur ce sujetaurait eues sur la croissance de l’Église.Avec sagesse, l’Église du Nouveau Tes-tament a accepté la décision du concilegénéral de l’Église et a poursuivi la mis-sion avec passion.

Dans Actes 20.17-32, l’apôtre Pauldemande aux anciens de l’Église à lafois d’édifier et de protéger le troupeaude Dieu. Il leur dit que l’une des fonc-tions de l’organisation de l’Église etd’un ministère consacré est de protégerl’Église des faux enseignements et dela garder concentrée sur la mission. Unefois de plus, il a souligné l’importancede l’organisation de l’Église et son rôlepour édifier la foi des membres d’égliseet les protéger des fausses doctrines.

Les lettres de Paul à Éphèse, Philippe,Colosse, ainsi que ses conseils à Timo-

thée et Tite indiquent une cohésion dansla structure organisationnelle avec desanciens, des diacres et des diaconesses.Un plan de partage financier a émergélorsque Paul a récolté une offrande pourles croyants souffrants à Jérusalem. Ilsuggére également que « ceux qui an-noncent la bonne nouvelle vivent de labonne nouvelle » (1 Co 9.14, NBS).

Lorsque nous sommesen désaccordPour certaines questions, même des

personnes honnêtes auront des opi-nions différentes. Dans ces situations,l’Évangile nous invite à faire preuve de

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respect et de dignité envers les autres.Cependant, une chose est claire : l’Évan-gile exige également qu’une haute prio-rité soit donnée à l’unité de l’Église etau respect des décisions collectives.L’unité de l’Église a une grande impor-tance aux yeux de Dieu, et l’organisationde l’Église représente une vérité cen-trale du Nouveau Testament.

Sans l’organisation, l’Église se trou-nerait rapidement vers un systèmecongrégationaliste de pluralisme théo-logique, une mission affaiblie, et unchaos dans sa structure. Négliger ouminimiser les décisions collectives desreprésentants de l’Église mondiale créedes divisions et peine le cœur de Dieu.L’Église du Nouveau Testament étaitunie dans son engagement envers leChrist, sa vérité présente, son messageprophétique, sa mission pour le mondeet son organisation divinement établie.

Dans le développement des règle-ments, l’Église est guidée par la fidélitéaux vérités immuables de l’Écriture etson engagement envers la mission. Lesrèglements de l’Église ne remplacentjamais les vérités éternelles et immua-bles de l’Écriture. Ils sont des accordsmutuels de confiance établis par desdirigeants représentant la communautéentière, en harmonie avec l’Écriture,pour faciliter la mission. Ils ne doiventêtre ni élevés au-dessus de l’Écriture,ni négligés, sinon il en résulterait soitune structure hiérarchique inefficace,soit un chaos organisationnel.

L’unité de l’Église est conservéelorsque notre engagement envers leChrist prend la première place, lorsquenous sommes unis dans les vérités desÉcritures sous la direction du Saint-Es-prit, lorsque nous donnons la priorité àla mission et que nous sommes motivés

par ce qui passionne le cœur de Dieu,et lorsque les accords ou règlementscollectifs de l’Église constituent le fon-dement de son gouvernement et de sonautorité. Si l’un ou l’autre de ces quatreaspects de l’unité est négligé, nousinvitons alors la division, un effondre-ment de la vérité biblique, et une dis-torsion de la mission. Lorsque l’organi-sation ou l’autorité de l’Église estrabaissée, l’Église est en désarroi et lefondement de sa mission est érodé.

Soyons remplis de l’Esprit de Christ,proclamons son message, accomplis-sons sa mission, et soutenons son Église.C’est seulement dans ces conditionsque l’Église pourra se lever pour réaliserson destin et révéler la gloire de Dieuaux yeux du monde et de l’univers.

1 Ellen G. White, Conquérants pacifiques, Dammarie-les-Lys : SDT, 1959, p. 11.

2 Idem, p. 122.

M

Mark A. FINLEY UNIS DANS LE MESSAGE, LA MISSION ET L’ORGANISATION

Denise KÜNZILE LANGAGE RELIGIEUX EN ÉCHEC ? Une confirmation avec la psychosociologie. Paris, L’Harmattan, 2017, 196 pages.

L ’auteure de ce livre est décédée d’un cancer il ya deux ans. Chrétienne engagée, formée en psy­chologie et en théologie, elle a passé une bonne

partie de sa vie à aider des personnes hospitalisées à faireface au défi de la souffrance.

Elle a constaté que le langage religieux, habituellementutilisé dans les églises, par les pasteurs et par les croyants,ne parvient pas à toucher efficacement la majorité de noscontemporains, croyants non engagés, non croyants, agnostiques ou athées. Elle estime que ces personnes sonttiraillées entre les formules héritées de leur éducation re­ligieuse et les exigences de leur intelligence. Mais elle asurtout observé les discours tenus par les croyants auxpersonnes qui leur font part de leur souffrance.

Elle a remarqué que ces discours sont souvent stéréo­typés et ne représentent que des habitudes de langagesouvent dépourvu de sens. En analysant ces discours, elley voit transparaitre un désir de pouvoir qui cherche à im­poser une explication aux situations vécues et donc unevision du monde représentative de traditions plutôt que

Livre

d’expériences vécues et de réflexionssur ces expériences.

Elle suggère un tout autre langage,non pas pour évacuer la foi chrétiennedu discours, mais pour l’exprimer tout autrement. Un lan­gage qui donne d’abord la priorité à l’écoute. Qui accepted’entendre la colère, face au silence de Dieu, la révolteface à la souffrance injuste, la contestation du dogme, del’Église voire même de Dieu. Un langage d’humilité qui neprétende pas fournir la bonne réponse aux questionne­ments des gens. Un langage attentif à l’histoire de vie dechacun, conscient du brassage des cultures, du mélangereligieux bariolé auquel chacun est confronté. Un langagede vie et non de théorie.

Voilà un livre qui mérite notre attention soutenue etnous oblige à réfléchir sérieusement sur notre mission età pratiquer une écoute particulièrement attentive detoutes celles et tous ceux que, nous pasteur, rencontrons.

Bernard Sauvagnat

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pression pour les couples pastoraux devivre dans un bocal avec l’attente élevéede leurs paroissiens et de leurs em-ployeurs qu’ils soient tout pour tout lemonde. Et c’est là la principale différence.Cela inclut le rôle de champions spirituelsdans chaque situation – en particulierdans leur manière de préparer leurs en-fants à être de vrais disciples de Jésus-Christ. En plus du défi permanent d’untemps insuffisant pour s’acquitter detout ce qui leur tombe sur les épaules,les couples pastoraux font souvent faceà de courts ministères et des déplace-ments fréquents qui les arrachent à desrelations proches avec la parenté aussibien qu’avec les amis ; affectant ainsileur équilibre émotionnel.

Souvent, cette expérience se compliquede contraintes financières parce quenous sommes dans un monde où vivreavec un seul salaire s’avère de plus enplus difficile. Spécialement, dans lemonde industrialisé où on laisse l’épousedu pasteur se chercher un nouvel emploiailleurs ; ce qui peut occasionner dessemaines et des mois sans salaires aux-quels s’ajoutent l’anxiété, la tension etle traumatisme en plus d’une situationdéjà stressante. C’est en des tempscomme ceux-ci que les couples pasto-raux, comme tous les chrétiens mariés,ont besoin de reconnaitre que le mariageest de Dieu et qu’il a été créé pournotre bien. «Ordonné par Dieu, le mariage

est une institution sacrée où il ne fautjamais s’engager dans un espritd’égoïsme. Ceux qui envisagent de pren-dre une telle décision doivent, avec sé-rieux et prière, apprécier son importanceet rechercher le conseil divin pour savoirs’ils agissent en harmonie avec la volontéde Dieu.» 1

Alors que le mariage a été instituépar Dieu pour être en bénédiction à lafamille humaine, Satan a tout essayépour dénigrer, dévaloriser et diffamercette importante institution. Ainsi, atten-dez-vous à ce que votre mariage prennela direction d’un état d’aliénation. LaBible dit dans Romains 3.23 : «Tous ontpéché et sont privés de la gloire deDieu.» 2 Cela nous rappelle simplementqu’il n’existe pas de mariages parfaitsparce qu’il n’existe pas de gens parfaits.Cependant, par ce que Dieu est pluspuissant que Satan, chaque mariagepeut survivre lorsque les partenaires, in-tentionnellement, se connectent l’un àl’autre chaque jour par la prière et lagrâce de Dieu.

La citation d’un inconnu que nous ai-mons partager stipule : « Se marier estfacile. Rester marié est plus difficile.»Rester heureux dans le mariage toutela vie pourrait faire partie des arts plas-tiques. Ceci est vrai pour chaque mariageet spécialement pour les mariages pas-toraux qui expérimentent tant d’attentesà la fois de l’intérieur et de l’extérieur.

Nous sommes mariés depuistrente-deux ans. Nous comptonsautant d’années dans le mi-

nistère pastoral. Demeurer mariés l’unà l’autre et partenaires dans le ministèredepuis tout ce temps doit tout à la grâcede Dieu. Pour en être certains, la grâcede Dieu agit au mieux lorsque nous ac-ceptons le don qu’Il offre et permettonsà ce don de germer et grandir dans noscœurs par la puissance du Saint-Espritdont nous choisissons de suivre les in-citations.

Admettons-le, le mariage est difficile.Oui, nous savons que le mariage estamusant et procure toutes ces joiesmerveilleuses dont nous parlons souvent.Cependant, en dépit de nos meilleuresintentions, la réalité des différences quiparaissent dominer dans la plupart desmariages nous retient à genoux. Lavérité est que, nous avons découvertque ce genre de réalité est basé surune décision mijotée dans la prière etsur l’intention de glorifier et d’honorerDieu dans notre mariage.

Le mariage pastoralLes mariages pastoraux font face aux

mêmes défis multiples que les autresmariages. Bon nombre de couples deprofessionnels occupés connaissent lesmêmes engagements en compétitionles uns avec les autres que de nombreuxcouples pastoraux. À cela s’ajoute la

Willie OLIVER, PhD, est directeur du Ministère de lafamille à la Conférence Générale des Adventistes duseptième jour, Silver Spring, Maryland, États­Unis.

Le mariage pastoral : un défi contemporain

Elaine OLIVER est directrice associée du Ministère de lafamille à la Conférence Générale des Adventistes du septième jour, Silver Spring,Maryland, Etats­Unis ; actuellement, elle prépare un PhD en psychologie de l’éducationà Andrews University.

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Pour sûr, les attentes viennent de l’in-térieur à cause du besoin de bien re-présenter Jésus. Cette idée peut souventêtre perçue comme le besoin de pré-tendre avoir un mariage parfait alorsque ce n’est pas le cas. Naturellement,plus les couples pastoraux se sententobligés de présenter au public uneimage qui n’est pas réelle, moins ilssont susceptibles d’atteindre ce but enraison du stress généré intérieurement,vu notre fragilité humaine. La pressionde l’extérieur vient des autres ; souventdes membres d’église, souvent de notreparenté, de nos amis, de nos collègueset de l’organisation qui nous emploie.Elle tend à exiger des pasteurs et deleurs familles des niveaux plus élevésque ceux des êtres humains ordinaires.Pour surmonter ces insupportables far-deaux, les couples pastoraux doiventpasser beaucoup de temps en prière,cherchant une relation authentique avecDieu et l’un avec l’autre.

Parlant du besoin de rester en prière,Romains 12.12 dit : «Réjouissez-vousen espérance. Soyez patients dans l'af-fliction. Persévérez dans la prière.» Deplus Esaïe 65.24 déclare : «Avant qu'ilsm'invoquent, je répondrai ; avant qu'ilsaient cessé de parler, j'exaucerai.»

Et Ellen White de rappeler dans sonlivre Vers Jésus : « Il n’est pas dans notrevie chrétienne de chapitre trop sombrepour qu’il en prenne connaissance, nide problème si troublant qu’il n’en trouvela solution. Nulle calamité ne fond surle moindre de ses enfants, nulle angoissene torture son âme, nulle joie ne leranime, nulle prière sincère ne montede ses lèvres sans que notre Père célestey soit attentif et y prenne un intérêt im-médiat. “ Il guérit ceux qui ont le cœurbrisé, et il panse leurs blessures.” Lesrapports entre chaque âme et Dieu sontaussi intimes que s’il n’y avait que cetteseule âme pour laquelle il ait donnéson Fils bien-aimé.» 3

Harassement digitalLa tyrannie proverbiale de l’horloge

n’a jamais été plus réelle que dans nos

vies aujourd’hui. Courriels, réseaux so-ciaux, textos, messages, en plus d’in-nombrables applications qui émergentchaque jour, donnent à n’importe quiaccès à notre temps, n’importe où, n’im-porte quand, avec l’attente de réponsesinstantanées. Chaque jour comportevingt-quatre heures au cours desquellesle pasteur doit avoir du temps seul avecDieu, visiter les membres d’église, étudier,rédiger des sermons, assister aux réunionsde l’organisation, donner des études bi-bliques, répondre au courrier électronique,s’engager sur les réseaux sociaux, dormir,manger, faire de l’exercice, faire le cultede famille, établir des relations avec pa-rents et amis. Après avoir partagé notretemps entre toutes ces obligations, nonseulement il nous reste peu d’énergiepour n’importe quoi d’autre, il ne restemême plus de temps significatif à par-tager avec son conjoint. Et, si noussommes vraiment honnêtes, il reste enréalité très peu de temps à passer avecDieu en prière. Cela signifie que nousnous retrouvons avec très peu d’énergiepour avoir les moyens d’être un pasteurefficient et donner une satisfaction réelleà notre partenaire de vie.

LimitesComment donc un couple pastoral

peut-il libérer plus de temps pour lui-même dans notre troisième millénairepour permettre une meilleure qualitéde relation qui rende la vie digne d’êtrevécue ? En vérité, pour que cela ait lieu,des limites saines doivent être établiesen vue de survivre et de prospérer. Eton trouve ces limites saines quand onest émotionnellement intelligent etquand on se connait bien soi-même,avec la volonté d’avancer dans cettedirection. À ce sujet, Daniel Golemansuggère : « La connaissance de soi estla première composante de l’intelligenceémotionnelle... Se connaitre soi-mêmec’est avoir une profonde compréhensionde ses émotions, de ses forces, de sesfaiblesses, de ses besoins et de sesmotivations. »

« La connaissance de soi s’étend audegré de compréhension qu’une per-sonne a de ses valeurs et de ses objectifs.Qui a un niveau élevé de connaissancede soi sait où il veut aller et pourquoi…Les décisions des gens dotés de laconnaissance de soi s’adaptent à leursvaleurs.» 4

La connaissance de soi et l’intelligenceémotionnelle dont nous parlons ici neviennent pas simplement par ce quenous sommes plus éduqués ou plus in-telligents que d’autres. Elles sont le ré-sultat d’une relation intime avec Dieuet de notre désir de l’honorer dansnotre plus intime relation avec notreconjoint. Cela devient le genre d’intelli-gence émotionnelle qui apporte la paix.

Pour fixer ses priorités et optimiserson temps, Stephen Covey suggère que« l’un des pires sentiments dans la vie,c’est de se rendre compte que les prio-rités dans votre vie – y compris votre fa-mille – sont en train d’être reléguées àla deuxième ou à la troisième place oumême plus loin encore. Et c’est encorepire lorsque vous prenez consciencedes effets produits.» 5

La vérité est là : nous ne pouvonspas ajouter des heures à notre journée ;mais nous pouvons ajouter de l’ordreet de la priorité à ces heures afin depouvoir optimiser le temps consacré ànotre conjoint chaque jour, chaque se-maine, chaque mois et même chaqueannée pour avoir le genre de relationqui durera et donnera gloire et honneurà Dieu. Pour que les choses changent,si cela n’a pas été la priorité de nosvies, nous aurons besoin d’organiserune nouvelle manière de vivre amélioréequi nous servira de référence.

Pour être sûrs, nous devons changerle paradigme de nos vies. Cela veut direqu’il nous faut envisager les choses dif-féremment, les faire autrement en vued’un résultat différent. En contraste avecles autres relations qui changentconstamment, le mariage est appelé àêtre pérenne ; et comprendre que lesresponsabilités du mariage ne peuventpas être remises à plus tard nous aidera

Willie OLIVER & Elaine OLIVER

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à mesurer le temps pour faire de notremariage la grande priorité de chaquejour.

Déménager au cours du ministèreest une réalité incontournable, perçuecomme la hantise proverbiale du minis-tère. Comme fils de pasteur, j’ai (Willie)déménagé plusieurs fois durant monenfance et comme fils de missionnairevécu dans au moins trois pays avant deparvenir à mon adolescence. Commecouple, nous avons vécu dans quatreétats différents des États-Unis, dans huitmaisons différentes, et en trois décennies,avons exercé huit à dix responsabilitésdifférentes dans le ministère. Chaquedéménagement a été un défi ; certains,il est vrai, ont été plus traumatisantsque d’autres. Mais chaque fois, nousavons vu la main de Dieu et reçu desbénédictions dont nous ne voudrionsjamais nous passer. Comme le déclarel’apôtre Paul dans Philippiens 4.11: «Cen'est pas en vue de mes besoins que jedis cela, car j'ai appris à être content del'état où je me trouve.»

Le facteur financierNaturellement, quand on en vient à

la question de l’argent, nous pouvonstoujours en avoir besoin de davantage.Dans certaines parties du monde lespasteurs jouissent d’un style de vie auniveau de la classe moyenne, ou mêmeau niveau le plus élevé de la classemoyenne – spécialement si leurs épousesont des emplois de professions lucratives.Mais, dans d’autres parties du monde,les pasteurs souffrent car leurs ressourceset leurs salaires sont beaucoup plusmaigres ; de plus, leurs épouses n’ontpas d’emplois rémunérés. Et cependant,nous adorons et servons le même Dieuen qui nous devons avoir confiance sinos vies dans le ministère doivent êtreen bénédiction aux autres. Nous devonssuivre l’exemple du renoncement à soide notre Maitre.

La stabilité financière dépend autantde notre philosophie de l’économat quede nos habitudes de consommation. Entant que mortels jouissant du privilègede scruter la Parole de Dieu en vued’inspirer et de conduire les gens àcelui qui est la vie éternelle, nous devons,nous aussi, croire que Dieu tient sespromesses. Comme couples pastoraux,nous devons, nous aussi, nous réclamerdes promesses que Dieu a faites à sonpeuple dans le passé, et qui restent va-lables pour ses disciples aujourd’hui. Ilest encore valable le message de Ma-lachie 3.10 qui déclare : «Apportez à lamaison du trésor toutes les dîmes, afinqu'il y ait de la nourriture dans ma mai-son. Mettez-moi de la sorte à l'épreuve,dit l'Éternel des armées. Et vous verrezsi je n'ouvre pas pour vous les éclusesdes cieux, si je ne répands pas sur vousla bénédiction en abondance.» Les pro-messes de Dieu ne manquent pas debénédictions si nous lui sommes fidèles.Dans Matthieu 28.20b, Jésus promet :«Et voici, je suis avec vous tous lesjours, jusqu'à la fin du monde.» Jésuspromet encore dans Jean 14.27 : « Jevous laisse la paix, je vous donne mapaix. Je ne vous donne pas comme lemonde donne. Que votre cœur ne setrouble point, et ne s'alarme point.» Et,une dernière mais non la moindre, dansPhilippiens 4.19 la promesse est : «Etmon Dieu pourvoira à tous vos besoinsselon sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ.»

Conclusion En jetant un autre regard sur la réalité

des mariages pastoraux, nous devonsgarder à l’esprit que c’est parfois plusdifficile que nécessaire, parce que nousabordons cette œuvre hautement spiri-tuelle sans les valeurs spirituelles pourpermettre son efficacité. Comme nousl’avons déclaré, « trop de gens aujourd’huientrent en mariage avec la notion indi-

LE MARIAGE PASTORAL : UN DÉFI CONTEMPORAIN

vidualiste d’accomplissement personnelau lieu de se focaliser sur l’accomplis-sement de la relation. Dans les mariagessains les couples ont besoin d’établirun équilibre qui tient compte des deuxparties et ils doivent être conscientsque l’autre fait partie de la réalité quoti-dienne. Il n’existe aucun autre moyende survivre et de réussir dans une relationaussi rapprochée et intime que celle dumariage, sans adopter une perspectivequi inclue les sentiments et les opinionsdes autres, et au minium, les sentimentset les opinions de la personne que nousavons choisie comme conjoint. 6

Alors que vous prenez la résolutionde consolider votre mariage pastoralaujourd’hui et dans les semaines, moiset années à venir, nous vous encoura-geons à vous remémorer le conseil del’apôtre Paul dans 1 Corinthiens 10.31 :«Soit donc que vous mangiez, soit quevous buviez, soit que vous fassiez quelqueautre chose, faites tout pour la gloire deDieu.»

Puisse votre relation avec Dieu vousprocurer la patience et l’amabilité né-cessaires pour donner honneur et gloireà Dieu dans votre relation conjugale. Enplus d’espérer qu’il en soit ainsi, nousprions en ce sens.

1. Ellen G. White, Le foyer chrétien. Dammarie-les-Lys : SDT,1978, p. 67. 2. Toutes les références bibliques sont tirées de la TraductionLouis Segond 1910. 3. Ellen G. White, Vers Jésus. Dammarie-les-Lys : SDT, 1975,p.152. 4. Daniel Goleman, What Makes a Leader: Why Emotional Intelli-gence Matters. Florence, MA: More Than Sound, 2013, p.10, 11. 5. Stephen R. Covey, The 7 Habits of Highly Effective Families.New York: Golden Books, 1997, p.113. 6. Willie and Elaine Oliver, “The Beauty of Marriage” in Marriage:Biblical and Theological Aspects, ed. Ekkehardt Mueller and EliasBrasil de Souza. Silver Spring, MD: Biblical Research Institute,2015, p.6.

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A u mois de juin, plu­sieurs responsablesde l’Église adventiste

du septième jour venu du mondeentier ont effectué un voyaged’étude dans plusieurs territoiresde la Division Interaméricaine :Miami, Jamaïque, Panama, Haïti

et Mexique. Il s’agissait pour eux d’observer des initiativesd’évangélisation en cours, de voir l’impact de ces actions sur lapopulation et de constater la croissance de l’Église.

Ce voyage faisait partie d’une projet lancé par certains diri­geants de l’Église mondiale pour favoriser la collaborationentre les Divisions et pour partager des méthodes, des initiativeset des activités qui font la différence dans chacun des territoiresvisités, a expliqué le pasteur Israel Leito, président de laDivision interaméricaine.

Elie Henry, le secrétaire de cette Division, a affirmé que cevoyage avait été une belle occasion pour les administrateursdes autres Divisions d’être en contact avec la vaste diversitéculturelle qui donne à cette Division sa particularité.

Le voyage a commencé par la Jamaïque, le pays où le tauxd’adventistes par habitant est le plus élevé du monde (1 sur12). Les participants ont été répartis dans les églises de Kingston,la capitale et de Sainte­Catherine où ils ont prêché le sabbat10 juin. Ils ont ensuite participé à un symposium leur présentantles différentes activités qui fonctionnent dans les cinq Fédérationsde cette Union, ainsi que celles de l’Hôpital Andrews et del’Université du Nord des Caraïbes, et de l’Auberge du bon sa­maritain qui s’occupe des sans abri de Kingston.

« Quand nous voyons ce qui se passe à l’Université du Norddes Caraïbes, nous avons un exemple parfait que les adventistessont à la pointe grâce à leur départements de technologie de

l’information et de gestion d’entreprises compétitives »a déclaré G.T. Ng, secrétaire de la Conférence générale.Il a ajouté que le travail accompli par l’Auberge du bonsamaritain devrait être imité dans bien d’autres régionsdu monde.

Le voyage s’est poursuivi au Panama, pour y constaterla croissance de l’Église en nombre de membres et enmoyens financiers depuis sa réorganisation en Unionde mission il y a moins de deux ans.

Le groupe s’est ensuite rendu en Haïti pour y visiterl’Université et l’hôpital adventiste ainsi que les bureauxde l’Union à Port­au­Prince.

L’étape suivante les a amenés à Mexico, cette mégapolecosmopolite de plus de vingt et un millions d’habitants.C’est un des plus importants défis à la mission de l’Église.

Le voyage s’est terminé en apogée dans la provincedu Chiapas où se tenait un festival organisé par despetits groupes qui se multiplient rapidement. Plus detreize mille membres étaient réunis pour témoigner dela multiplication rapide des petits groupes entrainantdes centaines de baptêmes et reposant sur les effortsconjoints des pasteurs et des anciens d’Église. Cesgroupes se joignent aux Églises constituées pour desdistributions massives d’imprimés le sabbat.

« Ce voyage nous a transformés » a déclaré JohnThomas, l’un des secrétaires adjoints de l’Église mondiale.« Les administrateurs itinérants, financiers, des unionset des institutions nous ont fait sentir leur amour, leurappréciation et nous ont traités comme de vrais frèreset sœurs. Ils nous ont montré ce que sont des adventistesjoyeux, aimants et généreux. »

Libna Stevens, Division interaméricaine.

NouvelleVoyage d’étude pour apprendrecomment évangéliser et faire grandir l’Eglise

DIVISION INTERAMÉRICAINE

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L es pasteurs maîtrisent beaucoupde choses. Ils sont de bons en-seignants de la Parole. Ils ont

été formés pour présenter les véritésdes Écritures afin que ceux qui les écou-tent puissent être mis au défi, se remettreen question, être encouragés et enrichis.La plupart prêchent des messages puis-sants qui démontrent non seulementune exégèse approfondie, mais aussiles heures consacrées à la préparationdu message, afin d’être intéressant etcréatif, mais encore, qu’on s’en souviennemême après le repas en commun dusabbat. Les pasteurs sont souvent detrès bons administrateurs. Ils peuventsynthétiser les problèmes de manièreconcise et surveiller les finances del'église comme si c'était leur proprebudget familial. Ils sont également qua-lifiés pour mettre les gens à l'aise grâceà leur style amical, souvent expressif etrelationnel. Les pasteurs sont égalementexcellents pour donner des conseils : lasagesse qui ressort des années d'expé-riences personnelles et professionnellesest facilement prodiguée. Cependant,des expériences vécues prouvent quecertains pasteurs ne sont pas douéspour la discipline spirituelle de l'écoute.

Êtes­vous à l’écoute ?Vraiment à l’écoute ?L'écoute, telle que le terme sera utilisé

dans cet article, se réfère à une activitéintentionnelle axée sur les messagestant explicites qu’implicites et en y prê-tant attention. Cela implique non seule-ment d'entendre le contenu, maisd'écouter les sentiments et d'aborderles problèmes avec pertinence. Bien sûr,cela inclut également de capter les mes-sages transmis par les indices non ver-baux, tels que le langage corporel et leton de la voix.

La plupart des personnes impliquéesau sein du ministère voudraient croirequ’elles savent bien écouter. Les bonsauditeurs sont applaudis et recherchéspour le réconfort et la consolation qu’ilsapportent. Comment pouvons-nous sa-voir si nous écoutons ou non ? La listede vérification suivante peut aider : À quelle fréquence est-ce que j’in-

terromps la personne qui me parle avantde lui permettre de terminer son his-toire? Est-ce que je passe de ce que la

personne m'a dit à ce qui m'est arrivé(ce qui implique que l'autre ne devrait

pas se sentir si mal en comparaisonavec ce qui m’est arrivé) ou qu'il devraitfaire ce que j'ai fait parce que cela afonctionné dans mon cas? Est-ce que je suis prêt à proposer

des solutions, avant même que la per-sonne ait terminé son histoire? Est-ce que je constate que je suis

en train d’élaborer une réponse dansma tête, alors que l’autre parle encore. Est-ce que les personnes qui me

parlent s’assurent régulièrement que jeles écoute toujours ou demandent-elles :«Est-ce que ce que je dis a du sens?»Ou disent-elles des choses comme «Jedois probablement vous ennuyer »? Est-ce que je ressens souvent le

désir que la personne se dépêche et fi-nisse son histoire? Est-ce que je commence à penser

à autre chose ou est-ce que je m’en-nuie?

Il pourrait être intéressant de deman-der à quelqu’un de confiance (unconjoint, un conseiller, un associé ouune personne plus âgée) d’évaluer nosaptitudes pour l’écoute. S’ils hésitent,cela pourrait être un signe qu’ils ne sontpas sûrs que vous soyez doués pourécouter !

L’écoute : la discipline spirituelle la plus négligée

Daniel REYNAUD, PhD, est vice­doyen de la Faculté de soinsinfirmiers, et enseigne la théologie à l’université adventiste Avondale,à Cooranbong, New South Wales, Australie.

Paul BOGACS, MSc, est chargé de cours et conseiller dans cettemême université. Il est doctorant et se spécialise dans les relations entrela foi, la spiritualité et la santé mentale.

Deuxième partie

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L’écoute nécessiteque l’on soit présentSouvent, dans le cadre de la commu-

nication humaine, nous n’écoutons pas,mais attendons simplement le momentde silence qui nous permet de saisirl’occasion pour dire notre mot, que nouspréparons intérieurement pendant quel’autre est en train de parler. La causefondamentale de ce comportement inu-tile est qu’en règle générale, noussommes inconsciemment plus intéres-sés par nous-mêmes que par la per-sonne que nous sommes censés aider.Il se peut que cela vienne de notre be-soin de venir au secours ou de restaurerl’autre.

Or, la puissance de la restaurationexiste dans l’écoute calme, en oubliantnotre agenda et en comprenant les be-soins de l'autre. Les tristement célèbresconsolateurs de Job ont bien agi enverslui pendant les premiers jours. Alorsqu'ils écoutaient en silence, il n'y eutaucun reproche de la part de Job, ni duTout-Puissant. Le problème est apparulorsqu'ils ont commencé à parler, cher-chant en vain à expliquer la douleur etla souffrance. Ils n’ont fait qu’enfermerJob dans sa souffrance. Ils étaient sioccupés à parler qu'ils ne comprenaientpas leur ignorance et leur impuissance.À la fin de l'histoire, Dieu exprime sacolère contre les trois amis de Job quiont mal représenté son caractère parleurs conseils reflétant la compréhen-sion de Dieu et de son action dans l’uni-vers de la mentalité de leur temps. Illeur manquait l’empathie qui remplit lecœur de Dieu.

L’un des concepts fondamentaux del’accompagnement pastoral est de dé-velopper l’art « d’être présent ». Grâce àl'écoute très intentionnelle du pasteur,les personnes dans le besoin se sententacceptées, reconnues et comprises. Desrecherches récentes ont montré que cequi semble beaucoup plus efficace pouraider ceux qui souffrent, ce n’est pas laparticularité des interventions apparem-

ment intelligentes qu’utilisent lesconseillers, mais plutôt un ensemble defacteurs communs qui se concentrentsur la relation créée entre le patient etle médecin.1 La création et le dévelop-pement de cette relation a lieu, aumoins en partie, par l’entremise del’écoute, en prenant au sérieux l’inter-locuteur en face, et en faisant preuved’empathie.2 En se basant sur les re-cherches actuelles, nous pouvons affir-mer sans hésiter que la restauration nese produit pas tant par ce que nous fai-sons ou disons, que par l’effet d’une re-lation d’empathie et d’acceptation,construite au sein d’une présence au-thentique et attentionnée.

Qu’est­ce qui rendl’écoute si difficile ? Les résultats de l’écoute sans autre

ordre du jour que celui d’être présent,sont les plus évidents dans nos rela-tions interpersonnelles. Les différendsont généralement lieu lorsque les deuxparties parlent et qu’aucune des deuxn’écoute l’autre. Mais ces différendssont souvent désamorcés lorsque lespersonnes impliquées sont autant dé-sireuses de comprendre l’autre qued’imposer leur opinion. Beaucoup d’en-tre nous connaissions les compétencesde base en communication (par exem-ple : se concentrer sur la personne quiparle, méditer sur ce que vous pensezavoir compris, faire des déclarationsempathiques et ne pas juger). Pourtantle vrai problème semble être notre in-capacité à mettre ces compétences enpratique. Nous pouvons reconnaître lefondement biblique de la discipline spi-rituelle de l’écoute et acquiescer de fa-çon intellectuelle à son importance. Ce-pendant, la pratique de cette disciplinesemble loin d'être facile.

En plus de notre tendance innée àêtre égoïste, il existe également desprocessus psychologiques puissantsqui entrent en jeu, et qui peuvent nuireà notre capacité d’être présents et

d’écouter véritablement. John Gottman,célèbre pour sa recherche sur ce quifait que les mariages durent, a popula-risé le terme « inondation » pour dési-gner le processus de notre pensée ra-tionnelle envahie par un véritablecocktail de produits chimiques conçuspour déclencher une réponse « d’envolou de combat ».3 Quand des « inonda-tions » se produisent, il nous estpresque impossible d'écouter, d'êtreprésent ou d'être empathique parceque l’alarme a sonné. Daniel Goleman,qui a popularisé le concept d’intelli-gence émotionnelle, parle de « détour-nement émotionnel ». Il souligne quela voie neurale du thalamus (le centrede relais qui reçoit les signaux de nossens) à l'amygdale cérébrale est plusrapide que le chemin depuis le centredu relais jusqu’au néocortex, le centrede la pensée critique raffinée. Puisquel'amygdale cérébrale stocke la mé-moire émotionnelle et sous-tend nosréponses émotionnelles, nous réagis-sons souvent aux déclencheurs de cesystème d'alarme neuronale plutôt qu'àl'apport de nos sens traités par le néo-cortex rationnel.

Une fois que le système de défenseprimitif intervient, nous sommes inon-dés, et notre forte envie de nous envolerou de combattre devient irrésistible.4

Comme l'écoute est d'être présent pourl'autre, nous devons d'abord apaisernotre propre réaction (plutôt que de re-douter les autres pour la façon dontnous nous sentons) et essayer de re-partir, en utilisant les compétencesd'écoute que nous avons développées.La capacité à y parvenir dépend de no-tre propre conscience. Si nous sommesen harmonie avec nos propres réac-tions émotionnelles (ainsi que les ma-nifestations physiologiques de lacharge émotionnelle), nous pouvonsdevenir habiles en matière de retenueémotionnelle.

Un autre processus puissant qui peutrendre difficile ou même impossible no-tre présence à l’autre provient d’un

Daniel REYNAUD et Paul BOGACS

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phénomène connu en psychologie : letransfert.Le transfert se produitlorsqu'une situation actuelle déclenchedes souvenirs d'une expérience anté-rieure ou d'une série d'expériencesavec des personnes importantes de no-tre enfance. Ces souvenirs sont ensuitetransférés à la personne actuelle, quipeut être alors par erreur considéréecomme la cause de la réaction émo-tionnelle actuelle que nous vivons.Nous réagissons alors à la personneen notre présence comme si elle étaitcelle qui nous a fait du mal au coursde notre éducation. Parce que ces réac-tions sont, en grande partie, incons-cientes, nous ne nous rendons pascompte de la raison pour laquelle nousavons réagi d'une certaine manière vis-à-vis d’une personne en particulier. Lesréactions de transfert, si celles-ci nesont pas explorées et exposées, peu-vent être de puissants obstacles à uneprésence à l’écoute et à l’acceptationde l’autre.

Comme indiqué dans notre articleprécédent 5, les Écritures nous exhortentà nous écouter en prenant consciencede nos propres besoins spirituels etémotionnels. Quand je prends le tempsd'augmenter ma conscience de moi-même, je suis bien plus conscient dessignes d'inondation émotionnelle, dedéclenchement ou de réaction detransfert. Il est vrai que Dieu existe, à lafois dans sa grandeur et son omnipo-tence, mais aussi au niveau personnelet dans sa présence dans les cœurs(Romains 8.11). À l’époque du numé-rique, où nos vies sont constammenttruffées de messages sur ce que nousdevrions être, ce que nous devrionsposséder, et ce que nous devrions nousefforcer de devenir, les conseils du psal-miste apparaissent plus pertinents quejamais : «Arrêtez, et sachez que je suisDieu » (Psaume 46.11, NBS). Dans latranquillité, Dieu peut nous guider dansses voies.

Quand je suis en harmonie avec mespropres expériences, je suis plus en me-

sure d’écouter celles des autres. Je suisdavantage en mesure de savoirlorsqu’un détournement émotionnel alieu et de demander la présence ré-confortante et apaisante de Dieu pourm’aider à sympathiser avec la douleurdes autres.

Quelques suggestionsà propos de l’écouteVoici quelques suggestions très pra-

tiques sur la façon dont nous pourrionsnous écouter nous-mêmes, écouter lesautres, et écouter Dieu : Faites un effort conscient pour re-

connaître vos émotions à mesure quevous les éprouvez, plutôt que de lesconsidérer comme une interruption ouune nuisance à votre liste d'activités.Nos émotions, même si elles ne racon-tent pas toujours toute l'histoire, relatentune histoire importante. Nous ignoronsnos sentiments à notre propre péril. Prenez l’habitude de passer du

temps seul chaque semaine. Dans lasolitude, nous éteignons le bruit de nosvies et pouvons entendre les frémisse-ments de notre propre inquiétude. Devenez conscient dans votre

écoute des autres. Donnez-leur centpour cent de votre attention et mettezde côté tout ce qu’il y a dans votre esprit.Parfois, vous pouvez paraphraser ce qu’aexprimé votre interlocuteur, afin de vousassurer que vous avez bien écouté. De-mandez-vous également ce que la per-sonne pourrait communiquer de façonimplicite plutôt qu’explicite. Veillez à ne pas raconter votre his-

toire avant d’avoir entendu celle de l’au-tre. Ou mieux encore, laissez votre his-toire pour un autre moment, afin quevous puissiez vous concentrer sur la per-sonne qui a besoin de votre oreille at-tentive. Comme Dieu a de nombreux lan-

gages et de nombreuses manières des’exprimer, cherchez à écouter avec lesoreilles grandes ouvertes, afin que vousne puissiez pas manquer la présence

de Dieu dans notre monde déchiré. Nelimitez pas les façons dont Dieu peutnous parler. «Notre Père céleste disposede mille moyens de nous venir en aide,dont nous n’avons aucune idée.» 6

Examinez vos prières : combiend’entre elles sont des requêtes, et danscombien d’entre elles tendez-vousl’oreille et disposez-vous votre cœur àêtre réceptif, prêt à écouter votre Père?Essayez de prier en remerciant Dieu uni-quement pour tout ce pour quoi vouspensez pouvoir être reconnaissant.

Alors, pourquoi exercer la disciplinespirituelle de l’écoute? Parce que c’estce que Dieu a fait quand il a envoyé Jé-sus.7 Parce que ça fonctionne. Parcequ’en écoutant d’abord Dieu dans saParole 8,notre bien-être s’améliore. Parceque nos relations avec les autres s’amé-liorent. Parce que c’est une excellentealternative à la fuite devant les chosesauxquelles nous ne voulons pas faireface, soit en nous-mêmes, soit chez lesautres. Parce que Dieu nous demanded’écouter.

1. Barry L. Duncan, Scott D. Miller, Bruce E. Wampold,et Mark A. Hubble, eds., The Heart and Soul of Change:Delivering What Works in Therapy. Washington DC:American Psychological Association, 2010.

2. John C. Norcross, ed., Psychotherapy RelationshipsThat Work: Evidence-Based Responsiveness, 2nd ed.New York: Oxford University Press, 2011.

3. John Gottman, The Relationship Cure: A 5 StepGuide to Strengthening Your Marriage, Family, andFriendships. New York: Three Rivers Press, 2001.

4. Daniel Goleman, Emotional Intelligence: Why It CanMatter More Than IQ. London, UK: Bloomsbury, 1996, p.17.

5. Voir la première partie de cet article, “L’écoute, ladiscipline spirituelle la plus négligée,” in Ministry®(troisième trimestre 2017), p. 4–7.

6. Ellen G. White, Jésus-Christ. Dammarie-Les-Lys : Vieet Santé, 2000, p. 321.

7. Jean 11.41b, 42a " Jésus leva les yeux et dit : Père,je te rends grâce de ce que tu m'as entendu. Quant àmoi, je savais que tu m'entends toujours" (NBS).

8. Ellen G. White, “La Bible est la voix de Dieu qui nousparle, aussi sûrement que si nous pouvions l’entendrede nos oreilles,” in My Life Today. Washington DC:Review and Herald, 1952, p. 283.

L’ÉCOUTE : LA DISCIPLINE SPIRITUELLE LA PLUS NÉGLIGÉE

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