ministre dÉmasquÉ

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MINISTRE DÉMASQUÉ ! Dans quelques jours, le retour des élèves révélera la triste réalité de la rentrée, semblable à toutes les précédentes : des classes à nouveau pleines à craquer ! Le « monde d’après » d’Emmanuel Macron n’aura donc retenu pour l’école aucun enseignement de la crise sanitaire, pas plus d’ailleurs que pour l’environnement et l’économie. La succession des plans sociaux est vertigineuse, la Bretagne particulièrement touchée à Lannion, à Morlaix où les licenciements sont scandaleusement justifiés par les conséquences de cette crise sanitaire. Les familles qui se tournent aujourd’hui vers les services publics et son école, gratuite, pourront y trouver les ressources et des appuis pour résister et défendre leur territoire. Des moyens doivent être dégagés sans attendre pour accueillir la poussée démographique déjà perceptible dans les collèges et lycées publics de l’académie. Après avoir chanté tout l’été pour promouvoir ses vacances apprenantes, le ministre a bel et bien oublié de préparer la rentrée malgré les rodomontades du Premier ministre sur les risques imminents d’une nouvelle vague de contamination. Où sont les mesures pour protéger les personnels, les élèves et leurs familles, où sont les moyens pour réduire les inégalités scolaires crûment mises à nu pendant le confinement ? Le dernier protocole en date renonce même à toute distanciation physique dans la classe au risque de faire des écoles autant de clusters localisés. Une légèreté du gouvernement ? Non au contraire, une orientation bien réfléchie d’alléger tous les cadres nationaux et de faire porter les responsabilités sur les individus. Les initiatives pour contrer les risques sanitaires relèvent désormais du préfet, du maire et qui sait bientôt du chef d’établissement ? La jeunesse a reçu le message qu’elle était trop désinvolte pour protéger ses aînés en ne respectant pas assez les gestes barrières. Les personnels pourraient bientôt se voir reprocher de ne pas en faire assez pour les élèves, trop attachés à leur statut, à leur discipline, à leur ORS, à leurs vacances quand tout le monde devrait s’adapter pour faire face durablement au COVID. Ce n’est donc pas un hasard si le numérique éducatif est dans l’agenda de rentrée du ministre avec des « Etats généraux ». Il prendra sans nul doute prétexte d’une thématique très dense pour y glisser les évolu- tions des pratiques professionnelles qu’il défend depuis toujours. Loin d’être consensuelles ou effica- ces, les annonces pourraient faire la part belle aux dérégulations des métiers et aux expérimentations donnant prises sur nos missions aux entreprises privées, en mal de nouveaux marchés. En plus de ce contexte professionnel particulièrement instable, les carrières sont fragilisées avec la fin des CAPA et la réforme des retraites reste d’actualité. Chacun·e peut compter sur le SNES-FSU et son réseau de militant·es de terrain pour aider et accompagner les collègues, contribuer à la diffusion des informa- tions et construire les mobilisations les plus unitaires possibles. Toute adhésion au SNES-FSU renforce ce rempart collectif, protecteur de la liberté d’agir, de s’engager, de résister. Gwénaël LE PAIH, 18 août 2020 Secrétaire général du SNES-FSU Bretagne Programme des stages syndicaux 2020-2021 Bilan intra 2020 / phase d’ajustement Rentrée 2020 : des imprévus… attendus ! Quel protocole pour quelle rentrée ? Dossier : du S1 au S4, le SNES pour agir ensemble ! Actualité métiers : Bac 2020, GRETA, AESH, stagiaires, orientation… Le numérique dans nos métiers… rennes.snes.edu/pour-adherer.html Cotisation proportionnelle à l’indice de rémunération et la quotité de service. 66% remboursés par les impôts ! Pour être informé·e publications, méls d’alerte, stages… « SE SYNDIQUER, C’EST AGIR ENSEMBLE ! » Pour ne pas rester isolé·e ! Pour participer à la réflexion et l’action collective Parce que ce n’est pas cher ! Août 2020 – Tarif : 0,60 € SNES Bretagne n°146 Syndicat National des Enseignements de Second degré Se syndiquer, c’est garder la main sur son métier et défendre ensemble nos droits collectifs et individuels ! L’édito

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Page 1: MINISTRE DÉMASQUÉ

MINISTRE DÉMASQUÉ !Dans quelques jours, le retour des élèvesrévélera la triste réalité de la rentrée,

semblable à toutes les précédentes : des classes ànouveau pleines à craquer ! Le « monde d’après »d’Emmanuel Macron n’aura donc retenu pour l’écoleaucun enseignement de la crise sanitaire, pas plusd’ailleurs que pour l’environnement et l’économie.La succession des plans sociaux est vertigineuse, laBretagne particulièrement touchée à Lannion, àMorlaix où les licenciements sont scandaleusementjustifiés par les conséquences de cette crise sanitaire.Les familles qui se tournent aujourd’hui vers lesservices publics et son école, gratuite, pourront ytrouver les ressources et des appuis pour résister etdéfendre leur territoire. Des moyens doivent êtredégagés sans attendre pour accueillir la pousséedémographique déjà perceptible dans les collèges etlycées publics de l’académie.Après avoir chanté tout l’été pour promouvoir sesvacances apprenantes, le ministre a bel et bien oubliéde préparer la rentrée malgré les rodomontades duPremier ministre sur les risques imminents d’unenouvelle vague de contamination. Où sont les mesurespour protéger les personnels, les élèves et leursfamilles, où sont les moyens pour réduire les inégalitésscolaires crûment mises à nu pendant le confinement ?Le dernier protocole en date renonce même à toutedistanciation physique dans la classe au risque de fairedes écoles autant de clusters localisés.Une légèreté du gouvernement ? Non au contraire,une orientation bien réfléchie d’alléger tous les cadres

nationaux et de faire porter les responsabilités sur lesindividus. Les initiatives pour contrer les risquessanitaires relèvent désormais du préfet, du maire etqui sait bientôt du chef d’établissement ? La jeunessea reçu le message qu’elle était trop désinvolte pourprotéger ses aînés en ne respectant pas assez lesgestes barrières. Les personnels pourraient bientôt sevoir reprocher de ne pas en faire assez pour les élèves,trop attachés à leur statut, à leur discipline, à leur ORS,à leurs vacances quand tout le monde devraits’adapter pour faire face durablement au COVID.Ce n’est donc pas un hasard si le numérique éducatifest dans l’agenda de rentrée du ministre avec des« Etats généraux ». Il prendra sans nul doute prétexted’une thématique très dense pour y glisser les évolu-tions des pratiques professionnelles qu’il défenddepuis toujours. Loin d’être consensuelles ou effica-ces, les annonces pourraient faire la part belle auxdérégulations des métiers et aux expérimentationsdonnant prises sur nos missions aux entreprisesprivées, en mal de nouveaux marchés.En plus de ce contexte professionnel particulièrementinstable, les carrières sont fragilisées avec la fin desCAPA et la réforme des retraites reste d’actualité.Chacun·e peut compter sur le SNES-FSU et son réseaude militant·es de terrain pour aider et accompagnerles collègues, contribuer à la diffusion des informa-tions et construire les mobilisations les plus unitairespossibles. Toute adhésion au SNES-FSU renforce cerempart collectif, protecteur de la liberté d’agir, des’engager, de résister.

Gwénaël LE PAIH, 18 août 2020Secrétaire général du SNES-FSU Bretagne

Programmedes stagessyndicaux2020-2021

Bilan intra 2020 / phase d’ajustement

Rentrée 2020 : des imprévus… attendus !

Quel protocole pour quelle rentrée ?

Dossier : du S1 au S4,le SNES pour agir ensemble !

Actualité métiers :Bac 2020, GRETA, AESH,stagiaires, orientation…

Le numériquedans nos métiers…

rennes.snes.edu/pour-adherer.html

Cotisation proportionnelleà l’indice de rémunération

et la quotité de service.66% rembourséspar les impôts !

Pour être informé·epublications, méls d’alerte, stages…

« SE SYNDIQUER, C’EST AGIR ENSEMBLE ! »Pour ne pasrester isolé·e !

Pour participer àla réflexion et

l’action collective

Parce que cen’est pas cher !

Août

202

0 –

Tarif

: 0,

60 €

SNES Bretagne n°146

Syndicat Nationaldes Enseignementsde Second degré

Se syndiquer, c’est garder la main

sur son métier et défendre ensemble

nos droits collectifs et individuels !

L’édito

Page 2: MINISTRE DÉMASQUÉ

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Il y a un an, le départ d’élèves vers le réseauprivé catholique, tout particulièrement enseconde par crainte de la réforme du lycée,avait surpris par son ampleur. Cette tendances’inverse cette année. D’une part, la crise éco-nomique frappe de nombreuses familles quiprivilégieront à juste titre la gratuité de l’écolepublique. D’autre part, beaucoup de parentsont critiqué la fin d’année dans le réseau privé(lycées restés fermés par exemple). Cettehausse dans le public sera en plus confortéepar l’installation de nouvelles familles enBretagne acquises à la qualité de vie dans larégion depuis le confinement. En juin, desétablissements faisaient déjà entendre leurdemande d’ouverture de classe sous l’affluenced’inscriptions supplémentaires. Mais le rectorata calibré la rentrée avec une diminution deseffectifs (-400 élèves) et des suppressions depostes (-105 emplois) : les mobilisations deséquipes avec l’appui des parents et échos dansla presse locale seront impératives pour faireentendre la réalité du terrain et obtenir desmoyens complémentaires. Le SNES-FSU sou-tiendra toutes les actions et appuiera toutesles demandes auprès du recteur.La réforme du lycée a provoqué de nombreu-ses fermetures de postes occupés (particu-lièrement en Maths, Lettres et SES). Pour le

mouvement Intra, toutes disciplines confon-dues et pour l’ensemble des établissements,110 postes occupés ont été fermés (mesurede carte scolaire) contre 39 en 2019. Les TZRsont donc bien plus nombreux désormais, lescollègues entrants au mouvement Inter ayantsouvent été repliés sur la ZR. Les absencescourtes se trouveront a priori mieux couvertesdans l’année mais la majorité des TZR auraitpréféré un poste à l’année. Les collèguescontractuel·les pourraient y perdre beaucoupcar les recrutements seront moins soutenus.Selon l’évolution de la crise sanitaire, les direc-tives hors-sol du ministère publiées cet été (lireci-contre) pourraient être torpillées une foisde plus. Nous aurons aussi à faire entendrehaut et fort la nécessité d’aménager les pro-grammes et obtenir des dédoublementssupplémentaires pour accompagner au plusprès tous les élèves afin de compenser deslacunes installées ou creusées en fin d’année.Partout agissons au plus vite pour de meilleu-res conditions de rentrée : des réserves enheures-postes, HSA et IMP sont chaque annéeconjecturées par le rectorat. Les mobilisationsdoivent éviter qu’elles ne soient définitive-ment économisées, leur utilisation au profitdes élèves et des conditions de travail despersonnels est toujours possible.

Gwénaël Le Paih

Rentffìée 2020 : defk impffìévufk… attendufk !

INTRA, TZR, NON-TITULAIRES

Bilan de l’intffìa et de la phafke d’ajufktement de juillet 2020Intra 2020 : sous le signe de l’opacité...Loi de transformation de la Fonction publiqueoblige, le rectorat n’a pas communiqué dedocuments de travail aux représentant·esélu·es des personnels afin de réaliser unevérification paritaire des opérations demouvement. Le SNES Bretagne est intervenupour la publication, conformément aux enga-gements du ministère, d’un document récapi-tulatif des barèmes à l’issue du mouvement.Ces informations demeurent néanmoins par-cellaires, sous prétexte de l’interdiction de lacommunication aux élu·es d’informationsnominatives sur les opérations de carrière desagents de la Fonction publique !Des voies de recours plus contraignantesEn dépit de ces contraintes nouvelles, le SNESBretagne a conseillé et accompagné unecinquantaine de collègues ayant engagé unrecours. Sur les dossiers pour lesquels nosélu·es étaient mandaté·es, les deux tiers ontpu bénéficier d’une révision de leur situation,à titre provisoire, pour l’année 2020-2021.

Phase d’ajustement TZR / Non-Titulaire :des conditions dégradées ?Pour les mêmes raisons, les représentant·esélu·es des personnels n’ont pu vérifier le res-pect des règles d’affectation des TZR et non-titulaires, ni proposer d’améliorations commeles années passées. D’après les informationsque nous avons pu recueillir auprès decollègues adhérent·es, les projets d’affectationsemblent dégradés dans plusieurs disciplines.De nombreux collègues demeurent en attented’affectation. Beaucoup nous indiquent n’avoirpu joindre les établissements avant fermeture.Fin août et début septembre, le rectoratdevrait procéder à de nouvelles affectations.Nous ne disposons pas encore à cette heured’informations statistiques précises, ce que lesélu·es de la FSU exigeront dans le cadre du CTA.En cas de difficulté au regard de votre affec-tation, prenez contact avec le SNES académi-que, des militant·es pourront suivre votresituation et interviendront auprès du rectorat.Joël Mariteau et Martin Georges-Saint-Marc

ACTUALITÉ ACADÉMIQUE

Echo des mobilisations

Mobilisation à Rostrenen pour lemaintien de 3 classes de 6e !

Jacques Toubon8 juillet 2020

Bilan de l’action du Défenseur des droitsdevant le Conseil économique, social et

environnemental de la République.

« Les institutions doivent faire en sorteque la démocratie ne recule pas devantla barbarie. Il faut répondre par uneconscience collective des enjeux et desresponsabilités à l’égard du seul trésor

que chacun d’entre nous possède :la République ».

« On est à un moment où il faut uneffort collectif pour défendre nos

droits et libertés. La démocratie nepeut pas reculer devant la peur de la

maladie ou de la mort. »

Mobilisation pour une 9e classe deSeconde au lycée Freyssinet St-Brieuc

Parents et personnels mobilisés en juillet pour obtenir une9e classe de seconde et éviter des effectifs pléthoriques àla rentrée, après un 3e trimestre si compliqué. Motion auCA, rejet de la DGH, audience demandée à la Directionacadémique… En dépit de l’écoute, aucune réponse n’a étéapportée par les représentantes du DASEN le 9/07. Lesenseignant·es seront très vigilant·es quant aux conditionsde travail dans les classes dès le 1er septembre !

Contrairement à ce que nous avions indiqué en juin, sur la base d’une information que la DPE6 nous avaitcommuniquée, les collègues non-titulaires ont finalement pu découvrir leur affectation sur la plateforme informatiqueLILMAC. Ce dispositif est préférable à une communication exclusivement par courrier retardant la possibilité dejoindre les établissements. Toutefois, des collègues nous ont indiqué que l’information gagnerait à y être plus claire.

Rassemblement devant la DSDEN 22 le 9 juillet

N’hésitez pas à nous signaler les mobilisationsde vos établissements : [email protected]

Pansur le

becLes militant·es du SNES Bretagne sont resté·es mobilisé·es pendantla phase d’ajustement jusqu’au 16 juillet, pour renseigner etconseiller les collègues TZR, non-titulaires, stagiaires…

Parents et des personnels se sont mobilisés en juin etjuillet pour le maintien de 3 classes en 6e. La populationa été invitée à signer une pétition exigeant le maintiendes 3 structures en 6e sur le marché le 14 juillet !

Page 3: MINISTRE DÉMASQUÉ

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Une ffìentffìée fkoufk pffìotocole

SNES Bretagne n°146 – Août 2020

Chacun s'accorde à dire qu'il était difficile d'envi-sager une rentrée dans des conditions similairesà celles de la fin d'année, période où l'on a vul'obligation scolaire suspendue, les injonctionscontradictoires se multiplier à tous les niveaux...et les inégalités exploser.Néanmoins, au delà de la mise en scène grotesquedes « vacances apprenantes » par le ministre (voirp. 8), avec tout ce qu'elles comportent de dérivesmercantiles – les « cours » proposés aux enfantspendant que leurs parents font les courses ausupermarché près de Meaux par exemple – quitraduisent une vision profondément réactionnairede l'enseignement, l'absence de vision claire dela rentrée est préoccupante. Entre la circulaire derentrée et le scenario de référence qui tablaienten juillet sur « une rentrée scolaire inscrite dansun cadre sanitaire normal n'impliquant pas derestriction d'accueil des élèves et defonctionnement des écoles, collèges et lycées » etla réalité du mois de septembre, le fossé n'a cesséde se creuser. Ainsi, au cours du mois de juillet, leministère a publié une nouvelle version duprotocole sanitaire qui assouplit jusqu'à l'absurdele concept même de protocole : « la distanciationphysique n'est plus obligatoire lorsqu'elle n'est pasmatériellement possible ou qu'elle ne permet pasd'accueillir la totalité des élèves ». Il en va demême pour d'autres règles : « la limitation dubrassage entre classes et groupes d'élèves n'estplus obligatoire (…) les établissements scolairesorganisent le déroulement de la journée pourlimiter, dans la mesure du possible, les regrou-pements et les croisements. ». Le message estlimpide : il faut accueillir tout le monde enrenvoyant les responsabilités à l'échelle locale.La contrepartie est, elle aussi, très claire : le portdu masque est obligatoire pour les collégiens etlycéens et tous les personnels lorsque la distanced'un mètre ne peut être garantie. C'est à dire,avec la suppression de la distanciation physique,tout le temps... Mais, ne pouvant ignorer tout àfait l'augmentation préoccupante du nombre de

cas, le ministère a tout de même décidé de publierdiscrètement début août un plan de continuitépédagogique présentant deux autres scéanrii :hypothèse 1 « une circulation active du virus,localisée, nécessitant la remise en vigueur d'unprotocole sanitaire strict » ; hypothèse 2 « unecirculation très active du virus, localisée,nécessitant la fermeture des écoles, collèges etlycées sur une zone géographique déterminée ».Mais les mesures préconnisés restent dans lesdeux cas très lacunaires et renvoient, ici aussi, àdes arbitrages locaux auxquels il n'est pas toujoursprévu d'associer les personnels.Dans tous les cas, à l'heure où nous écrivons ceslignes, la situation reste plus que jamais incer-taine. Il n'est pas impossible que le ministre soitcontraint, comme à de multiples reprises depuisle 12 mars, de revoir sa copie. Vous pourrezretrouver sur le site du SNES toutes les dernièresinformations et les analyses mises à jour. Commenous l'écrivions en juin, il convient de rester trèsvigilants face à toutes les tentatives dérégulationstatutaires qui pourraient apparaître ici ou là àla faveur des circonstances extraordinaires etinédites que nous connaissons. Les instances, àl'échelle des établissements, CA, CHS,… doiventêtre pleinement informées et associées auxdécisions. Le SNES, au travers des CHSCT,continuera à faire entendre la voix des personelsafin de s'assurer que leur santé, comme celle desélèves, reste la priorité numéro un.En cas de difficulté, n'hésitez pas à vous saisirdu nouvel outil que constitue le Registre Santéet Sécurité au Travail (RSST) dématérialisédisponible dans TOUTATICE (voir lien ci-contre).Les chefs d'établissements ne sont plus en mesu-re de faire obstacle à la remontée des fiches SST.C'est un levier supplémentaire dont chacunpeut se saisir et qui constitue, pour l'administra-tion, un indicateur signalant clairement les pointsde tensions et pour les représentants des person-nels, un point d'appui pour renforcer leur action.

Matthieu Mahéo

Un jour de maladie surquatre n’est pas pris !Selon une enquête duministère du travail(DARES) publiée cet étésur le « présentéisme »,les salarié·es ponctuel-lement malades du privécomme du public repren-nent leur activité plus tôtpar souci de leur travail !De quoi rappeler à lamajorité parlementaireque le jour de carence estinjuste et vexatoire : laFSU exige son abrogation.

GLP

Jouffì de caffìence

Regifktffìe RSST :mode d’emploi

+ d’infoffìmationfkfkuffì notffìe fkite

Retrouvez cet article et sescompléments, régulièrement

mis à jour, sur notre site :

rennes.snes.edu

Alors que tout au long de l'été, les signes annonciateursd'une seconde vague de l'épidémie de COVID-19 se sontaccumulés, l'Éducation nationale s'apprête à accueillir à larentrée tous les élèves avec un protocole sanitaire trèsallégé... au risque de voir se développer des clustersscolaires qui ont réussi à être évités au printemps.

Pixa

bay

frama.link/EtudeDares�

Accès au registre :• Lien direct (après connexion) :https://portail.ac-rennes.fr/sante_securite/• Accès via Toutatice :Aréna (portail des applicationsmétier) > Intranet, Référentiels etOutils > Autres outils > RegistreSanté et Sécurité au Travail (RSST)

La rentrée 2020 sera singulière mais sans moyenssupplémentaires pourtant nécessaires même sansla « seconde vague » dont l’école pourrait devenirle creuset. Comme à son habitude, l’Institution feraappel à l’expertise professionnelle des CPE et AEDpour compenser ce défaut d’anticipation. Notremétier ne peut pourtant pas se limiter à appliquer

un protocole : les apprentissages éducatifs etpédagogiques ne pourront être négligés pluslonguement sans s’exposer à des carences durablesaux conséquences importantes pour tous avec lerisque de transformations profondes de nosmétiers.

Pierre-Yves Moré

Vie fkcolaiffìe : le pffìévifkittĭle n’afĺant pafk été anticipé...

Page 4: MINISTRE DÉMASQUÉ

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Confktitueffì une lifkte au c.a. pouffì faiffìe vivffìe la démocffìatie danfk l'étattĭlifkfkement

Privilégier une liste FSU est un gage de clarté et de trans-parence pour les électeurs mais la priorité est bien d'investirle C.A. coûte que coûte. Évidemment les dysfonctionnementsou la raideur de certains chefs d'établissement, qui oublient laneutralité de leur rôle de président du C.A., agacent oudécouragent parfois mais l'abandon du C.A. n'est jamais unestratégie payante pour nos métiers. Les personnels élus auC.A. sont légitimes pour exiger la transparence dans toutes les

opérations relevant de l'autonomie de l'établissement (bud-get et préparation de rentrée par exemple), ils interviennent enséance protégés par leur mandat d'élu·es, ils sont parfois lesseuls collègues autorisés à participer aux audiences accordéespar les autorités académiques. Et quand ils s'exprimentpubliquement au nom du syndicat qu'ils représentent locale-ment, rien ne peut – et en aucun cas – leur être intenté au nomde « l'exemplarité ».

Gwénaël Le Paih

DOSSIER � LE SNES, DU S1 AU S4, POUR AGIR ENSEMBLE !

Courant septembre, les listes pour le Conseil d'Administration seront à préparer pour s'assurer que la voix des personnels soit entenduedans cette instance délibérative.

Une question pour savoir si on a le droit de refuser des HSAalors qu’on est en temps partiel ? Besoin d’être accompagné·epour une entrevue avec la direction ? Pour agir afin dedéfendre nos métiers et nos conditions de travail dansl’établissement ? Vous pouvez compter sur le/la S1, secrétaired’établissement du SNES, militant-e de terrain, qui participedu maillage du SNES à différentes échelles.Pour renseigner les collègues de l’établissement et agir, leS1 se tient informé en lisant les publications nationales etacadémiques, les courriels provenant du S2 (sectiondépartementale), du S3 (section académique) ou du S4(SNES national). Il peut aussi renseigner les sections(S2/S3/S4) sur le nombre de grévistes, les stagiaires à laprochaine rentrée…Le S1 diffuse les informations importantes de nos métiersauprès de ses collègues : échanges informels, affichage desinfos et des tracts sur le panneau syndical, heures de viesyndicale (que le S1 peut organiser seul, avec ses collègues,ou accompagné d’un militant du S2, sur la réforme desretraites par exemple). Plus il est en contact avec sescollègues, plus il est à même de les renseigner sur lasituation globale dans l’établissement. Ainsi, le S1 fait le lienentre les disciplines et les collègues pour préparer le C.A.de répartition des moyens de la DGH. C’est pourquoi il estindispensable qu’il siège en conseil d’administration et à lacommission permanente.Le S1 n’a évidemment pas forcément réponse à tout, mais iln’est pas seul : armé de son guide « le mémento du S1 » quicondense toutes les informations réglementaires dont il peutavoir besoin, du « Courrier du S1 » qui l’accompagne pourpréparer les C.A., le S1 peut à tout moment solliciter desmilitants du S2 ou du S3 qui l’aident à répondre à ces questionsou à gérer certaines situations. Il peut également suivre desstages syndicaux utiles pour avoir une vue d’ensemble desproblématiques et politiques liées à nos professions.Le S1 constitue un acteur essentiel de la présence du SNESsur le terrain. N'hésitez pas à vous rapprocher du S2 de votredépartement si vous êtes disponible, par exemple pourprendre en charge la mise à jour régulière du panneausyndical, une action simple qui témoigne efficacement de laprésence du SNES dans votre établissement.

Marine GraignicEnseignante de lettres et S1 au collège Laennec de Pont-L’Abbé

Le S1 : agiffì au plufk pffìèfk du teffìffìain

DU S1 AU S4 : LE SNES, POUR AGIR ENSEMBLE !

Pour agir en CA, vous pouvez vous aiderdu courrier de S1 qui présente les enjeuxainsi que les références réglementairesdes instances, ce qui facilite les interven-tions. Ces publications, adressées à tousles Secrétaires d’établissements (S1),peuvent être téléchargées par tous lesadhérent·es sur le site du SNES national.

�www.snes.edu/Memento-du-S1-version-2016.html�

Pour aider les militant·es à renseignerles collègues, le SNES-FSU national éditeun mémento qui condense toutes lesinformations réglementaires. Disponibleau format papier auprès de la sectionacadémique, les adhérent·es peuventégalement le consulter en ligne.

Le S2 : agiffì danfk lefk dépaffìtementfkA l'échelon départemental, le S2 tient un rôle déterminant dansl'impulsion, l'animation et la coordination de la vie syndicale danschacun des départements bretons. Au sein de la FSUdépartementale, avec les autres syndicats de la fédération, il metégalement en œuvre des actions communes sur des plateformesrevendicatives unitaires.Dirigé par un bureau élu par les adhérent·es, le S2 intervientauprès de l'inspection académique (DSDEN), du conseildépartemental et de la préfecture dans le cadre des instancesdépartementales : les CTSD (Dialogue de gestion, répartitiondes dotations horaires des établissements, créations et suppres-sions de postes...) et les CDEN (politique scolaire dudépartement, création/fermeture de collèges, transports,dotation de matériel...).La force du SNES-FSU est sa présence active dans la grandemajorité des établissements. La principale mission desmilitant·es du S2 est d'animer la vie syndicale du départementen apportant leur soutien et leur aide aux sections d'établisse-ment (S1). Les militant·es du S2 sont disponibles pour êtreprésent·es sur le terrain, dans les établissements, à la demandedes S1 : pour animer des Heures d'Information Syndicale (HIS),vous épauler dans la constitution et l'animation de la sectiond'établissement, vous aider à intervenir dans l’établissementou auprès de la direction ou dans le conseil d'administration...Le S2 peut ainsi organiser des formations à destination desadhérent·es sur différentes thématiques : animer le S1, com-prendre le fonctionnement du CA et des instances, savoir lirele budget de l'établissement, agir sur la répartition de la DGH...Le S2 tient également informé·es les adhérent·es du départe-ment par mails, lettres d'information et du matériel d'affichagepour le panneau syndical de l'établissement.Dès la rentrée, les militant·es du S2 peuvent être sollicité·espour venir rencontrer les adhérent·es de l'établissement etimpulser une dynamique syndicale qui per-mettra de faire vivre efficacement le S1 toutau long de l'année scolaire.

Laurence Turbé et Thomas Hardy (SNES 35)

snes.edu/R/courriers1

Page 5: MINISTRE DÉMASQUÉ

En pratique aujourd'hui, une dizaine demilitant·es membres de la Commissionadministrative académique (CAA, le Parle-ment académique [1]) et du secrétariat aca-démique, deux instances élues par lesadhérent·es, assurent une présence au siègeà Rennes tout au long de la semaine et mêmetard dans l'été lorsqu’il s'agit d'accompagnerles TZR, contractuel·les et stagiaires [2]. Ilsbénéficient d'une décharge de service,partielle, car au SNES tous les responsablesexercent leur métier devant des élèves !

Ils tiennent des permanences téléphoni-ques, répondent aux mels pour renseignerles collègues et les aider à connaître leursdroits, interviennent auprès du rectoratou les mettent en lien avec le S1 ou le S2pour organiser leur défense. Les questionsportent sur la carrière, le mouvement,l'exercice du métier, les relations avec lahiérarchie… Elles portent égalementautour de préoccupations collectives :conditions de travail, DGH, problèmesdans une discipline…La défense individuelle et collective descollègues représente une grande part del'activité de la section académique au seindes Commissions administratives paritai-res académiques (CAPA) [3, 4]. Ainsi lescollègues connaissent bien les fameusesfiches syndicales indispensables pour véri-fier, à partir des renseignements fournis,le travail de l'administration. C'est aussitoute une analyse qui se prépare en amontpour convaincre l'administration de lalégitimité des revendications collectivesqui y sont portées, par exemple pour queles promotions ou les avancements res-pectent la proportion femmes/hommesou l’équilibre des disciplines.

Le S3 porte la voix de la profession et duSecond degré dans différentes réunionsinstitutionnelles, comme le Comité tech-nique académique (CTA) et le comitéd'hygiène, de sécurité et des conditions detravail académique (CHSCTA) et auprès duConseil régional. Les représentant·es dusyndicat interviennent notamment sur lesmoyens (créations et suppressions depostes), l'élaboration du projet académi-que ou du plan académique de formation(PAF), les conditions de travail et la santédes personnels, les demandes d'ouverturede formations, l'enseignement deslangues étrangères ou régionales. Leséchanges avec les S1 et les S2 et au seinde la Fédération (FSU) nourrissent lesanalyses et demandes.Le S3 consacre également son énergie àinformer et former les syndiqué·es :publications papier, sur notre site web oules réseaux sociaux [5], mels, conseilssyndicaux, stages de formation de l'Obser-vatoire [6, 7], permanences à l'Inspé [8],réunions dans les établissements... Ceteffort est indispensable pour nourrir ladémocratie syndicale.

D'ailleurs, le S3 prépare et organise les tempsforts de la vie démocratique du SNES : lescongrès académiques avant le congrèsnational [9] pour débattre, faire des synthèsesou trancher et les votes internes pourmesurer le poids des tendances et élire lesreprésentants à la CAA.Enfin, le S3 est à l'initiative de la plupart desactions syndicales et intersyndicales dansl'académie, en lien avec l'actualité nationale,pour la défense et la promotion de l'écolepublique et de ses personnels : audiences,rassemblements, communiqués de presse,pétitions, manifestations, grèves. Là encorele lien avec les S1 et S2 est crucial pourmener des actions que nous souhaitonstoujours les plus massives.Cette année singulière, pendant laquelle le S3a impulsé dans l'académie les luttes contrela réforme des retraites et celle du bac [10] eta maintenu le lien avec les collègues toute ladurée du confinement, montre que nospratiques syndicales, ancrées dans unehistoire déjà longue, sont riches et toujoursutiles à la profession ! On comprend dès lorspourquoi la loi de transformation de la Fonc-tion publique réduit les instances (créationd'une instance unique fusionnant les CHSCTet les CT) et supprime la plupart des compé-tences des CAPA ! Il nous faudra dans lesmois qui viennent trouver les moyens et lesressources nécessaires à toutes les échelles :locale (S1, S2), académique (S3) et nationale(S4), pour gagner de nouveaux droits garantsd'une école de qualité !

Frédérique Lalys

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Le S3 (fkection académique) : cooffìdonneffì, impulfkeffì et agiffì au niveau académique« S3 », drôle d'abréviation pour désigner l'échelon académique du SNES et l'équipe militante qui l'anime ! S comme syndicat depuis1925, année où le Syndicat national des professeurs des lycées de garçons et de l'enseignement secondaire féminin naît, issud'associations amicales : A1, A2, A3 (A signifiant association) deviennent alors S1, S2, S3⁽¹⁾. Le S4 est désormais la section nationale !

(1) DALANÇON (Alain) – Histoire du SNES. T. 1, Plus d’un siècle demûrissement des années 1840 à 1966/67, Paris. IHRSES, 2003

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SNES Bretagne n°146 – Août 2020

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Valérie Signorelli, AESH en CDI,nous présente cette fonctionqu’elle exerce depuis 2012. Sontémoignage atteste de la diver-sité des missions des collèguesAESH, de leur attente en forma-tion et d’une digne reconnais-

sance professionnelle qui passe par un statut et desrémunérations décentes.Valérie raconte-nous ton parcours.A la suite d’une reconversion, j’ai effectué desremplacements de secrétaire dans l’Éducation Natio-nale pour être ensuite recrutée comme surveillantedans un collège en 2011. En 2012, on m’a proposé –sous le statut d’AED – d’accompagner une enseignantependant 3 ans comme aide auprès d’un personnel ensituation de handicap. J’ai accepté et dès la parutiondes textes je suis devenue AESH.Parle-nous de ton métier !Au début j’ai tâtonné. Il faut tenir compte du handicapde la personne pour lui faciliter son quotidien en limitantles manipulations et sa fatigabilité. J’accompagne uneprofesseure documentaliste, j’ai donc été amenée àcomprendre le fonctionnement d’un CDI pour laseconder au mieux dans ses tâches matérielles :rangement, recherches documentaires… Mon emploidu temps est adapté au sien. Je reste en contact avecles élèves : avec elle, j’anime des séquences.En quoi cet accompagnement diffère-t-il de celui destinéaux élèves ?On s’adresse à des adultes. Une des difficultés est detrouver le juste milieu : ne pas être trop envahissantni trop en retrait et surtout rester discret, car on entredans l’intimité de la personne, la maladie. Au fil dutemps un binôme s’est créé.Au sein de l’établissement as-tu le sentiment d’être reconnue ?Oui, très bien. Au sein de l’équipe AESH de l’établisse-ment aussi, malgré nos missions différentes. Je suisélue du personnel au Conseil d’administration.Pourquoi t’es tu syndiquée au SNES-FSU ?Pour ne pas rester seule et être informée sur nos droits.Au début de la mise en place des AESH, nous partionsde zéro. J’ai croisé des militants du SNES-FSU qui ontpu m’apporter des réponses et du soutien.

Propos recueillis par Catherine Flant

AESH, UN MÉTIER AUX MULTIPLES FACETTESEN ATTENTE DE RECONNAISSANCE

Tu fais bien. Cette année c’est lepompon ! Après avoir été traités de

décrocheurs, on nous annonce la reno-mination de J.-M. Blanquer, qui nous

refait le coup de la revalorisation « sur latable ». Et puis, comment préparer de

nouveaux cours sans connaître lesconditions de travail réelles dans les

classes à la rentrée ? Et le ministère quiallège le protocole en plein été tandis

que l’épidémie semble reprendre… C’estfou ce que c’est motivant ! Pour

couronner le tout on nous reparle de laréforme des retraites… Je crois que je

décrocherais bien pour de bon !

J.M.

Je ne te demandepas si tu as passé

un bel été ?

…Et tu as penséplutôt à te syndiquer

au SNES-FSU pouragir ensemble contretoutes ces attaques

indignes ?

CONTRÔLE CONTINU AU BAC 2020 : ZÉRO POUR LE CADRAGE !Alors que des consignes nationales voire académiques étaient attenduespar les collègues pour maintenir du commun et de l’égalité dans la prise encompte des notes du contrôle continu, les conseils de classe du 3e trimestrese sont tenus en lycée malgré l’absence de note de service, publiée bienaprès. Ce retard orchestré habilement par le ministère a ouvert la voie àtoute sorte d’arbitrages ou de manipulations, ici pour redresser desrésultats, là pour intégrer des notes attribuées pendant le confinement.Ces pratiques, plus ou moins discrètes, ont soulevé de nombreuses contro-verses dans les équipes, toutes exposées à des dilemmes professionnelsentre la volonté de valoriser le travail des élèves dans un contexte difficile,de pondérer des notes non prévues initialement pour valider un examenet l’exigence de mesures applicables à tous. Les réunions des jurys n’ontpas davantage répondu à ces attentes, les pratiques d’harmonisation ayantété assez diversifiées une fois comparés les résultats lycée par lycée à ceuxdes 3 précédentes années. Toutes se sont tenues dans des temps records,confirmant que les résultats avaient été suffisamment « corrigés » en amont.

Lycées privés hors-conlral : inlervenlion du Cabinel du MinislreLes jurys académiques ont invalidé les 41 candi-dats de trois lycées catholiques hors-contrat, lespièces fournies en lieu et place du livret scolaireétant pour le moins inconsistantes. Le cabinet duMinistre a enjoint le rectorat à revoir sur le champla décision : les élèves ont donc été reçus sans enpasser par la session de septembre conformé-ment aux engagements du Ministre pour tous leslycées hors-contrat.Monétiser sans aucun contrôle l’attribution du bac via des officinesmarchandes est une décision scandaleuse et sans précédent.

Un galop d’essai… lrès inquiélanlLe SNES demande un bilan contradictoire pour les sessions du DNB, du Bacet des BTS car si la crise sanitaire imposait bien évidemment des mesuresexceptionnelles, rien ne justifie autant de flottements. Mais sera-t-ilpossible de déciller les yeux des promoteurs du contrôle continu pour lebac ? Le ministre en allégeant de toute contrainte d’organisation pour 2021les E3C (devenues les EC, évaluations communes) n’est pas prêt à renoncerà son projet.

Une généralion à accompagnerLes meilleurs taux de réussite au bac n’ayant pas été anticipés, la réussitedes jeunes dans le supérieur n’est en revanche pas garantie : fin determinale chaotique avec le confinement, absence de statistique fiable surParcoursup, manque de places et de moyens à l’université… Cette géné-ration n’aura certes pas connu les épreuves collectives du bac, véritablesrepères initiatiques vers l’âge adulte, mais n’a pas pour autant déméritétout au long de la scolarité : le gouvernement doit tout mettre en œuvrepour garantir maintenant la réussite de ces jeunes dans le supérieur.

Gwénaël Le Paih

ACTUALITÉ DE NOS MÉTIERS DANS L’ACADÉMIE

L’escamoteur, attribué à J. Bosch,musée de Saint-Germain en Laye. (Wikimedia)

C’est la

rentrée…

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Démantèlement du fkeffìvice puttĭlic d’offìientationLa loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel »transfère aux régions la compétence d’information sur lesmétiers et les formations. Le ministère ferme progressive-ment les CIO et baisse le nombre de recrutements desPsyEN ! Cette fragilisation permet à des structures privées deproposer des prestations parfois très éloignées des valeursde l’école. Le SNES-FSU demande une présentation en CAde tout prestataire et le rejet quand l'organisme proposeun accompagnement sur l'orientation, mission dédiée auxPsyEN en collaboration avec les personnels de l’éducation !

Solenne Ogier

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Accompagneffì lefk fktagiaiffìefk, un ffìôle efkfkentiel pouffì le fknefk-ffku

• Depuis la rentrée 2014, en lien avec lerétablissement de la formation des stagiai-res, l’indemnité versée pour tutorat a étéscandaleusement réduite de 2000 à 1250euros (elle peut être divisée entre plu-sieurs collègues si la fonction est partagée).

• Des informations concernant le tutoratdes stagiaires à demi-service sont dispo-nibles sur le site de l’Inspé de Bretagne :

frama.link/InspeTutorat• Quotités de service pour les stagiairesà demi-service : Certifié·es : 8 à 10 h –Agrégé·es : 7 à 9 h – Documentalisteset CPE : 18 h.

• Les stagiaires bénéficient du statut desenseignant·es fixé par décret du 20/8/2014.

• Dans la mesure du possible, le Ministèrerecommande de limiter à 2 niveauxmaximum d’enseignement et éviterl’intégralité d’un service en SEGPA oules classes à examen.

• Les stagiaires n’ont pas vocation àeffectuer des heures supplémentaires.

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Foffìmation continue, infkeffìtion pffìofefkfkionnelle, vae :unemifkfkion de fkeffìvice puttĭlic pouffì lefk gffìetaDès le début des années 1970, l’Éducation Nationale a choisid'utiliser son potentiel éducatif pour répondre aux besoins deformation du pays en créant les GRETA. Aujourd'hui, 118GRETA (4 en Bretagne) interviennent sur le maillage territorialdes EPLE. Environ 500 000 stagiaires y sont formés par an(16 364 en 2019 en Bretagne).Les GRETA, animés d'une mission de service public, se tournentnaturellement vers les publics les plus éloignés de l'emploi : enBretagne, près de 10 000 demandeurs d’emploi ont été accom-pagnés par les GRETA en 2019 et ont ainsi développé de nouvel-les compétences. La lutte contre le chômage structurel est aucœur de l'action des GRETA. Pour proposer à chacun desréponses et des parcours « sur mesure », le réseau des GRETAest présent auprès de tous les acteurs : les entreprises publiqueset privées, les collectivités territoriales, Pôle emploi, les Maisonsde l'emploi, les groupements d'employeurs, les associationsd'insertion, sans oublier les autres organismes de formation. Auxcôtés de ces partenaires quotidiens, les GRETA se positionnentcomme des moteurs de développement territorial.Mais dans un environnement économique en mutation et sousla pression des concurrences, les Greta doivent s’adapter enpermanence. En 2017, ils se sont engagés dans une démarchequalité (label EDUFORM). En 2018, la Loi sur « la liberté de choisirson avenir professionnel », a de nouveau réformé l’apprentissageet la formation professionnelle avec une libéralisation totale dumarché. Les EPLE répondent ainsi à la logique « Formation Toutau Long de la Vie » en intégrant l’apprentissage dans les missionsdes GRETA (suppression des CFA-EN), en plus de leurs missionsinitiales, dans une nouvelle stratégie de développement et com-mercialisation de l’apprentissage. La complémentarité Formationinitiale/Formation continue est donc déterminante pour permettreau service public de se renforcer face à la concurrence accrue desorganismes privés ou du réseau privé catholique.

Une nécessaire vigilancepour adapler les moyens à l’aclivilé

Le réseau des GRETA est constitué de personnels enseignants etnon enseignants, pour la plupart contractuels, passionnés et investisdans leurs missions. De nombreux enseignants de Formation Initialeapportent également leurs compétences et expertises au servicedes adultes en formation, dans le cadre de vacations ponctuelles. Al’exception des CFC (conseillers en formation continue) mis àdisposition par le Rectorat pour penser et développer lesformations, l’ensemble des postes doit impérativement êtreautofinancé par les fonds propres des GRETA, constitués par lesrecettes des formations vendues. Les moyens sont loin d’être à lahauteur des missions confiées aux GRETA ! Malgré l’activité en fortehausse et la surcharge de travail, le nombre de CFC est passé de 52à 48 postes au niveau académique en 10 ans et les formateurs sontsouvent à temps partiel et mis au chômage aux moindres aléas. Pouraffirmer la place du service public dans un secteur particulièrementconcurrentiel sans en rabattre sur la qualité des formations, le SNESrevendique des moyens et défend sans relâche les conditions detravail et de rémunérations des personnels. Pour la formationcontinue des adultes comme pour la formation initiale – qui connaîtelle aussi les assauts du marché – le service public avec despersonnels titularisés devrait être une priorité absolue.

Pierre-Jean Desbordes, Magali Bouchet et Gwénaël Le Paih

Info + Tutrice / Tuteur

L’escamoteur, attribué à J. Bosch,musée de Saint-Germain en Laye. (Wikimedia)

Le rectorat a affiché sur son site le 5 août une listede 367 supports (hors PLP et EPS) afin d'aiguillerdans l'élaboration de leurs vœux les lauréats desconcours arrivant dans notre académie. Ainsi lenombre de stagiaires devrait encore baisser encette rentrée.Parmi eux, 51 seront affectés à temps complet etprivés de formation (5 journées dans l'année) auprétexte d'une expérience professionnelle ! Lesautres vivront aussi une année très lourde : enresponsabilité sur un mi-temps et en formationles mercredis et jeudis pour valider le M2 MEEF(Métiers de l'Enseignement, de l'Éducation et dela Formation). Or un nombre important d'entreeux dispose déjà d'un M2 et les enseignements àl'Inspé sont peu adaptés à leur parcours antérieur.Conséquence de la crise sanitaire, les concourset le calendrier des affectations ont étébousculés. Des militant·es du SNES étaientprésent·es à la section académique les 6 et 7août pour aider les stagiaires à formuler leursvœux. Une permanence a également étéassurée le 14 août pour les renseigner sur leurs

établissement et service quand les S1 avaientpu nous faire parvenir ces informations.Conséquence de la loi de Transformation de laFonction publique, le SNES national n'a pas euconnaissance du résultat des affectations dans lesacadémies et le rectorat a refusé de nouscommuniquer les affectations en établissement !Sans lecture globale du mouvement, il est compli-qué d'expliquer aux stagiaires les raisons de leuraffectation et leur donner des éléments pourconstruire un éventuel recours.Dans ce contexte, l'accueil des stagiaires par lesS1 le jour de la prérentrée puis le conseil toutau long de l'année dans les établissementsseront encore plus importants que d'ordinaire !Les camarades du S3 organiseront des perma-nences à l'Inspé les mercredis et jeudis.Alors que le gouvernement entend affaiblir ladéfense individuelle et collective des collègues,notre présence sur le terrain pour répondre auxdifficultés ou questionnements de nos collèguesdébutants est d'autant plus indispensable !

Frédérique Lalys

SNES Bretagne n°146 – Août 2020

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Le SNES, pour agir ensemble

Section académique du SNES-FSU24 rue Marc Sangnier 35200 Rennes

tél.: 02 99 84 37 00fax : 02 99 36 93 64mél: [email protected]

Publication de la section académique du Syndicat National des Enseignements de Second degré

Directeur de la publication : Gwénaël Le Paih — CPPAP : 1115 S 05594

Rédacteur en chef / PAO / Réalisation : Joël Mariteau — Conception et mise en page militantes

Impression : GPO — Thorigné — Tel. 02 99 62 49 40

rennes.snes.edu

PROGRAMME DES STAGES DE L’OBSERVATOIRE DU SNES BRETAGNE 2020-2021Renouer avec la formalion syndicale !La mobilisation sociale puis la crise sanitaire nous ont contraints à annuler laplupart des stages de l’Observatoire programmés en 2019-2020. Mais pasquestion de revivre une année scolaire sans formation syndicale ! Lesnombreuses inscriptions à nos stages attestent de l’importance de ce temps deformation, en dehors de tout regard institutionnel. Pour l’année 2020-2021, parprécaution, nous avons resserré le calendrier sur la période de janvier à juin.Nolre proposilion de slages pour 2020-2021• Le premier sur la « continuité pédagogique » programmé le jeudi 14 janvier, afin defaire le point sur la période que nous venons de vivre, avec Pascal Plantard, professeurd’anthropologie des usages numériques à l’université Rennes 2 et Danièle Linhart,sociologue du travail.• Le deuxième « Handicap et Inclusion scolaire », le jeudi 8 avril avec Jérôme Motard,responsable du groupe ASH–Inclusion scolaire au SNES-FSU et Martine Caraglio, Inspectrice générale del’administration de l’Éducation nationale et de la recherche, chargée de mission pour le handicap et l’inclusion.• Les Neurosciences en Éducation, notamment avec Emmanuel Sander, professeur à l’université deGenève, coauteur de l’ouvrage Les neurosciences en éducation, Mythes et réalités.• L’orientation scolaire avec Catherine Remermier, membre du groupe Métier duSNES-FSU et de l’équipe d’activité du CNAM.Vous pouvez déjà noter les deux dates arrêtées. Le programme définitif et détaillé seraproposé après la rentrée. N’hésitez pas à consulter la rubrique des stages del’observatoire sur notre site pour suivre l’actualité des stages et vous y inscrire !

Frédérique Lalys

twitter.com/Snes_Bretagne

Prenant prétexte de l’enseigne-ment à distance généralisépendant le confinement et pourécarter – surtout – tout bilan critique à la main despersonnels, J.-M. Blanquer a lancé en juin l’offensive surles pratiques numériques avec les « États généraux dunumérique pour l’Education ». Avant des annonces pré-vues en novembre, chaque académie organisera son« temps fort », non précisé pour l’heure par le recteur deRennes. La parole, les expériences enrichissantes commeles déconvenues et les attentes des personnels trouve-ront-elles à s’y exprimer ? Le SNES-FSU est disponible pouranimer des heures d’informations syndicales pour reveniravec les collègues sur la diversité des pratiques profes-sionnelles pendant le confinement où le numérique a puconstituer une ressource autant qu’un frein. Une occasionpour débattre collectivement des revendications à faireentendre comme par exemple la prime d’équipementinformatique pour les personnels et le refus de toutepercée de prestataires privés sur nos missions.

Gwénaël Le Paih

Le numéffìique danfk nofkmétieffìfk, paffìlonfk-en !

France Bleu Hérault, 01/08/2020

Twit de JM Blanquer, 17/07/2020

La République du Centre, 31/07/2020

MagCentre, 01/08/2020

Le Figaro, 13/08/2020

Centrepresse, 09/07/2020

Actu.fr, 19/07/2020

Imprimé sur papier certifiéDéveloppement durable

Concours internes 2021Les inscriptions aux concours de la

session 2021 auront lieu à l'automne.Le calendrier détaillé et les modalitéspour s'inscrire seront communiqués

au mois de septembre 2020.

Programmes des concoursframa.link/ProgConcours2021

Info+ Retrouvez toute l’actualité du SNESen Bretagne sur notre site web :

rennes.snes.eduEt notre compte twitter :

twitter.com/Snes_Bretagne

Revue de pffìefkfke : Cet été, pffìépaffìationde ffìentffìée tffìèfk activepouffì leminifktffìe Blanqueffì fkuffì fondde cffìifke fkanitaiffìe !