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République Algérienne Démocratique Populaire Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique
Université Ferhat Abbas– Sétif –
Faculté des sciences de la nature et de la vie
Département des Sciences Agronomiques
Support pédagogique de la matière
Arboriculture Fruitière et Viticulture
Destiné aux étudiants
Master I Protection des Végétaux
Elaboré par :
Mme GUESSOUM Salima
Janvier 2021
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Introduction
L’Arboriculture Fruitière fait partie intégrante de la vie économique et sociale de l’Algérie. Ce
grand pays, de par sa position géographique privilégiée et ses diverses conditions pédo-climatiques,
a en effet le privilège de mettre en culture plusieurs espèces fruitières et de produire des fruits frais
tout au long de l’année.
La culture des arbres fruitiers se justifie par la lutte contre l’érosion du sol, la mise en valeur des
terres, la création de l’emploi, le développement de l’industrie agro-alimentaire et de l’ébénisterie.
La filière arboricole n’arrive pas à répondre à la demande de la population en fruits.
Généralités sur l’Arboriculture
But de l’arboriculture
Produire à partir d’un arbre ou arbuste des fruits qui peuvent être consommés en frais, en sec ou
transformés,
L’arboriculture est en relation avec différentes sciences : La pédologie, l’hydraulique, la
bioclimatologie, la phytotechnie, la zoologie, la botanique, et l’économie.
Quelques définitions
Espèces :
Est le taxon de base de la systématique, c’est l’ensemble des organismes possédant des
caractéristiques communes et aptes à se reproduire entre eux.
Variétés :
La variété est une adaptation écologique de l’espèce caractérisée par certaines particularités
morphologiques, c’est donc une unité taxonomique liée à la notion d’espèce, elle englobe surtout
des plantes sauvages et quelques fois des plantes cultivées.
Cultivar:
C’est une notion standard fixé par le code international pour la nomenclature des espèces, il désigne
un groupe d’individus qui proviennent d’une seule espèce ou plusieurs espèces voisines;
Ces individus sont adaptés aux conditions du milieu et possèdent des caractères héréditaires stables
qu’ils transmettent à leurs descendants par voie végétative;
Le cultivar est une variété obtenue par sélection.
Origine géographique:
La plupart des espèces fruitières cultivées en Algérie proviennent de la région du Caucase qui se
caractérise par un climat tempéré proche du méditerranéen. Il est important de connaître l’origine de
l’arbre ceci facilitera le choix du milieu de culture.
Origine des Variétés cultivées : elles proviennent des améliorations successives des variétés
existantes.
Les nouvelles variétés obtenues par hasard sont semées et fixées si elles sont intéressantes ou bien
elles seront croisées avec d’autres.
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De nouvelles variétés se créent naturellement par mutation c’est-à-dire par changement brusque de
caractéristiques.
Il est important de noter l’étroite relation qui existe entre la répartition géographique des espèces
fruitières et le climat, cependant il existe des espèces fruitières qui possèdent une certaine plasticité
telle que l’olivier, la vigne et le pommier.
Le pommier donne de bon résultat dans les régions froides et se développe assez bien.
Anatomie et physiologie des arbres fruitiers
2. Anatomie des arbres fruitiers
Un arbre fruitier cultivé est constitué dans la majorité des cas de l’association de deux végétaux,
- Partie souterraine qui comporte le système radiculaire ;
- Partie aérienne qui constitue la tige, les ramifications et les feuilles.
La partie aérienne constitue ce qu’on appelle la variété ou cultivar
La partie radiculaire est porté par le porte greffe ou sujet.
Système radiculaire: il comporte l’ensemble des racines (racine primaire, racine principale, racine
secondaire, et la radicelle).
La racine principale : parte d’un point situé au niveau du sol (le collet) leur longueur varie de 30
cm à 3 m, elle est vigoureuse et peut atteindre 10 à 15 cm de grosseur, chez les arbres multipliés par
semis il y a une seule racine principale qu’on appelle le pivot.
La racine secondaire : elle prend naissance au niveau de la racine principale, sont plus
nombreuses, plus profondes, leur longueur est de 20 à 80 cm et elles sont en générale en position
horizontale.
Radicelle : on la trouve à l’extrémité des racines principales et au niveau des racines secondaires,
elles sont de faible vigueur et possèdent des poils absorbants qui forment le chevelus racinaire, les
poils absorbants ont une durée de vie limité mais se renouvèlent constamment, les radicelles se
trouvent dans les zones superficielles du sol entre 30 à 40 cm.
Rôle des racines :
a. Fixation du Végétal au sol :
Les racines fixent l’arbre au sol, cet ancrage (fixation) dépend du porte greffe, généralement les
portes greffes issus de semis ont un meilleur ancrage que les portes greffes issus par bouturage;
Dans les régions où les vents sont dominants, il est nécessaire d’installer des brises tels que cyprès
et mettre des tuteurs (soutiens) au niveau des plantations.
b. la respiration :
Lorsque le sol présente des conditions normales (pas d’excès d’eau) les racines respirent facilement
et présentent un bon développement;
Dans le cas du sol lourd, il y a manque d’oxygène les racines pourrissent par fermentation, si la
présence d’eau est prolongé l’arbre meurt par asphyxie racinaire,
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Parmi les espèces qui présentent un système racinaire sensible à l’asphyxie le pécher, le cerisier,
l’abricotier, et l’amandier.
C. La nutrition :
Se fait par les poils absorbants qui puise l’eau et les éléments minéraux contenus dans le sol, les
substances minérales sont absorbées sous forme de sève brute et sont acheminés par les tissus
conducteurs du bois jusqu’à aux feuilles où se fait la transformation en sève élaborée.
Une partie de cette sève élaborée sert au développement des jeunes tissus et l’autre partie retourne
aux racines où elle sera emmagasinée pour être utilisée à la croissance et fructification;
Les réserves commencent s’accumuler entre juin et juillet pour atteindre le maximal à l’automne et
commence à diminuer à la fin d’hiver avec la reprise de la croissance végétative qui nécessite des
épandages (amendements) d’engrais après la récolte.
Conclusion :
Pour se développer l’arbre a besoin d’un sol sain assez bien pourvu et une texture assez meuble. La
forme du système radiculaire est importante, son activité dépend de la nature du sol et du sous-sol,
ceci conditionne le développement de la partie aérienne de l’arbre.
2.2- La partie aérienne :
Elle comporte le tronc et ramification elle commence au niveau du collet.
Le tronc : c’est la partie qui sert d’intermédiaire entre la partie radiculaire et la ramification;
Durant l’hiver le tronc stocke les réserves et pendant le printemps il assure la circulation des
réserves, selon les espèces on peut trouver :
-Des troncs courts 30 à 60 cm.
- Des troncs moyens 80 à 120 cm.
- Des troncs hauts 150 à 200 cm.
La croissance en longueur du tronc est favorisée par la présence d’hormone de croissance qui
agissant sur la division cellulaire (CytoKine) et l’élongation (Auxine, gibbérelline), la croissance
en diamètre assure par la multiplication des cellules de cambium, durant la croissance du tronc
d’autre facteurs interviennent l’eau, la température, la lumière ensuite le tronc se ramifie.
2.3. Les ramifications de l’arbre :
2.3.1. Les branches mères :
Les charpentières sont les premières ramifications qui s’insère sur le tronc, leur nombre est variable
selon la forme, elles ne doivent pas dépasser 3 à 5 charpentières, elles sont vigoureuses solides et
rigides, et selon leur pivot d’insertion leur vigueur change :
Si les charpentières sont disposées sur un même plan vertical, elles doivent être de vigueur
égale, il s’agit d’une forme plante palissée (treillage) ;
Quand les charpentières sont autour de l’arbre on l’appelle charpente libre (forme en gobelet,
plein vent).
2.3.2. Les sous-charpentière :
On les appelle les branches secondaires ou sous mère, ce sont les premières ramifications des
charpentières, leur nombre ne doit pas être excessif et leur diamètre est inférieur à celui des
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charpentières, elles portent généralement des ramifications de dimension petite qu’on appelle des
branches tertiaires.
Les charpentières et les sous charpentières et le tronc forment le squelette de l’arbre.
Généralement les sous charpentières sont souples pour résister au vent et à la charge des fruits,
et possède une élasticité.
Les charpentières et les sous charpentières jouent un rôle dans la circulation de la sève et le
stockage des matières nutritives pendant l’hiver.
2.3.3. Les Coursonnes branches fruitières
Les coursonnes sont des ramifications de faibles vigueur, elles portent les fruits et jouent le rôle
dans le support des différentes productions;
Les coursonnes doivent être de longueur moyenne et assez vigoureux. Doivent être espacées au
niveau des charpentières et sous charpentières pour une bonne aération et éclairement à l’intérieur
de l’arbre.
2.3.4. Production fruitière :
Ce sont des rameaux de faible vigueur qui peuvent pousser sur les branches fruitières.
2.4. Les yeux (bourgeons) :
Tous les organes qui se trouvent sur un arbre fruitier proviennent des yeux, l’œil est un organe
réduit, conique, ovoïde qui se trouve à l’aisselle des feuilles, il est formé d’une cavité dans laquelle
se trouve une pousse, une inflorescence ou bien les deux, il est recouvert d’écailles. Les yeux sont
toujours axillaires ils peuvent être classés selon leur devenir:
Si l’œil renferme une fleur ou une inflorescence, on parle de bourgeon à fleur; Ce bourgeon
peut donner une seule fleur comme chez l’abricotier et le pêcher.
Fig 01: Boutons à fleurs.
Si l’œil renferme une pousse avec des feuilles, on parle de bourgeon à bois ;
Si l’œil renferme une pousse et une inflorescence, on parle de bourgeon mixte.
Au départ tous les bourgeons sont des bourgeons à bois.
L’œil à bois: IL est à l’origine de tous les rameaux, il peut se développer et donner ce qu’on
appelle un rameau anticipé.
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Fig 02: Œil à bois
Selon l’apport de sève les bourgeons peuvent évoluer différemment :
Dans le cas où on a peu de sève, les bourgeons restent latents ou dormants.
Dans le cas où on a une quantité de sève normale, les rameaux seront fructifères.
Dans le cas où on a un excès de sève, on aura la formation des rameaux gourmands ou
rameaux à bois.
Rameau gourmand: C’est une pousse ligneuse très vigoureuse qui pousse verticalement par
rapport au rameau qui la porte, porte tout le long des feuilles alternes et à leur base se trouve des
yeux axillaires, c’est un rameau à croissance rapide il provient d’un œil à bois souvent dormant
et donc production nuisible qu’il convient d’éliminer.
Fig 03 : Rameau Gourmand
Rameau à bois : C’est une production presque identique au rameau gourmand mais:
Sa vigueur et sa grosseur sont moins importantes,
Sa répartition sur l’arbre est régulière il peut se développer d’un œil à bois latent ou d’un œil
à bois axillaire,
C’est un rameau qui au départ est tendre et verdâtre,
Les yeux qui les portent, peuvent donner à leur tour des rameaux à bois ou d’autres
productions fruitières plus fertiles.
2.5- Production fruitière proprement dite
A. Cas des rosacées à pépins : (poirier et pommier)
A1- Dard: C’est une production propre au pommier et au poirier, court de 1 à 5 cm;
Terminé d’un œil à bois qui est assez pointus chez le poirier, Il se développe perpendiculairement à
l’axe qui le porte on a :
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Dard simple: lisse terminé par un œil à bois.
Dard ridé: le rameau est ridé.
Dard mixte: le rameau est ridé et lisse.
A2. Lambourde : c’est une production fruitière courte en 2 à 6 cm, elle est terminée par un bouton
à fleur qui se développe pour donner une fructification.
A3. Brindille : c’est un rameau grêle flexible de 10 à 20 cm il porte tout long des yeux à bois, à la
fin de la première année de végétation la brindille peut se trouver sous 3 formes:
Brindille terminée par un œil à bois (brindille non couronnée).
Brindille terminée par un bouton à fleur (brindille couronnée).
Brindille épineuse quand l’œil à bois avorte, on aura une épine.
NB : La brindille non couronnée est comme le dard,
C’est une production fruitière (peut devenir couronnée). La fructification des jeunes arbres se fait au
niveau des brindilles.
Généralement les boutons floraux occupent des positions terminales ou subterminales.
A4. La bourse : à la chute des fruits au niveau de la zone d’insertion de pédoncule sur le rameau,
augmente le volume et se lignifie formant une masse remplie de réserve.
Cet organe se maintient sur l’arbre et peut porter à son tour d’autres productions fruitières à savoir
des lambourdes, le dard et brindille qui fructifient chez le poirier,
C’est une production intéressante puisque elle peut donner des productions chaque année. Il faut
donc la préserver au moment de la taille.
B. Cas des rosacées à noyaux : (abricotier et pêcher)
B1. Le rameau anticipé :
On trouve tout le long des rameaux et des yeux à bois;
Sont nombreux chez le pêcher et l’amandier ;
Chez l’abricotier, on le rencontre en période juvénile (arbre jeune) ou bien après une taille de
rajeunissement,
La fructification chez le rameau anticipé n’est pas excellente.
B2. Bouquet de Mai :
Un rameau court de 1 à 3 cm de longueur de faible vigueur terminé par un œil à bois, on trouve 4 à
5 fleurs chez l’amandier il comporte 6 à 7 boutons floraux, le cerisier 4 à 5 boutons floraux et se
termine par un œil à bois qui assure l’allongement l’autre année.
B3. Rameau mixte:
C’est un rameau long de 25 à 60 cm âgé d’un an, assez vigoureux et terminé par un œil à bois; Porte
tout au long, des yeux à bois entourés de boutons floraux groupés au niveau des nœuds. Le bouton
floral renferme une seule fleur (pêcher et amandier) ou plusieurs fleurs (cerisier);
Au niveau de ce rameau on trouve des yeux à bois vers le sommet et à la base, c’est un rameau
vigoureux et donne de bonne fructification. Donne la possibilité d’être remplacé, (production
fruitière qu’il faut préserver au moment de la taille).
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B4. Le rameau chiffonne :
C’est une production fruitière grêle de 5 à 15 cm de longueur terminé par un œil à bois et porte tout
le long des bourgeons à fleurs solitaires, l’œil à bois est terminal conditionne la vie du rameau s’il
est détruit accidentellement le rameau déprit après la fructification, le rameau chiffonne se dénude il
a une durée de vie limité 2 ans ou plus, cette production porte des yeux basilaires destinés au
remplacement le rameau chiffonne, ils sont nombreux chez les arbres âgés.
B5. Le rameau de prolongement :
C’est un rameau vigoureux long il ne porte que des yeux à bois à la base et à l’extrémité, on le
rencontre chez les arbres jeunes, il est issu de l’œil à bois terminal d’une charpentière ou sous
charpentière, dont il assure le prolongement.
Les feuilles 1. Définition :
Ce sont les productions annuelles, se développent au printemps à partir de la croissance des
bourgeons qui sont soit des bourgeons à bois ou mixtes;
Elles se composent d’un limbe et d’un pétiole et portent à la base des petites feuilles. On trouve
aussi des stipules;
On a des espèces à feuilles caduques et à feuilles persistantes (les agrumes sont à feuilles
persistantes);
Les aspects des différentes parties de limbe varient en fonction des espèces et même au sein des
variétés, sont souvent utilisés pour l’identification des variétés et des espèces.
La forme de limbe peut être simple à bord denté ou non.
On a des feuilles simples ou composées les dimensions changent d’une espèce à une autre.
Les nervures et la texture peuvent être glabres ou pubescentes.
2. Rôle de la feuille:
Elles jouent un rôle dans la nutrition de l’arbre.
A ce niveau transforme la sève brute en sève élaborée riche en matière carbonée indispensable à
la croissance et la fructification des agrumes.
Elles jouent un rôle dans l’assimilation chlorophyllienne dans la transpiration.
Les stomates se ferment évitant à l’arbre de se dessécher, (empêche les pertes en eau).
Elles jouent un rôle dans la mise en réserve des éléments nutritifs qui seront utilisés durant la
période de croissance et la fructification.
Elles protègent les charpentières et les sous-charpentières contre les brulures du soleil.
Le développement et la production de l’arbre dépendent du bon fonctionnement des feuilles.
Traitement phytosanitaire: lorsque les traitements sont pratiqués pendant la végétation, ils
peuvent diminuer l’action de la photosynthèse et arrêter l’activité respiratoire des feuilles en
obstruant les stomates. De même, lorsque les doses ne sont pas respectés, les produits peuvent
être toxiques ce qui provoque des brulures.
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Déséquilibre nutritionnel : les excès ou les manques d’éléments minéraux peuvent provoquer
une réduction du feuillage et provoquer une coloration anormale qui entraine une diminution de
la photosynthèse.
Les techniques culturales peuvent aussi influencer le développement du feuillage
(l’effeuillage).
Les fleurs et les inflorescences
La plupart des espèces fruitières de la famille Rosaceae fleurissent au printemps à l’exception du
néflier du japon qui fleurit en automne;
Après l’hiver quand la température s’élève progressivement fleurit l’amandier, abricotier, pommier,
pêcher. Le cycle de floraison dépend des conditions climatiques :
S’il y a un réchauffement brutal de l’arbre, la floraison et la fructification n’est plus respecté;
Les floraisons sont alors regroupées et ne durent pas longtemps;
Chez les rosacées, les fleurs peuvent être solitaires ou groupées en inflorescences;
Chez le pommier et le poirier l’inflorescence issue d’un bouton à fleurs,
Les fleurs de la plupart des espèces fruitières sont hermaphrodites, avec quelques exceptions
monoïques comme pacanier et dioïque comme le palmier dattier.
Pour l’abricotier, le pêcher et l’amandier, les boutons à fleurs sont solitaires et le nombre de
fleurs par inflorescence varie selon l’espèce; 8 à 20 fleurs chez prunier et 2 à 3 chez le cerisier.
Les inflorescences ne s’ouvrent pas toutes en même temps, leur épanouissement se fait suivant
leur position au niveau de la couronne de l’arbre, les premières fleurs qui s’ouvrent sont celles
qui sont exposées au soleil;
L’ouverture des fleurs dépend des espèces par exemple :
Chez le pommier, ce sont les fleurs centrales qui s’ouvrent;
Pour le prunier et poirier les fleurs de la base et du centre;
Chez le néflier, elle se fait de la base vers le sommet;
Généralement les fleurs qui s’ouvrent les premières vont donner les bons fruits.
Classification des arbres fruitiers Les espèces cultivées appartiennent à plusieurs familles; En l’Algérie on a :
Les rosacées : Espèces à pépins et à noyaux
S/F Pommoides: à pépins
- Pommier : Malus pumila mille.
- Poirier : Pyrus communis L.
- Cognassier : Cydonia vulgaris.
- Néflier : Eriobotrya japonica.
S/F Prunoides : à Noyaux
Abricotier: Prunus armenniaca.
Amandier: Prunus amygdalus.
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Pecher: Prunus persica.
Cerisier: Prunus cerasus.
Les rutacées: Ce sont les agrumes, elles regroupent tous les fruits comestibles sous le nom
d’agrumes, on retrouve 150 genres dont 3 seulement sont importants en AF.
S/F Arantroidées :
1. Genre Poncirus : c’est un genre mono spécifique Poncirus trifotiata : utilisé comme porte
griffe, c’est la seule espèce qui perde ses feuilles en hiver, elle possède plusieurs hybrides
qui sont des citranges.
Citrange troyer: Citrus simensis.
Citrange carrizo : Poncirus trifotiata.
2. Genre Fortunella : on a
Fortunella japonica
Fortunella margarita
3. Genre Citrus : On a
Oranger : Citrus simensis
Citronier : Citrus limon
Pamplemoussier : Citrus grandis
Mandarinier : Citrus deliciosa
Clémentinier : Citrus clémentina
Les Palmacées : On a
Phoenix dactyliféra : Palmier dattier
Les Oléacées : on a
Olea europea sativa (oliviers cultivés)
Olea europea sylvestris (oliviers sauvages)
Les Punicacées :
Punica granatum : Grenadier
Les Vitacées :
Vitis vignifera: Vigne cultivée
Les Moracées :
Morus alba : murier blanc
Morus nigra : murier noir
Les Cactacées :
Opuntia ficus indica : Figuier de barbarie
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Techniques de multiplication des A.F Généralités
La multiplication des végétaux est l’opération qui consiste à obtenir à partir d’un seul individu (pied
mère) un nombre plus ou moins important d’individus nouveaux. Elle fait appel à des techniques
multiples et variées. Elle exige souvent une habileté manuelle qui s’acquiert avec le temps par la
pratique.
Les techniques les plus utilisées sont les suivantes :
-Multiplication sexuée : C’est le procédé de multiplication par semis de graines, résultant de la
fécondation qui mettent en jeux un élément mâle (le pollen) et un élément femelle (l’ovule).
1/ Méthode sexuée : on a semis
Procédé naturel qui permet l’obtention d’un grand nombre de plantes à partir de graines contenues
dans le fruit, les arbres sont vigoureux et qu’on appelle francs ou sauvageons.
La graine des arbres obtenue par semis donne un individu nouveau et diffère des parents.
2/ Méthodes asexuées (Multiplication végétative):
Généralement on distingue 4 modes de multiplication végétatives :
Bouturage, Greffage, Marcottage / Drageonnage, ………
A côté de ces techniques classiques, la micro propagation au laboratoire prend actuellement de plus
en plus d’importance dans la multiplication des végétaux.
A. Bouturage: Consiste à prélever un fragment d'une plante pour en faire une nouvelle. On a deux types :
Bouturage ligneux: Employé pour la multiplication de certains porte-greffes: la vigne, le
prunier.
Bouturage herbacé: se pratique sur des plantes non ligneuses souvent en fin d'été. Consiste à
provoquer l’enracinement de boutures feuillées prélevés sur des rameaux de l’année en cours de
lignification, ce type de multiplication nécessite des infrastructures adéquates telles que la serre
à nébulisation et la serre d’enracinement.
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Le principe du bouturage herbacé: il consiste à placer des boutures feuillées dans des
conditions qui les empêchent de se déshydrater et qui favorisent l’apparition de racines.
Période de bouturage :
- Chez les espèces à feuilles caduques, il se pratique à l’automne.
- Chez les espèces à feuilles persistantes, il se pratique au printemps.
La méthode :
- Prélèvement des boutures: ce sont des rameaux semi-ligneux prélevés des pieds mères, ces
arbres sont choisis pour leur performance et leur qualité.
- Préparation de la bouture: la longueur des boutures est de 10 -12 cm et même jusqu’ à 20 cm.
- Traitement de la bouture : se fait avec des substances hormonales (Auxines) qui favorisent
l’émission de racines.
Mise en place des boutures en serre de nébulisation : après traitement les boutures sont mises
dans des bacs de multiplication dans la serre de nébulisation pendant 2 à 3 mois, cette période
correspond au temps nécessaire pour l’émission de racines.
Dans cette serre tous les paramètres sont contrôlés :
- Température: comprise entre 21 et 36 C° le jour et 13 à 15C° la nuit ;
- Humidité : au niveau du substrat 60 à 80 % ;
- Lumière : nécessaire pour favoriser la photosynthèse;
Mise en place des plants en carré d’élevage : après 3 mois passés en serre d’acclimatation, les
boutures racinées seront mises en terre avec leur mottes en carré d’élevage avec une densité de
5000 boutures /ha, la mise en place de ces boutures en carré d’élevage se fait en 2 périodes soit
au printemps ou à la fin d’été.
Arrachage : après 12 à 18 mois passés en carré d’élevage, les plants sont arrachés en mottes
pour être plantés soit en mottes soit à racine nue à partir du mois de novembre.
B. Greffage:
Concept : Le greffage est une opération qui consiste à juxtaposer intimement un végétal,
nommé ‘greffon’, à un autre qui deviendra le support nourricier, appelé ‘sujet’ ou ‘porte-
greffe’.
Le greffage désigne l’opération qui consiste à unir deux ou plusieurs végétaux par "soudure" de
tissus vivants que l’on a mis en contact intime.
Physiologie: La greffe peut se concevoir comme la cicatrisation d’une plaie dans laquelle on
insère un morceau d’une autre plante.
Sur le plan physiologique, le processus est identique: division rapide des cellules méristématiques,
suivie d’une différenciation de ces cellules, qui reconstituent les organes endommagés.
Une plante bien greffée possède non seulement la stabilité physique d’une plante intègre mais aussi
la même autonomie de fonctionnement dès lors que les cellules du phloème et les cellules du
xylème s’unissent;
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La greffe se cicatrise comme suit :
Alignement des cambiums vasculaires; Il est impératif que les cambiums des deux plantes
se touchent.
Cicatrisation de la plaie; Les cellules endommagées par la coupure exsudent une matière
nécrotique noire.
Formation du cal; La couche suivante de cellules cambiales, qui n’a pas été endommagée,
produit un grand nombre de cellules parenchymateuses (tissulaires) qui forment un cal,
lequel assure le lien mécanique entre le greffon et le porte-greffe.
Formation du cambium; Certaines cellules du cal s’alignent sur le cambium du greffon et du
porte-greffe et se transforment en cellules cambiales.
Formation du tissu vasculaire; Les nouvelles cellules cambiales forment des cellules
secondaires de phloème et de xylème, établissant ainsi une liaison vasculaire ferme entre les
deux plantes.
Les techniques de greffage
Les procédés de greffage sont très nombreux (plus d’une centaine). Nombre d’entre eux, issus
d’essais hasardeux et difficiles à exécuter et offrant peu d’avantages, sont très peu employés.
Les professionnels n’utilisent couramment que 4 ou 5 procédés de greffage pour multiplier et
propager les plantes.
Greffage par Approche:
Se réalise pendant la période de végétation ;
La particularité de cette méthode est que la variété à multiplier n’est pas détachée du pied-mère
durant la soudure de la greffe, restant ainsi alimentée en sève autant que nécessaire.
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Greffage en Ecusson:
Consiste à introduire un marceau d’écorce encore vert portant un œil (écusson) dans une plaie en
forme de « T » incisée dans l’écorce d’un porte greffe.
Greffage par placage: Comme le greffage en écusson, consiste à remplacer l’œil par un Rameau entier;
La surface de contact plus importante, garantie d’un meilleur résultat.
Greffe à l’anglaise simple:
Le greffon et le porte-greffe sont taillés l’un et l’autre de façon à avoir une coupe longue d’environ
deux à trois fois le diamètre du greffon.
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Greffe Terminale en fente:(Greffage par Incrustation en fente simple ou
double):
Le porte-greffe est sectionné horizontalement sur deux à trois centimètres; Le greffon, taillé en double-biseau, est inséré dans la fente. On ligature.
La Greffe en Courrone Consiste à glisser le greffon entre l’écorce et le tronc du porte greffe fraichement coupé.
Permet de greffer un griffon de petite taille sur un arbre de diamètre bien plus important, raison
pour laquelle on met souvent plusieurs greffons.
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Critères de choix d’un porte-greffe : Plusieurs critères interviennent dans le choix d'un
porte-greffe :
la compatibilité;
la vigueur (faible, moyenne, grande…) ;
l'adaptation au sol (sec, humide / calcaire, argileux ... / profond / lourd…) ;
la forme (tige, demi-tige, gobelet, palmette…) ;
la mise à fruit (lente, moyenne, rapide, très rapide…) ;
la résistance aux maladies.
Les conditions de succès du greffage:
L’affinité ;
L’assemblage;
La vigueur réciproque ;
La saison de greffage
Soins à donner aux greffes après greffage : Les greffes fraîchement posées sont
délicates:
Arrosages, soins phytosanitaires et contrôle des ligatures.
Après trois semaines, vous saurez si le greffage est réussi.
Si la greffe est bien collée, le pétiole de l'écusson doit tomber sans se dessécher;
Et sur celle en couronne, le greffon doit rester vert et sans rides.
Pour les greffages d'automne, c'est au printemps que les tire-sève et les têtes de porte-
greffage sont supprimés.
Enfin, rappelez-vous que le greffage n'est pas un art facile et qu'il faut souvent essayer à
plusieurs reprises pour que le métier de greffeur s'ouvre à vous.
Echec du greffage: Peut-être du à l’une des raisons suivantes:
Incompatibilité entre greffon et porte-greffe ;
Attaque de pathogènes ;
Conditions climatiques (Température, humidité,…..).
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C- Le marcottage Il consiste à provoquer la formation des racines adventives sur les rameaux ou encore attachés au
pied-mère, puis à les séparer ensuite pour en faire de nouveaux individus autonomes.
Les procédés du marcottage peuvent être comme suit:
Marcottage par couchage;
Marcottage par buttage;
Marcottage aérien
1- Marcottage par couchage
Il s’applique aux végétaux possédant des rameaux souples et faciles à courber dans le sol. La
courbature gêne la circulation de la sève et favorise l’émission des racines.
L’opération de couchage a lieu généralement au début printemps et les marcottes sont récoltées à
l’automne suivant pour être repiquées sur place: C’est le sevrage.
Selon le mode de couchage des rameaux, on distingue:
A- Le marcottage par couchage simple :
Il consiste à choisir des rameaux d’un an et à les coucher dans de petits tranchés, où ils seront
maintenus à l’aide de crochet, leur pointe étant redressée verticalement. On les couvre ensuite d’une
bonne terre, en maintenant le sol suffisamment frais.
Pour les espèces à reprise difficile, le couchage peut être pratiqué dans des récipients (paniers,
couffins...) dans le but d’avoir des plants en motte.
B - Le marcottage par couchage multiple :
Il consiste à étaler les rameaux sur le sol. Ce qui permet le démarrage de leurs bourgeons. Les
pousses, ainsi nées sont couvertes à leur base de bonne terre. L’épaisseur de la terre est augmentée
au fur et à mesure de l’allongement des pousses.
Ce type de marcottage permet d’obtenir plusieurs marcottes par rameau. Cependant, ces marcottes
sont généralement plus faibles que celles issues du marcottage par couchage simple.
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Il s’applique aux végétaux grimpants à rameaux longs et souples (chèvrefeuille …). Les rameaux
sont couchés et sortis du sol à plusieurs reprises sur leur longueur dans le but d’obtenir plusieurs
marcottes par rameau couché.
1- Marcottage par buttage
Il est utilisé souvent pour la production de certains porte-greffes fruitiers (pommier; cognassier) et
peut être utilisé pour multiplier certaines espèces ornementales (philadelphius, hibiscus).
Les plantes-mères soumises à ce procédé sont maintenues en touffes basses et ramifiées près du sol
par des recepages successifs quels subissent lors de la récolte des marcottes enracinées. Le recepage
et le buttage de la plante-mère sont exécutés en hivers.
L’enracinement dure à deux années selon les espèces. Le débuttage (enlèvement de la terre) et le
sevrage des marcottes se déroulent au cours de l’hiver et les plantes obtenus peuvent être repiquées.
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3- Marcottage aérien :
Ce procédé peut être utilisé pour certaines plantes ornementales (Ficus, Philodendron …). Il
consiste à pratiquer une incision ou une entaille sur le rameau et à l’entouré par de la tourbe et de la
bonne terre végétale humide.
Pour augmenter les chances d’enracinement, Il est possible d’appliquer une hormone (Auxine) sur
la blessure, le tout sera enveloppé par du plastique, en surveillent de temps en temps l’humidité du
substrat utilisé.
L’opération peut être pratiquée de préférence le printemps et l’émission des racines peut demander
de quelque mois à une année selon les espèces.
Après l’enracinement, les marcottes seront sevrées et repiquées sur place.
Cycle évolutif annuel du pommier
Le cycle évolutif annuel des arbres fruitiers concerne l’ensemble des processus et des changements
que subit la plante durant une année. Ces changements sont de natures biologiques, biochimiques et
morphologiques et dépendent dans une large mesure des conditions externes, notamment d’aléas
climatiques.
La réaction de l’arbre aux conditions du climat sont ainsi différentes et saisonnières et
s’extériorisent visiblement par deux grandes phases :
la phase de dormance ou repos;
ET la phase d’activité.
1- Période de dormance et repos hivernal
La phase de dormance chez les arbres fruitiers s’étend en général de la chute des feuilles en
automne à l’apparition des premiers signes d’activité au printemps.
Le repos hivernal, qui commence à la chute des feuilles et prend fin au débourrement. C’est une
période d’inactivité apparente.
Cette période d’inaptitude à la croissance, peut durer une partie de l’été, tout l’automne et une partie
de l’hiver. Elle survient tous les ans et permet à l’arbre de résister aux hivers froids.
1.1- Définition de dormance
La dormance est généralement associée à une “suspension temporaire de la croissance visible,
spécialement dans les bourgeons, sans tenir compte de la cause”.
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La définition ne fait aucune hypothèse sur les modifications physiologiques de l’organe dormant,
cette suspension de croissance pourra être d’origine externe ou interne au bourgeon, la première
caractérise la “quiescence” et la seconde-la “vraie dormance”. Finalement la dormance est l’état de
l’organe dont la croissance est suspendue temporairement, même si les conditions climatiques
comme la température, l’humidité, la lumière et la photopériode, sont favorables.
La dormance est l’état physiologique particulier présenté par les graines et divers organes végétaux
(bourgeons, tubercules, bulbes) qui, en vie ralentie, sont affectés par une incapacité temporaire à ce
développes.
La dormance d’un bourgeon comme est l’étape ultime d’une cascade d’inhibitions corrélatives dont
la source est de plus en plus proche de lui.
Dormance faible et dormance profonde
La durée de séjour à basse température que doit subir un végétal dormant pour reprendre une
croissance normale peut être très variable.
Ainsi nous pouvons distinguer les dormances faibles et les dormances fortes ou profondes, selon
que le passage au froid doit être bref ou prolongé.
Les plantes à dormance faible sont celles qui, sans aucun séjour au froid, sont capable, après 10 à 60
jours en conditions favorables d’humidité et de température modéré, de reprendre une croissance
normale.
La dormance est forte ou profonde si, sans passage au froid, la plante reste au repos de nombreux
mois et présente ensuite une croissance perturbée.
Dormance primaire et dormance secondaire
Il existe un groupe de semences inaptes à germer au moment de la récolte, il s’agit alors d’une
dormance primaire.
La dormance secondaire qualifie celle d’une semence à l’ origine non dormante puis devenue
incapable de germer sons l’effet des facteurs du milieu.
1.2- Stades de dormance
1.2.1- Stade de dormance primaire
On conçoit que l’arbre entre en dormance Iaire
à la suite de la chute des feuilles en automne.
Certains chercheurs affirment que cette entrée se fait avant la chute des feuilles soit, dès la fin de la
croissance végétative; ce qui correspond généralement au mois d’Août.
La dormance primaire est nommée dormance “estivale” ou prédormance, et que durant cette période
la croissance des bourgeons est entravée par des phénomènes liés à la physiologie de l’arbre :
croissance de la pousse, développement du fruit,…etc.
Les principaux évènements qui se produisent durant ce stade sont :
Réduction de la composition des feuilles en azote, phosphore et en potassium;
Diminution de la quantité d’eau dans les tissus;
Migration des réserves nutritives foliaires, vers d’autres organes de l’arbre.
21
1.2.2-Stade de dormance obligatoire (profonde)
La seconde étape est la “vraie dormance” encore appelée dormance “innée”, car la source
d’inhibition de croissance se trouve à l’intérieur du bourgeon.
La dormance obligatoire est ainsi appelée car, l’arbre demeure dans cet état même si toutes les
conditions sont réunies pour sa reprise d’activité. En réalité, la reprise d’activité de l’arbre exige un
certain temps de repos, qui peut être de quelques jours à quelques mois, selon les exigences propres
à chaque espèce fruitière, voire à chaque variété.
1.2.3- Stade de dormance forcée
Enfin la “poste- dormance”, également dénommée dormance “imposée” résulte de facteurs
externes. La croissance des bourgeons est bloquée en raison de conditions environnementales
défavorables (températures très basses par exple). Elle ne pourra se débloquer qu’au retour de
bonnes conditions de T°.
Ce stade est caractérisé par la disposition de l’arbre à entamer son activité mais, très svt, le départ
est inhibé par les T° qui demeurent encore basses. Cependant durant ce stade, les arbres ne peuvent
pas supporter de très basses T°, comme c’est le cas lors de la dormance obligatoire.
1.3- Caractéristiques de la dormance
1.3.1- Entrée en dormance
Lorsque les jours raccourcissent et les T° diurnes diminuent, les situations d’inhibition et de blocage
s’accentuent. Les bourgeons entrent en phase de repos (dormance).
La mise en place de la dormance peut dépendre de conditions de l’environnement défavorables (T°,
sécheresse, photopériode).
Sa persistance a des causes endogènes : le retour à des conditions d’environnement optimales ne
rétablit pas la croissance.
Les rameaux des plantes ligueuses poussent pendant un laps de temps + ou - grand pendant la belle
saison puis cessent leur croissance. Cet arrêt affecte l’ensemble des bourgeons et en particuliers le
bourgeon terminal.
Les bourgeons terminaux se comportent d’une façon différente des latéraux. Ils entrent en dormance
quelque temps après l’arrêt de la croissance. La question du contrôle de l’entrée en dormance par
des facteurs exogènes (F. environnementaux) ou facteurs endogènes est très ancienne. KLEBS
(1914) a montré que des F. exogènes agissaient sur passage (croissance active => dormance.
La durée de la période de croissance, dépend de facteurs endogènes, mais est également
conditionnée par des facteurs externes comme : T° et lumière.
Les facteurs exogènes et endogènes qui contrôlent l’entrée en dormance sont:
1.3.1.1- Facteurs exogènes
A- Température ; La fraicheur nocturne du début de l’automne est sans doute un des facteurs les
plus importants d’entrée en dormance.
B- Photopériode: L’action du photopériodisme sur l’entré en dormance des bourgeons semble être
faible, car un grand nombre de bourgeons est déjà dans un état de dormance profonde, alors que la
longueur du jour n’a encore que peu diminué.
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C- Contrainte hydrique; Un des facteurs externes qui contribue le plus à l’arrêt de croissance est la
sécheresse. En cas de contrainte hydrique tard en saison de végétation (septembre), il y a retard de
l’entrée en dormance des bourgeons, avec des répercussions sur le niveau de dormance atteint.
1.3.1.2- Facteurs endogènes
A- Inhibitions corrélatives
Dès le début du mois de Mars), les bourgeons sont inhibés par corrélation (Figure n° 12).Cette
inhibition augmente progressivement jusqu’à l’automne. Elle est nécessaire pour que les bourgeons
entrent ensuite dans un véritable état de dormance.
Fig: Schéma du cycle de développement des bourgeons sur une pousse feuillée puis un rameau
“d’un an” d’un arbre fruitier.
Fig: Cycle de développement bourgeons d’une pousse feuillée puis un rameau
“d’1 an” d’1 arbre fruitier
B- Métabolites; Les réserves trophiques dans les organismes dormants sont en général l’objet d’un
métabolisme lent pendant la suspension de la croissance.
Pendant la dormance dans les bourgeons du frêne, les réserves protidiques sont rares, les réserves
lipidiques sont accrues du fait d’une synthèse possible à cette époque où seul l’amidon est très
abondant.
C- Régulateurs de croissance; La théorie hormonale de la dormance considère que la contrainte
endogène est exercée par des inhibiteurs de croissances comme l’acide abscissique (ABA), qui agit
en interaction avec des activateurs: l’acide gibbérellique.
L’ABA est une molécule importante dans l’entrée en dormance.
L’ABA est une hormone d’inhibition et de dormance, retarde la croissance des rameaux, dont les
entre-nœuds ne s’allongent pas et prolonge la dormance des bourgeons.
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L’ABA peut induire la dormance des bourgeons terminaux en l’occurrence chez le pommier. Par
contre d’après HERTER (1992), l’ABA ne semble pas avoir d’influence sur l’installation de la
dormance des bourgeons du cerisier.
1.3.2- Levée de dormance;
Les facteurs les plus efficaces sont : les T° froides, les jours longs, la succession d’une contrainte
hydrique et de sa fin, diverses substances chimiques dont les régulateurs de croissance (comme les
gibbérellines), certains régulateurs de croissance, peuvent également intervenir sur la levée de
dormance des bourgeons.
1.3.2.1- Facteurs exogènes
A- Température ; Pour pouvoir lever leur dormance hivernale et fructifier normalement, les arbres
fruitiers ont besoins d’une certaine quantité de froid d’hiver qui change suivant les espèces et les
variétés.
Les températures basses sont nécessaires pour que se produise la levée de dormance. Une
insuffisance de températures basses produit des anomalies morphologiques et ralentie la croissance.
Le froid favorise l’hydrolyse enzymatique de composés insolubles qui constitueront les métabolites
dont dépend la reprise de croissance, aussi pour l’accumulation de ces derniers notamment des
acides aminés contenant de l’azote et qui sont nécessaires à la protéo-synthèse.
Le froid provoque certainement des modifications chimiques irréversibles dans les cellules des
méristèmes en repos pour la modification de certaines protéines.
B- L’Etat hydrique
En mesurant le potentiel osmotique et hydrique du bourgeon terminal du frêne au cours de l’année,
on a trouvé, en fin de dormance, une augmentation du potentiel de l’eau intervenant plus d’une
semaine avant le débourrement.
Cette eau pourrait être impliquée dans la relance du métabolisme, durant le dernier mois de la
dormance
1.3.2.2- Facteurs endogènes
A- Métabolites
La levée de la dormance par le froid favorise le processus de conversion d’amidon en sucres
solubles. Des résultats récents indiquent que l’augmentation des sucres serait la cause de la levée de
dormance.
B- Régulateurs de croissance
Comme pour l’entrée en dormance, des régulateurs de croissance interviennent dans la sortie de la
dormance. Il existe un rôle attribué à l’augmentation de la teneur en ABA dans l’entrée en
dormance des bourgeons.
Au contraire, durant la phase de levée de dormance, l’activation de la chaine de biosynthèse de
gibbérellines en augmenterait la teneur, tandis que celle de l’acide abscissique diminuerait.
24
Une croissance active entraîne la production d’hormones, en particulier de gibbérellines qui
commencent à contrebalancer les effets du froid en mobilisant d’autres réserves de métabolites,
empêchant ainsi le retour à la dormance lorsque les T° sont élevées.
Les auxines et les gibbérellines sont des hormones de croissance qui stimulent l’élongation des
tissus. L’Auxine stimule intensément l’élongation des coléoptiles et des hampes florales;
Une quantité croissante d’auxine stimule l’allongement des tiges et inhibe au contraire celle des
racines.
Les Gibbérellines provoquent l’allongement des entre-nœuds; Et à forte dose, elles provoquent une
forte croissance des feuilles.
Elles lèvent la dormance des graines et lèvent aussi la dormance des bourgeons.
Le rôle des cytokinines dans la division et l’accroissement cellulaire. Elles lèvent la dormance
apicale, induisant la formation de nombreux bourgeons.
Le contrôle de la dormance serait sous l’influence d’un équilibre entre les hormones imposant la
suspension de la croissance et celles qui stimulent la croissance.
2- Période d’activité
La période active de végétation, qui va du débourrement à la chute des feuilles et durant laquelle
l’arbre manifeste une activité intense : allongement des pousses, floraison, grossissement des fruits,
lignification du bois ou aoûtement; (Figure n° 13).
25
2.1- Débourrement
Le débourrement marque le renouveau de la végétation. Les bourgeons se gonflent et s’ouvrent. Le
débourrement se produit en fin d’hiver.
C’est la première manifestation externe de l’activité de l’arbre. Du point de vue cinétique, le
débourrement débute par le gonflement des bourgeons, l’augmentation du taux de matière sèche et
l’écartement des écailles.
Le début de la croissance végétative se produit à des dates variables selon les espèces et les variétés.
Il est relativement lent mais son rythme est croissant. Il est en outre conditionné par les réserves
nutritives accumulées lors de la période d’activité de l’année précédente et par des températures
ambiantes favorables, généralement comprises entre 5et 25°C. La levée de dormance et l’évolution
des bourgeons exigent deux actions thermiques :
La satisfaction des besoins en froid hivernal ;
La satisfaction des besoins en chaleur.
La satisfaction des besoins en chaleur permet le développement normal des bourgeons après la
levée de dormance par le froid.
La satisfaction des besoins en chaleur permet le développement normal des bourgeons après la
levée de dormance par le froid.
2.2- Floraison; C’est l’époque d’apparition des fleurs, elle est variable selon les espèces.
2.2.1- Induction, différenciation et développement floral
A- Induction florale; C’est un phénomène physiologique complexe qui se traduit par le passage de
la plante de l’état végétatif à l’état reproducteur.
L’induction florale c’est la transformation de bourgeons végétatifs vernalisés en bourgeons
reproducteurs, avec ébauches florale. Elle est sous l’influence de la température (c’est la thermo-
induction) et de la lumière (c’est le photopériodisme).
L’induction florale est imperceptible à l’œil nu et l’époque de son déroulement est variable suivants
les espèces fruitières et les régions.
Chez les arbres fruitiers à feuilles caduques elle se produit pendant une période relativement courte.
La durée moyenne chez le pommier est de 50 à 70 jours.
B- Différenciation florale
C’est un processus dont l’ensemble des évènements anatomiques et histologiques permettent aux
bourgeons d’acquérir l’état floral. Elle se manifeste suivant les régions et les conditions climatiques
et ne concerne que les bourgeons qui ont subi l’induction florale. On assiste à une différenciation
d’organes en croissance, puis une différenciation des primordial floraux.
Chez les arbres fruitiers à feuilles caduques la différenciation florale se produit habituellement au
cours de la période estivale (fin juin – début juillet) chez le pommier.
C- Développement floral
Il est caractérisé par la croissance des ébauches florales et la maturation des cellules reproductrices
qui aboutissent à l’éclatement du bouton à fleur.
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Il s’ensuit que sur le même arbre, les bourgeons et les fleurs s’épanouissent progressivement
suivant leur position dans la couronne et selon la position des fleurs dans l’inflorescence.
Chez le pommier, les fleurs qui se trouvent à l’intérieur de l’inflorescence s’épanouissent avant
celles de l’extérieur.
2.2.2- Pollinisation et fécondation
Le pommier fleurit abondamment, les fleurs sont hermaphrodites mais avec une très forte tendance
à l’allogamie due, soit à une stérilité du pollen, soit à une auto-incompatibilité.
A- Pollinisation
Ensemble des phénomènes que subissent les grains de pollen à partir de leur émission par la fleur
jusqu’ à leur dépôt sur le stigmate et leur germination, doit être bien organisée afin d’obtenir une
meilleur fécondation des arbres en intercalant dans les vergers ou en plantant à proximité, d’autres
variétés capables d’adopter un supplément de pollen, ou en disposant une ruche dans le voisinage (4
à 6 ruches / Hectares chez le pommier.
B- Fécondation
La fécondation dure plus ou moins longtemps. La réceptivité des stigmates et les possibilités de
fécondation sont à leur optimum au stade ouverture de la fleur. Elle diminue légèrement trois jours
après ouverture. Il faut de deux à huit jours au tube pollinique pour atteindre l’ovule.
La température optimale est de 20°C ; à 11°C if faut quatre à six jours pour que s’effectue la
fécondation. L’ovule, au bout d’un certain temps, perd son aptitude à être fécondé. Il faut donc que
le tube pollinique parvienne à l’ovule pendant que celui-ci reste encore fécondable. Ce temps
s’appelle la période effective de pollinisation. Elle varie de 01 à 10 jours.
La fécondation est indispensable à la nouaison du fruit et à son grossissement.
2.3- Nouaison
La nouaison est définie comme étant le mécanisme qui prend la relève de la floraison. Elle peut être
le résultat de la fécondation des fleurs ou la parthénocarpie et conduit à la formation des fruits
Le fruit noué poursuit sa croissance, celle-ci est plus rapide en pollinisation croisée.
2.4- Chute des fleurs et des fruits
Les arbres fruitiers se caractérisent par leur pouvoir de former un grand nombre de fleurs et de
fruits. Ils sont par contre, incapables de les maintenir sur l’arbre jusqu’à la récolte. Ils doivent en
effet, réduire naturellement leurs charges afin d’assurer à ceux qui restent des conditions nutritives
et un éclairement adéquats.
2.4.1- Chute des fleurs
Toutes les fleurs qui sont produites par un arbre fruitier n’arrivent jamais toutes à nouer et encore
moins à donner un fruit. Un certain nombre d’entre-elles tombent au cours de la floraison tandis que
d’autres chutent après la nouaison.
Bien que les chutes des fleurs soient élevées, nous considérons que c’est normal, car le peu de fleurs
restant peut donner une production satisfaisante dans des conditions de culture normales.
2.4.2- Chute des fruits
27
La chute des fruits peut être causée par de nombreux facteurs et peut aussi être naturelle. Dans ce
dernier cas, en diminuant sa charge fruitière, l’arbre maintien un équilibre physiologique satisfaisant
entre les fruits et les organes végétatifs. Cet équilibre ne peut être maintenu que si l’entretien de
l’arbre est respecté et les conditions climatiques favorables
Chez les premières vagues, se produit dans les trois semaines qui suivent la floraison.
Sur pommier et poirier, cette chute a lieu fin Mai ou Juin. C’est la chute classique de Juin.
2.5- Grossissement de fruit
Le fruit noué poursuit sa croissance pendant plusieurs semaines, augmente de volume à la suite de
deux phénomènes :
Division des cellules contenues dans le fruit;
Grossissement de ces mêmes cellules;
Beaucoup de facteurs influent sur le grossissement des fruits (l’ensoleillement, la taille, l’irrigation,
la fertilisation), mais le nombre de fruits et leurs pépins, parait exercer l’action la plus directe.
2.5.1- Phase de multiplication cellulaire
Elle est représentée par une augmentation rapide du fruit, qui résulte de divisions cellulaires
importantes, cette phase de multiplication débute à la fécondation et dure environ 4 à 5 semaines
(pomme, poire). A la fin de la phase de multiplication cellulaire, le fruit contient son stock cellulaire
définitif.
2.5.2- Phase de grossissement cellulaire
Durant cette phase, c’est surtout l’augmentation de la taille des cellules qui est responsable de
l’accroissement, plus que leur nombre. La taille des cellules passe de 10 microns à 200- 300
microns.
2.6- Maturation
Après la cueillette, le fruit détaché de l’arbre arrête sa croissance mais n’arrête pas son évolution.
C’est la maturation qui représente une vie nouvelle et non le début de la mort du fruit. La
physiologie du fruit cueilli est totalement différente de celle du fruit resté attaché à l’arbre. On
distingue deux stades de maturité:
La maturité de consommation qui est atteinte lorsque le fruit est “bon à manger” ;
La maturité de cueillette, qui correspond au moment où le fruit doit être cueilli pour évoluer
dans de bonnes conditions et développer ses qualités gustatives.
La maturité d’un fruit se constate de façon concrète. Une pomme par exemple murit en même temps
qu’elle devient colorée, parfumée, sucrée, fondante. Elle a changé d’état.
Divers phénomènes précèdent à cette transformation :
: pigmente, glucides, pectines,… ; Emission de produits volatils.
2.7- Sénescence
La sénescence est la 1ère phase de la vie du fruit au cours de laquelle s’initie une série
d’événements, normalement irréversibles, qui conduisent à la désorganisation cellulaire et à la mort
(changement de couleur, de saveur, production de composés volatiles,…).
28
3- Phénomène d’alternance de production
L’alternance (ou Saisonnement) se manifeste ainsi : à une année de forte production succède une
année de récolte faible ou nulle, due principalement à une cause variétale plus ou moins amplifiée
par des accidents climatiques ou parasitaires (Carpocapse, Psylles, Pseudomonas).
Sur le plan physiologique, le phénomène se situe au niveau de l’induction florale et de la floraison:
une année de floraison abondante consécutive à une forte induction florale est suivie d’une année à
floraison réduite.
Beaucoup d’espèces fruitières sont sujettes à l’alternance: pommier, poirier, prunier. Au sein d’une
même espèce fruitière, on peut trouver des variétés alternantes et des variétés qui n’alternent pas ou
peu.
L’alternance affecte non seulement la floraison mais aussi l’ensemble des organes de l’arbre, elle
peut aussi affecter la croissance des rameaux (l’année de forte récolte, les rameaux se trouvent
réduite et le contraire se produit l’année de faible récolte), des feuilles et même des racines.
L’alternance de production est en principe un phénomène naturel, mais elle peut aussi se produire à
la suite d’accidents physiologiques (gel), parasitaires (Psylles, Pseudomonas), ou d’un manque
d’entretien (fertilisation, irrigation, taille).
3.1- Aspects physiologiques de l’alternance de production
3.1.1- Antagonisme entre la croissance végétative et la floraison
La mise à fleur des végétaux ligneux (poirier, pommier, cognassier, olivier,..) est sous la
dépendance de la compétition physiologique qui l’oppose à la croissance végétative.
Les phénomènes de compétition entre les deux pôles d’attraction métabolique sont vivaces chez ces
espèces fruitières et on conçoit que c’est l’état nutritif général de l’arbre dont les réserves sont
faibles (surtout après une forte récolte) qui déplace le métabolisme dans un sens défavorable à la
floraison.
De ce fait, l’année d’alternance est considérée d’un point de vue nutritif comme étant une année de
repos permettant à l’arbre de rétablir son équilibre nutritif.
3.1.2- Les semences
Plusieurs chercheurs ont effectivement réussi à mettre en évidence le rôle inhibiteur de substances
chimiques de type gibbérelline, émises par les graines sur l’induction florale.
Le même auteur déduit qu’il est nécessaire de respecter et de maintenir sur l’arbre un bon équilibre
entre le nombre de fruits et la surface foliaire, c’est-à-dire éviter la surproduction et la destruction
complète ou grave de la récolte.
3.2- Causes de l’alternance de production
3.2.1- Causes climatiques
Les cultures fruitières ne sont rentables que dans les régions où il existe des conditions climatiques
favorables. Une sécheresse prolongée, des gelées printanières ou des températures insuffisantes
durant les différents processus de fructification peuvent, provoquer l’installation de l’alternance
chez les arbres fruitiers.
3.2.2- Causes découlant des soins
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3.2.2.1- Fertilisation
Le déséquilibre entrainant l’alternance de production serait en grande partie dû à des phénomènes
de compétition nutritive que la fertilisation semble à même de pouvoir réduire. La feuille qui reflète
immédiatement toute variation dans la fourniture des éléments nutritifs, s’impose comme organe à
analyser pour suivre la nutrition de la plante en relation avec la fertilisation adoptée.
De ces analyses, nous pouvons retenir que le calcium, le magnésium, le bore et particulièrement
l’azote et le potassium, sont très importants chez les arbres fruitiers.
3.2.2.2- Irrigation
Les actions entreprises par l’irrigation des arbres fruitiers en vue de maîtriser le phénomène de
production se révélèrent vaines. La complexité de ce mécanisme a posé beaucoup de problèmes aux
chercheurs car, leurs travaux menés dans des conditions écologiques différentes et selon des
techniques variées, n’ont pas réussi à éliminer ce phénomène.
L’eau salée assure une meilleure nutrition en oligoéléments nécessaires pour une bonne production.
3.2.2.3- Taille
La taille par ses effets positifs multiples, constitue aussi un moyen inévitable pour rétablir
l’équilibre entre la vigueur de l’arbre et sa fertilité et donc, agit sur son aptitude à l’alternance de
production.
Stades phénologiques repères des fruits à pépins (pommier et poirier)
Introduction
La phénologie est l’étude de l’apparition d’événements annuels périodiques dans le monde vivant,
déterminée par les variations saisonnières du climat.
Chez les végétaux, les différentes étapes constituant ces événements sont par exemple le
développement foliaire, la floraison et la fructification aboutissant à la maturation des fruits.
En arboriculture, plusieurs systèmes de description accompagnés de dessins représentatifs des
principaux stades repères des arbres fruitiers ont été proposés.
Le plus couramment utilisé est le code Baggiolini subdivisé en 16 stades de A à P (Baggiolini
1952).
Dans les années 1990, un code décimal (de 00 à 100) appelé échelle BBCH a finalement permis de
disposer d’un système uniforme pour décrire le développement de l’ensemble des plantes
cultivées.
Adopté par les chercheurs, les techniciens et les praticiens, il facilite notamment l’échange
des données informatiques .
Le développement des fruits à pépins, en l’occurrence celui du pommier et du poirier, est décrit du
débourrement à la maturation des fruits sous une forme synthétique. Les stades décrits par
Baggiolini, encore très utilisés dans la pratique, sont mis en correspondance avec l’échelle
internationale BBCH.
Le sigle BBCH est l’abrévation pour Biologische Bundesanstalt, Bundessortenamt et CHemische
Industrie.
30
Stades phénologiques repères des fruits à pépins
Stade principal 1: développement des feuilles (tige principale);
Stade principal 2: formation de pousses secondaires, tallage;
Stade principal 3: élongation de la tige, croissance de la rosette, développement des pousses (tige
principale);
Stade principal 4: développement des parties végétatives de récolte ou des organes de
multiplication végétative;
Stade principal 5: apparition de l’inflorescence;
Stade principal 6: floraison;
Stade principal 7: développement des fruits
Stade principal 8: maturation des fruits ou graine
Stade principal 9: sénescence et mort ou début de la période de dormance.
Dans le tableau suivant, cinq stades principaux de l’échelle BBCH, subdivisés en stades
secondaires, ont été retenus pour le codage du développement des fruits à pépins.
Stades phénologiques repères des fruits à pépins (pommier et poirier)
Stade 0 Repos Hivernal
Stade 5 Apparition de l’inflorescence
Stade 6 Floraison
Stade 7 Développement des fruits
Stade 8 Maturation des fruits
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33
LA TAILLE DES ARBRES FRUITIERS
L’entretien courant des arbres passe obligatoirement par la taille, réalisée à tous les âges de
leur vie à la plantation, lors de leur formation, pour encourager la production de fleurs et
fruits et pour les régénérer.
Les arbres ne demandent pas une intervention annuelle, mais régulière, sinon ils connaissent
une croissance désordonnée, deviennent vite encombrants et improductifs. Les branches
sèches, mortes restées en place sont autant de point de faiblesse par ou pénètrent maladies et
parasites, leur élimination est nécessaire pour la santé de l’arbre.
1. Définition de la taille ; La taille désigne les différentes coupes et suppressions réalisées
certaines années ou tous les ans sur les sarments, les bras et exceptionnellement, le tronc,
ainsi que sur les parties herbacées (rameaux et feuilles).
2. Période propice pour la taille ; Les tailles se pratiquent pendant le repos végétatif
(descente de sève), et l’idéal est en décembre à janvier. On déconseille de tailler lors de la
montée de sève au printemps, car les tissus sont plus fragiles. Évitez également de tailler
un arbre déjà affaibli car cela réduirait sa croissance globale.
3. But de la taille : Le but principal de la taille est de conserver les arbres en bonne santé :
Former l’arbre durant sa croissance en choisissant la forme qu’il aura à maturité et en
guidant la formation de la charpente et des branches principales;
Limiter son développement lorsqu’il devient envahissant ou trop grand pour l’espace
initialement prévu.
Rajeunir l’arbre en supprimant le vieux bois pour que les jeunes pousses le remplacent (un
vieil arbre peut avoir besoin d’être rajeuni, toutefois toutes les variétés d’arbres ne
supportent pas ce type de taille).
Amener, par une taille adaptée, un arbre fruitier à avoir une bonne production;
Réaliser une taille sculpturale pour donner à un végétal une forme particulière et pour en
maintenir cet aspect.
3. Types de taille 3.1. Taille sévère : Pratiquer une taille sévère consiste à éliminer la plus grande partie du
tronc d’un arbre en ne laissant en place que les branches les plus basses.
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Photo 1.Taille sévère chez le pistachier (Pistacia Vera) avant et après,
au niveau de la station l’ITAFV
3.2. La taille en vert :
Lorsque l’on exerce un suivi rigoureux des jeunes arbres, il est possible d’éviter nombre de
malformations nécessitant ultérieurement, la taille en vert peut être pratiquée pour éliminer les
doubles ou multiples flèches terminales. Avec un couteau tranchant, on supprime les ébauches de
branches trop verticales ou trop nombreuses. On peut également ralentir la vigueur d’une branche
en écrasant, avec l’ongle, les tissus de la nouvelle branche.
3.3. La taille de formation:
Chez les arbres fruitiers, la taille de formation consiste à donner la forme dès les premières années
de développement de l’arbre (fuseau, gobelet, espalier…).
3.4. La taille de fructification:
La taille de fructification consiste à favoriser le développement de bourgeons et rameaux fructifères.
4. Reconnaître les organes des arbres fruitiers
Les arbres fruitiers portent
Des organes végétatifs qui produisent des feuilles et du bois;
et des organes fructifères qui donneront naissance aux fleurs, puis aux fruits.
Il s'agit de bien différencier les deux types de rameaux ou de bourgeons. Le but de la taille est de
limiter l'importance des organes végétatifs et de favoriser les organes fructifères.
4.1. Les organes végétatifs (= Organes stériles)
Brindille ; Chez tous les fruitiers, rameau court portant uniquement des bourgeons végétatifs.
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Dard ; Chez les fruitiers à pépins, rameau très court portant un bourgeon pointu végétatif, mais
capable d'évoluer l'année suivante en bourgeon à fleur. Ne pas tailler.
Gourmand; Chez tous les fruitiers, long rameau vertical, très vigoureux, signe d'un
déséquilibre entre croissance et fructification. A supprimer.
Rameau à bois ; Rameau ne portant que des yeux à bois. Après la taille, il deviendra une
coursonne chez les fruitiers à pépins.
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Yeux à bois ; Chez tous les fruitiers, ce sont les bourgeons végétatifs. Petits et fins, ils
ressemblent à des écailles. Ils sont présents sur toute la longueur des rameaux à bois et à leur
extrémité. Après la taille, ils peuvent évoluer en toutes sortes de rameaux : dard, brindille,
rameau à bois...
4.2 Reconnaître les rameaux à conserver
Vous avez identifié les organes végétatifs et vous vous apprêtez à limiter leur vigueur en les taillant,
voir même parfois en les supprimant. Cette opération a pour but avant tout de concentrer l'énergie
de l'arbre vers la production d'organes fructifères. Apprenez à reconnaître ces organes fertiles pour
ne pas les supprimer lors de la taille.
4.3 Organes fructifères (= Organes Fertiles)
Bouquet de mai; chez les fruitiers à noyaux, rameau court portant des bourgeons floraux
latéraux et un bourgeon végétatif, souvent à l'extrémité. Ne surtout pas tailler.
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Bourse; Chez les fruitiers à pépins, renflement et cicatrice laissés sur le rameau par le ou les
fruits portés l'année précédente. Le rameau portant une bourse reste fructifère pendant plusieurs
années. Ne surtout pas tailler.
Bouton à fleurs ; Bourgeon fructifère, qui porte les fleurs. Il est plus gonflé et rond que l'œil à
bois.
Brindille couronnée; Chez les fruitiers à pépins, rameau court portant un bourgeon à fleurs à
son extrémité.
Chiffonne; Chez les fruitiers à noyaux, rameau portant des bourgeons floraux à la base et des
bourgeons végétatifs à l'extrémité. Ne pas tailler.
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Coursonne ; Nom du rameau fructifère chez les fruitiers à pépins. C'est l'organe productif par
excellence. Les différentes tailles sur les fruitiers à pépins ont pour objectifs d'obtenir ce type de
rameau. La coursonne évolue pendant plusieurs années et peut porter à la fois dards, bourses,
brindilles et lambourdes. Ne surtout pas tailler, sauf les vieilles coursonnes devenant moins
productives.
Dard couronné ; Chez les fruitiers à pépins, dard ayant évolué en rameau fertile. Il porte
désormais un bourgeon à fleurs. Ne pas tailler.
Lambourde ; Très proche du dard couronnée, la lambourde s'en distingue car elle porte
directement un bourgeon à fleurs à l'extrémité de son petit rameau. Ne pas tailler.
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6. Pincement chez les arbres fruitiers
Le pincement est la suite normale et indispensable de la taille de mise à fruit. Pour toutes les
essences fruitières, le pincement a pour but d’arrêter les rameaux dans leur allongement et
provoquer un refoulement de sève dans les organes inférieurs défavorables par leur position.
Cet arrêt de végétation n’est que momentané, car très rapidement le courant de sève reprend ses
droits et assure le départ de l’œil devenu terminal à la suite du pincement, c’est le développement de
cet œil (et parfois de quelques autres) qui fournit le rameau anticipé.
La longueur de pincement d’un rameau est précisée par le nombre de feuille :
- 4 à 5 pour le premier pincement.
- 1 à 2 pour les pincements qui suivent sur les anticipés.
Il est très important de souligner que ces feuilles doivent posséder 1 œil à leur aisselle.
Dans les nombres précités il n’est pas tenu compte des feuilles constituant la rosette entourant tout
rameau à sa base et qui sont dépourvues d’yeux.
Le pincement chez l’abricotier avant et après
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7. L’Ėclaircie chez les arbres fruitiers
L’éclaircie est une activité de coupe (traitement sylvicole) visant à sélectionner et à dégager les
jeunes arbres d’avenir de leurs voisins moins prometteurs qui nuisent à leur croissance les arbres
préservés sont généralement exempts de malformations" insectes nuisibles ou de maladies! il en
résulte une forêt plus vigoureuse et de bonne qualité" dont la croissance en diamètre est beaucoup
plus rapide.
Opération d’éclaircie chez l’abricotier avant et après au niveau de la station de l’ITAFV.
La coupe correcte
La taille d’hiver
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La taille d’été
Chaque année la culture fruitière subit des pertes considérables de production par les différents
problèmes phytosanitaires (champignons, ravageurs, ….etc.), les attaques de ces bioagresseurs
constituent un frein au développement phénologique de ces cultures.