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Liste d’aptitude directeur – sujet session 2015 1/16 MINISTERE DE L’AGRICULTURE, DE L’AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORÊT Recrutement en vue de l’inscription sur la liste d’aptitude aux emplois de direction d’EPLEFPA au titre de la rentrée scolaire 2016 Épreuve écrite - Durée : 4 heures Mardi 13 janvier 2015 Cette épreuve comporte 2 parties : une synthèse et une question. Chaque partie doit être traitée sur des copies séparées Liste aptitude directeur – sujet session 2015 1/16 SYNTHESE (coefficient 1) Vous rédigerez une synthèse des documents n°1, 2, 3 , 4 et 5 du dossier (2 feuilles recto verso soit 4 pages maximum). QUESTION (coefficient 1) Vous êtes directeur-adjoint d’un EPLEFPA* composé de quatre centres, LEGTPA*, CFPPA*, CFA* et exploitation agricole. L’établissement dispense, notamment, des formations dans secteur des productions agricoles. Ces formations sont proposées dans le LEGTPA*, le CFPPA* et le CFA*. Une réflexion est déjà engagée autour du système de production de l’exploitation agricole. Le directeur vous demande de rédiger une note préparatoire à une prochaine réunion de direction de l’EPLEFPA. Cette note portera sur le plan d’action « enseigner à produire autrement ». Dans celle-ci, vous proposerez une méthode, assortie de quelques pistes concrètes, pour mettre en oeuvre ce plan d’action au niveau de l’établissement. EPLEFPA : Etablissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricoles LEGTPA : Lycée d’enseignement général, technologique et professionnel agricole CFPPA : Centre de formation professionnelle et de promotion agricoles CFA : Centre de formation d’apprentis (1 feuille recto-verso soit 2 pages). Contenu du dossier : - Document n°1 : LOI n° 2014- 1170 du 13 octobre 2014 d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt, extraits - Document n°2 : « Un projet stratégique pour l’enseignement agricole » – DGER - décembre 2013, extraits - Document n°3 : « Produire autrement – l’agronomie est prête…mais pas seule » Thierry Doré, in revue PCM – n°854 – mars 2013 – pp 10-13 - Document n°4 : Plaquette DGER – « L’enseignement au coeur du projet agro-écologique pour la France – Enseigner à Produire Autrement » – p 3 - Document n°5 : « Produire autrement à partir de l’agroécologie - Réalités et perspectives pour les référentiels, les pratiques pédagogiques et les exploitations de l’enseignement agricole » inspection de l’enseignement agricole – rapport mars 2013 - extraits

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Page 1: MINISTERE DE L’AGRICULTURE, DE L’AGROALIMENTAIRE ET …...France – Enseigner à Produire Autrement » – p 3 - Document n°5 : « Produire autrement à partir de l’agroécologie

Liste d’aptitude directeur – sujet session 2015 1/16

MINISTERE DE L’AGRICULTURE, DE L’AGROALIMENTAIRE ET DE LA FORÊT

Recrutement en vue de l’inscription sur la liste d ’aptitude aux emplois de direction d’EPLEFPA au titre de la rentrée scolaire 2016

Épreuve écrite - Durée : 4 heures Mardi 13 janvier 2015

Cette épreuve comporte 2 parties : une synthèse et une question. Chaque partie doit être traitée sur des copies séparées

Liste aptitude directeur – sujet session 2015 1/16

SYNTHESE (coefficient 1)

Vous rédigerez une synthèse des documents n°1, 2, 3 , 4 et 5 du dossier (2 feuilles recto verso soit 4 pages maximum).

QUESTION (coefficient 1)

Vous êtes directeur-adjoint d’un EPLEFPA* composé de quatre centres, LEGTPA*, CFPPA*, CFA* et exploitation agricole.

L’établissement dispense, notamment, des formations dans secteur des productions agricoles. Ces formations sont proposées dans le LEGTPA*, le CFPPA* et le CFA*. Une réflexion est déjà engagée autour du système de production de l’exploitation agricole.

Le directeur vous demande de rédiger une note préparatoire à une prochaine réunion de direction de l’EPLEFPA. Cette note portera sur le plan d’action « enseigner à produire autrement ».

Dans celle-ci, vous proposerez une méthode, assortie de quelques pistes concrètes, pour mettre en œuvre ce plan d’action au niveau de l’établissement.

� EPLEFPA : Etablissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricoles � LEGTPA : Lycée d’enseignement général, technologique et professionnel agricole � CFPPA : Centre de formation professionnelle et de promotion agricoles � CFA : Centre de formation d’apprentis

(1 feuille recto-verso soit 2 pages).

Contenu du dossier :

- Document n°1 : LOI n° 2014- 1170 du 13 octobre 2014 d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt, extraits - Document n°2 : « Un projet stratégique pour l’enseignement agricole » – DGER - décembre 2013, extraits - Document n°3 : « Produire autrement – l’agronomie est prête…mais pas seule » Thierry Doré, in revue PCM – n°854 – mars 2013 – pp 10-13 - Document n°4 : Plaquette DGER – « L’enseignement au cœur du projet agro-écologique pour la France – Enseigner à Produire Autrement » – p 3 - Document n°5 : « Produire autrement à partir de l’agroécologie - Réalités et perspectives pour les référentiels, les pratiques pédagogiques et les exploitations de l’enseignement agricole » – inspection de l’enseignement agricole – rapport mars 2013 - extraits

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Liste d’aptitude directeur – sujet session 2015 2/16

Épreuve écrite Liste d'aptitude aux emplois de direction d'EPLEFPA

au titre de la rentrée scolaire 2016 Document n° 1

LOI n° 2014-1170 du 13 octobre 2014 d'avenir pour l 'agriculture, l'alimentation et la forêt, extraits Titre PRÉLIMINAIRE : OBJECTIFS DE LA POLITIQUE EN FAVEUR DE L'AGRICULTURE, DE L'ALIMENTATION, DE LA PÊCHE MARITIME ET DE LA FORÊT

I.-Avant le livre Ier du code rural et de la pêche maritime, il est ajouté un livre préliminaire ainsi rédigé :

Livre PRÉLIMINAIRE OBJECTIFS DE LA POLITIQUE EN FAVEUR DE L'AGRICULTURE, DE L'ALIMENTATION ET DE LA PÊCHE MARITIME

Art. L. 1.-I.-La politique en faveur de l'agriculture et de l'alimentation, dans ses dimensions internationale, européenne, nationale et territoriale, a pour finalités : « 1° Dans le cadre de la pol itique de l'alimentation définie par le Gouvernement, d'assurer à la population l'accès à une alimentation sûre, saine, diversifiée, de bonne qualité et en quantité suffisante, produite dans des conditions économiquement et socialement acceptables par tous, favorisant l'emploi, la protection de l'environnement et des paysages et contribuant à l'atténuation et à l'adaptation aux effets du changement climatique ;

2° De développer des filières de production et de t ransformation alliant performance économique, sociale, notamment à travers un haut niveau de protection sociale, environnementale et sanitaire, capables de relever le double défi de la compétitivité et de la transition écologique, dans un contexte de compétition internationale ;

3° De soutenir le revenu, de développer l'emploi et d'améliorer la qualité de vie des agriculteurs et des salariés ainsi que de préserver le caractère familial de l'agriculture et l'autonomie et la responsabilité individuelle de l'exploitant ;

4° De soutenir la recherche, l'innovation et le dév eloppement, en particulier des filières de produits biosourcés et de la chimie végétale ;

5° De contribuer à la protection de la santé publiq ue et de la santé des agriculteurs et des salariés du secteur agricole, de veiller au bien-être et à la santé des animaux, à la santé des végétaux et à la prévention des zoonoses ;

6° De développer la valeur ajoutée dans chacune des filières agricoles et alimentaires et de renforcer la capacité exportatrice de la France ;

7° De rechercher l'équilibre des relations commerci ales, notamment par un meilleur partage de la valeur ajoutée ;

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Liste d’aptitude directeur – sujet session 2015 3/16

8° De participer au développement des territoires d e façon équilibrée et durable, en prenant en compte les situations spécifiques à chaque région ;

9° D'encourager l'ancrage territorial de la product ion, de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles, y compris par la promotion de circuits courts, et de favoriser la diversité des produits et le développement des productions sous signes d'identification de la qualité et de l'origine ;

10° De promouvoir l'information des consommateurs q uant aux lieux et modes de production et de transformation des produits agricoles et agro-alimentaires ;

11° De promouvoir la conversion et le développement de l'agriculture et des filières biologiques, au sens de l'article L. 641-13 ;

12° De concourir à la transition énergétique, en co ntribuant aux économies d'énergie, au développement des énergies renouvelables et à l'indépendance énergétique de la nation, notamment par la valorisation optimale et durable des sous-produits d'origine agricole et agroalimentaire dans une perspective d'économie circulaire ;

13° De concourir à l'aide alimentaire ;

14° De répondre à l'accroissement démographique, en rééquilibrant les termes des échanges entre pays dans un cadre européen et de coopération internationale fondé sur le respect du principe de souveraineté alimentaire permettant un développement durable et équitable, en luttant contre la faim dans le monde et en soutenant l'émergence et la consolidation de l'autonomie alimentaire dans le monde ;

15° De contribuer à l'organisation collective des a cteurs ;

16° De développer des dispositifs de prévention et de gestion des risques ;

17° De protéger et de valoriser les terres agricole s. « La politique d'aménagement rural définie à l'article L. 111-2 et les dispositions particulières aux professions agricoles en matière de protection sociale et de droit du travail prévues au livre VII contribuent à ces finalités.

II.-Les politiques publiques visent à promouvoir et à pérenniser les systèmes de production agroécologiques, dont le mode de production biologique, qui combinent performance économique, sociale, notamment à travers un haut niveau de protection sociale, environnementale et sanitaire.

Ces systèmes privilégient l'autonomie des exploitations agricoles et l'amélioration de leur compétitivité, en maintenant ou en augmentant la rentabilité économique, en améliorant la valeur ajoutée des productions et en réduisant la consommation d'énergie, d'eau, d'engrais, de produits phytopharmaceutiques et de médicaments vétérinaires, en particulier les antibiotiques. Ils sont fondés sur les interactions biologiques et l'utilisation des services écosystémiques et des potentiels offerts par les ressources naturelles, en particulier les ressources en eau, la biodiversité, la photosynthèse, les sols et l'air, en maintenant leur capacité de renouvellement du point de vue qualitatif et quantitatif. Ils contribuent à l'atténuation et à l'adaptation aux effets du changement climatique.

L'Etat encourage le recours par les agriculteurs à des pratiques et à des systèmes de cultures innovants dans une démarche agroécologique. A ce titre, il soutient les acteurs professionnels dans le développement des solutions de biocontrôle et veille à ce que les processus d'évaluation et d'autorisation de mise sur le marché de ces produits soient accélérés. « L'Etat facilite les interactions entre sciences sociales et sciences agronomiques pour faciliter la production, le transfert et la mutualisation de connaissances, y compris sur les matériels agricoles, nécessaires à la transition vers des modèles agroécologiques, en s'appuyant notamment sur les réseaux associatifs ou coopératifs.

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Liste d’aptitude directeur – sujet session 2015 4/16

III.-L'Etat veille, notamment par la mise en œuvre de ses missions régaliennes, à la sécurité sanitaire de l'alimentation.

Le programme national pour l'alimentation détermine les objectifs de la politique de l'alimentation mentionnée au 1° du I du présent article, en prenan t en compte notamment la justice sociale, l'éducation alimentaire de la jeunesse et la lutte contre le gaspillage alimentaire. Pour assurer l'ancrage territorial de cette politique, il précise les modalités permettant d'associer les collectivités territoriales à la réalisation de ces objectifs. Il propose des catégories d'actions dans les domaines de l'éducation et de l'information pour promouvoir l'équilibre et la diversité alimentaires, les produits locaux et de saison ainsi que la qualité nutritionnelle et organoleptique de l'offre alimentaire, dans le respect des orientations du programme national relatif à la nutrition et à la santé défini à l'article L. 3231-1 du code de la santé publique.

Le programme national pour l'alimentation encourage le développement des circuits courts et de la proximité géographique entre producteurs agricoles, transformateurs et consommateurs. Il prévoit notamment des actions à mettre en œuvre pour l'approvisionnement de la restauration collective, publique comme privée, en produits agricoles de saison ou en produits sous signes d'identification de la qualité et de l'origine, notamment issus de l'agriculture biologique.

Les actions répondant aux objectifs du programme national pour l'alimentation et aux objectifs des plans régionaux de l'agriculture durable, définis à l'article L. 111-2-1 du présent code, peuvent prendre la forme de projets alimentaires territoriaux. Ces derniers visent à rapprocher les producteurs, les transformateurs, les distributeurs, les collectivités territoriales et les consommateurs et à développer l'agriculture sur les territoires et la qualité de l'alimentation.

Le Conseil national de l'alimentation participe à l'élaboration du programme national pour l'alimentation, notamment par l'analyse des attentes de la société et par l'organisation de débats publics, et contribue au suivi de sa mise en œuvre. Des débats sont également organisés, dans chaque région, par le conseil économique, social et environnemental régional, mentionné à l'article L. 4134-1 du code général des collectivités territoriales.

IV.-La politique d'installation et de transmission en agriculture a pour objectifs :

1° De contribuer au renouvellement des générations en agriculture ;

2° De favoriser la création, l'adaptation et la tra nsmission des exploitations agricoles dans un cadre familial et hors cadre familial ;

3° De promouvoir la diversité des systèmes de produ ction sur les territoires, en particulier ceux générateurs d'emplois et de valeur ajoutée et ceux permettant de combiner performance économique, sociale, notamment à travers un haut niveau de protection sociale, environnementale et sanitaire, notamment ceux relevant de l'agro-écologie ;

4° De maintenir sur l'ensemble des territoires un n ombre d'exploitants agricoles permettant de répondre aux enjeux d'accessibilité, d'entretien des paysages, de biodiversité et de gestion foncière ;

5° D'accompagner l'ensemble des projets d'installat ion ;

6° D'encourager des formes d'installation progressi ve permettant d'accéder aux responsabilités de chef d'exploitation tout en développant un projet d'exploitation, et de favoriser l'individualisation des parcours professionnels. « Dans le cadre de cette politique, l'Etat facilite l'accès au foncier agricole dans des conditions transparentes et équitables. Il assure la formation aux métiers de l'agriculture, de la forêt, de l'aquaculture, de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles et aux métiers qui leur sont liés, de façon adaptée aux évolutions économiques, sociales, environnementales et sanitaires ainsi qu'au développement des territoires.

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Liste d’aptitude directeur – sujet session 2015 5/16

V.-La politique en faveur de l'agriculture et de l'alimentation tient compte des spécificités des outre-mer ainsi que de l'ensemble des enjeux économiques, sociaux et environnementaux de ces territoires. Elle a pour objectif de favoriser le développement des productions agricoles d'outre-mer, en soutenant leur accès aux marchés, la recherche et l'innovation, l'organisation et la modernisation de l'agriculture par la structuration en filières organisées compétitives et durables, l'emploi, la satisfaction de la demande alimentaire locale par des productions locales, le développement des énergies renouvelables, des démarches de qualité particulières et de l'agriculture familiale, ainsi que de répondre aux spécificités de ces territoires en matière de santé des animaux et des végétaux.

VI.-La politique en faveur de l'agriculture et de l'alimentation tient compte des spécificités des territoires de montagne, en application de l'article 8 de la loi n° 85-30 du 9 janvier 1985 relative a u développement et à la protection de la montagne. Elle reconnaît la contribution positive des exploitations agricoles à l'entretien de l'espace et à la préservation des milieux naturels montagnards, notamment en termes de biodiversité. Elle concourt au maintien de l'activité agricole en montagne, en pérennisant les dispositifs de soutien spécifiques qui lui sont accordés pour lutter contre l'envahissement par la friche de l'espace pastoral et pour la préserver des préjudices causés par les grands prédateurs.

VII-La politique en faveur de l'agriculture et de l'alimentation tient compte des spécificités des zones humides, en application de l'article L. 211-1 du code de l'environnement.

[…]

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Liste d’aptitude directeur – sujet session 2015 6/16

Épreuve écrite Liste d'aptitude aux emplois de direction d'EPLEFPA

au titre de la rentrée scolaire 2016 Document n° 2

Un projet stratégique pour l’enseignement agricole – DGER - décembre 2013 Introduction

Le rapport remis à l’issue de la concertation pour l’avenir de l’enseignement agricole au Ministre de

l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt par M Henri Nallet, Président de l’Observatoire national

de l'enseignement agricole (ONEA) et ancien ministre, s’articule largement autour de la mise en

œuvre de l’objectif du «produire autrement», c'est à dire le cœur du projet de loi pour l'avenir de

l'agriculture, l'alimentation et la forêt. Cette ambition exigeante, complexe, globale, nécessite de

s'appuyer sur les spécificités de l’enseignement agricole qui lui confèrent ses atouts largement

reconnus, à savoir :

• sa diversité, avec des formations initiales scolaire et par apprentissage, de la formation

professionnelle continue, la coexistence du public et du privé et une variété de modalités

pédagogiques (en temps plein et par alternance),

• son autonomie et la petite taille de la plupart des établissements qui lui permettent d'accompagner

les jeunes et les adultes vers une insertion professionnelle réussie, dans une large palette de métiers,

• son ouverture sur les professions et les territoires, avec une forme de gouvernance particulièrement

efficace.

Toutefois, la mission de l'enseignement agricole est plus vaste que la seule formation des agriculteurs.

Il possède tous les atouts pour traiter de sujets intéressants plus largement la société (alimentation,

nutrition, protection des ressources naturelles, monde rural, problèmes éthiques) et il se place à la

croisée de nombreuses politiques publiques. Son avenir passe à la fois par son intégration toujours

plus forte dans le système éducatif français, et surtout, par la relance d'une dynamique permettant de

renforcer ses spécificités qui en font un enseignement dont la réussite est reconnue par tous mais qui,

après une période de restrictions, a besoin de se ressourcer.

L'élaboration de la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt constitue une opportunité

pour préciser les missions et les priorités de l'enseignement agricole, pour en « fixer le cap ». C'est

l'objet de ce projet stratégique et du futur 6e schéma prévisionnel national de formations de

l'enseignement agricole.

[…]

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Liste d’aptitude directeur – sujet session 2015 7/16

5 -– Enseigner à « produire autrement » – renforcer la place des exploitations agricoles des

établissements

Alors que, dans la période des « trente glorieuses », l'enseignement agricole avait pour mission de

former des producteurs aptes à mettre en œuvre des modèles de production spécialisés considérés

comme les plus efficaces du seul point de vue économique, il s'agit désormais d'opérer un «

changement de paradigme », de mettre, ou de remettre, l'agronomie au poste de commande, de

pratiquer la pluridisciplinarité et une approche globale élargie aux préoccupations sociales et

environnementale, de tirer partie de la diversité des situations géographiques et des modes de

production, de préparer à la maîtrise de l'incertitude …

Ainsi, les évolutions à venir des référentiels de diplôme, quel que soit leur niveau, dans le champ de

l'agronomie (au sens large) devront identifier un corps de savoirs « robustes » destinés à toutes les

formations, pour pouvoir les appliquer avec intelligence aux situations concrètes. Le lien entre la

recherche, l'enseignement supérieur et l'enseignement technique n'est pas une nouveauté ; il faut

cependant le renforcer et le rénover tant « produire autrement » suppose la mutualisation des savoirs

et des expériences. Dans le même esprit, il est nécessaire de renforcer l'autonomie des

établissements afin de mieux les intégrer à leur territoire et de réaffirmer la collaboration entre les

formateurs et les professionnels.

Les exploitations agricoles et les ateliers technologiques des établissements constituent un

levier majeur de l'apprentissage du « produire autrement ».

Les élèves voient, touchent, calculent ces nouvelles pratiques de production, échangent avec leurs

camarades d'autres établissements, dont les exploitations constituent un réseau de formation ; le

directeur d'exploitation qui fait partie de l’équipe pédagogique devient un personnage central du

cursus et participe pleinement au projet pédagogique. Les ouvriers de l’exploitation jouent également

un rôle d’accueil et d’encadrement reconnu.

Les exploitations des établissements agricoles doivent devenir des lieux d'expérimentation et

d'innovation en matière d'agroécologie, performantes à la fois sur le plan économique et écologique.

A cette fin, les actions suivantes seront mises en oeuvre : l'ajustement des projets d'établissement ; le

développement de compétences spécifiques (1/3 temps enseignants, ingénieurs, chefs de projet) ; le

renforcement du travail en réseau entre établissements avec une animation pilotée par l'autorité

académique …Des plans d'actions en fixeront le cadre, au niveau national (actuellement en

préparation) et dans chaque région.

[…]

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Liste d’aptitude directeur – sujet session 2015 8/16

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Liste d’aptitude directeur – sujet session 2015 9/16

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Liste d’aptitude directeur – sujet session 2015 10/16

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Liste d’aptitude directeur – sujet session 2015 11/16

Épreuve écrite Liste d'aptitude aux emplois de direction d'EPLEFPA

au titre de la rentrée scolaire 2016 Document n° 4

Plaquette DGER – « L’enseignement au cœur du projet agro-écologique pour la France – Enseigner à Produire Autrement » – p 3 De 1960 à 1990, les politiques publiques en faveur de l’agriculture ont donné la priorité au

développement de la production dans un cadre national et dans une Europe en construction.

De 1990 à nos jours, ces priorités ont été infléchies dans le sens d’un développement productif plus

durable, dans un contexte de mondialisation accélérée des échanges. Au cours de ces périodes, il y a

eu des constantes : la priorité donnée à la modernisation des exploitations, l'encouragement à

l’installation, la protection des structures familiales y compris par des formes sociétaires comme les

Groupements agricoles d’exploitation en commun (GAEC).

Ces politiques doivent être désormais dépassées pour poser les bases d'une compétitivité de moyen

et long termes qui repose sur la recherche conjointe d'une performance économique, d'une

performance environnementale et d'une performance sociale.

Cette triple performance est le gage de la durabilité de notre agriculture et de la reconnaissance de sa

production tant sur les marchés mondiaux, européens et nationaux que par l’ensemble de la société.

Sa bonne mise en œuvre nécessite à la fois de l'innovation technique, technologique et scientifique et

de l'innovation sociale et collective en matière de coopération, d'organisation du travail et de modes

d'investissement. La transition vers de nouveaux systèmes de production plus durables repose sur

une modification majeure des cadres de pensée et des modes d’acquisition des savoirs et des

pratiques. Pour cette raison, l’enseignement agricole doit assumer un rôle majeur pour adapter et

anticiper l'évolution des connaissances et des modes de raisonnement.

Au-delà de la communauté éducative, le plan d’action « enseigner à produire autrement », d’une

durée de quatre ans, s’adresse aux agriculteurs, en activité ou en devenir, aux conseillers agricoles, et

à l’ensemble des acteurs des organismes et entreprises d’amont ou d’aval. Il a pour objectif de

transmettre les connaissances et faire acquérir les compétences permettant à l’ensemble des publics

cités de trouver les réponses locales aux défis d’une production agricole économiquement et

écologiquement performante. Ce plan d’action comporte quatre axes interdépendants.

Il s’agit :

- de revisiter les référentiels et les pratiques pédagogiques, afin de les mettre en conformité

avec les enjeux de la transition agro-écologique ;

- de redéfinir le rôle de l’exploitation agricole de l’établissement, dans son volet pédagogique,

mais également comme outil de démonstration et d’expérimentation ;

- de renforcer la gouvernance régionale, pour dynamiser les réseaux d’établissements,

accompagner les exploitations et ateliers technologiques dans leurs projets ;

Page 12: MINISTERE DE L’AGRICULTURE, DE L’AGROALIMENTAIRE ET …...France – Enseigner à Produire Autrement » – p 3 - Document n°5 : « Produire autrement à partir de l’agroécologie

Liste d’aptitude directeur – sujet session 2015 12/16

- de repenser la formation des personnels concernés par le plan d’action afin d’enrichir leur

connaissance des processus à l'œuvre dans le fonctionnement des agro systèmes, et la mobilisation

qui peut en être faite. Il s’agit en outre de développer la compréhension des enjeux globaux vis-à-vis

des attentes de la société.

Ce plan d’action préparé par la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER)

s’intègre dans le projet agro-écologique pour la Fr ance voulu par le Ministre de l’agriculture, de

l'agroalimentaire et de la forêt. Il a vocation à ê tre décliné dans les projets régionaux de

l’enseignement agricole et sera suivi par un comité d’orientation composé de personnalités

scientifiques dans les domaines concernés (agronomie, écologie, sciences de l’éducation,

économie…).

[…]

Page 13: MINISTERE DE L’AGRICULTURE, DE L’AGROALIMENTAIRE ET …...France – Enseigner à Produire Autrement » – p 3 - Document n°5 : « Produire autrement à partir de l’agroécologie

Liste d’aptitude directeur – sujet session 2015 13/16

Épreuve écrite Liste d'aptitude aux emplois de direction d'EPLEFPA

au titre de la rentrée scolaire 2016 Document n° 5

« Produire autrement à partir de l’agroécologie - Réalités et perspectives pour les référentiels, les pratiques pédagogiques et les exploitations de l’enseignement agricole » – inspection de l’enseignement agricole – rapport mars 2013 - extra its

[…] 14 – Les préconisations

� Mutualiser les expériences innovantes

L’enseignement agricole est riche d’expériences innovantes au niveau local. Elles sont permises à la

fois par son ancrage territorial et social au sein de la collectivité rurale en particulier, son caractère

technique affirmé, qui suppose veille technologique permanente vis-à-vis de « ce qui se fait », son

ambition de permettre à ses apprenants de forger et de mûrir un projet personnel et professionnel

dans le cadre d’une formation à la décision et à l’action, l’autonomie pédagogique de ses équipes et

de ses établissements et la créativité de ses enseignants, issue d’une tradition d’expérimentation

pédagogique.

On doit cependant reconnaître que la richesse des expériences locales, réussies ou non, dépasse

rarement le niveau de chaque établissement et que l’enseignement agricole gagnerait largement à en

mettre en place une mutualisation dépassant ce cadre. Bien des raisons peuvent expliquer ce constat,

parmi lesquelles on peut mettre en avant : la mise en place de la régionalisation et ses corollaires

(décentralisation, déconcentration) qui font aujourd’hui du niveau régional un interlocuteur privilégié

des établissements alors que le poids du niveau central s’estompe, sauf bien sûr en ce qui concerne

les référentiels de diplôme ; la généralisation du contrôle certificatif en cours de formation qui, s’il a

d’autres avantages, permet moins que naguère les rencontres, toujours fécondes, entre enseignants

participant aux jurys d’évaluation finale ; l’efficacité d’un système national d’appui qui est également

plus atomisé qu’auparavant, notamment dans son lien à la formation continue des enseignants et

formateurs, et qui connaît également l’impact des différentes facettes de la régionalisation sur le

système.

Autrement dit, le fonctionnement de l’enseignement agricole, comme les autres pans de l’organisation

sociale, ne répond plus (uniquement ?) à des logiques commodes, ascendantes et descendantes du

national vers le local en passant par le régional, et inversement. C’est probablement particulièrement

accentué dans le cas des pratiques, de l’innovation, de la formation continue des enseignants et

formateurs.

De plus, la mutualisation des innovations ne pourrait être décidée d’en haut dans un système

hiérarchique. Pourtant elle paraît nécessaire à tous les acteurs. Dans ce contexte, la (re)fondation

d’une organisation nationale souple et placée hors hiérarchie (au sens où cela ne serait pas un

service administratif), jouant le rôle d’interface entre enseignement technique, enseignement

supérieur, recherche et acteurs du monde professionnel paraît incontournable.

Page 14: MINISTERE DE L’AGRICULTURE, DE L’AGROALIMENTAIRE ET …...France – Enseigner à Produire Autrement » – p 3 - Document n°5 : « Produire autrement à partir de l’agroécologie

Liste d’aptitude directeur – sujet session 2015 14/16

S’appuyant pour partie sur le niveau régional de l’État, susceptible de relayer les expériences

innovantes de son territoire, cette structure permettrait :

• de revitaliser la formation continue des enseignants, prenant en compte leurs préoccupations

comme celles de la société ;

• d’étudier les innovations locales dans le but d’en évaluer la portée, l’intérêt, les possibilités de

transfert, voire de généralisation, quitte à les adapter ;

• d’assurer des fonctions de veille technologique et pédagogique ;

• de conduire des expérimentations pédagogiques pilotées et entreprises selon les

problématiques posées par les évolutions de la société, du monde professionnel, de la sphère

éducative ;

• de produire des outils adaptés à la formation.

À titre d’exemples, bien des questions viennent à l’esprit, qui pourraient concerner une telle

organisation : développement et approfondissement de l’approche systémique dans le cadre de

l’agroécologie, travail sur les nouveaux types de savoirs à l’œuvre et sur l’évolution des contenus

disciplinaires dans une perspective de changement, expérimentations sur les procédures d’évaluation,

etc.

Tissant un réseau national en contact permanent et significatif avec les réalités loco-régionales, dont

celles des établissements, une telle structure serait susceptible de redonner souffle à une culture

spécifique et partagée de l’enseignement agricole. Sa mise en place suppose évidemment moyens,

organisation et pilotage en lien avec le niveau central.

� Mieux utiliser les temps d’apprentissage en milieu professionnel

Enseigner à « Produire autrement » demande une interaction importante avec le milieu professionnel.

Les temps de présence réglementaires dans ce milieu sont significatifs (12 à 16 semaines selon les

diplômes soit entre 18 et 25% du temps de formation). Les notes de service des 15 mars 2004, 13

juillet 2005 et 20 septembre 2007 ne sont qu’imparfaitement appliquées. Il convient sur ce sujet

d’optimiser ces temps de formation en milieu professionnel encore trop souvent considérés comme

une « boite noire ». Il convient, avec l’émergence de l’agroécologie et ses nombreuses implications

dans le jeu des acteurs, d’objectiver ces temps d’apprentissage. Les outils et méthodes en usage pour

la formation par apprentissage peuvent constituer des pistes utiles pour nourrir la réflexion de la voie

scolaire.

� Renforcer l’efficacité de la relation entre les équ ipes pédagogiques et les exploitations

des établissements

Il appartient aux équipes pédagogiques de l’établissement de mettre en place les stratégies adaptées

à l’atteinte par les apprenants des capacités du référentiel de certification, et donc à mettre en œuvre

le référentiel de formation selon les méthodes qui lui sembleront les plus efficaces. Dans le cadre de

son pilotage pédagogique, et en impliquant les autres membres de la communauté éducative, l’équipe

de direction doit favoriser l’expression des situations pédagogiques les plus adaptées (compte tenu

des moyens mobilisables) à la réussite de la partie pédagogique du projet d’établissement. Il s’agit

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Liste d’aptitude directeur – sujet session 2015 15/16

notamment de faciliter l’utilisation des ressources offertes par l’exploitation (ou l’atelier technologique),

qui a elle-même intégré dans son projet les questions pédagogiques,

par les équipes pédagogiques. Il revient donc au directeur de l’exploitation et à son équipe de

proposer les conditions, modalités, implications, qui permettront ces acquisitions de capacités, dans le

cadre d’une étroite collaboration. Cet objectif majeur dans l’optique de l’agroécologie passe par la

construction d’emplois du temps efficaces. Sur ce sujet les différents travaux déjà produits autour de

« l’utilisation pédagogique de l’exploitation agricole et ateliers technologiques » peuvent être utilement

mobilisés et le cas échéant remis en perspective.

[…]

� Travailler sur l’évaluation : comment évaluer des c apacités liées à l’incertitude et à la

complexité ?

A partir de démarches de diagnostic et d’évaluations multicritères, l’évaluation des capacités liées à

l’incertitude et à la complexité s’intéressent d’abord à l’approche comparée de systèmes.

L’agroécologie prend aussi en compte des capacités interrogeant des savoirs empiriques liés à des

pratiques sociales et culturelles. Les types d’évaluation induits par ces capacités sont donc pleinement

pluridisciplinaires et, si elles sont de nature à revivifier ces pratiques traditionnelles dans

l’enseignement agricole, elles doivent faire l’objet de réflexion sur le cadre et les modalités qui leur

sont adaptés. L’innovation dans l’enseignement agricole a souvent pris sa source dans les travaux sur

l’évaluation des apprenants. Un regain de recherche et de formation dans ce champ est plus que

jamais d’actualité, en prenant ces nouvelles données.

� Approfondir le travail sur la pédagogie et l’éducat ion au développement durable

La note de service de 2007 précitée relative à l’éducation en vue du développement durable constitue

un cadre toujours d’actualité. La démarche « développement durable » se joue au quotidien dans des

démarches éducatives auxquelles l’ensemble de la communauté éducative doit participer. Les

pratiques pédagogiques sont interrogées : quelles évolutions pour introduire les principes de réflexion

portés par la notion de développement durable dans les différents modules ou disciplines ? Quelles

connaissances et compétences nouvelles sont nécessaires ? Comment organiser la formation en ce

sens ? Eduquer et former à une vision renouvelée des problèmes et à de nouveaux critères de choix,

tout en faisant évoluer ses propres représentations, est un enjeu particulièrement important.

[…]

� Capitaliser les savoir-faire relatifs à l’agroécolo gie et les diffuser

Bien des pratiques innovantes sont déjà expérimentées ou/et enseignées. Elles peuvent être plus

largement diffusées en mobilisant les réseaux du SNA1, les écoles d’enseignement supérieur

engagées dans l’appui à l’enseignement agricole et leurs partenariats2.

1 comme par exemple le réseau Formabio, consacré à l’agriculture biologique ;

2 par exemple la mise en réseau des parcs naturels régionaux dans le cadre du dernier appel à projets

agroécologiques de la Fondation de France;

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Liste d’aptitude directeur – sujet session 2015 16/16

Il s’agit par exemple de capitaliser des actions favorables à la biodiversité comme Biodivea, l’opération

Apifaune avec l’INRA d’Avignon, les approches Simulbiodiv (INRA SAD), celles de Biodifor ,

développant des formations à l’IBP3 du laboratoire INRA-Dynafor de Toulouse4 et prendre aussi en

compte les actions démonstratives en génie écologique, comme celles portées par l’IRSTEA5

Grenoble ou la Caisse des dépôts et consignation dans le cadre d’opérations foncières novatrices de

compensation écologique.

� Construire un projet collectif, global et pérenne : le projet d’établissement

On peut illustrer cette question dans le cas de « produire autrement à partir de l’agroécologie » en

reprenant un raisonnement utilisé à propos de la question du développement durable dans les

établissements. Sur cette question, dans un premier temps, on remarque souvent une volonté de

mener des actions particulières et ponctuelles, estampillées « développement durable » (comme la

mise en place d’une cantine Bio, d’une chaudière à bois, la construction de bâtiments en haute qualité

environnementale - HQE, l’organisation de journées de sensibilisation sur le développement durable,

sur l’environnement, ou encore de modules d’enseignement « développement durable », etc.). Si le

contexte (local, régional, financier, technique) s’y prête, ces actions peuvent être des leviers pour

fédérer différents acteurs et générer ainsi des démarches participatives. Cependant, il est nécessaire

de veiller à leur continuité, surtout lorsqu’elles ne tiennent qu’à un seul chef de projet motivé.

La mise en œuvre d’un projet d’établissement global, animé par l’équipe de direction, semble ainsi

une deuxième approche, indispensable. Elle peut correspondre à la mise en dynamique de ce qui se

fait déjà, et de ce qui est à venir dans la perspective du développement durable. Chaque action trouve

ainsi sa place au sein du projet global qui lui donne du sens. Sa pérennité, et sa cohérence avec les

autres actions, peut alors être assurée.

La place de « produire autrement à partir de l’agroécologie » demande également d’être abordée

d’une manière globale, après parfois une entrée thématique. La prise en compte au titre du projet

d’établissement est effectivement la manière pertinente de traiter cette globalité. On remarquera deux

choses. La première, c’est qu’une telle entrée peut également concerner des établissements qui n’ont

pas de filières production, car les questions sociétales soulevées ont un sens pédagogique y compris

dans ce cas là. La seconde est, sans doute, qu’on ne sera pas étonné que la problématique du

développement durable soit aussi prégnante dans la construction du projet d’établissement.

[…] 3 IBP : indicateur de biodiversité potentielle, utilisé par les forestiers – centre national de la propriété

forestière - CNPF) ; 4 mis en œuvre sur les domaines forestiers des EPLEFPA de Crogny (Aube) et de Sartène (Corse du sud) ;

5 IRSTEA : institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et

l’agriculture (ex CEMAGREF) ;