mimmo jodice - dossier de presse

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1 Dossier de presse Exposition Musée du Louvre Aile Sully, salle de la Maquette du 19 mai au 15 août 2011 Mimmo Jodice Les Yeux du Louvre Sommaire Communiqué de presse p.2 Préface d’Henri Loyrette p.4 Aux yeux de tous par Quentin Bajac p.5 Interview de Mimmo Jodice p.7 Repères biographiques p.8 Catalogue p.10 Listes des oeuvres exposées p.11 Liste des tableaux photographiés p.12 Visuels de l’exposition p.13 Partenaire media p.15 Relations presse: Laurence Roussel [email protected] 01 40 20 84 98 Direction de la communication: Anne-Laure Béatrix [email protected] En partenariat media avec Polka magazine

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Dossier de presse pour l'exposition Les Yeux du Louvre

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Page 1: Mimmo Jodice - dossier de presse

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Dossier de presse Exposition Musée du Louvre Aile Sully, salle de la Maquette du 19 mai au 15 août 2011

Mimmo Jodice Les Yeux du Louvre

Sommaire Communiqué de presse p.2 Préface d’Henri Loyrette p.4 Aux yeux de tous par Quentin Bajac p.5 Interview de Mimmo Jodice p.7 Repères biographiques p.8 Catalogue p.10 Listes des oeuvres exposées p.11 Liste des tableaux photographiés p.12 Visuels de l’exposition p.13 Partenaire media p.15

Relations presse:

Laurence Roussel [email protected] 01 40 20 84 98 Direction de la communication: Anne-Laure Béatrix [email protected]

En partenariat media avec Polka magazine

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Mimmo Jodice Les yeux du Louvre

Après les expositions des photographes contemporains Patrick Faigenbaum (2004), Jean-Luc Moulène (2005) et Candida Höfer (2006), le Louvre accueille Mimmo Jodice, artiste italien majeur de la scène photographique internationale. Le photographe napolitain Mimmo Jodice est un familier des musées. Après avoir travaillé sur les ravages causés par le temps sur les sculptures antiques du musée archéologique de Naples, puis sur les tableaux baroques du musée de Capodimonte en les confrontant avec des portraits photographiques, il propose, au Louvre, un nouveau projet centré sur le regard.

Mimmo Jodice, Projet pour les yeux du Louvre © Mimmo Jodice - Musée du Louvre 2011 Commissaire de l’exposition : Marie-Laure Bernadac, conservateur général, chargée de mission pour l'art contemporain au Louvre, assistée de Pauline Guelaud.

Direction de la communication Contact presse Anne-Laure Béatrix Laurence Roussel [email protected] [email protected] - Tél. 01 40 20 84 98 / Fax 54 52

Communiqué de presse Exposition

19 mai - 15 août 2011 Aile Sully, Salle de la maquette

Informations pratiques

Horaires Exposition ouverte tous les jours de 9h à 18h, sauf le mardi, nocturnes jusqu’à 22h les mercredi et vendredi.

Tarifs

Accès avec le billet d’entrée au musée : 10 €. Gratuit pour les moins de 18 ans, les moins de 26 ans résidents de l’U.E., les enseignants titulaires du pass éducation, les demandeurs d’emploi, les adhérents des cartes Louvre familles, Louvre jeunes, Louvre professionnels et Amis du Louvre, ainsi que le premier dimanche du mois pour tous. Renseignements

Tél. 01 40 20 53 17 - www.louvre.fr

L’exposition a été rendue possible grâce au mécénat de Garofalo

En partenariat avec l'Istituto Italiano di Cultura de Paris http://www.iicparigi.esteri.it

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En juxtaposant des photographies de portraits célèbres du musée, toutes époques confondues, avec celles de personnes travaillant au Louvre, il cherche à abolir le temps et la différence entre peinture et photographie. Les yeux des personnages sont alignés à la même hauteur et regardent ainsi le visiteur. Il ne s’agit pas uniquement de créer des analogies entre portrait peint et portrait vivant mais de redonner vie, âme et caractère aux figures du passé, tout en conférant un nouveau statut aux modèles photographiés. Né à Naples en 1934, Mimmo Jodice a enseigné la photographie pendant de nombreuses années à l’Académie des Beaux-Arts de Naples. Mimmo Jodice a largement contribué au succès de la photographie italienne sur le plan international. Sa première exposition importante a lieu au Palais Ducal d’Urbino en 1968. Au cours des années 70, il se consacre à des thèmes sociaux et questionne la dégradation du monde urbain puis il s’intéresse de plus en plus à l’architecture et au paysage, tout en continuant, jusqu’à aujourd’hui, sa réflexion sur l’impact du passé artistique dans le quotidien, sur la persistance des mythes originels de notre civilisation antique. En 1980, avec son album Vedute di Napoli (Vues de Naples), il se lance dans une nouvelle série, travaillant sur l’espace urbain vide et angoissant, de façon quasi métaphysique. Dès lors, ses photos seront de plus en plus marquées par une approche visionnaire et silencieuse. Son œuvre et son enseignement sont devenus l’un des points de repère de la photographie italienne contemporaine. En 2003, l’Accademia dei Lincei de Rome lui décerne le prestigieux « Prix Feltrinelli ». Après la rétrospective présentée à Rome, puis à Paris, à la Maison Européenne de la photographie en 2010, cette exposition est la première de ce grand photographe italien dans un musée parisien.

Mimmo Jodice, Projet pour les yeux du Louvre © Mimmo Jodice - Musée du Louvre 2011

« Mon projet est de mélanger la réalité d'aujourd'hui avec celle des siècles passés et de montrer dans les visages d’hier et aujourd'hui les mêmes sentiments comme la passion, l'anxiété, la noblesse, l'arrogance, la stupeur, l’ironie. » Mimmo Jodice

Publication Catalogue de l’exposition Les Yeux du Louvre Texte de Quentin Bajac Interview de Marie-Laure Bernadac Coédition Actes Sud / Musée du Louvre Editions Cette publication a été rendue possible grâce au mécénat de Gianfranco et Monica D'Amato

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Préface Par Henri Loyrette

Président-directeur du musée du Louvre

Les yeux du Louvre vous regardent… Comment ne pas être saisi, en en-trant dans la salle d’exposition, par la diversité et l’intensité de tous ces regards qui convergent vers vous ? Ceux des personnages peints et ceux des personnages réels. Christian Boltanski les appelait les Habitants du Louvre, les visibles et les invisibles, les morts et les vivants. Mimmo a voulu rendre hommage à ces habitants en les photographiant. Tous sont également présents grâce à la magie de l’objectif sensible de l’artiste photographe qui a su capter, dans les innombrables portraits du musée et dans les visages des personnes qu’il a rencontrées, leur expression individuelle, leur caractère, leur personnalité. Mimmo Jodice est un habitué des musées, un “voyageur dans le temps” comme il se définit lui-même, et qui n’a de cesse d’interroger les vestiges du passé afin qu’ils nous parlent encore et toujours. Pour lui, “la photographie est un présent absolu”. Pour répondre à l’invitation du Louvre, après ses travaux réalisés au musée archéologique de Naples puis au musée de Capodimonte, et dans bien d’autres musées en Europe, il a choisi de se concentrer sur un thème récurrent de son travail et qui lui est cher : celui du visage humain et de son regard tel qu’il apparaissait déjà dans les statues de pierre de la série Anamnesi, en 1990. Mais alors les yeux étaient des trous vides et les visages semblables à des masques. Ici, rien de tel, le regard est vif, expressif, et Mimmo Jodice a souhaité restituer à chacun son identité et sa fonction. C’est d’abord un portrait avant d’être un tableau. S’ils n’avaient pas été peintres, dit-il des peintres qu’il a choisis, ils auraient été photographes. Cette sixième carte blanche donnée à un photographe, après Patrick Faigenbaum, Jean-Luc Moulène, Candida Höfer, Christian Milovanoff et Nan Goldin, confirme une fois de plus que le regard des artistes sur nos collections est chaque fois une redécouverte, une réactivation de notre connaissance et de notre regard sur les œuvres. Chacun apporte sa vision du Louvre, et nous espérons que celle, mystérieuse et spectaculaire de Mimmo Jodice, trouvera un écho en chacun des visiteurs, qui pourront s’amuser à retrouver ces visages devenus familiers. (…) (extrait du catalogue de l’exposition)

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Par une curieuse coïncidence, le nouveau projet de Mimmo Jodice fait chronologiquement suite à une série de travaux qui, de la Scopophilia de Nan Goldin à la collaboration entre Jacques Roubaud et Christian Boltanski (Les Habitants du Louvre), ont été l’occasion, dans le cadre des commandes passées par le musée du Louvre à des artistes contemporains, d’une confrontation entre peinture et photographie autour du genre du portrait et du thème de la figure humaine. Un regard rapide relèvera certes des parallélismes formels mais qu’un examen plus approfondi jugera superficiels – et finalement inopérants. Le travail de Nan Goldin entendait souligner, par-delà les différences apparentes de sujets et d’approches d’une œuvre résolument moderne et ancrée dans une humanité très contemporaine, les affinités, tant iconographiques que stylistiques, entre sa propre démarche photographique et une tradition picturale occidentale. Pour Christian Boltanski, la combinaison de la peinture et de la photographie, à travers ses portraits combinés, hybrides des morts et des vivants du Louvre, permettait d’offrir un prolongement visuel aux taxinomies ludiques et perturbatrices de Jacques Roubaud, convoquant les plaisirs des rencontres provoquées, des classements absurdes, interrogeant les mystères de l’identité et de la représentation, déjouant les évidences du nom. A partir d’une idée proche, la confrontation de reproductions photographiques de portraits peints, sélectionnés par ses soins parmi les collections du musée, et de portraits photographiques de membres du personnel du Louvre réalisés pour l’occasion, Jodice emprunte un chemin fort différent. L’enjeu n’est plus le même puisqu’il s’agit ici avant tout d’interroger le genre même du portrait et sa double nature – autrefois picturale, aujourd’hui majoritairement photographique. Pour décrire différemment et de manière sans doute plus juste le projet de Jodice, en ne s’attachant qu’au processus de création, on dira que celui-ci a donc avant tout entrepris de photographier dans le même temps deux types de modèles, les uns vivants, les autres peints, puis de les mettre en présence pour voir ce qu’ils avaient à se dire. Ce projet dans sa double dimension, de dialogue et d’expérimentation, appelant une mise en perspective critique de sa propre pratique photographique par la confrontation directe et volontaire à d’autres images – d’autres artistes, d’autres formes et d’autres langages –, s’inscrit bien évidemment dans le droit fil de certains de ses précédents travaux. A cet égard, le projet du Louvre peut en évoquer de manière directe ou indirecte au moins trois autres, dont il apparaît comme la réminiscence ou le prolongement : le premier est celui qui, en 1974, à la galerie Il Diaframma à Milan le voyait, dans son exposition Fotografie dal Giappone, confronter ses propres clichés à des cartes postales. Le second, Identificazione, au studio Trisorio à Naples, en 1978, était pour lui l’occasion de réinscrire ses images dans le champ culturel et artistique dont elles s’étaient émancipées – celui de ses grandes influences en photographie, de Bill Brandt à André Kertész. Enfin le troisième, beaucoup plus récent et plus proche de celui du Louvre, est celui mené en 2008 au musée de Capodimonte à Naples avec l’exposition Transiti : autour des têtes d’expression et de la grammaire des passions, Jodice y dressait des parallèles entre certains de ses anciens clichés et la collection de peinture baroque du musée napolitain. De la même manière, d’emblée, dans ces Yeux du Louvre, Jodice revendique une communauté de dessein entre sa pratique du por-trait et celle des siècles passés. C’est ici autour du seul regard que le propos se concentre. C’est ce dernier qui, par le principe strict de l’alignement, constitue littéralement un trait d’union entre les vivants et les morts, les êtres de chair et ceux de toile, l’époque contemporaine et les six siècles d’histoire du portrait, la photographie et la peinture. On pourrait d’ailleurs à ce titre convoquer une autre exposition: l’installation Anamnesi dans le métro de Naples en 2005 rassemblait déjà des reproductions de têtes sculptées et peintes, présentées au mur alignées par la seule ligne du regard. Tous les portraits sélectionnés dans les collections du Louvre ont en commun de nous fixer. De face ou de trois quarts, leur regard est pourtant, sans ambiguïté aucune, tourné vers le spectateur.

Aux yeux de tous Par Quentin Bajac

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Les portraits photographiques des membres du personnel du Louvre, recourant de manière systématique à la prise de vue frontale, à la manière des portraits d’identité ou d’anthropométrie, accentuent encore cette spécificité. Jodice ne s’est d’ailleurs contenté ni de reproduire tel quel, en noir et blanc, ni de simplement aligner les reproductions faites et les images réalisées pour l’occasion. Au terme d’un travail de recadrage effectué sur les portraits peints, il n’en conserve que l’essentiel : le visage, troué par deux yeux qui fixent le lecteur/visiteur. Soit un portrait réduit à la seule tête: plus aucune mention du corps si ce n’est le cou et, de temps à autre, le sommet des épaules. Nulle main, trop expressive, nul accessoire, draperie ou colonne, qui risquerait de retenir l’attention. Pas non plus d’arrière-plan, aucune ligne d’horizon ou profondeur de champ, vers lequel le regard du spectateur risquerait de s’égarer et qui serait susceptible de rompre le face à face. Enfin, à l’exact contraire des choix de Capodimonte, les portraits peints ont été sélectionnés pour la relative retenue dont ils font preuve: nulle expression trop accentuée, nulle contraction des muscles du visage trop prononcée, qui risquerait d’attirer le regard et d’introduire comme une ébauche de sentiment, voire de récit. Enfin, est-il besoin de le préciser, nulle couleur, elle aussi trop souvent facteur de distraction et que, ici comme dans le reste de ses travaux, Jodice a choisi de tenir à distance. Cette simple action de recadrage sur le seul visage permet bien évidemment neutralisation et harmonisation. Gommant les différences stylistiques, les partis pris de cadrage et de composition, elle abolit les distances temporelles qui séparent non seulement les photographies des vivants des portraits des morts mais également, et surtout serait-on tenté de dire, les morts entre eux. Par-delà les siècles, les auteurs, et les médiums – photographie et peinture – utilisés, ces portraits deviennent de simples visages de gens qui sont et de gens qui ont été. Ce faisant, il est évident qu’elle favorise également une lecture typologique qui, pour être efficace et pertinente, ne peut porter que sur des éléments équivalents. (…) Au mur, chacun de ces visages mesure environ un mètre de haut : soit une présence imposante, nettement plus grande que nature, mais qui conserve un semblant de mesure humaine et qui de ce fait relève tant de la présence que de la représentation. Réduits au jeu du simple regard fixé droit devant lui, ces visages n’offrent aucune échappatoire possible au spectateur. Dans le métro de Naples, les têtes peintes et sculptées d’Anamnesi suivaient le visiteur tout au long d’un couloir. Ici ils l’enveloppent de toutes parts. Dans cette boîte noire, le spectateur se trouve confronté à cette multitude d’yeux qui le fixent, l’examinent, le jugent peut-être. Chacun réclame son attention et l’établit en retour comme objet de son propre regard. L’effet était d’ailleurs renforcé dans l’idée initiale de Jodice – difficilement compatible avec les rythmes et impératifs de visite d’un musée comme le Louvre – de ne laisser chaque fois qu’un visiteur pénétrer dans la salle. Ces individus nous fixent et dans ce regard expriment leur individualité mieux que de n’importe quelle autre manière. Centré sur chaque image, le dispositif conçu offre la possibilité de cette lecture verticale, humaniste, isolant chaque individu dans le cadre qui est le sien, en un face à face entre le modèle et le spectateur. Libre alors à ce dernier de tenter de saisir, à travers le langage des regards, les infinies variations et les infimes nuances de sentiment et d’expression. Chacune s’y présente dans l’affirmation d’une subjectivité propre, conforme en cela à la lecture d’un genre qui à la Renaissance affirme la singularité de chaque individu portraituré. Chaque représentation, posée, où le modèle regarde calmement en direction de l’artiste – peintre ou photographe –, souligne le lien contractuel existant entre l’un et l’autre sur le mode de l’échange et de la reconnaissance mutuelle. (…) Sans recourir à la moindre retouche de l’image, Mimmo Jodice, par l’utilisation d’une petite lumière braquée sur les yeux des portraits peints ou d’un miroir pour les personnes vivantes, rehausse l’éclat lumineux des regards, selon un dispositif qu’il se plaît à utiliser parfois : depuis les années 1960, miroir et lumière artificielle lui permettent de littéralement sculpter l’espace de la représentation, en donnant à cette dernière un relief différent. Le blanc y brille ici d’un éclat surnaturel, les pupilles scintillent de manière inhabituelle, comme s’ils ne répondaient plus à la même logique d’élaboration, à la manière de ces sculptures antiques, dont les yeux, d’un autre matériau que celui dont on fait le corps, marbre, ivoire, pâte de verre blanche, pierre précieuse : des yeux comme rapportés. (…)

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Interview de Mimmo Jodice Par Marie-Laure Bernadac

MLB : Vous avez beaucoup travaillé dans les musées, en Italie mais aussi en France, en Espagne, en Grèce, en Turquie ... Qu’est-ce qui vous attire dans ces lieux et quel regard portez-vous sur les œuvres ? M.J : Le travail dans les musées, est lié à des projets qui ont généralement un lien très fort avec la mémoire. L’intention est de faire revivre le passé dans le présent. Le thème de l’archéologie nait de l’idée d’un voyage hypothétique dans le monde antique, où je revis l’histoire à travers les lieux et les personnages du passé, en cherchant à leur donner vie. Comme si j’étais un voyageur qui photographie réellement les lieux et les personnes que je rencontre dans les sites archéologiques et dans les musées. MLB : Y a-t-il une différence pour vous entre photographier la peinture et la sculpture ? MJ : Le rapport avec les peintures est différent. J’ai toujours imaginé que si les peintres avaient eu un appareil photo, ils auraient fait de splendides photographies. En quelque sorte je fais un voyage dans le temps et je me substitue à eux, en transformant les tableaux en vraies photographies. Photographier une sculpture requiert une manière complètement différente de celle utilisée pour un tableau. La sculpture a un volume qui doit être mis en évidence; le rapport entre l’ombre et la lumière est important ainsi que celui des pleins et des vides. C’est seulement à travers une étude attentive de la lumière que l’on réussit à capter l’âme intérieure de la sculpture. MLB : Comment choisissez vous vos sujets, vos personnages dans cette multitude de figures ? MJ : Je me sens comme un voyageur dans le temps quand je tente de déchiffrer le passé à travers les tableaux et les sculptures. C’est comme être présent au moment où les personnages ont été immortalisés par les artistes du passé. Pour le choix des sujets, en dehors de leur qualité artistique, ce qui m’attire et m’émeut est leur expressivité. MLB : Comment avez-vous conçu le projet du musée du Louvre ? MJ : Le projet sur lequel je travaille se présente sous la forme d’une succession d'images à fort impact visuel. Les images mettent en présence les protagonistes des siècles passés et ceux qui, dans le monde contemporain, pour le travail ou par intérêt, font partie du musée du Louvre ou le fréquentent. Mon projet est de mélanger la réalité d'aujourd'hui avec celle des siècles passés et de montrer dans les visages d’hier et aujourd'hui les mêmes sentiments comme la passion, l'anxiété, la noblesse, l'arrogance, la stupeur, l’ironie. Photographier un visage peint signifie le mettre au présent, annuler le temps et la différence entre deux langues, celle de la peinture et celle de la photographie. Dans les portraits que je vais réaliser, dans cette rencontre entre la peinture et la photographie, les yeux nous fixeront avec une grande intensité. Pour l’accrochage du travail, tous les yeux des personnages seront alignés à la même hauteur et les visages rapprochés de manière à porter un regard unique et insistant sur les visiteurs. L'exposition présentera environ cinquante œuvres, en noir et blanc, de dimensions légèrement différentes mais généralement de 60 cm par 100 cm, dans un mince cadre noir. Le titre de l'exposition pourrait être « Les Yeux du Louvre ». Une rencontre nouvelle entre la peinture et la photographie. Le musée du Louvre, au passé si riche, peut parler au présent.

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Repères biographiques

Né à Naples en 1934, Mimmo Jodice est l’un des photographes italiens les plus influents de la seconde moitié du XXème siècle. Son travail s’articule à la manière d’un voyage dans le temps, un parcours mémoriel à travers la civilisation méditerranéenne, ses ruines et ses visages. Après une brève tentative en peinture et en sculpture, Mimmo Jodice, autodidacte, débute en photographe au milieu des années soixante. Passé maître du noir et blanc, photographiant au 50mm, il travaille tout au long de sa carrière sur la vision, la ligne du re-gard et la perception rétinienne. Son œuvre vibrante d’émotions, saisissant la démarcation du ciel et de la mer, rapprochant l’expressivité du regard d’un enfant à celle de la peinture, est à la charnière de deux courants, l’un proche de l’instantanéité, le second plus conceptuel. A ses débuts, Mimmo Jodice découpe et colle la photographie, dédouble les objets et travaille ses virages, reclus de longues heures dans sa chambre noire pour ce qu’il appelle ses Recherches et expérimentations. C’est à Naples, ville de tous les contrastes, ceux de la lumière mais aussi ceux de l’histoire, que Mimmo ren-contrera par l’intermédiaire de son galeriste Lucio Amelio, toute l’avant garde internationale : Andy Warhol, Jannis Kounellis, Jo-seph Beuys… et se liera d’amitié avec les membres de l’Arte povera. La révolution sociale des années 1970 mobilise Mimmo Jodice qui tourne résolument son appareil sur la rue mais également sur toute une humanité en marge, dans les prisons, les hôpitaux et les hospices. Son regard distancé est alors comparable à celui d’un anthropologue à l’étude. Il collabore avec des historiens et des sociologues. Son travail connaît un fort retentissement faisant l’objet de plusieurs ouvrages dont Il ventre del colera en 1973 et Chi e devoto, Feste popolari in Campania en 1974. Avec son album Vedute di Napoli paru en 1980, Mimmo Jodice aborde un nouveau registre, captivé par le paysage méditerranéen, l’art et l’archéologie. Détaché des préoccupations sociales, il cultive, dès lors, une approche métaphysique de la photographie, à la fois épurée, silencieuse et visionnaire. Ce style s’illustre également dans Città visibili, série de 2006 sur l’architecture des grandes métropoles publiée à l’occasion de sa nomination au titre de Docteur Honoris Causa. Mimmo Jodice reçoit également le prestigieux Prix Feltrini en 2003. L’invitation au musée du Louvre s’inscrit dans la continuité de son exposition Transiti au Museo di Capodimonte à Naples, à l’occasion du cinquantenaire de sa réouverture, en 2008. L’œuvre de Mimmo Jodice est révélée en France en 2010 avec sa rétrospective à la Maison européenne de la Photographie à Paris.

Portrait de Mimmo Jodice, 2010

Mimmo Jodice est représenté mondialement par la Galerie Karsten Greve

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1999 Mediterraneo, Museum of Art, Cleveland 1998 Eden, Palazzo Ducale, Moutoue Paris, City of light, Maison Européenne de la Photographie, Paris La citta invisibile, Kunstmuseum, Düsseldorf 1996 Arti visibili, Museo di Capodimonte, Naples Mediterraneo, Palazzo della Triennale, Milan 1995 Mediterraneo, Philadelphia Museum of Art, Philadelphie (exposition itinérance) 1994 Tempo interiore, Museo di Villa Pignatelli, Naples, 1992 Confini, Palazzo degli Irlandesi, Prague 1990 La citta invisibile, Castel Sant’Elmo, Naples 1988 Arles, Musée Réattu, Arles 1986 Paestum, Memorial Federal Hall, New York 1985 Un secolo di furore, Villa Borghèse, Rome 1982 Teatralita quotidiana a Napoli, Biblioteca Marciana, Venezia Naples, une archéologie future, Bibliothèque nationale, Paris 1981 Vedute di Napoli, Museo di Villa Pignatelli, Napoli 1972 Naples, City Hall , Boston 1968 Teatro Spento, Palazzo Ducale, Urbino 1967 1ère exposition à la librairie Mandragola, Naples

Expositions monographiques (sélection): 2011 28 mai-30 Juillet Transiti—Galerie Karsten Greve, Cologne 2010 Mimmo Jodice, rétrospective 1960-2000, Maison Européenne de la Photographie, Paris Mimmo Jodice, Palazzo delle Esposizioni, Rome Mimmo Jodice, Naples intime, Institut culturel italien, Paris 2009 Transiti, Museo di Capodimonte, Naples 2008 Mimmo Jodice – Les Parcours de la Mémoire – Galerie Karsten Greve, Paris 2007 Perdersi a guardane, Spazio Forma – Centro Internazionale di Fotografia, Milan 2006 Citta visbili, Palazzo Reale, Naples 2005 Light, Galleria d’Arte Moderna, Bologne 2004 Mimmo Jodice dalla collezione Cotroneo, MART Museo di Arte Moderna e Contemporanea, Rovereto San Paolo, MASP Museo de Arte de Sao Paolo, Sao Paolo European Eye on Japan, Museum of Modern Art, Wakayama Parigi, Moscow House of Photography, Moscou 2002 Gli iconemi. Storia e memoria del paesaggio, Palazzo Bagatti Valsecchi, Milan 2001 Inlands, Mass Art, Massachusetts College of Art, Boston Retrospettiva 1965-2000, GAM Galleria d’Arte Moderna, Turin 2000 Mediterraneo, Castello di Rivoli, Rivoli Anamnesi, Galleria Nazionale d’Arte Moderna, Rome Il Real Albergo dei Poveri, Cappela Palatina, di Castelnuovo, Naples 1999 Mediterraneo, Museum of Art, Cleveland

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Le catalogue de l’exposition

Publication : Les Yeux du Louvre Coédition Actes Sud / musée du Louvre Editions Texte de Quentin Bajac Interview de Marie-Laure Bernadac Cet ouvrage est publié à l’occasion de l’exposition Les Yeux du Louvre de Mimmo Jodice, présentée au musée du Louvre (Paris) du 19 mai au 15 août 2011. Format : 19,5X25,5 112 pages 60 illustrations quadri 19 euros Les tirages originaux des photographies reproduites dans cet ouvrage ont été réalisés par Mimmo Jodice au laboratoire SPAZIO81 à Milan. Conception graphique : @ntoine Herscher Suivi de fabrication : Géraldine Lay Photogravure : Terre Neuve, Arles Responsable éditorial : Benoît Rivero

Reproduit et achevé d’imprimer en mai 2011 par l’imprimerie EBS à Vérone, Italie Dépôt légal 1re édition : mai 2011 Cette publication a été rendue possible grâce au mécénat de Gianfranco et Monica D'Amato. Contact Actes Sud Nathalie Baravian Attachée de presse Editions Actes Sud 18, rue Séguier 75006 Paris Tel : 01 55 42 63 08 [email protected]

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Liste des oeuvres exposées

1 – Carle Vernet (1758 -1836), peintre 2 – Anne-Laure Béatrix, Directrice de la communication 3 – Léon Riesener (1808-1878), peintre 4 – Sébastien Fumaroli, Société des Amis du Louvre 5 – Portrait de jeune fille (dit La cruche cassée) 6 – Prince palatin Edouard de Bavière (1624-1665) 7 – Nicolas Benoît, Gestionnaire images numériques 8 – Portrait d'homme 9 – Marie-Laure Bernadac, Conservateur 10 –Le Condottière 11 – Portrait d’un couple 12 – Stéphane Fauvaux, Chef d'atelier de menuiserie et d'ébénisterie 13 –François Mansard (1598-1666), architecte 14 – Stéphane Lestieu, Agent d'accueil et de surveillance 15 – Madame Vigée-Le Brun (1755-1842), peintre, et sa fille, Jeanne-Lucie-Louise (1780-1819) 16 – Claire Chalvet, Coordinateur d'expositions 17 – La belle ferronnière 18 – Portrait d'un graveur de pierres fines 19 – Christophe Gabriel Allegrain (1710-1795), sculpteur 20 – Jacques-Louis David (1748-1825), peintre 21 – Noël Corbin, Directeur du service financier et juridique 22 – Charles Cordier (1827-1905), sculpteur 23 – Barbara Giboux, Agent d'accueil et de surveillance 24 – François Boucher (1703-1770), peintre 25 – Philippe Coypel, écuyer du Roi 26 – Pie VII (1742 – 1823), Pape 27 – Henri Loyrette, Président Directeur 28 – Jean-Baptiste Isabey (1767-1855), portraitiste 29 – La Comtesse Tessin, épouse de l’ambassadeur de Suède à Paris 30 – Jean Le Rond d'Alembert (1717-1783), mathématicien et philosophe 31 – Madame Mongez (1775-1855), peintre

32 – Philibert Rivière (1766 – 1816) 33 – Jeune fille en buste 34 – Portrait d'homme 35 – Portrait de jeune homme 36 – Baldassare Castiglione (1478 – 1529), écrivain et diplomate 37 – La Comtesse Skavronskaia, dame d’honneur de Catherine II 38 – Homme en buste 39 – Portrait de jeune femme 40 – Khuzamah Abujoudeh, Stagiaire 41 – Madame Molé-Reymond (1759-1833), comedienne 42 – Gaspard Meyer (1749-1798), ministre 43 – Sabine de la Rochefoucauld, Responsable de relations publiques 44 – Maurice de Saxe (1696-1750), Maréchal général de France 45 – Martin Kiefer, Coordinateur d'expositions 46 –Comte James-Alexandre de Pourtalès-Gorgier (1776 – 1855), Banquier et diplomate 47 –Robert Arnaud d'Andilly (1589 – 1674), écrivain janséniste 48 – Louis-François Bertin (1766-1841), Journaliste et écrivain 49 – Madame Dangé 50 – Monsieur Mongez (1747-1835), archéologue 51 – Ludovic Delalande, Chargé de recherches 52 – Portrait d'homme 53 – Camille Legendre, Menuisier ébéniste 54 – Portrait d'homme en chasseur 55 – Le baron Jean-Dominique Larrey (1766-1842), Chirurgien 56 – Laurent Doumingos, Technicien d'art 57 – Portrait d'homme 58 – Luigi Chérubini (1760 – 1842), Compositeur 59 – Nathalie Brac de la Perrière, Régisseur d'œuvres 60 – Portrait d'homme, dit autrefois Robert Arnaud d'Andilly

Avec les titres souhaités par l’artiste

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Liste des tableaux photographiés

1 – Robert Lefèvre, Carle Vernet (1758 -1836), peintre, 1804 3 – Eugène Delacroix, Léon Riesener, 1835 5 – Jean-Baptiste Greuze, Portrait de jeune fille (dit La cruche cassée), 1771 6 – Gerrit van Honthorst, Portrait du Prince palatin Edouard, 1640 ? 8 – Antonio Moro, Portrait d'homme désignant une horloge de table, 1565 10 – Antonello de Messine, Portrait d’homme dit Le Condottière, 1475 11 – Ecole française XVIIe siècle, Portrait d’un couple, vers 1610 13 – Philippe de Champaigne (attribué à), Portrait de deux hommes dit autrefois Portrait de François Mansard et de Claude Perrault 15 – Elisabeth-Louise Vigée-Le Brun, Madame Vigée-Le Brun et sa fille, Jeanne-Lucie-Louise, dite Julie (1780 – 1819), 1789 17 – Léonard de Vinci, Portrait de femme, dit La belle ferronnière, 1495 – 1499 18 – Jacopo Carrucci, dit Il Pontormo, Portrait d'un graveur de pierres fines, 1517 – 1518 19 – Joseph Siffred Duplessis, Christophe Gabriel Allegrain, 1774 20 – Jacques-Louis David, Portrait de l’artiste, 1794 22 – Jean-Auguste-Dominique Ingres, Charles Cordier, 1811 24 – Gustave Lundberg, Le peintre François Boucher, 1741 ? 25 – Charles Antoine Coypel, Philippe Coypel, 1732 26 – Jacques-Louis David, Pie VII (1742 – 1823), 1805 28 – Horace Vernet, Jean-Baptiste Isabey, 1828 29 – Jean-Marc Nattier, La Comtesse Tessin, 1741 30 – Maurice-Quentin Delatour, Jean Le Rond d'Alembert 31 – Jacques-Louis David, Monsieur et Madame Mongez, 1812 32 – Jean-Auguste-Dominique Ingres, Philibert Rivière (1766 – 1816), 1804 – 1805 33 – Baron Pierre-Narcisse Guérin, Jeune fille en buste, vers 1794 34 – Agnolo di Cosimo di Mariano Tori, dit Bronzino, Portrait d'homme tenant une statuette 35 – Francesco Mazzola, dit Parmigianino, Portrait de jeune homme 36 – Raffaello Santi, dit Raphaël, Portrait de Baldassare Castiglione, écrivain et diplomate (1478 – 1529), 1514 – 1515 37 – Elisabeth-Louise Vigée-Le Brun, La Comtesse Skavronskaia, 1796 38 – Ecole hollandaise XVIIe siècle, Homme en buste, coiffé d’un chapeau 39 – Atelier de Greuze, Portrait de jeune femme 41 – Elisabeth-Louise Vigée-Le Brun, Madame Molé-Reymond, 1786 42 – Jacques-Louis David, Gaspard Meyer, 1795 – 1796 44 – Maurice-Quentin Delatour, Le Maréchal de Saxe 46 – Paul Delaroche, Portrait du comte James-Alexandre de Pourtalès-Gorgier (1776 – 1855), 1846 Département Peintures 47 – Philippe de Champaigne, Robert Arnaud d'Andilly (1589 – 1674), écrivain janséniste, 1667 48 – Jean-Auguste-Dominique Ingres, Louis-François Bertin, 1832 49 – Louis Tocqué, Madame Dangé faisant des nœuds, 1753 50 – Jacques-Louis David, Monsieur et Madame Mongez, 1812 52 – Eustache Le Sueur, Portrait d'homme 54 – Anne-Louis Girodet de Roussy-Trioson, Portrait d'homme en chasseur 55 – Anne-Louis Girodet de Roussy-Trioson, Le baron Jean-Dominique Larrey, 1804 57 – Charles Mellin, Portrait d'homme 58 – Jean-Auguste-Dominique Ingres, Le compositeur Chérubini (1760 – 1842) et la Muse de la poésie lyrique, 1842 60 – Philippe de Champaigne, Portrait d'homme, dit autrefois Robert Arnaud d'Andilly, 1650

Page 13: Mimmo Jodice - dossier de presse

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Visuels de l’exposition Mimmo Jodice Les yeux du Louvre du 19 mai au 15 août 2011 Les visuels sont libres de droit avant, pendant et jusqu’à deux mois après la fin de l’exposition. Ils peuvent être utilisés uniquement dans le cadre de la promotion de l’exposition. Merci de mentionner le crédit photographique et de nous envoyer une copie de l’article : Musée du Louvre, Direction de la communication, 75058 Paris cedex 01

Relations presse Laurence Roussel [email protected] Tél. 01 40 20 84 98 / Fax 54 52

Mimmo Jodice Les Yeux du Louvre ©Mimmo Jodice, 2010

Mimmo Jodice Les Yeux du Louvre ©Mimmo Jodice, 2010

Page 14: Mimmo Jodice - dossier de presse

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10 – Mimmo Jodice, Le Condottière

©Mimmo Jodice, 2010 39 –Mimmo Jodice, Portrait de jeune femme

©Mimmo Jodice, 2010

45 - Martin Kiefer, Coordinateur d'expositions

©Mimmo Jodice, 2010

59 - Nathalie Brac de la Perrière,

Régisseur d'œuvres

©Mimmo Jodice, 2010