mika by paul smith pour l'express styles

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64 24/9/2009 M o d e R Brillant Mika A l’heure où sort son nouveau disque, le flamboyant jeune homme joue les mannequins pour notre journal devant l’objectif du couturier Paul Smith. L’Express Styles l’a rencontré : portrait d’un artiste aux multiples facettes. Photos: Paul Smith pour L’Express Styles Réalisation : Samantha Hughes L ibre et flashy. Stylé et romantique. La voix voltigeuse, des compositions virevoltantes, des tenues dissipées… Mika a fait irruption dans la pop en 2007, avec un premier album, Life in Cartoon Motion, en forme de feu d’artifice. Funk et disco. Le disque s’est écoulé à 7 millions d’exem- plaires – 1 million rien qu’en France. Ses tubes - Relax, Take It Easy ; Grace Kelly ; Billy Brown - sont descendus dans la rue, ont envahi les dancefloors. A ses concerts, on croise des enfants et leurs parents, des gays en bandes, des tribus de bobos. Sur scène, ses musiciens se déguisent en peluches. Des tranches de pizzas gonflables volent dans les airs. Des confet- tis pleuvent. C’est la fête... ●●● Chemise en coton, veste queue-de-pie en laine à carreaux et jean en coton, le tout Paul Smith, 280 A, 1 835 A et 240 A. Bottines Christian Louboutin, collection personnelle.

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Page 1: Mika by Paul Smith pour L'Express Styles

64 � 24/9/2009

M o d eR

Brillant

MikaA l’heure où sort son nouveau disque, le flamboyant

jeune homme joue les mannequins pour notre journal

devant l’objectif du couturier Paul Smith. L’Express

Styles l’a rencontré : portrait d’un artiste aux

multiples facettes.

Photos : Paul Smith pour L’Express Styles

Réalisation : Samantha Hughes

Libre et flashy. Stylé et romantique.La voix voltigeuse, des compositionsvirevoltantes, des tenues dissipées…Mika a fait irruption dans la pop en2007, avec un premier album, Life inCartoon Motion, en forme de feud’artifice. Funk et disco. Le disques’est écoulé à 7 millions d’exem-

plaires – 1 million rien qu’en France. Ses tubes −Relax, Take It Easy ; Grace Kelly ; Billy Brown − sontdescendus dans la rue, ont envahi les dancefloors.A ses concerts, on croise des enfants et leurs parents,des gays en bandes, des tribus de bobos. Sur scène,ses musiciens se déguisent en peluches. Des tranchesde pizzas gonflables volent dans les airs. Des confet-tis pleuvent. C’est la fête... ���

Chemise en coton,

veste queue-de-pie

en laine à carreaux

et jean en coton,

le tout Paul Smith,

280 A, 1 835 A et

240 A. Bottines

Christian Louboutin,

collection

personnelle.

Page 2: Mika by Paul Smith pour L'Express Styles

Quoi d’autre ? Madonna lui fait des confidences.L’Elysée l’a convié à dîner lors de la visite à Paris duprésident libanais. Il a défilé pour Paul Smith. Christian Louboutin le chausse. Son mini-CD Songsfor Sorrow a été illustré, notamment, par Alber Elbaz(Lanvin) et Peter Blake, qui avait conçu la pochettede Sgt. Pepper’s, des Beatles. C’est SuperMika. Mais,dans la vie, Michael Penniman est un jeune hommede 26 ans la tête sur les épaules et les baskets sur latable d’un palace, ou presque.

Un soir de juillet pluvieux, le voici donc, cool, concen-tré, souriant. Mika présente son deuxième disque,The Boy Who Knew Too Much, une sorte de comédiemusicale, Tommy revu par Tim Burton, où Mika joue-rait tous les rôles. « Oui, c’est vrai. D’ailleurs, sur unmorceau, Blame It On the Girls, j’ai fait toutes les voixdifférentes, comme je l’avais déjà fait sur Grace Kelly »,dit-il dans un français quasi parfait. « Ce CD est labande originale de mon adolescence, quand jedécouvrais David Bowie ou Prince. J’y évoque lesémotions extrêmes traversées à cet âge. Je les vivaissans doute plus intensément que les autres, car j’étaisun garçon renfermé, à l’écart, pas du tout trendy.Faire de la musique me donnait alors un sentimentde puissance. Je me sentais singulier, différent… »

« The Boy who knew too much », ce garçon qui,donc, en savait trop, c’est lui, bien sûr. Mika en a tou-jours su beaucoup sur la musique : « Déjà, à 13 ans,je comparais les refrains qui accrochaient. Cette ana-lyse m’a appris à simplifier les choses, à envisagerl’existence d’une manière plus romantique. » A l’époque, il chante des jingles de pub pour des che-wing-gums. Ou participe à des spectacles classiques.

Les Penniman − maman libanaise, papa américain− vivent à Paris au moment de la première guerredu Golfe. Son père, un homme d’affaires, est retenudurant sept mois à l’ambassade des Etats-Unis àKoweït. A son retour, ils émigrent en Angleterre. Au-jourd’hui, lors de ses concerts, toute la famille, trèsunie, est souvent en backstage. Ses trois sœurs,Yasmine, Zuleïka et Paloma, veillent au stylisme età son image. Dans la salle, le drapeau du pays duCèdre vole parfois.

« Mon côté libanais s’exprime dans Rain, par exem-ple, raconte-t-il, l’une de mes nouvelles chansons.J’y parle de cette tristesse que l’on peut ressentir seulau milieu d’une fête. Moi, je peux danser d’une fa-çon endiablée mais avec les larmes aux yeux. Moncôté British, lui, se retrouve dans le jeu avec la tra-dition, le détournement des références, la façon detordre le sens des paroles, comme dans Relax... (àpropos de l’après-11 septembre), Billy Brown (unhomme qui quitte sa femme pour un amant) ou ToyBoy. » L’histoire d’un jouet très spécial au cœur bril-lant qui va se transformer en poupée vaudoue.« J’aime l’idée de mélanger noirceur et naïveté. »

Pete Townshend, des Who, lui a donné ce conseil :« Continue de faire ce métier en artisan et non enartiste, et tout ira bien. » Mika suit son instinct, mixele Flower Power et le multimédia. Sur son Twitter,Mika raconte que, dernièrement, une jeune fillecroisée à la gare de King’s Cross, à Londres, lui atendu le bouquet de fleurs qu’elle allait offrir à sonami. Une scène digne de Demy. Mika ou toute unevie qui chante. � Gilles Médioni

The Boy Who Knew Too Much. Casablanca/Universal.

���

Mika et PaulSmith,pendant laséance photoqui s’est tenueau NovelloTheater de Londres.

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Chemise en coton,

D&G, 275 A.

Page 3: Mika by Paul Smith pour L'Express Styles

Chemise en coton,

Kenzo, 340 A.

Cardigan en

cachemire, Versace,

prix sur demande.

Pantalon à carreaux

en laine, Paul

Smith, 420 A.

Baskets Lacoste,

100 A.

Chemise en denim,

IKKS Limited

Edition, 130 A.

Cardigan en coton,

Etro, 745 A.

Pantalon en velours

côtelé, Gap, 49 A.

Page 4: Mika by Paul Smith pour L'Express Styles

Manteau croisé en

laine bleu électrique,

Yves Saint Laurent,

960 A.

Chemise en popeline

de coton, Hermès,

500 A.

Pantalon en laine,

Marni, 270 A.

Chaussures,

Christian Louboutin,

collection

personnelle.

Chemise à plastron

en coton, Balmain,

455 A.

Manteau en laine et

bottines, Burberry

Prorsum, 1 695 A

et 430 A.

Jean délavé, Pepe

Jeans, 105 A.

Collier, collection

personnelle.

Page 5: Mika by Paul Smith pour L'Express Styles

Veste et pantalon en

laine et cachemire,

pochette en soie,

le tout Lanvin,

1 898 A, 2 415 A,

65 A.

Chemise en denim,

The Kooples,

135 A.

Veste et pantalon en

jacquard gris, Gucci,

1 400 A et 470 A.

Tee-shirt en coton,

Sandro, 55 A.

Ceinture et

cravate, Burberry

Prorsum, 145 A et 80 A.

Baskets Dirk

Bikkembergs, 800 A.

Directeur de création

chez Paul Smith :

Alan Aboud

Consultant photo :

Sandro Sodano

Coiffure : Saron Feitosa

Maquillage : Gemma

Edhouse Smith

Opérateur digital :

Steve Langmanis

Production : Minna

Vauhkonen et

Ghislaine Peraria

Carnet d’adresses page 124