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MÉTHODES D'ANALYSE DES VALEURS ARTISTIQUES DES ARCHITECTURES HISTORIQUES DES VILLES ET DES VILLAGES Au cours des dernières décennies, la protection des monuments a subi d'importants changements idéolo- giques. Dans le secteur architectural, le centre d'intérêt a passé des ouvrages individuels aux ensembles archi- tecturaux et même à des villes historiques entières. Sous ce rapport, la protection des monuments en Tché- coslovaquie, un pays particulièrement riche en villes et en villages avec contenu urbaniste et architectural extraordinaire, s'est heurtée à des problèmes très compliqués. La ville historique ou le village historique sont devenus un nouveau concept de la protection des monuments, concept qui a prodigieusement élargi les critères appli- qués à sa réalisation. Un rôle important revient à l'ob- servation et à la mise en valeur des composantesurba- nistiques tels que le plan du site, sa silhouette, son panorama, la hauteur des bâtiments, les dominantes, le niveau des toits, son rapport avec le milieu natu- rel, etc. On attribue une importance plus grande aussi aux différents éléments des ensemblesd'agglomération historiques, surtout aux maisons de villes. Dans le domaine législatif et juridique, la protection des monuments historiques en Tchécoslovaquiea résolu la nouvelle situation dès 1950 en créant ce qu'on appelle les réserves urbaines qui furent alors intégrées dans une nouvelle loi de 1958, stipulant aussi expressé- ment la protection des ensembles. Le changementrévolutio~naire de la conception fonda-

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MÉTHODES D'ANALYSE DES VALEURS ARTISTIQUESDES ARCHITECTURES HISTORIQUES DES VILLES ET DES VILLAGES

Au cours des dernières décennies, la protection desmonuments a subi d'importants changements idéolo-giques. Dans le secteur architectural, le centre d'intérêta passé des ouvrages individuels aux ensembles archi-tecturaux et même à des villes historiques entières.Sous ce rapport, la protection des monuments en Tché-coslovaquie, un pays particulièrement riche en villeset en villages avec contenu urbaniste et architecturalextraordinaire, s'est heurtée à des problèmes très

compliqués.La ville historique ou le village historique sont devenusun nouveau concept de la protection des monuments,concept qui a prodigieusement élargi les critères appli-qués à sa réalisation. Un rôle important revient à l'ob-

servation et à la mise en valeur des composantes urba-nistiques tels que le plan du site, sa silhouette, sonpanorama, la hauteur des bâtiments, les dominantes,le niveau des toits, son rapport avec le milieu natu-rel, etc. On attribue une importance plus grande aussiaux différents éléments des ensembles d'agglomérationhistoriques, surtout aux maisons de villes.Dans le domaine législatif et juridique, la protectiondes monuments historiques en Tchécoslovaquie a résolula nouvelle situation dès 1950 en créant ce qu'onappelle les réserves urbaines qui furent alors intégréesdans une nouvelle loi de 1958, stipulant aussi expressé-ment la protection des ensembles.Le changement révolutio~naire de la conception fonda-

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-Prague, panorama du quartier de Malâ Strana, depuis:othique du pont Charles sur la rive droite. (Photo V. Uher ,d'Etat de la reconstruction.)

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chargé de l'analyse historique et architecturale d'unpâté de maisons historiques de la Vieille-Ville de Prague.Le caractère nouveau de tous les problèmes ainsi quedes écueils qu'ils présentaient, n'apparurent que lorsquele travail fut commencé. La difficulté résidait justementdans la transformation successive du style des ouvragesen maçonnerie, en pierre ou en briques. Les maisonsbourgeoises ont subi, partiellement dès le XIle siècle,un développement compliqué qui laissa sur leur orga-nisme des traces d'intensité variable. Dans beaucoupde cas, les modifications n'ont touché que la surface del'édifice, les façades, le cas échéant certaines construc-tions verticales ou horizontales (reprise de la maçon-nerie, interventions dans la disposition, nouvelles voûteset nouveaux plafonds ou nouvelles charpentes du toit).Ces modifications successives signifiaient souvent unchangement profond dans l'aspect de l'ouvrage, chan-gement qui fut alors souvent désigné comme manifes-tation de la période stylistique qui s'y faisait valoir de

mentale de la protection des monuments dans lesensembles architecturaux souleva de nouveaux problè-mes, inconnus jusque-Ià, dans leur évaluation, carcelle-ci est une des conditions primordiales d'une pra-tique de protection efficace et couronnée de succès.Il était difficile d'évaluer les cnsembles d'agglomérationdu fait qu'ils étaient presque totalement inconnus. Eneffet, la science de l'architecture, en Tchécoslovaquiecomme ailleurs, s'orientait presque exclusivement versdes ouvrages individuels de qualité exceptionnelle ou,tout au plus, sur des ensembles de bâtiments. La valeurarchitecturale des ensembles urbanistiques et de leurscomposantes était reconnue, il est vrai, dès avant lapremière guerre mondiale, mais n'entraîna aucune étudeapprofondie des agglomérations historiques. On nevouait presque aucune attention à leur développement,notamment aux aspects urbanistiques.En 1950, le prédécesseur de l'Institut d'Etat pour lareconstruction des villes historiques et monuments fut

Fig. 2. -Prague, Vieille-Ville. Salle de la maison romane n° 222/Idans la rue ~etezoya (deuxième moit. du Xlle-début du XlIIe s.).(Photo V. Uher.)

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méthode qui permette d'assurer un peu plus complète-ment une protection réussie et efficace des différentsbâtiments.Il a donc fallu tout d'abord créer les conditions fonda-mentales du travail, de même que ses méthodes, et l'onne savait pas exactement au début comment procéderpour synthétiser les principaux points de vue -histo-rique, artistique, architectural, urbanistique et technique.Le fait que l'examen des maisons habitées ou autrementutilisées, peut être seulement superficiel et n'exige pasl'enlèvement de crépis plus récents ou le sondage dela maçonnerie, est une condition importante de laméthode de travail. Il est impossible de procéder àune prospection elI profondeur de grande envergure;d'autre part les sondes individuelles ne servent géné-ralement à rien et ne font d'habitude que fausser l'idéequ'on se fait d'une certaine phase de développementde l'ouvrage. Inutile de souligner que l'examen desarchitectures privées a un caractère spécifique, différentde l'analyse des églises, des palais ou d'autres bâtimentspublics.La première étape du travail de prospection a pour butde déterminer l'âge des constructions verticales et hori-zontales et le développement architectural des ouvrages.Le principe méthodique réside dans la complexité dela prospection dont les résultats sont une synthèse dutravail de ceux qui s'occupent du relèvement du plan,des historiens, des historiens de l'art et des architectes.On effectue le relèvement des plans des architectures àl'échelle de 1/200, suivi d'une visite depuis le souter-rain jusqu'au comble. Parallèlement se poursuit unerecherche historique en vue de relever toutes les indica-tions dans les sources importantes pour la connaissancedu développement historique du bâtiment, l'assemblage

Fig. 3. -Prague, Viei\le-Vi\le. Maisons nOS 603-60411 sur la PlaceVue à travers les arcades gothiques des XIIIe et XIVe S(Photo V. Uher.)

Fig. 4. -Prague, Vieille-Ville. Rue Rytifskâ, n° 40311. Maison-touren gothique précoce. (Photo V. Uher.)

la façon la plus marquée. On classait la plupart desmaisons, au point de vue du temps et du style, surtoutd'après le caractère de leurs façades. La pratique men-tionnée signifiait qu'on jugeait l'ensemble d'après undétail, souvent le dernier, de sorte qu'on négligeait tota-lement le développement séculaire antérieur de l'archi-tecture des bâtiments.

La pratique mentionnée avait des conséquences néfasteségalement dans le domaine de l'architecture des monu-ments historiques. Les ouvrages d'un aspect discretpassèrent souvent inaperçus au crible de l'évaluation,bien que leur situation dans l'espace urbain et dansl'organisme historique aient eu une importance incon-testable. On a faussé non seulement la connaissance dudéveloppement et du contenu artistique d'un ouvrageindividuel, mais aussi celle de villes entières.

Il a donc fallu abandonner totalement les. méthodes deconnaissance et d'évaluation appliquées jusque-là etcréer un nouveau système de travail de prospection quipermette de pénétrer plus profondément dans l'orga-nisme historique des bâtiments et des ensembles archi-tecturaux et de déterminer leur développement stylis-tique aussi bien que leur substance. C'est la seule

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Fig. 5. -Place de la Vieille-Ville, n° 605. Partie de la maison« A la cloche de pierre" comprenant la tour avec façade en gothiquerayonnant récemment dégagée. (Photo J. Hanu§.)

des plans accessibles des différentes architectures ainsique des plans historiques de toutes les villes et, enfin,les documents iconographiques.

Tout le travail est basé surie relèvement à l'échelle de1/200 qui admet encore de porter les résultats obtenussur tous les bâtiments documentés dans le plan du pâtétout entier. Dans beaucoup de cas, c'était la premièrefois qu'une certaine architecture historique avait étérelevée globalement depuis sa construction plusieurssiècles auparavant.

Le mesurage des architectures historiques compliquéesest difficile et exige une grand~ précision. Les anglesdroits sont plutôt rares; peu de murs sont droits, qu'onles prenne verticalement ou horizontalement.

Un plan de qualité est en quelque sorte la structuredu bâtiment projetée sur le papier, il la reproduit commele résultat d'un processus d'évolution compliqué. Unreil expérimenté décèle, rien que sur le plan, la dispo..sition spatiale du bâtiment, les rapports et connexitésde ses éléments. Dans plusieurs cas, la seule documen-

tation du plan a découvert le plus ancien noyau del'ouvrage, imperceptible pendant une simple visite, eta permis de déterminer un secteur considérable del'accroissement architectural du bâtiment mesuré.

En conclusion des travaux de relèvement, les différentsbâtiments sont groupés en un ensemble -le pâté demaisons -qui crée ainsi l'image de son plan horizon-tal, jusque-Ià inconnu et inimaginable. Simultanément,on corrige les erreurs ou les imperfections éventuellesdes mesurages partiels.

La prospection de l'architecture historique exige de lapart des travailleurs qui l'effectuent une grande atten-tion et une expérience considérable. En effet, il s'agit detirer une connaissance aussi complète que possible del'architecture examinée d'après son état et son aspectactuel, et de déceler le maximum de son évolution, quiest restée cachée jusque-Ià. Bien entendu, nos yeux nesont point radiographiques, nous ne voyons pas ce qu'ily a sous les crépis, les cloisons, etc. Il faut réfléchirsur toute cassure dans la maçonnerie, sur chaque retrait,chaque irrégularité, sur les traces des changements, desportes et fenêtres condamnées, sur l'épaisseur des murs,tant dans le cadre d'un étage que dans les rapportsréciproques des différents étages. La plupart des espacessont naturellement enduits de crépi, sauf dans les caves;sous les combles et sous les escaliers on aperçoit quel-quefois la structure de la maçonnerie.

Les travailleurs qui effectuent cette prospection doiventconnaître les matériaux utilisés ainsi que la technologiedu bâtiment et les systèmes de constructions dans lesdifférentes périodes de style, notamment la constructiondes combles qui sont parfois de remarquables témoi-gnages du niveau du travail artisanal.

L'étude proprement dite des valeurs artistiques est unélément important de la prospection. On évalue lesdifférentes parties de la construction ainsi que sonensemble en tant qu'reuvre d'art, en tant que manifesta-tion plastique d'une certaine époque, d'un certain style.Ce côté de l'ouvrage est parfois difficile et souvent ilfaut agir avec circonspection pour éviter de graveserreurs qui pourraient avoir des conséquences néfastespour la pratique de la protection des monuments. Nousnous rendons compte, en effet, que dans les architec-tures de second ordre, certaines formes de voûtes parexemple peuvent apparaître durant plusieurs sièclesconsécutifs sans accuser à première vue des différencesimportantes. Ainsi les voûtes d'arêtes peuvent être parexemple roman~s, gothiques, Renaissance, baroques oumême classiques et il suffit d'une petite modificationsuperficielle, disons de l'enlèvement ou de l'additiond'une moulur~, pour que notre idée soit complètementfaussée.

De manière analogue, il est très important et souventdifficile d'évaluer la disposition des bâtiments et leursmodifications successives. La science de l'évolution deJ'architecture a déjà suffisamment tiré au clair la dispo-sition en plan horizontal des églises, couvents, châteaux-

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qui a porté les moyens de connaissance et d'évaluation àun degré de perfection élevé. Dans notre cas, la spécia-lisation consiste à rechercher toutes les données histo-riques qui sont en rapport direct ou indirect avecl'accroissement constructif du bâtiment. La partie his-torique du document élaboré traite naturellement, nonseulement des sources écrites, mais aussi de l'iconogra-phie, et recueille et analyse les vieux plans dont l'impor-tance n'a pas été e~core pleinement appréciée.La prospection de l'histoire de l'architecture et laprospection historique se poursuivent parallèlement,leurs conclusions étant souvent complémentaires ouidentiques.Une autre partie du travail réside dans la prospectionsimultanée de la technique du bâtiment. Elle a pourbut d'évaluer les constructions du bâtiment du pointde vue de la qualité et de la stabilité, de juger de l'étatdu réseau des conduites et des canalisations et de toutl'équipement du bâtiment.

forts et châteaux, mais l'analyse des maisons bourgeoisesen est à ses débuts.

En créant la méthode, il a fallu décider en principe si,dans l'évaluation architecturale et historique, on tien-drait compte uniquement des constructions et desdétails architecturaux d'un âge ou d'un style absolu-ment incontestables ou si, pour donner un aperçucomplet, on se lancerait dans des hypothèses là où uneconnaissance limitée n'offrait aucune sûreté. Nous avonsopté pour la deuxième méthode qui est la seule à per-mettre la création d'une hypothèse logique du dévelop-pement d'un bâtiment ou du pâté de maisons toutentier, et qui peut être corrigée d'après les nouvellesconnaissançes acquises au cours de la restauration.L'expérience acquise jusqu'ici a pleinement justifié lajustesse de ce procédé.

Inutile d'étudier en détailles méthodes du travail histo-rique. L 'histoire, en tant que science, existe depuis desmilliers d'années et elle a subi une longue évolution

Fig. 6. -Prague, Vieille-Ville, n° 478/I. Partie du pignon gothiqueen briques de l'ancienne façade, côté cour. (Photo V. Uher.)

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Fig. 7. -Prague, Vieille-Ville. Eglise Sainte-Anne, comble gothiqueoriginal des années trente du XIVe s. (Photo J. Vajdis.)

L'exécution efficace des prospections techniques dubâtiment exige une grande expérience et une connais-sance solide des constructions historiques. Leur analyseproprement dite est très compliquée. Il serait par exem-ple erroné de s'inquiéter à la découverte de chaquefissure, consolidée depuis longtemps. Nous savons que

Fig. 8. -Prague, Vieille-Ville, n° 602. Maison gothique avecpignons à gradins dans la rue Celetnâ (fin du XIVe s.).(Photo Y. Uher.)

tous les vieux bâtiments ont des fissures. certaines datantde la construction originale il y a des centaines d'années.Souvent on constate que les défectuosités dans laconstruction ne se limitent pas aux onvrages individuels,mais se présentent dans tout leur ensemble, ce quipermet de déceler plus facilement leurs causes réelles.Les résultats de la prospection historique et techniquede l'architecture permettent d'énoncer des conclusionsarchitecturales pour la restauration ou la démolitiondes bâtiments.En réduisant les différentes connaissances partielles dutravail de prospection au dénominateur commun de lamaison examinée, on peut contrôler réciproquementleurs conclusions.

Le travail a pour résultat :

A. -Le cahier du « document ~ élaboré pour unouvrage individuel, contenant :

I. L'histoire succincte du bâtiment.On suit l'histoire du bâtiment depuis les plus anciennesmentions, compte tenu de tous les fâits décisifs pourson développement architectural. On tient spécialementcompte de tous les rapports sur les reconstructions, lessinistres, les changements frappants dans la valeur mar-chande du bâtiment, son aspect sur les vieilles gravureset sur les plans.

2. Sources, iconographie, plans, éditions des sources,littérature.Ce chapitre représente en quelque sorte une annexedu premier article avec une liste exhaustive des rapportspris dans les sources, un aperçu de l'iconographie avecune liste des plans, une citation des sources déjàpubliées et de la bibliographie spécialisée.

3. Analyse architecturale du bâtiment.C'est en fait le rapport des experts qui ont examinél'état actuel de la maison et de son architecture. Dansla description, on mentionne tous les faits qui sontimportants pour classer la maison selon un style déter-miné, pour son évaluation architecturale et pour ledéveloppement de sa construction. On qualifie spéciale-ment le matériau des murs et des voûtes, la forme desvoûtes, on caractérise brièvement les détails architec-turaux et artisanaux. On voue une attention spécialeaux portes, vieilles fenêtres, balustrades, grilles, etc., lesconstructions historiques des combles faisant l'objetd'un intérêt particulier.

4. Histoire du développement architectural.C'est la synthèse des connaissances mentionnées ci-des-sus. Avec les résultats du travail, on se crée une idée dudéveloppement probable du bâtiment depuis ses débutsjusqu'à nos jours, en soulignant toutes les principalespériodes de construction. Cette histoire ne se limite pasaux conclusions générales, mais s'efforce de déterminerautant que possible les accroissements du bât,iment en-surface et en hauteur (nouvelles ailes, nouveaux étages).

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Fig. 9. -Prague, Vieille-Ville, maison n° 548/I. Analyse del'architecture historique de la cave.

roman -roman

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-

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Désignation graphique des périodes de style (clas.sement indiscutable, probable ou hypothétique}.

Graphic portrayal of periods of style (definite, prob.able of hypothetical classification).

~

~

F:~~~.~.?/.~//:/;j~:~~::~~~:;::i

~:;;:~~1

gothique -gothic

renaissance -renaissance

baroque -baroque

classique -classical

Les périodes gothiques plus anciennes sont marquées

par une trame plus dense.

The o/der gothic periods are marked by a denser

pattern.moderne -modern

Fig. 10. -Idem. Analyse de l'architecture historique du rez-de-chaussée. (Projet élaboré par D. Libal, M. Heroutovâ etA. JareSovâ, 1960.)

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Simultanément on met en lumière les causes princi-pales probables des détériorations et des destructionsstatiques éventuelles, et l'on indique grosso modo lamanière d'y parer. Dans la conclusion on évalue lebâtiment quant à sa construction et son aptitude à larestauration ainsi que son utilité économique. A la finde ce chapitre se trouve une liste complète de tous lesdéfauts techniques de la construction.

6. Détails architecturaux de valeur.ce chapitre n'est rédig<: que pour les maisons qui ontdes détails architecturaux assez importants, pour les-quels il faut rappeler la nécessité de leur restaurationet conservation à l'endroit où ils se trouvent, même s'ils'agit d'une reconstruction ultérieure.

Fig. II. -Prague, Vieille-Ville. Salle d'entrée Renaissance de lamaison nO 563/I dans la rue Celetnâ (fin du XVI"s.). (Photo V. Uher.)

7. Défauts architectura,ux les plus importants.La maison est évaluée d'une part au point de vue deson architecture, dans son rapport avec tout le pâté etle milieu de la rue, respectivement à la place, et aupoint de vue architectural. L'évaluation urbanistiquemet surtout en relief ]les défauts d'assainissement, ladensité de l'implantation, la surélévation par rapportaux maisons environn~mtes. En évaluant les défautsarchitecturaux on procède de manière analogue à cellede l'analyse architecturlùe du bâtiment. On analyse lesdéfauts de la façade, surtout les détériorations du par-terre, la forme du toit et la couverture. A l'intérieur onsouligne les défauts ou les altérations de la disposition,éventuellement le caractère inapproprié de l'escalier, lesdéfauts des installations annexes. Ce chapitre comporteégalement l'évaluation de la fonction actuelle du bâti-ment,

5. D~scription technique du bâtiment.

Elle comprend la liste exhaustive de tous les faits impor-tants pour l'estimation de la maison au point de vuearchitectural, y compris le mode de son utilisationactuelle.

Fig. 12. -Prague, Malâ Strana, rue MiSenskâ vers 1'est. Maisonsbaroques construites après le parcellaire de 1708. (Photo v. Uher .)

8. Principes de la restauration et de l'assainissement.

Ce chapitre s'occupe de la solution des questions duchapitre précédent; il contient les principes d'assainis-sement du bâtiment avec la désignation succincte detoutes les interventions et modifications architecturalesimportantes nécessaires. Comme introduction on pré-sente le projet de l'étend lue de la protection du bâtimentdans son ensemble aussi bien que de ses différentesparties, tout en évaluant spécialement son aspect exté-rieur, sa disposition et ]le décor architectUral des diffé-rentes pièces. A la fin d1:1 chapitre se trouvent les thèmesd'une utilisation rationnelle du bâtiment.Le cahier du document élaboré contient commeannexes les plans de tous les niveaux de l'ouvragearchitectural à l'échelle Ide 1/200 avec l'évaluation gra-phique du classement d(:s différents murs dans un styledéterminé et les plans. vc:rticaux des façades côté rue.

B. -Le relèvement dl: tout le pâté de maisons avecl'évaluation du développement historique et architec-tural par une différenciation en couleurs des époquesde style des constructions verticales aussi bien que desconstructions horizontales sur le plan de tous les niveauxà l'échelle de 1/200 av,ec un rapport descriptif et une

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Fig. 13. -Prague, Vieillle-Ville,maison n° 799/I. Détail de l'escalieren bois de style classique (fin du XVIlIe s.).

Viennent ensuite le's constructions et espaces qui, dupoint de vue architectural ou du point de vue artistique,ne revêtent aucune importance. On laisse alors le choixà celui qui propos:e une nouvelle conception de lesrespecter ou de les remplacer par un nouvel aménage-ment. Dans ce cadre se situent même les parties desbâtiments qui ne présentent aucun défaut du point devue architectural, I1l1ais pour lesquels un bon état dela construction et une valeur générale considérables'opposent à toute liquidation partielle ou totale dansun proche avenir. Comme exemple typique, citons desétages ajoutés à un organisme historique ou des ailesmodernes dans la cour qui se font parfaitement valoirdu point de vue fonctionnel, etc.

Dans la quatrième catégorie se classent les construc-tions et les espaces qui sont défectueux et qu'il faudraenlever. Ceci s'applique non seulement aux différentescloisons qui altèrent Un précieux espace historique, maisaussi à des parties I:ntières de la maison \ailes, étages).

Enfin le dernier deg;ré concerne les parties de l'ouvrage.que l'on peut enlever immédiatement sans que cela

documentation photographique. Le rapport descriptifcontient tout le développement urbanistique et archi-tectural du groupe ou du pâté examiné.

C. -L'évaluation architecturale du pâté de maisonssur les plans de tous les niveaux à l'échelle de 1/200forme la phase finale de tout le travail. On y évalue lesconstructions, l'aspect du bâtiment et les détails archi-tecturaux. Le travail est basé sur une analyse détailléede la construction historique; certes, l'évaluation nepoursuit pas uniquement des aspects architecturaux, lecas échéant artistiques et historiques; on y apprécie lesrésultats de la prospection technique du bâtiment.

Les constructions verticales, le cas échéant horizontales(maçonnerie, plafonds, voûtes), de tel ou tel bâtimentne sont pas évaluées simplement comme partie de sonorganisme architectural, mais aussi comme partie inté-grante de l'organisme constructif. Sous ce rapport onattache une grande importa~ce aux résultats de l'ana-lyse de la construction historique qui, à la base durelèvement du bâtiment, de son évaluation du pointde vue de l'histoire de l'art, des vieux plans et dumatériel iconographique ainsi que des données histo-riques, permet de déterminer les constructions originalesdes architectures examinées et de les distinguer desreconstructions et des additions ultérieures.

Pour ce qui est de la construction, on applique à l'éva-luation le principe que les constructions principales desbâtiments historiques, à savoir non seulement les murspérimétriques, mais aussi et surtout les murs centraux,ne doivent pas être altérés lors des adaptations. Lesprospections effectuées jusqu'à présent ont révéléinfailliblement que la solidité des ouvrages bâtis est dansune certaine mesure fonction directe de la quantité etde l'intensité des adaptations: plus les constructionsd'un certain bâtiment ont subi d'altérations et de modi-fications au cours des siècles, plus son équilibre sta-tique général est menacé. A tout cela est aussi liéel'observation, le cas échéant la mise en valeur, de toutesles valeurs de la disposition du bâtiment.

Dans l'évaluation architecturale, on répartit en caté-gories les constructions et espaces qu'il faudra à toutprix respecter sans intervention ultérieure quelconque.On met spécialement en lumière des détails archi-tecturaux (embrasures de fenêtres, portails, portes,articulation des plafonds) et aménagements particuliersdes murs (peintures, stucs, tablements, revêtements) donton ne peut altérer la surface par des conduites ou cana-lisations quelconques. La même limitation s'appliqueà la maçonnerie en pierre de taille, romane, ou à lamaçonnerie en briques brutes, romane et surtout

gothique.Le second degré de l'évaluation est formé par lesconstructions et les espaces pour lesquels on peutadmettre, en cas dé besoin, certaines modifications par-tielles, par exemple le percement de nouvelles portes,le cas échéant Je cloisonnement des locaux, sans quetoutefois soit touchée l'essence de la construction.

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Fig. 14. -Prague-Bohnice. Ferme en style baroque tardif du typede la Bohême centrale, 1777. (Photo J. Vajdi§.)

de l'aptitude technique des constructions de base etde leur équipement technique, les données démogra-phiques (nombre d'habitants des appartements, bouti-ques, magasins, mode d'utilisation des bâtiments) et lacapacité des espaces.L'évaluation architecturale fondée sur les résultats detout le travail offre une base solide et exhaustive à ladétermination de l'étendue de la protection ou de lareconstruction de l'ouvrage historique.Le monument architectural ne figure plus comme unsimple numéro de conscription, inconnu dans sa struc-ture organique et de ce fait exposé à un grand dangerpendant l'adaptation et la modernisation, mais aucontraire comme un ensemble d'unités de valeurs iné-gales au point de vue de l'architecture et de la construc-tion. L'évaluation architecturale désigne nettement, dèsle début de l'établissement du projet, le centre de gra-vité artistique du bâtiment et, simultanément, les partiesde celui-ci qui pourraient être plus ou moins intensive-ment reconstruites, au besoin liquidées. Elle facilite àl'ingénieur du projet l'orientation dans l'organisme dela construction et lui permet de se faire une idée deson système constructif et des valeurs de la dispositionhistorique. Simultanément, elle met en lumière tous leséléments négatifs et les parties de l'ouvrage qui dépré-cient ou altèrent sa trame.On a exprimé la crainte que cette évaluation concrète,détaillée, ne soit considérée comme une certaine limi-tation de l'invention créative des architectes. Toutefois,dans la pratique, cette méthode a fait brillamment ses

entraîne des complications du point de vue artistiqueou technique. Ce sont par exemple des hangars et desannexes dans la cour, des cloisons qui n'ont aucuneimportance pour la construction et qu'on peut enleverséparément, sans intervention dans la structure du bâti-ment. L'évaluation du quatrième et du cinquième degréreprésente en quelque sorte le programme de l'assainis-sement à brève et à longue échéance de tout le groupeou pâté de maisons. On n'y applique naturellement pasque les points de vue artistiques et architecturaux, conçusisolément et en rapport av~c un seul ouvrage, mais onévalue les circonstances dans tout l'ensemble architec-tural. En effet, il est quelquefois indispensable de sacri-fier un élément qui, en lui-même, a une valeur artis-tique mais qui déprécie le groupe dans son ensemble.Cela est valable notamment pour certaines parties del'implantation complémentaire dans la cour qui, enBohême, est devenue de plus en plus dense depuisl'époque Renaissance déjà.

Sur les plans de l'évaluation architecturale, on marqueégalement l'étendue dans laquelle seront respectées lesfaçades côté rue et côté cour, le cas échéant la néces-sité de leur aménagement. On y porte aussi la régula-tion recommandée de l'alignement de la maison, jus-que-l à inapproprié.

Le rapport descriptif contient le résumé de l'évaluationde tout le pâté de maisons du point de vue lirbanistique,architectural et technique.

Une annexe spéciale résume les indications de l'équipe-ment actuel des espaces des bâtiments, la classification

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preuves. En effet, à la base des résultats de la prospec-tion de la construction historique se sont révélées dansbeaucoup de cas de nouvelles possibilités qui, sans elle,seraient restées cachées (par exemple: salles diviséesnon seulement à un niveau, mais aussi par l'insertiond'un étage, etc.).

Bien sûr, la prospection en profondeur avant l'inau-guration, le cas échéant au cours de la construction,complète considérablement l'image du contenu archi-tectural du bâtiment (par exemple: plafonds à solives,sculptés ou peints, cachés sous un nouveau revêtement).

Enfin, un grand avantage du travail réside dans sonallure continue se déroulant dans une même collectivité.Les représentants des différents secteurs de ce travailsont constamment en contact et non seulement ils secomplètent, mais aussi se contrôlent. Dans la synthèsefinale, les résultats partiels exercent une influencemutuelle. Souvent la découverte d'un plan historiquepermet de tirer au clair une situation confuse qui seprésente par exemple dans le lien des bâtiments dansle cadre d'un pâté, où la vérité n'est pas mesurable.Les résultats de la prospection des archives contribuentparfois à compléter l'image de l'état de construction

des ouvrages. On pourrait citer encore beaucoup decombinaisons mutuelles analogues. L'analyse du déve-loppement de la construction historique aussi bien quel'évaluation archite4;turale des constructions, espaces etextérieurs, achèvel1lt toujours un certain secteur dutravail collectif.Les frais dépensés pour le travail de recherches nereprésentent qu'une fraction infime des frais de l'entre-prise de construction proprement dite. En même tempsles résultats d'une évaluation complexe, multiple, dubâtiment, contribuent notablement à une gestion écono-mique de la reconstruction, du point de vue architec-tura!, artistique et jhistorique. La méthode décrite ainsique ses résultats ont déjà été vérifiés en pratique dansbeaucoup de cas. Le berceau de tout le travail se trouveà Prague ou ont él:é traités quelque 900 ouvrages his-toriques. Ces derni,~res années, le procédé décrit a étéappliqué aussi aUJ( architectures individuelles, le caséchéant aux ensembles situés en dehors de Prague, pourlesquels on prévoit une restauration.Vu la complexité du procédé mentionné et le tempsqu'il exige, on ne peut pas l'utiliser à l'analyse desvilles historiques tout entières pour les plans d'urba-

Fig. 15. -Ludkovice, propriété rurale n° 26. (Photo J. Vajdis.)

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nisme de détail. Mais même pour ces tâches, on a res-senti le besoin pressant de connaître à fond le dévelop-pement urbanistique de la ville, les changements deson plan, des alignements des rues et de déterminer lesprincipales étapes de l'accroissement de l'implantation,y compris le système de fortification. L'analyse de l'ar-chitecture historique, telle qu'elle était effectuée jusqu'àprésent pendant la prospection des villes classées, selimitait presque exclusivement à des architectures impor-tantes isolées, à la rigueur à des îlots de maisons età d'autres monuments architecturaux choisis, évaluésgénéralement isolément, sans que l'on tienne comptede leurs rapports mutuels et, notamment, de la placequ'ils occupent dans le cadre de l'organisme urbain, lecas échéant d'un autre organisme urbanistique. Laconséquence nécessaire de cette méthode était l'impos-sibilité de connaître dans son ensemble le développe-ment dynamique de la ville. Le plan historique qui s'yest conservé resta, dans la plupart des cas, complètementséparé de son contenu architectural. Ceci s'appliquaitégal~ment au rapport de la ville et du pays qui l'entou-rait. Les méthodes de travail consistaient dans une

grande mesure à concilier des phénomènes conçus jus-que-l à isolément. Il s'est avéré qu'il ne suffisait pasd'examiner simplement l'organisme de la zone urbaineet de ses environs, mais que l'origine et le développe-ment des agglomérations étaient souvent conditionnéset influencés par des conditions géographiques à unedistance considérable (cours d'eau et ses affluents, confi-guration des collines et des montagnes). Cela signifiaitqu'il fallait s'occuper de la formation complète d'ensem-bles territoriaux très étendus. Un rôle important revientà la connaissance du réseau des anciennes routes, sur-tout dans leur rapport avec le plan des agglomérationset la situation des portes de la ville.La prospection du site, notamment de l'agglomérationurbaine, a englobé tous les bâtiments et tout le terri-toire dans les limites de l'implantation historique. Elle apour but de déterminer les traits caractéristiques dudéveloppement d'un bâtiment individuel et de dévoilertoutes les connexions importantes de sa construction;ce qui, dans la plupart des cas, permettra de détaché[son essence architecturale originale. Simultanémerit onélimine les constructions de valeur médiocre ajoutées

Fig. 16. -pn§ovice. Ferme avec porte de 1804. Spécimen d'archi-tecture folklorique du nord-est de la Bohême. (Photo ]. Vajdi§.)

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Fig. 17. -Komârov. Grenier à blé et propriété rurale avec façadeaménagée en 1860. Spécimen d'architecture populaire de la Bohêmeméridionale. (Photo J. Vajdis.)

maisons de la même période de style, des organismesde toute évidence plus anciens, d'une structure complè-tement différente. On y trouva des formations en enfj-lade, radiales, lentiformes et autres. A l'aide des rensei-gnements puisés dans les sources historiques, le caséchéant d'après la situation des églises romanes etd'après l'implantation gothique conservée au moins enpartie, il a été possible, sans prospection archéologique,de déterminer et de délimiter l'étendue, éventuellementaussi l'organisme fondamental en plan horizontàI, denombreuses agglomérations bâties en style roman. Cer-tains exemples sont particulièrement probants. Ainsidans le plan horizontal de Vodnany dans la Bohêmeméridionale, petite ville édifiée au début du XIV" sièclesous Jean de Luxembourg, on remarque dans la partieoccidentale du noyau, la trace nette d'une rue qui, àses deux extrémités, enchaîne avec le tracé toujoursvisible de l'importante route du sel menant en Bavièreet appeléè, en raison de sa rentabilité, c Route de l'or ~.La ville gothique fut ajoutée au noyau original dudébut des temps féodaux sur le côté est, par un réseaurectangulaire et ré~;ulier de rues avec une place légè-rement trapézoïdale au centre. Il est intéressant que"les portes d'entrée aient déjà été fondées en fonction du

ultérieurement, on vérifie aussi l'âge de l'alignement dela rue et la hauteur historique de l'implantation.

La prospection intégrale de tout le territoire de laville, une maison après l'autre, contribue notablementà la connaissance détaillée de tous les fragments, par-tiellement indistincts ou cachés, et du système de forti-fication (par exemple remparts, bastions, le cas échéantparties de portes cachées dans une implantation plus

récente).

Le document élaboré d'après les résultats de la prospec-tion contient une esquisse du développement urbanis-tique de la ville et une description succincte ainsi qu'uneanalyse de l'architecture historique de tous ses bâti-ments quÎ, simultanément, est restituée sur un plananalytique à l'échelle de 1/1.000, mais seulement auniveau du rez-de-chaussée. On marque de la couleurrespective le caractère du style des différents locaux(plafonds, voûtes). Par le cadrage du contour du lotis-sement on exprime le style dans lequel ont été classéesses principales constructions verticales.

Le plan synoptique de l'agglomération historiqueurbaine à l'échelle donnée de 1/1.000 offre une imageexpressive de la structure historique, urbanistique etarchitecturale de la ville. Au cours des dix dernièresannées ont été traitées de cette manière plus de60 villes.

La prospection de l'architecture historique a atteint desrésultats multiples, extrêmement remarquables et révé-lateurs dans tous les styles et toutes les périodes histo-riques. La ville de Prague, renommée pour l'architec-ture de ses nombreuses maisons romanes, datant pourla plupart du XIIe siècle, a servi de point de départ.Au cours de la prospection systématique, leur nombrefut sensiblement complété. L'analyse du rapport entreles ouvrages romans conservés et le réseau des ruesde la Vieille- Ville a révélé que de grands secteurs dece quartier datent du début du Moyen-Age à Prague.La place de la Vieille-Ville, le principal marché dePrague, avait à partir du XIe siècle, à l'exception deson côté ouest que nous ne connaissons pas encore, lamême disposition en plan horizontal et le même aligne-ment de bâtiments qu'aujourd'hui, y compris le coinoù débouche la rue Celetnâ et la saillie du palais Kinskydu côté est. Les résultats des recherches ont considéra-blement enrichi l'idée qu'on se faisait de la Prague audébut des temps féodaux.

Les conclusions constatées à Prague pourraient êtreappliquées de manière analogue aux autres villes histo-riques ou même aux, villages. En dehors des églises,éventuellement des couvents, aucun document d'archi-tecture romane ne s'y est conservé. Malgré cela, laprospection des sites et des territoires environnants estdevenue une condition importante de la connaissancede leur plan probable au début des temps féodaux. Eneffet, dans beaucoup d'eux se sont manifestés, lors del'analyse du plan gothique pétrifié par l'implantation de

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Fig. 21. -Prague, Mata Strana. Prospectionde J'architecture historique du pâ1éde maisonsprès du pont Charles, formé en majeurepartie lors du parcellement baroque de 1708.(Elaboré par M. Yi1imkova et I. Libalova,1956.)

Prospectionde l'architecture historique.

Couleurs indiquantla période de style :

constructions romanes

";1' .' .1 Il .,'

IFE'

bA ~ "..~~"~

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..-~

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constructions gothiques(étape plus ancienneet plus récente)

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l ;!o

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constructions Renaissance

~

:~ j( ; ",

" "ci\! constructions baroque,~'(

constructions classiques::t)'

constructions modernes"l:f!;~

Les tons clairs désignent

le classement hypothétique

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Echelle: 1/710

Scale : 1/7111

Investigation of historicarchitecture.

Colors indicatingthe style period :

roman buildings

gothic buildings(the oldest stageand the most recent)

Renaissance buildings

b~roque buildings

c/assica/ buildings

modern buildings

Clear tones designate.I.. 1...~~.1...;~~1

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Fig. 22. -Prague, Vieille-Ville. Evaluation de l'architecturehistorique au niveau du rez-de-chaussée du pâté, avec l'anciencouvent gothique des Dominicaines de Sainte-Anne. (Elaborépar I. Vajdis, 1962.)

EchelleScale

Fig. 23. -Prague, Malâ Strana. Exemple d'évaluation archit,du pâté de maisons provenant du parcellement Renaissance c(Elaboré par M. Heroutovâ et D. Llbal, 1966.)

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Evaluation architecturalecomplexe.

Complex architecturalevaluation.

I. a) Conserverà tout prix :

constructions

I. a) To be retainedat any cost :

buildings

espaces (y compris

les greniers) spaces (including silos)

b) Conserver:modifications possibles

constructions

b) To be retained :modifications possible

buildings

espaces{masses des toits) spaces (roof masses)

Il. Supprimerà tout prix :

constructions -espaces

11. To be demolishedat any cost :

buildings -spacesr=:J

Pour les parties non coloriéesdes ouvrages on suppose queseront respectés les principesessentiels développés dans les" Directives pour l'Assainisse-ment et la Reconstruction »,

For those parts that are notcolored. the essential princi-pies outlined in " Directionsforrestoration and reconstruc-tion " will be followed.

réseau gothique des rues et ne correspondant nullementau tracé origin;al. Celui-ci reste dans l'organisme dunoyau historiqu!: comme un document intéressant d'uneagglomération I'lus ancienne, antérieure à la lpcationurbaine.

On pourrait citer beaucoup d'exemples analogues. Ils'est avéré que, malgré les nombreuses métamorphosespolitiques et écl:>nomiques, les sinistres et les guerres,le plan des villes et villages des débuts des temps féo-daux a survécu dans une grande mesure jusqu'à nos

jours.

Bien sûr, à l'exl:eption de Prague, on ne peut se faireune idée de l'aspect de nos agglomérations au débutdes temps féodaux qu'en plan horizontal. La situationest diamétralemc~nt différente pour le gothique. Avantd'avoir procédé à une prospection superficielle systé-matique de nos villes, on savait relativement peu dechoses du caractère de leur implantation en maisons.La méthode détaillée appliquée à Prague a permisd'acquérir une expérience considérable grâce à laquelleon a développé une prospection simplifiée des autresvilles.

En premier lieu, on a prouvé que leurs remarquablesplans réguliers, avec un réseau rectangulaire de rueset de places carrées ou oblongues, étaient originaux,gothiques. Certaiins noyaux historiques gardent des ali-gnements de rues inchangés depuis le XIIIe-xIVe siècle.Le mode d'agglomération s'est avéré dans toute sonétendue comme gothique. Aujourd'hui, cette constata-tion nous sembLe naturelle, mais avant la prospectioncomplexe il n'en était pas ainsi. La preuve pertinenteque les remarquables plans de nombreuses villes tché-coslovaques étai!:nt réellement d'origine gothique man-quait. Seule la dj~couverte de leur implantation gothiquedissipa tous les doutes.

Toutefois, la prl:>spection globale d'un nombre consi-dérable de villes historiques tchécoslovaques avec Pra-gue à la tête révéla en outre un fait extrêmement impor-tant, à savoir le c:aractère fondamental de l'implantationgothique de nos villes. Beaucoup d'elles ont étéconstruites, depuis le XIV" siècle, en pierre ou enbriques; à la fin de l'époque gothique la plus grandepartie des villes I~tait déjà en maçonnerie, les construc-tit;)ns en bois ou en colombage avaient presque totale-ment disparu dl~s noyaux his~oriques. C'est là queréside la différence essentielle entre le milieu tchéco-slovaque et les zones étendues de l'Europe septentrio-nale et occidenta:le.

Au cours de la prospection des architectures historiquesà Prague et dans d'autres villes on a découvert desmilliers de maisons gothiques ayant des dispositionsspatiales les pl\Jls variées, leur nombre formant unensemble unique qui, probablement, n'a pas d'égal ail-leurs en Europe.

Les résultats dei: prospections effectuées au cours deces dernières anIlées exigent évidemment une synthèse

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qui n'a pas encore été faite. Rappelons au moins briè-vement quelques exemples qui illustrent la méthode detravail et ses résultats.

Le gothique précoce du XIIIe siècle -les premièresdécennies de l'existence de DOS villes -est la périodela moins claire de l'édification de maisons. Tandis quepour les maisons romanes de Prague on pouvait déter-miner le style d'après le caractère spécifique des maté-riaux de construction combiné avec quelques détailsarchitecturaux assez simples, il est beaucoup plus diffi-cile d'établir un classement dans le temps des ouvragesen gothique précoce, construits exclusivement en pierrede carrière. Nos plus anciennes villes possédaient déjàdes maisons gothiques de pierre. La prospection systé-matiquement effectuée a décelé toute une suite d'exem-ples intéressants. Les maisons à tours (fig. 4) de laVieille-Ville se rangent incontestablement parmi les plusfrappants, Leur existence est mentionnée dans les sour-ces médiévales, mais on n'en connaissait qu'une seule,sur l'ancien « Nouveau marché ~ qui s'est constitué vers1230. C'est une haute tour carrée sous des dehorsbaroques. Le relèvement et la prospection des maisonsvoisines, effectués par l'ingénieur J. Muk, ont révéléquelques autres tours, inconnues jusque-là, car ellesétaient complètement cachées dans la structure desmaisons reconstruites ultérieurement.

La disposition spatiale des maisons gothiques dans lesvilles tchécoslovaques est extrêmement variée. Dans lesgrandes villes dont les racines remontent aux débuts destemps féodaux, en premier lieu à Prague, elle est abso-lument a-typique. Par contre, dans beaucoup de villes,notamment dans la période du gothique tardif, s'est faitvaloir une typologie avec des groupes de maisons deconception absolument identique.

La prospection a apporté une connaissance nouvelle-des corps de logis disposés en largeur, une concep-tion du plan horizontal qui diverge absolument de l'opi-nion affirmée jusqu'à présent que fes maisons gothiquesétaient exclusivement orientées en profondeur. Il s'estavéré que le développement de la disposition en profon-deur n'était conditionnée que par les lotissements étroits.Là où la largeur des lotissements le permettait, on fon-dait des maisons à corps de logis unique, souvent àplusieurs ailes, avec une cour intérieure, à 9 ou mêmeplus de fenêtres. Ces maisons sont très vieilles: autournant du XIIIe et du XIV" siècle on les a ajoutéesaux tours en gothique précoce déjà mentionnées dansla Vieille- Ville de Prague,

Au cours de la prospection, on a aussi complété riche-ment l'idée qu'on se faisait de l'édification et de l'arti-culation architecturale des maisons gothiques de Pràguequi, dans les principaux centres de la ville, avaientpresque toujours deux étages. La prospection sy~téma-tique a dévoilé toute une suite de pignons gothiques enpierre ou en briques qui, actuellement, ne se font plusvoir à l'extérieur.

La prospection a permis également de connaître beau-coup plus à fond la disposition intérieure des maisonsgothiques. Certaines constructions praguoises ont encoretoujours des combles gothiques originaux qui, en partie,datent des temps où la maison a été construite. La char-pente du toit la plus ancienne que l'on connaisse jus-qu'à présent est incontestablement celle de l'église desDominicaines de Sainte-Anne où s'est conservée, commenous l'avons constaté avec l'architecte I. Vajdis, uneconstruction de combles typiquement gothique aveccontreventements en croix de Saint-André qui, très pro-bablement, remontent aux temps de l'édification del'église au premier tiers du XIVe siècle (fig. 7). Uncomble analogue est conservé également au-dessus del'aile occident~le du couvent gothique, Des comblesgothiques ont été trouvés aussi dans plhsieurs maisonsbourgeoises dont la maison numéro 602-1 de la rueCeletnâ est probablement la plus intéressante (fig. 8).

De manière analogue que pour les deux périodes plusanciennes, on a réussi à dépister les transformationsarchitecturales des maisons pendant I~ Renaissance,le baroque et le classicisme. On a constaté que lesnouvelles constructions de maisons en style Renaissances'étaient limitées à Prague presque exclusivement auquartier de Malâ Strana, partiellement à celui de laNouvelle-Ville; par contre, dans les noyaux de la Vieille-Ville, nous n'avons trouvé dans la plupart des cas quedes adaptations de maisons gothiques plus anciennes.

Des recherches systématiques effectuées dans les quar-tiers historiques de Prague ont permis de déterminerla part revenant au baroque dans l'architecture de 1acapitale. Sur les maisons bourgeoises, les aménagementsbaroques se manifestèrent surtout par les façades et, enpartie, par des adaptations. des intérieurs.

Les résultats de la prospection ont donné une formeconcrète à l'idée que nous nous faision~ de la maisonbaroque relativement rare, nouvellement construite àpartir des fondations, telle que par exemple le groupede bâtiments se trouvant des deux côtés de la rueMisenskâ à Malâ Strana, divisée en )otissements audébut du XV111e siècle. Ces maisons c~nstituent déci-dément un habitat meilleur, plus intime !et plus salubreque celui des temps plus anciens (fig. 1!2).

L'exploitation de la richesse des plans fi~ant dans lesécrits architecturaux de la fin du XV111e siècle a déceléle contenu architectural du classicisme Hrécoce à la findu XV111e siècle, dans lequel survivent avec une grandeténacité les formes baroques. L'anonym4t presque inté-gral des périodes plus anciennes fit plac~ aux noms denombreux architectes dont plusieurs étaient vraimentremarquables. Aujourd'hui, en effet, nous pouvons déjàparler d'une ligne de développement bi t nette, récem-

ment encore inconnue, depuis les bâ ents romans

jusqu'aux maisons d'habitation contem oraine~.

La façon dont on a complété la connaissance des sys-tèines de fortification de nos villes est extrêmement inté-

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dation. Les plans des villages, en partie déjà au débutdes temps féodaux, se distinguent par une variété inima-ginable et souvent aussi par un niveau exceptionnel dela conception urbanistique.

La prospection en profondeur de l'architecture histo-rique, juste avant ou bien au cours des aménagements,a naturellement urIe teneur et une allure complètementdifférentes. Ses résultats complètent et enrichissent nota-blement les connaissances acquises par la prospectionsuperficielle. Ainsi par exemple à Prague, à la place dela Vieille-Ville, elle a permis de découvrir une maisonà tour gothique, inconnue jusque-Ià; des sondages effec-tués dans sa façacle néo-baroque ont décelé une gran-diose articulation en gothique rayonnant qui classe lamaison « A la clclChe de pierre ~ aux premiers rangsdes édifices civils d'Europe de la première moitié duXIVe siècle (fig. 5).

Les résultats obtenus permettent de procéder à uneévaluation compleJ(e du contenu architectural et histo-rique de nos agglomérations.

Toutefois, le travail ne se borne pas à l'élaboration dedocuments pour les autorités de la protection des monu-ments, pour les architectes et pour l'industrie du bâti-ment. Dans l'aspect général, les résultats qu'il donnesur le plan scientifique s'avèrent relativement tout aussiimportants. Les q"lelques dix années de recherches ontrévélé la brillante situation mondiale de l'évolution desagglomérations en Tchécoslovaquie depuis les débutsdu féodalisme. Au cours des siècles se sont constituéssur ce territoire df~s villes et des villages avec des sys-tèmes de plan remarquablement développé; leur variétéet, souvent, leur qualité exceptionnelle n'ont presque pasd'équivalents. Le (:ontenu architectural des aggloméra-tions répond à la richesse urbaniste. Il est caractérisépar une extrême variété d'expressions architecturales,accompagnée d'efj[orts simultanés de compenser lescontrastes. Dans nos villes on ne trouve pas seulementdes églises et des couvents, des hôtels de ville, des rem-parts avec bastion:, et portes, parfois les représentantsimportants des styles les plus divers, mais des milliersde maisons bourgeoises en pierre et en briques. Etl'architecture des ,'illages est, de plus, caractérisée parune grande diversité de types, une variété des maté-riaux et un haut IJliveau artistique.

La recherche et I;i documentation sur les aggloméra-tions historiques forment un élément important de l'acti-vité culturelle contemporaine. Elles contribuent à laconnaissance du passé et créent en même temps lesconditions de l'exi!:tence future de valeurs urbanistiqueset architecturales sans lesquelles on ne saurait imaginerla vie culturelle d'un peuple et d'un état.

ressante. Les rois de Bohême, surtout depuis la secondemoitié du XlIIe jusqu'à la seconde moitié du XVe siècle,ont voué une attention systématique à la fortificationdes villes. En effet, les villes royales étaient pour euxnon seulement une source économique puissante, maisen même temps un soutien politique important contre laforce toujours croissante des seigneurs féodaux quiconstruisaient des châteaux-forts à toute épreuve.

Le développement de la fortification a eu, du XlIIe auXVe siècle, une allure très compliquée. La prospectionsystématique des villes a aidé substantiellement à encompléter l'image. Lors de l'analyse de l'architecturehistorique des ouvrages dans les ceintures de fortifica-tion, on a trouvé de nombreux fragments de murs, debastions et souvent aussi de portes démolies de la villequi étaient inconnues jusque-Ià et qui ont permis dedonner beaucoup de précisions sur le système altéré.De toute façon, on peut dire que le système de fortifi-cation gothique de la plupart des villes tchécoslovaquesest connu aujourd'hui très complètement; il constitueun chaînon remarquable dans le développement euro-

péen.Les résultats de la prospection ont écarté le voilecachant jusqu'à présent les variations dynamiques dansle développement des villes depuis le début des tempsféodaux jusqu'à nos jours.

La prospection et l'évaluation des villages, de l'archi-tecture folklorique tchécoslovaque qui occupe une placeexceptionnelle à l'échelle mondiale, constituent un élé-ment spécifique du travail. L'architecture folkloriqueforme toute une suite de groupes délimités territoriale-ment qui se distinguent les uns des autres aussi bienpar le choix du matériau de construction (pierre, ar~e,bois) que par leur caractère artistique et leur disposi-tion spatiale. Les travaux de documentation sur l'archi-tecture folklorique ont é~é commencés beaucoup plustard que dans les villes et se sont limités à quelquesbâtiments choisis individuellement. Malgré cela, ils ontpermis de connaître beaucoup plus à fond le profilarchitectural de nos villages. La prospection y a dévoilédes ouvrages en pierre du moyen âge avec des détailsgothiques, ce qui a ajouté des couleurs assez franchesà l'image du niveau de civilisation élevé à la campagneau XVIe siècle. La manifestation artistique de l'archi-tecture folklorique a enregistré un brusque essor à par-tir du XVlIIe siècle. Un relevé à l'échelle de 1/200 faitpartie de la documentation réalisée de la même façonque pour les villes.

La plupart des plans des villages peuvent être consi-dérés comme originaux, tout comme ceux des villeshistoriques. Cela est d'autant plus passionnant que dansde nombreux cas nous connaissons la date de leur fon-

Dobroslav LiBAL

(Institut d'Etat pour la Recon.struction des villes et des monu-

ments historiques, Prague).

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SUMMARY

THE METHODOLOGY OF THE ANALYSIS OF THE HISTORICAL VALUES OF TOWNS AND VILLAGES

ln the last years the centre of interest of the care ofmonuments in the architectural sphere has been trans-ferred !rom the individual structures to the groups ofthem and to the whole historical towns. A renewal ofthe sets of historical buildings and towns, which wouldbe succesful !rom the artistic, technical and economicalviewpoints, was however hindered by bad knowledge oftheir urbanistic and architectural body.

Within the framework of the pre-project preparationat the State lnstitute of Re-development of HistoricalTowns and Buildings a methodology of constructionaland historical, architectural, construi:tional and tech-nical researches has been worked out. The resultingstudy coltsists of these parts: the history of the buildingencluded the annotation of the sources, iconography,plans and literature, the architectural analysis of thebuilding, its constructural evolution, the constructionaland technical description of the building, the statementof the architectural details being of value and of the

most important architectural defects, and the regulationsfor clearance and re-development.The constructional and historical evaluation of allstructures {waUs of the ceiling, vaults) in concordancewith their stylistical origin is marked in correspondingcolours on the plans of ail floors of the analysed set orgroup and in graphic signs on the plan of each buildingin the scale 1/200. At the same time an architecturaland historical evaluation is made, which includes ailstructures and spaces, on the same level of details aswith the previous evaluation. The building and historicalanalysis of the whc,le town or of the core of il isaccordingly simplified to make base for urbanisticalstudies and projects, in the scale 1/1.000.The application of the above methodology has made i!possible to learn in detail the development and theconstructional essence of the Czechoslovak historicaltowns, which on the world scale represent one of themost important manifestations of urbanism and archi-tecture of the past miUenium.

Fig. 1. -Prague, panorama of /he Malti S/rana dis/ric/ from /hego/hic /ower of/he Charles bridge on /he righl bank. (Ph% v. Uher,S/a/e 1ns/j/u/e of Recons/ruc/ion.)

Fig. 2. -P;.ague, Old Town. Room of roman house no. 222/1 jnRe/ezovti s/ree/ (second half of 12th- beginnjng of /he 13thcenturjes). (Ph% v. Uher.)

Fig. 3. -Prague, Old Town. Hquses no. 603/604/1on /heSquare.Vjew /hrough /he 13/h and 14/h century go/hjc archways. (Ph%V. Uher.)

Fig. 4. -Prague, Old Town. House-/ower jn ear/y go/hjc. Ry/jrsktis/ree/, no. 403/1. (Ph% V. Uher.)

Fig. 5. -Prague, Square of /he Old Town, no.605. Par/ l!f /he« Stone /ower House » jncludjng /he /ower wj/h a facade jn radja/jnggo/hjc only recen//y uncovered. (Ph% J. Hanus.)

Fjg. 6. -Prague, Old Tow", no. 478/I. Par/ of /he go/hjc brjckpeak of /he former façade, courtyard sjde. (Ph% v. Uher.)

Fjg. 7. -Prague, O/d Town. S/-Anne Church, origjnal go/jcheaves of /he /hjrd decade of /he 14/h cen/ury. (Ph% J. Vajdji.)

Fjg. 8. -Prague, Old Town, no.602. Go/hic house wj/h s/ep peaksjn Ce/e/nti s/ree/ ( end of /he 14/h cen/ury) .( Ph% V. Uher. )

Fjg. 9. -Prague, Old Town, house no. 548/1. Analysjs of/he hjs/oricarchj/ec/ure of /he cellar.

Fjg. 10. -1dem. Analysjs of /he hjs/orjc archj/ec/ure l!f /he groundjloor. (Projec/ prepared by D. Liba/, M. Herou/ovti and A. Jaresovti,

1960.)

Fjg. 11. -Prague, Old Town. Renajssancerecep/jon hal/ of houseno. 563/1 jn Cele/nti stree/ ( end of/he 16th cen/ury ). (Photo V. Uher.)

Fjg. 12. -Prague, Ma/ti S/rana, Mjsenskti s/reet /owards /he Eas/.Baroque houses built after /he partj/jon of 1708. (Ph% V. Uher.)

Fig. 13. --Prague,O/d Tow1l, house no. 799/1. De/ail of/he woodens/aircase of classicjsI s/yle ( end of /he 18/h cen/ury) .

Fig. 14. -Prague- Bohj'lice. Farm in jate baroque style ~f thecentral Bohemian type, 1777. (Photo I. Vajdis.J

Fig. 15. -Ludkovice, property no.26. (Photo I. Vajdii.)

Fig. 16. -Prisovice. Farm with a door dating from 1804. Exampleof folk architecture in north eastern Bohemia. (Photo I. Vajdi.f.)

Fig. 17. -Komdrov. (;rain silo and rural property with façaderestored in 1860. Specimen of popular architecture of southernBohemia. (Photo I. Vajdi.f.)

Fig. 18. -Prague, Mald Strana. Example of evaluation of historicarchitecture at the level Gf the ground jloor of the group of houseswith the Tower from the 4:'harles bridge of the left bank, the churchof Our Lady in chains and the roman estate of the Hospitalers.(Drawn up b.v I. Muk, 1964.)

Fig. 19. -Prague, Old Town. Architectural evaluation at the groundjloor level of the group with St-Anne Church. ( Drawn up byI. Vajdis, 1962.) ( See fi~~. 22.)

Fig. 20. -fragu~, Mald Strana. Study of the historic architecture~f the ground jloor of the ,~roup of houses built after the Renaissancepartition of 1592. ( Draw,,' up by M. Heroutovd and D. Libal, 1966.)( See fig. 23,)

Fig. 21. -Prague, Mald Strana. Study of historic architecture ofthe group of houses near the Charles bridge, bui!t for the most partdurilig the barl?que partition of 1708. (Prepared by M. Vi!imkovdand I. Libalovd, 1956.)

Fig. 22. -Prague, Old Town. Evaluation of the historic architectureat the ground jloor level o,( the group, with the former gothic conventof the Dominicans of St-Anne. (Drawn up by I. Vtijdi.f, 1962.)

Fjg. 23. -'- Prague, Mald ~)trana. Example of architectural evaluation~f the group of house.v rt'sulting from the Renaissance partition of1592. (Drawn up by M. Heroutovd and D, Libal, 1966.)