messages dÉcembre 2015

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INTERNATIONAL P.05 Séismes Auprès de 250 000 Népalais EN ACTION(S) P.08 Communion Convivialité autour d’un repas www.secours-catholique.org RENCONTRE P.12 Roland Siewe Apôtre de la vérité ISSN : 0026-0290 du Secours Catholique-Caritas France N°707 - Décembre 2015 ISSN : 0026-0290 Objectif : retour vers l’emploi

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InternatIonal P.05

Séismesauprès de 250 000 népalais

en actIon(S) P.08

communionconvivialité autour d’un repas

www.secours-catholique.org

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roland Sieweapôtre de la vérité

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du Secours Catholique-Caritas France N°707 - Décembre 2015

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290 Objectif : retour

vers l’emploi

02 Messages DÉCEMBRE 2015

La France ne peut plus accueillir de réfugiés médicaux J’ai été choqué par votre article (Messages d’oc-tobre, p. 6). Il est totalement irresponsable d’en-courager la “migration médicale” vers la France alors que notre système de santé est en faillite (13 milliards de déficit en 2014). Nous ne pou-vons plus accueillir toute la misère du monde ! Kamel, 40 ans, est venu d’Algérie pour se faire

opérer ; il est, de plus, en situation irrégulière ! Sa première hospitalisation a coûté 77 812 euros aux Français et la seconde opération, très délicate, qui aura lieu sans doute dans quelques mois, coûtera plusieurs centaines de milliers d’euros, toujours à la charge des Français ! Pourquoi l’Algérie ne rembourserait-elle pas les frais ? Votre article est déconnecté de la réalité : la France ne peut plus accueillir de réfugiés médicaux. Ouvrez les yeux, aidez des Français qui ont besoin de votre association !  n

VOTRE cOuRRiER PASCAL

LA RÉPONSE DE FABRicE MOLLiEX, ChArgé de reLAtionS inStitutionneLLeS Au SeCourS CAthoLiQue

Kamel a des at-taches familiales en France et ne peut accéder à

des soins à la hauteur de ses be-soins en Algérie. C’est une situation désespérée. En fidélité au message de l’Évangile relayé, notamment, par notre pape François, nous devons avoir une vision universelle de la Charité. Vous estimez qu’il existe une «  migration médicale  » et des « réfugiés médicaux ». Sachez que les visas pour soins sont accordés de façon très restrictive par notre pays. Cet homme est une exception par rapport à tous ses compatriotes qui n’ont pu entrer en France. Son opération coûte effectivement très cher à la collectivité. Mais rapporté

aux dépenses d’assurance maladie et à celles de l’État au titre de divers dis-positifs, ce coût demeure marginal. Notre système de santé, sans être en faillite, rencontre effectivement des difficultés d’équilibre financier. Mais des études démontrent que les plus pauvres ne sont pas ceux qui gaspillent l’argent public dans ce domaine. Il existe des écono-mies à réaliser sur d’autres postes. Par ailleurs, Kamel s’engage, à sa mesure, pour une société meilleure en étant bénévole au Secours Catho-lique, comme vous avez pu le lire en page 6 de Messages. J’ajoute que nos bénévoles présents auprès des plus pauvres, français ou étrangers, sont témoins des réalités humaines les plus douloureuses. n

RENDEz-VOuS

EXPOoubliés de nos campagnesL’exposition photo réalisée par l’agence Myop en partenariat avec le Secours Catholique-Caritas France reprend sa route. Retrouvez les visages de la pauvreté en milieu rural du 24 octobre au 20 décembre à la Maison Henry IV de Saint-Valéry-en-Caux et du 3 au 24 février 2016 au Centre diocésain de Besançon.

Plus d’information sur oubliesdenoscampagnes.org

Vers une solution vertueuse au gaspillage ?

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Cette page est la vôtre. retrouvez dans ces colonnes vos interrogations et commentaires sur les articles lus dans Messages ou sur les actions du Secours Catholique-Caritas France. un membre du Secours Catholique-Caritas France vous répond et partage son expérience et son expertise. Chaque mois également, participez au débat proposé par la rédaction, pour faire vivre la diversité des points de vue dans votre journal.

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Adressez votre courrier à Messages, 106 rue du Bac - 75007 Paris, ou par mail à [email protected]

du Secours Catholique-Caritas France www.secours-catholique.org

Mensuel du Secours Catholique-Caritas France : 106, rue du Bac 75341 Paris

cedex 07 • Tél : 01  45 49 73 00 • Fax : 01 45 49 94 50 • Présidente et directrice de la publication : Véronique Fayet • Directrice de la communication : Agnès Dutour • Rédacteur en chef : Emmanuel Maistre (7576) • Rédacteur en chef adjoint : Jacques Duffaut (7385) • Rédacteurs : Benjamin Sèze (5239) • Cécile Leclerc-Laurent (75 34) • Yves Casalis (7339) • Secrétaire de rédaction : Marie-Hélène Content (Éditions locales - 7320) • Rédactrice en chef adjointe technique : Katherine Nagels (7476) • Rédacteurs-graphistes : Guillaume Seyral (7414) • Véronique Baudoin (5200) • Responsable photos : Elodie Perriot (7583) • Imprimerie : Imaye Graphic © Messages du Secours Catholique-Caritas France, reproduction des textes, des photos et des dessins interdite, sauf accord de la rédaction. Le présent numéro a été tiré à 771 094 exemplaires • Dépôt légal : n° 318376 • Numéro de commission paritaire : 1117 H 82430 / Édité par le Secours Catholique-Caritas France.

Encarts jetés : cette publication comporte des pages spéciales destinées aux lecteurs de l'Isère, du Nord/Cambrai, du Rhône et des Yvelines ainsi qu'une lettre d’accompagnement/bon de solidarité et une enveloppe retour. Les lecteurs d’Alsace recevront des pages spéciales, un bon de générosité et une enveloppe retour.

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Messages 106, rue du Bac 75007 Paris

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Ce produit est imprimé par une usine certifiée ISO  14001 dans le respect des règ les environnementales.

Dans un hôpital, les repas en surnombre ne vont plus à la poubelle. Des personnes en difficulté en bénéficient. Des grandes surfaces dis-tribuent désormais leurs invendus aux associations humanitaires. La société aurait-elle trouvé ainsi une solution vertueuse au gaspillage ? Ne choisit-elle pas, de fait, une approche palliative et stigmatisante au lieu d’opter en faveur d’une politique globale mettant en place un plan quinquennal de lutte contre la pauvreté ?

RÉAGiSSEz

LA QUESTION DU MOIS

Éditorial

 «Lorsque l’enfant paraît… », écrivait Victor Hugo, « Y a de la joie ! » répondait Charles Trenet.Quand une naissance arrive dans une famille au-

jourd’hui, on envoie un SMS à tout son carnet d’adresses, avec la photo du nouveau-né. On voudrait annoncer la nou-velle au monde entier, pour que la joie remplisse les cœurs !Dans l’Évangile, c’est la même chose. Des millions d’étoiles sont allumées dans la nuit. Les anges veulent annoncer la naissance de Jésus au monde entier. Noël est la fête de la joie. Et l’ange précise : « Je vous annonce une grande joie pour tout le peuple. » Car la joie ne peut être une vraie joie que

si tout le monde peut la vivre. C’est pour cela que les premiers à qui elle est annoncée sont des bergers. Ces hommes pauvres vivant en marge des villes étaient souvent mal vus, soup-çonnés d’être des “voleurs de poules”. C’est à eux que la nouvelle est annon-cée d’abord. Sinon ils auraient risqué d’être oubliés, de rester en marge, et la

joie n’aurait pas été une joie pour tous. Les santons de Pro-vence disent bien cela : c’est tout le village dans sa diversité qui est invité à la crèche, les riches comme les pauvres.Nous savons bien que le vrai partage de Noël se situe avant tout dans la relation. C’est la chaleur de la relation les uns avec les autres que nous cherchons tous à Noël. Les ca-deaux ne sont vrais que s’ils sont un signe de cette relation.Comment donc vivre Noël en évitant que des personnes restent seules, isolées, oubliées ? Sinon ce ne serait plus vraiment Noël. Vous lirez dans ce numéro comment les membres du Secours Catholique-Caritas France se mobi-lisent contre la solitude pour Noël, comment ils agissent avec les personnes les plus éloignées de l’emploi, et com-ment l’accompagnement collectif est source de joie et de fraternité.Nous n’oublions pas les exilés et tous les migrants, à Ca-lais comme ailleurs. Souvenons-nous que Jésus, dès sa naissance, a dû fuir en Égypte avec Joseph et Marie parce que sa vie était en danger, comme les exilés d’aujourd’hui. Des personnes qui ont traversé de grandes épreuves me le disent souvent : on peut vivre de grandes joies au cœur de ces épreuves quand on se sent simplement accueilli et non pas rejeté. Ouvrons donc nos cœurs pour que la joie se répande à l’occasion de Noël.

Père DoMinique FontaineauMônier général Du SeCourS Catholique-CaritaS FranCe

La joie de Noël est pour tous

éDitorial 03

SoCiété

CALAIS le Secours Catholique assigne l’État en justice 04

international

SÉISMES Caritas a secouru plus de 250 000 Népalais 05

en aCtion(S)

ALSACE Vivre Noël avec les personnes accueillies 07COMMuNION un moment de convivialité autour d’un repas 08DIACONIA Osons la fraternité, à Lille 10

renContre

ROLAND SIEwE Apôtre de la vérité 12

DéCrYPtage

OBJECTIF Retour vers l’emploI 14

Votre SoliDarité

Coups de pouce 20Le saviez-vous ? 21

Parole & SPiritualité

« On a tous le droit au pardon » 22 Parole de l'aumônier général 22

aCtion & engageMent

VOTRE NOuVEAu SITE wEB Le Secours Catholique, un réseau social d’avenir 23

Le vrai partage de Noël se situe avant tout

dans la relation.

DÉCEMBRE 2015 Messages 03

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Photos de couverture : Sebastien Le Clezio et François Ramel / Secours Catholique-Caritas France

Société

Calais

L’État ne répondant pas de façon satisfaisante à la situation des milliers de migrants à Calais, le Secours Catholique-Caritas France et Médecins du Monde ont déposé devant le tribunal administratif de Lille un référé liberté.

F in octobre, le Secours Catholique a assigné l’État en justice. Le référé liberté déposé devant le

tribunal administratif de Lille intervient après des années d’interpellation du gouvernement sur la question des migrants cherchant à passer en Angleterre. Un ultime recours pour contraindre l’État à prendre ses responsabilités face aux atteintes aux droits et aux libertés fondamentales vécues quotidiennement dans le bidonville de Calais.

04 Messages DÉCEMBRE 2015

Expulsion

le risque des retours forcésLe Secours Catholique de Calais rapporte l’histoire d’un Soudanais avec lequel les bénévoles de l’association avaient des liens étroits. Ressortissant d’un pays où les droits de l’homme sont bafoués, il a malgré tout fait l’objet d’une reconduite à la frontière et d’un retour dans son pays d’origine. Depuis lors, ni ses amis français, ni sa famille au Soudan n’ont de ses nouvelles.Le Secours Catholique demande donc aux autorités de prendre en compte le risque qu’elles font courir aux ressortissants qui ont fui les terrains de guerre comme le Soudan, l’Afghanistan, l’Irak, la Syrie, etc.

Jusqu’au début de cette année, le nombre de migrants oscillait entre 1 000 et 2 000 personnes. Mais au printemps, un afflux massif a fait tripler ce chiffre, rendant urgente l’instauration de structures d’accueil dignes et conformes aux accords internationaux. L’État n’y a répondu que très partiellement, obligeant les associations, et notamment le Secours Catholique (dont le dépar-tement des Urgences France ainsi que des dizaines de bénévoles du Calaisis et d’ailleurs), à compenser son inefficacité en construisant des abris en bois avec les migrants et en accompagnant les exilés qui sup-portent l’épreuve humiliante d’être traités en parias.Suite à la pétition de 800 intellectuels et artistes, le ministre de l’Intérieur a annoncé quelques mesures sup-plémentaires. Mais une fois de plus, elles proposaient de ne prendre en compte qu’un tiers des 6 000 mi-grants actuellement sur place alors qu’arrive à Calais, lieu de 80 % du transit vers l’Angleterre, une moyenne quotidienne de 150 migrants. Le 2 novembre, le tribunal adminis-tratif a condamné l'État et la mairie à agir.

Jacques DuFFauT

De nombreux syriens que nous rencontrons appartiennent à une classe sociale supérieure :

des intellectuels, des enseignants d’université… ils ont fui avec leurs enfants. ils se terrent près du tunnel ou du port, attendent deux ou trois jours que l’opportunité de monter dans un camion se présente. si elle ne se présente pas, ils viennent se reposer, se laver, se nourrir au centre Jules-Ferry puis repartent à l’endroit où ils se tiennent à l’affût.

Véronique Devise, présidente de la délégation du Secours Catholique du Nord, après avoir expliqué que les Syriens sont d’abord passés par l’Allemagne puis la Belgique avant de se retrouver à Calais.

DÉTERMINÉS

C’est l’augmentation du nombre de migrants à Calais fin octobre par rapport à l’hiver dernier. Durant de nombreux mois, la population de migrants à Calais se comptait par centaines. Ils ont été 1 000 à 1 500 jusqu’au printemps dernier quand a commencé l’afflux massif de Syriens et d’Irakiens transitant par la Turquie. Ils étaient en octobre plus de 6 000. On estime que chaque jour 150 migrants arrivent à Calais et que 30 à 40 d’entre eux parviennent à passer en Angleterre.

En hausse

300 %

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le secours Catholique assigne l’État en justice

Le tribunal administratif a reconnu que les conditions minimales de vie et d'hygiène des migrants de Calais n'étaient pas assurées.

LE CHIFFRE DU MOIS

C’est le nombre de migrants qui ont demandé l’asile à la France en septembre dernier. Contre 30 en janvier 2015. Le gouvernement fait le pari qu’ils pourraient être plus nombreux s’ils étaient hébergés.

500E.

PER

RIOT

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Quel bilan tirez-vous des deux séismes d’avril et mai der-niers ?Le point positif, c’est la solidari-té des Caritas. Une cinquantaine d’entre elles ont apporté leur aide. Moralement et matériellement, cela a été très fort. Nous avons pu im-médiatement parer au plus pressé : distribution de toiles de tente, cou-vertures, nourriture, ustensiles de cuisine, lampes solaires, etc. Les Caritas ont secouru 70 000 mé-nages, soit plus de 350 000 per-sonnes. Les Népalais ont grande-ment apprécié le travail de Caritas.

Où en sont les secours ?Nous attendons que l’État termine son évaluation des dégâts avant d’amorcer la phase de la recons-truction, qui devrait démarrer en janvier. Pour l’instant, nos équipes continuent de distribuer ce dont les gens ont le plus besoin (nourri-ture, biens de première nécessité) et des semences aux agriculteurs pour les cultures d’hiver. Mais nos efforts sont ralentis par le manque de carburant, un effet de l’embargo imposé par nos pays voisins suite à la promulgation de la nouvelle Constitution, en septembre der-nier. Le nouveau gouvernement tente de régler ces problèmes.

Propos recueillis par Jacques Duffaut

International

DÉCEMBRE 2015 Messages 05

séismes

NéPal

Entre urgence et reconstruction

le 25 avril et le 12 mai 2015, deux séismes frappent le Népal : 8 700 personnes tuées, des centaines de milliers sans abri, 500 000 maisons détruites, 8 millions de Népalais – sur les 28 millions que compte le pays – sont touchés ; beaucoup souffrent de troubles psychologiques. immédiatement, le réseau Caritas s’est mobilisé.

«Nous avons bougé des mon-tagnes – littéralement – pour atteindre les sinis-

trés dans quatorze des quinze districts affectés », explique Manindra Malla, chef du programme Opérations de Caritas Népal. Dans la région centrale de Sindhupalchowk, les chauffeurs des camions Caritas ont dégagé les routes à flanc de coteau en déplaçant les roches qui les bloquaient. Leur opi-niâtreté a permis, malgré les nombreux obstacles dus au mauvais temps et aux glissements de terrain, de secourir des villageois isolés et désespérés.

De mai à septembre, le Secours Catholique-Caritas France et les Caritas Allemagne, Australie…, ont donné à leur partenaire népalais les moyens d’agir. Ce dernier a fourni à 50 218 familles – 251 090 personnes – des vêtements, des bâches, des tentes, de la nourriture, de l’eau potable, des seaux, des kits d’hygiène (savon, détergents…), des couvertures, mais aussi des lampes solaires pour des centres de santé et des tôles ondulées pour des écoles. Aujourd’hui, la Caritas nationale lance un programme triennal de reconstruc-tion des habitats par la population. Ainsi les habitants seront formés aux métiers d’ingénieurs, maçons, superviseurs et artisans en vue de la réalisation de 3 000 maisons an-tisismiques. L’accès à l’eau potable sera favorisé grâce à la réhabilitation des systèmes d’adduction d’eau et le développement du traitement des eaux usées. Enfin, afin d’améliorer l’hygiène, 3 000 toilettes seront éga-lement construites et formation et sensibilisation seront proposées à la population.

Yves casalis

interview du père Pius Perumana, directeur de Caritas Népal.

Érythrée : dictature et pauvretéChaque mois, des milliers d’Érythréens fuient la dic-tature et la pauvreté. Car entre un service militaire impitoyable à la durée indéfinie, un régime qui les enferme et une situation humanitaire explosive, ils n’ont pas le choix. Selon Cafod, la Caritas britannique, les presque 6 millions d’habitants peinent à se nourrir. Et dans les zones rurales, les femmes et les enfants se retrouvent souvent seuls à cultiver la terre.

ALERTE

Caritas a secouru plus de 250 000 népalais

Le Secours Catholique-Caritas France a engagé 250 000 euros pour soutenir les actions de Caritas Népal auprès des sinistrés.

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Noël féerique au fil de l’eau

PAROLE DE CORiNNE HAttE, animatrice du territoire d’Hazebrouck

À Hazebrouck dans le Nord, la Saint-Nicolas est l’occasion

d’une fête pour les enfants accom-pagnés par le Secours-Catholique dans le cadre du suivi scolaire et de l’Accueil familial de vacances. Lors d’un après-midi récréatif, un spectacle de magie ou de clownerie leur est offert, ainsi qu’un chocolat et une pâtisserie traditionnelle : la Coquille. Clou du spectacle, saint Nicolas en personne vient leur rendre visite avec son âne. L’événement est consacré aux enfants que les bénévoles accompagnent toute l ’année, mais aussi à leurs frères et sœurs et leurs parents, tous invités. « Habituellement, nous travaillons de façon plutôt cloisonnée », explique Corinne Hatte, animatrice du territoire d’Hazebrouck. «  Nous accompagnons soit l’un des enfants sur le plan scolaire, soit la maman sur le plan financier. Le suivi est personnalisé. À travers ce grand rassemblement de proximité, nous pouvons toucher l’ensemble de la famille, dans un temps convivial où

comptent la rencontre et le plaisir. C’est pour nous un moment qui fait vivre la fraternité. Il n’y a pas d’enjeu pour les familles. Il n’est pas question de réussite scolaire ou de précarité financière. Il s’agit uniquement de passer un bon moment, de boire un chocolat chaud et de recevoir quelques petits cadeaux de la part des bénévoles. »Ce moment partagé entre familles

qui souvent ne se connaissent pas permet aussi de créer des liens entre elles et avec les bénévoles. « C’est à partir des enfants que nous pouvons rassembler, souligne Co-rinne Hatte. Car les parents sont at-tentifs à leurs enfants, ils ont envie qu’ils réussissent et soient heureux. »

Propos recueillis par C.B.

À travers ce grand rassemblement, nous touchons toute la famille.

06 Messages DÉCEMBRE 2015

En action(s)

Un réveillon du 24 décembre au fil de la Seine à Paris, c’est ce que vivent 550 personnes – accueillis, béné-voles et salariés du Secours Catho-lique et de l’Association des Cités du Secours-Catholique – depuis plus de dix ans. Les convives sont accueillis sur cinq péniches. La soirée débute à quai par un apéritif en musique, avant le départ en croisière et le dîner dan-sant. « Naviguer ce soir-là, c’est fée-rique », témoigne Diego Hernandez, logé à la Cité Saint-Jean et bénévole en charge du vestiaire lors du réveil-lon. « Il y a des personnes âgées, des jeunes, des enfants. C’est une belle nuit, pleine de joie et de chaleur humaine, qui fait oublier les soucis. »

Clarisse Briot

D.R.

Une fête des Lumières inter-générations

ÀMoulins, Noël se partage entre générations. Des jeunes issus de la pas-

torale, du scoutisme et d’éta-blissements scolaires visitent les maisons de retraite pour ap-porter la lumière aux résidents. Chacun offre une bougie et une carte agrémentée d’un mes-sage fraternel. Au programme, des chants et des danses avec les plus vaillants. « C’est une pé-riode où les personnes âgées se retrouvent dans une grande soli-tude, car beaucoup ne voient plus leur famille », explique Stéphane Biccheri, animateur au Secours Catholique de l’Allier, qui coor-donne l’opération. « Lors de cette journée, les jeunes ne viennent pas pour faire la fête mais pour s’inves-tir auprès des personnes seules. »

C.B.

iNitiAtiVE

n-lille.secours-catholique.org

D'iNFO

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Vu suR PLACE EN ALsACE

Vivre Noël avec les personnes accueilliesD epuis quatorze ans, Vivre Noël

ensemble réunit une quinzaine d’associations strasbourgeoises, dont Caritas Alsace, autour d’animations associant bénévoles, accueillis et habitants, et d’un repas festif le 24 décembre au soir, dans huit lieux d’accueil différents. L’an dernier, 385  convives –  des personnes marginalisées, isolées ou en difficulté sociale – ont ainsi pu s’attabler aux côtés des 140 bénévoles mobilisés.« Cette année, nous avons pris le parti d’agir avec les personnes invitées en les faisant participer en amont, au sein de nos ateliers créatifs, pour qu’elles ne soient pas simplement consommatrices mais aussi dans le “faire ensemble” », rapporte Germain Mignot, coordina-teur de l’édition 2015 et responsable de la permanence d’accueil Arc-en-ciel à Strasbourg. Ainsi, l’atelier tricot contribue à la décoration des tables, les ateliers d’écriture et de théâtre participent à l’animation et l’atelier mo-saïque a réalisé un père Noël kitsch,

MARtiNiQuE

Fête des famillesUne matinée de préparation collective, un grand repas traditionnel puis un après-midi de jeux et de chants : les équipes du Secours Catholique en Martinique organisent dans chaque territoire une fête de Noël très conviviale qui rassemble à chaque fois une trentaine de foyers. Aux côtés des bénévoles, les familles participent à l’organisation de l’événement, à la recherche de partenaires (paroissiens, commerçants, amis...) pour fournir la sono, la nourriture et les cadeaux, sans oublier la préparation du boudin tradit ionnel et l’approvisionnement en ignames pour le repas. Jeunes et parents organisent des jeux pour les enfants et des concours d’histoires drôles  ; certains organisent une chorale pour honorer la tradition des chants de Noël. martinique.secours-catholique.org

sARtHE

Détente pour les travailleurs à la Cité PescherayPour fêter l’arrivée de Noël, les 70  travailleurs handicapés de l’Ésat (Établissement et service d’aide par le travail) de la Cité du domaine de Pescheray, dans la Sarthe, marquent une pause fes-tive. Après une matinée de travail dans les quatre ateliers que sont le zoo, le maraîchage, la restauration et les espaces verts, travailleurs et salariés se retrouvent tous pour un repas amélioré suivi d’un moment de musique et de danse, de jeux ou d’une sortie. Une manière de pré-server l’esprit familial qui anime la Cité mais aussi de préparer chacun aux congés qui arrivent, car le tra-vail est pour beaucoup un repère important.www.pescheray.com Domaine de Pescheray72370 le Breil-sur-MérizeTél : 02 43 89 86 04

DÉCEMBRE 2015 Messages 07

qui orne actuellement le hall du conseil départemental afin de rappeler les difficultés des personnes vivant des minima sociaux. « L’objectif, à terme, est d’arriver à ce que les personnes soient impliquées dans la préparation de l’événement et qu’elles soient aussi pleinement associées aux décisions », ajoute Germain Mignot, qui espère que la démarche sera développée à l’avenir par l’ensemble du collectif.

Clarisse Briot

En action(s)

D es produits alimentaires et d’hygiène, des chocolats, un bonnet et une écharpe

tricotés main : chaque année, le Secours Ca-tholique offre un colis de Noël aux personnes détenues et sans ressources recensées par l’administration pénitentiaire. C’est le cas à la prison de Fleury-Mérogis pour la 26e année. 850 colis sont ainsi préparés par autant de bénévoles. Puis une centaine de ces derniers en assurent la distribution avec l’aide des aumôniers, seuls autorisés à ouvrir les cel-lules. Au-delà du contenu du carton remis à chacun, c’est le geste et le contact, même

bref, qui comptent. « Les personnes ont coupé les ponts avec leur famille et ne voient plus que des uniformes. Certains ont oublié comment ouvrir eux-mêmes une porte », témoigne Ber-nard Tortes, responsable de l’équipe “pri-son-justice” au Secours-Catholique de l’Es-sonne. « Nous nous adressons à eux de cœur à cœur. Un jour, un détenu âgé nous a embras-sé les pieds en nous disant : “Vous venez de me redonner ma dignité. J’ai cru que j’avais été oublié de la Terre entière.” » C.B.

Retrouvez notre vidéo : “un colis de Noël pour les détenus” sur youtube.com/watch?v=vSRwIr164ow

un colis et une rencontre pour la dignité

A suiVRE

Noël est la fête du partage et du "être ensemble”.

G. K

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Plus que l'objet reçu, le geste d'offrir est important pour raviver l'âme des détenus.

POuR ALLER PLus LOiN

eSSonne

En action(s)

08 Messages DÉCEMBRE 2015

i l est 9h30 ce mardi matin et déjà une vingtaine de personnes

sont sur place dans la salle parois-siale de Notre-Dame-de-Clignancourt. Les dix  bénévoles sont à pied d’œuvre, mais aussi des personnes accueillies qui s’activent pour instal-ler les tables, disposer les couverts et sortir les boîtes de conserve. Céline* est responsable du café et elle en est fière : « Je viens ici depuis vingt  ans, ça m’occupe, je vois du monde et ça me change les idées. J’aime me sentir utile et faire le café le

matin. » D’autres, comme Sam, se chargent de quelques courses qui viendront compléter le plat principal prévu : il se rend au marché au coin de la rue pour acheter des endives fraîches pour le repas du midi. De retour, il rend la monnaie à Denis, le bénévole qui gère l’accueil. Ce dernier répartit les tâches –  ménage, courses, vaisselle – entre les volon-taires et pointe attentivement le nombre de personnes présentes pour déterminer celui des repas à servir. Chacun est invité à donner un

euro symbolique. « Ici, on reçoit autant qu’on donne, témoigne Denis, les ren-contres sont très riches, les gens se confient au fur et à mesure. »

Le partage au cœur du projetC’est Jean Rodhain lui-même, fonda-teur du Secours Catholique, qui a eu l’idée de mettre en place ce Pain par-tagé dans les années 1970. Depuis, une association paroissiale, Naïm, a décidé de proposer également un repas les lundis et jeudis. Dans les deux cas, on accueille tout le monde, le plus souvent des gens en grande précarité, des personnes seules, des personnes à la rue. Il arrive que l’équipe du Secours Catholique doive fermer ses portes car la salle a une capacité maximum de 85  places. Aujourd’hui, 65 personnes ont fait le déplacement, sans compter les bénévoles. Café et gâteaux sont pro-posés dès l’ouverture le matin. Il est également possible de prendre une douche, de se raser, mais aussi de lire des journaux ou de jouer au babyfoot. « On veut être un lieu d’accueil et de rela-tion, pas de consommation », explique Jacques, responsable des bénévoles. « D’ailleurs, il n’y a pas que le partage du repas, il y a aussi le partage des tâches et de l’amitié. L’idée est de faire en sorte que le mot PARTAGE ait du sens. »

Un temps d’échangeMidi. C’est l’heure du repas. Au menu : endives et betteraves rouges, spaghettis bolognaise et compote de pommes avec des petits sablés préparés par Dalambert, un cuisinier professionnel qui vient ici en béné-vole. À table, la discussion s’amorce : « D’où viens-tu ? » Réponses diverses : du Maroc, du Mali, de Palestine, mais aussi de Poitou-Charentes. Abelka-der est originaire de Tunisie : « Je vis à la rue depuis quatre ans, c’est la galère, je viens ici avant tout pour manger. » Andrea, elle, vient au Pain partagé pour ne pas être seule : « Je pourrais manger chez moi, mais seule avec mon mur, ce n’est pas drôle. Je viens pour être avec d’autres, pour dis-cuter. Ça m’apporte de la convivialité. » À 72 ans, Andrea joue d’ailleurs au théâtre avec d’autres volontaires du Pain partagé tous les vendredis

COMMuNiON

un moment de convivialité autour d’un repastous les mardis et vendredis, le Secours catholique organise un repas pour 70 à 80  personnes à la paroisse notre-dame-de-clignancourt (Paris). ce Pain partagé permet d’offrir une atmosphère chaleureuse à des personnes dans le besoin.

Vivez ce repas partagé sur www.secours-catholique.org avec le diaporama sonore de Cécile Leclerc-Laurent.

Au Pain partagé, l'essentiel est d'être ensemble.  

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-C.F

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A VOiR

AU CŒUR DU PROJET :Accueillir dans la convivialité et accompagner pour avancer ensemble

ÉQUIPES DE RUE

1ACCUEILS DE JOUR

2HALTES

RURALES

3

DOMICILIATION

4

PLAIDOYER

5

Aller à la rencontre des personnes

à la rue qui sont isolées

Offrir des repas, des services

(douches, pressing), et des ateliers

culturels et sportifs

Offrir un endroit pour se reposer

et dormir quelques jours

Faciliter l’accès aux droits civiques et

sociaux

Interpeller les autorités

sur la mise en œuvre effective

de l’accès au logement

DÉCEMBRE 2015 Messages 09

après-midi dans cette même salle paroissiale.Le repas terminé, il est déjà l’heure de ranger. Dédé se lance dans la plonge. Il connaît le Pain partagé depuis huit ans. D’abord en tant que personne accueillie, alors qu’il était à la rue, et aujourd’hui en tant que bénévole : « Je continue à venir pour apporter un peu de chaleur humaine à ceux qui n’en ont pas. » Abdelka-der, lui, range les chaises et passe le balai et la serpillère avec son ami Nasser. « Ce lieu, c’est l’un des seuls refuges qui nous restent et qui nous offrent de la dignité », explique Nas-ser, d’origine algérienne, en France depuis quinze ans. Il ajoute : « Le Pain partagé, c’est un point de repère. C’est un peu comme un port où les marins se retrouvent après avoir navigué et galéré longtemps. » 

Cécile Leclerc-Laurent

* Il s’agit d’un pseudonyme.

iNFOGRAPHiE

En action(s)

C haque dimanche, les locaux du club social de l’association “The

Passage”, qui dépend de CSAN, la Ca-ritas britannique, s’animent. Les béné-voles accueillent une vingtaine d’an-ciennes personnes sans-abri qui ont depuis peu retrouvé un logement. « L’objectif est de proposer une atmos-phère cordiale où les gens se sentent en sécurité et apprennent à se connaître les

Vu D’AiLLEuRs DE LA RuE Au LOGEMENt

À Londres : comme à la maisonuns les autres », explique Conor Cregan, coordinateur. Repas partagé, jeux, lec-ture de journaux : les anciens de la rue trouvent ici un lieu de détente où ils peuvent nouer des relations. Le reste du temps, ils rencontrent une fois par semaine un bé-névole qui ha-bite leur nou-veau quartier, situé parfois loin du centre de Londres. Ensemble, ils boivent un café, se pro-mènent ou vi-sitent un musée. Le bénévole donne des conseils, des informations sur les services proposés dans les environs et reste à l’écoute des personnes. « L’isolement est l’une des raisons qui poussent les gens à retourner dans la

rue. En favorisant leur intégration dans le quartier et après un an d’accompagne-ment, on constate que 97 % des gens que nous suivons restent dans leur nou-vel appartement », explique Mark Choo-nara, chargé de projet à l’association

“The Passage”. Ce projet d’ac-c o m p a g n e -ment s’intitule “Home for Good”, une maison pour un bien-être. Il vient en com-plément de l’action princi-

pale de l’association, qui accueille les personnes sans-domicile dans plu-sieurs locaux à Londres et leur offre des repas, des soins et des vête-ments. 

C.L.L.

Trouver un logement ne suffit pas toujours à briser l'isolement.

une atmosphère cordiale où

les gens se sentent en sécurité.

D.R.

Nos actions pour les personnes à la rue

En action(s)

L a préparation de Diaconia a com-mencé dès la fin 2010. Notre but

était alors de mettre sur pied une délé-gation diocésaine pour aller à Lourdes. » Pour Nicolas Ketelers, délégué du Secours Catholique de Lille, la dé-marche Diaconia a été un réel point de départ : « L'idée de la diaconie était de remettre au centre de l’Église la cha-rité et la fraternité. » Avec un but : que les plus précaires prennent la parole et trouvent leur place. Cette action, amorcée avec le rassemblement de Lourdes, se poursuit depuis. «  Le Secours Catholique est très actif depuis

DiACONiA

Osons la fraternité, à Lille

deux ans, avec d'autres associations, comme Saint-Vincent-de-Paul, les JOC, la Pastorale des migrants... Ce sont ces groupes diversifiés qui sont porteurs du projet », précise Jean-Marc Bailleul, délégué de l’évêque de Lille aux mou-vements et associations.La journée de Lille, intitulée “Osons la fraternité”, s’inscrit dans la dé-marche post-Diaconia. « Elle a été organisée par la cellule créée à l'oc-casion de la rencontre de Lourdes en 2013 », explique Nicolas Ketelers. Ce comité de pilotage, qui fédère tous les mouvements, rassemble

deux ans après le rassemblement diaconia à Lourdes en 2013, le Secours catholique et ses partenaires travaillent à maintenir le dynamisme né de cet événement. Plusieurs actions ont été menées dans l’Hexagone, comme à Lille, le 6 juin dernier.RepoRtage gaUtieR DemoUveaUx

10 Messages DÉCEMBRE 2015

A près le rassemble-m e n t D i a c o -

nia  2013, le Secours Catholique et ses parte-naires dans le diocèse de Lille travaillent à maintenir le dynamisme né du rassemblement de Lourdes...

Deux ans après, le souffle engendré par Diaconia perdure dans la région. Depuis mai 2013, la cellule diocésaine est toujours en veille et essaie de poursuivre la dyna-mique. Avec les différents mouvements, services et paroisses qui accompagnent les personnes en situation de précarité, nous avons appris à travailler ensemble. D’abord parce que les ponts entre les différents acteurs sont extrêmement nombreux. On

retrouve beaucoup de personnes dans les différentes structures : des bénévoles qui sont paroissiens, mais aussi des personnes qu’on accompagne et qui du coup peuvent se retrouver dans les paroisses et dans plu-sieurs associations. Nous avons aussi perçu l’intérêt de rassembler nos forces en croisant nos savoir-faire, nos façons de travailler...L’une des dimensions que nous essayons de porter collectivement, c’est la place et la parole des personnes qui vivent la pauvreté dans l’Église. Déjà, dans toutes les associa-tions, la participation des personnes qu’on accompagne est un réel enjeu, mais au-delà, c’en est un à l’échelle des paroisses et de toute l’Église ! Il reste donc des choses à faire, mais de belles initiatives sont déjà en place.

Propos recueillis par G.D.

« Deux ans après, le souffle de Diaconia n’est pas retombé »

ÉCLAiRAGE nicoLaS keteLerS déLégué du SecourS catHoLiQue à LiLLe

plusieurs fois par an une quaran-taine de personnes, dont plusieurs vivant dans la précarité. « Et c'est vraiment une réussite, observent Jean et Jeannine, membres du Se-cours Catholique à Hazebrouck, qui ont participé aux réunions. « Nous avons ressenti une évolution au Se-cours Catholique ! Il y a plus de fra-ternité, d’écoute et de partage. Il faut remettre les plus pauvres au cœur de l’Église, cela doit se concrétiser, sinon le synode des familles, Diaconia, tout cela n’aura servi à rien ! »

“petits bonheurs”L'idée de la journée lilloise était de proposer aux participants – plus de 500 bénévoles et personnes accueil-lies – une journée de ressourcement avec comme fil conducteur ce ver-set de l’Évangile  : « Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce » (Mt. 22,9). Groupes de parole, par-tages d’expérience... Comme dans cet atelier chant organisé par les “Petits Bonheurs”, une chorale qui a vu le jour en perspective de Diaco-nia 2013. Deux ans après, le groupe existe toujours et anime les chants de l’Eucharistie ce jour-là. Martine en est membre : « Je vis seule et j'ai toujours aimé chanter. Cette chorale m'a permis de rencontrer des gens, de rire et de partager. On parle de tout, y compris de nos soucis. »  

S. L

E CL

EZIO

/ S.

C.-C

.F.

diaconia2013.fr

Retrouvez le rassemblement de Lille en diaporama sonore sur secours-catholique.org/videos-et-medias

D'iNFO

Délégation Nord-Lille

39 rue de la Monnaie59800 Lille Tél : 03 20 55 62 33

[email protected]

Nombre d’équipes locales : 239Nombre de bénévoles : 2 539Nombre de situations rencontrées en 2013 : 45 500

Lille

4

3

Durant cette journée, plusieurs activités étaient proposées  1 ,  5 et  6 . L'occasion pour tous les participants, bénévoles ou personnes accueillies, de faire communauté ensemble  3 et  4 .

Des ateliers d'échanges étaient également organisés : avec des Roms, des personnes handicapées ou précaires, mais aussi avec des demandeurs d'asile, comme Yvette, une jeune Rwandaise  2 .

PHOTOS : Yann CastanieR - hansLUCas.Com / s.C.-C.F.

En action(s)

1 2

5 6

12 Messages DÉCEMBRE 2015

et aucun avenir, il n’a pas de destina-tion. Juste l’Europe en ligne de mire. Il vient pourtant d’obtenir une licence en gestion. Il quitte deux familles nombreuses, celle de ses parents et celle de son oncle, qui l’ont élevé alternativement.

PrémonitionLe voilà sur les routes. Un voyage en dents de scie : Libye, Chypre côté turc, Niger, Mali, Maroc. L’Algérie se trouve au croisement de tous ces chemins, il finira par s’y installer. Plusieurs fois détroussé par des passeurs, il travaille comme maçon pour survivre et repartir plus loin. Un soir, au nord du Maroc, il vient de payer son passage pour l’Espagne. Plusieurs barques attendent. Elles seront bientôt remplies à ras bord de migrants. Roland s’avance pour y prendre place et soudain fait marche arrière. Une prémonition. L’une de ces embarcations, en effet, coulera cette nuit-là. Comme il est impossible aux mi-grants d’obtenir un titre de séjour, ils vivent dans la précarité et l’ex-clusion. Pour survivre, Roland, comme les autres, ne peut que travailler illégalement et s’adon-ner à de petits trafics. Il le paiera de deux ans de prison. 

Apôtre de la véritéIl se produit actuellement en Algérie un phénomène migratoire largement ignoré. Des milliers de migrants d’Afrique noire y vivent dans la clandestinité et la précarité. L’un d’eux, Roland Siewe, a choisi de le faire savoir et de se mobiliser à leurs côtés avec Caritas Algérie.

PAR PieRRe PLAzoLLe PHoToS : FRAnçoiS RAmeL / S.C.-C.F.

C hargé du programme Migrants à Caritas Algérie depuis quelques

mois, Roland Siewe est un des mieux placés pour parler des conditions de vie des migrants sub-sahariens et de sa propre immigration en Algérie. Dans le jardin de l’évêché d’Alger, par une belle journée de mars, il s’assied sous un cerisier et raconte ce qu’il a vécu et ce qu’il a vu. Il parle d’une voix calme, cherche le mot précis, soulignant d’un geste une phrase. À travers ses grands yeux expressifs, ses auditeurs me-surent la justesse de son récit. « La migration a bien changé, ici. De-puis trois ans, il y a une forte présence

de femmes avec enfants, alors qu’avant les migrants étaient des hommes entre 17 et 40 ans », dit-il. D’où viennent-ils ? Du Cameroun, du Niger, du Liberia, du Nigeria, de la Côte d’Ivoire et plus récemment de Centrafrique. Ils sont vraisemblablement plusieurs milliers dans le pays, mais aucun chiffre n’est vérifiable. « Les raisons de leur départ ? Des raisons économiques, familiales, de discrimination sexuelle, de conflits... »En 2005, quand il part « sur un coup de tête, sans préméditation » de Yaoundé (Cameroun) où il est né pour fuir un pays qui ne lui offre aucun bien-être

Rencontre

1982 : naissance

2005 : quitte le Cameroun

2014 : s'engage auprès de Caritas Algérie

BIOGRAPHIE

RoLAnD SIewe

DÉCEMBRE 2015 Messages 13

« Jusqu’ici, l’objectif des migrants était l’Europe, observe-t-il. Aujourd’hui, cer-tains font venir des personnes de leur pays, alimentant ainsi la traite d’êtres humains. Nous informons sans donner de leçon. La société algérienne ne sait pas ce que vivent les migrants. »Il y a deux ou trois ans, un événement a donné une visibilité aux migrants. Les villes algériennes ont été enva-hies par des femmes nigériennes ve-nues mendier chacune avec trois en-fants au moins. Roland se souvient : « C’était une migration économique as-sumée : “Je viens parce que j’ai besoin d’argent.” Dans un quartier très pauvre, ils louaient pour 100 euros des espaces de 8 m², sans eau ni électricité, où ils s’entassaient à 16. Nous avons pris des photos. Nous les avons accompagnés et nous avons fait vacciner un grand

nombre d’entre eux. » Finalement, le gouvernement les a tous rapatriés. « Les Nigériens ont fait avancer des questions sur lesquelles nous butions depuis longtemps : la réalité de l’im-migration. Les citadins algériens ont vu pendant des mois ces familles agri-cultrices nigériennes chassées par la sécheresse venir mendier mais aussi dormir, manger, faire leurs besoins dans leurs rues. » Avant de travailler pour Caritas Algérie, Roland a d’abord été bénévole à Médecins du Monde. Il y a rencontré Josiane, elle aussi originaire du Cameroun, avec laquelle il forme une parfaite équipe. Ensemble, ils nouent des liens avec plusieurs associations (Ligue des Droits de l’homme, Lutte contre le sida, Conseil italien pour les réfugiés,

POUR ALLER PLUS LOIN

> Trafics illicites et transition en Libye, pertes et profits. Publiée en 2014 par l’Institut de la paix des États-Unis (Peaceworks) et écrite par Mark Shaw et Fiona Mangan, cette étude décrit une économie libyenne en proie à tous les trafics, notamment celui des migrations clandestines.

> Au bout du chemin, l’Algérie. Émission de France Inter réalisée par A. Le Gouguec, P. Dervieux et L. Thompson diffusée le 18 mai 2014 et à (ré)écouter sur : www.franceinter.fr/emission-interception-au-bout-du-chemin-lalgerie

réseau Euroméditerranée). Josiane et Roland poussent les limites de leur mission de sensibilisation. Lorsque Roland rencontre l’évêque d’Oran, il l’alerte sur la condition des femmes et des enfants migrants. À la demande de l’évêque, il rédige un projet de lieu d’accueil pour femmes et enfants qui serait géré par des migrants. Le projet a du mal à voir le jour, mais lorsque Roland rencontre Cesare Baldi, directeur de Caritas Algérie, « Ça été le déclic. Nous avons immédiatement compris que nous avions la même vision. » Le lieu d’accueil a ouvert en septembre 2015. 

Dieu est mon arbitre. Grâce à Lui, je fais attention à l’autre, j’en tiens compte. Je ne peux

pas dissuader un jeune d’aller en europe. J’ai été comme lui. Je peux dénoncer les leurres, démasquer les illusions, mais je ne lui ôterai jamais son rêve. S’il n’y avait pas d’espoir, il n’y aurait pas de migrations. 

CE QUE JE CROIS

8 personnes sur 10 rencontrées par le Secours Catholique sont sans emploi. Pour l’association, nul n’est inemployable et chacun a droit à un travail. Nous agissons pour l’emploi des personnes les plus fragiles, que ce soit au moyen d’accompagnements personnalisés, de la mise en place de structures d’insertion par l’activité économique ou encore d’un plaidoyer actif auprès des pouvoirs publics. Le Secours Catholique va notamment inciter les nouveaux conseils régionaux à agir en faveur de la formation des chômeurs de longue durée et d'un meilleur accès aux transports en commun.

INTERVIEW 16

Rinà RajaonaRy

ChômagE loNguE duRéE 17

Des foRmations pouR tous

AIDE À l’INSERTION  18

“fRinguette”

14 Messages DÉCEMBRE 2015

DÉCRYPTAGEOBJECTIF

RETouR VERs l’EmploI

P lus de 3 millions de personnes sont au chômage en France. Parmi elles, l’an dernier, plus de 42 % étaient

des chômeurs de longue durée (un an ou plus), selon les chiffres de l’Organisation internationale du travail. Or « l’éloignement crée de l’éloignement », écrit l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale  : « S’éloigner du marché du travail, c’est voir surgir ou s’ag-graver un certain nombre de difficultés qui amoindrissent encore les probabilités de retour à l’emploi. » C’est à partir de ce constat que le Secours Catholique a choisi de s’en-gager pour les personnes éloignées de l’emploi. L’idée est simple : accompagner les chômeurs pas à pas, afin de briser leur isolement et dans la mesure du possible de les faire renouer avec le marché du travail. « On essaie de lever tous les freins possibles pour avancer sur le chemin de l’emploi », témoigne Gérard Ayela, responsable de l’équipe Carrières à Brest. «  Si une femme arrive par exemple avec un enfant, il va déjà falloir l’aider à rencontrer une assistante sociale pour trouver une solution de garde. Si un homme n’a pas de voiture, on va s’arranger pour lui prêter une mobylette. » « Pendant mon accompagnement, je continuais quelquefois à bénéficier de bons alimentaires au Secours Catholique », se souvient Kounisou, soutenue par l’équipe de Clermont-Ferrand. L’accompagnement prend ainsi en compte toutes les dimensions de la per-sonne pour mieux aller de l’avant.

un complément à pôle emploi Au total, plus de 4 000 hommes et femmes sont ac-compagnés par 50 équipes sur le territoire. Au cours d’entretiens individuels réguliers, le bénévole écoute la personne, la conseille et met en valeur ses savoir-faire et ses compétences pour ensuite l’aider à construire son projet professionnel. « Beaucoup de gens qui viennent chez nous ont perdu confiance en eux », explique Yann Le Bihan, bénévole de la mission Emploi à Chambéry. « On

tente alors de partir d’eux-mêmes, de leur parcours pour travailler au retour de la confiance et élaborer un projet. » Mais la personne accueillie reste actrice de son projet, le bénévole est simplement à ses côtés. Il apporte entre autres une aide technique au demandeur d’emploi pour rédiger son CV, rechercher des offres ou se préparer à des entretiens avec Pôle emploi. « Nous sommes facili-tateurs de contacts avec l’organisme public, une sorte de médiateurs entre la personne accueillie et cette institu-tion », relate Guy Xicluna, responsable du pôle Insertion vers l’emploi de Clermont-Ferrand. Après trois ans de chômage, Karim* a retrouvé du travail : « J’ai senti grâce au Secours Catholique que je n’étais pas seul et que j’étais soutenu. Ça m’a donné la force de continuer à chercher. Tout seul, je n’y arrivais pas. »

Fondateur de SNC, Solidarités nouvelles face au chômage, qui propose un soutien personnalisé aux demandeurs d’emploi.

Les personnes confrontées au chômage ont besoin d’un espace où elles puissent échanger de manière libre, sans enjeu stratégique immédiat, pour exprimer ce qu’elles ont sur le cœur sans être jugées et y voir plus clair sur elles-mêmes. L’accompagnateur est là pour apporter de la bienveillance et des avis. Il est es-sentiel pour les demandeurs d’emploi de rencontrer des

personnes qui prennent le temps de les écouter et de les soutenir. Car en réalité, elles n’ont pas beaucoup de personnes avec qui parler. Dans la famille, la parole est dif-

ficile car on joue son estime. Les institutions comme Pôle emploi n’ont pas assez de temps. Les accompagnants peuvent ainsi aider les deman-deurs d’emploi à approfondir leurs désirs et à construire leur parcours. L’idée est d’aiguiller la personne pour qu’elle fasse d’elle-même, qu’elle soit active. Ce processus prend du temps. Mais en définitive, l’ac-compagnement est mutuel : l’accompagné donne en retour à l’accompagnant. Notre société gagnerait à devenir plus accompagnante !

Propos recueillis par Cécile Leclerc-Laurent

Rencontrer des personnes qui prennent le temps d'écouter.

Un accompagnement mutuel

PLUS D'INFOS snc.asso.fr

DÉCEMBRE 2015 Messages 15

DÉCRYPTAGE

LE POINT DE VUE DE JEAN-BAPTISTE DE FOUCAULDD.

R.

ACCOMPAGNER

Restaurer la confiance et lever les obstacles à l'emploi : telle est la mission des équipes Emploi du Secours Catholique présentes sur tout le territoire. Des bénévoles aident les chômeurs à reprendre confiance en eux et à construire un projet professionnel.ENQuÊTE : CéCIlE lEClERC-lauRENT / PhOTO : ChRIsTophE haRgouEs / s.C.-C.F.

RETOUR vERS L'EMPLOI

Être aux côtés des demandeurs d’emploi

RETOUR vERS L'EMPLOIDÉCRYPTAGE

Vous mettez en œuvre des permanences emploi collectives : comment cela se passe-t-il concrètement ?La JOC accueille des jeunes privés d’emploi ha-bitant souvent des quartiers populaires. C’est une priorité pour le mouvement de porter leur voix, notamment à travers nos perm’emplois. Il en existe actuellement cinq en France. Elles sont gérées et animées par les fédérations lo-cales. À Rouen, la perm’emploi est portée par deux jeunes animateurs. Les jeunes s’aident mutuellement dans la rédaction de CV ou de lettres de motivation, ou pour préparer des en-tretiens. Les différentes activités proposées leur donnent par ailleurs les moyens de partager ce qu’ils vivent. On les invite notamment à réfléchir autour d’un texte qui peut être tiré de l’Évangile, mais aussi d’un poème ou d’une chanson. Par exemple : qu’est-ce que la dignité ? Ou qu’est-ce qu’être citoyen ? Cela fait partie d’une des mé-thodes de la JOC, intitulée “révision de vie”, qui se déroule en trois temps : voir (quelle est ma réalité ?), juger (partir d’un texte pour prendre du recul), agir (prendre des initiatives).

Quel est l’objectif de ces temps collectifs ?On est parti du constat que les jeunes chô-meurs sont isolés. Ils sont très souvent seuls face à leurs démarches. Nous voulons que ces jeunes privés d’emploi soient pleinement acteurs de leur vie. Pour cela, il faut leur don-ner la possibilité de se réunir. Car à plusieurs, on est plus fort. Les rencontres permettent d’avancer. Il faut dire que le fait de ne pas avoir d’emploi signifie la perte de la reconnais-sance qu’apporte le travail, la perte d’un statut social. Cette perte de repères, d’identité s’ac-compagne souvent d’un sentiment de honte, de culpabilité. Tout cela est exacerbé par le manque de représentation dont souffrent les demandeurs d’emploi : personne ne les écoute. Du coup, le partage d’expérience est valorisant. Le jeune sort ainsi de sa solitude et reprend confiance. Il ne se sent plus seul.

En quoi la dynamique de groupe permet-elle à chacun de se sentir conforté dans sa dé-marche de recherche d’emploi ?Les temps d’échange offrent au jeune la pos-sibilité de se reconstruire bien qu’il soit au chô-mage. On organise par exemple des ciné-débats ou des cafés-rencontres. On part d’un préjugé et on en débat, on apprend à se positionner. Le groupe libère la parole. Nos jeunes gagnent ainsi en dignité et apprennent à être citoyens malgré leur situation. Et ils oublient le caractère routinier de la recherche d’emploi quotidienne.

La clé de la réussite serait-elle dans l’en-traide ?En effet, chacun apporte son réseau, ses contacts, ses bons plans. Cela permet de s’entraider dans les démarches administra-tives et dans la recherche d’emploi. Le par-tage de bonnes pratiques au sein du groupe est bénéfique pour chacun de ses membres.

Confronter sa parole à celle des autres per-met aussi de dédramatiser ?Aujourd’hui, il est culpabilisant de ne pas avoir de travail dans la société. À la fin d’un temps de partage, on se dit que, finalement, ce n’est pas notre faute si on est au chômage, mais qu’il y a moyen de rebondir. Le travail en groupe permet aussi d’apprendre à se déculpabiliser.

Propos recueillis par Cécile Leclerc-Laurent

« Le groupe permet de libérer la parole des jeunes au chômage. »

INTERVIEW RINà RAJAONARy

16 Messages DÉCEMBRE 2015

Mais les entretiens individuels ne sont pas tout. Une quinzaine d’équipes se sont engagées dans l’accompagnement collectif, en com-plément du soutien individuel. Une à deux fois par mois, les personnes ac-cueillies se retrouvent en groupe pour travailler ensemble sur une théma-tique ou échanger sur leurs situations respectives. « Le fait d’être ensemble permet de sortir de la solitude et de re-bondir, de développer l’entraide et d’être acteur », observe Jacques Lepage, res-ponsable Emploi - RSA au Secours Catholique. « Les demandeurs d’emploi découvrent ainsi qu’ils ont des points communs, ils échangent des conseils et l’animateur s’adapte selon les besoins des personnes », témoigne Françoise Celery, coordinatrice du réseau Retour vers l’emploi dans le Loir-et-Cher. « Les accompagnateurs nous mettaient sur la voie mais c’est nous qui travaillions ! Nous avons ainsi trouvé une oreille pour nous écouter, mais aussi quelqu’un qui nous stimulait pour nous motiver », témoigne de son côté Mathilde qui, après deux mois d’accompagnement, a décroché un CDI.

pied à l'étrierPour faciliter les réinsertions dans le monde du travail, certaines équipes s’efforcent par ailleurs de créer du lien entre les entreprises et les de-mandeurs d’emploi. « Le fait d’être remobilisé en étant actif permet de reprendre confiance. Dans les pro-chains mois, on prévoit de visiter des entreprises d’insertion comme des maraîchages ou des entreprises plus classiques comme Opinel », explique Matthieu Perrin, animateur en charge de la thématique Emploi en Savoie. D’autres équipes essaient d’organi-ser des rencontres entre des deman-deurs d’emploi et les Ressources humaines de telle ou telle structure. Avec toujours cet objectif : aider les chômeurs à mettre le pied à l’étrier des entreprises. Car « chacun a le droit d’obtenir un emploi ». C’est ce que proclame le préambule de la Constitution française. 

* Il s’agit d’un pseudonyme.

Rinà Rajaonary, présidente de la JOC, Jeunesse ouvrière chrétienne, explique les bienfaits de l’accompagnement collectif. L’association, partenaire du Secours Catholique privilégie les permanences emploi collectives pour permettre aux jeunes de 15 à 30 ans privés d’emploi d’échanger et de mieux avancer ensemble.

D.R.

67,1 %

Les personnes ayant un emploi

ou proches de l’emploi

.......................... Les pers

onne

s él

oign

ées d

e l

’emploi ....

18,3 %

25 %

12 %

ont un emploi (CDI plein temps, intérim, partiel, à son compte…)

1,3 %en formation professionnelle

13,3 %au chômage : indemnisé ou en attente d’indemnisation

30,1 %chercheurs d’emploi sans indemnisation

inactifs sans emploi(personnes en

grande précarité)

inactifs(étudiant,

inaptitudesanté, retraite,

au foyer)

32,9 %

DÉCRYPTAGE

DÉCEMBRE 2015 Messages 17

ChôMAGE LONGUE DURéE

L’un des principaux combats des équipes Emploi du Secours Catholique-Caritas France est d’obtenir de solides formations pour les personnes éloignées du travail.

E n 2012, 2,4 % des personnes ren-contrées au Secours Catholique

avaient accès à une formation profes-sionnelle. L’année suivante, le chiffre était divisé par deux. « À partir de là, nous avons bâti une stratégie et profité des opportunités politiques pour faire prendre conscience au gouvernement et aux partenaires sociaux qu’il fallait orien-ter davantage les fonds de la formation professionnelle vers ceux qui en avaient le plus besoin », rappelle Delphine Bon-jour, responsable des Relations insti-tutionnelles au Secours Catholique. Faire prendre conscience d’une réa-lité pour obtenir une législation qui améliore la situation, c’est ce qu’on appelle le “plaidoyer”. Il s’agit d’« infor-mer, alerter, communiquer et convaincre les partenaires sociaux, les gouvernants et l’opinion publique pour obtenir des réformes », explique Jacques Lepage, responsable Emploi - RSA au Secours Catholique. « Et pour faire du plaidoyer, il faut le souffle d’un marathonien. »

RadiographieLa légitimité du plaidoyer du Secours Catholique repose sur les chiffres annuels collectés par ses équipes auprès des personnes qu’elles ac-cueillent et sur ce qu'elles leur disent de leur situation. En matière de pré-carité ou de chômage, le nombre de ces dernières, proche de 1,5 million, offre une radiographie bien plus nette que les sondages qui portent généralement sur des échantillons de quelques centaines de personnes. C'est à partir de l'analyse de ces don-nées qu'en janvier 2014, le Secours Catholique fait publiquement plusieurs propositions. En juillet 2014, Louis Gallois, au nom de la Fnars (1), dont

le Secours Catholique est membre, porte ces revendications sur la for-mation des chômeurs de longue du-rée devant la Conférence sociale. En septembre 2014, le ministre du Travail invite le collectif à collaborer avec lui. Et en février 2015, le plan du ministre Rebsamen accorde 100 heures de formation aux “demandeurs d’emploi n’ayant pas d’heures” de formation sur leur compte. Plusieurs autres proposi-tions figurent dans le plan Rebsamen.Toutefois l’abondement de 100 heures au Crédit personnel de formation (CPF) des chômeurs de longue durée est jugé insuffisant. L’équipe nationale du Secours Catholique poursuit son

plaidoyer. Le gouvernement prépare un compte personnel d’activité (CPA), une « carte de sécurité sociale profes-sionnelle sur laquelle figureront le CPF, le compte épargne temps (celui-ci est désormais détaché de l’entreprise) et le compte pénibilité », précise Jacques Le-page. Autant de rendez-vous, autant d’opportunités pour faire avancer les idées qui feront reculer le chômage au niveau national.Au plan local, les bénévoles asso-ciatifs commencent à participer aux comités de liaison créés par Pôle emploi en 2010. Avec les syndicats, les associations de défense des chô-meurs et les chômeurs eux-mêmes, ces comités réfléchissent aux moyens d’infléchir la courbe du chômage dans leur département. Les régions voient depuis vingt ans leurs compétences s’accroître en matière de formation. Les délégations du Secours Catho-lique préparent déjà un dossier sur l’accès à la formation des chômeurs qu’elles présenteront en janvier pro-chain au président de leur région nou-vellement élu. 

Jacques Duffaut1. Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (FNARS).

RETOUR vERS L'EMPLOI

Des formations pour tous

À LIRERetrouver le rapport

statistiques 2012 consacré à l'emploi

sur secours-catholique.org/

publications

Les personnes accompagnées par le Secours Catholique et l'emploi

18 Messages DÉCEMBRE 2015

« J’aime la variété des tâches de ce poste », commente Ophé-lie. Sur les 380 tonnes de vêtements que collecte Fringuette chaque année grâce aux dons de particuliers, seuls 7 % sont conservés lors du tri pour être ensuite revendus en boutiques à des prix défiant toute concurrence. Le reste est envoyé au recyclage. Maman d’une petite fille, Ophélie a vécu trois années de chômage avant de poser sa candida-ture chez Fringuette, via Pole emploi, pour un contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI) de quatre mois, renou-velable jusqu’à vingt-quatre mois. L’occasion de renouer avec le monde du travail. « Fringuette m’a sorti la tête de l’eau. Ça faisait plusieurs années que je pataugeais. Ici, j’ai repris confiance en moi et en mes compétences professionnelles. Je suis écoutée et c’est une bouffée d’oxygène vitale. » Ophélie est en effet accompagnée par une encadrante technique qui la forme au tri, mais aussi par une conseillère d’insertion professionnelle. Celle-ci l’aide entre autres sur un plan per-

AIDE à L’INSERTION

Fringuette, un tremplin vers l’emploiLe Secours Catholique soutient près de 200 structures d’insertion par l’activité économique (SIAE). Objectif  : permettre à des personnes sans emploi de bénéficier de contrats aidés. Le réseau “Tissons la solidarité” fédère les SIAE du textile de l’association : parmi elles, Fringuette, qui emploie 21  salariés en insertion dans le bassin d’Arcachon, du tri à la vente, en passant par la couture. Portraits croisés.

E t ça, c’est quoi ? Un pyjama ? Allez, je garde ! » lance Ophélie à sa collègue Manon. La jeune femme d’une

trentaine d’années est agent de tri pour Fringuette depuis sept mois. Sa mission : le “dégraissage” des vêtements, c’est-à-dire un premier tri par catégorie (homme/femme/enfant) et saison (été/hiver), puis l’“écrémage” (regarder de près si le vêtement est correct), l’étiquetage et le stockage.

DÉCRYPTAGE

DÉCEMBRE 2015 Messages 19

sonnel, dans ses relations avec l’assurance maladie, la CAF, etc. Ophélie envisage par ailleurs de faire une immersion dans le monde de la petite enfance pour devenir peut-être Atsem, agent spécialisé des écoles maternelles. C’est l’un des avantages des SIAE : permettre au salarié de découvrir un autre milieu professionnel pendant une semaine ou deux pour mieux préciser son projet. Fringuette continuera alors de verser le salaire d’Ophélie.

une formation reconnueJeannie, l’une des cinq couturières de Fringuette, va d’ail-leurs faire d’ici peu une immersion pour un poste de cou-turière à Pessac. Une sorte de test. Si cela marche, elle sera embauchée en CDI. « C’est la conseillère qui m’a aidée à trouver cette offre », explique-t-elle. Mise au point du CV, tests d’entretiens, l’accompagnement est complet. « Elles ont besoin qu’on les soutienne », commente Christine Roul-

lée, directrice de Fringuette. « On accompagne ces femmes pour construire leur projet et bien sûr pérenniser leur insertion professionnelle. » Jeannie est ainsi venue chez Fringuette avec l’idée de se former à la couture. Déjà senior, comme elle le dit, elle était éligible au CDDI. Auparavant elle faisait des ménages mais elle n’avait pas assez d’heures de tra-vail : « Ici, j’ai appris avec Yanic, l’encadrante, à être couturière d’habillement. Je connaissais les bases mais j’ai acquis de la rapidité. Désormais, j’espère avoir un poste de couturière jusqu’à ma retraite dans cinq ans. » Chez Fringuette, Jean-nie et les autres couturières n’effectuent que quelques re-touches sur les vêtements qui proviennent du tri. Surtout, elles “customisent” certains vêtements – provenant pour la plupart de dons de marques – pour la “griffe” Tissons la solidarité, un projet mené au niveau national et parrainé par le couturier Christian Lacroix. Ces vêtements de la “griffe” sont vendus dans l’une des quatre boutiques située à la Teste-de-Buch (Gironde). C’est là que travaille Fabienne, 62 ans : « J’avais déjà une expérience dans la vente, mais en Italie. Il me fallait une transition pour me réhabituer au marché français. Chez Fringuette, j’ai appris à m’organiser, et ça m’a remis le pied dans le monde du travail. » Fabienne est formée par Cécile Ambaud, encadrante vente : « Je fais faire aux salariés des recherches sur les tendances de la mode, je leur apprends à construire une vitrine, à réorganiser les rayons selon les arrivages. Ici, on est un tremplin pour l’après ! » En témoigne Brighita qui, après quatorze mois de contrat d’in-sertion, a trouvé un CDI dans un magasin de chaussures : « Tout ce que j’ai appris chez Fringuette, je l’utilise dans mon nouveau travail : le conseil vente, la gestion des clients, la connaissance des tendances et des couleurs. » Fringuette a un taux de retour à l’emploi exceptionnel qui avoisine les 50 %. « Notre formation est désormais reconnue, déclare Christine Roullée, nous démontrons ainsi que les personnes en structures d’insertion ont des compétences et du talent : il suffit de les montrer. » 

Cécile Leclerc-Laurent

POUR ALLER PLUS LOIN

> Quel travail sans croissance ? Un dossier spécial de la Revue Projet éditée par le Centre de recherche et d’action sociales (Ceras) : Quel travail sans croissance ? réalisé en partenariat avec le Secours Catholique. Sommaire complet sur www.revue-projet.com/dossier_revue/quel-travail-sans-croissance

> L’abondance frugale, pour une nouvelle solidarité Jean-Baptiste de Foucauld, le fondateur de “Solidarités nouvelles face au chômage” propose dans son ouvrage des solutions pour répondre au chômage de masse qui passent par une réappropriation du temps au niveau individuel et collectif.L’abondance frugale, pour une nouvelle solidarité, Jean-Baptiste de Foucauld. Éditions Odile Jacob (2010).

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« Fringuette m’a sorti la tête de l’eau. Ça faisait plusieurs années que je pataugeais. Ici, j’ai repris confiance en moi et en mes compétences professionnelles. Je suis écoutée et c’est une bouffée d’oxygène vitale. »

Appel de Florine

AUVERGNE

Un véhicule pour une mamanFlorine a dû se séparer d’un mari très violent. Elle se retrouve seule avec ses quatre enfants de 10, 8, 7 et 5 ans, dans une situation financière périlleuse en raison d’un emprunt contracté par son époux et qu’elle doit rembourser. Florine

fait face avec courage, mais une difficulté supplémentaire entrave ses efforts quotidiens : son véhicule hors d’usage, indispensable pour se rendre à son travail et transporter ses enfants, a été refusé au contrôle technique. Il lui faut le remplacer, une dépense insurmontable. Avec 2 500 euros, Florine pourra acquérir une voiture d’occasion et la vie de cette jeune famille en sera vraiment améliorée.

Appel d'AbAn et rAïtA

CENTRE

Reprendre ses étudesAban et Raïta, chrétiens d’Orient, ont dû s’enfuir de leur pays en 2014 avec leurs deux enfants, abandonnant une profession libérale et leurs biens. Ils sont désormais en situation régulière et Zina, leur fille aînée âgée de 18 ans, voudrait reprendre ses études supérieures d’ingénieur interrompues par l’exil. Elle parle déjà bien le français, mais pour intégrer l’université elle doit le perfectionner. Elle a été admise dans l’institut adéquat, or celui-ci est payant et toutes les démarches effectuées pour trouver un organisme gratuit ou des aides sont demeurées vaines. 2 480 euros permettront de régler le coût de cette formation, sans déséquilibrer le fragile budget de la famille.

Appel de SylvAin

POITOU-CHARENTES

Se déplacerPerte de son emploi, séparation d’avec sa compagne… Sylvain, 41 ans, s’efforce de reprendre pied. Il possède une très bonne expérience en informatique et cherche activement un emploi dans ce domaine. Mais il

souffre d’un vrai handicap pour ses recherches  : son véhicule très dégradé, qui nécessite de coûteuses réparations. Ne disposant que du minimum vital et devant se priver pour pouvoir recevoir décemment sa fille dont il a la garde alternée, Sylvain ne peut envisager cette dépense. 2 000 euros rendront possible cet achat auprès d’un garage solidaire.

Appel de thierry

BRETAGNE

devenir ambulancierDemandeur d’emploi ainsi que son épouse, Thierry, 55  ans, auparavant chauffeur spécialisé dans le transport de personnes, a besoin d’un complément de formation lui permettant d’exercer la profession d’ambulancier – un projet préparé avec le soutien d’une conseillère d’insertion. Il possède déjà la qualification d’auxiliaire ambulancier, mais ce complément de formation très souvent exigé augmentera nettement ses chances d’embauche. N’ayant pu obtenir d’aides institutionnelles, il a reçu celle d’associations et s’est autofinancé par des emprunts auprès de ses enfants. Il reste à trouver 1 050 euros pour régler le solde de la formation.

Votre solidarité

20 Messages DÉCEMBRE 2015

Coups de pouce le Secours Catholique-Caritas France répond chaque mois en France à 50 000 appels à l’aide. voici cinq de nos “coups de pouce”, merci de tous les soutenir. Sachez que tout excédent financier sera affecté à des situations similaires. Par souci de confidentialité, les prénoms sont modifiés.

p our améliorer le chauffage de leur maison et économiser l’énergie, Paul et Ghislaine ont acheté à crédit une pompe

à chaleur. Or l’isolation de la maison était très insuffisante et faute d’avoir reçu les conseils nécessaires, le couple s’est trouvé confronté à une consommation d’énergie beaucoup plus importante que prévu, insupportable pour son budget. Il lui faut réaliser d’urgence l’isolation des murs, planchers et combles, et remplacer le ballon d’eau chaude. Or la situation financière de Paul, invalide depuis dix ans, et de Ghislaine, sans revenu, est si tendue qu’ils ne peuvent envisager ces travaux. Ils se chauffent désormais avec un insert à bois n’assurant pas le confort minimum. Le couple a obtenu des subventions institutionnelles pour l’amélioration de l’habitat, mais ses démarches pour trouver des aides complémentaires sont demeurées vaines. Malgré une remise généreuse de la part de l’entreprise qui doit effectuer les travaux, il ne peut assumer le reste à charge. Un coup de pouce de 3 000 euros lui permettra de boucler le budget des travaux.

Appel de PAul et GhiSlAine

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isoler la maison

Votre solidarité

DÉCEMBRE 2015 Messages 21

Votre solidarité

le SAVIeZ-VOUS ?

Fiscalité. Si vous êtes imposable, vous pouvez déduire de votre impôt sur le revenu 75 % du montant de vos dons à hauteur de 529 €, puis 66 % au-delà de cette somme, et ce dans la limite de 20 % de votre revenu imposable (articles 200 et 238 bis du Code général des impôts). Confidentialité. Toutes vos données personnelles restent la propriété du Secours Catholique-Caritas France. Elles ne sont ni louées, ni échangées avec quelque organisme ou entité que ce soit, hormis la Fondation Caritas France. Rigueur et transparence. Les comptes sont contrôlés à différents niveaux : par un commissaire aux comptes et par un audit interne. Le Secours

Catholique-Caritas France a été audité en 2006 par la Cour des comptes.

Oui, je souhaite venir en aide aux plus démunis, je fais un don pour soutenir :

m Toutes les actions du Secours Catholique : .....................................................................................€m Le projet international Birmanie : ..............................................................................................................................€

Tous les “coups de pouce” de Messages n° 707 : ..........................................................................................€

Plus particulièrement le(s) “coup(s) de pouce” suivant(s) : m l’appel de Paul et Ghislaine : .............................................................................................................................................€m l’appel de Florine : .......................................................................................................................................................................................€m l’appel d'Aban et Raïta : ................................................................................................................................................................€m l’appel de Sylvain : .....................................................................................................................................................................................€m l’appel de Thierry : .......................................................................................................................................................................................€

Association reconnue d’utilité publique, habilitée à recevoir des legs, donations et assurances vie exonérés de droits.

Retournez ce coupon accompagné de votre don par chèque à l’ordre du Secours Catholique à votre délégation ou au Secours Catholique-Caritas France, 106 rue du Bac - 75007 Paris.

Vos coups de pouce

l e gouvernement birman recon-naît désormais les associations,

jusqu’alors privées de statut légal. Celles-ci vont pouvoir se développer, se professionnaliser, gagner en crédi-bilité auprès des bailleurs de fonds et peser sur les pouvoirs publics dans le sens de la démocratie. C’est l’objet du projet porté par l’Institut Gaïa du management durable (GSMI), parte-naire du Secours Catholique. Des leaders de 76 organisations – dont six Caritas diocésaines – acquièrent des compétences managériales (lea-dership, gestion des conflits…), tech-niques (ressources naturelles, proces-sus de paix, cycles d’un projet…) et

relationnelles (développement per-sonnel, esprit critique et créatif…) afin que, localement, des dynamiques sociales surgissent. Soutenez ce pro-jet pour lequel le Secours Catholique s’engage : 43 000 euros. n

birmanie : former la société civilela société civile se renforce au moment où la démocratie progresse dans le pays.

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défiscalisationPlus que quelques jours pour transformer votre impôt sur le revenu en action solidaire !En effet, si vous êtes imposable, les dispositions fiscales vous permettent de déduire de vos impôts sur le revenu 75 % du montant de vos dons dans la limite de 529 €, puis 66 % au-delà de cette somme, et ce, dans la limite de 20 % de votre revenu imposable. Si vous dépassez cette limite, vous avez la possibilité de reporter la déduction de l’excédent sur les cinq années suivantes.Pour chaque don, nous vous adressons un reçu fiscal. > Vous avez jusqu’au 31  décembre 2015 pour bénéficier d’une réduction sur l’impôt sur votre revenu 2015.

devenez porteur de lumièreÀ l’occasion de l’Avent, les bénévoles du Secours Catholique se mobilisent autour de la campagne “10 Millions d’Étoiles”. Objectifs  : présenter des projets locaux, nationaux et internationaux, et inviter les Français à contribuer à leur réalisation en faisant un don à l’association en échange d’une bougie. Les bénévoles seront présents sur les parvis, les marchés… venez à leur rencontre et encouragez-les !

> En proposant une bougie à son prochain, le Secours Catholique-Caritas France nous invite à participer à la propagation de la lumière de Noël et à devenir “éveilleur à la charité”, porteur de lumière, symbole de partage et d’Espérance.

d ans le numéro de juillet de Messages, nous avions appelé votre attention sur la situation de Roger. Un licenciement suivi d’une longue période de

chômage avait amené ce père de trois enfants de 9, 5 et 1 an à se reconvertir. Avec le soutien de sa commune rurale, il avait créé en auto-entrepreneur une activité de production de fruits et légumes, commercialisés sous forme de paniers sur les marchés. Roger avait constaté que ceux-ci se vendaient mieux lorsqu’ils étaient accompagnés d’œufs frais. Il avait donc construit un poulailler sur son exploitation maraîchère, mais il avait besoin d’aide pour l’équiper, acquérir des poules pondeuses et développer l’activité. Grâce à votre générosité, Roger a maintenant un poulailler qui fonctionne. Il vend ses légumes et ses œufs sur les marchés et aussi sur le Web. Il a ajouté quelques porcs à son exploitation. Heureux de ses résultats, il poursuit ses efforts et adresse ses remerciements aux donateurs du Secours Catholique.

GRÂCe À VOUS...

22 Messages DÉCEMBRE 2015

« On a tous le droit au pardon »Par le groupe de la diaconie de l’ain, qui a mis en scène le récit et a partagé ensuite.

Le fait d’avoir mis en scène le récit et de s’identifier aux personnages a permis au groupe de faire des découvertes surprenantes. Jésus s’abaisse, pour se mettre à notre niveau. Il ploie sous le poids du péché de tous ceux qui sont là. Et en se redressant, après un long « moment de solitude incroyable », Jésus montre sa « capacité à porter la charge du péché ». C’est pourquoi le pardon est ouvert, par celui qui a pris sur lui le péché du monde. Le groupe a l’intuition que ce récit nous ouvre au sens de ce qui va avoir lieu ensuite : le procès, la condamnation, le long silence et la solitude de Jésus et le don de sa vie sur la croix. Ce que

l’Église a bien du mal à faire comprendre quand elle dit que le Christ a sauvé toute l’humanité une fois pour toutes, voici que ce groupe nous le fait sentir, en proclamant que grâce au Christ on est libéré et « on a tous le droit au pardon ». Belle découverte, en ce début de l’année de la Miséricorde.

PAROLE DE L'AUMÔNIER géNéRAL PÈRE DOMINIQUE FONTAINE

La révélation du pardon

Parole spiritualité

Le groupe de la diaconie de l’Ain se réunit régulièrement à l'occa-sion des rencontres de la diaco-nie du diocèse de Belley-Ars. Il se retrouve autour des trois tables : la table de la Parole biblique, la table du repas fraternel et celle de la célébration eucharistique. Le groupe a participé cet été au pèlerinage du réseau Saint-Laurent à Lourdes.

LE gROUPE DE PAROLE

 Contact [email protected]

j’en ai pris toute la charge et toute la mesure. »« J’ai du mal avec le sacrement de réconciliation. À un moment, j’ai senti une main sur mon épaule qui semblait dire : moi aussi, je suis pareille. Je me sentais en paix. J’étais paisible. »« Au départ, on a l’impression d’un véri-table tribunal et ça finit en relation per-sonnelle, en tête-à-tête avec le Christ. »« Il met tout le monde dans l’interro-gation, il inverse la donne. Ceux qui veulent condamner, il les met dans une situation où ils vont être amenés à se condamner eux-mêmes. Il va toucher ceux qui sont la référence, les anciens. »

« Jésus vient perturber mon fonction-nement. Il vient me déranger. La péche-resse me sert d’alibi. Je m’aperçois que progressivement, Jésus me ramène à ce que je suis intérieurement. » « Dans cette femme accusée, Jésus se voit lui-même. Il se reconnaît dans la peur de cette femme. Il sait que lui aussi va être rejeté et qu’il va mourir d’une mort violente. Jésus a dû vivre un moment de solitude incroyable. Il a dû vivre par anticipation sa crucifixion. »« Jésus se baisse. J’ai senti le silence. Tout allait trop vite. Jésus veut laisser le temps. »« Il donne à la femme un ordre de vie. Il lui dit de ne pas retourner sur un che-min de mort. »« On a tous le droit au pardon. » 

La femme adultèreLes scribes et les pharisiens amènent à Jésus une femme surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? » Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre. On persistait à l’in-terroger, il se redressa : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre. Eux s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme, là au milieu. Il se redressa : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? » « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »

J ’ai été déconcerté par l’attitude de Jésus. Il s’abaisse. Je l’ai en-

tendu me dire : pour le péché de ton frère, tu dois t’y prendre comme moi, t’abaisser  ! Il faut te mettre à sa hauteur. »« Si j’étais plus souple, j’aurais joué le personnage de la femme adultère en me mettant à terre. Jésus s’abaisse pour se mettre à mon niveau. » « J’ai le sentiment qu’en se baissant, il prend sur lui le poids de tout cela. Et en se redressant, il assume la capacité de porter la charge du péché. Le mes-sage de l’Église est là : Jésus porte le péché de l’homme. Je vous ai libérés,

En se baissant, Jésus prend sur lui le poids du péché.

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Le Christ et la femme adultèreScarsellino Ippolito (1551-1620)

Évangile selon saint Jean 8, 3-11

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action engagement

L e partage, la collaboration, l’action avec chacun pour lutter contre

toutes les formes de pauvreté sont au cœur de la mission du Secours Catholique-Caritas France. En fédérant des dizaines de milliers de bénévoles, en France et dans le monde, notre association – qui est aussi la vôtre – s’est constituée dès son origine en un véritable réseau social d’utilité publique, bien avant l’heure du numérique. Ainsi, à chaque page du nouveau site correspond une opportunité d’agir : en devenant bénévole, en faisant un don ou en contactant le Secours Catholique pour nous alerter sur une situation particulière. Notre nouveau site web, redonne à tous le pouvoir d'agir !

On n’a pas attendu de cliquer pour aimer et partager : plus de missions !Sur le nouveau www.secours-catholique.org, choisissez le champ d’action qui vous intéresse et immédiatement, en ligne, faites-nous part de vos disponibilités pour rejoindre nos équipes de bénévoles.

On n’a pas attendu d’avoir des followers pour agir : plus d’actions !urgences, sans-abris et mal logés,

famille et enfance, emploi, insertion et microcrédit, lien social, spiritualité… en un coup d’œil, en treize catégories, découvrez l’ensemble des activités et des engagements du Secours Catholique pour faire reculer la pauvreté. En France, comme dans le monde. Sans oublier plus de dossiers et de reportages multimedia pour partager avec vous ce que vivent nos bénévoles au quotidien.

On n’a pas attendu le crowdfunding pour être charitable : plus de facilité pour nous soutenir !votre générosité permet au Secours Catholique d’agir sur l’ensemble des territoires dans l’Hexagone et en outre mer, et dans plus de 70 pays et territoires dans le monde. en donnant, vous agissez aux côtés des 67 000 bénévoles de l’association. Le nouveau www.secours-catholique.org, vous offre plus de facilité pour soutenir nos actions grâce à des boutons vous permettant en un clic de contribuer à leur financement, plus de coups de pouce, et la possibilité d’organiser votre propre événement de collecte grâce à la plateforme mondonadusens.secours-catholique.org. 

VOTRE NOUVEAU SITE WEB

Le Secours Catholique, un réseau social d’avenir CLIMAT

Église et Secours Catholique mobilisés

3 décembre à Paris, 19h30 Célébration œcumé-nique internationale à notre-dame de paris, en présence du cardi-

nal André vingt-Trois, archevêque de Paris, du patriarche orthodoxe Bartholomée et du pasteur Agnès Kirchbach.

5 et 6 décembre à montreuil (93)Sommet citoyen pour le climat avec des ateliers “Pauvreté, précarité et climat – les enjeux d’une transition énergétique pour tous”, “Changements climatiques, droits de l’homme et ressources naturelles : quel usage et quelle gouvernance pour une tran-sition juste à l’échelle mondiale ?”, “Sécurité alimentaire et climat : les vraies solutions existent”. Avec aussi une “Disco soupe”, une animation pédagogique du Secours Catholique Young Caritas : face aux mo-des de consommation actuels, les enjeux climatiques et la lutte contre le gaspillage alimentaire.

11 décembre à Paris Conférence “Écologie et spiritualité”, organisée par les réseaux catholiques Caritas Internationalis, Coopération internationale pour le développement et la solidarité (cidse), le comité contre la faim et pour le développement (CCFD) et le Secours Catholique-Caritas France.

> Les dernières informations sur :www.secours-catholique.org/evenements

DÉCEMBRE 2015 Messages 23

Agenda

À bientôt 70  ans, le Secours Catholique-Caritas France fait peau neuve. Et il commence par son site Web. Visite guidée d’un espace consacré à l’action, au bénévolat et au soutien de l’association.

FAITES UN DON SEcOUrS-cAThOlIqUE.Org / BP 455 – 75007 PArIS

POUr AIDEr lES PlUS PAUvrES, jE chOISIS D’AgIr AvEc EUx.

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