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VestiairesPremier magazine consacré aux éducateurs de football

Directeur de la publication/ Rédacteur en chef : Julien Gourbeyre

Responsable abonnements : Pascal Muller

Chargé de développement : Vincent Gourbeyre

Secrétariat : Claudia Gioscia

Comptabilité : Sylvie Pavie

Community Manager : Valentin Deudon

Rédaction : François Villebrun, Valentin Deudon, Julien Gourbeyre,

Antoine Armand.

Maquette/infographie : Xavier Boglione

Crédits photos : FOTOLIA

Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou par-

tielle, quel qu’en soit le procédé, le support ou le média est strictement interdite sans l’au-

torisation de RC MÉDIA.

Mensuel édité par RC MEDIA, SARL au capital de 5000 eurosSIRET : 507 848 257 RCS Lyon

17 rue Louis Pasteur - 38540 HEYRIEUXTEL : 04 72 77 69 04

Il y a 3 ans, la FédérationFrançaise de Footballofficialisait un partena-

riat avec VESTIAIRES, larevue de référence à desti-nation des éducateurs defootball. Notre objectif :valoriser les actions de la Direction TechniqueNationale auprès desabonnés au magazine(voir rubrique "En directde la DTN", pages 9 à 13)et oeuvrer en échange àce que celui-ci soit lu parle plus grand nombre.

En effet, par sa vocationd'outil pédagogique, utile àl'éducateur quel que soit le niveau depratique ou la catégorie, VESTIAIRES

s'inscrit comme unpartenaire de la formation.C'est en ce sens que j'aiparticipé à sélectionnerdans le document présentquelques articles signéspour la plupart par noscadres techniques, dont lecontenu est en lien avecles thématiques abordéesdans votre stage.

Autant de supports péda-gogiques supplémentairesqui, je l'espère, participe-ront à nourrir votreréflexion sur les enjeux dela mission d'encadrement

qui est la vôtre aujourd'hui.

Bonne lecture à tous ! l

VESTIAIRES, partenaire de votre formation !

François Blaquart,Directeur Technique National

EDITORIAL

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C'est vra i que lec o n s t a t e s t l emême partout. À

un n iveau amateur,lorsque l'équipe s'en-t ra îne t ro is fo is parsemaine, la séance dulundi n'attire généra-l e m e n t p a s g r a n dmonde, ce qui a poureffet de diminuer sonintérêt et son effica-cité, pour les joueurscomme pour l'éduca-teur. I l faut dire que24-48h après le match(à fortiori s'il a eu lieul e d i m a n c h e ) , l e sa c t e u r s n ' o n t p a se n c o r e t o t a l e m e n trécupéré, que ce soitd'un point de vue physique ou cérébral(tension nerveuse et charge émotion-nelle). Des conditions qui impactent inévi-

tablement le niveau de concentration etde plaisir durant la séance. Sans parler dela récupération, forcément altérée dès

lors qu'on ajoute de la fatigue à de lafatigue… Tout cela, les joueurs le ressen-tent, comme le fait que ce premier round

hebdomadaire n'influe généralement pasou peu sur les décis ions du coach aumoment de donner les convocations levendredi soi r, ou de fa i re l 'équipe ledimanche matin. Bref, l'ensemble de cesfacteurs concourent à rendre cet entraî-nement du lundi peu attrayant. D'où safa ib le f réquenta t ion , au p lus g randdamne de l'éducateur !

Une chose est sûre : faire une séance"pour d i re de fa i re une séance" n 'aaucun sens. Mieux vaut dans ce cas n'enproposer que deux en misant sur uneimplication totale des troupes. Et pourceux qui persistent à en programmer troisdans la semaine, la question qu'ils doi-vent se poser aujourd'hui est la suivante :comment faire pour que l'entraînementdu lundi ne soit pas considéré comme del'investissement à perte ? Que puis-jemettre en place pour que les joueurs yprennent du plaisir, avec le sentiment decontinuer à apprendre et progresser ? Enun mot, comment les motiver ?! Pourl'avoir vécu moi-même en tant qu'édu-cateur, voilà ce que je propose, et quif o n c t i o n n e a s s e z b i e n j e d o i s d i r e.Premièrement, profitez de lendemain ousurlendemain de match pour en analy-ser le contenu, sur le terrain ou dans levestiaire, de manière originale et dyna-mique. Ce peut être un support écrit men-t ionnant des stat ist iques col lect ivesp r i s e s p e n d a n t l a r e n c o n t r e p a r u nadjoint, et que vous remettez au joueuren leur demandant de les commenter. Oumême un petit montage vidéo repassantles meilleures actions et les buts. Les nou-v e l l e s t e c h n o l o g i e s p e r m e t t e n taujourd'hui de faire cela très facilement.

Un moment d'échange, de partage, qu'ilconvient de rendre agréable, interactifet bienveillant.

Ainsi, ne pas venir le lundi reviendra àmanquer ces instants privilégiés qui ner e s s e m b l e n t à a u c u n a u t r e d a n s l asemaine... Voilà pour le premier tempsde la séance. La partie terrain, elle, nedurera que 50 minutes, 1 heure tout auplus. Et là, deux critères incontourna-bles : proposer un contenu peu coûteuxsur le plan physique (intensité des exer-cices modérée et maîtrisée) et faire preuvelà encore d'imagination afin de rendre le

tout attractif. Exit les footings et autresphases d'étirements interminables souscouvert de vouloir faire un "décrassage".Les joueurs doivent s'a-mu-ser ! La pré-sence du ballon s'avère par conséquentindispensable. L'idéal à mon sens est deproposer des ateliers sous forme de défistechniques (notions d'adresses et de com-pétition) individuels ou par groupe, avecun suivi et un classement par points toutau long de la saison. Une sorte de fil rouge,de rituel technique, où la meilleure per-formance mensuelle est récompensée, oùchaque absence a pour effet de pénaliserl e j o u e u r o u s o n b i n ô m e - t r i n ô m e.L'objectif ici est de maintenir une dyna-mique en c réant un c l imat vér i tab le"championnat" constitué d'entraînementà la fois ludiques et facultatifs, certes,mais dont on est à peu près sûr qu'unm a x i m u m d e j o u e u r s v i e n d r o n t , e nconnaissance de cause. ■

Des défis techniques présentéssous forme de compétition et

de fil rouge tout au long de la saison

Analyser le match passé d'unemanière originale et

dynamique…

Trois séances par semaine. Beaucoup de nos lecteurs se reconnaîtront dans les lignes quisuivent. En foot à 11, lorsque trois séances sont programmées dans la semaine, la première - lelundi la plupart du temps - a bien du mal à attirer les foules. Trop grande proximité avec lematch passé ? Besoin de souffler ? Contenu inadapté ? Sentiment d'inutilité à J-5 ou 6 ? Le joueursait généralement qu'il a bien fait de venir, ou pas, à la séance du lundi, lorsqu'il en repart…VESTIAIRES tente ici d'apporter des réponses à même de vous aider à rendre cet entraînementplus attractif, à défaut de le supprimer.

■ Par Jean-Claude GIUNTINI,sélectionneur de l'équipe de France U17. Ancien CTD du Rhône (1998-2003) puis CTR de la ligue de Paris Ile-de-France (2003-2010).

EN

TR

AIN

EM

EN

TENTRAINEMENT

Comment attirer plus de joueurs le lundi soir ?

24-48h après le match, les joueurs n'ont pas encore récupéré physiquement etmentalement. Ce qui impacte le niveau de plaisir et de concentration. Ces fac-

teurs qui, entre autres, concourent à rendre la séance du lundi peu attrayante. D'où safaible fréquentation.

Faire une séance "pour dire de faire une séance" n'a aucun sens. Mieux vaut dansce cas n'en proposer que deux en misant sur une implication totale des troupes.

La séance du lundi ne doit pas donner l'impression au joueur qu'il s'y investi àperte. Il doit prendre du plaisir et avoir le sentiment de progresser.

Une idée consiste à démarrer la séance par une analyse du match passé en s'ap-puyant sur des supports écrits ou numériques qui permettent d'échanger, de par-

tager, en passant un moment original et agréable.

Outre son faible coût d'un point de vue énergétique, le contenu de la séancedevra être à forte dominante technique (omniprésence du ballon). Pas de foo-

ting.

Proposer des défis techniques, individuels ou collectifs, présentés sous la formed'une compétition en fil rouge tout au long de la saison.

EN RÉSUMÉ

➜ Proposer des exercices au poste afin de concerner au maximum le joueur.

➜ Faire évoluer les joueurs à d'autres postes afin d'éprouver de nouvelles sensations et "missions".

➜ Revenir sur certaines situations du match entrevues au cours de la première partie de la séance (analyse statistiques, vidéo…).

➜ Confier la responsabilité de la séance (y compris dans le contenu) aux joueurs, à condition qu'elle respect certains principes (inten-sité modérée notamment).

➜ Profiter de cette séance pour effectuer de petits entretiens informels (et bienveillants), de quelques minutes, auprès de joueurs qu'onaura ciblés (aborder ses performances, son ressenti, son comportement..).

AUTRES PISTES À EXPLORER

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TABLEAU NOIR

On appelle "bloc équipe"la distance sur le ter-rain entre le premier

at taquant e t le dern ie rdéfenseur. Bien que le gar-d ien so i t d i rectementconcerné par le mouve-ment du bloc-équipe, iln e r e n t r e p a s e ncompte dans l’estima-tion de la distance. Lebloc équipe se définitau travers de 3 cri-tères :

1- LA PROFON-DEUR

Au-delà de 30-35 mètres dedistance, l ’ef f icaci té dubloc-équipe devient plusaléatoire. Cette notiones t pa r t i cu l i è rementi m p o r t a n t e l o r s d e sphases défensives oùla densité favorise larécupération du bal-lon. Lors des phasesoffensives, le bloc-équipe peut s’étirers u r l a p r o f o n d e u rtout en veillant à ceque les partenaires restent à distance de passe.

2- LA LARGEURÀ l’image de ce qui se passe pour la profondeur, il convient dedistinguer le comportement du bloc-équipe entre phases défen-sives et offensives. Lors des phases défensives, il faut s’assurerde ne pas laisser trop d’espace entre les joueurs les plus excen-trés du système. Ainsi, lorsque les adversaires sont en posses-sion du ballon dans un couloir, la plupart des entraîneurs exi-gent que leurs arrières latéraux ou milieux de terrain excentréscôté opposé resserrent à l’intérieur, quitte à "abandonner"1/4, voire 1/3 de la largeur du terrain. L’idée étant là encorede "refermer les espaces" et d’amener de la densité. Lors des

p h a s e s o f f e n s i v e s , a ucontraire, le fait pour lesj o u e u r s e x c e n t r é s d es’écarter ("manger leslignes") crée de l’espaceet facilite la fluidité dujeu.

3- L ' E S P A C EE N T R E L E SLIGNES

Dans un systèmede jeu à 3 lignes parexemple, les défen-seurs et les milieuxde terra in ne doi-

vent pas se trouver distantsd e p l u s d e 1 5 m è t r e s .Même chose avec les atta-quants. Il s’agit bien sûrd’une indicat ion. Carsur le terrain, il y a sou-vent pas mal de dif-f é r e n c e e n t r e l athéor ie e t la p ra -tique !

Globalement, si lan o t i o n d e b l o céquipe et son posi-t ionnement (bas,

médian ou haut) influe sur la qualité de jeu de l’équipe, ellen’est cependant pas figée. En théorie, elle dépend prioritaire-ment du football que l’entraîneur veut faire pratiquer à sonéquipe. En pratique, elle peut aussi évoluer en fonction de l’ad-versaire, des exigences du moment (joueurs suspendus oublessés, méforme…) ou bien sûr au regard de l’évolution duscore, de l'histoire du match… Enfin, notez que, dans les faits,ce sont généralement les défenseurs centraux qui sont chargésdu bon équilibre du bloc équipe. Parce qu'ils ont tout le jeudevant eux ! Le gardien peut être amené également à donnerdes consignes pour éviter que le bloc ne fasse "l’accordéon",mais il demeure parfois un peu loin de ses partenaires pourêtre toujours efficace.■

Le bloc équipe : définition et positionnement

■ Par Stéphane LE MIGNANEntraîneur de Vannes (National).

Notion incontournable. Le début de saison voit les entraîneurs peau-finer les automatismes et chercher à optimiser le profil de leur équipe.Pour ce faire, et ce quels que soient les animations privilégiées et lessystèmes tactiques choisis, impossible d'échapper à la notion de "blocéquipe" et à son positionnement. Mais qu’en est-il au juste de ce fac-teur incontournable de la performance ?

1/ BLOC EQUIPE HAUT Avantages• Possibilité de se créer des actions de but dès la récupéra-

tion du ballon (proximité du but adverse).• Perte de balle loin de ses propres buts.

Inconvénients• Nécessite une bonne condition physique car travail défen-

sif exigeant.• Demande une grande coordination entre les joueurs (pas

d’approximation). • Génère beaucoup d’espace dans le dos de sa propre

défense.• Obligation pour le gardien de savoir gérer la profondeur.

2/ BLOC EQUIPE BAS Avantages• Peu d'espace dans le dos donc peu d'espace pour l'ad-

versaire.• Densité de joueurs favorisant les animations défensives.• Moins exigeant sur le plan physique

Inconvénients• Eloignement du but adverse.• Difficultés pour accompagner les actions offensives (atta-

quant esseulé, problème éventuel de soutien).• Interdit toute forme de déconcentration (oublis mar-

quage, CPA…).• Difficultés pour gérer certaines situations particulières.

Exemple : attaquant adverse de grande taille, dévia-tions…

3/ BLOC EQUIPE MEDIAN Avantages• Moins exigeant que le bloc haut et moins dangereux que

le bloc bas.• Ajustements tactiques plus faciles.• Plus grande variété dans les attaques (placées ou rapides)

à la récupération du ballon.• Permet d'avoir de l'espace en phase offensive, sans être

trop loin de la cage adverse.

Inconvénients• Difficulté pour les joueurs à se situer (manque de repères

visuels).• Interprétation des consignes plus aléatoire.• Positionnement du bloc équipe le plus classique (pas

d'effet de surprise).

Au niveau défensif, un bloc équipe compact crée les conditions de la récupérationcollective du ballon. Ici, sur un ballon de côté, les joueurs excentrés côté opposé"abandonnent" un 1/3 du terrain afin de fermer les espaces de jeu pour l’adversaire.La densité favorise la défense et la récupération collective du ballon.

Ici le bloc équipe vert est défaillant : le non replacement des attaquants, les mar-quages trop lâches, et les espaces laissés donnent les possibilités du jeu entre leslignes pour les adversaires. Le but encaissé n’est pas loin.

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Dossier

Les sélections qui se sont montrées lesplus performantes au cours de la der-nière Coupe du Monde sont celles quiont affiché la plus forte possession duballon. Qu'est-ce que cela vous inspire ?Relier possession et performance me sembledangereux. Il y a très certainement des équipesqui, à l'occasion d'autres tournois, sont parve-nues à avoir des résultats sans forcément avoirla possession du ballon. Le premier exemplequi me vient à l'esprit, c'est l'Inter de Milan,qui a remporté la Champion's League.

Avoir le ballon n'est donc pas un gagede réussite ? En tout cas, on ne peut pas arri-ver à la conclusion que possession égale vic-toire. Après, il faut savoir aussi de quoi on parlelorsqu'on utilise le terme de possession. Moi, jelui préfère la notion de préparation. Prenonsl'exemple de Barcelone puisque, inévitable-ment, on va y venir. Toutes les passes que fontles joueurs sont nécessaires pour en trouverune dans la profondeur ou dans la diagonale,qui va permettre de créer le décalage, l'accélé-ration. Pendant qu'ils sont en train de manœu-vrer, d’attirer, de fixer, tous les joueurs, ceuxqui échangent et ceux qui font des appels, sontconstamment dans cette idée de recherche dela profondeur. Ce n'est donc pas conserver,c'est préparer, manœuvrer, pour trouver l'ouverture qui permet de frapper au but. C'estdifférent.

Certains affirment que la possessionest le premier indice de performanced'une équipe… Non, le premier indice deperformance d'une équipe, ce sont les titres.

En quoi est-ce un avantage, alors, d'afficher unegrosse possession ? C’est avoir l’initiative ! Pendant quevous avez le ballon, vous n'avez pas trop de soucis d'ordredéfensif. Je dirais aussi que, psychologiquement, vous vousimposez à l'adversaire. Parce que cavaler après le ballon, c'est

un peu décourageant, parfois énervant. Quand il y a un murdevant soi, c'est mieux aussi d'être en capacité de le contour-ner en se faisant des passes, que de balancer... La préparationpermet à l'équipe de trouver des bonnes conditions poureffectuer la dernière passe. Et là, il faut bien insister sur le faitque le mode de récupération du ballon et l'utilisation qui va en

être faite, sont liés. C'est le sens de l'article publié par ChristianGourcuff, le mois dernier (cf. Tableau noir, Ndlr). Si vous avez unbloc qui est bas, vous avez peu de chances demaîtriser le ballon haut, et vous ne pourrezpas presser à la perte. Lorsque vous jouerezlong sur un ou deux attaquants devant, quandla balle sera perdue, ils auront beau presser àdeux, ils en récupéreront une sur cent… Ilfaut donc une cohérence entre caractéris-tiques des joueurs, organisation, animationoffensive et défensive. Et puis à un bon niveaude compétition, il n’y a pas d’espace. Il faut donc en créer àl’aide de courses et de passes. Mais le plus important est decroire en cette façon de jouer !

La possession du ballon est-elle un atout utilisableuniquement par les équipes constituées de joueurstrès talentueux, comme ceux du Barca ? Plus les joueursont du talent, plus on peut faire des passes dans des zonesproches de son but, où il y a des risques. Mais tout aussi impor-tant est de respecter des principes simples, pour se donnerles moyens d’avoir la maîtrise du ballon : distances courtesentre les joueurs, occupation du terrain en largeur et en profon-deur, jouer de face, rendre les passes faciles en se "montrantbien", permettre de jouer en une touche, savoir avant de rece-voir. Avec ses moyens, même avec des joueurs "normaux", ce jeupeut être efficace.

A condition qu'ils aient le profil… La plus grande respon-sabilité qu'on a, en tant qu'entraîneur, c'est le type de joueurqu'on met sur le terrain. Si on donne la priorité au joueurmobile, habile, intelligent…

Avoir la possession du ballon n'est pas qu'une affairede maîtrise technique ? C'est d'abord tac-tique ! Il y a pas mal d'équipes qui, lorsqu'ellesont le ballon, ne sont pas dans une idée de sedémarquer, d'offrir des possibilités. Très rapi-dement, elles le perdent. À Barcelone, dèsqu'un joueur donne le ballon, même si c'estun défenseur, son premier souci est de seremettre à disposition. Tactiquement, ils sontforts. Et après, comme ils sont très proches les uns des autres etse démarquent bien, les passes sont assez faciles à faire. Lesplus difficiles sont les passes longues en diagonale, car la plu-part du temps, les Barcelonais sont tellement haut qu'ils n'ontpas de profondeur. Il y a aussi la dernière passe, lorsqu'ils ren-trent dans la surface. Ils n'y sont pas au départ, ils y arrivent enmouvement, lancés…

Quel est le premier critère d'efficacité d'une équipe :sa possession de balle, le nombre de duels gagnés ou

sa capacité à récupérer le ballon ? Aumoins parvenir à marquer un but de plus quel'adversaire, c'est ça le premier critère d'effica-cité.

Quel est dans ce cas le meilleur moyende gagner un match, alors ? Tout est res-pectable. L'équipe qui a le ballon n'est pastoujours celle qui va s'imposer. De la même

manière que l'équipe qui remporte le moins de duels n'estpas forcément celle qui va perdre… Le problème, c'est qu'onest sans cesse en train de faire des raccourcis. Moi, ce qui mesemble le plus important, c'est d'avoir un projet de jeu. Si vousrecherchez le défi physique, mieux vaut gagner les duels etavoir les joueurs pour. Si vous voulez construire, mieux vautavoir le ballon. On en revient à la cohérence du choix desjoueurs, de l'organisation, de l'animation… les joueurs doi-vent rentrer sur le terrain en sachant ce qu’ils ont à faire etsurtout en croyant à la méthode proposée.

Toujours pendant la dernière coupe du monde, lesstatistiques révèlent qu'une majorité de buts ont étéinscrits consécutivement à une récupération bassedu ballon, donc via une construction… Tant mieux,car les équipes qui ne misent que sur l’erreur de l’adversairepour l’exploiter et gagner, sont désagréables à voir jouer. Maisc’est toujours plus difficile de faire dix ou douze passes que den'en faire aucune, parce que vous pouvez marquer des buts eninterceptant un ballon et en y allant tout seul !

N'est-ce pas une statistique surprenante tout demême ? C'est vrai que généralement, c'est plutôt l'inverse, ce

qui a poussé d'ailleurs les gens à en déduireque pour marquer des buts, il valait mieuxfaire peu de passes ! C'est l’idée de jeu et l’an-ticipation entre la perte et la récupération quicomptent. Les Barcelonais récupèrent le bal-lon souvent assez haut, parce que c’est leurphilosophie de jouer dans le camp adverse,avec ou sans le ballon. Et comme ils récupèrent

le ballon haut, ils peuvent, sur la récupération, avoir l’occa-sion d’aller marquer en peu de passes… Pourtant, on ne peutpas dire que Barcelone est une équipe qui fait peu de passes !Voilà pourquoi je dis qu'il faut rester prudent dans l'analyse desstatistiques. Le Barça, c’est souvent récupération haute etensuite construction. Le Barça en moyenne fait plus de passesque le Real, mais tire moins au but… en cadrant plus ! ■

Spécialiste. La passe est à Raynald Denoueix ce que le marquage individuel était à Guy Roux :une philosophie. Ancien maître d'oeuvre du jeu à la Nantaise, basé sur la circulation du ballon,

celui qui fut le digne successeur de Jean-Claude Suaudeau nous livre son sentiment sur la place de la possession du ballon dans la performance. "À Barcelone, dès

qu'un joueur donne leballon, son premier

souci est de se remet-tre à disposition"

"Ce qui me semble leplus important, c'estd'avoir un projet dejeu, et d'y croire…"

"Relier possession et performance me semble dangereux"

"Quand vous avez lapossession du ballon,psychologiquement,vous vous imposez àl'adversaire"

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période a été mauvaise - il y a naturelle-ment différentes approches et différentsdiscours à tenir en fonction du contenudu match. Ce qu’il faut retenir est quedans la majorité des cas, l’interventionde l'entraîneur peut changer le cours dela deuxième mi-temps. Cela peut allerdu simple coup de gueule à la modifica-tion radicale des animations par lignesou par secteurs. Dans une telle situation,il faut que l’intervention soit ciblée etjuste. D’où l’intérêt d’avoir bien analyséet détecté ce qui ne fonctionnait pas.Cette bonne analyse est le pré-requisnécessaire pour pouvoir agir efficace-ment pendant la pause. Quant au fameux"coup de gueule" évoqué en amont, iln’a de valeur qu’à partir du moment oùl'entraîneur n’est pas satisfait de l’im-plication de ses joueurs. Attention par

a i l l e u r s à b i e n i n d i v i d u a l i s e r l e sremarques et autres reproches. Il fauttaper juste ! Et pour cause : certains ontbesoin d’être "bougés" tandis que d’au-tres, avec les mêmes propos, vont s’en-terrer et, au final, livrer une prestationplus mauvaise encore ! Certes, blesserl’orgueil d’un joueur devant ses parte-naires peut se révéler un levier puissant.Mais le procédé est à utiliser avec parci-monie et discernement...

Le coup de gueule n’a de valeurqu’à partir du moment où

l'entraîneur n’est pas satisfait del’implication de ses joueurs.

Enfin, dans le cas de figure où l’entraî-neur veut vraiment réveiller ses troupes,le mei l l eur des p ropos res te par fo i s

l’action. En manifestant son désaccordpar le remplacement d’un (ou deux) élé-ment(s), le coach tape du poing sur latable. Et cela peut même se faire trèscalmement. Reste ensuite à "rattraper"le ou les joueurs lors de la semaine sui-vante… En résumé, on ne peut pas direqu’il existe un seul type d’intervention.Il en existe même toute une panoplie.La tonalité, les mots utilisés, vont varieren fonction des situations et des per-sonnalités. Chaque match raconte unehistoire qui va influencer le fond et lafo rme de l ’ in te rvent ion . I c i , l ’ expé-rience joue tout son rôle. Reste que laméthode, le savoir faire, alliés au calmeet à la justesse d’analyse, demeurentles atouts les p lus incontournablesd’une intervention eff icace durant lami-temps.■

1/ Etre uniquement dans l’émotion,ne pas faire preuve de recul.

2/ Se disperser en abordant trop depoints – Ne pas faire preuve de dis-cernement dans l’analyse.

3/ Ne pas prendre en considérationl’état psychologique (adrénaline,nervosité) du groupe à cet instant.

Même si la mi-temps compte bien 15 minutes, le temps imparti pour l’entraîneur estbien moindre. D’une manière générale, la mi-temps se décompose comme suit :

- Temps pour réintégrer le vestiaire : 1 à 2 minutes

- Retour au calme, décompression et soins : 3 à 4 minutes.

- Intervention collective : 4 minutes

- Consignes individuelles : 3 à 4 minutes

Au total, le coach ne dispose ainsi que de 8 minutes pour essayer d’infléchir le cours dumatch. Une bonne raison pour ne pas se disperser et cibler les 2, 3 points à corriger !

UN TIMING SERRÉ…

De plus en plus fréquemment de nouvelles approches viennent en complé-ment de ce qui est fait traditionnellement. Francis SMERECKY nous en a évoquedeux :

1 – Envoyer un adjoint en tribune et recueillir son opinion juste avant de rentreraux vestiaires. L’entraineur national précise "tout en sachant que l’analyse àlaquelle les joueurs sont le plus sensibles est celle du coach sur le banc dans lamesure où elle se rapproche de ce qu’ils vivent sur le terrain".

2 – A haut niveau - ou pour les coachs pouvant s’appuyer sur des compétencestechnologiques extérieures - faire réaliser une séquence vidéo de deux minutesdes principales actions pour la visionner juste avant de rentrer aux vestiaires.

3 GRANDES ERREURS À ÉVITER

DE NOUVELLES PISTES DE RÉFLEXION ET DE FONCTIONNEMENT

MANAGEMENT

Aquel moment commence-t -on àréfléchir à ce que l’on va dire auxjoueurs à la mi-temps ? Répondre

à cette question apparemment anodinen'est pas évident. Dès le coup d'envoi,l ’entraîneur s’emploie à corriger ou àinterveni r sur les é léments du jeu sedéroulant devant lui. Toute son énergieest donc concentrée dans l’instant pré-sent. Le discours de la mi-temps apparaitbien lointain à ce moment-là... Aussi, jecrois que la réflexion à ce sujet ne com-mence véritablement que lorsque l'arbitresiffle la fin des 45 premières minutes.C'est là, pendant que l'entraîneur se lèvede son banc et se dirige vers les vestiaires,qu'il commence à échaffauder la teneurde son intervention à venir. Un momentbien particulier, intense, où il prend alorsla juste mesure de sa fonction. En deux,trois minutes, il faut parvenir à surmonterson surplus d’émotion afin de faire l’ana-l yse la p lus ob jec t i ve poss ib le de lapériode écoulée ! S’efforcer de résumerintérieurement le contenu de la premièremi-temps afin de cibler les points essen-tiels sur lesquels intervenir.

Synthétiser pour être plus eficaceet éviter de s’éparpiller

J’insiste ici sur la nécessité de synthétiserla prestation de l’équipe afin de ne pass’éparpiller. Durant les quinze minutesque dure la mi-temps, les joueurs ne s’ar-rêtent pas sur les détails. Aussi il convientde rester très concret. Inutile de s’attardersur dix éléments du jeu !Evoquez plutôtles deux ou trois choses que vous souhai-tez changer, modifier ou bonifier. A partirde là, deux cas de figure se présentent :soit la première mi-temps a été satisfai-sante, soit elle nous est défavorable en

termes de score ou de contenu. Dans lepremier cas, je suis partisan de faire sen-tir que la première période fut intéres-sante, mais sans trop le marteler toute-fois. L’expérience me montre qu’exprimertrop sa satisfaction est un motif réel derelâchement pour les 45 minutes res-tantes… Aussi, je fonctionne plus sur leregistre du "on peut encore améliorer ce

secteur" ou "il faut encore continuer àfaire attention à… ".

L'expérience me montrequ'exprimer trop sa satisfaction estun motif réel de relâchement pour

les 45 minutes restantes...

Dans l e deux i ème ca s - l a p r em iè re

■ Par Francis SMERECKIEntraîneur National.

Que dire (ou ne pas dire) à la mi-temps ?Foot à 11. Le quart d’heure de la mi-temps demeure cet instantprivilégié où les paroles du coach prennent une résonnanceparticulière. Une fenêtre d'intervention lui permettant d'impacterpositivement son groupe... Quand il ne le destabilise pasinvolontairement par des paroles ou des actes maladroits ! Alors quedire, de quelle manière, et dans quelles circonstances ?

1- La qualité de l’intervention à la mi-tempsest conditionnée par la bonne analyse de lapremière période (objectivité et recul impé-ratifs).2- Etre concis et aller à l’essentiel : "lesjoueurs ne s’arrêtent pas sur les détails".3- Ne pas encenser exagérément en cas debonne première mi-temps.4- Ne pas dramatiser en cas de mauvaise pre-mière mi-temps (il reste la deuxième…)5- Consignes collectives d’abord (générale,puis par secteurs et/ou par lignes) puis indivi-duelles

5 POINTS À RETENIR

L'usage veut que l'on commence par donner les consignes collectives, avant de seconsacrer aux consignes individuelles. Là encore, la concision est de mise. Deuxalternatives sont envisageables. Lorsque les consignes individuelles impactent laprestation collective, celles-ci sont données devant tout le groupe (exemple : unjoueur pris trop fréquemment au piège du hors-jeu). En procédant de la sorte, lesconseils donnés aux uns peuvent aussi profiter aux autres. La deuxième solutionconsiste à s’adresser au joueur concerné en tête à tête.

S'ADRESSER AU COLLECTIF OU À L'INDIVIDU ?

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Qu ' i l é v o l u e à u nniveau départemen-t a l , r é g i o n a l o u

national, le footballeur abesoin de refaire le pleind'énergie à la mi-temps. Aucours d'un match, il trans-pire et perd de un demi-litrejusqu'à 4 l i t res d 'eau enpériode de forte chaleur ! Las u eu r é t a n t s a l é e , e l l eent ra îne éga lement uneperte de sels minéraux. Lapremière chose à faire et àimposer à ses joueurs, estdonc de se réhydrater avecune eau minéralisée et légè-r e m e n t s u c r é e . D a n s

l'idéal, mieux vautne pas attendre

la mi-temps. Tout au longde la partie, conservezdes bouteilles au borddu terra in . La mei l -leure solution reste laboisson d'effort ven-due dans le commerce.P lu s économique e t

tout aussi efficace, diluezun quart voire un tiers de

jus de fruit (ou un fond desirop), naturellement sucré. Les

jus de pomme et de raisin sont parti-

culièrement recommandés, alors que lesagrumes (citron, orange) plus acides,peuvent entraîner une mauvaise tolérancegastrique. L'été, lorsqu'il fait très chaud,on y ajoutera une pincée de sel. Éviter,dans tous les cas, de boire en trop grandequantité et d'un seul coup. On risque unedilatation du tube digestif entraînant desdouleurs, voire de la diarrhée. Dîtes à vos

joueurs de boire "3 gorgées toutes les 3minutes". Concernant les aliments, il n'y apas grand intérêt à manger après trenteou quarante-cinq minutes de jeu. Toutrestera dans l'estomac de vos joueurs pen-dant la deuxième mi-temps, ce qui aurapour conséquence d'altérer leurs perfor-mances. Schématiquement, on peut l'ex-pliquer par le fait que pendant la diges-tion, le tube digestif a besoin de sang. Or,ce sang est également nécessaire auxmuscles ! Il y a donc surcroît de travail.Pour éviter cela, on optera pour des ali-ments faciles à digérer, comme le carréde sucre, des fruits secs en petite quantité,ou le gel énergétique vendu dans le com-merce. Vous pouvez également couperune orange en quat re e t fa i re sucerchaque quartier à vos joueurs. Rappelonscependant que l'orange, comme le citron,ne sont pas toujours très bien tolérés. Labanane quant à elle, est à éviter. Certes, lest e nn i smen en mangen t du r an t l e smatches. Mais en football, l’effort est plusintense et les temps de récupération moin-dres. La digestion se fait difficilement.Même constat avec le chocolat (surtout le

noir), les gâteaux de riz ou encore cer-taines barres de céréales. Des alimentst r o p g r a s , d o n c p e u d i g e s t e s .Contrairement au triathlète par exemple,dont l'effort est progressif et long, le foot-balleur, lui, n'a pas besoin d'utiliser lagraisse comme carburant. Sa prioritédemeure l a r éhyd ra t a t i on . À no te rqu'après le match, il est recommandé deboire de l'eau gazeuse dont la teneur enbicarbonate a pour effet de "tamponner"les acides et donc de faciliter la récupé-ration. ■

* A u t e u r d e “ N u t r i t i o n d u s p o r t ”

(Ed. Amphora)

Nutrition. Aider ses joueurs à se régénérer à la pause est un devoir pour l'éducateur. Encore faut-il ne pas faire n'importe quoi.

SANTÉ

Préférez le jus de raison oude pomme, au jus d'orange

Que donner à la mi-temps ?

Les 10 points à retenir

Priorité à la réhydratation

À Utiliser une eau minéralisée etlégèrement sucrée (1/3 ou 1/4 dejus de fruit)

à Boire avant, pendant et après le match

Õ A la mi-temps, boire seulement 3 gorgées toutes les 3 minutes.

Œ Préférer les jus de pomme et de raison aux agrumes, plus acides.

œ Pas d'intérêt à manger à la mi-temps, sinon un carré de sucreou gel énergétique.

– Au regard de son type d'effort, le footballeur a besoin de sucre,pas de graisse.

— Pas de banane, barres de céréalesou chocolat. Trop gras et difficile à digérer.

“ Le fait de jouer pendant la digestion altère les performances.

” L'eau gazeuse à la fin du match permet de faciliter la récupération.

Médecin du sport

au PSG, et

nutritionniste.

■ Par

StéphaneCascua*

Dossier

1312

Ce dont je suis le plus fier dans mon parcours de technicien,c’est d’avoir obtenu des résultats en m’appuyant sur des

valeurs d’humanisme. Certains prétendent qu’il faut être unbattant sans état d’âme pour réussir. C’est une absurdité : gen-tillesse n’a jamais rimé avec faiblesse. Toute ma vie d’homme etde sportif m’amène à défendre la théorie contraire. Joueur,j’ai eu l’honneur de faire partie de la grande équipe de Reimsdes années 50. Nous avons disputé des épopées européennes etdisputé la première finale de la C1. Notre entraîneur s’appelaitAlbert Batteux. Il a été vraisemblablement le plus grand entraî-neur français de tous les temps. Il avait la notion du jeu maisaussi et la notion des hommes. Il écoutait, s’intéressait auxautres, et faisait preuve d’une vraie considération pour chacunde ses joueurs. Lucien Leduc, mon entraîneur à Monaco, avaitle même profil. Lui aussi a obtenu de superbes résultats. Unefois entraîneur, j’ai connu Georges Boulogne, l’homme qui aorganisé le football français, puis Fernand Sastre, le présidentqui a obtenu et organisé la Coupe du Monde 1998 en France.

"Certains prétendent qu’il faut être un battant sansétat d’âme pour réussir. C’est une absurdité :

gentillesse n’a jamais rimé avec faiblesse".

Et bien ces hommes avaient tous en commun de cultiver lesmêmes valeurs : à savoir professionnalisme et humanisme. Unmanagement d’équipe bâti sur laconfiance et la complicité apporte tel-lement plus au groupe et à la collecti-vité au bout du compte ! Faire atten-tion à l’autre, faire preuve de solida-rité, voilà bien les bases et le socle de cequi constitue une équipe. A ce titre, jedéfends l’idée selon laquelle la gentil-lesse des individus au sein du groupe,joueurs comme entraineur, améliorela performance de l ’ensemble dugroupe. Bien évidemment, la gentil-lesse m’a parfois joué des tours. Maiss i je deva i s reprendre un groupe

aujourd’hui, je m’appuierais sur les mêmes valeurs en les adap-tant au monde tel qu’il est devenu. Mais je m’attacherais tou-jours à oser la gentillesse parce qu’au fond, c’est une preuve deforce intérieure et une forme d’audace. Et puis dans un monde

en crise, il est urgent de mettre un peude douceur dans les relations. Une foisdébarrassée de son apparente niaise-rie, la gentillesse devient une urgence.Il faut en cultiver les vertus et la faireexister. Parce que nous avons tout à ygagner. C’est une arme anti-frustra-tion et le meilleur antidépresseur quisoit. Contrairement à une idée bête-ment répandue, les gentils ne sont pasdes bénis oui-oui. Au contraire, la gen-t i l le s se es t le courage des tempsmodernes et la clé pour mieux vivreensemble. ■

Michel HIDALGO. Sélectionneur redorant le blason quelque peuterni d’une sélection bleue absente trop longtemps des grandescompétitions internationales, Michel Hidalgo a toujours véhiculé uneaura de gentillesse. Un profil aux antipodes des techniciens acerbes,vindicatifs ou coléreux.

"La gentillesse est le courage des temps modernes"

■Par Michel HIDALGO, Sélectionneur de l’équipe de

France de 1976 à 1984.

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Depuis 2012, un partenariat lie le magazine VESTIAIRES à la FédérationFrançaise de Football. Dans le cadre de cet accord, la revue met à disposition dela FFF, à chaque numéro, une double page intitulée "EN DIRECT DE LA DTN",dans laquelle le département technique de l'instance nationale délivre sesmessages directe ment auprès des éducateurs abonnés au magazine VESTIAIRES.En voici une sélection dans les pages qui suivent…

EN DIRECT DE LA DTN

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le droit de rejoindre un club distant de plus20 ou 25 Kms, etc... Il y a un tas de trucs àfaire. Les idées sont là. Mais les décisionsdoivent être prises collectivement, avectous les acteurs de notre sport.

Quelle est la part de responsabi-lité de l'éducateurd a n s t o u t ç a ?L'éducateur est fautif,naturellement, mais il estauss i v ic t ime du sys -tème. Pourquoi ? Parcequ'on ne le valorise quepar la performance deson équ ipe . On ne l evalorise pas à travers laqualité de son travail. Il est sous la pres-sion d'un président, il est sous la pressiondes parents… C'est tout un contexte. Enrevanche, si demain on parvient à dédrama-tiser la compétition, l'éducateur pourramieux œuvrer en direction des jeunes.

Mais est-ce leur volonté ? Ne secomplaisent-ils pas dans ce sys-tème basé sur la compétition ? Ilest évident que tous ne sont pas animéspar les mêmes motivations. Ceci étant,nous avons envoyé nos cadres techniquesvisiter les clubs de DH à National. Et ons'est aperçu qu'il y avait peu de vrais pro-jets de club en réalité. Mais lorsqu'on leura présenté notre approche, ils ont dit :"mais oui ! Aidez-nous". C'est donc culturel.Notre système de pratique étant organisésur les compétitions, les éducateurs se sontnaturellement inscrits dans ce processus.À nous de mieux les orienter dorénavant.

Favoriser une pratique loisir n'em-pêchera pas de faire ressortir lesmeilleurs ? Bien sûr que non ! La pra-tique loisir favorise on ne peut mieux laprogression. Et puis le gamin qui a du talentsera placé dans un contexte où il va mieuxprogresser. Ça, on ne le remet pas en cause.Il faut bien comprendre ce que signifie"dédramatiser la compétition". Le matchen t an t qu 'é l ément de compét i t iondemeure indispensable. La culture de lagagne fait partie de l'éducation au sport. Cequi est dangereux, ce sont les enjeux. Lesmontées, les descentes… C'est là qu'oncommence à avoir un comportementmodifié.

Cela rejoint la philosophie claire-ment exprimée des formateurs duFC Barcelone, qui affirment que "lacompétition n'est pas importante.C'est apprendre à faire de la com-pétition qui l'est". Exactement. Maispour faire appliquer une telle philosophie,

il faut que les éducateurssoient protégés. On enrevient au système, aucontexte. Ailleurs, l'édu-cateur des U9 est aussiimportant que celui desU19 ! C'est son action quiest valorisée, pas ses per-formances. En France, cen'est pas le cas. Il y a une

hiérarchisation des entraîneurs, y comprisdans leurs émoluments, qui repose exclusi-vement sur la catégorie qu'ils entraînent,pas sur leur action éducative ! Je peux vousdire que le jour où les éducateurs, à diplômeégal, seront valorisés de la même manièrequelle que soit leur catégorie, on aura faitun énorme pas en avant.

Les protéger, d'accord, mais aussiles former pour qu'ils soient enmesure de mener à bien leur actionéducative. On touche ici à votre che-val de bataille : 1 équipe = 1 éduca-teur (sous-entendu"formé"). C'est effecti-vement le thème centralde notre activité. Maisencore une fois, ce n'estpas la peine de travaillerlà-dessus si l'on ne revi-site pas dans le mêmetemps le système de com-pétition.

Comment régler le "problème" desparents - les papas surtout - quipoussent leur rejeton à avoir uneapproche toujours plus compéti-tive de la pratique du football ?D'abord, ce qui va aider à limiter ce phéno-mène, c'est que le joueur pourra certes choi-sir d'aller vers l'excellence, mais que celle-cine sera pas uniquement identifiée par unniveau de compétition. C'est plus unedémarche, une approche dans le travail.Globalement, il peut y avoir deux niveaux : lapratique compétitive en proximité, et la pra-tique d'excellence à l'échelle régionale.

Les parents pourront inscrire leur enfantdans l'une ou l'autre parce qu'il a le niveau,parce qu'il le souhaite, parce qu'il veut s'en-traîner davantage... Alors oui, les parentsvont continuer à jouer un rôle, ils sont res-ponsables. Mais ils ont la même responsa-bilité dans le cursus scolaire lorsqu'ils chan-gent leurs enfants d’établissement dans l'op-tique qu'ils réussissent davantage.

En définitive, le club de demain estcelui qui permettra où tous les pro-fils de licenciés d'y trouver leurcompte. C'est ce vers quoi il faut tendre, eneffet. Et l'offre de pratique peut être large. Onpeut très bien, dans le cadre de la pratiqueloisir par exemple, faire du jeu réduit (futsal,foot à 5, à 8…) jusqu'en seniors ! Les joueursprendraient assurément plus de plaisir, alorsqu'à 11, certains ne touchent jamais le bal-lon… On a la chance aujourd'hui d'avoir desterrains synthétiques qui sont des structuresd'accueil idéales pour un football loisir dansle cadre d'une offre de club. Chacun pourrafaire du loisir, de la compétition et de l'excel-lence dans la même structure.

Cela veut-il dire aussi que l'on vavers la création du double licence,loisir ou compétition ? C'est une pisteen effet. L'idée même de la licence peut être

revisitée. Les Allemandsdissocient la licence de lacotisation. La licence estun acte individuel quipermet d'avoir accès à uncertain nombre de pra-tiques, tandis que la coti-sation demeure l'inscrip-t ion à un club en tant

qu'entité.

Concrètement, il faudra combiende temps pour transformer le sys-tème actuel et modéliser le club telque vous venez de nous le présenter? Nous avons fait des pré-propositions. Etpuis ce projet de modélisation du club a déjàété amorcé avec la réforme en cours du foot-ball d'animation (voir VESTIAIRES n°42,NDLR). Maintenant, pour ce qui est de l'orga-nisation des compétitions, nous ne sommespas les seuls décideurs. Nous avons àconvaincre. Mais les esprits sont ouverts auchangement s’il est bénéfique pour tous, enpriorité pour les joueurs et le jeu. ■

"Le match en tantqu'élément de compétitiondemeure indispensable. La

culture de la gagne faitpartie de l'éducation au

sport. Ce qui est dangereux,ce sont les enjeux".

"Le jour où les éducateurs,à diplôme égal, serontvalorisés de la même

manière quelle que soit leurcatégorie, on aura fait unénorme pas en avant".

EN DIRECT DE LA DTN

Parmi toutes les actions que vousmenez en tant que DTN, il y en a unequi s'inscrit en fil rouge de votreprojet, c'est celle de la "modélisa-tion du club". Expliquez-nous. Ce tra-vail est animé par deux questions fondamen-tales : quelle offre de pratique pour tous lesfootballeurs et footballeuses en fonction deleurs aspirations ? Et à travers quel cursus ? Lepratiquant doit trouver dans le club à la foisce qu'il recherche et ce dont il a besoin.

Ce n'est pas le cas aujourd'hui ? Onsait qu'environ 70% de la population desjoueurs et joueuses ont une approche "loisir"du football. Ils veulent d'abord éprouver duplaisir dans leur activité, que ce soit à l'en-traînement ou en match. Or, aujourd'hui, est-ce que notre organisation de pratiquerépond à cette demande ? Cette organisa-tion, qui a 20 ou 30 ans, repose essentielle-ment sur un système descendant de compé-tition pure hiérarchisée !

Et que représentent les 30% restant? Il existe globalement quatre types d'aspira-tion. Derrière la pratique loisir, "libre", il y a lapratique compétitive. Jouer au football pourfaire de la compétition. C'est ce que le sys-tème actuel fait à peu près de mieux. Ensuite,il y a ce que j'appelle lehaut niveau amateur, avecdes joueurs prêts à s'en-traîner davantage et à fairedes sacrifices pour jouer àun niveau plus élevé.Enfin, il reste le footballd'élite, professionnel, quies t e t doi t res ter uneniche.

Revenons donc à ce qui nous inté-resse ici, à savoir les 70% de joueurset joueuses auxquels il convientaujourd'hui de proposer un sys-tème de pratique plus en rapportavec ce qu'ils viennent chercher enclub... et qu'ils ne trouvent pas. Le

premier chantier ne consiste-t'ilpas à dédramatiser la compétition ?Il serait intéressant en effet de dédramati-ser au maximum jusqu'à 15 ans. Tant que lejoueur n'est pas pré adulte, on devrait êtresur des pratiques essentiellement éduca-tives. Or, que ce soit le système des montéeset descentes ou le fait d'avoir permis desmutations incessantes à l'intérieur mêmed'une saison, va à l'encontre du but recher-ché.

Avec les excès quel'on connaît… Sur etautour des terrains ! Dansdes ligues où il y a 10 divi-sions à 15 ans, c'est dra-matique. Sans compterque cela a une incidencesur l 'o r ienta t ion desjeunes. Parce qu'avec 10

divisions, on fait de la "perf", on prend doncles plus performants dans l’immédiat, pasles talents à venir. L'éducateur ne va pas aubout de sa démarche. Or, l'idée, c'est que lesenfants s'épanouissent au gré de leur crois-sance. Mais pour cela, il faut dédramatiserla compétition. Comment ? En redéfinissantpour commencer la vocation des clubs. C'estce qui va conditionner tout le reste.

Que voulez-vous dire ? On ne peut plusaccepter aujourd'hui que la seule vocationd'un club de plusieurs centaines de licen-ciés soit de faire monter l'équipe première.C'est incohérent, hors sujet ! Le club a unevocation d'éducation, d'animation, d'accès àdifférentes pratiques, et même d'animationsociale de la commune. C'est l'essence mêmede la pratique associative. Tous ceux qui n'ontcomme seul objectif de faire monter l'équipepremière non seulement se trompent, maisne sont plus dans leur mission.

Quels clubs visez-vous en particu-lier ? Tous exceptés les pros. Je suis cho-qué quand je vois des clubs de CFA ou CFA2ne pas aligner un seul joueur issu du club.Ils ont fausse route. L'idée de l'offre et del'accueil est au départ la première de leurvocation. Et pour les enfants du coin ! De lamême manière qu'il n'est pas normal qu'unjoueur de 14 ans en région parisienne aitdéjà fait 7 clubs ! La perte de repères et desens est alors inévitable. Comment voulez-vous ensuite que le gamin sache ce ques'identifier à un club veut dire ?

Que proposez-vous ? On peut imaginerpourquoi pas limiter à deux ou trois le nom-bre de mutations avant 15 ans, et ne pas avoir

"Redéfinir la vocation de nos clubs"François BLAQUART. Avec un système de pratique organisé essentiellement sur

les compétitions, les clubs ont fini par s'éloigner de leur mission originelle. C'est en partant de ce constat que leDTN a fait de le "modélisation du club" un axe central de sa politique. Explications.

"On ne peut plus accepteraujourd'hui que la seulevocation d'un club deplusieurs centaines delicenciés soit de faire

monter l'équipe première".

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niveau commettre de grossières erreurs !Alors comment en vouloir à un gamin de 9ans ? Trop d'éducateurs (et de parents)imposent par leur comportement et leursparoles un niveau d'exigence dispropor-tionné. Ils ne parviennent pas à relativiser.Or, il faut accorder un statut positif à l'er-reur. Expliquer que l'on construit ses réus-sites "aussi et surtout" grâce à elle(s).

4- POSER UN CADREUn entraîneur compétent est respecté. Maisu n e n t r a î n e u r c o m p é t e n t e s t a u s s iquelqu'un qui sait définir un cadre de fonc-tionnement. Pas question de rentrer dansle monde des "Bisounours" où l'on positivetout sans discernement. Les jeunes ontbesoin d'un cadre comportant des règlesindividuelles et collectives. Ils les réclament! On peut même imaginer les définir aveceux - en prenant soin évidemment de lesorienter - afin qu'ils s'impliquent et s'ap-proprient ce mode de fonctionnement, endeviennent les véritables acteurs. De fait,cela aura davantage de sens pour eux.

5- FAIRE PREUVE D'EMPATHIEL'empathie est un paramètre essentiel dubon climat d'apprentissage. Mais l'empa-

thie, c'est quoi ? C'est accorder de l'atten-tion à chacun de ses joueurs, c'est échangeravec eux, leur demander leur ressenti à lafin d'une séance : "Est-ce que vous vous

êtes amusé ? La séance avait-elle un sens

pour vous aujourd'hui ? Vous a-t-elle sem-

blé di ffi c i le phys iquement ? À quel

moment avez-vous le sentiment d'avoir

décroché mentalement ?" Etc… Le toutaccompagné de gestes positifs et en évi-tant les mots qui blessent, les sarcasmes etles écarts d'humeur. En résumé, avoir de laconsidération pour tous les joueurs et semontrer bienveillant.

6- FAVORISERL'ENTHOUSIASME ET LA

CONCENTRATIONPendant la séance, l'éducateur doit êtredavantage dans l'observation et le diagnos-tic que dans la répression. Les encourage-ments et la mise en confiance doivent pren-dre le pas sur les critiques, lesquelles serontt o u j o u r s c o n s t r u c t i v e s . L ' i n t e r -ventionnisme qui "pollue" la séance est àproscrire. C'est la connaissance des diffé-rentes formes de pédagogie active et dujeu qui va permettre à l'encadrant d'optimi-ser son approche et son comportement.D'où l'importance d'être formé. Car outre la

communication, comme ici, la progressiondes éducateurs passe invariablement parla formation de cadres. Dans le contenu deces stages, l'on agit sur les savoirs et lesavoir-faire, mais aussi et surtout sur lesavoir être, lequel prend de plus en plus deplace dans nos formations et d'une manièrepresque prioritaire. L'objectif étant d'éviterau maximum les principales erreurs quecommet l'éducateur dans le cadre de samission d'encadrement : ne pas accepterl'erreur, ne pas écouter, ne pas faire preuved'empathie, s'enfermer dans son savoir sansfaire preuve de capacité d'adaptation, etc…Les formations mettent donc davantage l'accent aujourd'hui sur les versants psy-chologiques de la relation entraîneurentraîné. En acquérir les bases permet decréer un climat favorisant l'enthousiasmeet la concentration. Un exemple concret ?Remobiliser dans un jeu l'équipe qui est entrain de perdre 4-0 et gérer la frustrationde l'équipe qui gagne en annonçant "butvainqueur" sur les 5 dernières minutesde l 'opposition. Cette notion de "butvainqueur" est un exemple parmi tantd'autres sur la manipulation des varia-b l e s e n t r a i n a n t d e s c o n t r a i n t e s .Contra intes athlét iques et mentalesimpactant sur la décision tactique dujoueur (voir par ailleurs).■

Exemples de variables(espace / temps / effectif) : • Surface de jeu (largeur, profondeur, aire,

géométrie, qualité).• Ratio joueur/m2.• Zone(s) terrain.• Nombre de joueurs (supériorité, infériorité,

égalité).• Rapport de force.• Nombre d'équipes dans la même situation

(exemple 3 + 3 x 6)• Nombre de ballons/couleurs.• Présence ou non d'un gardien.• Droits et devoirs des joueurs.• Joker(s) libre(s) ou pas avec ses droits et

devoirs.• Réinjection de ballons.• Durée de la séance.• Discours et messages avec congruence.

• Nombre de buts (cible), grandeur, hauteur,but ouvert ou zone cible.

• Encouragements de l'éducateur.• Manipulation des règles d'action.• Zone ou individuelle.• Réversibilité ou pas (jeu ou situation).• Nombre de touches.• Sanctions.• Implication de tous, turn over, objectifs indi-

vidualisés.• Gages.• Scénario.• Challenges.• Valeur du but marqué (1 ou 2 points selon

certains critères).• But "bonus" (exemple : 3 buts d'écart = sanc-

tion et remise à zéro du score), etc…

Exemples d'impacts mentaux(clefs de la prise d'informations etde décision) :• Attention et concentration.• Gestion des émotions.• Engagement.• Communication.• Plaisir.

EN DIRECT DE LA DTN

Le climat d'apprentissageet de prat ique est aucœur du triangle péda-

gogique formé par l'entraî-neur, l'entraîné et l'activité. Ilvise à placer le joueur au cen-tre de la pratique, devenantplus que jamais acteur de saperformance, de son projet,et bénéficiant pour ce fairede la bienveillance de sonencadrement. Le climat d'ap-prentissage impacte le pro-cessus motivat ionnel dujoueur et son bien-être. Si jedevais le résumer, j'énonce-rais dans un premier tempsce que j'appelle "les trois C"de l'éducateur : Compé tence,Conscience et Confiance. End'autres termes : acquérir un certain nom-bre de compétences, en avoir conscience,et ainsi prendre confiance. Puis les enjeuxde ce même climat d'apprentisage repré-sentés par "les trois P" : Plaisir de jouer,Progrès, et Participation (active) du joueur.Afin de vous aider à mieux appréhenderles facteurs inhérant au climat d'apprentis-sage, les voici regroupés en six parties.

1- BIEN SE CONNAITRE SOI-MEME

Parmi les outils nécessaires à l'instaurationd'un bon climat d'apprentissage, la connais-sance de l'activité, celle des caractéris-tiques du public (selon la catégorie), maisaussi la connaissance de soi-même, de sesémotions, sont essentiels ! En effet, dans lecadre de sa mission d'encadrement, l'éduca-teur ne doit pas faire l'économie d'uneintrospection visant à cerner ses propresattentes. Pourquoi suis-je éducateur ?Qu'est-ce que j'attends de cette fonction ?

Que suis-je prêt à donner ? Connaître sonfonctionnement, savoir gérer ses émotions,et parvenir à évaluer objectivement sesatouts et faiblesses, représente le meilleurmoyen d'entretenir une relation pédago-gique appropriée avec les joueurs et doncde favoriser l'instauration d'un bon climatd'apprentissage.

2- CHANGER SAPERCEPTION DE LA

COMPETITIONPour optimiser le climat d'apprentissageet le climat de pratique, l'éducateur doitchanger sa perception de la compétition. Iln'est pas question de la renier, juste de faireévoluer la représentation que l'on en a. Carla compétition demeure une bonne chose,un ingrédient essentiel dans le sens où ellepermet de s'étalonner, de s'évaluer. Maisplus que les enjeux, c'est "bien faire de lacompétition" qui importe. Elle s'inscrit icidans un processus de progression où l'ad-

versaire n'est pas un ennemi.Malheureusement, dans lesfaits, l'éducateur pense sou-vent (à juste titre parfois)qu'il sera jugé par les parentsou les dirigeants parce qu'ilau ra ga gné ou pe rdu unmatch… D'où la nécessité dese recentrer sur le projet édu-catif du club et son statut(voir interview de FrançoisBlaquart dans notre éditionprécédente, Ndlr) Empilerl e s v i c to i re s ne peu t enaucun cas être l'objet socialprioritaire de la structure. Cen'est pas la finalité, en plusd ' ê t r e t r è s r é d u c t e u r.L'éducateur doit en avoirconscience, comme il doit

avoir conscience de la priorité à donner àce chaînon éducatif que sa mission d'en-cadrement incarne. En d'autres termes, nepas faire passer les objectifs de résultatavant les objectifs de maîtrise et de moyens(essayer dans le cadre d'un match de s'ap-pliquer à la conservation du ballon, à effec-tuer un maximum de passes vers l'avant,etc…). Si l'éducateur tient compte de tousces éléments, il favorisera assurément leclimat de pratique.

3-ACCORDER UN STATUTPOSITIF A L'ERREUR

Beaucoup de jeunes arrêtent le football enclub parce qu'ils ne se retrouvent pas dansle management de l'éducateur et/ou dansles enjeux de la compétition. Bref, ils nes 'amusent pas ! Ce n 'est pas normal .Comment accepter qu'un enfant arrive aumatch du samedi ou du dimanche avec uneboule au ventre parce qu'il a peur de malfaire ? On voit bien des footballeurs de haut

Les 6 clés d'un bon climat d'apprentissageToutes catégories. Le climat d'apprentissage qui entoure les séances et quiva de pair avec le climat de "pratique" (le week-end), demeure l'un des fondamentaux del'entraînement. Par le biais d'une pédagogie active et positive, il favorise le plaisir de jouer,encourage la progression et renforce les valeurs éducatives de l'outil football.Explications.

■ Par Sylvain MATRISCIANOCadre technique fédéral. Membre

de la cellule de recherche de la

FFF.

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joueurs entraînés par un autre plu-sieurs fois dans la semaine. Ils ontle sentiment, à tort ou à raison, dene plus maîtriser en quelque sortel'évolution de leurs protégés… Lameilleure des choses est de se parler, decommuniquer. Un lien doit exister entre leclub et la section. La problématique est lamême en Pôle Espoirs où le jeune s'entraînela semaine et rejoint son club le week-end.Dans tous les cas, je considère que c'est unplus, un enrichissement quede pouvoir s'entraîner avecd'autres joueurs et sous lahoulette d'un autre éduca-teur. N'oublions jamais quel'adolescent doit se situer aucentre du projet. Par consé-quent, il faut que les acteurssoient complémentairesautour de lui et non pas en situation d'oppo-sition ou de concurrence.

Tout de même, ne peut-il pas yavoir un décalage préjudiciableentre ce que proposent l'éducateuren club et l'enseignant en sectionsportive ? Sur l'approche et la concep-tion de la formation du joueur, il doit y avoircohérence et responsabilité. La prépara-tion de l’équipe pour la compétition ne doitpas en être en contradiction avec le déve-loppement des qualités individuelles dujoueur. Tout est affaire d’approche, de cli-mat propice à la progression et de volontéde complémentarité. Le jeune est tout natu-rellement attiré par celui ou celle qui luipermet de progresser, d’acquérir de laconfiance et de gérer ses émotions. Au-delàdu contexte, il attend de son "encadrant"de la compétence et de l’exigence.

D'une manière générale, que pou-vez-vous dire à un éducateur ou unclub réticents à l'idée de collabo-rer avec une section sportive ? Déjà,que la section sportive permet d'optimiserles installations du club dans le sens où ellelibère des terrains, le soir, pour d'autres caté-gories. Un argument que l'on peut fairevaloir aussi auprès de la municipalité.Ensuite, que s'entraîner plus et mieux per-met de progresser. N'oublions pas que ces

structures font partie du parcours d'excel-lence sportive de la DTN. Elles permettentde légitimer la politique de formation desclubs dans un rôle de "préfilières". Les jeunespeuvent ainsi être orientés, en fin de 4ème,vers les Pôles Espoirs et, deux ans plus tard,vers un centre de formation de club profes-sionnel.

Le projet de création d'une sectionsportive peut aussi rencontrer d'au-

tres freins, à commen-cer par un chef d'éta-b l i s s e m e n t p e uconvaincu de l'utilitéd'une telle structure…Cela peut arriver, en effet.L'idée est alors de lui fairesentir la nécessité pour lescollèges et lycées de s'ouvrir

vers l'extérieur. Les jeunes qui sont dans lesclubs sont ceux qui vont à l'école et vice-versa ! Ensuite, il convient de souligner lefait que le projet sportif est aussi un projetéducatif. Le football est structurant, dansplein de domaines. Il représente donc unevaleur ajoutée à l'établissement.

C'est-à-dire ? Il va renforcer le projet édu-catif sur un certain nombre de paramètrestels que l'apprentissage des règles, la socia-lisation, le respect, le goût de l'effort…etsurement l’identité et l’appartenance à l’éta-blissement. On crée un lien très fort entrepratique sportive et scolarité, l'un nourris-sant l'autre. On peut par exemple, à unmoment donné, appuyer sur le levier foot-ba l l pour donner ou redonner de l aconfiance dans l'ambition scolaire. Tout celaest une question de méthode, de mise enperspective, et de démarche vis-à-vis du

jeune. Une chose est sûre, la section spor-tive ne nuit pas à l'investissement scolaire,bien au contraire ! Le taux de réussite auBaccalauréat et au Brevet de Collège l'at-teste. Dans les sections sportives, il est supé-rieur aux moyennes nationales.

Que la pratique du football enmilieu scolaire ne porte pas atteinteau travail scolaire est justement lacrainte la plus souvent formuléepar les parents… Encore une fois, leschiffres nous disent l'inverse ! Un jeune quiest en section sportive et qui s'entraîne doncmoins ou pas du tout en club, a des journéesplus harmonieuses et équilibrées. Le tempsscola ire est mieux cadré. I l n 'est pascontraint, après les cours, de rentrer chezlui ou de prendre les transports pour se ren-dre à l'entraînement, avant de rattaquer sesdevoirs le soir... C'est cela précisément quiest à même de nuire aux résultats scolaires.Et puis la pratique en milieu scolaire se faitdans un contexte très différent et complé-mentaire du club. C'est plus tranquille,apaisé, moins tourné vers les excès engen-drés par la compétition. Le climat est sansdoute plus favorable à l'épanouissement dujeune. C'est ce qui explique aussi que la sec-tion sportive attire de plus en plus de filles.C'est même devenu l'un des endroits privilé-giés pour le développement du footballféminin en France.

Combien sont-elles à fréquenterune section sportive en 2013 ? Onen comptabilise environ 3000 (sur 22 500élèves, Ndlr). Certaines sont en sectionmixte, principalement au collège, et d'au-tres font partie de la cinquantaine de struc-tures 100% féminines. ■

845 sections sportives (705 collèges et 140 lycées).22 500 élèves1200 éducateurs diplômés dont 650 professeurs d'EPS.4200 clubs associés1 million d'Euros accordées chaque année par laFédération au football en milieu scolaire dans le cadre des contratsd'objectifs avec les Ligues régionales.

"La section spor-tive ne nuit pas àl'investissementscolaire, bien au

contraire !"

La saison 2012-2013 en chiffres

EN DIRECT DE LA DTN

Quelle définition peut-on donnerde la section sportive en milieuscolaire ? C'est une structure qui per-met d'allier le projet scolaire au projetsportif tout en respectant le rythme bio-logique et physiologique de l'enfant. C'est-à-dire qu'elle vise à assurer une bonnerépartition et harmonisation de la pratiquedu football et des études. Le tout pour unmeilleur équilibre du jeune. Ce sont lesanciens sport études, les classes à horairesaménagés… Chaque semaine, les joueurspeuvent être amenés à s'entraîner alterna-tivement au sein de la section durant lajournée (2 ou 3 fois), et le soir au club (1 ou2 fois). Pour les Sections Sportives SecondCycle (lycées), les élèves participent à 3,voire 4 séances hebdomadaires (cahier descharges Sections Challenge Jean Leroy,Ndlr).

Les entraînements en section et enclub ne risquent-ils pas d'avoir lieule même jour ? En théorie, non. On sou-haite un principe d'alternance, non seule-ment entre la pratique du football dans lasection et l'entraînement enclub, mais aussi entre la pra-tique du football dans la sec-tion et l'EPS.

La section sportive est-elle obligatoirement rattachée à unseul club ? Pas forcément. Il existe aussides sections multi clubs, avec des vocationsdifférentes. Certaines, en milieu rural parexemple, permettent le maintien d’unepratique régulière (motivation, progressiondu jeune joueur…) et contribuent à réduireles temps et les coûts liés aux déplace-ments.

Les joueurs sont-ils tous licenciésdans le ou les clubs rattachés à la

section ? Ce n'est pas une obligation fédé-rale. On ne l'impose pas. Ce sont des arbi-trages entre le chef d'établissement, le res-ponsable de la section, et le président duclub. Ceci dit, dans le cadre d'un club trèsinvesti dans sa section avec, par exemple, lamise à disposition d'un éducateur et unaccompagnant financier, il est fort à parierque tous les joueurs appartiendront à ceclub.

Combien de sections sportivesdans l'Hexagone à cejour ? En 2012-2013, on encompte 845, soit deux foisplus qu'il y a dix ans. Au total,4200 clubs ont des joueursqui fréquentent une section

premier cycle (collège) ou second cycle(lycée).

Quel est l'objectif principal de laFFF dans la multiplication de cessections sportives ? La multiplicationdes sections n'est pas un objectif en soi.Faire du nombre pour le nombre ne nousintéresse pas. La priorité est donnée à laqualité d'accueil, d'encadrement et de per-fectionnement des joueurs. Chaque sectionsportive doit respecter un certain nombre

de paramètres (infrastructures, encadre-ment, aménagement d'horaires, installa-tions sportives et suivi médicale) dictéspar une circulaire ministérielle régissant lefonctionnement des sections sportives àlaquelle nous y avons joint notre proprecahier des charges.

Quelles sont les modalités pourintégrer une tel le structure ?Chaque section possède une commissiond'admission présidée par le chef d'établis-sement. Les candidats sont évalués à la foissur l'étude de leur dossier scolaire et sur

des tests de terrain, principalement d'or-dre technique.

Qui encadre ces jeunes ? Soit un édu-cateur mis à disposition par le club ratta-ché à la section, soit un enseignant brevetécomme l'exige notre cahier des charges.Ces derniers représentent environ 50% des1200 encadrants diplômés qui intervien-nent actuellement au sein d'une sectionsportive.

Et qui définit les contenus d'entraî-nement, notamment dans les sec-tions encadrées par des ensei-gnants ? La Direction Technique Nationalea effectué un gros travail en fournissant àtoutes les sections un classeur pédagogiquetrès complet. Cet outil permet de guider laprogrammat ion sur l e s contenus , l adémarche pédagogique, via une approchenon compétitive. Et pour cause : les enca-drants ne sont pas là pour préparer deséquipes à la compétition du week-end, maispour agir plus généralement sur l'épanouis-sement du jeune à travers l'apprentissage dufootball.

Certains éducateurs ne sont pastrès favorables à l'idée de voir leurs

Clubs : les vertus de la section sportiveProjet sportif et éducatif. Un quart des clubs français, en 2013, s'appuie sur une sectionsportive pour l'encadrement et la progression de ses jeunes, en qualité de partenaire conventionné, associé aufonctionnement de cette structure et/ou par la présence de leurs joueurs au sein de cette section. Uneproportion en constante hausse qui démontre l'efficacité de ces structures dont certains - éducateurs, dirigeants,parents, chefs d'établissement - peinent malgré tout à cerner l'intérêt qu'elles représentent à bien des égards. Jean-Claude GIUNTINI, en charge du développement de la pratique en milieu scolaire, nous éclaire sur lefonctionnement d'une section.

"S'entraîner pluset mieux permetde progresser"

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passer un Initiateur dans le cadre de l'an-cienne architecture des diplômes. C'estdéjà une réussite. Et c'est aussi la possibilitéde voir certains se prendre au jeu et vou-loir aller encore plus loin ! Une manière enquelque sorte de susciter des vocations.Le fait d'accéder au premier diplôme pro-fessionnel (BMF) par capitalisation d'unitéspeut nous ramener des publics de trente-naires ou quadragénaires confirmés qu'onn'aurait pas eu si on leur avait imposé,comme avant, six semaines de stage dansl'année.

Former en tenant compte de cequ'est le joueur et de ce qu'il aenvie de faire

Aujourd'hui, des accès aux dif férentsdiplômes sont facilités en fonction du"pedigree" du candidat. Par exemple, le bonjoueur de CFA et à fortiori le footballeurprofessionnel va pouvoir entrer directe-ment sur un BEF. Auparavant, nous étionsp l u t ô t s u r u n e d é m a r c h e u n i q u e .Désormais, on offre à chacun des moyensde se former en tenant compte de ce qu'ilest et ce qu'il a envie de faire. C'est un plusindéniable. Imaginez qu'un bon joueur de21 ans, par exemple, en panne de diplôme,va pouvoir passer en une année une for-mation professionnelle de niveau 4 voire deniveau 3 ! C'est une véritable opportunité.

La différence entre BMFet BEF

Le BMF est un diplôme construitsur des modules très basiques. Il estaxé sur l ' apprent issage d 'uneméthode. Le BEF, lui, est d'un niveausupérieur dans le sens où il vise àrendre un éducateur complète-ment autonome dans la conceptua-lisation de l'entraînement et l'or-ganisation du club. Le détenteur duBEF doit avoir une parfaite maîtrisede la pédagogie et de la méthodolo-gie. Le BEF est à la fois l'entraîneurde niveau régional, national jeunes,et aussi le directeur technique declub amateur. Bref, si le BMF et leBEF se ressemblent un peu en

terme de listing de compétences, noussommes sur des compétences basiquesd'un côté, et une expertise que l'on s'ap-proprie de l'autre.

Une réforme en profondeurLa richesse de cette démarche a été de seservir de la nouvelle architecture desdiplômes pour revisiter la méthode d'en-traînement et d'accompagnement desathlètes. Ce qui nous a conduit inévitable-ment à mener une vraie réf lexion sur laméthode d'enseignement et donc la for-mation des cadres. Cette méthode reposesur quatre axes qui confèrent un sens com-plet de ce que l'on souhaite de notre foot-ball dans les prochaines années : priorisa-tion par le jeu ; connaissance du joueuravec prise en compte du contexte socié-tal et de l'évolution des publics ; définitiond'une nouvelle approche méthodologiquepour la conceptualisation de l'entraîne-ment et les pédagogies utilisées ; et opti-misation des climats d'apprentissage, deprogrès et de compétition. Aujourd'hui,l'idée de cette réforme est admise par tous.Elle est d'ailleurs présente dans le projetfédéral. Mais elle ne sera efficace que si l'onva jusqu'au bout de la démarche. Et l'oncompte bien y parvenir !

Un projet ambitieuxCette réforme est ambitieuse, passion-nante, et relativement difficile à mettre enplace. On n'accouche pas comme ça d'unprojet d'une telle envergure ! Aujourd'hui,les retours que l'on a nous montrent quenous sommes plutôt dans la bonne direc-tion. L'ensemble de nos cadres techniquesaffichent leur enthousiasme, alors que cen'était pas une évidence au départ… Il yavait naturellement quelques freins auchangement. Toujours est-il que nous neconsidérons pas à ce jour ce projet commedéfinitivement abouti. Dans les mois et lesa n n é e s à ve n i r, i l y a u ra s a n s d o u t equelques réglages à faire. D'ailleurs, pouraccompagner au mieux cette réforme,nous avons mis en place une cellule deveille. Mais, comme pour les chiffres, lespremier s re tour s sont t rès pos i t i f s .L'aboutissement du projet est donc sur labonne voie, et l'objectif que chaque joueurpuisse être encadré par une personne ini-tiée apparaît enfin à portée de main. Detoute façon, si demain nous souhaitonsl'imposer sur les feuilles de match, il faudraparvenir impérativement à cet objectif de: "une équipe = un éducateur". Le moduleau niveau local, la certification au niveaurégional, et les diplômes professionnelsau niveau national. ■

Plus 125% de candidatsaux formations de base en 2012-2013

Les premiers chiffres recueillis sur la sai-son 2012-2013 vont au-delà de ce qu'onavait imaginé (voir par ailleurs). L'objectifà moyen terme que nous nous étions fixéétait de 25 000 candidats. Or, nous l'avonsdéjà atteint, plus vite que prévu, et alorsmême que tout n'est pas encore acté. Ilmanque par ailleurs le CFF4 et certainsmodules ne verront le jour que dans un oudeux ans (U7, futsal, gardiens de but). Cettepremière tendance montre que notre nou-velle approche de la formation plaît bien.Ces chiffres nous permettent aujourd'huid'espérer aller vers l'objectif réel de cetteréforme qui est de faire en sorte que chaqueéquipe de football en France, quelle queso i t l a c a tégor i e , so i t encadrée pa rquelqu'un d'initié, c'est-à-dire un éduca-teur ayant suivi un module de formationde 16 heures.

Des formations de proximité,plus accessibles

Le succès de cette nouvelle approche dela formation tient incontestablement dansson caractère de proximité et d'accessibi-lité. De ce point de vue-là, nous avonsrépondu à une véritable attente. Cela per-met aujourd'hui à des personnes quin'avaient pas forcément la volonté, le cou-rage ou la possibilité de s'investir sur unInitiateur 1, par exemple, lequel leur parais-sait trop contraignant en terme de temps etd'exigence, de venir passer un module de16 heures, sans examen, et en lien avec leurcatégorie. On leur apporte ainsi de la com-pétence, c'est ce qui nous intéresse. En

plus, l'idée est d'organiser ces modules enclub. Les dirigeants peuvent donc inciterplus facilement leurs éducateurs à venir yassister.

On vient autant pour êtrecertifié que pour être formé

Sur les diplômes, les pré requis sont effecti-vement plus précis aujourd'hui. L'idée estde dire aux candidats : "On est vigilantlorsque vous vous engagez en formationquant à votre niveau de jeu ou d'expé-rience, par contre, on fera tout ensuite pourvous amener au bout". C'est un vrai change-ment ! Auparavant, les éducateurs ne prépa-raient qu'une certification, ce qui dénatu-rait complètement l'enseignement, avecun impact non négligeable sur les compor-

tements. La nouvelle approche modifiecomplètement le climat d'apprentissage. Ily a moins la pression de l'examen. La certi-fication n'est que la conclusion de la for-mation, laquelle ne devient plus un mau-vais moment à passer. On vient plus pourêtre certifié, mais pour être formé.

Susciter des vocationsLa plus grande proximité, la meilleureaccessibilité et l'optimisation du climatd'apprentissage en formation participent àappâter en quelque sorte les candidatspotentiels. C'est aussi une manière de lesintéresser, de les motiver. Comme je l'ai dit- et les chiffres nous le confirment déjà -certains vont suivre un module de forma-tion alors qu'ils n'auraient pas souhaité

Une équipe = un éducateur, c'est pour demain !Premier bilan et perspective. La nouvelle architecture desdiplômes mise en place l'année dernière va incontestablement dans le sensd'une augmentation de la compétence des éducateurs, comme en attesteles premières statistiques recueillies pour la saison 2012-2013. L'occasionde faire un point avec le DTN, François Blaquart, sur l'avancée d'un projetd'envergure qui devrait atteindre sa vitesse de croisière à l'horizon 2014-2015

∫ en DIRECT DE LA DTN ª

■ Par François BLAQUART Directeur Technique National.

Initiateur 1 CFF1 TOTAL

2011-2012 6290 99 6389+ 109%

2012-2013 699 12 644 13 343

Initiateur 2 CFF2 TOTAL

2011-2012 2623 48 2671+ 156%

2012-2013 272 6560 6832

Animateur Senior CFF3 TOTAL

2011-2012 2091 31 2122+ 137%

2012-2013 239 4781 5020

Nombre de candidats aux diplômes de base en 2011-2012 et 2012-2013

Précision : certaines ligues et districts (une minorité) ont mis en place le système de modules deformation dès la saison 2011-2012, ce qui explique l'apparition sur ces tableaux de candidatsCFF1, 2 et 3 sur ladite saison. En revanche, certaines ligues et districts (là encore une minorité)n'ont pas mis en place ce système de formation modulaire avant janvier 2013, ce qui expliqueaussi la présence de candidats aux Initiateurs 1, 2 et Animateur Senior sur la saison 2012-2013.

FORM

ATIO

N

PRO

FESS

ION

NEL

LE

Brevets fédéraux

Cadre Technique

Certificats de spécialité :

Préparation Physique

Gardien de But

Futsal

BMF

BEF

DES

BEPF

BEFF

Santé Sécurité - Arbitrage

Projets "Club"

FORM

ATIO

N D

EPR

OXI

MIT

É

SpécialitésU9 U11 U13 U15 U19 SEN.

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