mémoire(s) de l'esclavage à nantes

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Mémoire(s) de l’esclavage Elsa NOBLET DSAA Architecture Interieure et Environnement ENSAAMA 2011

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Mémoire de diplôme de DSAA Architecture interieure et environnement ENSAAMA - 2011 - Elsa Noblet

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Page 1: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Mémoire(s) de l’esclavage

Elsa NOBLETDSAA Architecture Interieure et Environnement

ENSAAMA 2011

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Mercià l’équipe pédagogique du DSAA pour son soutien et sa curiosité sur ce projet parfois atypique.aux médiateurs du Château des Ducs de Bretagne pour leur regard enrichissant et leur enthousiasme.à ma famille et à J. pour le temps, l’investissement, et surtout les encouragements.

« le principal obstacle à la découverte de la forme de la Terre, des continents, et des océans n’aura pas été l’ignorance, mais l’illusion de savoir. »

Daniel J. Boorstin Les découvreurs (Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1983 )

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mémoire(s) de l’esclavage

Table des matières

005

Introduction

Etats des lieux

A > L’esclavage et ses répercussions

> Avant-propos1 > La place de l’esclavage dans la ville de Nantes Passé / Présent2 > Contexte urbain et dissimulation des traces > Conclusion

B > Une archéologie de la trace

> Avant-propos1 > S’insérer dans le mouvement urbain2 > Les interventions existantes à Nantes > Conclusion

Programmation

A > Trois regards sur l’esclavage

> Avant-propos1 > Le musée, espace de sacralisation de l’objet2 > Le mémorial, lieu de mémoire intemporel3 > La place publique, environnement citoyen > Conclusion

B > Un choix tourné vers la place publique

> Avant-propos1 > S’insérer dans le mouvement urbain2 > Un parcours à l’échelle de la ville > Conclusion

Intentions de projet

A > Enjeux d’un projet à différentes échelles

> Avant-propos1 > L’Histoire au centre2 > Un support culturel et pédagogique3 > Des interrogations sociales et politiques4 > La reconquête de la trace urbaine > Conclusion

B > Contraintes

> Avant-propos1 > Tabous culturels2 > Divers médiums avec lesquels composer 3 > Complexité de mise en œuvre urbaine > Conclusion

C > Esquisses

> Avant-propos1 > Organigrammes et esquisses > Conclusion

Conclusion

Corpus

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Introduction007

« En rassemblant les pièces, aucun tableau n’apparaitra. Celles qui manquent ne sont pas perdues, elles n’ont jamais été rédigées. La mémoire est volatile, elle a voyagé en soupir, en souffrance pour les uns et dans le plus grand silence pour ceux qui ne voulaient pas de cette histoire là. »

Hubert Ben Kemoun Mémoire blanche documentaire (G.F.Production, 1992, Nantes) Réalisation F. Gauducheau.

La traite atlantique a été le commerce de la honte pendant deux siècles et 12 millions d’hommes et de femmes ont été déportés d’Afrique aux Antilles. L’esclavage d’hier a porté le racisme d’aujourd’hui et les questionnements actuels sur l’identité nationale. La richesse de Nantes a été fondée sur ce trafic et plus globalement le monde atlantique que nous connaissons a été façonné durant des siècles par ces souffrances humaines. Depuis plusieurs décennies, la ville de Nantes attend le projet qui brisera enfin le silence qu’a installé la traite négrière. Plusieurs tentatives comme l’exposition des Anneaux de la Mémoire1 au château des Ducs de Bretagne ont entrouvert une brèche temporaire mais sans jamais réellement investir la ville de manière permanente. Les associations de mémoire, de simples citoyens et l’appui de la municipalité, permettent aujourd’hui d’effectuer une véritable mise en marche du devoir de souvenir. Nantes a été le premier port négrier français et en garde aujourd’hui les stigmates, comme les bénéfices. Plus de 1700 expéditions partirent des quais de Nantes et déportèrent plus de 450 000 captifs. Ce projet pose la question de l’esclavage aujourd’hui. Le devoir de souvenir est aussi un devoir de reconnaissance. Les descendants d’esclaves héritent d’une souffrance qu’il est né-cessaire de prendre en compte. Comment l’esclavage se vit aujourd’hui en France et à Nantes ? Et pourquoi la mémoire a été défaillante ? L’esclavage s’impose par différents regards et cette pluralité de points de vue enrichit le discours citoyen. Ce projet tend à expliquer le secret et le silence et donne à voir une ville qui est née de ce non-dit. Mais le choix de ce lieu pose la question de ce que l’on veut faire voir, et à qui. Ce trafic que Nantes n’a jamais vu de manière concrète peut-il être dépeint dans un lieu qui ne possède pas de trace palpable du passage de ces hommes et femmes Africains ; mais dans lequel on perçoit au contraire les bénéfices qu’un tel commerce a pu apporter ? L’enjeu de ce projet est de ne pas montrer du doigt, d’éviter de se satisfaire d’une version de l’histoire et de refuser le chemin de la démagogie qu’un tel thème pourrait aisément emprunter.

1 Les Anneaux de la mémoire, exposition au Château des Ducs de Nantes, 1992-1994

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états des lieux

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- On dit qu’on leur faisait faire neuf fois le tour d’un arbre dit «arbre aux capitaines», sorte «d’arbre fétiche» pour qu’ils perdent tout espoir de revenir un jour sur la terre d’Afrique - Claude Savary Mémoires d’esclaves

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Etat des lieux

A > L’esclavage et ses répercussions

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1 L’Organisation des Nations Unies (et ses institutions spécialisées que sont le Bureau international du travail et L’Organisation internationale du travail) estime qu’il y aurait aujourd’hui 30 millions d’esclaves adultes à travers le monde auxquels s’ajouteraient 250 à 300 millions d’enfants de 5 à 14 ans au travail soit environ 5% de la population mondiale Cf. Maurice LENGELLE-TARDY dans «L’esclavage moderne» (Que sais-je ? PUF)

Le problème du silence, face à l’esclavage et la colonisation, pose les fondements des questions actuelles sur l’immigration ou l’identité nationale. Ces hommes et femmes qui ont perdu leur identité justement, sont une partie de la population française et mondiale qu’il est nécessaire de prendre en considération. Encore aujourd’hui, après son abolition, l’esclavage persiste1. Il est à la base du problème racial et illustre les incompréhensions que rencontrent les individus issus de cette histoire face au reste de la population. Ces personnes ont besoin d’une reconnaissance et de manière générale ce tabou doit être supprimé pour réduire les clivages entre communautés. Ce projet propose d’entrer en recherche des traces que l’esclavage a pu laisser. Cette archéologie vise à une certaine reconquête d’une mémoire disparue, celle de la traite atlantique, pour permettre aux descendants, mais surtout aux citoyens du monde, de mieux comprendre comment cela a pu arriver et pourquoi l’esclavage existe encore aujourd’hui.

Avant propos

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1 Cf. Éric SAUGERA, « Question(s) de mémoire : le souvenir négrier à Nantes et Bordeaux », Cahiers d’his-toire. Revue d’histoire critique (en ligne) n°89, 2002 et Cf p.16-17 du mémoire2 Cf. Yves ROCHECONGAR, Des navires et des hommes, 19993 Cf. Philippe GAMBERT, Nantes bâtit un mémorial à l’abolition de l’esclavage, Ouest-France du lundi 10 mai 20104 Loi n°2001-434 du 21 mai 2001 tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité

Il est impossible de réduire l’escla-vage à un paragraphe ou une chronologie. Ici, nous prendrons donc le parti de parler de la traite du point de vue Français et en particulier Nantais, et avec l’objectif d’expliquer la trans-formation urbaine et économique de cette ville grâce à l’esclavage. A l’origine de la création de plusieurs quartiers de la ville, l’argent de la traite est à la base de l’économie nantaise. Avant ce commerce la ville se résumait au Châ-teau des Ducs et aux fermes alentours et com-pensa par la traite l’absence d’un arrière-pays agricole suffisamment riche pour stimuler son développement. Nantes comptabilisera 41% (450000 personnes) des expéditions négrières, Bordeaux et La Rochelle 11% chacune1. Vers 1660, début de la traite des esclaves, Nantes est le huitième port fran-çais avec 12 navires. En 1750, à l’apogée du commerce du bois d’ébène, Nantes devient le premier constructeur de navires marchands de France avec 150 bateaux à quai2. Il aura fallu seulement cent ans et l’argent de 17093

expéditions pour construire les bases de la Ve-nise de l’Ouest. Les navires négriers partaient des ports européens jusqu’aux côtes africaines, ar-racher des Hommes à leur terre et leur famille pour les déporter jusqu’aux Caraïbes, où ils étaient vendus contre des marchandises telles que le sucre ou le café. Près de 12 millions d’êtres humains, traités comme des bêtes, ont subi ce commerce de la honte. Appelée à l’époque La Chose, la traite atlantique a perduré près de deux siècles et a finalement été abo-lie en 1848. L’esclavage n’a été déclaré crime contre l’humanité qu’en mai 20014. La reconnaissance de l’esclavage est un chemin long et douloureux pour Nantes. Des descendants de négriers et d’esclaves se côtoient dans une ville qui a préféré oublier son passé. Il est aujourd’hui nécessaire de se pen-cher sur la question du souvenir pour dépasser la douleur des descendants ; et ainsi laisser la place au dialogue et à l’enseignement de cette histoire trop souvent radiée des livres d’école.

Etat des lieux / A > L’esclavage et ses répercussions

1 > La place de l’esclavage à nantes, passé-présent

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1et2 Cf. Olivier PETRE-GRENOUILLEAU, Nantes, histoire et Géographie contemporaine, 2008, p.80-105 3 Cf. Max LINIGER-GOUMAZ, Vers la fin de tous les esclavages ? dans le catalogue d’exposition de Mémoires d’esclave, 1997, p.984 Cf. Claude SAVARY, Mémoires d’esclaves, idem, p.115 Cf. Thierry LECLERE, Ports d’attaches, reportage pour Télérama n°2939 du 20 juin 2006

Si Nantes est la pionnière des villes françaises participant à l’esclavage (entre 1707 et 1711, 75 % des navires négriers français en partaient) elle est surtout la dernière place forte de la traite, celle-ci n’y prenant fin qu’en 1831. Entre 1814 et 1831, au moins 50 000 Noirs sont transportés par des bateaux nantais ou commandités depuis Nantes, malgré les in-terdictions successives1. Ce commerce d’êtres humains a enrichi considérablement certains armateurs, et est à l’origine de constructions qui agrémentent aujourd’hui encore la ville (théâtre, bourse, places, hôtels particuliers, « folies »2). L’esclavage est aujourd’hui l’un des sujets les plus sensibles en France et en par-ticulier à Nantes. Il est l’une des origines du racisme et est encore très fortement répandu dans le monde (traite des femmes, filles et gar-çons, travail forcé, prostitution...3). Après l’abo-lition, la traite fut immédiatemment remplacée par d’autres formes d’esclavage, plus subtiles mais tout aussi cruelles. Ce fut bien le cas avec la colonisation de l’Afrique. Sous prétexte de la sortir des «ténèbres» en la christianisant, les anciennes nations esclavagistes envahirent de nouveaux territoires où ils imposèrent leurs lois4.

C’est pour toutes ces raisons que les associations nantaises, africaines et antillaises, ont poussé la municipalité à prendre des ini-tiatives dès les années 80. Cela a été possible seulement à partir de 1989, lors du passage de la municipalité à Gauche. En 1985, au mo-ment du 300ème anniversaire du Code Noir (ce texte de COLBERT qui réglementait l’esclavage et faisait du captif un « bien meuble ») la mu-nicipalité s’était tenue à l’écart des commé-morations en jugeant le sujet trop brûlant5. Le maire de Droite, Michel CHAUTY, craignait pour l’image de sa ville. L’ancienne municipalité avait refusé le devoir de souvenir, la nouvelle soutiendra l’exposition de 1992 des Anneaux de la Mémoire au Château des Ducs. Cette exposition accueillera 400 000 visiteurs en un an et demi et aura été financée par la mairie socialiste de Nantes. C’est dans cette atmosphère de revendications, qu’a été installé définitivement au musée de Nantes (Château des Ducs) une exposition recouvrant 10 salles et exposant avec détail la vie de ces armateurs négriers et les bouleversements que la traite entraina à Nantes.

Etat des lieux / A > L’esclavage et ses répercussions

1 > La place de l’esclavage à nantes passé-présent

013

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- La route des esclaves capturés jusqu’aux rivages -

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015

Page 16: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Pourcentages de personnes déportées par état à l’échelle mondiale entre 1650 ET 1850-

GRANDE BRETAGNE

PORTUGAL

ESPAGNE

PAYS-BASU.S.A

FRANCE

DANEMARK

11,2%

Page 17: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Pourcentages de personnes déportées par ville à l’échelle française - 017

bordeaux

Nantes

le havre

la rochelle

saint malorouen

43%

12%

11%

Page 18: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

1 Cf. Chantal CORNET, Le comblement de la Venise de l’Ouest, Cahiers d’histoire, 1996 p.102 Cf. www.nantes.fr/3 Cf. Olivier PETRE-GRENOUILLEAU, Nantes, histoire et Géographie contemporaine, 2008, p.271

L’agglomération nantaise compte environ 600 000 habitants. Elle est traversée par la Loire, qui se sépare en deux bras dans le centre de la ville (Cf. p.29). Le développement de Nantes date du 18ème siècle, période de la traite. A cette période, de nombreux quartiers ont été construits pour accueillir la bourgeoi-sie nantaise et les ouvriers des chantiers. L’île Feydeau, les quartiers de Graslin et de la place Royale, les Quais de la Fosse, des Antilles... Ces lieux emblématiques du Nantes d’au-jourd’hui constituent le coeur du centre-ville. La ville a connu de nombreux bou-leversements morphologiques. A l’origine for-mée de 8 îles1, Nantes a vu ses bras comblés les uns après les autres pendant les années 30. Aujourd’hui la seule île substistant est celle de Beaulieu. Lieu des grands projets de la ville, elle est l’avenir urbain et architectural de Nantes. De plus il n’est pas rare de voir des bâtiments très anciens en côtoyer d’autres construits après les bombardements de la se-conde guerre mondiale. Par exemple l’Hôtel-Dieu, un imposant édifice en béton, fait face à l’île Feydeau et aux hôtels particuliers des armateurs négriers.

Les transports en communs sontprimordiaux dans la ville de Nantes. Les 4 lignes principales de tramway, traversent la cité. De-puis peu, les bicloo, vélib’ nantais ont aussi fait leur apparition. La ligne 1 du tramway parcourt la ville d’Ouest en Est et dessert les principaux arrêts du centre-ville et les lieux officiels de l’esclavage comme le Quai de la Fosse, L’île Feydeau ou le Château des Ducs. De nombreux espaces publics de la ville, comme la place Royale, les abords de l’Ile Feydeau ou le cours des 50 otages, ont été rendus piétons et per-mettent d’accroître les zones de déplacements doux. Il existe donc actuellement une réelle po-litique de la ville qui vise à supprimer la voiture dans le centre de Nantes2. La ville met en avant beaucoup d’événements culturels dont le Royal de Luxe, La Folle Journée, le Festival des 3 Continents, ainsi qu’une politique d’urbanisme alliant la ré-novation et la mise en valeur du patrimoine à la création de quartiers modernes3. C’est dans cette dynamique que viendrait s’instaurer natu-rellement un parcours qui parle de l’esclavage et de ses répercussions sur la ville de Nantes.

Etat des lieux / A > L’esclavage et ses répercussions

2 > contexte urbain et dissimulation des traces

018

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1 En 1713, les chantiers de Nantes construisent dix navires négriers par an et en 1785, Nantes devient le premier port d’Europe avec près de 200 navires à quai. Cf. Des navires et des hommes de Yves ROCHECONGAR, 19992 Cf. Chantal CORNET, Le comblement de la Venise de l’Ouest, Cahiers d’histoire, 1996 p.37-473 Les rues Cardine et Montaudouine (quai de la Fosse), Kervégan (île Feydeau)...4 et 5 Cf. Didier GUYVARC’H - La mémoire d’une ville, vingt images de Nantes, 2001 p. 71 et 72

Le centre ville de Nantes a fortement été modifié par le commerce de l’esclavage. Le trafic nécessitant beaucoup de navires, la construction navale prend un essor fulgurant et cette économie florissante a permis le lan-cement d’un véritable chantier naval et fait de Nantes l’un des premiers ports d’Europe1. A la fin de la traite, les chantiers ont continué à produire une grande quantité des bâtiments français. L’industrialisation s’est développée et a peu à peu recouvert toutes les traces de l’ancienne Venise de l’Ouest. Ces traces au-jourd’hui disparues sont pourtant le vecteur de cette histoire elle aussi cachée. La reconquête de ces fragments enfouis par le temps est un travail nécessaire pour exhumer ce passé. Les chantiers navals et le Quai de la Fosse sont actuellement désertés suite à la descente des chantiers de construction vers St-Nazaire. De 1928 à 1940, les bras de la Loire vont être comblés pour agrandir la ville ; ainsi qu’une partie de l’Erdre actuellement cours des 50 Otages2. L’Ile Feydeau a été restaurée et les ferronneries de l’époque ont été conservées ; mais longtemps ces bâtiments sont restés à l’abandon. Certains descendants de négriers

habitent encore dans les hôtels particuliers de leurs ancêtres et les rues alentours portent le nom de ces armateurs3. Le Quai de la Fosse, longtemps surnommé par les nantais quai de la fesse et défiguré par la voie ferrée du 19ème siècle4 tend à retrouver l’image glorieuse du port dans lequel des trois mâts magnifiques, venaient accoster. Ces espaces de mémoires sont les lieux officiels dans lesquels l’histoire de l’es-clavage est racontée aujourd’hui mais ne sont pourtant pas signalés comme tel. Le quidam traversant ces lieux ne peut jamais deviner le passé qui les habite. Pas une plaque et pas un panneau ne mentionne l’activité négrière et l’implication nantaise dans la déportation africaine et l’économie coloniale antillaise. On citera Didier GUYVARC’H « Que dirait-on si Caen, cité à la riche histoire aussi, se conten-tait de présenter dans la trame de son passé le débarquement de 1944 en deux ou trois vitrines ? »5. Les traces ont été dissimulées par le temps, les bouleversements urbanistiques, mais aussi par le silence, le tabou et la souf-france.

Etat des lieux / A > L’esclavage et ses répercussions

2 > contexte urbain et dissimulation des traces

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Page 20: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- vues du paysage urbain Quartier graslin -

Page 21: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- vues du paysage urbain Quai de la fosse - 021

Page 22: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- vues du paysage urbain Quartier feydeau -

Page 23: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

023- vues du paysage urbain château des ducs -

Page 24: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Des bords du quai de la Fosse au château en passant par l’île Feydeau, vues du paysage urbain -

Page 25: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

025

Page 26: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Plan des environs du quai de la fosse, contexte urbain -

1

2

3

Page 27: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

027

4

5

1-Quai de la fosse / 2-Quai des Antilles / 3-Quartier Graslin / 4-Ile Feydeau / 5-Château des Ducs de Bretagne

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- Evolution du cours de la loire entre 1757 et 1930 -

1930

1

1757

Les transformations dûes à l’implantation des chantiers navals ont fait naître la Loire d’aujourd’hui

Page 29: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

029

2

1-L’ancienne Ile Feydeau / 2-L’actuelle Ile Beaulieu

Page 30: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes
Page 31: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Ces stigmates urbains doivent être mis en lumière, tout comme le sont les objets des musées. Relier ces éléments à une collec-tion d’iconographies et d’objets permettrait de mieux saisir les enjeux urbains de l’évolution de la ville et aussi de mieux comprendre le monde dans lequel vivaient les armateurs négriers. Cela permettra d’avoir un aperçu plus riche et plus ouvert de cette période de la ville de Nantes.

Se pose alors la question du moyen utilisé pour permettre cette mise en scène ur-baine. Un point de vue doit être choisi pour par-ler de l’esclavage. Comme le montre la diver-sité des projets mémoriels à travers le monde ; il y a de grandes différences entre un projet commémoratif et un projet pédagogique, par exemple.

Etat des lieux / A > L’esclavage et ses répercussions

conclusion

031

Page 32: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Les magnifiques feronneries de L’Ile Feydeau quartier des armateurs négriers -

Page 33: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

033Traces encore visibles de la richesse nantaise au 18eme siècle

Page 34: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Mascaron de l’Ile Feydeau représentant une personne noire -

Page 35: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

035

Page 36: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- La marque de la compagnie ou du propriétaire était aposée au fer chaud et à l’aide d’un papier huilé sur la cuisse ou l’épaule, laissant une trace très visible sur la peau noire - Claude Savary Mémoires d’esclaves

Page 37: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Etat des lieux

B > Une archéologie de la trace

037

Les lieux officiels de la ville sont des espaces de mémoire, mais sont parfois abandonnés, ou bien la trace est devenue peu visible. Ce travail sera avant tout archéologique et permettra d’exhumer les éléments qui manquent aujourd’hui pour enrichir le discours de l’esclavage. Ce travail engagé depuis plusieurs années par des historiens comme Olivier PETRE-GRENOUILLEAU, ou des architectes comme Italo ROTA ou Alexandre CHEMETOFF, doit être porté par un projet qui s’inscrit dans la ville de manière évidente. Il est important de retrouver l’angle de vue des hommes de ce temps ; comment comprendre cette époque qui nous semble paradoxale sans essayer de la regarder avec les yeux des gouvernants, marchands, marins, esclaves et planteurs des siècles passés ? Chaque expérience humaine détient sa vérité et il est important d’en souligner la grande diversité à travers temps et lieux1. Retrouver ces histoires, c’est explorer la ville et réaliser un véritable travail archéologique de la quête de la trace. La rencontre entre les acteurs, les lieux et les enjeux portés par différents médiums permet d’établir une topographie variée des points de vue sur la traite. Exhumer les traces du passé par la restauration, la reconstruction ou la réinterprétation sera le support et le prétexte à servir un discours pédagogique ou militant. La politique de la ville va déjà dans ce sens avec comme grand projet central l’île de Nantes. Le souvenir d’une certaine image de la cité mais surtout son existence future anime des projets de restauration et de réhabilitation. Des architectes et urbanistes comme Alexandre CHEMETOFF ou Italo ROTA ont entrepris cette recherche du fragment pour installer des enjeux architecturaux dans des projets urbains de longue haleine

Avant propos

1 Cf. Catalogue d’exposition Les Anneaux de la Mémoire éd. CIM Corderie Royale, préface de Pierre COMBES 1992

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Page 39: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

L’espace urbain de Nantes offre de multiples possibilités pour un parcours. Être dans le mouvement de la ville présup-pose un projet qui bouge avec elle, qui sera en constante évolution comme l’est celui de CHEMETOFF. La prise en compte du temps est une dimension essentielle de l’urbanisme : construire pour des siècles tout en répondant aux besoins du moment, préparer l’avenir sans faire table rase du passé1. C’est aussi comme cela que le projet doit être conçu, en lien avec l’évolution actuelle de la ville et de ses grands projets. En pleine transformation la ville peut accueillir aujourd’hui un projet qui grandit avec elle. Être dans le mouvement de la ville c’est aussi accepter ses contraintes, c’est se lotir, s’intégrer, s’affirmer. «Concevoir un bâ-timent, l’espace qui l’entoure et le soutient, ne peut être pensé uniquement en termestechniques, ni même architecturaux. Il faut deviner le contexte qui est fondamental. Et il faut en être imprégné. La ville est le lieu de l’économie, de l’échange ; là où il est possible de s’enrichir. C’est le lieu vivant de toutes les

contradictions.»2 Il est intéressant de partir de la base, de l’analyse de ce qui existe, de la spontanéité avec laquelle s’est développée une réalité urbaine qui a réagi à des besoins ou des relations sociales.

« Le mur de Berlin, les tragédies dont il fut la cause, nous ont fait voir la ville à travers un contexte historique, culturel. Notre rapport avec la ville est neuf, même pour ce qui concerne le passé. Ne plus voir le mur, l’oublier, c’était la fin d’un cycle historique, lié culturellement à la mémoire. On ne veut plus se souvenir parce qu’on n’en ressent plus l’utilité. Je sens sourdre de partout un grand désir d’ou-bli pour ne penser qu’au présent.Les villes, de nos jours, aiment donner une nouvelle image d’elles-mêmes par le biais de leurs musées. La forme musée a pris de l’im-portance par rapport au contenu musée. Il suffit de regarder autour de nous pour comprendre l’évolution en ce domaine : on parle beaucoup plus de l’architecte et de l’architecture que du contenu.»2

Etat des lieux / b > Une archéologie de la trace

1 > s’insérer dans le mouvement urbain

039

1 Cf. Thierry GUIDET - Place Publique hors série Les chroniques de lIe n°3 Le temps du projet - 20102 A ce propos, lire Massimiliano Fuksas - Chaos sublime, Notes sur la ville et carnet d’architecture

Page 40: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Le projet de l’île de Nantes à été mené par Alexandre CHEMETOFF pendant près de 10 ans. Il a utilisé une certaine logique évo-lutive qui permet de penser les projets avec une vision à très long terme : Le plan Guide. «Le Plan Guide est un plan très pré-cis, redessiné régulièrement, tous les trois mois, en même temps que le projet avance. Il permet à chacun d’avoir une vision globale de l’impact des transformations provoquées par telle ou telle intervention sur tel ou tel site. C’est un outil de travail évolutif qui permet à tous les acteurs de la ville de partager un projet. Moi, je préfère faire les choses par morceaux et continuer à me poser des questions auxquelles le temps permettra d’apporter des réponses. Ainsi, la ville se donne à voir, à parcourir, à cri-tiquer. Elle s’accomplit progressivement avant que tout ne soit fixé, figé pour toujours.»1

Il caractérise la Loire comme une sorte d’espace public. Aménager un ponton, un embarcadère, permet qu’on puisse à nouveau se déplacer sur la Loire, la pratiquer. Le sens de

ce projet d’aménagement, c’est que la Loire devienne, redevienne un lieu. Le 20e siècle, à Nantes, a été le siècle de la disparition de la Loire. Le 21e siècle sera celui de sa réappari-tion. C’est pourquoi CHEMETOFF a eu le souci immédiat de l’aménagement des berges. Il fal-lait qu’on puisse faire le tour de cette île, qu’on puisse se promener le long du fleuve, entrer à nouveau en familiarité avec lui. «Cultiver l’héritage industriel de l’île, ce n’est pas subi. Ce lieu a une épaisseur his-torique, tout autant que les abords du château. Quand nous valorisons un ancien chemin de grue ou une ancienne cale, nous nous livrons à un véritable travail d’archéologie. Pas par nos-talgie, mais par souci du futur. Il faut accep-ter les différentes époques de l’urbanisme sur cette île»1

Pour citer l’exemple de la galerie des machines : le mérite revient aux ingénieurs des chantiers qui ont construit les nefs mais l’intel-ligence de CHEMETOFF a été de les mettre en valeur.2

Etat des lieux / b > Une archéologie de la trace

l’île de nantes - atelier Alexandre chemetoff

040

1 Cf. Alexandre Chemetoff ou la logique du vivant http://www.revue-placepublique.fr/Sommaires/Articles/Chemetoff.html2 Cf. Article de Eric CABANAS - Presse-Océan du mardi 14 décembre 2010 - interwiew de Alain DIATKINE

Page 41: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Italo ROTA a travaillé sur le centre ville historique de Nantes et en particulier sur l’île Feydeau et sur le cours des 50 otages. Les bras de la Loire qui autrefois enserraient l’île ont laissé la place, depuis les comblements, à un flot d’automobiles. Le projet répondait à la volonté de rapprocher l’île Feydeau du centre de ville, de créer et d’aménager une place au carrefour Alexis RICORDEAU et de valoriser le patrimoine architectural de l’île. Pour ROTA «l’idée était naturelle d’accompagner le grand mouvement qui conduit du Château à la Loire et d’inscrire l’île elle-même, ses maisons et ses rues, dans une île verte, d’installer au fond un très grand ovale de gazon, serti autour de l’île, à l’intérieur d’un parc urbain contemporain dont l’emprise serait celle de l’eau évanouie.»1

De fait, aujourd’hui le bel ordonnan-cement des façades du 18ème siècle est parfai-tement mis en valeur, même si pour les nostal-giques ceci ne remplace pas le miroir d’eau de la Loire d’avant les comblements. Des nouveaux quais en granit sont recréés et rappellent l’ancien appontement des navires. La Loire retrouve ainsi métaphorique-ment sa place au cœur de la ville. L’absence decoupure routière facilite les liaisons piétonnes entre Feydeau et le centre-ville. Ce projet pro-pose de partir à la quête des traces de l’an-cienne Venise de l’Ouest et va à contre courant d’une urbanisation de masse pour permettre à la ville de respirer grâce à des espaces verts. Cette démarche s’inscrit dans une dynamique plus large qui vise à renforcer la vocation mé-tropolitaine de la cité ; en modernisant.

Etat des lieux / b > Une archéologie de la trace

la coulée verte - italo rota

041

1 Cf. Nantes passion n°78 de novembre 1997

Page 42: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- le Plan Guide d’alexandre chemetoff-

Page 43: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- l’aménagement vert de l’île feydeau par italo rota - 043

Page 44: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes
Page 45: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

La ville de Nantes a mis en place un parcours historique sous forme de dépliant, pour guider les visiteurs sur les traces urbaines de l’esclavage. Ce dépliant est complété, cer-tains dimanches, d’une visite guidée par les médiateurs du Château des Ducs. Ce parcours revient sur les traces encore palpables, ar-chitecturales ou urbaines, de la traite et vient compléter l’exposition d’objets permanente du Château. Cependant, pratiqué seul, le parcours reste très superficiel. Même s’il a le mérite de mettre en exergue des lieux parfois oubliés, les explications sont très courtes et ne mènent pas forcément à une réflexion contemporaine de fond. De plus le propos reste assez officiel et ne parle pas toujours des histoires connexes qui viennent enrichir un discours plus global ; comme par exemple les points de vue d’asso-ciations antillaises ou africaines. Ce parcours a le très net avantage de s’effectuer avec l’aide et le long des transports en commun comme le tramway ou le bus. Il amène le visiteur a prendre conscience de

l’étendue de l’architecture négrière de Nantes (du Quai de la Fosse à l’Ile Feydeau) mais il propose aussi la rencontre avec des éléments plus anecdotiques comme les mascarons, les ferronneries ou les pontons du port. L’exposition permanente du Châ-teau des Ducs est constituée de 10 salles aux thématiques très différentes1. Ce parcours est chronologique dans l’établissement d’une campagne négrière, il évoque le point de vue très commercial des armateurs, leur vie à Nantes ; la capture des esclaves en Afrique, la vie à bord des navires négriers ; puis propose une vision des plantations dans les Caraïbes. L’ensemble des collections est mis en scène de manière à rappeler les cales de bateaux dans une atmosphère assez sombre et exiguë. Le visiteur profite alors d’un contexte pour mieux imaginer ce qu’a pu être ce trafic. De même que pour les visites en extérieur, les médiateurs proposent de guider les visiteurs dans leur découverte de ce pan de l’histoire nantaise.

Etat des lieux / b > Une archéologie de la trace

2 > les interventions existantes à nantes

045

1 Cf. http://www.chateau-nantes.fr/fr/programmes/traces_de_la_traite_ici_et_la_bas/

Page 46: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Objets exposées au château des ducs -

Page 47: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

047

Page 48: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes
Page 49: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Ces architectes explorent et subli-ment le patrimoine architectural nantais. C’est cette voie que le projet de mémoire de l’escla-vage va emprunter pour s’ancrer dans la ville et entrer en cohérence avec le paysage urbain. De cette manière, et en lien avec de tels projets, ce parcours s’instaure dans la du-rée et dans une harmonisation urbaine. Parler de l’esclavage entre en réson-nance avec toutes les strates d’une société et il est important comme le suggère Alexandre CHEMETOFF d’ «accepter la coexistence d’ex-pressions différentes pour que tout le monde trouve sa place dans la ville. Un projet d’urba-nisme a quelque chose à voir avec les diversi-tés».

Prendre en compte la complexité ur-baine est important. Le projet ne peut pas détruire un quartier pour s’implanter, il devra respecter la ville et s’y insérer. Il en est de même pour lestransports ; profiter des parcours déjà existants peut-être un point d’entrée du projet. De la même manière, il faut traiter les tabous culturels. Comme la sculpture saccagée de 19981, il faut prendre la mesure de ce que Nantes est prête à recevoir, mais aussi forcer un peu la main pour confronter les citoyens à leur histoire urbaine et sociale.

Etat des lieux / b > Une archéologie de la trace

conclusion

049

1 Cf. p.19

Page 50: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes
Page 51: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

programmation

Page 52: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Ils étaient jetés dans les cales des bateaux comme du bétail, empilés les uns sur les autres jusqu’au plafond, et bon nombre d’entre eux étaient enchaînés à des poutres en bois sur lesquelles ils pouvaient à peine se mouvoir

tellement ils étaient à l’étroit. - Claude Savary Mémoires d’esclaves

Page 53: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Programmation

A > TROIS REGARDS SUR L’ESCLAVAGE

053

Parler de l’esclavage nécessite de se positionner quant au choix de la forme que cela prendra. Construire un musée ne pose pas les mêmes enjeux et contraintes que ceux que suggère un mémorial ou un parcours citoyen. Ce sont des portes différentes qui ne montreront pas la même chose de cette histoire, et cela suppose de bien réfléchir à ce dont la ville et le spectateur ont besoin. Depuis quelques décennies, les musées se construisent par dizaines en France1, on peut s’interroger sur ce que cela montre de notre époque. Un besoin de parler du passé peut-être un peu hypocrite et très politique, mais qui a aussi permis de développer un intérêt pédagogique pour l’esclavage. Les laissé(e)s-pour-compte de l’histoire et de la mémoire d’hier revendiquent aujourd’hui une nouvelle place symbolique dans le nouveau récit collectif2.

Avant propos

1 et 2 Cf. Johann MICHEL - Gouverner les mémoires,Les politiques mémorielles en France - 2010 préface

Page 54: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes
Page 55: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Parler de l’esclavage en construisant un musée est l’une des alternatives possibles. Cet espace avant tout pédagogique permet l’installation d’objets, écrits, vidéos... et pro-pose des supports pérennes. Il est le lieu évi-dent du récit. Contrairement à un mémorial où l’histoire n’est parfois pas racontée, le musée est l’espace dans lequel les textes et explica-tions vont venir éclairer le visiteur sur l’histoire de la traite. Construire un musée c’est aussi choisir un lieu symbolique qui raisonne de l’histoire qui y est racontée. La ville de Nantes pourrait être ce lieu avec le passé qu’elle porte en elle. Mais mettre des objets derrière des vitrines, c’est peut-être aussi aller contre ce lieu. C’est refuser d’admettre que cette his-toire a touché plus qu’un espace bâti, surtout dans le cas de Nantes, où les stigmates sont imprégnés dans toutes les couches de la ville ; urbaine, architecturale, économique, politique, culturelle... Enfermer l’histoire dans un musée c’est aussi prendre le risque qu’elle ne soit pas accessible à tous, c’est prendre le parti de limiter au départ, l’accès à la connaissance.

La traite et son récit sont trop importants pour être contenus dans quelques salles comme c’est le cas au Château des Ducs, car cette histoire parle des problèmes que rencontrent encore les citoyens aujourd’hui. Expliquer l’esclavage c’est commencer à expliquer le racisme, les problèmes d’identité, les flux de migrations... soit une grande partie du discours politique d’aujourd’hui. Faire le choix du musée c’est peut-être poursuivre un discours nécessaire, mais sûrement aussi trop éloigné des gens. Un sujet d’actualité comme celui-là a sa place au coeur des discussions citoyennes en mouvement, et non figé derrière des vitrines. De nombreux musées pourraient ici nous servir d’exemples. Il est cependant intéressant d’observer com-ment le sujet de l’esclavage est traité dans d’autres pays que celui de la France. Nous ver-rons donc comment Nantes a mis en place un discours pédagogique muséal et ses répercus-sions ; mais aussi comment un pays comme la Suisse, peu connue pour son implication dans ce commerce, a pu faire remonter son passé à la surface.

Programmation / A > Trois regards sur l’esclavage

1 > Le musée, espace de sacralisation de l’objet

055

Page 56: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Les Anneaux de la mémoire, exposition au Château des Ducs de Nantes, 1992-1994

Le musée du Château des Ducs ac-cueille depuis sa réouverture en 2007, sept salles dédiées à la traite atlantique. Mais déjà en 1992 une exposition a été organisée pour assumer et faire connaître le terrible passé de la ville de Nantes. Elle a accueilli plus de 400 000 visiteurs. L’ensemble de l’exposition est surtout constitué d’objets d’époque mais aussi de maquettes explicatives, de manuscrits, d’af-fiches et de documents visuels et sonores sur le thème de la traite transatlantique. Les maquettes sont très présentes et expliquent de manière « ludique » différents éléments comme la structure des bateaux ou

l’organisation des plantations. Cette exposition a été conçue par l’association des Anneaux de la Mémoire. Cette association est à l’origine de nombreuses actions telles que des expositions, des conférences et des publications. Ici, les recherches sont avant tout gé-néralistes et comprennent aussi bien la traite, le négoce, le voyage et la vie dans les planta-tions. Mais elle est cependant assez peu tour-née vers une actualité de l’esclavage. Le but est plus de sensibiliser le public sur ce qu’a été la traite négrière et comment ce commerce a influencé la ville de Nantes, son économie, sa population, sa culture ou son architecture. La richesse de la ville et son attrait actuel sont nés de ce terrible épisode historique.

Programmation / A > Trois regards sur l’esclavage

L’histoire avant la mémoire

1 > Le musée, espace de sacralisation de l’objet

056

Page 57: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Mémoires d’Esclaves, exposition au Musée d’ethnographie de Genève, 1997

Le catalogue de l’exposition met en avant les éléments présents lors de cette mise en lumière sur l’esclavage et son abolition. Le point de vue est bien sûr Genevois, et assez original sur cette période. Les articles choisis pour illustrer cette exposition sont plus scien-tifiques qu’historiques. Quelques uns appro-chent une démarche, sinon philosophique, du moins sociologique et explorent les répercus-sions de ce passé sur le monde actuel et les nouveaux esclavages. Ainsi une grande partie de l’expo-sition a été consacrée au dénombrement de ces formes contemporaines d’esclavage et à la manière dont la traite négrière a influencé les manières de penser, de voir le monde et les autres cultures. L’exposition parle du racisme qu’a engendré ce commerce du bois d’ébène mais aussi de la volonté de réparer ce tragique événement, ce qui a finalement débouché à une

christianisation de masse et donc au refus de l’islam. Une nouvelle forme de racisme. L’exposition de Genève, présentée en 1997, est alimentée d’objets de la période co-lonialiste, et plus précisément liés à l’esclavage ; comme des fers ou des objets de troc. Mais il semble que la plus grosse partie de la collec-tion est un ensemble de textes, témoignages d’esclaves et de descendants d’esclaves. « L’exposition Mémoires d’esclaves essaie à sa manière de rappeler le souvenir de tous ces martyrs de l’exploitation économique, afin que chacun sache que l’esclavage peut exister par-tout et en tout temps, qu’il peut prendre toutes sortes de formes subtiles ou malignes, et qu’il faut résolument lutter pour l’abolir afin qu’il ne soit plus possible d’imposer à son semblable une vie misérable sans espoir et sans digni-té. »1 Cette exposition est donc résolument tournée vers l’avenir et l’éducation des citoyens du monde actuel.

Programmation / A > Trois regards sur l’esclavage

1 > Le musée, espace de sacralisation de l’objet

057

La dimension philosophique et sociologique du musée

1 et 2 Cf. Claude SAVARY, commissaire de l’exposition «Mémoires d’esclaves».

Page 58: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Photographie de Christian Leray exposée au musée du château des ducs jusqu’au 15 mai 2011 -

Page 59: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

059Seuls documents actuels qui parle des traces de l’esclavage

Page 60: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

1 Cf. Didier GUYVARC’H - La mémoire d’une ville, vingt images de Nantes, 2001 p.85

Le mémorial est aussi un champ d’action envisageable (et finalement envisagé par la municipalité nantaise). Principalement conçu par des artistes ou des associations, il est le lieu de la commémoration et du recueille-ment. Plus présent, paradoxalement, que le musée, il est un lieu de la vie quotidienne des descendants. Il garde donc un aspect plus ac-tuel car il est dans la mouvance de la ville, il lui appartient comme le serait une promenade ou un parc, il s’offre aux visiteurs. Cette qualité est aussi un défaut, le mémorial s’adresse à tous mais n’a pas un rôle pédagogique par son ca-ractère justement mémoriel. Il offre pourtant la qualité de graver une histoire et un passé pour en faire part aux générations futures. Choisir le mémorial, c’est aussi choisir un point de vue, une histoire, choisir qui l’on va commémorer. Un passé comme la traite atlantique ne peut pas être raconté par un seul point de vue, comme l’a démontré l’exposition des Anneaux de la Mémoire, c’est la richesse des différents récits qui constitue une approche

plus réaliste de l’histoire. Car jusqu’à présent le silence a laissé la place aux rumeurs, au fantasme, à l’imaginaire, l’erreur souvent et le mensonge parfois. Ils ont pris ainsi le relais pour dire la traite et ses horreurs et pour livrer (en le dénaturant hélas) l’arrière-plan de la for-tune nantaise1. Il est donc très important d’aller au delà de la commémoration, d’enclencher un véritable travail pédagogique et explicatif. Ainsi même si la présence d’un espace de recueil est nécessaire, il n’est pas tout. Le choix actuel de la ville de Nantes montre la pression qu’ont exercée les différentes associations pour un devoir de mémoire des déportés. Créer un lieu pour ces personnes est un pas en avant mais exclue par la même un véritable travail d’histo-rien, pour aller au-delà de la commémoration. Nous montrerons, ici, l’importance des asso-ciations nantaises dans la réalisation d’exposi-tions et d’événements liés à l’esclavage, ainsi que la demande d’un lieu réservé consacré à cette histoire.

Programmation / A > Trois regards sur l’esclavage

2 > Le mémorial, lieu de mémoire intemporel

060

Page 61: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

1 Cf. François LEBRUN - Guerres de Vendée - revue L’Histoire, numéro de décembre 19922 et 3 Cf. Didier GUYVARC’H - La mémoire d’une ville, vingt images de Nantes - p.73

Regards croisés, Mémoire d’Outre-Mer et Les Anneaux de la Mémoire, Nantes, asso-ciations actuelles

« L’association Les Anneaux de la Mé-moire, créée en 1991, a pour objectif de mieux faire connaître l’histoire de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs conséquences contem-poraines dans la perspective de promouvoir de nouveaux échanges, équilibrés et équitables, entre nos sociétés d’Afrique, d’Amérique et d’Europe ». Yvon CHOTARD, président de l’as-sociation Cette association fonctionne en résonnance avec celle d’Afrique « Regards Croisés » et celle des Antilles « Mémoires de l’Outre-Mer ». Ces trois regards différents sur la traite ont enrichi le discours de l’expo-sition «les Anneaux de la Mémoire» au Châ-teau des Ducs. On peut fixer la position des AdlM en reprenant ce que François LEBRUN écrit dans la revue L’Histoire « Il n’y a qu’une manière de commémorer (...) c’est de contri-buer si peu que ce soit à la vérité de l’his-toire... Il ne s’agit ni d’oublier les victimes, ni d’innocenter les vrais bourreaux mais de

poursuivre inlassablement cette quête de la vérité qui est la tâche même de l’historien » 1. L’association dirige son action vers l’organisation d’expositions (la dernière s’in-titulait Mémoire de migrations2), la rédaction d’une revue annuelle centrée sur la traite, le maintient et l’extension des liens internatio-naux (avec des associations locales d’Afrique et d’Amérique, avec l’UNESCO dans le cadre des opérations La route de l’esclave). Cette as-sociation fonctionne en lien étroit avec celle de « Mémoires d’Outre-Mer ». Cette dernière se veut porte-parole de la communauté Antillaise et situe ses actions dans la revendication iden-titaire3. C’est dans cet esprit que chaque année elle procède, au mois d’avril, pour commémo-rer l’abolition de l’esclavage par la IIeme Répu-blique en 1848, à une cérémonie colorée Quai de la Fosse avec le jet en Loire d’une gerbe de fleurs à la mémoire des Africains déportés et de leur esclavage.

Enfin, Regards croisés propose des conférences et des débats d’actualité pour per-mettre de recentrer l’esclavage au coeur des discours politiques.

Programmation / A > Trois regards sur l’esclavage

2 > Le mémorial, lieu de mémoire intemporel

061

Des associations en opposition

Page 62: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Amériques

Europe

Océan indien

Afrique

The Slave Lodge - Afrique du sud

Fortaleza de São Miguel - Angola

Palais du Roi Tegbessou - Bénin

Palais royaux - Abomey - Bénin

Ouidah : porte du non retour - Bénin

Port de Loango - Congo

Fort jesus - Kenya

Maison des esclaves de Gorée - sénégal

Site de Ouara - Tchad

David Livingstone memorial - Zambie

Mémorial de la déportation des Esclaves - Guadeloupe

Musée Schoelcher - Guadeloupe

Musée de l’esclavage - HaitiBlack point Tunnel - Saint vincent

Bethel Chapel - GuyaneRuinas de Boca de Negra - J

amaique

La Maison de la négritude et des d. de l'h. - france

Cap 110 - Martinique

Mémorial à l’abolition - France

United States National Slavery Museum - USA

Mémorial - Liverpool - angleterreParcours - Bristol angleterre

Côte ouest de l’afrique

Caraïbes

- Mémoriaux existant dans le monde -

Page 63: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Amériques

Europe

Océan indien

Afrique

The Slave Lodge - Afrique du sud

Fortaleza de São Miguel - Angola

Palais du Roi Tegbessou - Bénin

Palais royaux - Abomey - Bénin

Ouidah : porte du non retour - Bénin

Port de Loango - Congo

Fort jesus - Kenya

Maison des esclaves de Gorée - sénégal

Site de Ouara - Tchad

David Livingstone memorial - Zambie

Mémorial de la déportation des Esclaves - Guadeloupe

Musée Schoelcher - Guadeloupe

Musée de l’esclavage - HaitiBlack point Tunnel - Saint vincent

Bethel Chapel - Guyane

Ruinas de Boca de Negra - Jamaique

La Maison de la négritude et des d. de l'h. - france

Cap 110 - Martinique

Mémorial à l’abolition - France

United States National Slavery Museum - USA

Mémorial - Liverpool - angleterreParcours - Bristol angleterre

Côte ouest de l’afrique

Caraïbes

063Liste non exheustive mais proportionnelle des lieux de mémoire selon les continenets

Page 64: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Mémoriaux existants dans le monde -

Page 65: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

063

Page 66: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- commémoration de l’abolition en 1998 sur le quai de la fosse -

Page 67: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

067

Page 68: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes
Page 69: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

1 Cf. Didier GUYVARC’H - La mémoire d’une ville, vingt images de Nantes - préface2 Cf. Alain CROIX - La mémoire d’une ville, vingt images de Nantes - préface

Proposer un projet à l’échelle de la ville suppose de partir en quête des éléments disparus mais qui parlent de son histoire. La ville, produit de l’histoire des hommes, nous forme à son tour. Nous portons tous, plus ou moins, le souvenir de cette formation, de cet aprentissage1. La ville possède ce pouvoir d’évocation, cette capacité à faire surgir des images, des impressions, des représentations qui s’accrochent, s’ancrent sur quelques buttes témoins que l’on peut qualifier, après Pierre NORA, de lieux de mémoire. La mémoire qui s’impose (comme celle d’un mémorial) masque en quelque sorte l’histoire qui, elle, cherche à comprendre, pose des questions, tente de vaincre le préjugé. Prendre la voie de l’histoire c’est interroger les lieux de mémoire pour comprendre pourquoi, comment ils se sont construits et sont devenus des repères, des signaux de la ville alors que leur signification change selon les échelles d’observation et au gré de l’histoire elle même2. La ville de Nantes porte les stigmates de la

traite atlantique malgré leur dissimulationpostindustrielle. Il est sans doute plus inté-ressant de construire un récit à l’échelle de la ville avec comme médium, l’architecture ou les transformations urbaines, témoins éloquents du passage de l’esclavage. Placer la place publique au coeur du discours sur l’esclavage c’est faire en sorte de donner la parole à tous, de confronter tous les points de vue. C’est offrir au visiteur des connaissances sur le sujet avec à l’appui un élément assez inédit, la ville même. C’est peut-être aussi une manière d’intéresser dif-féremment que par un musée, espace encore peu fréquenté si l’on vise tous les citoyens d’une ville. C’est aller à la rencontre du visi-teur, l’interpeller dans sa promenade, là où il ne cherchait pas la connaissance de ce sujet. C’est prendre le pas sur l’initiative et proposer au passant de jeter un œil sur ce sujet encore d’actualité. Nous verrons ici comment des villes européennes ont pu mettre en œuvre des parcours pour parler de la mémoire d’une cité.

Programmation / A > Trois regards sur l’esclavage

3 > La place publique, environnement citoyen

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Page 70: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Les différents acteurs de la place publique -

Page 71: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

071

Page 72: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

London, Sugar & Slavery ,Museum of London Docklands, exposition permanente

Cette exposition est constituée de dons privés, de films, de musiques, de médias interactifs et de plus de 140 objets. Dans un espace de 1200m2, l’exposition parle du com-merce des esclaves et du sucre, mais aussi de la résistance face à la traite, de la campagne d’abolition et de l’héritage de la relation durable entre Londres et les Caraïbes. Cette galerie a aussi pour fonction de confronter les gens à ce qu’ils croient savoir de la traite et comment ce trafic terrible a fait le Londres d’aujourd’hui. « Nous espérons que la Galerie ai-dera tous les londoniens à mieux comprendre leur propre patrimoine et leur identité. Cer-taines personnes seront peut-être mal à l’aise, mais cette exposition permet de saisir et de commencer à comprendre aujourd’hui, de nombreuses facettes de la société ; y compris le mélange des britanniques, cultures d’Afrique

et des Caraïbes.» (David SPENCE, direc-teur du Musée de Docklands). Cette galerie aide à mieux penser la ville actuelle et aide à comprendre comment les relations entre les personnes et les cultures de la ville, ont été façonnées par cette histoire. Le « West India Dock » et son entrepôt sont les lieux idéaux pour présenter cette réflexion sur le commerce triangulaire. Le sucre produit par les esclaves africains a été entreposé dans cet immeuble. En raison de cette histoire, le bâti-ment est un important site de mémoire pour la diaspora africaine. Le lieu fonctionne ici en résonnance avec l’histoire. Cette exposition est aussi fortement imprégnée de documents plus actuels sur le racisme et le rejet des autres cultures au 20ème siècle. Etant une ville très cosmopolite, Londres a mis en place cette ga-lerie pour permettre aussi de promouvoir le dé-bat sur le racisme dans le monde, ses tenants et ses aboutissants et permettre d’expliquer en partie le monde contemporain.

Programmation / A > Trois regards sur l’esclavage

3 > La place publique, environnement citoyen

072

Un lieu de mémoire dans la ville

Page 73: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

La ville de Berlin

La ville de Berlin est un exemple élo-quent dans la quête du passé et de ses traces disparues. Contrairement à l’esclavage, le tra-vail de mémoire à été enclenché très vite et à permis à la ville de Berlin de conserver des éléments aujourd’hui disparus pour l’escla-vage. Plusieurs solutions ont été envisagées et réalisées à Berlin. Un musée de la Shoah, un mémorial de l’holocauste, et un parcours à l’échelle de la ville qui regroupe certains éléments comme les traces encore existantes du mur, ou des points stratégiques comme le Checkpoint Charlie. Ces éléments encore vivants (chacun repart avec son bout de mur) parlent du drame de la Shoah plus directement que peut le faire un musée. La présence de la ville au cœur du discours mémoriel permet d’intéresser plus directement le visiteur de Berlin, il ne peut pas en faire abstraction. C’est aussi cela qui fait la richesse de la ville, en acceptant son

passé, Berlin laisse la place au dialogue et auxquestionnements. Cela a aussi créé l’identité de la cité et ouvert un nouveau chapitre sans qu’il ne soit plus question de l’éternel tabou du silence face à l’horreur. Différents moyens ont été utilisés pour mettre en évidence ces stig-mates du traumatisme urbain : des panneaux, des œuvres d’artistes, des plaques plus «abs-traites», des reconstitutions... Cette diversité de médiums comme supports de communication, permet à chaque fois une approche différente, plus ou moins imagée du passé urbanistique de la ville. Berlin fait donc office de parfait exemple pour une ville comme Nantes qui cherche à parler de son passé pour aller de l’avant et ouvrir le dialogue sur des sujets d’ac-tualité comme le racisme ou l’identité natio-nale. Mettre la ville au centre et ouvrir les lieux de connaissance comme les musées, des lieux de mémoire ; permet d’être plus juste et plus proche d’une vérité qui sera longue à retrouver.

Programmation / A > Trois regards sur l’esclavage

3 > La place publique, environnement citoyen

073

La ville comme parcours de la mémoire

Page 74: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes
Page 75: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

En explorant ces trois regards sur l’esclavage, leurs enjeux, et leurs fonction-nements, on se rend compte des multiples connections qu’un tel projet amène dans la ville. Faire part des différents points de vue sur la mémoire est très important et on ne peut ré-duire ce projet à un seul travail commémoratif ou pédagogique. Ce projet doit être le support de cette pluralité de liens entre acteurs de la cité, qu’ils soient historiens, membres associa-tifs, ou simples citoyens. C’est donc vers un projet plus com-plet que se tourne cette recherche. Explorer les différentes échelles de la ville, du quartier à l’élément architectural ; faire une place belle au visiteur, et provoquer la rencontre avec ce sujet d’actualité et entre citoyens pour débattre.

Ce projet devra aussi prendre en compte la dimension complexe de la place publique. D’un point de vue technique : com-ment exposer une histoire et la communiquer ; mais aussi se poser ces questions d’un point de vue éthique et social : quels propos tenir sur l’esclavage dans une ville qui a pu participer fortement à ce commerce. Il devient alors important de rappro-cher les lieux, les histoires, les acteurs, les objets et les discours actuels, ainsi que d’ef-fectuer en permanence un aller-retour dans l’histoire, pour la voir aussi avec les yeux des citoyens de l’époque de la traite.

Programmation / A > Trois regards sur l’esclavage

conclusion

075

Page 76: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

L A PLACE PUBL IQUE

L E M É M O R I A L

LE M

USÉE

PÉDAGOGIE

MILITANTISME

COMMÉMORATION

ENGAGEMENT

INTERACTION

CONFÉREN

CES/C

OLLOQUES

PARC

OURS

THEÂ

TRE

DOCU

MEN

TS IN

TERA

CTIF

S

TÉM

OIGN

AGES

TEXT

ES

OBJETS ACTUELS

OBJETS D’ÉPOQUEOEUVRES

ASSOCIATIONS

REGARDS CROISÉS

LES ANNEAUX DE LA MÉMOIRE

MÉMOIRE D’OUTRE-MER

PHILOSOPHES

CITOYENS

SOCIOLOGUES

MÉDIATEURS

- Les interconnexions entres acteurs, enjeux, et supports de communication de ces trois systèmes -

Il existe différents niveaux de connexions ici représentés par l’importance du tracé. Ces points forts déterminent un propos propre à chaque système.

Page 77: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

L A PLACE PUBL IQUE

L E M É M O R I A L

LE M

USÉE

PÉDAGOGIE

MILITANTISME

COMMÉMORATION

ENGAGEMENT

INTERACTION

CONFÉREN

CES/C

OLLOQUES

PARC

OURS

THEÂ

TRE

DOCU

MEN

TS IN

TERA

CTIF

S

TÉM

OIGN

AGES

TEXT

ES

OBJETS ACTUELS

OBJETS D’ÉPOQUEOEUVRES

ASSOCIATIONS

REGARDS CROISÉS

LES ANNEAUX DE LA MÉMOIRE

MÉMOIRE D’OUTRE-MER

PHILOSOPHES

CITOYENS

SOCIOLOGUES

MÉDIATEURS

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Page 78: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Pour maintenir l’ordre et la discipline, le fouet, pour soigner les blessures, du sel et du piment. Chaque jour des corps sans vie sont jetés à la mer. - Claude Savary Mémoires d’esclaves

Page 79: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Programmation

B > Un choix tourné vers la place publique

079

Faire le choix de la place publique, la ville, pour créer un parcours, c’est vouloir mettre le problème du silence face à l’esclavage et ses répercussions actuelles, au cœur des discussions citoyennes mais aussi politiques. Il est important pour comprendre ces débats, de percevoir et comprendre la base de ces écueils. Ce projet se fera l’écho de cette volonté de replacer l’homme et sa ville au centre de l’histoire avant tout comme acteur. Les lieux officiels de la ville sont des espaces de mémoire, mais sont parfois abandonnés, ou la trace est devenue peu visible. Ce travail sera avant tout archéologique et permettra d’exhumer les éléments qui manquent aujourd’hui pour enrichir le discours de l’esclavage. Ce travail engagé depuis plusieurs années par des historiens comme Olivier PETRE-GRENOUILLEAU, ou des architectes comme Italo ROTA ou Alexandre CHEMETOFF, doit être porté par un projet qui s’inscrit dans la ville de manière évidente.

Avant propos

Page 80: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes
Page 81: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

L’espace urbain de Nantes offre de multiples possibilités pour un parcours. Être dans le mouvement de la ville présup-pose un projet qui bouge avec elle, qui sera en constante évolution comme l’est celui de CHEMETOFF. La prise en compte du temps est une dimension essentielle de l’urbanisme : construire pour des siècles tout en répondant aux besoins du moment, préparer l’avenir sans faire table rase du passé1. C’est aussi comme cela que le projet doit être conçu, en lien avec l’évolution actuelle de la ville et de ses grands projets. En pleine transformation la ville peut accueillir aujourd’hui un projet qui gran-dit avec elle. Ce parcours urbain, en reliant des lieux de mémoire de Nantes, sera le symbole de ce nouveau départ, d’une ville qui souffre depuis l’arrêt des Chantiers Na-vals en 1987 (et donc de l’industrialisation) et n’a pas su trouver d’équilibre avec l’arri-vée en masse du tertiaire au détriment des autres secteurs d’activité. Ainsi ce projet vise à reconquérir la ville telle qu’elle a été avant de pâtir des stigmates que la traite a laissés. Être dans le mouvement de la ville c’est aussi accepter ses contraintes, c’est se lotir, s’intégrer, s’affirmer. «Concevoir un bâ-timent, l’espace qui l’entoure et le soutient, ne peut être pensé uniquement en termes

techniques, ni même architecturaux. Il fautdeviner le contexte qui est fondamental. Et il faut en être imprégné. La ville est le lieu de l’économie, de l’échange ; là où il est possible de s’enrichir. C’est le lieu vivant de toutes les contradictions.»2 Il est intéressant de partir de la base, de l’analyse de ce qui existe, de la spontanéité avec laquelle s’est développée une réalité urbaine qui a réagi à des besoins ou des relations sociales.

« Le mur de Berlin, les tragédies dont il fut la cause, nous ont fait voir la ville à travers un contexte historique, culturel. Notre rapport avec la ville est neuf, même pour ce qui concerne le passé. Ne plus voir le mur, l’oublier, c’était la fin d’un cycle historique, lié culturellement à la mémoire. On ne veut plus se souvenir parce qu’on n’en ressent plus l’utilité. Je sens sourdre de partout un grand désir d’ou-bli pour ne penser qu’au présent.Les villes, de nos jours, aiment donner une nouvelle image d’elles-mêmes par le biais de leurs musées. La forme musée a pris de l’im-portance par rapport au contenu musée. Il suffit de regarder autour de nous pour comprendre l’évolution en ce domaine : on parle beaucoup plus de l’architecte et de l’architecture que du contenu.»2

Programmation / B > Un choix tourné vers la place publique

1 > s’insérer dans le mouvement urbain

081

1 Cf. Thierry GUIDET - Place Publique hors série Les chroniques de lIle n°3 Le temps du projet - 20102 A ce propos, lire Massimiliano Fuksas - Chaos sublime, Notes sur la ville et carnet d’architecture

Page 82: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Les interconnexions spécifiques de la place publique -

L A PLACE PUBL IQUE

L E M É M O R I A L

LE M

USÉE

PÉDAGOGIE

MILITANTISME

COMMÉMORATION

ENGAGEMENT

INTERACTION

CONFÉREN

CES/C

OLLOQUES

PARC

OURS

THEÂ

TRE

DOCU

MEN

TS IN

TERA

CTIF

S

TÉM

OIGN

AGES

TEXT

ES

OBJETS ACTUELS

OBJETS D’ÉPOQUEOEUVRES

ASSOCIATIONS

REGARDS CROISÉS

LES ANNEAUX DE LA MÉMOIRE

MÉMOIRE D’OUTRE-MER

PHILOSOPHES

CITOYENS

SOCIOLOGUES

MÉDIATEURS

Les différents liens entre acteurs, enjeux et médiums soulevés par un projet réellement ancré dans la place publique et auprès des citoyens

Page 83: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

083La place publique est le regard qui est le plus richement imprégné des différents acteurs et enjeux

L A PLACE PUBL IQUE

L E M É M O R I A L

LE M

USÉE

PÉDAGOGIE

MILITANTISME

COMMÉMORATION

ENGAGEMENT

INTERACTION

CONFÉREN

CES/C

OLLOQUES

PARC

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OBJETS ACTUELS

OBJETS D’ÉPOQUEOEUVRES

ASSOCIATIONS

REGARDS CROISÉS

LES ANNEAUX DE LA MÉMOIRE

MÉMOIRE D’OUTRE-MER

PHILOSOPHES

CITOYENS

SOCIOLOGUES

MÉDIATEURS

Page 84: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Le quai des antilles et le hangar à bananes en 2005 et 2007-

Page 85: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

085Une évolution très rapide sur l’île Beaulieu

Page 86: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Le pont anne de bretagne et le quai de la fosse à droite en 2005 et 2009 -

Page 87: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

087

Page 88: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes
Page 89: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Ce projet inscrit dans la ville devra prendre en compte tous les éléments qui la composent. La Loire est l’un d’eux et l’un des plus importants. Elle est le point de départ des bateaux et leur point d’arrivée, elle est le lien de Nantes avec l’Atlantique, les Caraïbes et l’Afrique. Ce fleuve a subi les changements d’une ville en évolution, qui a peu a peu com-blé ses bras et domestiqué son cours. La Loire est le témoin privilégié des transformations urbaines liées à l’esclavage et post-esclava-gistes. De nombreux quartiers de Nantes (on l’a vu) on été créés par l’argent de la traite en quelques décennies seulement. Graslin est celui qui sera le plus travaillé et le plus bour-geois. Résidence des armateurs négriers avec l’Ile Feydeau, il garde les traces de cette ri-chesse mais aussi de la honte. De nombreuses rues dans ce quartier portent encore le nom des armateurs négriers. Ils ont marqué ces lieux et continuent de le faire. Ces rues relient Graslin au Quai de la Fosse. Ce quai, ancien port où venaient mouiller les navires négriers est lui totalement à l’abandon.

Ces lieux officiels de l’esclavageet emblématiques de la ville actuelle seront le point de départ d’un parcours citoyen. Ils se feront l’écho d’un discours pédagogique et, mieux que des images, montreront avec évi-dence l’incidence économique et sociale d’un tel commerce. Il devient alors intéressant de montrer de ces lieux une histoire différente et moins connue que celle qui les accompagne habituellement. Parler de l’Ile Feydeau, par exemple, autrement que comme étant le lieu des hôtels particuliers des armateurs, mais comme étant aussi et avant tout, anciennement une île, comblée pour les besoins du com-merce triangulaire. Les résonnances urbanis-tiques que chaque lieu porte, enrichissent le discours sur l’esclavage. Il est plus évident de comprendre, peut-être, comment ce passé a pu influencer Nantes, en voyant concrètement, les bouleversements physiques que cela a engen-dré. Il serait dommage de ne pas profi-ter du « musée » incroyable qu’est la ville de Nantes et de s’enfermer dans quelques obs-cures salles.

Programmation / B > Un choix tourné vers la place publique

2 > Un parcours à l’échelle de la ville

089

Page 90: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Rue montaudouine près du quai de la fosse -

Page 91: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

091Jean Gabriel Montaudouin était l’un des plus influents armateurs négrier de Nantes au 18ème sièce

Page 92: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes
Page 93: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Ainsi, si le choix de la place pu-blique devient assez évident pour parler de l’esclavage, il est important de bien cerner tous les enjeux et les contraintes que cela soulève. Prendre en compte la complexité urbaine est important. Le projet ne peut pas détruire un quartier pour s’implanter, il devra respecter la ville et s’y insérer. Il en est de même pour les

transports ; profiter des parcours déjà existants peut être un point d’entrée du projet. De la même manière, il faut traiter les tabous culturels. Comme la sculpture saccagée de 1998, il faut prendre la mesure de ce que Nantes est prête à recevoir, mais aussi forcer un peu la main pour confronter les citoyens à leur histoire urbaine et sociale.

Programmation / B > Un choix tourné vers la place publique

conclusion

093

Page 94: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes
Page 95: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

intentions de projet

Page 96: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Les esclaves étaient réunis dans la cour d’un entrepôt dont les portes étaient fermées. Au signal donné, on ouvrait les portes et les acheteurs se précipitaient pour se saisir du plus grand nombre d’esclaves - Claude Savary

Page 97: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Intentions

A > Enjeux d’un projet à différentes échelles

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Un bon projet est un projet traité à toutes les échelles. Ce travail propose ce va-et-vient de manière assez innée car le parcours suggère cette ambivalence entre ensemble et parties. Différents enjeux sont soulevés par le projet, et malgré leur apparente disparité, ils se rejoignent pourtant rapidement sur un plan public et citoyen. Les différentes échelles sont donc physiques mais aussi et avant tout politiques (sociales, économiques, éthiques...). Le développement de cette pluralité de points d’entrée sur le sujet va permettre de voir l’étendue du projet mais aussi et surtout de comprendre comment ces points se connectent finalement tous pour ne former plus qu’un seul tissu urbain.

Avant propos

Page 98: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

L’enjeu principal de ce projet reste la reconquête d’une histoire trop souvent oubliée. Les associations comme Mémoire d’Outre-Mer réclament une prise en compte du vécu des descendants d’esclaves. Même si ce milieu associatif a depuis longtemps pris les devants en organisant des rencontres ou des jets de fleurs dans la Loire, un effort de la municipalité dans leur reconnaissance sera un temps fort du projet. Cela permettra d’aller enfin de l’avant et de s’interroger sur les questions actuelles de société, plutôt que sur les besoins de recon-naissance rarement portés d’une minorité. Ainsi, il est possible d’imaginer que ce projet accueille une partie dédiée à la com-mémoration. Un espace réservé aux célébra-tions annuelles du 10 mai et à celles de tous les jours, pour les personnes à la recherche de cette reconnaissance et d’un certain recueillement. Car le discours de ces personnes enrichit les

connaissances communes et permet au projet pédagogique de prendre une dimension plus humaniste. De plus, ce sont ces descendants, qui, souvent, sont le lien avec les associa-tions Africaines et Antillaises. Pour rapprocher tout les coins du triangle de la traite, il est important de privilégier ces liens naturels de descendants à l’histoire commune, qu’ils ap-portent et enrichissent le propos pédagogique. C’est aussi une volonté de la municipalité de développer ces échanges, et dans l’actualité, on peut évoquer les problèmes que rencontre Haïti (anciennement Saint-Domingue, haut lieu de la traite), et la reconnaissance nécessaire que cette île réclame sur la scène internatio-nale. C’est ainsi que l’on perçoit directement tous les enjeux mémoriels d’un tel projet ; et ce au-delà de Nantes ou de la France.

Intentions / A > Enjeux d’un projet à différentes échelles

1 > L’histoire au centre

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Page 99: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Ainsi ce projet va être le support d’un discours pédagogique et il est important de se questionner sur la forme que ce parcours peut prendre. Les actuelles salles du Musée du Châ-teau des Ducs de Bretagne parlant de la traite, sont accessibles moyennant trois euros, prix d’entrée. Il serait alors intéressant de rendre gratuit l’accès à ce savoir, ces objets, ces outils de compréhension. Car on ne peut pas rendre un tel sujet payant, vu son actualité et ses ré-percutions sur la ville. Ce projet est aussi l’occasion d’ap-porter des supports culturels de manière plus large, dans la ville. De nombreuses oeuvres d’artistes contemporains1 évoquent l’escla-vage et la colonisation et cela reste aussi un moyen de parler de cette histoire. En 2009, une exposition d’oeuvres sculpturales a eu lieu devant la passerelle Schoelcher, et ce pendant plusieurs jours. Elle représentait des

personnages et évoquait l’esclavage. Ce genre d’événement devrait prendre une plus grande place dans la ville, car outre le fait qu’ils soient dynamisants, ils proposent de sou-lever des questions pour les visiteurs et de s’interroger sur différents sujets d’actualité. Il s’agit de procéder à un travail de sélection des propos tenus. L’histoire officielle, même si elle tend à s’enrichir, reste encore très superficielle sur toutes les connexions créées par la traite. Montrer une histoire différente permet d’aborder de manière nouvelle ces connaissances. Mais cela suppose d’utiliser l’environnement à disposition et ici, la ville de Nantes, son urbanisme ou son architecture. Rapprocher un lieu, un discours et faire un va et vient entre les époques : voilà le véritable enjeu mémoriel du projet. Prendre garde à toujours éviter les amalgames et les anachronismes pour ne pas désinformer sur cette histoire.

Intentions / A > Enjeux d’un projet à différentes échelles

2 > Un support culturel et pédagogique

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1 Voir des artistes comme Romuald HAZOUME ou El ANATSUI

Page 100: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Le petit géant noir de la compagnie royal de luxe arrive à nantes en 1998

Page 101: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

101Arrivé par le Quai de la Fosse il traversera tout le quartier Graslin du haut de ses six mètres, comme pour faire un pied de nez aux armateurs négriers...

Page 102: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Penser un projet urbanistique met en jeu des éléments de nature économique. Il est important de profiter d’infrastructures exi-santes pour crédibiliser le projet. Que ce soit les transports ou l’architecture, ce travail s’ap-puiera sur les lieux communs de Nantes pour créer des repères et faciliter l’accès. Ainsi un autre enjeu important sera le rapprochement des citoyens avec leur ville. Toutes les grandes villes d’Europe ont dé-sormais adopté une politique de transport de même nature que celle qui a été développée à Nantes. Pour la simple raison que la prise en compte d’une donnée fondamentale s’impose à toutes : ou l’on fait l’option d’une politique volontariste destinée à permettre la cohabi-tation des différents modes de déplacement ou c’est l’asphyxie des villes, principalement de leurs centres, au détriment non seule-ment de la qualité de la vie, mais de l’acti-vité économique. Et puis, le tramway s’est révélé être un formidable outil de rénovation de l’espace urbain. À la différence du métro, il ne crée pas une dichotomie entre une ville

du dessous et une ville du dessus. Tout projet implique l’aménagement d’axes de circulation ou de places qui, bien pensé, débouche sur un embellissement de la ville1. Ce lien urbain est aussi le prétexte à fluidifier les circulations et intervernir dans les lieux où cela est nécessaire, comme pour créer des infrastructures publiques manquantes par exemple ou du simple mobilier urbain. Il s’agit de s’inscrire dans un projet de longue haleine comme celui d’A. CHEMETOFF et de s’interro-ger sur l’environnement général qui entoure un noeud d’intervention. D’un point de vue social, ce projet peut être un point de départ sur des question-nements plus profonds en lien avec l’actualité, comme les politiques d’immigration ou les répercutions actuelles de la colonisation. Il sera donc le support à ces discussions et plus précisément à la question de l’esclavage actuel et sa dimension mondiale. Ce projet vise donc un rapprochement des citoyens sur ces sujets importants.

Intentions / A > Enjeux d’un projet à différentes échelles

3 > des interrogations sociales et politiques

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1 Cf. www.nantes.fr

Page 103: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Enfin, ce projet soulève des enjeux urbains. Si la plupart des éléments architec-turaux et urbanistiques seront traités dans leur dimension mémorielle, il n’en faut pas moins s’interroger sur les réelles répercussions que ces mises en valeur vont susciter d’un point de vue plus géographique. Il est important de voir que cette redécouverte de la ville et de son his-toire urbanistique sera le tremplin et le prétexte du projet, et ces éléments porteront le discours pédagogique. Cette recherche archéologique va ex-humer des fragments de l’ancienne Venise de l’Ouest et mettre en lumière des éléments peu connus des lieux emblématiques de Nantes. Cet enjeu explore l’échelle la plus grande du projet et vise à créer une cohérence entre les parties de plus petite échelle. L’échelle de la ville est la vision qui permettra de cerner le projet dans son ensemble et de mieux discer-ner les interconnexions.

Le projet d’A. CHEMETOFF abordeaussi ce point de vue des choses : être en quête de la trace passée pour mieux parler de l’avenir. Discerner des axes de circulation, de vie, des parcours inhérents à la ville, des noeuds, des interstices, des frontières,... permet d’appuyer le projet sur des bases solides pour un parcours de l’esclavage à l’échelle de la ville. Ce travail vise donc une redécouverte de la ville par ses usagers pour que le discours sur l’esclavage se rattache à des éléments fixes de leur quotidien. Il doit permettre une meilleure compréhension du discours pédagogique. Le lien qui va unir tout ces noeuds devra être déterminé par l’analyse de l’envi-ronnement urbain. Ce parcours peut être autant chronologique que thématique et les facilités urbaines de cheminement de l’un à l’autre des noeuds devront être utilisées pour simplifier le parcours. Ce projet fonctionnera si l’ensemble, plus que les parties, est cohérent et construit au préalable.

Intentions / A > Enjeux d’un projet à différentes échelles

4 > La reconquete de la trace urbaine

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Page 104: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Les lignes de transports en communs à nantes -

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Page 105: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

105Tramway, Busway, bus, bicloo, navibus.

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Page 106: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes
Page 107: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Ce va et vient entre les différentes échelles du projet permet de mieux saisir la complexité de mise en oeuvre d’un travail mé-moriel mais aussi tout son intérêt au sein de la ville et ce qu’il peut y apporter. L’élaboration d’un principe qui s’applique à l’ensemble des noeuds nerveux du projet semble être la solution à un tout

cohérent. L’échelle de la ville agit alors comme un test quant au fonctionnement général de ce travail mémoriel. Entre l’objet et le quartier, le traitement est différent, il s’agit de montrer comment chaque élément, indépendamment de sa taille, a pu agir dans un commerce à l’échelle, il ne faut pas l’oublier, avant tout mondiale.

Intentions / A > Enjeux d’un projet à différentes échelles

conclusion

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Page 108: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Une courte pause à midi pour manger et c’est la reprise du travail, toujours sous la menace du fouet ou d’autres châtiments - Claude Savary Mémoires d’esclaves

Page 109: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Intentions

B > Contraintes

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Si les enjeux sont nombreux, les contraintes le sont tout autant et elles ne sont pas seulement physiques ou technologiques. Elles deviennent parfois politiques. Le tabou qui s’est instauré à Nantes, à propos de la traite, concerne toutes les couches de la société. Un tel projet présuppose d’être renseigné sur les difficultés que Nantes a pu rencontrer antérieurement face à des interventions d’associations ou de la municipalité, que ce soit dans un sens ou dans l’autre ; c’est à dire dans un refus mémoriel ou dans une recherche de reconnaissance. On fait alors le constat que ce projet rencontrera de toute évidence des réticences d’un côté ou de l’autre (comme c’est le cas pour le projet actuel) mais il est cependant insensé de continuer à rester dans le silence de l’existence de ce commerce

Avant propos

Page 110: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Pour situer les choses d’un point de vue politique, il faut savoir que presque tous les maires de Nantes entre 1815 et 1830, avaient été des négriers1. Cet exemple montre à quel point, et encore aujourd’hui d’ailleurs, l’escla-vage a pu marquer la ville de Nantes. Comme la statue saccagée (vu précédemment), des signes montrent encore que ce passé est diffi-cile à accepter à Nantes. Parmi ces signes, on peut citer l’exposition de 1992 des Anneaux de la Mémoire. Lors de la collecte des éléments présentés, une famille de descendants négriers reconnus avait refusé que leur blason soit affi-ché en réfutant la pratique de ce commerce par leurs ancêtres. Le bon équilibre n’est évidem-ment pas facile à trouver pour les municipali-tés entre une minorité « mal dans sa peau » et une majorité de la population qui, deux cents ans après, « au mieux s’en fout, au pire risque d’être agacée »2. Le tabou existe aussi du côté Afri-cain, et certains ne savent pas très bien s’ils

ne sont pas descendants de négriers, car il fal-lait troquer les esclaves en passant par des « fournisseurs » locaux. Pendant longtemps ce commerce a été encouragé par les autorités, il est donc difficile aujourd’hui de rassembler les différentes parties de ces populations, esclaves et négriers, pour parler de la traite. Cependant, Nantes paraît aujourd’hui prête à assumer ce passé négrier, pour preuve les parcours et visites organisées tout les di-manches dans Nantes pour partir à la recherche des traces de l’esclavage comme l’île Feydeau ou le Quai de la Fosse ; et qui attirent beaucoup de personnes malgré le mauvais temps parfois.

« Dois-je me définir aujourd’hui comme un «descendant d’esclave» ? Pourquoi pas ? Je préfère quand même me dire descen-dant de Nèg’marrons, c’est-à-dire d’esclaves révoltés, puisque je crois bien être issu de cette lignée. Oui cette idée me plaît !»3

Intentions / B > Contraintes

1 > Tabous culturels

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1 Olivier PETRE-GRENOUILLEAU, Les Traites négrières, essai d’histoire globale, Editions Gallimard, 20042 Denis TILLINAC (journaliste français), dans un article de J-Claude HAZERA, les Echos du 5 mai 20063 Octave CESTOR, ancien président de l’association Mémoire d’Outre-Mer et conseiller municipal à la mairie de Nantes

Page 111: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Si ce projet met en parallèle dif-férentes échelles pédagogiques, cela va vite devenir une contrainte. Que ce soit le fleuve, le quartier, la rue, l’objet architectural, l’objet artisanal, le témoignage, ou l’iconographie par exemple ; le traitement et la communication de l’information n’est forcément pas le même. Il faudra pourtant trouver un système qui per-mette le classement, l’explicitation du propos et la mise en valeur de l’élément en question. De plus certains objets ne peuvent être trans-portés ou conservés en extérieur et doivent garder leur place au Château des Ducs. Il faut alors se poser la question de la retranscription de ces éléments. Ces éléments sont de natures dif-férentes mais doivent pourtant être traités au même niveau pour être lisibles et cohérents. Il faut que le visiteur puisse suivre le parcours sans être perdu par une pluralité de moyens ou de médiums qui diffusent l’information. Et c’est par cela aussi qu’un parcours va se dégager et

progresser dans la ville. Cela présuppose un support similaire par exemple, que ce soit par la forme ou par le matériau employé. Les traces urbaines sont un élément particulier parmi les autres, il s’agit de parler d’une façade, d’un bâtiment, d’un quai, que l’on aurait devant les yeux. Les fragments sont attachés à un endroit précis, pas de déplace-ment possible. Les accès doivent être travaillés ainsi que les points de vue. Il faut mettre à disposition des yeux un élément qui peut se situer à plus de dix mètres de hauteur, retrans-crire peut-être cet élément alors qu’il n’est qu’à quelques pas... La faisabilité d’un tel projet doit être évoquée tant sur la forme que sur le fond, peut-on rassembler assez d’éléments pour soutenir un discours, ces éléments sont-ils à portée du regard ?... L’enjeu est ici d’aller au-delà des contraintes techniques et urbaines pour exprimer un discours enrichi de traces et de fragments pas toujours exploitables au-jourd’hui, malgré leur présence passée.

Intentions / B > Contraintes

2 > Diversité de médiums avec lesquels composer

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Page 112: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Inventaire d’objets dressé dans une phase préparative du projet -inventaire d’objets

Une centaine de mètres de longueur, trois marches d’environ un mètre chacune, vaste pelouse sur environ trente mètres

Environ cinquante centimètres, taille de deux poignets ou chevilles

Aucun et aucun à prévoir

Doit être protégé par une vitre de verre et ne peut pas être en contact avec l’exterieur

Pierre non fragile, pratiquée quotidien-nement par de nombreux visiteurs

Fragile, peuts’oxyder au contact de l’eau

Déjà sur place Restauré depuis peu (1992), pas de fragilité particu-lière, en hauteur et non acces-sible

Environ un mètre de large sur un mètre de haut, situé générale-ment à six mètres du sol, en relief

Déjà fixé à la paroie, souvent taillé durectement dans la pierre

Mascarons représentant des noirs, quai de Turenne - Objets d’architecture

TransportableTransportable catégoriecatégorie FragileFragile TailleTaille SupportSupport ObjetObjetTransportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Fragile, peuts’oxyder au contact de l’eau

Très fragile et unique

Très fragile

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Environ vingt centimètres de diamètre

Environ vingt centimètres de long et de haut

Environ un mètre

inconnue

inconnue

inconnue

Peut être fixé à une paroi comme à présent, ou posé, doit être protégé par une vitre

Posé sur un socle mais peu envisagable de le transporter, possible d’imaginer une reproduction

Posé sur un socle mais peu envisagable de le transporter, possible d’imaginer une reproduction

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Anneau de cou utilisé dans les bâteaux négriers et dans les plantations - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Porte cigare présent dans l’interieur d’un armateur négrier nantais représentant un noir - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Fouet de commandeur, sur les plantations de Martinique - Objet de la collection Victor Schoelcherappartenant au musée du Quai Branly

Illustration montrant une capture d’esclave - Collection du musée du Quai Branly

Illustration montrant un spectacle de Guignol, joué à des esclaves sur le pont d’un bâteau négrier - Collection du musée du Quai Branly

Affiche abolitionniste L’Allégorie de l’Abolition datant de 1849 - Collection du musée du Quai Branly

Transportable, assez léger

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Six portraits d’esclaves d’environ vingt par vingt centimètres

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Collection de portraits d’esclaves, dessins au pastels ou au fusain - Collection du musée du Quai Branly

Transportable

Transportable

Transportable

Transportable

Non

Non

Assez fragile, ne peux pas être exposé en exterieur

Assez fragile, peux être exposé en exterieur

Aucune taille imposée

Aucune taille imposée

Environ vingt mètres de long sur quatre mètres de large

Environ cinq mètres de long sur deux mètres de hauteur

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles...

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles...

doit reposer sur un socle rigide, d’autres de ses oeuvres sont exposables en exterieur

doit reposer sur un socle rigide ou fixé sur un terrain herbeux

Transportable Transportable Transportablecatégorie catégorie catégorieFragile Fragile FragileTaille Taille TailleSupport Support SupportObjet Objet Objet

Intransportable

Transportable

Transportable

Très fragile

Assez fragile

Assez fragile

soixante quinze par cent cinq centimètres en taille réelle

inconnue

inconnue

Peut être reproduit sur différents supports

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Transportable Non Aucune taille imposée

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles, sur du verre, peuvent aussi êtres enregistrés lus...

Poèmes comme ceux d’Aimé CESAIRE - Objets manuscrits ou enregistrés

Tableau d’INGRES, Odalisque à l’esclave peint en 1842 - Objet de la collection de la Walters Art Gallery, Baltimore

Gravure représentant des esclaves en fond de cale d’un navire négrier et datant de 1827 - Objet iconographique

Gravure représentant des esclaves forcés à danser sur navire négrier et datant du 19e siècle - Objet iconographique

Photos contemporaines de l’esclavage moderne/Textes sur le sujet... - Objetsiconographique ou manuscrits

Royal de Luxe à Nantes avec le petit géant noir, photos dans le quartier de Graslin - Objetsiconographique

Romuald HAZOUME, oeuvre représentant les navires négriers avec des bidons d’essence La bouche du Roi - Objet artistique

El ANATSUI, oeuvre représentant une marche d’esclavesSurviving children - Objet artistique

TransportableTransportable catégoriecatégorie FragileFragile TailleTaille SupportSupport ObjetObjet

Anciens quais remplacés par le projet de coulée verte de ROTA, pour évoquer la Loire passant anciennement devant l’Ile Feydeau, quai de Turenne - Objet urbain

Fers ou entraves à esclaves, utilisés la plupart du temps dans les bâteaux pour maintenir les esclaves attachés - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Déjà sur place

Transportable, assez léger

un mètre dur un mètre et vingt centimètres de large

vingt centimètres ouvert, sept par quize fermé

Perles, colliers et bracelets de quelques centimètres

trente centimètres sur quarante

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet et de ses couleurs.

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet, mais peut être reproduit ou photographié

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet ou son vol

Doit absolument être protégé du soleil et des intempéries, difficilement exploitable d’origine mais peut être reproduit

Assez fra-gile, petits éléments, mais re-production donc qui présente peu d’intérêt en tant que valeur d’objet

Très fragile et très rare, exemplaire unique de la sorte

Peu fragile mais petites pièces pouvant êtres perdues

Très fragile, papier assez abimé et peu épais

Reproduction du négrier La Musette qui assure cinq expéditions entre 1783 et 1790 - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Exemplaire miniature du Code Noir édité par COLBERT en 1685, régissant les règles et lois du commerce de l’esclavage - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Pacotilles échangées en Afrique contre les hommes - Objets se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Carnets de Bords et état des marchandises d’un bâteau négrier, compte des esclaves - Objets se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Transportable, assez léger

Ne peut être transporté

Transportable, très léger

Transportable, très léger

Déjà sur place

Déjà sur place

Peu fragile

Peu fragile

Variée

Variée

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Transportablecatégorie Fragile Taille SupportObjet

Variée Peut être reproduit ou exposé tel quel

Assez fra-gile, papier peu épais

Représentations de l’agencement des esclaves à bord des bateaux négriers - Objet iconographique

Transportable

deux mètres sur un cinquante, deux dimensions

Doit absolument être protégé du soleil et des intempéries, difficilement exploitable d’origine mais peut être reproduit

Très fragile, papier assez abimé et peu épais

Carte de la ville de Nantes datant de 1778 et montrant les bras de la Loire à l’époque ou Feydeau était encore une île et Graslin des fermes - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Peu fragile, existe en très grand nombre

Peu fragile, existe en très grand nombre

Vingt centimètres sur dix

Vingt centimètres sur vingt

Posé sur un socle ou reproduit en tant que photo, voir juste les images d’étiquettes

Posé sur un socle ou reproduit en tant que photo, voir juste les images d’étiquettes

Boîtes de chocolat en poudre de la marque Banania qui a fortement utilisé l’image du noir avec tout ses stéréotypes

Boîtes de sirop de canne à sucre de la marque Uncle Remus qui a fortement utilisé l’image du noir avec tout ses stéréotypes

Traces des anciens chantiers navals où l’on construisait les navaires négriers - Objets architecturaux

Le quartier Graslin et en particulier le théâtre, construits par l’argent de la traite - Objets architecturaux

Une vingtaine, numérotée, environ cinquante centimètres de hauteur

Aucun et aucun à prévoir

Assez fragile, s’use avec le temps, très peu entretenu

Anciens pontons d’accostage du quai de la Fosse, symbole de l’ancienne fonction de port (les bateaux négriers venaient s’y amarrer) - Objet de la culture navale

Déjà sur place

Déjà sur place

Déjà sur place

Déjà sur place

Peu fragile

Peu fragile

Peu fragile

Variée

Variée

Variée

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Le Cours des 50 otages, anciennement passage de l’Erdre pour se jeter dans la Loire face à l’Ile Feydeau - Objets architecturaux

Hôtel particulier de l’armateur négrier Nantais mais surtout Irlandais O’Riordan, quai de la Fosse - Objets architecturaux

Le temple du Goût, hôtel particulier d’armateurs négriers, Ile Feydeau - Objets architecturaux

Page 113: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

113La variété des objets suppose la complexité de mise en oeuvreinventaire d’objets

Une centaine de mètres de longueur, trois marches d’environ un mètre chacune, vaste pelouse sur environ trente mètres

Environ cinquante centimètres, taille de deux poignets ou chevilles

Aucun et aucun à prévoir

Doit être protégé par une vitre de verre et ne peut pas être en contact avec l’exterieur

Pierre non fragile, pratiquée quotidien-nement par de nombreux visiteurs

Fragile, peuts’oxyder au contact de l’eau

Déjà sur place Restauré depuis peu (1992), pas de fragilité particu-lière, en hauteur et non acces-sible

Environ un mètre de large sur un mètre de haut, situé générale-ment à six mètres du sol, en relief

Déjà fixé à la paroie, souvent taillé durectement dans la pierre

Mascarons représentant des noirs, quai de Turenne - Objets d’architecture

TransportableTransportable catégoriecatégorie FragileFragile TailleTaille SupportSupport ObjetObjetTransportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Fragile, peuts’oxyder au contact de l’eau

Très fragile et unique

Très fragile

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Environ vingt centimètres de diamètre

Environ vingt centimètres de long et de haut

Environ un mètre

inconnue

inconnue

inconnue

Peut être fixé à une paroi comme à présent, ou posé, doit être protégé par une vitre

Posé sur un socle mais peu envisagable de le transporter, possible d’imaginer une reproduction

Posé sur un socle mais peu envisagable de le transporter, possible d’imaginer une reproduction

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Anneau de cou utilisé dans les bâteaux négriers et dans les plantations - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Porte cigare présent dans l’interieur d’un armateur négrier nantais représentant un noir - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Fouet de commandeur, sur les plantations de Martinique - Objet de la collection Victor Schoelcherappartenant au musée du Quai Branly

Illustration montrant une capture d’esclave - Collection du musée du Quai Branly

Illustration montrant un spectacle de Guignol, joué à des esclaves sur le pont d’un bâteau négrier - Collection du musée du Quai Branly

Affiche abolitionniste L’Allégorie de l’Abolition datant de 1849 - Collection du musée du Quai Branly

Transportable, assez léger

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Six portraits d’esclaves d’environ vingt par vingt centimètres

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Collection de portraits d’esclaves, dessins au pastels ou au fusain - Collection du musée du Quai Branly

Transportable

Transportable

Transportable

Transportable

Non

Non

Assez fragile, ne peux pas être exposé en exterieur

Assez fragile, peux être exposé en exterieur

Aucune taille imposée

Aucune taille imposée

Environ vingt mètres de long sur quatre mètres de large

Environ cinq mètres de long sur deux mètres de hauteur

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles...

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles...

doit reposer sur un socle rigide, d’autres de ses oeuvres sont exposables en exterieur

doit reposer sur un socle rigide ou fixé sur un terrain herbeux

Transportable Transportable Transportablecatégorie catégorie catégorieFragile Fragile FragileTaille Taille TailleSupport Support SupportObjet Objet Objet

Intransportable

Transportable

Transportable

Très fragile

Assez fragile

Assez fragile

soixante quinze par cent cinq centimètres en taille réelle

inconnue

inconnue

Peut être reproduit sur différents supports

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Transportable Non Aucune taille imposée

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles, sur du verre, peuvent aussi êtres enregistrés lus...

Poèmes comme ceux d’Aimé CESAIRE - Objets manuscrits ou enregistrés

Tableau d’INGRES, Odalisque à l’esclave peint en 1842 - Objet de la collection de la Walters Art Gallery, Baltimore

Gravure représentant des esclaves en fond de cale d’un navire négrier et datant de 1827 - Objet iconographique

Gravure représentant des esclaves forcés à danser sur navire négrier et datant du 19e siècle - Objet iconographique

Photos contemporaines de l’esclavage moderne/Textes sur le sujet... - Objetsiconographique ou manuscrits

Royal de Luxe à Nantes avec le petit géant noir, photos dans le quartier de Graslin - Objetsiconographique

Romuald HAZOUME, oeuvre représentant les navires négriers avec des bidons d’essence La bouche du Roi - Objet artistique

El ANATSUI, oeuvre représentant une marche d’esclavesSurviving children - Objet artistique

TransportableTransportable catégoriecatégorie FragileFragile TailleTaille SupportSupport ObjetObjet

Anciens quais remplacés par le projet de coulée verte de ROTA, pour évoquer la Loire passant anciennement devant l’Ile Feydeau, quai de Turenne - Objet urbain

Fers ou entraves à esclaves, utilisés la plupart du temps dans les bâteaux pour maintenir les esclaves attachés - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Déjà sur place

Transportable, assez léger

un mètre dur un mètre et vingt centimètres de large

vingt centimètres ouvert, sept par quize fermé

Perles, colliers et bracelets de quelques centimètres

trente centimètres sur quarante

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet et de ses couleurs.

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet, mais peut être reproduit ou photographié

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet ou son vol

Doit absolument être protégé du soleil et des intempéries, difficilement exploitable d’origine mais peut être reproduit

Assez fra-gile, petits éléments, mais re-production donc qui présente peu d’intérêt en tant que valeur d’objet

Très fragile et très rare, exemplaire unique de la sorte

Peu fragile mais petites pièces pouvant êtres perdues

Très fragile, papier assez abimé et peu épais

Reproduction du négrier La Musette qui assure cinq expéditions entre 1783 et 1790 - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Exemplaire miniature du Code Noir édité par COLBERT en 1685, régissant les règles et lois du commerce de l’esclavage - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Pacotilles échangées en Afrique contre les hommes - Objets se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Carnets de Bords et état des marchandises d’un bâteau négrier, compte des esclaves - Objets se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Transportable, assez léger

Ne peut être transporté

Transportable, très léger

Transportable, très léger

Déjà sur place

Déjà sur place

Peu fragile

Peu fragile

Variée

Variée

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Transportablecatégorie Fragile Taille SupportObjet

Variée Peut être reproduit ou exposé tel quel

Assez fra-gile, papier peu épais

Représentations de l’agencement des esclaves à bord des bateaux négriers - Objet iconographique

Transportable

deux mètres sur un cinquante, deux dimensions

Doit absolument être protégé du soleil et des intempéries, difficilement exploitable d’origine mais peut être reproduit

Très fragile, papier assez abimé et peu épais

Carte de la ville de Nantes datant de 1778 et montrant les bras de la Loire à l’époque ou Feydeau était encore une île et Graslin des fermes - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Peu fragile, existe en très grand nombre

Peu fragile, existe en très grand nombre

Vingt centimètres sur dix

Vingt centimètres sur vingt

Posé sur un socle ou reproduit en tant que photo, voir juste les images d’étiquettes

Posé sur un socle ou reproduit en tant que photo, voir juste les images d’étiquettes

Boîtes de chocolat en poudre de la marque Banania qui a fortement utilisé l’image du noir avec tout ses stéréotypes

Boîtes de sirop de canne à sucre de la marque Uncle Remus qui a fortement utilisé l’image du noir avec tout ses stéréotypes

Traces des anciens chantiers navals où l’on construisait les navaires négriers - Objets architecturaux

Le quartier Graslin et en particulier le théâtre, construits par l’argent de la traite - Objets architecturaux

Une vingtaine, numérotée, environ cinquante centimètres de hauteur

Aucun et aucun à prévoir

Assez fragile, s’use avec le temps, très peu entretenu

Anciens pontons d’accostage du quai de la Fosse, symbole de l’ancienne fonction de port (les bateaux négriers venaient s’y amarrer) - Objet de la culture navale

Déjà sur place

Déjà sur place

Déjà sur place

Déjà sur place

Peu fragile

Peu fragile

Peu fragile

Variée

Variée

Variée

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Le Cours des 50 otages, anciennement passage de l’Erdre pour se jeter dans la Loire face à l’Ile Feydeau - Objets architecturaux

Hôtel particulier de l’armateur négrier Nantais mais surtout Irlandais O’Riordan, quai de la Fosse - Objets architecturaux

Le temple du Goût, hôtel particulier d’armateurs négriers, Ile Feydeau - Objets architecturaux

Page 114: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Inventaire d’objets dressé dans une phase préparative du projet -

inventaire d’objets

Une centaine de mètres de longueur, trois marches d’environ un mètre chacune, vaste pelouse sur environ trente mètres

Environ cinquante centimètres, taille de deux poignets ou chevilles

Aucun et aucun à prévoir

Doit être protégé par une vitre de verre et ne peut pas être en contact avec l’exterieur

Pierre non fragile, pratiquée quotidien-nement par de nombreux visiteurs

Fragile, peuts’oxyder au contact de l’eau

Déjà sur place Restauré depuis peu (1992), pas de fragilité particu-lière, en hauteur et non acces-sible

Environ un mètre de large sur un mètre de haut, situé générale-ment à six mètres du sol, en relief

Déjà fixé à la paroie, souvent taillé durectement dans la pierre

Mascarons représentant des noirs, quai de Turenne - Objets d’architecture

TransportableTransportable catégoriecatégorie FragileFragile TailleTaille SupportSupport ObjetObjetTransportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Fragile, peuts’oxyder au contact de l’eau

Très fragile et unique

Très fragile

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Environ vingt centimètres de diamètre

Environ vingt centimètres de long et de haut

Environ un mètre

inconnue

inconnue

inconnue

Peut être fixé à une paroi comme à présent, ou posé, doit être protégé par une vitre

Posé sur un socle mais peu envisagable de le transporter, possible d’imaginer une reproduction

Posé sur un socle mais peu envisagable de le transporter, possible d’imaginer une reproduction

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Anneau de cou utilisé dans les bâteaux négriers et dans les plantations - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Porte cigare présent dans l’interieur d’un armateur négrier nantais représentant un noir - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Fouet de commandeur, sur les plantations de Martinique - Objet de la collection Victor Schoelcherappartenant au musée du Quai Branly

Illustration montrant une capture d’esclave - Collection du musée du Quai Branly

Illustration montrant un spectacle de Guignol, joué à des esclaves sur le pont d’un bâteau négrier - Collection du musée du Quai Branly

Affiche abolitionniste L’Allégorie de l’Abolition datant de 1849 - Collection du musée du Quai Branly

Transportable, assez léger

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Six portraits d’esclaves d’environ vingt par vingt centimètres

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Collection de portraits d’esclaves, dessins au pastels ou au fusain - Collection du musée du Quai Branly

Transportable

Transportable

Transportable

Transportable

Non

Non

Assez fragile, ne peux pas être exposé en exterieur

Assez fragile, peux être exposé en exterieur

Aucune taille imposée

Aucune taille imposée

Environ vingt mètres de long sur quatre mètres de large

Environ cinq mètres de long sur deux mètres de hauteur

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles...

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles...

doit reposer sur un socle rigide, d’autres de ses oeuvres sont exposables en exterieur

doit reposer sur un socle rigide ou fixé sur un terrain herbeux

Transportable Transportable Transportablecatégorie catégorie catégorieFragile Fragile FragileTaille Taille TailleSupport Support SupportObjet Objet Objet

Intransportable

Transportable

Transportable

Très fragile

Assez fragile

Assez fragile

soixante quinze par cent cinq centimètres en taille réelle

inconnue

inconnue

Peut être reproduit sur différents supports

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Transportable Non Aucune taille imposée

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles, sur du verre, peuvent aussi êtres enregistrés lus...

Poèmes comme ceux d’Aimé CESAIRE - Objets manuscrits ou enregistrés

Tableau d’INGRES, Odalisque à l’esclave peint en 1842 - Objet de la collection de la Walters Art Gallery, Baltimore

Gravure représentant des esclaves en fond de cale d’un navire négrier et datant de 1827 - Objet iconographique

Gravure représentant des esclaves forcés à danser sur navire négrier et datant du 19e siècle - Objet iconographique

Photos contemporaines de l’esclavage moderne/Textes sur le sujet... - Objetsiconographique ou manuscrits

Royal de Luxe à Nantes avec le petit géant noir, photos dans le quartier de Graslin - Objetsiconographique

Romuald HAZOUME, oeuvre représentant les navires négriers avec des bidons d’essence La bouche du Roi - Objet artistique

El ANATSUI, oeuvre représentant une marche d’esclavesSurviving children - Objet artistique

TransportableTransportable catégoriecatégorie FragileFragile TailleTaille SupportSupport ObjetObjet

Anciens quais remplacés par le projet de coulée verte de ROTA, pour évoquer la Loire passant anciennement devant l’Ile Feydeau, quai de Turenne - Objet urbain

Fers ou entraves à esclaves, utilisés la plupart du temps dans les bâteaux pour maintenir les esclaves attachés - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Déjà sur place

Transportable, assez léger

un mètre dur un mètre et vingt centimètres de large

vingt centimètres ouvert, sept par quize fermé

Perles, colliers et bracelets de quelques centimètres

trente centimètres sur quarante

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet et de ses couleurs.

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet, mais peut être reproduit ou photographié

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet ou son vol

Doit absolument être protégé du soleil et des intempéries, difficilement exploitable d’origine mais peut être reproduit

Assez fra-gile, petits éléments, mais re-production donc qui présente peu d’intérêt en tant que valeur d’objet

Très fragile et très rare, exemplaire unique de la sorte

Peu fragile mais petites pièces pouvant êtres perdues

Très fragile, papier assez abimé et peu épais

Reproduction du négrier La Musette qui assure cinq expéditions entre 1783 et 1790 - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Exemplaire miniature du Code Noir édité par COLBERT en 1685, régissant les règles et lois du commerce de l’esclavage - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Pacotilles échangées en Afrique contre les hommes - Objets se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Carnets de Bords et état des marchandises d’un bâteau négrier, compte des esclaves - Objets se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Transportable, assez léger

Ne peut être transporté

Transportable, très léger

Transportable, très léger

Déjà sur place

Déjà sur place

Peu fragile

Peu fragile

Variée

Variée

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Transportablecatégorie Fragile Taille SupportObjet

Variée Peut être reproduit ou exposé tel quel

Assez fra-gile, papier peu épais

Représentations de l’agencement des esclaves à bord des bateaux négriers - Objet iconographique

Transportable

deux mètres sur un cinquante, deux dimensions

Doit absolument être protégé du soleil et des intempéries, difficilement exploitable d’origine mais peut être reproduit

Très fragile, papier assez abimé et peu épais

Carte de la ville de Nantes datant de 1778 et montrant les bras de la Loire à l’époque ou Feydeau était encore une île et Graslin des fermes - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Peu fragile, existe en très grand nombre

Peu fragile, existe en très grand nombre

Vingt centimètres sur dix

Vingt centimètres sur vingt

Posé sur un socle ou reproduit en tant que photo, voir juste les images d’étiquettes

Posé sur un socle ou reproduit en tant que photo, voir juste les images d’étiquettes

Boîtes de chocolat en poudre de la marque Banania qui a fortement utilisé l’image du noir avec tout ses stéréotypes

Boîtes de sirop de canne à sucre de la marque Uncle Remus qui a fortement utilisé l’image du noir avec tout ses stéréotypes

Traces des anciens chantiers navals où l’on construisait les navaires négriers - Objets architecturaux

Le quartier Graslin et en particulier le théâtre, construits par l’argent de la traite - Objets architecturaux

Une vingtaine, numérotée, environ cinquante centimètres de hauteur

Aucun et aucun à prévoir

Assez fragile, s’use avec le temps, très peu entretenu

Anciens pontons d’accostage du quai de la Fosse, symbole de l’ancienne fonction de port (les bateaux négriers venaient s’y amarrer) - Objet de la culture navale

Déjà sur place

Déjà sur place

Déjà sur place

Déjà sur place

Peu fragile

Peu fragile

Peu fragile

Variée

Variée

Variée

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Le Cours des 50 otages, anciennement passage de l’Erdre pour se jeter dans la Loire face à l’Ile Feydeau - Objets architecturaux

Hôtel particulier de l’armateur négrier Nantais mais surtout Irlandais O’Riordan, quai de la Fosse - Objets architecturaux

Le temple du Goût, hôtel particulier d’armateurs négriers, Ile Feydeau - Objets architecturaux

Page 115: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

115La variété des objets suppose la complexité de mise en oeuvre

inventaire d’objets

Une centaine de mètres de longueur, trois marches d’environ un mètre chacune, vaste pelouse sur environ trente mètres

Environ cinquante centimètres, taille de deux poignets ou chevilles

Aucun et aucun à prévoir

Doit être protégé par une vitre de verre et ne peut pas être en contact avec l’exterieur

Pierre non fragile, pratiquée quotidien-nement par de nombreux visiteurs

Fragile, peuts’oxyder au contact de l’eau

Déjà sur place Restauré depuis peu (1992), pas de fragilité particu-lière, en hauteur et non acces-sible

Environ un mètre de large sur un mètre de haut, situé générale-ment à six mètres du sol, en relief

Déjà fixé à la paroie, souvent taillé durectement dans la pierre

Mascarons représentant des noirs, quai de Turenne - Objets d’architecture

TransportableTransportable catégoriecatégorie FragileFragile TailleTaille SupportSupport ObjetObjetTransportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Fragile, peuts’oxyder au contact de l’eau

Très fragile et unique

Très fragile

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Environ vingt centimètres de diamètre

Environ vingt centimètres de long et de haut

Environ un mètre

inconnue

inconnue

inconnue

Peut être fixé à une paroi comme à présent, ou posé, doit être protégé par une vitre

Posé sur un socle mais peu envisagable de le transporter, possible d’imaginer une reproduction

Posé sur un socle mais peu envisagable de le transporter, possible d’imaginer une reproduction

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Anneau de cou utilisé dans les bâteaux négriers et dans les plantations - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Porte cigare présent dans l’interieur d’un armateur négrier nantais représentant un noir - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Fouet de commandeur, sur les plantations de Martinique - Objet de la collection Victor Schoelcherappartenant au musée du Quai Branly

Illustration montrant une capture d’esclave - Collection du musée du Quai Branly

Illustration montrant un spectacle de Guignol, joué à des esclaves sur le pont d’un bâteau négrier - Collection du musée du Quai Branly

Affiche abolitionniste L’Allégorie de l’Abolition datant de 1849 - Collection du musée du Quai Branly

Transportable, assez léger

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Six portraits d’esclaves d’environ vingt par vingt centimètres

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Collection de portraits d’esclaves, dessins au pastels ou au fusain - Collection du musée du Quai Branly

Transportable

Transportable

Transportable

Transportable

Non

Non

Assez fragile, ne peux pas être exposé en exterieur

Assez fragile, peux être exposé en exterieur

Aucune taille imposée

Aucune taille imposée

Environ vingt mètres de long sur quatre mètres de large

Environ cinq mètres de long sur deux mètres de hauteur

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles...

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles...

doit reposer sur un socle rigide, d’autres de ses oeuvres sont exposables en exterieur

doit reposer sur un socle rigide ou fixé sur un terrain herbeux

Transportable Transportable Transportablecatégorie catégorie catégorieFragile Fragile FragileTaille Taille TailleSupport Support SupportObjet Objet Objet

Intransportable

Transportable

Transportable

Très fragile

Assez fragile

Assez fragile

soixante quinze par cent cinq centimètres en taille réelle

inconnue

inconnue

Peut être reproduit sur différents supports

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Transportable Non Aucune taille imposée

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles, sur du verre, peuvent aussi êtres enregistrés lus...

Poèmes comme ceux d’Aimé CESAIRE - Objets manuscrits ou enregistrés

Tableau d’INGRES, Odalisque à l’esclave peint en 1842 - Objet de la collection de la Walters Art Gallery, Baltimore

Gravure représentant des esclaves en fond de cale d’un navire négrier et datant de 1827 - Objet iconographique

Gravure représentant des esclaves forcés à danser sur navire négrier et datant du 19e siècle - Objet iconographique

Photos contemporaines de l’esclavage moderne/Textes sur le sujet... - Objetsiconographique ou manuscrits

Royal de Luxe à Nantes avec le petit géant noir, photos dans le quartier de Graslin - Objetsiconographique

Romuald HAZOUME, oeuvre représentant les navires négriers avec des bidons d’essence La bouche du Roi - Objet artistique

El ANATSUI, oeuvre représentant une marche d’esclavesSurviving children - Objet artistique

TransportableTransportable catégoriecatégorie FragileFragile TailleTaille SupportSupport ObjetObjet

Anciens quais remplacés par le projet de coulée verte de ROTA, pour évoquer la Loire passant anciennement devant l’Ile Feydeau, quai de Turenne - Objet urbain

Fers ou entraves à esclaves, utilisés la plupart du temps dans les bâteaux pour maintenir les esclaves attachés - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Déjà sur place

Transportable, assez léger

un mètre dur un mètre et vingt centimètres de large

vingt centimètres ouvert, sept par quize fermé

Perles, colliers et bracelets de quelques centimètres

trente centimètres sur quarante

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet et de ses couleurs.

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet, mais peut être reproduit ou photographié

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet ou son vol

Doit absolument être protégé du soleil et des intempéries, difficilement exploitable d’origine mais peut être reproduit

Assez fra-gile, petits éléments, mais re-production donc qui présente peu d’intérêt en tant que valeur d’objet

Très fragile et très rare, exemplaire unique de la sorte

Peu fragile mais petites pièces pouvant êtres perdues

Très fragile, papier assez abimé et peu épais

Reproduction du négrier La Musette qui assure cinq expéditions entre 1783 et 1790 - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Exemplaire miniature du Code Noir édité par COLBERT en 1685, régissant les règles et lois du commerce de l’esclavage - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Pacotilles échangées en Afrique contre les hommes - Objets se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Carnets de Bords et état des marchandises d’un bâteau négrier, compte des esclaves - Objets se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Transportable, assez léger

Ne peut être transporté

Transportable, très léger

Transportable, très léger

Déjà sur place

Déjà sur place

Peu fragile

Peu fragile

Variée

Variée

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Transportablecatégorie Fragile Taille SupportObjet

Variée Peut être reproduit ou exposé tel quel

Assez fra-gile, papier peu épais

Représentations de l’agencement des esclaves à bord des bateaux négriers - Objet iconographique

Transportable

deux mètres sur un cinquante, deux dimensions

Doit absolument être protégé du soleil et des intempéries, difficilement exploitable d’origine mais peut être reproduit

Très fragile, papier assez abimé et peu épais

Carte de la ville de Nantes datant de 1778 et montrant les bras de la Loire à l’époque ou Feydeau était encore une île et Graslin des fermes - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Peu fragile, existe en très grand nombre

Peu fragile, existe en très grand nombre

Vingt centimètres sur dix

Vingt centimètres sur vingt

Posé sur un socle ou reproduit en tant que photo, voir juste les images d’étiquettes

Posé sur un socle ou reproduit en tant que photo, voir juste les images d’étiquettes

Boîtes de chocolat en poudre de la marque Banania qui a fortement utilisé l’image du noir avec tout ses stéréotypes

Boîtes de sirop de canne à sucre de la marque Uncle Remus qui a fortement utilisé l’image du noir avec tout ses stéréotypes

Traces des anciens chantiers navals où l’on construisait les navaires négriers - Objets architecturaux

Le quartier Graslin et en particulier le théâtre, construits par l’argent de la traite - Objets architecturaux

Une vingtaine, numérotée, environ cinquante centimètres de hauteur

Aucun et aucun à prévoir

Assez fragile, s’use avec le temps, très peu entretenu

Anciens pontons d’accostage du quai de la Fosse, symbole de l’ancienne fonction de port (les bateaux négriers venaient s’y amarrer) - Objet de la culture navale

Déjà sur place

Déjà sur place

Déjà sur place

Déjà sur place

Peu fragile

Peu fragile

Peu fragile

Variée

Variée

Variée

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Le Cours des 50 otages, anciennement passage de l’Erdre pour se jeter dans la Loire face à l’Ile Feydeau - Objets architecturaux

Hôtel particulier de l’armateur négrier Nantais mais surtout Irlandais O’Riordan, quai de la Fosse - Objets architecturaux

Le temple du Goût, hôtel particulier d’armateurs négriers, Ile Feydeau - Objets architecturaux

Page 116: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Inventaire d’objets dressé dans une phase préparative du projet -

inventaire d’objets

Une centaine de mètres de longueur, trois marches d’environ un mètre chacune, vaste pelouse sur environ trente mètres

Environ cinquante centimètres, taille de deux poignets ou chevilles

Aucun et aucun à prévoir

Doit être protégé par une vitre de verre et ne peut pas être en contact avec l’exterieur

Pierre non fragile, pratiquée quotidien-nement par de nombreux visiteurs

Fragile, peuts’oxyder au contact de l’eau

Déjà sur place Restauré depuis peu (1992), pas de fragilité particu-lière, en hauteur et non acces-sible

Environ un mètre de large sur un mètre de haut, situé générale-ment à six mètres du sol, en relief

Déjà fixé à la paroie, souvent taillé durectement dans la pierre

Mascarons représentant des noirs, quai de Turenne - Objets d’architecture

TransportableTransportable catégoriecatégorie FragileFragile TailleTaille SupportSupport ObjetObjetTransportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Fragile, peuts’oxyder au contact de l’eau

Très fragile et unique

Très fragile

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Environ vingt centimètres de diamètre

Environ vingt centimètres de long et de haut

Environ un mètre

inconnue

inconnue

inconnue

Peut être fixé à une paroi comme à présent, ou posé, doit être protégé par une vitre

Posé sur un socle mais peu envisagable de le transporter, possible d’imaginer une reproduction

Posé sur un socle mais peu envisagable de le transporter, possible d’imaginer une reproduction

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Anneau de cou utilisé dans les bâteaux négriers et dans les plantations - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Porte cigare présent dans l’interieur d’un armateur négrier nantais représentant un noir - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Fouet de commandeur, sur les plantations de Martinique - Objet de la collection Victor Schoelcherappartenant au musée du Quai Branly

Illustration montrant une capture d’esclave - Collection du musée du Quai Branly

Illustration montrant un spectacle de Guignol, joué à des esclaves sur le pont d’un bâteau négrier - Collection du musée du Quai Branly

Affiche abolitionniste L’Allégorie de l’Abolition datant de 1849 - Collection du musée du Quai Branly

Transportable, assez léger

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Six portraits d’esclaves d’environ vingt par vingt centimètres

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Collection de portraits d’esclaves, dessins au pastels ou au fusain - Collection du musée du Quai Branly

Transportable

Transportable

Transportable

Transportable

Non

Non

Assez fragile, ne peux pas être exposé en exterieur

Assez fragile, peux être exposé en exterieur

Aucune taille imposée

Aucune taille imposée

Environ vingt mètres de long sur quatre mètres de large

Environ cinq mètres de long sur deux mètres de hauteur

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles...

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles...

doit reposer sur un socle rigide, d’autres de ses oeuvres sont exposables en exterieur

doit reposer sur un socle rigide ou fixé sur un terrain herbeux

Transportable Transportable Transportablecatégorie catégorie catégorieFragile Fragile FragileTaille Taille TailleSupport Support SupportObjet Objet Objet

Intransportable

Transportable

Transportable

Très fragile

Assez fragile

Assez fragile

soixante quinze par cent cinq centimètres en taille réelle

inconnue

inconnue

Peut être reproduit sur différents supports

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Transportable Non Aucune taille imposée

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles, sur du verre, peuvent aussi êtres enregistrés lus...

Poèmes comme ceux d’Aimé CESAIRE - Objets manuscrits ou enregistrés

Tableau d’INGRES, Odalisque à l’esclave peint en 1842 - Objet de la collection de la Walters Art Gallery, Baltimore

Gravure représentant des esclaves en fond de cale d’un navire négrier et datant de 1827 - Objet iconographique

Gravure représentant des esclaves forcés à danser sur navire négrier et datant du 19e siècle - Objet iconographique

Photos contemporaines de l’esclavage moderne/Textes sur le sujet... - Objetsiconographique ou manuscrits

Royal de Luxe à Nantes avec le petit géant noir, photos dans le quartier de Graslin - Objetsiconographique

Romuald HAZOUME, oeuvre représentant les navires négriers avec des bidons d’essence La bouche du Roi - Objet artistique

El ANATSUI, oeuvre représentant une marche d’esclavesSurviving children - Objet artistique

TransportableTransportable catégoriecatégorie FragileFragile TailleTaille SupportSupport ObjetObjet

Anciens quais remplacés par le projet de coulée verte de ROTA, pour évoquer la Loire passant anciennement devant l’Ile Feydeau, quai de Turenne - Objet urbain

Fers ou entraves à esclaves, utilisés la plupart du temps dans les bâteaux pour maintenir les esclaves attachés - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Déjà sur place

Transportable, assez léger

un mètre dur un mètre et vingt centimètres de large

vingt centimètres ouvert, sept par quize fermé

Perles, colliers et bracelets de quelques centimètres

trente centimètres sur quarante

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet et de ses couleurs.

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet, mais peut être reproduit ou photographié

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet ou son vol

Doit absolument être protégé du soleil et des intempéries, difficilement exploitable d’origine mais peut être reproduit

Assez fra-gile, petits éléments, mais re-production donc qui présente peu d’intérêt en tant que valeur d’objet

Très fragile et très rare, exemplaire unique de la sorte

Peu fragile mais petites pièces pouvant êtres perdues

Très fragile, papier assez abimé et peu épais

Reproduction du négrier La Musette qui assure cinq expéditions entre 1783 et 1790 - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Exemplaire miniature du Code Noir édité par COLBERT en 1685, régissant les règles et lois du commerce de l’esclavage - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Pacotilles échangées en Afrique contre les hommes - Objets se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Carnets de Bords et état des marchandises d’un bâteau négrier, compte des esclaves - Objets se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Transportable, assez léger

Ne peut être transporté

Transportable, très léger

Transportable, très léger

Déjà sur place

Déjà sur place

Peu fragile

Peu fragile

Variée

Variée

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Transportablecatégorie Fragile Taille SupportObjet

Variée Peut être reproduit ou exposé tel quel

Assez fra-gile, papier peu épais

Représentations de l’agencement des esclaves à bord des bateaux négriers - Objet iconographique

Transportable

deux mètres sur un cinquante, deux dimensions

Doit absolument être protégé du soleil et des intempéries, difficilement exploitable d’origine mais peut être reproduit

Très fragile, papier assez abimé et peu épais

Carte de la ville de Nantes datant de 1778 et montrant les bras de la Loire à l’époque ou Feydeau était encore une île et Graslin des fermes - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Peu fragile, existe en très grand nombre

Peu fragile, existe en très grand nombre

Vingt centimètres sur dix

Vingt centimètres sur vingt

Posé sur un socle ou reproduit en tant que photo, voir juste les images d’étiquettes

Posé sur un socle ou reproduit en tant que photo, voir juste les images d’étiquettes

Boîtes de chocolat en poudre de la marque Banania qui a fortement utilisé l’image du noir avec tout ses stéréotypes

Boîtes de sirop de canne à sucre de la marque Uncle Remus qui a fortement utilisé l’image du noir avec tout ses stéréotypes

Traces des anciens chantiers navals où l’on construisait les navaires négriers - Objets architecturaux

Le quartier Graslin et en particulier le théâtre, construits par l’argent de la traite - Objets architecturaux

Une vingtaine, numérotée, environ cinquante centimètres de hauteur

Aucun et aucun à prévoir

Assez fragile, s’use avec le temps, très peu entretenu

Anciens pontons d’accostage du quai de la Fosse, symbole de l’ancienne fonction de port (les bateaux négriers venaient s’y amarrer) - Objet de la culture navale

Déjà sur place

Déjà sur place

Déjà sur place

Déjà sur place

Peu fragile

Peu fragile

Peu fragile

Variée

Variée

Variée

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Le Cours des 50 otages, anciennement passage de l’Erdre pour se jeter dans la Loire face à l’Ile Feydeau - Objets architecturaux

Hôtel particulier de l’armateur négrier Nantais mais surtout Irlandais O’Riordan, quai de la Fosse - Objets architecturaux

Le temple du Goût, hôtel particulier d’armateurs négriers, Ile Feydeau - Objets architecturaux

Page 117: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

117La variété des objets suppose la complexité de mise en oeuvre

inventaire d’objets

Une centaine de mètres de longueur, trois marches d’environ un mètre chacune, vaste pelouse sur environ trente mètres

Environ cinquante centimètres, taille de deux poignets ou chevilles

Aucun et aucun à prévoir

Doit être protégé par une vitre de verre et ne peut pas être en contact avec l’exterieur

Pierre non fragile, pratiquée quotidien-nement par de nombreux visiteurs

Fragile, peuts’oxyder au contact de l’eau

Déjà sur place Restauré depuis peu (1992), pas de fragilité particu-lière, en hauteur et non acces-sible

Environ un mètre de large sur un mètre de haut, situé générale-ment à six mètres du sol, en relief

Déjà fixé à la paroie, souvent taillé durectement dans la pierre

Mascarons représentant des noirs, quai de Turenne - Objets d’architecture

TransportableTransportable catégoriecatégorie FragileFragile TailleTaille SupportSupport ObjetObjetTransportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Fragile, peuts’oxyder au contact de l’eau

Très fragile et unique

Très fragile

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Environ vingt centimètres de diamètre

Environ vingt centimètres de long et de haut

Environ un mètre

inconnue

inconnue

inconnue

Peut être fixé à une paroi comme à présent, ou posé, doit être protégé par une vitre

Posé sur un socle mais peu envisagable de le transporter, possible d’imaginer une reproduction

Posé sur un socle mais peu envisagable de le transporter, possible d’imaginer une reproduction

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Anneau de cou utilisé dans les bâteaux négriers et dans les plantations - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Porte cigare présent dans l’interieur d’un armateur négrier nantais représentant un noir - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Fouet de commandeur, sur les plantations de Martinique - Objet de la collection Victor Schoelcherappartenant au musée du Quai Branly

Illustration montrant une capture d’esclave - Collection du musée du Quai Branly

Illustration montrant un spectacle de Guignol, joué à des esclaves sur le pont d’un bâteau négrier - Collection du musée du Quai Branly

Affiche abolitionniste L’Allégorie de l’Abolition datant de 1849 - Collection du musée du Quai Branly

Transportable, assez léger

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Six portraits d’esclaves d’environ vingt par vingt centimètres

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Collection de portraits d’esclaves, dessins au pastels ou au fusain - Collection du musée du Quai Branly

Transportable

Transportable

Transportable

Transportable

Non

Non

Assez fragile, ne peux pas être exposé en exterieur

Assez fragile, peux être exposé en exterieur

Aucune taille imposée

Aucune taille imposée

Environ vingt mètres de long sur quatre mètres de large

Environ cinq mètres de long sur deux mètres de hauteur

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles...

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles...

doit reposer sur un socle rigide, d’autres de ses oeuvres sont exposables en exterieur

doit reposer sur un socle rigide ou fixé sur un terrain herbeux

Transportable Transportable Transportablecatégorie catégorie catégorieFragile Fragile FragileTaille Taille TailleSupport Support SupportObjet Objet Objet

Intransportable

Transportable

Transportable

Très fragile

Assez fragile

Assez fragile

soixante quinze par cent cinq centimètres en taille réelle

inconnue

inconnue

Peut être reproduit sur différents supports

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Transportable Non Aucune taille imposée

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles, sur du verre, peuvent aussi êtres enregistrés lus...

Poèmes comme ceux d’Aimé CESAIRE - Objets manuscrits ou enregistrés

Tableau d’INGRES, Odalisque à l’esclave peint en 1842 - Objet de la collection de la Walters Art Gallery, Baltimore

Gravure représentant des esclaves en fond de cale d’un navire négrier et datant de 1827 - Objet iconographique

Gravure représentant des esclaves forcés à danser sur navire négrier et datant du 19e siècle - Objet iconographique

Photos contemporaines de l’esclavage moderne/Textes sur le sujet... - Objetsiconographique ou manuscrits

Royal de Luxe à Nantes avec le petit géant noir, photos dans le quartier de Graslin - Objetsiconographique

Romuald HAZOUME, oeuvre représentant les navires négriers avec des bidons d’essence La bouche du Roi - Objet artistique

El ANATSUI, oeuvre représentant une marche d’esclavesSurviving children - Objet artistique

TransportableTransportable catégoriecatégorie FragileFragile TailleTaille SupportSupport ObjetObjet

Anciens quais remplacés par le projet de coulée verte de ROTA, pour évoquer la Loire passant anciennement devant l’Ile Feydeau, quai de Turenne - Objet urbain

Fers ou entraves à esclaves, utilisés la plupart du temps dans les bâteaux pour maintenir les esclaves attachés - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Déjà sur place

Transportable, assez léger

un mètre dur un mètre et vingt centimètres de large

vingt centimètres ouvert, sept par quize fermé

Perles, colliers et bracelets de quelques centimètres

trente centimètres sur quarante

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet et de ses couleurs.

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet, mais peut être reproduit ou photographié

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet ou son vol

Doit absolument être protégé du soleil et des intempéries, difficilement exploitable d’origine mais peut être reproduit

Assez fra-gile, petits éléments, mais re-production donc qui présente peu d’intérêt en tant que valeur d’objet

Très fragile et très rare, exemplaire unique de la sorte

Peu fragile mais petites pièces pouvant êtres perdues

Très fragile, papier assez abimé et peu épais

Reproduction du négrier La Musette qui assure cinq expéditions entre 1783 et 1790 - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Exemplaire miniature du Code Noir édité par COLBERT en 1685, régissant les règles et lois du commerce de l’esclavage - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Pacotilles échangées en Afrique contre les hommes - Objets se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Carnets de Bords et état des marchandises d’un bâteau négrier, compte des esclaves - Objets se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Transportable, assez léger

Ne peut être transporté

Transportable, très léger

Transportable, très léger

Déjà sur place

Déjà sur place

Peu fragile

Peu fragile

Variée

Variée

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Transportablecatégorie Fragile Taille SupportObjet

Variée Peut être reproduit ou exposé tel quel

Assez fra-gile, papier peu épais

Représentations de l’agencement des esclaves à bord des bateaux négriers - Objet iconographique

Transportable

deux mètres sur un cinquante, deux dimensions

Doit absolument être protégé du soleil et des intempéries, difficilement exploitable d’origine mais peut être reproduit

Très fragile, papier assez abimé et peu épais

Carte de la ville de Nantes datant de 1778 et montrant les bras de la Loire à l’époque ou Feydeau était encore une île et Graslin des fermes - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Peu fragile, existe en très grand nombre

Peu fragile, existe en très grand nombre

Vingt centimètres sur dix

Vingt centimètres sur vingt

Posé sur un socle ou reproduit en tant que photo, voir juste les images d’étiquettes

Posé sur un socle ou reproduit en tant que photo, voir juste les images d’étiquettes

Boîtes de chocolat en poudre de la marque Banania qui a fortement utilisé l’image du noir avec tout ses stéréotypes

Boîtes de sirop de canne à sucre de la marque Uncle Remus qui a fortement utilisé l’image du noir avec tout ses stéréotypes

Traces des anciens chantiers navals où l’on construisait les navaires négriers - Objets architecturaux

Le quartier Graslin et en particulier le théâtre, construits par l’argent de la traite - Objets architecturaux

Une vingtaine, numérotée, environ cinquante centimètres de hauteur

Aucun et aucun à prévoir

Assez fragile, s’use avec le temps, très peu entretenu

Anciens pontons d’accostage du quai de la Fosse, symbole de l’ancienne fonction de port (les bateaux négriers venaient s’y amarrer) - Objet de la culture navale

Déjà sur place

Déjà sur place

Déjà sur place

Déjà sur place

Peu fragile

Peu fragile

Peu fragile

Variée

Variée

Variée

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Le Cours des 50 otages, anciennement passage de l’Erdre pour se jeter dans la Loire face à l’Ile Feydeau - Objets architecturaux

Hôtel particulier de l’armateur négrier Nantais mais surtout Irlandais O’Riordan, quai de la Fosse - Objets architecturaux

Le temple du Goût, hôtel particulier d’armateurs négriers, Ile Feydeau - Objets architecturaux

Page 118: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Inventaire d’objets dressé dans une phase préparative du projet -inventaire d’objets

Une centaine de mètres de longueur, trois marches d’environ un mètre chacune, vaste pelouse sur environ trente mètres

Environ cinquante centimètres, taille de deux poignets ou chevilles

Aucun et aucun à prévoir

Doit être protégé par une vitre de verre et ne peut pas être en contact avec l’exterieur

Pierre non fragile, pratiquée quotidien-nement par de nombreux visiteurs

Fragile, peuts’oxyder au contact de l’eau

Déjà sur place Restauré depuis peu (1992), pas de fragilité particu-lière, en hauteur et non acces-sible

Environ un mètre de large sur un mètre de haut, situé générale-ment à six mètres du sol, en relief

Déjà fixé à la paroie, souvent taillé durectement dans la pierre

Mascarons représentant des noirs, quai de Turenne - Objets d’architecture

TransportableTransportable catégoriecatégorie FragileFragile TailleTaille SupportSupport ObjetObjetTransportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Fragile, peuts’oxyder au contact de l’eau

Très fragile et unique

Très fragile

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Environ vingt centimètres de diamètre

Environ vingt centimètres de long et de haut

Environ un mètre

inconnue

inconnue

inconnue

Peut être fixé à une paroi comme à présent, ou posé, doit être protégé par une vitre

Posé sur un socle mais peu envisagable de le transporter, possible d’imaginer une reproduction

Posé sur un socle mais peu envisagable de le transporter, possible d’imaginer une reproduction

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Anneau de cou utilisé dans les bâteaux négriers et dans les plantations - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Porte cigare présent dans l’interieur d’un armateur négrier nantais représentant un noir - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Fouet de commandeur, sur les plantations de Martinique - Objet de la collection Victor Schoelcherappartenant au musée du Quai Branly

Illustration montrant une capture d’esclave - Collection du musée du Quai Branly

Illustration montrant un spectacle de Guignol, joué à des esclaves sur le pont d’un bâteau négrier - Collection du musée du Quai Branly

Affiche abolitionniste L’Allégorie de l’Abolition datant de 1849 - Collection du musée du Quai Branly

Transportable, assez léger

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Six portraits d’esclaves d’environ vingt par vingt centimètres

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Collection de portraits d’esclaves, dessins au pastels ou au fusain - Collection du musée du Quai Branly

Transportable

Transportable

Transportable

Transportable

Non

Non

Assez fragile, ne peux pas être exposé en exterieur

Assez fragile, peux être exposé en exterieur

Aucune taille imposée

Aucune taille imposée

Environ vingt mètres de long sur quatre mètres de large

Environ cinq mètres de long sur deux mètres de hauteur

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles...

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles...

doit reposer sur un socle rigide, d’autres de ses oeuvres sont exposables en exterieur

doit reposer sur un socle rigide ou fixé sur un terrain herbeux

Transportable Transportable Transportablecatégorie catégorie catégorieFragile Fragile FragileTaille Taille TailleSupport Support SupportObjet Objet Objet

Intransportable

Transportable

Transportable

Très fragile

Assez fragile

Assez fragile

soixante quinze par cent cinq centimètres en taille réelle

inconnue

inconnue

Peut être reproduit sur différents supports

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Transportable Non Aucune taille imposée

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles, sur du verre, peuvent aussi êtres enregistrés lus...

Poèmes comme ceux d’Aimé CESAIRE - Objets manuscrits ou enregistrés

Tableau d’INGRES, Odalisque à l’esclave peint en 1842 - Objet de la collection de la Walters Art Gallery, Baltimore

Gravure représentant des esclaves en fond de cale d’un navire négrier et datant de 1827 - Objet iconographique

Gravure représentant des esclaves forcés à danser sur navire négrier et datant du 19e siècle - Objet iconographique

Photos contemporaines de l’esclavage moderne/Textes sur le sujet... - Objetsiconographique ou manuscrits

Royal de Luxe à Nantes avec le petit géant noir, photos dans le quartier de Graslin - Objetsiconographique

Romuald HAZOUME, oeuvre représentant les navires négriers avec des bidons d’essence La bouche du Roi - Objet artistique

El ANATSUI, oeuvre représentant une marche d’esclavesSurviving children - Objet artistique

TransportableTransportable catégoriecatégorie FragileFragile TailleTaille SupportSupport ObjetObjet

Anciens quais remplacés par le projet de coulée verte de ROTA, pour évoquer la Loire passant anciennement devant l’Ile Feydeau, quai de Turenne - Objet urbain

Fers ou entraves à esclaves, utilisés la plupart du temps dans les bâteaux pour maintenir les esclaves attachés - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Déjà sur place

Transportable, assez léger

un mètre dur un mètre et vingt centimètres de large

vingt centimètres ouvert, sept par quize fermé

Perles, colliers et bracelets de quelques centimètres

trente centimètres sur quarante

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet et de ses couleurs.

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet, mais peut être reproduit ou photographié

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet ou son vol

Doit absolument être protégé du soleil et des intempéries, difficilement exploitable d’origine mais peut être reproduit

Assez fra-gile, petits éléments, mais re-production donc qui présente peu d’intérêt en tant que valeur d’objet

Très fragile et très rare, exemplaire unique de la sorte

Peu fragile mais petites pièces pouvant êtres perdues

Très fragile, papier assez abimé et peu épais

Reproduction du négrier La Musette qui assure cinq expéditions entre 1783 et 1790 - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Exemplaire miniature du Code Noir édité par COLBERT en 1685, régissant les règles et lois du commerce de l’esclavage - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Pacotilles échangées en Afrique contre les hommes - Objets se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Carnets de Bords et état des marchandises d’un bâteau négrier, compte des esclaves - Objets se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Transportable, assez léger

Ne peut être transporté

Transportable, très léger

Transportable, très léger

Déjà sur place

Déjà sur place

Peu fragile

Peu fragile

Variée

Variée

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Transportablecatégorie Fragile Taille SupportObjet

Variée Peut être reproduit ou exposé tel quel

Assez fra-gile, papier peu épais

Représentations de l’agencement des esclaves à bord des bateaux négriers - Objet iconographique

Transportable

deux mètres sur un cinquante, deux dimensions

Doit absolument être protégé du soleil et des intempéries, difficilement exploitable d’origine mais peut être reproduit

Très fragile, papier assez abimé et peu épais

Carte de la ville de Nantes datant de 1778 et montrant les bras de la Loire à l’époque ou Feydeau était encore une île et Graslin des fermes - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Peu fragile, existe en très grand nombre

Peu fragile, existe en très grand nombre

Vingt centimètres sur dix

Vingt centimètres sur vingt

Posé sur un socle ou reproduit en tant que photo, voir juste les images d’étiquettes

Posé sur un socle ou reproduit en tant que photo, voir juste les images d’étiquettes

Boîtes de chocolat en poudre de la marque Banania qui a fortement utilisé l’image du noir avec tout ses stéréotypes

Boîtes de sirop de canne à sucre de la marque Uncle Remus qui a fortement utilisé l’image du noir avec tout ses stéréotypes

Traces des anciens chantiers navals où l’on construisait les navaires négriers - Objets architecturaux

Le quartier Graslin et en particulier le théâtre, construits par l’argent de la traite - Objets architecturaux

Une vingtaine, numérotée, environ cinquante centimètres de hauteur

Aucun et aucun à prévoir

Assez fragile, s’use avec le temps, très peu entretenu

Anciens pontons d’accostage du quai de la Fosse, symbole de l’ancienne fonction de port (les bateaux négriers venaient s’y amarrer) - Objet de la culture navale

Déjà sur place

Déjà sur place

Déjà sur place

Déjà sur place

Peu fragile

Peu fragile

Peu fragile

Variée

Variée

Variée

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Le Cours des 50 otages, anciennement passage de l’Erdre pour se jeter dans la Loire face à l’Ile Feydeau - Objets architecturaux

Hôtel particulier de l’armateur négrier Nantais mais surtout Irlandais O’Riordan, quai de la Fosse - Objets architecturaux

Le temple du Goût, hôtel particulier d’armateurs négriers, Ile Feydeau - Objets architecturaux

Page 119: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

119La variété des objets suppose la complexité de mise en oeuvreinventaire d’objets

Une centaine de mètres de longueur, trois marches d’environ un mètre chacune, vaste pelouse sur environ trente mètres

Environ cinquante centimètres, taille de deux poignets ou chevilles

Aucun et aucun à prévoir

Doit être protégé par une vitre de verre et ne peut pas être en contact avec l’exterieur

Pierre non fragile, pratiquée quotidien-nement par de nombreux visiteurs

Fragile, peuts’oxyder au contact de l’eau

Déjà sur place Restauré depuis peu (1992), pas de fragilité particu-lière, en hauteur et non acces-sible

Environ un mètre de large sur un mètre de haut, situé générale-ment à six mètres du sol, en relief

Déjà fixé à la paroie, souvent taillé durectement dans la pierre

Mascarons représentant des noirs, quai de Turenne - Objets d’architecture

TransportableTransportable catégoriecatégorie FragileFragile TailleTaille SupportSupport ObjetObjetTransportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Fragile, peuts’oxyder au contact de l’eau

Très fragile et unique

Très fragile

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Environ vingt centimètres de diamètre

Environ vingt centimètres de long et de haut

Environ un mètre

inconnue

inconnue

inconnue

Peut être fixé à une paroi comme à présent, ou posé, doit être protégé par une vitre

Posé sur un socle mais peu envisagable de le transporter, possible d’imaginer une reproduction

Posé sur un socle mais peu envisagable de le transporter, possible d’imaginer une reproduction

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Anneau de cou utilisé dans les bâteaux négriers et dans les plantations - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Porte cigare présent dans l’interieur d’un armateur négrier nantais représentant un noir - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Fouet de commandeur, sur les plantations de Martinique - Objet de la collection Victor Schoelcherappartenant au musée du Quai Branly

Illustration montrant une capture d’esclave - Collection du musée du Quai Branly

Illustration montrant un spectacle de Guignol, joué à des esclaves sur le pont d’un bâteau négrier - Collection du musée du Quai Branly

Affiche abolitionniste L’Allégorie de l’Abolition datant de 1849 - Collection du musée du Quai Branly

Transportable, assez léger

Très fragile, papier peu épais, exemplaire unique

Six portraits d’esclaves d’environ vingt par vingt centimètres

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Collection de portraits d’esclaves, dessins au pastels ou au fusain - Collection du musée du Quai Branly

Transportable

Transportable

Transportable

Transportable

Non

Non

Assez fragile, ne peux pas être exposé en exterieur

Assez fragile, peux être exposé en exterieur

Aucune taille imposée

Aucune taille imposée

Environ vingt mètres de long sur quatre mètres de large

Environ cinq mètres de long sur deux mètres de hauteur

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles...

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles...

doit reposer sur un socle rigide, d’autres de ses oeuvres sont exposables en exterieur

doit reposer sur un socle rigide ou fixé sur un terrain herbeux

Transportable Transportable Transportablecatégorie catégorie catégorieFragile Fragile FragileTaille Taille TailleSupport Support SupportObjet Objet Objet

Intransportable

Transportable

Transportable

Très fragile

Assez fragile

Assez fragile

soixante quinze par cent cinq centimètres en taille réelle

inconnue

inconnue

Peut être reproduit sur différents supports

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Peu être reproduit mais ne peut être exposé ailleurs que dans un musée

Transportable Non Aucune taille imposée

Imprimé sur des supports fixes, ou textiles, sur du verre, peuvent aussi êtres enregistrés lus...

Poèmes comme ceux d’Aimé CESAIRE - Objets manuscrits ou enregistrés

Tableau d’INGRES, Odalisque à l’esclave peint en 1842 - Objet de la collection de la Walters Art Gallery, Baltimore

Gravure représentant des esclaves en fond de cale d’un navire négrier et datant de 1827 - Objet iconographique

Gravure représentant des esclaves forcés à danser sur navire négrier et datant du 19e siècle - Objet iconographique

Photos contemporaines de l’esclavage moderne/Textes sur le sujet... - Objetsiconographique ou manuscrits

Royal de Luxe à Nantes avec le petit géant noir, photos dans le quartier de Graslin - Objetsiconographique

Romuald HAZOUME, oeuvre représentant les navires négriers avec des bidons d’essence La bouche du Roi - Objet artistique

El ANATSUI, oeuvre représentant une marche d’esclavesSurviving children - Objet artistique

TransportableTransportable catégoriecatégorie FragileFragile TailleTaille SupportSupport ObjetObjet

Anciens quais remplacés par le projet de coulée verte de ROTA, pour évoquer la Loire passant anciennement devant l’Ile Feydeau, quai de Turenne - Objet urbain

Fers ou entraves à esclaves, utilisés la plupart du temps dans les bâteaux pour maintenir les esclaves attachés - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Déjà sur place

Transportable, assez léger

un mètre dur un mètre et vingt centimètres de large

vingt centimètres ouvert, sept par quize fermé

Perles, colliers et bracelets de quelques centimètres

trente centimètres sur quarante

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet et de ses couleurs.

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet, mais peut être reproduit ou photographié

Doit être protégé par une vitre pour éviter l’usure de l’objet ou son vol

Doit absolument être protégé du soleil et des intempéries, difficilement exploitable d’origine mais peut être reproduit

Assez fra-gile, petits éléments, mais re-production donc qui présente peu d’intérêt en tant que valeur d’objet

Très fragile et très rare, exemplaire unique de la sorte

Peu fragile mais petites pièces pouvant êtres perdues

Très fragile, papier assez abimé et peu épais

Reproduction du négrier La Musette qui assure cinq expéditions entre 1783 et 1790 - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Exemplaire miniature du Code Noir édité par COLBERT en 1685, régissant les règles et lois du commerce de l’esclavage - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Pacotilles échangées en Afrique contre les hommes - Objets se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Carnets de Bords et état des marchandises d’un bâteau négrier, compte des esclaves - Objets se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Transportable, assez léger

Ne peut être transporté

Transportable, très léger

Transportable, très léger

Déjà sur place

Déjà sur place

Peu fragile

Peu fragile

Variée

Variée

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Transportablecatégorie Fragile Taille SupportObjet

Variée Peut être reproduit ou exposé tel quel

Assez fra-gile, papier peu épais

Représentations de l’agencement des esclaves à bord des bateaux négriers - Objet iconographique

Transportable

deux mètres sur un cinquante, deux dimensions

Doit absolument être protégé du soleil et des intempéries, difficilement exploitable d’origine mais peut être reproduit

Très fragile, papier assez abimé et peu épais

Carte de la ville de Nantes datant de 1778 et montrant les bras de la Loire à l’époque ou Feydeau était encore une île et Graslin des fermes - Objet se trouvant actuellement au Château des Ducs de Bretagne

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Transportable, assez léger

Peu fragile, existe en très grand nombre

Peu fragile, existe en très grand nombre

Vingt centimètres sur dix

Vingt centimètres sur vingt

Posé sur un socle ou reproduit en tant que photo, voir juste les images d’étiquettes

Posé sur un socle ou reproduit en tant que photo, voir juste les images d’étiquettes

Boîtes de chocolat en poudre de la marque Banania qui a fortement utilisé l’image du noir avec tout ses stéréotypes

Boîtes de sirop de canne à sucre de la marque Uncle Remus qui a fortement utilisé l’image du noir avec tout ses stéréotypes

Traces des anciens chantiers navals où l’on construisait les navaires négriers - Objets architecturaux

Le quartier Graslin et en particulier le théâtre, construits par l’argent de la traite - Objets architecturaux

Une vingtaine, numérotée, environ cinquante centimètres de hauteur

Aucun et aucun à prévoir

Assez fragile, s’use avec le temps, très peu entretenu

Anciens pontons d’accostage du quai de la Fosse, symbole de l’ancienne fonction de port (les bateaux négriers venaient s’y amarrer) - Objet de la culture navale

Déjà sur place

Déjà sur place

Déjà sur place

Déjà sur place

Peu fragile

Peu fragile

Peu fragile

Variée

Variée

Variée

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Fixés pour la plupart

Le Cours des 50 otages, anciennement passage de l’Erdre pour se jeter dans la Loire face à l’Ile Feydeau - Objets architecturaux

Hôtel particulier de l’armateur négrier Nantais mais surtout Irlandais O’Riordan, quai de la Fosse - Objets architecturaux

Le temple du Goût, hôtel particulier d’armateurs négriers, Ile Feydeau - Objets architecturaux

Page 120: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes
Page 121: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Nous l’avons vu les transports pré-destinent un certain parcours pour ce projet, le tramway desservant les principaux lieux emblé-matiques de la traite. Mais faut-il se contraindre à ce chemin ou faut-il plutôt le voir comme une chance non négligeable d’inviter le maximum de personnes à emprunter cette route et donc s’interroger sur l’esclavage ? Ces facilités urbaines, se posent aussi en tant que contrainte. Le projet va dès lors perdre une certaine liberté de mouvement qu’aurait par exemple un projet d’architecture sur un terrain vierge. Ici le programme va de-voir s’adapter à l’environnement. Le parcours des citoyens dans la ville est à interroger pour placer, le mieux possible, les nœuds d’inter-vention et les liens qui les rejoignent. C’est ainsi que le projet va se construire, en allant à la rencontre du visiteur dans son parcours quo-tidien. L’autre contrainte urbaine sera la possibilité d’intégrer un dispositif d’envergure

dans une ville au patrimoine architectural cer-tain. Ce patrimoine qui est la trace actuelle du passé négrier, ne peut être transformé ou dé-formé. Les rues en font partie, tout comme les circulations d’un quartier pittoresque comme celui du Bouffay. Il va falloir s’imprégner de ces complexités pour retranscrire par le sup-port de communication la qualité du contexte architectural. On peut dès lors établir des hypo-thèses de faisabilité pour ces parcours. Choisir une ligne de tramway, ou en créer une nouvelle ; s’implanter dans un parcours de ville, en lien avec des commerces ; miser sur des lieux pu-blics ou culturels comme le Château des Ducs ou le Lieu Unique par exemple, conserver les parcours officiels de l’esclavage organisés par la municipalité... Toutes ces possibilités se rencontrent parfois en certains points qui de-viennent symboliques dans la ville et pour ce projet.

Intentions / B > Contraintes

3 > Complexité de mise en oeuvre urbaine

121

Page 122: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes
Page 123: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Ces enjeux et contraintes viennent former un projet cohérent. Il faudra cependant se positionner quand au choix du parcours avant de pouvoir intervenir de manière plus précise dans les noeuds, qui constituent les parties de ce parcours. Ces contraintes se transforment cependant parfois en facilité comme c’est le

cas avec les transports par exemple. Il serait dommage de faire abstraction de la chance d’avoir à Nantes, un tramway qui dessert tous les points stratégiques et emblématiques d’un projet sur la mémoire et la trace de l’esclavage.Et c’est en reliant ces points par un lien urbain déjà existant que le projet trouvera naturelle-ment sa place auprès des usagers.

Intentions / B > Contraintes

conclusion

123

Page 124: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- C’est ainsi que Toussaint-Louverture se retrouva à la tête de d’une véritable armée et proclama l’indépendance de la partie française de Saint-Domingue sous le nom de Haïti- Claude Savary Mémoires d’esclaves

Page 125: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Intentions

C > Esquisses

125

Les objets qui vont illustrer les propos pédagogiques, commémoratifs ou militants doivent être mis en scène, placés dans la ville au sein d’un parcours. Certains sont déjà sur place et doivent être mis en exergue et être commentés. Les « objets » réclament un traitement différent selon leur type. Au sein de chacun des lieux symboliques de la traite nantaise, le visiteur va faire face à des propos différents. Nous dresserons ici une liste de ces différents propos, des éléments qui peuvent leur être associés, et des principes de mise en oeuvre architecturaux qui vont pouvoir les révéler.

Avant propos

Page 126: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Programmation et enjeux selon les lieux -

Gras

lin

Quai de la fosseIle feydeau

Quai des antilles

Château des ducs

PÉDAGOGIE

MILITANTISME

COMMÉMORATION

ENGAGEMENT

INTERACTION

CONF

ÉREN

CES/

COLL

OQUE

S

THEÂ

TRE

DOCU

MEN

TS IN

TERA

CTIF

S

TÉM

OIGN

AGES

TEXT

ES

OBJETS ACTUELSOBJETS D’ÉPOQUE

OEUVRES

ASSOCIATIONS

PHILOSOPHES

CITOYENS

SOCIOLOGUES

MÉDIATEURS

Croisements entre les éléments programmatiques, les lieux, et les acteurs pour en retirer des points forts et des intentions de projet

Page 127: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

127

Gras

lin

Quai de la fosseIle feydeau

Quai des antilles

Château des ducs

PÉDAGOGIE

MILITANTISME

COMMÉMORATION

ENGAGEMENT

INTERACTION

CONF

ÉREN

CES/

COLL

OQUE

S

THEÂ

TRE

DOCU

MEN

TS IN

TERA

CTIF

S

TÉM

OIGN

AGES

TEXT

ES

OBJETS ACTUELSOBJETS D’ÉPOQUE

OEUVRESASSOCIATIONS

PHILOSOPHES

CITOYENS

SOCIOLOGUES

MÉDIATEURS

Gras

lin

Quai de la fosseIle feydeau

Quai des antilles

Château des ducs

PÉDAGOGIE

MILITANTISME

COMMÉMORATION

ENGAGEMENT

INTERACTION

CONF

ÉREN

CES/

COLL

OQUE

S

THEÂ

TRE

DOCU

MEN

TS IN

TERA

CTIF

S

TÉM

OIGN

AGES

TEXT

ES

OBJETS ACTUELSOBJETS D’ÉPOQUE

OEUVRESASSOCIATIONS

PHILOSOPHES

CITOYENS

SOCIOLOGUES

MÉDIATEURS

Page 128: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Programmation et enjeux selon les lieux -

ENJEUX > PEDAGOGIE > La construction d’un quartier entier > L’argent de la traite > Le théâtre et la culture des armateurs > Les négriers et les Lumières > La vie quotidienne des armateurs, le commerce du bois d’ébène, vision de la personne noire au 18ème

ACTEURS > CITOYENS > Visiteurs nantais de tout âge > Touristes de passage dans la ville > Personnes allant travailler > Personnes à la recherche de ce parcours

MéDIUMS > OBJETS D’EPOQUE > La construction urbanistique du quartier > Le théâtre Graslin > Les hôtels particuliers des armateurs > La rue Crébillon et la place Royale > Les feronneries des balcons > THEATRE > La compagnie Royal de Luxe > Mise en scène de la vie au 18ème siècle > Théâtre d’improvisation et de rue > Théatre participatif

QUARTIER GARSLIN

Page 129: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

129Quartier Graslin

façade à Barcelone

Page 130: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Programmation et enjeux selon les lieux -

ENJEUX > PEDAGOGIE > Comprendre le trajet de la traite > Les transports de marchandise > L’héritage des descendants > MILITANTISME > Mettre en place un projet militant pour la reconnaissance de la souffrance identitaire des descendants > COMMEMORATION > Organiser l’espace pour commémorer le 10 mai > Supprimer les risques pour la foule en bord de quai

ACTEURS > CITOYENS > Visiteurs nantais de tout âge > Touristes de passage dans la ville > Personnes allant travailler > Personnes à la recherche de ce parcours > ASSOCIATIONS > Présence occasionnelle sur le lieu > Lieu actuel du mémorial

MéDIUMS > OBJETS D’EPOQUE > Les pontons du quai > Les hôtels particuliers des armateurs > Portraits d’esclaves et gravures > Ecrits des armateurs > TEMOIGNAGES > Les plaques des rues au nom des armateurs > THEATRE > Compagnie Royal de Luxe > Théâtre de rue sur l’esclavage > Théâtre d’association > OEUVRES > Oeuvres d’artistes contemporains comme El ANATSUI ou Romuald HAZOUME > Les machines de l’île > Rappel de la sculpture saccagée > Evènements comme ceux de Jules VERNE

QUAi de la fosse

Page 131: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

131Quai de la Fosse

site archéologique

Page 132: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Programmation et enjeux selon les lieux -

ENJEUX > PEDAGOGIE > Montrer la vie qutidienne des armateurs > Les transformations urbaines suite aux besoins de la traite > L’ancienne Loire et l’Erdre - La Venise de l’Ouest > Image de la personne noire au 18ème siècle > INTERACTION > Créer des évènements dans le Temple du goût > Visites guidées et interventions d’historiens > Mises en scène de la vie des négriers

ACTEURS > CITOYENS > Visiteurs nantais de tout âge > Touristes de passage dans la ville > Personnes allant travailler > Personnes à la recherche de ce parcours > SOCIOLOGUES > Intervenants occasionels sur des sujets variés passés et actuels en lien avec le musée > MEDIATEURS > Personnel du musée du Château > Intervenants extérieurs

MéDIUMS > OBJETS D’EPOQUE > Les anciens quais de l’île Feydeau et de la Bourse (ancien marché exotique) > Le cours des 50 otages et l’Erdre > L’ancien passage de la Loire > Le Temple du goût > Les ferronneries des balcons > Les mascarons et les porches des hôtels > Les noms des rues > TEXTES > Ecrits des armateurs > Textes de CHEMETOFF et ROTA sur la ville > CONFERENCES > Rassemblements aux alentours du 10 mai > Conférences avec des historiens comme Olivier PETRE-GRENOUILLEAU > Evénements d’associations > OEUVRES > La coulée verte d’Italo ROTA > Espace d’exposition - artistes contemporains

L’île feydeau

Page 133: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

133Ile Feydeau

le méridien à Paris

Page 134: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Programmation et enjeux selon les lieux -

ENJEUX > PEDAGOGIE > Comprendre le trajet de la traite > Constitution d’un bateau négrier > Marchandises échangées en Afrique > INTERACTION > Reconstituer des éléments disparus > Proposer le quartier comme lieu de création et comme support pédagogique > MILITANTISME > Créer une place forte pour les associations > ENGAGEMENT > Proposer un pôle de rencontre pour les citoyens

ACTEURS > CITOYENS > Citoyens nantais qui s’intéressent > Visiteurs occasionnels pour ces évènements > SOCIOLOGUES > Intervenants occasionels sur des sujets variés passés et actuels en lien avec le musée, en lien avec le Château > PHILOSOPHES > Intervenants occasionels sur des sujets variés passés et actuels en lien avec le musée

MéDIUMS > OBJETS D’EPOQUE > Les chantiers navals et la Prairie au Duc > Les chemins de fer vers Beghin Say > Le hangar à bananes > OBJETS ACTUELS > Utilisation de l’image de la personne noire (banania...) > Photographies contemporaines sur l’esclavage actuel > TEXTES > Poèmes d’Aimé CESAIRE et autres... > Textes philosophiques et sociaux > CONFERENCES > Rassemblements aux alentours du 10 mai > Conférences avec des historiens comme Olivier PETRE-GRENOUILLEAU > Evénements d’associations > OEUVRES > Oeuvres d’artistes contemporains comme El ANATSUI ou Romuald HAZOUME > Les machines de l’île

Quai des antilles

Page 135: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

135Quai des Antilles

site archéologique

Page 136: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- Programmation et enjeux selon les lieux -

ENJEUX > PEDAGOGIE > Salles 8 à 18 sur la traite : > Fonctionnement de la traite au 18ème

> Vie des armateurs négriers > Principes et règles du commerce > Traces de la traite aux Antilles et en Afrique > INTERACTION > Parcours avec thématiques : > Enfants, Fabrication de toile-marchandise (Atelier) > Adultes, Les traces de la traite (Visite) > Les visites du 10 mai

ACTEURS > CITOYENS > Visiteurs nantais de tout âge > Touristes de passage dans la ville > Groupes scolaires du primaire au lycée > Historiens ou chercheurs > MEDIATEURS > Présence quotidienne dans le lieu > Organisation de visites guidées et d’ateliers

MéDIUMS > OBJETS D’EPOQUE > Les documents maritimes et commerciaux > Les objets d’intérieur des armateurs > Le matériel de séquestration et de torture > Les objets de troc en Afrique > DOCUMENTS > Mise en scène des plantations INTERACTIFS > Reconstitution d’un bateau négrier > Documents vidéos, animés et sonores > TEXTES > Le code noir de COLBERT > Registres maritimes des transactions > Textes actuels sur l’esclavage > Ecrits d’époque entre armateurs > TEMOIGNAGES > Ecrits d’esclaves et de propriétaires > Objets de la vie quotidienne des esclaves > Documents iconographiques et peintures > OEUVRES > La sculpture saccagée de 1998 > Les affiches des différentes commémorations > Les photographies de Christian LERAY

Le château des ducs

Page 137: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

137Château des Ducs

mise en scène existante au Château

Page 138: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes
Page 139: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Le projet devra prendre en compte les différentes échelles de point de vue et sou-ligner l’objet comme le paysage. Deux types de structures entrent alors en compte ; l’une viendra souligner la trace et l’autre l’expliquera, l’explicitera. Cette embiva-lence nécessaire permettra d’effectuer un aller-retour entre les échelles de perception, tout en

préservant l’objet d’interventions trop lourdes. Il faut aussi s’interroger sur la pertinence d’une hériarchisation de l’information entre les dif-férents lieux. Les entrées sur ce parcours sont multiples et ne le réclament pas forcément. Laisser au visiteur le soin de construire son propre parcours, tout en lui donnant les clefs de compréhension du projet.

Intentions / C > esquisses

conclusion

139

Page 140: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- maquette d’étude de la ville de nantes -

place du commerce

hangar à banane

tour bretagne

Page 141: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

141

Les lieux de l’esclavage

nœuds d’intervention

gare sncf

place du commerce

lieu unique

tour bretagne

CHU

Page 142: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes
Page 143: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Conclusion143

« Je n’ai pas de recommandations ; parlons plutôt d’alchimie. Choisir le chemin le plus difficile : ne penser au passé que comme objet d’études - puis l’oublier. Nous ne pouvons pas avancer avec le poids de l’Histoire. Rien ne nous dit qu’elle nous est favorable. Ne pas trop réfléchir au présent. Etre résolument tourné vers le futur. Un véritable architecte, un véritable urbaniste, ne doit pas s’abstraire du chaos. Il doit y plonger ».

Massimiliano Fuksas Chaos Sublime (aux éditions ARLEA, mars 2010)

Le sujet des mémoires de l’esclavage est à multiples facettes. Ce projet urbain et pédagogique explore l’une d’entre elles. Il apporte un support de diffusion au coeur de la ville et auprès des citoyens. Il est difficile de parler du passé négrier nantais et de ses répercussions ; et un tel projet comporte surement des parts d’incertitude quant au résultat face à la population. Ce projet se propose d’être un relais au musée du Château des Ducs de Nantes au travers de systèmes muséographiques adaptés au parcours urbain. Il s’agit d’aller chercher le visiteur dans sa promenade, de le renseigner, de l’intéresser. Ainsi, ce parcours devra être repérable sans pour autant dénaturer le paysage. Il serait dommage de ne pas profiter des traces encore existantes de cette histoire. Car si ce passé reste douloureux il a cependant fait naître la ville de Nantes. Parler de l’esclavage aujourd’hui c’est ouvrir la porte à un véritable dialogue entre populations. Ces hommes et femmes ont droit à une reconnaissance. Car au delà de la pédagogie, du souvenir, ou de son caractère tristement actuel, la traite raisonne encore tous les jours dans son ignorance auprès de l’ensemble de la population.

Page 144: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

- extraits du carnet de voyage de loustal (édition 1997-99) -

Page 145: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

145Les plages du Bénin, lieu de départ des bâteaux négirer pour l’Amérique. Ci-dessous la plage de Ouidah et de la «Porte du Non-Retour».

Page 146: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes
Page 147: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

mémoire(s) de l’esclavage

Corpus

147

de l' esclavage

> François GAUDUCHEAU (réalisateur), Mémoire blanche, documentaire G.F.Production, Nantes, 1992.> Yvon CHOTARD (dir.), (Catalogue d’exposition des) Anneaux de la Mémoire, éd. CIM Corderie Royale, Nantes, 1992.> Yvon CHOTARD (dir.), Cahier n°1 des Anneaux de la Mémoire, La traite esclavagiste, son histoire, sa mémoire, ses effets, éd. Les Anneaux de la Mémoire, Nantes, 1999.> Claude SAVARY et Gilles LABARTHE, (Catalogue d’exposition de) Mémoires d’esclave, éd. du Musée d’ethnographie de Genève, Genève (Suisse) 1997.> Olivier PETRE-GRENOUILLEAU, L’argent de la traite : milieu négrier, capitalisme et développement : un modèle, éd. Aubier, Paris, 1996.> http://www.lesanneauxdelamemoire.com/> http://outremer44.org/

de la memoire

> Christine DESMOULINS, 25 musées, éd. AMC le Moniteur, Paris, 2005.> Johann MICHEL, Gouverner les mémoires,Les politiques mémorielles en France, éd. Presses universitaires de France, Paris, 2010.> Paul RASSE, Les musées à la lumière de l’espace public, éd. l’Harmattan, Condé-sur-Noireau, 2004.> Paul RICOEUR, La mémoire, l’histoire, l’oubli, éd. du Seuil, Lonrai, 2000.> Alexis SPIRE, Accueillir ou reconduire, enquête sur les guichets de l’immigration, éd. Raisons d’agir, Paris, 2008.

de l' architecture en general

> Massimiliano FUKSAS, Chaos sublime, Notes sur la ville et carnet d’architecture, éd. ARLEA, 2010.> Catherine MAUMI, Pour une poétique du détour Rencontre autour d’André CORBOZ, éd. de la Villette, Paris, 2010.> Pierre MICHELONI, Alain BORIE, Pierre PINON, Forme et déformation des objets architecturaux et urbains, éd. Parenthèses, Saint-Etienne, 2006.> Alex SANCHEZ VIDIELLA, L’architecture du paysage, éd. booqs, 2010

de Nantes

> Chantal CORNET, Le comblement de la Venise de l’Ouest, éd. C.M.D., Montreuil, 1996.> Alain CROIX, Hélène CAYEUX, Thierry GUIDET - Nantes, intelligence d’une ville, éd. Ouest France, Rennes, 1993.> Alain CROIX (dir.), La Bretagne, d’après l’itinéraire de Monsieur Dubuisson Aubenay, éd. Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2006.> Collectif de 30 auteurs dirigé par Alain CROIX, Nantais venus d’ailleurs, éd. Presses universitaires de Rennes, Bonchamp-les-Laval, 2007.> Thierry GUIDET (rédac chef) revue Place Publique n°01 et n°18 et hors série Les chroniques de l’île de Nantes (1,2 et 3).> Didier GUYVARC’H (dir.), La mémoire d’une ville, vingt images de Nantes, éd. Skol Vreizh, Morlaix, 2001.> Alain-François LESACHER, Monique SCLARESKY, Hélène CAYEUX, Nantes Hier et Aujourd’hui, éd. Ouest France, Tours, 1995.> Stéphane PAJOT, Nantes la Jolie, photographies inédites de la mémoire d’une ville, éd. D’Orbestier, Château d’Olonne, 2005.> Yves ROCHECONGAR, Des navires et des hommes, de Nantes à St Nazaire, deux mille ans de construction navale, éd. Maison des Hommes et des Techniques, Nantes, 1999.> Gilles SALAUN (rédac chef) Neptuna n°305 revue d’histoire de Nantes, ville de culture, éd. Société Académique de Nantes et de Loire-Atlantique, octobre 2009, Neptuna n°304 mars 2009.> http://www.nantes.fr/> http://www.revue-placepublique.fr/

Page 148: Mémoire(s) de l'esclavage à Nantes

Et nous sommes debout maintenant, mon pays et moi, les cheveux dans le vent, ma main petite maintenant dans son poing énorme et la force n’est pas en nous, mais au-dessus de nous, dans une voix qui vrille la nuit et l’audience comme la pénétrance d’une guêpe apocalyptique. Et la voix prononce que l’Europe nous a pendant des siècles gavés de mensonges et gonflés de pestilences, car il n’est point vrai que l’oeuvre de l’homme est finie que nous n’avons rien à faire au monde que nous parasitons le monde qu’il suffit que nous nous mettions au pas du monde mais l’oeuvre de l’homme vient seulement de commencer et il reste à l’homme à conquérir toute interdiction immobilisée aux coins de sa ferveur et aucune race ne possède le monopole de la beauté, de l’intelligence, de la force et il est place pour tous au rendez-vous de la conquête et nous savons maintenant que le soleil tourne autour de notre terre éclairant la parcelle qu’a fixée notre volonté seule et que toute étoile chute de ciel en terre à notre commandement sans limite.

Aimé CESAIRE( extrait de Cahier d’un retour au pays natal, Ed. Présence africaine )