mémoire en vue de l’obtention du certificat...
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Mémoire en vue de l’obtention du Certificat d’Intelligence
Economique, Spécialité : Information Stratégique en Entreprise
<< Les opinions exprimées dans ce mémoire sont propres
à leur auteur et n'engagent pas l’Institut d’Etudes
Politiques d’Aix-en-Provence >>
REMERCIEMENTS
A mon école de commerce , l’ ICD (institut du commerce et du développement ) pour nous
avoir permis de réaliser un partenariat avec Sciences-po Aix. Cette association a été pour moi
très fructueuse, en m’ouvrant de nouveaux horizons.
À Patrick Beaudouin, maire de ma petite ville de Saint-Mandé (ancien député sous Jacques
Chirac et Nicolas Sarkozy) qui m’a reçu à bras ouverts et m’a parlé de son travail de
parlementaire en m’expliquant les règles de transparence concernant le groupes d’intérêts à
l’Assemblée nationale.
Table des abréviations
ICD Institut du commerce et du développement
TIF Transparency international France
CRIF conseil représentatif des instituts juifs de France
CGT confédération générale du travail
CFTC confédération française des travailleurs chrétiens
FO Force Ouvrière
EAST Eau agriculture et santé en milieu tropical
MUP mouvement unitaire et progressiste
UMP Union pour un mouvement populaire
RDG Radicaux de gauche
UDI Union des indépendants
PS parti socialiste
MRC mouvement républicain et citoyen
CNCCFP Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques
AFCL association française des conseils en lobbying et en affaires publiques
ARPP association professionnelle des responsables des relations avec les pouvoirs publics
OGM Organisme génétiquement modifié
TPI Très petites entreprises
PME Petites et moyennes entreprises
CNIL commission national de l’informatique et des libertés
TIC technologies de l’information et de la communication
OTAN organisation du traité de l’Atlantique Nord
RSS REALLY SIMPLE SYNDICATION
CFCM conseil français du culte musulman
CSA conseil supérieur de l’audiovisuel
OCDE organisation de coopération et de développement économique à
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SOMMAIRE
Introduction 01
Comprendre le fonctionnement de la prise de décision française
au travers des institutions 06
La transparence dans la prise de décision publique 17
Lobbying objet d’obscurantisme ou outil démocratique 29
Les différents acteurs du lobbying 37
Le métier de lobbyiste 47
L’influence de la prise de décision 52
L’intérêt d’une bonne utilisation de l’intelligence 60
économique dans une stratégie de lobbying
Conclusion 62
Executive summary 63
Bibliographie 64
Annexes
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INTRODUCTION
Le lobbying et l’influence sont le plus souvent des termes à mauvaises connotations, et
pour certains péjoratifs. On les pense souvent à l’origine des maux de la société.
Pour bien comprendre la fonction de la prise de décision ; il faut savoir que l’être
humain développe au cours de sa vie des habitus1, que ce soit par la culture ou
l’éducation qui lui fait intégrer des codes au naturel. Sa façon de penser n’est pas issue
de lui-même, mais des influences qu’il subit.
Cette approche peut être intéressante, lorsqu’on parle de lobbying ou d’influence. Elle permet
d’avoir une approche singulière de la vie. Par exemple lorsqu’on s’accorde tous à dire que le
bien et le mal sont subjectifs (ils varient en fonction de la personne et du moment).
À partir du moment où on s’aperçoit de ce phénomène, on entend bien qu’il existe une
multitude de solutions possibles aux questions que l’on se pose. En ce qui concerne la prise
de décision publique, il faudra donc dans un premier temps écouter les positions de chacun,
puis établir une stratégie réalisable, qui permettra de répondre au mieux aux objectifs.
Ce mémoire sur << la place du lobbying dans la prise de décision française >> a été
pour moi une évidence, car depuis tout petit je m’intéresse à la vie publique et politique.
J’ai toujours été subjugué par les foules, les grands meetings, l’esprit théâtral qui s’en
dégage.
Ayant moi-même participé à la vie publique en tant que syndicat étudiant, et par des
manifestations qui m’ont permis de comprendre leur fonctionnement, de les viv re au
même niveau que les personnes les fréquentent, j’ai pu à différentes reprises apprécier la
création d’un imaginaire collectif.
Vous comprenez bien, j’ai souvent vécu le terrain et donc questionné le pavé. Mais il y
avait quelque chose qui me manquait… Je me posais souvent la même question ...
1 Raisons pratiques, Seuil, coll. Points, 1996, p. 21 <<En latin, habitus est un mot masculin définissant une manière d'être, une allure générale, une tenue, une disposition d'esprit. Cette définition est à l'origine des divers emplois du mot habitus en philosophie et sociologie.>>
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Comment se fait-t-il que malgré le nombre, on ne peut pas se faire entendre ? Comment
les grandes entreprises et les associations, arrivent-elles à se faire entendre ?
Dans les rues et les avenues parisiennes, une expression revenait dans la majorité des
cas comme la réponse : le lobbying. Pendant longtemps, cette appellation a été pour moi
synonyme comme pour beaucoup de Français d’obscurantisme et de face cachée de la
prise de décision. À partir du sondage que j’ai effectué sur les sociaux depuis trois mois
et grâce aux analyses en la matière, on comprendra que la sémantique du vocable
lobbying est plutôt mauvaise. On apercevra aussi que ce terme est très mal connu des
français.
Ayant un peu évolué j’ai pensé que c’était le bon moment de jeter par-dessus bord mes
préjugés.
Pendant les six derniers mois, les lectures et les articles m’ont permis de découvrir un
nouveau macrocosme. Des séjours dans les différentes bibliothèques et centres
d’information parisiens m’ont permis de créer mes bases en matière de lobbying. Grâce
aux techniques, apprises en cours et en recherche en matière d’intelligence économique ,
j’ai pu acquérir une facilité de récolte de l’information. Toutefois, la majorité des outils
ne me sont pas encore familiers. Par rapport à la synthétisation de l’information on peut
dire que cela a été assez compliqué. L’évolution des domaines apparentés est continu, en
plus si l’actualité est suffisamment chargée, (affaire Cahuzac .) le nombre d’articles
quotidiens n’en sera que démultiplié.
Souvent après un problème qui intervient dans les hauts postes du gouvernement il faut
un temps d’adaptation. Il faut rapidement améliorer les lois ou la manière dont elles sont
mises en place.
Bien que l’actualité change constamment, mon plan s’y accorde. En effet ma
problématique est plus portée sur l’influence de la prise de décision.
Dans le plan entrepris, on va essayer bien sûr de définir le lobbying, les problèmes liés à
la moralité de la vie publique (ce qui concerne la transparence, la corruption et les
conflits d’intérêts). On discutera aussi du côté historique et perceptuel du lobbying (la
manière dont le lobbying est perçu) ; des différents acteurs (privés ou publics) avec leur
cartographie.
On parlera également du métier de lobbyiste ; de l’influence de la prise de décision (les
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différents types de lobbying, les stratégies de lobbying à adopter en fonction des
différents acteurs). Enfin de l’intérêt de l’utilisation de l’intelligence économique dans
une bonne stratégie de lobbying.
Comprendre le fonctionnement de la prise de décision publique française
Au sortir de 1789 et de la première révolution française, la France passe d’une monarchie
absolue à une monarchie constitutionnelle. Le roi était alors encore apprécié. Les années 1790
virent apparaître la terreur et une utilisation disproportionnée de la guillotine. Après la
décapitation de Louis XI l’écart entre royalistes et républicains s’amplifia. La guerre de
Vendée qui n’est qu’un exemple parmi d’autres, opposa les « vendéens » royalistes, aux villes
républicaines comme Paris ou Marseille.
Toujours pendant la terreur, est voté dans la constitution en 1791 par Chapelier une loi qui, se
basant sur la pensée des lumières, interdit les corporations.
Après la terreur, une période plus calme voit le jour. La Ie République est née. Celle-ci
partageait le pouvoir entre deux présidents. Le problème c’est que quoi qu’il arrive, il y en a
toujours un qui prend le dessus. Avant d’être le premier empereur de France, Napoléon Ier fut
pendant un moment un et deux présidents élus par suffrage censitaire.
Après sa campagne victorieuse contre les Lombards, Napoléon Ier commença, pas à pas à
accéder u pouvoir. Dans les premières années 1800, tous les pouvoirs lui étaient conférés.
Pendant son règne sur l’empire, Napoléon instaura par exemple le code civil, la carte
départementale. Après la défaite de Waterloo en 1815, il est envoyé sur l’île de Sainte-Hélène.
C’est le retour de la monarchie républicaine, avec Louis XVIII au pouvoir. Charles X qui
prend le pouvoir à sa suite, essaie par tous les moyens de revenir à une monarchie absolue.
La deuxième révolution française, des 27, 28, 29 Juillet 1830 est née. La monarchie prend fin.
La seconde république apparaît. En plein âge industriel, elle commence à subir les révoltes
ouvrières. Beaucoup de gens veulent retourner à la période faste de l’empire . À défaut de
retrouver Napoléon, ils élisent son neveu Napoléon III.
Il restera à la tête du pays jusqu’en 1870, lors de la défaite de Sedan contre la Prusse.
Pendant la même année, le traité de Versailles est signé. Il est fondateur du royaume de Prusse.
L’Alsace et la Lorraine deviennent prussiennes.
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Après cette défaite de 1870, deux camps s’opposent… Les royalistes qui veulent faire
l’armistice avec la Prusse, et les autres qui veulent continuer la guerre.
La France est à cette époque un pays très paysan. La France rurale, a peur pour ses terres,
c’est pour cela qu’en 1870 elle vote pour le royaliste Adolphe Thiers. L’armistice est donc
signé. La IIIe République voit le jour.
Le peuple parisien se révolte, causant l’éviction du gouvernement de Paris. Celui-ci se réfugie
à Versailles. La Commune voit le jour. Elle ne tiendra pas plus que quelques mois. Elle fit un
nombre important de morts (plus de 50 000).
Le fonctionnement de la IIIe République est assez différent de celui d’aujourd’hui, car les
pouvoirs sont concentrés principalement non pas aux mains du président de la république,
mais aux mains du président de l’assemblée nationale. Le président à cette époque pour
nombre de députés actuels, avait pour tâche de « planter les chrysanthèmes ».
En 1884 apparaît le droit à la syndicalisation. En décembre 1905 la séparation de l’église et
de l’État. En 1901 la liberté d’association
L’après-guerre, est une période riche en avancées sociales (congés payés ), limitation du temps de
travail. C’est aussi une période de forte mobilisation ouvrière (Renault). En 1929, le monde
connaît son premier krach boursier. Ce qui entraîna la dépréciation des monnaies. Les années 30
sont marquées par des grandes manifestations politiques (exemple avec les manifestations des
ligues fascistes en 1934…), en Allemagne, avènement du national-socialisme.
L’armistice de 1940 avec l’Allemagne entraîna la création de la France de Vichy.
En 1945 les femmes obtiennent en France le droit de vote.
À la fin de la guerre, le retour se fait par l’IVe République. En 1958 le général De Gaulle fait
voter la Ve République.
Le président est désormais élu démocratiquement, par suffrage universel. Il possède le pouvoir de
l’exécutif, il décide du gouvernement. Le peuple qui choisit ses représentants, lui a le pouvoir
législatif. La justice « indépendante » a le pouvoir judiciaire, elle tient au respect des lois.
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LES COMPRENDRE LE FONCTIONNEMENT DE LA PRISE
DE DECISION FRANÇAISE AU TRAVERS DES
INSTITUTIONS
Au cours de l’histoire, les institutions françaises ont connu de nombreuses évolutions. Ces
évolutions ont été souvent le fruit d’une dynamique élective (c’est-à-dire un changement au
gré des évolutions de majorité politique).
La nation est constituée de nébuleuses, de galaxies et d’univers différents. Chaque être qui y
vit, réfléchit et autrement. Son évolution aussi se fait différemment. Les groupes qui la
composent peuvent être d’ordre économique, social ou politique.
Ces corps sont à la fois indépendants, mais entrelacés. Ils ont besoin des uns et des autres pour
fonctionner. Ils sont indissociables.
L’entreprise a besoin de l’État pour la protéger. Les salariés reçoivent de l’argent de
l’entreprise. L’État récupère l’argent de salariés pour subvenir à ses besoins.
L’argent en France est un sujet qui est d’une certaine manière complexe, mais qui est
omniprésent. Il fait bon d’être riche, mais pas trop. Il faut dire que la France à une grande
tradition sociale, à l’inverse de certains autres pays européens plus libéraux.
A défaut de ne pas avoir le même capital symbolique 1(Notion de Pierre Bourdieu qui
identifie les possessions immatérielles – le nom de famille est un exemple : si votre père est
connu il vous sera plus facile de trouver un emploi que si vous avez un patronyme issu de la
diversité), il faut pouvoir avoir les mêmes capacités. Il faut créer un ascenseur social.
Le devoir de partage, même s’il est intégré par la majorité des Français, reste quelque chose
difficile à gérer pour les parlementaires, les membres d’institutions publiques.
Il est compréhensible d’améliorer le quotidien d’une famille, si on a les moyens de les aider.
En revanche, il n’est pas normal que les élus ou les administrateurs de la république dépensent
des sommes faramineuses qui ne soutiennent pas forcément l’intérêt général.
1 Raisons pratiques, Seuil, 1994, p.161.<< « J'appelle capital symbolique n'importe quelle espèce de
capital (économique, culturel, scolaire ou social) lorsqu'elle est perçue selon des catégories de
perception, des principes de vision et de division, des systèmes de classement, des schèmes
classificatoires, des schèmes cognitifs, qui sont, au moins pour une part, le produit de l'incorporation
des structures objectives du champ considéré, c-à-d de la structure de la distribution du capital dans le
champ considéré. » >>
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Étant donné que le pouvoir législatif appartient au citoyen à travers des élections, celui-ci
désire à défaut de faire partie intégrante de la décision publique que le parlementaire (ou
président) qu’il a choisi est élu démocratiquement, réponde de ses promesses.
Le lobbying ou de l’influence de la prise de décision par des tiers, est souvent mal vu, car il se
soustrait au pouvoir de pression naturelle de l’électeur.
Il existe une opacité dans le domaine politique sur ces problèmes. C’est pour ça, que dans un
premier temps nous allons découvrir ensemble de quelle manière fonctionne la prise de
décision française. Ensuite nous parlerons de transparence, de corruption, conflits d’intérêts,
d’affaires liées au lobbying et influence. Enfin nous traiterons des risques encourus.
L’ÉLYSEE
L’Élysée est depuis le début le lieu de domiciliation du président de la République Pour
beaucoup de personnes, il est normal pour le chef de l’État de vivre dans un lieu patrimonial
de prestige.
Le problème même si c’est vrai, c’est de donner l’image que la Ve République ressemble à
une monarchie. Pour un homme fort il faut un endroit prestigieux où habiter.
Parce qu’aujourd’hui le président concentre la majorité des pouvoirs, il a besoin de conseillers
personnel qui y travaillent. Il a aussi besoin que ce chef-lieu lui permette à la fois de travailler
et de recevoir les différentes délégations d’entreprise, les syndicats, les associations, les
ministres, les parlementaires…
Au palais présidentiel , les réunions sont souvent primordiales pour l’avenir du pays. Pour
cette raison elles se déroulent souvent à huis clos. Depuis quelques années, l’Élysée s’ouvre
de plus en plus. Pour le voir notamment par des reportages présents sur son site internet.
Ce qui est intéressant dans la première demeure de France, c’est qu’il existe un registre qui
identifie toutes les personnes (ou presque) qui y accèdent.
Le besoin de transparence dans ce cas se situe donc au niveau de la prise de décision en
matière de réunions, et tout ce qui touche aux rapports entre les conseillers et le président.
Il existe à certains endroits des zones grises comme, ce que deviennent les proches conseillers
après la législature en cas de défaite ou de non représentation du président sortant.
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LES MINISTERES
Depuis la dernière élection présidentielle, de nouveaux ministères sont apparus. Notamment le
ministère du redressement productif, le Ministère du Travail (de l'Emploi, de la Formation
professionnelle et du Dialogue social)
Les principaux ministères restent : le ministère de la défense, le ministère de la justice, le
ministère de l’intérieur et le ministère de l’économie. Il en existe des moins connus, comme le
ministère à l’outre-mer, ministère de l’écologie, le ministère du transport, le ministère de
l’égalité des territoires et du logement, le ministère de l’immigration, le ministère des
français à l’étranger, le ministère du commerce extérieur etc.…
Les ministères et les ministres sont en lien direct avec l’Élysée. Le premier ministre est le chef
du gouvernement est désigné par le président en fonction de la majorité à l’assemblée
nationale. Ses décisions concordent avec celles du président. Il donne aux ministres la
politique à suivre en fonction de chaque spécialité.
Chaque ministère et sous ministère dispose de ses cabinets d’experts. Ces officines sont
souvent la cible d’opérations d’influence ou de lobbying.
Le point noir qui concerne tout spécialement les ministères et les cabinets ministériels, est le
spoil system. C’est une technique qui consiste à remplacer les postes-clés des fonctionnaires
ministériels. Lors d’une prise de décision, il y a une obligation d’avoir confiance en celui avec
laquelle tu la prends. Ces personnes révoquées sont souvent interpellées voire embauchées par
de grandes entreprises, désireuses de se fournir un corps à forte notoriété au sein de leurs
espaces de relations publiques. C’est souvent le cas avec Louis Vuitton ou encore avec des
groupes comme SFR.
L’ASSEMBLEE NATIONALE
Avec 577 députés, l’Assemblée nationale est la vraie place forte de la république française.
Chaque député est élu au suffrage universel. Aujourd’hui la majorité est de gauche (socialiste,
radicaux, verts et affiliés). Je vous invite à voir en annexe l’image tirée du site www.nos
députés.fr (regards citoyens), on s’aperçoit que la majorité à presque 50 % est composée de
députés socialistes (PS – M RC – et ratifiés), que le premier parti d’opposition est l’UMP avec
à peu près 30 % des sièges, suivent avec les centristes (MoDem + MUP+PRG), le parti
communiste avec le parti de gauche et les ultra marins ne vingtaine de sièges, Les verts avec
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un peu moins qu’une vingtaine de sièges, les radicaux, et les non-inscrits. On s’aperçoit que la
1majorité des interventions sont faites par le gouvernement (coalition socialiste, verts et
centre-gauche. Sur un total de 92 201 interventions.
Sur 32 636 amendements au cours des 12 derniers mois, la majorité provient du premier parti
d’opposition c’est-à-dire de l’UMP (probablement sur le mariage des personnes du même
sexe, pour retarder le vote de la loi). Après on retrouve le parti socialiste avec à peu près 20 %
des amendements, la gauche de la gauche avec 15 % à 20 %, les centristes, les écolos.
Pour les 638 propositions qui ont eu lieu à l’Assemblée nationale au cours de la dernière, 70
% provenaient de l’UMP, 5 % des centristes, 5 % des partis de gauche, 4 % des socialistes, 1
à 2 % pour les radicaux et Europe écologie les verts.
Enfin en ce qui concerne les questions écrites, il y en a eu 32 636, faites la majorité par
l’UMP et le parti socialiste, suivi des centristes et des autres partis politiques.
D’après le livre de Vincent Nouzille et d’Hélène Constanty « député sous influence », chaque
jour, où l’on peut assister sur la chaîne parlementaire aux « questions au gouvernement » (le
mardi et le mercredi); On assiste à une représentation théâtrale, dont le but est de se faire
remarquer. Les députés cherchent absolument à se mettre en valeur, car dans le cas contraire il
y a un risque de perdre des voix et de paraître comme quelqu’un qui est flâneur.
Ce qui me paraît intéressant de faire, pour éviter ce phénomène c’est une meilleure
distribution du temps de parole et de dépôt des amendements (aujourd’hui la durée d’attente
peut s’effectuer des mois à l’avance).
Toujours d’après le site nosdéputés.fr, sur l’ensemble de députés peut dire que 150 sont
inactifs, et qu’il y a 50 cancres. Ce résultat correspond à un chiffre entre ¼ et 1/3 de
l’assemblée constituante.
En France, il y a beaucoup de députés peu présents. Certains députés se consacrent à 100 % à
leurs responsabilités locales sans participer aux débats nationaux. Ce qui pose la question du
non-cumul des mandats. À mon avis la meillieure solution serait d’interdire le cumul du
mandat de maire d’une ville de plus de 30 000 habitants, avec un mandat de député.
Pour les personnes et les entreprises interrogées par l’Assemblée nationale, je vous invite de
nouveau à regarder les annexes concernant des données transmises par le site
La dénomination ultras marins est utilisé pour tous les députés d’outre-mer ( majoritairement à gauche sur l’échiquier politique )
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www.regardscitoyens.org. Quand on effectue un état des lieu global ,on s’ aperçoit que la
majorité des acteurs de l’influence à l’Assemblée nationale sont des hommes, et proviennent
d’organisations nationales et majoritairement des grandes entreprises. Attention ces données
ne sont que la partie émergée de l’iceberg, car il y a toujours une majorité d’entreprises qui ne
communiquent pas sur la stratégie d’influence. Même si il y a du mieux…
Le président de l’Assemblée nationale, pour ce début du 14e législature – Claude Bartolone –
dispose d’un hôtel au cœur de Paris. Cet hôtel n’est autre que l’hôtel de LASSEY chef-
d’œuvre architectural. Ce qui pose la question des moyens mis à disposition des élus. Est-il
normal, en période de crise de payer un hôtel entier en plein cœur de Paris seulement pour un
député (qui est aussi le président de l’Assemblée nationale).
Chaque année, les parlementaires disposent d’une réserve parlementaire de plus en plus
élevée, mais les problèmes de transparence liés à cette réserve font beaucoup parler. Surtout
sur l’attribution des sommes à chaque parlementaire. Pour mieux comprendre, vous pouvez
voir le tableau interactif des réserves parlementaires attribuées en 2011 soit sur Rue89 ou sur
le site de transparency international France. On remarque que les subventions sont souvent
attribuées en fonction de la tête de l’interlocuteur et non en rapport aux besoins de chaque
ville. Car c’est souvent les personnes qui ont les plus hauts postes (rapporteur, chargé de
commission, président de groupe, président de l’Assemblée nationale Ou de ses suppléants )
qui reçoivent le plus souvent les plus hautes subventions. Sous la 13e législature de Gérard
Larcher ancien président de l’Assemblée nationale et député avait touché 11 millions d’euros,
alors que d’autres députés moins de 3000 €.
Il y a à l’assemblée certains points noirs. Comme le manque de transparence de l’Assemblée
nationale sur la liste des colloques qui sont tenus en son sein ou à l’hôtel de Lassey . On peut
dire la même chose avec les groupes d’études. Sur ces points-là de gros efforts ont été réalisés
. Notamment par le travail de Monsieur Patrick Beaudouin qui est à la fois maire de ma ville
(Saint-Mandé) et Arlette Grosskot qui en 2006 et 2007 ( propositions de résolution) ; Et un
autre rapport déposé le 16 janvier 2008 par le député Jean-Paul Charié sur le lobbying.
Ces travaux ont permis, une amélioration en 2009 de la loi, en ce qui concerne les groupes
d’intérêts et des lobbyistes de passage à l’Assemblée nationale. Sur les colloques et la création
d’un registre libre. Ces efforts consentis bien que trop tard, n’ont pas été suffisants. C’est
pourquoi plusieurs rapports ont été remis depuis, notamment le rapport Sirugue.
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Le rapport du député Sirugue du 18 juillet 2012 (bibliographie) renforce les obligations
déclaratives imposées aux représentants d’intérêts. Rendre publiques les informations
délivrées par les représentants intérêts lors de l’inscription, revoit les conditions d’accès à
l’Assemblée nationale. Prévoit de publier la liste des auditions des personnes entendues, la
mise en place d’alertes pour les représentants intérêts inscrits sur le registre dès lors qu’ils ont
déclaré être intéressés par un registre en particulier. Il entrevoit la possibilité de mettre en
ligne les contributions des représentants d’intérêts sur un projet ou une proposition de loi,
d’interdire les colloques au sein de l’Assemblée nationale. Il souhaite réduire les conditions
d’octroi des badges des collaborateurs bénévoles.
Bien que le rapport Sirugue et les autres permettent d’avancer sur le bon chemin, des
associations comme transparency international France invite à accélérer le pas. Nous verrons
certaines de leurs propositions quand nous parlerons de transparence et de conflit d’intérêts.
LE SENAT
Le Sénat et la deuxième assemblée du pays. Les sénateurs ne sont pas élus au suffrage
universel direct. Ils sont élus par leurs pairs, c’est-à-dire les élus qui eux ont subi la loi du
vote. En France il y a environ 349 sénateurs. Majoritairement de gauche (comme à
l’assemblée nationale la coalition liée au parti socialiste à la majorité des sièges. La répartition
est assez proportionnelle à celle du Palais-Bourbon.
A propos des interventions il y en a eu 63 734 depuis un an. La majorité provient du groupe
socialiste, de l’UMP, de l’union centriste et du parti communiste.
Contrairement à l’Assemblée nationale, en ce qui concerne des amendements ce n’est pas
l’opposition qui prédomine. La balance entre les groupes se trouve assez équilibrée. 50 % des
amendements ne viennent pas des deux grands partis français. Les sénateurs écologistes et
radicaux sont tout particulièrement actifs. Sur l’année il y a eu environ 13 812 amendements.
Pour les propositions sénatoriales, bien que les propositions sénatoriales soient assez bien
réparties, on s’aperçoit qu’il y a une poussée des non-inscrits qui représentent à peu près 10 %
des propositions totales. Sur une année il y a eu 198 propositions.
De 2012 à 2013, Il y a eu 6208 propositions écrites.. La majorité des questions écrites ont été
posée par les socialistes, l’UMP et les non-inscrits. Même si les non-inscrits, ne représentent
que 3 % % la part totale de sénateurs, ils ont posés environ 20 % des questions écrites au
Sénat.
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Il est bien rappelé, que les deux assemblées sont indépendantes l’une de l’autre. Mais elles se
rejoignent. En effet les propositions de l’une peuvent être discutées par l’autre, Si elles sont
votées par l’une elles doivent être votées par l’autre. Dans le cas où le Sénat refuse une
proposition de loi, l’Assemblée nationale peut tenter un passage en force. Le pouvoir législatif
de cette dernière prime sur le pouvoir parlementaire.
La plupart du temps, il n’y a pas de problème surtout si les deux chambres ont la même
majorité. Par contre Certaines propositions peuvent être refusées, ou acceptées un peu plus tard
(Exemple avec les lois sur la transparence l’assemblée et du Sénat – le Sénat n’a pas
forcément voulu accepter certaines lois relatives au patrimoine, mais a accepter au premier
regard la loi sur la protection des lanceurs d’alerte appelait communément « whistleblower »).
LA REGION
La prise de décision publique au niveau régional est bien sûr moins importante au niveau
national. Elle est toutefois à ne pas délaisser.
Les principaux travaux sont bien sûr d’échelle régionale. Un petit aperçu la capacité régionale
– le conseil régional de Paris a établi le tracé du futur Paris « express » (les lignes
transiliennes qui permettront de joindre les villes du pourtour parisien les unes aux autres).
Sur ce projet, la région à la possibilité de choisir les villes par où le train va passer. Elle sera
aussi en charge de l’appel d’offres.
Le choix peut de la même façon se faire entre deux régions (exemple la création d’une
autoroute – la mise aux normes de voies de chemin de fer – la production d’énergie)
Juridiquement, les régions ont un certain pouvoir. Par exemple pour la mise en place
d’éoliennes, en ce qui concerne la pêche, l’agriculture, la construction d’hypermarchés il faut
entrer en contact avec elles pour recevoir les autorisations.
Il est bien de savoir que certaines régions peuvent être plus ou moins favorables sur certains
secteurs, activités, loisirs. Il sera difficile dans les régions du Sud de dire non à la
tauromachie. Il sera peut-être plus facile pour un vigneron du bordelais de se faire assurer
contre les intempéries
LA PREFECTURE
La préfecture de police dispose d’une certaine autorité. En France il y a, à ce jour 250
préfets répartis sur l’ensemble du territoire. Pour certaines actions d’influence comme :
Les manifestations revendicatives organisées par les syndicats ou par des associations
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des manifestations sportives organisées par de grandes entreprises comme Areva
Pour de la publicité sur la voie publique (il faut que les publicités ne mettent pas en
avant des produits illégaux, des images interdites aux mineurs, de produits dangereux
comme l’alcool ou le tabac).
Pour l’organisation de fêtes foraines
pour l’utilisation du trottoir comme terrasse de restaurant
etc.…
LA COMMUNE
La commune à une capacité d’action plus ou moins forte en fonction de sa taille, du
nombre d’habitants de sa place stratégique les entreprises qui ont leur siège. Toulouse
recevra plus de subventions de l’état que Lille. Le bassin aéronautique toulousain étant
un secteur stratégique pour la France. Par contre Lille recevra peut-être plus de
subventions en ce qui concerne l’aide aux étudiants (cela reste à vérifier)
Pour un entrepreneur, qui souhaite développer un commerce de centre-ville ou de
proximité, la ville est le principal interlocuteur. Elle fournit l’information nécessaire à
une veille interactive de la clientèle par exemple (connaître les chiffres de la natalité
pour une entreprise qui vend des couches, des biberons – avoir des statistiques
spécifiques… .)
LES INSTITUTIONS EUROPEENNES
Les décisions européennes, depuis le traité Lisbonne ont un impact de plus en plus conséquent
sur la France. Pour Jacques Floch député UMP les trois quarts des textes votés à l’Assemblée
nationale sont issus de directives européennes, ensuite ils sont transcrits en droit français.
Les lois européennes représentent un quart des nouvelles lois françaises. L’Europe a plus ou
moins d’influence en fonction du secteur concerné. Elle a par exemple à un impact fort sur
toutes les lois liées à l’agriculture, les transports, l’économie, l’environnement-Elle a un
impact modéré, mais réel pour l’emploi, le social, et la justice. Son importance est marginale
en ce qui concerne les lois relatives à l’éducation, la défense, le affaires étrangères (le côté
régalien des états)
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Aujourd’hui 10 % de l’activité législative française est d’origine européenne.
D’après Stephen Boucher directeur de NotreEurope « À Bruxelles, c’est en bâtissant des
alliances d’intérêts avec des acteurs de genre et de niveaux différents que l’on apporte la
décision. Les résultats sont souvent issus d’un résultat d’expertise »
qui signifie de manière simplifiée, qu’il est difficile pour un Français de s’adapter à un
système décentralisé, construit à l’inverse du système français qui lui est centralisé (tout est à
Paris) et où les décisions proviennent du haut de la pyramide.
L’Union européenne est construite autour de trois places fortes. Bruxelles, Strasbourg et
Francfort.
La commission européenne est à Bruxelles. Elle est en quelque sorte une assemblée des
travailleurs. Les entreprises discutent, négocient avec les experts et établissent des lois.
Francfort est la place économique de l’Union européenne.
Le Parlement européen est basé à Strasbourg. Aujourd’hui et jusqu’en 2014 il est composé de
740 parlementaires. 63 pour la France. L’Allemagne en compte 80. Le Parlement discute des
lois érigées à la commission européenne. Dans le cas où il y a majorité, les votes sont soumis
à une adaptation en droit national.
Attention : même si l’Union européenne a été construite pour résister à tout type d’influence,
il y a toujours des affaires en matière de corruption de conflit d’intérêts qui resurgissent.
LES INSTITUTIONS INTERNATIONALES
Les institutions internationales ont un fonctionnement très singulier. Elles doivent fonctionner
en concordance avec la majorité des pays du globe.
En plus du travail à fournir, ces institutions sont souvent prises en tenaille entre différents
pays. Ce qui oblige à un arbitrage. Le problème, c’est qu’il est très difficile de juger un État.
Car celui-ci représente un peuple entier. Froisser un peuple revient à créer une divergence de
fond, donc à inciter le pays à se passer de ces institutions.
15
Il existe un grand nombre d’organes internationaux, sur des sujets variés. Ils peuvent traiter de
commerce (OMC), de santé (OMS), de culture (UNESCO), de soutien aux populations
pauvres (Unicef), les relations entre différentes nations (ONU), de sécurité (OTAN ).
CARTOGRAPHIE DE LA PRISE DE DECISION
16
Élection au suffrage universel
Élection par les représentants élus au suffrage universel
Directives européennes
Échanges et transformations législatives entre l’Assemblée nationale et le sénat
Le président de la République nomme son 1er ministre et ses ministres
Un grand nombre de députés à l’Assemblée nationale forme une majorité
gouvernementale
Les ministres nomment les hauts fonctionnaires des cabinets ministériels
Pouvoir législatif (vote les lois)
Pouvoir exécutif
Pouvoir judiciaire (applique les lois)
17
LA TRANSPARENCE DANS LA PRISE DE
DÉCISIONS PUBLIQUES
Les problèmes qui concernent la transparence ne datent pas d’aujourd’hui. À partir du
moment où l’on feuillette les pages du passé, que ce soit en matière de vie publique ou privée,
on arrive toujours à retrouver des cas similaires à ce qui se passe en ce moment.
Il y a une phrase de Lavoisier qui permettrait de décrire parfaitement le fond de ma pensée «
Rien ne se perd, tout se transforme ».
Ce qui veut dire que malgré les évolutions sociales, technologiques, environnementales,
politiques ; les sociétés humaines comme animales n’évoluent pas, dans la mesure où si l’on
réfléchit bien on applique quoi qu’il arrive les codes naturels.
Si on remonte assez loin, dans la littérature chinoise que ce soit avec Lao Tseu ou Confucius
six siècles avant J.-C. on retrouve déjà des traces de décideurs politiques corrompus.
Sun tzu dit « à partir du moment où le cœur humain est aliénable, il est possible de gagner une
bataille sans l’avoir commencée ». Cette phrase pourrait expliquer la réussite du lobbying et
des autres activités parallèles, légales ou non.
Pour pouvoir identifier, comprendre les différences en matière de transparence je me suis
beaucoup aidé de mes lectures, des sites Watchdog.org – transparency international France –
spinwatch.org – des différents rapports rédigés à l’Assemblée nationale.
Dans certains pays, la transparence est devenue un objectif à atteindre. Certains partis
politiques, comme le parti pirate ont pour cheval de bataille de lutter contre l’opacité, les
conflits d’intérêts et la corruption. Dans la vie réelle, ou sur Internet.
Internet, permet d’avoir accès à l’information instantanément. Tout se passe dorénavant plus
vite. Les barrières à la connaissance se sont rétrécies.
En matière de transparence Transparency international France pointe en premier lieu, le
problème lié aux allocations de cette spéciale des parlementaires. Elles sont jugées
clientélistes et électives (on choisit non pas en fonction du besoin, en fonction de la tête
d’interlocuteur).
18
On y retrouve après, le problème des collaborateurs d’élus. Ceux-ci sont directement liés à la
confection de rapports parlementaires, des amendements. Le problème c’est qu’eux aussi
peuvent être influencés par les représentants intérêts ou plus largement la société civile.
TI France juge qu’en matière de réglementation, la France comme de nombreux pays
européens est en retard par rapport aux pays d’Amérique du Nord et de Scandinavie. Elle
relève par contre une amélioration depuis 2009 au sein du Parlement français, mais critique
cependant les deux dispositifs distincts mis en place.
Depuis 2009, l’Assemblée nationale a essayé et adopté de nouvelles règles en matière de
transparence et d’éthique applicable à l’activité des représentants d’intérêts. Les lobbyistes
qui veulent avoir accès à certains lieux de l’assemblée doivent désormais demander un badge
d’accès à la journée, qu’ils obtiennent en remplissant une déclaration d’intérêts, autrement dit
en donnant le nom des clients pour lesquels ils travaillent. S’ajoute, une interdiction de vendre
les documents des parlementaires, d’utiliser le papier à en-tête de l’assemblée et à recueillir
des informations par des moyens frauduleux.
Toujours en 2009, l’Assemblée nationale met en place des badges de différentes couleurs
pour permettre d’identifier les différents acteurs.
Avant tous les badges étaient verts, maintenant il y a trois couleurs supplémentaires.
Le droit d’accès est différent en fonction de la couleur de chaque badge :
Les fonctionnaires de l’assemblée ont désormais un badge bleu
Les collaborateurs de députés un badge vert
Les membres de cabinets ministériels et les collaborateurs des « huiles » (président de
commission, vice-président)des badges gris.
Les badges violets sont distribués aux collaborateurs bénévoles – lobbyistes – stagiaires.
Après que cette mesure soit appliquée au Palais-Bourbon elle fut adoptée quelques mois après
rue Tournon (sénat)
Ces mesures ne sont assurément pas suffisantes. Capucine Fandre, ancienne présidente de
l’Afcl convient même, que le meilleur moyen d’avoir un entretien avec un parlementaire, et
de prendre rendez-vous avec son secrétaire plutôt que d’alpaguer un député dans un couloir,
surtout après avoir fait les 100 pas pendant des heures. Pour elle Le lobbying se fait
dorénavant par mail et par téléphone.
Les résumés annuels 2010 et 2011 publiés par Transparency International France ont montré
que ces dispositifs étaient loin d’être satisfaisants : le nombre d’inscrits étant trop faible,
l’opacité concernant l’administration du registre parlementaire, de la non-existence de
19
contrôle et de sanctions .Plus grave, la réglementation du lobbying a été réduite à un enjeu
d’accès et de sécurité et non de transparence de la décision publique.
Un premier pas a été établi en matière de transparence, avec la signature par les membres du
gouvernement d’une charte de déontologie à l’issue du premier conseil des ministres de la 14e
législature. Elle met en avant les principes de concertation et d’accessibilité à l’information,
pose comme règle la consultation des partenaires institutionnels et du grand public via
internet. L’utilisation de twitter en temps réel du premier ministre Jean-Marc Ayrault
démontre bien que les membres du gouvernement le font au pied de la lettre.
Il faut rester néanmoins attentif à sa mise en œuvre sur la durée. Elle n’a elle n’a pas valeur
juridique, et les modalités de contrôle n’ont pas été précisées, enfin, elle ne s’applique pas aux
collaborateurs des ministres .
En juillet 2012, après que la Commission de rénovation et de déontologie de la vie publique
(Commission Jospin) a été créée, TIF a regretté que la question de l’encadrement du lobbying
n’ait pas été incluse dans la lettre de mission.
Comme il fallait s’y attendre, le rapport, que la Commission a remis au gouvernement le 9
novembre dernier, n’a pas vraiment parlé de cette question..
Lors de sa réunion du 26 juin 2013, le Bureau de l’Assemblée nationale a adopté les
conditions de mise en application des 15 propositions issues du rapport de Christophe
Sirugue.
L’inscription sur le registre sera automatique, sous réserve d’avoir rempli les champs de
renseignement dans leur totalité
Le filtre de la Délégation chargée des représentants d’intérêts sera supprimé.
Le formulaire sera enrichi de différentes rubriques, différenciées en fonction de la nature du
demandeur. Une organisation professionnelle devra ainsi préciser les chiffres de sa
représentativité, une association devra faire état de ses sources de financement et de la qualité
de ses membres (personnes physiques ou personnes morales …).
Pour tous les demandeurs, quelle que soit leur nature, des informations concernant les actions
menées annuellement en matière de lobbying seront demandées (par un montant financier ou
par une description de ces actions). Les entreprises devront également remplir un paragraphe
spécifique consacré à l’éthique, afin de savoir si elles ont déjà mis en place un cadre
déontologique (dans le cadre des obligations RSE ou d’une charte déontologique spécifique)».
20
Pour chaque projet ou proposition, les représentants d’intérêts inscrits sur le registre pourront
mettre en ligne les positions qu’ils souhaitent promouvoir auprès des députés.
Cette publication se fera à partir de la page du site de l’Assemblée dédiée au registre (voir
l’image de l' Assemblée nationale dans les annexes)
• Un système d’alerte sera mis en place : lorsqu’un texte est prévu à l’ordre du jour
dans ce secteur ou lorsque le secteur fait l’objet d’une actualité parlementaire, le représentant
d’intérêts reçoit une alerte par mail.
Une meilleure définition des conditions d’accès et de circulation des représentants d’intérêts :
Le droit d’accès automatique à l’Assemblée nationale sera supprimé. Si les
représentants d’intérêts continuent de disposer d’une carte spécifique, cette carte en
elle-même ne leur donnera pas accès à l’Assemblée nationale : elle devrait être
présentée à la réception, et c’est sur sa présentation que serait attribué un badge
d’accès, valable pour la journée, non nominatif, mais clairement identifié comme un
badge de représentant d’intérêts. La carte permettra uniquement de faciliter les
formalités à l’accueil.
Les représentants d’intérêts n’auront plus accès à la salle des quatre colonnes et à la
salle des pas perdus. Le représentant d’intérêt ne pourrait être présent à l’Assemblée
nationale que dans un but précis : rencontrer un parlementaire sur rendez-vous, assister
à une réunion ouverte au public, venir chercher un document… Les représentants
d’intérêts pourront ainsi devoir justifier leurs déplacements dans l’Assemblée
nationale.
Il y aura dorénavant obligation de mettre en annexe dans les rapports parlementaires les
auditions des représentants d’intérêts
Le code de déontologie des représentants d’intérêts sera complété par « l’interdiction
d’organiser des colloques à l’Assemblée nationale dans lesquels les participants sont
contraints de payer le droit d’intervenir. » Les personnes auxquelles on a demandé de payer
pour intervenir pourraient le signaler. Les sociétés qui continueraient à monnayer les
interventions ne pourront plus organiser de colloques à l’Assemblée nationale.
Un autre point intéressant, la limitation à deux collaborateurs bénévoles par député. Par cette
proposition, l’objectif affiché dans le rapport est de mettre fin à une pratique qui permet, dans
21
les faits, pour un parlementaire, de faire bénéficier certains représentants d’intérêts de badges
permanents.
Toute demande de badge de collaborateur bénévole ne sera autorisée que « pour des raisons
familiales, pour des stagiaires ou, éventuellement, en lien avec un mandat local ou une
responsabilité dans un organisme extérieur. La demande fera en outre l’objet d’un
engagement sur l’honneur, du député, comme du bénéficiaire, indiquant que l’intéressé
n’utilise pas ce badge à des fins de lobbying. »
On voit bien, que les avances en matière de transparence et de déontologie de la vie publique
permettent de jour en jour , une amélioration du contrôle de la vie publique. L’obscurantisme
dudit lobbying devient de moins en moins important. La connaissance des groupes d’intérêts
ne peut être que bénéfique pour la prise de décision publique et pour l’élaboration des lois. En
effet dans certains cas le lobbying peut s’apparenter à un devoir citoyen.
Bien que les mesures s’améliorent, certaines zones d’ombre persistent notamment l’utilisation
des micros partis. La loi actuelle limite à 7 500 € le don qu’une personne physique peut faire à
un parti.
Par contre, celle-ci n’empêche pas de verser cette somme à autant de partis qu’elle le souhaite.
Il en résulte dans les faits une prolifération des partis politiques .
Dans son 13ème
rapport d’activité publié en mai 2011, la Commission nationale des comptes
de campagne et des financements politiques (CNCCFP) en dénombre 320, contre 28 en 1990.
Les micropartis le plus souvent se trouvent sans adhérents. Ils sont fondés dans le seul but de
financer l’action d’un homme ou d’un autre parti politique. Ce qui permet de contourner les
règles de plafonnement des dons des particuliers aux organisations politiques.
L’affaire dite « Woerth-Bettencourt » a mis en en avant l’usage fait de ces micro-formations.
Elles auraient permis à Madame Bettencourt de financer des partis politiques pour un montant
supérieur au plafond légal (blog :.mikael.monjour.over-blog.com ).
Une autre ombre plane sur les parlementaires : le cumul des mandats. Il y a cumul de mandat,
lorsqu’un député, un sénateur, un maire, un conseiller régional (etc.) choisit d’exercer
plusieurs mandats en même temps (député-maire). Le problème du cumul des mandats est que
la plupart du temps l’élu privilégiera sa localité. Il soutiendra les int2érêts de sa commune et
non pas l’intérêt général, national.
22
L’autre problème du cumul des mandats est le cumul des indemnités parlementaires (voir les
annexes).Le dernier problème qui est lié, c’est : comment voter une loi contre le non-cumul
des mandats, alors qu’une bonne partie des assemblées sont cumulards (en plus soutenus, par
les présidents de groupes et le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone).
Le débat autour « des lanceurs d’alerte » est aussi un point important en matière de
transparence. À n’en pas douter, ils représentent une source d’information primordiale contre
la corruption et le trafic d’influence (cas UBS – affaire Cahuzac). Mais le problème est que
dans certains cas les « whistleblowers » vont à l’encontre de l’État (Manning – Snowden).
Comme je suis un aficionado de la transparence à outrance, je soutiens l’idée qui concerne la
protection des lanceurs d’alerte, contre toutes les actions défiant la légalité (même de l’État).
Phrase liberté Benjamin Franklin – “Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de
sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux.”
Le dernier emblème qu’il est intéressant de relever est l’indépendance de la justice. On a souvent
l’impression en France qu’il existe deux poids deux mesures. Une personne physique ou morale
peut être jugée et condamnée. Ce qui n’est pas toujours le cas pour l’État. Dans certains cas le
secret défense prime sur la loi (affaire Karachi). Dans d’autres comme le président n’est pas
condamnable il n’a pas à répondre de ses magouilles pendant l’exercice de son mandat (sondage
de l’Élysée). La justice est amenée à faire preuve d’injustice dans les cas de biens mal acquis des
dictateurs africains qui pillent leurs populations. Seulement pour augmenter leur capital personnel.
Il est probablement préférable de vendre des armes françaises, que de se préoccuper des
populations privées de liberté.
La relation proche entre décideurs politiques et grands amateurs français ne fait aucun doute.
Que ce soit au niveau des mandats parlementaires de la famille Dassault collectionne les
années de pouvoir. Une bonne partie des budgets alloués à la défense vont aux grandes
entreprises comme Dassault Systèmes, EADS (voir les budgets alloués dans les annexes – ou
sur le site regardscitoyens.org).
TRAFIC D’INFLUENCE
Pour une majorité de Français, le lobbying se confondrait avec le trafic d’influence.
À la différence du lobbying, et de la corruption, le trafic d’influence implique trois acteurs :
le bénéficiaire de l’avantage perçut irrégulièrement
23
l’intermédiaire qui monnaie et qui abuse de son influence réelle ou supposée sur celui qui a le
pouvoir de décision.
Comme on a pu le voir, chaque année, le devoir des élus et des parlementaires est de plus en
plus précis. Ayant compris que le manque de transparence nuit à la prise décision, de
nombreux députés et sénateurs, des élus locaux, travaillent ou de défini en droit les problèmes
qui la compose. Le trafic d’influence et un de ce problème récurrent propre à la vie politique
et publique.
Il existe plusieurs exemples de trafic d’influence :
• l’élu qui achète un terrain pour sa propre personne dans une zone non habitable, la
rend constructible à fin de la rendre plus cher et d’en tirer une plus-value.
• Un parlementaire qui joue de sa fonction, pour faire éviter une garde à vue, à un de ses
proches ou à un de ses connaissances (procès Berlusconi-rubygate ).
• Un maire qui choisit une entreprise en réponse à un appel d’offres, non pas sur sa
qualité, mais parce qu’elle appartient à un de ses amis.
• Le président qui fait embaucher son fils à la tête d’une entreprise publique (Sarkozy)
• un État membre du conseil de sécurité de l’ONU qui empêche une action contre la
dictature meurtrière seulement pour des intérêts économiques.
• Un pays qui part en guerre, dans une région géographique où sont, présents des
intérêts nationaux (question de transparence autour de l’Irak pour les États-Unis, du Mali pour
la France )
LA CORRUPTION
Transparency International définit la corruption comme le détournement à des fins privées
d’un pouvoir reçu en délégation (rapport 2012 de transparency international France )
Le 20 mars 2011, le Sunday Times écrit en première page. : « Des eurodéputés démasqués
dans un scandale d’argent contre vote ». Dans cet article on apprend que certains députés ont
reçu des pots-de-vin de la part de faux lobbyistes en échange d’amendement qu’ils pourraient
faire adopter (vidéos compromettantes diffusées à l’appui). La réaction des collègues
eurodéputés ne s’est pas faite attendre ( Communiqué de presse de Joseph Daul, le 23 mars
24
2011 – Communiqué de presse de Catherine Trautmann, le 21 mars 2011 – communiqué de
presse de la présidence du Parlement européen, le 21 mars 2011)
Une autre affaire a retenti à 2006. Aux États-Unis, on a pu suivre l’audience du lobbyiste Jack
Abramoff (article du journal libération du 6 février 2012). Il se vantait d’avoir influencé
nombreuses fois le gouvernement américain. Il a travaillé pour tout type d’entreprise de la
société civile. Il a été condamné pour corruption, fraude et évasion fiscale. Il se juge
aujourd’hui comme un repenti (même lexique utilisé par d’anciens criminels mafieux).
Pour ce qui concerne la France, le site TIF en rapporte beaucoup. Laissez-moi vous donner un
exemple (annexes). « Un ancien maire de Montévrain (Seine-et-Marne) a été condamné en
2012 pour abus de bien sociaux et favoritisme. En cause, plusieurs marchés irréguliers et son
utilisation de la carte bancaire de la SEM de Montévrain pour les dizaines de milliers d’euros
de frais d’hôtels, de restaurant et de travaux à son domicile ».
Autre cas de corruption : « en septembre 2011 un ancien président du syndicat
d’agglomération nouvelle Ouest Provence et ancien maire de Fos-sur-Mer a été condamné
pour avoir perçu 300 000 € d’une société de recyclage en échange d’informations
confidentielles sur un marché public de collecte des déchets. Le patron de la société a lui aussi
été condamné.
La plupart des spécialistes jugent que la France est à toutes proportions gardées , bien avancée
sur le plan de sa réglementation anticorruption. Le risque pénal est réel, et a priori dissuasif.
La sanction applicable pour corruption est lourde 10 ans d’emprisonnement et 150 000 €
d’amende. La sanction est encore plus élevée, lorsque la corruption vise un magistrat.
L’infraction n’est alors plus un délit, mais un crime passible de 15 ans de prison et de 225 000
€ d’amende.
Ces mêmes experts estiment par contre, que les moyens à la disposition de la police et de la
justice sont insuffisants.
Des O.N.G. comme Transparency internationnal et Anticorps travaillent avec le
gouvernement, le secteur privé et la société civile pour mettre en place des mesures visant à
enrayer la corruption. (Anticorps est une association parrainée par Corinne Lepage, Christiane
Taubira, Cécile Duflot, elle a aussi pour but de lutter contre la corruption).La transparence de
la vie publique contribue sans doute à rendre la corruption plus visible et donc plus
compliquée.
25
Pour lutter efficacement contre les zones grises en matière de corruption, il est nécessaire de
s’interroger sur les invitations envoyées par les entreprises aux différents parlementaires, aux
cadeaux particuliers qui dans certains cas peuvent influencer la prise de décision.
Exemple : les cigares offerts par l’industrie du tabac au groupe parlementaire des fumeurs de
havane ; les matchs offerts par Suez aux politiques (Suez a invité à la finale la coupe du
monde 2006 de football des parlementaires peu de temps avant l’examen du projet de loi
relatif à la fusion entre GDF et Suez. L’Express du 22 décembre 2006 relate également que
dans le même temps le président de Suez avait invité, par petits groupes, près de 300
parlementaires dans un restaurant chic des Champs-Élysées.
Dans le livre « lobbying – les coulisses de l’influence en démocratie » écrit par Marie Laure
Daridan et Aristide Luneau donne un exemple de cadeaux :
• une bonne bouteille de vin,
• Un billet d’avion,
• Un billet de train,
• Un mini pot de miel offert par le lobby anti OGM.
• Un réveil anti contrefaçon des professionnels de l’horlogerie.
• Concert dans la circonscription, la bourgade, du député ou du maire.
Même si des cadeaux ne sont pas en soi « mauvais », il faut quand même s’interroger sur les
limites de l’acceptabilité. C’est ce que le rapport de la commission Sauvé du 26 janvier 2011 a
entrepris. La commission Sauvé propose qu’une règle soit inscrite dans la loi « interdisant les
cadeaux, libéralités, et invitations, à l’exception de l’hospitalité conventionnelle et des
cadeaux mineurs, d’une valeur par exemple inférieure à un seuil fixé par décret qui pouvait
être de 150 €. » Sont exclus des cadeaux protocolaires. (Plus de détails dans les Annexes).
Le lobbying est un métier à part entière qui s’exerce dans le strict respect de la loi, alors que
la corruption est un délit passible de lourdes sanctions.
La différence n’est pas de degré, elle est de nature. Entre les deux il existe des zones grises
qu’il faut mettre à jour. Il est essentiel que la transparence soit faite pour les institutions et
pour la reconnaissance lobbying.
26
LES CONFLITS D’INTÉRÊTS
La lutte contre le conflit d’intérêts est un des points clés de la transparence. Nous
allons dans un premier temps introduire cette notion, par différentes définitions.
Actuellement il n’existe pas à proprement parler de définition officielle, acceptée de
tous. La dernière tentative et celle du député Urvoas dans son rapport relatif à la
transparence de la vie publique du 17 juillet 2013. La plus aboutie et celle de la
commission Jospin qui définit le conflit d’intérêts comme : « une situation
d’interférence entre une mission de service public et l’intérêt privé d’une personne qui
concourt à l’exercice de cette mission, lorsque cet intérêt, par sa nature et son intensité,
peut raisonnablement être regardé comme étant de nature à influencer ou paraître
influencer l’exercice indépendant, impartial et objectif de ses fonctions »
Les refontes engagées n’ont pas pu empêcher les illégalités ou contournements de la
loi de continuer, ce qui établit la preuve de la faiblesse des régulations et des
dispositifs d’alerte existants.
La haute autorité nouvelle instance indépendante créée début 2013, aura le devoir de
lutter contre les abus et les faiblesses existantes (TIF est sceptique, elle se demande
comment la transparence peut exister alors que ladite « autorité indépendante » est
supervisée par les parlementaires eux-mêmes).
Le manque de réactivité des pouvoirs publics et la rareté des sanctions liées aux
transgressions déontologiques et pénales ne peuvent, à terme, que décrédibiliser les
institutions. Elles risquent d’engendrer, parmi les citoyens, le sentiment qu’il existe
des accords tacites entre élites.
Il existe plusieurs types de problèmes liés directement aux conflits d’intérêts.
On peut identifier par exemple le cumul des mandats, l’exercice d’un double métier (ex :
médecin et député), les problèmes liés à un ancien métier, les problèmes liés aux capitaux des
élus (actions au sein d’entreprises), les problèmes liés aux groupes parlementaires.
Voici plusieurs exemples :
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Xavier Bertrand est un ancien assureur et entre 2007 et 2010, il a été président du groupe
d’études sur les professions libérales. Il est vrai qu’un député rapporteur sur un sujet lié à un
ancien travail peut être dans son élément. Mais cela pose une question d’éthique, surtout
lorsque l’on parle d’allocations de budget.
Pour le problème des associations de l’Assemblée nationale retrouve régulièrement le
groupe des fumeurs et adorateurs de havanes, qui effectuent une escapade chaque année à
Genève dans un hôtel luxueux, ou les industries du tabac leurs offres un nombre important
de cigares haut de gamme. Ils sont souvent la cible favorite des cigarettiers.
Un autre cas flagrant est l’organisation de colloques à l’hôtel de Lassey avec l’accord du
président de l’Assemblée nationale (à défaut de pouvoir le faire à l’Assemblée nationale,
il faut trouver un autre endroit prestigieux). Ces colloques sont souvent financés par de
grandes entreprises. La question est de savoir où va l’argent. ?
Dans l’espèce, ce qui constitue aussi à mes yeux un conflit d’intérêts c’est le paiement des
frais parlementaires, les invitations faites aux proches des politiciens clés.
Il y a parfois dans les membres du gouvernement, certaines personnes possédant des
entreprises de conseils (en tant qu’actionnaire – voir en annexe le document correspondant
à Frédéric Lefebvre ) en lobbying. Le problème c’est que les actionnaires peuvent donner
des conseils précis et confidentiels à sa boîte.
On peut parler aussi, des groupes d’études qui peuvent dans certains cas offrir un porte-
voix à des intérêts privés.
Il existe un vrai problème en ce qui concerne les parlementaires avocats.
Le député Lionel Tardy (UMP, Haute-Savoie), dénonce la pratique qui fait qu’un
fonctionnaire de catégorie A, ou une personne assimilée ayant exercé des activités juridiques
pendant huit ans au moins, dans une administration, services publics ou une organisation
internationale peuvent solliciter leur inscription au barreau et devenir avocat sans passer
examen requis. Ce qui veut dire qu’un parlementaire peut devenir directement avocat, en
évitant tous les examens. Cela veut dire qu’un député ayant deux mandats de cinq ans
deviendra quasiment automatiquement avocat, même s’il n’a jamais déposé lui-même
d’amendement ni pris la parole en séance.
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La raison principale qui pousse les parlementaires à solliciter ce statut tient à l'instabilité
de leur mandat . Pour ceux qui ne sont pas fonctionnaires, cela leur procure un moyen de
reconversion en cas de non-réélection.
Certains députés comme Jean-Jacques Urvoas, questionnent le fait de pouvoir exercer la
profession d’avocat alors même que l’on est encore parlementaire. Pour ces
parlementaires avocats, la seule règle qui s’applique et l’interdiction de plaider contre
l’État ou les collectivités locales. TIF dénonce à travers leur site la situation … «Les
parlementaires peuvent se retrouver en situation de conflit d’intérêts dans de nombreux
autres cas. Ils peuvent être amenés à se prononcer, dans le cadre de leur travail
parlementaire, sur des questions en rapport avec les secteurs d’activité de leurs clients. Le
risque de conflit d’intérêts les plus importants concerne notamment les activités d’avocat
d’affaires ».
La plupart du temps ce n’est pas pour les qualités de juristes que les députés qui
deviennent avocats sont recrutés. Ils le sont surtout par la richesse de leurs carnets
d’adresses, et de leur connaissance des rouages du pouvoir. Pour certains, leur notoriété.
Conclusion
Nous avons pu voir de quelle manière les décisions sont prises dans les différentes
institutions. Cette connaissance va nous permettre de comprendre l’influence de la prise de
décision « traitée » dans la troisième partie du devoir.
Plus tard la discussion sur la transparence nous a permis de comprendre que c’était une
nécessité pour les prises de décision. On a survolé les problèmes liés au trafic d’influence, aux
conflits d’ intérêts, la corruption.
À partir de ces informations, nous entendons bien qu’il y a des améliorations dans le temps. Il
reste encore de nombreuses lacunes.
J’invite les différents parlementaires à définir des règles de responsabilités précises, à assurer
la transparence financière, à éviter le cumul des mandats, à protéger une fois pour toutes les
lanceurs d’alerte, à créer un registre obligatoire pour tous les représentants d’intérêts qui
permet de connaître les campagnes d’influences exercées et pour éviter le risque de
l’inconnu.
29
LE LOBBYING : OBJET
D’OBSCURAN TISME OU OUTIL
DÉMOCRATIQUE ?
Dans le monde, surtout en France, le lobbying est mal connoté. D’après le sondage que
j’ai effectué via les réseaux sociaux, on voit très bien que la majorité des personnes le
dénigre et le tient responsable de tous les maux de la société
En plus d’avoir mauvaise réputation, il a très mauvaise presse. On retiendra les articles
assassins contre le lobbying du 25 avril 2012 (l’expansion ) « les lobbys tiennent la France
», le 16 janvier 2012 (Rue89)les lobbys et Hollande, le 27 juillet 2013 (le journal du
dimanche) l’étrange lobby suisse des cigarettes françaises. Rien que le terme « étrange »
associé à « lobby » et à « cigarettes » annonce la couleur. Le lobbying est étrange (donc
obscur ) et mauvais, car il est ici associé aux cigarettes (un produit nocif pour la santé).
Nous n’allons pas faire l’inventaire de tous les articles qui délégitiment le lobbying, car il
y en a beaucoup….
Dans l’imaginaire public, le lobbying est accusé de confisquer la démocratie pour le
bénéfice de quelques privilégiés. Le lobbying oppose « les grandes entreprises CAC 40 »,
au petit commerce et au commerce de proximité.
Le lobbying est une activité mystérieuse, secrète qui se développe à l’ombre du pouvoir,
avec tout ce que cette proximité véhicule de suspicion.
Dans cette partie, nous allons essayer de vous faire découvrir ce qu’est vraiment le
lobbying. L’activité peut être en même temps source pour toute démocratie, mais aussi un
objet à malentendu, quand la transparence n’est pas associée.
Nous allons aussi faire un tour d’horizon sur l’origine du lobbying en France, aux États-
Unis, au Royaume-Uni, à Bruxelles.
30
DEFINITION GENERALE DE LOBBYING
On pu voir que le lobbying à toujours existé, l’existence de groupes de pression et de groupes
d’influences. L’armée romaine avait un grand pouvoir sur le Sénat. Pour preuve beaucoup
d’empereurs romains furent des militaires.
Au cours Moyen Âge on trouvait une forte influence des grandes corporations agricoles ou
religieuses. Elles se transformeront plus tard en entreprises ou en associations.
Il existe en France une méfiance sur les corps intermédiaires, ce qui a longtemps imprégné le
processus décisionnaire. Le lobbying a longtemps vécu caché créant un imaginaire
psychotique, de suspicion.
Le terme lobbying est complexe à définir – il a plusieurs sens et significations différentes en
fonction de la position de l’interlocuteur. Mais principalement il faut:
Une revendication auprès des pouvoirs publics – une action d’influence.
Une explication à la teneur d’un problème, et ses conséquences.
Faire d’un intérêt particulier, un intérêt général.
Une promotion d’un intérêt privé (ou partiel) auprès des instances décisionnaires.
Aujourd’hui, la définition même du lobbying continue à faire débat. Le plus souvent on le
définit comme une action d’influence ayant pour but de faire changer les lois dans un sens qui
convient à l’entreprise ou organisation. Il peut être aussi défini comme une action visant à
influencer la décision publique ou plus largement, à assurer la défense d’intérêts particuliers
auprès des personnes dépositaires de l’intérêt public.
Le lobbying s’inscrit dans le champ de la décision publique. Il est destiné aux personnes
dépositaires de l’intérêt public (le gouvernement, le Parlement, l’administration, les instances
de régulation diverse, les collectivités territoriales, les institutions européennes).Le lobbying
est un outil pour défendre la position de chacun, il apporte aux politiques un bagage
technique. Il permet de rendre les arbitrages entre intérêts. Il permet de sensibiliser les
politiques sur les enjeux et les problèmes concrets du terrain. Le but d’une politique est de
répondre au mieux aux exigences populaires en accord avec le droit.
Le lobbying n’est pas uniquement de nature économique . Les personnes physiques ou
morales qui utilisent le lobbying sont innombrables (il peut s’agir d’entreprises, d’ acteurs
publics, d’ associations, de syndicats…)
31
Le lobbying est une activité légale qui se différencie par sa nature, de la corruption et du trafic
d’influence. Il peut être formulé sous diverses appellations notamment : le nom de relations
institutionnelles, d’affaires publiques, de chargé des relations externes.
Les deux principales associations de lobbyistes ont chacune leur propre définition :
Pour l’association française des conseils en lobbying et en affaires publiques (AFCL), « le
lobbying correspond à l’expression identifiée des enjeux de décision législative ou
réglementaire qui seront démocratiquement adoptés. Cela passe par une formation des
pouvoirs publics, et aussi, plus largement, par l’utilisation de médias sociaux, d’ experts, et
d’acteurs économiques etc. qui participent au débat public. »
L’ AFCL considère que : « le lobbying a pour vocation d’expliquer, d’argumenter, de
convaincre en transmettant la bonne information au bon interlocuteur, au bon moment. La
pression, l’affrontement interviennent justement quand la concertation, le débat et la
négociation ont échoué ou ont été négligé. Il a pour objectif de défendre les droits et les
intérêts des entreprises, des associants ou des collectivités auprès d’organismes susceptibles
de prendre des décisions les affectants. C’est un moyen récent celle du processus de décision
démocratique, fondée sur le débat contradictoire puis arbitrage de décideurs. »
Pour l’association professionnelle des responsables des relations avec les pouvoirs publics
(ARPP), « le lobbying représente concrètement le rôle d’un responsable des relations avec les
pouvoirs publics et en particulier, de suivre l’activité législative et réglementaire possible,
pour optimiser la préparation des textes. II doit, tout au long du processus d’élaboration de la
loi, faire connaître les réactions, observations et propositions de son mandat. Son action se
situe strictement dans le cadre de la démocratie représentative. »
La commission européenne définit le lobbying comme les activités qui visent à lancer la
société civile à élaborer et aider les politiques et le processus décisionnel des institutions
européennes.
32
HISTORIQUEMENT, LES SPÉCIFICITÉS PAR PAYS.
Oui, le lobbying a toujours existé. L’Influence de la prise de décision sur les décideurs
s’effectue aussi dans la nature. Dans toutes les autres espèces mammifères, on retrouve un
mode de fonctionnement similaire à l’Homme. Les individus suivent le chef de la meute, du
groupe. Pour gagner le respect, il faut soit prendre la place du mâle dominant, ou passer aux
avant-postes. En ce qui concerne l’influence, à défaut d’être celui qui prend les décisions il est
intéressant de se positionner près de décideurs publics.
On retrouve chez les Sumériens (environ 1200 à 1500 ans avant J.-C.) des traces déjà
évoluées de civilisation. Ils possédaient par exemple différents textes de loi. Dans plusieurs
récits retrouvés, il est fait état de commerçants essayant d’influencer les décideurs de la cité
pour que les lois soient conçues dans son intérêt.
Dans cette partie du devoir nous établirons quelques repères historiques qui concerne le
lobbying, aux États-Unis, Royaume-Uni, en France et à Bruxelles.
LES ÉTATS-UNIS
Le terme lobby est un mot anglais qui définit un couloir où le hall d’un hôtel. Il aurait été
utilisé pour la première fois dans sa signification actuelle aux États-Unis. L’histoire
remonterait à l’ancien président américain : le général Grant. Celui-ci dû pendant la guerre de
Sécession, après l’incendie de la Maison-Blanche se réfugier dans un hôtel . Comme le rez-
de-chaussée de l’hôtel est désigné en anglais par le lobby, il a fini par désigner les personnes
qui menaient des actions d’influence en direction de sa personne, les lobbyistes .. Après 1830,
le terme lobby désignait un couloir de la chambre des lords, et certaines pièces de la Maison-
Blanche.
Le terme lobbying apparut pour la première fois dans un dictionnaire anglo-saxon en 1830.
Dans le premier amendement de la constitution américaine de 1787, on retrouve la liberté
d’expression totale, la liberté de pétition, la liberté de répartition. Aux États-Unis il est
possible de manifester en portant sur soi des croix gammées dans un quartier juif.
Toutes les entreprises désireuses de mener des campagnes d’influence aux États-Unis ont
pour obligation d’être enregistrées lorsqu’elles engagent une campagne de lobbying au-dessus
de 11 000 $ par trimestre.
33
Il faut savoir qu’ aux États-Unis que la législation n’est pas tout à fait la même qu’en France.
Par exemple il est possible pour des entreprises américaines de financer les candidats à
l’élection présidentielle. Bien sûr leur action doit être visible et transcrite sur un registre
spécifique.
On comprend mieux comment les candidats américains arrivent à atteindre pour leurs
campagnes plusieurs centaines de millions d’euros (voire plus).
En matière de transparence les États-Unis ont de l’avance sur la France. Par exemple en ce qui
concerne les cadeaux, un sénateur ne pourra accepter d’un groupe d’intérêts un cadeau dont la
valeur est supérieure à 10 $ (excepté bien sûr par ses proches).
Après l’affaire Abramoff, la réglementation a encore été renforcée en 2006 par le «legislative
transparency and Accountability Act ». Ce dernier exige que tous les acteurs qui contribuent
financièrement à des causes politiques se déclarent dans un registre au congrès dans lequel ils
doivent mentionner les honoraires perçus, l’identité de leurs clients, les contributions
politiques et le candidat.
LE ROYAUME-UNI
Le mot lobby apparaît au XIXe siècle à la chambre des communes britanniques où il désigne
le rôle dans lequel le groupe de pression circule de manière à rencontrer les parlementaires.
Comme souvent en anglais, l’usage a étendu le mot lobby à une activité, les lobbys, et aux
gens qui se trouvent dans ce couloir, et qui pratique cette activité… les lobbyistes.
Le Royaume-Uni est comme les États-Unis, avancé sur les questions qui touchent la
transparence de la vie publique ce qui n’empêche pas néanmoins un bon nombre d’affaires de
s’y passer.
Dernièrement il y a eu une affaire relevant du conflit d’intérêts avec David Cameron est un de
ses collaborateurs. Ce dernier faisait payer des repas de gala à des groupes d’intérêts aux
alentours de 25 000 €. Ce qui crée de fait des disparités entre les grosses entreprises et les
petites qui cherchent à effectuer une campagne de lobbying.
Les Anglo-Saxons utilisent le terme «governement affairs » parce que l’influence est dirigée
vers des pouvoirs publics.
Pour une cible plus large ils utiliseront sera le terme de public Affairs.
34
Trois paramètres représentent le facteur essentiel de l’influence : le degré de conflit, les
conditions structurelles comme les procédures décisionnelles et le type d’influence selon qu’il
est de nature technique ou politique.
On retrouve une similarité entre le lobbying anglo-saxon et le libéralisme. D’après eux la
sélection de l’intérêt général se fera de manière naturelle. La décision politique réalise
l’intérêt public donc l’intérêt général [Adam Smith (dans richesse et pauvreté des nations)].
Le rôle de l’État pour les Américains et pour les Anglais est seulement de faire l’arbitre et
d’assurer le côté régalien (l’armée et la police)..
« Une association, politique, industrielle, commerciale ou scientifiques ou encore littéraire est
un citoyen éclairé puissant qu’on ne saurait pas plier à la volonté ni opprimer dans l’ombre.
Le lobbying est l’activité qui permet au citoyen de défendre ses droits contre les exigences du
pouvoir, il sauve les libertés communes ». Tocqueville
Le bon point de la tradition libérale pluraliste, c’est qu’elle favorise la négociation, le
compromis est donc le développement du lobbying et de la transparence.
LA FRANCE
Les premières références à l’influence en France datent de l’après-Révolution française. Avec
la loi Chapelier en 1791. Cette loi interdit catégoriquement la constitution de corporation donc
de corps intermédiaires. L’influence des groupes de pression fut initialement interdite lors de
la constitution de la Ie République. Ces interdictions interviennent après la période des
philosophes des lumières.
Rousseau est un des inspirateurs de ces lois. Dans ses écrits on retrouve une lutte acharnée
contre les corporations, qui selon lui ne voit pas l’intérêt général, mais seulement, l’intérêt
personnel. La vision française de départ est opposée à celle des Anglo-Saxons. Les décisions
ne peuvent être que bien pour la nation que si elles proviennent d’un seul intérêt.
Le chemin en sens inverse, c’est-à-dire en direction de l’idéologie anglo-saxonne se fera petit
à petit. En 1884 l’interdiction de la création de syndicats professionnels est levée, La loi du 1er
juillet 1901 autorise la liberté d’association. Depuis 2003 le rapport Carayon, la République a
commencé à s’intéresser à une législation sur les corps constitués.
Depuis quelques années on note en France une augmentation du lobbying. Les acteurs se sont
rendus compte de la nécessité de mener des campagnes d’influence auprès des décideurs
35
Pour cause de la mauvaise connotation du mot lobbying, les entreprises françaises préfèrent
utiliser le terme affaires européennes, affaires publiques, relations institutionnelles, relations
extérieures, affaires gouvernementales ou réglementation publique.
Une mission de lobbying en France peut coûter en moyenne entre 50 000 et 3 100 000 €
annuels.(Nous parlerons plus précisément des chiffres lorsque nous parlerons acteurs).
BRUXELLES
Contrairement à un bon nombre de pays, depuis sa création l’Union européenne à développer
une culture de la concertation et de consensus favorable au développement du lobbying. Le
lobbying participe pleinement au fonctionnement de l’Union européenne, car il fait partie
intégrante du processus décisionnel, il et est même un rouage essentiel du système auquel il
confère sa légitimité.
De fait l’Europe est née avec les lobbys. Ce sont les représentants des secteurs industriels qui
ont soutenu et permis la création de la CECA (communauté européenne du charbon et de
l’acier) en 1951.
Le dialogue s’est donc ouvert très rapidement entre les institutions européennes et les
représentant des intérêts économiques, environnementaux, sociétaux, culturels, à toutes les
étapes de la prise de décision.
Aujourd’hui, le processus décisionnel européen, qui se caractérise par sa grande complexité,
laisse une très large place aux lobbys au sein de ses différentes institutions, au premier rang
desquels la commission et le Parlement européen.
En juin 2012, il y avait 5151 entités inscrites sur le registre de transparence commun du
Parlement européen et de la commission, dont 1478 O.N.G., 1144 associations
professionnelles, 689 entreprises, 600 cabinets de conseil spécialisé et ses avocats, 317 Think
tanks, organisation de recherche institutions académique de chansons neuf institutions
représentant des autorités locales, régionales et municipales. 37 églises et communautés
religieuses.
Ces entités représentent environ 3000 emplois à Bruxelles, pratiquement autant que les 32 000
collaborateurs de la commission européenne ; si l’on additionne les fonctionnaires, les experts
nationaux détachés et les contractuels. On peut dire que Bruxelles rivalise avec Washington
pour le titre de la capitale mondiale du lobbying.
36
L’Europe est devenue incontournable pour les lobbys. Bruxelles est de plus en plus perçu
comme le vrai centre névralgique du pouvoir. C’est là que se négocient des futures
réglementations qui s’appliqueront dans les 27 états membres. Pour quantité d’acteurs, ces
enjeux sont cruciaux. Car le droit de l’Union européenne prime sur les droits nationaux. Ce
qui dans certains cas, peut avoir des effets contraignants pour les états membres. Cela procure
aussi une protection juridique unifiée à tous les Européens. Les lobbys français l’ont très bien
compris c’est pourquoi ils s’y sont professionnalisés depuis 2009
En cas de conflit, les règles de choix européen priment sur le droit national. C’est-à-dire qu’au
cas de problème avec la justice française il nous est possible de faire un recours à la Cour
européenne des droits de l’homme.
Autre spécificité, le droit de l’Union européenne est « d’effet direct » c’est-à-dire qu’il peut
s’imposer directement aux citoyens européens sans qu’il soit nécessaire que les états membres
le reprennent dans leurs propres règles nationales.
L’Union européenne exerce trois types de compétences, ainsi précisés depuis l’adoption du
traité de Lisbonne sur le fonctionnement de l’Union européenne en décembre 2007 :
Les compétences exclusives : c’est par exemple le cas en matière commerciale ou douanière ;
Union Européenne est la seule à pouvoir légiférer et adopter des actes contraignants dans ce
domaine, le rôle des états membres se limitant à appliquer ces actes.
Les compétences partagées : l’Union européenne et les états membres sont habilités à adopter
des actes contraignants dans ce domaine. Le plus fréquent est par exemple en matière de
marchés intérieurs, de protection des consommateurs, de politique d’immigration, etc.…
L’Union européenne agit à la place des états seulement si l’action commune et considérée
comme plus efficace que si les états agissaient séparément (principe de subsidiarité).
Les compétences d’appui: l’Union européenne ne peut intervenir que pour coordonner et
compléter l’action des états membres. Elle ne dispose pas de pouvoir législatif dans ce
domaine et ne peut pas interférer dans l’exercice de ses compétences réservées aux états
membres. C’est le cas en matière de recherche de santé publique par exemple.
Ses compétences se sont organisées et renforcées dans le cadre d’une mécanique complexe
qui fait une large place à la concertation avec tous les groupes d’intérêts, autrement dit au
lobbying, si bien que ce dernier forme aujourd’hui un rouage central de la démocratie
européenne.
37
De nombreuses entreprises françaises présentes à Bruxelles ont recours à des consultants sur
place, ou s’appuient sur leurs associations professionnelles.
Le cercle de délégués permanents français qui réunit des lobbyistes en poste à Bruxelles,
compte 220 membres individuels, organisations professionnelles, consulaires et agricoles.
Les entreprises françaises qui recherchent à mener des campagnes d’influence à Bruxelles :
sont soit présentes à Bruxelles directement, soit utilisent le Thalys Paris Bruxelles.
LES DIFFÉRENTS ACTEURS DU
LOBBYING
D’après la définition du lobbying de la commission européenne, sont concernés tous les
acteurs y compris des représentants d’ intérêts tant publics que privés, qu’il s’agisse des
lobbyistes professionnels, le lobbyiste attaché à l’entreprise, d’O.N.G. de groupe de
réflexions, de groupements professionnels commerciaux, le syndicat d’organisations
d’employeurs, organisation à but lucratif et but non lucratif ou tout simplement des juristes .
Cette définition est très intéressante, elle montre que le lobbying n’est pas limité aux seuls
professionnels, mais concerne toute la société civile ainsi que les décideurs publics eux-
mêmes.
En dépit que une grande partie des distinctions qui permettent d’identifier les différents
acteurs sont souvent minimes et discutables, on peut néanmoins discerner les intervenants en
fonction des appellations suivantes :
• Le groupe d’intérêts sous sa dénomination la plus large désigne une communauté de
personnes réunies par des intérêts communs sans pour autant signifier une quelconque action
dynamique de défense de ses propres intérêts.(Association – O.N.G. – collectivités locales)
• Le groupe d’influences a quant à lui une connotation moins politique ou économique
qu’intellectuelle. Un think tanks peut se ranger dans cette catégorie, l’influence est souvent
diffuse et moins polarisée par une prise de décision.
• Le groupe de pression ou le lobby apparaissent ici comme synonyme même si en
réalité, ils sont un peu différents. On dira ainsi que le groupe de pression exerce un lobby
efficace. Le lobby représente à la fois un groupe d’individus ou une organisation, et l’outil
38
utilisé pour exercer cette pression. Le lobby est donc une dénomination plus globale que le
groupe de pression, qui est lui plus descriptif. (Entreprises – syndicats…)
Dans cette partie, nous allons exposer le fonctionnement, les techniques et les outils des
différents acteurs (entreprises, syndicats, O.N.G., collectivités etc.). Nous détaillerons aussi
certaines interactions possibles entre les différents intervenants.
LES ENTREPRISES
Depuis quelques années, on s’aperçoit que le lobbying est devenu une discipline nécessaire à
une bonne stratégie d’entreprise. En fonction des moyens et de la taille de l’entreprise, les
budgets alloués n’ont pas toujours le même apport financier. C’est souvent des plus grandes
entreprises qui ramassent les plus gros budgets. Mais à quoi servent donc les différents
budgets? Le plus souvent, ils servent à entretenir des équipes, payer des consultants, financer
des outils et des actions de communication, réaliser des études précises sur certains problèmes
que le décideur politique se pose. D’ordinaire les entreprises font appel à des experts, qui soit
sont rémunérés par l’entreprise, soit ont un intérêt commun avec l’entreprise (voir le résumé
sur la loi Evin dans la bibliographie).
La méthode préférée et adoptée en matière de lobbying par les entreprises est l’approche
grasstops qui signifie en anglais une démarche en réseau (restreint). Le mode d’emploi de
cette tactique est de viser les bons représentants au bon moment. Il faut développer une
stratégie en amont (c’est le mieux). Dans certains cas il s’agira de minimaliser les risques, les
pertes (par exemple, de donner l’exemple d’EDF qui avec l’aide de députés français de tous
bords politiques a réussi à tenir tête à Bruxelles pendant plus de 10 ans. Le moyen choisi par
EDF et la France pour garder cette situation de monopole a été de jouer sur les vices de
procédures européennes. En ce qui concerne le Parlement européen il est possible de
remplacer les députés absents par des députés d’autres pays qui sont du même bord politique.
C’est ce qui s’est passé en 1998. Un bon nombre de parlementaires français ce sont rués
devant le Parlement pour bénéficier de cette procédure). Il faut jouer entre finesse, habileté et
très souvent avec beaucoup de souplesse (faire des compromis).
Un mode d’influence en réseau n’empêche pas un mode d’influence plus large. Tout dépend
de la notoriété publique de l’entreprise (Monsanto ne fera pas de publicité à la télé pour
soutenir ses disséminations de maïs transgénique au Mexique – surtout en France qui a une
population anti OGM )
Les outils les plus utilisés par les entreprises qui font du lobbying sont l’écriture de livres
blancs, l’utilisation de newsletter, l’envoi de courrier pour prendre rendez-vous avec un élu
39
choisi au préalable. Lors de l’entretien avec un parlementaire est privilégiée la qualité de
l’argumentaire, bien avant le côté humain (je vous invite à lire l’article du 6 juin 2013 du site
business et marchés présent en bibliographie ).
En plus des entreprises des entreprises habituelles, des entreprises se sont positionnées sur ce
marché. D’où l’apparence ces dernières années de cabinets de conseil spécialisés en lobbying,
les entreprises d’affaires publiques. Il existe plusieurs types d’agence lobbying :Les agences
Full service (tout compris), les agences one man shop (la location du service d’un des
conseillers), les cabinets pure players.
LES PME ET LES TPE
Les moyennes entreprises et les petites entreprises ressemblent beaucoup à leurs grandes
sœurs. L’ennui c’est leurs tailles. Leur budget n’est pas conséquent pour partir seules en
bataille. Elles doivent donc jeter leur dévolu sur les cabinets spécialisés ou se regrouper
(l’association des buralistes de France parte chaque année en bataille contre la hausse du prix
des cigarettes, contre les restrictions en matière d’espaces fumeurs et non-fumeurs).
On retrouve des collectifs sous forme associative, ou unis mais indépendants.
Le point fort de ces firmes, c’est l’emploi ! 80 % des personnes embauchées en Europe
travaillent dans ce type de structures. Assemblées, elles imposent une dynamique et force la
personne qui doit prendre la décision publique à prendre acte de l’étendue du problème.
D’autant plus que le capital sympathie exprimé par la population est souvent plus forte que
pour les grandes entreprises « L’union fait la force ».
LES SYNDICATS
Les stratégies de lobbying permettent aux organisations privées d’influencer la décision
publique. Sur la liste des représentants d’intérêts officiellement inscrits à l’Assemblée
Nationale en France en 2011, plusieurs syndicats de salariés apparaissent : Force Ouvrière, la
CFDT, la CFTC. Un certain nombre de syndicats sont également présents sur le registre des
représentants à la Commission Européenne auprès de laquelle les structures syndicales
européennes ont un rôle de lobbying politique depuis les années 1950.
Bien que le lobbying soit connu par les organisations syndicales, il reste très peu utilisé, sauf
par le Medef qui est très présent auprès des décideurs politiques et dans les structures de
l’union européenne. Le premier pouvoir d’influence et le plus évident que possède les
40
syndicats est leur capacité à organiser les salariés qui permet d’instaurer un rapport de force,
ce qui oblige les politiques à rentrer en contact. Le deuxième moyen le plus efficace pour se
faire entendre est assurément la manifestation. À 3 millions de personnes dans une rue on peut
difficilement passer inaperçu…
Les syndicats sont régulièrement amenés à organiser la résistance à un projet politique.
Les syndicats profitent d’être présentés au sein d’instances bi ou tripartites. Notamment au
Conseil économique, social et environnemental dont les rapports guident l’action publique et
permet la gestion d’organisme tel l’assurance chômage.
Les syndicats entretiennent historiquement des liens avec les partis politiques ce qui leur confère
un pouvoir supplémentaire. Ça leur permet d’être directement présents dans les institutions. À
l’Assemblée nationale et au Sénat. On connaît de fait les liens qu’entretient la CGT avec le parti
communiste. C’est également vrai de la CFDT qui a toujours entretenu des liens complexes et
ambigus avec le parti socialiste. Le Medef avec les parties du centre et l’UMP.
Un petit aparté… Le mode de fonctionnement des syndicats reste le même d’un point de vue
global (mondial), la seule différence est la structure du pays où ils évoluent. Dans les pays du nord
de l’Europe et les autres pays sociaux-démocrates, leur culture de syndicalisme contraste avec la
France. Dans ces pays la proportion de syndicalisation arrive à 91 % (Danemark) contrairement à
la France où le pourcentage atteint seulement 11 % en 2011. Le pourcentage crée la nature de la
relation avec les pouvoirs publics. Les scandinaves négocient, nous on conteste.
Il faut retenir que les syndicats sont un groupe de pression particulier car leurs préoccupations
dépassent leur intérêt propre et leurs modes d’action sont multiples sans vraiment se réduire à
une influence strictement argumentative. La question se pose alors de l’analyse isolée des
pratiques de lobbying, notamment dans un contexte d’affaiblissement des autres formes
d’action comme la négociation ou la mobilisation sociale.
LES O.N.G./ LES ASSOCIATIONS
Les O.N.G. et associations sont 17 à être agréées en France. En plus de leur rôle
d’assistance aux consommateurs qui mènent des actions contre les entreprises (mises
en cause pour un ensemble de problèmes souvent opposés les uns des autres) , elles
interviennent aussi auprès des pouvoirs publics pour défendre leurs intérêts et définir
les normes qui leur permettraient d’être mieux protégées ..
41
Beaucoup d’O.N.G. utilisent à la place du mot lobbying le terme de plaidoyer (advocacy ),
lorsque le programme a un objectif humanitaire ou écologiste.
La pratique du lobbying n’est parfois pas assumée par les associations. Elles préfèrent en
conséquence, utiliser le terme de « contre lobbying »
Exemple : Pascal Cohet, cofondateur et porte-parole de l’association ODEBI (organisation
d’internautes qui cherchent à défendre le droit à l’accès à l’information ainsi le respect de la
vie privée), le monde économique et le citoyen ne peuvent pas se retrouver au même niveau,.
Il considère qu’il vaut mieux ne pas utiliser l’expression lobbying citoyen, mais plutôt de
« contre lobbying », dans le sens où il s’agit non pas de faire du lobbying, mais d’utiliser les
mêmes armes informationnelles que les lobbyistes, dans le but de contrer le lobbying .
Les associations qui utilisent lobbying recevront en grande majorité l’appellation de « groupe
d’intérêts ou de groupe de pression ».
Il existe une large palette d’associations qui font du lobbying. On peut retrouver des
associations de consommateurs (UFC - Que Choisir), des associations de défense de
l’environnement (France nature environnement qui rassemble plus 700 000 adhérents) et des
associations militantes nationales (Greenpeace France, amis de la Terre… ).
Il existe plusieurs associations d’utilité publique comme la fondation Nicolas Hulot pour la
nature et pour l’homme, WWF France. Ces associations sont souvent amenées à participer au
débat public et aux consultations ministérielles sur les questions d’écologie et de
développement durable. Depuis Le deuxième Grenelle, les associations de défense de
l’environnement ont été intégrées dans le processus de consultation. Aujourd’hui elles sont
systématiquement invitées à prendre part au débat public officiel concernant l’environnement
ainsi que dans les instances consultatives locales ou nationales concernées par l’écologie et le
développement durable. Il est possible aussi de les consulter sur des projets locaux
d’urbanisme, ou sur les plans locaux de prévention des risques majeurs.
Exemple de Greenpeace France
Greenpeace est une association militante internationale qui préfère les actions médiatiques
fortes. Que ce soit par la publicité, des reportages (Arte) choc, des newsletters quotidiennes et
mensuelles qui commentent des actualités écologiques en France dans le monde, des actions
militantes notamment contre le nucléaire ou les OGM. L’O.N.G. utilise aussi le plaidoyer
pour faire modifier les normes européennes et mondiales (huile de palme).
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Ses actions militantes peuvent dans certains cas avoir des impacts importants sur les
politiques décidées en France. En 1995 pour arrêter les essais nucléaires français, Greenpeace
a réussi à récolter 7 millions de signatures pour une pétition qui demandait l’arrêt immédiat
des essais nucléaires. Et depuis lors, la France s’est engagée et a signé le traité d’interdiction
définitive des essais nucléaires (cbt) .
En matière de lobbying à proprement parler, l’association rencontre des collaborateurs de
cabinets ministériels. Elle prend part à des réunions de concertations avec les administrations
centrales. Elle participe à des débats avec des élus politiques. Elle est en outre entendue aux
auditions dans le cadre de commissions parlementaires, confrontation avec les dirigeants
entreprises. Elle mène des actions en justice. Elle mène des actions de confrontation non-
violente – exacerbe le rapport de force.
On peut dire après avoir fait un petit état des lieux que les associations et les O.N.G. sont plus
amenées à faire le lobbying de grande audience (grassroots lobbying), mais ne lésinent pas
sur l’influence des décideurs politiques (cas Nicolas Hulot présidentielle de 2007). L’objectif
n’est pas forcément de gagner un combat sur une courte durée, mais dans le temps. D’accord
il faut influencer la prise de décision publique, mais aussi la réflexion collective. Un peuple,
un pays, une nation ne prendra pas de mesures contre un problème d’intérêt général si il n’en
a pas conscience.
LES PARLEMENTAIRES (LES DEPUTES + SENATEURS )
Dans La plupart des cas on retrouve une défense d’intérêts aux mandats d’élu, ou à l’exercice de
leurs fonctions exécutives. Liées à un habitus, et une acculturation régionale .
Dans la pratique, les politiques représentent naturellement les intérêts présents dans les
circonscriptions où ils ont été élus. Exemple pour la viticulture dans les régions spécialisées,
les élus soutiendront les actions de lobbying menées par les entreprises qui ne veulent pas
perdre leurs emplois ou leurs facilités. Ils appuieront aussi les actions du gouvernement pour
mettre en avant la valeur de la région (classement UNESCO… )
Un ministre peut faire du lobbying s’il défend une position où des directives à Bruxelles, qui
ne sont pas toujours appréciées des partenaires européens. Le ministre peut être aussi actif en
cas de diminution du budget de son ministère, ou de la dotation d’un des organismes placés
sous sa tutelle (lobbying contre Bercy). Attention la période ne s’y prête pas, vous pouvez le
demander à Delphine Batho.
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Chaque ministre dispose dans son cabinet d’un conseiller, généralement un ancien attaché
parlementaire, qui connaît les rouages, des couloirs, les acteurs, les procédures et les
parlementaires. Grâce à un badge d’accès au Parlement , il a la possibilité d’aller où il le
souhaite, et de rencontrer les députés pour les convaincre.
Les collectivités locales sont aussi susceptibles de mener des campagnes de lobbying. Par
exemple, la plupart des régions françaises ont ouvert un bureau de représentation à Bruxelles,
soit à titre individuel, soit en se regroupant, comme le bureau Bretagne/Pays ou les régions
Loire/Poitou-Charentes.
Des organismes publics ont aussi besoin de défendre leurs intérêts et de faire valoir leur
position dans les débats qui les concernent. Ainsi, parmi les établissements publics
administratifs (EPA ), le centre des monuments nationaux dispose d’une responsable du
département des relations avec les élus accrédités à l’Assemblée nationale. Un autre exemple :
Le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives qui a pour mission
principale de développer des applications de l’énergie nucléaire dans les domaines
scientifiques, industriels, et de la Défense nationale. Par sa capacité en expertise scientifique,
il est souvent considéré comme un des relais du lobby nucléaire en France. Cette autorité
dispose également d’un chef de service des affaires publiques accréditées à l’Assemblée
nationale.
Pour les autorités admiratives il y a l’exemple de la haute autorité pour la diffusion des
œuvres et la protection des droits sur Internet (HADOPI) qui dispose d’une direction de la
communication et des relations extérieures qui a pour mission de superviser l’ensemble de la
communication de l’institution, de valoriser son image, d’élaborer la stratégie média et aussi
de gérer les relations institutionnelles et parlementaires.
Les associations d’élus d’une certaine manière, utilisent le lobbying pour défendre les intérêts
de leurs membres. Certaines sont vieilles de plus de 100 ans, comme la puissante association
des maires de France, qui regroupe les élus de 36 000 communes françaises. Son rôle est de
veiller à ce que les communes ait une réelle autonomie de gestion des affaires locales et que
les maires disposent de moyens juridiques et financiers suffisants pour assurer leur mission.
Dans ses missions, elle explique qu’elle doit animer des réseaux parlementaires, préparer des
auditions et travailler en liaison avec les parlementaires pour porter des amendements de
l’AMF. Elle est enregistrée sur la liste des représentants d’intérêts à l’Assemblée nationale.
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LES EGLISES
La séparation des églises et de l’État n’empêche pas une discussion virulente sur la laïcité. Des
églises de différentes confessions ont essayé de s’organiser pour être entendues dans le débat
public.
En premier lieu, citons l’Église catholique qui a toujours bénéficié de relais important auprès
des pouvoirs publics. L’Histoire parlementaire française est riche d’ecclésiastiques élus à
l’Assemblée nationale, comme l’Abbé Pierre, élu dans la Meurthe-et-Moselle 1945 à 1951
L’Église catholique s’exprime par différents canaux. Au premier rang desquels la conférence
des évêques, mais aussi le service pastoral d’études politiques. Ce dernier organise des
messes, des pèlerinages réservés aux élus, au cours desquelles on retrouve des débats et des
soirées de réflexion sur les thèmes étiques liés l’actualité politique.
Aujourd’hui l’Église catholique choisit de s’exprimer en France sur différents sujets de
société, comme le mariage pour les couples de même sexe, l’avortement, la laïcité, la
politique familiale, les questions de bioéthique…
Les organisations juives sont elles aussi très présentes et très organisées dans leur lobbying.
C’est le cas pour le conseil représentatif des institutions juives de France ( le CRIF ) , qui joue
officiellement le rôle de porte-parole de la communauté juive de France auprès des pouvoirs
publics . Il est aussi sa représentativité politique.
Lors d’une interview en février 2010, Nicolas Sarkozy alors président de la république parle
du CRIF comme un interlocuteur essentiel de l’État.
Son dîner annuel est devenu l’un des événements politiques médiatiques les plus courus,
auquel assiste une très grande partie de la classe politique (mes grands-parents qui habitent
au-dessus de la salle rue Broca me font par des allers retours incessants).
Pour les organisations musulmanes, c’est le conseil français du culte musulman qui représente
officiellement les musulmans de France. Le CFCM intervient dans les relations avec le
pouvoir politique, sur la construction de mosquées, la réglementation de l’alimentation halal,
la formation de certains imams, etc
45
LES THINK TANKS
Le terme think tanks peut être défini en français en tant que réservoir d’idées, un laboratoire à
idées. La majorité des think tanks sont privés, non lucratif et sont essentiellement composés
d’experts et de juristes. Plus simplement, ce sont des clubs de réflexion et d’influence.
Les Think tanks peuvent être politisés, ce qui incite parfois les institutions publiques à
commander des études..
En France il y a entre 150 et 200 Think tanks. Environ 6000 et 7000 dans le monde..
(Lobbying les coulisses de démocratie) Les plus grands Think tanks français sont. Fondapol,
l’ institut Montaigne, terra Nova, l’afep et l’institut de l’entreprise.
Comme structure plus modeste, il y a le cercle de La Rochefoucauld. Au niveau international
il y a HeritageFoundation et la société du mont pèlerin. Au niveau global on retrouve le
sulfureux bilderberg.
Depuis les années 80 l’agence de lobbying sont devenues de plus en plus influentes. Elles sont
souvent plus discrètes que les Think tanks. Mais sont souvent en relation. Le développement
des Think tanks s’est accéléré à partir des années 2000 lorsque le Medef s’est imposé dans le
débat politique avec sa « Refondation sociale » – Denis Kesseler. (pouvoir sous influence)
Les activités des think tanks se résument principalement à de la veille législative. Grâce à une
armée de juristes qui produit ou contre propose des amendements faits par le gouvernement.
La difficulté des think tanks est de justifier leur existence dans l’opinion, se banaliser dans le
paysage politique. À cause de leur orientation libérale, le problème lié à l’image ressemble à
celui des lobbys. Depuis un certain temps, pour améliorer la relation publique, les think tanks
ont développé leur propre organe de communication. Les think tanks aiment se présenter
comme des contre-pouvoirs
L’avantage pour un député de faire appel à un think tanks plutôt qu’à un lobby, est que ce
dernier n’a pas l’influence de décision publique à la base de leur définition On peut dire que
les think tanks sont des lobbys avec une meilleure image
Entre 2007 et 2011 l’institut Montaigne a été cité 170 fois par les membres du Parlement.
Pour défendre des propos. Ou encore de donner de la légitimité.
67 interventions se sont appuyées sur son travail. Son nom a été mentionné 10 fois dans les
débats en séance. 11 fois en commission.
46
Les deux plus grands think tanks représentés à l’assemblée sont : l’institut Montaigne et terra
Nova. Terra Nova a été cité entre 2007 et 2011 29 fois.
LE CITOYEN
Dans certains cas, le citoyen rejette ses élites, et leur mode de fonctionnement. À de
nombreux égards il prétend connaître tout par lui-même. Il affirme posséder une connaissance
intime des problèmes qu’aucun expert ne peut lui enlever ou contester. Le travail des
parlementaires est contesté, contredit, par l’intervention d’acteurs sociaux qui préféreraient
que cela se passe de manière.
En se renseignant un peu chaque personne à la possibilité de découvrir les mêmes outils. À partir de ce
moment, il est facile pour un tiers de développer des stratégies de lobbying. Par exemple il est très
facile de créer une pétition sur Internet contre tel ou telle chose. Des sites comme Avaaz.org ,
change.org le permettent. Les réseaux sociaux et les flux RSS permettent de suivre en temps réel
l’actualité. Des sites comme YouTube facilitent le partage l’information à travers des vidéos (le site
américain a été très utilisé en Égypte pour faire chuter le gouvernement Moubarak. En Tunisie contre
Ben Ali. En Syrie pour montrer les atrocités du régime de Bachar al Assad et des insurgés – sur une
vidéo on aperçoit un rebelle sur un tas de cadavres, il arrache un cœur avec ses dents). L’instantanéité
du Web peut créer certains problèmes aux états, notamment en matière de transparence de sécurité
(wikileaks , Manning, Snowden ).
Pour faire du lobbying, pas besoin d’avoir de gros moyens. Il suffit juste de se munir d’un ordinateur
avec connexion et de et de savoir comment faire pour interpeller un élu.
47
LE MÉTIER DE LOBBYISTE
Dans cette partie, on découvrira les spécificités du métier de lobbyiste. Nous découvrirons
aussi le métier, quelle est la meilleure stratégie pour influencer les décideurs. Nous parlerons
aussi de l’évolution des techniques d’influence avec l’arrivée des NTIC (nouvelles
technologies de l’information et de la communication). Nous converserons sur le manque de
reconnaissance du métier en tant que tel. Enfin on aura la possibilité de voir ce que certaines
associations de lobbyistes mettent en place en matière de déontologie.
QUI EST LE LOBBYISTE
Avant de savoir qui est le lobbyiste, il ne faut pas oublier qu’avant tout il s’agit d’un être
physique et moral. Un « Homme ».
Le lobbyiste est avant tout la personne qui fait le lien entre les intérêts de l’entreprise, et ceux
de la personne qui prend des décisions. Son objectif est de concilier l’intérêt particulier avec
l’intérêt général. Pour être un bon lobbyiste, il faut à la fois comprendre les intérêts que l’on
représente, savoir argumenter, mais également connaître les objectifs des concurrents, ainsi
que les attentes des décideurs politiques que l’on veut convaincre. À ce titre le lobbyiste doit
faire preuve de vision globale des sujets, davantage qu’exécuter une expertise sectorielle très
pointue. Il n’existe pas précisément de profil type pour un lobbyiste. Ce peut être à la fois des
étudiants diplômés de formation généraliste, et des collaborateurs d’élus, d’anciens
fonctionnaires ou encore des experts.
Dans certains cas les diverses formations optent plutôt pour des ingénieurs, des financiers, des
juristes ou des communicants. Le choix effectué reflète souvent l’orientation que l’entreprise
souhaite donner à son lobbying.
Prendre le parti pour un individu ayant des compétences spécifiques est souvent très utile pour
l’entreprise. À Bruxelles, les personnes ayant reçu une formation en droit sont très prisés. Car
aujourd’hui une bonne partie du lobbying est technique. Les députés ou les parlementaires qui
n’ont pas ses compétences au sein de leur groupe de travail (Du fait des restrictions
budgétaires allouées…) pourront faire appel à eux. Bien sûr, si les différentes positions
concordent.
48
LE MÉTIER1
Les clés de succès d’une action de lobbying bien réussi se retrouvent dans la qualité de
l’argumentaire. Ce dernier permet de faire valoir au mieux sa proposition et de convaincre. En
plus de l’argumentaire, il est nécessaire de mettre en commun les intérêts de l’entreprise, avec
l’intérêt général. Il faut faire des compromis, identifier sa capacité à mener des actions à
différents niveaux des cibles, par le haut et par le bas des organisations. On doit aussi tracer
une cartographie de qualité des différents acteurs. La cartographie permet de se doter d’une
vision globale et stratégique, synthétique de tous les interlocuteurs pertinents( Par rapport à
une problématique donnée, leur importance, leur motivation, leur stratégie, leurs alliés ou
leurs opposants).
Pour réussir son action de lobbying, il faut :
Planifier les interventions, en fonction du calendrier législatif – le plus en amont possible.
Adopter les messages en fonction de l’intérêt de l’interlocuteur.
Respecter les périodes et les délais de rendez-vous. Ne pas programmer d’entretien avec
les députés européens lors des journées plénières ni avec un député français le jour des
questions au gouvernement du mercredi après-midi.
Fournir des données précises et indiscutables – des pages de propositions commentées avec
des illustrations chiffrées, car elles sont plus efficaces qu’un rapport de 50 pages.
Il faut respecter la position des concurrents.
Utiliser bien sûr la langue de l’interlocuteur
Faire Fructifier la relation
Ne pas attendre de réponses fermes
Bien détecter les relais d’actions.
Être légitime et représentatif
Il existe différents corps de métier. Nous allons vous donner les plus connus. Le directeur de
programme s’occupe du pilotage et de l’ordre du jour. Il dessine la cartographie des acteurs et
met en place le stratagème à adopter. Le négociateur est le responsable de la relation avec les
parties prenantes (la plupart du temps avec les décideurs politiques, mais ça peut être aussi
avec des institutions notamment les cabinets ministériels ou Bruxelles).Le décideur qui n’est
qu’autre que le client choisit ou non de mettre en place la stratégie proposée. Le responsable
en intelligence économique (nous définirons l’intelligence économique dans la dernière partie
du mémoire). Le chargé d’études s’occupe la synthèse des études existantes (en matière
opinion et d’ image sociopolitique ).Le chargé de la rédaction de l’argumentaire des dossiers.
49
Le chargé de communication qui s’occupe de l’image à donner de l’entreprise. Le chargé de
la relation avec les médias qui prépare les conférences de presse, les dossiers de presse et
s’emploie aussi à la gestion des différents réseaux (base de données). La personne chargée de
la gestion des agendas (prise de rendez-vous et secrétariat). Les avocats spécialisés qui sont
nécessaires à la conception de documents législatifs, et pour apporter une expertise en ce qui
concerne le droit.
La négociation est une part importante du travail de lobbying et n’admet pas l’improvisation.
On peut constater qu’il y a bien des points communs entre un processus de négociation et les
grandes étapes de la démarche de programmes de lobbying. Elle utilise les mêmes techniques
que dans le commerce. L’ambition est de convaincre le client d’acheter (accepter ) le produit.
Le produit ici est l’argumentaire lui-même. Il faut faire adhérer le décideur à sa position.
Le réseau est utile pour les lobbyistes, il est valorisé par les entreprises. Ceci n’est pas
différent du monde de l’entreprise, et du monde des écoles de management , de marketing.
(Exemple : en ce qui concerne notre école (icd), dès les premiers jours notre directeur, devant
l’auditoire, nous à dit qu’aujourd’hui le diplôme n’était plus rien, que l’essentiel était de se
créer son propre réseau.)
Pour un lobbyiste il est primordial de préparer en amont les arguments qui convaincront le
parlementaire de le rencontrer. Il faut qu’il fournisse au décideur les éléments sur un projet qu’il
défend, sur une loi qu’il suit, l’alerter sur une thématique dont il est spécialiste, sur les enjeux qui
peuvent concerner sa circonscription. Il faut aussi qu’il se coordonne avec son secrétaire. Il doit
préparer le rendez-vous, déterminer l’agenda de la réunion, les différents points abordés.
Miser sur un réseau est une erreur tactique pour un lobbyiste professionnel, car il ne
suffit plus. La principale qualité d’un lobbyiste c’est sa créativité.
SON EVOLUTION
Avec l’avènement de l’Internet, le lobbying traditionnel a été bousculé. L’accès à
l’information est devenu beaucoup plus facile et prend beaucoup moins de temps. Avant il
fallait avoir des contacts, dans les différents hémicycles. Maintenant il suffit de savoir gérer
les flux d’informations.
Les réseaux sociaux et les géants du Web ont pris une place importante dans la vie de tous les
jours. Ils permettent d’attirer, d’influencer toujours plus de monde. Le problème sur ces
50
réseaux, c’est la protection des données. Dernièrement Google a clairement indiqué qu’il
vérifiait les métadonnées issues des comptes Gmail. En plus des pontes de l’informatique
(Microsoft/Facebook/Google/Yahoo ), certains états des États-Unis ou la France disposent de
gendarmes du net qui feuillettent les différentes informations présentes. Le plus gros
problème reste l’accès aux informations par des tiers, car il est possible, si les personnes sont
mal intentionnées, de pirater un compte et de transmettre des informations erronées qui
porteront préjudice à l’entreprise. Heureusement il existe des solutions pour parer aux
différents problèmes.
Internet est aussi un outil important pour faire de la veille, de l’intelligence économique.
Grâce aux flux RSS, aux outils analytiques on arrive à percevoir un engouement plus ou
moins important dans le temps. Cela permet d’être actif sur le site des organisations qui
défendent la même opinion, une position différente sur un projet de loi spécifique. Les
meilleurs sites pour chercher de l’information sont : les sites gouvernementaux (Assemblée
nationale, Sénat, INSEE, l’autorité des marchés financiers, la CNIL, l’Arcep, le CSA…), les
sites européens (commission européenne, Parlement européen…), les sites internationaux
(OCDE, OTAN, Unicef), les syndicats, les Think tanks, les organisations professionnelles, les
associations. (Dans les annexes vous pouvez trouver une liste concernant le lobbying, des
outils spécifiques liés à la veille ou à de l’analyse de sites)
Le Web permet une amélioration de transparence, de tirer la démocratie grâce au débat vers le
haut. Son organisation ouverte et délibérative, égalise les conditions d’intervention dans le
débat et ce faisant, renforce la capacité d’influence, autrement dit de lobbying, de la société
civile tout entière. L’argent n’est désormais plus le point important d’une campagne de
lobbying. Une vidéo peut suffire à faire le buzz.
L’Internet permet des interactions directes entre le citoyen et l’élu. Il abolit les frontières
physiques et temporelles. Il contribue à développer un mode relationnel beaucoup plus direct
entre gouvernants et gouvernés. Ses règles beaucoup moins strictes, favorisent la création,
l’imagination, la possibilité de créer quelque chose autrement. Sur le Web chaque individu,
devient lobbyiste en puissance, capable d’interpeller directement les politiques et d’organiser
une mobilisation en conséquence.
Les technologies 2.0 ne changent pas la nature du lobbying par compte, elles en
révolutionnent la pratique, sa portée. Elles facilitent l’exercice du métier au quotidien, surtout
en matière d’accès à l’information. Elles offrent aux lobbys multitude d’outils de
51
communication puissants, et peu coûteux. Ce qui permet crée plus de transparence et plus
de stabilité autour de l’influence.
LE MANQUE DE RECONNAISSANCE
Les critiques contre les lobbyistes ne manquent pas. Chaque jour il est possible de leur trouver
de nouveaux défauts. On peut aussi les maquiller à toutes les sauces : trafic d’influence,
corruption, manque de savoir-vivre. Leur dire qu’ils volent la démocratie aux pauvres gens.
Mais quand est-ce qu’on parlera de leurs conditions de travail ? C’est facile de critiquer,
beaucoup moins de comprendre et de sympathiser.
Le métier de lobbyiste n’est pas aussi facile que l’on pourrait imaginer. En plus des critiques
malsaines à son égard, il ne dispose pas de conditions de travail protégées. Il vit la précarité
tout au cours de sa carrière. Un jour il peut travailler, pas le lendemain. Le salaire n’est pas
souvent au niveau de ses qualifications (expérience, études). Il faudrait peut-être qu’un
moment donné, les élus avec qui ils travaillent, se posent la question. Il en va de conditions
humaines, de logique, mais il s’agit aussi une question de transparence. A Partir du moment
où les lobbyistes seront reconnus, leur métier sera plus précis ce qui réduira les zones
d’ombre.
CHARTES DEONTOLOGIQUES ET TRANSPARENCE
La nécessité d’encadrer le lobbying, du moins en théorie, fait aujourd’hui quasiment
l’unanimité. Y compris du côté des lobbyistes passionnels. Et il faut s’en féliciter.
Il n’est pas pour autant illégitime de poser la question de l’opportunité ou de l’intérêt d’une
réglementation du lobbying qui répondrait à la lutte contre les risques et les dérives. Un
meilleur encadrement du lobbying, améliorait probablement son image. Cela pourrait aussi
éviter les fausses idées et arrêter sa stigmatisation.
Les lobbyistes ont toujours soutenu partout où elles ont émergé, les initiatives prises pour
organiser et reconnaître le lobbying. Dans le rapport du député Jean-Paul Charié, il est précisé
que 350 groupes exerçant le lobbying ont été conviés sur la base d’une discussion concernant
la transparence de la vie publique.
Une petite info… Le plus souvent, les lobbyistes s’engagent bien avant les pouvoirs publics,
en ce qui concerne la transparence. (voir la charte de déontologie de l’AFCL)
52
L’INFLUENCE DE LA PR ISE DE
DECISION
Au cours des parties précédentes, on a constaté le fonctionnement de la prise de décision
publique. Nous avons défini le lobbying comme l'action de faire valoir ses intérêts dans le but
d’éclairer la prise de décision. On a découvert que les parlementaires ont souvent besoin
d’avoir une aide sur les sujets techniques ( car ils n’ont pas toujours les moyens de s’en
procurer). C’est à ce moment qu’arrivent les lobbys. Ceux-ci ,par nature, s’entourent de
juristes qui savent parfaitement rédiger des amendements (issus ou non de compromis). Après
les députés les déposent ou non en conscience.
En matière de lobbying, il existe deux types de stratégies d' "action" .Les stratégies réactives
et les stratégies proactives. La stratégie réactive fait souvent face a un programme concurrent
qui tente de faire passer une nouvelle loi, ou une nouvelle réglementation. La situation est
encore plus délicate si la loi a déjà été votée. La technique efficace a ce moment, c'est monter
en catastrophe un programme de lobbying pour contrer le concurrent. Le but est alors de
modifier le projet de loi ou le décret en cours d'application, pour limiter les impacts négatifs.
L'attaque reste néanmoins la meilleure approche ( parfois des programmes réactifs peuvent
être très efficaces).
Les stratégies proactives sont plus faciles à mener, car ici on est dans l’action. Elle varie
souvent en fonction des différents objectifs établis. Son but est de convaincre qu’un
changement ou une transformation est nécessaire à l'intérêt général.
Les tactiques sont les moyens à mettre en œuvre dans une stratégie pour que l’influence se
fasse rapidement et le plus largement possible. Une tactique est un type d'action à mettre en
place, qui permet d'arriver aux résultats escomptés.
En ce qui concerne le lobbying il y a sept tactiques que l'on peut utiliser
• le judoka : Utiliser la force de l’adversaire pour se faire connaître . Ça peut être en
outre, l' Attaque d' un plus fort que soi sur un point sensible. La grande réactivité de son
adversaire peut donner la possibilité de faire connaître son point de vue.
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• La polémique : Se servir des médias ou Internet dans l'optique de créer un buzz, faire
polémique (utiliser les images des usines bengali, pour permettre une amélioration des
conditions de travail, et/ou pour inciter les modifications des tarifs douaniers à l'import )
• Le sondage : Une tactique qui permet de créer un intérêt autour d’un sujet.
• Le tiers ou le cheval de Troie : négocier un compromis avec un tiers afin d’utiliser ce
dernier pour faire connaître son point de vue.
• Le méchant et le gentil : développer une position très radicale pour pouvoir finir avec
une position qui va paraître modérée .Tenir une position forte pour établir un compromis
constructif.
• La communication par bande : Adresser un message à une personne avec l’idée que
celle-ci le relaiera ensuite vers une autre personne . Il faut donner la possibilité que s’établisse
une transmission de bouche-à-oreille favorable d'un conseiller à son député, puis du député
aux autres parlementaires ( effet de halo). Le but est de viser en premier lieu les personnes
favorables.
• La coalition : faire coalition créée un risque de paraître corporatiste. Des difficultés à
s'entendre et à se comprendre peuvent apparaitre (L’union européenne et ses 27 membres a
beaucoup de mal à être efficace. Il est plus difficile de faire passer un argumentaire lorsque le
nombre global des acteurs est plus important).
Les objectifs, les stratégies et les tactiques peuvent changer à travers la méthode de lobbying
que l'on souhaite exercer.
LES DIFFÉRENTS TYPES DE LOBBYING
En utilisant des méthodes de lobbying différentes, on peut obtenir un résultat qui se
ressemble. Par contre le temps pour les obtenir n'est pas obligatoirement égal.
Il existe trois approches opposées en matière d'influence de la prise de décision :
Le lobbying de réseau (push) ou "grasstops"
Le lobbying d'audience (pull) ou "grassroots"
Le e- Lobbying (pull)
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On tient à notifier, qu’Il est possible d’utiliser une seule des méthodes ou les deux, pour
multiplier les chances de voir son action d'influence réussir.
GRASSTOPS LOBBYING
La compréhension du mot grasstops se fait à l’aide de son étymologie = L’herbe des hauteurs.
L’herbe retrouvée en haut des montagnes est souvent la meilleure.
Les personnes qui sont en haut de la pyramide sociale, sont les décideurs politiques
L’utilisation du mot grasstops peut signifier que le lobbyiste va chercher sa nourriture le plus
haut possible (en ce qui concerne l’influence, il s’agit, des décideurs politiques ).
Plus globalement la méthode grasstops désigne une approche de l’influence, par la
constitution d’un réseau. On y retrouvera des cibles clés de la prise de décision publique.
La démarche de réseau est pour la majorité des cas utilisée pour les grandes entreprises
désireuses de se faire une place ou tout simplement de se faire connaître auprès des élus de la
république – des cabinets ministériels. Cette démarche peut s’avérer très utile, quand l’État
souhaite mettre en place des grands travaux. La compagnie qui aura fait une démarche de
lobbying en réseau, aura plus de chance de participer à l’appel d’offres. Dans un second temps
d’être choisie.
Certains syndicats, comme la CGT ont des rapports particuliers avec des groupes politiques
(dans ce cas avec le parti communiste français ). Ils ont tout intérêt à développer leur réseau
pour pouvoir amener à l’assemblée nationale le plus d’amendements possibles .
Les associations sont parfois amenées à faire du grasstops lobbying. Prenons l’exemple de
médecins sans frontières lors du violent séisme qui a ravagé l’île d’Haïti, a envoyé des
milliers d’e-mails aux parlementaires pour permettre l’envoi en urgence de subventions. Sans
des réseaux déjà établis, l’action n’aurait pas pu voir le jour.
GRASSROOTS LOBBYING
A l’inverse du terme grasstops qui définit un lobbying de réseau en direction des décideurs,
l’influence grassroots veut en quelque sorte toucher les racines de la prise de décision. Pour
avoir des élus il faut avoir des électeurs. Se créer une notoriété auprès des citoyens permet
bien souvent de devenir crédible sur un sujet ( Le film Gasland par exemple a créé une
émotion telle en France, que les lobbyistes de gaz de schiste n’ont rien pour faire face à cet
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engouement. Aujourd’hui en France, la fracturation hydraulique est interdite, et la question
n’est pas prête de revenir à l’ordre du jour du jour).
Toucher une population cible : c’est modifier sa perception au regard d’un sujet très précis.
Dans certains cas l’objectif non avoué est l’influence sur le résultat d’un vote. ( beaucoup de
corps de métier font campagne lors des élections présidentielles).
Il existe neuf types de lobbying que l’on peut atteindre avec la méthode grassroots :
Le lobbying idéologique : cherche à influencer une idéologie sur le long terme
(écologie , droit à l’éducation, égalité hommes/ femmes )
Le lobbying structurel : développer une relation de proximité avec une institution (la
croix rouge ou Amnesty international sont des partenaires directs des ministères de la
Santé et des Affaires étrangères)
Le lobbying décisionnel : Essaye d’obtenir une relation favorable des pouvoirs publics
(grâce à un effet boule de neige qui vient de la plèbe)
Le lobbying juridique ou normatif : capacité à développer une popularité qui va
légitimer l’imposition d’une norme.
Le lobbying financier : La capacité à lever des fonds
Le lobbying médiatique : Etre la cible naturelle des médias et des leaders d’opinion.
Le lobbying d’affaires : Devenir crédible pour participer à des appel d’offres
Le lobbying consumériste ( le marketing) : influencer les consommateurs
Le Lobbying relationnel ( Les relations publiques ) : créer et animer un réseau professionnel
E LOBBYING
Le e- lobbying et le grassroots lobbying sont basé sur une stratégie « pull 1» qui signifie en
anglais au verbe attirer . Tous deux conditionnent les citoyens à influencer leurs députés (le
nombre fait souvent la force). Le lobbying en réseaux pousse directement le produit au
décideur ( push)
1 http://www.e-marketing.fr/Definitions-Glossaire/Pull-and-Push-6232.htm << La stratégie " Pull " consiste à communiquer à l'attention du consommateur final (ou du prescripteur) en utilisant notamment la publicité, pour l'attirer vers le produit. Alors que la stratégie " Push " vise à pousser le produit vers le consommateur, à l'aide notamment de la force de vente, de la promotion et/ou en stimulant les intermédiaires de la distribution.>>
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Le lobbying 2.0 ( e-lobbying) est la plus récente des trois méthodes. Il est par contre très
spécialisé sur les TIC ( technologies de l’information et de la communication ). Ses manières
d’influencer sont souvent relatives au type de site internet. Il y en a sept différents :
1. Le site web vitrine permet une communication « corporate » (interne à l’entreprise), il
diffuse les différentes informations de l’entreprise – Le site internet de base.
2. Le site web miroir permet de multiplier les portes d’entrées à l’information
(Très utilisé dans les pays autoritaires, puisque la fermeture d’un site miroir n’a
aucune incidence sur son contenu qui est souvent hébergé sur d’autres sites).
3. Le site pot de miel est un site référence sur un sujet spécifique (exemple : ie-lobbying).
4. Le site web cheval de Troie qui est sur un domaine connexe (le . onion de Tor 1).
5. Le site web rumeur qui envoie des informations négatives (blogs ou encore forum).
6. Le site web d’opposition qui capitalise les défauts de l’opposant (entreprise, produit, ect ).
7. Le site web masqué qui permet sous 48h de répondre à une attaque informationnelle.
LA STRATÉGIE DE LOBBYING A ADOPTER EN FONCTION
DES DIFFÉRENTS ACTEURS
Pour qu’une stratégie en lobbying soit utile et cohérente, il faut respecter plusieurs points.
Premier point : Établir le(s) problème (s) posé (s)
Faire un audit de la problématique .trouver les objectifs et les clés de succès de la campagne
(Il faut définir des indicateurs clairs et chiffrés). Il est important de savoir développer et de
mettre sur papier « le point mort » à partir duquel la campagne devient positive ou négative.
Deuxième point : Faire un état des lieux, prendre connaissance du sujet.
Il faut étudier au premier abord le contexte et les conséquences.
• Ce qui a été réalisé à ce jour par les différents acteurs.
• Faire l’inventaire de ce qui se passe ( Veille )
1 Le .onion est un pseudo - domaine de premier niveau (en cela semblable à .bitnet et .uucp, plus anciens)
indiquant une adresse anonyme accessible par l’intermédiaire du réseau Tor.
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• Établir l’ordre de l’approche juridique
• Discuter sur un programme d’intelligence économique
Il faut faire une cartographie des parties prenantes
• Analyse socio-politique ( PESTEL)
• audit d’images
• déterminer le décideur. « Qui fait quoi. ? ».
• Placer en parties prenantes, les amis potentiels, avec l’objectif de chaque partie
prenante et des alliés. Savoir leur capacité de support ou de nuisances.
• Il faut hiérarchiser les parties prenantes en fonction des objectifs et des contraintes.
• Prendre en compte les contraintes : déterminer le calendrier, la marge de manœuvre, le
budget, les décideurs du programme. Faire un croquis des différentes hostilités et actions
possibles, comment être représentatif et crédible.
Quels décideurs choisir pour une bonne campagne de lobbying ?
-Il ne faut pas oublier les cabinets ministériels… Après que soit voté un projet de loi, la
préparation des lois s’effectue dans les différents services administratifs des ministères. Ils
sont les premiers destinataires naturels des actions d’influence. Le turnover des cabinets est
assez élevé – plus que dans l’administration, ce qui rend la relation plus fragile.
- Pour un lobbying technique, il faut directement voir les parties administratives concernées.
-L’action de lobbying auprès des parlementaires, notamment auprès des députés a plus de
chance d’aboutir q’une action de lobbying auprès de sénateurs. Les députés ont le dernier mot
contre les sénateurs.
Les Assistants parlementaires sont souvent la clé d’accès aux députés et dans certains cas
C’est eux qui prépareront les dossiers et convaincront leurs parlementaires
(Si vous avez besoin d’ un choc de simplification en ce qui concerne l’analyse des actions de
lobbying , je vous invite à aller voir le tableau en page… des annexes )
Conclusion
L’influence de la décision est une partie très technique du travail de lobbying. Elle est
l’élément crucial de sa réussite.
Au cours de cette partie, on a eu la chance de vous expliquer les différentes stratégies,
méthodes et tactiques pour que puisse s’exercer un fonctionnement optimum de l’influence de
la prise de décision.
58
La partie suivante, un peu plus petite que les autres vous parlera de l’intérêt d’une bonne
utilisation de l’intelligence économique dans une stratégie de lobbying.
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59
60
L’INTÉRÊT D’UNE BONNE UTILISATION DE L’INTELLIGENCE
ÉCONOMIQUE DANS UNE STRATÉGIE DE LOBBYING
Ces deux disciplines sont d’origine anglo-saxonne. Elles sont souvent mal connues du fait
qu’il est très difficile de les comprendre. La perception établie de la pensée collective est
souvent inexacte ou restrictive. Nous rappelons encore une fois que le lobbying est une
activité de conseil exercée par une organisation, en direction des personnes susceptibles
de prendre des décisions les affectant. En revanche l’intelligence économique peut être
définie par « l’ensemble des actions coordonnées de recherche, de distribution, en vue de
son exploitation, de l’information utile aux acteurs économiques ». La principale
différence entre ces deux appellations est la direction ou l’action de portée. Le lobbying
dirige son action sur le décideur politique alors que l’intelligence économique s’effectue
en faveur de l’entreprise.
À défaut d’être uniques, lobbying et influence économique ont beaucoup de points en
communs. Pour ces deux disciplines la veille occupe plus de 50 % des effectifs des
cabinets spécialisés. L’accès à l’information se fait le plus en amont possible, ce qui est
nécessaire et obligatoire pour établir une stratégie d’influence qui sera à même de
répondre aux objectifs. L’information est l’élément décisif pour toute démarche
participative face aux évolutions qui concernent l’environnement de l’entreprise. Une
bonne gestion des flux de données permet à l’entreprise d’anticiper les différentes actions
envisagées par les autres acteurs.
Pour l’intelligence économique et pour le lobbying, on remarque une volonté de maîtriser
la production de l’information. Dans le domaine de l’intelligence économique, il s’agira
d’influer sur les réflexes de consommation ou l’image d’un produit. Parallèlement, la
stratégie du lobbyiste doit être en phase avec l’opinion publique, qui constitue un levier
non négligeable de son action d’influence.
Malgré leurs bases qui se ressemblent , leur nature et leur raison d’être ne sont pas
pareilles. Le lobbying est avant tout politique, il vise à influencer la décision publique.
Le lobbyiste, peu importe où il travaille, est chargé de représenter les intérêts de son
client en participant au renseignement des décideurs politiques. Il est un boulon dans la
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relation entreprise – politique. Le champ d’application de l’intelligence économique est
plus restreint, elle s’applique uniquement à l’entreprise.
Le point intéressant, d’avoir une stratégie en intelligence économique dans une campagne
de lobbying est : que l’intelligence économique permet de protéger ses intérêts face aux
groupes et entités concurrents sur un dossier.
C O N T R O L E R L ’ I N F O R M A T I O N D O N N E D E S P O S S I B I L I T E S A U
N I V E A U D E L A C O N N A I S S A N C E D E S C O N C U R R E N T S E T D E
L A F I R M E .
C O N C L U S IO N
Ce mémoire nous a permis, en répondant à la problématique « de quelle manière se fait
l’influence sur la prise de décision française », de comprendre les enjeux du lobbying.
Le premier enjeu, et le plus important, est sûrement la manière dont le lobbying est perçu.
Trop peu de monde connaît sa vraie signification, mais beaucoup essayent quand même de
l’expliquer. Le problème c’est que le défaut de connaissance entraîne souvent les
amalgames. Le lobbying est souvent identifié à tort au conflit d’intérêts, la corruption, au
trafic d’influence.
Il est bien de repréciser que le lobbying est une discipline légale et contrôlée. Il est vrai
que dans certains cas, il se retrouve très proche de zones grises qui peuvent créer la
confusion. Pour endiguer les problèmes liés à la transparence, il faut améliorer les
obligations concernant le statut de l’élu, protéger les lanceurs d’alerte, établir une
déontologie obligatoire à tous les lobbyistes simples et clairs. Pour ce faire il est possible
de s’appuyer sur les associations professionnelles en la matière. Certains syndicats en
lobbying sont souvent plus avancés que les instances démocratiques elles-mêmes.
En attendant que les règles s’améliorent encore, le comportement des élus doit être
irréprochable. Il n’existe pas de problème sans que les élus ne soient concernés (il faut
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deux parties – l’influenceur et la personne influencée ). Le décideur se doit de représenter
l’intérêt général et non son intérêt personnel.
Il existe des problèmes liés à la profession de lobbyiste et d’assistant parlementaire. En
plus de la non reconnaissance de leur métier et de leur côté précaire, leur salaire n’est pas
forcément lié à leur activité. Les 35 heures n’existent pas partout. Et les salaires ne sont
pas tous supportables (ne correspond pas au service effectué).
Améliorer les conditions de travail est un point clé pour le lobbying,. En effet, les faibles
paies amènent souvent les personnes à se diriger vers des solutions au bord de la légalité.
En temps de ralentissement économique, la protection des intérêts privés est toujours plus
forte. À défaut d’avoir plus, il faut protéger ses acquis. De plus, de mon humble avis, le
lobbying est une des portes amenant à la démocratie. La société civile ayant toujours plus
de pouvoir, il faut se doter de moyens pour travailler communément.
L’étude de la prise de décision française nous a permis de voir que sa centralisation
facilitait les actions à grande échelle, mais l’éloignait de l’intérêt populaire. La France n’a
pas l’habitude comme les pays anglo-saxons ou scandinaves de négocier avec ses
habitants.
Même si la société civile ne représente pas tout un pays., Elle dispose d’un nombre
d’arguments importants qui peut permettre une élaboration meilleure des politiques
publiques.
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EXECUTIVE SUMMARY
Ce mémoire a été réalisé en réponse au partenariat de troisième année entre l’ICD et Sciences-
po Aix. Le document a été rédigé grâce aux notes récoltées auprès de différents ouvrages,
d’articles de presse, de magazines et de différentes interviews (de députés, d’acteurs
associatifs – notamment Greenpeace France, la Croix-Rouge et EAST).
La problématique choisie, et qui a permis de créer un fil directeur est : «La place du lobbying
dans la prise de décision française »
Aim :
Comprendre le processus de décision publique, découvrir les techniques d’influence utilisée
par les différents acteurs. Connaître un peu mieux le lobbying. Parler de transparence.
Findings :
Le document contient 70 pages écrites, 35 de bibliographie et une vingtaine d’annexes. Une
bonne partie explique comment se prend la décision dans la Ve République et son contexte
historique. On y trouve également deux cartographies – une cartographie de la prise de
décision française –un mapping interactif de l’influence de la prise de décision française. Il ne
faut pas oublier la définition du lobbying avec son évolution, la description des techniques
d’influence, le métier de lobbyiste, la nécessité de savoir utiliser l’intelligence économique
dans une stratégie de lobbying. Enfin le corps du texte a essayé avec pertinence de faire
allusion à la moralité et à la déontologie de la vie publique, à discuter de transparence.
Conclusion
Le lobbying et l' influence sont des outils démocratiques remarquables. Ils permettent de lier
la société civile et le pouvoir en place.
Bien souvent négligés, voire dénigrés par manque de connaissance populaire, ils représentent
comme la finance un ennemi à abattre. Une complication n’apparaît jamais à cause d’un objet
mais plutôt de l’Homme qui l’utilise. L’objet ne peut avoir de conscience humaine et encore
moins d’émotivité. Un médicament permet de sauver des milliers de vies, mais peut en
éteindre d’autres à cause d’une surconsommation.
Le risque que représente l’imaginaire populaire est qu’à force de parler de corruption, de
conflits d’intérêts, de trafic d’influence, ils finissent par se réaliser. Par contre le besoin de
transparence est présent. La vie publique a pour obligation de devenir de plus en plus
compréhensible pour tout citoyen intéressé.
Pour lutter contre les « zones grises » encore présentes, il faut continuer à prendre des
engagements , à maximiser les sanctions afin de les rendre inatteignables.
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BIBLIOGRAPHIE
Ma bibliographie compte des parties de documents retranscrites. Elle est
disponible sur mon blog ou sur le format papier.
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