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« CONTRIBUTION A L’ETUDE ET A LA
PERSPECTIVE DE REVALORISATION DE
Aleurites fordii Hemsl. A MADAGASCAR »
Mémoire de fin d’Études en vue de
l’obtention du
Diplôme d’Ingénieur en Génie Chimique
Présentée par : RALINIRINA Holisoa Rantsaniaina
Promotion 2012
Premier Partenaire
des Professionnels
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE
DEPARTEMENT GENIE CHIMIQUE
« CONTRIBUTION A L’ETUDE ET A LA
PERSPECTIVE DE REVALORISATION DE
Aleurites fordii Hemsl. A MADAGASCAR »
Mémoire de fin d’Études en vue de
l’obtention du
Diplôme d’Ingénieur en Génie Chimique
Présentée par : RALINIRINA Holisoa Rantsaniaina Président du Jury : Pr ANDRIANARY Philippe Antoine
Rapporteur : Dr ANDRIANARISON Edouard Ravalison
Examinateurs : Dr RAKOTOMAMONJY Pierre
Dr RAKOTONDRAMANANA Samuel
Monsieur RAZAFIMANDEFITRA André Date de soutenance : 02 Décembre 2013
Promotion 2012
Premier Partenaire
des Professionnels
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE
DEPARTEMENT GENIE CHIMIQUE
« Fa ny fahasoavan’Andriamanitra no nahatoy izao ahy »
I Kor.15:10
Ka « tonga toa zava-mahagaga eo imason’ny maro aho ; nefa Hianao
no fiarovana mafy ho ahy. »
Salamo 7 : 1
« Contribution à l’étude et à la perspective de revalorisation
de Aleurites fordii Hemsl. à Madagascar » Mémoire de fin d’études d’Ingénieur
RALINIRINA Holisoa Rantsaniaina
Génie Chimique - 2011-2012
I
REMERCIEMENT
Avant toute chose, je remercie mon Dieu Tout Puissant pour son assistance, sa
grâce et son aide inestimable qui nous ont permis de finir ces cinq années d’études et
de réaliser ce mémoire.
J’adresse mes vifs remerciements :
au Professeur ANDRIANARY Philippe Antoine, Directeur de l’Ecole Supérieure
Polytechnique d’Antananarivo, pour m’avoir accueillie dans son établissement
pendant ces cinq années d’études et pour avoir bien voulu me faire l’honneur de
présider le Jury de ce mémoire
au Docteur ANDRIANARISON Edouard Ravalison, encadreur de ce présent
mémoire, pour tous les conseils judicieux et les soutiens ineffables qu’il m’a
prodigués tout au long de ce travail.
au Docteur RAKOTONDRAMANANA Samuel, Chef de département du Génie
Chimique, au Docteur RAKOTOMAMONJY Pierre et à Monsieur
RAZAFIMANDEFITRA André, enseignant chercheur de l’ESPA qui ont bien
voulu accepter de faire partie des membres de Jury en tant qu’examinateurs
malgré leurs nombreuses responsabilités et leurs lourdes tâches.
J’exprime également ma profonde gratitude à :
Tous les enseignants du département Génie Chimique qui ont contribué à notre
formation d’ingénieur durant ces quelques années d’étude ;
Monsieur ANDRIAMALALA Prosper et Monsieur RAKOTOANDRIANOMANANA
José, techniciens de laboratoire du Département Génie Chimique, pour leur aide dans
l’exécution de ce travail.
J’adresse spécialement toute ma reconnaissance affectueuse à ma mère, à mon
frère et à toute ma famille, pour le soutien moral et financier pendant la réalisation de ce
mémoire.
Enfin, mes remerciements vont également à tous ceux qui, de près ou de loin, ont
contribué à l’élaboration de ce mémoire.
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de Aleurites fordii Hemsl. à Madagascar » Mémoire de fin d’études d’Ingénieur
RALINIRINA Holisoa Rantsaniaina
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II
SOMMAIRE
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES
CHAPITRE I : GENERALITES SUR Aleurites fordii Hemsl.
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LES HUILES DES GRAINES
OLEAGINEUSES
CHAPITRE III : LES COMBUSTIBLES BIOLOGIQUES : LES BIOCARBURANTS
CHAPITRE IV : LA REACTION DE TRANSESTERIFICATION DES HUILES
VEGETALES
CHAPITRE V : NOTIONS THEORIQUES SUR LA PHYTOCHIMIE
DEUXIEME PARTIE : PARTIE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : Aleurites fordii ET L’HUILE DE TUNG A MADAGASCAR
CHAPITRE II : LA TRANSESTERIFICATION DE L’HUILE DE TUNG EN EMHA ET
EEHA
CHAPITRE III : SCHEMAS DU PROCEDE ET FLOWSHEET PROPOSES POUR
LA FABRICATION DU BIODIESEL A PARTIR DE Aleurites fordii DE
MADAGASCAR
CHAPITRE IV : AUTRE APPLICATION DE L’HUILE
CHAPITRE V : ETUDES PHYTOCHIMIQUES ET BIOLOGIQUES DES EXTRAITS
DE Aleurites fordii Hemls.
CHAPITRE VI : COMPARAISON DES RENDEMENTS EN HUILE VEGETALE DE
Aleurites fordii AU Jatrophas curcas
TROISIEME PARTIE : ETUDE ENVIRONNEMENTALE ET ECONOMIQUE
CONCLUSION
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III
Glossaire
Acides gras : ce sont des acides carboxyliques à chaîne carbonée plus ou moins
longue
Acné : en médecin, affection de la peau caractérisée par des boutons apparaissant sur
le visage et parfois sur le cou et sur le dos
Amande : une substance blanche et compacte dont on extrait de l'huile, trouver à
l’intérieure de la graine
Antibactérienne : en pharmacie, remède capable d'éliminer ou d'inhiber les bactéries
Antibiotique : en pharmacie qui détruit les micro-organismes ou inhibe leur action
Antibiogramme : en thérapeutique examen qui permet de tester la réaction des
bactéries aux antibiotiques
Antifongique : en médecine, qui supprime les champignons et empêche leur
prolifération pathologique
Aréomètre : instrument servant à mesurer la densité d'un liquide
Binage : retournement superficiel de la terre pour l'aérer et en éliminer les mauvaises
herbes avant de planter
Coque : c’est la partie supérieure du noyau, c’est enveloppe très dure
Diurétique : substance qui augmente l'excrétion d'urine
Drupe : fruit à noyau entouré d'une pulpe
Eczémas : maladie chronique allergique ou infectieuse de la peau, caractérisée par des
lésions consistant en squames couvertes de boutons séreux provoquant des
démangeaisons
Engrainage : action de mètre des engrais dans la plantation
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IV
Emétique : en médecine, c’est une substance ou un processus qui provoque le
vomissement
Emulsion : solution composée d'un corps gras, liquide ou solide, en suspension sous
forme de gouttelettes microscopiques, dans un liquide auquel il ne peut se mélanger,
mais la rend comme une solution claire inséparable.
Enzyme : substance protéique qui catalyse de nombreuses réactions chimiques
Fruit ou noyau : l’ensemble de la partie dure qui peut contenir une ou plusieurs graines
Fumures : engrais que l'on intègre à un sol pour le fertiliser
Gomme : matière molle et transparente qui exsude de l'écorce de certains arbres
Graine : c’est la partie intérieure du noyau, un petit organe végétal destiné à la
reproduction, utilisé comme semence dans l'agriculture
Huile comestible : huile alimentaire qui se compose essentiellement des triglycérides
d’origine végétale ou animale. Elle peut contenir en faible quantité d’autres substances
comme les phosphatides, les acides gras libres, les constituants de l’insaponifiables
naturel
Huile toxique : huile non comestible mais nocifs pour l'organisme. Elle contient
majoritairement des triglycérides insaturés, des saponines, phytostérols etc…
Phytochimie : chimie de la plante
Propriété siccative : avoir une propriété qui favorise un séchage rapide
Psoriasis : maladie eczémateuse chronique de la peau formant des plaques rouges
couvertes de squames
Rosacée : affection cutanée du visage se traduisant par une éruption de pustules et par
des rougeurs dues à la dilatation des vaisseaux
Subtropical : proche des tropiques, notamment du tropique du Cancer
Sprue : appelée aussi maladie cœliaque, maladie due à une intolérance digestive à la
gliadine, protéine constitutive du gluten contenu dans les germes de blé.
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V
liste des symboles
% : pourcent
Ar : Ariary
°Bé : dégré baumé
°C : dégré celsius
cm : centimètre
dt : densité mésuré à une température t
g : gramme
h : heure
ha : hectare
Ia : indice d’acide
Icétane : indice de cétane
Ie : indice d’ester
Ii : indice d’iode
Is : indice de saponification
Kg : kilogramme
m : mètre
ml : millilitre
mm : millimètre
mm2 : millimètre carrée
mn : minute
nt : indice de réfraction à une température t
N : Normalité
Pc : pouvoir calorifique
pH : potentiel Hydrogène
T : Tonne
T(%) : teneur
V : volume
ρ : rendement
°GL = degré Gay Lussac = pourcentage en volume d’éthanol
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VI
Liste des abréviations
AFNOR : Association Française pour la Normalisation
AG: acide gras
Bio-ETBT: bio- Éthyl Tertio Butyl Éther
Bio-MTBE: bio- Méthyl Tertio Butyl Ether
CEPE : Certificat d’Etude Primaire Elémentaire
CPG : Chromatographie en Phase Gazeuse
CSB : Centre de Santé de Base
DCM : Dichlorométhane
DG : Diglycérides
EE : Ester Ethylique
EEHA : Ester Ethylique d’Huile d’Aleurite
EEHV : Ester Ethylique d’Huile Végétale
EM : Ester Méthylique
EMHA : Ester Méthylique d’Huile d’Aleurite
EMHV : Ester Méthylique d’Huile Végétale
FOB: free on board
HVP : Huile Végétale Pure
IPP: isopentenyl diphosphate
ISO: International Standards Organization
MG: monoglycérides
NF: Norme Française
TG : triglycérides
TLC: thin layer chromatography
UV: Ultra Violet
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VII
Liste des tableaux
Tableau 1 : exemple des concessionnaires d’aleurite à l’ère coloniale ........................ 9
Tableau 2 : les propriétés physico-chimiques d’huile de tung..................................... 13
Tableau 3 Classement de la siccativité des huiles végétaales ................................... 18
Tableau 4 : caractères physico-chimique des huiles végétales et des EMHV ............ 34
Tableau 5 : différents types de terpénoïdes avec ces unités de carbone 5 ................ 40
Tableau 6 : résumé de tests de criblages phytochimiques sur l’extrait d’une plante .. 41
Tableau 7 : la masse unitaire moyenne de chaque partie du noyau d’aleurite ........... 44
Tableau 8 : test de la polarité de la gomme d’aleurite vert ......................................... 45
Tableau 9 : teneur en huile d’amande d’aleurite après l’extraction par Soxhlet .......... 49
Tableau 10 : teneur en huile d’aleurite après l’extraction par macération ..................... 51
Tableau 11 : pouvoir siccatif de l’huile en rapport avec la densité ................................ 52
Tableau 12 : la densité de l’huile d’aleurite à 20°C ....................................................... 52
Tableau 13 : indice de réfraction de l’huile d’aleurite .................................................... 53
Tableau 14 : l’indice d’acide Ia d’huile d’aleurite ........................................................... 54
Tableau 15 : l’indice de saponification d’huile d’aleurite ............................................... 54
Tableau 16 : taux en insaponifiable de l’huile d’aleurite ............................................... 55
Tableau 17 : indice d’iode d’huile d’aleurite .................................................................. 56
Tableau 18 : résultat d’analyse du CPG d’huile de Aleurites fordii ............................... 58
Tableau 19 : consommation de la terre décolorante [27] .............................................. 60
Tableau 20 : Masse de P2O5 nécessaire pour la déshydratation de l’alcool 95° .......... 63
Tableau 21 : Le rendement d’EMHA obtenu................................................................. 70
Tableau 22 : Le rendement d’EEHA obtenu ................................................................. 76
Tableau 23 : comparaison des caractéristiques de l’EMHA, l’EEHA et l’huile d’aleurite
par rapport au gazole standard ..................................................................................... 79
Tableau 24 : Détermination de la quantité de NaOH utile à la saponification ............... 89
Tableau 25 : fabrication de savon par semi-ébullition et le résultat .............................. 90
Tableau 26 : fabrication de savon en milieu éthanolique et le résultat ......................... 91
Tableau 27 : rendement d’extrait de feuille et d’écorce de A. fordii .............................. 94
Tableau 28 : résultats du criblage phytochimique d’extraits éthanoliques d’écorce et
feuille de A. fordii: .......................................................................................................... 95
Tableau 29 : les masses des extraits de A. fordii obtenues après l’extraction
liquide/liquide en cascade et les codes de présentation de ces extraits ........................ 97
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VII
I
Tableau 30 : Appréciation de la sensibilité des souches .............................................. 99
Tableau 31 : Résultats des tests antimicrobiens des extraits de feuilles et d’écorces de
A. Fordii 99
Tableau 32 : Références antibiotiques selon la norme FrançaiseErreur ! Signet non
défini.
Tableau 33 : résultats des révélations des plaques CCM sous UV 365sans giclage de réactif 102
Tableau 34 : Résultats des révélations des plaques CCM par des réactifs spécifiques 103
Tableau 35 : la masse unitaire moyenne de chaque partie du noyau du jatropha ...... 105
Tableau 36 : teneur en huile de Jatropha Curcas ....................................................... 106
Tableau 37 : comparaison des Caractères physico-chimiques huiles végétales de A.
fordii et de J. curcas .................................................................................................... 106
Tableau 38 : comparaison du rendement en huiles végétales de A. fordii et de J.
curcas: 106
Tableau 39 : comparaison des domaines d’applications potentielles des huiles de A.
fordii et de J. curcas .................................................................................................... 107
Tableau 40 : calendrier de répartition du travail lors de la plantation .......................... 113
Tableau 41 : quantité de production par 500ha .......................................................... 114
Tableau 42 : Nombre et répartition des personnelles ................................................. 115
Tableau 43 : coût d’aménagement de production ....................................................... 116
Tableau 44 : coût de la plantation ............................................................................... 116
Tableau 45 : coût d’installation de l’unité d’extraction ................................................. 117
Tableau 46 : coût d’installation de l’unité d’extraction ................................................. 117
Tableau 47 : coût divers achats .................................................................................. 118
Tableau 48 : cout du personnel durant la plantation ................................................... 119
Tableau 49 : investissement en limite des unités de production ................................. 120
Tableau 50 : coût total de l’investissement ................................................................. 121
Tableau 51 : coût total fixe.......................................................................................... 121
Tableau 52 : coût de ramassage des fruits par an ...................................................... 122
Tableau 53 : coût du personnel dans l’extraction d’huile et de la production du biodiesel
122
Tableau 54 : consommation en matières premières ................................................... 123
Tableau 55 : consommation en eau et électricité ....................................................... 123
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IX
Liste des figures
Figure1 : Schéma de feuille, fleur et fruit de Aleurites fordii ...................................... 5
Figure2 : graines de Aleurites fordii .......................................................................... 7
Figure3 : fruits, fleurs et feuilles d’aleurite................................................................. 8
Figure4 : Schéma du processus industriel d’extraction d’huile d’aleurite ................ 12
Figure5 : noyau d’aleurite sec à gauche, vert au centre et l’amande d’aleurite sec à
droite. 45
Figure6 : amande d’aleurite pulvérisée (> 1mm)..................................................... 47
Figure7 : extraction par Soxhlet .............................................................................. 48
Figure8 Schéma de l’extracteur Soxhlet ................................................................. 49
Figure9 : macération à froid, décantation et filtration .............................................. 50
Figure10 : système d’évaporation du solvant ............................................................ 50
Figure11 : profil chromatographie en CPG d’huile de Aleurites fordii ....................... 57
Figure12 : poudre du tourteau d’aleurite ................................................................... 59
Figure13 : l’huile d’aleurite après extraction .............................................................. 60
Figure14 : l’huile pendant la décoloration (à gauche) et après décoloration et filtration
(à droite) 61
Figure15 : un distillateur en verre ............................................................................. 63
Figure16 : décantation du contenu ........................................................................... 65
Figure17 : l’ester méthylique d’huile d’aleurite clair .................................................. 65
Figure18 : l’émulsion stable formée après la réaction ............................................... 72
Figure19 : l’ester éthylique d’huile d’aleurite clair ..................................................... 73
Figure20 : Test qualitatif de l’évolution de la flamme (a) vers (d) des trois
combustibles ................................................................................................................. 78
Figure21 : Traitement de la phase aqueuse éthanolique à gauche et méthanolique à droite 81
Figure22 : Schéma procédé d’extraction de l’huile d’aleurite .................................... 83
Figure23 : Schéma de fabrication du biodiesel par l’éthanol..................................... 84
Figure24 : Flowsheet général de la production de biodiesel ..................................... 85
Figure25 : Types de procédé de fabrication de savon .............................................. 88
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X
Figure26 : Etape de fabrication de savon ................................................................. 88
Figure27 : savon à la fin de la saponification ............................................................ 90
Figure28 : solutions après déchlorophyllation (écorce à gauche et feuille à droite) .. 94
Figure29 : schéma de processus d’extraction de Aleurites fordii ............................ 100
Figure30 : Révélations des coumarines, flavonoïdes et stéroïdes dans l’extrait E5 103
Figure31 : carte pédologique de la Région d’Antananarivo et de l’Itasy ................. 110
Figure32 : Graphe de l’évolution d’utilisation du biodiesel dans l’Union Européenne 114
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1
Introduction
Les données statistiques récentes montrent la tendance actuelle à l’épuisement
des combustibles fossiles. En effet, certains spécialistes du domaine pétrolier
annoncent que l’ère du pétrole prendra fin d’ici 40ans. La connaissance de ces
informations a incité les chercheurs à développer aujourd’hui la recherche de nouvelles
sources d’énergie pour substituer les sources d’énergie non renouvelable. Certains se
sont penchés particulièrement au développement des sources d’énergie renouvelable
comme les combustibles biologiques : bioéthanol, biodiesel, biomasse, etc. en
complément ou même en substitut des combustibles fossiles.
Les plantes oléagineuses, dont les graines ou les fruits sont riches en corps gras,
utilisées en général dans le domaine culinaire et dans le domaine alimentaire, offrent
des opportunités considérables notamment pour les pays à vocation agricole comme
Madagascar. En effet, les huiles provenant des plantes oléagineuses peuvent
également servir à la production de biodiesel à propriétés physico-chimiques
comparables à celle du gazole. Dans les pays tropicaux comme Madagascar où les
végétales prolifèrent considérablement, les plantes oléagineuses poussent
abondamment, en ne citant que l’arachide, le coco, le soja, etc.
Les huiles d’Arachide, de Tournesol, de Soja, de Colza, de Jatropha, et d’autres,
sont entrées dans la filière biodiesel par l’intermédiaire de la réaction de la
transestérification de ces huiles en esters d’alcool léger. Mais comme la plupart de ces
huiles sont nécessairement convoitées comme huiles comestibles alors elles sont
particulièrement utilisées à des fins alimentaires. Le problème de compétition entre
usage alimentaire et usage en combustible biologique nous a orientés particulièrement
le choix à l’exploitation de la plante à graine oléagineuse « Aleurites fordii Hemsl. »
anciennement cultivée à Madagascar dans la région d’Itasy.
Aleurites fordii est un arbre tropical de la famille Euphorbiacées, plante
oléagineuse cultivée essentiellement pour sa graine riche en huile. Cette dernière est
toxique et ne peut pas servir comme produit alimentaire. Cependant, elle est
usuellement employée dans la formulation du vernis et de la peinture en raison de sa
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2
forte teneur en acides gras insaturés. Dans notre cas d’étude, nous pensons
principalement que l’huile de Aleurites fordii est exploitable dans la filière biodiesel.
A l’époque de la 1ère République, Madagascar cultivait l’aleurite et en exportait
l’huile produite. Mais, les Malgaches l’avaient délaissé après l’indépendance en pensant
que c’était un arbre colonial. De ce fait, l’aleurite est une plante presque inconnue dans
l’Ile de nos jours.
Par tous ces contextes et dans une nouvelle perspective de développement
agricole à Madagascar, nous pensons qu’il est nécessaire de réinscrire la plante
Aleurites fordii Hemsl. dans la liste des oléagineux produits à Madagascar de par sa
richesse en huile végétale valorisable en combustible biologique.
Ce projet intitulé « Contribution à l’étude et à la perspective de revalorisation
de Aleurites fordii Hemsl. à Madagascar », réalisé au sein du Département de Génie
Chimique de l’Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo contribuera à nous initier
dans la perspective de revalorisation de A. fordii Hemsl. à Madagascar.
Nos essais de laboratoire se sont principalement orientés vers la valorisation de
l’huile d’aleurite dans la production de biodiesel par transestérification avec des alcools
légers comme le méthanol et éthanol. Comme les tradipraticiens utilisaient les parties
de la plante A. fordii pour guérir certaines maladies de la peau, nous allons compléter
nos recherches par l’étude des intérêts thérapeutiques de la plante.
Alors, le cadre de notre travail se répartit en de trois grandes parties :
La première partie récapitule les renseignements bibliographiques essentiels.
La deuxième partie présente nos travaux de recherche et les résultats obtenus.
Et la dernière partie nous donne un aperçu sur l’étude économique et
environnemental du projet.
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de Aleurites fordii Hemsl. à Madagascar » Mémoire de fin d’études d’Ingénieur
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Première partie :
DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES
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3
Chapitre I : GENERALITES SUR Aleurites fordii Hemls.
A. PRESENTATION DE LA PLANTE: [1], [13], [16], [20], [29], [35], [37],
[39], [42], [43], [44], [45], [47], [53]
I. Historique et origine : [13], [20], [29], [35], [37],
Depuis l’antiquité, l’aire de répartition des espèces Aleurites s’étale de l’Inde
vers la Chine, en passant par toute l’Asie du Sud-Est dans la Polynésie et à la
Nouvelle-Zélande. Elle a été introduite en culture dans de nombreux pays tropicaux et a
été devenue même l’arbre national d’Hawaï [54]. En Afrique, elle a été cultivée à petite
échelle, par exemple au Congo, en Tanzanie, en Ouganda, aux Comores, à
Madagascar et en Afrique du Sud. Donc, cet arbre est originaire de différentes zones de
l'Asie tropicale (notamment la Malaisie) et de certaines îles du Pacifique : Indonésie et
Nouvelle-Calédonie.
Particulièrement à Madagascar, introduite avant la colonisation française, les
espèces Aleurites étaient connues comme plantes ornementales. Les Malgaches
l’appelaient « Bakoly », prononcé Bacoul, les créoles l’on appelait « Bancoule »
désignant une variété voisine de Aleurites moluccana. [13]
En 1844, Il semblait que de Lastelle, ami et conseiller de la reine RANAVALONA
1ère, avait introduit l’aleurite dans la grande Ile à son retour d’un voyage en l’Extrême-
Orient. Un certain nombre d’exemplaires avaient, alors, été plantés autour du palais
pour servir de plantes décoratives.
Plus tard, le Général Gallieni (conseillé par E. Prudhomme qui avait servi au
Tonkin et y avait étudié une espèce voisine appelée Aleurites montanna ou abrasin)
suggérait au commandant Lyauterie d’essayer la culture d’aleurite dans son cercle de
Fianarantsoa. Les essais de plantation fusaient et particulièrement l’essai réalisé à
l’emplacement du ferme vétérinaire de l’Iboaka à Fianarantsoa II, avaient eu quelque
succès, mais ils ne possédaient pas de suite.
C’était en 1915 que le Service Agricole de Madagascar avait l’idée en tête et
entamait ensuite l’étude systématique de graines oléagineuses de l’Ile (l’arachide,
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l’aleurite…). A l’époque, Cela permettait à l’état de recenser les aleurites existant dans
le pays.
En 1926, l’attention de Perrier de la Bathie était attirée par l’aleurite et il signalait
que cet arbre était en danger de disparition prochaine ; il présentait en même temps les
possibilités d’une culture de cet arbre sur les hauts plateaux malgaches dont les
conditions climatologiques et pédologiques semblaient convenir. Sur ses conseils, en
1927, un colon, M. Gohier, tentait quelques plantations dans la région volcanique du lac
Itasy. La disposition économique était favorable car les besoins mondiaux d’huile
siccative ne cessaient de croitre, à cette époque.
Au cours des années 1927 à 1935, de nombreux et nouveaux essais de culture
ont été effectué dans la région de l’Itasy. Une nouvelle période d’expansion avait lieu
en 1942-1943. Depuis cette période jusqu’à ce que les Malgaches réclamassent son
indépendance vers 1960, la plantation de l’aleurite s’avérait très intéressant, le nombre
de pieds d’aleurite planté était plus de deux millions, qui se répartissaient sur une
superficie de 4000 hectares dans tout le territoire national.
Mais, depuis le départ du colon, le premier responsable et principal intéressé de
la plantation de l’aleurite à Madagascar, cette plante à graine oléagineuse se trouvait de
plus en plus abandonnée et les plantations étaient intégralement délaissées.
De nos jours, cette plante est totalement inexploitée et nous n’avons trouvé que
quelque partie à l’état sauvage dans la région d’Itasy et qui nous a servi dans la
réalisation de ce mémoire.
II. Botanique de la plante
1. Classification systématique : [29], [45]
Aleurites fordii Hemsl. appartient à la classification systématique suivante :
Règne : Plantae
Classe : Magnoliopsida
Ordre : Euphorbiales
Famille : Euphorbiaceae
Genre : Aleurites
espèce : Aleurites fordii
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Figure1 : Schéma de feuille, fleur et fruit de Aleurites fordii
[http://www.floridata.com/ref/a/aleu_for.cfm]
Les aleurites ont existé en très nombreuses espèces mais un tout petit nombre
d’entre elles est économiquement intéressant. Généralement, elles comprennent 5
espèces qui se répartissent en 3 grandes sections :
a. Première section :
Aleurites fordii (Hemsley), appelée « tung », originaire de la Chine Centrale,
Aleurites Montana (Wilson), appelée « abrasin », originaire de la Chine du Sud,
Tonkin et Nord Annam,
Aleurites cordata (Brown), originaire du japon,
b. Deuxième section :
Aleurites moluccuna (Wild) ou Aleurite triloba, appelée « Bancoul » ou
« Lumbang », originaire de nombreuses régions tropicales,
c. Troisième section :
Aleurites trisperma (Blanco), appelée « lumbang doux », originaire des Iles
Philippines
Feuille
Fleur
Fruit
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2. Description botanique [16], [39],
L’aleurite cultivé à Madagascar appartient à trois espèces : moluccana, fordii,
montana ; mais le plus répandu, c’est l’espèce « fordii », on le connait sous le nom :
« Aleurites Fordii » mais récemment elle a été rangée dans le genre Vernicia et dans
l’espèce Vernicia fordii ou « arbre de tung » ou simplement « tung ».
« L’arbre de tung est un arbre à feuilles de diffusions gracieusement rondes
couronnées, pouvant atteindre jusqu’à 9 à 12 m, mais reste généralement la moitié de
cette taille. Elle a une écorce lisse, de couleur gris pâle, contient de très nombreux
rameaux qui sont groupés en bouquets étalés de 5 à 12m de diamètre. Ses feuilles
caduques mesurent de 7 à 12cm de largeur, à un caractère ovale ou cordée, et sont
munies d’un long pétiole. Les fleurs unisexuées, naissent parfois avec les feuilles et ont
une couleur blanche. Les fleurs femelles sont terminant les rameaux ultimes des cimes
et les fleurs mâles, bien plus nombreuse et plus petites, sont disposés en bouquets
autour des fleurs femelles. Le fruit de couleur brun foncé, à 4 ou 5 cm de diamètre,
présente une surface lisse ou plus ou moins striée. Des types déhiscents, il s’ouvre
lorsqu’il est mûr, de la base au sommet en 3 à 5 valves. Les graines sont au nombre de
3 à 5. La noix comporte 43% de son poids en coque, 57% en amande et 15 à 20% en
huile. Particulièement, l’huile de Aleurites fordii est appelée huile de tung ». [39]
3. Structure de la plante : [37], [41], [42], [43], [45], [46]
a. Le fruit
C’est une drupe globuleuse acuminée au sommet et au point d’insertion du
pédoncule ; il possède un épicarpe ridé et un endocarpe crustacé dur. Il mesure 3 à 5
cm de diamètre et renferme 5 graines. Le fruit, d’abord verdâtre, devient brun foncé à
maturité et s’ouvre en 5 coques monospermes.
b. La graine
Les graines ont une taille allant de 2 à 3 cm sur 1,5 à 2,5 cm et sont recouvertes
d’un tégument parcheminé verruqueux, roussâtre et leur amande renferme outre deux
larges cotylédons orbiculaires, comprimés, un albumen charnu très huileux.
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Les amandes de Aleurites fordii ont la composition suivante résumée dans le
tableau ci-dessous:
Tableau n°1: composition de l’amande de Aleurites Fordii
Composition Proportion (%)
Eau 6,24
Protéine brute 21,57
Matière grasse 47,80
Matières extractives
Non azotées 17,27
Fibre 3,2
Cendre 4,10
Source : [RAVOLOLONANDRIANINA J. Elysée]
Figure2 : graines de Aleurites fordii
[http://www.invasive.org/browse/subinfo.cfm]
c. La fleur
Les fleurs de Aleurites fordii sont blanches, monoïques et pourvues d’un long
pédoncule de 10 à 30 cm. Elles apparaissent avant les feuilles aux extrémités des
rameaux. A leur base, sur la face supérieure, on trouve deux glandes apparentes et de
couleur rougeâtre.
d. La feuille
Les feuilles sont de couleur vert-argentées sur le revers, assez grandes,
entières-triangulaires ou trilobées, simples, rapidement caduques. Le pétiole atteint 30
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cm de long, portant une paire de petites glandes vert-brun au sommet sur la face
supérieure. Chez les jeunes arbres et les drageons, le limbe a un contour circulaire, à
base cordée et à 3–5 lobes triangulaires ; lorsque les limbes des arbres sont adultes, il
a un contour ovale-triangulaire ou ovale-oblong, de taille de 12 à 23 cm × 6 à 12 cm,
sommet en pointe.
Figure3 : fruits, fleurs et feuilles d’aleurite
[www.traditionaltree.org] e. La tige
Le tronc est gris clair, relativement rugueux, cime imposante, irrégulière, d’aspect
blanchâtre ou givré vue de loin en raison des poils étoilés blancs qui la recouvrent,
surtout les parties jeunes.
III. Distribution géographique : [29], [47]
Les aleurites sont plantées un peu partout dans le monde: dans des régions
tropicales d'Asie et d'Amérique du Sud, de Chine (son pays d’origine), d’Afrique, etc.
Autrefois à Madagascar, l’aleurite se trouvait abondamment dans trois zones :
dans la région d’Itasy, dans la région de Fianarantsoa et dans la région du
Vakinankaratra. Ces trois zones font partie des Hauts-Plateaux où elle pouvait
s’adapter et vivre en bien. Mais souvent, les plantations dans la région du
Vakinankaratra et celle du Fianarantsoa rencontraient des difficultés causées par la
basse température durant la saison d’hiver (baisse même en dessous de 0°C).
Les grandes concessions d’aleurite étaient localisées dans la région de
Miarinarivo et dans la région de Soavinandriana. En comptant, il y avait plus de 26
concessionnaires d’aleurite, on a comme exemple mentionné dans le tableau ci-
dessous
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Tableau 1 : exemple des concessionnaires d’aleurite à l’ère coloniale
Source : [RAVOLOLONANDRIANINA J. Elysée]
IV. Ecologie et fructification de l’espèce Aleurites fordii : [29], [41],
[44], [45], [47]
1. Aire géographique : [29]
A ces époques de culture de l’aleurite à Madagascar, les planteurs observaient
et déduisaient que c’était dans la région haute, entre 1300 et 1600m, que la
fructification des aleurites était la meilleure. A ces altitudes, les arbres pouvaient
charger très jeunes à partir de la quatrième année, mais ils étaient souvent épuisés par
des fructifications si l’on n’avait pas pris soin de fumer abondamment avant la
fructification.
2. Besoins climatiques: [29], [41], [45], [47]
a. La pluviométrie
L’aleurite nécessite une pluviométrie annuelle minimum est de 750mm. L’optimum
se situe entre 1000 et 1500 mm.
b. L’humidité
L’arbre tung peut tenir la sécheresse, mais il fait beaucoup mieux dans un sol
humide fiable.
Concessionnaires Superficie (ha)
Frère Clavel 930
Henry Gabriel 921
Gohier Camille 745
Payet et Vincent 578
Ravoninjatovo 28
Domaine agricole de l’Itasy 158
Akbafaly 186
Menet 30
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c. La lumière
L’exposition vis-à-vis de la lumière des plantations joue également un rôle
primordial. D’une façon générale, une luminosité très élevée et accentuée par
l’exposition vers Ouest, (c’est-à-dire là où les températures maxima de l’après-midi
atteignent ou dépassent souvent plus de 30° durant le mois de septembre), engendre
des coulures fréquentes, ainsi la fructification est mauvaise et très irrégulière sauf si
lorsque les arbres d’aleurites sont ombragés par des grands arbres : les eucalyptus, les
lilas de Perse (Melia).
d. La température
Les conditions de températures favorables à Aleurites Fordii correspondent au
climat subtropical, caractérisé par un été long et humide et un hiver court mais assez
fortement accusé. L’optimum de température se situe aux environs de 27°C.
La croissance et la fructification de l’arbre dépendent bien étroitement de la
température. En effet, les arbres plantés dans un climat trop chaud et un hiver pas
assez froid, poussent mal et refusent de fructifier.
3. Edaphiques : [29], [44], [45]
L’arbre de tung préfère le sol limoneux légèrement acide. Le pH idéal se situe
autour de 5,5 à 6,0. Il tolère plus l'alcalinité, mais il est susceptible d'exposer
l'enroulement et un dessèchement de la feuille lorsque le pH s’élève à plus de 7,0. Une
large gamme de sols est acceptable à condition que les sols soient bien drainés,
pénétrables, profondément aérés et aient une bonne capacité de rétention d'eau. Cet
arbre doit à avoir aussi un bon espace à l'air libre. Les arbres seront ramifiés trop près
du sol, ainsi il faut enlever les bourgeons et les branches en excès pour forcer la
croissance.
Dans les sols volcaniques ou plus légers et riches comme celle de la région
d’Itasy, Aleurites fordii prospère bien. En effet, on peut y obtenir sans fumures des
arbres robustes qui se chargent de 8 à 10kg de fruits dès leur quatrième ou cinquième
année. Or, cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucun intérêt à fumer ces sols riches car il
faudrait savoir que : une récolte de 10 kg par arbre, soit 5 à 6 tonne à l’hectare, a
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besoin des tonnes de quantité de principes fertilisants (azote et potasse surtout) si on
veut bien maintenir la régularité des rendements.
B. L’HUILE DE GRAINES D’ALEURITE: [1], [13], [29], [35], [37], [39],
[41], [44], [45], [47],
I. L’extraction industrielle : [29]
Après le ramassage, les fruits sont étalés en minces couches à l’air libre pendant
une semaine. Puis, un triage élimine les fruits détériorés ; dans ces conditions, les fruits
peuvent être conservés plusieurs mois sans dégradation appréciable de l’huile.
Après séchage, les noix sont décortiqués, comme la coque est dure, difficile à
décortiquer, il faut donc qu’il y ait un ou des décortiqueurs. On peut utiliser un
décortiqueur à disque à écartement réglable, le degré de frictions des fruits étant réglé
par déplacement du disque mobile.
Ensuite, le mélange de coques et d’amandes est séparé par tamisage et
ventilation. Réduits en une fine poudre, les débris de coques constituent un engrais.
Les amandes passent ensuite dans un dessiccateur où elles sont chauffées à la
vapeur ; et de là, elles sont conduites dans un broyeur. La farine d’amandes ainsi
obtenue est entrainée par un alimenteur continu vers la presse à l’huile.
L’huile ainsi extraite est déversée dans un bac de décantation, puis subit une
filtration par passage à travers un filtre presse.
Enfin l’huile subit le raffinage. Pour ceci, il y a par exemple le chauffage avec une
petite quantité d’une solution aqueuse de sulfate de soude, ensuite avec une solution
aqueuse d’acétate de plomb.
Les tourteaux qui restent contiennent encore 5 à 6 % d’huile, mais ils peuvent
être épuisés par un solvant volatile tel qu’éther de pétrole ou trichloréthylène.
Le processus d’extraction de l’huile de tung comporte alors les opérations
suivantes :
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Schéma du processus industriel d’extraction d’huile d’aleurite :
Figure4 : Schéma du processus industriel d’extraction d’huile d’aleurite
Source : [RAVOLOLONANDRIANINA J. Elysée]
AMANDE
DECORTICAGE
VENTILATION
DESSICATION
BROYAGE
PRESSAGE
FILTRAGE
HUILE DE TUNG
RAFFINEE
RAFFINAGE
NOIX
COQUES
HUILE BRUTE
AMANDE
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II. Propriétés physique de l’huile de tung : [1], [13], [37], [44]
L’huile de tung a une couleur allant de jaune clair au jaune brun selon la quantité
et le type d’extraction (extraite à chaud ou à froid). Elle est assez fluide à température
ordinaire. Fraîchement fabriquée, elle a une odeur faible, mais quelques jours après,
elle prend une odeur désagréable de viande fumée, suivant sa qualité.
III. Composition chimique de l’huile de tung : [1], [29], [37], [44], [45]
L’huile des graines mures d’aleurite contient plusieurs constituants chimiques tels
que l’acide palmitique, l’acide stéarique, l’acide oléique, l’acide linoléique et surtout des
acides gras majeurs : les acides de tung ou les acides octadécatriénoique 9, 11, 13, à
trois doubles liaisons. Ce dernier représente environ 77 à 88 % des acides gras. Les
tanins, les phytostérols, et une saponine toxique sont également signalés.
Le tableau ci-dessous représente les caractères physico-chimiques de l’huile de
tung [29]:
Tableau 2 : les propriétés physico-chimiques d’huile de tung
Source : [RAVOLOLONANDRIANINA J. Elysée]
Propriétés Valeurs
Densité 0,936-0,949
Indice de réfraction 1,523 à 15°
Indice de saponification 189-297
Point de solidification 2 à 3°
Indice d’iode 160-180
Taux en acide combinée 0-12%
Taux en acide oléique
(acide gras libre) 0-6%
% insaponifiable 0,4 - 1%
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IV. Du point de vue de sa toxicité : [29], [41], [44], [45], [47]
Toutes les parties de l'arbre tung sont toxiques par la présence de saponines,
mais les fruits sont les plus dangereux. Manger même une graine peut être fatale. Les
symptômes peuvent inclure une douleur à l'estomac, des vomissements, de la diarrhée,
de la faiblesse, ralentissement de la respiration et de mauvais réflexes.
Les saponines sont des composés assez amers et peuvent être trouvées dans
de nombreux aliments courants comme le haricot. Ils peuvent être éliminés par
lessivage soigné à l'eau courante. Une bonne cuisson ou changer l'eau de cuisson une
fois, fera aussi normalement éliminé la plupart d'entre eux. Cependant, il n'est pas
conseillé de manger de grandes quantités d'aliments qui contiennent des saponines.
Les saponines sont beaucoup plus toxiques pour certaines créatures, comme les
poissons, les tribus de chasseurs ont traditionnellement mis de grandes quantités
d’extrait de saponines de plantes dans les ruisseaux, lacs, etc. pour étourdir ou tuer les
poissons.
V. Utilisation traditionnelles de l’huile : [13], [29], [44], [47]
L’huile de tung a été traditionnellement utilisée dans les lampes en Chine.
Comme il sèche rapidement, son utilisation a été préférable aussi dans la
préparation de vernis qui sont employées par les ébénistes pour les meubles, boiseries,
sur les murs etc.
Elle joue aussi un rôle notable dans la formulation des peintures pour augmenter
leur vitesse de séchage, leur dureté et leur résistance aux agents atmosphériques. Si
l’on injecte de l’air entre150° à 180°, l’huile de tung absorbe l’oxygène, et au bout de 2
heures elle s’épaissit très fortement. Sa siccativité dépasse alors beaucoup plus que
celle de l’huile de lin qui demande plus de 10 heures pour sécher.
Auparavant, elle a servi aussi de lubrifiant de moteurs d’avion. Par ailleurs elle
est également utilisée dans les encres d’imprimerie dans la fabrication des isolants
électriques, dans l’imperméabilisation de certains tissus : fabrication de l’alèse, du
linoléum, des caoutchoucs et cuirs artificiels.
Il y a aussi possibilité d’introduction de cette huile en quantité notable (50%) dans
la fabrication du savon.
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C. UTILISATIONS MEDICINALES DE L’ALEURITE : [29], [41],
[44], [45], [47]
La plante est dite émétique, anti-inflammatoire et vermifuge. [44]
En Indonésie, dans la médecine traditionnelle, on trouve d’autres utilisations de
l’aleurite : les graines sont utilisées comme laxatif. Les amandes broyées en
cataplasmes servent à traiter les maux de tête, les fièvres, les ulcères, les articulations
enflées. L’écorce aide à traiter la dysenterie ; de plus, le jus d’écorce, mélangé avec du
lait de coco, peut traiter la sprue. Les feuilles bouillies en usage externe servent à traiter
les maux de tête et la blennorragie, les rhumatismes.
Au Japon, l’écorce est utilisée pour traiter les tumeurs.
L'huile des graines peut aussi utiliser en externe pour traiter les maladies
parasitaires de la peau, des brûlures et des plaies. L'huile toxique est dite à pénétrer
dans la peau et dans les muscles, lorsqu'elle est appliquée sur les plaies chirurgicales,
elle provoque une inflammation à se calmer dans 4 à 5 jours et ne laisse pas de
cicatrice après la suppression de l’infection [44]. Les extraits du fruit sont antibactériens.
Toutefois, les éventuels effets nocifs dans l'utilisation des plantes exigent de ne
pas prendre à l’initiative personnelle l’usage à des fins médicinales de cette plante. il
faut toujours solliciter l'avis d'un professionnel avant de l’utiliser, comme l’utilisation de
toutes autres plantes médicinales.
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Chapitre II : GENERALITES SUR LES HUILES DES
GRAINES OLEAGINEUSES : [2], [4], [9], [8], [10], [12], [17], [26], [27], [54]
I. Définition : [7], [10], [12], [17]
Les oléagineux sont des plantes représentées par diverses espèces dont les
fruits ou les graines sont riches en lipides (c’est l’huile oléagineuse). Ce sont des
plantes annuelles ou durables cultivées dans des zones intertropicales ou tempérées.
Les huiles d’oléagineux sont des liquides limpides renfermés dans la graine de la
plante oléagineuse. Elles sont constituées essentiellement par des triglycérides mais on
y trouve aussi d’autres composés non triglycéridiques comme les stérols, les
tocophérols, les hydrocarbures, les alcools gras, les acides libres ainsi que des faibles
quantités de matières odorantes, des monoglycérides, des diglycérides et de l’eau.
L’Huile Végétale Pure (HVP) est une huile produite à partir des plantes
oléagineuses sans modification chimique, extraite par pression ou par extraction ou
procédé comparable, brute ou raffinée.
II. Les caractères physico-chimiques des huiles végétales : [2], [23],
[24], [26], [27]
L’utilisation des huiles végétales dépend surtout de leurs caractéristiques
physico-chimiques:
1. Couleur
Elle dépend en général de la nature de la graine et des traitements qu'elles ont
subis lors de l’extraction de l’huile. Dans tout type d’huile, elle varie de l’incolore au brun
foncé.
2. Densité : (voir annexe A)
C’est le rapport de masse d’un certain volume d’huile à la masse du volume égal
de l’eau distillée dans une même température t.
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La densité ou poids spécifique de l’huile dépend en général du type d’huile mais
elle est située entre 0,915 à 0,964.
Elle est mesurée soit à l’aide d’un densimètre (aréomètre), soit à l’aide d’un
pycnomètre et une balance de précision.
3. Masse volumique : (voir annexe A)
C’est le quotient de la masse de corps gras par son volume à une température
donnée T (20°C).
4. Indice de réfraction : (voir annexe A)
C’est le rapport entre le sinus d'une l'angle d'incidence et le sinus de l'angle de
réfraction d'un rayon lumineux de longueur d'onde déterminée, passant l’air dans l'huile
maintenue à une température constante.
Sa mesure se fait en utilisant le réfractomètre. Il permet de déterminer la clarté d’huile.
5. Indice d’acide : (voir annexe A)
C’est le nombre de milligrammes de potassium nécessaire à la neutralisation des
acides libres contenus dans 1 gramme de corps gras. Il consiste à faire le dosage des
acides libres suivant la réaction :
RCOOH + KOH RCOOK + H2O
6. Indice de saponification : (voir annexe A)
C’est le nombre de milligrammes de potassium nécessaire pour neutraliser les
acides gras libres et pour saponifier les acides gras combinés dans 1g de corps gras.
C’est la réaction entre les triglycérides de l’huile avec une base forte pour donner
de l’ester sel (savon) et du glycérol selon la réaction :
R1COO
R3COO
R2COO
R1COO
+ 3 KOH
OH
OH
OH
R3COOK
R2COOK
R1COOK
+ H2O
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7. Indice d’iode : (voir annexe A)
C’est la masse d’iode absorbé par le corps gras dans des conditions opératoires
spécifiées. Il est déterminé par le principe de la réaction :
Il est en relation avec le degré de saturation d’acide gras : plus le taux d’acide
gras insaturé est élevé, plus l’indice d’iode augmente et plus la température de fusion
est faible, plus il sera sensible à l'02. On peut classer la siccativité des huiles végétales
suivant la valeur de leur indice d’iode.
Tableau 3 Classement de la siccativité des huiles végétales
Classe Ii
Huiles non siccatives 60 à 120
Huiles semi siccatives 120 à 150
Huiles siccatives 150 à 180
Source : [SERIG 2004]
8. Le taux d’insaponifiable : (voir annexe A)
Le principe consiste à saponifier complètement une masse déterminée de corps
gras par le KOH.
9. Teneur en eau et en matière volatile : (voir annexe A)
Elle est exprimée en % en masse d’huile. Sa connaissance est d’une grande
importance puisque les huiles à forte teneur en eau se dégradent facilement et les
huiles ayant une teneur en matière volatile élevée nécessitent des modes de stockages
appropriés.
10. La solubilité dans le solvant : (voir annexe A)
Sa connaissance est nécessaire surtout dans la détermination du mode
d’extraction (particulièrement pour l’extraction par solvant) et du traitement des huiles.
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III. L’extraction de l’huile à partir des graines oléagineuses : [2], [4],
[5], [12], [17] [27]
La trituration des graines oléagineuses est en général exécutée en plusieurs
étapes telles que le prétraitement des graines (le nettoyage et la préparation des
graines, le décorticage, le broyage), l’extraction de l’huile proprement dite (par
pression ou par solvant) et le traitement de l’huile extrait (décoloration
désodorisation, raffinage).
L’extraction de l’huile est principalement réalisée selon deux types :
l’extraction par pression
et l’extraction par solvant volatil.
II. L’extraction par pression
Le principe consiste à forcer par pression la sortie de l’huile contenue dans les
cellules oléifères. La pression peut se faire à chaud ou à froid, mais le chauffage permet
de faciliter la sortie de l’huile car il permet de gonfler la cellule et de rendre l’huile plus
fluide pour faciliter son écoulement.
Les presses peuvent être discontinues (presses à coins, presses hydrauliques,
presses à vis verticales et horizontales) ou continue (l’expeller), mais il est préférable
industriellement d’utiliser les presses continues.
1. La pression à chaud
Cette méthode fait appel à toutes les opérations chaudes comme la cuisson, le
préchauffage et autres avant la trituration des graines. De ce fait, la qualité d’huile
obtenue serait altérée même si le rendement va surement augmenter. Les graines sont
préchauffées à 90 °C puis pressées par une vis sans fin où la température atteindra
jusqu’à 120 °C. La teneur en matière grasse résiduelle dans le tourteau est de l’ordre
de 4 à 6 %.
2. La pression à froid
Contrairement à la méthode précédente, toutes les opérations de chauffage sont
supprimées. Les graines sont généralement, tout de suite après le décorticage, triturées
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à la température ambiante. Le principe permet d’extraire l’huile par pressages
successifs à une température inférieure à 80 °C. Cependant, le rendement de cette
méthode est faible, le contenu en matière grasse du résidu de pressage (le tourteau)
demeurant entre 6 et 12 %.
L’huile ainsi obtenue est appelé huile végétale pure ou HVP, car elle a conservé
des substances volatiles et précieuses de la graine comme la protéine, la vitamine, etc.
3. La pression multiple
A froid ou à chaud, cette méthode utilise au moins deux presses différenciées
par leur performance technique, ceci peut pratiquement augmenter le rendement de
l’huile obtenue.
III. L’extraction par solvant volatil
Le principe consiste à établir un contact entre le solvant approprié et les graines
broyées.
Le solvant : le choix du solvant repose sur ces caractères envers l’huile comme
chimiquement inerte avec l’huile, stable à haute température et très volatil afin de
pouvoir être facilement le séparer de l’huile après l’évaporation du solvant. Mais il est
nécessaire aussi de tenir compte le coût d’exploitation, la sécurité, etc. Les types de
solvant plus rencontrés sont l’hexane, l’éther de pétrole.
Le procédé consiste à extraire l’huile du grain à l’aide d’un solvant. Les graines
doivent être décortiquées ou dépelliculées et ensuite dépoussiérées. Le processus
d’extraction se fait par solubilisation des lipides dans le solvant organique (comme
l’hexane). L’opération est facilitée par percolation à contre-courant du solvant pendant 4
à 5 heures.
Le rendement de cette méthode est grandement supérieur au rendement obtenu
par pressage, car elle produit des tourteaux déshuilés ne contenant plus que de 0,5 à
2,5 % de matière grasse.
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Chapitre III : LES COMBUSTIBLES BIOLOGIQUES : LES
BIOCARBURANTS : [7], [28], [9]
Les biocarburants, de par la dénomination « bio » qui évoque l’agriculture
biologique, sont des produits élaborés à partir de substances ou matériaux organiques
renouvelables, utilisés comme carburant en remplaçant principalement des dérivés du
pétrole d’origines fossiles non renouvelables.
En fonction de la matière première utilisée et du produit fini souhaité, il existe de
nombreuses possibilités de production de biocarburants (bioéthanol, biodiesel,
biométhanol, bio-ETBT, HVP, biogaz, bio-MTBT, etc.). Aujourd’hui, ils sont
généralement classés dans deux grandes familles ou filières:
la filière éthanol qui comprend l’éthanol et l’ETBE (Éthyl Tertio Butyl Éther) pour
les véhicules à l’image commandé,
et la filière des huiles végétales avec l’EMHV (Esters Méthyliques d’Huiles
Végétales) pour les voitures diesel.
A. BIOETHANOL : [7], [14], [28], [52], [53],
I. Définition : [53],
Le bioéthanol est l’éthanol produit à partir d’une matière première végétale, c’est-
à-dire élaboré à partir de biomasse par la fermentation des sucres fermentescibles
(hexoses: sucres à six carbones), destiné à être utilisé comme biocarburant. Il est utilisé
aussi dans plusieurs réactions chimiques comme la transestérification.
Plusieurs biomasses sont couramment rencontrées dans la préparation de
l’éthanol :
les biomasses riches en sucrose (canne à sucre, betterave sucrière, etc.),
les biomasses riches en amidon (maïs, orge, blé, pomme de terre, etc.)
et les biomasses à cellulose (résidus agricoles comme la paille ou les
cannes de maïs, résidus forestiers, cultures énergétiques)
Quelle que soit la biomasse utilisée, le produit final est le même, seul le procédé
de fabrication diffère.
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II. Procédé industriel de la fabrication du bioéthanol : [7], [14], [28], [52], [56],
1. Matières premières
Les matières premières utilisées diffèrent de génération en génération.
La production de l’éthanol dite de « première génération » est réalisée à partir
des matières premières riches en sucres (betterave, canne à sucre…) ou riches en
amidon (pomme de terre, manioc…). L’utilisation à petite échelle de ce bioéthanol en
mélangeant avec l’essence permet de réduire la teneur en carbone du carburant et
permet ainsi de limiter les émissions de CO2.
Dans le cas de l’éthanol produit à partir de matière lignocellulosique,
couramment appelée éthanol cellulosique, dit de « seconde génération » car les
premières étapes conduisant à la production d’éthanol cellulosique à partir de la matière
lignocellulosique comportent encore des défis sur le plan technologique. Le procédé
d’hydrolyse enzymatique est beaucoup plus complexe et laborieux puisque la matière
lignocellulosique est formée d’une matrice rigide difficile à déstructurer pour libérer la
cellulose.
« La troisième génération » est encore un domaine très récent et en cours de
recherche, on le connaît sous le nom « algocarburants ». En effet, des études
rapportent que les microalgues seraient 30 à 100 fois plus efficaces que les oléagineux
terrestres, ce qui permettrait une production en masse d’agrocarburants (issus de ces
micro-algues) avec de meilleurs rendements et cela sans déforestation massive ni
concurrence avec les cultures alimentaires.
2. Le procédé de fabrication industrielle
Le procédé industriel le plus couramment rencontré recourt à des traitements
physiques, thermique, chimique et biochimique, qui visent à permettre la fermentation
du glucose provenant de la matière végétale et à produire l’alcool éthylique, il
comprend :
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a. Broyage
Les matières premières sont broyées en une farine à granulométrie fine à l’aide
d’un broyeur.
b. Liquéfaction
Les matières brutes réduites sont versées dans l’eau réchauffée dans un cuiseur
en agitation permanente, suivi de l’ajout d’une première enzyme alpha-amylase. Le
mélange est porté ensuite à haute température (120 à 150 °C) pour des fins de
pasteurisation et pour liquéfier l’amidon. Cette étape du procédé dure environ demi-
heure et doit se dérouler à une valeur de pH >6,5.
c. Saccharification
Après refroidissement jusqu’à une descendante de 55–60°C pour une valeur du
pH de 4,5–5,5, une seconde enzyme gluco-amylase est ajoutée afin de convertir
l’amidon en un sucre fermentescible (glucose).
d. Fermentation
L’ajout de levures entraîne la fermentation des sucres. Cette réaction se produit
soit en continu dans plusieurs fermenteurs séquentiels ou en discontinu, pendant une
période de l’ordre de 48 heures. Les produits résultant de cette réaction sont l’éthanol et
le dioxyde de carbone.
e. Distillation
La liqueur fermentée ou bière contient entre 8 et 15 % d’alcool. L’éthanol est
séparé de la liqueur par un système de distillation à plusieurs colonnes qui fournit un
alcool pur à 96 %.
f. Déshydratation
L’éthanol est déshydraté par un tamis moléculaire. L’éthanol est alors dit «
anhydre ». Un dénaturant y est ajouté en petite quantité (2 à 5 %) afin d’éviter qu’il soit
commercialisé sur le marché de l’alimentation humaine.
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B. LES BIODIESELS : [2], [25], [26], [27], [31], [46], [40], [51]
I. Définition
Le biodiesel est un mélange constitué d’esters éthyliques ou méthyliques d’huile
végétale (EEHV ou EMHV) ou de gras animal de qualité diesel qui est destiné à être
utilisé comme biocarburant. Il est composé d’atomes de carbone, d’hydrogène et de
l’oxygène. Il est biodégradable.
Le biodiesel est obtenu à partir de substrats riches en matières grasses telles
que les huiles végétales, les huiles de cuisson usées et le gras animal. Les huiles
végétales utilisées sont extraites de plantes oléagineuses cultivées spécifiquement pour
leurs graines ou pour leurs pulpes de fruits riches en matière grasse comme le jatropha,
l’arachide, l’aleurite, le coco etc.
II. Le processus de fabrication du biodiesel
Le principe consiste à transestérifier les esters d’acides gras naturels en
biodiesel, c’est-à-dire à modifier chimiquement la structure de l’huile végétale obtenue à
l’aide d’un alcool (éthanol ou méthanol) ou afin de former des composés de type ester,
composante principale du biodiesel. Il comprend les étapes suivantes :
a. Réaction
La production de biodiesel nécessite des alcools légers, le méthanol CH3OH ou
l’éthanol C2H5OH, comme réactifs ainsi qu’un catalyseur basique (hydroxyde de
potassium ou hydroxyde de sodium) pour accélérer la réaction. En mélangeant à chaud
le catalyseur et l’alcool léger à l’aide d’un agitateur, ensuite le mélange alcool/
catalyseur est placé dans un réacteur fermé dans lequel on ajoute l’huile. La réaction
s’effectue à une température comprise entre 65°C à 80°C.
b. Séparation
La réaction aboutit à deux nouveaux produits, le glycérol et le biodiesel (ester)
auxquels demeure mélangée l’alcool en excès utilisé lors de la réaction. Une simple
décantation peut séparer le glycérol de l’ester car le glycérol étant plus dense que le
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biodiesel. On peut utiliser un décanteur centrifuge qui est le plus rapide comme
séparateurs.
c. Récupération de l’alcool
Après séparation du glycérol et du biodiesel, l’excès d’alcool dans chacune des
phases est enlevé par évaporation ou par distillation. L’alcool ainsi recueilli est par la
suite réutilisé dans le prochain procédé.
d. Lavage du biodiesel (ester)
Selon le procédé et l’utilisation finale du biodiesel, il peut être purifié par lavage à
l’eau chaude afin d’éliminer les résidus de catalyseur et les autres impuretés. Le
biodiesel ainsi produit est un liquide ambre-jaune d’une viscosité similaire au
pétrodiesel.
e. Neutralisation du glycérol
Le catalyseur est neutralisé à l’aide d’un acide, ce qui produit du glycérol brut
dont la pureté varie entre 80 et 88 %. Le glycérol à cette étape peut contenir de l’eau,
des savons, de l’alcool et des traces de catalyseur non utilisé. Pour des besoins
particuliers (marchés pharmaceutiques et cosmétiques), le glycérol est distillé afin
d’obtenir un degré de pureté supérieur à 99 %.
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Chapitre IV : LA REACTION DE
TRANSESTERIFICATION DES HUILES VEGETALES: [2], [3], [6], [15], [18], [25], [26], [27], [33], [34], [48], [51]
A. Généralités sur la réaction de transetérification
I. But
Comme l’huile brute ne présente pas les caractéristiques demandées pour
substituer le carburant fossile (à cause de sa faible volatilité, viscosité élevée, sa
densité élevée, ce qui peut provoquer des problèmes au niveau des moteurs), il est
alors nécessaires de procéder, alors, à la réaction de transestérification, qui tient à
modifier l’huile en esters méthyliques ou en esters éthyliques, dans le but de réduire la
masse moléculaire presque à un tiers de celle de l'huile, de réduire la viscosité et la
densité et d'augmenter la volatilité.
En général, la réaction fait intervenir 3 moles d’alcool (soit le méthanol pour
obtenir l’ester méthylique, soit l’éthanol pour obtenir l’ester éthylique) et 1 mole de
triglycéride pour donner 3 moles d’esters suivant la réaction ci-dessous:
II. Les paramètres importants dans la réaction de
transestérification : [2], [6], [15], [18], [25], [26], [31], [34]
Dans la réaction de transestérification, il est indispensable de tenir compte des
paramètres suivants car ils peuvent influencer la réaction : la nature du catalyseur
(acide ou basique), la nature de l’alcool (méthanol et éthanol) et de l’huile, le rapport
molaire alcool/huile, la présence des acides libres, la présence d’eau, la vitesse de
l’agitation, le temps de la réaction et la température.
Catalyseur
O
RCO CH2 O
RCO CH O
RCO CH2
+ 3ROH O
3RC OR
OH CH2
OH CH
OH CH2
+
Huile
Alcool Biodiesel
Glycérine
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1. Les types de catalyseurs
La réaction de transestérification suivant la catalyse basique est beaucoup plus
rapide que celui avec la catalyse acide.
a. Les catalyseurs basiques
La réaction avec la catalyse basique se déroule dans des conditions opératoires
relativement douces et donne le meilleur rendement à un temps record et à des
températures relativement modérées.
Comme catalyseur basique, les plus rencontrés en milieu industriel sont les
bases fortes comme l'hydroxyde de potassium, l'hydroxyde de sodium, les alkoxydes
(NaOCH3, KOCH3, NaOC2H5, KOC2H5).
b. Les catalyseurs acides
Ces catalyseurs acides ont en général l’avantage de ne pas être sensibles à
l'humidité et de ne pas former de savons en présence d’acides gras libres, comme le
cas avec les catalyseurs basiques. Ainsi, on a une augmentation de taux de conversion.
Par conséquent, ils sont alors préférentiellement employés pour la
transestérification des huiles contenant un taux d’acides gras libres élevé, telles que les
huiles de friture usagées, huile rancie, etc.
La température de travail est très sévère, dépasse toujours à 100°C et la
pression varie de 1 à 70 bars. Le temps de séjour est supérieur à celui de la réaction en
catalyse basique.
Les catalyseurs acides les plus utilisés sont les acides minéraux HCl, H2SO4,
H3PO4 et les acides sulfoniques.
c. Les enzymes
Il existe des catalyseurs enzymatiques issus des microorganismes capables
d’estérifier et de transestérifier les corps gras tels que les lipases, qui sont capables de
travailler dans des réactions de méthanolyse et d’éthanolyse.
Ils fournissent divers avantages :
ils sont biodégradables, sélectives, ce qui permet d’augmenter les rendements
de la réaction tout en diminuant la production de sous-produits de la réaction.
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Les conditions de la réaction sont relativement douces (température et pression
basses) ce qui diminue le prix en terme d’énergie et d’équipements et tend vers des
coûts de gaspillage plus faibles.
Il n’y a ni le problème des acides libres ni la sensibilité à l’eau, car les lipases
peuvent bien travailler dans un milieu aqueux ou non aqueux.
Mais comme toute chose, les avantages sont toujours accompagnés des certains
inconvénients:
L’enzyme est trop chère et possède une activité instable.
La réaction est trop lente et est donc limitée industriellement car elle dure entre
4-16 h pour atteindre une conversion de 95 %.
2. La qualité de l'huile : [26]
Les huiles utilisées doivent être claires et exemptes de particules solides, qui ont
tendance à se déposer entre l'interface alkyle ester/glycérol lors de la séparation et
gênent la séparation des deux couches. Ils favorisent aussi la formation des émulsions
lors du lavage du biodiesel.
L'acidité de l'huile doit rester le plus basse possible. L'excès d'acide libre dans
l'huile conduit à la désactivation des catalyseurs basiques et à la formation des savons
(qui peut entrainer à la formation d'une émulsion stable du biodiesel avec les sous-
produits : glycérol et alcool résiduel).
Les huiles ne doivent contenir aucune trace d'eau car ce dernier favorise la
saponification des triglycérides et des alkyls esters qui conduisent à la formation de
quantité excessive de savon. Elle provoque aussi la diminution du taux de conversion et
à l'impossibilité de l'obtention du biodiesel.
3. La nature et la qualité de l'alcool
Comme la réaction est équilibrée, un excès d’alcool est recommandé afin de
pousser la réaction dans le sens direct. Il est préférable d’utiliser le méthanol pour avoir
un taux de conversion élevé et la facilité de la séparation du biodiesel.
La teneur en eau dans l'alcool doit être aussi faible que possible. Comme dans le
cas des huiles, même une faible quantité d'eau dans l'alcool risque de diminuer le taux
de conversion, d’augmenter la difficulté de la séparation biodiesel/glycérol et de
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provoquer également la désactivation des catalyseurs et la formation des savons dans
le milieu réactionnel.
4. La proportion molaire Alcool/Huile
Une des variables les plus importantes affectant le rendement en esters est La
proportion molaire alcool/huile. D’après les rapports stœchiométriques de la réaction, la
transestérification exige trois moles d’alcool pour une mole de triglycéride afin d’obtenir
trois moles d’esters d’acides gras et une mole de glycérol.
Comme la réaction est équilibrée, l'utilisation d'un large excès en alcool
augmenterait le taux de conversion final. Néanmoins, au-delà d'une certaine proportion,
l'alcool augmente la solubilité du glycérol dans le biodiesel et par suite empêche sa
séparation à la fin de la réaction.
5. La concentration en catalyseur
La concentration en catalyseur est la somme de la concentration en base
nécessaire pour la neutralisation des acides gras libres et pour la catalyse de la
réaction.
Si la concentration est trop faible, la réaction serait trop lente pour pouvoir être
exploité.
Si cette concentration est trop élevée, une grande partie du catalyseur réagirait
avec les esters pour former le savon et qui à son tour empêcherait la séparation du
biodiesel au glycérol. Les catalyseurs restants s'amèneraient avec le biodiesel et
entraîneraient une augmentation du coût de lavage.
6. La température de la réaction
Le plus intéressant est de travailler à une température voisine du point
d'ébullition de l'alcool. Les températures d’ébullition du méthanol et de l’éthanol étant
respectivement de 65°C et 78°C. Les réactions sont réalisées en général entre 50 à
60°C avec le méthanol et entre 70 à 75°C avec l’éthanol
La réaction de transestérification se déroule parfois bien même à la température
ambiante mais avec des temps de réaction beaucoup plus longs. L'augmentation de la
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température entraîne une augmentation considérable de la vitesse de la réaction et
diminue le rendement de la réaction.
7. L'intensité de l'agitation
L'intensité de l’agitation est un paramètre réactionnel primordial dont il faut tenir
compte pour la réaction de transestérification en raison de l’hétérogénéité du milieu
réactionnel. Quand le mélange réactionnel devient homogène, l’influence de l'agitation
devient insignifiante.
L’agitation devra être suffisamment vigoureuse pour que la surface d’échange
entre le réactif et l’huile soit la plus grande possible.
III. Les méthodes de transestérification : [2], [27], [33], [48]
1. Méthode standard
Cette méthode est définie par l’utilisation de méthanol jusqu’à 20% par rapport à
la masse d’huile et environ 29% pour l’éthanol.
2. Méthode de MITTELBACH
Par contre, pour la méthode de MITTELBACH, l’utilisation de l’alcool est réduit
jusqu’à 10% par rapport à la masse d’huile pour le méthanol et environ à 14,5% pour
l’éthanol.
IV. L’EMHV et l’EEHV : [2], [6], [15], [26], [27], [31], [33], [34]
1. Les esters méthyliques d’huile végétale (EMHV)
Beaucoup de procédés de synthèse d’esters alkyliques actuels utilisent le
méthanol comme réactif de réaction dans la transestérification d’huile végétale. Les
taux de conversion ainsi que les rendements sont très satisfaisants avec le méthanol,
ce qui s’explique par son pouvoir solvant, son faible encombrement stérique et son
caractère acide plus élevé par rapport aux autres alcools linéaires ou ramifiés. Pour
augmenter la vitesse de réaction, il faut chauffer l’huile végétale liquide vers 50°C et
ajouter dans la plupart du temps la soude caustique NaOH ou la potasse caustique
KOH comme catalyseur.
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Il faut 100 kg de méthanol pour transestérifier 1 tonne d'huile végétale en
présence d'un catalyseur alcalin. On obtient alors une tonne de diester et 100 kg de
glycérine réutilisable dans l'industrie chimique ou alimentaire. Ainsi, le résultat montre la
100% du rendement obtenue.
La réaction de transestérification par méthanol :
2. Les esters éthyliques d’huile végétale (EEHV)
La réaction de transestérification peut également être dirigée avec de l’éthanol
(le plus employé est le bioéthanol).
La production d’EEHV augmente sans cesse du fait de ses multiples applications
dans le domaine alimentaire et cosmétique. En effet, ces molécules sont à 100%
d’origine biomasse grâce à l’utilisation d’huiles végétales et de bioéthanol. Cependant,
ce type de transestérification nécessite l’utilisation d’un éthanol C2H5OH pratiquement
exempt d’eau (teneur en éthanol > à 99%) ou éthanol anhydre.
L’éthanol est utilisé en grande quantité (144kg d’éthanol pour transestérifier une
tonne d’huile végétale). La méthode varie sensiblement en fonction de la catalyse
choisie, selon la réaction suivante :
Catalyseur
O
RCO CH2 O
RCO CH O
RCO CH2
+ 3CH3OH O
3RC OCH3
OH CH2
OH CH
OH CH2
+
Huile
Méthanol Biodiesel
Glycérine
Catalyseur
O
RCO CH2 O
RCO CH O
RCO CH2
+ 3CH3CH2OH O
3RC OCH2CH3
OH CH2
OH CH
OH CH2
+
Huile
Ethanol Biodiesel
Glycérine
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B. Les propriétés physico-chimiques des huiles
transestérifiées : [2], [6], [15], [26], [27], [31], [34], [48]
I. Aspect organoleptique
Le biodiesel doit avoir un aspect liquide limpide.
II. Le pH
Le pH doit être aussi neutre que possible. Sa valeur se situe au voisinage de 7 si
les opérations de lavage sont bien réussies.
III. Viscosité
La viscosité est la propriété d’un fluide qui tend à empêcher son écoulement
lorsqu’il est soumis à l’application d’une force.
Les biodiesels ont des viscosités 1,3 à 2,1 fois plus élevées que les gazoles [26].
Ils ont une viscosité légèrement faible que l’huile mère. D'une manière générale, les
esters éthyliques ont toujours des viscosités supérieures par rapport aux celles des
esters méthyliques.
La viscosité a une influence sur la propriété lubrifiante du biodiesel, elle contrôle
l'efficacité de son injection au niveau des moteurs diesel. Il est indispensable alors de la
limiter dans un intervalle de valeur.
IV. Densité
Les biodiesels ont une densité voisine de celle du gazole, mais parfois,
légèrement plus lourde. En effet, la densité du gazole est à peu près de 0,84 alors que
celle du biodiesel est de 0,88. La connaissance de la densité peut aider à détecter les
détériorations subites par le biodiesel.
V. Point d’éclair
C'est la température minimale à laquelle le liquide s'enflamme instantanément en
présence d'une flamme ou d'une étincelle. Le point d’éclair du biodiesel se situe au
voisinage de 160°C. La valeur du point d'éclair permet d'évaluer la sécurité de
manutention du biodiesel (utilisation, transport, etc.).
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VI. Indice d’acide
Il mesure la quantité d'acide gras libre dans le biodiesel.
Il indique sur la mesure de la stabilité thermique de l’huile notamment le point de
fumée et le point éclair qui baissent fortement lorsque l’acidité de l’huile augmente. La
présence d’un fort taux d'acide gras libre peut provoquer la corrosion de l'injecteur,
entraîner le dépôt de sédiments solides au niveau du moteur et diminuer la durée de vie
des filtres et des pompes.
Le vieillissement du biodiesel augmente le taux d'acide gras.
VII. Indice de saponification
Elle aide sur la connaissance de la mesure indirecte de la masse molaire des
acides gras et par la suite, celle de l’huile.
VIII. La teneur en peroxyde
La connaissance de la teneur en peroxyde est plus importante surtout pour les
biodiesels à fort degré d’insaturation. En effet, elle mesure le taux d’oxydation des
huiles et biodiesel dont l’oxydation augmente lentement avec l’âge.
Même si les peroxydes sont soupçonnés de modifier la valeur de l'indice de
cétane, la teneur en peroxyde n'est pas encore considérée comme paramètre critique.
IX. Indice d’iode
Elle est en rapport avec la mesure du degré d'insaturation du biodiesel. Elle doit
être limitée dans un certain intervalle car:
S’il est trop élevé (cas de l’huile siccative), le biodiesel est peu résistant à
l’oxydation, se conserve mal et peut causer des problèmes dans la
combustion (craquages et polymérisation).
Si elle est trop faible, le biodiesel se comporte mal à basse température, il aura
des valeurs de point de trouble et de point d'écoulement élevés.
X. Indice de cétane
L’indice de cétane mesure l'aptitude à l'allumage du biodiesel sous l'effet de la
pression. La connaissance de l'indice de cétane est d'une extrême importance
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puisqu'elle conditionne l'utilisation du biodiesel comme carburant: performance de la
combustion, stabilité du moteur, nature des fumées, bruit du moteur, etc.
Plus la valeur d’indice de cétane est élevée, plus la combustion est facile et plus
la quantité de matières imbrûlées (hydrocarbure, monoxyde de carbone, etc.) est faible.
Elle est calculée selon la formule empirique de KLOPFENSTEIN suivante :
Avec Ii et Is sont respectivement l’indice d’iode et l’indice de saponification.
Tableau 4 : caractères physico-chimique des huiles végétales et des EMHV
Huile ou
Ester
Densité
Viscosité à
37.8°C
(mm2/s)
Indice de
cétane
Point
trouble
(°C)
Point
éclair
(°C)
PCI
(Kcal /
kg)
Gazole de
référence
0,832 1,6-6,0 45,0 - 17,8 46 35,3
Ester
méthylique
d’arachide
0,883 4,9 54,0 + 5 176 33,6
Ester
méthylique
de soja
0,885 4,5 45,0 + 1 178 33,5
Ester
méthylique
de palme
0,880 05,7 62,0 + 13 164 33,3
Ester
méthylique
de
tournesol
0,880 4,6 49,0 + 1 183 33,5
Ester
méthylique
de colza
0,88 -
0,885
4,5 à 40°C 51 / 170 - 180 39,96
Source : [HAMAD Berna]
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C. Valorisation des coproduits de la réaction de
transestérification : [33], [15], [33], [48]
I. Le glycérol
La transestérification d’huile végétale à l’aide de l’alcool produit forcément un
sous-produit, c’est le propan-1,2,3-triol appelé aussi glycérine ou le glycérol (10 à 15
% : [30]). Ainsi, le glycérol peut se dissoudre dans les solvants polaires grâce à ses
trois groupes hydroxyles.
En réalité, le glycérol doit être présenté sous forme d'un liquide transparent,
visqueux, incolore, inodore, non toxique et au goût sucré. Mais comme Il est notamment
miscible dans l'eau et l'éthanol, après la transestérification, il toujours indispensable de
passer à la distillation ou à l’évaporation pour éliminer les traces d’eau et d’alcool.
Dans la plupart des cas, le glycérol végétal est utilisé dans les domaines
d’application comme:
• En pharmacie : il est utilisé comme hydratant, il améliore l'onctuosité et la
lubrification des préparations pharmaceutiques (ex : suppositoires, sirops contre la
toux).
• En cosmétique : il sert aussi d’agent hydratant, solvant et additif de lubrification.
• En alimentation : il est utilisé comme humectant (pour retenir l’humidité), solvant
(support d’arôme), émulsifiant, stabilisant et épaississant dans une large variété de
produits alimentaires.
• En industrie chimique : il est utilisé comme un synthon à la base de synthèses
de nombreux produits chimiques comme le gaz de synthèse (CO, H2), le carbonate de
glycérol, des polymères ramifiés (polyéthers, polyesters).
II. Les monoglycérides et diglycérides
Comme la réaction d’huile végétale avec l’alcool n’étant pas totale, quelques
intermédiaires réactionnels peuvent se retrouver dans la composition finale du milieu
réactionnel à la fin de la réaction : de 0% à 5% diglycérides (DG) et des 1% à 10%
monoglycérides (MG).
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Les applications les plus courantes des MG et DG se trouvent dans les domaines
des produits alimentaires. Leur atout est leur caractère amphiphile et donc leur capacité
de se situer à l’interface eau/huile dans le cas d’émulsion ou eau/air dans le cas de
mousses et permettre la stabilisation des deux phases) comme dans:
• les crèmes glacées : il permet d’éviter le risque de stabilisation de l’émulsion
complexe eau/matières grasses/airs lors de la congélation.
• la biscuiterie et pâtisserie : leur utilisation permet la confection de produits
homogènes sans défaut de gonflement. Ils limitent aussi le raffermissement de la mie et
apportent un caractère moelleux aux produits.
• les sauces émulsionnées : les MG stabilisent l’émulsion eau/huile de la
mayonnaise.
• additifs alimentaires
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Chapitre V : NOTIONS THEORIQUES SUR LA
PHYTOCHIMIE : [32], [19], [22], [36], [38], [41] [49], [50], [55]
I. Définition [32]
Les métabolites sont les molécules issues du métabolisme des végétaux. On
distingue deux classes de métabolites : métabolites primaires et métabolites
secondaires.
Les métabolites primaires ont un rôle essentiel pour le métabolisme et le
développement végétal, ils se trouvent dans toutes les espèces.
Les métabolites secondaires sont des molécules indispensables au
métabolisme cellulaire de base des végétaux mais plutôt interviennent dans les
relations avec les agressions biotiques, abiotiques ou améliorent l’efficacité de
reproduction. Ils sont très variables d’une espèce à l’autre. Ils présentent une large
diversité de structure et appartiennent à des groupes aussi divers que les alcaloïdes,
les composés phénoliques, les terpènes et terpénoïdes.
II. Types des métabolites secondaires
Les métabolites secondaires ne sont pas produits directement lors de la
photosynthèse mais résultent de réactions chimiques ultérieures. On peut les grouper
en trois types:
les composés phénoliques: Ils interviennent dans les interactions plante-plante.
On a, par exemple les flavonoïdes, les tanins, les phénylpropanoïdes et les
anthocyanes.
les composés azotés: Ils comprennent les alcaloïdes et les glycosides
cyanogénétiques (qui larguent de l'acide cyanhydrique quand les plantes se sentent
offensées). Ils sont synthétisés à partir d'acides aminés.
les terpénoïdes et les stéroïdes: ils dérivent l’IPP (isopentenyl diphosphate).
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1. Les composés phénoliques
Les molécules phénoliques sont des composés qui contiennent un groupe
phénol (anneau aromatique (C6) avec un groupe hydroxyle (-OH)). Il en existe environ
4500.
Ils ont des fonctions différentes dans des différentes espèces. En général, ils
défendent la plante contre les éléments pathogènes, ce sont des molécules de
dissuasion alimentaire et qui donnent couleurs, arômes, parfums aux plantes, il a un
rôle d’attraction des pollinisateurs, de protection contre les rayonnements UV. Ils ont
des rôles structurels aussi.
a. Les flavonoïdes
Le terme « flavonoïde » est générique des composés polyphénoliques ayant un
squelette de base à 15 carbones C6-C3-C6. A ce jour, plus de 4000 flavonoïdes naturels
ont été décrits. Les flavonoïdes possèdent tous le même élément structural de base car
ils dérivent d’une origine biosynthétique commune, issues du métabolisme du glucose.
Il est divisé dans différentes classes avec des fonctions différentes: Anthocyanes,
Isoflavonoïdes, etc. Les flavonoïdes jouent différentes rôles : interaction plantes-
animaux (exemple : attractions des pollinisateurs par la couleur des fleurs et
transporteurs des grains dans les fruits; déterrent), protection du rayonnement UV.
Squelette de base des flavonoïdes
b. Tannins
Les tanins et polyphénols sont des composés complexes, hydrosolubles et à
saveur astringente. Ils peuvent être divisés en deux grandes familles :
les tanins hydrolysables ou tanins galliques qui présentent des liaisons ester
hydrolysables ;
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et les tanins condensés ou tanins catéchiques qui présentent des liaisons C-C
non hydrolysables.
Acide gallique Catéchol
2. Les alcaloïdes
Dans la définition originale, « l’alcaloïde » est un produit d’origine végétale,
basique, contenant des groupements azotés et pharmacologiquement actifs. (1806,
Friedrich Serturner; 1819, Carl Meissner). Doués de propriétés toxiques et
pharmacologiques, leurs atomes d’azote sont inclus dans un système hétérocyclique ou
dans une ramification linéaire. Ils ont été utilisés comme drogues (exemples : morphine
et codéine sont contenues dans le latex du pavot), mais interviennent aussi en usage
médicinal (exemple : l’atropine est utilisée par exemple pour dilater les pupilles).
Les alcaloïdes sont utilisés comme antalgiques majeurs (morphine),
antipaludéen (quinine), pour combattre l'excès d'acide urique (colchicine), comme
substance paralysante/stimulante (curare, caféine), comme poisons (strychnine,
nicotine), comme stupéfiants (cocaïne, mescaline), comme cholinergique (pilocarpine)
ou comme anticancéreux (vinblastine, vincristine).
Voici quelques exemples des systèmes hétérocycliques rencontrés : pyridine,
indole, pyrrole, etc.
Pyridine Indole Pyrrole
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3. Les terpénoïdes et les stéroïdes:
Ils sont des molécules à nombre de carbones multiple de 5, élaborés à partir des
mêmes précurseurs (mévalonate) et constituent le plus vaste ensemble connu des
métabolites secondaires des végétaux. Ils sont formés par polycondensation des
d’unités isopréniques (unités pentacarbonées ramifiées du 2-méthylbutadiène).
Ils sont stockés dans les vacuoles au niveau de l'écorce, des épines, des racines
ou encore des feuilles. On en retrouve également dans le latex.
Il en existe plus de 20 000 molécules connues avec comme motif de base
commun isoprènique.
Tableau 5 : différents types de terpénoïdes avec ces unités de carbone 5
Nom Nombre
d’unité C5
Exemple de molécule
Hemiterpènes 1 Isoprène
Monoterpènes 2 Arômes volatiles, parfums
Sesquiterpènes 3 Phytoalexines
Diterpènes 4 Phytole, giberellines, phytoalexines, molécules avec
action farmacologique
Triterpènes 6 Brassinosteroïdes, sterols de membrane, certaines
toxines
Tetraterpènes 8 Caroténoïdes
Politerpènes >8 Plastoquinones, ubiquinones, polymère (latex)
Source : [Ref Buchanan, Cap. 24]
4. Les saponosides
Les saponines sont des hétérosides à génines triterpèniques ou stéroïdiques,
caractérisés principalement par leur propriété tensioactive. En présence d’eau, ils
forment une solution de mousse persistante. Sous l’action des acides très dilués, ils se
divisent en deux parties : les aglycones et les oses.
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III. Criblages phytochimiques :
C’est un moyen de détecter les différentes substances chimiques présentes dans
l’espèce étudiée.
Par définition, c’est un ensemble de tests chimiques préliminaires réalisés sur
l’extrait brut d’une plante afin de détecter la présence des principales familles chimiques
soit sur la formation de complexes insolubles (réaction de précipitation), soit sur la
formation de complexes colorés (réaction de coloration).
Le tableau ci-dessous résume la série des réactions chimiques caractéristiques
et spécifiques de tests utilisés mais les modes opératoires détaillés sont données en
annexe C.
Tableau 6 : résumé de tests de criblages phytochimiques sur l’extrait d’une
plante
Familles
chimiques
Réactifs ou/et test
utilisés Résultats attendus
Composés
existants
Alcaloïdes
Réactif au mercuri-
iodure de potasium :
« Valser Mayer »
Précipité blanc
jaunâtre
Alcaloïdes
Réactif à
l’iodobismuthite de
potassium :
« Dragendorff »
Précipité orange
Réactif à l’iodo-
ioduré : « Wagner »
Précipité rouge
orangé
Flavonoïdes
Test de Wilstater et
test de Wilstater
modifiée
Virage au rouge flavones
Virage au rouge
pourpre flavonols
Virage au rouge
violacée flavonones
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Leucoanthocyanes Test de Bate-Smith Coloration rouge Leucoanthocyanes
coumarines
Test de la solution
aqueuse avec la
soude
Fluorescence UV
365nm coumarine
iridoïdes
Avec le HCl ou avec
le glycérol
Précipité vert foncé
ou bleu foncé iridoïdes
Saponines Test de mousse Mousse (>3 cm) Saponines
Anthraquinones Test avec le benzène Coloration rouge Anthraquinones
Tanins
Test avec la gélatine Précipité Polyphénols
Test avec la gélatine
salée Précipité Tanins
Test avec le FeCl3
Bleu-vert ou vert-noir catéchols
Noir bleuâtre pyrogallols
Hétérosides
Test avec l’H2SO4
concentré Coloration rouge Hétérosides
Stéroïdes
Test avec le picrate
de sodium
Changement de
coloration
Glycosides
cyanogénétiques
Test de Salkowski Coloration rouge Stérols insaturés
Test de Liebermann-
Burschard Coloration bleu-vert stéroïdes
Coloration rouge-
violet triterpènes
Test de Badjet-Kedde Coloration orange Stéroïdes
lactoniques
Source: [YRANA et Bull. Soc. Pharm. Bordeaux, 2003]
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Deuxième partie :
PARTIES EXPERIMENTALES
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Chapitre I : Aleurites fordii ET L’HUILE DE TUNG A
MADAGASCAR
A. ALEURITES FORDII : plante oléagineuse
Il faut noter que quand nous parlons d’aleurite dans toute la suite de ce travail, il
s’agit principalement de l’espèce Aleurites fordii cultivée à Madagascar.
I. Récolte de Aleurites fordii
Les noyaux ont été récoltés le mois de juillet 2013. On a pu trouver deux lieux
de récolte, dans le fokontany de Golaz de la commune du soavinandriana, et dans
fokontany d’Ambohiborina de la commune d’Antanifotsy où ils ont été déjà murs et
tombés. Toutes les collectes de ces noyaux se faisaient par ramassage. Ensuite, ils ont
été stockés à l’abri du soleil et de l’humidité jusqu’à notre extraction réalisée au mois
d’Aout 2013.
Juste après une simple vision, on apercevait que la plupart des noyaux collectés
dans la fokontany d’Ambohiborina ont été très petits et en état de pourriture. Ceci peut
être dû aux insuffisances des conditions optima pour la fructification.
II. Analyses physiologiques des fruits de A. fordii
C’est une drupe globuleuse se pointille au sommet, qui mesure entre 3 à 5 cm de
diamètre et renferme 5 graines. La coquille de la graine de A. fordii à Madagascar est
plus fine et moins dure que celle de A. moluccana du Comores, ce qui rend plus facile
et avantageux pour la décortiquer. Un noyau de A. fordii sec renferme 64, 5% de coque
et 35,5% d’amande.
1. Fruit sec de A. fordii
Les noyaux de A. fordii commencent à tomber au sol à partir du mois de juillet ;
à ce moment, ils contiennent encore 60% d'humidité. Pour avoir un taux au moins de
30% d’humidité, ils sont séchés à une température ambiante et à l’ombre pendant 3 à 5
semaines où ces coques sont devenues totalement mortes et sèches.
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Le tableau ci-dessous nous présente la masse unitaire du fruit sec et la masse
totale dans un noyau de graine et d’amande d’aleurite et sa proportion moyenne (%)
par rapport à un noyau total.
Tableau 7 : la masse unitaire moyenne de chaque partie du noyau d’aleurite
Partie du noyau Masse unitaire
(g)
Masse totale
dans un noyau
(g)
Proportion de chaque
partie par rapport à un
noyau (%)
Amande 2,5 11,75 37,30
Coque total / 19,75 62,72
1 Noyau sec 31,5 31,5 100
Grain 3,6 14,75 46,82
2. Fruit vert de A. fordii
Les fruits de l’aleurite commencent à mûrir le mois de juin mais la cueillette
d’aleurite verte est déconseillée, car des dégâts peuvent survenir aux branches durant
la récolte ou risque d’une récolte prématurée, provoquant ainsi une forte réduction
quantitative et qualitative de la fructification.
Mais, c’est juste par simple curiosité qu’on a essayé de récolter quelques fruits
verts d’aleurite au mois d’avril 2013, dans la région d’Itasy. Après l’analyse, on constate
qu’ils sont encore prématurés, leur grains contiennent encore une grande proportion
d’eau (environ 75%). On aperçoit aussi que le noyau d’aleurite verte contient une
gomme très visqueuse, assez lourd et polaire. Elle est repérée dans la partie de la
couche externe du tégument.
Cette gomme se forme en pellicule très résistant sur le paillasse
Le résultat du test de la polarité de cette gomme par des divers solvants est
montré dans le tableau ci-dessous, les résultats sont présentés en signe (+), de l’ordre
de (+++) > (++) > (+), si elle a une affinité au solvant utilisé et dans le cas contraire,
c’est le signe (-).
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Tableau 8 : test de la polarité de la gomme d’aleurite vert
Type de solvant Résultat
Acétone -
Hexane -
Acétate d’éthyle -
Dichlorométhane -
Ethanol +
Méthanol ++
Eau +++
Cette gomme s’avère très intéressante, mais par la difficulté de son extraction et
de l’évaporation du solvant, on n’a pas pu mener son étude à terme pour en savoir plus
sur elle.
Figure5 : noyau d’aleurite sec à gauche, vert au centre et l’amande d’aleurite sec
à droite.
B. L’EXTRACTION DE L’HUILE DE A. fordii OU L’HUILE DE TUNG
1. Décorticage
Le décorticage est une opération permettant de séparer l’amande de la coque.
En général, il a pour objectif d’améliorer la qualité de l’huile et du tourteau, d’augmenter
le rendement de l’huile.
Dans le cas d’aleurite, cette étape est tellement nécessaire parce que son noyau
est dur. A l’échelle industrielle, il est indispensable d’utiliser un ou plusieurs
décortiqueurs. Il existe de nombreux types de décortiqueurs industriels (à friction, à
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% 𝒆𝒏 𝒆𝒂𝒖 𝟏 𝟗𝟎𝟑
percussion et percussion ménagée) permettant l’élimination de 18 à 22% de coques par
rapport à la graine [37].
Mais, dans notre essai, on se servait simplement par un petit marteau, une pince
et un couteau pour éplucher les graines.
Après le décorticage, on a pu obtenir pour 5000g de noyaux secs, 3250g de
coque et 1750g d’amande, en comptant les amandes putréfiées.
2. Taux d’humidité
Lorsque le fruit d’aleurite atteint le taux d’humidité minimal, après le séchage à
l’aire libre durant plusieurs semaine, son taux d’humidité ne diminue plus même s’il
restera encore plusieurs mois, et ainsi les noyaux peuvent se conserver plus d’un an
sans changement notable dans la quantité et la composition de l’huile.
Mais, lorsqu’il est décortiqué, les amandes ne peuvent se conserver longtemps,
car elles sont attaquées par des coléoptères. De plus, l’huile s’acidifie et rancit.
Pour connaitre la teneur en eau dans l’amande, on a pris une certaine masse
d’amande ; ensuite, elle est étuvage (40 à 50 °C) pendant 48h, la teneur est alors
donnée par la formule suivante :
%
Avec : mi : la masse d’amande finale séchée à l’étuve
m0 : la masse d’amande initiale séchée à l’étuve
D’où, le résultat a donné une valeur de,
% en eau
D’où
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3. Broyage
L’amande, broyée à la granulométrie inférieure à 1 mm, est favorable à
l’extraction. Le broyage est utile pour augmenter la surface de contact avec le solvant.
On a trouvé que pour rendre plus facile l’opération de broyage, un taux d’humidité de 1
à 3% de l’amande est nécessaire afin d’éviter le colmatage durant le tamisage.
Figure6 : amande d’aleurite pulvérisée (> 1mm)
III. L’extraction de l’huile et l’étude du rendement
Comme nous avons vu que deux méthodes peuvent être effectuées pour extraire
l’huile : soit par pression, soit par extraction par solvant volatil.
Mais dans notre cas, on a adopté la méthode d’extraction par solvant volatil.
Deux modes d’extraction ont été essayés :
l’extraction semi-continue au moyen d’un appareil Soxhlet ;
l’extraction discontinue par simples macérations successives dans un solvant
volatil à froid.
Ces deux méthodes permettent d’obtenir de bons rendements dans les résultats
d’extraction. Ces deux types d’extraction sont décrits dans la suite :
1. Extraction par Soxhlet
L’extraction par Soxhlet est une méthode d’extraction semi-continue des huiles
de fruits ou graines oléagineuses au moyen par solvant volatil comme l’éther de pétrole,
l’hexane, le dichlorométhane, etc. L’évaporation en continu du solvant d’extraction se
fait à une température de 60 à 70°C.
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L’extraction par Soxhlet est une méthode simple et adéquate, permettant de
répéter largement le cycle d’extraction avec un solvant approprié jusqu'à l’épuisement
complet du soluté dans la matière première.
Le montage de Soxhlet est composé d'un corps en verre, dans lequel est placé une
cartouche en matière pénétrable pour le solvant qui contient le solide à extraire, un tube
siphon et un tube de distillation, d’un réfrigérant servant à condenser les vapeurs du
solvant et d’un ballon contenant le solvant d'extraction et d’un chauffe ballon pour faire
bouillir son contenu.
Le principe de fonctionnement : le ballon étant chauffé, le solvant est amené à
l’ébullition, les vapeurs du solvant passent par le tube de distillation et rentrent dans le
réfrigérant pour être liquéfiées. Ensuite, le condensat retombe dans le corps de
l'extracteur sur la cartouche, faisant ainsi macérer l’amande pulvérisée dans le solvant.
Le solvant condensé s'accumule dans l'extracteur jusqu'au niveau du sommet du tube-
siphon, suivi par son retour dans le ballon accompagné des substances extraites. Ainsi
le solvant dans le ballon s'enrichit progressivement en huile. L’extraction continue
jusqu’à l’épuisement pratiquement complet de l’amande pulvérisée chargée dans la
cartouche.
Le solvant est choisi par son caractère chimiquement inerte vis-à-vis de l’huile,
sa capacité de dissolution, sa facilité d’évaporation et sa stabilité à haute température.
Dans ces conditions, nous avons choisi l’hexane comme solvant d’extraction.
Après la filtration de l’extrait huileux, le solvant est évaporé sous pression
réduite d’où l’on obtient l’huile de A. fordii.
Figure7 : extraction par Soxhlet
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Figure8 Schéma de l’extracteur Soxhlet
Source : Petko Ivanov PENCHEV
La teneur en huile obtenue est donnée par la formule suivante :
(%)
Avec T(%) : la teneur en huile
M: la masse d’amande pulvérisée
ms: la masse d’huile obtenue après l’extraction par Soxhlet
Les résultats sont présentés par le tableau si dessous :
Tableau 9 : teneur en huile d’amande d’aleurite après l’extraction par Soxhlet
N° d’essai Masse d’amande
pulvérisée (g)
Masse d’huile
obtenue (g)
Teneur en huile
(%)
Essai n°1 55,015 31,967 58,106
Essai n°2 45,314 25,511 56,298
Valeur moyenne 57,202
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2. Extraction par macération au solvant à froid
L’extraction consiste à macérée l’amande pulvérisée dans l’hexane comme solvant
d’extraction. La macération se fait en trois étapes successives :
La première macération : après avoir être bien agité énergiquement le solvant
avec l’amande pulvérisée sur un agitateur magnétique pendant une heure (le but c’est
d’accéléré et augmenté la surface de contact entre le solvant et l’huile), on la laisse
macérer et reposer pendant 24h. On passe ensuite à la filtration et à la fin de
l’opération, on obtient séparément le filtrat et le tourteau.
Dans la deuxième macération, le tourteau est ensuite macéré sous agitation
pendant une heure avec l’hexane.
La troisième macération à l’hexane consiste à extraire les dernières huiles
restantes dans le tourteau.
Figure9 : macération à froid, décantation et filtration
L’opération se termine toujours par l’évaporation afin de débarrasser le solvant et
d’obtenir l’huile voulue.
Figure10 : système d’évaporation du solvant
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La teneur est obtenue toujours par la même formule :
(%)
Avec T(%) : la teneur en huile
M: la masse d’amande pulvérisée
mm: la masse d’huile obtenue après l’extraction par macération par solvant
D’où, les résultats sont présentés par le tableau suivant (ils sont donnés
approximativement mais sans précision) :
Tableau 10 : teneur en huile d’aleurite après l’extraction par macération
N° d’essai
Masse
d’amande
pulvérisée (g)
Volume
d’hexane
utilisée (ml)
Masse
d’huile
obtenue (g)
Teneur en huile
(%)
Essai n°1 200 400 (*3) 105 52,51
Essai n°2 200 400 (*3) 98 49,00
Valeur moyenne 50,75
3. Interprétations
L’extraction au Soxhlet a donné une teneur moyenne en huile de 57,20% tandis
que l’extraction par solvant à froid a donné une teneur moyenne de 50,75%.
L’extraction a duré 24h afin d’obtenir une teneur en huile élevée. Mais normalement,
l’extraction varie entre 48 à 50% pour une durée d’extraction de 3 à 6h et ainsi le
tourteau contient encore plus 5 % d’huile. [29]
IV. Caractéristiques organoleptiques de l’huile de A. fordii
Pratiquement, l’huile d’aleurite possède une couleur jaune claire à un jaune
foncé selon le type d’extraction utilisé.
Visuellement après notre extraction, elle se trouve dans un état assez clair, de
couleur jaune et moins fluide à température ambiante. Elle a une odeur faible.
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V. Les caractères physico-chimiques de l’huile
Chaque protocole utilisé est détaillé selon sa norme dans l’annexe A
1. Densité : « selon la norme NF ISO 6883»
La densité peut renseigner le pouvoir siccatif de l’huile, comme l’explique le
tableau ci-dessous.
Tableau 11 : pouvoir siccatif de l’huile en rapport avec la densité
Type d’huile Densité dt
Huile non-siccative 0,913 à 0,920
Huile semi-siccative 0,920 à 0,930
Huile siccative 0,930 à 0,983
Source : la norme AFNOR 1993
La densité de l’huile de A. fordii est déterminée à partir de la formule suivante,
dans laquelle la température t de mesure au moment de l’opération est à 20°C :
Avec : dt : la densité de l’huile à une température t
m0 : la masse du pycnomètre
m1 : la masse du pycnomètre rempli d’huile d’aleurite
m2 : la masse du pycnomètre rempli d’eau distillée
Le résultat est donné par le tableau ci-dessous
Tableau 12 : la densité de l’huile d’aleurite à 20°C
m0 (g) m1 m2 dt
20,105 44,967 43,314 0,935
D’où, ce résultat indique que l’huile d’aleurite est classée parmi les huiles
siccatives.
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2. Indice de réfraction : « selon la norme AFNOR NFT 60-212 »
L’indice de réfraction est une propriété physique d’un liquide qui permet
d’observer leur pureté.
La valeur de l’indice de réfraction est donnée selon la formule :
( )
Avec : - nt : indice de réfraction ramené à 20°C
- nt’ : indice de réfraction à la température au moment d’opération (25°C)
- t’ : température de lecture
- t : température ramené à 20 °C
Le résultat est présenté dans le tableau ci-dessous
Tableau 13 : indice de réfraction de l’huile d’aleurite
t (°C) t’ (°C) nt nt’
20 25 1,514 1,512
3. Indice d’acide : « selon la norme AFNOR NFT 60-233 »
L’indice d’acide renseigne la masse d’acide gras libre contenu dans le corps
gras. Il est exprimé en mg KOH/g d’huile et donné par la formule :
Avec : N : normalité de la solution de potasse éthanolique
m : masse exacte de l’échantillon d’huile d’aleurite (g)
V : volume de la solution de potasse éthanolique (ml)
56,1 : la masse molaire de KOH
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Tableau 14 : l’indice d’acide Ia d’huile d’aleurite
Essai N m V Ia
Essai n°1 0,088 1,997 0,300 0,745
Essai n°2 0,088 2,009 0,300 0,741
Valeur moyenne 0,743
4. Indice de saponification : « selon la norme NF ISO 3657- 1990»
Il est déterminé selon la formule :
( )
Avec : - Vo (ml) le volume de HCl utilisé pour l'essai à blanc
- \/1(ml) le volume de HCl utilisé dans la détermination
- m(g) la masse de la prise d'essai d'huile d’aleurite
- N : normalité de la solution d’acide chlorhydrique
- 56,1 : masse molaire en g.mol-1de KOH
Le résultat de l’opération est présenté dans le tableau suivant :
Tableau 15 : l’indice de saponification d’huile d’aleurite
Essai Vo (ml) V1 (ml) m (g) N Is
Essai n° 1 22,20 7,10 2,05 0,47 192,15
Essai n°2 22,10 6,90 2,08 0,48 190,63
valeur moyenne 191,39
5. Indice d’ester
L'indice d'ester Ie est le nombre de milligramme de KOH nécessaire à la
neutralisation des acides libérés lors de l’hydrolyse basique des esters contenue dans
1g du corps gras.
Après avoir trouvé les deux indices précédents, on peut calculer facilement
l’indice d’ester car il est déterminé à partir de Is et Ia selon la formule :
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𝑰𝒆 𝟏𝟗𝟎 𝟔𝟒𝟖
D’où, pour l’huile d’Aleurite, l’Ie est :
6. Le taux d’insaponifiable : « selon la norme NF T 60 205-1 - 1988 »
Le principe consiste à saponifier complètement une masse déterminée de corps
gras par une solution de potasse méthanolique à 0,5N, puis extraire l’insaponifiable par
un solvant organique (comme l’hexane) et à la fin, évaporer le solvant jusqu’à
l’obtention d’un résidu très sec.
Le taux d’insaponifiable est donné selon la formule :
(%)
Avec me : la masse d’extraite par l’hexane
mH : la masse d’huile initiale
D’où, le résultat est présenté dans le tableau ci-dessous
Tableau 16 : taux en insaponifiable de l’huile d’aleurite
me mH % en insp
0,044 4,941 0,89%
7. Indice d’iode : « selon la méthode de VON HUBL »
L’indice d’iode renseigne la siccativité du corps gras. Il est exprimé par [g
d’iode/100g de corps gras] et donné par la formule suivante :
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( )
Avec Vo : volume de thiosulfate employé dans l’essai à blanc
V1 : volume de la solution de thiosulfate employé dans l’essai avec l’huile
m : masse de la prise d’essai
D’où, le résultat est résumé dans le tableau ci-dessous
Tableau 17 : indice d’iode d’huile d’aleurite
Vo (ml) V1 (ml) m (g) Ii
25,6 1,3 0,2 156,5
Cette valeur indique que l’huile d’aleurite est une huile siccative, ce qui veut dire
qu’elle a un degré d’insaturation élevé.
8. L’analyse chromatographique
Elle est déterminée «selon NF ISO 5961 – 1996 » en donnant le profil
chromatographique suivant
Les conditions opératoires sont:
Gaz chromatographique « SHIMADZU GC-17A »
Colonne capillaire, en silice fondue BP 20 (30m x 0,32mm x 0,25µm)
Température du four : 180°C
Température Détecteur (FID) : 260°C
Température de l’injecteur : 240°C
Gaz vecteur : Azote – débit : 3m/mm
Volume injecté : 1µl
Les huiles végétales (esters de triglycérides) ne sont pas directement injectables
dans la colonne chromatographique car elles ne sont pas volatiles. Ainsi, il faut d’abord
les transformer en leurs esters méthyliques et enlever les insaponifiables. Le protocole
expérimental est donné dans l’annexe A.
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Figure11 : profil chromatographie en CPG d’huile de Aleurites fordii
Pour identifier les acides gras, il faut d’abord calculer l’indice LCE (Longueur de
Chaines Equivalentes) des esters méthyliques correspondant qui est défini comme suit
(
)
(
)
Avec : tr’ : temps de rétention de l’acide gras à identifier en ôtant celui du solvant
tr’1 : temps de rétention de l’acide palmitique C16 en ôtant celui du solvant
tr’2 : temps de rétention de l’acide stéarique C18 en ôtant celui du solvant
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Après ce calcul, il faut comparer les résultats avec ceux des banques de
données et identifier ensuite les acides gras correspondant aux LCE calculés
Les résultats d’analyse CPG réalisés sont résumés dans le tableau ci-dessous.
Ce tableau compose les natures et les symboles ainsi que les taux respectifs d’acides
gras présents dans l’huile de Aleurites fordii.
Tableau 18 : résultat d’analyse du CPG d’huile de Aleurites fordii
Tr Noms d’AG Symboles Surface %
636 Acide Palmitique 16:0 6196 2,86
708 Acide Hexadécène-11-
OÏque 16 :1ω5 2273 1,05
859 NR / 850 0,39
945 Acide Stéarique 18 :0 4310 1,99
1005 Acide Oléique 18 :1ω9 12834 5,92
1128 Acide Linoléique 18 :2ω6 17213 7,94
2745 Acide α- éléostéarique 18 :3ctt,9,11,13 135801 62,61
2799 Acide Catalpique 18 :3ttc,9,11,13 9087 4,19
2895- 2997
-3075 Acide β- éléostéarique 18 :3ttt,9,11,13 28337 13,07
Tr : le temps de rétention, NR : non reconnu, c : position cis et t : position trans
Interprétation : d’après ce tableau, les acides gras triéniques conjugués dans A.
Fordii représentent environ 78% des acides gras totaux dont l’acide α- éléostéarique est
le constituant majeur à 62,61%, l’acide β- éléostéarique est à 13,07% et l’acide
catalpique est à 4,19%. En plus, il y a aussi la présence d’autre acide insaturé tels que,
l’acide linoléique à 7,94% et l’acide oléique à 5,92%. Ces résultats nous indiquent la
potentialité des propriétés siccatives de l’huile A. fordii à Madagascar.
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C. REMARQUES SUR LES POSSIBILITES DE VALORISATION DES
SOUS-PRODUITS DU NOYAU D’ALEURITE: [1], [29], [38], [45]
1. Les débris de coques
Ils constituent un excellent engrais de base de l’aleurite à cause de leur teneur
en potasse. Ainsi, les tourteaux sont mélangés avec les débris végétaux dès la
première année de culture d’aleurite pour la fumure, ils sont épandus dans la plantation.
2. Les tourteaux
Le tourteau est toxique pour l’alimentation du bétail, mais il possède une grande
valeur fertilisante. La composition en éléments utiles est la suivante : N2 (6,4%),
P2O5 (1,73%), K2O (1,28%). De même, il est riche en matières hydrocarbonées (24%)
et en matières celluloses (26%). [29]
Figure12 : poudre du tourteau d’aleurite
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Chapitre II : LA TRANSESTERIFICATION DE L’HUILE DE
TUNG EN EMHA ET EEHA
A. PRETRAITEMENT
Pour avoir une bonne qualité d’huile favorable à la transestérification, des
traitements préalables de raffinage ou de semi-raffinage de l’huile s’avèrent
nécessaires. Dans notre cas, nous avons procéder principalement à la décoloration et à
la filtration.
Figure13 : l’huile d’aleurite après extraction
1. La décoloration
Cette opération est destinée à débarrasser des huiles les impuretés solides
(troubles) et les matières colorantes présentes et de lui offrir un aspect clair.
La méthode consiste à réaliser l’adsorption des pigments sur une terre
décolorante (argile activée) maintenue en contact avec l’huile par agitation environ
30minutes, à une température comprise entre 90°C à 100°C.
La consommation en terre décolorante varie généralement selon le type de
l’huile et sa viscosité. Il est entre 0,05% à 2%.
Le tableau ci-dessous montre quelques exemples de sa consommation en
rapport avec le type d’huile.
Tableau 19 : consommation de la terre décolorante [27]
Type de l’huile Teneur de consommation (%)
Huile de Tournesol 0,05 à 0,50
Huile de Soja, de Colza et de Coton 0,60 à 0,90
Huile de palme 2%
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Dans notre cas, la consommation de la terre décolorante nécessite 1,5% de la
masse d’huile introduite, elle s’effectue à 100°C pendant 20minutes. Après, on passe à
la filtration.
2. Filtration
La terre chargée en pigments, est donc séparée de l’huile par filtration sous vide.
Il est préférable de passer tout de suite à la filtration après la décoloration, tant que
l’huile est encore à chaud car elle reste encore fluide pour faciliter son écoulement.
Figure14 : l’huile pendant la décoloration (à gauche) et après décoloration et
filtration (à droite)
II. L’alcool : [21]
Dans la préparation du biodiesel, il est préférable d’utiliser des alcools légers tels
que le méthanol et l’éthanol.
1. Le méthanol :
Le méthanol est de formule : CH3OH, bout à 64,7 °C et a une densité de 0,79 à
la température de 20 °C.
Il est synthétisé industriellement en très grande quantité à partir de H2 et de CO,
en présence de ZnO, à une température de 250 °C et sous une pression de 50 bars,
selon la réaction :
CO + 2H2 CH3OH
Le méthanol utilisé dans notre cas est le méthanol anhydre trouvé
commercialement, qui a un degré de pureté presque 100% convenable à la
transestérification. Ainsi, il n’y a plus besoin de prétraitement.
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2. L’éthanol :
L’éthanol est de formule : CH3CH2OH. C'est l'alcool des boissons comme les
bières, les vins et les eaux-de-vie. L'éthanol bout à la température de 78,3°C. Sa
densité est de 0,789 à 20°C.
Il est obtenu soit par :
la fermentation des solutions sucrées naturelles ou artificielles en présence de
levures.
C6H12O6 2C2H5OH + 2 CO2
l'hydratation de l'éthylène ou par réduction de l'acétaldéhyde
L’éthanol utilisé ici dans notre cas est un éthanol plus de 98°GL (un alcool qui ne
contient que 2% d’eau), un alcool rectifié à partir de l’alcool commercial 90°GL.
3. Rectification de l’éthanol
Le principe consiste à diminuer et/ou éliminer la teneur en eau dans l’éthanol.
Avec la distillation fractionnée, on ne peut pas amener le taux d'éthanol au-delà
de 90°GL. Les degrés alcooliques très élevé ne sont obtenu que par l'utilisation
d'agents de déshydratation. Comme agents de déshydratation, on a la chaux vive
pulvérisée (CaO), l’anhydride phosphorique (P2O5), ou encore par distillation
azéotropique avec le benzène.
Dans notre cas, on a recouru sur la déshydratation par l’anhydride phosphorique
P2O5 selon la réaction :
P2O5 + 3H2O 2H3PO4 (¤)
Une étape de distillation préliminaire suivie d’une distillation fractionnée de
l’alcool 90° nous a permis d’obtenir un alcool de 95°.
La consommation d’anhydride phosphorique P2O5 utile à l’opération de
déshydratation de l’alcool 95° est déterminée par rapport à la proportion d’eau contenue
dans l’alcool que l’on désire éliminer.
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La stœchiométrie de la réaction précédente permet de déterminer la quantité de
P2O5 nécessaire à cette opération. Si le degré de l’alcool traité est de 95°, pour 500ml
d’éthanol, on doit alors éliminer 25ml ou 25g d’eau, selon la réaction (¤) ci-dessus, la
masse nécessaire de P2O5 est
( )
Avec : m : masse d’eau qu’on doit éliminer
M1 : masse molaire d’eau
M2 : masse molaire de P2O5
Tableau 20 : Masse de P2O5 nécessaire pour la déshydratation de l’alcool 95°
m M1 M2 m(P2O5)
25,00g 54,00g 141,94g 65,71g
Figure15 : un distillateur en verre
Ainsi, après une telle opération, on arrive à obtenir un éthanol de 98°GL.
B. LES REACTIONS DE TRANSESTERIFICATION
En adoptant le théorème de KOMERS (annexe B), nous avons utilisé le KOH
comme catalyseur minéral fixe dans toutes les réactions.
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I. LA TRANSESTERIFICATION METHANOLIQUE AVEC LA
CATALYSE BASIQUE
La méthode de transestérification méthanolique que nous avons appliquée sur
l’huile d’aleurite est la méthode Standard, ce dernier a un plus haut rendement par
rapport à la méthode de Mittelbach, en générale 87,3% contre 73,2%. En plus,
l’utilisation en catalyseur est plus petite, donc moins de savon produit [34].
1. Les matières premières
La quantité des matières premières utilisée est la suivante :
100g de TG (huile d’aleurite)
20g de méthanol (soit 20%)
1g de KOH comme catalyseur (soit 1%)
2. La préparation de l’ester méthylique d’huile d’aleurite (EMHA)
En premier lieu, on mélange les 20g de méthanol CH3OH avec 1g de potasse
KOH dans un erlen de 250mL. Alors, il se forme le méthoxyde de potassium dans le
milieu par réaction de la potasse avec le méthanol. Cette préparation dure quelques
minutes.
En second lieu, l’huile de masse 100g est versée avec soin dans le mélange
méthanol/KOH puis on chauffe le tout. La température de la réaction est alors
maintenue environ 50°C avec une agitation à vitesse moyenne. Le temps de contact
que nous avons adopté est au minimum de 15mn (dans notre cas, on s’est arrêté à
25mn).
A la fin, tout le contenu est transvasé dans une ampoule à décanter où on le
laisse reposer et décanter pendant 8h pour avoir une bonne séparation des phases
avant de passer à l’opération de lavage du biodiesel. La phase supérieure contenant
l’EMHA (ester méthylique d’huile d’aleurite) est de couleur jaune claire légèrement
trouble par la présence des émulsions tandis que la phase inférieure renfermant le
glycérol est de couleur brun foncée.
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Figure16 : décantation du contenu
3. Le lavage du biodiesel
Le lavage est utile dans le but de clarifier et purifier le biodiesel préparé en
éliminant toutes les traces d’alcool, de savon et de KOH utilisée. Comme son nom
l’indique, elle consiste à laver le biodiesel obtenu après décantation par l’eau distillée
chaude. La quantité d’eau utilisée pour le lavage a été déterminée par tâtonnement :
elle doit être minimale pour éviter une addition d’eau trop excessive qui favoriserait le
déplacement des réactions vers des réactions de saponification indésirables.
La meilleure quantité d’eau utilisée est alors localisée entre de 4 à 5% de la
quantité de l’huile introduite. L’opération doit être soignée, l’agitation ne doit pas être
trop énergique.
Après le lavage, on a constaté que les petits troubles persistent encore dans le
biodiesel. Ces derniers ont pu être éliminés par le chauffage du biodiesel pour évaporer
totalement le méthanol résiduel. En effet, on peut expliquer la formation de mémulsions
par la présence d’excès d’alcool dans le milieu. Nous avons pu recueillir une masse de
87,67g d’EMHA.
Figure17 : l’ester méthylique d’huile d’aleurite clair
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4. Etude du rendement
a. Les résultats du rendement cinétique d’EMHA obtenu
Les résultats suivants sont adoptés selon les théorèmes de KOMERS :
Résultat du calcul de ƞ
Soit ƞ est le rapport entre la concentration d’alcool et TG dans le milieu
réactionnel, qui est équivalent au rapport molaire de ces deux produits selon les
équations suivantes :
D’où,
Avec :
est la masse initiale de méthanol introduite et est sa masse
molaire,
est la masse d’huile utilisé et est sa masse molaire
est connu selon le résultat de CPG, car elle peut être calculée selon les
proportions et les masses molaires des acides gras identifiés. Ainsi, on a :
∑ (%)
Avec : est le pourcentage de l’acide gras i et est la masse molaire du
triglycéride de l’acide gras i qui est considéré comme l’ensemble des 3 acides gras
identiques, alors,
( ) ( ) ( ) ( )
( ) ( )
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𝟓 𝟒𝟐𝟐 Avec = 32g/mol
Résultat du calcul de p
Soit p est le rapport entre la concentration de catalyseur KOH et celle du TG, qui
est équivalent au rapport molaire entre ces deux produits, il est indiqué dans la formule
suivante :
est la masse initiale de catalyseur KOH utilisé et est sa masse
molaire,
est la masse initiale de TG utilisé et est sa masse molaire, elle est
déjà trouvé précédemment
Avec , , on a :
Résultat du calcul du E
Soit E est le rapport entre la concentration des esters méthyliques et celle de
l’alcool utilisé,
(
)
(
)
(
)
(
)
(
)
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Les valeurs de ces constantes d’équilibres sont déterminées à partir de la valeur
des constante d’équilibre du tableau dans l’annexe B, tel que :
D’où, après résolution sur le logiciel mathématique MATLAB, nous avons trouvé
la valeur de E :
E= 0,505
Résultat du calcul de rendement d’EMHA
ρ’ est le résultat cinétique du rendement en biodiesel, elle est donnée selon la
formule :
Avec est la masse théorique de l’ester dans le biodiesel et est la
masse d’huile introduite, ses déterminations sont la suivante :
: masse molaire de l’ester méthylique
Elle est calculée à partir du résultat du CPG en supposant que le taux de
conversion en ester éthylique est maximale, ainsi, on a :
∑
(%)
Avec est le pourcentage de l’acide gras i et est la masse molaire de
l’ester méthylique d’acide gras i.
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𝝆 𝟖𝟕 𝟐𝟖%
( ) ( ) ( ) ( )
( ) ( )
D’où,
: masse théorique de l’ester dans le biodiesel
Comme nous avons vu que E est le rapport entre la concentration des esters
méthyliques et celle de l’alcool utilisé.
⁄
⁄
D’où,
D’où, le rendement théorique du biodiesel est
b. Le rendement réel d’EMHA obtenu
Soit ρ est le rendement réel du biodiesel clarifié obtenu après toutes les étapes
d’opération de lavage, filtration, transvasement. Il est déterminé par la relation simple
suivante :
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Avec: mE : masse de l’EMHA obtenu et mH: la masse d’huile introduite Tableau 21 : Le rendement d’EMHA obtenu
mE mH
87,67g 100g %
D’où, d’après ces deux résultats de rendement, les conditions opératoires du
KOMERS dans sa transestérification semblent convenir à l’huile d’aleurite. Donc, il n’est
pas nécessaire de trop chauffer la réaction.
5. Les différentes caractéristiques de l’ester méthylique de l’huile
d’Aleurite
Les protocoles de détermination de ces différentes caractéristiques restent les
même que ceux utilisés pour l’analyse de l’huile d’aleurite brut.
a. Densité
Après le calcul, on trouve :
b. Indice de réfraction
On trouve la valeur d’indice de réfraction :
c. Indice de saponification
L’indice de saponification est égal :
d. Indice d’iode
Après l’opération, on a obtenu la valeur d’indice d’iode :
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e. Indice de cétane
Elle est donnée selon la formule empirique de KLOPFENSTEIN suivante :
f. Pouvoir calorifique
La formule empirique suivante permet de calculer le pouvoir calorifique inférieur
de l’EMHA ou quantité de chaleur dégagée par la combustion (unité kcal/kg) ::
II. LA TRANSESTERIFICATION ETHANOLIQUE PAR CATALYSE
BASIQUE
Nous avons également adopté la méthode standard pour réaliser la
transestérification éthanolique.
1. Les matières premières
On a également employé les mêmes quantités de matières premières utilisées
comme celles décrites dans la transestérification au méthanol, seulement le méthanol
est remplacé par l’éthanol 98°GL. En résumé :
100g de TG d’huile d’aleurite
28,8g d’éthanol à 98°GL (≈ 29 % de masse d’huile)
1g de KOH (1% de masse d’huile d’aleurite)
2. La préparation de l’ester éthylique d’huile d’aleurite (EEHA)
La première préparation commence toujours par la préparation du réactif,
l’éthanolate de potassium. Comme dans le cas du méthanol l’opération peut prendre
quelques minutes.
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L’huile de masse 100g est versée doucement dans le mélangeur. La
température est maintenue à 50°C et la vitesse de réaction est la même que
précédemment. Le temps de contact a duré toujours pendant 25mn.
A la fin de la réaction, tout le contenu est versé dans une ampoule à décanter,
puis laissé reposer pendant 8h pour avoir la bonne séparation des phases avant de
passer à l’opération de lavage du biodiesel. Mais, ici le cas n’est pas identique à celui
de l’ester méthylique aperçu. Dans le méthanol, on aperçoit directement une séparation
des deux phases, mais dans le cas de l’éthanol, on a une formation d’une émulsion
stable claire de couleur jaune comme montre la photo ci-dessous :
Figure18 : l’émulsion stable formée après la réaction
3. La séparation de l’émulsion
Ce phénomène d’émulsion peut s’expliquer comme suit : dans le milieu
réactionnel, on peut trouver de l’ester éthylique, le glycérol, et des certains petites
quantités de DG, de MG, de l’eau, de l’éthanol et du savon. Ces molécules contiennent
un ou plusieurs atomes d’oxygènes, donc ils peuvent tous jouer le rôle de tensioactif
sauf que c’est l’ordre de polarité qui donne la différence. Le mélange est en principe
formé de deux phases distinctes : la phase organique constituée de biodiesel et la
phase aqueuse. Malgré cela, les molécules à pouvoir émulsifiant de type anionique et
de type non ionique présentes dans le milieu se stabilisent en sous forme d’émulsions
qu’il nous faut casser afin de séparer l’ester de la phase aqueuse. [27]
La séparation des deux phases est alors provoquée par l’élimination de ces
molécules tensioactives dans le milieu. En fait, Nous pensons que cet inconvénient
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pourrait être éliminé par évaporation de l’éthanol, et/ou par ajout d’eau dans l’émulsion.
La quantité de l’eau introduite est déterminée par tâtonnement. Pour éviter la perte
excessive de biodiesel dans la phase aqueuse et la naissance de nouvelle réaction de
saponification, la quantité d’eau servant à casser l’émulsion se situe entre 6 à 7% de la
masse de l’huile d’aleurite introduite. La glycérine et les autres impuretés (savon, le
MG, le DG et l’alcool) sont tout de suite entrainées dans la partie inferieure avec l’eau et
qui peuvent s’évacuer ensuite facilement après la décantation, tandis que l’ester
surnage au-dessus avec la phase organique.
Après cette opération, on remarque encore la persistance de trouble dans la
phase organique. Nous avons procédé au chauffage de cette phase afin d’évaporer le
reste d’alcool retenu et une petite quantité d’eau résiduelle se décante.
D’où, dans la réaction de transestérification éthanolyque, l’émulsion formée est
cassée par ajout de 6% d’eau chaude. L’opération serait beaucoup mieux réussie en
travaillant en milieu chaud (dans un bain-marie).
4. Lavage du biodiesel
Cette opération n’est plus nécessaire pour la transestérification éthanolique, car
après l’opération de cassage de l’émulsion, on obtient un biodiesel clair. Mais pour en
être sûr de la pureté du produit obtenu, il est toujours recommandé de procéder au
lavage du biodiesel. Le principe reste le même que celle décrite pour la
transestérification au méthanol, en utilisant aussi 4 à 5% en masse d’eau distillée
chaude.
Figure19 : l’ester éthylique d’huile d’aleurite clair
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5. Rendement théorique
Il est aussi déterminé par le théorème de KOMERS
Résultat du calcule de ƞ
Soit ƞ est le rapport entre la concentration d’alcool et la TG dans le milieu
réactionnel, qui est équivalent toujours au rapport molaire de ces deux produits. Mais,
l’alcool léger ici c’est l’éthanol, ce dernier peut exister en différent degré alcoolique,
donc comme le degré alcoolique joue dans la réaction, il intervient également dans le
résultat obtenu :
Tel que :
pour un éthanol à 100%,
Alors, pour un éthanol à % est :
Avec :
est la masse initiale d’éthanol introduite et est sa masse molaire.
est la masse volumique de l’éthanol à %.
est celle d’huile utilisé initialement et est sa masse molaire qui était
déjà déterminé dans la partie en méthanol car on travaille avec le même type d’huile.
= 46g/mol, = 28,8g et
= 100g,
Dans notre cas : = 98% et =0,793 g/cm3
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𝟓 𝟐𝟗𝟔
D’où, on trouve :
Résultat du calcule de p
Soit p est le rapport entre la concentration de catalyseur KOH et celle du TG, qui
est équivalent au rapport molaire entre ces deux produits, il est déterminé selon la
formule suivante :
Avec : est la masse initiale de catalyseur KOH utilisé et est sa masse
molaire, et est celle la masse initiale de TG et est sa masse molaire,
comme :
= 876,469 g/mol et
Donc :
Hélas, on n’a pas pu poursuivre le calcul car nous n’avons pas les données
numériques sur les constantes de vitesse d’éthanolyse pour déterminer E et les valeurs
de la masse d’ester dans l’EEHA, car on n’a pas pu faire son analyse du CPG. Alors le
rendement cinétique n’a pas pu être vérifié et on s’est seulement contenté de la valeur
réelle trouvée.
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6. Le rendement réel obtenu
Soit ρ est le rendement du biodiesel clarifié obtenu. Il est déterminé par la
simple formule suivante:
Avec mE : masse du EEHA obtenu et mH: la masse d’huile introduite initiale
Tableau 22 : Le rendement d’EEHA obtenu
mE mH
82,11g 100g %
D’où, le résultat après le calcul : %
Ce résultat est causé par la perte d’une certaine quantité d’ester durant le
cassage d’émulsion mais il peut être amélioré en prenant bien soin l’opération de
cassage et en évitant toute perte du produit durant la clarification du biodiesel.
.
7. Les différentes caractéristiques de l’ester éthylique de l’huile d’aleurite
a. Densité
La valeur de densité après le calcul a donnée :
b. Indice de réfraction
La valeur de l’indice de réfraction d’EEHA est :
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c. Indice de saponification
La valeur de l’indice de saponification trouvé est la suivante :
d. Indice d’iode
La détermination d’indice d’iode a donnée comme valeur :
e. Indice de cétane
Elle est aussi calculée selon la formule empirique de KLOPFENSTEIN :
f. Pouvoir calorifique
Après le calcul, en suivant la formule empirique, on a trouvé la valeur du pouvoir
calorifique suivante :
C. ANALYSE DU RESULTAT
1. Analyse de la flamme :
Nous avons recouru au test qualitatif de flamme de ces trois types de
combustibles. Les résultats sont visualisés par la photo ci-dessous. Il s’agit en effet de
résultats qualitatifs nous permettant de juger de leur qualité combustible par le degré de
persistance de la flamme.
La flamme obtenue avec l’ester méthylique se situe à gauche, celle de l’ester
éthylique est présentée au centre tandis que celle de l’huile d’aleurite est la plus à
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droite. Le test de flamme a duré aux environs 2mn et a donné les résultats qualitatifs
interprétés ci-dessous.
D’après ce que nous avons pu examiner sur cette photo n°14, on aperçoit qu’au
début de l’allumage (a sur la photo), les deux esters donnent chacune des flammes
intenses par rapport à la flamme produite par l’huile d’aleurite. Ainsi, on peut conclure
déjà que la réaction de transestérification est réussie. La prise de la photo (b) a été faite
juste quelques secondes après l’allumage, on voit qu’il y a une augmentation de
l’intensité des flammes, même pour l’huile. La prise de photo (c) s’est produite environ
une minute après la prise de la photo (b). Nous constatons que la flamme de l’huile
d’aleurite est pratiquement éteinte, l’intensité de la flamme de l’ester éthylique a
diminué tandis que la flamme de l’ester méthylique persiste encore et éclaire très bien.
La photo (d) est la dernière prise, aux environs 2mn après, ici la flamme de l’huile est
totalement éteinte, celle de l’ester éthylique a commencé à s’éteindre et c’est le début
de l’extinction de la flamme l’ester méthylique (l’intensité de sa flamme commence à
diminuer).
Ainsi, nous pouvons conclure que les deux réactions de transestérification sont
bien réussies mais l’efficacité de la réaction se bascule sur la transestérification
méthanolique.
Figure20 : Test qualitatif de l’évolution de la flamme (a) vers (d) des trois
combustibles
a b
c d
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2. Comparaison des caractéristiques physico-chimique de ces deux produits
avec l’huile d’aleurite et le gazole standard
Tableau 23 : comparaison des caractéristiques de l’EMHA, l’EEHA et l’huile
d’aleurite par rapport au gazole standard
Caractéristiques Huile
d’aleurite
EMHA EEHA Biodiesel
(C.
nucifera)
[27]
Biodiesel
(J.
curcas)
[31]
Gazole
[27]
Densité 0,93 0,89 0,91 0,84 0,92 0,82 -
0,87
Is 191,391 185,28 179,03 202,20 185 à 210 /
Ii 156,50 106,50 132,50 3,90 95 à 110 /
Icétane 39,61 51,81 46,98 70 51 45 - 52
Pc 11041,60 11097,40 11077,40 9361 9945 10742
3. L’analyse de l’essai réalisé sur le moteur diesel
En raison de panne mécanique survenue au moteur diesel d’essai mécanique du
département Génie mécanique et Productique de l’ESPA, nous n’avons pas pu réaliser
les essais de nos diesters sur moteur en fonctionnement.
Toutefois, la comparaison des caractéristiques physiques et physico-chimiques
d’EMHA et EEHA avec les diesters de Jatropha curcas et de Cocos nucifera nous
permet de dire que les diesters obtenus à partir d’huile d’aleurite possèderaient les
qualités requises de combustible pour faire fonctionner un moteur diesel.
4. Interprétations
D’après tous ces résultats, la transestérification de l’huile d’aleurite en EMHA et
EEHA est réussie. En plus, nous avons obtenu des rendements satisfaisants : 87,67%
pour l’EMHA et 82,11% pour l’EEHA.
En comparant les résultats entre l’EMHA et l’EEHA, on remarque que la
transestérification méthanolique apporte beaucoup plus d’avantage que celle de la
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transestérification éthanolique. Cela s’explique par le pouvoir solvant, le faible
encombrement stérique et le caractère acide plus élevé du méthanol par rapport aux
autres alcools.
Si on regarde le cas de Madagascar, il est préférable de travailler avec l’éthanol
ou plus exactement avec le bioéthanol car la ressource en matières premières est très
abondante (betterave, canne à sucre, pomme de terre, manioc et de nombreuses
matières lignocellulosique). En plus, le résultat du rendement de fabrication d’EEHA
peut être amélioré en prend soin l’opération. Par ailleurs, on travaille en toute sécurité
sans destruction de l’environnement car l’éthanol n’est ni toxique.
D. LA RECUPERATION DE SOUS-PRODUIT DE LA
TRANSESTERIFICATION :
La majeure partie des sous-produits du biodiesel est la glycérine. Le DG, le MG
et le savon peuvent exister mais en petite quantité. Ils sont en général localisés dans la
phase aqueuse. Il est très important de récupérer ces sous-produits car ils entrent dans
le bénéfice de production du biodiesel.
La récupération des glycérines peut se réaliser par le traitement de la phase
aqueuse par l’acide sulfurique H2SO4. Pour ce faire, on ajoute au mélange une certaine
quantité d'acide qui doit être en rapport avec la quantité de catalyseur utilisé au début.
De ce fait, les acides gras libres vont surnager et les sels de potasse vont se précipiter.
Après l’enlèvement de ces deux couches, l’évaporation des alcools et la filtration des
sels, on obtient une glycérine commercialisable.
La glycérine provenant de la phase aqueuse méthanolique se trouve encore
coloré et concentré.
Tandis que celle provenant de la phase aqueuse éthanolique est incolore. En
plus on récupère encore une grande proportion de biodiesel (presque la moitié de la
phase aqueuse).
La méthode standard utilise un excès d’alcool. Ainsi, après la réaction, une partie
de l'alcool est retenue dans le biodiesel et une autre partie est passée dans le glycérol.
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La récupération de l’alcool est nécessaire pour être recyclé dans la prochaine étape de
transestérification.
Figure21 : Traitement de la phase aqueuse éthanolique à gauche et méthanolique à droite
Sulfate de potassium
Glycérol Glycérol
Biodiesel
Acide gras
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Chapitre III : SCHEMAS DU PROCEDE ET FLOWSHEET
PROPOSES POUR LA FABRICATION DU BIODIESEL A
PARTIR DE Aleurites fordii
A. Schéma de procédé
Comme les étapes de fabrication du biodiesel commence par le traitement de la
graine jusqu’à l’obtention du biodiesel proprement dite, le schéma du procédé se divise
en deux grandes parties : l’extraction de l’huile et la fabrication du biodiesel.
Les matières premières de base utilisées sont :
Les graines de Aleurites fordii dans la région d’Itasy
L’éthanol 98°GL (bioéthanol)
La potasse caustique
a. L’extraction de l’huile comporte trois étapes successives :
Prétraitement de la graine
Extraction de l’huile
Décoloration de l’huile
b. La fabrication du biodiesel est constituée de deux étapes:
La mise en réaction
Et la clarification du biodiesel
Le schéma de procédé d’extraction d’huile d’aleurite et le schéma de processus
de fabrication de biodiesel ont été établis à partir des protocoles expérimentaux que
nous avons déterminés au laboratoire.
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I. Schéma de procédé de l’extraction de l’huile
Figure22 : Schéma procédé d’extraction de l’huile d’aleurite
Graine : matière
première
Noyau d’Aleurite : épluché
après ramassage
Décorticage
Broyage
Coques
Extraction de l’huile
Décoloration
Filtration
Huile d’Aleurite claire
Tra
ite
me
nt
Terre décolorante
Phase de prétraitement
de la graine
L’extraction de l’huile
Raffinage
Graine : matière
première
Noyau d’aleurite : épluché
après ramassage
Décorticage
Broyage
Coques
Extraction de l’huile Tourteaux
Décoloration
Filtration
Huile d’aleurite claire
Compost
Phase de prétraitement
de la graine
L’extraction de l’huile
Raffinage
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II. Schéma de procédé de la fabrication de biodiesel par l’éthanol
Figure23 : Schéma de fabrication du biodiesel par l’éthanol
Décantation à chaud
Phase aqueuse BIODIESEL
Traitement de la phase
aqueuse
Huile d’aleurite raffiné Ethanolate de potassium
KOH
Transestérification
Evaporation de l’éthanol
Lavage à l’eau chaud
Ethanol
𝟗𝟖 𝑮𝑳
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B. Flowsheet
Figure24 : Flowsheet général de la production de biodiesel
Ethanol KOH
TT
T
De
CF
PM B
CD
D
CA
F
Ev
Co
H2SO4
Graine d’aleurite Huile
BIODIESEL
Glycérine Savon
Saumure
CS
trasestérification en biodiesel Extraction de l’huile
NaOH
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Légende du flowsheet :
CD : colonne de distillation à plateaux
CA : cuve agité
CS : cuve de stockage
CF : cuve de filtration
De : décanteur
F : filtre
PV : Pompe à vide
PM : Presse mécanique à vis
B : broyeur
De : décortiqueur
TT : tamis à tambour
T : trieuse
Ev : évaporateur
Co : Chaudron
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Chapitre IV: AUTRES APPLICATIONS DE L’HUILE
Autres que le biodiesel, nous avons aussi essayé d’étudier d’autres applications
de l’huile d’aleurite comme le savon. Ce n’est pas le vif du sujet mais le but c’est
simplement d’en trouver d’autres applications. Ainsi, dans ce chapitre, les résultats ne
seront pas quantitatifs mais seulement des résultats qualitatifs permettant de juger
l’efficacité du produit obtenu.
La peinture peut être intéressante aussi mais comme nous n’avons pas obtenu
tous les matières premières et les matériels utiles pour l’opération, alors nous n’avons
pas pu réaliser cette application.
A. Fabrication de savon à partir de l’huile d’aleurite
L’huile d’aleurite se dispose également à la saponification. En plus de son
caractère émollient et de son excellente pénétration, elle est aussi connue pour ses
propriétés cosmétiques et ses vertus médicinales sur la peau en agissant contre les
irritations, les coups de soleil, l’acné, la rosacée, les eczémas, les psoriasis, etc. Elle
peut alors présenter un immense atout dans la fabrication de savons cosmétiques.
I. Généralités : [11], [53]
1. Savons
Le savon provient généralement soit de la neutralisation de l’acide gras soit de la
saponification des corps gras d’origine végétale ou animale.
2. Matières premières
Les matières premières de base citées dans la fabrication sont :
Corps gras (l’huile)
Les lessives de soude ou potasse
Les saumures (dans le cas d’une récupération de la glycérine)
Les additifs : carbonate de sodium, silicate de sodium, colorants, parfums, etc.
selon le type de savon que l’on veut obtenir
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3. Différents procédés
On connaît quatre types de procédés de fabrication de savon, dont trois d’entre
eux se réalisent en procédé discontinu et un en procédé continu selon la brève
description de la figure ci-dessous :
Figure25 : Types de procédé de fabrication de savon
L’étape de procédé à suivre est résumée comme suit :
Figure26 : Etape de fabrication de savon
Procédé en
discontinu
Procédé en continu
Procédé à froid
Procédé par semi-ébullition
Procédé Marseillaise
Sans récupération de
la glycérine : savon
brut
Avec récupération de la
glycérine : savon lisse
Savon lisse ou brut
Traitement des
corps gras
Saponification
Refroidissement et
séchage
Moulage et finition
Savon
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II. Préparation de savon à partir de l’huile d’aleurite
Dans notre essai, nous avons appliqué le type de procédé par semi-ébullition et
le procédé de fabrication d’un savon dur en quelque minute : c’est un procédé chaud.
1. Procédé par semi-chaud ou par semi-ébullition
Ce procédé ne permet pas de séparer la glycérine, donc le savon fabriqué est
glycériné. Au début de l’opération, la matière à saponifier est chauffée jusqu’à 70 °C, et
la lessive de soude caustique utilisée est maintenue à la température 30°C. Après, on
verse doucement sous agitation la lessive de soude de différentes concentrations : une
solution à 15°bé au début du procédé et une solution de 25° Bé vers la fin de la
transformation. La réaction a duré 5h. À la fin de la transformation, on le malaxe de
temps en temps. On obtient un savon léger blanc. Par l’ajout d’une certaine quantité
d’eau, on a pu voir une forte amélioration de la qualité du savon.
La détermination de la quantité de NaOH nécessaire à la saponification :
La quantité d’alcali nécessaire pour un corps gras, d’être transformé en savon,
est indiquée par leur indice de saponification (la quantité en mg de KOH nécessaire
pour transformer 1g de corps gras), elle est exprimée en mg de KOH.
La formule est :
( )
( )
Dans notre cas, pour saponifier 50g d’huile d’aleurite, la masse de NaOH utile
est calculée d’après la relation précédente et indiquée par le tableau ci-dessous.
Tableau 24 : Détermination de la quantité de NaOH utile à la saponification
Is MM de NaOH MM de KOH Quantité pour 1000g
d’huile d’aleurite
Quantité pour 50g
d’huile d’aleurite
191 40g 56,1g 136,2g 6,8g
Préparation et répartition de la solution de la lessive à 15 °Bé et 25°Bé
Sachant que 1kg de solution de soude caustique à 15°Bé contient 100,6g de NaOH et
1kg de solution de soude caustique à 25°Bé renferme 185,8g de NaOH (selon les
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données bibliographiques), alors notre choix de répartition de la lessive utile pour
saponifier 50g d’huile d’aleurite, est le suivant :
2,8g de NaOH dissout dans 27,8g d’eau (lessive diluée à 15°Bé utilisée
au début de l’opération)
4g de NaOH dissout dans 21,5g d’eau (lessive concentrée à 25°Bé
appliquée à la suite de l’opération).
Les matières premières utilisées et les résultats obtenus sont résumés dans le
tableau ci-dessous :
Tableau 25 : fabrication de savon par semi-ébullition et le résultat
Spécificités Résultats
Huile d’aleurite 50 g
Soude caustique 6,8 g
Température de cuisson 70 à 90°C
Duré de cuisson 5h
Qualité du savon Savon molle
Pouvoir moussant Moussé moyennement
Pouvoir détergent bon
Effet sur la peau Très doux
Figure27 : savon à la fin de la saponification
2. Fabrication d’un savon en milieu éthanolique
Le procédé est décrit comme suit : toutes les matières premières sont versées et
mélangées en même temps dans un ballon monté en réfrigérant. Agiter et porter à
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l’ébullition pendant 40mn. A la fin de la réaction, tout le contenu est passé au relargage
dans une solution d’eau froide saturée en chlorure de sodium NaCl. La basicité du
savon est ajustée par l’ajout d’une certaine quantité d’eau à la fin de l’opération ou par
une répétition en relargage.
Tableau 26 : fabrication de savon en milieu éthanolique et le résultat
Spécificités Résultats
Huile d’aleurite 20 ml
Ethanol 90°GL 20 ml
Soude caustique 3 mol/l 20 ml
Température de cuisson Ebullition
Duré de cuisson 40 mn
Saumure Saturé
Qualité du savon Savon dur
Pouvoir moussant Moyennement moussé
Pouvoir détergent Moyennement bon
Effet sur la peau doux
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Chapitre V : ETUDES PHYTOCHIMIQUES ET BIOLOGIQUES
DES EXTRAITS Aleurites fordii Hemls
Les études bibliographiques et ethnobotaniques nous ont indiqué que certaines
parties de la plante Aleurites fordii présentent quelques applications dans la médecine
traditionnelle. Ainsi, ces vertus médicinales nous ont incité à procéder aux études
phytochimiques et biologiques des extraits de la plante A. fordii.
Ce chapitre a donc pour but de déterminer qualitativement les grandes familles
chimiques de substances naturelles existantes dans les extraits de A. fordii et de
réaliser les études de quelques activités biologiques de ces extraits. Notre étude est
principalement effectuée sur les extraits de feuilles et d’écorces de tiges de A. fordii. La
récolte de ces organes de la plante a été faite au mois de Mai 2013 dans la fokontany
Miarikifeno de la commune du Soavinandriana, région d’Itasy. Après la récolte, ils ont
été séchés à l’air libre, à la température ambiante, à l’abri du soleil et de l’humidité.
Le travail est effectué en quatre étapes :
En premier lieu, nous avons effectué l’extraction brute éthanolique des
feuilles et des écorces de tiges de A. fordii.
deuxièmement, nous avons procédé au criblage phytochimique des
extraits de la plante pour détecter la présence de substances naturelles d’intérêts
biologiques dans la plante ;
en troisième lieu, nous avons effectué l’extraction en cascade des
substances naturelles présentes dans ces parties de la plante en utilisant des différents
solvants classés par ordre de polarité croissante.
Le terme du travail consiste à procéder aux tests d’activité biologique des
extraits sur quelques souches microbiennes.
A. Screening phytochimique des extraits de A. fordii
Le screening phytochimique permet de découvrir les substances secondaires
présentes dans la plante, Il s'agit principalement des alcaloïdes, des flavonoïdes, des
hétérosides cardiotoniques et cyanogénétiques, des quinones, des saponines, des
stéroïdes, des tanins et des terpénoïdes.
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Il a été réalisé soit sur les extraits éthanoliques, soit sur des organes végétaux
secs pulvérisés selon le type de protocole employé. Trois modes d’identification ont été
utilisés :
identification par précipitation
identification par réactif de coloration
identification par révélation sous rayonnement UV 365nm.
I. Préparation des extraits éthanoliques
1. Broyage
Pour l’efficacité de l’extraction, les organes végétaux, après séchage, sont broyés
puis tamisés afin d’avoir une granulométrie inférieure à 2 mm.
2. Macération
100g de chaque organe végétal pulvérisée de A. fordii est ensuite macéré dans
800ml de mélange hydroéthanolique 80/20 pendant 24 heures. Après filtration, on
obtient un macérât légèrement trouble que nous avons pu clarifier en addition de
charbon actif. Ce dernier a également servi à la déchlorophyllation des extraits bruts
éthanoliques. Une deuxième filtration a permis d’obtenir un extrait brut propre.
3. Déchlorophyllation
La déchlorophyllation est une méthode de décoloration des extraits bruts
éthanoliques de la plante. En effet, le charbon actif finement broyé est l’agent
décolorant actif utilisé, c’est un adsorbant qui adsorbe de nombreuses substances. Sa
proportion d’utilisation est environ 4% en masse d’extraits organiques.
Les solutions déchlorophylées sont ensuite filtrées et évaporées à sec à 40°C
sous pression réduite. Les extraits ainsi recueillis nous ont servi à la détermination du
rendement de l’extraction éthanolique.
Les extraits éthanoliques déchlorophyllés (EEtOH1 et EEtOH2) sont respectivement
divisés en deux parties pour servir d’une part aux criblages phytochimiques et d’autre
part aux partages en cascade.
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Figure28 : solutions après déchlorophyllation (écorce à gauche et feuille à droite)
4. Le rendement d’extrait éthanolique
Le rendement d’extrait est calculé à partir de la formule générale :
(%)
Avec : la masse de l’extrait sec obtenu après l’évaporation
: la masse initiale de la partie de la plante
D’où, les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessous :
Tableau 27 : rendement d’extrait de feuille et d’écorce de A. fordii
organe (g) (g) (%)
Feuille (EEtOH1) 19,68 100 19,68
Ecorce (EEtOH2) 9,89 100 9,89
II. Le criblage phytochimique
Les identifications sont réalisées selon les principes et protocoles expérimentales
caractéristiques de chaque substance chimique analysée selon les descriptions
détaillées de l’annexe C. Les résultats de présence positifs d’une famille de substance
sont notés par un signe + alors que son absence est indiquée par un signe –.
Le tableau ci-dessous peut nous renseigner sur ces résultats.
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Tableau 28 : résultats du criblage phytochimique d’extraits éthanoliques d’écorce et feuille de A. fordii:
Familles
chimiques Tests et réactifs
Résultats constituants
détectés Feuille Ecorce
Alcaloïdes
Test de « Valser Mayer » - -
/ Test de « Dragendorff » - -
Test de « Wagner » - -
Flavonoïdes
Test de Wilstater +++ +++ Flavones
test de Wilstater modifiée +++ +++ Flavones
Leucoanthocyanes Test de Bate-Smith +++ +++ Leucoanthocyanes
Tanins
Test avec la gélatine ++ ++
Catéchol
Test avec la gélatine
salée ++ ++
Test avec le FeCl3 +++ +++
Hétérosides
Test avec l’H2SO4
concentré - - /
Test avec le picrate de
sodium + +
Glycosides
cyanogénétiques
Stéroïdes
Test de Salkowski + + Stérol insaturé
Test de Liebermann-
Burshard - - /
Test de Badjet-Kedde - - /
coumarines
Test de la solution
aqueuse avec la soude ++ - Coumarine
iridoïdes
Test Avec le HCl ou avec
le glycérol - - /
Saponines Test de mousse 5cm : + 3cm : + Saponine
Anthraquinones Test avec le benzène ++ - anthraquinones
+++ : très abondant ; ++ : moyennement abondant ; + : présent ; et – absent
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Interprétations des résultats : [22]
Selon ces résultats, nous constatons l’abondance des flavonoïdes, des leuco-
anthocyanes et des tanins dans les deux organes de la plante.
Les flavonoïdes sont en général des diurétiques, des antispasmodiques. Ils
entrent dans la constitution de vitamines et contribuent à la croissance. Ce sont de
puissants antiseptiques.
Les leuco-anthocyanes des composés actifs dans le traitement les affections
capillaires, oculaires et veineuses.
Les tanins ont des activités antidotes contre toute contamination par les
substances azotées.
Nous remarquons aussi ici la présence des anthraquinones dans la feuille. En
général, ce sont des puissants purgatifs, fongicides, vermifuges et vitaminiques. Ils sont
aussi des puissants antimicrobiens.
Des coumarines sont également présentes dans les extraits de feuilles.
Comme décrit dans la partie bibliographique, le screening phytochimique confirme
la présence de saponines dans toutes les parties de la plante.
La présence de ces substances chimiques d’intérêt biologique comme les
flavonoïdes, les leuco-anthocyanes, les stéroïdes, les anthraquinones, les coumarines,
dans la plante combinée aux renseignements ethnobotaniques recueillis des
recherches bibliographiques nous ont incités à poursuivre les études chimiques et
biologiques des extraits de A. fordii.
B. Extraction des substances naturelles
Le principe consiste à procéder à l’extraction en cascade à l’aide de solvants
organiques à polarité ascendante sur l’extrait éthanolique des feuilles et écorces de A.
fordii. Cette méthode permet d’extraire et de classifier les substances chimiques non
volatiles contenues dans les extraits éthanoliques de la plante par ordre de polarité
croissante et selon leur affinité aux solvants d’extraction utilisés.
I. Préparation aux partages liquide/liquide en cascade
Les extraits éthanoliques secs des parties de la plante de A. fordii, obtenus
précédents sont mis à redissoudre dans 500ml de mélange hydroalcoolique éthanol-
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eau 50/50 pour obtenir des solutions hydroalcooliques notées SHA1 et SHA2
respectivement pour la feuille et pour l’écorce.
II. Extraction en cascade
Les solutions SHA1 et SHA2 d’aleurite subissent une extraction en cascade avec
trois solvants à polarité ascendante : respectivement l’hexane, le dichlorométhane
(DCM) et le n-butanol. Les substances chimiques sont extraites et migrent selon leur
polarité dans les solvants organiques. Des extraits à l’hexane, au DCM et au butanol
respectivement notés EHex, EDCM et EBuoH sont ensuite récupérés après évaporation des
solvants d’extraction à l’évaporateur rotatif à 40°C, sous pression réduite.
Pour ces extractions, on installe dans une ampoule à décanter la solution SHA
(respectivement SHA1et SHA2), puis on y verse tour à tour chaque solvant cité par son
ordre de polarité, puis on mélange l’ensemble par agitation manuelle. On laisse ensuite
décanter pour avoir la séparation des deux phases. Soutirer la phase organique et
répéter trois fois l’opération, jusqu’à épuisement. Chaque solvant d’extraction est enfin
évaporé pour obtenir l’extrait sec voulu dont la masse est à déterminer. Les masses des
extraits obtenues après ces opérations sont résumées dans le tableau ci-dessous.
Tableau 29 : les masses des extraits de A. fordii obtenues après l’extraction
liquide/liquide en cascade et les codes de présentation de ces extraits
Nom de l’extrait
Code de
présentation Masse d’extrait obtenu (g)
Ecorce Feuille Ecorce Feuille
Extrait héxanique E1 E4 0,565 0,569
Extrait DCM E2 E5 0,386 0,838
Extrait n-butanol E3 E6 0,612 12,754
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C. Etudes d'activités biologiques vis-à-vis de quelques souches
microbiennes des extraits de A. fordii
Par définition, en microbiologie, un antibiogramme est un examen de sensibilité
d’un germe microbien vis-à-vis de divers antibiotiques en vue de sélectionner
l’antibiotique le plus efficace pour lutter contre ce germe [30].
Le test antibiogramme a été réalisé sur les extraits E1, E2, E3, E4, E5, E6 pour
définir leurs activités antibactériennes. Les souches microbiennes testées ont été
choisies par rapport aux diverses indications thérapeutiques traditionnelles de la plante
trouvées dans la partie bibliographique.
I. La méthode d’analyse des activités antimicrobiennes: [11]
La méthode appliquée est dite méthode de diffusion sur gélose ou méthode des
disques. Il permet de découvrir l’effectivité des germes testés aux extraits déposés sur
un disque.
Le principe consiste à faire diffuser les extraits de A. fordii à tester sur la culture
de souche microbienne par l’intermédiaire des disques. La diffusion des extraits sur la
gélose peut défendre la croissance des souches testées. Le résultat d’analyse
s’interprète par la présence des zones claires ou zones d’inhibition sur la culture
microbienne, en effet, l’apparition de ces zones indique que les extraits sont actifs vis-à-
vis de la souche testée. C’est en mesurant le diamètre de ces zones dites halos
d’inhibition qu’on peut évaluer l’effectivité des souches.
II. Les souches microbiennes utilisées
Notre test antibiogramme est effectué dans le Laboratoire de Microbiologie de
l’Environnement du CNRE (Centre National de Recherche et de l’Environnement) sur
les souches microbiennes suivantes (voir détails en l’annexe D):
les bactéries à gram positif : Staphylococcus aureus
les bactéries à gram négatif : Salmonella enteridis et Escherichia coli
La souche levurienne : Candidas albicans
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III. Résultat des tests d’activités microbiennes
La mesure du diamètre (en mm) des halos d’inhibition de chaque extrait testé
permet d’apprécier la sensibilité des souches microbiennes vis-à-vis de la substance
antibiotique essayée. Les résultats observés lors des tests d’antibiogramme des extraits
de feuilles et d’écorces de A. fordii sur les germes ciblés figurent dans le tableau ci-
dessous.
Tableau 30 : Appréciation de la sensibilité des souches
Diamètre d’inhibition Sensibilité des souches
Ø ≤ 7 mm Résistante
7mm < Ø ≤ 8mm Peu sensible
8mm < Ø ≤ 9mm Sensible
Ø >9 mm Très sensible
Tableau 31 : Résultats des tests antimicrobiens des extraits de feuilles et d’écorces de A.
Fordii
Germes testés
Diamètre des halos d’inhibition (mm)
Extraits d’écorce Extraits de feuilles
E1 E2 E3 E4 E5 E6
Staphylococcus aureus 6 6 6 6 10 6
Escherichia coli 6 6 7,5 6 11 6
Salmonella enteridis 6 6 8 6 12 6
Candida albicans 6 6 6 6 12 6
Conclusion :
Les tests biologiques des extraits testés de Aleurites fordii ont ainsi montré que
l’extrait au DCM des feuilles sont actifs vis-à-vis des germes testés S. aureus, E coli, S.
enteridis et C. albicans.
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D. schéma du processus d’extraction de Aleurites fordii
Figure29 : schéma de processus d’extraction de Aleurites fordii
E1, E2, E3, E4, E5, E6
Phase aqueuse
Evaporation
Matière végétale sèche pulvérisée :
Feuilles et Ecorces
Macération dans l’EtOH 90°
Filtration et déchlorophyllation
Evaporation
Extrait brut :
EEtOH1 et EEtOH2
Criblage phytochimique Dissolution
Partage L/L Hexane/Eau DCM/Eau
n-butanol/Eau
Phase organique
Tests microbienne
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101
E. Analyse chromatographique par CCM de l’extrait bioactif
Les résultats des tests antibiogrammes montrent que seul l’extrait au DCM E5
s’est avéré actif biologiquement vis-à-vis des souches Escherichia coli, Salmonella
enteridis et Candida albicans. L’analyse chromatographique sur couche mince (CCM)
nous permettra de caractériser les métabolites secondaires contenus dans l’extrait E5.
Le principe de la CCM est basé sur les phénomènes d’adsorption-désorption des
substances organiques sur une phase stationnaire solide, fixée sur plaque d’aluminium
ou autre par élution avec une phase mobile constituée d’un système de solvants
permettant de faire migrer les substances selon leur affinité au système éluant adopté
et à la phase fixe (gel de silice, gel d’alumine, etc.). Il s’agit de chromatographie
ascendante.
La migration du constituant chimique présent dans l’extrait analysé est
caractérisée par le rapport frontal ou référence frontale Rf telle que:
I. Matériels
Plaque CCM sur support en aluminium à gel silice 60F254/ 0,2mm/ 20x20cm
Cuve chromatographique
Micropipette
Solvants organiques : Hexane, DCM, Méthanol, Acide acétique
Réactifs : AlCl3, vapeur de NH3 et réactif de LIEBERMANN-BURSCHARD
II. Méthodes
Préparer le système éluant puis le disposer dans la cuve chromatographique.
Fermer la cuve et laisser saturer l’atmosphère de celle-ci par la vapeur de
solvant d’élution pendant environ 20 mn.
Activer la plaque CCM à l’étuve maintenue à 120°C pendant environ 1 heure
puis tracer la ligne de dépôt à 12 mm du bord inférieur de la plaque et la ligne de
front à 8mm du bord supérieur.
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102
Dissoudre quelques milligrammes d’extrait dans un solvant volatil : DCM, puis
déposer environ 1 µl de ce dernier sur la tracée de la ligne de dépôt (diamètre de
dépôt déposé : environ 3mm)
Déposer la plaque dans la cuve chromatographique contenant le solvant et
attendre son développement en laissant migrer le solvant de migration jusqu’au
front. Enfin retirer la plaque de la cuve et sécher à l’air libre avant de passer aux
révélations aux rayonnements UV 254/365nm ou au giclage de réactifs
spécifiques permettant de révéler spécialement certains métabolites suivi d’un
chauffage éventuel à 120°C de la plaque.
Finalement mesurer les rapports frontaux et interpréter les taches de migration
III. Résultats et interprétations
1. Système éluant
Après quelques essais d’élution avec différents systèmes éluants, nous avons
constaté que le système de solvants : DCM/ MeOH/ Acide Acétique (98 : 2 : 0,1 ; v/v/v)
convient bien à l’élution de l’extrait E5.
2. Révélations
En principe, les extraits au DCM renferment des substances moyennement
polaires (alcaloïdes, flavonoïdes, terpenoïdes, coumarines, stéroïdes). Les résultats de
révélation obtenus, dressés dans les tableaux ci-dessous permettront de nous
renseigner sur la famille de substances naturelles présente dans l’extrait analysé.
Tableau 32 : résultats des révélations des plaques CCM sous UV 365sans giclage de
réactif
Rapport frontal
(Rf) visible UV 365nm
Types de composés
possibles
0,05 Non identifié Jaune quelconque Coumarines
0,48 Non identifié Bleu Flavonoïdes ou
coumarines
0,90 Non identifié Bleu Flavonoïdes
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103
Tableau 33 : Résultats des révélations des plaques CCM par des réactifs spécifiques
Rapport frontal
(Rf) Visible UV 365nm
Types de
composés
Révélateur : vapeur de NH3 (solution à 25%)
0,29 Jaune Bleu Coumarine
0,43 Jaune Bleu
Révélateur : réactif de LIEBERMANN-BURSCHARD (L-B)
0,11 Non identifié Jaune Stéroïdes
Révélateur : AlCl3
0,25 Non identifié Jaune
Flavonoïdes 0,40 Non identifié Jaune
0, 48 Non identifié Bleu
Les photos visualisées sous UV 365nm après la révélation dont a : sans
révélateur, b : révélé par vapeur NH3, c : révélé par L-B et d : révélé par AlCl3:
Figure30 : Révélations des coumarines, flavonoïdes et stéroïdes dans l’extrait E5
a b c d
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3. Interprétations
Dans le visible, la plaque CCM développée par l’éluant DCM/ MeOH/ Acide
acétique (98/ 2/ /0,1 ; v/v/v) a donné une trainée jaune claire. Après la visualisation
directe sous UV 365nm, nous voyons la présence d’une intense fluorescence bleu clair
qui indique la présence des coumarines et/ou flavonoïdes.
Après pulvérisation des plaques avec des réactifs spécifiques, nous avons
confirmé que l’extrait E5 contient majoritairement des flavonoïdes (taches de migration
à Rf 0,48). Les coumarines (à Rf 0,29 et 0,43) et des stéroïdes (Rf 0,11) sont
également détectés. Ainsi, les activités antibiotiques décelées dans les
antibiogrammes proviendraient probablement de la présence de ces familles de
substances naturelles notamment les flavonoïdes.
Ces analyses sur CCM indiquent alors qu’il est possible d’isoler assez facilement
les substances biologiquement actives de Aleurites fordii. Mais à défaut de temps, cet
isolement ne saura être réalisé que dans les travaux de recherches futures qui nous
intéressent particulièrement.
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105
Chapitre V : COMPARAISON DE Aleurites fordii AU
Jatrophas curcas
Le but de ce chapitre est de montrer les avantages en production d’huile de A.
fordii par rapport à J. curcas. En réalité, la comparaison des avantages entre A. fordii et
J. curcas nous montre l’intérêt porté au choix de Aleurites fordii et permet d’orienter les
investisseurs à relancer la culture et la production d’huile d’aleurite à Madagascar pour
la fabrication de biodiesel.
I. Essai d’extraction d’huile Jatropha Curcas
Les fruits du Jatropha Curcas étudiés ont été collectés à Ankatso le 13 juillet 2013.
L’étude réalisée porte sur l’extraction d’huile végétale et la détermination du rendement
d’extraction en huile des graines dans le but de pouvoir faire la comparaison d’intérêt
entre lui et A. fordii
Le tableau ci-dessous nous présente la masse totale dans un noyau et la masse
unitaire du fruit sec, de graine et d’amande de jatropha et sa proportion moyenne (%)
par rapport à un noyau total.
Tableau 34 : la masse unitaire moyenne de chaque partie du noyau du jatropha
Partie du noyau Masse unitaire
(g)
Masse totale
dans un noyau
(g)
Proportion de chaque
partie par rapport à un
noyau (%)
Amande 0,506 1,518 52,91
Coque totale / 1,315 47,09
1 Noyau sec 2,869 2,869 100
Graine 0,673 2,019 70,37
L'extraction et le rendement en huile : pour avoir le maximum de
rendement, on a utilisé toujours l’extraction par l’hexane sur appareillage Soxhlet
pendant 24 heures.
Après l’extraction de l’huile, la filtration et l’évaporation du solvant, les
teneurs en huile ainsi obtenue sont résumées dans le tableau suivant :
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106
Tableau 35 : teneur en huile de Jatropha Curcas
Essai Masse d’amande
pulvérisée (g)
Masse d’huile
obtenue (g)
Teneur en huile
(%)
Essai n°1 55,75 28,75 51,57
Essai n°2 54,22 28,33 52,24
Valeur moyenne 51,91
A. Comparaison des caractéristiques des huiles végétales de A. fordii et le J. cucras
I. Les caractères physico-chimiques
Tableau 36 : comparaison des Caractères physico-chimiques huiles végétales de A.
fordii et de J. curcas
II. Les rendements
Tableau 37 : comparaison du rendement en huiles végétales de A. fordii et de J. curcas:
Spécification Jatropha curcas Aleurites fordii
Rendement en huile
% 51,91 57,20
Rendement en masse unitaire
Graine 0,67 3,60
Amande 0,51 2,50
Spécifications Huile de Jatropha curcas
(standard) [26]
Huile de Aleurites
fordii
Densité 0,92 – 0,92 0,93
Viscosité < 27,500[mm2/s] /
Indice de saponification 185 à 210 191,40
Indice d’acide 3 à 38 0,70
Indice d’iode 110 156,53
Indice de cétane 23,51 39,58
Pouvoir calorifique 11090 11028,22
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107
III. Utilisations
Ces deux plantes possèdent chacune des vertus thérapeutiques mais les intérêts
sont principalement portés à la comparaison des domaines d’applications des huiles.
Tableau 38 : comparaison des domaines d’applications potentielles des huiles de A.
fordii et de J. curcas
L’huile de Jatropha Curcas [26] L’huile de Aleurites fordii [44] et [47]
la production de biodiesel
la fabrication de savon.
Elle est aussi utilisée comme
combustible domestique (lampe à
Jatropha), comme produit anti-
moustique
Utilisé traditionnellement comme
combustible des lampes en Chine
Fabrication de peinture et de
vernis
Fabrication d’huiles d’avions et de
biodiesel
Formulation du savon
IV. Interprétations des résultats
Ces résultats nous montrent l’avantage de Aleuriites fordii comparée au Jatropha
curcas. En fait, au niveau de la production, la graine de A. fordii est presque 5 fois plus
grand que la graine de J. curcas. Du point de vue rendements en huile végétale,
déterminés par une même condition (extraction à l’hexane sur appareillage Soxhlet),
l’amande de l’aleurite s’avère plus riche en huile par rapport à celle du jatropha, vue sur
les teneurs de 57,20% pour l’aleurite et 51,91% pour le jatropha. De plus, l’huile de
Aleurites fordii possède de potentielles possibilités de valorisation comme la formulation
de peinture, de vernis par sa propriété de siccativité.
La seule contrainte se trouve au niveau de la plantation car l’aleurite
demande un sol et des conditions spécifiques par rapport au jatropha, mais ce
problème peut être résolu par une étude agricole plus approfondie
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Troisième partie :
ETUDE ENVIRONNEMENTALE ET
ECONOMIQUE
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109
A. Contexte et justification du projet
I. Définition du projet
Notre projet est présenté comme «une perspective de revalorisation de Aleurites
fordii de Madagascar » : replanter l’aleurite en vue de son exploitation à nouveau.
Les énergies de combustibles fossiles non renouvelables fournissent
aujourd’hui 85% des besoins mondiaux. Mais les sources de ces énergies diminuent de
jour en jour. En plus, les effets sur l’environnement (le réchauffement climatique et le
rejet des gaz à effet de serre), dus à l’émission de dioxyde de carbone CO2, ont conduit
l’homme à rechercher de nouvelles sources d’énergie moins polluantes, tel que le
carburant vert (biodiesel ou bioéthanol). De ce fait, que nous avons intégré aussi notre
recherche dans la fabrication du biodiesel à partir de l’huile Aleurites fordii.
Particulièrement, à ce titre, l’utilisation de l’huile d’aleurite est bien adaptée
et de plus ; elle trouve d’autre domaines d’application probables: comme dans la
formulation du savon qui est aussi une marchée notables mondiaux.
En outre, les propriétés thérapeutiques de la plante peuvent être
exploitées tant traditionnelles que transformées.
II. Justification du projet : [29]
Pour choisir la source de biodiesel, il est important de prendre en
considération la teneur en huile produite par la plante et le rendement d’huile par
hectare de plantation. En général, avec des conditions optima, un pied de A. fordii
produit 8 kg de fruits secs à l’âge de 5 ans. Ainsi, un hectare de plantation d’A. fordii à
l’âge de 5 ans produit en moyenne 5 tonnes des fruits secs. Une plantation de A. fordii
arrive à produire jusqu’à 30 kg par pied à l’âge de 10ans, ce qui équivaut à la
production de 12 à 15 tonnes de fruits par hectare.
Notre essai au laboratoire nous donne un rendement d’extraction d’huile
de l’amande voisin de 58%, soit 27,16% par graine ou 21,63% par fruit. En adoptant la
méthode d’’extraction par presse mécanique, nous estimons un rendement d’extraction
moyenne de l’amande de 55%, soit un rendement de 20% par rapport aux fruits. Ainsi,
un hectare de plantation à l’âge de 5 ans produit en moyenne 1 tonne d’huile d’aleurite.
Ces dernières, traitées avec 144 kg d’éthanol (ou 100 kg pour le méthanol) donnent
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110
environ 1 tonne de biodiesel et 100 kg de glycérol. L'opération nécessite environ 15%
d'apports d'énergie presque identique à ceux de l'extraction et le raffinage des diesels
fossiles.
III. Localisation du projet
L’aleurite exige un peu des terres volcaniques [29], alors nous comptons
d’implanter notre projet dans la région d’Itasy. Elle s’étend sur près de 24.000 km2
composant la commune Arivonimamo, Miarinarivo et Soavinandriana. Elle est
constituée par un massif volcanique qui s’étend du Nord au Sud sur 30 kilomètres
disposé en arc du cercle à l’Ouest du lac d’Itasy.
Figure31 : carte pédologique de la Région d’Antananarivo et de l’Itasy
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111
B. Raison du choix du site : [29]
I. Milieu naturel
L’Itasy présente un climat tropical d’altitude dont les caractéristiques essentielles
sont la brièveté de la saison des pluies et la longueur de la saison sèche. En été, les
températures atténuées par l’altitude sont tempérées et en hiver, elles sont relativement
basses. Son altitude varie de 1100 à 1700 mètre environ. Elle est caractérisée aussi par
deux catégories du sol, le sol volcanique et le sol ferralitique.
Cette région est appréciée aussi par son potentiel agricole incontestable, capable
de donner des résultats culturaux remarquables sans apports spécial d’éléments
fertilisants. Elle a été même un lieu privilégié pour les cultures coloniales d’altitude :
arbustives comme les caféiers arabica, les aleurites, saisonnières comme le riz, les
arachides, les maïs, les haricots, les pommes de terres (Jean Minelle, 1959).
II. Milieu humain
En milieu rural de la région de l’Itasy, presque la totalité de la population ont à
peine fréquenté l’école, les ¾ de la population ont atteint au maximum le premier
diplôme délivré par l’état (CEPE). La plupart d’entre eux opèrent dans le secteur
agricole, la première activité de la région avec le support de quelques élevages. (Bres.
A. 2007). En effet, comme toutes les familles malgaches, les travaux agricoles sont
répartis entre les membres du ménage, et selon le sexe : le chef de ménage, qui est
souvent de sexe masculin assure le travail de labour (33,4% des travaux) et autres
travaux nécessitant de la force, tandis que sa conjointe s’attèle aux travaux de
repiquage notamment (22,1%). Leurs enfants selon leur sexe et leur âge, participent
aussi à ces travaux agricoles. (Jean Pierre Raison 1984).
C. Analyse des effets du projet
I. Evaluation des impacts potentiels des activités du projet
Le projet apporte en majeure partie des aspects positifs notamment sur le
développement socio-économique de la région. On peut citer notamment :
« Contribution à l’étude et à la perspective
de revalorisation de Aleurites fordii à Madagascar » Mémoire de fin d’études d’Ingénieur
RALINIRINA Holisoa Rantsaniaina
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La valorisation agricole des terres qui n’ont pas encore cultivées et sous
exploitées. Mais aussi, la plantation de l’aleurite permettra de lutter contre
l’érosion des sols
La création d'emploi constitue un facteur de renforcement des revenus
des ménages surtout au niveau des paysans cultivateurs.
Le développement des régions par les diverses activités sociales de
l’entreprise (scolarité, route, Centre de Santé de Base (CSB) …)
L’allègement de la dépendance de notre pays aux pays producteurs de
pétroles par la production du biodiesel. En plus, le fait que les biodiesels
contiennent de l'oxygène constitue un facteur favorable aussi pour la
réduction des émissions de certaines substances polluantes : particules de
monoxyde carbone (CO) et d’hydrocarbures gazeux (HC).
II. Les effets négatifs :
L’installation de l’usine de production d’huile et de fabrication de biodiesel pourra
engendrer des perturbations dans les villages environnants à cause des bruits et des
nuisances sonores dues à l’utilisation de machines.
Non seulement une contamination de la rivière est prévisible lors du rejet des eaux
usées, mais il y a aussi les conséquences dommageables sur l’homme, l’effet de
l’utilisation des matières dangereuses lors de la production comme :
l’acide sulfurique qui est une matière soluble dans l’eau en toute
proportion. Il est également corrosif : au contact de la peau, il occasionne
d'importantes brûlures et la cécité au contact des yeux.
la potasse caustique et la soude caustique sont des bases fortes. Le fait
de les toucher peut altérer la peau et tuer les terminaisons nerveuses
sans qu’on ne sente rien.
III. Mesures d’atténuation des impacts
Des mesures d’atténuation sont à proposer par rapport à ces sources d’impacts
négatifs. L’objectif consiste à minimiser autant que possible les impacts négatifs et de
maximiser les effets positifs.
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Pour éviter ces perturbations, nous pensons implanter notre usine dans une
localité légèrement écartée de la ville réceptrice.
On élabore tout l’ensemble des mesures de gestion des eaux usées avec des
traitements nécessaires.
Des équipements bien sécurisés pour tout le personnel concerné (gants,
masques, lunette …) avec des formations sur la technique de la manutention.
D. Modalité de réalisation du projet
Nous prévoyons de travailler sur une production d’EEHA à 3T par jour.
I. La plantation
En 1950, la production enregistrée dans cette région (sur une densité de 600
arbres à l’hectare, distance de plantation 4 x 4 m) est de 1.518.000 arbres donnant
alors 1.659 tonnes de fruits secs et les agriculteurs avaient estimé d’atteindre 2.800
tonnes de fruits secs en 1951 (Paul COLENO, octobre 1951).
Nous projetons de travailler sur un terrain de superficie de 500 ha, les travaux
seront répartis comme suit.
Calendrier agricole des travaux
Réf : Paul COLENO, octobre 1951.
Tableau 39 : calendrier de répartition du travail lors de la plantation
Nature du travail Epoque favorable Temps imparti (jours)
Préparation du sol Début de novembre 20
Hersage Novembre 15
semis Début de Décembre 50
Engrainage Janvier 15
Binage Mars 15
2em binage Septembre 15
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1. L’extraction de l’huile
Le travail d’extraction de l’huile sera réparti comme suit : après le ramassage des
fruits fait par des ouvriers, les fruits sont stockés à l’abri du soleil et d’humidité dans une
chambre aérée à température ambiante ou pourra être tout de suite passé à l’extraction
de l’huile.
Pour une superficie de 500ha, on obtiendra une production comme suit :
Tableau 40 : quantité de production par 500ha
Superficie Quantité de production d’huile
3 ème 4ème 5 ème 6 à 7 ème 8 à 9 ème 10 ème et plus
500ha 350T 400T 500T 850T 1000T 1400T
Ainsi, une production journalière de 3T d’huile nous permettra une production
d’huile de 850T par an. Les huiles produites seront principalement utilisées dans la
production du biodiesel, et nous pensons vendre le surplus de production aux
entreprises locales en vue d’autres applications (peintures et cosmétiques).
2. La production du biodiesel
Dans l’unité de production du biodiesel, le travail sera réparti selon la demande
des clients internes ou externes. Mais, nous prévoyons de travailler en parallèle avec
l’usine de production d’huile en comptant aussi de produire 3T de biodiesel par jour.
Figure32 : Graphe de l’évolution d’utilisation du biodiesel dans l’Union Européenne
Source: EBB and own estimates
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Ce graphe montre qu’en 2006, la demande de l’Union Européenne en biodiesel
s’élevait à environ 2 millions de mètre cube dans 2003 à 2006.
3. Organisation de travail
Le projet espère employer des personnes supposées habiter dans les environs du
site de production), Le nombre et la répartition du personnel sont dressés dans le
tableau suivant :
Tableau 41 : Nombre et répartition des personnelles
Désignation Fonction -
Quantification
Nombres personnels
Plantation Extraction
d’huile
Fabrication du
biodiesel
Ingénieur de
production
Bac + 5 en
génie de
procédé
- 1 1
Responsable
administratif
Bac + 4 en
Gestion 1
Responsable
de vente
Bac + 3 en
Commerce 1
Technicien
supérieure Bac + 3 2 1 1
Ouvrier Cultivateur ou
autre 100 5 5
Chauffeur Permis de
conduire 2 1 1
TOTAL - 104 10 8
E. Étude économique :
Sur la question économique, l’étude est très délicate. En effet, les valeurs attribuées
dans nos calculs ne sont qu’approchées. De plus, il est très difficile d’obtenir les
véritables coûts d’achat de terrain et les coûts de certains appareillages.
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En raison de 300 jours ouvrables par an, la production de biodiesel 3T par jour et
en vendant à Ar 2.800 le Kg, nous estimons atteindre une chiffre d’affaire prévisionnel
de Ar 2.520.000.000.
I. Les dépenses fixes
L’unité de production désigne l’ensemble de toutes les unités intervenant dans
l’ensemble du projet : la plantation, l’extraction d’huile et la production du biodiesel.
Tous les prix indiqués dans les estimations de ce projet sont donnés en Ariary et
à raison de la valeur d’1 euro arrondi à Ar 3000.
1. Coût d’aménagement de l’unité de production
Tableau 42 : coût d’aménagement de production
Nature de la dépense Nombre Montant [Ar]
Achat de terrain 500ha 1.000.000.000
Bâtiments et constructions - 200.000.000
Total 1.200.000.000
2. Coût des appareillages
Pour la plantation
Tableau 43 : coût de la plantation
Nature de la dépense Nombre Montant [Ar]
Camion 1 28.710.000
Tracteur 2 2.900.000
Charrue 2 1.293.400
Herse 1 13.050.000
Total 45.953.400
Source : [AUTOLINE FRANCE]
Pour l’installation de l’unité d’extraction
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Tableau 44 : coût d’installation de l’unité d’extraction
Nature de la dépense Nombre Montant [Ar]
Décortiqueur 1 620.000
Tamis a tambour 1 4.000.000
Trieuse 1 7.100.000
Broyeur 2 3.900.000
Presse mécanique 1 68.100.000
Cuve de filtration 1 7.500.000
Cuve de stockage 2 11.500.000
Total 102.720.000
Source : [BIOBLOCK 2012-2013 et www.parts-industrial.com]
Coût d’installation de l’unité de fabrication du biodiésel
Tableau 45 : coût d’installation de l’unité d’extraction
Nature de la dépense Nombre Montant [Ar]
Cuve agitée 2 7.300.000
Colonne de distillation 1 5.265.000
Décanteur 1 2.700.000
Evaporateur 2 15.120.000
Mélangeur 1 5.340.000
Chaudron 1 7.431.000
Pompe à vide 1 4.569.000
Tuyauterie - 490.000
Vanne - 1.400.000
Filtre 1 6.400.000
Total 56.015.000
Source : [BIOBLOCK 2012-2013 et www.parts-industrial.com ]
Au total, le coût des appareillages remonte à Ar 204.688.400, en rajoutant les
tous les frais de l’importation:
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o Mise à FOB (« free on board ») : Ar 900.000
o Fret : Ar 960.000
o Assurances : 0,65% de la somme du coût des matériels et des frets : Ar
1.330.475
o Frais GasyNet : Ar 510.000
Le coût total d’achats d’appareillage est donc Ar 208.388.875.
En tenant compte des taxes à payer ainsi que les frais de douanes :
o Taxe sur la valeur ajoutée TVA : 20% du coût de matériel et des services
de transport : Ar 41.677.775
o Frais de douanes : 10% du coût de matériel et des services
d’acheminement : Ar 20.838.887
Le coût global des appareillages revient alors à Ar 270.905.537
3. Autres dépenses engagés dans la production
Divers achats comme les achats d’engrais de fumure (intrant) et les carburants.
Tableau 46 : coût divers achats
Nature de la dépense Nombre Cout [Ar]
Engrais (fumiers de ferme) 5000tonnes 4.000.000
carburant 2.000.000
Total 6.000.000
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Coût de la plantation
Tableau 47 : cout du personnel durant la plantation
Nature du travail
Temps
imparti
(jours)
Nombre Salaire des personnelles [Ar]
Cout [Ar] Techniciens
supérieures Ouvriers chauffeurs
Techniciens
supérieures Ouvriers chauffeurs
Préparation du
sol 20 2 - 2 800.000 - 600.000 1.200.000
Hersage 15 2 - 2 600.000 400.000 1.000.000
semis 50 2 300 2 2.000.000 30.000.000 1.500.000 33.500.000
Engrainage 15 2 100 2 600.000 3.000.000 400.000 4.000.000
Binage 15 2 100 2 600.000 3.000.000 400.000 4.000.000
2em binage et
engrainage 15 2 100 2 600.000 3.000.000 400.000 4.000.000
Total 47.700.000
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4. Coût d’investissement
Les diverses dépenses ainsi trouvées peuvent être intégrées dans le coût
d’investissement.
Le cout de l’investissement correspondant à notre unité de production est
défini par :
o Les matériels et locaux de production : Ar 1.524.605.537
o Les frais de montage de l’unité : 15% du coût du matériel
o Les dépenses imprévues : 10 % du coût de matériel
Tableau 48 : investissement en limite des unités de production
Intitulé Montant [Ar]
Matériels et locaux 1.524.605.537
Frais de montage 40.635.830
Dépenses imprévues 27.090.554
Total 1.592.331.921
Coût total de l’investissement
Nous devons de plus rendre compte les cas suivantes qui tiennent compte ce
qu’on appelle l’investissement :
o le capital fixe, qui dans notre cas, ne comporte que la rubrique des
installations générales : 35% de l’investissement de production,
conduisant à la définition de ce qu’on appelle investissement usine =
investissement de l’unité de production + installations générales
o Des intérêts intercalaires constituent les 7% du capital fixe
o Des besoins en fond de roulement ou BFR représentent les 10% du
chiffre d’affaire prévisionnel estimé
o Les frais de démarrage qui représentent 50% des besoins en fond de
roulement.
Le coût total de notre investissement est résumé dans le tableau suivant :
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Tableau 49 : coût total de l’investissement
Intitulé Montant [Ar]
Investissement de l’unité de production 1.592.331.921
Capital fixe 557.316.172
Intérêts intercalaires 111.463.234
Besoins en fond 252.000.000
Frais de démarrage 126.000.000
Total 2.639.156.327
II. Coût de production
Le coût de production représente les frais indispensables pour faire fonctionner l’usine.
4. Les coûts fixes
Ils sont constitués par :
o Les charges d’amortissement : 4% du capital fixe de l’usine
o Les frais financiers : 20% des besoins en fond de roulement
o ·Les frais d’entretien : 4% du capital fixe de l’usine
o Les taxes et assurances : 2% du capital fixe de l’usine
o Les frais généraux : 1% du capital fixe de l’usine
Les résultats des calculs donnent le total des coûts fixes
Tableau 50 : coût total fixe
Intitulé Montant [Ar]
Charges d’amortissement 22.292.647
Frais financiers 50.400.000
Frais d’entretien 22.292.647
Taxes et assurances 11.146.323
Frais généraux 5.573.161
Total 111.704.778
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I. Coût variables
Ramassage des fruits par an
Tableau 51 : coût de ramassage des fruits par an
Nature du travail Nombre des
ouvriers
Durée du travail
(jours) Montant [Ar]
Ramassage des
fruits 100 10 2.000.000
La production (dans l’usine d’extraction et de fabrication du biodiesel)
Tableau 52 : coût du personnel dans l’extraction d’huile et de la production du biodiesel
personnel Effectifs Salaire mensuel
unitaire [Ar] Salaire annuel [Ar]
Ingénieur de
production 2 1.000.000 24.000.000
Responsable
administratif 1 600.000 7.200.000
Responsable de
vente 1 600.000 7.200.000
Technicien
supérieur 2 700.000 16.800.000
Ouvrier 10 300.000 36.000.000
Chauffeur 2 350.000 8.400.000
Total 99.600.000
La consommation en matières premières
La consommation est localisée dans l’usine de production du biodiesel
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Tableau 53 : consommation en matières premières
Intitulé unité Prix
unitaire
Consommation
journalières
Consommation
annuelle
Montant
[Ar]
Alcool kg 3000 435 116.000 348.000.000
potasse Kg 1000 30 8.000 8.000.000
Sel (NaCl) Kg 500 3 600 300.000
Acide
sulfurique Kg 3000 25 500 1.500.000
Total 375.800.000
La consommation en eau et en électricité
Tableau 54 : consommation en eau et électricité
Intitulé Unité Prix
unitaire
Consommation
journalières
Consommation
annuelle
Montant
[Ar]
Unité d’extraction
Eau m3 400 3 768 307.200
Electricité kwh 825 40 10240 8.448.000
Unité de fabrication du biodiesel
Eau m3 400 3 768 307.000
Electricité khw 825 40 10240 8.448.000
Total 17.636.400
En résumant, on a la somme coût variable à Ar 495.036.400
D’où le coût de production CP = coûts fixes + coûts variables = Ar 111.704.778 + Ar
495.036.400 = Ar 606.741.178
CP= Ar 606.741.178
II. Bénéfices
Bénéfices brut
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Le bénéfice brut B est donné par la formule (CA : chiffre d’Affaire)
B = CA - CP = 2.520.000.000 – 606.741.178
B = Ar 1.913.258.822
Bénéfices net
Il est obtenu en enlevant l’impôt sur ce bénéfice, l’impôt étant 30% du bénéfice
Bnet = B (1-0,3) = 1.913.258.822 (1-0,3)
Bnet = Ar 1.339.281.175
En outre, la vente des sous-produits contribuera également à l’augmentation de
notre chiffre d’affaire (la glycérine, le sulfate de potassium, savon bruts obtenu à partir
des corps gras résiduels) ; sans oublier aussi les coques d’aleurite et les tourteaux qui
pourront, simple broyage, se vendre comme engrais ou transformés en compost.
F. Interprétations
En majeure partie, le projet apporte des aspects positifs. Il constituera une action
de développement supplémentaire pour notre pays notamment pour les communes
réceptrices. Une production de 850T diesters par an pourra contribuer à la diminution
des besoins en devises extérieures pour l’importation de carburants et limitera notre
dépendance énergétique envers les pays producteurs potentiels de pétrole.
Le projet donnera aussi une activité majeure pour les cultivateurs et l’alcool sera
ainsi utilisé à des fins énergétiques et non aux boissons alcoolisés qui peut engendrer
des différentes maladies.
D’après cette étude économique, le projet s’avère bénéfique. En plus, ce bénéfice
pourra encore augmenter par la vente des sous-produits et du surplus des huiles
localement.
En conséquent, la réalisation de ce projet provoquera alors un développement
économique durable pour le pays.
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Conclusion
Les travaux réalisés à l’échelle laboratoire ont pu montrer que la culture de la
plante Aleurites fordii possède de nombreux intérêts. En particulier, son amande
renferme un taux d’huile élevé, avec un rendement atteignant 57%, qui peut être utilisée
dans plusieurs domaines d’applications potentielles.
Nos essais de laboratoire sur la transestérification de l’huile d’aleurite par le
méthanol et l’éthanol 98°GL, utilisant l’hydroxyde de potassium comme catalyseur
basique, permettent de déduire que l’huile d’aleurite par ses caractéristiques physico-
chimiques peut être transformée en esters méthylique ou éthylique. Les analyses
chimiques et physico-chimiques, notamment le pouvoir calorifique allant de 11097 et
11077kcal/kg et leurs indices de cétane, nous montrent que leurs diesters ont de qualité
comparable au gazole et aux diesters dérivés de l’huile de jatropha.
De plus, comparé à ce dernier, A. fordii présente d’autres avantages comme les
rendements en huile élevés, la facilité de récolte, les rendements de récolte à l’hectare.
En effet, une tonne de graine permettra d’obtenir 0,4 tonne d’huile.
En outre, l’analyse CPG a montré sa capacité siccative. En effet, l’huile contient
environ 62,61%, l’acide α- éléostéarique, 13,07% l’acide β- éléostéarique, et 4,19%
l’acide catalpique, ce sont tous des acides gras insaturés jouant un rôle important dans
le séchage lors d’une formulation de la peinture et vernis. Nos essais ont aussi montré
la possibilité de la faire entrer dans la fabrication de savon. La qualité de savon peut
être améliorée en le mélangeant avec celui d’autres huiles végétales ou animales.
Dans l’étude phytochimique effectuée sur la plante, la feuille de la plante a révélé
des activités antimicrobiennes remarquables. L’extrait au dichlorométhane de la feuille
(E5) est particulièrement actif sur tous les germes tests choisis, surtout Escherichia coli,
Salmonella enteridis et Candida albicans. L’analyse par CCM a montré que la
substance active dans l’extrait, qu’on pourra isoler ultérieurement et servir à des fins
médicinales, appartient à la famille des flavonoïdes.
Dans une nouvelle perspective économique, ces résultats démontrent que, la
plante Aleurites fordii, traditionnellement abandonné, possède d’immenses atouts
énergétiques, médicamentaires et autres, et mérite d’être ré-exploitée à Madagascar.
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BIBLIOGRAPHIE
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d’implantation d’une unité de savonnerie a Mitsamiouli (nord de la grande Comores) »,
Ecole Supérieure Polytechnique d’Antananarivo, département Génie Chimique,
promotion 2010.
[2] : ABDALLAH Msahazi « Contribution à l’étude physico-chimique de la fraction
lipidique des graines de Jatropha curcas récoltées aux Comores : essai de
transformation de l’huile en biodiesel », mémoire en vue de l’obtention du Diplôme
d’Etudes Approfondies en chimie, promotion 2010.
[3] : Aliou O. Haidara et Michele Heitz (Université de Sherbrooke/Canada), Manuel
Rubio (Universidad de Murcia/Espana), « MOTEURS DIÉSELS ET CARBURANTS
VÉGÉTAUX », Décembre 2009.
[4] : Barthélémy DE THEUX « Utilisation de l’huile de palme comme combustible dans
les moteurs diesel », Haute Ecole LEONARD de VINCI : A.S.B.L. Institut Supérieur
Industriel département Génie industriel, Section Electromécanique, Juin 2010.
[5]: Carburant vert, « les huiles végétales pures de la graine au pôt d’échappement »,
octobre 2005
[6] : Charles L. Peterson, Daryle Reece, Brian Hammond, Joseph C. Thompson,
Sidney Beck, Emeritus, " Making and testing a biodiesel fuel made from ethanol and
waste french-fry oil", Idaho Department of Water Resources, Energy Division, juillet
1995.
[7] : Christophe NUNES DASILA (Formateur expert au Centre de Rouvignies), « La
filière bioéthanol », groupement national pour la formation automobile.
[8] : CIRAD AMIS/ECOPOL, « Aspects économiques du marché des oléagineux »,
Tancrède Voituriez, 1999.
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[9] : CRAAQ (Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec), « Le
point sur les biocarburants : progression des marchés nationaux et internationaux »,
PANORAMA 2012, céréales »,
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« Contribution à l’étude et à la perspective
de revalorisation de Aleurites fordii à Madagascar » Mémoire de fin d’études d’Ingénieur
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Génie Chimique - 2011-2012
128
[18] : Lê Chiên HOANG Directeur Division Oléochimie VALAGRO France, Le gazole
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comestibilité de l’huile d’arachide artisanal par raffinage », Ecole Supérieure
Polytechnique d’Antananarivo, département Génie Chimique, promotion 2009
[25] : RAKOTONIDRAINY Lalaniaina Manitra Eugénie, « contribution à la production
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« Contribution à l’étude et à la perspective
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Génie Chimique - 2011-2012
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« Contribution à l’étude et à la perspective
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[54] :www.iterg.com « Huiles végétales et margarines : évolution de la qualité »,
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ANNEXES
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A
ANNEXE A :
« PROTOCOLE DES ANALYSES PHYSICO-CHIMIQUES »
I. Densité :
Détermination de la densité relative du corps gras « Selon la norme NF ISO
6883 »
Après avoir étalonné et nettoyé bien le pycnomètre au moyen d'éthanol puis
d'acétone. Sécher à l'étuve. Lorsque l'équilibre de température avec la salle de balance
est réalisée, peser le pycnomètre muni de son bouchon à 1mg près. Remplir le
pycnomètre avec de l’eau récemment distillée ou de pureté équivalent et exempte d’air
à la température d’étalonnage et peser. Répéter la même l’opération avec le corps gras.
L'expression de la densité relative d2020 est donnée par la formule :
Où, m0, m1 et m2: masses respectives du pycnomètre à vide, remplie d’eau et
remplie de matière grasse
II. Indice de réfraction
L’indice de réfraction est donné selon le protocole « de la norme AFNOR NFT
60-212 »
Avant d'installer l'échantillon dans I ‘appareil. On le porte à une température
voisine à celle à laquelle la mesure sera effectuée. Attendre que la température soit
stable avant d'effectuer la lecture. Ajuster l‘appareil à l'aide d'une solution étalon
d'indice connu (par exemple : eau distillée). Ensuite déterminer l’indice de réfraction des
échantillons du corps gras.
( ) Où, nt’ et nt sont respectivement l’indice de réfraction à la température
ambiante t’ (25°C) et t à 20°C.
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B
III. Indice d’acide
L’indice d’acide est déterminé « selon la norme AFNOR NFT 60-233»
Introduire une masse (2±0,0005g) de corps gras. Ajouter dans un éthanol 95%
(v/v) et 3 gouttes de phénolphtaléine comme indicateur coloré. Titrer l’huile en agitant
énergiquement avec la solution éthanolique d’hydroxyde de potassium à 0,01N jusqu’au
virage de l’indicateur phénol phtaléine.
Où, N est normalité de la solution de potasse éthanolique et V est son volume,
m est masse exacte de l’échantillon d’huile essentielle(g) et 56,1 est la masse molaire
de KOH.
IV. Indice de saponification
Il est donné « selon la norme NF ISO 3657- 1990 »
Peser une certaine masse (2±0,0005g) du corps gras pour la prise d’essai dans
la fiole conique. Ajouter à l’aide de la pipette 5,0ml de la solution éthanolique 95°
d’hydroxyde de potassium 0,5N et quelques pierres ponces. Relier le réfrigérant à reflux
à la fiole, placer la fiole sur le dispositif de chauffage et faire bouillir doucement en
agitant de temps en temps pendant 60min. Ajouter à la solution chaude 1ml de la
solution de phénol phtaléine et titrer avec la solution d’acide chlorhydrique 0,5N jusqu’à
ce que la couleur rose de l’indicateur disparaisse. Effectuer un essai à blanc en suivant
le même mode opératoire en utilisant également 25,0ml de la solution éthanolique
d’hydroxyde de potassium mais sans huile.
Il est déterminé selon la formule :
( )
Où : Vo et V1 sont respectivement le volume de HCl utilisé pour l'essai à blanc
et celle dans la détermination, m(g) est la masse de la prise d'essai d'huile essentielle,
N est normalité de la solution d’acide chlorhydrique.
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C
V. Le taux d’insaponifiable :
Il est déterminé selon le protocole « selon la norme NF T 60 205-1 - 1988 »
Peser une certaine masse du corps gras (5±0,01g), ajouter dans 25ml de KOH
méthanolique 2N et quelques pierres ponces. Porter à reflux pendant 1heure. Arrêter le
chauffage et ajouter par le haut 50ml d’eau distillée et agiter. Transvaser la solution
savonneuse dans une ampoule à décanter en ajoutant 30ml d’hexane. Agiter
énergiquement pendant une mn et laisser au repos. Soutirer la phase savonneuse
hydroalcoolique dans une seconde ampoule à décanter et répéter l’extraction de la
phase savonneuse 2 fois par 30ml d’hexane. Rassembler les extrait dans une autre
ampoule à décanter et les laver à 3 reprises avec 50ml de solution hydroalcoolique
(50/50, V/V). Enfin, évaporer à sec pour obtenir le voulu et peser.
Le taux d’insaponifiable est donné selon la formule :
(%)
Où, me et mH sont la masse respective d’extraite par l’hexane et d’huile initiale
VI. Indice d’iode
L’indice d’iode est donné « selon la méthode de VON HUBL »
Mélanger à volume égaux la solution alcoolique d’iode et la solution alcoolique
de HGCl2 24 heures à l’avance : solution A
Peser 0,2 à 0,5g d’huile dans une nacelle en verre et l’introduire dans un
poudrier émeri de 500 à 800ml en évitant de faire couler l’huile sur les parois. Ajouter
10ml de CCl4 ou CHCl3 pur et faire dissoudre la substance. Ajouter 25ml de la solution
A. Ajouter 10ml de la solution CCl4 dans 25ml de solution A dans un autre poudrier pour
la solution témoin. Bien boucher les flacons et humecter les bouchons avec la solution
aqueuse de KI à 10% et les placer dans un endroit sombre pendant 18heures.
Ajouter 20ml de la solution aqueuse de KI à 10% avec une pipette en arrosant
bien les bouchons et le goulot du poudrier de flacon à faire descendre l’iode volatilisé.
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D
Agiter et introduire 400ml d’eau distillée. Ajouter de la solution aqueuse de KI à 10%
jusqu’à dissolution et formation de précipité orangé. Titrer avec une solution de
thiosulfate de sodium en agitant constamment jusqu’à ce que la couleur jaune due à
l’iode ait presque disparue. Ajouter quelques gouttes de solution d’empois d’amidon et
poursuivre le titrage jusqu’au moment où la couleur bleue disparaît après avoir agité
très vigoureusement.
Il est exprimé par [g d’iode/100g de corps gras] et donné par la formule suivante :
( )
Où, Vo et V1sont respectivement le volume de thiosulfate employé dans l’essai à blanc
et dans l’essai avec l’huile et m est la masse de la prise d’essai
VII. Analyse chromatographique
Elle est déterminée selon la méthode à la potasse éthanolique « NF ISO 5961 –
1996 »
Réactifs :
Potasse éthanolique 2N
Hexane
Acide chlorhydrique 2N
Sulfate de sodium anhydre
Mode opératoire :
Phase de saponification :
Peser 0,1g d’échantillon à 0,001 près dans un petit flacon. Ajouter 2ml de la
solution éthanolique et introduire dans l’étuve à 80°C pendants 30mnpuis refroidir.
Ajouter 2ml d’eau distillée. Extraire deux fois avec 2ml d’hexane. Soutirer les phases
supérieures contenants les matières insaponifiables. Ajouter 2ml d’HCl à la phase
inferieure, on obtient une solution trouble. Extraire deux fois avec 2ml d’hexane et
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E
soutirer les phases supérieures contenant les acides gras dans un flacon préalablement
taré. Evaporer puis peser le contenu.
Phase de méthylation :
Ajouter 2ml de méthanol chlorhydrique. Porter à l’ébullition dans l’étuve ou sur
bain marie pendant 20mn. Ajouter 4ml hexane et soutirer la phase supérieure contenant
les esters méthyliques. Sécher sur sulfate de sodium anhydre pendant une nuit. Filtrer
sur papier filtre et injecter dans le CPG.
Les étapes se résument comme suit :
Saponifiable
Fractionnement liquide/liquide
Saponification du corps gras
Insaponifiable
Traitement acide
Fractionnement liquide/liquide
Acide gras Phase aqueuse
Estérification
Fractionnement liquide/liquide
Phase aqueuse Esters méthylique
Lavage à l’eau
Séchage
Injections
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F
ANNEXE B
« Les théorèmes de KOMERS 2002 [27], [34]»
KOMERS (2002) a étudié la réaction de transestérification des triglycérides
d’origine végétale par catalyse basique à la potasse caustique ou à la soude caustique
en préchauffant l’huile vers 50°C. Dans tous les mécanismes réactionnels, il suppose
que l’huile biologique de départ est déjà neutre c'est-à-dire que la quantité des acides
gras libres dans l’huile est négligeable et de toutes les réactions théoriques possibles,
seulement l’alcoolyse et la saponification qui se mettent à former des produits.
a. Mécanismes des réactions
Dans ses études cinétiques, KOMERS a proposé les mécanismes de réaction
suivants:
Formation de l’alcoxyde
ROH + OH- RO- + H2O (r1)
Alcoolyse
TG + RO- DG- + E (r2)
DG- + ROH DG + RO- (r3)
DG + RO- MG- + E (r4)
MG- + ROH MG + RO (r5)
MG + RO- G- + E (r6)
G- + ROH G + RO (r7)
Saponification:
E + OH- ROH + S (r8)
k1
k1r
k2
k2r
k3
k3r
k4
k4r
k5
k5r
k6
k6r
k7
k7r
k8
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G
TG + OH- DG + S (r9) DG + OH- MG + S (r10) MG + OH- G + S (r11)
Avec: TG: triglyceride, DG: diglycéride, MG: monoglycéride, G: glycérol, E:
biodiesel, ROH: alcool, OH : catalyseur, S : savon, W : eau, ki : constante de vitesse de
la réaction i, kir : constante de vitesse de la réaction inverse i, Ki : constante d’équilibre
de la réaction i
b. Approches effectuées par KOMERS
Comme les réactions (r1), (r3), (r5) et (r7) sont des simples échanges de proton, on
peut alors adopter les hypothèses d’approximation suivantes :
k2, k2r << k3, k3r k4, k4r << k5, k5r k6, k6r << k7, k7r et
k3, k3r, k5, k5r, k7, k7r > k8, k9, k10, k11
KOMERS unis alors ces raisonnements par rapport aux concentrations initiales « a
» de l’huile et « b » de l’alcool en posant :
avec a = [TG]o
avec b = [ROH]o
Les résultats des équations différentielles sont :
(
)
(
)
(
k9
k10
k11
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H
(
)
( )
(
)
(
)
( )
Avec :
Et, en supposant que toutes les réactions ont atteint l'équilibre:
La conservation de la matière donne
TG + DG + MG + G = 1 (éq 1)
ROH + E =1 (éq 2)
OH + S = p (éq 3) avec
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I
ƞE + 3TG + 2DG + MG + S= 3 (éq 4) avec
En sachant que les conditions initiales sont:
TGo= 1 , ROHo= 1 , OHo = p et DGo = MGo = Go = Eo = So = 0
En combinant toutes ces différentes constantes d’équilibre des réactions, KOMERS a
défini les nouvelles constantes suivantes :
En utilisant (éq 2) et en supposant que les quantités de DG et MG formés dans les
réactions de saponification sont négligeables, le calcul conduit directement à :
(
)
(
)
Puis en portant ces valeurs dans (éq 1), on déduit :
(
)
(
)
L’établissement de la formule de KOMERS suppose enfin que toute la quantité
de catalyseur est consommée par saponification à la fin de la réaction de
transestérification ou en d’autres termes OH << S, ce qui donne S= p dans l’équation 3
D’où, on obtient la formule du KOMERS en portant ces expressions dans (éq 4) :
(
)
(
)
(
)
(
)
(
)
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J
Ce modèle de KOMERS tient compte du comportement de la transestérification
sous différentes conditions comme la température, le choix du catalyseur, le choix de
l’alcool, le rapport molaire entre le catalyseur et le triglycéride, la quantité d’eau, hormis
la concentration initiale en acides gras libres
Le tableau ci-dessous donne la valeur de ki de l’huile de canola en utilisant la
potasse comme catalyseur et le méthanol comme alcool léger de transestérification a
une température de 50°C réalisé par KOMERS.
Tableau de valeur des constantes d’équilibre de la réaction de transestérification de
Canola
Constantes d’équilibre Valeurs [L/ mol. S]
39,1859
12,3821
162,1756
57,3977
38,1223
2,7614
0,01333
39,2009
85,2700
53,0970
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K
ANNEXE C « Protocole du Criblage phytochimique » : [36], [38], [51]
I. Criblage des alcaloïdes
Les alcaloïdes peuvent être caractérisés par les réactifs généraux suivants :
réactif au mercuri-iodure de potassium (Valser Mayer): précipité blanc jaunâtre
réactif à l'iodobismuthite de potassium (Dragendorff): précipité orange
réactif à l'iodo-ioduré (Wagner): précipité rouge orangé
a. Tests préliminaires
500mg de l'extrait hydroalcoolique additionné de 10ml de HCl 2N est porté au
bain marie bouillant, sous agitation, pendant cinq minutes. La solution acide est ensuite
refroidie jusqu'à température ambiante puis additionnée de 0,5g de NaCl. Le mélange
est alors agité et filtré. Le précipité est lavé avec un volume suffisant de HCl 2N pour
ramener le filtrat à 10ml.Le filtrat obtenu est testé avec les trois réactifs généraux des
alcaloïdes.
b. Tests de confirmation
Si les tests préliminaires s'avèrent positifs, on procède aux tests de confirmation
selon le protocole expérimental suivant: 500mg d'extrait hydroalcoolique est additionné
d'ammoniaque 50% jusqu'à pH=9. La solution alcaline est alors extraite trois fois par
20ml de chloroforme. Les solutions chloroformiques sont rassemblées et évaporées à
sec. Le résidu obtenu est repris avec une solution acide HCl 2N que l'on teste avec les
trois réactifs généraux.
II. Criblage des flavonoïdes
1. Protocole expérimental:
Il se réalise à partir de 30 mg d'extrait hydroalcoolique préalablement
dépigmenté par du cyclohexane, repris par l'éthanol, et réparti dans 4 tubes, le 1er
servant de témoin, les 3 autres pour les 3 tests (test de Wilstater, test de Wilstater
modifié, test de Bate-Smith):
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L
test de Wilstater : HCl concentré en présence de trois ou quatre tournures de
magnésium. Le changement de coloration est observé : · virage au rouge (flavones),
virage au rouge pourpre (flavonols), rouge violacée (flavanones et flavanols)
test de Wilstater modifié : même protocole expérimental mais ajouter dans le
3ème tube 1ml d'eau distillée et 1ml d'alcool isoamylique. C'est la coloration de la
phase supérieure qui est alors notée.
Test de Bate-Smith : Les leucoanthocyanes ou proanthocyanidols monomères
qui sont des dérivés du flavan -3,4-diols se transforment en anthocyanidols
correspondants par traitement acide. Additionner dans le 4ème tube HCl concentré
(0,5ml)et porter au bain marie trente minutes. L'apparition d'une coloration rouge dénote
la présence de leucoanthocyanes.
III. Criblage des tanins
1. Tests
100mg d'extrait hydroalcoolique sont dissout dans 25ml d'eau distillée chaude
puis additionné de trois à quatre gouttes de NaCl 10%. La solution ainsi obtenue est
filtrée. Le filtrat est ensuite réparti dans quatre tubes à essai, le 4ème tube servant de
témoin.
Tube n°1: addition de quatre à cinq gouttes de gélatine à 1%.
Tube n°2: addition de quatre à cinq gouttes de gélatine salée (gélatine1% + NaCl
10%). L'apparition d'une précipitation par la gélatine salée signifie la présence de tanins
Tube n°3: addition de quatre à cinq gouttes de FeCl3 en solution
méthanolique.Une coloration :
bleu-vert ou vert noir est dû aux tanins du type catéchols.
noir bleuâtre signifie la présence de tanins de type pyrogallols.
Une réaction négative à la gélatine salée accompagnée d'une coloration verte ou
bleu noir avec FeCl3, sont dues à la présence d'autres types de composés phénoliques.
IV. Criblage des stéroïdes
1. Test
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M
Dépigmenter 100mg d'extrait hydroalcoolique par addition de 10ml de
cyclohexane et agitation pendant 5minutes.Dissoudre le résidu dépigmenté dans 10ml
de chloroforme. Sécher la solution obtenue sur Na2SO4anhydre, puis filtrer. Répartir le
filtrat dans quatre tubes à essai, le 4ème tube servira de témoin.
Tube n°1: test de Salkowski: incliner le tube à 45°, ajouter 1 à 2ml de H2SO4. Le
changement de coloration est noté immédiatement. Agiter le mélange légèrement et
noter le changement graduel de coloration : une coloration rouge indique la présence
de stérols insaturés.
Tube n°2: test de Libermann-Burschard : additionner trois gouttes d'anhydride
acétique puis agiter légèrement. Ajouter une goutte de H2SO4 concentré. Le
changement de coloration est observé pendant une heure: une coloration bleu-vert
indique la présence de stéroïdes tandis que rouge-violet à rose dénote la présence de
triterpènes.
Tube n°3: test de Badjet-Kedde: additionner quelques grains d'acide picrique.
L'apparition d'une coloration orange est due aux stéroïdes lactoniques.
V. Criblage des saponosides
Test de mousse: introduire10mg de poudre végétale dans un tube à essai. Additionner
10ml d'eau distillée. Agiter le mélange vigoureusement pendant trente secondes. Placer
alors le tube verticalement pendant trente minutes. Au bout de cette période, si la
mousse mesure 3cm et plus, la drogue contient des saponines.
VI. Criblage des anthraquinones
1. Protocole expérimental
Dissoudre100mg d.'extrait hydroalcoolique dans 30ml d'eau distillée, puis filtrer la
solution. Extraire le filtrat ainsi obtenu avec 10ml de benzène. Transférer l'extrait
benzénique dans un tube à essai, additionner 5ml de NH4OH .Agiter le mélange. Une
coloration rouge de la phase alcaline indique la présence d'anthraquinones.
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N
VII. Criblage des hétérosides cyanogénétiques
1. Protocole expérimental
Humecter dans un erlen 2g de poudre végétale avec une quantité suffisante
d'eau. Ajouter 1ml de chloroforme. Tremper une bande de papier filtre Whatman n°1
dans une solution fraîchement préparée de picrate de sodium (5g de Na2CO3 ; 0,5g
d'acide picrique et 100ml d'eau distillée) puis égoutter. Introduire un morceau de la
bande de papier ainsi préparée dans l'erlen juste au-dessus de la drogue et plier sur le
bord du récipient.Fermer l'erlen et laisser à la température ambiante pendant trois
heures. L'absence de glycosides cyanogénétiques est prouvée si aucun changement
de coloration ne se produit pendant trois heures.
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O
ANNEXE D « Les germes tests : ce sont les principaux microorganismes pathogènes »
[www.Cofrac.fr]
Germes tests Maladies Origines
Staphylococcus
aureus
agent principal des infections
superficielles de la peau et des
plaies. Il infeste le système pileux et
les glandes sébacées pour
déterminer furoncle, anthrax et
hidrosadénite.
Origine humaine (nez,
bouche, gorge, peau),
plaies infectées.
Escherichia coli Il est responsable de localisations
suppurées diverses, génito-urinaires
et de gastro-entérites infantiles. Il
en résulte une diarrhée aqueuse et
glaireuse.
Origine fécale, eaux usées,
sol, matières premières non
décontaminées …
Salmonella E. responsable de la fièvre typhoïde et
entéritique
origine alimentaire : œufs en
coquille, ovoproduits,
viandes crues (volaille,
porc,..) pâtisseries,
coquillages,
Candida albicans Elle peut se manifester au niveau du
tube digestif, dans les bronches et
les poumons. Elle se présente
comme une granulomatose
monstrueuse avec hyperkératose
/
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P
ANNEXE E « Les acides gras présents dans l’huiles de Aleurites fordii »
Noms d’AG Structure
Acide Palmitique
Acide Hexadécène-
11-Oïque
Acide Stéarique OH
O
Acide Oléique
Acide Linoléique
Acide α-
éléostéarique OH
O
Acide Catalpique OH
O
Acide β-
éléostéarique OH
O
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Table des matières
REMERCIEMENT ........................................................................................................................ I SOMMAIRE II Glossaire III liste des symboles ..................................................................................................................... V Liste des abréviations ............................................................................................................... VI Liste des tableaux .................................................................................................................... VII Liste des figures ........................................................................................................................ IX Introduction 1 Première partie : DONNEESBIBLIOGRAPHIQUES ..................................................................... i Chapitre I : GENERALITES SUR Aleurites fordii Hemls. ............................................................. 3
A. PRESENTATION DE LA PLANTE: .................................................................................. 3 I. Historique et origine : .................................................................................................... 3 II. Botanique de la plante .................................................................................................. 4 III. Distribution géographique : ....................................................................................... 8 IV. Ecologie et fructification de l’espèce Aleurites Fordii : ............................................... 9
B. L’HUILE DE GRAINES D’ALEURITE:, ........................................................................... 11 I. L’extraction industrielle : ............................................................................................. 11 II. Propriétés physique de l’huile de tung : ...................................................................... 13 III. Composition chimique de l’huile de tung ................................................................ 13 IV. Du point de vue de sa toxicité : ............................................................................... 14 V. Utilisation traditionnelles de l’huile : ............................................................................ 14
C. UTILISATIONS MEDICINALES DE L’ALEURITE : ..................................................... 15 Chapitre II : GENERALITES SUR LES HUILES DES GRAINES OLEAGINEUSES : ................ 16
I. Définition : .................................................................................................................. 16 II. Les caractères physico-chimiques des huiles végétales : ........................................... 16 III. L’extraction de l’huile à partir des graines oléagineuses : ........................................ 19 II. L’extraction par pression ............................................................................................. 19 III. L’extraction par solvant volatil ................................................................................. 20
Chapitre III : LES COMBUSTIBLES BIOLOGIQUES : LES BIOCARBURANTS : ..................... 21 A. BIOETHANOL : .............................................................................................................. 21
I. Définition :, ................................................................................................................. 21 II. Procédé industriel de la fabrication du bioéthanol : .................................................... 22
B. LES BIODIESELS : ........................................................................................................ 24 I. Définition .................................................................................................................... 24 II. Le processus de fabrication du biodiesel .................................................................... 24
Chapitre IV : LA REACTION DE TRANSESTERIFICATION DES HUILES VEGETALES: ........ 26 A. Généralités sur la réaction de transetérification .............................................................. 26
I. But .............................................................................................................................. 26 II. Les paramètres importants dans la réaction de transestérification : ............................ 26 III. Les méthodes de transestérification : ...................................................................... 30 IV. L’EMHV et l’EEHV : ................................................................................................. 30
B. Les propriétés physico-chimiques des huiles transestérifiées : ....................................... 32 I. Aspect organoleptique ................................................................................................ 32 II. Le pH .......................................................................................................................... 32
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III. Viscosité.................................................................................................................. 32 IV. Densité .................................................................................................................... 32 V. Point d’éclair ............................................................................................................... 32 VI. Indice d’acide .......................................................................................................... 33 VII. Indice de saponification ........................................................................................... 33 VIII. La teneur en peroxyde ............................................................................................ 33 IX. Indice d’iode ............................................................................................................ 33 X. Indice de cétane ......................................................................................................... 33
C. Valorisation des coproduits de la réaction de transestérification : ............................... 35 I. Le glycérol .................................................................................................................. 35 II. Les monoglycérides et diglycérides ............................................................................ 35
Chapitre V : NOTIONS THEORIQUES SUR LA PHYTOCHIMIE : ............................................ 37 I. Définition .................................................................................................................... 37 II. Types des métabolites secondaires ............................................................................ 37 III. Criblages phytochimiques : ..................................................................................... 41
Première partie PARTIES EXPERIMENTALES .......................................................................... ii Chapitre I : Aleurites fordii ET L’HUILE DE TUNG A MADAGASCAR ....................................... 43
A. ALEURITES FORDII : plante oléagineuse ...................................................................... 43 I. Récolte de Aleurites fordii ....................................................................................... 43 II. Analyses physiologiques des fruits de A. fordii ..................................................... 43
B. L’EXTRACTION DE L’HUILE DE A. fordii OU L’HUILE DE TUNG ................................. 45 III. L’extraction de l’huile et l’étude du rendement ......................................................... 47 IV. Caractéristiques organoleptiques de l’huile de A. fordii ........................................... 51 V. Les caractères physico-chimiques de l’huile ............................................................... 52
C. REMARQUES SUR LES POSSIBILITES DE VALORISATION DES SOUS-PRODUITS DU NOYAU D’ALEURITE: ..................................................................................................... 59
Chapitre II : LA TRANSESTERIFICATION DE L’HUILE DE TUNG EN EMHA ET EEHA ......... 60 A. PRETRAITEMENT ......................................................................................................... 60
II. L’alcool : ..................................................................................................................... 61 B. LES REACTIONS DE TRANSESTERIFICATION .......................................................... 63
I. LA TRANSESTERIFICATION METHANOLIQUE AVEC LA CATALYSE BASIQUE .... 64 II. LA TRANSESTERIFICATION ETHANOLIQUE PAR CATALYSE BASIQUE .............. 71
C. ANALYSE DU RESULTAT ......................................................................................... 77 D. LA RECUPERATION DE SOUS-PRODUIT DE LA TRANSESTERIFICATION : ......... 80
Chapitre III : SCHEMAS DU PROCEDE ET FLOWSHEET PROPOSES POUR LA FABRICATION DU BIODIESEL A PARTIR DE Aleurites fordii ................................................. 82
A. Schéma de procédé ....................................................................................................... 82 I. Schéma de procédé de l’extraction de l’huile .............................................................. 83 II. Schéma de procédé de la fabrication de biodiesel par l’éthanol .................................. 84
B. Flowsheet ....................................................................................................................... 85 Chapitre IV: AUTRES APPLICATIONS DE L’HUILE ................................................................. 87
A. Fabrication de savon à partir de l’huile d’Aleurite ........................................................... 87 I. Généralités : ............................................................................................................... 87 II. Préparation de savon à partir de l’huile d’aleurite ....................................................... 89
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Chapitre V : ETUDES PHYTOCHIMIQUES ET BIOLOGIQUES DES EXTRAITS Aleurites fordii Hemls …………………………………………………………………………………………….92
A. Screening phytochimique des extraits de A. fordii .......................................................... 92 I. Préparation des extraits éthanoliques ......................................................................... 93 II. Le criblage phytochimique .......................................................................................... 94
B. Extraction des substances naturelles ............................................................................. 96 I. Préparation aux partages liquide/liquide en cascade .................................................. 96 II. Extraction en cascade ................................................................................................ 97
C. Etudes d'activités biologiques vis-à-vis de quelques souches microbiennes des extraits de A. fordii ............................................................................................................................. 98
I. La méthode d’analyse des activités antimicrobiennes: ............................................... 98 II. Les souches microbiennes utilisées ............................................................................ 98 III. Résultat des tests d’activités microbiennes ............................................................. 99
D. schéma du processus d’extraction de Aleurites fordii ................................................ 100 E. Analyse chromatographique par CCM de l’extrait bioactif ............................................ 101
I. Matériels ................................................................................................................... 101 II. Méthodes .................................................................................................................. 101 III. Résultats et interprétations .................................................................................... 102
Chapitre V : COMPARAISON DE Aleurites fordii AU Jatrophas curcas .................................. 105 I. Essai d’extraction d’huile Jatropha Curcas ............................................................... 105
A. Comparaison des caractéristiques des huiles végétales de A. fordii et le J. cucras ...... 106 I. Les caractères physico-chimiques ............................................................................ 106 II. Les rendements ........................................................................................................ 106 III. Utilisations ............................................................................................................. 107 IV. Interprétations des résultats .................................................................................. 107
Première partie ETUDE ENVIRONNEMENTALE ET ECONOMIQUE ........................................ iii A. Contexte et justification du projet.................................................................................. 109
I. Définition du projet .................................................................................................... 109 II. Justification du projet : .............................................................................................. 109 III. Localisation du projet ............................................................................................ 110
B. Raison du choix du site : .............................................................................................. 111 I. Milieu naturel ............................................................................................................ 111 II. Milieu humain ........................................................................................................... 111
C. Analyse des effets du projet ...................................................................................... 111 I. Evaluation des impacts potentiels des activités du projet .......................................... 111 II. Les effets négatifs : ................................................................................................... 112 III. Mesures d’atténuation des impacts ....................................................................... 112
D. Modalité de réalisation du projet ............................................................................... 113 I. La plantation ............................................................................................................. 113 1. L’extraction de l’huile ................................................................................................ 114 2. La production du biodiesel ........................................................................................ 114 3. Organisation de travail .............................................................................................. 115
E. Étude économique : ..................................................................................................... 115 I. Les dépenses fixes ................................................................................................... 116 II. Coût de production ................................................................................................... 121
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I. Coût variables ........................................................................................................... 122 II. Bénéfices .................................................................................................................. 123
F. Interprétations .............................................................................................................. 124 Conclusion …………………………………………………………………………………………...125 ANNEXE A :……………… ......................................................................................................... A
I. Densité : .......................................................................................................................... A II. Indice de réfraction .......................................................................................................... A III. Indice d’acide ............................................................................................................... B IV. Indice de saponification ............................................................................................... B VI. Indice d’iode ................................................................................................................ C VII. Analyse chromatographique ........................................................................................ D
ANNEXE B……………… ........................................................................................................... F ANNEXE C ……………………………………………………………………………………………...K
I. Criblage des alcaloïdes ................................................................................................... K II. Criblage des flavonoïdes ................................................................................................. K III. Criblage des tanins ....................................................................................................... L IV. Criblage des stéroïdes .................................................................................................. L V. Criblage des saponosides ............................................................................................... M VI. Criblage des anthraquinones ....................................................................................... M VII. Criblage des hétérosides cyanogénétiques ................................................................. N
ANNEXE D ……………………………………………………………………………………………..O ANNEXE E ……………………………………………………………………………………………...P
Auteur : RALINIRINA Holisoa Rantsaniaina
N° Tel : 0330974048
Titre : « Contribution à l’étude et à la perspective de revalorisation de
Aleurites fordii Hemsl. à Madagascar »
NOMBRE DE PAGES : 130
NOMBRE DE TABLEAUX : 55
NOMBRE DE FIGURES : 32
NOMBRE D’ANNEXES : 5
RESUME
Aleurites fordii est une plante oléagineuse riche en huile qui constituait une activité économique
de Madagascar pendant la colonisation. Depuis 1960, elle fut totalement délaissée. Ce travail a pour
but de revaloriser A. fordii à Madagascar. L’amande d’aleurite présente une teneur de 57% en huile.
L’étude de la transestérification d’huile d’aleurite en diester, par le méthanol et l’éthanol par catalyse
basique à la potasse KOH, montre des caractéristiques voisines du gazole. Ainsi, les diesters d’huile
d’aleurite peuvent servir de source d’énergie renouvelable et capable de substituer le carburant
d’origine fossile.
Le criblage phytochimique effectué sur l’extrait de feuille de A. fordii a détecté la présence des
flavonoïdes, coumarines anthraquinones et stéroïdes. Après les extractions en cascade, seul l’extrait
au DCM a montré une activité biologique importante sur Staphylococcus aureus, Escherichia coli,
Salmonella enteridis et la Candida albicans. L’analyse par CCM a montré que la substance active
appartient à la famille des flavonoïdes.
MOTS-CLES : Aleurites fordii, huile d’aleurite, transestérification, biodiesel ; criblage phytochimique,
activité antibactérienne, analyse par CCM
ABSTRACT
Aleurites fordii Helms. is an oleaginous plant rich in oil which constituted an economic activity of
Madagascar during the colonization. Since 1960, it was totally abandoned. This work aims at revaluing
A. fordii in Madagascar. The almond of aleurite presents a content of 57% in oil. The study of the
diester of tung oil transesterification with methanol and ethanol by basic catalysis with potassium
hydroxide KOH, showed characteristics similar diesel. Thus, tung oil diesters can serve as a source of
renewable and able to substitute fossil fuel energy.
The phytochemical screening performed on the leaf extract of A. fordii detected the presence of
flavonoids, coumarins, antraquinones and steroids. After extraction cascade (by successive extractions
with increasing solvent polarity), only the DCM extract showed significant biological activity against
Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Salmonella enteritidis and Candida albicans. The analysis by
TLC showed that the active substance belongs to the flavonoid family.
KEYS WORDS: Aleurites fordii, tung oil, transesterification, biodiesel; phytochemical screening,
antibacterial activity, phytochemical analysis by TLC
Encadreur: Docteur ANDRIANARISON Edouard Ravalison