memoire de fin de specialite

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Présenté par : Dr. Khadija LECHHEB OPTION : PHARMACIE CLINIQUE ET HOSPITALIERE SESSION : 2020 ROYAUME DU MAROC UNIVERSITE MOHAMMED V FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE - RABAT - MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

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Page 1: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

Présenté par :

Dr. Khadija LECHHEB

OPTION : PHARMACIE CLINIQUE ET HOSPITALIERE

SESSION : 2020

ROYAUME DU MAROC

UNIVERSITE MOHAMMED V

FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE

- RABAT -

MEMOIRE DE FIN DE

SPECIALITE

Page 2: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

REMERCIMENTS

Page 3: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

À notre maître de stage et encadrant

Monsieur le professeur « J. LAMSAOURI »

Je tiens à vous exprimer toute ma reconnaissance pour m’avoir encadrée, orientée,

aidée et conseillée tout au long de ma période d’affectation à l’HMIMV.

Vous avez toujours su me guider et me soutenir quand il le fallait.

Veuillez trouver dans ce travail, l’expression de mon respect, de ma gratitude

et de ma sincère reconnaissance.

Au professeur « A.BENNANA »

Nous avons eu l’honneur et le privilège d’apprécier la rigueur de votre enseignement et

de profiter de votre encadrement constant et bien veillant, qui nous ont fournis les

outils nécessaires à la réussite de nos études universitaires.

Au Professeur « Y.TADLAOUI» et au Professeur « W.ENNEFAH »

Je voudrais vous adresser toute ma gratitude pour votre disponibilité, votre

soutien moral et intellectuel et, surtout, vos judicieux conseils le temps que vous

m’avez consacré tout au long de l’élaboration de ce travail de recherche.

Page 4: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

Au Docteur Fadwa Berdi

Je tiens à te remercier pour ton aide précieuse dans l’élaboration de ce travail

À tout le personnel du pole pharmacie

Je tiens à remercier toute l’équipe du pole pharmacie pour sa gentillesse

Page 5: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

GESTION DES RISQUES LIEE A LA DISPENSATION

DES MEDICAMENTS A STATUTS PARTICULIERS : CAS

DE L’UNITE DE RETROCESSION A L’HMIMV DE

RABAT

Page 6: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

SOMMAIRE

Page 7: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

INTRODUCTION .................................................................................................................... 1

PARTIE I : ETUDE THEORIQUE ....................................................................................... 4

I. LA RETROCESSION ...................................................................................................... 5

II. GESTION DES RISQUES.............................................................................................. 5

1. La notion du risque ...................................................................................................................... 5

2. Déploiement de la gestion des risques dans le domaine de la santé ......................................... 6

3. Apport de la gestion des risques à l’hôpital ................................................................................ 7

4. AMDEC : L’Analyse des Modes de Défaillance, de leur Effet et de leur Criticité (AMDEC) ......... 7

LA PARTIE II : PARTIE PRATIQUE ................................................................................ 10

I. Matériel et méthodes ....................................................................................................... 11

II. Résultats ......................................................................................................................... 11

1. L’état des lieux de l’Unité de Gestion des Produits à Statuts Particuliers ................................ 11

2. Elaboration d’une cartographie globale du macro processus de rétrocession ......................... 12

3. Logigramme de la procédure de dispensation .......................................................................... 14

4. Analyse des risques du processus de la dispensation ............................................................... 15

5. La cotation des risques selon la Gravité et la Fréquence : ........................................................ 16

6. Proposition d’un plan d’action pour la gestion des risques et l’amélioration de la qualité ..... 19

III. DISCUSSION ............................................................................................................... 21

CONCLUSION ....................................................................................................................... 23

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................. 25

Page 8: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

LISTE DES FIGURES

Figure 1: Cartographie du Macro processus de la rétrocession .............................................. 13

Figure 2: logigramme de la procédure de dispensation .......................................................... 14

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1: Nature des risques liés à la dispensation ............................................................... 15

Tableau 2: Echelle de cotation de la fréquence ...................................................................... 16

Tableau 3: Echelle de cotation de la gravité ........................................................................... 17

Tableau 4: L’indice de criticité ............................................................................................... 17

Tableau 5: Tableau de calcul d’indice de criticité .................................................................. 18

Tableau 6: Actions d’amélioration des risques analysés ....................................................... 20

Page 9: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

1

INTRODUCTION

Page 10: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

2

Contexte :

Le risque est un événement redouté qui réduit l’espérance de gain et/ou d’efficacité dans

une activité humaine. Il est la combinaison de la probabilité de survenue d’un dommage et de

sa gravité. Il n’existe pas de situations sans risque et chaque activité génère un type de risque

spécifique.

Dans le domaine de la santé, les risques ne concernent pas uniquement le patient et son

entourage (infections nosocomiales, complications, rechutes, mauvais fonctionnement des

équipements, ...) mais également le personnel (risques professionnels et environnementaux,

indisponibilité, état de santé, aérocontamination, ...) et les biens (panne, détérioration des

équipements, absence, défaillance, inondations de locaux, etc.)

Le risque nul n’existe pas, il peut néanmoins être réduit ou maîtrisé. De ce fait,

l’amélioration de la sécurité du patient, de son entourage, du personnel et des biens devient un

enjeu incontournable pour les établissements de soins, étant donné la gravité des

conséquences des incidents et des accidents.

La sécurité est au cœur de la politique d’amélioration de la qualité, avec notamment la

publication de recommandations pour la pratique clinique [1]. La prise en charge

médicamenteuse du patient est un processus compliqué grand pourvoyeur de risques du fait

de sa complexité, de la pluralité des acteurs et donc de ses interfaces multiples, toutefois, ces

risques sont le plus souvent évitables.

Aujourd’hui, le rôle du pharmacien hospitalier évolue au sein de cette politique

d’amélioration de la qualité des soins et de sécurisation du circuit du médicament.

Dans le contexte de la rétrocession hospitalière, le pharmacien se trouve engagé dans

une démarche visant à l’optimisation de la prise en charge thérapeutique du patient, du fait de

la nature particulières des médicaments qui y sont dispensés, qui présentent d’une part des

risques sanitaires, et d’autre part, il peuvent constituer un risque financier, non négligeable

[2] Ainsi, dans un objectif de sécurisation de la prise en charge médicamenteuse des patients,

une analyse des risques présente un intérêt.

Au Maroc, le système de santé connait de grands chantiers de réforme hospitalière qui a

pour objectif de rendre les hôpitaux plus performants et plus compétitifs.

Page 11: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

3

Pour aider celui-ci dans leur quête de performance, plusieurs méthodes et outils font

l’objet d’un grand intérêt à la fois pratique, stratégique et médiatique dont celui de la gestion

des risques qui vise à fiabiliser ce système complexe [3] qui vise à identifier, évaluer et

maitriser les risques qui peuvent surgir dans un système de production.

Ceci dit, la gestion des risques suscite encore beaucoup d’interrogations par manque

d’une démarche globale et intégrale.

Problématique :

L’unité de gestion des médicaments à statut particulier gère des médicaments couteux,

pour le compte de la mutuelle des FAR, dont les pharmaciens assurent l’approvisionnement et

la dispensation.

La gestion de ces médicaments à caractère particuliers ne peut être dépourvue de risques

qui peuvent survenir au cours du circuit du médicament et engendrer un impact sur la santé du

patient et un retentissement économique ;

Objectif :

Notre travail sera présenté en deux parties, une première partie théorique, dans laquelle

nous allons aborder des notions de base sur la gestion des risques, la gestion des risques à

l’hôpital et la méthode AMDEC comme méthode d’analyse des risques.

Pour la partie pratique, elle permettra la mise en évidence et l’évaluation de l’ensemble

des risques de l’activité de dispensation en rétrocession des médicaments à statut particulier à

l’hôpital militaire d’instruction Mohamed V de Rabat, par le biais d’une méthode d’analyse

de risque traditionnelle : la méthode AMDEC. Visant ainsi à améliorer la dispensation, en

réduisant activement l’incidence des évènements pouvant survenir au cours de cette

procédure, et en proposant des actions pour sécuriser ce circuit.

Page 12: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

4

PARTIE I : ETUDE THEORIQUE

Page 13: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

5

I. LA RETROCESSION

Une rétrocession est la dispensation par une pharmacie à usage intérieur de

médicaments à des patients non hospitalisés (article R 5126 -102).

A titre dérogatoire, et sous certaines conditions, la PUI peut assurer la gestion,

l'approvisionnement, la préparation, le contrôle, la détention et la dispensation des

médicaments.

Cette pratique n’est pas nouvelle ; elle était connue dès la fin du XVII siècle, et était

justifiée par la nécessité de délivrer des médicaments, à titre gracieux, à ceux qui ne pouvaient

pas les acheter à l’officine faute de moyens [4]

II. GESTION DES RISQUES

1. La notion du risque

Le risque peut être défini par la probabilité de survenue d’un incident, d’une situation

souhaitée ou non ayant des conséquences négatives résultant de la survenue d’un ou plusieurs

évènements dont l’occurrence est incertaine.

Le risque peut aussi être défini par les deux dimensions qui le composent :

-la probabilité de cet évènement pouvant être déterminée par la fréquence de survenue.

-la gravité, l’impact estimé de l’événement en termes de dommage.

Le risque est présent dans toute activité et, en santé, la prise de risque à court terme est

souvent nécessaire pour un bénéfice à long terme

D’après l’OMS, «la sécurité des patients vise à réduire les risques d’événements

indésirables à un niveau acceptable »[5] [6]

La notion d’acceptabilité dépend de nombreux critères :

-Prise de risque volontaire/non volontaire

-Connaissance du risque encouru

-Réversibilité des conséquences

-Effet immédiat ou retardé

-Présence ou absence d’alternative à la prise de risque

Page 14: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

6

L’acceptabilité du risque par le patient est de plus en plus prise en compte notamment

depuis la loi HPST où le patient peut participer activement aux choix thérapeutiques après une

information objective par un professionnel de santé. La connaissance du risque encouru et la

participation à la prise de risque contribuent grandement à l’acceptabilité du risque par le

patient.

2. Déploiement de la gestion des risques dans le domaine de la santé

Dans le domaine de la santé, la gestion des risques a d’abord fait son apparition aux

États-Unis, réservée à certaines spécialités comme l’anesthésie et l’obstétrique, elle s’est peu

à peu étendue à d’autres disciplines. Il s’agissait de réduire les risques dès lors qu’ils étaient

liés à la responsabilité professionnelle et limiter les prix des compagnies d’assurance.

En France, l’intérêt porté à la gestion des risques dans le milieu de la santé est récent,

les premiers outils et retours d’expériences concernant l’amélioration de la qualité et de la

sécurité des soins ont vu le jour en 1996.

La mise en place du premier dispositif d’accréditation des établissements de santé de

l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé (ANAES) en 1999. Laisse

entrevoir la gestion des risques comme étant un élément clé d’une politique d’amélioration de

la qualité et de la sécurité des soins.

En 2003, l’ANAES développe les principes méthodologiques nécessaires au

développement de la discipline dans les établissements de santé et la DHOS publie un guide

de recommandations pour la mise en œuvre d’un programme de gestion des risques. Ce qui

conduit à une deuxième vague de certification des établissements de santé: le manuel de

certification comporte alors un chapitre « organisation de la qualité et de la gestion des

risques » dans lequel sont rappelés les principaux enjeux de la démarche : analyser les risques

a priori et a posteriori, les hiérarchiser, prioriser les actions, organise et coordonner

l’ensemble sous forme d’un programme global, établir des documents de recensement et

d’analyse, pour enfin améliorer la sécurité des personnes.

Page 15: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

7

3. Apport de la gestion des risques à l’hôpital

Dans une société qui exige désormais le « risque zéro » ou le « tout sécuritaire »,

l’hôpital n’échappe pas à la règle. Comme la demande sociétale est forte, la garantie de toute

activité contre ses éventuels risques reste indispensable dans le domaine de la santé comme

ailleurs, sous peine de voir se multiplier les procès de salariés contre leur employeur, ou de

patients contre leur médecin etc. Sans avoir la possibilité de supprimer complètement le

risque, l’objectif est de le réduire à son strict minimum, c'est-à-dire d’en diminuer la survenue

et d’en limiter les conséquences.

L’intérêt est à la fois humain et économique : d’une part il est plus que souhaitable de

préserver la santé et la qualité de vie des patients comme celles des salariés de l’hôpital, mais

d’autre part, même si cela a un coût et nécessite un investissement en temps important, la

gestion des risques permet des économies aussi bien en nombre de jours d’hospitalisation et

en frais médicaux supplémentaires pour les patients qu’en nombre de jours d’arrêts pour

maladie professionnelle ou en indemnités d’accidents de travail pour le personnel. [7] [8]

En 2012, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié un guide visant à accompagner les

établissements de santé dans leur gestion des risques associés aux soins [9]

Parmi les méthodes proposées, la HAS incite à une analyse des risques à priori. L’un

des outils consiste à procéder à une analyse des modes de défaillance de leur effet et de leur

criticité (AMDEC).

Cette méthode est également proposée par l’institut pour l’utilisation sécuritaire des

médicaments(ISMP) au Canada [ 10]. Elle consiste à analyser pas à pas un processus en

identifiant dans un premier temps ses modes de défaillance.

4. AMDEC : L’Analyse des Modes de Défaillance, de leur Effet et de leur

Criticité (AMDEC)

Il n’existe pas de bonne ou de mauvaise méthode d’analyse des risques. Chacune

possède ses avantages et ses inconvénients. Une méthode particulière est donc généralement

plus ou moins adaptée au contexte étudié et aux objectifs recherchés.

Trois méthodes sont considérées comme applicables dans le domaine de la santé

l’AMDEC, l’HACCP, et l’APR [11].

Page 16: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

8

L’AMDE c’est l’une des méthodes de référence d’après la HAS pour l’analyse a priori.

Elle peut être utilisée à visée diagnostique ou pour l’élaboration d’une cartographie des

risques exigée par la certification.

L’AMDEC est une méthode d’analyse et de prévention des défaillances potentielles.

Cette méthode d’analyse rigoureuse permet d’évaluer les risques afin de prévenir les

défaillances ou d’en prévenir les effets. Méthode d’analyse et de prévention du

dysfonctionnement des systèmes, elle permet de détecter tout type de défaillance d’un produit,

d’un processus technique ou organisationnel et même d’un concept selon l’objectif.

On peut donc différencier 5 types d’AMDEC :

-Fonctionnelle,

-Produit,

-Processus,

-Moyen de production

-Flux.

Dans le cadre de notre travail, le type d’AMDEC le plus approprié aux circuits de la

dispensation en rétrocession est l’AMDEC processus.

Les objectifs de l’utilisation de cette méthode sont nombreux et souvent

complémentaires dans une démarche de gestion des risques.

L’AMDEC permet de :

- Recenser les risques,

- Les hiérarchiser par détermination de leur criticité et mettre en œuvres des actions

préventives ou curatives pour les risques non acceptables afin de rendre le risque

résiduel acceptable.

- Détecter les défauts à un stade précoce notamment lors de la conception

- Optimiser la fiabilité d’un produit ou d’un processus en prévenant l’apparition des

risques

- Fournir un état des lieux de la vulnérabilité des activités de notre système.

Page 17: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

9

Cette méthode comporte 4 étapes :

1. Mise en place de la méthode

2. Analyse des processus : Il est important de bien identifier le système en délimitant le

champ de travail en fonction des objectifs. Il est également nécessaire de décomposer

chaque partie du processus en tâches élémentaires afin d’en analyser chaque partie.

3. Analyse des risques Evaluer les risques par une cotation consensuelle, et les

hiérarchiser selon la criticité et déterminer l’acceptabilité des risques résiduels.

4. Proposer des axes d’amélioration et leurs impacts potentiels

Page 18: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

10

LA PARTIE II : PARTIE PRATIQUE

Page 19: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

11

I. Matériel et méthodes

L’analyse des risques à priori a été menée dans l’unité de gestion des produits à statuts

particuliers de l’hôpital militaire d’instructions Mohamed V de rabat en2018.

Nous avons réalisé dans un 1er temps, un état des lieux de la gestion des Produits à

Statuts Particuliers à l’unité et la 2ème partie a concerné la gestion des risques liée à la

procédure de dispensation :

Elaboration d’une cartographie globale du macro processus de rétrocession

Logigramme du processus élémentaire de la dispensation

Analyse des risques liés à la procédure de la dispensation

La cotation des risques selon la Gravité et la Fréquence

II. Résultats

1. L’état des lieux de l’Unité de Gestion des Produits à Statuts Particuliers

Depuis l’amendement de l’article 44 de la loi 65-00 portant sur le code de la couverture

médicale de base (7/7/2011), à compter du 31 décembre 2012, il a été interdit aux organismes

gestionnaires de cumuler la fonction de gestionnaire de l’assurance maladie et celle de

producteur de soins y compris acquisition et gestion des médicaments.

Il a été alors décidé suite aux réunions de coordination avec la Mutuelle Autonome des

Forces Armées royales, que la continuité des prestations liées à la dispensation des produits

pharmaceutiques en question sera assurée par le Pôle Pharmacie de l’HMIMV Rabat tout en

optimisant les différents processus de leur gestion.

On entend par médicaments à statuts particuliers :

- Chimiothérapie anticancéreuse

- Produits de Biothérapie

- Produits de traitement des hépatites virales

- Produits de neurologie

- Produits d’hémophilie

Il est à noter que ces médicaments sont très particuliers, entre autres, pour les raisons

principales suivantes :

- Ils sont pour la plupart, destinés aux traitements de pathologies mettant en jeu le

pronostic vital ;

Page 20: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

12

- Leurs Poids financiers considérables ;

- Ils nécessitent une disponibilité permanente permettant d’éviter des « vides

thérapeutiques » qui compromettent la réussite des protocoles de traitement, tout en

évitant les pertes par péremption ou la détention de stocks « Morts »

- Effets secondaires importants d’où la nécessité d’accompagner les patients au cours

de leurs traitements, assuré l’éducation thérapeutique du patient.

- Médicaments cytotoxiques nécessitant une vigilance particulière lors de la

manipulation et du stockage ;

Cette unité accueillait en moyenne 80 patients par jour en 2018. Le processus, sur lequel

l’analyse AMDEC a été réalisée, était la dispensation.

2. Elaboration d’une cartographie globale du macro processus de

rétrocession

La rétrocession appartient au macro processus beaucoup plus large de la prise en charge

médicamenteuse des patients.

Principaux acteurs sont impliqués dans ce circuit sont : Direction de la mutuelle des

FAR, Unité de gestion des produits à statuts particuliers et le patient.

Ce macro processus est cartographié ci-dessous (figure 1) afin d’avoir une vision plus

globale des interactions des processus qui le compose.

Page 21: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

13

L'accord de la PEC

l'acquisitionGestion de

stockDispensation

Figure 1: Cartographie du Macro processus de la rétrocession

Cette cartographie des processus nous a permis de situer notre processus de

dispensation au sein du macro processus de la rétrocession.

Demande

de Prise en

charge

Satisfaction

des patients

Commission

médicale :

Direction de la

mutuelle des FAR

UGPSP

HMIMV

-Accorder la PEC en

se basant sur le dossier

du malade qui doit

comporter des bilans

biologiques, résultats

anatomopathologiques,

bilan radiologique..

-Etablissement du

programme d’emploi

-Suivi des marchés

-Passation des

commandes

-Gestion de l’état de

stock de la distribution

-Gérer l’état de stock du

dépôt.

-Réapprovisionnement.

-Gestion des

médicaments proches

périmés et périmés

- gestion des ruptures

-Dispensation les

médicaments aux

patients

Page 22: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

14

3. Logigramme de la procédure de dispensation

Afin de modéliser notre processus élémentaire de l’étude, qui est la dispensations un

logigramme sera créé pour représenter visuellement ses différentes activités. (Figure 2)

Figure 2: logigramme de la procédure de dispensation

Page 23: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

15

4. Analyse des risques du processus de la dispensation

L’identification des modes de défaillance, des risques qui y sont associés, et de leurs

impacts et conséquences sur les différents processus du circuit, s’est faite à travers la

réalisation d’un brainstorming collectif. Les résultats de l’étude des défaillances est

l’aboutissement des 10 étapes décrites précédemment.

Tableau 1: Nature des risques liés à la dispensation

Étapes Nature du risque

a. Enregistrer le patient Erreur de nom et prénom

Erreur de numéro de téléphone

b. Vérifier le dossier du patient

Absence de copie de PEC

Absence de copie de PEC

Absence d’ordonnance

Absence de PEC

c. Vérifier l’ordonnance et la PEC

Vérifier s’il n’y a pas de discordance entre

l’ordonnance et la PEC

Erreur de produit

Erreur de dosage

Erreur forme galénique

Erreur durée de traitement

d. Vérifier si le produit est disponible Rupture du produit

Arrêt de commercialisation

e. Vérifier si le stock est suffisant Arrêt de traitement

Retard de prise de traitement

f. Vérifier le bon sortie

Erreur durée de traitement

Erreur de produit

Erreur de dosage

Erreur forme galénique

Oublie d’un produit

g. Dispenser le produit au patient

Mauvais produit

Oublie d’un produit

Dispensé le produit au mauvais malade

h. Conseiller le patient

Mauvaise compréhension du traitement

Mauvaise observance au traitement

Mauvais conseil

Absence de conseil

i. Classer le dossier

Ne pas anticiper la prochaine (pour les

produits disponibles en petites quantité)

Oublier de classer dossier

Page 24: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

16

5. La cotation des risques selon la Gravité et la Fréquence :

Les risques ont été analysés en prenant en compte un degré de gravité pour le patient, de

fréquence en fonction de la survenue de cette défaillance est étudié Ces 2 indices de cotation

ont été définis pour chacun des risques identifiés, permettant de calculer son indice de

criticité. ( tableau 3)

Le degré de gravité a été établi en fonction de l’impact potentiel du risque sur la santé

du patient (tableau2). La fréquence des risques a été établie au regard de la réitération des

défaillances dans la procédure de la dispensation (tableau1).

Tableau 2: Echelle de cotation de la fréquence

FREQUENCE ECHELLE DE COTATION

RARE 1 : 1/ TRMESTRE

PEU FREQUENT 2 : 1/ MOIS

FREQUENT 3 : 1/ SEMAINE

TRES FREQUENT 4 : TOUS LES JOURS

Page 25: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

17

Tableau 3: Echelle de cotation de la gravité

GRAVITE ECHELLE DE COTATION

MINEUR 1 : PAS D’IMPACT

MODEREE 2 : DOMMAGE AVEC CONSEQUENCES QUI REGRESSENT RAPIDEMENT

MAJEUR 3 : DOMMAGE AVEC CONSEQUENCES PRONONCEES

Tableau 4: L’indice de criticité

Fréquence

Gravité 1 2 3 4

1 1 2 3 4

2 2 4 6 8

3 3 6 9 12

Page 26: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

18

Tableau 5: Tableau de calcul d’indice de criticité

Étapes Nature du risque Indice de

criticité Enregistrer le patient Erreur de nom et prénom

Erreur de numéro de téléphone

2

2

Vérifier le dossier du patient Absence de copie de PEC

Absence de copie de PEC

Absence d’ordonnance

Absence de PEC

3

3

3

2

Vérifier l’ordonnance et la PEC

Discordance entre l’ordonnance et la

PEC

Erreur de produit

Erreur de dosage

Erreur forme galénique

Erreur durée de traitement

4

4

4

4

4

Vérifier la disponibilité du

produit

Rupture du produit

Arrêt de commercialisation

6

3

Vérifier l’état de stock du

produit

Arrêt de traitement

Retard de prise de traitement

3

6

Vérifier le bon sortie Erreur durée de traitement

Erreur de produit

Erreur de dosage

Erreur forme galénique

Oublie d’un produit

4

4

6

4

3

Dispenser le produit au patient Mauvais produit

Oublie d’un produit

Dispensé le produit au mauvais malade

3

3

3

Education thérapeutique Mauvaise compréhension du traitement

Mauvaise observance au traitement

Mauvais conseil

Absence de conseil

6

6

6

6

Classer le dossier Ne pas anticiper la prochaine

dispensation (pour les produits

disponibles en petites quantité)

Oublier de classer dossier

3

2

Page 27: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

19

6. Proposition d’un plan d’action pour la gestion des risques et

l’amélioration de la qualité

L’application de l’analyse AMDEC à l’étude des risques de la dispensation au sein de

l’unité de gestion des produits à statuts particuliers, a permis de mettre en évidence un certain

nombre de défaillances susceptible d’affecter la qualité du service et la sécurité du patient.

Pour prévenir et corriger ces défaillances, de nombreuses propositions d’améliorations

ont été imaginées et certaines d’entre elles ont été retenues pour être appliquées au sein de

l’unité.

Ces propositions ou mesures préventives ont pour objectif de diminuer fortement la

cotation de la criticité, et d’améliorer de façon continue la qualité du service

L’AMDEC a permis la mise en évidence de 29 risques dont 15 risques prioritaires

identifiés (IC > 04), sont répartis sur les étapes :

Vérification de l’ordonnance et la PEC, vérification de la disponibilité du produit,

vérification de l’état de stock du produit, vérification du bon de sortie, éducation

thérapeutique.

Les actions d’amélioration issue de l’analyse des risques sont détaillées par risque

prioritaire dans le tableau ci-dessous (Tableau 6).

Page 28: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

20

Tableau 6: Actions d’amélioration des risques analysés

Étapes Nature du risque Action d’amélioration

proposée

Vérifier l’ordonnance et la PEC

Discordance entre

l’ordonnance et la PEC

Erreur de produit

Erreur de dosage

Erreur forme galénique

Erreur durée de traitement

Assurer un double control au

niveau de l’accueil

Vérifier la disponibilité du

produit

Rupture du produit Contacter le médecin traitant pour

substitution

Demande de prêt auprès d’un

autre établissement

Vérifier l’état de stock du

produit

Arrêt de traitement

Retard de prise de traitement

Alternative thérapeutique

Demande de prêt auprès d’un

autre établissement

Vérifier le bon sortie

Erreur durée de traitement

Erreur de produit

Erreur de dosage

Erreur forme galénique

Oublie d’un produit

Double contrôle lors de l’analyse

pharmaceutique

Dispenser le produit au patient

Mauvais produit

Oublie d’un produit

Dispensé le produit au

mauvais malade

Double contrôle à la dispensation

et à la validation pharmaceutique

de fin de journée

Education thérapeutique

Mauvaise compréhension du

traitement

Mauvaise observance au

traitement

Mauvais conseil

Absence de conseil

Qualification initiale du

personnel

Développer des fiches

d’information patient

Proposer des formations

régulières à l’équipe

Page 29: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

21

III. DISCUSSION

En 2012, la Haute Autorité de santé (HAS) a publié un guide visant à accompagner les

établissements de santé dans leur gestion des risques associés aux soins [12].

Parmi les méthodes proposées, la HAS incite à une analyse des risques a priori. L’un

des outils consiste à procéder à une analyse des modes de défaillance de leur effet et de leur

criticité (AMDEC). Cette méthode est également proposée par l’institut pour l’utilisation

sécuritaire des médicaments (ISMP) au Canada [13] ;

Elle consiste à analyser pas à pas un processus en identifiant dans un premier temps ses

modes de défaillance. La criticité de chaque mode de défaillance est ensuite évaluée par le

calcul de l’indice de criticité.

Cet indice allie des notions de fréquence de survenue et la gravité de l’effet engendré.

Sa première utilisation dans l’optimisation du circuit du médicament et de la sécurité du

patient date de 1994 [14]. L’AMDEC a depuis été appliquée par plusieurs équipes, aussi bien

à des étapes spécifiques que sur l’ensemble de ce circuit.

Dans notre travail, nous avons recensé 29 défaillances potentielles qui sont facilement

explicable. En effet, la dispensation de médicaments à statuts particuliers est un processus à

risque, raison pour laquelle cette cartographie a été entreprise.

Les risques identifies sont évalués selon leur probabilité de survenue, leur impact

potentiel. Cette évaluation des risques nous a servi ainsi à élaborer une cartographie des

risques, la proposition de corriger les aspects critiques des modes de défaillance induisent la

prise en compte de certains points notamment l’aspect humain et logistique.

Le choix de cette méthode a également été guidé par le double intérêt qualitatif et

quantitatif que nous apporte cette méthode. D’une part, elle permet d’analyser qualitativement

le découpage fonctionnel du processus et d’analyser de la même façon les modes de

défaillance, les causes et les effets. D’autre part, la cotation des paramètres de fréquence

d’apparition, et de gravité permet une analyse quantitative de la situation.

Ainsi, le calcul de la criticité permet de mesurer et hiérarchiser les actions à mettre en

œuvre.

Une analyse de risque (type AMDEC) est une méthode intéressante, Toutefois, elle a

ses limites, En effet, elle est chronophage et manque de subjectivité dans la cotation de

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chaque risque car elle est très dépendante de l’expérience des auteurs. Williams et al. [14]

proposait de réduire le biais de jugement en utilisant des critères explicites et clairs propres à

chaque risque. Ce qui impliquerait d’adapter ces critères et leur cotation en fonction de

chaque risque.

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CONCLUSION

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Cette étude a permis d’évaluer la faisabilité et l’intérêt de l’utilisation de l’AMDEC sur

le processus de dispensation en rétrocession en unité. Elle a mis en évidence la complexité du

processus et les risques qui y sont associés. Suite à l’analyse des risques, des mesures

correctives ont été proposé afin d’améliorer la qualité de la sécurité du patient. Suivre et

maintenir dans le temps ces changements de pratiques est souvent complexe, notamment lors

du renouvellement du personnel.

Il parait judicieux de renouveler l’AMDEC afin d’assurer le suivi des actions menées et

surveiller l’émergence de nouveaux risques.

Page 33: MEMOIRE DE FIN DE SPECIALITE

25

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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26

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