memento des techniques d alpinisme

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MINISTERE DE LA DEFENSE ECOLE MILITAIRE DE HAUTE MONTAGNE MEMENTO DES TECHNIQUES DE L’ALPINISME Edition 2006

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Page 1: Memento Des Techniques d Alpinisme

MINISTERE DE LA DEFENSE

ECOLE MILITAIRE

DE HAUTE MONTAGNE

MEMENTO DES TECHNIQUES DE L’ALPINISME

Edition 2006

Page 2: Memento Des Techniques d Alpinisme

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Page 3: Memento Des Techniques d Alpinisme

3

Préambule

Ce mémento s’adresse en priorité aux cadres en stage à l’école militaire de haute

montagne. Toutefois, il a vocation à être diffusé plus largement : sans être un

règlement à proprement parler, il constitue un document de référence.

Ce document est un complément à la formation dispensée à l’EMHM. Les savoir-faire

enseignés doivent être l’objet d’une pratique régulière pour être maîtrisés dans la durée.

Les techniques présentées dans ce manuel sont celles dont l'emploi est

nécessaire ou utile en montagne. D'autres, pour des raisons de sécurité ou de moindre utilité, ont été délibérément omises.

Il a été réalisé en fonction des techniques en cours au moment de sa rédaction. Il utilise des équipements dont l’usage est susceptible d’évoluer en fonction des normes

et des directives d’emploi des fabricants.

Malgré tout le soin apporté à sa confection, des imperfections peuvent subsister. Vos remarques constructives permettront de le faire évoluer.

Page 4: Memento Des Techniques d Alpinisme

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SOMMAIRE

-A- LES NŒUDS 7

1) NŒUDS D’ENCORDEMENT 7 2) NŒUDS DE JONCTION 8 3) NŒUDS DE BLOCAGE 9 4) NŒUDS AUTOBLOQUANTS 11 5) AUTOBLOQUANTS MECANIQUES 15

-B- LES AMARRAGES 16

1) GENERALITES 16 2) L’AMARRAGE DEUX POINTS 17 3) L’AMARRAGE TROIS POINTS 18 4) L’AMARRAGE DEUX POINTS EN LIGNE 18 5) LES PITONS 19 6) LES FRIENDS, LES COINCEURS 20 7) LES CHEVILLES A EXPANSION, LES BROCHES SCELLEES 22 8) LES BROCHES A GLACE 24 9) LE CORPS MORT 24 10) LE PIOLET 25 11) L’ANCRE À NEIGE : « DEAD MAN » 25 12) LES SKIS ET PIEUX A NEIGE 26 13) LES BECQUETS ET BLOCS COINCES ERREUR ! SIGNET NON DEFINI. 14) LE CHAMPIGNON DE GLACE 27 15) LA LUNULE DE GLACE OU « ABALAKOV » 28

-C- LES ENCORDEMENTS 29

1) PREAMBULE 29 2) MODES DE PROGRESSION 30 3) PROGRESSION DE RELAIS EN RELAIS 31 4) PROGRESSION SIMULTANEE EN TERRAIN NON CREVASSE 32 5) PROGRESSION SIMULTANEE EN TERRAIN GLACIAIRE CREVASSE : « CORDE TENDUE » 34 6) RACCOURCISSEMENT DE L’ENCORDEMENT 37

-D- L’ ASSURAGE 38

1) AUTO-ASSURAGE 38 2) L’ASSURAGE DU PREMIER DE CORDEE 38 3) L’ASSURAGE DU SECOND DE CORDEE 39 4) ASSURAGE POULIE 41 5) TECHNIQUE DE MISE EN PLACE D’UN ASSURAGE « POULIE » 42 6) FORCE DE CHOC (FC) 42 7) FACTEUR DE CHUTE (FC) 43 8) LE MOUSQUETONNAGE DES DEGAINES 44

Page 5: Memento Des Techniques d Alpinisme

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-E- LE RAPPEL 45

1) PREAMBULE 45 2) ANCRAGE 45 3) POSITIONNEMENT 46 4) PROCEDURE DE MANŒUVRE POUR LE RAPPEL 47 5) RAPPEL AVEC DEUX BRINS 48 6) RAPPEL EN S 49 7) RAPPEL « SUISSE » 49

-F- SAUVETAGE 50

1) PREAMBULE 50 2) AUTO-SAUVETAGE 50 3) MOUFLAGE SIMPLE 51 4) MOUFLAGE « MARINER » A DEMULTIPLICATION DOUBLE 52 5) MOUFLAGE « BOUCLE » 52 6) MOYENS D’AIDE AU SECOND DE CORDEE 53 7) EVACUATION EN PAROI : CACOLET ITALIEN (CORDEE DE TROIS) 55 8) EVACUATION EN PAROI : RAPPEL A DEUX 56 9) RALLONGE DE CORDE SOUS TENSION 57 10) EVACUATION SUR SENTIER 58 11) SIGNAUX INTERNATIONAUX D’ALERTE 58 12) HELICOPTERE, CHOIX DE LA DZ 59

-G- LA VIA FERRATA 61

1) LA LONGE 61 2) MODES DE PROGRESSION 62

-H- EQUIPEMENT DE PASSAGE ET FRANCHISSEMENTS HORIZONTAUX 64

1) REGLES GENERALES 64 2) PRINCIPES GENERAUX DE REALISATION 65 3) MATERIEL A EMPLOYER 65 4) MODES DE FRANCHISSEMENT (CF G2) 66

-I- TYROLIENNES ET TELEPHERIQUES 68

Page 6: Memento Des Techniques d Alpinisme

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Page 7: Memento Des Techniques d Alpinisme

7

-A- Les nœuds

1) Nœuds d’encordement

� NŒUD EN HUIT

Remarque : Une recommandation récente préconise d’effectuer un nœud d’arrêt (demi pêcheur double), après le nœud en huit. Cela permet de vérifier visuellement que le

nœud est réalisé avec une marge de 15 cm.

� NŒUD DE CHAISE

Remarque :- Obligation de le faire suivre d'un nœud

d'arrêt du type demi-pêcheur double.

Avantages : - Le plus couramment utilisé.

- Pas de risque de glissement.

- Déblocage aisé.

Inconvénient :

- Volumineux s’il est utilisé

avec deux brins de corde.

Avantages :

- Facilité de déblocage. - Volume restreint avec deux

brins de corde.

- Peut se faire d’une seule main.

Inconvénient :

- Léger risque de glissement.

Page 8: Memento Des Techniques d Alpinisme

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2) Nœuds de jonction

� NŒUD DE PECHEUR DOUBLE

Utilisations :

- Jonction de deux brins de

rappel (délaissé au profit

d’un nœud en huit). - Nœud d’arrêt.

- Confection de la boucle de

cordelette servant à réaliser un autobloquant.

Avantage :

- Pas de risque de glissement.

Inconvénients :

- Volume relativement important.

- Risque de coincement lors

des manœuvres de corde (rappel).

Demi-pêcheur double

Page 9: Memento Des Techniques d Alpinisme

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� NŒUD DE SANGLE

Remarque : - � Ne jamais fixer les extrémités libres par une couture ou

tout autre moyen (risque de déplacement du nœud).

- Peut servir à raccorder deux brins de cordes de diamètres différents.

3) Nœuds de blocage

� CABESTAN

Remarque : - Est utilisé en priorité pour l'auto-assurance au relais.

Avantages :

- C'est le seul nœud pour

raccorder les sangles.

- Volume réduit. - Peu de risque de

glissement.

Inconvénient :

- Difficile à desserrer.

Avantages : - Facilité de confection et de

réglage.

- Fonctionne sur l’un et l’autre des brins.

- Possibilité de régler la longueur

des brins sans défaire le nœud.

Inconvénient :

- Glisse à 400 kg.

Page 10: Memento Des Techniques d Alpinisme

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� NŒUD PAPILLON

Utilisation :

- Confection d’une boucle (potence) lors de la pose d’une corde d’assurage en

équipement de passage.

Intérêt : la traction sur chaque brin sollicite moins le nœud que le huit ou le cabestan.

� NŒUD DE MULE

Remarque : - Obligation de le faire suivre d'un nœud d'arrêt ou de

mousquetonner la boucle.

Avantage :

- C'est le seul nœud que

l’on peut faire et

défaire avec une corde en tension, surtout s'il

est associé à un demi-

cabestan (voir dessin).

- Utilisation au relais pour les manœuvres

d’auto-sauvetage

- Mise en place du système

de « rappel débrayable »

Page 11: Memento Des Techniques d Alpinisme

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4) Nœuds autobloquants

Pour l’ensemble des nœuds autobloquants, le nombre de tours (minimum trois) doit être modulé en fonction des diamètres utilisés. La cordelette doit être plus fine que

la corde, en général on utilise une cordelette de 7 mm, d’une longueur d’environ 1,5 m.

� NŒUD FRANÇAIS

� NŒUD DE MACHARD

Avantages :

- Un des plus sûrs avec corde gelée. - Déblocage parfois délicat.

Inconvénient :

- Utilisation dans un seul sens.

Avantages : - Déblocage facile.

- Fonctionne dans les deux sens.

- Simple à réaliser.

Page 12: Memento Des Techniques d Alpinisme

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� NŒUD DE MACHARD TRESSE

Avantage : - Déblocage facile.

Inconvénients :

- Glisse sur corde gelée. - Utilisation dans un seul sens.

Remarque : En cas de perte de la cordelette servant à la confection de l’autobloquant, ce nœud peut être réalisé avec de la sangle souple

Page 13: Memento Des Techniques d Alpinisme

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� NŒUD POLONAIS

� NŒUD VALDOTAIN

Avantages :

- Peut se confectionner avec un seul

brin. - Déblocage facile.

- Utilisation dans les 2 sens.

Inconvénients : - Ne joue plus son rôle sur une corde

gelée.

- Fonctionne mal avec des cordes de

même diamètre.

Remarques : - Effectuer un nombre de tours suffisant.

- Fermeture par un nœud de chaise et un nœud d’arrêt.

Avantages :

- Nécessite peu de corde ou cordelette.

- Peut s’effectuer avec

l’extrémité de la corde de rappel

(même diamètre de corde, cinq tours au minimum).

Inconvénient :

- Peut coulisser sur des cordes

traitées ou raides

Remarque : Nœud à réserver pour des situations très particulières ( perte ou oubli de

tout son matériel). S’entraîner avant de l’utiliser en situation réelle !

Page 14: Memento Des Techniques d Alpinisme

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� NŒUD DE CŒUR

Blocage si l’ on tire sur le brin A.

� NŒUD LORENZI

Utilisation des nœuds de cœur et Lorenzi :

- Le nœud de cœur peut être utilisé pour les remontées sur corde fixe.

- En cas de perte de la plaquette d’assurance, ces deux nœuds permettent

l’assurage du second de cordée.

Remarques :

- Le nœud de cœur est plus difficile à débloquer sous tension (difficulté à donner

du mou au second). - Il est préférable de les utiliser avec une corde simple.

Croquis ENSA

Page 15: Memento Des Techniques d Alpinisme

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5) Autobloquants mécaniques

Ces dispositifs remplacent les nœuds autobloquants sur cordelette (cf chapitre F-

Sauvetage). Ils sont plus pratiques, mais ne fonctionnent que dans un seul sens et il

faut éviter de les solliciter trop violemment (risque de détérioration de la corde). La

liste des modèles ci-dessous n’est pas exhaustive Avant emploi se reporter à la notice d’utilisation du constructeur.

� POIGNEE « JUMAR » - Utilisable avec une corde dont le diamètre est compris entre 8 et 13 mm.

- Le plus lourd des autobloquants mécaniques mais le plus pratique à

mettre en œuvre. - Mise en place d’un mousqueton afin d’éviter que la corde ne sorte de la

gorge.

� « ROPEMAN II » - Utilisation sur un brin. - Utilisable avec une corde dont le diamètre est compris entre 8

et 11 mm.

� « TIBLOC » - Utilisation sur un brin.

- Utilisable avec une corde dont le diamètre est compris entre 8 et 11 mm.

- Léger et simple à utiliser.

� « MINI TRAXION » - Utilisable avec une corde dont le diamètre est compris entre 8 et

11 mm. - Frottement réduit (poulie)

- Utilisable en tête de mouflage ou pour une remontée de corde fixe.

� « SHUNT » - Utilisation sur corde simple ou à double (veiller à respecter des diamètres identiques) - Utilisation courante en descente de rappels.

- Peut servir également dans toutes les autres manœuvres de sécurité.

Page 16: Memento Des Techniques d Alpinisme

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-B- Les amarrages

1) Généralités

Répartition des efforts sur les points d’ancrage au relais :

- Pour une charge identique, selon la manière dont est configuré le relais, les efforts sur les ancrages seront très différents.

- En conséquence il faut privilégier le rapprochement ou l’alignement vertical des

points d’assurage (tout en respectant entre ces points une distance minimum, en particulier en glace).

- La réduction de l’angle de traction peut également se faire par l’allongement de la

sangle reliant les différents points.

Page 17: Memento Des Techniques d Alpinisme

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2) L’amarrage deux points

Multidirectionnel (sans nœud) Unidirectionnel Liaison avec un seul brin

(Toujours unidirectionnel)

- Utilisé en rocher, en terrain d’aventure et en glace compacte.

- Répartit équitablement la charge sur les deux points d’ancrage.

- Sécurité en cas de rupture d’un des points.

Remarques :

- Relais unidirectionnel

• En cas de rupture d’un des points la charge est immédiatement prise en compte par le deuxième point.

• Si le sens de la traction est modifié, la charge est supportée par un seul

point. • A utiliser s’il y a un risque de chute de pierres et de cisaillement d’un brin.

- Relais multidirectionnel

• Quelle que soit l’orientation de la traction, la charge est toujours uniformément répartie.

• En cas de rupture d’un des points, le deuxième point est sollicité plus

violemment.

• Utilisation avec des points d’ancrage solides.

Page 18: Memento Des Techniques d Alpinisme

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3) L’amarrage trois points

Figure 2 Figure 1

Remarques : - Réalisation possible en utilisation multidirectionnelle

(sans nœud –figure 2-). - Utilisations directionnelles/multidirectionnelles : idem amarrage deux

points (B2).

- En terrain délicat, ou en cas de doute, il peut y avoir plus de trois points d’ancrage.

4) L’amarrage deux points en ligne

- Utilisé en glace ou en rocher « terrain

d’aventure ».

- Permet de répartir équitablement la traction

sur les 3 points.

- L'angle formé par les

brins doit être inférieur à 60°.

- Orienter le sens de cette

traction.

- Relier l’ensemble par un nœud en huit ou queue de

vache (unidirectionnel -

figure 1-). - L’auto-assurage et

l’assurage sont fixés sur la

boucle en aval du nœud.

(mousqueton de sécurité).

- L’amarrage en ligne est

surtout utilisé pour l’équipement des sites

d’escalade sportive avec

des chevilles à expansion ou des broches scellées.

- Ne jamais s’auto-assurer

sur un des maillons de la

chaîne.

Page 19: Memento Des Techniques d Alpinisme

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5) Les pitons

Remarques : - Lorsqu’un piton n’est pas planté à fond, il faut le « cravater » avec une

sangle ou une cordelette à l’aide d’une « tête d’alouette » afin d’éviter un bras de levier trop important (4).

- Un piton qui « sonne clair » lorsqu’on le frappe est un piton bien planté.

- Pour l’enlever, il faut le taper latéralement, d’un côté puis de l’autre. S’il ne sort pas utiliser une chaîne à dépitonner, à défaut une chaîne de

mousquetons.

- Utilisation en rocher.

- Il existe plusieurs catégories d’utilisation : un marquage C.E.

(Conforme aux Exigences de la directive européenne) permet de les

différencier. • « P » pour pitons de progression, leurs lames

mesurent moins de 3 mm d’épaisseur.

• « S » pour pitons de sécurité, leurs lames mesurent au moins 9 cm et 3 mm d’épaisseur.

• Les pitons de suspension comme les R.U.R.P qui sont utilisés en escalade artificielle. Ils ne possèdent pas

de marquage C.E. - On distingue plusieurs catégories de forme, les principales sont :

• Les lames, utilisées dans les fissures étroites (1). • Les universels, avec une tête vrillée à 45° par

rapport à la lame (2). • Les cornières en forme de « U », employées dans les

fissures larges (3).

- Il existe deux catégories d’acier :

• Les pitons en acier non trempé de couleur

argent et qui conviennent mieux aux roches tendres (calcaire).

• Les pitons en acier dur : de couleur noire,

conviennent aux roches dures (granit).

Page 20: Memento Des Techniques d Alpinisme

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6) Les friends, les coinceurs

� FRIENDS

- Ce sont des systèmes mécaniques à cames. Ils s’utilisent dans les fissures rocheuses.

- Toutes les cames doivent être en contact avec le rocher.

- Eviter de les placer dans des fissures évasées où leur tenue est très faible.

- Ne jamais pousser un friend en butée au fond d’une fissure, car sa récupération sera

impossible. - Eviter le porte-à-faux sur le bord de la fissure sous peine de rupture (bras de levier

trop important).

-Un friend à tige rigide est dangereux et ne doit plus être utilisé.

Page 21: Memento Des Techniques d Alpinisme

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� COINCEURS

Figure 1. Figure 2.

Pièces métalliques de différentes formes munies d’un câble ou d’une cordelette, les

coinceurs viennent se loger et se verrouiller :

- soit dans des fissures évasées : « rock », « stoppers », (figure 1)

- soit dans des fissures à bords parallèles : « hexentrics » (figure 2), « tricams »

Remarques : - En cas de chute la traction doit s’exercer dans le sens du coincement.

- Lors de la pose, on bloque le coinceur par une secousse franche dans la

bonne direction (axe de résistance correct) afin d’éviter qu’il ne sorte de son logement avec les mouvements de la corde.

- En cas d’une progression uniquement sur coinceurs, on alterne le

mousquetonnage des brins de corde pour limiter les efforts sur les points d'assurage en cas de chute et faciliter le coulissage de la corde.

Astuce : - Munir le second de cordée d’un « décoinceur » : crochet métallique

servant à extraire les coinceurs bloqués.

Page 22: Memento Des Techniques d Alpinisme

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7) Les chevilles à expansion, les broches scellées

Les sites d’escalade sportive et certaines voies rocheuses en haute montagne sont

entièrement équipés ou partiellement équipés à l’aide de chevilles à expansion ou de

broches scellées.

• Les chevilles à expansion ou scellements à sec

� Des boulons d’un diamètre de 8 ou 10 mm sont mis en place dans un trou foré à

l’aide d’un marteau, d’un tamponnoir et d’une cheville auto-foreuse d’un diamètre

de 12 mm. Le principe est l’enfoncement d’une cheville filetée sur laquelle, une fois frappée

et verrouillée, on viendra visser une plaquette d’assurage. L’expansion est

assurée par un cône qui prend appui sur le fond du trou.

Remarques : - Certaines voies en haute montagne sont encore équipées avec des

chevilles de 8 mm datant de leur ouverture. Cet équipement vieillissant doit être utilisé avec prudence.

- Ces chevilles sont d’une longueur standard qui n’est suffisante

que dans les roches très dures.

Nb : Les diamètres de la cheville et du trou foré sont identiques.

Fig1 : cheville à expansion en cours de pose. Une fois mise en place, la chevi lle ne doit pas

dépasser de la surface du rocher

Fig 2 : chevi lle à expansion après

vissage de sa plaquette

Page 23: Memento Des Techniques d Alpinisme

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• Les goujons filetés à auto-expansion ont généralement un diamètre de 10 ou 12 mm

et la longueur employée est variable selon la qualité de la roche. Ils utilisent un trou foré à l’aide d’un perforateur et l’expansion est provoquée lors du vissage de

la plaquette par le glissement d’une bague sur le cône à l’extrémité du goujon.

• Les broches à scellement chimique

Ce sont des tiges filetées, scellées à l’aide d’une colle mortier ou d’une résine. Ce type d’équipement est principalement utilisé dans les sites d’escalade sportive.

Avertissements : - L’équipement de sites d’escalade à l’aide de scellements à sec ou chimiques ne doit être réalisé que par des spécialistes formés à cette tâche.

- Bien que ce type de moyen d’assurage soit très résistant, les

utilisateurs devront malgré tout avoir un regard critique sur les équipements en place lorsqu’ils découvrent un site d’escalade. En particulier, sur un relais en broche « bis »,

il faut se vacher sur le maillon rapide et non directement sur la broche.

< Broche de type « tendeur »

Broche du type « bis »

Page 24: Memento Des Techniques d Alpinisme

24

8) Les broches à glace

- La broche est constituée d’une patte, d’un tube avec filetage et d’un trépan

d’attaque.

- Choisir la longueur de la broche en fonction de la qualité de la glace. - Avant de la visser, dégager la couche de surface pour trouver une glace plus dense.

- D’une manière générale, la pose s’effectue perpendiculairement à la surface.

- En glace très dure, il est possible de positionner la tête de la broche légèrement

vers le bas. - Avec une glace de qualité médiocre la tête sera inclinée vers le haut (cf croquis).

- Pour les broches fixes (équipement de passage), surveiller l’évolution de leur

solidité. En cas d’ensoleillement, la patte doit être recouverte pour éviter le réchauffement par conduction.

- Le trépan d’attaque doit être aiguisé pour une meilleure amorce.

- Stocker les broches dans un chiffon huilé pour éviter la rouille.

9) Le corps mort

- A réaliser avec un

objet quelconque (sac à

dos, sac plastique rempli

de neige, petit bloc de rocher…).

- Creuser un trou plus ou

moins profond suivant la qualité de la neige.

- Fixer un anneau autour

du corps mort et le

placer au fond du trou. - Aménager une tranchée

afin que la traction sur

l'anneau s'exerce vers

le bas. - Reboucher le trou et

bien tasser la neige.

Page 25: Memento Des Techniques d Alpinisme

25

10) Le piolet

Suivant la qualité de neige rencontrée :

- neige très dure et compacte : piolet planté verticalement.

- neige sans cohésion (croquis ci dessous). Même principe que le corps mort. Faire une tranchée en forme de « T ».Mettre le

piolet dans la tranchée en faisant une tête d’alouette sur le manche avec une sangle.

11) L’ancre à neige : « dead man »

- Plaque métallique sur laquelle est fixé un câble.

- Utilisation dans une neige de bonne cohésion.

- Confection d’un relais de progression, d’un amarrage de rappel ou d’un équipement de passage.

- En progression, le grimpeur est assuré de façon dynamique au corps ou au baudrier

(cf D2).

Remarques : - A la première traction, un affaissement peut s’opérer. C’est la neige qui

se tasse !

- Lors d’un équipement de passage, vérifier périodiquement l’évolution du placement.

Le piolet peut être uti li sé en « corps mort » enfoui

horizontalement dans la couche de

neige, au fond d’une tranchée.

Reboucher la tranchée et tasser la neige avec le pied.

Rmq : dans cette position la lame peut être positionnée

verticalement (vers le bas)

Page 26: Memento Des Techniques d Alpinisme

26

12) Les skis et pieux à neige

-

Les skis sont plantés profondément, fixations relevées,

croisés, inclinés à 75° par rapport

au sens de la traction, semelles vers l'aval pour éviter le

cisaillement de l'anneau de corde

ou de sangle par les carres. Cet

anneau est placé au plus près de la neige.

Remarque : dans les neiges de

faible cohésion il est préférable de placer les skis en corps mort

(idem piolet chap 10 p24)

Sur des neiges compactes,

un pieu en bois ou en métal peut être utilisé dans les

mêmes conditions.

Page 27: Memento Des Techniques d Alpinisme

27

13) Becquets et blocs coincés

Précautions : - La grosseur du bloc n’est pas forcément un gage de solidité.

- Vérifier la solidité du becquet ou du bloc.

- Mettre une sangle neuve si nécessaire. - Arrondir les angles vifs pour éviter le cisaillement de l'anneau.

- La traction doit s'exercer vers le bas.

- L'anneau d'amarrage est placé de façon à ne pouvoir sortir de son

emplacement. - Angle < 60°.

14) Le champignon de glace

- La taille du champignon

est liée à la qualité de la glace.

- Pour empêcher que la

corde ne sorte du champignon, creuser une

gorge du côté amont.

- Utilisation possible en

Page 28: Memento Des Techniques d Alpinisme

28

15) La lunule de glace ou « Abalakov »

- Cette technique porte le nom du grimpeur russe V. ABALAKOV. - Indispensable pour confectionner un amarrage laissé en place (rappel) ou pour

renforcer un relais en limitant le nombre de broches.

- Idéal dans le cas d’un amarrage fixe dans le cadre d’un équipement de passage.

Relais réalisé grâce à deux lunules

- Percer deux cavités convergentes à l’aide d’une longue broche. - Introduire par l’une des cavités, une cordelette de 7 mm de diamètre au minimum.

- Avec un crochet à lunule, récupérer la cordelette par le deuxième trou pour ensuite

la raccorder à l’aide d’un nœud de pêcheur double (cf A3).

Page 29: Memento Des Techniques d Alpinisme

29

Corde jumelée

-C- Les encordements

1) Préambule

Différents types de cordes

� Corde dynamique

De par ses caractéristiques et son élasticité, elle amortit les chocs et absorbe

l’énergie de la chute. Elle s’utilise en escalade et en alpinisme

Formée d’un seul brin, elle est conçue pour l’escalade. Elle convient mieux aux voies assez rectilignes et dans les cas où la descente ne se fait pas en rappel.

La corde à double est recommandée pour la montagne ou dans les grandes voies d’escalade lorsqu’une descente en rappel est nécessaire. Elle est également préférable chaque fois que les points d’assurage sont aléatoires, notamment en escalade glaciaire. D’autant plus que pour limiter le tirage, donc le facteur de chute, on peut mousquetonner séparément les brins.

La corde jumelée doit toujours se mousquetonner avec les deux brins. Elle

permet néanmoins de faire des

rappels.

Remarque : En dotation dans l’Armée de Terre et pour la formation à l’EMHM, seules

sont utilisées les cordes à simple et à double.

� Corde semi-statique

Destinée à la spéléologie ou au canyoning, elle est dotée d’un allongement modéré. Son

utilisation est réservée au rappel ou à la mise en place d’une « tyrolienne ». Elle est

généralement de couleur blanche.

Remarque : - Les cordes semi-statiques ne doivent en aucun cas être utilisées pour

l’escalade ou comme ligne d’assurage lors d’un équipement de passage.

Corde à simple

Corde à double

Docum

ent Béal

Page 30: Memento Des Techniques d Alpinisme

30

2) Modes de progression Selon les risques (dévissage, chute en crevasse, etc.) et les contraintes (délais,

météo, etc.), l’encordement doit être adapté :

Méthode de raisonnement :

- Identifier le risque principal.

- Identifier le risque secondaire.

- Situer le bon compromis. - Choisir le mode de progression adapté.

Remarque : - La réalisation d’une course en haute montagne est très souvent une combinaison de ces différents types de progression, qui sont

adaptés aux difficultés du terrain et au niveau technique de la

cordée.

Escalade rocheuse, glaciaire ou mixte

difficile

Progression de « relais en

relais »

Terrain rocheux, neigeux, mixte

facile

Terrain glaciaire

crevassé

Progression

simultanée « corde tendue »

Progression

simultanée « anneaux à la

main »

Progression

simultanée « assurage en mouvement »

Terrain glaciaire pas ou peu crevassé

Terrain rocheux, neigeux, mixte

moyennement

difficile

Type de

progression défini par les « us et

coutumes locaux »

et à l’appréciation du chef du

détachement

Page 31: Memento Des Techniques d Alpinisme

31

2) Progression de relais en relais

� A DEUX PERSONNES

Corde à simple , à double ou jumelée .

� A TROIS PERSONNES (« EN FLECHE »)

Corde à double ou à simple

Remarque : - Lors d’une progression « en flèche », ne jamais utiliser de corde jumelée.

- Terrain difficile.

- Neige, glace, mixte,

rocher. - Encordement en

bout de corde grâce à

un nœud en huit ou

nœud de chaise réalisé sur les

anneaux de charge du

baudrier.

Page 32: Memento Des Techniques d Alpinisme

32

3) Progression simultanée en terrain non crevassé

- Pente ou arête neigeuse, rocheuse, mixte.

� TERRAIN FACILE : « ANNEAUX A LA MAIN »

Tenue des anneaux par nœud « gansé »

- Utilisation d’une corde à simple ou d’un brin de corde à double dans les terrains enneigés ou deux brins de corde à double dans des

terrains présentant un risque de cisaillement (arêtes rocheuses vives).

Cordée de deux ou trois. :

- Encordement sur les deux extrémités de la corde. Le grimpeur du centre de la cordée s’encorde par un nœud directement sur le baudrier ou par un

nœud en huit et deux mousquetons de sécurité dont un à vis (ou un

mousqueton uni-directionnel).

- Distance d’encordement courte (3 à 5 m) avec anneaux de buste pour le leader (pour l’allongement éventuel de la longueur d’encordement).

Remarque : - Dans une cordée de trois, le grimpeur le plus faible est placé au milieu.

Page 33: Memento Des Techniques d Alpinisme

33

� TERRAIN MOYENNEMENT DIFFICILE : « ASSURAGE EN

MOUVEMENT »

- Les membres de la cordée progressent simultanément. La corde est

tendue. Elle est passée derrière des points d’ancrages naturels

(becquets, gendarmes, arêtes, arbres), soit directement soit à l’aide de sangles. On peut aussi placer des points artificiels (coinceurs,

friends, etc…).

- La sécurité est liée aux points entre les membres de la cordée (un

ou deux points minimum). - Ce mode de progression nécessite une bonne expérience, une vision

juste du terrain et une cordée de niveau homogène.

- Lorsque le leader n’a plus de matériel, il réalise un relais et fait

venir le second de cordée, la progression peut alors reprendre. - Utilisation d’une corde à simple ou d’une

corde à double (deux brins).

- Cordée de deux, ou de trois si le niveau technique des participants le permet.

- Encordement aux deux extrémités de la corde.

- Distance d’encordement moyenne (15 à 20m).

Page 34: Memento Des Techniques d Alpinisme

34

4) Progression simultanée en terrain glaciaire crevassé : « corde tendue »

� A DEUX PERSONNES : ENCORDEMENT EN « N »

� A TROIS PERSONNES : ENCORDEMENT EN « M »

Remarque : pour ces deux types d’encordement la priorité va à la distance entre les alpinistes et non à la longueur de corde dans le sac, destinée à initier un

mouflage (> 2m).

Les extrémités de la corde servent à confectionner des

anneaux de buste ou sont lovées dans le sac

Les extrémités de la corde servent à confectionner des

anneaux de buste ou sont lovées dans le sac

Page 35: Memento Des Techniques d Alpinisme

35

L’encordement en « M »

- Encordement : direct ou avec un nœud en huit plus deux

mousquetons dont un de sécurité (ou un mousqueton uni-directionnel

de sécurité).

- Utilisation possible d’une « potence » pour plus de souplesse pendant la progression (alpiniste du centre).

- Réserves de corde pour un éventuel sauvetage.

- Emploi d’une corde à simple ou un brin de corde à double .

- Distances d’encordement : en fonction de la nature du glacier (assez long, de 20 à 30 m).

- Progression corde tendue, sans anneaux à la main.

- Emport du matériel d’auto-sauvetage : broches, autobloquants, sangles,mousquetons, …

- Nœud de freinage sur la corde, éventuellement.

Page 36: Memento Des Techniques d Alpinisme

36

Variante d’encordement sur glacier enneigé (type « M en téléphérique »)

Ce type d’encordement donne plus de mobilité à l’alpiniste du milieu en cas de

modifications fréquentes des longueurs d’encordement ou de franchissement

d’obstacles.

Remarques : -Le nœud autobloquant doit pouvoir fonctionner dans les deux sens.

-pas d’autobloquant mécanique.

-La cordelette servant à la confection du nœud doit être plus courte que la longe.

Page 37: Memento Des Techniques d Alpinisme

37

5) Raccourcissement de l’encordement

La confection d’ « anneaux de buste » sert à ajuster la longueur de corde dont on a réellement besoin :

- Encordement sur l’extrémité de la corde.

- Lovage de la corde autour du buste, maintien par un nœud d’arrêt.

- Assurage sur le baudrier grâce à un nœud en huit sur deux mousquetons (dont un de sécurité) ou un mousqueton uni-directionnel de sécurité.

Page 38: Memento Des Techniques d Alpinisme

38

-D- L’ assurage

1) Auto-assurage

L'auto-assurage est l'action qui consiste à s'attacher sur le point central du relais. L'auto assurage est obligatoire, il conditionne la sécurité. Cette liaison

est réalisée, en priorité, avec la corde servant à la progression à l’aide d’un nœud

de cabestan facilement réglable. L’avantage principal est de pouvoir moduler la distance entre le grimpeur et le point d’accroche.

Remarques : - Une longe peut être utile pour se « vacher » lors de rappels. Elle est

cependant souvent inadaptée car de longueur fixe. - Une longe doit être confectionnée avec de la corde à simple. L’usage de

sangle est à proscrire (car statique).

2) L’assurage du premier de cordée

- Avec un système d’assurage

adapté au contexte relié au

baudrier (sur le pontet) par un

mousqueton de sécurité.

- Auto-assurage sur le relais.

Remarque : - Se reporter à la

notice du constructeur pour

l’utilisation des différents

dispositifs.

Docum

ent Petzl

Page 39: Memento Des Techniques d Alpinisme

39

Cas particulier d’assurage : à la taille

3) L’assurage du second de cordée

� DEMI-CABESTAN

- Avec un demi-cabestan directement dans l'ancrage du relais.

- Auto-assurage obligatoire.

Avantages :

- Peut s'utiliser dans les 2 sens.

- Freinage efficace.

Inconvénients :

- Use, chauffe la corde et le

mousqueton. - La forme du mousqueton doit être

adaptée (HMS).

Ce nœud n’est pas autobloquant, la

corde doit toujours être tenue.

Remarque : - Il est conseillé d’utiliser

une plaquette dans le cas de

l’assurage simultané de deux personnes.

-Méthode utilisée en terrain facile,

neigeux ou rocheux. -Corde d’assurage vers le leader :

toujours au niveau de l’aisselle.

-Auto assurage obligatoire.

-Utilisation de gants recommandée.

Page 40: Memento Des Techniques d Alpinisme

40

� PLAQUETTES D’ASSURAGE (« NEW ALP », « KONG », « SALEWA », « PETZL REVERSO »...)

Avantages : - Très efficace pour l’assurage simultané de deux seconds.

- Autobloquant.

Inconvénients : - Matériel supplémentaire (sauf

Reverso).

- Mou difficile à donner si la corde est

tendue. - Rester vigilant en utilisation avec un

seul brin.

Remarque : Utilisation possible du nœud « Lorenzi » (A4)

Cas particulier d’assurage : à la taille ou à l’épaule

- Méthode utilisée en terrain rocheux ou neigeux, facile. - Utilisation de gants recommandée.

- La corde doit toujours être tendue.

- L’auto assurance doit être en tension.

Page 41: Memento Des Techniques d Alpinisme

41

4) Assurage poulie

L'assurage poulie (appelé communément « moulinette »)

est une méthode d'assurage

depuis le bas. La corde est

installée préalablement, en haut de la voie, sur un ancrage

dont la solidité ne fait aucun

doute.

C'est un procédé d’enseignement qui présente les avantages suivants :

- Mise en confiance du grimpeur, - Familiarisation avec le matériel,

- Mise en œuvre d’éducatifs spécifiques,

- Dans le cadre de l’instruction, possibilité d'installer plusieurs cordées de front surveillées par un responsable qualifié.

L'assurage se fait avec un système d’assurage fixé sur le pontet du

baudrier par un mousqueton de sécurité.

Remarques : - La corde doit être passée dans le maillon rapide ou un mousqueton de

sécurité. Ne jamais passer directement la corde dans un anneau, une sangle en nylon ou dans un des maillons de la chaîne.

- Vérifier que la longueur de la corde est suffisante. Un nœud doit être

confectionné à l'extrémité de la corde tenue par l'assureur : il

empêche le passage de la corde dans le système de freinage et prévient le retour au sol du grimpeur (cf croquis).

- L'utilisation d'un appareil d'assurage autobloquant est très conseillée

(exemple : GRIGRI de PETZL).

- Faire attention aux différences de poids entre les grimpeurs. Si nécessaire auto-assurer l’assureur.

Page 42: Memento Des Techniques d Alpinisme

42

5) Technique de mise en place d’un assurage « poulie »

Cette manœuvre est réalisée par le premier de cordée en escalade sportive.

Arrivé au relais, s’auto-assurer, passer la corde dans le maillon. Avec la boucle ainsi réalisée, faire un nœud de huit que l’on fixe au baudrier avec un mousqueton

à vis, puis défaire le nœud d’encordement initial.

Remarques : - Cette méthode peut ne pas être applicable dans certains cas (maillon

trop petit). Dans ce cas, une fois auto-assuré, il faut attacher la corde

au baudrier pour éviter qu’elle chute, se décorder, passer la corde dans le maillon, puis se ré-encorder en bout de corde.

- Veiller à une bonne coordination entre l’assureur et l’assuré.

6) Force de choc (FC)

Quand un grimpeur chute l’énergie doit être absorbée par la chaîne d’assurage, en

particulier par la corde. Si la corde absorbe bien l’énergie et si la méthode d’assurage est adaptée, l’impact sur le grimpeur sera réduit. Cet impact que va encaisser le

grimpeur à la fin de sa chute, est appelé force de choc. Elle dépend du facteur de chute (cf D7), du poids du grimpeur, de la capacité de la corde à absorber l’énergie de

la chute, des frottements de la corde dans les dégaines et du moyen d’assurage utilisé.

La force de choc maximale est une valeur mesurée en laboratoire qui sert à

l’homologation des matériels d’alpinisme et en particulier des cordes.

Docum

ent Petzl

Page 43: Memento Des Techniques d Alpinisme

43

7) Facteur de chute (fc)

Le facteur de chute aide à déterminer la force de choc. Il s’agit du

rapport entre la hauteur de chute (H) et la longueur de corde déroulée (L) entre les deux membres de la cordée. Plus ce rapport est élevé, plus la

chute est dure.

Hauteur de chute fc =__________________________

Longueur de corde déployée

Exemple :

L’impact sur le grimpeur (force de choc) n’est pas uniquement fonction de la

hauteur de la chute, mais également de la longueur de corde utilisée : plus la longueur

de corde déployée est importante, plus l’allongement sera conséquent. Le choc sur le grimpeur sera donc d’autant mieux absorbé et les ancrages d’autant moins sollicités.

En conséquence, pour éviter un effort maximal sur le relais (facteur 2), il est

important pour le premier de cordée de placer dès le début de la longueur un ou plusieurs points d’assurage (points de renvoi).

Veiller également à ce que la corde soit la plus rectiligne possible, ceci afin de

diminuer les frottements au niveau des points d’assurage et permettre à l’ensemble

de la corde de jouer son rôle d’absorbeur d’énergie. On peut aussi, en terrain d’aventure délicat, utiliser des dégaines avec absorbeur

d’énergie : anneau dont la couture se déchire et amortit la chute.

Page 44: Memento Des Techniques d Alpinisme

44

8) Le mousquetonnage des dégaines

Incidents pouvant survenir lors d’erreurs de mousquetonnage :

- Veiller au sens de passage de la corde.

- Prendre garde à l’orientation du doigt du mousqueton. - Remplacer les sangles régulièrement.

- Vérifier le bon fonctionnement des mousquetons.

Docum

ent Petzl

Page 45: Memento Des Techniques d Alpinisme

45

-E- Le rappel

1) Préambule

Le rappel permet de franchir n'importe quel obstacle à la descente. C'est

un moyen facile et peu fatigant.

Cependant il reste la cause de nombreux accidents mortels en montagne.

Ancrages incertains, négligence engendrée par la fatigue, excès de précipitation ou tout simplement routine en sont l'origine.

Il doit être employé, en toutes circonstances et en tous lieux, avec rigueur

et respect absolu de la procédure.

2) Ancrage

- Toujours vérifier la solidité de

l'ancrage (même s'il s'agit de chaînes

en falaise ou école) : blocs coincés,

becquets, pitons. Sur les becquets, casser éventuellement les angles vifs

pour éviter le cisaillement des

anneaux.

- Si l'ancrage est déjà équipé d'anneaux, en cas de doute sur leur

état, rajouter une sangle neuve.

- Egaliser la longueur de toutes ces sangles. Passer la corde de rappel

dans tous les anneaux. Si possible

utiliser un maillon rapide (pour

faciliter le coulissage et éviter l’usure des sangles due au rappel de la

corde).

Page 46: Memento Des Techniques d Alpinisme

46

3) Positionnement

- Le descendeur doit être fixé au baudrier

par un mousqueton de sécurité.

- Il est indispensable de s'auto-assurer par un autobloquant. Diamètre 7mm minimum.

Vérifier sa longueur : pendant la descente, il

doit toujours pouvoir être débloqué

facilement et ne pas se coincer dans le descendeur.

- Après la mise en place du descendeur, tirer

vers le bas et vérifier (s'il s'agit d'anneaux

sur becquet) que les anneaux ne peuvent sortir de l'ancrage.

- Descendre en contrebas ou commencer le

rappel, accroupi si nécessaire, de façon à exercer la tension bien en dessous du point

d'ancrage.

Remarques : - L’autobloquant est placé au dessus du descendeur (cf croquis) : • Pas de risque de coincement dans le descendeur.

• Plus fatiguant.

• Etre vigilant sur la longueur du réglage de l’autobloquant. Privilégier cette méthode.

- Il peut également être placé au-dessous du descendeur :

• Moins fatigant car l’autobloquant est facile à faire fonctionner.

• Risque de coincement dans le descendeur.

• Passage d’obstacles (surplomb…) plus difficile. Utile pour le sauvetage et la descente de lourdes charges (cf F8).

Page 47: Memento Des Techniques d Alpinisme

47

4) Procédure de manœuvre pour le rappel

Dans l'ordre :

1. Vérification de l’ancrage.

2. Auto-assurance.

3. Mise en place de la corde dans le maillon (ou les sangles) du relais et

vérification du nœud de jonction. (dans le cas de deux brins de

rappel).

4. Egaliser les brins (dans le cas d’un brin unique) et vérifier que les

deux extrémités arrivent au point d'ancrage suivant.

5. Repérer le brin à tirer.

6. Installer l'autobloquant sur la corde.

7. Installer le descendeur.

8. Détacher son auto-assurage du relais.

9. Commencer la descente par une mise en tension progressive.

Descendre à vitesse modérée pour ne pas brûler la corde.

10. Surveiller l’extrémité des deux brins afin d’éviter toute surprise en

bout de corde.

11. Au niveau de l'ancrage suivant, en vérifier la qualité. S'auto-assurer.

12. Oter descendeur et autobloquant.

13. Vérifier que le rappel coulisse.

14. Attacher le rappel au relais du bas.

15. Signaler clairement que le rappel est libre.

16. Lors du rappel du brin avec le nœud, veiller aux coincements et aux

chutes de pierres provoquées par les mouvements de la corde.

Page 48: Memento Des Techniques d Alpinisme

48

5) Rappel avec deux brins

Relier les deux brins à l’aide d’un nœud en

huit ou d’une queue de vache.

Précautions : - Prendre des cordes de même

diamètre. - Bien serrer le nœud.

- Garder au minimum une marge

de 30 cm par rapport à

l’extrémité de la corde.

Remarque : - En cas de différence importante

de diamètre entre les deux brins, utiliser une jonction par

nœud de pêcheur double ou

utiliser le système de la corde

récupérable (chapitre I-Tyroliennes).

Remarques : -Attention à positionner le nœud du bon côté du maillon situé sur le relais -En cas de frottement important sur le rocher, le brin à rappeler est

celui qui est contre la paroi (cf croquis ci-dessous)

Blocage par

écrasement

Page 49: Memento Des Techniques d Alpinisme

49

6) Rappel en S

En l'absence de matériel approprié, il est

possible de descendre en rappel en passant la corde

sous une fesse et sur l'épaule opposée. Il est indispensable de protéger la peau aux endroits de

frottement de la corde (si possible mettre des

gants).

7) Rappel « Suisse »

Utilisations : - Franchir un obstacle

peu pentu.

- Souvent utilisé en ski de montagne.

Précautions : - Attacher l’extrémité

aval de la corde sur un

point solide. - Mettre sa longe en

téléphérique pendant la

descente. - Positionner ses bâtons

de façon à ne pas être

gêné.

Page 50: Memento Des Techniques d Alpinisme

50

-

-F- Le sauvetage

1) Préambule

La connaissance des méthodes de sauvetage est un préalable à maîtriser avant de s’engager dans tous types de courses, en particulier en terrain glaciaire.

Les responsables de détachement veilleront à l’entretien de leurs propres savoir-

faire et de la capacité de réaction du personnel les accompagnant.

2) Auto-sauvetage

Variantes : - Possibilité d’utiliser deux cordelettes. - Possibilité d’utiliser d’autres systèmes mécaniques (« Tibloc »,

« Ropeman 2 », « Mini Traxion », …).

- En cas d’utilisation d’une cordelette et d’un système mécanique,

relier le système mécanique au baudrier.

Remarques : - Il est nécessaire lors d’un déplacement sur glacier crevassé, d’avoir sur

soi l’ensemble du matériel d’auto-sauvetage réglé et prêt à être utilisé. - Il peut en être de même en escalade rocheuse avec des passages

surplombants ainsi que pour certaines descentes en rappel.

- Une longe trop longue est inutilisable.

Avec une poignée autobloquante et

un nœud autobloquant

- C'est la méthode permettant de remonter seul

une corde fixe. - La poignée est fixée au baudrier par la longe, à

une longueur de bras. Elle se trouve au-dessus

de l'autobloquant. - L'autobloquant recommandé est un machard

tressé, plus facile à débloquer. Il est relié au

pied du grimpeur par une sangle.

- Déplacer successivement les deux

autobloquants.

Page 51: Memento Des Techniques d Alpinisme

51

3) Mouflage simple

Il sert à démultiplier la force de traction en utilisant peu de longueur de corde. Son efficacité est faible.

Utilisation en cas de chute en crevasse

Remarques : - Le rendement d'un mouflage est altéré par les forces de frottement. Il convient donc de minimiser ces dernières :

* soit en doublant les mousquetons.

* soit en utilisant une poulie plastique ou des systèmes tels que « Mini

Traxion » (Petzl).

- Auto-assurage du sauveteur indispensable.

- Avec un détachement, il est plus simple et plus rapide d'utiliser la

traction directe.

Page 52: Memento Des Techniques d Alpinisme

52

4) Mouflage « Mariner » à démultiplication double

- C'est le mouflage qui a le meilleur rendement. - Il nécessite un brin de corde supplémentaire de 3 ou 4 mètres (il est également

possible d’utiliser l’extrémité de la corde).

5) Mouflage « boucle »

Si la victime est consciente et est en mesure d’aider à sa récupération, on peut utiliser ce système :

Remarque : - Il est possible de faire parvenir au blessé un (ou deux) mousqueton de

sécurité, une poulie simple, une poulie autobloquante (à mettre dans le bon sens !).

Docum

ent Petzl

Page 53: Memento Des Techniques d Alpinisme

53

6) Moyens d’aide au second de cordée

- « Grenouille »

- « Balancier »

En cas de difficultés du second de cordée à

franchir un passage, de blocage dans une zone

surplombante ou en cas de blessure, le leader doit pouvoir hisser son compagnon jusqu’au

relais. Par la seule action des bras, il est

quasiment impossible de tracter quelqu’un. La traction grenouille combine une action des

bras et une poussée sur les jambes qui elles

développent une puissance plus importante.

- Le leader allonge la longueur d’auto-assurance (environ 1m50).

- Il exerce une traction vers le bas en utilisant la

masse de son corps pour faire contrepoids.

- Avec les bras, il aide la corde à coulisser dans le mousqueton à vis du relais .

Remarque : - Méthode utilisée pour le hissage de sac en paroi (utilisation recommandée d’une poulie

autobloquante, « Wall Hauler », « Mini Traxion »).

Page 54: Memento Des Techniques d Alpinisme

54

- Assurance du second dans une traversée • Traversée horizontale avec deux brins :

• Traversée avec un seul brin :

Remarques : Cette manœuvre de corde doit être adaptée au terrain et au niveau de

compétence des participants. De plus elle devra être anticipée, bien comprise de tous

et le chef de la cordée devra pouvoir en permanence communiquer avec son/ses

second(s). Les deux exemples ci-dessus peuvent être modulés en fonction des circonstances et

de la configuration de la voie.

Docum

ent Petzl

Page 55: Memento Des Techniques d Alpinisme

55

7) Evacuation en paroi : Cacolet italien (cordée de trois)

- A utiliser avec un blessé transportable.

- Grande rapidité de manœuvre.

- La dissociation entre porteur et blessé en facilite l'exécution.

- Le porteur et le blessé sont reliés entre

eux.

- Pour faciliter les manœuvres, le blessé est légèrement plus haut que le porteur.

- Possibilité d’ajuster avec précision la

longueur de l’assurage du blessé. - Au relais, la descente est régulée par le

troisième membre de la cordée. Il utilise un

demi-cabestan avec un autobloquant de

sécurité et doit être en mesure, si nécessaire d’effectuer une rallonge de corde sous

tension (cf F9).

Page 56: Memento Des Techniques d Alpinisme

56

8) Evacuation en paroi : rappel à deux

- Disposition porteur/blessé identique au cacolet italien.

- Le porteur et le blessé sont accrochés au même endroit sur le descendeur. - Descente régulée par le porteur.

- Autobloquant obligatoire.

Remarques : - Ajuster avec précision la longueur de

la longe (système de

réglage –a-).

- Méthode pouvant être utilisée pour la

descente de lourdes

charges (charge devant soi).

Variante : - Utilisation sans longe avec un

brin libre.

Page 57: Memento Des Techniques d Alpinisme

57

9) Rallonge de corde sous tension

- Cette manœuvre sert à exécuter en toute sécurité, le passage du nœud de

rajout lors d'une longue descente freinée nécessitant 2 cordes (cacolet italien,

évacuation en paroi …). - Le frein parallèle servant au passage du nœud est confectionné avec le brin

libre de la 2ème corde.

- La corde sous tension ne doit jamais être retirée du frein avant que le frein

parallèle soit opérationnel.

Remarque : - Sur le croquis ci–dessus pour faciliter la compréhension du principe, les trois points d’accroche sont dissociés. Dans la réalité la manœuvre doit s’effectuer entièrement sur le point central du relais.

Page 58: Memento Des Techniques d Alpinisme

58

10) Evacuation sur sentier

C'est un moyen de fortune utilisant une partie de la corde pour porter un

blessé sur le dos. Il est confectionné avec au moins une dizaine d’anneaux

d’une hauteur d’environ 1m50 (du pied jusqu’au visage, cf ci-dessus). Ne pas l'utiliser en cas de suspicion de lésion vertébrale, fémorale ou

pelvienne.

11) Signaux internationaux d’alerte

Page 59: Memento Des Techniques d Alpinisme

59

12) Hélicoptère, choix de la DZ

Choix d’une D.Z. (Dropping Zone) : aire d'atterrissage.

- L'aire de poser

doit être

suffisamment loin d'obstacles

élevés (arbres,

maisons, lignes

électriques, etc.).

- L'aire d'approche doit

être libre de

tout obstacle

en sachant que, si possible,

l'hélicoptère se

pose face au

vent.

- La D.Z. doit être matérialisée au sol. La direction du vent peut-être donnée

lorsque l'aire d'atterrissage n'est pas masquée.

- Sur neige, l'aire d'atterrissage doit être damée au pied ou matérialisée.

- Une référence "sol" doit être donnée au pilote dans l'axe du poser (sacs à

dos, objets stables et reconnaissables).

Page 60: Memento Des Techniques d Alpinisme

60

- Précautions à l'embarquement et au débarquement :

* Tout objet susceptible de

s'envoler est attaché ou rangé.

(coiffure, carte etc...).

* Les skis, bâtons ou piolets sont

tenus horizontalement au sol. Les sacs à dos sont tenus à la main.

* L'embarquement ou le débarquement se font selon les

consignes du mécanicien.

* A l'intérieur, ne pas s'agripper

aux instruments pour ne pas

gêner le pilote.

* L'approche d'un hélicoptère se fait en position accroupie en général

face à la porte côté mécanicien. L'approche par l'arrière est interdite

(Rotor de queue).

* Attention aux crevasses et aux risques de dévissage au débarquement.

* Sur neige, l’hélicoptère s’enfonce, penser à se baisser !

* Porter un masque de ski pour se protéger de la neige ou de la poussière.

Page 61: Memento Des Techniques d Alpinisme

61

-G- La Via ferrata

Les via ferrata sont des itinéraires équipés de moyens de progression artificiels

(échelles, marches, …) et d’un moyen d’assurage (câble, points d’assurage « queue de

cochon »). Ils parcourent des parois parfois très aériennes. Cette pratique permet à

des débutants de se familiariser avec une certaine forme d’escalade et d’appréhender le vide. C’est également un entraînement possible à la réalisation du franchissement

d’un équipement de passage en haute montagne par un détachement.

1) La longe La pratique de la via ferrata impose l’utilisation d’une longe spéciale dite en « Y ». Elle

posséde un système qui absorbe le choc généré par une éventuelle chute. L’utilisation

de longes classiques est à proscrire.

Il est dans tous les cas indispensable de consulter la notice d’emploi des matériels.

Docum

ent Petzl

Page 62: Memento Des Techniques d Alpinisme

62

Cette longe doit impérativement être reliée au baudrier par un des moyens suivants :

Ne jamais uti liser de mousqueton d’alpinisme pour cette tâche.

Remarque : - il peut encore subsister des longes avec absorbeur dites en « V ». Leur

utilisation est à proscrire en via ferrata.

2) Modes de progression

- Autonome avec longe seule :

Ce mode de progression est limité aux itinéraires sans risque de chute verticale

importante et avec des personnels expérimentés.

- Encordé :

Dans la plupart des cas, la via ferrata se pratique avec encordement. Le principe de progression est celui de l’assurance en mouvement (cf C4 et figure 1 p 61).

Doc

umen

t Pe

tzl

Page 63: Memento Des Techniques d Alpinisme

63

La distance d’encordement est fonction de la distance entre les points d’assurage (« queues de

cochon »). Elle est en moyenne de 3 à 5 mètres

entre les participants. Le responsable de la cordée doit être qualifié. Le principe d’encordement est

décrit au chapitre C5, en utilisant une potence pour

les membres intermédiaires de la cordée.

Manœuvre de franchissement d’un point d’assurage sur le câble.

Figure 1 Figure 2

Ce mode de progression ne dispense en aucun cas de l’utilisation d’une longe en Y sur le

câble d’assurage en particulier dans les traversées.

Remarque : - Si le second de cordée éprouve des difficultés, le leader s’arrête,

confectionne un relais et assure son compagnon (figure 2).

Astuce : - Sur des itinéraires très athlétiques, il est bon de s’équiper d’une « petite

longe » (simple dégaine accrochée au pontet du baudrier). Elle permet de se reposer

en s’accrochant rapidement sur l’équipement en place (barreau d’échelle, câble).

Docum

ents Petzl

Page 64: Memento Des Techniques d Alpinisme

64

-H- Equipements de passage et franchissements horizontaux

L’équipement de passage est un ensemble de moyens temporaires mis en place pour

permettre le franchissement d’un point délicat par un détachement militaire. Ces

moyens devront être adaptés aux difficultés du terrain ainsi qu’au niveau technique de

la troupe.

1) Règles générales

Dans sa conception et sa réalisation, l’équipement de passage est semblable à la via ferrata. Il est réalisé par les moyens propres du détachement (cordes). On peut alors

parler de « Via cordatta ».

On distingue deux types de franchissement :

- Le franchissement spontané : réalisé au cours d’un déplacement, il sert à assurer la

sécurité du détachement sur une courte distance (deux à trois longueurs

maximum). De faible difficulté, il est organisé au vu du terrain à l’appréciation du chef du détachement qui est autonome dans sa réalisation et son démontage.

- Le franchissement préparé : face à des difficultés techniques importantes, il faut déployer des moyens conséquents. Cet équipement est anticipé, la zone reconnue, il

est l’objet d’une planification spécifique et d’une organisation particulière. Un

détachement spécialisé travaille au profit de l’élément principal.

Page 65: Memento Des Techniques d Alpinisme

65

2) Principes généraux de réalisation

- Respect des règles de progression de l’alpinisme pour le personnel travaillant sur le

site pendant la mise en place et le démontage (cordes spécifiques, encordement et techniques d’assurage adaptés, pose des points, …).

- Choix du cheminement : privilégier les traversées ascendantes ou descendantes

(éviter les chutes de pierres). - Adapter les moyens d’aide au franchissement en fonction du niveau du détachement

ou des conditions de franchissement. Eviter les ruptures d’assurance, ne pas

croiser les cordes d’assurance et de traction.

- Mettre des points d’assurage intermédiaires en quantité suffisante, les placer judicieusement (avant une difficulté).

- Dissocier les cordes servant à l’assurage et celles utilisées pour la traction.

- Assurer la sécurité des zones d’attente et de regroupement.

- Mettre en place des orienteurs et le personnel chargés de la régulation du franchissement.

- Assurer la maintenance de l’équipement (tension des cordes, vérification des

amarrages…).

3) Matériel à employer

- Longe double : elle est confectionnée avec de la corde à simple. Chacun

des deux brins mesure entre 60 et 80 cm. Les deux mousquetons de sécurité

servant à l’assurance sont de préférence à verrouillage automatique. La longe est reliée au baudrier par un nœud de huit.

- Les cordes utilisées comme ligne d’assurance sont clairement identifiées par un marquage spécifique et ne servent qu’à cet usage. Ce sont des cordes à simple (cependant, dans des terrains ne présentant aucun risque de chute verticale,

principalement en neige, un brin de corde à double peut s’avérer suffisant.)

- Le matériel spécifique (échelles, cordes à nœuds, sangles de maintien,...) doit être

prévu et vérifié. - Ne jamais utiliser de corde statique.

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4) Modes de franchissement (cf G2)

- Equipement de faible difficulté sans risque important de chute verticale :

progression autonome avec double longe sur la corde d’assurance. Une seule personne entre deux points d’assurance.

- Difficulté supérieure ou risque de dévissage vertical pouvant induire un facteur de chute important : progression encordée sur le principe de « l’assurage en mouvement » avec la nécessité d’utiliser des chefs de cordée qualifiés (cf G2 –figure 1).

Remarque : - L’utilisation de longes avec absorbeur (de type via ferrata) est possible

mais n’est pas obligatoire si l’on évolue dans le cadre des modes de

franchissement définis ci-dessus, compte tenu de l’élasticité des cordes d’assurage en place.

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Astuce : - Méthode de progression en terrain enneigé (dite « technique de la chaussette »).

C’est un moyen de franchissement en terrain facile mais présentant des risques de

dévissage. Il permet d’éviter la mise en place d’un équipement de passage fixe, à la montée comme à la descente.

- Progression par « bonds » successifs en utilisant une main courante provisoire.

- La cordée A : Corde tendue confectionne deux relais sûrs.

- La cordée B progresse auto-assurée sur la corde de A. Arrivée au niveau du leader de A, elle installe à son tour un relais.

- La cordée A s ‘élance à son tour, auto-assurée sur la corde de B…

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-I- Les tyroliennes et téléphériques

Une tyrolienne est utilisée lors de franchissements horizontaux avec un assurage

par longe sur la corde elle-même (ou sur une corde parallèle). Un système de « va–et-

vient » peut être mis en place pour le transport du matériel. Le téléphérique répond aux mêmes principes mais en traversée descendante. Il est

toujours équipé d’un système de « va-et-vient ».

Les cordes employées sont des cordes spécifiques réservées à cette utilisation.

Moyens de mise en tension de la corde :

• mouflage simple (cf F3)

• Le passabloc

Avantage : - Mise en tension et démontage très faciles.

Précaution : - Nœud de sécurité (cf 4 – nœud de mule avec nœud d’arrêt).

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Astuce : - Corde récupérable

Remarque : - Ce système peut également

être utilisé pour le rappel, en particulier si

un des brins est endommagé. La descente s’effectue alors sur un seul brin.

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