mélange 2 temps - association bourguignonne culturelle · un autre duo : astérix et obélix b....
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SOMMAIRE
Introduction
1. Présentation de la compagnie
2. Les comédiens
a. Philippe Martz
b. Bernie Collins
3. Note d’intention : quand le clown redonne vie à l’enfance
4. Le clown traditionnel
a. Etymologie
b. La modernité du clown
c. Les types traditionnels de clowns
5. Les clowns de BP Zoom
a. Reconnaissez-vous Mister B. et Mister P.
b. Y-a-il des points de convergence avec les clowns traditionnels
c. L’originalité de notre duo
6. Les duos de clowns à l’origine de l’esthétique de BP Zoom
7. Quelques pistes
a. Un autre duo : Astérix et Obélix
b. Dans le spectacle que vous venez de voir
Introduction
a. Que voyez-vous sur cette affiche ? Quelles informations vous donne-t-elle ? Que
pouvez-vous en déduire concernant le nom de la compagnie ?
b. Le titre du spectacle : Mélange 2 temps (c’est un spectacle d’anniversaire : BP Zoom
fête ses 20 ans)
Que vous évoque ce titre ?
La suggestion d’Anne et Sandrine …
Le mélange 2 temps (mélange d’huile et d’essence) est utilisé pour faire fonctionner les
moteurs à 2 temps (mobylette, tronçonneuses… de moins de 50cm3)
Y-a-il un lien possible avec le spectacle ?
En quoi est-ce métaphorique ?
1. Présentation de la compagnie BP Zoom
BP Zoom est comme l’air d’une chanson dont on ne connait pas le nom et que l’on se
surprend à fredonner, deux personnages intemporels et récurrents qui font surgir
drôlerie et poésie d’un geste banal ou de la situation la plus anodine.
Depuis 1992, le duo burlesque composé par Philippe Martz et Bernie Collins, n’a
cessé de façonner ses personnages et de les éprouver sous toutes ses formes : théâtre,
music-hall, cabaret, en France et à l’étranger avec le souci d’amener le clown précisément là
où on ne l’attend pas.
Ils auraient pu se rencontrer à l’amicale des anciens élèves de l’école Lecoq, mais c’est dans
une des loges du théâtre de l’Odéon qu’ils se sont découvert un désir commun : être
simplement drôle à travers le clown.
Le duo s’est forgé autour de quelques références : Buster Keaton, Jacques Tati en passant
pas les Monthy Pythons et, pour compagnons de route, des figures comme Abel et
Gordon ou Alek Polivka. Avec quelques idées forces aussi :
- réduire la parole et des artifices scéniques à leur plus simple expression,
- par le rythme des corps et la complicité du geste, révéler la drôlerie et
l’incongruité des attitudes humaines,
- mais favoriser aussi leurs aptitudes au rêve et à la poésie.
Théâtre de geste et de mouvement, clown, manipulation d’objet, musique, Philippe
Martz et Bernie Collins empruntent à plusieurs disciplines pour exprimer leur univers
artistique : une présence, des états de clowns.
De ce travail d’invention permanente naît le premier spectacle autonome de la compagnie
simplement appelé BP Zoom. Il sera d’abord présenté au théâtre du Ranelagh (Paris) en
1997, puis au festival d’Avignon en 1998 ainsi qu’au London Mime Festival en 1999. Ce sera
le départ de plusieurs tournées dans les réseaux du théâtre public en France ainsi qu’en
Amérique latine, au Japon, à Singapour, avec le soutien de l’AFAA.
2. Les comédiens
2.1. Philippe Martz
« J’ai l’impression de n’avoir rien foutu de la vie jusqu’à mes 23 ans !
Je vivais de petits boulots. Je jouais de la batterie et une carrière de vedette de Rock me
paraissait une sorte d’évidence me concernant : je n’avais pas prévu d’alternative.
Alors face à la grande désillusion j’ai décidé de courir l’autre lièvre, celui que j’avais laissé filer,
celui du théâtre.
Après quelques errances dans le théâtre conventionnel je me retrouve à l’école Jacques Lecoq
où je renoue enfin avec mes premières amours : le théâtre visuel et gestuel, le burlesque et
l’absurde.
Et puis Philippe Gaulier qui m’aide à enfoncer le clown.
Beaucoup d’improvisation tout seul, en rue, avant de rencontrer Bernie Collins avec qui
d’emblée, nous partagions une certaine idée du clown, épique et poétique.
De mes années de batterie, je ne retiens qu’une chose : il existe un rythme, interne, propre à
chacun, aussi personnel qu’une empreinte digitale, et la petite mélodie qui va avec.
Je l’appelle « ma petite musique de vie », et elle accompagne mon clown. »
2.2. Bernie Collins
« Je suis né à New York en 1956. Quand j’ai eu 18 ans, j’ai décidé de fuir et de rejoindre un cirque.
A cette période, dans les années 60, avoir 18 ans aux Etats-Unis signifiait être enrôlé dans
l’armée pour une guerre sans fin au Vietnam.
J’étais tellement soulagé quand ils se sont retirés de tout cela que j’ai sauté et dansé
allègrement dans une direction diamétralement opposée et que je suis devenu clown.
C’était il y a 30 ans de cela, et depuis, une multitude de rencontres avec des gens remarquables
et beaucoup de rire.
Sans regarder vers le passé, on continue de rire plus longtemps. »
3. Note d’intention : quand le clown redonne vie à l’enfance
« Il arrive parfois qu’un mot, un bruit, un parfum suscitent en nous une image, nous
ramènent tout à coup à un passé oublié.
De la même manière, l’évocation du clown, souvent, nous replonge confusément dans
un mélange de souvenir d’enfance, clichés dont on ne sait plus trop s’ils sont empruntés
à notre propre existence, aux pages de quelque livre feuilleté un jour et qu’on a oublié, ou
aux affiches d’un cirque inconnu collées sur les platanes qui bordent la route des vacances
et qui, à force de nous sauter aux yeux finissent par s’imprimer dans notre esprit.
On se prend soudainement à fouiller dans ses propres souvenirs et à en ressortir pêle-
mêle : qui une pure émotion d’enfance, qui un spectacle de cirque dont on ne sait plus si
c’était en colonie de vacances un jour ou à la télé peut-être, qui l’image d’un ballon
s’échappant dans le ciel en vous faisant éclater en sanglots, qu’importe !
On se fait son histoire de clown et tant pis si les images sont si lointaines qu’elles en
paraissent improbables, comme sorties de l’imagination fertile d’un bambin insouciant.
Sans doute est-ce dans l’espoir secret de faire ressurgir ces belles réminiscences, de les
vivre encore un peu, de les partager et de les perpétuer que toujours nous voulons revenir
sur la piste, sur la scène, enfin dans la lumière, cette lumière qui fait briller les clowns.
Car voilà : nous sommes clowns et nous voulons rêver, et nous voulons partager nos
rêves. »
Philippe Martz et Bernie Collins
4. Le clown traditionnel
Un clown est un personnage comique de l'univers du cirque. Visages disparaissant sous
le maquillage, vêtus de façon spectaculaire, les clowns se partagent traditionnellement en
augustes et en clowns blancs.
Paul Cézanne,
Pierrot et Arlequin,
personnages de la Commedia dell'arte à
l'origine du clown blanc et de l'Auguste
4.1. Etymologie
Le mot « clown » emprunté à l'anglais, vient du germanique klönne signifiant homme
rustique, balourd, depuis un mot désignant, à l'origine une motte de terre. En anglais, on
trouve aussi clod et clot, signifiant aussi bien motte que balourd, plouc. Le mot anglais
clown a d'abord désigné un paysan puis un rustre. Au XVIe siècle il est passé dans le
vocabulaire du théâtre pour désigner un bouffon campagnard.
4.2. La modernité du clown
Même s'il tire sa filiation de personnages grotesques anciens, notamment ceux de la
Commedia dell'arte, le clown proprement dit est une création relativement récente. Il
apparaît pour la première fois en Angleterre au XVIIIe siècle, dans les cirques équestres.
Les directeurs de ces établissements, afin d'étoffer leurs programmes, engagèrent des
garçons de ferme qui ne savaient pas monter à cheval pour entrecouper les performances
des véritables cavaliers. Installés dans un rôle de serviteur benêt, ils faisaient rire autant
par leurs costumes de paysans, aux côtés des habits de lumière des autres artistes, que par
les postures comiques qu'ils adoptaient, parfois à leur dépens.
Les clowns suivaient le mouvement des numéros présentés, en les caricaturant pour
faire rire (le clown sauteur, le clown acrobate…). Ce personnage évolua pour devenir de
moins en moins comique : distingué, adoptant des vêtements aux tissus nobles et de
plus en plus lourds avec l'emploi des paillettes, il fit équipe avec l'auguste. L’auguste
devint le personnage comique par excellence, le clown servant de faire-valoir.
C'est la configuration que l'on connaît aujourd'hui. L'auguste prit peu à peu son
autonomie, quand certains trouvèrent le moyen de faire rire la salle sans avoir besoin du
clown pailleté. L'auguste s'imposa alors en tant qu'artiste solitaire, proposant parfois à un
spectateur de lui servir de partenaire.
4.3. Les types traditionnels de clowns
- Le clown blanc, maître de la piste, apparemment digne et sérieux, est le plus
ancien type de clown.
- L'auguste au nez rouge, personnage loufoque et grotesque, a fait son entrée vers
1870.
- Avec les trios de clowns, créés au début du XXe siècle, est apparu le contre-pitre, le
clown qui ne comprend jamais rien.
Le clown blanc, vêtu d'un
costume chatoyant et sérieux, est,
en apparence, digne et
autoritaire. Il porte le masque
lunaire du Pierrot : un maquillage
blanc, et un sourcil (plus rarement
deux) tracé sur son front, appelé
signature, qui révèle le caractère du
clown. Le rouge est utilisé pour les
lèvres, les narines et les oreilles. Une
mouche, référence certaine aux
marquises, est posée sur le menton
ou la joue. Le clown blanc est
beau, élégant. Aérien, pétillant,
malicieux, parfois autoritaire, il fait
valoir l'auguste, le met en valeur.
L'auguste porte un nez rouge, un
maquillage utilisant le noir, le
rouge et le blanc, une perruque,
des vêtements burlesques de
couleur éclatante, des
chaussures immenses ; il est
totalement impertinent, se lance
dans toutes les bouffonneries. Il
déstabilise le clown blanc dont il
fait sans cesse échouer les
entreprises, même s'il est plein de
bonne volonté. L'auguste doit
réaliser une performance dans un
numéro au cours duquel les
accidents s'enchaînent. Son
univers se heurte souvent à celui
du clown blanc qui le domine.
Le contre-pitre est le second de l'auguste et son contre-pied. « Auguste de
l'auguste », c'est un clown gaffeur qui ne comprend rien, oublie tout, et dont les
initiatives se terminent en catastrophes, relançant les rires.
5. Les clowns de BP Zoom
5.1. Reconnaissez Mister B. et Mister P. d’après les caractéristiques indiquées
dans le tableau ?
Mister B.
gros gominé à
lunettes d’intello,
redingote,
autoritaire,
raisonnable,
professoral
Mister P.
Grand grimaçant à
bonnet mou,
Lunaire, maladroit
crédule, confiant,
suiveur malhabile et
souffre-douleur
5.2. Y a-t-il des points de convergence avec les clowns traditionnels ?
Nous vous proposons les pistes suivantes :
- L’antinomie sert à créer le climat : l’un doit avoir de la science, tandis que
l’autre est gauche. Elle se retrouve dans le travail de la scénographie : les
clowns alternent déplacements rythmés et images posées. Ils jouent sur les
contraires (les musiques solennelles accompagnent les actions cocasses.)
- Ils révèlent la drôlerie et l’incongruité des attitudes humaines par le rythme
du corps,
- Ils favorisent l’imaginaire et la création poétique.
- Geste, mouvement, manipulation d’objets, musique sont au cœur de leur
art.
5.3. L’originalité de notre duo
- Ils réduisent la parole et les artifices scéniques à leur plus simple expression.
- Ils empruntent à plusieurs disciplines pour exprimer leur univers artistique
(cirque, cabaret, théâtre…)
- Leurs personnages sont hors du temps.
- Leur spectacle est dénué de toute mélancolie.
- Ce sont des clowns gais qui tournent en dérision la valeur des choses et de
l’existence…
6. Les duos de clowns à l’origine de l’esthétique de BP Zoom
1Laurel et Hardy est le nom du duo comique formé par Stan Laurel et Oliver Hardy
constitué en 1927. Durant une carrière de près de 25 ans et de plus de 100 films, ce duo
atteindra une notoriété telle qu’il reste sans doute à ce jour le tandem le plus célèbre de
toute l’histoire du cinéma.
Suivant les rôles qu’ils y interprètent, la constitution d'un tandem apparaît rapidement
comme une évidence et les caractéristiques des personnages constituant le duo comique
se mettent en place. Le succès est immédiat. Débutant avant l'avènement du cinéma
parlant, Laurel et Hardy font partie des rares acteurs ayant atteint une certaine notoriété
durant l'ère du muet à réussir aussi brillamment la transition avec le cinéma sonore.
Leur jeu muet se singularisait par sa sobriété face à l’agitation et la performance
physique communément admises dans les comédies burlesques et, devenu parlant, il
se démarque de celui des comiques bavards qui émergent à la manière des Marx
Brothers. Laurel et Hardy ne délivrent aucun message ou ne défendent aucune valeur
sans pour autant s‘appuyer sur la transgression d’une quelconque morale ou une critique
sociale. Cette simplicité leur vaudra un immense succès populaire.
Au fil des films, les rôles des deux personnages s'imposent. Hardy, de par sa
corpulence, sera le chef de l'association, le Maître, l'incarnation du Père et dirigeant
toujours les opérations. Il sera aussi l'éternelle victime des maladresses de son co-
équipier. Laurel, qui apparaissait comme un être dominateur, conquérant, séducteur
et irrésistible dans les films sans Hardy, va acquérir une place de grand enfant, de
naïf ébahi, de curieux et de chétif.
1 http://www.laurelandhardy.org/newDVDaNC.html
7. Quelques pistes
7.1. Un autre duo : Astérix et Obélix
2
En quoi les deux héros gaulois se complètent-ils dans leur opposition ?
Connaissez-vous d’autres duos comiques ?
7.2. Dans le spectacle que vous venez de voir
a. Répertorier quelques gags particulièrement réussis.
b. En quoi peut-on dire que c’est un spectacle burlesque ?
c. Choisissez un partenaire et essayez-vous à l’art du clown en travaillant sur une
scène qui vous a particulièrement marqué ? Quelles sont les difficultés
rencontrées ?
SOUCES ET ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES
Les documents réunis dans ce dossier proviennent de :
- BP Zoom Mélange 2 temps, Temal productions, dossier de présentation
- BP Zoom, Temal productions, Revue de presse
- Clown et Laurel et Hardy, articles et illustrations de Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki
- Photos : tous droits réservés
2 http://www.wallpapers-zone.com