médecins du monde - le journal destiné aux donateurs n° 99 - juin 2010

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MÉDECINS DU MONDE 99 LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS DE MÉDECINS DU MONDE FRANCE, BELGIQUE ET SUISSE TRIMESTRIEL - N° 99 JUIN/JUILLET/AOÛT 2010 0,60 - 1 FS WWW.MEDECINSDUMONDE.ORG 1 2 3 NOUS SOIGNONS CEUX QUE LE MONDE OUBLIE PEU À PEU HAÏTI, DIFFICILE RECONSTRUCTION 1 GRAND ANGLE |P. 2-4 Haïti après le séisme 2 EN DIRECT DE... |P. 5-9 Sahel, Mayotte, Égypte, Darfour Yémen, Tanzanie, France 3 RENDEZ-VOUS |P. 10 La vie de l’association 4 RENCONTRE |P. 11 Michel Brugière 5 MÉDIAS |P. 12 « Non-assistance à mère en danger »

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En ouverture de cette édition, vous trouverez un Grand angle sur la difficile reconstruction à Haïti. Ce numéro consacre également des articles sur nos programmes au Sahel, en Égypte, au Darfour, au Yémen, en Tanzanie ou encore en France.

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Page 1: Médecins du Monde - Le Journal destiné aux Donateurs n° 99 - juin 2010

MÉDECINSDU MONDE

99LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS

DE MÉDECINS DU MONDE FRANCE,BELGIQUE ET SUISSETRIMESTRIEL - N° 99

JUIN/JUILLET/AOÛT 20100,60 - 1 FS

WWW.MEDECINSDUMONDE.ORG

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2 3

NOUS SOIGNONS CEUX QUE LE MONDE OUBLIE PEU À PEU

HAÏTI,DIFFICILE

RECONSTRUCTION1 GRAND ANGLE |P. 2-4

Haïti après le séisme 2 EN DIRECT DE... |P. 5-9Sahel, Mayotte, Égypte, DarfourYémen, Tanzanie, France 3 RENDEZ-VOUS |P. 10La vie de l’association4 RENCONTRE |P. 11

Michel Brugière5 MÉDIAS |P. 12

« Non-assistanceà mère en danger »

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MÉDECINS DU MONDE - LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS N° 99 | Juin/Juillet/Août 2010

En touchant de plein fouet la capitale, le séisme du 12 janviera ravagé un pays déjà fragilisé, le plus pauvre d’Amérique latine.Si l’urgence aigüe est passée, les besoins humanitaires restent colossaux. Présent depuis vingt ans sur l’île, MdM poursuitson action auprès des sinistrés et s’engage sur le long terme.

2 GRAND ANGLE / HAÏTI

HAÏTI APRÈS LE SÉISME

DIFFICILERECONSTRUCTION

Si les routes de Port- au-Prince ont été déga-gées, les maisons conservent la forme que leur a donnée le

séisme et commencent à peine à être déblayées. Sur chaque parcelle de terrain libre, dans les rues, les jardins, les stades ou sur les places, des milliers de minus-cules tentes sont sorties des décombres. Des tentes, souvent construites de bâches ou de draps qui protègent du soleil mais pas de la pluie. La majorité des 700000 sans-abri de la capitale s’y entas-sent, regroupés dans des camps improvisés où tout relève de la survie. Et c’est sans compter la

saison des pluies qui aggrave leur précarité. Lorsque les premières pluies se sont abattues, l’eau et la boue se sont déversées dans les camps situés au flanc des collines. « Avec l’arrêt progressif de l’aide internationale d’ur-gence engagée par les États et la saison des pluies, nous avons augmenté le volume de nos acti-vités », souligne Marc Van der Mullen, coordinateur du pro-gramme d’urgence.

CINQ MOISAPRÈS LE SÉISMEMdM dispense quotidiennement des soins gratuits dans 8 quartiers de Port-au-Prince. « Tous nos dis-

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Suite du reportage sur le web

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1_ FoK Nou Pale !En créole « Il faut parler ! »,alerte Magna, l’une des 8 crieurs de MdM qui sillonne les camps. « Ne négligez pas votre santé ! »répète-t-elle dans son mégaphone.

2 et 4_ Le séisme du 12 janvier a provoqué la mortde plus de 220000 personnes, blessé 300000 autres et laissé 1300000 sans-abris.

3_ Dans les camps, les cas de violences sexuelles sont très fréquents. Les animateurs de MdM sensibilisent la population aux viols et accompagnent les victimes vers des structures de prise en charge.

En avril 2010, MdM Francea reçu plus de 5 M€.Près de 1,5 M€ ont été dépensés sur la 1ère phase d’urgence.Le réseau international de MdMa collecté 10,8 M€.

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pensaires sont situés au cœur des quartiers les plus touchés, chacun couvrant entre 10000 à 15000 per-sonnes », précise Marc.

Chaque équipe d’Haïtiens assureplus de 5500 consultationspar semaine.

Sous de grandes tentes, chaque équipe d’une dizaine d’Haïtiens assure la vaccination des enfants et plus de 5 500 consultations par semaine. « Nous soignons surtout des diarrhées ou des infections respiratoires et cuta-nées comme la gale, liées aux conditions de vie, à la promiscuité et au manque d’hygiène. Je suis très inquiet, avec la saison des pluies, les inondations augmen-tent le nombre de cas », confie le Dr Dorvil Oldolph.L’arrêt de l’aide alimentaire risque également d’augmenter les cas de malnutrition. « Dans chaque dispensaire, nous avons donc mis

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MÉDECINS DU MONDE - LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS N° 99 | Juin/Juillet/Août 2010

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EN DIRECT DE… NIGER ET TCHAD

4 GRAND ANGLE / HAÏTI 5www.medecinsdumonde.org

PROGRAMMES NUTRITIONNELS

SAHEL : INS CURITALIMENTAIREFace à la menace de famine sur la région du Sahel, MdM vientde lancer des programmes nutritionnels au Niger et au Tchad.

‘‘L’insécurité alimen-taire au Niger est chronique. Elle s’est aggravée avec l’irrégularité

des pluies en 2009 qui a entraîné un déficit de production alimentaire et fourragère majeur. Les popula-tions pauvres n’ont pas les moyens d’acheter les denrées alimentaires dont elles ont besoin, d’autant que les prix ont augmenté avec la pénurie », explique Joël Le Corre, responsable de la mission Niger.Selon le programme des Nations unies pour le développement, le Niger est l’un des pays les plus pauvres du monde. 65 % de la population vit avec moins de 1€par jour. Comme son voisin tcha-dien, la population du Niger est à dominante rurale, concentrée sur une faible partie du territoire et connaissant une forte vulnérabilité aux variations climatiques. UnNigérien sur deux serait touché par la famine. Côté tchadien, la situation est particulièrement inquiétante dans

la région du Grand Kanem. « Avec cette dégradation de la situation alimentaire, les bénéficiaires poten-tiels, enfants de moins de 5 ans, femmes enceintes et femmes allaitantes, sont de plus en plus nombreux à se présenter aux portes des structures de prise en charge nutritionnelle.

Au Tchad, 2 millions de personnes sont menacées de famine.

Les chiffres alarmants des enquêtes nutritionnelles d’Action contre la Faim, les perspectives de dégra-dation de la situation alimentaire et nutritionnelle dans les prochains mois ont convaincu MdM au Tchad de mener une évaluation de la situation en terme de prise en charge médicale des pathologies associées aux cas de malnutrition aiguë dans les structures sanitaires du Kanem, indique le rapport trans-mis par Éric Peterman, responsable de la mission Tchad. Le gouver-

NIGERBénéficiaires attendus :12010 enfants de 0 à 5 ans atteintsde malnutrition aiguë globale,1747 malnutris sévèreset 349 malnutris sévèresavec complications.

TCHADProjet dans la région du Kanem,dans l’ouest du pays. Il viendra en complément des actions menées par les acteurs en charge de la malnutrition aiguë. L’action portera sur un maximum de 20 centres de santé.Bénéficiaires directs :enfants de moins de 5 ans,femmes enceintes et allaitantes du district sanitaire de Mao qui suivrontun traitement curatif.

Suite du reportage sur le web

Dans la région de Tahouaau Niger, le nombre de casde malnutrition aigüe a tripléen un an.

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TCHAD

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nement et les Nations unies esti-ment que deux mill ions de personnes au Tchad sont mena-cées de famine par la crise alimen-taire actuelle, soit 18 % de la population actuelle. »

IMPLIQUER L’ÉTATET LES POPULATIONSMdM qui mène des actions depuis plusieurs années dans ces deux pays vient de mettre en place des programmes nutritionnels. Au Tchad, MdM appuie actuellement 5 centres de santé et l’hôpital de Mao sur les thématiques de la consultation prénatale, de la pré-vention des fistules et de la prise en charge chirurgicale des accou-chements. « Au cours de cette nouvelle intervention, la stratégie de MdM va reposer sur l’intensi-fication de l’intégration de nos actions dans les structures de santé étatiques, complétée par une approche communautaire afin d’impliquer et de responsa-biliser les populations sur les problèmes de la malnutrition et sur leur prise en charge », précise le même rapport. Au Niger, MdM a démarré en mai une mission pour contribuer à la réduction de la morbidité et la mortalité liées à la malnutrition chez les moins de 5 ans dans 3 districts sanitaires (DS) de la région de Tahoua, et renforcer les capacités des acteurs locaux et des structures de santé des 3 DS pour la prise en charge médico-nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans. Comme le souligne Echo, finan-ceur de ces deux programmes :« La crise dans la région du Sahel (principalement Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger) est aussi considérée comme

“oubliée”, car la région souffre d’une série de chocs externes (peu de pluies, instabilité politique, prix alimentaires élevés, épidé-mies, etc.) aggravant une situation déjà fragile sans pour autant atti-rer l’attention des médias. »MARIE-PIERRE BUTTIGIEG5

en place un dépistage nutritionnel», expliqueCatherine Vang, infirmière. Enfin, des consultations gynéco-logiques, pré et postnatales per-mettent d’accompagner « des femmes qui, pour la majorité, n’étaient pas suivies avant le séisme car tout était payant »,selon Vanessa Pini, sage-femme.

LE CHANTIERDE LA SANTÉ MENTALELa population est et sera durable-ment affectée. « Les Haïtiens ne doivent pas seulement faire le

deuil de leurs proches, mais aussi le deuil collectif de leur vie, de leur pays d’avant », observe MarionDe Saint Blancart, en charge du volet psychosocial. À chaque réplique ressurgissent la peur, les insomnies et les crises d’angois-ses. Traumatisés, les sinistrés souffrent de dépressions et res-sassent leurs souvenirs. Et l’ave-nir ? « Ils ne l’envisagent même pas. Ils vivent au jour le jour dans l’angoisse de l’arrêt de l’aide humanitaire », déplore Marion. Pour les soutenir, les animateurs

deMdM, tous Haïtiens, se rendent chaque jour dans les camps pour animer des ateliers de jeux pour les enfants. Ils peuvent ainsi exprimer ce qu’ils ressentent via des dessins ou des chansons.

« Beaucoupont peur que cela recommence. »

« La terre a tremblé, les autres nations sont arrivées et nous devons maintenant lutter pour

reconstruire notre pays et repren-dre notre vie », improvise l’un des garçons. Pour les adultes, des entretiens individuels ont été mis en place. « Beaucoup ont peur que cela recommence et je pense que ces séquelles vont durer », analyse Mendelson, l’un des 50 anima-teurs. À côté, Catherine mène des groupes de parole « pour partager et extérioriser les angoisses, expli-que-t-elle. Beaucoup souffrent de troubles de la mémoire. Ils se souviennent de chaque détail du 12 janvier mais plus de ce qu’ils ont fait les premiers jours. »

ET DEMAIN ?Pour désengorger la capitale et la reconstruire, le gouvernement a lancé un plan de relocalisation. Le but : déplacer les sinistrés vers des camps situés hors de la ville, souvent à plus de dix kilomètres. « Mais ils sont tota-lement isolés et dépendants de l’aide humanitaire. À cela s’ajoute la peur de perdre, en s’éloignant, le terrain où était construite leur maison. Et pour le moment aucune solution ne leur est pro-posée », constate Dominique Curis, chargée du volet protection de MdM. L’association reste vigilante aux expulsions forcées qui menacent des millions de sinistrés et aux conditions de relocalisation. En fonction des besoins, MdM pourrait être amené à y assurer un suivi.FLORENCE PRIOLET

Située à 30 km de l’épicentre du séisme, la région de Petit-Goâve a été très affectée. Pour faire face à l’urgence, MdM Suisse, présent depuis treize ans dans la région, a renforcé et étendu à 10sites son programme de prise en charge des enfants de moins de 5ans souffrant de malnutrition sévère. À Grand-Goâve, l’équipe appuie 4 dispensaires, notam-

ment sur l’approvisionnement en médicaments. Enfin, un volet de santé communautaire permet de développer des activités de prévention et de promotion de la santé auprès des populations les plus éloignées.À Petit-Goâve, MdM Espagne développe un projet de santé sexuelle et reproductive et assure un soutien psychosocial

aux associations haïtiennes et au personnel sanitaire, très affectés par le séisme. Enfin, MdM Belgique et Espagne sou-tiennent la maternité et la pédia-trie de l’hôpital Notre-Dame de Petit-Goâve.Au total, 7 délégations de MdMsont mobilisées en Haïti (Belgique, Canada,Espagne, France, Grèce, Portugal et Suisse).

5_ Trois mois aprèsle séisme, des milliersde sinistrés sont expulsés,souvent avec force, de terrains privés ou semi-privés,sans qu’aucune alternativene leur soit proposée.MdM s’inquiète particulièrementde cette situation ainsi quede ses conséquences sanitaires.

À PETIT ET GRAND-GOÂVE, L’ACTIONDE MDM SUISSE, ESPAGNE ET BELGIQUE

MERCI AUX ENTREPRISES QUI SOUTIENNENTL’ACTION DE MÉDECINSDU MONDE À HAÏTI.Retrouver la liste complète de nos partenaires, sur le site internet : medecinsdumonde.org

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MÉDECINS DU MONDE - LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS N° 99 | Juin/Juillet/Août 2010

Le nouveau conflitqui secouele Yémen pèse lourdementsur le système de santé.

ENFANTS DES RUES DU CAIRE

ACCÈS AUX SOINS EN ÉGYPTE

SOUDAN, DARFOUR

SUSPENSIONDES ACTIVITÉS

YÉMEN

OUVERTURE DE PROGRAMMES

EN BREF...

Le rayon de soleil qui se faufile au travers des fenêtres conforte l’im-pression de calme qui se dégage de ce petit

immeuble de Gizeh, faubourg de la capitale égyptienne, célèbre pour ses pyramides que l’on aperçoit au loin. La frénésie de la mégalopole du Moyen-Orient n’arrive pas jusqu’ici ; quelques enfants s’affairent patiemment sur leurs travaux de broderie. « Cela favorise la concentration »,

Fin février, suite à une dégra-dation des conditions de sécurité dans le Djebel Marra, région du Darfour dans l’ouest du Soudan,

Médecins du Monde a été contraint d’y suspendre ses activités médi-cales. Présent depuis 2008, MdMintervenait auprès des populations du Djebel Marra pour favoriser l’accès aux soins de santé primai-

Depuis le mois d’août 2009, le nord du Yémen est le théâtre d’une reprise du conflit entre les rebelles houthistes

et le gouvernement de Sanaa. Enfévrier dernier, les combats ont déplacé plus de 250000personnes. Présent depuis 2004 au Yémen, Médecins du Monde mobilise depuis cette date des équipes médicales dans les gouvernorats de Hajjah et de Saada afin d’offrir un accès aux soins aux personnes

commente Ibrahim Wafie, direc-teur de ce centre d’accueil pour les enfants des rues, géré par Caritas. Derrière une porte vitrée parviennent les échos d’une leçon d’anglais. Peinture, informatique, travail du bois et du verre font partie des activités proposées aux enfants. « Nous essayons de leur apprendre un métier », pour-suit le responsable.« Nombre d’organisations travaillent auprès des enfants des rues du Caire », explique Marika Macco,

res, améliorer la santé materno-infantile et diminuer la malnutrition. Ces derniers événements ont provoqué la fuite de la population et porte entre 60000 et 100000 le nombre de déplacés sur la zone. MdM espère pouvoir redéployer rapidement ses activités dans le Djebel Marra et une opération d’urgence sera lancée lorsque les conditions le permettront.

déplacées et aux populations autochtones dans un pays où les services de santé sont structurel-lement faibles. Dans le gouverno-rat de Hajjah, outre les équipes médicales mobiles qui se rendent dans les campements de déplacés, MdM soutient les unités de santé dans les villages où ils se sont regroupés : approvisionnement en médicaments, consultations, formation des personnels, et pré-vention sur l’hygiène, les femmes enceintes, la vaccination.

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Les déplacementsfont craindreune hausse dela malnutrition chez les enfants.

EN DIRECT DE… MAYOTTE

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DROIT À LA SANTÉ

LES SANS-PAPIERSPRIV S DE SOINSLes étrangers en situation irrégulière ne bénéficient à Mayotte d’aucune protection maladie. Une situation catastrophique d’un point de vue sanitaire, qui a conduit Médecins du Monde à ouvrir un centre de soins pédiatriques fin 2009.

l’exception de certaines situations d’urgence, ils sont également nombreux à ne plus oser se rendre dans un centre de soins, effrayés par les incessantes interpellations et une politique de l’immigration très répressive. En 2009, 19000 expulsions ont été réalisées.« En métropole, les étrangers en situation irrégulière peuvent béné-ficier de l’Aide médicale de l’État (AME), indique Marie-Pierre Auger, responsable de la mission à Mayotte. Ici, ils n’ont rien ou presque. Seulement des“ cou-pons-enfants ”, peu connus de la population, sont distribués dans le centre hospitalier .»

En quatre mois, plus de 1000 enfants sont venus se faire soigner au centre de MdM.Cette situation, catastrophique d’un point de vue sanitaire, dure depuis 2005, date à laquelle les soins sont devenus payants pour toutes les personnes non affiliées à la Sécurité sociale. « Les sans- papiers, souvent très démunis, n’ont pas les moyens de se payer une consultation chez le médecin ou des soins adaptés à leur état de santé », remarque la responsa-ble de mission. En témoigne le

NOS OBJECTIFSAméliorer l’accès aux soinsde proximité des enfants,la prévention et l’éducationà la santé dans les quartiers défavorisés ;renforcer la connaissancedes droits des bénéficiaireset l’accès à ces droits.

NOS MOYENS4 permanents :1 coordinateur,1 médecin,1 traductrice,1 travailleur social,une trentaine de bénévolesqui se relaient.

Plus d’infos sur le web

nombre de patients accueillis au centre de soins pédiatriques ouvert par MdM dans le bidonville de Koungou dans le nord de l’île en décembre 2009. « Plus de 1000 enfants de moins de 18 ans sont venus se faire soigner en l’espace de quatre mois», selon Marie-Pierre Auger. Les principales pathologies rencontrées étant la bronchiolite, les affections respiratoires, la diar-rhée, les problèmes de peau, les plaies, etc. Et pour répondre à un besoin grandissant, « il n’est pas exclut que le centre s’ouvre aux adultes », conclut la responsable. A cela s’ajoute la peur des arres-tations et des contrôles aux fron-tières, qui engendrent souvent un renoncement aux soins.

DÉNONCER LES DISCRIMINATIONSLes collectifs Migrants Mayotte et Migrants Outre-mer, dont est membre MdM, avaient saisi en 2009 la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde), qui leur a donné raison le 1er mars 2010. La Halde demande ainsi aux autorités de « mettre en place l’AME ou une couverture équivalente à Mayotte […] sans attendre la départemen-talisation ». Elle demande aussi en urgence « une circulaire à des-tination du centre hospitalier de Mayotte et de l’ensemble des structures de soins », permettant un accès effectif aux soins, en particulier pour tous les enfants mineurs et les femmes ayant besoin de soins pré et postnataux. Mais deux mois après la délibé-ration de la Halde, les étrangers en situation irrégulière et les asso-ciations attendent toujours…TIPHAINE POIDEVIN

En 2009, MdM a menéune vaste campagnede vaccination auprèsdes enfants non scolarisés.

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Former et sensibiliser la communauté médicale contribue à créer au sein de la société égyptienne une empathie pour les enfants des rues.

coordinatrice du projet de MdM.Mais nous avons constaté que la prise en charge médicale et l’accès aux soins étaient lacunaires. Or la vie dans la rue les expose à la violence et à la maladie ; nous avons donc installé chez nos 5 par-tenaires une unité de soins dont nous avons formé le personnel. »

UNE CLINIQUE DÉDIÉEDepuis peu, un pas a été franchi grâce à l’ouverture d’une clinique dédiée aux enfants des rues au

sein d’un grand hôpital universi-taire du Caire. La clinique Basma, (Sourire en arabe), reçoit plus de 200 enfants tous les mois. « Il a fallu batailler pour la faire accep-ter ; les autres services ou les agents d’accueil craignaient que ces enfants créent des troubles », raconte le Dr Hana Abu el-Ghar, sa responsable. « Mais aujourd’hui, la structure fonctionne. De plus, elle constitue un premier partena-riat avec les autorités de santé qui renforce beaucoup notre crédibi-lité », conclut Marika Macco.ANNABELLE QUÉNET

Mayotte est le théâtre, depuis quelques années, de graves atteintes au droit à la santé. Aucune

protection maladie n’est prévue pour les étrangers en situation irrégulière et leurs enfants, qui représenteraient pourtant près d’un tiers de la population. Privés de tout accès gratuit aux soins, à

OCÉAN INDIEN

Maurice

La Réunion

Comores

Madagascar

Mozambique

Tanzanie

MAYOTTE

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MÉDECINS DU MONDE - LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS N° 99 | Juin/Juillet/Août 2010

RÉDUCTION DES RISQUES

SANS JUGEMENT,NI TABOU Depuis dix ans, le Funambus parcourt les rues nantaisespour aller à la rencontre des personnes se prostituant.En 2004, la mission a complété cette action en offrantun accueil de jour.

NANTES

22h30, comme chaque jeudi, une équipe de MdM charge le bus qui servira à la tournée de nuit. Préservatifs mas-

culins, féminins, gels lubrifiants sont autant d’outils de prévention qui seront distribués. Lors des maraudes nocturnes, 90% des personnes rencontrées sont des femmes. Nigérianes, équatorien-nes, roumaines, elles sont en grande majorité migrantes. Cette nuit-là, certaines passent rapide-ment pour obtenir des préservatifs, d’autres prennent le temps de se poser quelques minutes dans le camion afin d’échanger. Autour d’un thé, d’un café, elles se livrent sur leurs pratiques sexuelles, mais aussi sur leurs conditions de vie, les problèmes qu’elles rencontrent au quotidien. « Il faut vraiment créer un lien de confiance dans la durée.

accessibles en Afrique. MdMmènera de 2004 à 2008 un pro-gramme d’accès à ces ARV au sein de l’hôpital de Bukoba.

La possibilité d’accèderà un traitementen milieu rural est une véritable chance.

En 2007, MdM démarre un pro-gramme de décentralisation et d’intégration des activités liées au VIH/Sida dans les soins de santé primaires dans trois districts de la région. Il s’agit de rendre acces-sible la prévention mais aussi les traitements en milieu rural. « Il y a quelques années, c’était inimagi-nable de donner des ARV dans un dispensaire », se remémore Pierre, coordinateur. La possibilité d’ac-céder à un traitement dans les zones reculées est une véritable chance. « Avant d’obtenir mes ARV, je ne pouvais rien faire », témoigne Sindimo, sous traitement depuis 2008. Maintenant, je vais de mieux en mieux. Je sais que sans cela, je ne serai déjà plus là. » À l’heure où MdM quitte la région, les auto-rités sanitaires locales promettent de poursuivre ce travail essentiel de décentralisation.LAURE ANTOINE

Nous les écoutons sans jugement, c’est pour cela qu’elles nous par-lent sans tabou », remarque Eléonore, éducatrice spécialisée. « Il ne suffit pas d’avoir des répon-ses médicales, le relationnel joue également un rôle très important. Il s’agit de discuter ensemble des prises de risques, d’évoquer les solutions existantes, mais ne jamais rien imposer. Il est essen-tiel de laisser le libre choix et de partir de leurs pratiques pour s’adapter », ajoute Irène, coordi-natrice de la mission.

ÉCOUTERET ACCOMPAGNER J., Nigériane, a fait un test de dépistage du VIH il y a six mois : « Tout était normal mais je voudrais faire de nouveau une prise de sang pour vérifier que c’est encore ok. » Eléonore en profite pour lui parler des hépatites et de l’intérêt de la vaccination. « C’est parfois complexe. Il faut expliquer le principe des vaccins : se situer dans une démarche préventive plutôt que curative, aller chez le médecin alors que l’on n’est pas malade, prévenir une maladie que l’on pourrait peut être attraper… »reconnaît l’éducatrice.Pour G., jeune Roumaine, c’est l’ouverture de ses droits à la Sécurité sociale qui pose souci vu l’imbroglio administratif. Eléonore lui propose de venir dès la semaine prochaine à la per-manence de jour afin de l’accom-pagner dans ses démarches. L’objectif est de les rendre auto-nomes. « MdM doit être un relais pour les amener dans le système de droit commun, en aucun cas nous devons nous y substituer »,conclut Irène.LAURE ANTOINE

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PRISE EN CHARGE DU VIH/SIDA

DIX-SEPT ANS D’INITIATIVESPOUR COMBATTRE LE SIDAPrésent depuis 1992, dans la région de Kagera en Tanzanie,sur un programme de lutte contre le sida, Médecins du Monde vient de passerle relais aux autorités sanitaires locales.

Dans la salle d’attente du dispensaire de Murgwanza, Ewasta pat iente pour sa consultation men-

suelle. Elle vient chercher son traitement et contrôler son état

de santé. « La première fois que je suis venue, je pesais 37 kg. Je ne me sentais vraiment pas bien. On m’a fourni un traitement anti-rétroviral. Aujourd’hui, je pèse 50 kg, c’est bon signe », raconte-t-elle. Entre cet espoir et l’arrivée

EN DIRECT DE… TANZANIE

de MdM en Tanzanie, dix-sept ans de combats contre le sida. L’histoire débute en 1992, le taux de prévalence du VIH de la région de Kagera est alors l’un des plus élevés du pays. L’hôpital de Bukoba est confronté à un afflux d’orphe-lins du sida. Chaque mois, près de 400enfants franchissent le seuil du service pédiatrique ; une charge que l’hôpital n’est pas en mesure d’assurer seul. MdM décide donc d’apporter son soutien à la réha-bilitation du service. « Il a fallu reconstruire des bâtiments, mettre des lits et assurer la formation de médecins, d’infirmiers », se sou-vient le Dr Callixte, premier coor-dinateur. Au fil des années, le renforcement des capacités du personnel soignant permet à MdMde réorienter ses activités.En 1995, les équipes mettent en place un programme communau-

taire de prévention, de dépistage et de soins à domicile à Bukoba. Deux ans plus tard, plusieurs membres du personnel national de MdM créent Tadepa, une ONGlocale qui reprendra ces actions. « Nous menons des activités autour de la sensibilisation com-munautaire, du dépistage volon-taire et du traitement des infections opportunistes », précise le Dr Steven, directeur de Tadepa.

DES PROJETS INNOVANTSEn 2000, MdM lance un projet ciblé sur la prévention de la transmission de la mère à l’enfant. L’objectif est de réduire les risques liés à la transmission du virus pendant la grossesse et l’accouchement. À la même époque, après plusieurs années de lutte, les premiers anti-rétroviraux (ARV) deviennent enfin

BILAN DE NOS ACTIVITÉSAujourd’hui, dans la régionde Kagera :

assurentla prévention de la transmissionde la mère à l’enfant,

proposentle dépistage volontaire,

effectuentdes analyses,

des traitements antirétroviraux, sont actuellement

sous antirétroviraux.

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1_ L’ONG Tadepa mène des activités communautaires dans 8 districtsde la régionde Kagera.

2_ À Kikomakoma,le centrede soinset de traitement, construit par MdM, a été inauguréen janvier 2010.

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Diaporama sur le web

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MdM mène 4 autres programmes auprèsdes personnes se prostituant, notamment à Rouen.

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Témoignages sur le web

Kenya

Ouganda

Burundi

Rwanda

OCÉANINDIENRép.

Démocratiquedu Congo

TANZANIE

Mozambique

Zambie

Malawi

KAGERA

NOS OBJECTIFSPromouvoir la santé et les droits des personnes se prostituantselon les principes éthiqueset opérationnels de la réductiondes risques.

NOS MOYENS2 salariés(1 coordinatrice technique,1 éducatrice spécialisée),21 bénévoles(infirmières, médecins généraliste, gynécologues, autres professions…).

NOS ACTIVITÉSTournées nocturnesbihebdomadaires,accompagnement social, médical, administratif et juridique,formation des membres de l’équipe.

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MÉDECINS DU MONDE - LE JOURNAL DESTINÉ AUX DONATEURS N° 99 | Juin/Juillet/Août 2010

11RENCONTRE

À LIREALTERMONDES« LA SANTÉN’A PAS DE PRIX »

Construit en étroitpartenariat avec Médecins du Monde, le dernier numéro d’Altermondes, la

revue trimestrielle de solidarité internationale, est consacré au renforcement des systèmes de santé dans les pays du Sud. Riche en témoignages d’acteurs de terrain, ce dossier démontre que pour garantir le droit à la santé pour toutes et pour tous, il est urgent de mettre en place des politiques ambitieuses en matière de gratuité de l’accès aux soins, de formation des personnels de santé et de financement global des systèmes de santé.

Prix de vente : 5 € [email protected] 01.44.72.89.72 ww.altermondes.org

Comment vous e s t v e n u e l’idée d’écrire un livre ?

M. B. : L’idée est née lors d’une discussion avec des membres de Médecins du Monde au sujet de ma retraite. Ils estimaient que j’avais la mémoire de l’associa-tion et l’un d’eux m’a dit : « Avant que tu partes, laisse-nous quel-que chose. » J’ai alors décidé d’écrire ce livre. J’ai choisi des missions emblématiques et inter-rogé les personnes sur place à l’époque. L’éditeur que j’ai contacté, Le Cherche Midi, m’a proposé de travailler avec une journaliste qui a su apporter le ton humain, sans grandiloquence, que je souhaitais donner.

Quelles sont les plus gran-des avancées générées par Médecins du Monde ?M. B. : À mon avis, les avan-cées les plus importantes se situent en France. La principale innovation réside dans la créa-

tion de l’Observatoire de l’accès aux soins, qui donne la possi-bilité à MdM de vérifier chaque année si les décisions politiques sont réellement mises en appli-cation. Cet instrument de lien entre les lois et la réalité du terrain permet de s’appuyer sur des données concrètes pour solliciter les politiques.À l’international, MdM a déve-loppé des approches thémati-ques et transversales. La logistique et l’opérationnalité se sont améliorées au fil des années. L’axe vraiment nouveau reste celui du développement du partenariat. MdM s’est rendu compte qu’il était essentiel de s’appuyer sur des acteurs locaux de la société civile pour garantir l’efficacité et la péren-nité de ses programmes à l’étranger. Les équipes expa-triées ne peuvent pas agir seu-les. Ces partenariats sont aujourd’hui vraiment concrets et ramène MdM à une position d’appui et de soutien.HÉLÈNE VALLS

Refuser le malheurdes hommesÉditions du Cherche Midi

ANCIEN DIRECTEUR GÉNÉRAL DE MDM

MICHEL BRUGIÈREVINGT-CINQ ANS AU CHEVET DU MONDE

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RENDEZ-VOUS / LA VIE DE L'ASSOCIATION…

Chacune à leur manière,l’association Médecinsdu Monde et la revue Humanitaire fêtent leur anniversaire !Trente ans après la naissance de Médecins du Monde, des changements considérables ont accompagné le dévelop-

pement des « French doc-tors », du champ humanitaire en général. Mais qu’en est-il de l’avenir de l’humanitaire ?Sans lire dans la boule de cristal, quels scénarios réalis-tes est-il possible de construire pour ce futurincertain et complexe ?Ce sont ces questions aux-quelles tente de répondrele 25e numéro de la revue (Info : [email protected]).Née il y a maintenant dix ans, la revue Humanitaire reste attachée au format « papier ». Mais elle est désormais direc-tement accessible sur le site :http://humanitaire.revues.org

MDM FÊTE SES 30 ANS :UN ANNIVERSAIRE LUCIDE

REVUE HUMANITAIREL’HUMANITAIREA-T-IL UN AVENIR ?

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Suite de l’interview sur le web

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Depuis octobre 2009,la revue Humanitairea aussi son site.

L’un des quatre visuels de la campagneconsacré aux soinset à l’accompagnement des femmes victimes de violence.Campagnediffusée en presse quotidienne et magazine en juinet juillet.

A cette occasion, Médecins du Monde a choisi d’illustrer ses actions avec une nouvelle campagne presse conçue par l’agence Saatchi & Saatchi. Vous, donateurs, êtes au centre de cette campagne. A travers vos dons, vous agissez.

En 1980, une équipe de médecins bénévoles recueille sur la goélette « l’Ile de lumière » des boat people vietnamiens

au large de la mer de Chine. Ils sont accompagnés d’une équipe de journalistes et de photogra-phes. Soigner et témoigner : les principes fondateurs de Médecins du Monde sont déjà là.

2010 : 30 ans après, les médecins militants de MdM agissent dans 60 pays avec plus de 150 program-

mes. Mais pour eux, il ne s’agit pas de « célébrer » cet anniversaire :en France comme à l’étranger, dans un contexte de crise sociale et économique, les populations vulnérables sont toujours les plus touchées par le non-accès aux soins. Difficile de se réjouir.

« On est tous Médecinsdu Monde »

MdM a donc choisi de mettre en avant ses combats et ceux qui les portent : les donateurs et les

acteurs de l’association autour d’une même idée : « On est tous Médecins du Monde ». Le 7 juin, l’association lance une nouvelle campagne destinée aux 25/40 ans. Celle-ci met en avant le donateur, soutien essentiel de l’association et à travers lui l’ac-tion de MdM en France et à l’in-ternational.Avec un ton volontairement pro-vocant, les visuels évoquent la prévention du sida, les violences faites aux femmes, l’aide aux migrants et l’action d’urgence et induisent une fausse piste autour du donateur / acteur.

Une campagne optimiste, qui combat l’idée reçue d’un monde devenu égoïste, replié sur lui-même, où les individus et notam-ment les plus jeunes n’auraient aucune idée de la solidarité. « Ils sont médecins du monde » :médecins volontaires, éducateurs locaux en santé, voltigeurs d’ur-gence….Ils ont aujourd’hui 30 ans, agissent pour MdM et témoi-gnent de cette aventure.

Téléchargez les visuels de la campagne et découvrez les portraits en ligne sur le site internet.

Page 7: Médecins du Monde - Le Journal destiné aux Donateurs n° 99 - juin 2010

LANCEMENT D’UNE CAMPAGNE ET D’UNE PÉTITION

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12 MÉDIAS / CAMPAGNE

OUI, je souhaite recevoir gratuitementla brochure d’informationsur les legs, donationset assurances-vie.

OUI, je désire m’entretenir personnellement avec un responsabledu service juridique.

DEMANDE D’INFORMATION LEGS, DONATIONS, ASSURANCES-VIEÀ retourner à Médecins du Monde - Service juridique62, rue Marcadet - 75018 Paris - www.medecinsdumonde.org

M. Mme Mlle Nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Code postal. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Téléphone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Vous pouvez me joindre entre . . . . . . . . . . . h et . . . . . . . . . h

E-mail . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1060

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S’informer, un premier pas pour offrir un geste d’amour… en héritage.Legs, donations, assurances-vie

Vous pouvez prendre contact avec François Rubio au 01 44 92 14 42 ou par courriel à [email protected]

Le droit à la santé est un droit fondamental. Or, dans les pays du Sud, l’accès aux soins est loin d’être une évidence,

surtout pour les femmes.Enseptembre 2010, l’ensemble des chefs d’État se réuniront à New York pour évaluer les progrès accomplis dans la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Ces objectifs fixés en 2000 engagent la communauté internationale à réduire de moitié la pauvreté dans le monde d’ici à 2015.À ce jour, les deux objectifs rela-tifs à la santé maternelle et infan-tile accusent le retard le plus criant. Chaque minute dans le monde, une femme meurt à cause de

Médecins du Monde - Journal trimestriel publié par Médecins du Monde France - 62 rue Marcadet, 75018 Paris – Tél : 01 44 92 15 15 – Fax : 01 44 92 99 99 – www.medecinsdumonde.org – Médecins du Monde Belgique – rue del’Éclipse, 6 – 1000 Bruxelles, Belgique Tél. 00 32 (0)2 648 69 99 – Fax : 00 32 (0)2 648 26 96 – www.medecinsdumonde.be – Médecins du Monde Suisse – Rue du Château 19 - CH-2000 Neuchâtel, Suisse – Tél : 00 41 32 725 36 16 –Fax : 00 41 32 721 34 80 – www.medecinsdumonde.ch – Directeur de la publication France Dr Olivier Bernard - Directeur de la publication Belgique : Dr Michel Degueldre - Directeur de la publication Suisse : Dr Nago Humbert – Rédactrice en chef Hélène Valls – Assistante de rédaction Laure Antoine – Maquettiste Aurore Voet – Comité éditorial Juliette Chevalier, François Dupré, Pierre Salignon – Rédaction Flora Barré, Marie-Pierre Buttigieg, Boris Martin, Tiphaine Poidevin, Florence Priolet, Annabelle Quénet – Ont collaboré à ce numéro le Comité des Donateurs, la coordination Mission France, les desks urgence, Afrique, Amérique latine, Asie – Secrétariat de rédaction Ariane Silvestri Crédits photos de couverture Sophie Brändström, Isabelle Eshraghi, DR/MdM - Création maquette Créapress BBDO – Tél : 01 41 23 40 40 – Copyright : toute reproduction doit faire l’objet d’une demande écrite préalable. Ce numéro est tiré à 398 600 exemplaires et envoyé aux donateurs de Médecins du Monde, GC (Grande Cause) Commission paritaire N° 1008H84740. Impression SEGO – 46 rue Constantin-Pecqueur – 95157 Taverny – imprimé sur papier 100 % recyclé – Pour la Belgique, bureau de dépôt : Bruxelles X, n° agrégation : P801177 - CC P 000-0000029-29

complications liées à la grossesse ou à l’accouchement. 99 % de ces décès ont lieu dans les pays en développement.Oxfam France, Médecins du Monde, Action for Global Health et Avocats pour la Santé dans le Monde s’unissent pour mobiliser l’opinion publique à travers la signature d’une pétition qui demande aux responsables poli-tiques français d’augmenter l’aide au développement en matière de santé mais aussi de la rendre plus efficace avec un renforce-ment des personnels de santé au Sud et un soutien aux politi-ques d’accès gratuit aux soins, en particulier pour les femmes et les enfants.

Pour signer la pétition :www.santepourtoutes.org

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POUR EN SAVOIR PLUS :

NON-ASSISTANCE À MÈREEN DANGER