mdb212p030-65dossier - le monde de la bible · petit calvaire du puits de moïse et plusieurs...

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55 Madeleine au calvaire Gustave Moreau (1826-1898), huile sur bois, 33 x 42 cm. Paris, musée Gustave Moreau. © RMN-Grand Palais/ R.-G. Ojéda Vézelay qui devient, de plus en plus, un lieu de culte à vocation régionale, alors que le sanctuaire provençal reçoit le soutien incon- ditionnel des papes. Une sainte au service des Valois-Bourgogne La dynastie des Valois-Bourgogne, ou seconde maison de Bourgogne qui dé- bute avec le règne de Philippe II le Hardi à partir de 1364 et s’achève avec celui de Charles le Téméraire en 1477, ne remet pas en cause le caractère dynastique de Marie-Madeleine. Si Vézelay ne retrouve pas son lustre des XII e et XIII e siècles, les ducs consacrent de nombreux édifices à la dévotion magdalénienne dans leurs vastes possessions qui couvrent l’Est et le Nord de la France ainsi que la Belgique et les Pays- Bas actuels. Par exemple, Marie-Madeleine est très présente dans la chartreuse de Champmol, à Dijon, édifiée par Philippe le Hardi. Une statue de la sainte orne le petit calvaire du Puits de Moïse et plusieurs retables la mettent en scène. Un succès jamais démenti L’extinction de la lignée bourguignonne ne marque pas pour autant la fin de la popu- larité de la sainte. Celle-ci demeure le prin- cipal modèle féminin proposé par l’Église. Elle est un exemple beaucoup plus acces- sible que la Vierge Marie et elle incarne une figure du repentir qui permet de racheter le péché originel d’Ève. La fondation des Augustines de l’ordre de la Pénitence de Marie-Madeleine à Paris en 1494, dont le couvent était situé rue Saint-Denis, puis, au début du XVII e siècle, la fondation du couvent des Madelonnettes (en partie sur l’actuel lycée Turgot, à Paris) montrent la permanence de cette idée de repentir. À partir du XVII e siècle, c’est dans le do- maine de la peinture que s’exprime le mieux la popularité de la sainte, en partie à cause des circonstances religieuses liées à la Contre-Réforme. Si le protestantisme rejette la confession des péchés, l’Église réaffirme l’importance de celle-ci, ainsi que l’importance de la pénitence. La sainte incarne ces deux idées et qui mieux ... erratum p. 55

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Page 1: MDB212P030-65Dossier - Le Monde de la Bible · petit calvaire du Puits de Moïse et plusieurs retables la mettent en scène. Un succès jamais démenti L’extinction de la lignée

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Madeleine au calvaireGustave Moreau (1826-1898), huile sur bois, 33 x 42 cm. Paris, musée Gustave Moreau.© RMN-Grand Palais/

R.-G. Ojéda

Vézelay qui devient, de plus en plus, un lieu de culte à vocation régionale, alors que le sanctuaire provençal reçoit le soutien incon-ditionnel des papes.

Une sainte au service des Valois-BourgogneLa dynastie des Valois-Bourgogne, ou seconde maison de Bourgogne qui dé-bute avec le règne de Philippe II le Hardi à partir de 1364 et s’achève avec celui de Charles le Téméraire en 1477, ne remet pas en cause le caractère dynastique de Marie-Madeleine. Si Vézelay ne retrouve pas son lustre des XIIe et XIIIe siècles, les ducs consacrent de nombreux édifices à la dévotion magdalénienne dans leurs vastes possessions qui couvrent l’Est et le Nord de la France ainsi que la Belgique et les Pays-Bas actuels. Par exemple, Marie-Madeleine est très présente dans la chartreuse de Champmol, à Dijon, édifiée par Philippe le Hardi. Une statue de la sainte orne le petit calvaire du Puits de Moïse et plusieurs retables la mettent en scène.

Un succès jamais démentiL’extinction de la lignée bourguignonne ne marque pas pour autant la fin de la popu-larité de la sainte. Celle-ci demeure le prin-cipal modèle féminin proposé par l’Église. Elle est un exemple beaucoup plus acces-sible que la Vierge Marie et elle incarne une figure du repentir qui permet de racheter le péché originel d’Ève. La fondation des Augustines de l’ordre de la Pénitence de Marie-Madeleine à Paris en 1494, dont le couvent était situé rue Saint-Denis, puis, au début du XVIIe siècle, la fondation du couvent des Madelonnettes (en partie sur l’actuel lycée Turgot, à Paris) montrent la permanence de cette idée de repentir.À partir du XVIIe siècle, c’est dans le do-maine de la peinture que s’exprime le mieux la popularité de la sainte, en partie à cause des circonstances religieuses liées à la Contre-Réforme. Si le protestantisme rejette la confession des péchés, l’Église réaffirme l’importance de celle-ci, ainsi que l’importance de la pénitence. La sainte incarne ces deux idées et qui mieux ...

erratum p. 55