massacre de la saint-barthélemy

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Massacre de la Saint-Barthélemy Pour les articles homonymes, voir Saint-Barthélemy. Le massacre de la Saint-Barthélemy est le massacre de Le massacre de la Saint-Barthélemy, d'après François Dubois protestants déclenché à Paris, le 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy, prolongé pendant plusieurs jours dans la capitale, puis étendu à plus d'une vingtaine de villes de province durant les semaines suivantes. Cet épisode tragique des guerres de religion résulte d'un enchevêtrement complexe de facteurs, aussi bien reli- gieux et politiques que sociaux. Il est la conséquence des déchirements militaires et civils de la noblesse fran- çaise entre catholiques et protestants, notamment de la vendetta entre le clan des Guise et celui des Châtillon- Montmorency. Il est le résultat d'une sauvage réaction populaire, ultra-catholique et hostile à la politique royale d'apaisement. Il reflète également les tensions internatio- nales entre les royaumes de France et d'Espagne, avivées par l'insurrection aux Pays-Bas. Pendant longtemps, la tradition historiographique a fait du roi Charles IX et de sa mère, Catherine de Médicis, les principaux responsables du massacre. Faute de sources, les historiens sont restés longtemps partagés sur le rôle exact de la couronne. Ils retiennent aujourd'hui que seuls les chefs militaires du clan protestant étaient visés par l'ordre royal. Dès le matin du 24 août, Charles IX avait ordonné l'arrêt immédiat des tueries mais, dépassé par le zèle et la fureur du peuple, il n'avait pu les empêcher. 1 Contexte Le massacre de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572, est la conséquence d'une série d'événements : la paix de Saint-Germain-en-Laye qui met fin à la troisième guerre de religion, le 8 août 1570 ; le mariage entre Henri III, roi de Navarre (futur roi Henri IV de France) et Marguerite de France, le 18 août 1572 ; la tentative d'assassinat de l'amiral de Coligny, le 22 août 1572. 1.1 Une paix et un mariage impopulaire La paix de Saint-Germain met fin à trois années de terribles guerres civiles entre catholiques et protestants. Cette paix est précaire car les catholiques les plus intran- sigeants ne l'acceptent pas. Le retour des protestants à la cour de France les choque, mais la reine-mère Catherine de Médicis et son fils le roi Charles IX sont décidés à ne pas laisser la guerre reprendre. Conscients des difficultés financières du royaume, ils défendent la paix et laissent Gaspard de Coligny, le chef des protestants, revenir dans le conseil royal. Pour concrétiser la paix entre les deux partis religieux, Catherine de Médicis projette de ma- rier sa fille Marguerite de Valois avec le prince protes- tant Henri de Navarre, futur Henri IV. Le mariage prin- cier est prévu le 18 août 1572. Il n'est accepté ni par les catholiques intransigeants, ni par le pape. Celui-ci et le roi d'Espagne, Philippe II, condamnent vigoureusement la politique de la reine-mère. 1.2 Une ville sous tension Le château de Madrid, lieu de résidence de la cour pendant l'été 1572 Le mariage est célébré le 18 août 1572, occasion de festivités grandioses auxquelles sont conviés tous les grands du royaume, y compris les protestants, dans un esprit de concorde et de réconciliation. Le mariage oc- casionne la présence à Paris d'un très grand nombre de gentilshommes protestants venus escorter leur prince. Or, 1

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  • Massacre de la Saint-Barthlemy

    Pour les articles homonymes, voir Saint-Barthlemy.Lemassacre de la Saint-Barthlemy est le massacre de

    Le massacre de la Saint-Barthlemy, d'aprs Franois Dubois

    protestants dclench Paris, le 24 aot 1572, jour de laSaint-Barthlemy, prolong pendant plusieurs jours dansla capitale, puis tendu plus d'une vingtaine de villes deprovince durant les semaines suivantes.Cet pisode tragique des guerres de religion rsulte d'unenchevtrement complexe de facteurs, aussi bien reli-gieux et politiques que sociaux. Il est la consquencedes dchirements militaires et civils de la noblesse fran-aise entre catholiques et protestants, notamment de lavendetta entre le clan des Guise et celui des Chtillon-Montmorency. Il est le rsultat d'une sauvage ractionpopulaire, ultra-catholique et hostile la politique royaled'apaisement. Il rete galement les tensions internatio-nales entre les royaumes de France et d'Espagne, avivespar l'insurrection aux Pays-Bas.Pendant longtemps, la tradition historiographique a faitdu roi Charles IX et de sa mre, Catherine deMdicis, lesprincipaux responsables du massacre. Faute de sources,les historiens sont rests longtemps partags sur le rleexact de la couronne. Ils retiennent aujourd'hui que seulsles chefs militaires du clan protestant taient viss parl'ordre royal. Ds le matin du 24 aot, Charles IX avaitordonn l'arrt immdiat des tueries mais, dpass par lezle et la fureur du peuple, il n'avait pu les empcher.

    1 ContexteLe massacre de la Saint-Barthlemy, le 24 aot 1572, estla consquence d'une srie d'vnements :

    la paix de Saint-Germain-en-Laye qui met n latroisime guerre de religion, le 8 aot 1570 ;

    le mariage entre Henri III, roi de Navarre (futur roiHenri IV de France) et Marguerite de France, le 18aot 1572 ;

    la tentative d'assassinat de l'amiral de Coligny, le 22aot 1572.

    1.1 Une paix et un mariage impopulaire

    La paix de Saint-Germain met n trois annes deterribles guerres civiles entre catholiques et protestants.Cette paix est prcaire car les catholiques les plus intran-sigeants ne l'acceptent pas. Le retour des protestants lacour de France les choque, mais la reine-mre Catherinede Mdicis et son ls le roi Charles IX sont dcids nepas laisser la guerre reprendre. Conscients des dicultsnancires du royaume, ils dfendent la paix et laissentGaspard de Coligny, le chef des protestants, revenir dansle conseil royal. Pour concrtiser la paix entre les deuxpartis religieux, Catherine de Mdicis projette de ma-rier sa lle Marguerite de Valois avec le prince protes-tant Henri de Navarre, futur Henri IV. Le mariage prin-cier est prvu le 18 aot 1572. Il n'est accept ni par lescatholiques intransigeants, ni par le pape. Celui-ci et leroi d'Espagne, Philippe II, condamnent vigoureusementla politique de la reine-mre.

    1.2 Une ville sous tension

    Le chteau de Madrid, lieu de rsidence de la cour pendant l't1572

    Le mariage est clbr le 18 aot 1572, occasion defestivits grandioses auxquelles sont convis tous lesgrands du royaume, y compris les protestants, dans unesprit de concorde et de rconciliation. Le mariage oc-casionne la prsence Paris d'un trs grand nombre degentilshommes protestants venus escorter leur prince. Or,

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  • 2 1 CONTEXTE

    Paris est une ville farouchement anti-huguenote. Les Pa-risiens, catholiques l'extrme, n'acceptent pas leur pr-sence. Du fait du martlement des prdicateurs, capucinsau premier chef, le mariage d'une princesse de Franceavec un protestant leur est en horreur. Le peuple pari-sien est trs mcontent. En outre, les rcoltes ont t mau-vaises. Les hausses des prix et le luxe dploy l'occasiondes noces royales accentuent la colre du peuple.La cour est elle-mme trs tendue. Catherine de Mdicisn'a pas obtenu l'accord du pape pour clbrer ce mariageexceptionnel. Par consquent, les prlats franais hsitentsur l'attitude adopter. Il faut toute l'habilet de la reine-mre pour convaincre le cardinal de Bourbon dunir lespoux. Par ailleurs, les rivalits entre les grandes famillesrapparaissent. Les Guise ne sont pas prts laisser laplace aux Montmorency. Franois, duc de Montmoren-cy et gouverneur de Paris, ne parvient pas contrler lestroubles urbains. Cdant face au danger parisien, il pr-fre quitter la ville quelques jours aprs le mariage.

    1.3 La tentative d'assassinat de Coligny

    Gravure allemande reprsentant l'attentat perptr contreColigny.

    Le 22 aot 1572, un attentat l'arquebuse, attribu uncertain Maurevert, est perptr contre Gaspard de Coli-gny sa sortie du Louvre, alors qu'il se dirige vers sonhtel, rue de Bthisy.L'Amiral sen tire avec l'index de la main droite arrach

    et le bras gauche labour par une balle qui y reste. Lessoupons sorientent trs vite vers des proches des Guiseet on dsigne (probablement tort) la complicit de lareine-mre, Catherine de Mdicis. Pourquoi cet atten-tat ? Peut-tre pour saboter le processus de paix. Mais lesplus exalts y voient une punition divine. Si aujourd'hui,il est impossible de connatre l'instigateur de cet attentat,l'historiographie a retenu trois noms :

    Les Guise : ce sont les suspects les plus probables.Meneurs du parti catholique, ils veulent venger lamort du duc Franois de Guise, assassin dix ans au-paravant, sur l'ordre de Coligny, selon eux. Le coupde feu tir sur l'amiral est tir depuis une maisonappartenant un de leurs familiers. Le cardinal deLorraine et le duc d'Aumale et la duchesse douai-rire de Guise Antoinette de Bourbon-Vendmesont les membres de la famille les plus dtermi-ns. Nanmoins, certains historiens pensent que lesGuise taient beaucoup trop soucieux de revenir engrce auprs du roi pour commettre l'imprudence del'irriter contre eux.

    Le duc d'Albe, gouverneur des Pays-Bas au nomdu roi d'Espagne Philippe II : Coligny projetted'intervenir militairement aux Pays-Bas pour les li-brer du joug espagnol, suivant l'alliance qu'il avaitcontracte avec la Maison de Nassau. Au mois dejuin, il a envoy plusieurs troupes clandestines ausecours des protestants de Mons, assigs par leduc d'Albe. Suite au mariage d'Henri de Navarreet de Marguerite de Valois, Coligny espre pro-ter de la rconciliation pour dclencher la guerrecontre l'Espagne an de renforcer l'union entre ca-tholiques et protestants franais. Aux yeux des Es-pagnols, l'amiral reprsente donc une menace. Tou-tefois, la correspondance de don Diego de Zuiga,ambassadeur espagnol en France, du duc d'Albe oude Philippe II ne permet pas de prouver l'implicationde la couronne espagnole dans l'attentat contre lechef huguenot. Au contraire, Don Diego de Zuigajuge dans ses dpches que la prsence de l'amiralaux cts de Charles IX constitue plutt un frein laguerre ouverte aux Pays-Bas : selon l'ambassadeur,la couronne franaise ne jetterait pas le masque et continuerait pratiquer une guerre couverte contre l'Espagne an de ne pas renforcer inconsid-rment l'inuence de Coligny en le plaant ociel-lement la tte de troupes royales[1].

    Catherine de Mdicis : selon la tradition, Coli-gny aurait acquis trop d'inuence sur le jeune roi.Charles IX en aurait fait son favori en l'appelantfamilirement mon pre . Invitablement, lareine mre en aurait conu de la jalousie ain-si qu'une vive crainte de voir son ls entranerle royaume dans une guerre aux Pays-Bas contrela puissance espagnole, conformment aux conseilspolitiques de l'amiral. Cependant, la plupart des his-

  • 2.3 La seconde Saint-Barthlemy 3

    toriens contemporains trouvent dicile de croire enla culpabilit de Catherine de Mdicis au vu de seseorts accomplis pour la paix intrieure et la tran-quillit de l'tat. Par ailleurs, il n'est pas prouv queColigny exera une inuence dcisive sur CharlesIX.

    Enn, il reste l'hypothse d'un acte isol, comman-dit voire commis en personne par un person-nage relativement peu important, proche du milieuguisard et pro-espagnol. Le nom de Charles de Lou-viers, seigneur de Maurevert, est le plus frquem-ment avanc l'poque pour dsigner l'auteur del'arquebusade visant l'amiral[2].

    2 Droulement

    2.1 Une situation de crise

    La tentative d'assassinat de Coligny est l'vnement d-clencheur de la crise qui va mener au massacre, autre-ment dit le premier acte de celui-ci. Les protestantsslvent contre cet attentat contre leur chef le plus res-pect, et rclament vengeance. La capitale est au bord dela guerre civile entre les partisans des Guise et les hugue-nots. Pour rassurer Coligny et les protestants, le roi vientavec sa cour au chevet du bless, et lui promet justice. De-vant la reculade du roi face aux protestants, les Guise fontmine de quitter la capitale, laissant le roi et la reine mredans le plus grand dsarroi. Charles IX et Catherine deMdicis prennent peur de se retrouver seuls avec les pro-testants. Depuis la surprise de Meaux en 1567, la reine-mre a toujours eu la plus grande apprhension l'garddes protestants. Pendant le repas de la reine-mre, desprotestants viennent bruyamment lui rclamer justice.Le soir mme du 23 aot, le roi aurait tenu une runionavec ses conseillers (le conseil troit ) pour dcider dela conduite suivre. S'y trouvaient la reine-mre, le ducd'Anjou, le Garde des Sceaux Ren de Birague, le mar-chal de Tavannes, le baron de Retz, et le duc de Nevers. Iln'existe aucun document permettant d'armer avec cer-titude que la dcision d'abattre les principaux chefs mili-taires protestants ait t prise lors de cette runion. Vu lescirconstances, le conseil dcida de procder une jus-tice extraordinaire et l'limination des chefs protestantsfut dcide. Il sagissait de mettre hors d'tat de nuire lescapitaines de guerre protestants. Le conseil pargna lesjeunes princes du sang, le roi de Navarre et le prince deCond.

    2.2 La premire Saint-Barthlemy

    Peu de temps aprs cette dcision, les autorits muni-cipales de Paris furent convoques. Il leur fut ordonnde fermer les portes de la ville et d'armer les bourgeois

    Le Louvre d'Henri II

    an de prvenir toute tentative de soulvement. Le com-mandement des oprations militaires fut con au duc deGuise et son oncle le duc d'Aumale. Ils ont l'appui desprinces connus pour leur intransigeance au sein du cercleroyal ; le duc deNevers, le duc deMontpensier et le btardd'Angoulme.Faute de concordance des sources, il n'est pas possible au-jourd'hui pour les historiens de dterminer la chronologiedes oprations. Le moment exact o commena la tueriedemeure incertain.Le commando du duc de Guise fut men rue de B-thisy, au logis de l'amiral de Coligny, qui fut tir de sonlit, achev et dfenestr.Les nobles protestants logs au Louvre furent vacusdu palais puis massacrs dans les rues avoisinantes (oncomptait parmi eux Pardaillan, Saint-Martin, Sources,Armand de Clermont de Piles, Saint-Jean-d'Angely,Beaudin, Puy Viaud, Berny, Quellenec, baron du Pons).Leurs corps rassembls devant le palais furent dnuds,trans dans les rues puis jets dans la Seine[3].Les troupes de Guise sattaqurent ensuite aux chefs pro-testants logs dans le faubourg Saint-Germain (qui tait cette poque encore en dehors de la ville). Le contretempsapport par la fermeture des portes de la ville et la dispa-rition de ses cls permit aux protestants d'organiser uneriposte et de senfuir (comme Caumont ou Montgomery).Ces assassinats cibls constituent le deuxime acte dumassacre.

    2.3 La seconde Saint-BarthlemyLe troisime acte dbute au cours de la nuit : les as-sassinats cibls des chefs protestants se transforment enmassacre gnralis de tous les protestants, sans consid-ration d'ge, de sexe ou de rang social. Alerts par le bruitet l'agitation de l'opration militaire, les Parisiens les plusexalts se laissent emporter par la peur et la violence. Ilsattribuent tort le trouble nocturne aux protestants et semettent les poursuivre, pensant agir pour la dfense de

  • 4 2 DROULEMENT

    leur ville. Ce serait pour cette raison que le tocsin auraitsonn la cloche de l'glise Saint-Germain-l'Auxerrois,proche du Louvre, tocsin rapidement repris par d'autresclochers de la ville[4].La tuerie dure plusieurs jours, malgr les tentatives du roipour la faire arrter. Enferms dans une ville quadrillepar la milice bourgeoise, les protestants ont peu de chancede sen sortir. Leurs maisons sont pilles et leurs cadavresdnuds et jets dans la Seine. Certains parviennent se rfugier chez des proches mais les maisons des ca-tholiques tenus en suspicion sont galement fouilles[5].Ceux qui manifestent leur hostilit au massacre prennentle risque de se faire assassiner. Le massacre touche ga-lement les trangers, notamment les Italiens[6].La oraison inopine d'une aubpine dans le cimetire desInnocents au matin du 24 aot perue comme un signedivin renforce la conviction du peuple du bien-fond del'puration. Suivant un rituel puricateur, le cadavre deColigny, retrouv par la foule, est mascul, plong dansla Seine o il pourrit trois jours avant dtre pendu au gibetde Montfaucon[7].Ds le matin du 24 aot 1572, le roi ordonna en vain lar-rt du massacre. Il prit direntes mesures pour rtablirl'ordre et tenter vainement de protger la vie des gens me-nacs. Le roi envoya notamment le duc de Guise et le ducde Nevers protger les protestants bnciant dun statutou dun rang particulier. Cest le cas de lhtel de lam-bassadeur dAngleterre Francis Walsingham o des pro-testants avaient trouv refuge et que les Parisiens exaltstaient en train dassiger[8]. Dautres personnes avaienttrouv refuge lhtel de Guise et l'htel de Nemours,o la tante protestante du roi, Rene de France, stait r-fugie avec une partie de samaison. Les familiers de la fa-mille royale comme les Crussol, Antoine et Louise, furentprotgs et les princes et les princesses de sang trouvrentun abri sr derrire les murs du Louvre.Le 26 aot, le roi tint un lit de justice o il endossa la res-ponsabilit de l'excution des chefs de guerre protestants.Il dclara alors qu'il avait voulu :

    prvenir l'excution d'une malheureuseet dtestable conspiration faite par ledit ami-ral, chef et auteur d'icelle et sesdits adhrentset complices en la personne dudit seigneur roiet contre son tat, la reine sa mre, MM. sesfrres, le roi de Navarre, princes et seigneurstant prs d'eux.

    2.4 La saison des Saint-BarthlemyAverties par des tmoins, des courriers de commerants,encourages par des agitateurs comme le comte de Mont-soreau dans le val de Loire[9], les villes de province d-clenchrent leurs propres massacres. Le 25 aot, la tue-rie atteint Orlans (o elle aurait fait un millier de vic-times) et Meaux ; le 26, La Charit-sur-Loire ; le 28 et

    29, Angers et Saumur ; le 31 aot, Lyon ; le 11 sep-tembre, Bourges ; le 3 octobre, Bordeaux ; le 4 octobre Troyes, Rouen, Toulouse ; le 5 octobre, Albi, Gaillac ;Bourges, Romans, Valence, et Orange furent aussi tou-ches. On manque de sources pour reconstituer la vio-lence dans d'autres villes.La raction des autorits est variable : parfois elles en-couragent les massacres, comme Meaux, o cest leprocureur du roi qui en donne le signal[9], ou encore Bordeaux (le gouverneur Montferrand y participe[10]),Toulouse (le vicomte de Joyeuse, gouverneur, y est trsfavorable)[rf. conrmer][11]. Assez souvent, elles tentent deprotger les huguenots, en les mettant en prison (auMans, Tours). Cela ne marche pas toujours, et les prisonssont forces et les protestants y sont massacrs (comme Lyon, Rouen, Albi). Les gouverneurs militaires contre-disent ceux qui prtendent que le roi ordonne et approuveles massacres (ce qui ne sut pas toujours les emp-cher).Au total, le nombre de morts est estim 3 000 Paris, etde 5 000 10 000 dans toute la France, voire 30 000[12].

    2.5 Les ractions en Europe

    Les ractions en Europe sont le fruit de la version des faitsdonne par Charles IX. Ds le 24 aot Charles IX exp-die en province et l'tranger des dclarations prsentant la grande et lamentable sdition comme une vendettaentre les deux familles Guise et Chtillon. Le 25, de nou-veaux messagers partent avec une nouvelle explication :un complot protestant dirig contre lui. Cette thse est re-prise le 26 devant le parlement de Paris o au cours d'unlit de justice, le roi dclare que ce qui est ainsi adve-nu a t son exprs commandement [] pour obvier etprvenir l'excution d'une malheureuse conspiration faitepar ledit amiral et sesdits adhrents et complices [13].Cette dclaration encore conrme le 27 devient la ver-sion ocielle des vnements, celle qui se rpercute enEurope. Le pape Grgoire XIII dclare prendre part lajoie de savoir le roi rchapp du complot et fait chanterun Te Deum en remerciement Dieu[14]. Une mdaille l'egie du souverain pontife fut frappe an de clbrerl'vnement. Il commanda galement au peintre Vasariune srie de fresques.Philippe II d'Espagne t part de sa satisfaction et auraitdclar : C'est le plus beau jour de ma vie . lisabethIre d'Angleterre prit le deuil et t faire le pied de grue l'ambassadeur franais avant de paratre accepter, pourraisons diplomatiques, la thse du complot huguenot et du massacre prventif . En mmoire de ce massacre, lesGenevois rent maigre et jenrent, ce qui tait couranten ces temps diciles[15].

  • 53 Consquences

    Le massacre de la Saint-Barthlemy entrane un change-ment complet de la question religieuse en France.Sous la pression des catholiques intransigeants et pro-bablement dans l'espoir de rtablir plus vite qu'ils nel'auraient cru l'unit de la foi, Charles IX et Catherine deMdicis dcident de modrer radicalement la politiquede conciliation mene l'gard des protestants. Parmiles nombreuses mesures discriminatoires prises dans lesmois qui suivirent le massacre, ils font interdire l'exercicede leur culte. L'dit de Saint-Germain est annul[16].Si les protestants gardent la libert de conscience, le roiencourage vivement les conversions[17]. Le roi et sa mrecherchent obtenir celles de leurs proches et avec leurappui le cardinal de Bourbon obtient celles de ses neveuxet nices, princes et princesses de sang. Le roi Henri IIIde Navarre, beau-frre du roi, abjure ainsi le protestan-tisme le 26 septembre. Le prince et la princesse de Condsont remaris selon le rite catholique le 4 dcembre Saint-Germain-des-Prs. Durant le mois de novembre,les gouverneurs reoivent galement l'ordre de rassem-bler les gentilshommes protestants et de les persuader se convertir. Le duc de Guise parvient ainsi radiquerle protestantisme dans son gouvernement de Champagne.Mais, dans la plupart des cas, ce sont des conversions for-ces qui ont lieu dans le royaume. Rouen, 3 000 pro-testants abjurent[18]. Sous la pression et les menaces, lescommunauts protestantes sessouent et se dissolventdans les lieux o elles sont minoritaires. En revanche, lescommunauts de la moiti sud de la France, beaucoupplus importantes, parviennent plus facilement rsister.Jusqu' la n de l'anne 1572, les exactions entranrentune trs forte hausse des rfugis. Beaucoup se rfu-girent Genve, qui prit le surnom de cit du refuge .En eet, au lendemain de ces vnements, la ville ac-cueillait dix vingt rfugis par jour[19]. l'issue dumassacre, Charles IX dcide galement de sa-crier les chefs protestants partis la rescousse de Mons.Aprs la capitulation de la ville, le 19 septembre, les Fran-ais (600 800 hommes) obtiennent du duc d'Albe laconcession de rentrer en France mais ils sont limins unefois passe la frontire. Le parti huguenot est dsormaispriv de ses chefs militaires, hormis quelques-uns prot-gs par le roi comme Acier, La Noue et Snarpont[20].Le roi espre maintenant rtablir son autorit sur tout leroyaume. Il entreprend des ngociations avec la ville deLa Rochelle qui fait gure de capitale pour les protestants.L'chec de ces pourparlers dbouchera sur la quatrimeguerre de religion.Au niveau politique, les vnements de la Saint-Barthlemy entranent une remise en cause profonde dela nature du pouvoir royal. Les monarchomaques pensentque le pouvoir du roi doit tre limit (notamment par latenue rgulire des tats gnraux). La rexion nat chezles protestants l'issue du massacre et se diuse dans

    le courant de l'anne 1573 chez les catholiques modrshostiles la puissance autoritaire de la monarchie. Elledbouche sur la mise en place des Provinces de l'Unionet sur la conjuration des Malcontents (1574).

    4 Interprtation historiographique

    4.1 Tradition historiographique

    La dmesure de la tragdie explique la dicult qu'onteue les contemporains comprendre ce qui stait pas-s. Le massacre de la Saint-Barthlemy est devenu trstt un enjeu historiographique. Face aux contradictionsde la politique royale, chacun y est all de son interpr-tation personnelle. La premire hypothse donne par lescontemporains est que le massacre avait t prmdit.Catherine de Mdicis aurait attir les protestants Parispour mieux sen dbarrasser[21].Ultrieurement, les historiens ont cherch l'explication dela contradiction de la politique royale dans l'antagonismequi aurait exist entre le roi et sa mre. Jalouse del'inuence que l'amiral aurait exerc sur son ls, Cathe-rine de Mdicis aurait commandit son assassinat, d-clenchant un phnomne qu'elle n'avait pas forcmentprmdit. Panique l'ide d'tre dcouverte et desubir la vengeance des protestants, avec l'aide de sesconseillers, elle aurait forc la main un roi hsitantet vellitaire pour dcider l'excution des principauxchefs militaires. C'est l'hypothse qui a perdur le pluslongtemps[22].La dicult qu'ont eue les historiens donner une ex-plication au massacre rsulte de la partialit des sourcescontemporaines. Chez les protestants, les crivains nh-sitent pas exagrer les chires des morts et transfor-mer lvnement comme rsultant du seul fait religieux.Du ct catholique, les protagonistes cherchent se dis-culper en rejetant la faute sur lautre. Cest le cas du ma-rchal de Saulx-Tavannes, ou encore de Marguerite deValois, qui disent n'avoir jamais rien su. D'autres commeJacques-Auguste de Thou ont tent de reconstituer lesfaits quelques dcennies plus tard sans parvenir se d-gager des crits polmiques[23].En revendiquant le massacre, Charles IX en est deve-nu le principal responsable devant la postrit. La tradi-tion populaire n'a nalement retenu que l'aspect religieuxdu massacre. Sous la Rvolution franaise, Marie-JosephChnier met en scne Charles IX ou la Saint Barthlemy(1789), une pice de thtre qui connat un grand suc-cs populaire. Lpoque est la dchristianisation et lemassacre de la Saint-Barthlemy est utilis pour vituprerle fanatisme catholique. Au XIXe sicle, l'historiographietraditionnelle est prennise par des auteurs succscomme Alexandre Dumas (La Reine Margot crit en1845).

  • 6 7 REPRSENTATIONS ARTISTIQUES

    4.2 Nouvelle orientation historiogra-phique

    la n du XXe sicle, plusieurs historiens ont re-mis en cause l'explication traditionnelle du massacre.L'historienne protestante Janine Garrisson, qui l'avait re-prise dans les annes 1980, a reconsidr elle-mmeson interprtation dans ses dernires publications. Si au-jourd'hui les historiens dissocient l'excution des chefsprotestants du massacre populaire proprement dit, ils d-battent encore des responsabilits de la famille royale.L'enjeu est de connatre leur degr d'implication oud'inaction dans l'organisation du massacre.

    Pour Jean-Louis Bourgeon, ce sont les Parisiens,les Guise et les agents du roi Philippe II d'Espagnequi sont les vritables responsables de l'attentat etdu massacre. Charles IX et Catherine de Mdicis yseraient absolument trangers. L'historien soulignel'tat quasi-insurrectionnel de la ville au moment dumariage. En dcembre 1571, plusieurs maisons pro-testantes avaient dj t pilles. Les Guise, trs po-pulaires Paris, ont prot de cette situation pourfaire pression sur le roi et la reine mre. CharlesIX aurait donc t contraint de prcder la futuremeute, qui aurait t le fait des Guise, de la milicebourgeoise et du peuple.

    Denis Crouzet replace le massacre dans le contexteidologique de l'poque : le noplatonisme. CharlesIX et Catherine de Mdicis n'ont pu avoir le desseind'assassiner Coligny, car c'et t contraire leurdsir de maintenir l'harmonie et la concorde autourde la personne royale. C'est une fois que l'assassinatconsomme la rupture et que la guerre civile menacede nouveau l'quilibre que la position du roi et dela reine mre change. Par crainte de voir la guerrereprendre et une insurrection protestante clater, ilsauraient choisi d'touer celles-ci dans l'uf. Leprincipe no-platonicien cher Catherine de Mdi-cis qui tend conserver l'unit autour de la personnedu roi, les a pousss sacrier les principaux chefsprotestants et consentir malgr eux au massacre.

    Selon Thierry Wanegelen, l'un des principaux res-ponsables de la famille royale dans cette aaireest le duc d'Anjou, frre du roi. la suite del'attentat manqu contre lamiral de Coligny, quilattribue aux Guise et l'Espagne, les conseillers ita-liens de Catherine de Mdicis ont sans doute pr-conis en Conseil royal le meurtre d'une cinquan-taine de chefs protestants pour proter de l'occasiond'liminer le danger huguenot, mais la reine mreet le roi sy sont trs fermement opposs. Cepen-dant Henri d'Anjou, lieutenant gnral du royaume,prsent cette sance du Conseil, a pu voir dansl'accomplissement de ce crime dtat une bonneoccasion de simposer au gouvernement. Il a pris

    contact avec un autre jeune homme ambitieux, enmal d'autorit et de pouvoir, le duc Henri de Guise(dont l'oncle, le clairvoyant cardinal Charles de Lor-raine tait alors retenu Rome), et avec les autoritsparisiennes. La Saint-Barthlemy parisienne est is-sue de cette conjonction d'intrts, et elle sexpliqued'autant mieux que les hommes du duc d'Anjou agis-saient au nom du lieutenant gnral du royaume,donc dans les mentalits de l'poque, au nom duroi. On comprend pourquoi, le lendemain du d-clenchement du massacre, Catherine de Mdicisfait condamner ces crimes par dclaration royalede Charles IX, et menace les Guise de la justiceroyale. Mais lorsque Charles IX et sa mre ont ap-pris l'implication du duc d'Anjou, ils se sont trou-vs lis son entreprise, si bien qu'une seconde d-claration royale, tout en demandant la n des mas-sacres, en prte l'initiative Charles IX pour prve-nir un complot protestant. Dans un premier tempsle coup dtat de Henri d'Anjou est un succs, maisCatherine deMdicis se serait ingnie l'carter dupouvoir en France : elle l'envoie avec l'arme royalesenliser devant La Rochelle et le fait lire roi de Po-logne.

    4.3 Les faits remis en cause La fameuse phrase prononce par le roi, le soir du23 aot. Il se serait cri de colre, sous les conseilsrptitifs de sa mre, excd : Eh bien soit ! Quonles tue ! Mais quon les tue tous ! Quil nen reste plusun pour me le reprocher !

    5 Chronologie

    6 Personnalits prsentes Parisdurant les vnements

    7 Reprsentations artistiques Les Huguenots, opra de Giacomo Meyerbeer. Le tableau Un Huguenot le jour de la Saint-

    Barthlemy de John Everett Millais. La pice de thtre The Massacre at Paris du dra-maturge britannique Christopher Marlowe relatel'vnement.

    Le massacre a inspir un clbre roman AlexandreDumas pre : La Reine Margot (1845) ainsi qu'Robert Merle : Paris ma bonne ville (1980).

    En 1916, D. W. Grith a fait de la Saint-Barthlemy le cadre d'une des quatre histoires de sonlm Intolrance (Intolerance).

  • 7 En 1954, Jean Drville a ralis La Reine Margot,un lm sur un scnario d'Abel Gance d'aprs le ro-man d'Alexandre Dumas. Comme dans l'uvre po-nyme, le roi Charles IX planie seul lattentat ini-tial contre Coligny (thse du pamphlet catholique LeStratagme ou la ruse de Charles IX, roy de France,contre les huguenots rebelles Dieu et luy, 1574).Paralllement, Catherine de Mdicis aide du ducHenri de Guise prpare le massacre aprs avoirattir la ne eur de la noblesse huguenote Parisgrce au mariage entre Marguerite de Valois et Hen-ri de Navarre. Voir La Reine Margot (lm, 1954).

    En 1959, le peintre franais Georges Mathieu creune toile d'imposantes dimensions (250 x 600 cm)intitule Le massacre de la Saint-Barthlemy.

    En 1994, Patrice Chreau, ralisateur franais, signelui aussi une version cinmatographique de la Saint-Barthlemy qui emprunte des lments la pice deMarlowe et au roman d'Alexandre Dumas. Voir LaReine Margot.

    Henri 4 (2010), lm allemand ralis par Jo Baier,d'aprs Le roman d'Henri IV d'Heinrich Mann.

    La Princesse de Montpensier (2010), lm franais deBertrand Tavernier, adapt de la nouvelle ponymede Madame de La Fayette, reprsente dans l'une deses dernires scnes le massacre qui voit la mort ducomte de Chabannes.

    The Massacre of St Bartholomews Eve, un pisodede la srie britanniqueDoctor Who, dius en 1966.

    8 Notes et rfrences[1] Jouanna 2007, p. 90-91 ; 114.

    [2] de Vaissire 1912, p. 93-156, [lire en ligne].

    [3] Denis Crouzet, La nuit de la Saint-Barthlemy. Un rveperdu de la Renaissance, Fayard, 1994, p. 404

    [4] Jouanna 2007, p. 167. Selon Jouanna, il est peu probableque le tocsin ait t le signal d'un massacre plani.

    [5] Jouanna 2007, p. 171.

    [6] Jouanna 2007, p. 166.

    [7] Jouanna 2007, p. 159.

    [8] Jouanna 2007, p. 186.

    [9] Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Paris, Club FranceLoisirs, 1980 (ISBN 2-7242-0785-8), p 286

    [10] Grgory Champeaud, Le parlement de Bordeaux et les paixde religion. Une gense de l'dit de Nantes (1563-1600),ditions d'Albret, 2008, page ?.

    [11] Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Paris, Club FranceLoisirs, 1980 (ISBN 2-7242-0785-8), p 287-288

    [12] Le siteHrodote donne le chire de 30 000 : 24 aot 1572Massacre de la Saint-Barthlemy

    [13] Histoire de l'Europe : Henri III de France

    [14] Compte rendu : Jean-Louis Bourgeon, Charles IX devantla Saint-Barthlemy

    [15] D'aprs Benjamin Chaix, La Tribune de Genve, 5 sep-tembre 2001

    [16] Jouanna 2007, p. 222.

    [17] Jouanna 2007, p. 223.

    [18] Jouanna 2007, p. 226.

    [19] Alfred Dufour,Histoire de Genve, Paris, 1997 p. 60. Cecisajouta une vritable explosion de la population qui dou-bla entre 1550 et 1560 avec les perscutions quotidiennesde huguenots.

    [20] Jouanna 2007, p. 158.

    [21] Jouanna 2007, p. 14.

    [22] Jouanna 2007, p. 15.

    [23] Estelle Grouas, Aux origines de la lgende noire desderniers Valois : l' Histoire universelle de Jacques-Augustede Thou , in Hugues Daussy et Frdrique Pitou (dir.),Hommes de loi et politique (XVIe XVIIIe sicles), Pressesuniversitaires de Rennes, collection Histoire , 2007, p.75-87.

    9 BibliographiePrsentation par ordre chronologique.

    10 Annexes

    10.1 Articles connexesMassacres similaires

    Dans le cadre de guerres de religion :

    Wassy Michelade Mrindol

    Autres :

    Matines de Bruges Vpres siciliennes Massacre du moulin de l'Agau

  • 8 10 ANNEXES

    Portail du christianisme

    Portail du protestantisme

    Portail de la Renaissance

    Portail de Paris

    Portail du royaume de France

    Le massacre de la Saint-Barthlemy par Giorgio Vasari, 1572-1573

  • 10.1 Articles connexes 9

    Mdaille commmorative l'egie du pape Grgoire XIII

    Dtail du tableau peint par Franois Dubois :Catherine de Mdicis est reprsente en train de dvisager les ca-davres.

    Scne de la Saint-Barthlmy, assassinat de Briou, gouverneurdu Prince de Conti, 24 aot 1572, Joseph Nicolas Robert-Fleury,XIXe sicle (Paris, muse du Louvre).

    Le tableau de Millais, Un Huguenot le jour de la Saint-Barthlemy

  • 10 11 SOURCES, CONTRIBUTEURS ET LICENCES DU TEXTE ET DE LIMAGE

    11 Sources, contributeurs et licences du texte et de limage11.1 Texte

    Massacre de la Saint-Barthlemy Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_la_Saint-Barth%C3%A9lemy?oldid=116678232Contributeurs : Hemmer, Treanna, Kelson, Ske, Greudin, Roby, Daniel.Cordier, Diddou, NicoRay, Sebjarod, Archeos, Fafnir, Jastrow, Phe,MedBot, Didierv, Siren, TigH, Ma'ame Michu, Phe-bot, Louis-garden, Bibi Saint-Pol, Alll, ADM, ~Pyb, Ollamh, Keriluamox, Matth97,Sinaloa, HaguardDuNord, Manchot sanguinaire, Ncadene, Baronnet, Bob08, Odejea, Pseudomoi, Maestro~frwiki, Julien06200, Pada-wane, Chris93, DocteurCosmos, Wart Dark, Gede, Vibby, Stphane33, Like tears in rain, Romanc19s, David Berardan, Kuxu, Gzen92,EdC, Solensean, Plyd, RobotQuistnix, Necrid Master, YurikBot, David.mitrani, Eskimbot, Jamin, Gehel, Tieum512, Guillom, ThierryCaro, Sbi, Jerome66, Ico, Litlok, Felipeh, Chtillon, Moez, Loveless, Anas1712, KoS, SanchoXXI, Benjism89, BeatrixBelibaste, Chtitdraco, Louperivois, Polmars, Pautard, Fagairolles 34, Brozouf, Dmocrite, Alexandrin, Thidras, Gonioul, Karl1263, Malta, Bel Adone,Ahbon ?, Abcd-international, Itzcoalt, GaMip, Rominandreu, YSidlo, Efkbl, Kertraon, Quedza, Thijs !bot, TaraO, Jarfe, Bramogic, Escar-bot, Arnodu, Anne97432, JAnDbot, Fm790, Lucanus, Inteleki, Jihaim, Sebleouf, Cobra bubbles, Dfeldmann, Adrille, CommonsDelinker,Verbex, Greteck, Williammiller, Picaro, Rei-bot, Allegra, Salebot, Chpoitou, L'horriant engoulvent casse-moloch craseroc, Parigot, Na-nouW, Akeron, LPLT, DodekBot~frwiki, VladoubidoOo, Gzzz, Idioma-bot, Alexpunx67, Maemonde, TXiKiBoT, Aibot, AmaraBot,Chicobot, Moussu Miroul, Xic667, SieBot, Funnyhat, Jlt69006, ZX81-bot, Fgt, William Jexpire, JLM, Guise, Raidako~frwiki, Alecs.bot,Vlaam, Daigaz, Hercule, Xav71176, KelBot, SniperMask, Thierry74, ToePeu.bot, Chrono1084, Lucadeparis, Fandepanda, Patrick89,Philippe Giabbanelli, HerculeBot, Hevydevy81, SilvonenBot, ZetudBot, MicroCitron, NjardarBot, JeanBono, CarsracBot, Luckas-bot,Celette, Zweig92, Anne Bauval, Le sourcier de la colline, Cantons-de-l'Est, Xaviateur, Moby122, Xqbot, Reclame, Ballon845, Camico,*SM*, Pelanch3, Courvoisier-saussure-103, Jean de Parthenay, Coyote du 57, Lomita, Orlodrim, NicoScPo, Chnou, Avuxon, Ripchip Bot,Jean-Rmy Homand, VanBrooken, Nobru07, EmausBot, Ndiki, Genypholy, Transplume, ZroBot, CHARQUIN, Scientif38, Wikitanvir-Bot, ChuispastonBot, Jules78120, Mjbmrbot, CocuBot, Nermal~frwiki, Cascade65, MerlIwBot, LoveBot, Iyy, OrlodrimBot, Enepecho-deacero, Mattho69, Etiennekd, Gregchamp, Eliankuhn, Addbot, Arroma, Sixteam, Aorist, Do not follow, Emenems03, Mathusalembis etAnonyme : 198

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  • 11.3 Licence du contenu 11

    Fichier:Leonardo_self.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/ba/Leonardo_self.jpg Licence : Public domainContributeurs : www.vivoscuola.it : Home ; Picture Artiste dorigine : Lonard de Vinci

    Fichier:Paris_75001_Cour_Carre_Louvre_Aile_Lescot_01a_frontal.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/6/67/Paris_75001_Cour_Carr%C3%A9e_Louvre_Aile_Lescot_01a_frontal.jpg Licence : CC-BY-SA-3.0 Contributeurs : ?Artiste dorigine : ?

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    Fichier:Saint-Barthlemy-Robert-Fleury.jpg Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/d/dc/Saint-Barth%C3%A9lemy-Robert-Fleury.jpg Licence : Public domain Contributeurs : revue L'Histoire Artiste dorigine : Joseph Nicolas Robert-Fleury(1797-1890)

    11.3 Licence du contenu Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0

    Contexte Une paix et un mariage impopulaire Une ville sous tension La tentative d'assassinat de Coligny

    Droulement Une situation de crise La premire Saint-Barthlemy La seconde Saint-Barthlemy La saison des Saint-Barthlemy Les ractions en Europe

    Consquences Interprtation historiographique Tradition historiographique Nouvelle orientation historiographique Les faits remis en cause

    Chronologie Personnalits prsentes Paris durant les vnements Reprsentations artistiques Notes et rfrences Bibliographie Annexes Articles connexes

    Sources, contributeurs et licences du texte et de limageTexteImagesLicence du contenu